• Exemption des quotas #SRU : il ne suffit pas de remplir les critères !
    https://www.banquedesterritoires.fr/exemption-des-quotas-sru-il-ne-suffit-pas-de-remplir-les-criter

    Dans une décision du 1er juillet, le #Conseil_d'État apporte des précisions sur l’exemption de certaines communes de leurs obligations vis-à-vis des quotas de #logements_sociaux prévus par la loi SRU (Solidarité et Renouvellement urbains) du 13 décembre 2000. Il en ressort que l’exemption de ces obligations n’est pas de droit, même si les critères y ouvrant droit sont remplis, mais que le décret du gouvernement fixant la liste des communes exemptées peut aussi prendre en considération d’autres critères.

  • Logement : LREM bien à droite sur les HLM - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/17/logement-lrem-bien-a-droite-sur-les-hlm_1650846

    Alors que l’exécutif avait promis de ne pas toucher à la loi SRU, qui impose aux communes un quota de HLM, un article de la loi Elan prévoit qu’un habitat social soit comptabilisé comme tel jusqu’à dix ans après sa vente, au lieu de cinq actuellement. Il a aussi pour effet de provoquer une pluie d’amendements menaçant la mixité sociale.

    Le gouvernement n’entend pas toucher à la loi SRU : c’est ce qu’a toujours assuré à ses interlocuteurs Jacques Mézard depuis sa nomination comme ministre de la Cohésion des territoires. Adopté en décembre 2000 sous le gouvernement Jospin, ce texte impose aux communes d’avoir sur leur territoire un quota de 25 % de HLM. Sont concernées toutes les villes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France) appartenant à des agglomérations de plus de 50 000 habitants. Celles qui sont en dessous du seuil de 25 % sont tenues de rattraper progressivement leur retard en matière de HLM. L’objectif est de desserrer la contrainte qui pèse sur les villes populaires, en amenant chaque collectivité à contribuer à l’accueil des ménages pauvres et modestes par le biais du logement social.

    Au fil des années, cette loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) est devenue un texte de référence dans notre corpus législatif. Elle est aussi connue que la loi de 1905 sur la laïcité. Ses défenseurs saluent sa dimension républicaine. « Les familles les moins aisées ne doivent être exclues d’aucune ville, y compris celles où les prix de l’immobilier et des loyers du privé leur sont inaccessibles », pointe Thierry Repentin, un ancien ministre de François Hollande, qui préside une commission chargée du suivi de l’application de la SRU. La droite, au pouvoir entre 2002 et 2012, a tenté à plusieurs reprises de revenir sur cet acquis législatif pro-mixité sociale avant de renoncer, face à la levée de boucliers.

    Avec son projet de loi pour l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan), actuellement examiné par la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, le gouvernement Philippe a finalement - lui aussi - décidé de remanier la loi SRU, en modifiant les modalités de comptage des HLM.

    « Boîte de Pandore »
    Explication : dans le cadre de la loi Elan, le gouvernement veut donner un coup d’accélérateur à la vente de logements sociaux avec l’objectif de réaliser la cession de 45 000 habitations par an contre 8 000 actuellement. Cette marchandisation du logement social suscite de vives controverses. Et pour favoriser le mouvement, l’article 46 du projet de loi #Elan prévoit que ces logements vendus continueront à être comptabilisés pendant un délai de dix ans comme des HLM au titre de la loi #SRU (au lieu de cinq ans aujourd’hui). Une ville qui vendrait des logements sociaux en quantité continuerait ainsi à afficher un nombre de HLM en trompe-l’œil. Pendant une décennie, la diminution du parc HLM du fait des ventes serait masquée.

    Cet article 46 a aussi pour effet d’ouvrir un boulevard aux parlementaires qui souhaitent aller encore plus loin et vider de sa substance - à coup d’amendements - la loi SRU dont les maires de communes résidentielles ne veulent pas. « Avec cet article, ils disposent d’un support pour amender à volonté, souligne Daniel Golberg, un ancien député PS de Seine-Saint-Denis, spécialiste des questions du logement. Le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore. » Effectivement, pas moins de 106 amendements sur ce sujet doivent être examinés par la commission des affaires économiques. Beaucoup émanent du groupe LR, mais les députés de la majorité Modem et LREM ne sont pas en reste. Les élus ont fait preuve d’une grande imagination sur le sujet. Ainsi, des députés Les Républicains ont déposé un amendement consistant à compter pour l’éternité les HLM vendus dans le quota des logements sociaux d’une ville ! D’autres proposent de les compter pendant vingt-cinq ans. Les élus ont fait feu de tout bois. Certains amendements LR et Modem veulent revoir le champ d’application géographique de la loi SRU : l’obligation d’arriver à un taux de 25 % de HLM ne serait plus opposable aux communes, mais à la communauté d’agglomération, ou même aux « bassins de vie ». Une grosse ficelle consistant à additionner les HLM des villes, qui en ont beaucoup, avec ceux des communes voisines qui en ont très peu et à établir une moyenne à l’échelle intercommunale… ce qui ferait qu’au global tout le monde serait à peu près en règle. Comme dans les Hauts-de-Seine, avec les villes Gennevilliers (66 % de HLM) ou Nanterre (56 %) et celles de Neuilly-sur-Seine (6,3 %) ou Vaucresson (7,7 %). Un autre amendement émanant du Modem vise à soustraire du champ d’application de la loi SRU de très nombreuses communes en relevant par exemple le seuil de la population qui déclenche l’obligation pour une ville d’atteindre un parc de 25 % de HLM. Ce seuil serait ainsi porté à 3 500 habitants en Ile-de-France au lieu de 1 500 aujourd’hui, alors que la région manque cruellement de logements aux loyers accessibles.

    Échappatoire
    Plusieurs députés LREM proposent pour leur part que « les communes qui entrent dans le champ d’application de la loi littoral » puissent être exemptées dans certaines conditions de la loi SRU, pour tenir compte de leurs « contraintes d’urbanisme ». Une échappatoire est ainsi offerte à de nombreuses communes résidentielles du littoral méditerranéen, basque ou breton, pas très volontaires pour construire des logements sociaux. Un autre amendement (toujours LREM) prévoit des arrangements pour les villes exposées à des risques naturels. Le Modem veut la même chose pour celles qui ont des sites classés. Les Républicains veulent réduire la voilure, et ramener de 25 % à 20 % le quota de #HLM à réaliser par les communes. Mis bout à bout, tous ces amendements réduiraient à néant la portée de la loi SRU qui a permis de construire plus de 500 000 logements depuis son adoption.

    « Il n’est pas question de toucher à ce texte très bénéfique pour la mixité sociale », a assuré à Libération le député LREM Richard Lioger, corapporteur du projet de loi Elan à l’Assemblée. Il y a « pléthore d’amendements qui vont dans tous les sens, admet-il, mais il n’y aura pas de remise en cause de la SRU ». Il laisse entendre que le gouvernement et la majorité parlementaire tiendront bon pour rejeter les amendements déposés, y compris ceux des députés #LREM ou Modem. Mais dans les milieux du logement, des sources estiment que le gouvernement pourrait leur faire « quelques concessions ». On l’a vu, son texte prévoit ainsi de continuer à compter comme HLM pendant dix ans des logements sociaux vendus. Un vrai mauvais coup.
    Tonino Serafini

    #logement #oligarchie #assemblée_nationale

  • Malgré la loi SRU, de plus en plus de communes refusent les HLM - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2017/11/07/malgre-la-loi-sru-de-plus-en-plus-de-communes-refusent-les-hlm_1608397

    Le premier rapport de la commission nationale SRU, présidée par Thierry Repentin, demande aux préfets de sanctionner une cinquantaine de municipalités supplémentaires. Et au ministre Jacques Mézard d’être plus ferme.

    Le nombre des communes qui refusent de se soumettre à leurs obligations de construction de logements sociaux ne cesse de croître, malgré une loi « solidarités et renouvellement urbain » (SRU) qui remonte à 2000, et malgré l’arsenal de sanctions qui les menace. Telle est la conclusion du premier rapport de la commission nationale SRU, créée par la loi Egalité et citoyenneté de janvier 2017. Au vu de ce qu’elle a trouvé, la création de cette commission n’était pas du luxe.

    En France, 1 152 communes sont tenues d’avoir, dans leur parc, 25% de logements sociaux, dont au moins un tiers de « très sociaux » et pas plus d’un autre tiers de PLS, les HLM aux loyers les plus élevés. Entre 2011 et 2013, 387 communes n’avaient pas atteint cet objectif. Or, dans les deux ans qui ont suivi, entre 2014 et 2016, ce sont 649 villes qui n’ont pas accompli leurs objectifs. 56% de l’effectif. 76 de ces communes récalcitrantes étaient en Ile-de-France, 64 en région Paca et 32 en Auvergne-Rhône-Alpes.

    Faiblesse des sanctions
    Au-delà des égoïsmes locaux, c’est la faiblesse des sanctions qui explique aussi cette croissance. La loi permet aux préfets de majorer l’amende par logement non réalisé de 400%. Mais cette multiplication par cinq de la sanction est rarissime. « Pour 90% des collectivités carencées, le niveau de majoration n’excède pas 200% », lit-on dans le rapport. Et dans le lot, un tiers n’est frappé que par l’amende minimum.

    Les préfets disposent pourtant de l’arme fatale : ils peuvent décider d’assurer « les délivrances des autorisations d’urbanisme » (les permis de construire) à la place des maires. Une mesure qui « fait vraiment bouger les choses », estime Thierry Repentin, président de la commission nationale SRU. Mais rare. Pour le rapporteur, les sanctions appliquées aujourd’hui ne correspondent pas à « la totalité de l’éventail à disposition des préfets ».

    « Bras d’honneur à la République »
    Pour Thierry Repentin, c’est désormais à Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, d’agir. Il lui recommande de rajouter chez les sanctionnés « une grosse cinquantaine de communes qui auraient pu faire mieux », dont Nice, Toulon, Aix-en-Provence et Marseille. Sur France Inter, Repentin a clairement résumé le problème : « Si beaucoup de maires ont mis en place des actions pour rattraper leur retard, il en reste une partie qui ne souhaite pas accueillir sur leurs territoires – pour des raisons qui leur sont propres – des habitants dont les revenus leur semblent trop faibles pour qu’ils soient dignes. » Et de conclure : « On ne peut pas permettre qu’un certain nombre de maires fassent un bras d’honneur à la République. »

    Et pour couronner le tout, l’impunité totale pour les communes les + peuplées qui ne respectent pas la loi SRU sur le pourcentage de HLM à respecter. Mais finalement tout ceci est d’une grande cohérence.

    #logement #hlm #sru

  • L’« apartheid » en France ?
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2015/01/20/l-apartheid-en-france-pourquoi-les-mots-de-manuel-valls-marquent-une-rupture

    Ensuite, et surtout, parce que si le premier ministre estime que les quartiers sont victimes d’« #apartheid », cela signifie que, pour le prendre au mot, les logiques de ségrégation ne sont pas uniquement subies mais qu’elles sont, au moins en partie, construites par les politiques publiques, notamment dans les domaines du logement, de l’éducation et de l’emploi. Ou, dit autrement, que l’« apartheid », qui signifie littéralement « séparation », est le résultat d’une politique volontaire, ou du cumul de différentes politiques – et donc pas uniquement l’effet d’une crise sociale prolongée.

    Lire, dans le @mdiplo « Casser l’apartheid à la française », par Dominique Vidal, après les émeutes de 2005 : http://www.monde-diplomatique.fr/2005/12/VIDAL/13002