• Une #chauve-souris se fait passer pour un frelon pour éloigner les chouettes
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/05/15/une-chauve-souris-se-fait-passer-pour-un-frelon-pour-eloigner-les-chouettes_

    En matière de #merveilles, le groupe des chauves-souris, et ses quelque 1 400 espèces, ne cesse de nous éblouir. Seul mammifère doté d’un vol actif, expert en écholocalisation, l’animal dispose d’une longévité exceptionnelle comparativement à sa taille (jusqu’à 38 ans) et d’un système immunitaire unique qui lui permet de cohabiter avec de nombreux virus – la pandémie de Covid-19 nous l’a rappelé.

    Le rapport entre ces deux enchantements ? Aucun. Sauf que dans la revue Current Biology du 9 mai, une équipe italienne annonce que les grands murins, une espèce commune en Europe, pourraient échapper aux chouettes en imitant le bourdonnement du frelon. Un exemple singulier de #mimétisme. D’abord parce que les cas connus de cette forme d’adaptation évolutive sont dans leur immense majorité visuels, presque jamais sonores. Chez les mammifères, ça serait même la première fois. Quant à voir un mammifère copier un insecte pour échapper à un oiseau, un tel ménage à trois semblait carrément improbable.

    • Suite de l’article

      L’idée trottait pourtant dans la tête de Danilo Russo depuis plus de vingt ans. L’écologue de l’université Federico-II de Naples entreprenait alors une étude de terrain dans le sud de l’Italie et s’était étonné d’entendre un bourdonnement « de guêpe ou de frelon » lors de ses captures de chauves-souris. Un cri de peur ? Une alerte à destination des congénères ? Le chercheur a laissé la question en jachère, avant de la reprendre deux décennies plus tard.

      L’équipe a commencé par comparer l’étonnant bourdonnement à celui de différents insectes. Le logiciel chargé de l’analyse a observé une forte proximité avec le son des abeilles mellifères et des frelons d’Europe. Surtout, en modifiant les paramètres afin de simuler le son perçu non par des humains mais par des oiseaux, la similitude est devenue presque parfaite.

      Les scientifiques ont alors conduit des expériences de play-back sur seize chouettes, huit issues de captivité, huit prélevées dans la nature. Chaque groupe était composé pour moitié de hulottes, pour moitié d’effraies. A tous les oiseaux, ils ont proposé trois sons : le « bzzz » d’un chiroptère, celui d’un frelon et un son ordinaire de chauve-souris. Toutes les chouettes se sont approchées du haut-parleur passant le troisième, mais se sont éloignées des deux premiers. Le mouvement a été particulièrement marqué chez les oiseaux sauvages, les plus susceptibles d’avoir côtoyé des frelons.

      Dans la nature, les trois espèces fréquentent les mêmes territoires. Mais si chouettes et chauves-souris sont nocturnes, les frelons sortent plutôt le jour. Il n’empêche, les chouettes n’approchent pas les trous d’arbres colonisés par les frelons. Pour les auteurs, « même si cela peut paraître surprenant », c’est bien la menace des chouettes qui aurait conduit les chauves-souris à développer ce nouveau comportement. Une conclusion « un peu rapide », objecte Sébastien Puechmaille, maître de conférences à l’université de Montpellier, spécialiste des chiroptères, qui aimerait voir « une étude plus approfondie sur ce phénomène assurément intrigant ». L’équipe italienne, elle, entend poursuivre avec d’autres espèces, #chiroptères ou même oiseaux, réputés émettre des bourdonnements. Et si le mimétisme sonore avait été largement sous-évalué, comme du reste les multiples talents des chauves-souris ?

    • Etrange dispositif. J’ai du mal à comprendre comment les chauves-souris l’utilisent.

      edit - https://www.sudouest.fr/2012/02/28/un-couloir-a-chauves-souris-644852-706.php

      Un chiroptèroduc a été installé la semaine passée à Roquefort, au-dessus de l’autoroute A 65. Intriguant pour les automobilistes, indispensable aux animaux.

      On connaît les passerelles pour le gros gibier, voici le corridor à chauves-souris. En termes techniques, un chiroptèroduc. Lors de la nuit de jeudi à vendredi, la société d’autoroutes A’liénor en a installé un en travers de l’A 65, entre le diffuseur de Roquefort et celui du Caloy dans les Landes. Une intervention qui a duré toute la nuit ou presque et a occasionné la fermeture de l’autoroute sur la portion concernée.

      Pourquoi les chauves-souris – qui jusqu’à preuve du contraire volent – ont-elles besoin d’un tel aménagement  ? Jérôme Fouert, secrétaire du Groupe chiroptère Aquitaine (GCA), explique : « Les chauves-souris se repèrent grâce à un système radar. Pour certaines variétés, forestière et de lisière, notamment, traverser l’autoroute revient à traverser un désert qui ne renvoie pas leurs ultrasons. Confrontées à ça, elles ont deux options. Soit ne plus traverser, soit le faire en épousant la topographie du relief et s’exposer à des risques de collision. »

      Le choix de l’implantation du chiroptèroduc n’est évidemment pas lié au hasard. Nous sommes là à proximité immédiate du vallon du Cros, une zone Natura 2000 identifiée depuis longtemps comme un couloir de vols pour les chauves-souris qui aiment à se retrouver dans les grottes environnantes. « À l’automne, il y passe des centaines d’individus tous les jours, explique Jérôme Fouert. C’est comme une grande foire aux célibataires, fondamentale pour éviter la consanguinité. »


      Sachant qu’une quinzaine de couloirs de vol ont été identifiés sur le trajet de l’A 65 entre Lescar et Captieux, d’autres passages pour chauves-souris ont été aménagés mais ils sont souterrains.
      Là, c’est un ouvrage d’art de 27 tonnes, 5 mètres de long, 3 mètres de large pour autant de haut. Il a fallu faire appel à une cinquantaine de personnes ainsi qu’à une grue de 350 tonnes. Coût de l’opération : 500 000 euros, intégrant les plantations de guidage de part et d’autre de l’ouvrage. « Ce n’est pas gratuit », commente Olivier de Guinaumont, le patron d’A’liénor, qui est venu personnellement superviser l’opération.

      Une opération dont il est plutôt fier. « Il a été pensé avec des environnementalistes et c’est un des premiers ouvrages de ce type en France », avance-t-il. Du côté de GCA, qui était associé à l’élaboration du projet, on ne fait pas le même bilan. « C’est en effet quelque chose d’assez neuf mais il en existe d’autres », glisse Jérôme Fouert. Le même, se glissant dans le costume du rabat-joie, explique. « Ce n’est pas un cadeau. La chauve-souris est une espèce protégée. A’liénor avait obligation légale à le faire. Il aurait même dû être en place dès l’ouverture. » Loin de ce début de polémique, Jean-Paul Decloux, l’ingénieur qui supervisait le chantier, livre son point de vue. « Nous sommes des bâtisseurs, mais on a du respect pour la nature. Ces petites bêtes, on les dérange. C’est une façon de s’excuser du dérangement. Après, savoir si elles vont aimer… Il faudra leur demander. »

      Un suivi sera de fait effectué régulièrement pour jauger de l’efficacité de l’équipement. Une chose est sûre : même si aucune étude n’a été faite concernant la mortalité des chauves-souris liée au trafic routier, elle apparaît faible. « Faible comme le trafic », ironise un riverain.

      Autre certitude, pour les chiroptères, le passage est gratuit et devrait le rester. Enfin, en bonne logique.

    • Bat bridge - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Bat_bridge

      The theory is that these “bridges” will be seen by the bats’ sonar as linear features sufficiently similar to the old hedgerows as to provide an adequate substitute.[1] The Highways Agency is performing a study of those on the Dobwalls bypass to determine if this assumption is justified.