person:xi jinping

  • Chine, sur les nouvelles routes de la soie | ARTE - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=FuhUo7Tt7Hc

    Comment la nouvelle route de la soie (encore en chantier) risque de bouleverser les relations entre la Chine, l’Asie centrale, la Russie et l’Europe. Un road movie géopolitique captivant.

    Relier l’ouest de la Chine à l’Europe grâce à un axe routier et ferroviaire long de 10 000 kilomètres, telle est l’ambition du projet de développement économique et social lancé par le président chinois Xi Jinping en 2013. À l’heure où les tensions militaires s’accumulent en mer de Chine, où les menaces nord-coréennes entraînent l’envoi d’une armada américaine en mer du Japon, il devient urgent pour Pékin d’ouvrir des voies alternatives. L’Empire du Milieu regarde donc avec insistance vers l’Asie centrale et ses abondantes ressources pétrolières mais aussi vers l’Europe, son principal partenaire économique. Des villes comme Chongquing ou Lanzhou, jusqu’alors oubliées des réformes, profitent des nouvelles infrastructures pour se développer, tout comme certaines localités du Kazakhstan. Mais cette volonté de déploiement jusqu’au bord de l’Oural, aux portes de la Russie, pourrait perturber l’alliance stratégique entre Xi Jinping et Poutine. Face à cette influence grandissante, rien ne garantit que le grand frère d’hier témoigne d’une éternelle bienveillance…

    Nouvel élan
    Étayé d’analyses de politologues, ce documentaire éclairant nous emmène le long de la nouvelle route de la soie encore en chantier. Si le film relaie le discours plein d’espérance des Chinois, enthousiasmés par la perspective d’explorer ce vaste territoire en TGV, il montre également les réactions négatives de certains habitants des steppes du Kazakhstan qui redoutent cet expansionnisme sur leurs terres.

    Documentaire de Laurent Bouit (France, 2016, 54mn)

  • This Chinese Artist Criticized Google and Xi Jinping. Now He’s Facing Government Harassment.
    https://theintercept.com/2019/06/04/badiucao-china-google

    The messages arrived suddenly and then he went quiet. “My identity is leaked,” he said. “I am worried about my safety.” The Chinese dissident artist Badiucao had been busy preparing an exhibition in Hong Kong to celebrate Free Expression Week, a series of events organized by rights groups. His show was partly inspired by Google’s plan to build a censored search engine in China, and was set to include work that the artist had created skewering the U.S. tech giant for cooperating with the (...)

    #Google #Facebook #Twitter #GoogleSearch #Dragonfly #activisme #censure #surveillance #art (...)

    ##harcèlement

  • Asia Times | Will China play rare earths card in clash with US ? | Article
    https://www.asiatimes.com/2019/05/article/will-china-play-rare-earths-card-in-clash-with-us

    Face à Trump et son décret anti-Huawei, la #Chine en riposte sur les #terres_rares ?
    https://www.generation-nt.com/huawei-trump-decret-terres-rares-chine-represailles-actualite-1965097

    Mais Donald Trump peut faire bloquer l’accès aux composants américains, son homologue Xi Jinping a aussi des leviers à actionner. Sa visite ce lundi d’un site d’extraction de terres rares est sans doute loin d’être anodin.

    Ces terres, pas si rares, sont indispensables à la fabrication de nombreux composants électroniques et la Chine en est le fournisseur mondial de référence, et de loin. Elle pourrait donc très bien imposer des restrictions sur les exportations qui toucheraient durement en retour les fabricants de composants et par extension leurs concepteurs...c’est à dire ces mêmes entreprises américaines qui ont suspendu leurs approvisionnements à Huawei !

    #etats-unis

  • Une censure chinoise mise à nu
    https://www.switchonpaper.com/2019/05/16/une-censure-chinoise-mise-a-nu

    Malgré les 1900 km qui le séparent de la capitale chinoise, le Lianzhou Foto n’a pu échapper à la surveillance de Pékin dont la très visible main de la censure est venue décrocher 200 des 2000 photographies initialement exposées. Si la tenue d’un festival international de cette envergure sous le régime de Xi Jinping semblait une victoire en soi, sa dernière édition témoigne d’une sévérité accrue de la part du Parti. Les deux principales cibles de la police de l’image ? Le politique – dans son acception la (...)

    #Weibo #censure #surveillance #web #LGBT #pornographie #art

  • China wants ’tranquillity’, navy chief says ahead of new warships reveal - Reuters
    https://www.reuters.com/article/us-china-military-anniversary-idUSKCN1RY0WB


    Chinese navy personnel attend an event celebrating the 70th anniversary of the founding of the Chinese People’s Liberation Army Navy (PLAN) in Qingdao, China, April 22, 2019.
    REUTERS/Jason Lee

    President Xi Jinping is overseeing a sweeping plan to refurbish the People’s Liberation Army (PLA) by developing everything from stealth jets to aircraft carriers as China ramps up its presence in the South China Sea and around self-ruled Taiwan, which has rattled nerves in the region.

    The navy has been a key beneficiary of the modernization plan, with China looking to project power far from its shores and protect its trading routes and citizens overseas.

    Last month, Beijing unveiled a target of 7.5 percent rise in defense spending for this year, a slower rate than last year but still outpacing its economic growth target.

    Tuesday’s parade in the waters off the eastern city of Qingdao will feature 32 vessels and 39 aircraft, some of which will not have been unveiled before, as well as warships from 13 foreign countries including India, Australia and Vietnam.
    […]
    Military officers accompanying reporters in Qingdao have been at pains to point out China has no hostile intent with the naval parade and it is not a show of force but a sign of a genuine desire for global maritime cooperation.

    • La parade navale a eu lieu dans une brume épaisse.
      Présage funeste pour l’empereur, maître du temps et des éléments ?…
      (si vous n’aimez pas la musique martiale, coupez le son !)

      An overview of the Chinese Navy parade in 120 seconds - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=YxzEyX2fzzk

      A naval parade to celebrate the 70th anniversary of the founding of China’s Navy was held on April 23 near Qingdao City. The PLA Navy sent 32 vessels and 39 warplanes into six groups and 10 echelons for President Xi’s inspection.

      RT en espagnol, reprenant les images (et le son…) de la vidéo officielle

      Gran desfile naval en la clausura del 70.º aniversario de la Armada china - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=wzJh2xWs-Jc

      Un gran desfile naval ha protagonizado el final de las celebraciones en la ciudad china de Qingdao dedicadas al 70.º aniversario de la fundación de la Armada del país asiático. Además, China exhibió su nuevo portaviones llamado ’Liaoning’ por primera vez. El evento contó con la presencia de 60 delegaciones internacionales.

  • A #Nice, une charge de la police contre les #GiletsJaunes entraine la blessure grave d’une porte parole de ATTAC, à la veille de la visite du président chinois #Xi_Jinping.


    [photo de Eric Gaillard (à confirmer) pour Reuters]

    Les « forces de l’ordre » ont tout fait pour empêcher le rassemblement #Acte19. #Emmanuel_Macron, président, #Christophe_Castaner, ministre, #Georges-François_Leclerc, préfet et #Christian_Estrosi, maire, s’étaient accordés pour transformer la ville en château-fort tout le week-end en prévision de l’appel régional des Gilets Jaunes qui coïncidait avec la rencontre présidentielle :

    Nice sous tension entre la visite ultra sécurisée du président chinois et les interdictions de manifestations
    https://www.20minutes.fr/nice/2479195-20190322-nice-sous-tension-entre-visite-ultra-securisee-president-
    Un important dispositif de sécurité est prévu pour encadrer la visite du président chinois dimanche à Nice.
    La préfecture a également décidé de sanctuariser certains quartiers de la ville, où les « gilets jaunes » ont lancé un appel à manifester samedi.
    Les Niçois s’apprêtent à passer un week-end dans une « ville morte ».

    Le préfet des Alpes-Maritimes détaille l’interdiction de manifester et de circuler à Nice
    https://www.francebleu.fr/infos/societe/quelle-partie-de-la-ville-sera-bloquee-reponse-en-detail-avec-le-prefet-d
    https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2019/03/eb605d4d-120c-401f-a003-134046ac4b57/870x489_plan-page-001_1.webp

    Vers 11h / 11h30, alors que moins d’une centaine de manifestant-e-s signifiaient très calmement leur opposition à cette cette interdiction de manifestation, plusieurs nasses ont été mises en place, dont une exclusivement pour une équipe d’une douzaine de médics présents. Vu que ça ne suffisait visiblement pas pour la hiérarchie, et malgré le ridicule de la disproportion, celle-ci a donné l’ordre de faire évacuer la zone. Les policiers ont alors procédé à leurs sommations, celles qui semblent les transformer immédiatement en machine, et ... ils ont avancé tel un rouleau compresseur. Piétinant toute personne sur leur chemin. Juste devant eux se tenait un groupe de 3 femmes, particulièrement et pacifiquement déterminées dans la démonstration de leur attachement au droit à manifester. L’une d’entre elles brandi un grand drapeau arc-en-ciel orné du mot PAIX.


    [Photo Sébastien Botella / nice matin]

    A plusieurs reprise des policiers avaient tenté de les dégager manu-militari, provoquant les sifflements indignés des gens autour. Lorsque la charge est lancée, les policier foncent dans le petit groupe, bousculant et piétinant tout le monde. Une des femmes tombe, ainsi qu’une caméra-woman. La femme la plus âgée reste au sol, inconsciente pendant un moment : sa tête a heurté un plot, elle est grièvement blessée. Mais un policier refusera sèchement qu’un des médics puisse sortir de la nasse pour lui porter secours. On peut voir l’ensemble de la scène sur cette vidéo de « Live Motard 06 » à partir de la 35è minute : https://www.facebook.com/2041691205878010/videos/2240183109532286 , vidéo libérée et sauvegardée par @BlackDjai là : https://archive.org/details/LiveMotard06LiveMotard06WasLive.SD

    On y voit distinctement et successivement le calme des manifestant-e-s, des médics qui se font contrôler et nasser, les sommations et la charge policière, la femme tombée au sol et le refus du policier de faire passer des médics...

    Ce qui est assez hallucinant c’est les tweets de France 3 Côte d’Azur :

    #GiletsJaunes Une femme a été blessée à #Nice dans le mouvement de foule provoqué par l’évacuation de la Place Garibaldi par les CRS. Elle a été évacuée par les pompiers. Il reste une dizaine de « gilets jaunes » Place Garibaldi. IMAGES
    https://twitter.com/F3cotedazur/status/1109417127512076288

    et leur article https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/alpes-maritimes/nice/19e-samedi-mobilisation-gilets-jaunes-malgre-interdicti
    Ça démontre une fois de plus le décalage incroyable entre le vécu de ce que rapportent les journalistes de terrain et la « neutralisation » de l’information par la production. On voit pourtant très bien sur leurs live :
    – combien c’était calme et que c’est l’intervention des policiers qui fait monter la tension : https://www.facebook.com/watch/?v=321468795179544
    – combien la charge a été violente et sans égards : https://www.facebook.com/watch/?v=309666656390396
    Les deux vidéos ont été libérées et sauvegardées par @ZiggyWorldA ici https://archive.org/details/GiletsJaunesUneFemmeAtBlesseNiceDansLeMouvementDeFouleProvoquParLvac

    Les médecins disent avoir eut très peur pour la vie de la femme blessée en l’examinant. Ils lèvent l’engagement du pronostique vital dans l’après-midi mais la gardent au moins 48h sous surveillance : elle est dans un état « extrêmement grave », souffrant de plusieurs fractures : au crâne, au rocher (oreille interne), et d’hématomes sous-duraux : elle aura surement, comme beaucoup, des séquelles à vie. Pour l’heure « Elle est consciente, sous perfusion de morphine, car elle a de violents maux de tête »
    Un article un peu complet de France Info : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-ce-que-l-on-sait-de-la-septuagenaire-grievement-blessee-a

    Cette femme, âgée de 74 ans, est connue pour ses engagements comme porte-parole de Attac mais aussi dans d’autres associations, elle est très active, très entourée, elle n’était pas seule au moments des faits et de nombreuses vidéos et photos témoignent des violences qui lui ont été faites. Même si elle est sur un espace où la manifestation était interdite, la scène a choqué l’opinion publique. Il y a quelques crétins qui trouvent quand même malin de dire « gnagnagna elle avait qu’à pas être là », mais globalement, ça se tient. Pour l’instant. Peut être aussi que la mort de Zineb Redouane commence à être présente dans quelques esprits... Elle sera le 559ème signalement de @davduf : https://twitter.com/davduf/status/1109561600942501893
    Mais nous savons déjà tou-te-s que pour elle comme pour tous les autres, blessé-e-s, interpelé-e-s, c’est le début d’un long combat pour faire reconnaitre leurs droits.
    //edit : c’est l’avocat Arié Alimi qui la defendra.

    Le reste du week-end, Nice continuera d’être paralysée pour la rencontre entre les chefs Emmanuel Macron et Xi Jinping. Peut-être ce dernier donnera-t-il des conseils sur comment maitriser la communication, lui qui tente depuis 3 jours de contenir les informations sur le drame de l’explosion d’une usine chimique au Jiangsu. A ce jour, il y aurait plus de 60 morts et 90 blessés graves, « les autorités font tout pour dissimuler les informations » allant « jusqu’à recourir à des techniques inédites en perturbant un drone utilisé par un média » : https://seenthis.net/messages/769393

    #violences_policières #communication #mainstream

    • Gilets jaunes : la famille de la septuagénaire blessée à Nice va porter plainte, le parquet ouvre une enquête https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-la-famille-de-la-septuagenaire-blessee-a-nice-et-dans-le-

      La famille de la femme de 73 ans, blessée à Nice samedi, lors d’un rassemblement de « gilets jaunes » va porter plainte va porter plainte pour « violence volontaire en réunion avec arme par personnes dépositaires de l’autorité publique et sur personne vulnérable », a déclaré son avocat, Me Arié Alimi, sur franceinfo dimanche 24 mars.

      La septuagénaire est tombée après une charge des forces de l’ordre. Le procureur de Nice confirme à France Bleu Azur qu’une enquête a été ouverte samedi après-midi pour « recherche des causes des blessures subies ». Son pronostic vital était à ce moment-là réservé. Les images de vidéosurveillance de la place Garibaldi ont été saisies et « sont de très bonne qualité » dit le procureur. Un médecin légiste est allé s’entretenir samedi soir au chevet de la militante d’Attac à l’hopital Pasteur.

      La septuagénaire est « aujourd’hui dans un état extrêmement grave », dénonce Arié Alimi, avocat et membre de la Ligue des droits de l’Homme, sur franceinfo.

      Et aussi, troublant :

      « Ce qui nous inquiète, c’est que le préfet a donné à l’hôpital des instructions extrêmement fermes de ne pas communiquer à l’extérieur, y compris avec la famille qui a beaucoup de mal à obtenir des informations », a précisé l’avocat.

    • Soutien et analyse pertinente de Yannis Youlountas :

      Soutien à notre sœur de lutte, Geneviève, manifestante gravement blessée par la police, samedi à Nice. Mais attention cependant à ne pas tomber dans un piège !

      BLESSURE DE GENEVIÈVE LEGAY : COMMENT LE POUVOIR ET LES MÉDIAS À SA BOTTE CHERCHENT, UNE FOIS DE PLUS, À NOUS DIVISER

      Les photos et vidéos de la charge policière qui a renversé la manifestante niçoise sont actuellement en train de faire le tour du monde et de marquer les esprits. Cela, en raison de la charge symbolique de ces images : une militante septuagénaire immobile, avec un drapeau PAIX pour seul objet dans la main, se voit malgré tout violentée par les Robocops suréquipés du pouvoir.

      Oui, mais... Prenons garde ! Tout est dans ce « malgré tout » et d’autres termes similaires utilisés un peu partout aujourd’hui.

      Autrement dit, si Geneviève avait eu 40 ans de moins, s’était masquée le visage comme le font les émeutiers ou avait hissé un drapeau rouge ou noir, cela aurait-il été acceptable ?

      Non, bien sûr. La violence de l’État n’est jamais acceptable, qu’elle soit économique, sociale, écologique, militaire ou policière. Au prétexte des quelques miettes qu’il redistribue, l’État s’arroge le droit de contrôler totalement nos vies au service de la classe dominante qui, elle-même, contrôle l’État à tous les postes clés. L’État est l’outil par excellence de la classe dominante. Sans lui, les plus riches ne pourraient pas continuer à accumuler les titres de propriété, de créances et le profit tiré du travail des plus pauvres. Sans lui, notamment sa bureaucratie et ses forces du « maintien de l’ordre », cet ordre social totalement injuste s’effondrerait en quelques heures.

      C’est pourquoi, même quand les policiers blessent des émeutiers, il est toujours bon de rappeler quel est notre camp, quelle que soit notre façon personnelle de lutter.

      Nous devrions avoir le même respect et la même peine pour Geneviève qu’elle soit non-violente ou émeutière, et le même dégoût des méfaits de la police en service commandé par le pouvoir qui détruit nos vies et la Terre toute entière — pouvoir économique et politique qui n’en font qu’un puisque c’est le premier qui détermine le second en monopolisant les moyens de fabriquer l’opinion.

      Soutien à notre sœur de lutte Geneviève, non violente, membre des Gilets jaunes, d’Attac et d’Ensemble.

      Soutien également à tou-tes nos autres sœurs et frères de lutte, quelles que soient leurs façons de lutter contre le pouvoir mortifère pour faire advenir l’émancipation sociale.

      Rappelons deux choses, pour finir :
      – être pacifiste ne signifie pas forcément être non-violent, la plus grande partie du mouvement ouvrier à son origine était contre la guerre entre les peuples, mais bien décidée à en découdre avec les possédants et les briseurs de grève ;
      – être anarchiste et anticapitaliste, quelle que soit sa façon personnelle de lutter, c’est par conséquent désirer une société dépourvue de rapport de domination et d’exploitation donc non-violente, alors que ne pas résister, c’est permettre que perdure cette société violente, donc participer à cette violence, même sans rien faire.

      Prenons garde aux pièges que nous tendent ceux qui cherchent à nous diviser et n’oublions pas notre objectif commun : la liberté authentique, l’égalité réelle et la fraternité universelle.

      source : http://blogyy.net/2019/03/24/blessure-de-genevieve-legay-comment-le-pouvoir-et-les-medias-a-sa-botte-cher

  • L’Italie rejoint les « nouvelles routes de la soie » de la Chine
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/03/23/malgre-l-inquietude-de-bruxelles-l-italie-rejoint-les-nouvelles-routes-de-la


    Les gouvernements italien et chinois ont signé samedi 23 mars un protocole d’accord « non contraignant » pour sceller l’entrée de l’Italie dans les nouvelles routes de la soie ».
    ALBERTO PIZZOLI / AFP

    Les gouvernements italien et chinois ont signé samedi 23 mars un protocole d’accord « non contraignant » pour sceller l’entrée de l’Italie dans les « nouvelles routes de la soie », malgré l’inquiétude de Bruxelles et Washington. Au cours d’une cérémonie en présence du président chinois, Xi Jinping, et du chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, l’Italie est devenue le premier pays membre du G7 à intégrer ce projet pharaonique d’infrastructures maritimes et terrestres lancé par Pékin en 2013.

    Au total, 29 contrats ou protocoles d’accord ont été signés, pour les deux tiers institutionnels, portant selon le gouvernement italien sur « 2,5 milliards d’euros et un potentiel total de 20 milliards ». Ils prévoient ainsi des investissements chinois, pour l’instant limités, dans les ports de Gênes et de Trieste, stratégiques pour l’accès maritime au marché européen depuis la Chine.

  • Le retour de Marco Polo ou les complications d’un monde post-impérial
    http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2019/03/le-retour-de-marco-polo-ou-les-complications-d-un-monde-post-i

    Lorsque le 22 mars, le président chinois Xi Jinping débarquera à Rome pour une très importante visite, l’esprit de Marco Polo flottera dans l’air. S’il ne fut pas le premier Occidental à emprunter la route de la Soie, le célèbre Vénitien laissa à la postérité...

  • The Mystery of the Exiled Billionaire Whistle-Blower - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/01/10/magazine/the-mystery-of-the-exiled-billionaire-whistleblower.html

    From a penthouse on Central Park, Guo Wengui has exposed a phenomenal web of corruption in China’s ruling elite — if, that is, he’s telling the truth.

    By Lauren Hilgers, Jan. 10, 2018

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    On a recent Saturday afternoon, an exiled Chinese billionaire named Guo Wengui was holding forth in his New York apartment, sipping tea while an assistant lingered quietly just outside the door, slipping in occasionally to keep Guo’s glass cup perfectly full. The tycoon’s Twitter account had been suspended again — it was the fifth or sixth time, by Guo’s count — and he blamed the Communist Party of China. “It’s not normal!” he said, about this cycle of blocking and reinstating. “But it doesn’t matter. I don’t need anyone.”

    Guo’s New York apartment is a 9,000-square-foot residence along Central Park that he bought for $67.5 million in 2015. He sat in a Victorian-style chair, his back to a pair of west-facing windows, the sunset casting craggy shadows. A black-and-white painting of an angry-looking monkey hung on the wall to Guo’s right, a hat bearing a star-and-wreath Soviet insignia on its head and a cigarette hanging from its lips. Guo had arrived dressed entirely in black, except for two silver stripes on each lapel. “I have the best houses,” he told me. Guo had picked his apartment for its location, its three sprawling balconies and the meticulously tiled floor in the entryway. He has the best apartment in London, he said; the biggest apartment in Hong Kong. His yacht is docked along the Hudson River. He is comfortable and, anyway, Guo likes to say that as a Buddhist, he wants for nothing. If it were down to his own needs alone, he would have kept his profile low. But he has a higher purpose. He is going to save China.

    Guo pitches himself as a former insider, a man who knows the secrets of a government that tightly controls the flow of information. A man who, in 2017, did the unthinkable — tearing open the veil of secrecy that has long surrounded China’s political elite, lobbing accusations about corruption, extramarital affairs and murder plots over Facebook and Twitter. His YouTube videos and tweets have drawn in farmers and shopkeepers, democracy activists, writers and businesspeople. In China, people have been arrested for chatting about Guo online and distributing T-shirts with one of his slogans printed on the front (“This is only the beginning!”). In New York, Guo has split a community of dissidents and democracy activists down the middle. Some support him. Others believe that Guo himself is a government spy.

    Nothing in Guo’s story is as straightforward as he would like it to seem. Guo is 47 years old, or 48, or 49. Although he has captured the attention of publications like The Guardian, The New York Times and The Wall Street Journal, the articles that have run about him have offered only hazy details about his life. This is because his biography varies so widely from one source to the next. Maybe his name isn’t even Guo Wengui. It could be Guo Wugui. There are reports that in Hong Kong, Guo occasionally goes by the name Guo Haoyun.

    When pressed, Guo claims a record of unblemished integrity in his business dealings, both in real estate and in finance (when it comes to his personal life, he strikes a more careful balance between virility and dedication to his family). “I never took a square of land from the government,” he said. “I didn’t take a penny of investment from the banks.” If you accept favors, he said, people will try to exploit your weaknesses. So, Guo claims, he opted to take no money and have no weaknesses.

    Yet when Guo left China in 2014, he fled in anticipation of corruption charges. A former business partner had been detained just days before, and his political patron would be detained a few days afterward. In 2015, articles about corruption in Guo’s business dealings — stories that he claims are largely fabrications — started appearing in the media. He was accused of defrauding business partners and colluding with corrupt officials. To hear Guo tell it, his political and business opponents used a national corruption campaign as a cover for a personal vendetta.

    Whatever prompted Guo to take action, his campaign came during an important year for China’s president, Xi Jinping. In October, the Communist Party of China (C.P.C.) convened its 19th National Congress, a twice-a-decade event that sets the contours of political power for the next five years. The country is in the throes of a far-reaching anti-corruption campaign, and Xi has overseen a crackdown on dissidents and human rights activists while increasing investment in censorship and surveillance. Guo has become a thorn in China’s side at the precise moment the country is working to expand its influence, and its censorship program, overseas.

    In November 2017, the Tiananmen Square activist Wang Dan warned of the growing influence of the C.P.C. on university campuses in the United States. His own attempts to hold “China salons” on college campuses had largely been blocked by the Chinese Students and Scholars Association — a group with ties to China’s government. Around the same time, the academic publisher Springer Nature agreed to block access to hundreds of articles on its Chinese site, cutting off access to articles on Tibet, Taiwan and China’s political elite. Reports emerged last year that China is spending hundreds of thousands of dollars quarterly to purchase ads on Facebook (a service that is blocked within China’s borders). In Australia, concerns about China’s growing influence led to a ban on foreign political donations.

    “That’s why I’m telling the United States they should really be careful,” Guo said. China’s influence is spreading, he says, and he believes his own efforts to change China will have global consequences. “Like in an American movie,” he told me with unflinching self-confidence. “In the last minutes, we will save the world.”

    Propaganda, censorship and rewritten histories have long been specialties of authoritarian nations. The aim, as famously explained by the political philosopher Hannah Arendt, is to confuse: to breed a combination of cynicism and gullibility. Propaganda can leave people in doubt of all news sources, suspicious of their neighbors, picking and choosing at random what pieces of information to believe. Without a political reality grounded in facts, people are left unmoored, building their world on whatever foundation — imaginary or otherwise — they might choose.

    The tight grip that the C.P.C. keeps on information may be nothing new, but China’s leadership has been working hard to update the way it censors and broadcasts. People in China distrusted print and television media long before U.S. politicians started throwing around accusations of “fake news.” In 2016, President Xi Jinping was explicit about the arrangement, informing the country’s media that it should be “surnamed Party.” Likewise, while the West has only recently begun to grapple with government-sponsored commenters on social media, China’s government has been manipulating online conversations for over a decade.

    “They create all kinds of confusion,” said Ha Jin, the National Book Award-winning American novelist born in China’s Liaoning Province, and a vocal supporter of Guo. “You don’t know what information you have and whether it’s right. You don’t know who are the informers, who are the agents.”

    Online, the C.P.C. controls information by blocking websites, monitoring content and employing an army of commenters widely known as the 50-cent party. The name was used as early as 2004, when a municipal government in Hunan Province hired a number of online commenters, offering a stipend of 600 yuan, or about $72. Since then, the 50-cent party has spread. In 2016, researchers from Harvard, Stanford and the University of California-San Diego estimated that these paid commenters generated 448 million social-media comments annually. The posts, researchers found, were conflict averse, cheerleading for the party rather than defending it. Their aim seemed not to be engaging in argument but rather distracting the public and redirecting attention from sensitive issues.

    In early 2017, Guo issued his first salvos against China’s ruling elite through more traditional channels. He contacted a handful of Chinese-language media outlets based in the United States. He gave interviews to the Long Island-based publication Mingjing News and to Voice of America — a live event that was cut short by producers, leading to speculation that V.O.A. had caved to Chinese government pressure. He called The New York Times and spoke with reporters at The Wall Street Journal. It did not take long, however, before the billionaire turned to direct appeals through social media. The accusations he made were explosive — he attacked Wang Qishan, Xi Jinping’s corruption czar, and Meng Jianzhu, the secretary of the Central Political and Legal Affairs Commission, another prominent player in Xi’s anti-corruption campaign. He talked about Wang’s mistresses, his business interests and conflicts within the party.

    In one YouTube video, released on Aug. 4, Guo addressed the tension between Wang and another anti-corruption official named Zhang Huawei. He recounted having dinner with Zhang when “he called Wang Qishan’s secretary and gave him orders,” Guo said. “Think about what Wang had to suffer in silence back then. They slept with the same women, and Zhang knew everything about Wang.” In addition, Guo said, Zhang knew about Wang’s corrupt business dealings. When Zhang Huawei was placed under official investigation in April, Guo claimed, it was a result of a grudge.

    “Everyone in China is a slave,” Guo said in the video. “With the exception of the nobility.”

    To those who believe Guo’s claims, they expose a depth of corruption that would surprise even the most jaded opponent of the C.P.C. “The corruption is on such a scale,” Ha Jin said. “Who could imagine that the czar of anti-corruption would himself be corrupt? It is extraordinary.”

    Retaliation came quickly. A barrage of counteraccusations began pouring out against Guo, most published in the pages of the state-run Chinese media. Warrants for his arrest were issued on charges of corruption, bribery and even rape. China asked Interpol to issue a red notice calling for Guo’s arrest and extradition. He was running out of money, it was reported. In September, Guo recorded a video during which he received what he said was a phone call from his fifth brother: Two of Guo’s former employees had been detained, and their family members were threatening suicide. “My Twitter followers are so important they are like heaven to me,” Guo said. But, he declared, he could not ignore the well-being of his family and his employees. “I cannot finish the show as I had planned,” he said. Later, Guo told his followers in a video that he was planning to divorce his wife, in order to shield her from the backlash against him.

    Guo quickly resumed posting videos and encouraging his followers. His accusations continued to accumulate throughout 2017, and he recently started his own YouTube channel (and has yet to divorce his wife). His YouTube videos are released according to no particular schedule, sometimes several days in a row, some weeks not at all. He has developed a casual, talkative style. In some, Guo is running on a treadmill or still sweating after a workout. He has demonstrated cooking techniques and played with a tiny, fluffy dog, a gift from his daughter. He invites his viewers into a world of luxury and offers them a mix of secrets, gossip and insider knowledge.

    Wang Qishan, Guo has claimed, is hiding the money he secretly earned in the Hainan-based conglomerate HNA Group, a company with an estimated $35 billion worth of investments in the United States. (HNA Group denies any ties to Wang and is suing Guo.) He accused Wang of carrying on an affair with the actress Fan Bingbing. (Fan is reportedly suing Guo for defamation.) He told stories of petty arguments among officials and claimed that Chinese officials sabotaged Malaysia Airlines Flight 370, which disappeared in 2014 en route to Beijing, in order to cover up an organ-harvesting scheme. Most of Guo’s accusations have proved nearly impossible to verify.

    “This guy is just covered in question marks,” said Minxin Pei, a professor at Claremont McKenna who specializes in Chinese governance.

    The questions that cover Guo have posed a problem for both the United States government and the Western journalists who, in trying to write about him, have found themselves buffeted by the currents of propaganda, misinformation and the tight-lipped code of the C.P.C. elite. His claims have also divided a group of exiled dissidents and democracy activists — people who might seem like Guo’s natural allies. For the most part, the democracy activists who flee China have been chased from their country for protesting the government or promoting human rights, not because of corruption charges. They tell stories of personal persecution, not insider tales of bribery, sex and money. And perhaps as a consequence, few exiled activists command as large an audience as Guo. “I will believe him,” Ha Jin said, “until one of his serious accusations is proved to be false.”

    Pei, the professor, warns not to take any of Guo’s accusations at face value. The reaction from the C.P.C. has been so extreme, however, that Pei believes Guo must know something. “He must mean something to the government,” he said. “They must be really bothered by this billionaire.” In May, Chinese officials visited Guo on visas that did not allow them to conduct official business, causing a confrontation with the F.B.I. A few weeks later, according to The Washington Times, China’s calls for Guo’s extradition led to a White House showdown, during which Jeff Sessions threatened to resign if Guo was sent back to China.

    Guo has a history of cultivating relationships with the politically influential, and the trend has continued in New York. He famously bought 5,000 copies of a book by Cherie Blair, Tony Blair’s wife. (“It was to give to my employees,” Guo told me. “I often gave my employees books to read.”) Guo has also cultivated a special relationship with Steve Bannon, whom he says he has met with a handful of times, although the two have no financial relationship. Not long after one of their meetings, Bannon appeared on Breitbart Radio and called China “an enemy of incalculable power.”

    Despite Guo’s high-powered supporters and his army of online followers, one important mark of believability has continued to elude him. Western news organizations have struggled to find evidence that would corroborate Guo’s claims. When his claims appear in print, they are carefully hedged — delivered with none of his signature charm and bombast. “Why do you need more evidence?” Guo complained in his apartment. “I can give them evidence, no problem. But while they’re out spending time investigating, I’m waiting around to get killed!”

    The details of Guo’s life may be impossible to verify, but the broad strokes confirm a picture of a man whose fortunes have risen and fallen with the political climate in China. To hear Guo tell it, he was born in Jilin Province, in a mining town where his parents were sent during the Cultural Revolution. “There were foreigners there,” Guo says in a video recorded on what he claims is his birthday. (Guo was born on Feb. 2, or May 10, or sometime in June.) “They had the most advanced machinery. People wore popular clothing.” Guo, as a result, was not ignorant of the world. He was, however, extremely poor. “Sometimes we didn’t even have firewood,” he says. “So we burned the wet twigs from the mountains — the smoke was so thick.” Guo emphasizes this history: He came from hardship. He pulled himself up.

    The story continues into Guo’s pre-teenage years, when he moved back to his hometown in Shandong Province. He met his wife and married her when he was only 15, she 14. They moved to Heilongjiang, where they started a small manufacturing operation, taking advantage of the early days of China’s economic rise, and then to Henan. Guo got his start in real estate in a city called Zhengzhou, where he founded the Zhengzhou Yuda Property Company and built the tallest building the city had seen so far, the Yuda International Trade Center. According to Guo, he was only 25 when he made this first deal.

    The string of businesses and properties that Guo developed provide some of the confirmable scaffolding of his life. No one disputes that Guo went on to start both the Beijing Morgan Investment Company and Beijing Zenith Holdings. Morgan Investment was responsible for building a cluster of office towers called the Pangu Plaza, the tallest of which has a wavy top that loosely resembles a dragon, or perhaps a precarious cone of soft-serve ice cream. Guo is in agreement with the Chinese media that in buying the property for Pangu Plaza, he clashed with the deputy mayor of Beijing. The dispute ended when Guo turned in a lengthy sex tape capturing the deputy mayor in bed with his mistress.

    There are other details in Guo’s biography, however, that vary from one source to the next. Guo says that he never took government loans; Caixin, a Beijing-based publication, quoted “sources close to the matter” in a 2015 article claiming that Guo took out 28 loans totaling 588 million yuan, or about $89 million. Guo, according to Caixin, eventually defaulted. At some point in this story — the timeline varies — Guo became friends with the vice minister of China’s Ministry of State Security, Ma Jian. The M.S.S. is China’s answer to the C.I.A. and the F.B.I. combined. It spies on civilians and foreigners alike, conducting operations domestically and internationally, amassing information on diplomats, businessmen and even the members of the C.P.C. Describing Ma, Guo leans back in his chair and mimes smoking a cigarette. “Ma Jian! He was fat and his skin was tan.” According to Guo, Ma sat like this during their first meeting, listening to Guo’s side of a dispute. Then Ma told him to trust the country. “Trust the law,” he told Guo. “We will treat you fairly.” The older master of spycraft and the young businessman struck up a friendship that would become a cornerstone in Guo’s claims of insider knowledge, and also possibly the reason for the businessman’s downfall in China.

    Following the construction of Pangu Plaza in Beijing, Guo’s life story becomes increasingly hard to parse. He started a securities business with a man named Li You. After a falling-out, Li was detained by the authorities. Guo’s company accused Li and his company of insider trading. According to the 2015 article in Caixin, Li then penned a letter to the authorities accusing Guo of “wrongdoing.”

    As this dispute was going on, China’s anti-​corruption operation was building a case against Ma Jian. In Guo’s telling, Ma had long been rumored to be collecting intelligence on China’s leaders. As the anti-corruption campaign gained speed and officials like Wang Qishan gained power, Ma’s well of intelligence started to look like a threat. It was Guo’s relationship with Ma, the tycoon maintains, that made officials nervous. Ma was detained by the authorities in January 2015, shortly after Guo fled the country. Soon after Ma’s detention, accounts began appearing in China’s state-run media claiming that Ma had six Beijing villas, six mistresses and at least two illegitimate sons. In a 2015 article that ran in the party-run newspaper The China Daily, the writer added another detail: “The investigation also found that Ma had acted as an umbrella for the business ventures of Guo Wengui, a tycoon from Henan Province.”

    In the mix of spies, corrupt business dealings, mistresses and sex scandals, Guo has one more unbelievable story to tell about his past. It is one reason, he says, that he was mentally prepared to confront the leaders of the Communist Party. It happened nearly 29 years ago, in the aftermath of the crackdown on Tiananmen Square. According to Guo, he had donated money to the students protesting in the square, and so a group of local police officers came to find him at his home. An overzealous officer fired off a shot at Guo’s wife — at which point Guo’s younger brother jumped in front of the bullet, suffering a fatal wound. “That was when I started my plan,” he said. “If your brother had been killed in front of your eyes, would you just forget it?” Never mind the fact that it would take 28 years for him to take any public stand against the party that caused his brother’s death. Never mind that the leadership had changed. “I’m not saying everyone in the Communist Party is bad,” he said. “The system is bad. So what I need to oppose is the system.”

    On an unusually warm Saturday afternoon in Flushing, Queens, a group of around 30 of Guo’s supporters gathered for a barbecue in Kissena Park. They laid out a spread of vegetables and skewers of shrimp and squid. Some children toddled through the crowd, chewing on hot dogs and rolling around an unopened can of Coke. The adults fussed with a loudspeaker and a banner that featured the name that Guo goes by in English, Miles Kwok. “Miles Kwok, NY loves U,” it said, a heart standing in for the word “loves.” “Democracy, Justice, Liberty for China.” Someone else had carried in a life-size cutout of the billionaire.

    The revelers decided to hold the event in the park partly for the available grills but also partly because the square in front of Guo’s penthouse had turned dangerous. A few weeks earlier, some older women had been out supporting Guo when a group of Chinese men holding flags and banners showed up. At one point, the men wrapped the women in a protest banner and hit them. The park was a safer option. And the protesters had learned from Guo — it wasn’t a live audience they were hoping for. The group would be filming the protest and posting it on social media. Halfway through, Guo would call in on someone’s cellphone, and the crowd would cheer.

    Despite this show of support, Guo’s claims have divided China’s exiled dissidents to such an extent that on a single day near the end of September, two dueling meetings of pro-democracy activists were held in New York, one supporting Guo, the other casting doubt on his motivations. (“They are jealous of me,” Guo said of his detractors. “They think: Why is he so handsome? Why are so many people listening to him?”) Some of Guo’s claims are verifiably untrue — he claimed in an interview with Vice that he paid $82 million for his apartment — and others seem comically aggrandized. (Guo says he never wears the same pair of underwear twice.) But the repercussions he is facing are real.

    In December, Guo’s brother was sentenced to three years and six months in prison for destroying accounting records. The lawsuits filed against Guo for defamation are piling up, and Guo has claimed to be amassing a “war chest” of $150 million to cover his legal expenses. In September, a new set of claims against Guo were made in a 49-page document circulated by a former business rival. For Ha Jin, Guo’s significance runs deeper than his soap-opera tales of scandal and corruption. “The grand propaganda scheme is to suppress and control all the voices,” Jin said. “Now everybody knows that you can create your own voice. You can have your own show. That fact alone is historical.” In the future, Jin predicts, there will be more rebels like Guo. “There is something very primitive about this, realizing that this is a man, a regular citizen who can confront state power.”

    Ho Pin, the founder of Long Island’s Mingjing News, echoed Jin. Mingjing’s reporters felt that covering Guo was imperative, no matter the haziness of the information. “In China, the political elite that Guo was attacking had platforms of their own,” Ho said. “They have the opportunity, the power and the ability to use all the government’s apparatus to refute and oppose Guo Wengui. So our most important job is to allow Guo Wengui’s insider knowledge reach the fair, open-minded people in China.” Still, people like Pei urge caution when dealing with Guo’s claims. Even Guo’s escape raises questions. Few others have slipped through the net of China’s anti-corruption drive. “How could he get so lucky?” Pei asked. “He must have been tipped off long before.”

    At the barbecue, a supporter named Ye Rong tucked one of his children under his arm and acknowledged that Guo’s past life is riddled with holes. There was always the possibility that Guo used to be a thug, but Ye didn’t think it mattered. The rules of the conflict had been set by the Communist Party. “You need all kinds of people to oppose the Chinese government,” Ye said. “We need intellectuals; we also need thugs.”

    Guo, of course, has his own opinions about his legacy. He warned of dark times for Americans and for the world, if he doesn’t succeed in his mission to change China. “I am trying to help,” he told me. “I am not joking with you.” He continued: “I will change China within the next three years. If I don’t change it, I won’t be able to survive.”
    Correction: Jan. 12, 2018

    An earlier version of this article misidentified the name of the province where the Chinese government hired online commenters in 2004. It is Hunan Province, not Henan.

    #Chine #politique #corruption #tireurs_d_alarme

  • Huawei, un géant au coeur du choc entre Chine et Occident
    https://www.crashdebug.fr/international/15610-huawei-un-geant-au-coeur-du-choc-entre-chine-et-occident

    Le président américain Donald Trump et son homologue chinois, Xi Jinping, en 2017 à Pékin.

    Crédits photo : NICOLAS ASFOURI/AFP

    ENQUÊTE - Après l’arrestation de la fille du fondateur de Huawei, la planète télécoms est entrée en ébullition. Le bras de fer qui oppose Trump et Xi déterminera la suprématie technologique mondiale.

    À Shanghaï et Washington

    Coiffée d’une casquette mauve et d’un manteau noir, la « princesse de Shenzhen » a surgi mardi 29 janvier de sa maison cossue des quartiers ouest de Vancouver, sous les flashs des photographes. Sans un mot, Meng Wanzhou s’est engouffrée à l’arrière d’une Cadillac Escalade sombre, direction le tribunal. Impossible d’apercevoir le bracelet électronique qui enserre la directrice financière de Huawei, en liberté surveillée suite à son (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Derniers préparatifs pour l’ouverture du Forum économique de Davos Le suivi du WEF - 21 Janvier 2019 - RTS
    La globalisation 4.0 : concevoir une nouvelle architecture mondiale à l’ère de la quatrième révolution industrielle"

    https://www.rts.ch/info/economie/10153687-derniers-preparatifs-pour-l-ouverture-du-forum-economique-de-davos.html

    - Les derniers préparatifs sont en cours à #Davos (GR), à la veille de l’ouverture du Forum économique mondial (#WEF). L’élite mondiale se réunit en l’absence de Donald Trump et de ses ministres, mais aussi d’Emmanuel Macron et de Theresa May.

    – Malgré ces absences, Davos attend plus de 3000 participants pour cette nouvelle édition du forum dont le thème est « La globalisation 4.0 : concevoir une nouvelle architecture mondiale à l’ère de la quatrième révolution industrielle ». Le WEF 2019 sera officiellement ouvert mardi par le président de la Confédération Ueli Maurer.

    – Parmi les personnalités présentes figurent 65 chefs d’Etat et de gouvernement, dont le vice-président chinois Wang Qishan, l’Allemande #Angela_Merkel, le Japonais #Shinzo_Abe, l’Israélien #Benjamin_Netanyahu, l’Espagnol #Pedro_Sanchez, l’Italien #Giuseppe_Conte ou encore le nouveau président brésilien #Jair_Bolsonaro, dont ce sera le premier voyage à l’étranger.

    Mesures sécuritaires : Pas de baisse malgré les absences

    La #police cantonale des Grisons et l’#armée ont présenté lundi le dispositif de sécurité mis en place. Malgré l’absence de chefs d’Etat de premier plan, les mesures de sécurité sont loin d’avoir été revues à la baisse.

    Le commandant de la police cantonale grisonne a précisé que le nombre de personnalités à protéger plus de cent - restait important cette année. Le nouveau président brésilien Jair Bolsonaro pourrait bien être la cible des manifestations en marge du WEF.

    Le dispositif de sécurité va en outre, comme chaque année depuis 2015 et les attentats de Paris, prendre en compte de façon spécifique la menace terroriste.

    L’espace aérien est verrouillé dans un rayon de 46 kilomètres autour de la station grisonne et jusqu’à 6000 mètres d’altitude. L’Autriche et l’Italie, pays voisins de la Suisse, sont impliquées dans le dispositif

    Une économie mondiale qui s’essoufle : Un rapport du FMI présenté à Davos
    Le Fonds monétaire international a dévoilé devant l’élite économique mondiale réunie à Davos le tableau d’une croissance mondiale encore solide mais qui ralentit plus que prévu, contrariée par les tensions commerciales et les risques politiques, tels le Brexit au Royaume-Uni et la fronde sociale en France.

    Le FMI a annoncé qu’il abaissait, pour la deuxième fois en quelques mois, le rythme d’expansion désormais estimé à 3,5% (-0,2 point) pour cette année après 3,7% en 2018. La prévision pour 2020 est également moins bonne à 3,6% (-0,1 point).

    Les projections 2019 pour les deux premières économies - Etats-Unis (+2,5%) et Chine (+6,2%) - sont, elles, restées inchangées après avoir été abaissées en octobre. Le FMI a pris acte d’une trêve commerciale annoncée le 1er décembre par Donald Trump et Xi Jinping. « Mais la possibilité que les tensions refassent surface au printemps assombrit les perspectives de l’économie mondiale », a commenté le FMI.

    Interrogé lundi dans La Matinale, l’économiste Stéphane Garelli décrit lui une manifestation « tournée vers les questions de société », susceptible de préparer le terrain de négociations à venir.

    Les jeunes au coeur du WEF - Les « Global shapers » sont coprésidents
    Pour la première fois, le Forum économique mondial de Davos donne une partie du contrôle aux jeunes. La 49e édition est coprésidée par des « global shapers », le nom donné à un groupe de jeunes de moins de 30 ans, parrainé par le WEF depuis plusieurs années.

    Six jeunes, au profil inconnu mais aux ambitions gigantesques, vont représenter les quelque 7000 « global shapers » répartis dans 160 pays et qui ont chacun développé une initiative locale.
    . . . . . .

    L’interview de Klaus Schwab : « Il faut un retour de la morale dans l’économie »
    Le patron du World Economic Forum (WEF) de Davos, Klaus Schwab, a annoncé qu’il faisait de la « moralisation » un des thèmes de l’édition 2019. « Il faut une moralisation de la mondialisation », assurait-t-il récemment lors d’un entretien accordé à la RTS.

    Ce retour de la morale dans l’économie passe par « les comportements privés » et par des « patrons plus modestes », affirme le fondateur du Forum de Davos. Selon l’économiste, il faut sortir de l’idée de « tout ce qui n’est pas interdit est permis » et la situation d’incertitude a amené « un nouvel égoïsme ». « Certains se disent ’me first’ et veulent ramasser le plus possible. »

    3000 participants attendus - Mais des absences de marque
    Après avoir renoncé à se rendre à Davos en plein « shutdown », le président américain Donald Trump a décidé jeudi d’annuler le déplacement de l’ensemble de sa délégation. Le président français Emmanuel Macron n’y participera pas non plus, en raison d’un « agenda surchargé » et de la crise des « gilets jaunes », tout comme la Première ministre britannique Theresa May, qui se consacre au Brexit.

    #globalisation_4.0 #économie #économie_mondiale #FMI #crise #global_shapers #initiatives_locales #morale #Klaus_Schwab #moralisation (#MDR)

  • The Belt and Road Initiative Is a Corruption Bonanza – Foreign Policy
    https://foreignpolicy.com/2019/01/15/the-belt-and-road-initiative-is-a-corruption-bonanza


    Malaysian Prime Minister Najib Razak (left) shakes hands with Chinese President Xi Jinping during the welcome ceremony for the Belt and Road Forum in Beijing on May 15, 2017.
    Kenzaburo Fukuhara-Pool/Getty Images

    The Belt and Road Initiative Is a Corruption Bonanza
    Despots and crooks are using China’s infrastructure project to stay in power—with Beijing’s help.

    When former Malaysian Prime Minister Najib Razak was ousted from office in May 2018, it’s possible that no one was more dismayed than officials in Beijing.

    … alors que l’achat de F-35 états-uniens, de Rafales français ou de sous-marins allemands se fait en toute transparence…

  • Le monde selon #Xi_Jinping

    Depuis 2012, le désormais « président à vie » Xi Jinping a concentré tous les pouvoirs sur sa personne, avec l’obsession de faire de la #Chine la superpuissance du XXIe siècle. Plongée au coeur de son « rêve chinois ».

    Derrière son apparente bonhomie se cache un chef redoutable, prêt à tout pour faire de la Chine la première puissance mondiale, d’ici au centenaire de la République populaire, en 2049. En mars dernier, à l’issue de vastes purges, Xi Jinping modifie la Constitution et s’intronise « président à vie ». Une concentration des pouvoirs sans précédent depuis la fin de l’ère maoïste. Né en 1953, ce fils d’un proche de Mao Zedong révoqué pour « complot antiparti » choisit à l’adolescence, en pleine tourmente de la Révolution culturelle, un exil volontaire à la campagne, comme pour racheter la déchéance paternelle. Revendiquant une fidélité aveugle au Parti, il gravira en apparatchik « plus rouge que rouge » tous les degrés du pouvoir.
    Depuis son accession au secrétariat général du Parti en 2012, puis à la présidence l’année suivante, les autocritiques d’opposants ont réapparu, par le biais de confessions télévisées. Et on met à l’essai un système de surveillance généralisée censé faire le tri entre les bons et les mauvais citoyens. Inflexible sur le plan intérieur, Xi Jinping s’est donné comme objectif de supplanter l’Occident à la tête d’un nouvel ordre mondial. Son projet des « routes de la soie » a ainsi considérablement étendu le réseau des infrastructures chinoises à l’échelle planétaire. Cet expansionnisme stratégique, jusque-là développé en silence, inquiète de plus en plus l’Europe et les États-Unis.

    Impériale revanche
    Dans ce portrait très documenté du leader chinois, Sophie Lepault et Romain Franklin donnent un aperçu inédit de sa politique et montrent que l’itinéraire de Xi Jinping a façonné ses choix. De Pékin à Djibouti – l’ancienne colonie française est depuis 2017 la première base militaire chinoise à l’étranger – en passant par la mer de Chine méridionale et l’Australie, les réalisateurs passent au crible les projets et les stratégies d’influence du nouvel homme fort de la planète. Nourrie d’images d’archives et de témoignages (de nombreux experts et de dissidents, mais aussi d’un haut gradé proche du pouvoir), leur enquête montre comment Xi Jinping a donné à la reconquête nationaliste de la grandeur impériale chinoise, projet nourri dès l’origine par la République populaire, une spectaculaire ampleur.

    https://www.arte.tv/fr/videos/078193-000-A/le-monde-selon-xi-jinping
    #biographie #démocratie #trauma #traumatisme #Mao #révolution_culturelle #Terres_Jaunes #exil #Prince_Rouge #nationalisme #rêve_chinois #renaissance_nationale #histoire_nationale #totalitarisme #stabilité #idéologie #anti-corruption #lutte_contre_la_corruption #purge #dictature #investissements_à_l'étranger #prêts #dette #KUKA #ports #droits_humains #Australie #infiltration_chinoise #Nouvelle-Zélande #David_Cameron #Jean-Pierre_Raffarin #matières_premières #capitalisme_autoritaire #Ouïghours #arrestations #répression #censure #liberté_d'expression #défilés_militaires #armée #puissance_militaire #Mer_de_Chine_méridionale #îles_de_Spratleys #liberté_de_la_presse #prisonniers_politiques #Hong_Kong

    #Djibouti #base_militaire (de Djibouti)

    #Sri_Lanka —> Au Sri Lanka, le #port de #Hambantota est sous contrôle chinois, ceci pour au moins 99 ans (accord signé avec le Sri Lanka qui n’a pas pu rembourser le prêt que la Chine lui a accorder pour construire le port...)
    #dépendance
    v. aussi :
    Comment la Chine a fait main basse sur le Sri Lanka
    https://www.courrierinternational.com/article/comment-la-chine-fait-main-basse-sur-le-sri-lanka

    Histoire semblable pour le #Port_du_Pirée à #Athènes, en #Grèce ou l’#aéroport de #Toulouse, en #France.

    #Organisation_de_coopération_de_Shangaï :


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Organisation_de_coop%C3%A9ration_de_Shanghai
    #Grande_unité_mondiale #enrichissement_pour_tous

    Quelques cartes et images tirées du #film #documentaire.

    La #nouvelle_route_de_la_soie et autres investissements chinois dans les infrastructures mondiales de #transport :

    La #Chinafrique :


    #Afrique
    Afrique où la Chine propose la « #solution_chinoise », programme de #développement basé sur le #développement_économique —> « #modèle_chinois de développement »

    Le programme de #surveillance_de_masse :

    Outre la surveillance, mise en place d’un programme appelé « #crédit_social » :

    Le #Système_de_crédit_social est un projet du gouvernement chinois visant à mettre en place d’ici 2020 un système national de #réputation_des_citoyens. Chacun d’entre eux se voit attribuer une note, échelonnée entre 350 et 950 points, dite « crédit social », fondée sur les données dont dispose le gouvernement à propos de leur statut économique et social. Le système repose sur un outil de surveillance de masse et utilise les technologies d’analyse du #big_data. Il est également utilisé pour noter les entreprises opérant sur le marché chinois.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_de_cr%C3%A9dit_social

    Voici ce que cela donne :


    #surveillance #contrôle_de_la_population #vidéosurveillance #reconnaissance_faciale #contrôle_social
    #cartographie #visualisation
    ping @etraces

    ping @reka

  • In China, your car could be talking to the government
    https://www.apnews.com/4a749a4211904784826b45e812cff4ca

    When Shan Junhua bought his white Tesla Model X, he knew it was a fast, beautiful car. What he didn’t know is that Tesla constantly sends information about the precise location of his car to the Chinese government. Tesla is not alone. China has called upon all electric vehicle manufacturers in China to make the same kind of reports — potentially adding to the rich kit of surveillance tools available to the Chinese government as President Xi Jinping steps up the use of technology to track (...)

    #Daimler #Ford #General_Motors_(GM) #Mitsubishi #Nissan #Tesla #Volkswagen #géolocalisation #automobile #surveillance #BMW #NIO (...)

    ##General_Motors__GM_ ##voiture

  • Water crisis puts trade war into perspective for China | Asia Times
    http://www.atimes.com/article/water-crisis-puts-trade-war-into-perspective-for-china

    China’s trade war with the United States has tended to dominate the news agenda in the past year. But a bigger challenge for Beijing could be the threat of a water crisis which would submerge the world’s second-largest economy and wash away growth.

    Two reports by Greenpeace East Asia and Chinadialogue.net, an independent, non-profit organization, have highlighted the risks that President Xi Jinping’s administration faces because of climate change and homegrown #pollution.

    Earlier this week, Greenpeace released research showing that glaciers in the western China provinces of Qinghai and Gansu, as well as the Xinjiang Uygur autonomous region, are rapidly melting, causing natural disasters and reducing the drinking-water supply.

    #Chine #Climat #eau

  • « Le mensonge, le gros mensonge et la statistique de la Chine de Xi Jinping »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/09/26/le-mensonge-le-gros-mensonge-et-la-statistique-de-la-chine-de-xi-jinping_536

    Vu d’ailleurs. L’injonction vient de haut. De très haut, même. Du comité central du Parti communiste chinois (PCC). Il ne faut plus manipuler les #statistiques. Selon le China Daily du 18 septembre, les instances dirigeantes du parti ont pris, cet été, vingt mesures afin de prévenir et de punir la fraude statistique. Le Bureau national de la statistique (BNS) a même créé un département spécial à cet effet.

    Le problème est que ce n’est pas la première fois que de telles dispositions sont annoncées. En 2016 puis en 2017, des règles avaient déjà été adoptées, et les tricheurs déjà menacés. Mais rien n’y a fait : la fameuse citation de l’ancien premier ministre britannique Benjamin Disraeli (1804-1881) – « Il y a trois sortes de mensonges : le mensonge, le gros mensonge et la statistique » – pourrait servir de devise à la Chine de Xi Jinping.

    Convaincus depuis longtemps que fraudes et erreurs entachent les agrégats économiques, les spécialistes préfèrent d’ailleurs utiliser d’autres indicateurs. Par exemple, plutôt que se fier à l’évolution du produit intérieur brut, nombre d’entre eux suivent la consommation d’énergie, à leurs yeux plus fiable. Enfin le croyaient-ils. Sauf qu’en juillet, l’administration nationale de l’énergie a déclaré que le secteur agricole avait utilisé en juin 6,5 milliards de kilowatts/heure d’électricité, soit, affirme-t-il, « 6,6 % de plus » qu’en juin 2017. Une augmentation équivalente, ça tombe bien, aux prévisions de croissance du gouvernement : 6,5 % cette année.

    Le problème est qu’en juin 2017, le chiffre alors publié s’élevait à 12 milliards de kilowatts/heure… près du double, donc. Interrogée, l’administration a expliqué a posteriori qu’elle excluait désormais les « services à l’agriculture », ce qui n’a qu’à moitié convaincu les spécialistes.

    #lies_big_lies and …
    #paywall

    • Nul besoin de lois en France BigGrizzly !

      Jamais un journaliste de le monde ou libération par exemple ne publierai une fausse information, une fausse statistique, un article de propagande gouvernementale.

      C’est vrai quoi, nous sommes en Démocratie, nous.

    • L’injonction vient de haut. De très haut, même. Du comité central du Parti communiste chinois (PCC). Il ne faut plus manipuler les statistiques. Selon le China Daily du 18 septembre, les instances dirigeantes du parti ont pris, cet été, vingt mesures afin de prévenir et de punir la fraude statistique. Le Bureau national de la statistique (BNS) a même créé un département spécial à cet effet.

      Le problème est que ce n’est pas la première fois que de telles dispositions sont annoncées. En 2016 puis en 2017, des règles avaient déjà été adoptées, et les tricheurs déjà menacés. Mais rien n’y a fait : la fameuse citation de l’ancien premier ministre britannique Benjamin Disraeli (1804-1881) – « Il y a trois sortes de mensonges : le mensonge, le gros mensonge et la statistique » – pourrait servir de devise à la Chine de Xi Jinping.

      Convaincus depuis longtemps que fraudes et erreurs entachent les agrégats économiques, les spécialistes préfèrent d’ailleurs utiliser d’autres indicateurs. Par exemple, plutôt que se fier à l’évolution du produit intérieur brut, nombre d’entre eux suivent la consommation d’énergie, à leurs yeux plus fiable. Enfin le croyaient-ils. Sauf qu’en juillet, l’administration nationale de l’énergie a déclaré que le secteur agricole avait utilisé en juin 6,5 milliards de kilowatts/heure d’électricité, soit, affirme-t-il, « 6,6 % de plus » qu’en juin 2017. Une augmentation équivalente, ça tombe bien, aux prévisions de croissance du gouvernement : 6,5 % cette année.

      Le problème est qu’en juin 2017, le chiffre alors publié s’élevait à 12 milliards de kilowatts/heure… près du double, donc. Interrogée, l’administration a expliqué a posteriori qu’elle excluait désormais les « services à l’agriculture », ce qui n’a qu’à moitié convaincu les spécialistes.

      Contradictions et tricherie

      Même les statistiques du BNS sont pleines de contradictions. En juillet, le quotidien de Hongkong en langue anglaise South China Morning Post rappelait que, selon le BNS, les profits de l’industrie chinoise s’étaient élevés à 2 700 milliards de yuans (333 milliards d’euros) pour les cinq premiers mois de l’année, en hausse de 16,5 % par rapport à la même période de 2017. Le problème est qu’à l’époque, le chiffre publié était de 2 900 milliards de yuans. Là encore, un « problème d’échantillon », paraît-il, mais aucune définition précise ne permet d’en avoir le cœur net, déplore le journal.

      Il y a encore plus étrange : trois gouvernements locaux ont reconnu, ces derniers temps, avoir triché. Et pas qu’un peu. Le Liaoning, une des grandes régions de l’industrie lourde chinoise, a avoué avoir gonflé artificiellement son produit intérieur brut régional d’environ 20 % entre 2011 et 2014. Dans la foulée, la Mongolie intérieure a, elle, reconnu avoir, en 2016, surévalué de 40 % sa production industrielle et de 26 % ses revenus fiscaux. Quant à la grande ville portuaire de Tianjin, elle a finalement réduit d’un tiers le PIB de 2016 annoncé auparavant. Etonnamment, ces révélations n’ont eu aucune incidence sur le PIB national.

      Ces « erreurs » ne doivent en fait pas grand-chose au hasard. Dans un pays qui a longtemps fait de la croissance économique sa priorité absolue, chaque responsable communiste est surtout jugé sur sa contribution à cette grande cause nationale. Quels que soient les moyens employés.

      Aujourd’hui, alors que le président Xi Jinping concentre plus de pouvoirs que n’importe quel dirigeant depuis Mao, chaque responsable, chaque institution est d’abord et avant tout à son service. Y compris, bien sûr, le Bureau national des statistiques. Le début du communiqué portant sur la croissance au mois d’août l’illustre jusqu’à la caricature : « En août, sous la direction de la pensée de Xi Jinping sur le socialisme aux caractéristiques chinoises pour une nouvelle ère, toutes les régions et les départements ont mis en œuvre les décisions et les dispositions prises par le comité central du PCC et le gouvernement, et l’économie nationale a maintenu un bon rythme de croissance régulière. » Nous voilà rassurés : Disraeli n’est pas mort.

  • Who needs democracy when you have data? - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/611815/who-needs-democracy-when-you-have-data

    Hu Jintao, China’s leader from 2002 to 2012, had attempted to solve these problems by permitting a modest democratic thaw, allowing avenues for grievances to reach the ruling class. His successor, Xi Jinping, has reversed that trend. Instead, his strategy for understanding and responding to what is going on in a nation of 1.4 billion relies on a combination of surveillance, AI, and big data to monitor people’s lives and behavior in minute detail.

    As far as we know, there is no single master blueprint linking technology and governance in China. But there are several initiatives that share a common strategy of harvesting data about people and companies to inform decision-making and create systems of incentives and punishments to influence behavior. These initiatives include the State Council’s 2014 “Social Credit System,” the 2016 Cybersecurity Law, various local-level and private-enterprise experiments in “social credit,” “smart city” plans, and technology-driven policing in the western region of Xinjiang. Often they involve partnerships between the government and China’s tech companies.

    The most far-reaching is the Social Credit System, though a better translation in English might be the “trust” or “reputation” system. The government plan, which covers both people and businesses, lists among its goals the “construction of sincerity in government affairs, commercial sincerity, and judicial credibility.” (“Everybody in China has an auntie who’s been swindled. There is a legitimate need to address a breakdown in public trust,” says Paul Triolo, head of the geotechnology practice at the consultancy Eurasia Group.) To date, it’s a work in progress, though various pilots preview how it might work in 2020, when it is supposed to be fully implemented.

    Blacklists are the system’s first tool. For the past five years, China’s court system has published the names of people who haven’t paid fines or complied with judgments. Under new social-credit regulations, this list is shared with various businesses and government agencies. People on the list have found themselves blocked from borrowing money, booking flights, and staying at luxury hotels. China’s national transport companies have created additional blacklists, to punish riders for behavior like blocking train doors or picking fights during a journey; offenders are barred from future ticket purchases for six or 12 months. Earlier this year, Beijing debuted a series of blacklists to prohibit “dishonest” enterprises from being awarded future government contracts or land grants.

    A few local governments have experimented with social-credit “scores,” though it’s not clear if they will be part of the national plan.

    “The idea of social credit is to monitor and manage how people and institutions behave,” says Samantha Hoffman of the Mercator Institute for China Studies in Berlin. “Once a violation is recorded in one part of the system, it can trigger responses in other parts of the system. It’s a concept designed to support both economic development and social management, and it’s inherently political.” Some parallels to parts of China’s blueprint already exist in the US: a bad credit score can prevent you from taking out a home loan, while a felony conviction suspends or annuls your right to vote, for example. “But they’re not all connected in the same way—there’s no overarching plan,” Hoffman points out.

    One of the biggest concerns is that because China lacks an independent judiciary, citizens have no recourse for disputing false or inaccurate allegations.

    In the last two years thousands of checkpoints have been set up at which passersby must present both their face and their national ID card to proceed on a highway, enter a mosque, or visit a shopping mall. Uighurs are required to install government-­designed tracking apps on their smartphones, which monitor their online contacts and the web pages they’ve visited. Police officers visit local homes regularly to collect further data on things like how many people live in the household, what their relationships with their neighbors are like, how many times people pray daily, whether they have traveled abroad, and what books they have.

    All these data streams are fed into Xinjiang’s public security system, along with other records capturing information on everything from banking history to family planning. “The computer program aggregates all the data from these different sources and flags those who might become ‘a threat’ to authorities,” says Wang. Though the precise algorithm is unknown, it’s believed that it may highlight behaviors such as visiting a particular mosque, owning a lot of books, buying a large quantity of gasoline, or receiving phone calls or email from contacts abroad. People it flags are visited by police, who may take them into custody and put them in prison or in reeducation camps without any formal charges.

    #Chine #Surveillance #Social_ranking #Social_credits

  • The U.S. Can’t Afford to Demonize China – Foreign Policy
    https://foreignpolicy.com/2018/06/29/the-u-s-cant-afford-to-demonize-china

    The relationship between Beijing and Washington is collapsing fast, to everyone’s detriment.

    The United States and China’s lengthy track record of constructive engagement is disintegrating at an alarming rate, requiring a major correction by both sides. Despite U.S. President Donald Trump’s occasional talk of his “truly great” connection with Chinese President Xi Jinping, and Xi’s constant references to “win-win” outcomes all round, recent policies and actions — especially on the U.S. side — have created an enormously destructive dynamic in the relationship.

    In the case of the United States, this dynamic is most clearly driven by excessively critical, often hostile, authoritative U.S. strategy documents such as the recently issued National Security and National Defense Strategies, similar statements by senior U.S. officials, and U.S. economic policy shifts — including grossly ill-conceived tariffs — that all envision Beijing as a “revisionist” power that threatens all Americans hold dear.

    American journalists reinforce this dim view of U.S.-Chinese relations. Almost daily, pundits unveil new aspects of China’s perfidy, ranging from Chinese attempts to undermine intellectual freedom at U.S. universities to China’s sinister debt traps designed to ensnare and control developing countries.

    This steady drumbeat of criticism assumes that every Chinese gain comes at American expense, and that past U.S. policymakers and experts have long overlooked the hostility of the Chinese regime. These critics conclude that any cooperation with China must take a back seat to the imperative of pushing back against the growing threat through all means possible. This hyperbole often reaches stratospheric heights, as Washington Post columnist Josh Rogin wrote last December:

    Washington is waking up to the huge scope and scale of Chinese Communist Party influence operations inside the United States, which permeate American institutions of all kinds. China’s overriding goal is, at the least, to defend its authoritarian system from attack and at most to export it to the world at America’s expense.

  • En Chine, des citoyens sous surveillance

    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/15/en-chine-des-citoyens-sous-surveillance_5315522_3234.html

    La ville de Suqian, une agglomération de cinq millions d’habitants, teste un système de notation des personnes et des entreprises censé instaurer une société plus fiable.

    Avec ses cheveux courts noirs, qui commencent à grisonner sur les tempes, ses épais sourcils et ses quelques rides au front, M. Jiang a l’air soucieux. Il portait une chemise à gros carreaux rouges et noirs le jour de sa photo d’identité. Le 3 mai, à 11 h 01 et 16 secondes, au croisement de la rue du Lac de l’ouest et de l’avenue du Peuple, à Suqian, M. Jiang a traversé alors que le bonhomme était rouge. Le lendemain, son visage était affiché sur des écrans de trois mètres carrés sur des dizaines de carrefours dans cette agglomération de cinq millions d’habitants située au cœur du Jiangsu, une province côtière au nord de Shanghaï. En alternance, on pouvait aussi voir les photos de M. Li et d’autres passants traversant au rouge.

    Le 3 mai, MM. Jiang et Li, dont la ville a masqué les prénoms et certains chiffres de leur carte d’identité, ont déjà perdu 20 points sur leur note de confiance qui en compte 1 000. Pour récupérer leurs « crédits sociaux », ils devront faire preuve de sens civique en donnant leur sang, en se distinguant comme travailleur modèle ou en réalisant des « bonnes actions ». Suqian est une ville pilote d’un système de notation qui vise à améliorer la confiance entre les citoyens. Grâce à de bons et de mauvais points, les autorités voudraient pousser les Chinois à être plus « civilisés » (wenming), à se comporter en honnêtes gens.

    Plusieurs systèmes sont testés actuellement. Les institutions chinoises (banques, assurances, justice, transports…) sont poussées à mettre sur pied des listes noires de personnes sanctionnées pour avoir voyagé sans ticket, gardé une dette impayée ou diffamé… autant de façons de se retrouver interdit de prendre le train à grande vitesse, l’avion, ou d’aller à l’hôtel. Dans certaines villes, les entreprises doivent aussi passer un audit et recevoir une note, avant de répondre à des appels d’offres. Enfin, le projet le plus inquiétant, mais le plus lointain consiste à généraliser la notation globale à l’ensemble des Chinois.

    Un système incitatif

    Suqian est un bon exemple de la politique du gouvernement, et de ses limites. Le 20 avril, tous les habitants, sauf ceux possédant un casier judiciaire, ont reçu une note de 1 000 points que leurs bonnes ou mauvaises actions feront changer au fil du temps. Un don du sang rapporte 50 points. Idem pour une mission de volontariat, une distinction de « travailleur modèle » ou de « bon samaritain » (aider quelqu’un en détresse). Au contraire, payer ses factures en retard peut faire perdre entre 40 et 80 points. Un casier judiciaire, une condamnation, même purgée, ou la présence sur une liste noire coûtent entre 100 et 300 points, selon les faits reprochés. Une bonne note donne droit à des réductions sur la carte de transports publics, un accès prioritaire à l’hôpital, des entrées gratuites pour les équipements sportifs de la ville.

    Une mauvaise note, en revanche, ne change rien. Le système grand public est donc, à ce stade, purement incitatif, contrairement à ce que pourrait laisser penser la propagande, y compris à Suqian. A l’entrée de la mairie, des slogans défilent en jaune sur un grand écran rouge : « Les gens de confiance peuvent marcher tranquillement sous les cieux, ceux qui ne sont pas dignes de confiance ne peuvent pas faire un seul pas », dit l’un des messages. Le slogan est issu du document qui définit le projet, l’« Ebauche de plan pour la construction d’un système de crédit social, 2014-2020 », publié par le Conseil des affaires d’Etat en 2014.

    Mais la réalité est plus complexe. « Peut-être que certains, au gouvernement, adoreraient avoir un instrument de type “panopticon”, un œil permettant de tout voir, mais d’autres ont dû rappeler que ce ne serait pas légal et que les gens ne soutiendraient pas le projet, analyse Jeremy Daume, chercheur spécialiste du droit chinois et auteur du blog China Law Translate qui couvre régulièrement le sujet. Le projet a dû passer par des juristes, des gens habitués à écrire des textes de loi qui savent très bien qu’on ne peut pas simplement ajouter des peines pour des faits sans base légale. Ils ont dû atténuer le projet pour le mettre en accord avec la loi. »

    A la mairie de Suqian, grand bâtiment moderne, la municipalité s’est efforcée de faciliter les démarches administratives en créant un seul guichet chargé des questions relatives aux crédits sociaux. Derrière son bureau, une jeune employée souriante montre l’application sur son téléphone portable : elle a 1 020 points. La plupart des visiteurs sont des entrepreneurs, ou des enseignants obligés d’imprimer un bilan de leur situation personnelle appelé « Rapport de fiabilité »pour candidater à un poste ou créer leur entreprise. Les critères étudiés sont les mêmes que pour la « note de confiance », mais ce document, à valeur légale, se contente d’indiquer que tout est en règle. Tous les habitants interrogés considèrent que le système est une bonne chose, reprenant en chœur la propagande officielle.

    Le système n’est-il pas un peu intrusif ? « Ce sont des informations que la ville a déjà, tempère une quadragénaire aux longs cheveux noirs de jais, qui veut ouvrir un salon de coiffure. Je ne vois pas ce qu’il y a de mal, cela va inciter les gens à être plus polis et à faire plus attention. » Lin Junyue, le théoricien du système de crédits sociaux en Chine, balaie l’accusation : « En Chine, ceux qui demandent le respect de la vie privée, ce sont les gens célèbres, les élites, les hommes d’affaires. Les paysans, les ouvriers, ils se fichent bien de leur vie privée. »

    Le big data facilite le projet

    A l’origine, le système a été pensé pour l’économie. La réflexion a commencé à la fin des années 1990, en pleine crise asiatique. Le ralentissement fait poindre des problèmes de fond, jusqu’ici masqués par la croissance forte. « Par le passé, la Chine était fondée sur le communisme, avec un système de contrôle strict. Mais la Révolution culturelle a plongé le pays dans le chaos. Depuis la période de réforme et d’ouverture [à partir de 1978], la Chine est entrée dans l’économie de marché sans établir de système de confiance. Les gens se sont enrichis, mais la confiance n’est toujours pas là : selon une récente étude de l’Académie des sciences sociales de Chine, 70 % des Chinois ne font pas confiance à leurs compatriotes, ni aux institutions publiques », précise Lin Junyue, aujourd’hui directeur du département des crédits sociaux pour la China Market Society, un think tank gouvernemental.

    Le père du projet, qui y travaille depuis dix-neuf ans, reconnaît des limites aux expérimentations actuelles. « Les gouvernements locaux prennent parfois des mesures excessives contre les gens qui sont sur les listes noires, comme d’afficher leur nom sur des grands écrans. Mais cela a permis d’accélérer le paiement de pénalités infligées par la justice dans un cas sur quatre. Avec les moyens légaux habituels, peut-on atteindre de tels résultats ? Les excès sont compréhensibles, le système n’en est qu’à la période de test, il faudra vingt ans, peut-être cinquante ans pour qu’il arrive à maturité. En attendant, les victimes peuvent toujours poursuivre les autorités locales », plaide-t-il.

    Le projet avance peu jusqu’en 2012, quand le président Hu Jintao évoque un système d’évaluation scientifique du niveau de crédit des personnes, des entreprises et des gouvernements locaux. Un plan d’action est publié en 2014, et le projet est poursuivi par son successeur, Xi Jinping, qui n’a cessé de renforcer l’autorité du Parti communiste et le contrôle de la société civile. L’ère du big data, la numérisation et l’abondance de données disponibles facilitent le projet. Mais le terme devient aussi un concept à la mode, utilisé pour désigner toutes sortes de projets, publics, ou privés, comme le « crédit sesame », une note de crédit donnée par Alibaba aux clients de ses plates-formes de commerce en ligne.

    A Suqian, la notation des entreprises est aussi une réalité. Comme celles cotées en Bourse ou les Etats, qui sont évalués par des agences de notation, les entreprises locales désireuses de répondre à des appels d’offres doivent d’abord être évaluées par des sociétés spécialisées qui leur délivrent une note, allant de « AAA » à « D ». Une vingtaine d’entre elles pratiquent ces audits qui couvrent les finances, mais aussi la conformité de leurs pratiques avec les réglementations sociales et environnementales. Suqian Tongchuang Credit Guarantee est la seule société d’Etat parmi les vingt du secteur. Un gage de qualité, assure une jeune employée.

    Gare à ceux qui tenteraient d’abuser Suqian Tongchuang Credit Guarantee ! A l’étage, un autre département propose des prêts aux entreprises. Dans une salle, un mur est couvert d’écrans, qui retransmettent en direct les images de caméras de surveillance installées dans les usines des clients. « Les prêts sont garantis par les inventaires de nos clients. Nous gardons un œil dessus en permanence, décrit un jeune salarié assis devant les écrans. Si jamais un patron indélicat tentait de tout vendre avant de disparaître, nous pouvons réagir rapidement », explique-t-il. Le contrôle des clients est poussé : « Si le montant est élevé, nous avons aussi des employés à demeure, dans les usines ». La confiance ne règne pas, en Chine.

  • Les liaisons à risques du #CICR

    Les relations du Comité international de la Croix-Rouge avec le secteur privé et la double casquette de son président, #Peter_Maurer, également membre du conseil de fondation du #World_Economic_Forum, font courir le risque que le CICR soit perçu comme partial. La sécurité des délégués sur le terrain est en jeu.

    C’était le 9 octobre 2017. Sans tambour ni trompette, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) déclarait mettre fin avec effet immédiat au partenariat qu’il entretenait avec la multinationale LafargeHolcim. Cette dernière était l’une des douze sociétés appartenant au Corporate Support Group du CICR, un groupe de partenaires stratégiques du secteur privé. Motif : LafargeHolcim (LH), entreprise née de la fusion entre la société suisse Holcim et le français Lafarge lancée en 2014 et effective en 2015, est accusée d’avoir financé des groupes djihadistes en Syrie, dont l’organisation Etat islamique, à travers sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS) et la cimenterie de Jalabiya.

    La justice française a depuis mis en examen sept cadres de la société soupçonnés de « financement du terrorisme ». Dans sa communication de l’automne dernier, le CICR est explicite : il « n’a pas travaillé avec LH ou avec Lafarge en Syrie, et n’a aucune connexion avec la situation complexe dans laquelle se trouve LH actuellement. »
    L’affaire LafargeHolcim

    L’exemple soulève la question des rapports du CICR avec ses partenaires privés. Pour l’organisation, fondée en 1863 par Henri Dunant et dont la mission est de rendre visite aux détenus, de fournir protection, assistance et aide humanitaire aux victimes de conflits armés et de promouvoir le respect du droit international humanitaire, l’alerte est chaude. Elle l’est d’autant plus que le CICR met du temps à réagir. Le Monde publie sa première enquête le 21 juin 2016 sous le titre : « Comment le cimentier Lafarge a travaillé avec l’Etat islamique en Syrie. »

    Face à ces révélations, le CICR réévalue ses procédures. Mais pas de remise en question immédiate du partenariat avec #LafargeHolcim. Selon un document interne envoyé au même moment aux délégations et que Le Temps s’est procuré, le CICR avance que « bien qu’à ce stade, la probabilité que les médias approchent le CICR au sujet du soutien qu’il reçoit de LH soit très faible, les lignes ci-dessous devraient aider à gérer de telles demandes ». Les collaborateurs sont censés mentionner des projets développés en commun par LH et le CICR, notamment au Nigeria. Le siège continue à relativiser : « Les accusations contre LH au sujet du comportement de son équipe en Syrie doivent encore être prouvées. »

    A Genève, on ne prend pas la mesure de l’urgence : le président du CICR Peter Maurer et le chef de la délégation du CICR au Nigeria signent le 21 octobre 2016 à Lagos un protocole d’accord avec Lafarge Africa Plc. Le partenariat prévoit notamment de « renforcer la position de Lafarge sur le marché du ciment dans le nord-est du Nigeria ». Une phrase qui provoque une vive discussion à l’interne. Quatre jours plus tard, pourtant, la rupture avec LH est annoncée : « La révision [du partenariat] a révélé que la controverse […] avait le potentiel d’impacter négativement les opérations, la réputation et la crédibilité du CICR avec des acteurs clés, y compris sur le terrain. » En dépit de la volte-face, le malaise persiste. Etait-il opportun d’avoir un partenariat avec Holcim, dont le président du conseil d’administration jusqu’en mai 2014 (après la fusion avec Lafarge), Rolf Soiron, siégeait dans le même temps au Conseil de l’Assemblée, l’organe suprême du CICR ?
    Les risques de conflit d’intérêts

    Le partenariat avec LafargeHolcim n’étant plus d’actualité, l’affaire pourrait s’arrêter là. C’est compter sans un groupe de 25 membres honoraires, d’anciens dirigeants, chefs des opérations et de délégation du CICR. Dans un document qu’ils envoient au siège du CICR en décembre 2017 intitulé « L’indépendance et la neutralité du CICR en péril », ils affirment vouloir nourrir un débat qu’ils jugent « existentiel ». Leur intention, précisent-ils au Temps, n’est pas de « casser » une organisation qu’ils continuent d’aimer.

    Le réflexe pourrait être de voir dans cette mobilisation un combat d’arrière-garde entre des anciens, dépassés, et des nouveaux, progressistes. Or l’inquiétude dépasse largement ce cercle et provient aussi des délégués actifs sur le terrain. Elle ne porte pas tant sur la collaboration avec le secteur privé que sur les conditions dans lesquelles celle-ci se matérialise. Cette inquiétude est exacerbée par plusieurs facteurs : face aux multiples crises humanitaires et à leur complexité croissante, face à l’irrespect crasse du droit international humanitaire, le CICR évolue dans un contexte extraordinairement difficile. Il est présent dans 86 pays et emploie 18 000 collaborateurs. Son travail, remarquable, est reconnu.

    Si nombre d’entreprises privées ont régulièrement soutenu l’auguste institution, elles l’ont surtout fait sous une forme philanthropique. « Aujourd’hui, c’est davantage du donnant-donnant », explique Marguerite Contat, ex-cheffe de délégation qui craint que l’indépendance et l’impartialité du CICR ne soient remises en question. Un vocabulaire qui fait écho au slogan « win-win » familier du World Economic Forum (#WEF), mais qui s’inscrit aussi dans la transformation en partie entamée à l’ONU au début des années 2000 par Kofi Annan sous le nom de « #Global_Compact », un concept de promotion du #partenariat_public-privé. Le document rédigé par le groupe des 25 met en garde : « L’institution ne peut se permettre de mettre en péril le formidable capital de confiance qu’elle a accumulé au cours de son siècle et demi d’existence […]. Il ne suffit pas, pour le CICR, de se proclamer neutre et indépendant, encore faut-il qu’il soit reconnu comme tel par toutes les parties concernées. »

    On l’aura compris : les craintes exprimées touchent à un aspect central de l’action du CICR : la perception qu’ont de lui les acteurs locaux, qu’il s’agisse de groupes armés non étatiques, d’Etats ou de groupes terroristes. Les principes ne sont pas gravés dans le marbre une fois pour toutes, déclarait pourtant Peter Maurer lors d’un symposium consacré en 2015 aux « principes fondamentaux dans une perspective historique critique ». Ils sont fonction de l’époque.

    Sous la présidence de Jakob Kellenberger (2000-2012), le CICR a institué un partenariat stratégique avec douze sociétés réunies dans ce qu’il appelle le Corporate Support Group (CSG). L’apport de chacune est d’un demi-million par an sur six ans. Leur contribution financière est marginale, soit moins de 4% du financement assuré par les Etats contributeurs. Mais pour le CICR, appelé à répondre à des besoins humanitaires qui explosent, ce soutien est nécessaire. Dans cette logique, le récent partenariat conclu avec la société danoise Novo Nordisk a du sens. Peter Maurer le justifiait récemment devant l’Association des correspondants du Palais des Nations (Acanu) : « Non, ce n’est pas de la philanthropie. Nous n’obtenons pas les médicaments [anti-diabète] de Novo Nordisk gratuitement. Mais ceux-ci peuvent être fournis à des populations vulnérables à des prix plus favorables. »
    Perception du CICR, un acquis fragile

    Difficile par ailleurs de demander au contribuable d’en faire davantage, la Confédération appuyant le CICR déjà à hauteur de 148 millions de francs (2017). Le financement par les Etats soulève aussi son lot de questions. Un ancien haut responsable de l’institution le souligne : « Les contributions versées par certains Etats relèvent plus de la stratégie de communication que d’un réel engagement humanitaire. » Un autre observateur ajoute : « Les Etats-Unis sont les premiers contributeurs étatiques du CICR. Or ils ont orchestré de la torture en Irak à partir de 2003. »

    Au CICR, on le martèle : le monde a changé. Gérer simplement l’urgence humanitaire ne suffit plus. Il faut « inscrire l’urgence dans la durée », dans le développement durable d’un Etat, d’une communauté. Le savoir-faire du secteur privé peut s’avérer utile pour améliorer des situations humanitaires catastrophiques lorsque les services de l’Etat se sont effondrés. Mais qu’obtiennent en contrepartie les entreprises stratégiques du CSG, hormis la possibilité d’utiliser le logo du CICR ? Membre du CSG depuis 2008, Credit Suisse y trouve son compte. Son porte-parole Jean-Paul Darbellay s’en explique : « Grâce à ce partenariat, nous bénéficions de nombreux échanges de connaissances et partageons notre expertise dans de plusieurs domaines d’activité : marketing, ressources humaines, collectes de fonds. »

    Credit Suisse apporte aussi son expertise au « WEF Humanitarian System Global Future Council présidé par Peter Maurer ». En aidant le CICR, la fondation néerlandaise Philips, membre du CSG, n’a pas d’objectifs commerciaux. Elle a développé avec lui un kit d’instruments pour la détection précoce des grossesses à haut risque dans des communautés fragiles ayant un accès limité à des services de santé. La société Roche n’attend pour sa part aucun « retour matériel sur investissement ».
    Un rôle flou

    « Notre intérêt, explique au Temps Yves Daccord, directeur général du CICR, réside surtout dans l’échange de compétences avec le secteur privé. Avec Swiss Re, nous avons un intérêt à coopérer avec le secteur de la réassurance. En Syrie, si on laisse le système s’effondrer, cela aura un énorme impact humanitaire. » Les critiques estiment toutefois que le CICR en fait trop en aidant ses partenaires à développer des activités économiques là où il est présent. Yves Daccord s’en défend : « Il est exclu que le CICR fournisse des renseignements situationnels à ses partenaires. Ce serait de la folie. » Devant l’Acanu, Peter Maurer précise : « Nous ne sommes pas impliqués dans la reconstruction. » Mais le président du CICR n’hésite pas à sensibiliser les partenaires stratégiques en les amenant sur le terrain. Lors d’une visite en Colombie en janvier 2017, lors de laquelle il rencontra le président Juan Manuel Santos, il avait « dans ses bagages » l’Avina Stiftung, Holcim Colombia ou encore Nespresso.

    Professeur émérite de l’Université du Nebraska et auteur du livre ICRC : A Unique Humanitarian Protagonist, David Forsythe connaît bien l’institution et salue son travail de terrain. Il questionne toutefois le rôle flou du CICR avec ses partenaires : « Personne ne remet en question la nécessité de travailler avec le secteur privé. Mais si cette coopération devait permettre aux entreprises partenaires de faire de l’argent, cela poserait un problème sérieux au vu de la mission strictement humanitaire du CICR. Et certaines multinationales pourraient chercher à redorer leur image en soutenant une telle organisation humanitaire. Il en va de même pour le choix par cooptation des membres de l’Assemblée du CICR. Il faut s’assurer qu’ils soient irréprochables et qu’ils ne soient pas sujets à des conflits d’intérêts. »
    La proximité avec le WEF critiquée

    L’autre aspect qui fait débat aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du CICR, c’est la double casquette de Peter Maurer, président du CICR depuis 2012 et membre du conseil de fondation du World Economic Forum (WEF) depuis novembre 2014. Cette double appartenance interpelle même les actuels collaborateurs. Après un message envoyé le 12 avril 2017 par le siège pour sonder les délégations et que Le Temps a pu consulter, l’une de ces dernières relève que la double casquette « met automatiquement le CICR du côté des puissants et des riches ». Les délégués sur le terrain pourraient en subir les conséquences.

    Or, explique une seconde délégation, le CICR est une institution « qui se présente comme ontologiquement proche des victimes ». Une autre délégation déplore l’association formelle au WEF alors que « le CICR a déployé d’énormes efforts durant la dernière décennie pour se débarrasser de son étiquette occidentale ». Elle se pose une question rhétorique : que se passerait-il si les FARC, le mouvement révolutionnaire colombien d’obédience marxiste, négociant avec le CICR, apprenait que le président du CICR était aussi au conseil de fondation du WEF, une organisation qui défend le libéralisme économique ? Le sondage semble avoir eu peu d’effet. Le mandat de Peter Maurer au WEF a été renouvelé sans problème en 2017. « On ne tient pas compte de nos remarques, explique un responsable encore en fonction. Nous sommes mis devant un fait accompli. » La direction élude le débat. Le sujet est devenu tabou.

    Le double mandat de Peter Maurer peut cependant prêter à confusion. Le 11 mai 2017, le président du CICR se rend à Kigali pour une réunion du WEF Afrique. Il y est invité par la ministre rwandaise des Affaires étrangères. Après quelques hésitations, Peter Maurer accepte l’invitation. La délégation du CICR à Kigali essaie de lui arranger un rendez-vous avec le président du Rwanda. En vain. Il faudra l’appel de Klaus Schwab, président du WEF, pour inciter Paul Kagame à rencontrer le patron du CICR. « Pendant seize minutes, tous deux ne parlent que du CICR, explique au Temps une personne qui était sur place. Pour Paul Kagame, il n’y avait pas de confusion possible : Peter Maurer parlait au nom du CICR. »

    Jugeant le WEF complaisant à l’égard des Emirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, un ex-haut responsable du CICR en convient : « Cela n’a pas eu d’effet mesurable pour l’instant. Mais un accident n’est pas exclu. Je rappelle qu’au Yémen, le CICR est la seule organisation capable de parler à tous les acteurs. » Or ce sont les deux pays précités qui ont orchestré le blocus économique du Yémen, aggravant la situation humanitaire. Par ailleurs, être formellement associé au WEF est « risqué pour les délégués, notamment en Syrie, poursuit-il. Au WEF, plusieurs acteurs ont expliqué comment éliminer l’Etat islamique. » Le professeur David Forsythe avertit : « Si des acteurs locaux venaient à apprendre le mandat de Peter Maurer au WEF, cela pourrait devenir un sérieux problème. »
    L’exemple douloureux du Biafra

    La question de sa perception n’est pas anodine pour une organisation qui souhaite avoir accès à tous les belligérants. Car son image est parfois fragile. Le CICR en a fait l’expérience au moment de la crise du Biafra à la fin des années 1960, quand des gardes en uniforme du président de la Guinée équatoriale montèrent avec leurs motos à bord d’avions de la Croix-Rouge suédoise marqués du sigle générique de la Croix-Rouge. La scène aurait été filmée par un Hollandais.

    En Afrique, il faudra des années au CICR pour se débarrasser de cette fausse nouvelle selon laquelle il aurait participé à un trafic d’armes… Or c’était il y a près de cinquante ans. Aujourd’hui, à l’heure des réseaux sociaux, le risque de dégât d’image est décuplé. Peter Maurer le reconnaît lui-même : « Mon organisation ne bénéficie pas d’une neutralité garantie. C’est quelque chose que vous obtenez en établissant des relations de confiance avec les parties au conflit. Gagner leur confiance est un combat quotidien. » A propos de la tragique mort récente d’un collaborateur du CICR au Yémen, des délégués le déplorent sur le réseau Alumni Networks du CICR. Il aurait été abattu « parce qu’il était du CICR ». Etait-ce déjà une question de perception de l’organisation ?

    Yves Daccord comprend les arguments critiques par rapport au WEF, mais les conteste. « Notre choix stratégique ne consiste pas à observer, mais à faire partie de la discussion. Depuis huit ans, notre engagement a considérablement augmenté. Nous avons désormais une présence diplomatique dans les capitales des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU. Nous poursuivons une stratégie d’influence croisée pour renforcer notre discours humanitaire. » Dans cette logique, le WEF est une plateforme très utile où sont présents bon nombre d’acteurs (multi-stakeholders) auprès desquels le CICR peut exercer son influence pour renforcer son message humanitaire. « Quand le président chinois Xi Jinping est à Davos, qu’il rencontre le conseil de fondation du WEF et qu’il voit Peter Maurer, c’est important. Cela permet au CICR d’établir rapidement un lien avec le dirigeant chinois. Il faut nous juger sur nos objectifs, non sur une image arrêtée de la situation. »
    Changement de culture

    Au CICR, le choc des cultures est une réalité. Le monde a changé et l’institution genevoise aussi. Peter Maurer est beaucoup sur le terrain : en Libye, au Yémen, en Syrie. On reconnaît à cet ex-ambassadeur de Suisse auprès de l’ONU à New York un grand talent diplomatique qui lui a valu de rencontrer les grands de la planète : Xi Jinping, Vladimir Poutine, Barack Obama. En termes de budget, l’organisation atteint désormais les 2 milliards. Pour les uns, c’est une course à la croissance effrénée par laquelle le CICR s’éloigne de sa mission spécifique de protection des civils pour embrasser toute une série d’activités de développement propres à une « agence para-onusienne ».

    Pour d’autres, c’est le génie de Peter Maurer qui a su réaliser qu’il fallait voir l’humanitaire dans une dimension plus large. Yves Daccord l’admet : « Oui, la culture de la maison a changé. » Le professeur David Forsythe met toutefois en garde : « Attention au style de management vertical propre à une grande multinationale. Malgré son excellente image et sa réputation, voyons si le CICR est toujours capable, au vu de ce management, d’attirer des délégués aussi engagés, dont il ne faut pas oublier qu’ils risquent leur vie sur le terrain. » Le CICR, semble-t-il sous-entendre, ne peut être soumis à une culture managériale identique à celle d’une multinationale, car en fin de compte, ce sont les gens du terrain qui sont sa raison d’être.

    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    https://www.letemps.ch/monde/liaisons-risques-cicr
    #Lafarge #Syrie #conflit_d'intérêts #Lafarge #Holcim

  • Chine et Eurasie. Le chantier - très géopolitique - des #Routes_de_la_soie

    https://www.diploweb.com/Le-chantier-tres-geopolitique-des-Routes-de-la-soie.html

    En cours de réalisation, le projet chinois des Routes de la soie est un véritable défi, moins technique que géopolitique. Mais à quel prix est-il réalisable, compte tenu du poids du passé et de la complexité des régions concernées ? Thierry Garcin démontre brillamment que les Routes de la soie participent d’une volonté patiente mais globale d’expansion chinoise : présence, influence, puissance. Ce tremplin vers l’Europe modifiera les rapports de force. Raison de plus pour chercher à en prendre ici la mesure.

    LE PROJET chinois des « Routes de la soie », qui plonge profondément dans l’histoire, a été officiellement lancé en 2013 par le président Xi Jinping. Il s’agit de développer des lignes de communication routières, ferroviaires et maritimes pour relier la Chine à l’Europe et à l’Afrique orientale. Sur le plan terrestre, l’Asie centrale et le Caucase du Sud ex-soviétique ainsi que l’Europe orientale, mais aussi l’Iran et la Turquie, sont directement concernés par cette véritable geste géopolitique chinoise. Sur le plan maritime, la Corne de l’Afrique et l’Afrique orientale constituent également un objectif d’importance. On voit donc qu’il s’agit d’un projet global, dont la réalisation demandera des décennies et qui s’appuie à ce stade sur la construction d’ambitieuses infrastructures, dont les Chinois sont des champions sur le plan technique.

    #chine #transport #corridors #transport_terrestre

  • Avoiding a Cold War in the High North - Bloomberg
    par l’amiral (en retraite) James G. Stavridis, ancien SACEUR…

    https://www.bloomberg.com/view/articles/2018-05-04/russia-is-gearing-up-for-a-cold-war-in-the-arctic

    In the classic Cold War novel (and fine 1965 film) "The Bedford Incident," a U.S. destroyer on a NATO mission tangles with a Soviet submarine in the frigid waters near the Arctic Circle. Mayhem ensues in a tautly described set of interactions that lead the world to the brink of nuclear war.

    Today, as we watch U.S. and Russia continue to confront each other around the world — from Syria to Ukraine to the cyber sphere — the High North is no exception. “Our goal is to make it a truly global and competitive transport route,” Putin said of the Arctic in a March address to the Russian Federal Assembly. China may also be getting into the game: President Xi Jinping recently met with Putin to discuss a collaborating on a kind of “frozen Silk Road.

    Clearly, the Arctic is dangerously close to becoming a zone of conflict. How can we achieve what our Canadian allies wistfully call “high north but low tension"?

    Bon, on ne voit pas en quoi les deux déclarations d’intérêt géopolitique des « méchants » élèvent le niveau de tension, mais bon, c’est un ancien patron de l’OTAN…

    La suite, n’est guère plus rassurante, car, hormis le point 2, appel au renforcement des moyens plus que classique chez un responsable militaire, les trois autres points laissent assez peu de place à un optimisme raisonnable vu l’approche états-unienne actuelle des relations internationales…

    First, the U.S. should invest in the international institutions that provide forums for dialog between Russia and the rest of the Arctic nations. At the top of the list is the Arctic Council, a loosely organized but bureaucratically functional international organization with all the Arctic nations (and many observer states as well, notably China). The council brings together both the foreign ministers and military chiefs from the member nations, and uniquely could hold a summit and convene the heads of state from every state with either geographic or economic interest.

    Second, the Pentagon must increase its ability to monitor and operate militarily in Arctic. Congress must allocate financing for at least half a dozen significant icebreakers, and joint private-public partnering could help develop a strategic plan for constructing appropriate infrastructure — from airfields to ports to offshore platforms.

    Third, Washington should seek zones of cooperation with Russia (and eventually China if it becomes a regional player). These could include using “science diplomacy” to jointly sponsor missions to measure environmental issues from warming sea temperatures to melting ice; conducting exercises to test our ability to respond to ecological disasters (including oil spills); practice search-and-rescue operations over wide areas (Canada has invested heavily in this); and so on.

    Finally, Americans simply need to pay more attention to the vast stretches of ocean and ice at the top of the world. The stakes — geopolitical competition, hydrocarbons, a fragile environment with global effects, the emergence over time of important shipping lanes — are enormous. We can avoid a real world Bedford Incident, but it will require attention, resources and imagination applied to the High North.

    #Arctique