person:olivier de schutter

  • Olivier De Schutter sur le glyphosate : « La santé des Européens est en danger » Céline Biourge - RTBF - 12 Décembre 2017
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_olivier-de-schutter-sur-le-glyphosate-la-sante-des-europeens-est-en-dang

    Pour l’ancien rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation et professeur de droit à l’UCL, invité de Matin Première, « les Etats, mais aussi le #Parlement-européen peuvent attaquer le règlement d’exécution de la Commission européenne » concernant la prolongation du #glyphosate

    « D’abord ce règlement viole le #droit-à-la-santé, le droit à l’environnement, il viole le principe de précaution : en l’absence d’incertitude scientifique quant à l’impact du glyphosate, il faut s’abstenir de le réautoriser c’est aussi simple que çà ! », a déclaré sur nos antennes Olivier De Schutter. 

    « Il y a une mise en danger très clair de la santé des Européens » 
    Pour lui, le caractère #cancérigène du glyphosate a été conclu par un groupe d’experts qui dépend de l’Organisation mondiale de la santé ( #OMS ) et qui travaille sous l’égide du Centre international de recherche contre le #cancer

    « Ce sont des #experts qui travaillent de manière tout à fait indépendante, qui se basent sur les études scientifiques indépendantes, qui ont abouti à cette conclusion que le glyphosate était probablement #cancérigène pour l’Homme », précise-t-il. « Et c’est en dépit de cette conclusion que l’Union européenne avance tête baissée vers le renouvellement des autorisations d’écouler sur les marchés européens le glyphosate et donc je pense qu’il y a une mise en danger très clair, consciente, de la santé des Européens dans ce dossier ».

    L’Union européenne nie le citoyen
    Olivier De Schutter estime qu’il y a aujourd’hui « une véritable mise en cause du principe de démocratie dans l’ #Union-européenne ».
    Le traité de Lisbonne (adopté en 2007, entré en vigueur en 2009) permet les initiatives citoyennes européennes, « si un million au moins de citoyens et Européens sur sept Etats membres au moins, signent une demande que la Commission européenne avance telle ou telle proposition, la #Commission-européenne doit répondre. Et la Commission européenne a reçu cette #initiative-citoyenne européenne ’Stop glyphosate’ qui a recueillie, à ce jour, 1,3 million signatures et la Commission européenne au lieu de répondre sur le fond, va de l’avant avec une proposition qui va à rebourd de ce que cette initiative demande. Donc pour moi, il y a une véritable mise en cause du principe de démocratie dans l’Union européenne ».

    C’est une des raisons pour lesquelles un Etat pourrait contester la prolongation du glyphosate devant la justice européenne. https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_un-etat-pourrait-contester-la-prolongation-du-glyphosate-devant-la-justi

    En tout cas, c’est un des arguments importants que le Parlement européen, les Etats membres qui veulent annuler cette décision, peuvent mettre en avant. Très clairement, le traité sur l’Union européenne donne au citoyen le droit d’introduire une initiative citoyenne européenne. C’est privé ce droit de tout effet utile, de toute effectivité que de prendre une décision sans même répondre sur le fond aux arguments que cette initiative met en avant", explique-t-il. 
    Il rappelle d’ailleurs qu’ « il y a quand même huit Etats, dont la Belgique, qui ont voté contre le renouvellement du glyphosate et j’espère que ceux qui ont déclarer leur opposition vont agir devant la justice européenne. J’espère aussi qu’au Parlement européen, une majorité va se trouver pour attaquer cette décision devant la justice européenne ».

    L’incompréhensible soutien des #agences-européennes
    L’ancien rapporteur de l’ONU sur le droit à l’alimentation affirme que l’OMS se retrouve « un peu isolée » dans ce dossier.

    « Et ce qui est tout à fait choquant, c’est que les agences européennes qui sont censées veiller sur la santé des Européens, l’Autorité européenne de la sécurité des aliments (EFSA), et l’Agence européenne des produits chimiques (ECHA), ont toutes les deux conclu à l’absence de nocivité du glyphosate ». 

    Cela s’explique, selon Olivier De Schutter, par le fait que « ces agences prennent en compte les études faites par Monsanto, par les scientifiques de #Monsanto, sans mettre en doute l’indépendance avec laquelle ces études sont développées ; et en accordant à ces études le même crédit qu’à des études scientifiques indépendantes. Ce que refuse de faire l’OMS. La vraie différence entre ces différentes agences, c’est que l’OMS, elle, ne prend en compte que les études faites par les scientifiques indépendants et refuse de s’en remettre aux documents que lui remet l’industrie ».

    « Il est dans l’intérêt de #Bayer que Monsanto puisse continuer d’écouler ses produits »
    Olivier De Schutter confirme que le vote de l’Allemagne a été déterminant dans cette décision de l’Europe de prolonger le glyphosate.

    Et ceci s’explique par cela : « Monsanto est en train d’être racheté par Bayer pour 66 milliards de dollars, c’est une somme très considérable qui va donner à ce nouveau Bayer-Monsanto une place absolument dominante dans le secteur de l’agrochimie ».

    Pour lui, il n’est donc « pas étonnant » que le ministre #allemand de l’Agriculture, Christian Schmidt (CSU) ait voté en faveur du renouvellement du glyphosate. # « C’est l’intérêt évidemment de Bayer que de ne pas racheter une coquille vide », explique-t-il. « Donc le produit phare de Monsanto qui est le #Roundup est à base de glyphosate et bien entendu, il est dans l’intérêt de Bayer que Monsanto puisse continuer d’écouler ses produits ». 

    « Donc ce vote du ministre allemand de l’Agriculture, contre le vœux de la coalition allemande actuellement au pouvoir, ce qui dans n’importe quelle démocratie fonctionnant normalement aurait dû amener Christian Schmidt à démissionner, aussitôt, ce vote peut s’expliquer sans doute par la défense d’intérêts stratégiques allemands », _ précise-t-il.

    « Cela montre une certaine myopie des gouvernements »
    A la question de savoir comment on en est arrivé là, #Olivier-De-Schutter répond : _ « Le problème, c’est que l’on raisonne toujours dans le court terme comme s’il n’y avait pas d’alternatives à explorer, pour que dans le long terme, on aille vers des systèmes alimentaires plus durables. C’est choquant et cela montre une certaine myopie des gouvernements, comme d’ailleurs des entreprises. On ne peut pas continuer d’investir dans un système #agroalimentaire qui dépend autant des #énergies-fossiles, qui émet autant de #gaz-à-effet-de-serre, et qui, en plus, porte atteinte à la santé des hommes et des femmes ».

    « Les véritables alternatives existent » *
    Pour le professeur de droit à l’UCL, on en est là « parce qu’on n’explore pas les véritables #alternatives qui pourtant existent et qui ont montré leur efficacité ».
    Lui-même travaille au sein d’un groupe d’experts internationaux (iPES FOOD) pour développer ces alternatives et il affirme que l’ « on peut très facilement réduire de manière significative l’usage de pesticides et d’engrais chimiques par des méthodes culturales, des cultures associées, des légumineuses, de l’agroforesterie, des méthodes de contrôle biologique qui permettent d’utiliser moins de #pesticides en s’assurant que les cultures se protègent les unes des autres ». 
    Mais pour cela, « il faut un changement de mentalité chez les agriculteurs », précise-t-il. 
    Il rappelle d’ailleurs que l’alimentation et l’agriculture jouent un rôle vital dans la lutte contre le #réchauffement-climatique : « Les systèmes alimentaires c’est pratiquement un tiers des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale. L’agriculture en elle-même, c’est 12-13%. Et les sols aujourd’hui ne fonctionnent plus bien comme puits de carbone. Ils pourraient être utilisés, exploités, de manière beaucoup plus compatible avec les changements climatiques », conclut-il.

  • Olivier De Schutter : « Il faut revenir à une agriculture locale » | Alternatives Economiques
    https://www.alternatives-economiques.fr/olivier-de-schutter-faut-revenir-a-une-agriculture-locale/00081721

    Dans toutes les régions du monde, mais surtout dans les pays industrialisés, des exploitations agricoles dites familiales disparaissent à un rythme soutenu. Avec des conséquences sur la santé des populations mais aussi sur les économies des pays. Il est nécessaire de relocaliser progressivement l’#agriculture, de rapprocher production et consommation dans des approches plus territoriales, estime Olivier de Schutter, professeur de droit international à l’Université catholique de Louvain, ancien rapporteur spécial auprès des Nations Unies sur le droit à l’#alimentation. Aujourd’hui co-président du panel international d’experts sur les systèmes alimentaires durables (IPES-Food), il considère que ce processus prendra du temps.

    #territoire

  • AGROECOLOGY: the bold future of farming in Africa | Alliance for Food Sovereignty in Africa AFSA
    http://afsafrica.org/agroecology-the-bold-future-of-farming-in-africa-2

    The Alliance for Food Sovereignty in Africa (AFSA) today launched a publication highlighting the huge potential of agroecology to feed Africa, fix broken food systems and repair damaged landscapes, providing abundant healthy and nutritious food sustainably while increasing incomes and improving climate resilience.

    The 88 page illustrated book showcases 15 case studies, showing how agroecology benefits Africa in terms of food and nutrition, livelihoods, restoration of biodiversity, knowledge and innovation, and climate change resilience.

    Olivier De Schutter, Co-Chair of IPES-Food and Former UN Special Rapporteur on the Right to Food commented: “If anyone still entertained doubts as to the benefits of agroecology and as to whether it can meet the challenges of this century, this collection of essays provides a compelling answer.”

    #Afrique #agroécologie #alimentation #publication à télécharger ici
    http://afsafrica.org/agroecology-the-bold-future-of-farming-in-africa

  • Tainted Lands: Corruption in Large-Scale Land Deals | Global Witness
    https://www.globalwitness.org/en-gb/reports/tainted-lands-corruption-large-scale-land-deals

    This report helps plug that gap. Tainted Lands: Corruption in Large-Scale Land Deals, authored by Global Witness, Professor Olivier De Schutter, the former UN Special Rapporteur on the right to food, and the International Corporate Accountability Roundtable (ICAR), takes the most comprehensive look to date at how corruption is fuelling the global land grabbing crisis.

    Corruption enables land grabbing in a number of ways. It can be simply transactional – when state officials accept bribes from a company to gain access to land, for example. It can also be institutionalised – when decision-making in state bodies such as the police, judiciary, or executive is skewed so that business or political elites can ignore national laws to seize land without facing the consequences.

    #terres #accaparements #corruption

  • Un tribunal citoyen pour juger la multinationale Monsanto accusée d’écocide
    http://www.bastamag.net/Un-tribunal-citoyen-pour-juger-la-multinationale-Monsanto-accusee-d-ecocid

    C’est un procès sans précédent qui s’ouvre ce 14 octobre. Un collectif international d’ONG et de juristes organisent « le Tribunal Monsanto » à la Haye, aux Pays-Bas, où siège la Cour internationale de #Justice. L’objectif, précisent les organisateurs – dont Vandana Shiva, Corinne Lepage, Marie-Monique Robin ou Olivier de Schutter (voir la liste ici) – est de déterminer « si Monsanto est responsable de violations des droits humains, de crimes contre l‘humanité et d’écocide ». Le projet du Tribunal part du (...)

    En bref

    / Justice, #Multinationales, Agriculture , Santé , #Toxiques

    #Agriculture_ #Santé_
    http://www.bastamag.net/IMG/pdf/news-27633-lettre-monsanto-tribunal-citoyen.pdf

  • Un tribunal citoyen pour juger la multinationale #Monsanto
    http://multinationales.org/Un-tribunal-citoyen-pour-juger-la-multinationale-Monsanto

    C’est un procès sans précédent qui s’est tenu du 14 au 16 octobre 2016. Un collectif international d’ONG et de juristes ont organisé « le Tribunal Monsanto » à La Haye, aux Pays-Bas, où siège la Cour internationale de justice. L’objectif, précisent les organisateurs – dont Vandana Shiva, Corinne Lepage, Marie-Monique Robin ou Olivier de Schutter – était de déterminer « si Monsanto est responsable de violations des #droits_humains, de crimes contre l‘humanité et d’écocide ». Le projet du Tribunal part du (...)

    Actualités

    / Monsanto, #Agriculture_et_alimentation, #Chimie, #Agroalimentaire, #agriculture, #droit_international, #responsabilité_juridique_des_entreprises, #santé_environnement, #santé_et_sécurité_au_travail, #impact_social, #impact_sur_l'environnement, droits (...)

    « http://www.bastamag.net/Demain-les-Etats-pourront-ils-etre-condamnes-pour-crime-climatique-et-viol »
    « http://www.monsanto.com/global/fr/actualites/pages/lettre_ouverte_concernant_le_tribunal_monsanto.aspx »
    « http://www.monsanto-tribunal.org »
    « http://www.bastamag.net/Intoxication-aux-pesticides-un-cerealier-francais-fait-condamner-Monsanto »
    « https://www.bastamag.net/IMG/pdf/news-27633-lettre-monsanto-tribunal-citoyen.pdf »

  • Un tribunal spécial pour juger la multinationale Monsanto accusée d’écocide
    http://www.bastamag.net/Un-tribunal-special-pour-juger-la-multinationale-Monsanto-accusee-d-ecocid

    C’est un procès sans précédent qui s’ouvre ce 14 octobre. Un collectif international d’ONG et de juristes organisent « le Tribunal Monsanto » à la Haye, aux Pays-Bas, où siège la Cour internationale de #Justice. L’objectif, précisent les organisateurs – dont Vandana Shiva, Corinne Lepage, Marie-Monique Robin ou Olivier de Schutter (voir la liste ici) – est de déterminer « si Monsanto est responsable de violations des droits humains, de crimes contre l‘humanité et d’écocide ». Le projet du Tribunal part du (...)

    En bref

    / Justice, #Multinationales, Agriculture , Santé , #Toxiques

    #Agriculture_ #Santé_
    http://www.bastamag.net/IMG/pdf/news-27633-lettre-monsanto-tribunal-citoyen.pdf

  • #NASAN : Une initiative controversée en discussion au Parlement (...) - CCFD-Terre Solidaire
    http://ccfd-terresolidaire.org/infos/souverainete/nasan-une-initiative-5403

    Cette initiative a été fortement critiquée par des organisations de la société civile dans le monde entier au Nord comme au Sud parce qu’il facilite les accaparements de #terres et de #ressources_naturelles, affecte les petits agriculteurs et leur droit à une alimentation adéquate, tout en accélérant le processus de privatisation des #semences. L’ancien rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’#alimentation, Olivier de Schutter, a été chargé par l’UE de rédiger un rapport d’évaluation de la Nouvelle Alliance. Ce rapport conclut que la Nouvelle Alliance « est sévèrement déficiente dans de nombreux domaines ». Par exemple, la NASAN est « silencieuse quant à la nécessité d’encourager un changement vers une agriculture durable utilisant peu d’intrants ». Le rapport critique également les risques d’accaparement de terres et de privatisation des semences. Il appelle l’UE et les Etats membres à rendre leur soutien à la NASAN conditionnel à de nombreux changements, soulignant qu’ « aucune de ces améliorations ne sera durable à moins qu’elle soit ancrée à une approche basée sur les droits humains dans le développement agricole ».

    #agriculture

  • Book: ‘South Africa’s Agrarian Question’ by Ward Anseeuw - Centre for the Study of Governance Innovation
    http://governanceinnovation.org/south-africas-agrarian-question

    South Africa’s Agrarian Question, by Hubert Cochet, Ward Anseeuw and Sandrine Fréguin-Gresh, to be published by HSRC Press this month:

    Based on an in-depth analysis of several contrasting agricultural regions, this book aims to assess South Africa’s ongoing agrarian reform and the country’s agrarian dynamics.

    The conclusion is without doubt: 20 years after the first democratic elections, the country’s land pattern remains almost unchanged, and primary agriculture and its broader value-chains are more concentrated than ever. Without fundamentally questioning the highly specialised, fossil energy and synthetic input dependent, oligopolistic entrepreneurial agricultural production model, which is presently structuring the sector and is guiding the reforms, a more equitable redistribution of resources and value-addition will by no means be possible.

    The answers provided in this book will be of interest not only to all those interested in the South African experiment, but also to those who, in all regions, are questioning the mainstream agrifood regime and asking how it can be transformed – Olivier De Schutter

    This book examines and contributes to the structural questions that underpin the current stagnation of South Africa’s agrarian reform. Presenting fresh approaches in analysing agrarian issues and tools to assess farming systems and agricultural development, this incisive study will be an important resource to policy makers, academics and those with an interest in agrarian reform.

    #Afrique_du_sud #foncier #terres #agriculture et #livre

  • De terres et de cultures
    Appel à la sagacité de la communauté seenvisienne

    Je porte un projet depuis le début de l’année, projet que j’essaye de faire financer pour rémunérer le travail de celles et ceux qui y contribueraient, en vain.
    Au cour de mes travaux de recherche sur les questions agricoles (et pas seulement d’ailleurs), j’ai fait au moins deux constats.

    Le premier est qu’il existe un nombre conséquent d’organisations qui produisent des rapports d’enquêtes intéressants et précieux. Le problème est que ces rapports tournent en milieu fermé et ne sont pas vraiment accessibles au grand public.

    Le deuxième constat est que ces organisations sont souvent très spécialisées, il n’y pas de transversalité entre les différentes approches, ce qui empêche d’avoir une vision globale des questions agricoles et de leurs impacts sur les sociétés humaines, les écosystèmes, l’environnement, etc.

    D’où, me semble-t-il, une lecture difficile pour le grand public de ce qui se joue depuis une trentaine d’années. On en parle ici mais ça reste relativement confidentiel.

    D’où l’idée de créer un document traitant de ces questions en 23 volets et de le rendre accessible au grand public notamment aux plus jeunes en allant à leur rencontre via les collèges, les lycées, les facs, les bibliothèques... Projet consultable ici :
    https://www.dropbox.com/s/tm9wcq05sedk0ix/De%20terres%20et%20de%20cultures.pdf?dl=0
    Ce document décliné en plusieurs langues est un récit cartographique qui se présente sous deux formes :
    – un fichier pdf de 23 panneaux que les internautes peuvent télécharger gratuitement, restent à leur charge les coûts d’impression et d’installation. L’expo peut-être itinérante et plusieurs établissements ou associations peuvent se regrouper pour amortir les frais.
    – un document web, en libre accès, qui rentre un peu plus dans le détail et pourra être complété au fil du temps.

    Pour résumer, ceux qui n’avaient pas d’argent à me donner trouve le projet très intéressant tant sur le fond que sur la forme. Ceux qui ont de l’argent n’ont pas répondu.

    J’ai donc pensé au financement participatif, qui garantit en même temps une certaine indépendance. Dans ce cas, il faudrait sans doute que je reformule le projet. Je suis curieuse de savoir ce que vous en pensez.
    Merci pour vos contributions.

    • Pour la question de se vendre : je pense maintenant qu’il est plus facile de « vendre » les autres que soit même. Donc, cette partie là je la confie à quelqu’un d’autre me concernant, et en échange, ce/ces autres m’aident quand c’est mon tour de parler de mes projets ou de moi. Et ça marche mieux comme ça. Idem pour l’évaluation des coûts, je trouve que c’est mieux d’en discuter avec des autres. Pour moi, la mutualisation de ces compétences là, communication, facturation, c’est vraiment ce qui fait défaut à la plupart des indés (tous forcés de l’être) que je connais.

    • – A propos du document : je trouve le langage par moments trop technique pour le public visé, et le texte trop long pour un aperçu de dossier de financement. Dans la lignée de la remarque d’@intempestive, je suggèrerais un sous-titre explicite du genre « l’agriculture aujourd’hui » ou « les dégâts de l’agriculture intensive » (je dis n’importe quoi, j’ai pas pris le temps de creuser), accompagné d’un texte court qui décrit ce dont parle le projet (sans les attendus) puis ensuite le descriptif détaillé budget etc. Objectif : qu’on comprenne en un paragraphe de quoi tu parles à qui tu t’adresse, quitte à mettre des mots clefs :
      publics : écoles, associations, bibliothèques...
      Thèmes : agriculture, agro-business, démographie...
      Enfin, tout ça, selon moi comme on dit.

    • Le coup « fais-toi vendre par les autres », je pense que ça marche bien... Albe en est témoin, c’est moi qui a commencé à faire de la pub à ses travaux (puis c’est arrivé un peu tout seul, mais au début...).
      Sinon, très beau projet indeed !
      Si tu lances un crowdfunding, je serai de la partie !
       :-)

    • Alors, après quelques mois de silence, voici quelques nouvelles du projet. Je mets ça en citation, c’est plus agréable à lire. Je vous cache pas que parfois je suis complètement démoralisée mais je tiens bon quand même.

      Tout d’abord, j’ai été un peu désenchantée par les conditions incontournables du financement participatif. Je comprends bien la « nécessité » mais ces conditions m’emmerdent :
      – prévoir au moins 8% supplémentaire pour la rémunération du site et frais bancaires
      – faire une vidéo coucou les copains c’est mon projet qu’il est beau
      – prévoir des contreparties pour les contributeurs : non seulement c’est un boulot à temps plein mais c’est aussi un budget supplémentaire ! Je rappelle qu’au bout du compte c’est pour donner accès à un docweb et à fichier exploitable gratuitement
      – c’est tout ou rien : soit on obtient la somme soit c’est zéro

      J’ai fait part de mes réserves à mes amis de @visionscarto et à @touti (que je remercie au passage pour son soutien en aparté). Pour résumer, selon l’argent récolté, soit je fais travailler des gens pour que le projet sorte avant la fin 2016, soit, je travaille seule (sauf pour le webdoc of course) et le projet voit le jour dans plusieurs années (et je ne garantis pas de son utilité). Je n’ai pas totalement renoncé au financement participatif mais pour l’instant je cherche une autre voie.

      J’ai décidé de relancer la demande de partenariats financiers. Pour se faire, j’ai tenu compte de vos remarques (#merci) et revu un peu la rédaction du dossier qui mentionne le soutien de visionscarto (animé par deux hommes) et revoit le budget à la hausse. On était alors en 2015.

      Reçu une réponse favorable de SOS faim, qui file 1 000 € sans condition sur le budget 2016.

      Eu un échange avec le collègue d’Olivier de Schutter à Bruxelles qui trouve la démarche superbe mais c’est pas leur prérogative. Cela dit, on a fait connaissance, ça peut servir.

      Et puis quoi ? Un certain Jean Ziegler m’a appelé sur mon portable pour savoir comment le projet avançait. J’ai fait un bond de dix mètres, traverser le plafond, le toit, fait un quintuple et saut périlleux et redescendu à l’atelier pour lui répondre : c’est pas terrible. Donc il soutient à voir maintenant comment (il s’absentait plusieurs semaines).

      Après deux courriels, Via Campesina m’a répondu favorablement mais bon, pour l’instant on m’a pas proposé de thunes. Pourtant, mon courrier est on ne peut plus clair.

      Aujourd’hui, j’ai reçu ceci (je vous laisse apprécier) :
      Dear Agnes,
      Thank you for your mail.
      I have shared your project with Dr Shiva and she is willing to collaborate with you on this project. Please use this email for communication.

      Wouhouuuuuuhhh. Bon, on se calme, on n’a pas encore de thunes mais cela devrait bien aider.

      A part ça j’ai reçu plein d’encouragements et de félicitations mais rien pour faire avancer.

      Concrètement. Avec des amies voisines, on a créé une asso pour recueillir des fonds et des dons. Des ami·e·s suisses font de même au pays des banques.

      Et puisqu’on parle de banque. Je voulais ouvrir un compte à la Nef mais pour un compte courant ils sont toujours dépendants du Crédit coopératif... à 100 € par trimestre de frais de gestion. Je me suis tournée vers la banque postale, 4,25 € par mois et mardi j’ai rv avec le crédit mutuel pour connaître leurs conditions et décider ce qui sera le moins cher.

      Voilà, suite au prochain numéro.

    • Oh, mais c’est super tout ça, que de belles rencontres ! faut pas lâcher car il y a une nécessité réelle importante.

      Pour la NEF c’est toujours un souci de devoir passer par le CCoop mais l’intérêt n’est pas tant d’avoir un compte bancaire, mais de savoir que ceux qui ont des parts à la NEF tentent de faire avancer un réseau de personnes motivées par l’entraide et non par les sous ! et c’est bien là le principal un peu comme Terre de liens, de soutenir financièrement des projets (souvent à vocation agricole) qui ne trouveraient pas ailleurs. Je ne sais pas trop dans quelle mesure ton projet peut s’y inscrire, mais ne renonce pas à tenter de voir si eux ou une asso de leur réseau sont intéressés.

      Contente pour toi, tout mon soutien !

    • Merci @touti, oui, c’est du beau monde et ça fait chaud au cœur.

      C’est la personne de la Nef qui m’a gentiment déconseillé d’y souscrire maintenant au regard de nos projets. Par contre ils mettent en place une banque à distance avec la possibilité de faire des virements (pas encore de chéquier ou carte bancaire) qui devrait fonctionner à partir du mois d’avril et serait plus adaptée à nos besoins. Je suis inscrite à la newsletter pour suivre ça.

      J’en profite pour mettre à jour le lien du dossier pour celleux qui veulent y jeter un œil.

    • @rastapopoulos oui, c’est d’autant plus rageant que je reçois des soutiens mais pas de financement.
      @mad_meg Ah oui, j’avais regardé le pot commun mais d’après ce que j’en avais retenu le site n’a pas de réseau propre. Ce sont les souscripteurs qui diffusent l’info à leur entourage par mail ou sur les réseaux sociaux.
      On va voir comment ça se passe quand les deux assos seront opérationnelles pour conjuguer les financements d’institutions et les dons de particuliers. On a prévu des adhésions de 40 euros mais on pourra donner ce qu’on veut.

    • Sur hello assso, pour un don ponctuel ça doit pouvoir le faire, mais il est pas toujours facile de suspendre des versements mensuels, pris sur une carte bleue. N’est-ce pas mieux de proposer un virement direct à la structure à financer ?

      Et puis c’est une start up des plus capitalistique...
      La start-up MailforGood boucle une levée d’1 million d’euros
      http://www.frenchweb.fr/la-start-up-mailforgood-boucle-une-levee-de-1-million-euros/123192#vcufMMZq4Z4JZLQW.99

      Créée en 2010 par Ismaël Le Mouël, la start-up Mailforgood, spécialisée dans le #social_business, vient de finaliser une levée de fonds de 1 million d’euros. Le tour de table a été réalisé auprès des fonds Investir&+ et Volney Développement. Des investisseurs individuels participent également à cette augmentation de #capital.

      #crowdfunding

    • Merci @aude_v. J’avais soutenu l’édition d’un bouquin par souscription, il n’y avait pas tout ce bazar qui m’emmerde http://seenthis.net/messages/126716

      Mardi je vais conclure finalement avec le crédit mutuel : ça coûte 1,75 € ttc par mois (4,25 à la banque postale) pour l’accès internet. Sinon c’est gratuit. Ils ont aussi des enveloppes pour soutenir des projets, je vais donc leur soumettre.

      En attendant je bosse : je me suis attaquée (c’est vraiment le terme) à la carte des systèmes agricoles dans le monde, c’est un vrai casse tête :)

  • Olivier De Schutter : « Nous sommes extrêmement immatures dans notre manière de concevoir l’avenir de nos sociétés »
    https://www.grain.org/fr/bulletin_board/entries/5237-olivier-de-schutter-nous-sommes-extremement-immatures-dans-notre-maniere

    « Avec quelques décisions courageuses, le problème de la faim pourrait être résolu. » C’est le constat sans appel dressé par Olivier De Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, alors que 795 millions de personnes souffrent de sous-alimentation.

    Fervent défenseur de l’agro-écologie, il revient avec Basta ! sur les lobbys à l’œuvre qui bloquent tout changement, dans le secteur agricole comme énergétique. Partisan d’une nouvelle redistribution des richesses, il appelle à inventer de nouveaux rapports sociaux. « Sans revoir les modes de consommation des sociétés riches, nous n’éviterons pas une catastrophe à l’horizon 2080 », prévient-il.

    Et au tout début : "Nous avons une #production_agricole capable de nourrir 12 milliards de personnes... mais le gâchis... la production d’#agrocarburants... Ce n’est pas un problème technique, nous maîtrisons tout cela, c’est un problème #politique".

    https://vimeo.com/128515978

    #alimentation #faim

  • Olivier De Schutter : « Nous sommes extrêmement immatures dans notre manière de concevoir l’avenir de nos sociétés » - Basta !
    http://www.bastamag.net/Olivier-de-Schutter-Nous-sommes-extremement-immatures-dans-notre-maniere-d
    http://www.bastamag.net/IMG/arton4925.jpg?1432654083

    Si Jean Ziegler parle de « crime », c’est parce que ces morts sont évitables. La faim et la malnutrition sont des questions politiques : nous avons toutes les solutions techniques requises, mais nos gouvernements n’en font pas une priorité. Avec quelques décisions courageuses, le problème de la faim pourrait être résolu : en mettant en place des politiques beaucoup plus redistributives, en donnant la priorité à l’alimentation par rapport aux autres demandes adressées au secteur agricole, et en ayant une meilleure représentation des agriculteurs dans les choix politiques. On pourrait très vite résoudre ce problème qui nous hante.

    #alimentation #faim_dans_le_monde #industrie_alimentaire

  • Olivier De Schutter - Une nouvelle manière de faire de la #politique - La Libre
    http://www.lalibre.be/debats/opinions/une-nouvelle-maniere-de-faire-de-la-politique-55648ad835704bb01c7d588b

    "Ne serait-il pas possible, se demandait Arendt, d’imaginer un pouvoir véritablement décentralisé, entre les mains de la société, reposant sur l’inventivité qui vient d’en bas ? Elle appelait de ses vœux une politique décentrée, qui apprend et qui cultive la sociodiversité comme un atout. Le moment est venu."(Permalink)

    #démocratie

  • Olivier de Schutter : « Nous sommes extrêmement immatures dans notre manière de concevoir l’avenir de nos sociétés »
    http://www.bastamag.net/Olivier-de-Schutter-Nous-sommes-extremement-immatures-dans-notre-maniere-d

    « Avec quelques décisions courageuses, le problème de la faim pourrait être résolu. » C’est le constat sans appel dressé par Olivier de Schutter, ancien rapporteur spécial des Nations Unies sur le droit à l’alimentation, alors que 795 millions de personnes souffrent de sous-alimentation. Fervent défenseur de l’agro-écologie, il revient avec Basta ! sur les lobbys à l’œuvre qui bloquent tout changement, dans le secteur agricole comme énergétique. Partisan d’une nouvelle redistribution des richesses, il (...)

    #Décrypter

    / A la une, Quelle #Agriculture_pour demain ?, Agriculture , #Alimentation, #Le_défi_du_réchauffement_climatique, #Entretiens, #Société_de_consommation, (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ? #Inégalités
    http://www.bastamag.net/IMG/distant/html/128515978-525205-7304716.html

  • Nous pourrions nourrir deux fois la population mondiale... - LePoint.fr
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/98291500437

    “Il faut plaider aujourd’hui pour une réappropriation par les citoyens du système alimentaire. Ils sont expropriés de ce système, ils n’ont guère les moyens de l’influencer. Les décisions prises le sont en faveur des lobbys, et non des populations. Le seul obstacle, au fond, n’est pas technique. Il est de nature #politique. “

    Olivier de Schutter, ex-rapporteur spécial de l’ONU pour le droit à l’alimentation qui a pris la présidence de Ipes Food, un regroupement d’experts qui veut être à l’alimentation ce que le Giec est au climat. Via Le Point.

    #alimentation

  • Lutte contre la faim : écoutons les vrais experts | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/92313/lutte-faim

    Lutte contre la faim : écoutons les vrais experts

    Olivier De Schutter

    Monde
    22.09.2014 - 9 h 37

    mis à jour le 22.09.2014 à 9 h 38
    Au Sud-Soudan en juillet 2014, dans un centre de MSF. REUTERS/Andreea Campeanu

    Au Sud-Soudan en juillet 2014, dans un centre de MSF. REUTERS/Andreea Campeanu

    Ce 22 septembre, en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, se réunissent à New York les membres du Leadership Council de la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition. Que peut-on attendre de cette initiative du G8 ? Quels sont les risques qu’elle engendre pour les agriculteurs africains et le milliard de personnes qui souffre toujours de la faim ?

    Près d’un milliard de personnes dans le monde sont sous-alimentées aujourd’hui. Plus du double souffrent de malnutrition. Cet échec est d’autant plus inacceptable que, compte tenu des progrès des technologies agricoles au cours du siècle dernier, nous savons que les obstacles techniques sont surmontables. La nécessité d’agir, et de le faire vite avec des moyens accrus, est incontestable. Ce sont le courage et la lucidité politiques qui font défaut.
    Agriculture, alimentation et santé publique sont liées
    ........ / ......

    Lutter contre la faim, ce n’est pas seulement augmenter les volumes des céréales produites : c’est investir dans les plus pauvres, et leur donner les moyens d’améliorer leur sort

    ........ / ......

    Mais chacun aborde la question du « comment faire ? » avec ses propres lunettes, à partir de sa propre perspective. Lunettes déformantes, perspective limitée : compte tenu du caractère très peu consultatif d’élaboration et de mise en œuvre de la Nouvelle Alliance dans les dix pays africains concernés, il était sans doute inévitable qu’il subsiste des angles morts plus de deux ans après le lancement de l’initiative.

    Il eût fallu, dès l’origine, intégrer à l’Alliance les organisations représentatives des petits paysans, et travailler avec eux, sur le terrain, afin de définir les conditions auxquelles l’investissement privé doit satisfaire pour contribuer à la réduction durable de la pauvreté. Lutter contre la faim, ce n’est pas seulement augmenter les volumes des céréales produites, ou des légumes produits pour l’exportation : c’est investir dans les plus pauvres, et leur donner les moyens d’améliorer leur sort. Et c’est écouter, afin que les solutions soient guidées par le diagnostic qu’ils font de leur propre situation. Les vrais experts de la pauvreté rurale, ce sont ces pauvres eux-mêmes.

  • Une #alimentation déséquilibrée nuirait plus que le #tabagisme | EurActiv.fr
    http://www.euractiv.fr/sections/sante-modes-de-vie/une-alimentation-desequilibree-nuirait-plus-que-le-tabagisme-302240

    « Une mauvaise alimentation présente plus de risques pour la santé mondiale que le tabagisme », a déclaré Olivier De Schutter, le rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation le 18 mai lors de la conférence « Towards a Global Convention to Protect and Promote Healthy Diets ». Il a également appelé à la mise en place d’une convention mondiale sur un régime alimentaire approprié, à l’occasion de cette conférence consacrée à la protection et à la promotion d’une alimentation saine.

    (...)

    L’ONU a identifié cinq actions pour lutter contre l’obésité et une mauvaise alimentation, dont : une taxe sur les produits néfastes pour la santé, la réglementation des #aliments riches en #graisse saturée, en #sel et en #sucre ainsi que la restriction des publicités pour la #malbouffe. L’ONU souhaite également une révision des #subventions agricoles peu judicieuses. Objectif : diminuer le prix de certains ingrédients et soutenir la production de produits locaux pour que les consommateurs aient accès à des aliments frais, riche en nutriments et bons pour la #santé.

  • Olivier De Schutter : « Notre modèle agricole mondial est à bout de souffle »
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/04/29/olivier-de-schutter-notre-modele-agricole-est-a-bout-de-souffle_4408689_3244

    Le deuxième changement, c’est l’importance qu’a pris la question de la nutrition, un sujet largement occulté depuis trente ans. Enfin, troisième changement : la prise de conscience que notre modèle agricole, fondé sur des intrants intensifs (engrais et pesticides) et dépendant de l’industrialisation toujours plus poussée de l’agriculture, est à bout de souffle. Il faut donc changer de cap et aller vers l’#agroécologie. Le problème, c’est que les Etats rencontrent beaucoup d’obstacles pour passer du discours aux actes.

    Pouvez-vous être plus précis ?

    Je dénombre quatre verrous. Le premier est d’ordre technologique : la modernisation de l’#agriculture mondiale s’est fait uniquement selon un modèle productiviste. Le deuxième est socio-économique : de grands acteurs dominent le marché, aussi bien au niveau des producteurs d’intrants que des industries de transformation. La possibilité pour de petits acteurs ou même des acteurs de taille moyenne de créer des alternatives est donc très limitée.
    Le troisième obstacle est culturel : nos modes de vie pressés dépendent d’une alimentation transformée et facile à préparer. Enfin, l’obstacle politique : les gouvernements sont sensibles aux intérêts de leurs grandes entreprises #agro-alimentaires, qui se trouvent de fait disposer d’un droit de veto sur les transformations d’ensemble.

    #alimentation

    • Je croyais à la toute-puissance de l’Etat, je crois aujourd’hui à la toute-puissance de la démocratie. Je ne pense plus qu’il faille attendre passivement que les gouverments agissent d’eux-mêmes. Les blocages sont trop nombreux ; les pressions qui s’exercent sur eux, trop réelles ; et les acteurs faisant obstacle au changement, trop puissants.

      Je pense que la transformation des systèmes alimentaires s’opérera à partir d’initiatives locales. Partout où je vais dans le monde, je vois des citoyens qui en ont assez d’être considérés comme des consommateurs ou des électeurs et veulent être de véritables acteurs du changement en cherchant à inventer des façons plus responsables de produire et de consommer.

      Le message final que je remets aux gouvernements, c’est la nécessité de démocratiser les systèmes alimentaires. Cela signifie qu’ils doivent admettre qu’ils ne détiennent pas toutes les solutions et qu’il faut accorder une grande place aux citoyens dans la prise de décision. Je crois aujourd’hui davantage à une transition imposée par des initiatives venues d’en bas que par des réglementations imposées d’en haut.

  • Rapport soumis par le Rapporteur spécial [de l’#ONU] sur le droit à l’#alimentation, #Olivier_De_Schutter
    Rapport final : Le droit à l’#alimentation, facteur de changement
    http://www.srfood.org/images/stories/pdf/officialreports/20140310_finalreport_fr.pdf

    « Les modes industriels de production agricole » sont un échec nutritionnel avec de graves répercussions environnementales qui doivent être abandonnés.

    Comme l’a indiqué le Rapporteur spécial (voir A/HRC/19/59), même lorsque l’apport alimentaire est suffisant, des régimes alimentaires inadaptés peuvent entraîner des #carences en micronutriments, par exemple en iode, en vitamine A ou en fer, pour ne citer que les carences les plus courantes dans une grande partie du monde en développement.

    À l’échelle mondiale, plus de 165 millions d’enfants présentent un retard de croissance − leur degré de #malnutrition est tel qu’ils ne se développent pas pleinement sur les plans physique et cognitif − et 2 milliards de personnes présentent des déficiences en vitamines et en minéraux indispensables à une bonne santé.

    Bien que les bénéfices à long terme d’une #nutrition adéquate pendant la #grossesse et avant le deuxième anniversaire de l’#enfant aient été prouvés, trop peu de mesures ont été prises pour garantir une nutrition adéquate, tant dans les pays à faible revenu, où la sous-alimentation est le principal sujet de préoccupation5, que dans les pays à revenu moyen et élevé6. En outre, les régimes alimentaires inadaptés sont l’une des principales causes de l’augmentation des #maladies non transmissibles, qui touche aujourd’hui toutes les régions du monde. À l’échelle mondiale, la prévalence de l’#obésité a doublé entre 1980 et 2008. En 2008, 1,4 milliard d’adultes étaient en #surpoids ; 400 millions d’entre eux étaient obèses et étaient donc exposés à un risque accru de diabète de type 2, de troubles cardiaques ou de cancer gastro-intestinal7.

    L’accent mis exclusivement sur l’augmentation de la production agricole a également eu de graves conséquences pour l’environnement. La « révolution verte » du XXe siècle a associé l’utilisation de variétés végétales à haut rendement, l’augmentation de l’irrigation, la mécanisation de la production agricole et le recours à des pesticides et à des engrais azotés. Ces techniques combinées, ainsi que le soutien apporté par l’État sous forme de subventions et de marketing, ont permis une augmentation du volume de production des principales céréales (maïs, blé et riz, notamment) et du soja. Le but de la révolution verte était de relever l’enjeu tel qu’il était compris à l’époque : faire en sorte que l’augmentation de la productivité agricole corresponde à la croissance démographique et à la transition alimentaire facilitée par la hausse des revenus. Elle a cependant conduit à une extension des #monocultures et, partant, à une baisse importante de la #biodiversité agricole et à une #érosion accélérée des #sols. L’utilisation excessive d’engrais chimiques a entraîné la #pollution des #eaux potables et l’augmentation de leur teneur en phosphore et des apports de phosphore dans les #océans, qui s’élèveraient actuellement à quelque 10 millions de tonnes par an. La pollution des eaux par le phosphore et par l’azote est la principale cause de l’#eutrophisation, augmentation d’origine humaine des processus de fertilisation naturelle, qui stimule la croissance des algues, et entraîne une absorption de l’oxygène dissous nécessaire pour maintenir le niveau des stocks de #poissons.

    Les répercussions des modes industriels de production agricole qui peuvent être les plus dévastatrices viennent de la contribution de ces modes de production à l’augmentation des émissions de gaz à #effet_de_serre. Au total, les pratiques agricoles sont à l’origine d’environ 15 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine, sous la forme d’hémioxyde d’azote (N2O) provenant de l’utilisation d’#engrais azotés organiques et inorganiques, de #méthane (CH4) dégagé par les terres inondées des rizières et par le #bétail, et de dioxyde de #carbone (CO2) provenant de la perte de carbone organique du sol dans les terres cultivées et, en raison du pâturage intensif, dans les pâtures. De plus, la production d’engrais, d’herbicides et de #pesticides, le labour, l’irrigation et la fertilisation, ainsi que le transport, le conditionnement et la conservation des aliments nécessitent des quantités considérables d’#énergie, qui sont à l’origine de 15 à 17 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine imputables aux systèmes alimentaires9. Les #changements_climatiques résultant de ces émissions risquent de limiter fortement la productivité que les méthodes agricoles actuelles permettent d’atteindre. Dans certains pays, il semble que l’évolution des conditions climatiques observée ces trente dernières années ait déjà remis en cause en grande partie l’augmentation des rendements moyens obtenue, entre autres, grâce à la technologie et à la fertilisation par le dioxyde de carbone10. En l’absence de changement notable, on peut s’attendre à une baisse de productivité de 2 % en moyenne tous les dix ans, les variations de rendement dans les pays en développement allant de -27 % à +9 % pour les cultures essentielles11.

    (...)

    L’enseignement que l’on peut tirer de cet échec est que le passage à des politiques agroalimentaires qui soutiennent la réalisation du droit à l’alimentation demande une action #politique d’envergure visant à restructurer le système d’appui, autour de formes d’#agriculture #agroécologique à fort coefficient de #main-d’œuvre qui contribuent à la réduction de la #pauvreté.

  • “No longer a forgotten right” – UN expert hails a decade of right to food progress - Olivier De Schutter | United Nations Special Rapporteur on the Right to Food
    http://www.srfood.org/en/no-longer-a-forgotten-right-un-expert-hails-a-decade-of-right-to-food-progre

    Mr. De Schutter used his final report to the UN General Assembly, after six years as Special Rapporteur, to identify where and how progress had been made in implementing the right to food, and to outline further steps that must be taken to make it a fully operational right.

    His report was based on eleven country missions, submissions from a range of States from all regions, and regional right to food consultations in Latin America and the Caribbean (2011), Eastern and Southern Africa (2012) and West Africa (2013).

    #droit_à_l'alimentation

  • Un lien très clair entre politiques de l’Europe et accaparement des terres
    http://farmlandgrab.org/post/view/22679-un-lien-tres-clair-entre-politiques-de-leurope-et-accaparement-d

    Le phénomène n’est pas nouveau, nombre de multinationales se sont accaparé des terres par le passé pour produire des ressources à bas coût et les exporter dans le monde entier (lire ci-dessus). Mais depuis quelques années, l’implication d’Etats souverains et de gouvernements étrangers dans des accaparements de grande ampleur attire l’attention des médias. La plupart de ces appropriations restent pourtant le fait d’investisseurs privés, généralement des élites locales, qui voient dans ces terres une nouvelle et importante source de profit. « Le phénomène a explosé pour deux raisons », poursuit Olivier De Schutter, « l’instabilité des produits agricoles sur les marchés internationaux qui a conduit des gouvernements et de grandes entreprises à acheter ou louer des terres à long terme pour s’assurer une certaine production. Et la poussée des agrocarburants ». Le biodiesel notamment, brûlé dans nos moteurs pour remplacer les énergies fossiles et principalement produit à base de colza sur une bonne partie des terres arables de l’Union européenne. Conséquence : les Etats membres importent les huiles végétales qu’ils n’ont plus la place de produire, dont la plus célèbre et la plus utilisée d’entre elles : l’huile de palme. « La demande croissante en huiles végétales a mis en place un marché extrêmement lucratif », ajoute Olivier De Schutter. « Des pays comme la Malaisie, l’Indonésie, le Guatemala ou le Honduras consacrent d’immenses territoires à la culture de palmiers à huile dont les enjeux sont immenses. »

    Cela dit, je ne trouve pas que les médias s’y intéressent beaucoup, pas plus que les zintellectuels
    #terres #agrobusiness #finance #multinationales #agrocarburant #palme

  • Ruées vers les #terres : quelles complicités belges dans le nouveau Far West mondial ? | CNCD-11.11.11
    http://www.cncd.be/Ruees-vers-les-terres-quelles

    Dans son rapport sur « l’accès à la terre et le droit à l’alimentation », le Rapporteur spécial des Nations Unies pour le droit à l’alimentation, le Belge Olivier De Schutter, insistait sur l’importance
    d’un accès sécurisé et adéquat à la terre pour les petits paysans, les pasteurs, les éleveurs et les populations autochtones.
    « La raison pour laquelle quelque 500 millions de personnes dépendantes de la petite #agriculture souffrent de la #faim n’est pas seulement due au fait que le prix qu’ils obtiennent pour leurs récoltes est trop bas, mais aussi parce qu’ils sont moins compétitifs que les plus grandes unités de production, qu’ils cultivent des parcelles souvent de petite taille, (…), et qu’ils sont souvent
    relégués aux sols arides, vallonnés, sans système d’irrigation dans leur compétition pour l’accès à la terre et à l’eau face à ces plus grandes unités de production (…).Parce que l’agriculture
    à petite échelle est devenue non viable ou parce que les agriculteurs sont expulsés de leurs terres pour lesquelles il n’existe pas une réelle sécurité d’occupation, nombreux sont devenus des
    travailleurs agricoles dans les grandes plantations, habituellement payés audessous des salaires de subsistance, et souvent sans protection légale ni sociale (…).

  • « On peut nourrir 10 milliards d’humains en bio sans défricher un hectare » - Terra eco
    http://www.terraeco.net/On-peut-nourrir-10-milliards-d,47024.html

    L’université anglaise de l’Essex a réalisé en 2006 une synthèse sur 57 pays et 37 millions d’hectares. Elle conclut que les rendements sont 79 % plus élevés en agriculture bio dans les zones tropicales. Le Programme des Nations unies pour l’environnement évaluait en 2008 que le passage en bio en Afrique permettrait de doubler les rendements. Olivier de Schutter, rapporteur des Nations unies pour le droit à l’alimentation, écrivait en 2010 : « Pour nourrir le monde, l’agroécologie surpasse l’agriculture industrielle à grande échelle. »

    #bio #agroécologie #écologie