• Mobilisation des agriculteurs : Attal veut éteindre la colère main dans la main avec la FNSEA
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    Dans l’ensemble de la France, les agriculteurs mobilisés depuis plus d’une semaine ont poursuivi leurs actions et blocages ce jeudi, alors que Gabriel Attal, qui avait rencontré ce mardi les représentants des principaux syndicats de la mobilisation, doit faire des annonces ce vendredi. Ouest-France recensait à 13h30 au moins 74 points de mobilisation dans tout le pays.

    Le mouvement des agriculteurs, ayant commencé à Toulouse il y a une semaine, a poursuivi ce jeudi ses actions autour de la ville rose. Là-bas, des agriculteurs ont bloqué trois autoroutes rapporte ActuToulouse, tout en poursuivant le blocage de l’A64 qui a marqué la naissance du mouvement. Dans les Pyrénées-Atlantiques, la FDSEA 64 a mobilisé dans la nuit 80 tracteurs dans une action de déversement de pneus et purins devant la Direction départementale des Territoires et de la Mer à Pau. Dans la ville d’Agen, des agriculteurs autour de la Coordination rurale, syndicat d’extrême droite, ont mené de nouvelles actions, parmi lesquelles la pendaison d’un sanglier devant l’Inspection du travail et l’inondation d’un supermarché Leclerc avec du lisier. A Bordeaux, de nombreux tracteurs sont parvenus en convois au centre de la ville, suite à une opération escargot, toujours selon Sud-Ouest.

    L’ensemble de l’ouest de la France a également été le théâtre de nombreuses actions des agriculteurs, une journée rapportée par Ouest-France. En Nouvelle-Aquitaine, les agriculteurs de la Coordination rurale ont aspergé de lisier la préfecture de la Vienne, et l’A10 a par la suite été bloquée par des tracteurs. En Vendée, les agriculteurs en colère ont également prévu le blocage de deux autoroutes, en cheminant vers les Essarts. La préfecture de Nantes a elle été recouverte de foin par les manifestants, tandis qu’à Cholet, les agriculteurs ont bloqué l’hypermarché Leclerc en reversant les chariots du magasin devant l’entrée après avoir mené une opération escargot dans la ville.

    La Bretagne a elle aussi vu plusieurs mobilisations jeudi. A Carhaix dans le Finistère, les agriculteurs ont investi le centre-ville en tracteurs. A Rennes, les agriculteurs se sont joints aux pécheurs dans une manifestation->Actu Rennes. Les travailleurs du BTP se sont eux-aussi mobilisés ce jeudi, et ont bloqué le pont de l’Iroise entre Brest et Plougastel, autour du mot d’ordre « l’artisanat est en train de crever ! ». A Lorient, des artisans du BTP et agriculteurs ont mené conjointement le blocage d’un dépôt pétrolier

    En Normandie, les agriculteurs ont également multiplié leurs actions et les blocages routiers. Notamment à Caen, les agriculteurs ont déposé des bottes devant la préfecture du Calvados, cherchant à faire comprendre « on en a plein les bottes ». Les dizaines de tracteurs réunis devant la préfecture sont repartis par le périphérique dans une opération escargot, après avoir été reçus dans la préfecture, rapporte BFMTV. Dans la Manche, les agriculteurs opèrent un barrage filtrant, distribuant non seulement des tracts, mais aussi des légumes. Romain, producteur laitier à La Haye-Pesnel, explique à BFM Normandie que « plutôt que de donner nos produits aux grandes surfaces ou aux industriels, autant les donner directement sur les routes ».

    L’ensemble de la France était également touché par des mobilisations, avec des blocages qui rendent très difficile d’accès Lille, d’après La Voix du Nord. Les blocages de route se sont également multipliés dans le Grand-Est, en Moselle, Bas-Rin et Haut-Rin. Plusieurs routes sont également coupées dans le reste du pays. Finalement, en région parisienne, les actions se poursuivent en Essonne et dans les Yvelines, tandis que le blocage dans l’Oise se rapprochent de plus en plus de la capitale, rapporte Le Parisien La FDSEA Île-de-France et les Jeunes Agriculteurs de région parisienne disent même prévoir de monter sur Paris ce vendredi.

    Cette nouvelle journée de mobilisation s’est tenue alors que Gabriel Attal doit faire des annonces ce vendredi. Après avoir reçu la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, puis les représentants de la Coordination Rurale, syndicat d’extrême droite, et de la Confédération Paysanne le premier ministre a réuni ce jeudi matin les ministres concernés par la crise : Marc Fesneau ministre de l’Agriculture, Christophe Béchu ministre de la Transition écologique ainsi que Bruno le Maire, ministre de l’Économie. Des annonces qui espèrent calmer la colère alors que selon un sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, 89% des Français soutiennent la mobilisation des agriculteurs.

    En ce sens, le 24 janvier, la FNSEA dont la FDSEA est la branche département, ainsi que les JA, ont publié une synthèse de leurs revendications. Celles-ci exigent le respect des lois « Egalim » en vigueur sensé défendre les agriculteurs face à la grande distribution, le paiement immédiat des aides de la PAC, de meilleures indemnisations face aux phénomènes climatiques et aux épidémies, mais aussi le lancement d’un processus de réduction des normes, notamment environnementales. Un programme qui, dans l’ensemble, se contente de maintenir un système à bout de souffle, qui détruit la planète et subit les conséquences du changement climatique, sans régler en rien la situation des petits agriculteurs, étranglés par la grande distribution.

    De fait, la FNSEA n’a pas au cœur les intérêts de ces derniers, mais ceux de ceux qui profitent de la concentration foncière et de l’agro-industrie, à l’image du président agrobusinessman, Arnaud Rousseau. Seule une logique radicalement différente peut apporter une issue aux agriculteurs petits et moyens, en luttant contre les vrais responsables d’un système agricole qui favorise les grands capitalistes de l’industrie, de la grande distribution et des banques.
    En ce sens, il est fondamental que les agriculteurs remettent en cause le programme et la direction de la FNSEA, en cherchant à tisser des alliances du côté du mouvement ouvrier plutôt que du grand patronat. Alors que la CGT a appelé ce jeudi à se lier au mouvement, le mouvement ouvrier doit se doter pour cela d’un programme d’action qui lie les préoccupations de la classe ouvrière à celle des agriculteurs précaires.

    • Agriculteurs en colère à Nantes : deux manifs, deux ambianceshttps://contre-attaque.net/2024/01/25/agriculteurs-en-colere-a-nantes-deux-manifs-deux-ambiances

      Ne nous méprenons pas, ce jeudi 25 janvier à Nantes il n’y avait pas un, mais deux rassemblements d’agriculteurs. L’un devant la préfecture, l’autre rond-point d’Armor, deux symboles distincts. Le premier impliquant la FNSEA et refusant tout autre syndicat à son côté afin de défendre seulement des objectifs néo-libéraux. L’autre sur un point névralgique du périphérique, le rond-point face aux galeries marchandes d’« Atlantis » souvent bloqué par les Gilets Jaunes, où la Confédération Paysanne a filtré pendant un peu plus de 2h le trafic afin de distribuer le tract de leurs revendications.

      La Conf’, contrairement à la FNSEA, a choisi de cibler directement l’empire de la consommation car c’est bien tout l’enjeu du monde de demain. Les problèmes rencontrés aujourd’hui au niveau agricole sont particulièrement complexes et ne seront pas résolus sans l’implication de toutes et tous. Les gouvernements successifs n’ont fait que de creuser le fossé de la précarité, et la guerre de classe qu’ils mènent ont une conséquence : la majorité de la population doit se nourrir « au moins cher, au plus économique ».

      Derrière ce marché des marques de distributeurs (MDD) ou discounters se cache un problème impactant directement la rémunération des produits agricoles, donc des agriculteurs. La grande distribution, pour être toujours plus rentable et compétitive, va chercher l’offre la moins chère que seuls d’autres pays peuvent offrir, là où les contraintes économiques et environnementales sont moindres. En résumé il est beaucoup moins cher de produire certaines denrées équivalentes dans d’autres pays très éloignés plutôt qu’en France. La première revendication des agriculteurs du rond-point d’Armor vise à stopper ce mécanisme : STOPPER le libre-échange afin de stopper l’extinction de la paysannerie française. Cette revendication va de paire avec une autre : interdire l’achat des produits agricoles sous leur prix de revient, ce qui paraît quand même assez logique et qui est pourtant l’exception dans certaines filières.

      Contrairement au syndicat majoritaire, la Confédération Paysanne, ses sympathisant-es et ses adhérent-es visent à offrir des solutions aux problèmes connus de tou-tes aujourd’hui : le partage des ressources et une réflexion sur l’évolution des systèmes de production en fonction des contraintes de demain. Le dérèglement climatique, l’appauvrissement des sols le maintien des petites exploitations et leur transmission sont autant de sujet sur lesquels il ne faut pas lésiner afin de construire un avenir durable pour toutes et tous, et pour nos enfants. La FNSEA voudrait bien évidemment abolir les contraintes environnementales pour continuer à mener la profession dans le mur. En défendant l’agro-business la FNSEA ne fait que préserver la cause du problème, c’est le modèle capitaliste et libéral qu’il faut rejeter, pas les normes environnementales ! Soutenons un modèle paysan, à la fois vertueux et équitable pour tout le monde !

      En conclusion, bien que certaines revendications puissent être communes avec la FNSEA, la Conf’ vient d’ouvrir le bal dans le 44 et ce n’est que la première manifestation d’un mouvement qui risque de prendre de l’ampleur si le gouvernement reste sourd aux revendications. Les agriculteurs ont besoin, pour continuer à nourrir sainement la population, d’un revenu juste et d’une sécurité à long terme de la profession. À bon entendeur !

    • Cause commune avec le mouvement des agriculteurs

      Il est frappant de voir de quel soutien bénéficie le mouvement dans l’opinion. Mais la récupération de la parole publique sur les chaines d’info, pour réclamer « moins de normes » en agriculture créé du doute chez mes interlocuteurs. Car souvent, ils expriment à leur manière la demande inverse, par exemple contre la diffusion de l’empoisonnement par le glyphosate et les autres pesticides. Sans oublier la dernière décision de l’Union européenne « libérant » de toute contrainte la propagation des OGM. Bref l’opinion générale a bien intégré les exigences écologiques qui s’imposent de façon vitale à notre époque. Mais à mon avis c’est justement sur ce point que se trouve actuellement l’opportunité politique la plus grande avec le mouvement paysan contrairement à la crainte qui peut s’exprimer.

      Commençons par le plus simple. Les agriculteurs demandent à être payés suffisamment pour vivre dignement de leur travail. Comment le monde salarial pourrait-il contester une telle revendication ? Ne formule-t-il pas exactement la même pour lui ? Plus de 8 français sur 10 partagent ce ras-le-bol d’un monde où tout augmente, de l’essence à l’électricité, sauf les salaires. Le mouvement actuel contribue donc directement à la diffusion de l’exigence du juste partage qui est à la racine de la pensée insoumise en économie.

      Il faut bien comprendre qu’une telle aspiration ne se résume pas à une question de survie. Elle touche plus profond. C’est l’exigence de reprendre le contrôle sur son existence. La misère, l’impasse économique sont vécues à juste titre comme des confiscation de soi, des soumissions à des contraintes injustes imposées de force. Ici est en jeu un fondamental des processus de révolutions citoyennes partout dans le monde. Le mouvement des gilets jaunes avait la même racine : reprendre le contrôle de son existence. Revendication moderne s’il en est.

      Mais cela n’est pas la seule conjonction à observer. Il y a des raisons très profondes de soutenir et même de prendre appui sur le mouvement paysan pour porter et faire avancer très loin des objectifs généraux de grande portée en matière d’idéal de société. Nous sommes dans l’ère des mouvements opposés au aspects fondamentaux du libéralisme. Au-delà des apparences il faut savoir le discerner pour construire du futur collectiviste. Le libre-échange, la « concurrence libre et non faussée », le marché en tout et pour tout sont ici mis en cause de plein fouet avec les mots simples de la vie quotidienne d’un double point de vue autant écologique que social. Les deux dimensions fusionnent en un processus unique dans cette mobilisation au-delà des mots, des postures, des modes d’action.

      Les campagnes se vident à force de maltraitances sociales contre la partie la plus menacée du monde agricole soumis délibérément à la concurrence sauvage du marché mondial pour ses productions. La population totale des agriculteurs a été réduite à quatre cent mille personnes, 1,5 % de la population active…. Ce nombre s’interprète mieux par comparaison du nombre des autres catégories de population, quand est dans un pays qui compte par exemple trois millions d’étudiants. Le retour à une agriculture vivrière, produisant les fruits et légumes dont nous avons besoin (pour ne citer que cela), est une urgence. La relocalisation de ces productions de fruits et légumes est le moyen essentiel d’une politique d’exigence sanitaire. Mais aussi une question de souveraineté et de sécurité des approvisionnements. Car en période de risque de guerre généralisée et de coupure des chaines d’approvisionnement mondialisées (on l’a vu pendant l’épidémie de covid) notre sécurité collective passe aussi par notre souveraineté alimentaire. Cela nécessite une classe agricole assez expérimentée et nombreuse pour être capable de porter cette bifurcation de la production. Liquider le monde paysan actuel comme le font les politiques européennes néo libérales est un contre sens.

      Pourtant la politique néolibérale en cours y conduit directement. Le lobby agro-industriel n’y voit que des avantages. La libre disposition d’espaces arables immenses dédiés aux productions vers le marché mondial et complètement intégrée au commerce et la finance mondiale est la « révolution verte » dont le lobby agro-alimentaire a besoin. L’Union européenne y travaille sans trêve. Ce n’est donc pas un hasard si le mouvement paysan est en cours sur tout le territoire de l’Union. Les gouvernements français ont laissé faire comme ils l’ont déjà fait pour l’industrie. Parce que cela coïncide avec les intérêts de la finance qui domine tous les secteurs d’activité aujourd’hui.

      L’Union européenne aggrave volontairement la situation. Elle prépare une catastrophe supplémentaire avec l’adhésion prévue de l’Ukraine à l’Union européenne. Nous y sommes déjà opposés pour protéger les salariés de nos pays. En effet ils seraient soumis à une compétition salariale insupportable quand on sait que le SMIC ukrainien est de moins de 150 euros mensuels. Il en irait de même aussi brutalement dans l’agriculture. Les coûts de production sont déjà trois à cinq fois moindre qu’ici. On a déjà une assez ample expérience des résultats de ce contraste. Le miel de là-bas sort à 3,50 euros, contre 6 euros en France. On consomme donc davantage de miel importé que de miel des terroirs locaux. L’apiculture en déroute vide la population active des zones qu’elle anime. Depuis l’ouverture du marché à leur volaille, la consommation de celle-ci a été multipliée par cinq en France, au détriment des productions locales. Avec le système actuel de la politique agricole commune l’Ukraine absorberait une énorme part des subventions agricoles européennes pourtant financées d’abord par la France.

      Le fléau de la politique libérale européenne rapproche donc de fait dans un combat commun possible, salariés des villes et des champs. Une convergence tout à fait décisive est possible entre les deux non seulement dans la situation présente mais dans des revendications communes sur le fond du projet de société. Le libéralisme n’a aucune réponse positive possible face à la demande des agriculteurs. Au contraire. La logique du libre-échange promet de nouvelles concurrences, et donc de nouvelles baisses des rémunérations.

      À l’inverse, seule la politique de désobéissance européenne prônée par les Insoumis ouvre une issue. Dommage que les partis de centre gauche de la NUPES y aient renoncé et brisé l’union pour cela. Ils l’avaient pourtant adopté dans le programme partagé de l’Union populaire. Il faut comprendre combien l’ampleur de cette idée. Elle crée un contexte. Cela commence déjà par le changement des objectifs de production agricole. Pour nous la production vivrière doit avoir la priorité. Je viens de le rappeler. Mais cet objectif ne peut pas être dissocié des mesures qui l’accompagnent nécessairement. Je parle ici de la « clause de sauvegarde sanitaire » mise en avant dans nos rangs par Aurélie Trouvé députée insoumise ingénieure agronome. La relocalisation de l’agriculture vivrière est le premier moyen dont nous disposons pour pratiquer une politique intense de prévention sanitaire contre la marée de pesticides, et des autres raisons de dégradation de la santé des populations. Aucune marchandise agricole ne pourrait être vendue en France si elle n’est pas conforme aux normes sanitaires que fixerait notre pays.

      Ainsi, on voit que la lutte « contre les normes » portée par l’agro business libéral serait le contraire de ce qu’il faut faire. Sans norme sanitaire, pas de protectionnisme sanitaire possible. Et surtout ce protectionnisme sanitaire ne pourrait plus s’adosser sur les normes et règles internationales qui le rendent possible et légal. Les agriculteurs se tireraient une balle dans le pied s’ils suivaient les revendications des libéraux en agriculture. Cela les conduirait au contraire de leurs objectifs. Et ils se couperaient de surcroit du monde des familles qui ne veulent plus subir la loi des consommations actuellement imposées par l’agroalimentaire. Le principal dirigeant du syndicalisme agricole dominant étant lui-même un dirigeant de l’agroalimentaire, il illustre certes l’évolution constante depuis des années des élites dirigeantes du monde agricole. Sur ce point, dans une autre profession, on parlerait de conflit d’intérêts. Car l’agro-alimentaire a une responsabilité non négligeable dans la détresse actuelle des agriculteurs. Cette industrie a augmenté de plus de 50 % ses marges de profit. Elle porte la responsabilité quasi-totale de l’inflation sans cause du prix de l’alimentation. Et cela se paie sans discussion possible à un bout de la chaine sur le dos des producteurs, et à l’autre bout sur celui des consommateurs.

      Ce lien qui unit la politique agricole des Insoumis et les revendications du monde paysan, a été magnifiquement établi par la proposition de loi défendue par Manuel Bompard, député insoumis des Bouches-du-Rhône et coordinateur de notre Mouvement. Il avait fait adopter avec le groupe parlementaire insoumis à la majorité de l’Assemblée nationale deux mesures directement impliquées dans le dénouement possible de la crise actuelle. C’est le blocage des marges de profit de l’agroalimentaire, d’une part, et la fixation de prix planchers pour les produits agricoles, d’autre part. La majorité obtenue sur ce plan en novembre au cours de notre niche parlementaire était un évènement dont nous avons beaucoup parlé à l’époque. Comme on le sait pour finir, il a manqué six voix pour le vote final de cette loi. Les macronistes et LR avaient remobilisé leurs députés pour voter contre nous. Mais l’absence des leaders de la « gauche d’avant », comme Fabien Roussel du PCF, par exemple, avait permis à cette manœuvre d’aboutir.

      Dans la lutte actuelle la confédération paysanne joue un rôle positif ou elle cherche à faire le lien entre les revendications écologiques et sociales. On voit alors comment une bataille de cause commune est possible unifiant la population. A l’inverse du corporatisme affiché par le syndicat dominant qui ne tient aucun compte des demandes de la société dans son ensemble en réclamant l’abolition des normes anti-pesticides ou des restrictions des gaspillage de l’eau, ou l’extension des zones d’épandage de produits contestés par exemple. Mais si l’on met de côté ces demandes qui ne font nullement l’unanimité, on peut dire que du point de vue des objectifs comme du point de vue des moyens gouvernementaux pour régler les problèmes, il peut n’y avoir aucune contradiction entre les revendications du mouvement social agricole actuel et notre programme écologique et social. La question d’actualité posée au gouvernement par Mathilde Hignet député insoumise en a fait la démonstration. Dans ces conditions, le moment est donc bien celui où faire cause commune avec le mouvement des agriculteurs et construire une convergence citoyenne.

      Ensuite, le mouvement agricole a permis de faire une démonstration politique de masse. On se souvient des accusations « d’écoterrorisme » contre les militants et la tentative de dissolution des « soulèvements de la terre » à propos des bassines ! Ici, rien de semblable. Le gouvernement, les médias, les chroniqueurs ne pipent mot. Donc le mouvement des agriculteurs a fait reculer les appels à la violence policières et judiciaires habituelles du pouvoir macroniste comme on les avait constatés face aux gilets jaunes et aux révoltes urbaines. Tout le monde voit des autoroutes bloquées, un bâtiment public explosé, des voies de chemin de fer comme l’accès à une centrale nucléaire bloqués, des arbres coupés. Ni les médias ni les responsables politiques « n’appellent au calme ». Ainsi la raison et le droit à la dignité des gens commencent à être prioritaires dans la parole publique pour régler une crise. Ou bien faudrait croire que les donneurs de leçons de morale d’hier, leurs leçons, la classe médiatique qui les a relayés sans limite et qui se tait à présent, est faite de manipulateurs sans vergogne. Faisons le pari de croire à leur bonne foi et à leur compréhension désormais de la vigoureuse stratégie de la conflictualité portée par les agriculteurs. D’ailleurs le pouvoir macroniste recommande publiquement « la plus extrême modération » à la police. Comment ne pas approuver cette consigne. Personne ne doit être abattu pour « refus d’obtempérer ». Pas d’œil crevé non plus, pas de comparution immédiate, pas de recommandations pour condamner à de la prison ferme. Comme je l’avais fait avec mes camarades à l’époque des révoltes urbaines, il faut faire triompher d’abord la justice sociale si l’on veut retrouver la concorde civile.

      Nous allons voir à présent comment le Waouuuu super Premier ministre va faire face au problème grâce à son jeune âge et ses talents de communicants déjà mille fois célébré par les médias enamourés. Macron ferait bien de se préparer à trouver une idée de « grand débat » supplémentaire ou des « chèques survie agricole » selon son inépuisable habitude des pratiques cosmétiques. Mais ce temps-là est passé, je crois bien. Et je m’en réjouis. Le pays regarde et réfléchi. Il finira par comprendre ce que veut dire le libéralisme, la concurrence « libre et non faussée », le libre échange sans règle sanitaire, l’élargissement sans fin de l’union européenne et la financiarisation de l’agriculture : le chaos. Un ordre nouveau est à construire et il peut faire un avenir en commun pour notre pays.

      Jlm

    • « fin de l’augmentation progressive de la taxe sur le gazole non routier » donc stabilisation du prix du gazole agricole.
      Mais le mec, il parle a qui ? Des céréaliers, des éleveurs ? Ca se voit qu’il ne parle pas à des maraîchers... j’utilisais 3 pleins par an, grand max.
      Il voudrait pas envoyer les SNU dans les champs plutot ?

      Et puis bon, ce qu’ils veulent, c´est surtout que les hausses de prix se répercutent aussi vite sur leur revenu qu’à l’époque des baisses dans les rayons.

      Donc c’est avec les multinat qu’il faut discuter... et c’est pas un mec de droite qui saurait faire ca.

    • César de la mise en scène.

      👉Petits messages de Loïc Mercier à messieurs Macron, Attal et Le Maire... C’est du lourd ! 🤣

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      « J’aime bien l’esprit de ce monsieur.
      Ironie, distance, humour noir, scénarisation, du rythme, de l’engagement, de la force, de l’humain.
      Ça tranche avec les trous de balle macronistes à souliers vernis dans le foin. » #BlocusDeParis #AgriculteurEnColere
      https://twitter.com/bernathoustra/status/1751328241233572163