person:patrick mennucci

  • A Marseille, Mélenchon chamboule tout
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080617/marseille-melenchon-chamboule-tout

    Jean-Luc Mélenchon salue des supporteurs de rugby depuis le balcon d’un restaurant à Marseille, mai 2017. © LF Jean-Luc Mélenchon, qui voit en Marseille « le cratère du volcan » pour créer un nouveau Front populaire, mène une campagne résolument nationale dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône. Il fait face au député socialiste sortant Patrick Mennucci, qui joue sa survie politique, et à Corinne Versini, une chef d’entreprise aixoise qui surfe sur la vague Macron.

    #France #élections_législatives

  • SONDAGE. Législatives : Mélenchon donné nettement en tête à Marseille
    http://www.lejdd.fr/politique/sondage-legislatives-melenchon-donne-nettement-en-tete-a-marseille-3336548

    Le second tour semble en revanche plus ouvert. Jean-Luc Mélenchon obtiendrait 53% des intentions de vote contre 47% pour Versini, avec une marge d’erreur de quatre points. "Ce pourrait être l’occasion d’un ’tout sauf Mélenchon’" , note encore Frédéric Dabi. Et l’une des clés de cette élection serait alors le comportement des électeurs de Patrick Mennucci...

    Quand on voit comment les copains/copines du même bord « progressiste » adhèrent sans difficultés à ce « tout sauf Mélenchon », qui est d’ailleurs plutôt un « rien plutôt que Mélenchon »... on se dit qu’en effet, on est vraiment mal barré pour avoir du changement dans l’Assemblée.

  • Candidat à l’assemblée, Mélenchon se présente comme une « chance » pour les Marseillais
    https://www.mediapart.fr/journal/france/110517/candidat-lassemblee-melenchon-se-presente-comme-une-chance-pour-les-marsei

    Jean-Luc Mélenchon, entouré des autres candidats Insoumis de #Marseille, dont sa porte-parole Sarah Soilihi tout à gauche. © LF Face aux piques de son adversaire socialiste sortant Patrick Mennucci, Jean-Luc Mélenchon, qui a choisi de se présenter aux #législatives dans le centre-ville de Marseille, répond qu’il est venu « faire avec Marseille de la politique nationale, une parole qui parle au pays », balayant « son indigente caste politique ».

    #France

  • La #France insoumise de Mélenchon vise l’hégémonie à gauche
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100517/la-france-insoumise-de-melenchon-vise-l-hegemonie-gauche

    Fort de ses sept millions de voix au premier tour de la présidentielle, le mouvement de #Jean-Luc_Mélenchon partira sans le #PCF aux #législatives. L’ancien candidat se présente à #Marseille face au socialiste sortant Patrick Mennucci. La rupture avec l’allié communiste est consommée et le combat avec le PS est engagé.

    #France_insoumise

  • La Syrie fracture les partis politiques français

    À droite, le candidat F. Fillon se rapproche du FN en défendant le régime d’Assad & V. Poutine. Le PS & les écologistes relaient l’opposition syrienne, quand JL. Mélenchon défend une lecture anti-impérialiste où les États-Unis sont le principal adversaire.

    La chute d’Alep est un révélateur. Y compris des fractures au sein des partis politiques français. À droite, la primaire a désigné un candidat, F. Fillon, qui s’est distingué de nombre de ses compagnons par son soutien à V. Poutine, voire à B. al-Assad, sur une ligne proche de celle du Front national. À l’inverse, le PS et les écologistes condamnent sans hésiter le régime dictatorial et soutiennent l’opposition syrienne non-djihadiste. Jean-Luc Mélenchon, lui, cultive une lecture anti-impérialiste qui suscite de vives polémiques.

    C’est par un communiqué d’à peine quelques lignes, que François Fillon a rompu jeudi 15 décembre le silence de plus en plus pesant qu’il observait depuis la chute d’Alep. « L’indignation est nécessaire mais elle n’a jamais sauvé une vie », explique-t-il. Pour « arrêter le massacre, il n’y a que deux solutions », poursuit celui qui, isolé dans sa famille politique, prône depuis des mois une alliance stratégique avec le régime de Damas.

    La première, celle d’« une intervention militaire que seuls les Américains peuvent conduire », n’a pas sa faveur « compte tenu de ce qu’il s’est passé en Irak ». La seconde, qu’il défend, « c’est une initiative puissante, européenne, diplomatique pour mettre autour de la table toutes les personnes qui peuvent arrêter ce conflit sans exclusive, et donc y compris ceux qui commettent des crimes aujourd’hui ». Pour François Fillon, reprendre le dialogue avec Bachar al-Assad, mais aussi avec Vladimir Poutine, est la seule voie de sortie pour le conflit syrien.
    .
    Il y a quelques semaines, Fillon a refusé de parler de « crimes de guerres » à Alep. « Il ne faut pas utiliser des mots comme ça, sans pouvoir vérifier », affirmait-il, dans L’Émission politique, sur France 2. « Quand on est en guerre, on doit choisir son principal adversaire », écrivait-il aussi dans Vaincre le totalitarisme islamique (Albin Michel, 2016) pour justifier un rapprochement avec Damas et Moscou. « Il y a deux camps en Syrie et non pas trois comme on le dit », assurait-il le 13 octobre dernier lors d’un débat avec ses concurrents à la primaire, parlant des partisans d’un « régime totalitaire islamique » et « des autres », oubliant au passage l’opposition syrienne non-djihadiste. « Moi, je choisis les autres parce que je considère que ce danger-là est trop grave pour la paix mondiale. »

    Mais, jeudi, Fillon, tout à sa volonté de rassemblement post-primaire, a nommé Bruno Le Maire « représentant pour les affaires européennes et internationales ». Un Bruno Le Maire qui défendait pourtant des positions diamétralement opposées à celle du vainqueur de la primaire sur le dossier syrien, allant jusqu’à prôner une intervention militaire au sol menée par la France. « Il faut que la France prenne le leadership d’une coalition internationale qui associerait des États européens et des États de la région. Entre l’alignement sur les États-Unis et la vénération aveugle de la Russie, il y a un choix alternatif : l’indépendance », déclarait-il dans le JDD. Choisir Bruno Le Maire laisse-t-il entrevoir un infléchissement de la ligne de François Fillon ? « Il n’y a aucune inflexion et il n’y a qu’un chef, c’est François Fillon », répond aujourd’hui son porte-parole Thierry Solère.

    Cela dit, la ligne pro-Assad de certains des soutiens historiques de Fillon, comme le député Thierry Mariani qui s’est félicité de la chute d’Alep-Est, risque de poser des problèmes au candidat LR, dont les positions ressemblent parfois à s’y méprendre à celles du Front national.

    Ce jeudi, Marine Le Pen n’avait toujours pas réagi à la chute d’Alep entre les mains d’un régime qu’elle a de toutes façons toujours défendu. Lundi, au lendemain de l’attentat perpétré contre une église copte au Caire, la candidate du FN avait pourtant immédiatement rédigé un communiqué de soutien aux chrétiens « sauvagement frappés par le fondamentalisme islamique ».
    .
    « Alep était infestée d’islamistes, ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas des drames avec des civils (…), il y en a », a répondu Florian Philippot ce jeudi sur BFMTV. Reprenant la ligne du parti d’extrême droite, il a, de nouveau, déclaré qu’il fallait « parler avec la Russie ». « Au lieu d’observer et de se lamenter, il aurait fallu être acteur : (…) La France aurait œuvré à créer une vraie coalition mondiale avec les États-Unis, avec les pays européens dont la France, mais aussi avec la Russie ; cela aurait été plus responsable. »
    .
    Outre les liens étroits du FN avec la Russie, notamment financiers (lire nos enquêtes), le FN a toujours, dans ce conflit repris, à la virgule près, la propagande de Bachar al-Assad, estimant que son régime permettait de faire « cohabiter pacifiquement des minorités qui demain vont se faire massacrer », comme l’affirmait en 2013 Marion Maréchal-Le Pen. L’entourage de la dirigeante du FN a parfois noué des liens d’affaires avec Bachar al-Assad. La société de communication de Frédéric Chatillon, conseiller officieux de Marine Le Pen, Riwal a perçu, comme le racontait Mediapart, entre 100 000 et 150 000 euros par an du régime syrien, pour gérer la communication dudit régime.

    Les candidats à la primaire du PS : le soutien à l’opposition syrienne

    Ils ne sont d’accord sur rien, ou presque. Sauf sur la guerre en Syrie. Les principaux candidats à la primaire du PS, prévue les 22 et 29 janvier, reprennent tous à leur compte la ligne des autorités françaises, définie sous Nicolas Sarkozy et poursuivie par François Hollande : condamnation du régime de Bachar al-Assad et soutien à l’opposition syrienne, dite modérée (hors djihadistes). Mais la plupart se gardent bien d’aller au-delà sur le terrain diplomatique. Seul véritable point de discorde : la question des réfugiés entre, d’un côté, Manuel Valls, renvoyé à son discours de Munich dans lequel il avait critiqué la politique d’accueil de la chancelière Angela Merkel, et, de l’autre, tous ses concurrents.

    Manuel Valls a tweeté mardi un appel à la Russie de Vladimir Poutine, avant de critiquer « un tropisme pro-russe chez François Fillon ». La France « doit parler avec la Russie mais aussi dire avec la plus grande fermeté que ce qui se passe à Alep est intolérable, indigne, c’est une blessure pour l’humanité », a-t-il déclaré au média en ligne Brut.

    Mercredi à Paris, Benoît Hamon a commencé son discours en rendant hommage à « nos frères et sœurs en humanité » qui meurent à Alep et en parlant de « crime de guerre » et de « crime contre l’humanité ». « Je me refuse à graduer l’horreur selon qu’elle est perpétrée par Daech ou par Bachar al-Assad », a-t-il argumenté, mais sans s’avancer sur les solutions diplomatiques. Il s’est en revanche clairement distingué de Manuel Valls sur l’accueil des réfugiés – alors premier ministre, il avait critiqué les choix d’Angela Merkel. « J’ai eu honte que des responsables soient allés tancer une chancelière (allemande) pour lui dire de ne pas en faire autant sur les réfugiés », a balayé Hamon mercredi, qui veut créer un visa humanitaire, sortir des accords de Dublin et octroyer plus rapidement aux migrants le droit de travailler.
    .
    Même tonalité chez Vincent Peillon qui, interrogé sur France Inter, a surtout appelé à accueillir les Syriens réfugiés : « Si l’on peut faire quelque chose, c’est les accueillir », a-t-il expliqué.
    .
    Seul Arnaud Montebourg, après avoir exprimé son « indignation profonde », s’est un peu plus avancé sur le plan diplomatique : dans un communiqué publié sur son site, il salue « les efforts diplomatiques que la France a entrepris ces dernières années avec Laurent Fabius et Jean-Marc Ayrault ». Avant d’ajouter : « Mais nous ne pouvons agir ou peser seuls. (...) Il faut exiger dès les prochaines heures une initiative commune de l’ensemble des chefs de gouvernements pour mobiliser les autres puissances mondiales, Chine et États-Unis notamment, faire pression sur la Russie, l’Iran afin que cesse l’un des plus sinistres épisodes et l’un des plus lourds échecs diplomatiques de ces dernières décennies. »

    Les écologistes, fidèles à leurs traditions

    Droits de l’homme, aide humanitaire et appel à la communauté internationale : les dirigeants d’Europe Écologie-Les Verts, et le candidat Yannick Jadot, sont fidèles à la tradition politique de leur mouvement. Dans une tribune publiée par Le Monde, après avoir condamné les massacres du régime, le candidat Yannick Jadot appelle avec l’essayiste Raphaël Glucksmann au renforcement des sanctions contre la Russie (« Ce régime russe est aussi une oligarchie qu’il faut frapper au portefeuille »), et à refuser que la Coupe du monde de football ait lieu en Russie en 2018.
    .
    Ils s’en prennent aussi à plusieurs dirigeants français : « Alep crève depuis des mois et Marine Le Pen a applaudi Assad et Poutine, son modèle et son parrain. Alep crève et François Fillon a dit, dans un débat de la primaire démocratique de la droite française, “choisir Assad” avant de justifier Poutine. Alep crève et Jean-Luc Mélenchon a affirmé dans une émission populaire du service public : “Je pense que Poutine va régler le problème en Syrie.” »
    .
    Quant à l’ancienne ministre Cécile Duflot, elle s’est rendue en début de semaine à la frontière turco-syrienne – la délégation, également composée des députés Patrick Mennucci (PS) et Hervé Mariton (LR), a demandé, en vain, à accompagner jusqu’à Alep le président du comité civil d’Alep-Est Brita Hagi Hasan. Plusieurs responsables écologistes, dont Jadot et Jacques Boutault, maire du IIe arrondissement de Paris, ont aussi participé jeudi, aux côtés d’Anne Hidalgo (PS), à la manifestation organisée pour le départ d’un convoi d’aide humanitaire.

    Mélenchon, contre l’impérialisme américain mais à quel prix ?

    À gauche, seul Jean-Luc Mélenchon se distingue réellement. Au centre de nombreuses polémiques, il a pris soin, depuis quelques mois, de préciser ses propos. Dans sa dernière émission, Revue de la semaine, mise en ligne sur Youtube jeudi, le candidat de la France insoumise insiste sur cette information qui le « percute ». « Ces dernières heures nous avons tous été bouleversés par la diffusion des images en provenance d’Alep et de la partie est de cette ville, des bombardements qu’elle est en train de subir », commence Mélenchon, qui en profite pour répondre à ses détracteurs, qui font de lui « un ami des bombardements sur cette partie de la ville ». « Comment peut-on penser qu’il y a une personne ici ou là qui aime les bombardements et leurs conséquences ? À ceux qui se posaient des questions, je leur dis que je suis comme eux : indigné, blessé », poursuit-il.
    .
    Jean-Luc Mélenchon réexplique, dans cette vidéo, la série d’arguments qui lui permettent de se définir comme un « non aligné » (« une propagande mortelle interdit tout débat, toute critique, tout point de vue non aligné », déclarait-il dans une note de blog mercredi 14 décembre). D’abord le fait que, selon lui, cette guerre en Syrie n’est pas celle qu’on croit, mais bien une guerre pour les matières premières (le gaz et le pétrole).

    « Il s’agit d’une guerre du pétrole et des gazoducs qui n’a pas d’issue sans une coalition universelle ! Nul n’admet, contre les faits eux-mêmes, que ce sont les États-Unis et la France qui ont refusé la formation d’une coalition universelle avec la Russie pour combattre les bandes armées de Daech, Al Nostra [le Front Al-Nosra – ndlr] et compagnie », détaillait Mélenchon le 14. « Le problème de la guerre en Irak et en Syrie, ce n’est pas la religion, ce sont les oléoducs et les gazoducs. (...) Ce sont des guerres traditionnelles pour l’accès aux matières premières et l’accumulation de la richesse. Et dans l’affaire de la Syrie c’est tout à fait ça au point de départ », déclarait-il le 11 décembre à l’émission Question politique.

    Au début du soulèvement syrien en 2011, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon faisait pourtant partie des formations politiques à saluer les printemps arabes, y compris en Syrie. Sa coprésidente Martine Billard signait, le 28 août 2013, un communiqué condamnant clairement les bombardements à l’arme chimique quelques jours plus tôt, commis par le régime. « Après plus de 100 000 victimes tuées depuis le début du soulèvement en Syrie en mars 2011, et la destruction de régions entières du pays, le Parti de gauche dénonce le massacre à l’arme chimique de centaines de civils syriens le 21 août. Cette escalade dans l’horreur est inadmissible. » Mais, déjà, elle prévenait qu’« une intervention armée des États-Unis et d’autres pays alliés dont la France, ne ferait qu’aggraver le conflit d’autant que la Russie entend continuer à soutenir le régime criminel de Damas, notamment pour préserver ses intérêts dans la région ».

    Depuis, si le PG a changé de pied, c’est à la fois à cause de la montée en puissance des groupes armés islamistes et djihadistes (les deux étant parfois confondus dans le discours du parti) parmi l’opposition syrienne au régime, du soutien du Qatar, de l’Arabie saoudite et de la Turquie à certains de ces groupes, et le déclenchement de l’intervention internationale emmenée par les États-Unis. Or, pour le parti de Mélenchon, « le monde est entré dans l’ère des “guerres de l’Empire global” », selon son texte de congrès de juin 2015. Peu à peu, cette grille d’analyse a effacé celle présidant au soulèvement des peuples de Tunisie, d’Égypte, de Bahreïn ou de Syrie contre leurs dictateurs, indépendamment de tout agenda extérieur.

    « En Libye, en Irak, en Syrie ou au Yémen, les États-Unis tirent prétexte du chaos qu’ils ont eux-mêmes créé, en armant des terroristes islamistes, avec l’aide de leurs alliés pour justifier les interventions meurtrières pour les populations. Quatre ans après les soulèvements populaires du monde arabe, les peuples restent pris en étau entre les régimes autoritaires et dictatoriaux (comme le régime d’Assad), la progression d’un fanatisme subventionné par les monarchies wahhabites du Golfe, les seigneurs de guerre mafieux », écrivait alors le PG.

    De là découle, par exemple, le refus de Mélenchon de parler de « crimes de guerre » : le 16 octobre, dans le JDD, il rétorquait : « Toute guerre est une addition de crimes ! À quoi bon cette escalade verbale de Hollande ? Nous sommes déjà en danger de guerre généralisée. Pourquoi en rajouter avec cette menace du Tribunal pénal international ? Sait-on que ni les USA ni la Russie ne le reconnaissent ? Le dire n’est pas soutenir Poutine. D’ailleurs, il a mis en prison mes amis en Russie. »

    L’entrée en guerre de la France n’a fait que renforcer Mélenchon dans sa grille d’analyse. C’est aussi en défenseur des « intérêts de la France » qu’il se présente : « Depuis le début de la crise, d’un excès à l’autre, la diplomatie française s’est inutilement identifiée au camp des faucons nord-américains, écrivait-il le 4 novembre. Il n’y a plus de représentation diplomatique française à Damas. Comment envisager une discussion sur la paix et même une transition démocratique en Syrie en maintenant la rupture de toute relation diplomatique avec l’État syrien ? Ce choix n’est pas celui de tous les pays européens. Sept pays de l’UE conservent des relations diplomatiques avec la Syrie, dont la Grèce et l’Espagne. (...) La voix présidentielle de la France s’égarant actuellement dans le soutien aveugle aux islamistes turcs, c’est à nous d’incarner la France qui ne se trompe pas d’amis en Turquie. Nous l’avons fait concrètement en accueillant des parlementaires et dirigeants du HDP à nos universités d’été. »

    Ses positions sont l’objet de toutes les polémiques et gênent une partie de la gauche radicale (lire à ce sujet le texte de Julien Salingue*), et de ses soutiens. Mercredi, Clémentine Autain a condamné un « crime contre l’humanité » commis « au nom de la lutte contre Daech » et son mouvement, Ensemble, a relayé l’appel à manifester à Paris avec le collectif Avec la Révolution syrienne, et dénoncé un « dictateur sanguinaire ».

    Le PCF est beaucoup plus mesuré : dans un communiqué publié mercredi, les communistes demandent un cessez-le-feu pour les populations civiles d’Alep mais renvoient dos à dos « chacun des belligérants, et de leurs soutiens ». « Des crimes de guerre ont été commis par toutes les parties en présence, et leurs alliés, depuis le début de l’offensive sur Alep et de la guerre en Syrie », dit encore le Parti communiste, qui appelle à une « transition démocratique » en Syrie avec « un processus conciliant les ennemis d’aujourd’hui », sans un mot de condamnation sur Bachar al-Assad.

    Lénaïg Bredoux, Lucie Delaporte & Christophe Gueugneau

    *http://resisteralairdutemps.blogspot.be/2016/12/massacres-alep-lettre-un-camarade-qui.html

  • Un arsenal parlementaire contre la menace djihadiste
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/06/01/les-propositions-de-la-commission-d-enquete-sur-les-filieres-djihadistes_464

    La commission d’enquête sur la surveillance des filières et des individus #djihadistes, créée en décembre 2014 à l’initiative du député UMP des Alpes-Maritimes, Eric Ciotti, se proposait d’examiner l’adéquation de la réponse publique à la menace terroriste. Après six mois de travail, son rapporteur, le député PS des Bouches-du-Rhône, Patrick Mennucci, soumettra son rapport, que Le Monde a pu consulter, au vote de la commission mardi 2 juin.

    Un mois après l’adoption à une large majorité du projet de loi renseignement par l’Assemblée nationale, ces travaux parlementaires ont de nouveau fait l’objet d’un « large consensus » , selon Patrick Mennucci, signe que le sentiment d’ urgence face à la menace terroriste transcende les clivages politiques. (...)

    La commission d’enquête appelle le gouvernement à renforcer les moyens administratifs et judiciaires destinés à l’endiguer, tout en insistant sur la nécessité « d’apporter une réponse autre que sécuritaire à un phénomène qui a pris profondément racine dans notre corps social » .

    Lutter contre la radicalisation en prison
    Le rôle de la #prison dans le processus de radicalisation est « controversé », souligne le rapport. Plus de la moitié des personnes parties vers la zone irako-syrienne étaient inconnues des services de police, et seuls 15 % des condamnés pour terrorisme avaient déjà été incarcérés. Pour autant, « la quasi-totalité de ceux qui ont commis des actes violents au nom du djihad » avaient un passé de délinquant , de Khaled Kelkal aux frères Kouachi en passant par Mohammed Merah et Mehdi Nemmouche.

    La prison apparaît comme un pivot essentiel de la lutte contre le djihadisme : point de départ de nombreux parcours de radicalisation, elle en constitue également le point de chute pour la moitié des 213 Français rentrés de Syrie (105 individus sont incarcérés pour leur implication dans des filières irako-syriennes).

    S’il salue les expériences menées dans plusieurs prisons visant à isoler les « leaders recruteurs » et à créer des quartiers dédiés pour les autres détenus radicalisés, le rapport met en garde contre le risque de mélanger les « djihadistes endurcis », les « repentants », les « traumatisés » et ceux qui sont « en voie de radicalisation ». Le document suggère donc d’améliorer la « grille d’#évaluation du degré de radicalisation » et de repenser les critères de regroupement de ces détenus. Patrick Mennucci appelle également à une réflexion « sur un régime d’#isolement plus adapté aux détenus radicalisés » (il est aujourd’hui limité à deux ans), en s’inspirant de la législation italienne prévue pour les groupes mafieux ou #terroristes.

    Le rapporteur juge que le bureau du #renseignement_pénitentiaire ne dispose « que de très peu de moyens pour assumer ses missions » et appelle à la création d’un véritable service de renseignement pénitentiaire. Cette disposition, qui figure dans le projet de loi renseignement, se heurte à l’opposition de la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui avait été, contre toute attente, mise en minorité lors des débats par les députés socialistes alliés à ceux de l’UMP. La mesure devrait faire l’objet d’âpres discussions lors de la lecture devant le Sénat cette semaine.

    Renforcer les services d’enquête
    La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) suit actuellement 162 enquêtes judiciaires, contre 40 au 1er janvier 2012. Or les services judiciaires spécialisés ne comptent que 300 enquêteurs : le rapporteur appelle donc de ses vœux « un doublement des #effectifs de policiers enquêteurs formés à la lutte antiterroriste ».

    La section antiterroriste du parquet de Paris ne compte que neuf magistrats, qui dirigent 157 enquêtes, quand le pôle de l’instruction se limite à huit juges antiterroristes, chargés d’instruire 218 informations judiciaires, dont 112 concernent l’islam radical. Une conjoncture qui conduit Eric Ciotti à déplorer « une situation de tension intenable et de déficit des moyens humains et matériels ».

    Afin de désengorger le #parquet de Paris, le rapport suggère d’assouplir la compétence centralisée de la juridiction parisienne en matière de terrorisme, en permettant à certaines juridictions interrégionales spécialisées, comme celles de Lyon et Marseille, de traiter des infractions terroristes de moindre gravité.

    Etendre l’accès aux #fichiers
    Le rapport regrette par ailleurs que seuls les services « spécialisés » de renseignement, comme la #DGSI, aient accès à certains fichiers tels que le système d’immatriculation des véhicules, le système de gestion des passeports ou des cartes nationales d’identité. Il déplore que les différents services « concourant » au renseignement, comme le Service central du renseignement territorial (SCRT), la DRPP et la gendarmerie « ne bénéficient pas d’un accès à ces différents fichiers ».

    Renforcer le #contrôle aux #frontières
    Le rapporteur propose une batterie de mesures pour mieux contrôler les entrées et sorties du territoire. Il déplore que la mise en place d’un #fichier_de_données_passagers (PNR) européen « ait pris beaucoup de retard ». Conscient qu’un PNR strictement français serait d’un intérêt limité, il appelle de ses vœux la création rapide d’un PNR européen et, « s’il doit être vidé de sa substance », suggère de l’abandonner « au profit de plusieurs PNR bilatéraux ». Les discussions autour de la création d’un PNR communautaire se heurtent pour l’instant aux fortes réticences du Parlement européen.

    Le document propose également de modifier l’article 7 du code Schengen pour permettre un contrôle systématique des passeports des ressortissants de l’espace Schengen venant d’un pays tiers. « Si une personne faisant l’objet d’une fiche “S” [Sûreté de l’Etat] peut revenir dans l’espace Schengen sans que l’Etat ait les moyens juridiques de le savoir – parce que l’article 7 du code Schengen lui interdit de contrôler systématiquement les passeports des ressortissants Schengen – n’est-ce pas l’intérêt même de la fiche “S” qui est remis en cause ? », s’interroge Patrick Mennucci.

    Il suggère enfin de rétablir l’autorisation de sortie du territoire pour les mineurs, supprimée en 2010 et remplacée en 2014 par une « opposition parentale » à la sortie du territoire. Pour être efficiente, cette mesure supposerait que les parents aient détecté la volonté de départ de leur enfant, ce qui n’est pas toujours le cas, souligne-t-il.

    Comment gérer les retours ?
    Entre « djihadistes endurcis », « djihadistes repentants » et « djihadistes traumatisés », les intentions des Français de retour de Syrie peuvent être diverses, et leur dangerosité « particulièrement difficile à évaluer ». A côté de la réponse pénale, mise en œuvre dès qu’il existe des preuves suffisantes, il conviendrait d’accompagner le retour en France des profils les moins dangereux en imaginant « une réponse autre que sécuritaire ».

    La commission salue donc l’annonce par le premier ministre en avril de la création d’un centre destiné à prendre en charge les jeunes de retour des zones de combat, sur le modèle danois. Cette structure « va constituer le maillon qui faisait défaut au traitement de la radicalisation : la prise en charge des individus de retour du djihad et qui ne font pas l’objet de poursuites judiciaires ». Le rapport s’interroge toutefois sur la pertinence du caractère « volontaire » de cette démarche.

    Patrick Mennucci suggère également de mettre en place des référents, ou « mentors », qui assureront le suivi de chaque personne radicalisée, sur le #modèle_danois là encore. Il appelle enfin à l’élaboration d’un véritable #contre-discours à la propagande djihadiste, en développant la recherche universitaire et en donnant une plus grande publicité aux témoignages de « #repentis ».

    LA FRANCE, PREMIER FOURNISSEUR EUROPÉEN DE DJIHADISTES
    Selon un dernier bilan, en date du 26 mai, 457 Français sont actuellement en Syrie (dont 137 femmes et 80 mineurs), 320 personnes seraient en transit vers les zones de combat, 105 individus y ont déjà perdu la vie (dont huit dans des opérations-suicides), et deux y seraient détenus. 213 personnes seraient déjà rentrées en France tandis que 521 auraient des projets de départ.

    En agrégeant ces données, « la France apparaît actuellement comme le principal pays européen de départ [avec 884 personnes au total], suivie par le Royaume-Uni (700 départs), l’Allemagne (600) et la Belgique (250 environ) », souligne le rapport. Rapporté à la population des Etats européens, le ratio de départs est cependant plus important en Belgique (22 départs par million d’habitants) ou au Danemark (17 départs par million d’habitants).

    Ai mis ici tout l’article, un festival.

  • Enregistré à la Présidence de l’Assemblée nationale le 26 novembre 2014.
    http://www.assemblee-nationale.fr/14/rapports/r2403.asp

    M. Patrick Mennucci. Grâce au travail de l’État, de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et d’associations, nous savons que, sur un panel de 120 familles dont les enfants sont partis faire le djihad avec le Daech, 70 % sont athées et 80 % n’ont aucun lien, récents ou lointains, avec l’immigration. Le plus souvent, les candidats au départ sont des enfants de professeurs, de fonctionnaires, d’avocats, parfois des jeunes issus de quartiers populaires ; en aucun cas, on ne peut dire que la majorité de ceux qui partent pour le djihad sont des binationaux. Sur les 650 appels qu’a reçus le numéro vert ces six derniers mois – autrement dit depuis sa création – 55 % émanent de familles de culture arabo-musulmanes, 45 % de familles d’autres cultures et d’autres religions.

    Les députés UMP se sont rendu compte qu’ils étaient allés un peu vite en besogne en découvrant que bon nombre de ces jeunes partis en Syrie ou ailleurs étaient de purs Français ; je crois pouvoir affirmer que, pour 99 % d’entre eux, sinon 100 %, ils ne sont pas concernés par votre proposition de loi. Votre création de crime d’indignité nationale punie de trente ans de détention criminelle et de 450 000 euros d’amende serait tout à fait inopérante, parce qu’inapplicable.

    Enfin, la réforme proposée ne cherche qu’à hystériser l’opinion publique : il n’est qu’à voir la réaction de l’extrême droite dans cette salle… Elle rappelle fortement un débat lancé par M. Jean-François Copé sur le voile intégral ou les questions de M. Nicolas Sarkozy sur la nationalité. Il s’agit de sujets qui ne concernent qu’une très petite minorité, mais qui ont une forte propension à polariser le débat public. Les enjeux sont présentés de façon simpliste et sous le seul angle répressif. Il n’y a aucune volonté d’apporter une réponse à ce phénomène de radicalisation qui pousse de jeunes Français à participer au djihad.