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  • « Quand Macron envisageait de réduire de 100 milliards les dépenses publiques »

    En août 2015, Emmanuel Macron proposait de les ramener à 50 % du PIB à l’horizon 2022. Soit ce que propose aujourd’hui François Fillon...
    Par Pierre-Antoine Delhommais

    Si Emmanuel Macron s’ingénie aujourd’hui, avec habileté et méthode, à brouiller les pistes idéologiques pour mieux afficher son indépendance vis-à-vis des partis traditionnels de gauche et de droite, les positions qu’il a prises dans le passé sur la nécessité de réduire fortement les dépenses publiques l’opposent radicalement aux candidats de la Belle Alliance populaire qui, lors des débats télévisés, ont tous proposé de les augmenter et sont aussi tombés d’accord pour dénoncer la purge « ultralibérale » de 100 milliards d’euros d’économies annoncée par François Fillon.

    À l’été 2015, lors de l’université du Medef, M. Macron, alors ministre de l’Économie, s’était assez longuement exprimé sur le sujet : « Nous devons progressivement habituer notre économie à se déshabituer de la réponse facile que les gouvernements, je dois dire de toutes couleurs, ont, historiquement, jusqu’ici utilisée, c’est-à-dire la dépense publique. Quand on a une difficulté, on y répond par de la dépense publique en corrigeant les inégalités que l’économie aurait créées sans vouloir chercher à les prévenir. Quand quelque chose ne repart pas assez vite, on met de la dépense publique pour permettre de faire un choc conjoncturel. Lorsqu’on a 57 % de dépenses publiques rapportées au PIB, ce n’est plus possible. Ce n’est plus possible parce que c’est reporter le problème sur les générations à venir, c’est créer une iniquité intergénérationnelle nouvelle, c’est considérer que le traitement de nos difficultés d’aujourd’hui, les jeunes le paieront demain et que ça n’est pas notre problème. C’est avoir une forme de discours irresponsable quand on croit à l’Europe, ce qui est mon cas, et lorsqu’on constate que la moyenne des pays de la zone euro est de huit points inférieure à la nôtre. Notre ambition, notre perspective, c’est d’ici 2022 de revenir à 50 % de dépenses publiques rapportées au PIB. Ce n’est pas aberrant, certains diront ce n’est pas assez, parfois ceux qui l’ont largement augmenté, d’autres diront c’est trop. Revenir à 50 % de dépenses publiques rapportées au PIB, c’est crédible à horizon 2022. »
    Discret pour n’effrayer personne !

    Cet objectif de ramener le niveau de dépenses publiques à 50 % du PIB en 2022, contre 56,5 % en 2016, est aujourd’hui rappelé par le site Vision Macron, qui compile les idées et les déclarations d’Emmanuel Macron. Il se trouve comme par hasard que ce ratio de dépenses de 50 % du PIB est également celui que propose d’atteindre à la fin de son quinquennat François Fillon, qui, de son côté, a pris la peine de calculer que, pour y parvenir, il convenait de réduire les dépenses publiques de cent milliards d’euros. Autrement dit, M. Macron, s’il était élu président de la République, pourrait baisser les dépenses publiques dans les mêmes proportions que M. Fillon, c’est-à-dire de l’ordre de cent milliards d’euros en cinq ans. À la différence du candidat de la droite, qui en a fait un argument de campagne pour démontrer la radicalité et le courage de son programme, M. Macron a fait montre jusqu’à présent d’une extraordinaire discrétion sur ses objectifs de baisse massive des dépenses publiques, de crainte sans doute d’effrayer « le peuple de gauche » et de subir les accusations d’ultralibéralisme de la part de ses adversaires socialistes.

    Post-scriptum : Emmanuel Macron nous fait savoir qu’il n’a pas proposé cela et que ses choix budgétaires seront annoncés d’ici à la fin du mois de février.

    http://www.lepoint.fr/presidentielle/macron-et-sa-discrete-baisse-de-100-milliards-d-euros-des-depenses-18-01-201

  • Le miracle japonais n’aura pas lieu par Pierre-Antoine Delhommais « Le blog A Lupus un regard hagard sur Lécocomics et ses finances
    http://leblogalupus.com/2013/09/01/le-miracle-japonais-naura-pas-lieu-par-pierre-antoine-delhommais

    Abenomics entend rompre avec les politiques menées antérieurement. Rupture monétaire d’abord, avec la mise sous tutelle de la banque centrale. Son nouveau gouverneur, Haruhiko Kuroda, s’est vu intimer l’ordre par le gouvernement de M. Abe de doubler la quantité de yens en circulation dans l’espoir de relancer la distribution de crédit, d’affaiblir le yen et de fabriquer de l’inflation.

    Rupture budgétaire, ensuite, avec un programme de relance (80 milliards d’euros), dont près de la moitié pour de grands travaux d’infrastructures. Rupture dans le fonctionnement du secteur privé, enfin, avec des réformes structurelles visant à libéraliser le commerce, à rendre le marché du travail plus flexible, à accroître la concurrence, mais aussi à stimuler les hausses de salaire dans les entreprises et à assainir les finances publiques en taillant dans les dépenses sociales et en relevant fortement la TVA. Le tout, on l’aura compris, forme un ensemble au moins aussi déroutant que le théâtre nô, un mélange totalement inédit d’ultrakeynésianisme et d’ultralibéralisme.

  • “Expatriés” is the new “classes moyennes”
    http://uneheuredepeine.blogspot.fr/2013/05/expatries-is-new-classes-moyennes.html

    Encore un article qui nous parle des expatriés, ces exilés qui ont fui toutes les difficultés de la France pour découvrir une herbe évidemment plus verte à l’étranger, tout cela à cause de l’indigence de nos politiques qui, décidément, ne font pas les réformes qu’il faut... Cette fois, on nous met en scène une certaine Clara G., étudiante en 2ème année d’histoire à la Sorbonne, qui menace François Hollande d’aller voir ailleurs si elle y est. Métaphore parfaite du traitement de la question des Français de l’étranger par les médias et le champ politique : on ne s’intéresse pas à eux, on se contente de les faire parler.

    L’article en question est signé par un éditorialiste du Point, Pierre-Antoine Delhommais, et il est donc douteux qu’il existe véritablement une Clara G. derrière. Peu importe diront certains : c’est un procédé littéraire comme un autre, c’est le fond qui compte. Sauf que voilà : la figure de l’expatrié ou du candidat à l’expatriation est ici, une fois de plus, instrumentalisée.