• Les monnaies locales peuvent-elles répondre à la crise économique #post-Covid ?

    Après le #déconfinement la #consommation reprend lentement et timidement. Dans ce contexte de crise sanitaire et économique, comment redonner confiance aux français, comment relancer les commerces et les petites entreprises ? Les monnaies locales reviennent en force dans les territoires.

    https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-economique/la-chronique-eco-du-mercredi-27-mai-2020

    #monnaies_locales #monnaie_locale #crise_économique #économie #covid-19 #coronavirus

    • Pour relancer l’économie, choisissons les monnaies locales

      « Contribuer au développement d’une entreprise locale ou faire prospérer une multinationale » ? Pour l’auteur de cette tribune, les monnaies locales, complémentaires à la monnaie nationale, permettent aux consommateurs de contribuer à « stimuler l’économie locale ».

      La crise que nous traversons a rappelé d’une manière violente et douloureuse à ceux qui l’avaient oublié que la mondialisation contient des risques : risque sanitaire, car les maladies circulent plus facilement dans un monde où tout se déplace (personnes et marchandises notamment), risque alimentaire puisque l’interdépendance agricole s’est traduite par des rayons vides dans nos supermarchés après la fermeture des frontières, risque économique, de manière générale, puisque la rupture des chaînes de production dans un pays révèle notre dépendance aux importations.

      L’idée de relocaliser une partie de la production en France pour réduire ces risques fait donc son chemin en cette période de confinement. Mais comment engager la transition quand les entreprises privées prennent leurs décisions de manière autonome ? Si elles souhaitent continuer à produire à bas coûts dans un pays éloigné, personne ne semble pouvoir les en empêcher.

      Les consommateurs tendent à l’oublier, mais ils possèdent en ce sens un outil d’une valeur bien supérieure à ce qu’ils imaginent : la monnaie. En économie, les dépenses des uns sont les revenus des autres. En dépensant son argent dans une entreprise, on assure à celle-ci la capacité de payer les salaires, de rembourser ses fournisseurs, ou encore de payer ses impôts. Or, dans de nombreux cas, nos dépenses font vivre des entreprises ayant délocalisé tout ou partie de leurs productions à l’étranger — où a été fabriqué le pantalon que vous portez ? la table dans votre salon ? D’autres entreprises, que nos achats font vivre, exportent leurs revenus dans des pays où l’impôt est plus faible, réduisant d’autant leur contribution au développement du pays où elles sont implantées.

      Les monnaies locales complémentaires sont de puissants outils pour limiter ces effets et pour stimuler l’économie locale. Le principe est de payer sa consommation en utilisant la monnaie locale dans les points de vente qui l’acceptent. En retour, les commerces qui la récupèrent peuvent également l’utiliser pour payer les fournisseurs qui l’acceptent aussi. Pour en obtenir, il faut en faire la demande auprès de l’organisme émetteur (une association, par obligation légale depuis 2014) et sa valeur est à parité avec l’euro. Ainsi, puisque les grandes entreprises et groupes internationaux ne font des transactions qu’en monnaie nationale, ils sont de facto exclus de ce système.

      Relancer l’économie, localement

      Les monnaies locales sont une véritable opportunité pour relancer l’économie en période de crise. Parmi les entreprises fortement touchées par le confinement, c’est sans nul doute les TPE, PME, commerçants et artisans qui sont plus durement frappés par la baisse de leur chiffre d’affaires. En manque de liquidités, la banqueroute est au coin de la rue. Par le déploiement de ces monnaies locales, on incite les consommateurs d’un quartier, d’une ville, d’une région, à dépenser leur argent en priorité dans les entreprises locales. Pour déjeuner le midi, avec seulement de la monnaie locale en poche, on ira consommer dans la brasserie du coin plutôt que dans une chaîne de restauration rapide. Multipliées par le nombre de consommateurs d’une zone géographique, ces « petites dépenses » sont la différence pour les entreprises locales entre rester en vie et faire faillite.

      De plus, il a été démontré que la vitesse de circulation de ces monnaies était sept fois supérieure à celle de la monnaie nationale. [1] Par conséquent, un euro local crée plus de richesses car il permet de réaliser plus de transactions sur une même période donnée. En retour, ce sont également plus d’emplois créés dans ces structures et donc tout un écosystème composé de petites entreprises qui se développe et prospère. Comme la conversion en monnaie nationale a généralement un coût — 5 % pour la monnaie basque eusko, les consommateurs sont incités à en faire usage, ce qui renforce l’effet d’entraînement sur l’écosystème local.
      Reconstruire un tissu industriel local par la monnaie

      Mais ça ne s’arrête pas là. L’une des critiques courantes à l’encontre des monnaies locales est que leur mise à l’échelle est impossible – entendre : elles servent la librairie du quartier mais pas au-delà. Au contraire, elles servent aussi à organiser les rapports marchands entre entreprises. Certaines monnaies locales agissent comme de véritables réseaux, les entreprises les utilisant tout au long de leurs chaînes d’approvisionnement au sein d’un même territoire : du papier, pour fabriquer des livres, au bois, pour fabriquer des meubles, de l’exploitant agricole, qui fournit commerces et cafés, aux entreprises de services à la personne, les monnaies locales facilitent la construction de chaînes d’approvisionnement locales. Ainsi, plus de la moitié des entreprises utilisant l’eusko au pays Basque ont changé de fournisseurs après avoir adopté cette monnaie.

      Et ça ne s’arrête toujours pas là. À l’inverse des monnaies traditionnelles, les monnaies locales ne reposent que marginalement sur le principe de l’intérêt. Dans sa forme la plus courante, il n’est pas possible d’emprunter de la monnaie locale quand on est consommateur. Le crédit aux entreprises en monnaie locale peut s’organiser à un très faible coût. La banque Wir, en Suisse, propose des emprunts en monnaie wir à des conditions défiant toute concurrence (taux bas, échéance de long terme, absence de frais) car la structure bancaire est moins coûteuse que celle des banques traditionnelles et qu’elle repose sur un système de dépôts en monnaie wir qui assure sa pérennité. En Suisse, une PME sur cinq utilise cette monnaie pour régler ses factures.

      Les monnaies locales, outil de résilience

      Ainsi, avec des entreprises qui échangent entre elles sur un même territoire et des consommateurs qui sont incités à dépenser leur argent dans certains points de vente, on contribue à relocaliser progressivement l’ensemble de la chaîne de production d’un territoire en se focalisant sur les solutions existantes ici et non ailleurs. En stimulant l’économie locale, on contribue à la création d’emplois dans un contexte où de nombreux secteurs licencient du fait des délocalisations stimulées par la concurrence de la main-d’œuvre à l’échelle internationale.

      Ces monnaies n’ont pas vocation à remplacer la monnaie nationale. Toutes les entreprises ne peuvent pas les utiliser pour répondre à l’ensemble de leurs besoins d’achat. Mais il est grand temps que les consommateurs prennent conscience que notre économie est à une très grande majorité une économie de petites structures : plus de 99 % des entreprises, employant 47 % de la main-d’œuvre et générant 43 % du PIB marchand. Certains choix de consommation font la différence : contribuer au développement d’une entreprise locale ou faire prospérer une multinationale. Nous ne pourrons pas faire l’économie d’une monnaie nationale et des grandes entreprises pour répondre à certains de nos besoins. Mais si nous pouvons faire le choix du local à chaque fois que la possibilité se présente, nous aurons contribué à recréer une économie résiliente.

      La monnaie circule. Nous pouvons décider au profit de qui.

      https://reporterre.net/Pour-relancer-l-economie-choisissons-les-monnaies-locales

    • Les collectivités locales peuvent nous sauver de cette crise

      Plutôt que la planche à billets ou la monnaie hélicoptère, l’une des solutions serait de faire évoluer le fonctionnement de la zone euro dans le sens d’un #fédéralisme_monétaire, en déléguant aux #collectivités_locales le droit d’émettre massivement une monnaie locale complémentaire dont la valeur sera partout et toujours assurée par la BCE.

      Pour faire face à la crise économique que nous allons traverser, les banques centrales vont déverser massivement de la monnaie dans l’économie, l’inonder de liquidités. La Banque Centrale Européenne (BCE) nous annonce qu’elle va injecter 750 milliards d’euros en rachetant de la dette des États et d’entreprises afin de soulager les banques. De son côté, l’administration américaine annonce vouloir donner des chèques aux Américains, à hauteur de 850 milliards de dollars, soit un chèque de 1.000 dollars par Américain. Dans ce cas, il s’agit de faire décoller l’hélicoptère monétaire pour sauver l’économie.

      Ce concept de monnaie hélicoptère fut rendu célèbre par l’économiste Milton Friedmann dans un article intitulé « The Optimum Quantity of Money » [1]. Pour illustrer les principes de base de sa théorie monétaire, Friedmann recourt à la métaphore d’un hélicoptère volant au-dessus d’une communauté pour larguer 1.000 dollars en billets depuis le ciel.

      De là est né le développement de l’idée selon laquelle créer de la monnaie et la distribuer directement aux ménages et entreprises sans aucune contrepartie est plus efficace pour relancer l’économie que les politiques monétaires non conventionnelles de rachat de la dette [2].

      L’idée est séduisante mais comporte néanmoins quelques écueils et autres difficultés de mise en œuvre. Lesquelles ?

      Premièrement, la banque centrale n’a pas d’accès direct aux agents économiques que sont les ménages. Deuxièmement, certains ménages pourraient plutôt choisir d’épargner ou de thésauriser la monnaie reçue. Enfin, cette politique monétaire risque avant tout de bénéficier, d’une part, aux produits importés en dehors de la zone euro et, d’autre part, aux États membres les plus compétitifs. En somme, les gains générés par la relance de l’activité économique ne seraient pas répartis de manière optimale.
      Fédéralisme monétaire

      Dès lors, comment pleinement mettre en œuvre les avantages de cette politique tout en contournant ses écueils ?

      L’une des solutions serait de faire évoluer le fonctionnement de la zone euro dans le sens d’un fédéralisme monétaire, en déléguant aux collectivités locales, selon le principe de subsidiarité, le droit d’émettre massivement une monnaie locale complémentaire dont la valeur sera partout et toujours assurée par la banque centrale [3].

      Dans ce sens, les collectivités locales, partenaires privilégiés de la BCE pour la diffusion massive d’une monnaie hélicoptère, peuvent nous sauver de la crise.
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      Le principe ? Une Région émet et donne de la monnaie aux ménages ou aux entreprises sur son territoire, sans aucune contrepartie. Cette monnaie locale ne peut être dépensée que dans les « entreprises » qui ont adhéré à une charte introduisant les critères auxquels elles doivent répondre, comme, par exemple, la dimension locale des produits vendus.

      Cette monnaie intrinsèquement liée à des critères déterminés ne peut par conséquent pas être épargnée ou bénéficier à la vente de produits qui ne sont pas locaux. Elle se déversera directement dans l’économie réelle locale et, dopant le pouvoir d’achat, encouragera l’investissement, l’augmentation de l’offre et in fine la relance de l’activité économique et de la croissance.

      En somme, la BCE pourrait faire de ce système de soutien à l’économie réelle, locale et durable l’un des piliers de sa politique monétaire européenne.

      [1] FRIEDMAN, M., « The Optimum Quantity of Money », Macmillan, 1969, London, pp.4-5.

      [2] François CHEVALLIER, cité in https://www.challenges.fr/economie/la-monnaie-helicoptere-derniere-arme-pour-la-croissance_17876, 17 mars 2016.

      [3] Je tiens ici à remercier Wojtek Kalinowski pour ses articles parus dans la revue Alternatives économiques, «  Réinventer la monnaire », mai 2016, qui m’ont inspiré ces propos.

      https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/les-collectivites-locales-peuvent-nous-sauver-de-cette-crise/10219354.html

    • Un maire italien imprime sa propre monnaie locale pour aider les habitants pendant la crise

      Une initiative destinée à aider les résidents de la petite commune italienne de #Santa_Marina pendant cette « période extrêmement difficile », selon son maire Giovanni Fortunato.

      C’est une mesure sociale originale en pleine crise économique et sanitaire. Comme le rapporte The Independent, le maire de Santa Marina, une petite commune de la province de Salerne dans la région de Campanie, en Italie, a décidé d’imprimer et de distribuer ses propres billets pour une valeur totale d’environ 87.800 euros. Une monnaie locale destinée à venir en aide à ses administrés les plus précaires, alors que l’Italie est très durement frappée par le coronavirus. « Cet argent peut être utilisé au sein de la commune et fonctionnera comme des billets classiques », a déclaré le maire dans un post Facebook.

      La commune a assuré que cette monnaie pouvait être utilisée pour des achats dans les supermarchés, de médicaments et pour tout autre bien de première nécessité. L’initiative vise à soutenir « les personnes qui ont besoin d’un soutien supplémentaire pour traverser cette période extrêmement difficile », a déclaré Giovanni Fortunato, ajoutant qu’environ 4.400 euros iraient également à un hôpital local alors que les structures hospitalières sont débordées face à l’afflux de patients dans le pays.

      >> À lire aussi - Clap de fin pour la monnaie locale des Ardennes

      Les billets de 50 cents, 1, 5 et 10 euros présentent chacun une image différente de la région du sud de l’Italie selon le maire. Pour rappel, Giuseppe Conte, le Premier ministre italien, a récemment approuvé un nouveau train de mesures comprenant des colis alimentaires et des bons d’achat pour ceux qui luttent financièrement pendant la pandémie de coronavirus, qui a ralenti l’activité économique dans le pays.

      https://www.capital.fr/economie-politique/un-maire-italien-imprime-sa-propre-monnaie-locale-pour-aider-les-habitants-p
      #Italie

    • Utiliser les monnaies locales pour relancer l’économie du pays

      C’est une idée qui fait son chemin depuis maintenant plusieurs semaines. Alors que la crise sanitaire du Covid-19 tend à se transformer en crise économique et financière mondiale, de plus en plus de régions, villages et associations souhaitent promouvoir l’utilisation des monnaies locales.

      Il en existe des dizaines en France et des milliers dans le monde. Les monnaies locales ont depuis quelques années séduit de nombreux Français. Créées au départ dans le but de supporter les industries et les commerces d’une même région, elles pourraient aujourd’hui être la solution concernant la crise économique à venir.

      En effet, certains maires, comme celui de Santa Marina, une petite commune de la province de Salerne en Italie, ont décidé d’imprimer leur propre monnaie et de la distribuer gratuitement aux plus précaires. Ces derniers peuvent ainsi acheter grâce à cet argent des biens de première nécessité.

      De plus, inconsciemment, l’utilisation de ce type de monnaie permet de relocaliser certaines productions. Le consommateur peut acheter avec cette monnaie des biens dans les commerces qui l’acceptent. Ces derniers l’utilisent ensuite pour payer leurs fournisseurs, qui à leur tour, ne peuvent dépenser cet argent que localement. La boucle est bouclée !

      À l’instar de certaines communes, une partie non négligeable d’experts économiques croient au fait qu’une relance nationale passe d’abord par une relance plus locale.

      https://www.terradarwin.com/post/utiliser-les-monnaies-locales-pour-relancer-l-%C3%A9conomie-du-pays

    • Sortie De Crise : Les Monnaies Locales Sont-Elles Une Solution ?

      L’ampleur inédite de l’actuelle crise du COVID-19 a des incidences tout à la fois à l’échelle mondiale et sur nos quotidiens, notamment en matière de consommation. Dans ce contexte bouleversé qui a directement affecté nos chaînes habituelles d’approvisionnement, les offres locales reviennent sur le devant de la scène. Toutefois, il est légitime de se questionner sur la solidité de ce modèle de consommation locale qui, hors contexte de crise, peine à s’affirmer face à une mondialisation souvent perçue comme un mal nécessaire. Par Laurence Fort-Rioche et Ronan de Kervenoael, professeurs de Marketing et chercheurs au sein de Rennes School of Business.

      Après un mois de confinement, les statistiques confirment les bouleversements dans le paysage de la distribution française. Parallèlement au repli des ventes des grandes surfaces et du e-commerce sur le non alimentaire, les initiatives fleurissent pour faciliter les approvisionnements de proximité (marchés de plein air, plateformes regroupant des producteurs locaux, livraisons, etc.). Alors, cette crise du COVID-19 agirait-elle comme un cruel révélateur des faiblesses d’un système essentiellement centré sur la globalisation ? Nous montrerait-elle aussi que les acteurs d’un modèle local sont là, déjà en place, garde-fous que l’on appelle au secours lorsque les repères habituels de la consommation de masse se fissurent ?

      Nombre d’entre nous ont dû revoir, face à la crise actuelle, leurs modes de consommation : le « local » se retrouve ainsi plébiscité et revient au cœur des débats. A sa suite, les questions relatives aux monnaies locales complémentaires citoyennes comme levier du dynamisme des échanges locaux reprennent plus que jamais leur sens.

      Que sont exactement les monnaies locales complémentaires citoyennes (MLCC) ?

      Au Moyen-Âge, il était assez usuel qu’une ville émette de la monnaie. Toutefois, le concept contemporain de monnaie locale complémentaire citoyenne a fait surface à partir de la crise de 1929. Dans le contexte de la Grande Dépression, l’une des premières initiatives de ce type a été l’initiative de Wörgl, en Autriche, durant laquelle, pour faire face à l’explosion du chômage, le gouvernement local a décidé d’émettre des bons-travail destinés aux seuls échanges locaux. Pour éviter la thésaurisation, cette monnaie, convertible en schillings mais « fondante », perdait chaque mois 1% de sa valeur si elle n’était pas utilisée. Les habitants devaient donc la faire circuler. Très vite, le Wörgl a montré ses effets sur la re-dynamisation de l’économie locale amenant à une baisse du chômage de 25% alors que le reste du pays s’enfonçait dans la crise. Près d’un siècle plus tard, ce sont des milliers de monnaies locales qui sont en circulation dans le monde.

      Reconnues légalement, en France, dans la loi Économie Sociale et Solidaire promulguée en août 2014, les monnaies locales complémentaires citoyennes ont vu leur nombre se démultiplier ces dernières années. Comme l’Eusko au pays basque, le Soudicy en Auvergne, le Stück en Alsace, la Roue en région PACA ou encore le Galléco en Bretagne, ce sont près de 80 monnaies locales qui se répartissent, aujourd’hui, sur l’Hexagone. Ces monnaies sont gérées par des associations qui organisent leur émission et leur circulation sur un territoire donné (bassin de vie, ville, département ou région). Leurs principaux objectifs sont de promouvoir les circuits courts, de renforcer l’économie locale mais également de porter des valeurs sociales, durables, éthiques et solidaires tout en se réappropriant des mécanismes monétaires non spéculatifs. Car les monnaies locales complémentaires citoyennes, qui ne peuvent être déposées sur des comptes bancaires, sont destinées aux seuls échanges de biens et services entre les adhérents du réseau : consommateurs, d’un côté, et commerçants, entreprises ou prestataires de services de l’autre. Cela suppose donc, pour les utilisateurs de monnaies locales, de faire régulièrement du change, de s’informer et d’adapter leur parcours d’achat à la liste des partenaires du réseau. Moins simple, certes, que de dépenser ses euros en grande surface ou dans un centre commercial mais différent, aussi, en termes d’engagement.

      Or, aujourd’hui, à l’instar de leurs prédécesseurs utilisateurs de monnaies locales complémentaires citoyennes, la majorité de nos compatriotes a dû revoir à la fois la nature de ses achats et son parcours de consommateur. Avec la crise sanitaire, faire ses courses est devenu plus compliqué. Certes, mais…

      Le résultat ? Des parcours de consommation plus complexes mais aussi des actes d’achat et une expérience plus riche de sens.

      La situation actuelle nous pousse à des parcours d’achat plus fragmentés : supérettes, groupements de producteurs, marchés de plein air, commerces alimentaires spécialisés, drive, etc. sont autant d’options ouvertes pour couvrir les besoins alimentaires en restant proche de son domicile. Pour la majorité des consommateurs, le parcours se complexifie. Les étapes de pré-achat reprennent de l’importance : réfléchir à ce qui manque, à ce qui est réellement nécessaire, à ce qui sera disponible ou non, s’informer, anticiper les temps d’attente, prévoir des équipements (masque, gants ou gel hydro-alcoolique), remplir son attestation, préparer éventuellement des contenants (bocaux, bouteilles, sacs, boîtes à œufs, etc.). Durant leurs achats, et face à de possibles ruptures de stock, les consommateurs doivent souvent considérer de nouveaux produits, regarder les étiquettes, comparer. Ils découvrent ou redécouvrent aussi leurs commerçants de proximité, les producteurs locaux. On retrouve, ici, des schémas déjà connus des utilisateurs de monnaies locales complémentaires citoyennes : un parcours souvent plus rationalisé et qui demande plus d’efforts mais, au final, plus engageant et porteur de plus de sens.

      Anticiper, s’organiser, s’informer, faire des efforts supplémentaires, prendre plus de temps, peut-être, mais reprendre aussi un rôle actif dans ses achats, voilà maintenant ce que vivent la grande majorité des consommateurs. Des notions devenues lointaines pour nombre d’entre nous, et plus encore pour des produits alimentaires et de première nécessité ! Car simplifier et fluidifier au maximum le parcours d’achat, supposément source d’une expérience positive, amener à passer plus de temps dans les surfaces de vente ou encore favoriser les achats d’impulsion, sont depuis longtemps des objectifs au cœur des préoccupations des décideurs du marketing traditionnel. Or, dans le contexte actuel, et lorsque l’on met en perspective les parcours de ces consomm’acteurs déjà portés par une dynamique responsable, notamment via l’usage des monnaies locales, la question de l’expérience d’achat réfléchie, plus complexe mais plus engagée soulève de nouvelles questions.

      L’une d’elles est de savoir si cette crise du COVID-19 va effectivement reposer les bases d’une prise de conscience généralisée autour de l’importance de l’économie locale et de ses acteurs. Opter pour des circuits de distribution locaux, fragmenter ses achats, faire des choix raisonnés, cela demande des efforts. Les utilisateurs de monnaies locales complémentaires citoyennes, notamment, en font depuis longtemps l’expérience. Pour ces derniers, la crise actuelle n’a d’ailleurs que très peu d’incidences sur leurs habitudes d’achat. C’est un des éléments-clés qui émerge, aujourd’hui, de notre étude : pour redonner sa force à notre économie locale, il faut avant tout reprendre la main sur un engagement actif dans nos actes d’achat. Cela suppose de retrouver le goût des efforts, levier d’action en tant que consommateurs et, plus largement, en tant que citoyens.

      Les temps tourmentés que nous traversons ouvrent donc une fenêtre pour réintégrer pleinement les circuits de nos économies locales et redevenir partie prenante de nos choix de consommation. Parallèlement, les monnaies locales complémentaires citoyennes, dont certaines peinent à se faire connaître, ont aussi une carte à jouer si elles veulent s’affirmer plus encore comme catalyseurs de l’économie locale dans un contexte qui semble leur être actuellement favorable.

      Cette crise du COVID-19 est une expérience inédite qui marquera les esprits à différents niveaux. Peut-être, en bouleversant nos repères de consommation, nous redonne-t-elle, en partie au moins, notre pouvoir de consommateur ? Peut-être sème-t-elle aussi les graines d’un futur qui se recentrera autour de nouvelles valeurs, notamment au travers de la réappropriation des circuits, acteurs et offres de nos bassins de vie.

      https://www-forbes-fr.cdn.ampproject.org/c/s/www.forbes.fr/finance/sortie-de-crise-les-monnaies-locales-sont-elles-une-solution/amp

    • Les monnaies locales, de soutien à la consommation à moteur de transition ?

      La crise sanitaire et économique dans laquelle la pandémie de COVID-19 nous a plongés a donné lieu à des plans de soutien à la consommation d’une ampleur inédite dans une grande partie des pays du Nord confinés. Ce soutien est particulièrement impressionnant en Amérique du Nord, avec la mise en place de la Prestation canadienne d’urgence de 2000$/mois pour toute personne ayant perdu sa source de revenus en raison de la pandémie ou encore l’augmentation de 600$ US par semaine de l’allocation emploi aux États-Unis. En plus d’aider les ménages concernés, ces mesures permettent de prévenir un effondrement de l’économie en évitant la faillite massive et simultanée des ménages, des entreprises et des banques du fait de l’arrêt quasi total de l’activité.

      LES LIMITES DU SOUTIEN À LA CONSOMMATION

      Cependant, pour que les montants envoyés aux ménages québécois aident pleinement l’économie nationale, il faut s’assurer que leur consommation cible des entreprises et des produits québécois. En effet, si l’argent débloqué est uniquement dépensé en produits importés, la politique de soutien à la consommation actuelle pourrait provoquer une détérioration rapide des comptes internationaux. Les effets multiplicateurs de l’injection de fonds dans l’économie pourraient être diminués par la préférence des consommateurs pour les biens offerts par des entreprises extérieures, du fait de leurs prix plus faibles ou de leur plus grande diversité. La relance aiderait alors les pays exportateurs ayant maintenu leur activité, mais peu les entreprises locales.
      LES MONNAIES LOCALES : UNE INCITATION À CONSOMMER LOCAL

      Les monnaies locales complémentaires sont créées afin de circuler dans une zone définie en parallèle à une monnaie nationale. Elles sont mises en place par des regroupements de citoyens, parfois structurés en organismes à but non lucratifs ou par des coopératives et réseaux de producteurs locaux. Elles sont acceptées comme moyen de paiement par des entreprises membres d’un réseau et sont émises par l’échange de monnaie nationale en monnaie locale par leurs utilisateurs. Si elles sont assez discrètes au Québec, avec un projet en circulation à Québec, un en préparation à Montréal et quelques projets de petite taille en région (le Demi en Gaspésie, le Grosleau à Ripon, etc.), il en existe plusieurs de par le monde, dont par exemple près de 82 en France de différentes envergures.

      Ces dispositifs communautaires pourraient être une solution intéressante parmi d’autres pour éviter la fuite des revenus de la relance hors des économies locales. En effet, la plupart de ces monnaies disposent de chartes stipulant que les entreprises membres doivent avoir un ancrage local fort ainsi qu’un engagement vers un mode de production durable. La monnaie locale ne circulant qu’au sein d’un réseau fermé, elle fonctionne comme une barrière à la fuite de la consommation des ménages et des entreprises en dehors du territoire. Les revenus versés sont conservés dans la communauté et doivent circuler en son sein. Ils ne peuvent donc plus être dépensés auprès d’entreprises extérieures ou placés sur les marchés financiers. En diminuant la demande pour les importations, la monnaie locale fait en sorte qu’une injection de fonds par un gouvernement sera davantage à même de stimuler l’activité économique d’une communauté. Certaines monnaies locales permettent aux entreprises participantes d’échanger l’argent qu’elles reçoivent en monnaie locale contre de la monnaie nationale, mais cette possibilité est souvent accompagnée de barrières tarifaires et éthiques, du fait de l’adhésion à la philosophie du projet, afin de décourager ces comportements.
      UN OUTIL POUR ASSURER L’EFFICACITÉ DE LA RELANCE ?

      S’il existait une monnaie locale d’une certaine envergure, on pourrait imaginer qu’une portion de l’aide de l’État, disons un quart ou un cinquième, soit versée directement dans cette monnaie. Cela assurerait qu’une partie de cet argent soit consommée auprès d’entreprises locales engagées dans des démarches d’économie durable, mais également que ces entreprises dépensent une partie de leurs revenus auprès d’autres entreprises du territoire. Une telle politique favoriserait donc le maintien de l’activité et d’emplois locaux, ainsi que le développement de nouvelles filières de production territorialisées. L’aide massive déployée actuellement irait donc plus loin qu’un simple filet de sécurité pour assurer la survie des ménages impactés par l’arrêt de l’activité économique ; elle pourrait devenir un formidable outil de développement rapide des économies locales orienté vers la transition écologique.

      Les unités de monnaies nationales échangées en monnaie locale sont dans les modèles existants souvent placées auprès de banques communautaires ou s’accompagnent d’engagements éthiques forts. Il existe des partenariats avec certaines d’entre elles afin d’assurer que l’argent des livrets de monnaie locale soit utilisé comme levier pour financer les projets d’entreprises du territoire et/ou avec un impact écologique affiché. Si une partie de l’aide gouvernementale venue soutenir la consommation des ménages était versée en monnaie locale, ces fonds seraient gonflés d’autant et pourraient aller soutenir massivement le financement des entreprises du territoire engagées dans des démarches durables.
      QUELLES POSSIBILITÉS AU QUÉBEC ?

      Cette proposition rencontre un défi de taille : le faible nombre de monnaies locales au Québec et la complexité d’un développement soudain de monnaies communautaires pendant une crise sanitaire. De plus, le développement de tels dispositifs requiert généralement une bonne période de mobilisation et plusieurs rencontres, ce que la situation de confinement rend complexe.

      Cependant, les territoires québécois ont la chance de disposer d’un réseau important de caisses populaires ainsi que d’organismes communautaires de développement régional sur lesquels ces projets pourraient prendre appui, au moins le temps d’un démarrage précipité durant la crise. Ils pourraient par la suite se stabiliser à long terme dans des formes communautaires plus autonomes et démocratiques. De même, l’échelle territoriale pertinente est à définir par la pratique sur le long terme. Si une mise en place rapide peut s’appuyer sur des territoires préétablis offrant une suffisamment grande diversité de produits pour répondre à une partie de la demande locale, la définition des territoires d’intervention des monnaies locales devra par la suite être discutée et redéfinie avec les acteurs.

      D’un point de vue pratique, il faudrait que l’administration de l’aide soit régionalisée. L’État pourrait effectuer les transferts aux caisses populaires qui transformeraient une partie de l’aide en monnaie locale avant de la redistribuer aux ayants droit. Le système serait particulièrement simple pour les monnaies locales numériques auprès desquelles les ayants droit pourraient ouvrir un compte et se faire créditer automatiquement cette partie de leur aide. Pour les monnaies avec des dispositifs papier, les associations devraient disposer d’un registre et recevoir les ayants droit pour leur transmettre leur part d’allocation.

      En cas d’un lancement rapide de nouvelles monnaies locales, il faut prendre garde à conserver l’esprit de ces dispositifs. En effet, l’un des atouts des monnaies locales est la sélection précautionneuse des entreprises membres, assurant la qualité de leur production et leur engagement pour le territoire. Un développement trop rapide des réseaux pour leur faire atteindre une taille suffisante pour répondre à la demande massive qui résulterait de cette politique pourrait mettre en péril cette dimension essentielle.
      FAIRE DU SOUTIEN À LA CONSOMMATION UN MOTEUR DE LA TRANSITION

      L’ampleur des structures à mettre en place peut paraître décourageante. Pourtant, la période actuelle pourrait être le bon moment pour élaborer certains de ces projets également utiles à long terme pour le développement et à la résilience territoriales. Cette idée s’inscrit en effet dans une dynamique plus large de relocalisation des économies, déjà observable au Québec par l’engouement pour le Panier bleu et les marchés locaux mettant en lien direct les producteurs et les consommateurs du territoire. Plutôt que d’attendre que la crise passe en espérant que tout reprenne comme avant à la sortie, il devient urgent de proposer des solutions et de réorganiser la production. Cette injection monétaire pourrait ainsi constituer une occasion rare de modifier rapidement et radicalement la structure de la consommation des ménages et des filières de production afin d’aller vers une économie plus autonome, plus résiliente et plus écologique. Bien entendu, les monnaies locales n’ont pas à elles seules le pouvoir de transformer profondément le fonctionnement de l’économie mondialisée, mais elles peuvent y participer en combinaison avec d’autres politiques publiques orientées dans la même direction.

      Et si l’horizon temporel de la crise s’avère trop court pour utiliser immédiatement des monnaies locales, il demeurera intéressant de lancer la dynamique afin que ces nouveaux instruments monétaires soient disponibles dans le futur, pour l’accompagnement quotidien de la transition et comme soutien en cas de nouvelles crises.

      https://iris-recherche.qc.ca/blogue/les-monnaies-locales-de-soutien-a-la-consommation-a-moteur-de-tran

  • I paesi che rinascono grazie ai migranti : LA MAPPA

    Dal ripopolamento di comuni quasi abbandonati al recupero di vecchi mestieri: da Satriano a Chiesanuova, ecco quali sono alcuni degli effetti positivi dei progetti d’accoglienza Sprar per rifugiati e richiedenti asilo. A cura di Valeria Valeriano

    http://tg24.sky.it/tg24/cronaca/mappe/migranti-progetti-sprar-effetti-positivi-paesi-mestieri-comunita-rifugiati.
    #SPRAR #cartographie #visualisation #Italie #solidarité #asile #migrations #réfugiés #Riace #Trento #Trente #Asti #Chiesanuova #Satriano #Santorso #renaissance #démographie #Santa_Marina #Valderica #Sant'Alessio_in_Aspromonte #Capua #accueil

    • Il welfare buono dei migranti, che al Sud crea ricchezza e lavoro

      A Sant’Alessio in Aspromonte, 357 abitanti, il progetto Sprar per i rifugiati è diventato un modello che anche all’estero vogliono replicare. “C’è un aspetto umanitario, ma c’è anche una ricaduta economica e occupazionale per il territorio”, assicura il sindaco

      https://o.twimg.com/2/proxy.jpg?t=HBhsaHR0cDovL2kuY2RuLWxrLml0L2Jsb2JzL3ZhcmlhbnRzLzIvZC80LzUvMmQ
      http://www.linkiesta.it/it/article/2016/11/05/il-welfare-buono-dei-migranti-che-al-sud-crea-ricchezza-e-lavoro/32288

    • #Recosol

      La #Rete_dei_Comuni_solidali, #Comuni_della_Terra_per_il_Mondo, un progetto nato per volontà di alcuni amministratori piemontesi, sta trovando consensi e adesioni fra i Comuni di tutta Italia.
      La Rete parte da #Carmagnola, #Bra, #Carignano, #Moretta, comuni di tradizione contadina dove la terra ha risposto positivamente e determinato l’economia.
      In seguito ad alcuni viaggi “solidali” in America Latina, gli amministratori di Carmagnola e di altri piccoli Comuni capiscono che è giunto il tempo (in questo nuovo millennio), di “guardare” oltre i propri confini. Aiutando concretamente il Terzo Mondo, in effetti si aiutano le prossime generazioni (i nostri figli) a vivere in un mondo con meno differenze sociali ed economiche.

      http://www.comunisolidali.org

    • Le città invisibili - Trento

      Rispetto alla quasi totalità delle Regioni, in Trentino la Provincia gestisce autonomamente le pratiche d’accoglienza. I protagonisti di questa storia sono una famiglia di Siriani, ospitata a Trento dopo l’esperimento riuscito dei corridoi umanitari, una ragazza fuggita dal Camerun che frequenta l’università di Trento dopo le violenze e le sofferenze subite prima di arrivare in Italia; due ragazzi del Mali diventati casari in un importante caseificio di montagna, un panificatore pakistano che lavora presso uno dei locali storici della città.

      https://www.youtube.com/watch?v=Pvo0xyKl3ME&feature=youtu.be


      #travail #intégration

    • An Ancient Tuscan Village, Like Italy, Is Reshaped by Migration

      CASTELLINA IN CHIANTI, Italy — The three-story school building hasn’t changed much. The blackboards still hang against the ochre-colored classroom wall. Even the morning ritual is familiar: Two students walk through the rows of tiny desks to collect the exercise books, which are still stacked inside in the same storage closet used during the late 1980s, when I was a primary school student in Castellina in Chianti.
      What has changed are the students. When I was growing up, only one of my classmates was from somewhere else, a boy who arrived from Grosseto, roughly 60 miles away, to our ancient walled town of 2,800 people. Like me, he was from Tuscany, but he seemed like an exotic stranger.
      Today, more than half of the 23 second graders have parents from Afghanistan, Albania, Bosnia, Macedonia, Morocco, Pakistan or Tunisia. Five were born in their family’s country of origin or in transit to Europe. This is the new Italy.

      Initially, I didn’t pay close attention to what was happening in my village. I was part of a different migration: the flood of Italians in their 20s, 30s and 40s who had earned college degrees and then left villages or small towns, where job options are limited. Some had moved to Berlin, Denver, London or Paris, where one of my closest childhood friends now lives. I landed in Rome, among those who moved to Italy’s big cities in search of work.

      For many visitors, a great allure of Italy is the sense that nothing changes, whether the timeless beauty of Rome or Florence, or of villages like Castellina, where the castle and the original fortification were built in the 1400s. But change is now rippling through the country as Italians prepare for national elections on March 4 — the first in five years. No issue is more inflammatory than migration. No issue is more deeply felt than the weak economy that has plagued my generation.

      What I hadn’t expected was the way both issues had quietly reshaped my village. My family has lived in Castellina for generations, and I’m the granddaughter of a farmer, in this region famous for its wine. Yet migrants now tend many of the fields or care for many of the elderly, while some of their children and grandchildren have moved away. Today, 17 percent of the population in Castellina arrived as migrants.
      Take what has happened in Castellina and multiply it by thousands to understand how Italian towns and villages are changing. No place has reacted like any other; sometimes, the reaction has been ugly. This month, a far-right supporter shot six African migrants in the central city of Macerata. Some right-wing politicians have denounced an “invasion,” with one warning that migrants posed a threat to the “white race.”

      Nationally, the immigration issue is so toxic politically that, before Christmas, Parliament balked at passing a law to naturalize 800,000 children — some arrived at a young age with parents who have long-term residence and work permits, while others were born in Italy. That means that many of the second graders in Castellina live in limbo.

      I had seen migrants working in the fields for a few years, as well as a couple of veiled women walking around Castellina, but I didn’t fully understand how the village was changing until last year, when I spoke with Francesco. He is nine, and my mother has been his babysitter for eight years, making her his honorary grandmother.

      One night over dinner, Francesco told me how sad he was that his friend Igor, a Ukrainian refugee, had left. Igor had explained that he could return home because bombs were no longer falling and his father had been discharged from the army. I was startled by Igor’s story, but also that Francesco knew so much about global affairs through his friends at school.
      On a recent morning, I went to the primary school and met the second graders, who insisted on writing their names in my notebook because they said the names are hard for Italians to pronounce, just as it is hard for some immigrant children to master Italian.

      “Our language is complex,” the teacher, Maria Luisa Roscino, told me. “Children are fast to learn, but at home they don’t speak Italian — and that puts them at a disadvantage.”

      Ms. Roscino began teaching in Castellina in 1998. This is her first class in which most students — 51 percent — were either born abroad or had foreign parents. “It is challenging, especially in terms of cultural differences,” she said. “For the rest, children are children.”
      A few years earlier, I was on an Italian Coast Guard ship, working on an article about the drownings of migrants trying to cross the Mediterranean. We came upon a rotting wooden fishing boat, overweighted by desperate people, many of them Syrians who were fleeing war and had paid smugglers to make the dangerous passage. As the coast guard loaded everyone onto the rescue ship, a 4-year-old boy from Damascus stared at me and smiled. For two hours.

      “He says you look like his mother,” his father told me through a translator, “who died under the bombs in Syria.”

      The next morning, I visited the boy in one of the centers in Sicily where local governments were housing the migrants. He was chewing a cookie, his mouth full of crumbs as he blew me a kiss. He reminded me that the only difference between his mother and me was that I was born in Tuscany, not in Syria.

      What brought more Syrians to Tuscany — as well as Bangladeshis, Gambians, Nigerians and so many others — was a 2015 national policy to relieve the burden on Sicily by accelerating and expanding the distribution of migrants throughout the country. By then, European leaders had blocked the route north, shutting down the migration trails through Italy or the Balkans, even as people kept coming across the Mediterranean.
      Many Italians had opened their homes to migrants. Migrant soccer teams were formed. Italy was praised globally for its welcoming, big-hearted embrace. But as migrants kept coming, and were placed in every region of the country, resistance and anger began to bubble up.

      Some jurisdictions tried to block migrants. Matteo Salvini, leader of the anti-immigrant, right-wing League Party, has held rallies across Italy, pushing an “Italians first” platform and accusing the center-left government of turning the country into a “large refugee camp.”

      Castellina now has residents from sub-Saharan Africa, as well as Kosovars, Moroccans, Tunisians, and others. A delegation from the League eventually arrived to protest the latest resettlement, but they failed to stir up much anger — Tuscany has been a leftist stronghold for decades.

      I left Castellina in 2005, but am one of the many Italians who crowd trains and buses on Friday evenings to go to their home villages. I often spend my weekends with family and friends, many of whom also live elsewhere but return for visits. One weekend, I heard about a Pakistani woman, Lubna Batool, a doctor, who now lives here. When I visited the school, I met her and her daughter.

      Ms. Batool had followed her Afghan husband, who was granted a residency permit in Castellina, and she joined him eight years ago, as Italy’s economic crisis had worsened. She worked as a surgeon in southwestern Pakistan, but she has been unable to find a job in Italy. She bought costly textbooks and traveled to Rome to take a complex exam to be credentialed as a doctor.

      Today, Castellina has only two general practitioners, including my own, Dr. Giuseppe Pacella. One of the thousands of physicians across Italy who is nearing retirement, he is encouraging Ms. Batool’s pursuit of an Italian medical certificate, partly because he worries about who will take his place.

      “These people not only have degrees, but are also resilient,” Dr. Pacella told me. “They went through wars, moves and economic troubles. We need to integrate those who want to work, because we will all benefit from it.”

      Yet coexistence and integration are different. In some ways, Castellina is much as it was when I was living there. The same baker’s shop is there, though the son has now taken over. The jeweler and electronics seller are the same team, a lady and her business partner; they can still fix almost anything, even if their hands are crooked and their eyeglasses thicker.

      But many of the waiters and dishwashers in restaurants are migrants. So are many farmhands, including Ms. Batool’s husband, Ali Mohammad. I found him one recent morning in the vineyards amid frozen puddles and white frost, tying hooks to the wires that steady the grapevines — work my grandfather and other ancestors once did.

      Afterward, some of the farmworkers went to the coffee bar that was my teenage hangout. In the afternoon, our retired postman joined the former tobacco shop vendor and other retirees to play cards in a back room. In the evening, the migrants gathered on the staircase out front, the new face of the town’s social life. The old-timers and the newcomers rarely mix, inhabiting parallel worlds, divided partly by language.

      Like many of my childhood friends, I have kept my formal residence in Castellina. We pay taxes here. We vote here. But we do not live here. Ours is the generation that left, out of necessity if not happily.

      Yet my friends are still bound together by our village. When one of our grandparents dies, we all attend the funeral. When someone is married, we all return for the wedding. My heart is at peace when I look out over the vineyards and see the medieval stone tower in the distance.

      Now, though, Castellina doesn’t belong only to me and my friends. I realized this when I met Bilal El Hartika, 9, who was born in Tuscany to Moroccan parents.

      I asked if he felt that he belonged here.

      “I am Moroccan and Italian, from Castellina,” he answered, without hesitation.

      “This is my home,” he said, adding in Arabic, “My ‘dar.’”


      https://www.nytimes.com/2018/02/20/world/europe/italy-tuscany-migration-elections.html
      #Castellina_in_Chianti #Toscane

    • Accoglienza e rinascita economica dei comuni

      Date uno sguardo ai siti in calce a questo post. Il primo afferma che ci sono in Italia quasi mille borghi abbandonati, per passati disastri o per l’emigrazione. Wikipedia ne dà un elenco selezionato regione per regione. Alcuni di questi borghi che sono poco popolati ma non del tutto deserti, offrono notevoli incentivi per incoraggiare a trasferirsi lì. Bormida (Savona) offre un bonus di 2mila euro e affitti a partire da 50 euro mensili. Gangi (Palermo), eletto il più bel borgo d’Italia 2014, offre le case gratis. Un altro borgo molto noto è Craco (Matera) che ha conservato intatte le case medioevali, e oggi vivacchia con 800 abitanti.

      Questi siti ne parlano come mete di visita turistica e artistica. In effetti molti degli antichi borghi, specie medievali, sono stati restaurati da privati e sono ora ambiti luoghi di residenza e turismo.

      Ma il problema dei borghi spopolati in Italia è molto più vasto. Innanzitutto, lo spopolamento dei borghi – in un paese montuoso come il nostro – ha causato l’abbandono della cura di boschi, corsi d’acqua, sentieri e strade. La politica delle Comunità montane non è bastata a impedire questo abbandono complessivo, che rende il territorio fragile e incline a smottamenti, frane, inondazioni e incendi. Il ripopolamento di alcuni borghi da parte di famiglie agiate non rimedia a questa disastro. Possono rimediarvi invece gli immigrati, a cui si possono insegnare i lavori e le tecniche per preservare l’ambiente montano e collinare.

      I migranti inoltre, opportunamente assistiti, possono rivitalizzare l’economia di tipo artigiano e del piccolo commercio – oltre all’economia turistica. Il modello ormai famoso è quello di Riace (Reggio Calabria). Ma molti altri paesini stanno seguendo la stessa strada. Il sito di Sky Tg 24 (in calce) descrive anche Satriano (Catanzaro), Santorso (Vicenza), Santa Marina (Salerno), Chiesanuova (Torino), S. Alessio in Aspromonte (RC), comuni dai 300 ai 6mila abitanti che sono rinati grazie alla presenza in ciascuno di essi di poche decine di immigrati. Vita online fa un lungo elenco di comuni delle valli piemontesi; Città Nuova online parlava di Lemie, sempre in Piemonte, notando che è la stessa comunità a chiedere agli immigrati di restare. Il Corriere della Sera (25-8-2015) parlava di Acquaformosa (Cosenza).

      Ci sono in Italia circa 1.100 comuni coinvolti nella rete governativa SPRAR (Sistema di protezione per richiedenti asilo e rifugiati), direttamente o tramite consorzi; e i posti Sprar finanziati sono oltre 31mila (dati di novembre 2017). Ma i comuni italiani sono oltre 8mila, ed è grave che vengano lasciate al loro insindacabile giudizio le decisioni di accoglienza. Lo stesso vale per le Province, che aderiscono a Sprar solo in 18. Le regioni con una accoglienza Sprar più alta sono – in ordine decrescente – Sicilia, Lazio, Calabria, Campania ed Emilia-Romagna, ecc.

      C’è anche una Rete di Comuni Solidali (RE.CO.SOL – ultimo sito indicato). Sono 263, fra cui solo 4 capoluoghi (Alessandria, Cagliari, Cuneo e Messina). Fra l’altro, essi propongono una “Carta di solidarietà” per l’accoglienza. Fra gli impegni da prendere c’è quello di escludere progetti di accoglienza che non abbiano forme di inclusione sociale.

      https://sviluppofelice.wordpress.com/2018/02/26/accoglienza-e-rinascita-economica-dei-comuni

    • Accoglienza, integrazione e sviluppo: #Camini diventa modello internazionale

      Accoglienza, integrazione reale, sviluppo: così lo Sprar di Camini diviene modello di studio a livello internazionale. Dal marzo scorso a oggi, nella cittadina ionica, si sono alternati gruppi per un totale di 50 volontari provenienti da ogni parte del mondo, 30 solo tra luglio e agosto, 7 sono appena arrivati e fino a dicembre sono previsti arrivi con ritmo costante.


      http://www.cn24tv.it/news/160037/accoglienza-integrazione-e-sviluppo-camini-diventa-modello-internazionale.htm

    • At a refugee centre in the heart of Tuscany, integration is a two-way street

      Villaggio La Brocchi has taken an innovative approach to integration. Its goal is to help new arrivals join the local community, through a number of initiatives, including a choir and an intercultural library.


      http://www.infomigrants.net/en/post/7733/at-a-refugee-centre-in-the-heart-of-tuscany-integration-is-a-two-way-s
      #Villaggio_La_Brocchi

    • «#Accoglienza_diffusa» in Cadore, rifugiati nei paesi spopolati delle #Dolomiti

      Un caso di integrazione riuscita, grazie anche a un modello «vincente» di accoglienza diffusa sul territorio. È quello che si sperimenta in Cadore, dove la comunità montana accoglie i richiedenti asilo. Nelle casette dei paesi spopolati sulle Dolomiti orientali, arrivano giovani africani, afghani e pachistani che puliscono le strade, falciano l’erba, riparano le recinzioni. Piccoli gruppi di rifugiati, ospitati nelle frazioni e nei comuni. Seguono corsi professionali, lavorano per imparare un mestiere. È la strategia di accoglienza diffusa della cooperativa sociale Cadore Scs, aderente a Legacoop e Confcooperative. Oggi, i rifugiati partecipano a progetti di riqualificazione degli orti e provano a far nascere una coltivazione sperimentale di carciofi alpini insieme ai disabili.

      http://www.ilsole24ore.com/art/notizie/2016-06-08/accoglienza-diffusa-cadore-rifugiati-paesi-spopolati-dolomiti-142140.sh

      #Cadore #Dolomites #montagne #Alpes

    • Migranti, la sfida dei piccoli comuni: “Aderiamo tutti al sistema Sprar”

      E’ partito da #Ventotene il camper dei comuni del welcome. Prima tappa il festival Sabir ma l’obiettivo è toccare 100 piccoli comuni per dire chiaramente: “E’ ora di reagire, accogliere è un’opportunità per far rinascere i territori”
      La prima tappa è il festival Sabir, che parte oggi a Palermo ma l’obiettivo è più ampio, toccare 100 piccoli comuni per dire chiaramente: “è ora di reagire, accogliere è un’opportunità per far rinascere i territori”. Il messaggio viaggia sulle quattro ruote di Ventotene, il camper dei Comuni Welcome della Caritas di Benevento e che parte idealmente dal Manifesto per una Rete dei piccoli Comuni del Welcome.

      “L’idea è nata banalmente, abbiamo notato che quello che facevamo nelle nostre province era simile a quello che si fa in altri piccoli comuni italiani ma non avevamo una rete di supporto - spiega Angelo Moretti, coordinatore della Caritas diocesana di #Benevento - Sui territori ci sono grandi eccellenze che non hanno futuro perché i paesi si stanno spopolando. Questa è una condizione di cui si parla troppo poco, eppure sappiamo che 5000 degli 8000 comuni italiani rischiano lo spopolamento. Le comunità rurali hanno grandi potenzialità ma su di esse non si fa un investimento serio, anzi laddove si poteva reinvestire abbiamo disinvestito”. Da qui l’idea di creare #comuni_Welcome, accoglienti non solo verso chi arriva da lontano, come i migranti, ma anche verso le fasce più deboli della popolazione: “queste piccole comunità si aprono al futuro, ritrovano un segnale di speranza e una risorsa contro lo spopolamento, anche in termini di energie vitali, di longevità . Se i giovani vanno via manca il progetto di vita di una comunità. Se arrivano 20 persone e rimangono, ridanno nuova energia. Paradossalmente - aggiunge- in alcuni casi che abbiamo sperimentato nel beneventano sono gli autoctoni a essere rimasti nei paesi grazie alla scelta di restare fatta dai migranti”.

      Sono già 4 anni che nei comuni del beneventano sono iniziati progetti di accoglienza Sprar. “Abbiamo spiegato ai Comuni nella concretezza cosa significa governare l’accoglienza - spiega ancora Moretti - sottolineando che essa non poteva essere fatta solo ai migranti, dimenticandosi i giovani senza reddito, i disabili, gli anziani - aggiunge -. Se vuoi essere un comune Welcome devi esserlo per tutti. E oggi stiamo dimostrando che è possibile: abbiamo 220 lavoratori nel Consorzio Sale della Terra, abbiamo ripreso terre e case abbandonate, utilizzato i fondi del welfare per fare progetti di agricoltura coesiva, artigianato inclusivo”.

      Una sfida che si scontra con la realtà di malaccoglienza e sfruttamento presente invece in altre realtà: non è un mistero che molti dei braccianti sfruttati e sottopagati arrivino dai centri di accoglienza straordinaria. A questo si aggiunge la preoccupazione per quello che succederà con l’entrata in vigore del Decreto Salvini su immigrazione e sicurezza, che ridurrà l’accesso allo Sprar: “I comuni devono reagire aderendo allo Sprar che andava difeso già da prima, quando era in vita: troppi pochi comuni hanno aderito in questi anni - sottolinea il responsabile di Caritas Benevento -. Per noi la modalità di Salvini è pericolosissima, lui vuole aumentare i grandi centri di accoglienza è questo è rischioso perché consente di creare sistemi di devianza e toglie protagonismo ai comuni. Quello che ci preoccupa è che i comuni non reagiscano, oggi più che mai bisogna reagire per non farlo diventare legge e bisogna reagire prima di tutto aderendo in massa al sistema Sprar.”

      Moretti respinge al mittente la critica di chi contesta l’accoglienza nei comuni che si stanno spopolando parlando di un tentativo di sostituzione etnica: “c’è un discorso reale: abbiamo un trend di spopolamento delle aree rurali che è pericolosissimo e che significa non avere un progetto di futuro in questi territori - afferma -. A fronte di questa condizione reale non parliamo di sostituzione ma di interazione nuova. Quando diciamo che ci sono due milioni e mezzo di neet, di giovani che non studiano, che non lavorano e che hanno smesso di avere un sogno sul proprio futuro stiamo raccontando una sconfitta per il paese: le terre hanno un senso se qualcuno le sogna. La sostituzione è solo una grande fesseria, ci sono circa tremila comuni a rischio estinzione: l’interazione tra i sogni tra un giovane migrante e un giovane autoctono è una possibilità di vita, è solo energia pura, una grande possibilità”.

      Il più famoso dei comuni accoglienti in Italia è Riace: oggi passato dalla fama internazionale alle accuse contro il sindaco Mimmo Lucano, tuttora agli arresti domiciliari. “Sull’accoglienza Riace è il simbolo di ciò che funziona e quello su cui noi lavoriamo è proprio questo, non far sì che un solo comune funzioni ma che funzioni una rete di comuni - spiega ancora Moretti - Vogliamo far capire che accogliere con intelligenza è una grande occasione di sviluppo economico e sociale. E che il modello non può essere emblematico ma diffuso, e cioè che i comuni devono allearsi. I sindaci oggi sono veri statisti che possono salvare l’Italia - conclude -. Ma le esperienze fortemente simboliche sono poco ripetibili, quello che vogliamo fare è far vedere la possibilità di modelli replicabili perché più comuni possibili possano aderire”. (ec)

      http://www.redattoresociale.it/Notiziario/Articolo/600706/Migranti-la-sfida-dei-piccoli-comuni-Aderiamo-tutti-al-sistema-Spra

    • Non solo Riace: l’accoglienza che funziona e fa bene ai territori

      Se c’è una cosa che l’esperienza di Riace ha insegnato, è che l’accoglienza delle persone migranti, se fatta bene, ha ricadute positive sull’intera comunità e a volte contribuisce addirittura alla rinascita di un territorio. Questo al di là delle vicende giudiziarie che hanno coinvolto il sindaco Domenico Lucano, a cui domenica 7 ottobre migliaia di persone da tutta Italia hanno espresso affetto e sostegno riversandosi nel piccolo borgo calabrese per una manifestazione di solidarietà. Ad essere meno noto è il fatto che il modello Riace non è certo l’unico: anzi, da nord a sud, il nostro paese è costellato da una miriade di esperienze di accoglienza straordinarie, che però nel dibattito pubblico sono del tutto assenti, a causa delle strumentalizzazioni politiche che puntano sulla retorica della paura. Per non parlare della natura stessa dei media, più tendenti a snobbare ciò che funziona bene – soprattutto se entrato a regime – in favore del negativo e del sensazionale. Proprio per questo, a inizio ottobre, la cooperativa sociale Dedalus, insieme all’Associazione Laici Terzo Mondo e al Forum Disuguaglianze Diversità, hanno organizzato alla Camera un incontro intitolato “L’immigrazione come risorsa per le comunità: pratiche di buona accoglienza”, invitando a parlare sindaci, associazioni, personaggi del mondo della cultura, della scuola, della politica e della società civile, alla presenza del presidente della Camera Roberto Fico, che ha ascoltato dall’inizio alla fine i racconti delle numerose esperienze dell’accoglienza italiana, quella che funziona.

      Come Pettinengo, piccolo comune della provincia di Biella in Piemonte, a 700 metri d’altitudine: proprio grazie al suo Cas, il Centro di Accoglienza Straordinaria, è riuscito a trovare riscatto a seguito della chiusura delle sue famose industrie tessili e conseguente disoccupazione. “Abbiamo iniziato con piccoli numeri, ora ospitiamo circa 100 persone, in 13 piccole strutture: ci siamo accorti che più persone ospitavamo, più aumentava il lavoro per la nostra comunità” racconta Andrea Trivero, direttore dell’associazione Pacefuturo che nel paese si occupa della gestione del Cas – Siamo ripartiti dal telaio tradizionale usato in Africa, e da dei corsi di formazione per i nostri ospiti. Abbiamo coinvolto le aziende, così come il savoir-faire dei nostri concittadini che avevano perso il lavoro. Il risultato è che oggi lavorano per noi 30 persone, quasi tutte di Pettinengo, che conta 1500 abitanti”. Tutto questo secondo Trivero si può fare anche in un Cas, lavorando sulle persone e le risorse positive del territorio: il cosiddetto “welfare generativo”. Anche a Marechiaro, in provincia di Napoli, il Cas ha avuto un’ottima ricaduta sul territorio, nonostante la diffidenza iniziale dei cittadini. “E’ un piccolo centro che ospita 25-30 persone con quattro bambini – spiega Rocco Conte dell’ong Laici Terzo Mondo – Li conosco tutti individualmente, conosco il loro percorso migratorio, le loro storie, e questo è essenziale per poterli accompagnare nell’integrazione”.

      Un’attenzione e una cura della persona che, quando si parla di grossi centri e grandi numeri, spesso si annulla, provocando attriti con le comunità locali, diffidenza e paura. E allora meglio puntare sull’accoglienza diffusa, che non a caso è uno dei punti cardine dello Sprar, il Sistema di Protezione dei Rifugiati e Richiedenti Asilo. Forti preoccupazioni sono emerse alla recente approvazione del “Decreto Salvini”, che ne prevede un forte ridimensionamento. Eppure è un esempio di trasparenza (diversamente dai Cas, qui sono i comuni che devono gestire i fondi e rendicontare le spese) e, pur con tutti i limiti, conta numerosi casi di successo. Come l’esperienza di Chiusano D’Asti, capofila di una rete di cinque comuni che lavorano in sinergia, utilizzando i progetti Sprar per costruire integrazione e l’autonomia dei migranti ospitati, ma sempre utilizzando le risorse e le potenzialità del territorio in vista del bene comune. O a Latina, dove all’interno dello Sprar è nato l’atelier sociale Acanthus: qui le donne rifugiate, provenienti da Gambia, Costa d’Avorio, Siria, lavorano fianco a fianco per realizzarecapi ed accessori di alta sartoria. “L’accoglienza ai rifugiati non è un problema emergenziale ma strutturale, e come tale necessita di risposte strutturali – spiega il sindaco di Latina Damiano Coletta – La politica dello Sprar è una risposta strutturale”.

      Anche la scuola, “il luogo dell’accoglienza per eccellenza”, può fare molto per dare delle risposte alle molteplici esigenze educative, ai bisogni, fragilità che continuamente si evolvono, ma avrebbe bisogno di più risorse. Così come un maggiore riconoscimento andrebbe dato a quelle realtà che vanno in soccorso delle categorie più fragili. Le donne immigrate vittime di tratta, ad esempio, secondo Tiziana Bianchini del CNCA vanno accompagnate individualmente verso il punto di arrivo più importante di tutto il percorso, ovvero la denuncia. Che ha pure delle ricadute positive sul territorio: “Secondo i dati della Direzione nazionale antimafia, per ogni persona sottratta al traffico sono tra i 45 e i 60 mila euro sottratti alle organizzazioni criminali” spiega Andrea Morniroli di Dedalus. E poi ci sono le esperienze di incontro e convivenza tra le culture, come il centro per gli adolescenti “Officine Gomitoli” a Napoli, o l’associazione Hamef, sempre a Napoli. “Si discute sulla nostra vita ma senza di noi – commenta amareggiata la presidente Fatou Diako, che è anche coordinatrice nazionale del partito DeMa – Vengo dalla Costa D’Avorio. Dopo la guerra civile del 2011 che ha devastato la nostra terra, tanti giovani ivoriani sono arrivati in Italia, distrutti. Con la nostra associazione siamo riusciti ad ascoltarli, quell’ascolto che manca nella politica italiana”.

      Se è vero che clima non è certo positivo e spesso gli operatori e gli stranieri si sentono soli, le esperienze raccontate mostrano che la realtà è più avanti della politica, ed è una bella realtà. Va raccontata meglio e con più forza, come hanno sottolineato anche Silvia Stilli, portavoce di Aoi, Carlo Borgomeo, Presidente della Fondazione CON IL SUD, e il Segretario generale di ActionAid Italia, Marco De Ponte. “E’ importante sapere e comunicare che è massiccia la presenza, da decenni, di persone che lavorano per accogliere, includere, per il bene di tutti – commenta anche la giornalista Benedetta Tobagi – Perché accogliere? Non solo perché è giusto, ma perché conviene e può davvero diventare una risorsa per gli italiani”.

      https://www.unimondo.org/Notizie/Non-solo-Riace-l-accoglienza-che-funziona-e-fa-bene-ai-territori-177948

    • Riabitare l’Italia. Comunità e territori tra abbandoni e riconquiste

      Un viaggio lungo un anno. Attraverso pieghe e rugosità dell’intero spazio alpino italiano. Incrociando contesti territoriali, situazioni, storie, progettualità differenti. Perché le Alpi restano un puzzle composito, dove la spinta verso l’omogeneizzazione operata dalla modernità novecentesca ha prodotto, soprattutto a partire dagli ultimi decenni del secolo, un parallelo processo di costruzione di nuove specificità e valori, non riducibili solamente alle eredità storiche. E al contempo, in maniera crescente, diventa sempre più evidente come il tema alpino debba essere traguardato verso una più generale questione nazionale di riconcettualizzazione e riposizionamento delle aree interne del Paese, oggetto non a caso da qualche anno di una Strategia nazionale prefigurata dall’allora ministro Fabrizio Barca. Quell’«osso» – per tornare a una fortunata immagine di Manlio Rossi-Doria – fatto da dorsali appenniniche e alpine, da enclave rurali profonde, che nel corso della storia unitaria è stato progressivamente marginalizzato a favore della «polpa» delle rigogliose pianure e città. Dimenticando che l’Italia è innanzitutto una sorta di gigantesca infrastruttura geomorfologica e ambientale che storicamente è stata interpretata tramite un fitto reticolo insediativo a matrice policentrica fatto di piccoli e medi centri.
      Le profonde mutazioni culturali che portano oggi a riconsiderare l’Italia dei margini e dei borghi, la crisi delle aree metropolitane ma ancora di più degli spazi intermedi (distretti, territori di recente urbanizzazione) compresi tra aree interne e città, le ricorrenti catastrofi “naturali” e la parallela presa di consapevolezza dell’importanza della questione ambientale in rapporto ai cambiamenti climatici, impongono con urgenza una riconfigurazione dei rapporti tra «osso» e «polpa». Anche perché questo «osso» rappresenta quasi un quarto della popolazione totale, e più dei due terzi dell’intero territorio italiano. Abbastanza per farne l’oggetto di una grande politica nazionale. Se non fosse che fino ad oggi hanno prevalso nell’elaborazione politica e intellettuale e poi nel senso comune altre rappresentazioni aggregate, più generali e spesso perciò fuorvianti: il Nord contro il Sud, la città opposta alla campagna e la pianura alla montagna; o ancora le rappresentazioni dello sviluppo, dal “triangolo industriale” fino alla più recente “terza Italia” dei distretti. Da qui il valore strategico, per dare nuova centralità ai margini, di un lavoro sulle rappresentazioni e gli immaginari territoriali.
      Tale riconfigurazione delle geografie fisiche e culturali del Paese trova riscontro in diversi indizi, ancora pulviscolari e frammentari ma diffusi e evidenti: fenomeni di reinsediamento a macchia di leopardo, nuovi montanari, inedite forme di turismo, agricoltura e sviluppo locale, arrivo di stranieri. Ma anche e soprattutto sperimentazioni di pratiche, dalla riattivazione e rigenerazione dei luoghi a base culturale fino alle cooperative di comunità che elaborano forme altre e autorganizzate di welfare. Fenomeni che dal punto di vista quantitativo sono certamente limitati, ma che al contempo paiono essere decisivi per il ripensamento di questi territori, in quanto portatori di nuove istanze e valori, visioni e progettualità, dove l’esserci, l’assunzione diretta di responsabilità e di presa in cura delle cose, assumono dimensione pubblica e valenza “politica”.
      Un’opera di potenziale riterritorializzazione che può essere decisiva. Perché l’Italia contemporanea delle aree interne è, nelle sue componenti più dinamiche e progettanti, anche questo: un’istanza civile e in qualche modo collettiva di emancipazione che vede in questi spazi rarefatti e a maglie larghe un luogo di opportunità per disegnare progetti di vita individuali e – insieme – un’Italia diversa, costruita dal basso, fuori dalle logiche e dai percorsi istituzionali consueti, dove potere intrecciare realismo e idealità. Un’Italia che chiede non assistenzialismo, ma la rimozione degli ostacoli che non consentono il libero dispiegarsi delle progettualità delle persone. Privo di rappresentanze politiche, non intercettato dalle tradizionali culture politiche riformiste, questo pezzo di Italia costituito da un arcipelago di soggettivismi dalla valenza collettiva in fieri ha deciso di muoversi da solo, ripartendo dai margini.
      In tutte queste esperienze e processi, la dimensione culturale gioca un ruolo decisivo. Ma di che “cultura” stiamo parlando? Un dato sembra emergere da questo viaggio attraverso le Alpi: la visione culturale patrimonialista, fondata sulla valorizzazione delle eredità storiche e delle risorse locali, e che così grande peso ha avuto nel corso degli ultimi 25 anni, pare non essere più sufficiente. Quello che sta emergendo, è piuttosto un’istanza fondata sulla capacità produttrice della cultura. Come ha affermato Gianluca D’Incà Levis di Dolomiti Contemporanee, «quassù c’è nulla da consumare, c’è invece molto da produrre». Nelle esperienze più interessanti, è questa nuova accezione del fare culturale che permette di ricombinare gli elementi patrimoniali con sguardi e pratiche innovative, ponendo al centro non come di consueto il consumo e il turismo, ma la creazione di nuovi modelli di abitabilità e di sviluppo del territorio montano.
      Non quindi mera produzione culturale finalizzata al consumo, o semplice costruzione di narrazioni e nuovi valori simbolici. Piuttosto, un ripensamento complessivo dei modi di vivere lo spazio alpino, in cui la dimensione culturale è determinante per rielaborare le forme della produzione agricola o del costruire in montagna, di gestione dei servizi collettivi di welfare o di trasferimento delle innovazioni tecnologiche. Un’idea di riattivazione e rigenerazione a base culturale che inizia ad attraversare tutto l’arco alpino, dalle valli occitane del Piemonte (si vedano i casi di Ostana e della valle Maira) fino all’esperienza dell’Unione Territoriale Intercomunale delle Valli e delle Dolomiti Friulane. Una riattivazione a base culturale, e questo è l’altro dato centrale, strettamente correlata ai processi di innovazione sociale. Perché è nell’intreccio e ibridazione di vecchi e nuovi abitanti, di consolidate e inedite competenze, che si producono – fuori da ogni ritrita contrapposizione tra culture “alte” e “basse” – nuovi saperi e conoscenze territoriali condivise, e nuovi progetti di territorio. La nascita di nuove culture è inscindibile dalla costruzione di una nuova società locale.
      Tutti questi temi attraverso il libro collettivo “Riabitare l’Italia”, edito da Donzelli, che sarà in libreria nel prossimo mese di dicembre con gli scritti, tra gli altri, di Pier Luigi Sacco sulla rigenerazione a base culturale, di Fabrizio Barca sul rapporto tra politiche per le aree interne e nuove diseguaglianze, gli Atlanti di Lanzani-Curci, Carrosio-Faccini e Cersosimo-Nisticò che ridefiniscono le geografie fisiche, sociali e economiche di questi territori, le riflessioni di Barbera-Parisi sugli innovatori sociali. Perché è solo attraverso la costruzione di una progettualità d’insieme, che non riduca nuovamente le aree interne a un recinto separato dal resto, che «osso» e «polpa» possono ritornare a compenetrarsi, come è sempre stato nella storia del Bel Paese.


      http://www.dislivelli.eu/blog/riabitare-litalia.html

      #livre #aree_internes #zones_internes #Apennins #Alpes

    • Benevento: come l’accoglienza diffusa ha rivitalizzato i piccoli Comuni

      Nel Beneventano #Campolattaro, #Petruro_Irpino, #Pietrelcina sono esempi di Comuni dove i richiedenti asilo ospitati negli Sprar sono diventati ricchezza per il territorio

      Nei piccoli comuni i richiedenti asilo ospitati dalla rete d’accoglienza diffusa degli Sprar sono diventati una ricchezza. Nelle terre di periferia dell’Appennino di Benevento, dimenticate e spopolate, i profughi sono una risorsa umana e lavorativa. Il loro arrivo infatti ha bloccato la sparizione dalla carta geografica, ha riportato sogni, progetti per il futuro, visione politica, ha creato reti e posti di lavoro per italiani e stranieri. Più forti di problemi di integrazione e pregiudizi.

      ll tema della «restanza» dei giovani come diritto ad esistere di tante aree del territorio italiano in declino è stato sabato al centro della seconda giornata del festival «Porti di terra» in corso a Benevento e organizzato dal consorzio sale della terra promosso dalla Caritas diocesana diretta da don Nicola De Blasio. Insomma, nessuna «mangiatoia» o business dell’accoglienza, ma economia civile fatta con sacrifici anche economici da soci e volontari (spesso giovani professionisti) per far partire imprese cooperative di comunità utilizzando con intelligenza i fondi europei e ricercando credito.

      Campolattaro, Petruro Irpino, Pietrelcina sono tra i primi esempi. Micro municipi che in 30 anni, a causa della crisi che ha chiuso miniere e fabbriche stavano diventando borghi disabitati e che hanno invertito la rotta grazie agli Sprar. Lo conferma il sindaco di Campolattaro Pasquale Narciso: «La cooperativa di comunità Cives, con soci italiani e stranieri inseriti o usciti dallo Sprar, sta rilanciando il turismo con l’accoglienza diffusa e un locale. Avevamo degli immobili lasciatici nel centro storico, non sapevano che farne causa spopolamento. Quando la Caritas ha presentato il progetto Sorar con gli sviluppi abbiamo dato a loro gli spazi.» In questi comuni bambini dello Sprar hanno evitato la chiusura dei servizi pubblici, ad esempio le scuole primarie, hanno ridato vita a piazze vuote. E ingenerato nuovi bisogni. A Petruro la coop si occupa di assistenza domestica agli anziani, a Petrelcina - casa natale di San Padre Pio - la start up vuole invece innovare il turismo religioso e occuparsi di agricoltura con la lavorazione del pomodoro con braccianti italiani e stranieri, a Castelpoto, dove la salsiccia rossa al peperoncino non si trova in nessun bar, la coop di comunità vuole aprire un bistrot dove degustarla insieme a piatti etnici. Agricoltura, turismo a passo lento e sostenibile sono le linee imprenditoriali comuni. «Il 20% del pil nazionale è prodotto da queste attività, può funzionare anche nelle nostre aree interne,» commenta un osservatore distaccato come Filippo Liverini, imprenditore e presidente di Confindustria Benevento. La rete dei piccoli comuni del welfare e del welcome si è allargata negli ultimi 12 mesi. Benessere e benvenuto, uno slogan generativo e inclusivo che Angelo Moretti, direttore generale del Consorzio Sale della Terra e referente della rete, ha proposto a molti sindaci girando in camper l’Italia a rischio abbandono.

      Quest’anno lo Sprar, di sistema di accoglienza diffusa nei comuni curato da Viminale, Anci e terzo settore, tagliato dal primo decreto sicurezza avrà 7mila posti in meno. «Senza dubbio è un problema. Chiediamo al governo ad esempio di inviare negli Sprar i richiedenti asilo che verranno redistribuiti in Italia. Poi occorre cambiare tipologia di bandi cui partecipare in Europa. Ci sono piccoli comuni spopolati che hanno pannelli fotovoltaici pagati dall’Ue installati per non perdere fondi e inutilizzabili perché nessuno sa fare manutenzione. O piazze rifatte tre volte con finanziamenti per la edilizia in cui non c’è più nessuno. Dobbiamo partecipare a bandi per creare infrastrutture digitali e sociali che rendano efficienti aree attraenti». Dopo il festival partirà un corso di formazione per amministratori dei 30 comuni della rete. «Sono importanti - conclude Moretti- le elezioni da anni si vincono o si perdono in questi territori». Ma pochi lo hanno capito.

      https://www.avvenire.it/attualita/pagine/benevento-i-piccoli-comuni-rivitalizzati-dall-accoglienza-diffusa