• [Exclusif] À Brest, le sous-préfet sucre la subvention d’une télé associative au nom de la loi séparatisme - Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne
    https://splann.org/brest-prefet-subvention-association-loi-separatisme

    Non-respect du contrat d’engagement républicain. C’est la justification, inédite en Bretagne, apportée par le sous-préfet de Brest au retrait d’une subvention à la télé associative Canal Ti Zef. Le média y voit une sanction politique liée à son implication auprès de l’Avenir, un squat culturel rasé sous escorte policière durant l’été 2023. Cette piste est d’autant plus sérieuse que trois autres associations ayant soutenu ou relayé cette lutte viennent également de perdre un financement de l’État.

  • Dijon : des amendes (sur la base de vidéosurveillance) pour des casserolades - Contre Attaque
    https://contre-attaque.net/2023/05/26/dijon-des-amendes-sur-la-base-de-videosurveillance-pour-des-casserol

    À Dijon, plusieurs personnes ont reçu des amendes de 68 euros pour « émission de bruit portant atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé de l’homme ». En cas de non paiement dans les 45 jours, le montant passe même à 145€ ! Il s’agit de verbalisations suite à une manifestation qui a eu lieu le 7 mai derniers lors d’un anniversaire de la Cité de la Gastronomie, en présence de députés macronistes. Les explosions de grenades de la police, elles, ne semblent pas porter atteinte à la tranquillité…

    Le syndicat Solidaires explique que ces amendes ont été réalisées sur la base d’images de vidéosurveillance, puisque les personnes qui les reçoivent n’ont pas fait l’objet d’interpellation ni de contrôle au moment de la manifestation. D’ailleurs, d’autres participants à différentes casserolades organisées à Dijon commencent à recevoir des amendes.

    Il s’agit d’une atteinte évidente au droit de manifester. Une sorte de racket pour taxer les contestataires, dans un contexte de grande précarité et après un mouvement social qui a déjà coûté de nombreux jours de salaires aux grévistes. Cette mesure d’intimidation est vicieuse : qui peut prendre le risque de perdre des dizaines d’euros à chaque manif un peu bruyante ?

    Cela suppose que des policiers aient reçu la consigner de visionner attentivement les images de vidéosurveillance en quête de frappeurs de casseroles à verbaliser. Et qu’ils disposent déjà d’un fichier de personnes militantes, afin de pouvoir les reconnaître sur les bandes. Une pratique probablement illégale, car une contravention implique un contrôle direct par un agent assermenté, excepté pour les infractions routières.

  • Extrême droite : le Premier ministre Narendra Modi, l’invité d’honneur de Macron pour le 14 Juillet…

    … cette tendance à mettre tout le monde au pas, et surtout les musulmans, dont l’apport à l’histoire de l’Inde est sérieusement récrit ces temps-ci. Ce sont des chapitres entiers que l’on gomme des programmes scolaires. Les empereurs moghols, deux siècles d’histoire du sous-continent ? Connais pas, c’est vieux tout ça. Les musulmans, Modi, ne les gomme pas seulement des manuels. En 2002, il a soufflé sur les braises d’un affrontement communautaire qui a fait près de 2 000 morts, sans compter le viol généralisé des femmes musulmanes. Un pogrom géant dont il ne s’est jamais expliqué. Pas grave, la justice l’a blanchi, dix ans plus tard. Un documentaire de la BBC l’accusant d’être « directement responsable » de l’affaire a été interdit de diffusion.

    Pogrom géant

    Les chrétiens ? Prière de marcher les yeux baissés. Des lois anticonversion, votées dans 11 Etats sur 29, punissent de la prison à vie ceux qui abandonnent l’hindouisme sans l’accord du préfet, qui refuse systématiquement. Apostats, pas chez moi. Même le cinéma est prié de se mettre aux longs-métrages « patriotiques ». Bollywood résiste encore, mais pour combien de temps ?

    On ne va sans doute pas trop parler droits de l’homme en juillet, pas plus que lors de la dernière visite de Modi à Paris, où un Emmanuel #Macron plus onctueux et tactile que jamais avait offert à son hôte une visite guidée du château de Versailles. Modi s’était montré ravi de tant de délicatesse. Il faut dire que l’Elysée avait pudiquement détourné les yeux des liens l’unissant à un sulfureux homme d’affaires du nom de #Gautam_Adani, devenu la première fortune d’Asie en très peu de temps. « Quand l’Etat indien vend ses bijoux de famille, il les vend à un seul homme, l’oligarque en chef du régime, Adani, soutien de Modi depuis toujours. Total, qui a vite compris qu’Adani était incontournable, a pris le risque de créer plusieurs joint-ventures avec lui », assène Jaffrelot. Rahul Gandhi connaissait bien ce dossier, qu’il instruisait avec ardeur, mais, pas de chance, voilà qu’on va lui passer les bracelets.

    (Le Canard enchaîné, 10 mai 2023)

    #Narendra_Modi #Inde #racisme #islamophobie #persécutions #islam #musulmans #nationalisme #extrême_droite

  • Un responsable des éditions La Fabrique arrêté puis libéré par la police britannique | Mediapart | 18.04.23

    https://www.mediapart.fr/journal/international/180423/un-editeur-francais-arrete-puis-libere-par-la-police-britannique

    Ernest, responsable des droits étrangers aux éditions La Fabrique, se rendait [lundi] à la London Book Fair, la Foire internationale du livre à Londres, qui a lieu du 18 au 20 avril, et où, selon La Fabrique, il avait prévu une trentaine de rendez-vous avec des éditeurs étrangers
    [...]
    « les PAF [polices aux frontières – ndlr] française et britannique l’ont retenu si longtemps à son départ de Paris qu’Ernest a raté son train et a dû prendre le suivant. » [...] arrivée à la gare de St. Pancras, le jeune homme est interpellé par des policiers « sous prétexte de vérifier qu’il n’est pas sur le point de commettre des actes terroristes ou en possession de matériel destiné à une entreprise terroriste », [...] remis en liberté [sans ordinateur ni téléphone, confisqués] au terme de près de vingt-quatre heures de garde à vue.
    [...]
    Après l’annonce de la libération de son client, l’avocate résume les questions qui ont été posées à Ernest : « Soutenez-vous le président Macron ? Avez-vous participé aux récentes manifestations en France ? Quels livres vont être publiés prochainement par La Fabrique ? »

  • YouTube accusé de démonétiser les vidéos sur le corps et la sexualité des femmes
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2018/05/25/youtube-accuse-de-demonetiser-les-videos-sur-le-corps-et-la-sexualite-des-fe

    Avortement, coupe menstruelle, acceptation de son corps… Sur YouTube, les vidéos évoquant le corps ou la sexualité des femmes seraient « systématiquement démonétisées », selon Marie Camier Théron, cofondatrice et trésorière des Internettes. Vendredi 25 mai, cette association française, qui valorise la création féminine, a décidé de lancer un mot-clé sur les réseaux sociaux, #MonCorpsSurYouTube, afin d’attirer l’attention de la plateforme. Des dizaines de créateurs et créatrices y ont partagé leur expérience.

    Il y a par exemple Calie, qui parle de sujets de société et de culture sur sa chaîne Calidoscope et a vu sa vidéo sur l’avortement dans le monde réservée aux plus de 18 ans et démonétisée. Charlie Danger, de la chaîne aux 313 000 abonnés Les Revues du monde, dont la vidéo sur les règles a également été démonétisée. Ou encore Léa Bordier, qui fait des portraits de femmes et dont l’une des vidéos a été jugée non compatible avec les publicités, à cause d’un « soutien-gorge un peu transparent », dit-elle au Monde.
    Ici, une vidéo qui parle d’acceptation de son corps, où une invitée porte un soutien-gorge un peu transparent. Elle sera interdite aux moins de dix-huit ans.
    « YouTube ne censure pas seulement le corps des femmes »

    Pour certaines créatrices, les démonétisations semblent quasi systématiques. Marine Périn, alias Marinette, estime ainsi, capture d’écran à l’appui : « IVG, violences sexuelles, justice et même le portrait de militantes russes. Chez moi, YouTube ne censure pas seulement le corps des femmes, mais TOUT ce qui concerne LEURS DROITS. »

    Sur YouTube, tout créateur qui respecte les critères du programme « partenaire » peut en théorie monétiser ses vidéos, c’est-à-dire y insérer des publicités qui permettent de générer des revenus. Parce que des annonceurs avaient quitté la plateforme dès début 2017 après avoir remarqué que leurs publicités apparaissaient dans des contenus haineux, d’apologie du terrorisme, ou des vidéos d’enfants commentées par des prédateurs sexuels, YouTube a durcit ses règles ces derniers mois.

    Depuis mars 2017, les annonces ne sont diffusées par défaut que sur des contenus que la plateforme juge « sûrs ». Des annonceurs peuvent toujours choisir d’afficher leurs publicités sur d’autres vidéos, mais ils doivent en faire la démarche eux-mêmes.
    « Je ne m’en étonne même plus »

    YouTube détaille dans ses règles publicitaires ne pas monétiser les vidéos présentant « un caractère sexuel très prononcé », comportant par exemple des scènes de nudité, parties du corps ou simulations sexuelles. Ne sont pas non plus adaptés à la publicité « les contenus présentant des jouets et des objets sexuels ou qui traitent explicitement de sexe », sauf s’il s’agit de vidéos d’éducation sexuelle. Une précision qui ne semble pas s’appliquer à certaines vidéastes, comme Clemity Jane, 78 000 abonnés au compteur.

    Sa chaîne, consacrée à l’éducation à la sexualité, est régulièrement la cible de démonétisations. « A vue d’œil, il me semble que c’est le cas de 90 % de mes vidéos, je ne m’en étonne même plus ! », écrit-elle au Monde, précisant avoir malgré tout eu affaire à « des humains géniaux travaillant à YouTube » qui n’hésitent pas à mettre sa chaîne en avant, notamment à travers le programme #EllesFontYouTube, dédié aux créatrices et destiné à « faire entendre leur voix » sur YouTube.
    YouTube n’affiche pas non plus d’annonces avant des contenus portant sur des sujets « controversés » ou « sensibles » comme « les abus sexuels », « même si aucune image choquante n’est diffusée », indiquent les règles publicitaires.

    Contactée, YouTube France assume ses choix de modération, conformes à son règlement. Mais un porte-parole explique que cela n’empêche pas pour autant « la liberté d’expression ».

    « Il existe des vidéos qui respectent le règlement de la communauté YouTube, mais qui ne conviennent pas nécessairement à l’ensemble des annonceurs. Les vidéos conformes à notre règlement de la communauté peuvent rester sur YouTube. »

    Des vidéos « invisibilisées » ?

    Pour faire appliquer ses règles, YouTube a recours à un système de double modération. Les contenus sont d’abord analysés de manière automatique, grâce à un algorithme. Ils peuvent être à ce moment-là démonétisés. Ensuite, des modérateurs humains vérifient les décisions prises. Ils peuvent ne pas être d’accord, et décider de remonétiser une vidéo. S’ils ne le font pas, le vidéaste a le droit de faire appel, et de demander une réévaluation.

    « L’algorithme démonétise mes vidéos à chaque fois, raconte au Monde Léa Bordier. A part pour l’une d’entre elles, les modérateurs sont revenus sur cette décision. Le problème, c’est que cela prend du temps, au moins vingt-quatre heures. Ce sont des choses qui comptent, car les premières heures sont les plus importantes, elles jouent beaucoup dans le succès d’une vidéo et par conséquent sur les revenus qu’elle génère. »
    Des pénis, mais pas de clitoris

    « Tout ceci pose d’autant plus question que ce sont les femmes, leur corps et leur sexualité qui sont ciblées », regrette Marie Camier Théron, des Internettes, avant d’ajouter : « Ces démonétisations touchent aussi les vidéos qui touchent au milieu LGBTQ +. Elles sont d’office considérées comme étant du contenu sexuel. »

    Lire aussi : Sur YouTube, des vidéos LGBT masquées en « mode restreint »

    A l’inverse, il semblerait que des vidéos sur la sexualité hétérosexuelle ou sur le corps masculin ne posent pas autant de problèmes. Ainsi, le vidéaste Nota Bene s’étonne d’avoir vu sa vidéo sur le sexe au Moyen Age, dont le titre comprend pourtant le mot « sexe », et dont la miniature est pour le moins explicite, monétisée par YouTube. Julien Ménielle, de la chaîne DansTonCorps, racontait au Frames Festival, un rendez-vous avignonnais destiné aux vidéastes en septembre dernier, une expérience édifiante.

    En mai 2017, il avait voulu publier sur sa chaîne deux vidéos : l’une sur le pénis, l’autre sur le clitoris. La première s’était rapidement retrouvée dans l’onglet « Tendances » de YouTube, qui met en avant les vidéos à succès du moment. La seconde avait fait un bon démarrage, puis avait soudain été démonétisée, et interdite aux moins de 18 ans. A l’époque, YouTube avait plaidé une erreur, avant de remonétiser la vidéo.