• Global producer responsibility for plastic pollution

    Brand names can be used to hold plastic companies accountable for their items found polluting the environment. We used data from a 5-year (2018–2022) worldwide (84 countries) program to identify brands found on plastic items in the environment through 1576 audit events. We found that 50% of items were unbranded, calling for mandated producer reporting. The top five brands globally were The #Coca-Cola Company (11%), #PepsiCo (5%), #Nestlé (3%), #Danone (3%), and #Altria (2%), accounting for 24% of the total branded count, and 56 companies accounted for more than 50%. There was a clear and strong log-log linear relationship production (%) = pollution (%) between companies’ annual production of plastic and their branded plastic pollution, with food and beverage companies being disproportionately large polluters. Phasing out single-use and short-lived plastic products by the largest polluters would greatly reduce global plastic pollution.

    https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adj8275

    #responsabilité #plastique #multinationales

    via @freakonometrics

  • Acquitté, Mimmo Lucano rêve de propager le modèle d’accueil de son village à travers l’Europe

    Lourdement condamné en septembre 2021 pour « association de malfaiteurs aux fins d’immigration irrégulière », l’ancien maire calabrais Mimmo Lucano a été presque totalement blanchi par la justice le 12 avril. Il salue une « #victoire_morale » et se présente aux élections municipales et européennes qui se tiendront en juin.

    L’ancienL’ancien maire de Riace garde le sourire, malgré le véritable « périple judiciaire » qu’il a dû traverser ces dernières années. Domenico Lucano, que tout le monde surnomme « Mimmo », insiste : sa propre personne ne compte pas. Il regrette surtout que l’image de Riace, petite commune de Calabre où il vit, et dont il a été le maire entre 2004 et 2018, ait été entachée par les accusations dont il a fait l’objet.

    À travers son acquittement récent, et quasi total, il estime que l’accueil de l’autre est enfin reconnu « comme une solution et une renaissance », notamment pour les terres désertées par la population. « C’est avant tout une victoire morale », souligne-t-il. Ce modèle vertueux d’accueil et de solidarité, ce « Village global » qu’il a contribué à développer au fil des ans, Mimmo Lucano aimerait le voir élargi à toute l’Europe, à l’heure où celle-ci tend plutôt à se barricader.

    Pour tenter d’y parvenir, il a choisi de se présenter aux prochaines élections municipales, à Riace, qui se tiendront en même temps que les élections européennes, pour lesquelles il est également candidat sur une liste d’alliance entre les Verts et la gauche italienne. « Ce qu’on voudrait, c’est une nouvelle Europe qui deviendrait le salut du monde. Pas celle des barbelés, dont les politiques ont provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes », dit-il. Entretien.

    Mediapart : Vous sortez d’un sacré feuilleton judiciaire…

    Domenico Lucano : Oui. Un périple judiciaire. C’est mon histoire, mais c’est surtout celle d’une petite communauté, celle de Riace. Un petit bout de la périphérie européenne, avec sa mer Méditerranée, une sorte d’autoroute des pays arabes vers l’Europe. Mais c’est aussi la mer de la tragédie du monde. La Méditerranée a malheureusement changé de couleur, passant du bleu, du vert, au rouge, la couleur du sang. Le sang de beaucoup d’hommes et de femmes qui ne sont pas arrivés au bout de leur chemin. La mer est devenue un piège à leur tentative de bonheur. Elle a pris la couleur de la mort. Au cœur de l’histoire de Riace, il y a surtout un combat, devenu très médiatique, pour l’accueil de l’autre et pour un idéal politique différent.

    Beaucoup de réfugiés afghans fuyant les talibans sont arrivés en Calabre. Je pense aussi à cette tragique nuit d’hiver, le 26 février 2023, durant laquelle les secours ne sont pas venus. Le ministère de l’intérieur a organisé l’arrivée de la douane plutôt que celle des gardes-côtes, qui avaient pourtant les moyens de les sauver. Quatre-vingt-quatorze personnes ont perdu la vie, après avoir passé cinq jours en mer, dont beaucoup d’enfants. En 2022, l’actuel ministre de l’intérieur a utilisé ces mots terribles s’agissant des migrants : il s’agit de « charges résiduelles ». Le gouvernement italien fêtait l’anniversaire de Salvini pendant que les familles pleuraient leurs morts. C’est sans doute le moment le plus déplorable. Il ne sert à rien d’être parmi les grandes puissances mondiales ou de surveiller sa croissance économique quand on est capables d’un tel cynisme face à la vie humaine. La droite a montré son vrai visage.

    La droite et l’extrême droite ?

    Je crois qu’il n’y a pas de différence en Italie. « Extrême » est un adjectif, mais la droite est le lieu commun de la déshumanisation. On a vu différentes tentatives du ministère de l’intérieur pour empêcher les migrants de débarquer en Italie. Le paradoxe, c’est de constater qu’un gouvernement indigne, qui s’illustre par son inhumanité, grimpe dans les sondages. Faire face à ce gouvernement en Italie, en usant d’une parole libre, ne provoque en retour que des coups de matraque. C’est du jamais-vu. Il y a une dérive de la droite en Italie.

    Ce contexte politique vous a aussi valu une lourde condamnation en 2021 – 13 ans de prison et 500 000 euros d’amende, pour « association de malfaiteurs aux fins d’immigration irrégulière ». Comment l’avez-vous vécue ?

    Le 4 octobre 2018, à l’aube, j’ai vu des voitures arriver chez moi pour m’arrêter. Cela a marqué le début d’une histoire hallucinante, qui a duré presque sept ans. Quand j’ai été condamné en première instance le 30 septembre 2021, le sentiment qu’il s’agissait d’un procès politique s’est vite propagé en Italie. On m’a contraint à m’éloigner de Riace durant onze mois, alors que j’avais donné ma vie pour cette terre. Il y a eu une manifestation d’ampleur à Rome, un ex-sénateur a lancé une collecte de fonds destinée à régler l’amende dont je faisais l’objet.

    La collecte a rencontré un succès fou. Mais je lui ai dit que je n’en voulais pas. Je voulais simplement continuer d’accueillir les réfugiés à Riace, et on a construit le « Village global », avec une crèche pour 12 enfants immigrés et plein d’activités. On a tout fait pour continuer de faire exister ce monde-là. J’ai donc vécu cette condamnation avec sérénité, parce que j’ai pu profiter de la solidarité de la population italienne et du reste du monde, qui se raccrochait à la seule perspective de la fraternité.

    Je suis conscient que le fait qu’un petit village de Calabre puisse devenir un exemple pour l’accueil des personnes exilées a beaucoup gêné. Le modèle « Riace » a fait peur au système néolibéral. Mais l’ennemi n’est pas l’étranger ou celui qui lui vient en aide : ce n’est autre que cette nouvelle vague de fascisme qu’il y a en Europe et dans le monde, qui ne cherche qu’à fermer les frontières et à créer des forteresses. Je regrette d’avoir vu après tant d’années de propagande une forme d’égoïsme s’installer dans l’esprit des gens, tel un consensus politique.

    Comment vous sentez-vous aujourd’hui, après cette réhabilitation par la justice ?

    Je vais bien. Deux de mes enfants sont à Rome, le troisième habite avec mon épouse, et je suis seul à Riace. La plupart de mes proches ont vécu l’acquittement comme une libération. Au niveau local, il y a eu une solidarité immédiate, y compris de la part de personnes qui ne partageaient pas ma vision politique. Mais le plus merveilleux dans cette fin de feuilleton, ce n’est pas l’acquittement en soi, ce sont les motivations des juges. Ces derniers ont attendu 90 jours pour les rendre publiques et signifier au reste de monde qu’on ne touchera pas au message politique pour lequel je me suis battu.

    Ils ont rétabli la vérité et confirmé que je n’avais pas pensé à profiter une seconde du système d’accueil que j’avais mis en place à Riace, ni que j’avais pu m’enrichir par ce biais. Ce n’est donc pas un acquittement technique ou juridique. C’est un acquittement moral. Et pour la première fois dans l’histoire des migrations, l’immigration en Italie peut enfin être regardée sous une lumière totalement opposée à celle proposée par certains politiciens. L’accueil de l’autre est enfin reconnu comme une solution et une renaissance. C’est avant tout une victoire morale, et cela vaut plus que tout.

    Vous avez fait le choix de revenir en politique, en vous présentant aux municipales à Riace mais aussi aux européennes, sur la liste des Verts et de l’Alliance de gauche (Alleanza Verdi e Sinistra) – élections qui se tiendront toutes deux les 8 et 9 juin prochains. Est-ce que votre acquittement a joué dans votre décision ?

    Non, car je n’ai jamais perdu ce désir d’engagement politique. La politique, pour moi, se résume à l’espoir, et je n’ai jamais été fatigué à l’idée de continuer d’espérer. Dès le départ, le Village global a été conçu comme un laboratoire politique au niveau local. Cela a d’ailleurs été l’opportunité de multiples réunions, prises de décision collectives et autres activités communes. C’est dans cette démarche que nous avons donc voulu réunir la gauche au-delà du Parti démocrate (Partito Democratico), dont Elly Schlein est la secrétaire.

    Ça n’a pas été facile. Les responsables du parti n’en ont pas tenu compte, alors on a trouvé une coalition a gauche du Parti démocrate. Les Verts et l’Alliance de gauche italienne m’ont demandé si je voulais participer aux européennes. Et avec tous les camarades de Riace, on a dit oui. C’était une envie partagée, parce que les positions qu’ils défendent contre la guerre, en faveur de l’accueil des exilés ou encore pour une loi pour le salaire minimum en Italie correspondaient à mes choix politiques. Un jour, j’aimerais qu’il y ait un panneau « Village de l’accueil » un peu partout dans les communes d’Europe !

    Mais force est de constater que l’on observe plutôt une politique de rejet en Europe…

    À Riace, on a réussi à l’échelle d’une toute petite réalité. Un village de quatre cents habitants est désormais connu pour sa politique d’accueil. À l’échelle européenne, nous ne serons peut-être plus là pour observer ce changement de paradigme. Mais je suis persuadé que d’une petite chose peut naître une grande chose. Je suis heureux que figure sur notre liste la candidate Ilaria Salis, arrêtée par Viktor Orbán en Hongrie pour son engagement contre le fascisme. Nous avons une histoire similaire, elle se bat pour le respect des droits humains. Lorsque j’ai vu les images d’elle à la télévision, la montrant menottée, j’ai été fier de la savoir à mes côtés dans cette aventure au niveau européen.

    Le pacte migratoire européen a été adopté dans la douleur il y a peu. Êtes-vous inquiet de voir cette politique de repli concrétisée à l’échelle européenne à travers ces textes ?

    Ce pacte est absurde. Je n’en partage pas les objectifs, évidemment. On voit partout des tentatives d’affaiblir le droit d’asile, y compris en Italie, ou de créer des sortes de voies de déportation vers des pays tiers comme l’Albanie, où le respect des droits humains n’est pas garanti. C’est triste quand on voit ce qu’on a été capables de faire à notre petite échelle. Je pense que la droite souffre d’un syndrome de la peur de l’être humain. C’est ce qu’on observe en Italie mais aussi en Europe. Ce qu’on voudrait, c’est une nouvelle Europe qui deviendrait le salut du monde. Pas celle des barbelés, dont les politiques ont provoqué la mort de dizaines de milliers de personnes.

    Pourquoi vous présenter à deux élections, à deux échelles différentes ?

    C’est une question redoutable (rires). Je ne veux pas devenir un bureaucrate. Je mettrai la même conviction à l’échelle européenne et je ne ferai de concession à personne : les profits de la politique ne m’intéressent pas. Et j’ajouterai que paradoxalement, je suis d’accord avec la manière dont Matteo Salvini m’a défini un jour, lorsqu’une personne lui a demandé ce qu’il pensait de moi. Il a répondu : « Il vaut zéro. » Ça me convient assez bien, je considère que je ne suis personne. Ce qui est sûr, c’est que j’ai à cœur de poursuivre mon engagement au niveau local et européen. En Italie, la loi permet d’être à la fois maire et député européen.

    Alors, bien sûr, les possibilités sont multiples : je peux être élu maire de Riace, être élu député européen ou les deux, ou pas élu du tout. Je continuerai dans tous les cas à développer le modèle Riace, et j’aimerais élargir ce modèle d’accueil à d’autres communes en Italie, et à d’autres États en Europe, un modèle en faveur de l’accueil qui permet aussi de contrer le déclin démographique. Et pour aller plus loin, j’aimerais également créer une collectivité de communes qui partagerait une monnaie unique, pour nous permettre de sortir de ce néolibéralisme, qui détruit notre économie et notre démocratie, tout en valorisant le travail fourni au sein de la communauté.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/040524/acquitte-mimmo-lucano-reve-de-propager-le-modele-d-accueil-de-son-village-

    #Riace #Mimmo_Lucano #Domenico_Lucano #accueil #réfugiés #migrations #Italie #Calabre #justice #acquittement #entretien #interview #solidarité #criminalisation_de_la_solidarité #villes-refuge #périple_judiciaire #condamnation #réhabilitation #libération #acquittement_moral #engagement_politique

    –—

    Ce fil de discussion est la suite de celui-ci :
    11 octobre 2023, verdict en cour d’appel pour le #procès contre #Mimmo_Lucano, ancien maire de #Riace
    https://seenthis.net/messages/1020950

    signalé par @olaf ici :
    https://seenthis.net/messages/1052451

    ping @_kg_

  • Analisi di una “zona di confine”
    https://www.meltingpot.org/2024/05/analisi-di-una-zona-di-confine-il-caso-di-polykastro-e-della-sua-area-ci

    di Sandra Diaferia L’articolo è stato scritto durante la permanenza dell’autrice presso la ONG Open Cultural Center (OOC) in Grecia . Si basa su osservazioni a Polykastro, ai confini tra Grecia e Macedonia del Nord, ed interviste che l’autrice ha realizzato con asylum seekers residenti in un campo e partecipi alle attività svolte ad OCC. In tempi recenti, sono state implementate tecniche di controllo delle frontiere, politiche di sicurezza ed espulsioni accelerate non solo alle frontiere esterne dell’UE, ma anche all’interno dell’Area Schengen (cfr., Adepoju, Van Noorloos e Zoomers 2010; Schapendonk, 2011) (Sciabaca & Oruka, 2021), dove la libertà (...)

    #Approfondimenti #Confini_e_frontiere #Chiara_Spinnicchia

  • Avec le #Liban, l’UE compte de nouveau sur un #pays_tiers pour contrôler les migrations

    Un nouvel #accord a été conclu entre l’Union européenne et le Liban cette semaine, à hauteur d’un milliard d’euros. Ce dernier vise, sous couvert d’aider à maintenir la sécurité et la stabilité du pays, à freiner les départs d’exilés syriens en direction de l’Europe.

    La tournée continue. L’Union européenne vient de signer un nouveau « deal », cette fois avec le Liban, pour qu’un pays tiers gère le contrôle de ses frontières. Après l’Égypte et la Tunisie, c’est désormais à un Liban en crise de tenter de maîtriser les départs des exilés présents sur son sol, qui pourraient aspirer à rejoindre l’Europe pour une vie meilleure.

    Cette aide d’un milliard d’euros, annoncée à l’occasion d’une visite de la présidente de la commission européenne Ursula von der Leyen et du président chypriote Níkos Christodoulídis à Beyrouth le 2 mai, devrait s’étaler jusqu’en 2027 et « permettra de soutenir la population au Liban et de contribuer à sa sécurité et sa stabilité », a argué Ursula von der Leyen.

    Entre les lignes, le spectre migratoire n’est jamais bien loin : cette enveloppe doit certes permettre de soutenir « les plus vulnérables », à l’heure où le Liban traverse une crise socio-économique majeure, mais aussi et surtout « les réfugiés, les personnes déplacées à l’intérieur du pays et les communautés d’accueil », tout en renforçant le soutien aux forces armées libanaises « dans la lutte contre la #traite et le #trafic_d’êtres_humains ».

    Autrement dit les #passeurs, qui permettent aux Syriennes et Syriens de faire la traversée vers l’île de Chypre, où le nombre d’arrivées par la mer a bondi ces dernières années ; et où, tout récemment, le gouvernement a annoncé vouloir suspendre les demandes d’asile pour les Syrien·nes sur l’île, en violation du droit international et en particulier de la Convention de Genève relative aux réfugiés.

    C’était d’ailleurs l’objet d’une première rencontre entre le président chypriote et le premier ministre libanais, Najib Mikati, organisée le 8 avril dernier à Beyrouth. Le premier ministre libanais avait alors assuré que « l’armée et les forces de sécurité libanaises faisaient de leur mieux pour mettre fin à l’immigration illégale ».

    L’entrevue avait abouti sur l’idée d’une coopération entre les deux pays, avec une « aide substantielle de la commission européenne », comme l’avait souligné le porte-parole du gouvernement chypriote à l’issue de la rencontre.

    Des contours flous

    Plus surprenant, le Conseil européen a également « réaffirmé la nécessité de créer les conditions d’un #retour_sûr, volontaire et digne des réfugiés syriens, telles que définies par le Haut-Commissariat aux réfugiés », peut-on lire dans un communiqué de la commission européenne en date du 2 mai.

    La #Syrie n’est pourtant pas considérée comme un #pays_sûr, comme le font remarquer différents observateurs : en septembre 2021, l’ONG Amnesty International avait même pointé dans un rapport les nombreuses violences – torture, viols, détention arbitraire – dont les réfugiés de retour en Syrie peuvent faire l’objet.

    Dans tous les cas, soulève Wadih Al-Asmar, président du réseau EuroMed Droits, « 250 millions d’euros sont prévus pour l’#armée_libanaise, qui participe à renvoyer des Syriens chez eux malgré les dangers qu’ils encourent en Syrie ». L’argent européen va donc « permettre des violations des droits de l’homme », regrette-t-il, expliquant que plusieurs cas ont déjà été documentés par ses équipes dernièrement.

    L’homme s’interroge par ailleurs sur cette enveloppe financière tombée de nulle part : fait-elle partie des fonds alloués par l’UE au Liban de façon régulière depuis 2011 ? S’agit-il d’une somme allouée de façon exceptionnelle ?

    Il souligne les « contours très flous » de cet accord, conclu avec le premier ministre libanais alors que celui-ci n’a pas l’habilitation de signer des accords internationaux, pour lequel aucun texte n’a encore visiblement été rédigé. « Aucun texte n’a été présenté au parlement libanais ou au parlement européen. C’est avant tout un grand effet d’annonce », estime celui qui est aussi président du centre libanais des droits humains à Beyrouth.

    Un coup de com’ « très problématique sur le plan des #droits_humains » : il pourrait provoquer une « pression supplémentaire sur les réfugiés syriens » présents au Liban, et participe au narratif faisant des Syriens les responsables de tous les maux que peut connaître le pays. « Il y a pourtant une classe politique corrompue qui a volé l’argent des Libanais, mais au lieu de poursuivre en justice les responsables de tout ça, on met tout sur le dos des réfugiés syriens », déplore Wadih Al-Asmar.

    Dans l’esprit du pacte migratoire européen

    L’effet d’annonce derrière ce nouvel accord vise aussi à conforter Chypre dans ses prises de position plus ou moins explicites contre les réfugiés syriens qui tentent de rejoindre l’île par la mer.

    Depuis quelques mois, Chypre « viole le droit européen » en refusant le débarquement de ces réfugiés. « Ursula von der Leyen donne donc une couverture politique au président chypriote en concluant cet accord », estime Wadih Al-Asmar.

    L’eurodéputé Damien Carême abonde : « On a l’impression que c’est pour calmer Chypre, qui ne veut plus accueillir de réfugiés syriens et va jusqu’à les refouler. On note d’ailleurs le mutisme de la Commission européenne sur ces agissements. »

    Ce nouvel accord s’inscrit, relève l’eurodéputé, dans la droite ligne du pacte migratoire européen, adopté le 10 avril dernier par le Parlement européen. « Il s’agit d’externaliser la gestion des frontières et de renvoyer le plus de personnes possible », explicite l’écologiste, qui a très vite marqué son désaccord avec ce pacte.

    Après la Mauritanie, la Tunisie, l’Égypte ou encore la Libye, « l’UE s’enferme dans des solutions qui ont déjà montré toute leur inefficacité ». Signer des accords avec des pays tiers dits « sûrs » est désormais devenu une « obsession », tacle l’eurodéputé, qui prend soin de relativiser la notion de pays « sûr ».

    « On ne sait pas bien ce qu’il y a derrière cette notion, puisque la Tunisie est par exemple considérée comme un pays sûr, et la Libye aussi, malgré tout ce qu’il s’y passe. » Impossible de ne pas relever les incohérences s’agissant du cas précis de la Syrie, où la commission européenne encourage le retour volontaire des réfugiés syriens, tout en considérant que le pays n’est pas « sûr ». « C’est dramatique et très inquiétant », alerte celui qui pointe là un « cynisme maximal ».

    Massivement présents sur le territoire libanais (un million et demi de réfugiés, soit près de 30 % de la population), mais victimes de discours populistes allant jusqu’à la théorie raciste du « grand remplacement », rejetés par Chypre et soumise à des marchandages financiers orchestrés par l’UE, prête à débourser un milliard d’euros pour ne pas les voir débarquer sur son sol… voilà le « marché de dupes » auxquels sont soumis les réfugiés syriens, dénonce Wadih Al-Asmar, qui résume la visite d’Ursula von der Leyen à un « échec ».

    Cette dernière veut « transformer le Liban en poste frontière avancé de l’UE », comme d’autres pays par le passé. Mais selon lui, le nombre de traversées par la mer vers Chypre ne baissera pas, et le business des passeurs, que l’accord UE-Liban est censé mettre à mal, continuera de fleurir de son côté, avec l’assentiment de la population libanaise, « contente de voir qu’ils font partir les réfugiés syriens ».

    Au final, conclut-il, « l’UE ne fait pas baisser la pression sur les réfugiés syriens, n’apporte pas de garanties réelles pour améliorer leur condition au Liban, et offre une image dégradée de l’Europe qui ne cherche qu’à contenir les migrations dans un pays tiers ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/030524/avec-le-liban-l-ue-compte-de-nouveau-sur-un-pays-tiers-pour-controler-les-

    #externalisation #migrations #réfugiés #frontières #contrôles_frontaliers #aide_financières #réfugiés_syriens #renvois #expulsions #retour_volontaire #retour_digne #pays-tiers_sûrs

    ping @_kg_

    • EU unveils €1-billion aid package for Lebanon in bid to curb refugee flows

      The European Union will provide €1 billion in financial aid to Lebanon over three years to prop up the country’s economy and help prevent a surge in refugees leaving for Europe.

      European Commission President Ursula von der Leyen announced the move on Thursday morning following a meeting with Lebanese caretaker Prime Minister Najib Mikati and Cypriot President Nikos Christodoulides in Lebanon’s capital, Beirut.

      The financial envelope, made up entirely of grants and to be dispersed by 2027, will help Lebanon strengthen basic services such as education, social protection and health, and spur economic reforms in the crisis-stricken country, von der Leyen said.

      But some three quarters of the cash - a total of €736 million - will be specifically dedicated to helping Lebanon grapple with the challenges it faces in welcoming Syrian refugees.

      “We understand the challenges that Lebanon faces with hosting Syrian refugees and other displaced persons. It is vital to ensure the well-being of host communities and Syrian refugees,” von der Leyen said.

      The Commission chief also vowed to “look at how to make the EU’s assistance more effective,” including facilitating a “more structured approach to voluntary returns” of displaced Syrians in cooperation with the UN refugee agency (UNHCR).

      It comes after EU leaders backed deeper engagement with Beirut last month to help safeguard it from the repercussions of the conflict in the Middle East, and after Cyprus raised the alarm over a sharp peak in the number of Syrian refugees arriving from Lebanon.

      It also follows a string of agreements signed over the last year between Brussels and African countries in a bid to stem migration into Europe.

      A deepening economic crisis and fragile government make Lebanon particularly vulnerable to the instability gripping the region in the wake of the Israel-Hamas war.

      The country is home to some 210,000 Palestinian and 1.5 million Syrian refugees, prompting fears regional instability could unleash a wave of migrants towards Europe via the island of Cyprus.
      Cash to stem refugee flows

      In early April, Cyprus announced it would temporarily halt the processing of asylum applications due to a surge in arrivals of Syrian refugees transiting through Lebanon and attempting to reach the island, which lies just 260 km off the Lebanese coast in the Mediterranean Sea.

      Over 1,000 people arrived in Cyprus by boats from Lebanon during the first two weeks of April, leaving refugee and reception centres on the island overloaded.

      “The problems seen on the Cypriot border is only one example of what could happen if this problem is not addressed,” Lebanese caretaker Prime Minister Najib Mikati acknowledged on Thursday, thanking Cyprus’ President Christodoulides for brokering the agreement.

      Hailing the announcement as “historic”, Christodoulides said that the financial envelope would address a situation that is “not sustainable” for either Lebanon, Cyprus or the European Union.

      “While we commend the Lebanese government for hosting a large number of Syrian refugees for more than 12 years, we are also fully cognisant of the enormous pressure that this creates to your economy and to your society,” Christodoulides said.

      He backed von der Leyen’s proposal of intensifying work with partners such as UNHCR on voluntary returns, where refugees who want to return to their home countries - even if the UN agency considers it unsafe for them - are supported to do so.

      Christodoulides also went further by calling for the status of some regions of Syria to be “re-examined” as safe areas to facilitate the return of migrants and refugees, a proposal he tabled at last month’s summit meeting of EU leaders.

      Syria, which has been under the authoritarian regime of Bashar al-Assad for more than two decades, has been designated an unsafe country since the civil war erupted in 2011. But refugee host countries such as Turkey and Lebanon have been pushing for the mass return of Syrian refugees to the country.

      A European Commission spokesperson confirmed that the EU has followed the lead of the UNHCR in their approach to safe zones in Syria, and that Brussels is “embarking now on discussions to see how to approach this issue in the upcoming period.”

      Von der Leyen also floated a working arrangement between Lebanon and the EU’s border agency, Frontex, “particularly on information exchange and situational awareness.” The agency currently has such arrangements in place with 19 partner countries.
      Security of Lebanon ’at stake’

      Both Christodoulides and von der Leyen also acknowledged the threat posed by the war between Israel and Hamas to Lebanon’s security.

      The Iranian-backed militant group Hezbollah is present in the country and has continuously exchanged fire across Lebanon’s southern border with Israel since the outbreak of the war last October.

      Hezbollah also took part in Tehran’s unprecedented aerial attack on Israel last month.

      “We are deeply concerned about the volatile situation in South Lebanon. What is at stake is the security of both Lebanon and Israel. The two cannot be disassociated,” von der Leyen said.

      Von der Leyen asked for a UN resolution calling on Israel to withdraw its troops from the Blue Line, the border demarcation between Lebanon and Israel, to be respected.

      https://www.euronews.com/my-europe/2024/05/02/eu-unveils-1-billion-aid-package-for-lebanon-in-bid-to-curb-refugee-flows

    • #Abou_Nader: Lebanese people reject European aid as a bribe to contain refugees

      #Fouad_Abou_Nader announced that Lebanese people have significant doubts regarding the EU’s financial package for Lebanon, estimated at a value of one billion euros over four years.

      He said: “If it is a veiled bribe intended to task the government with containing Syrian refugees and keeping them in Lebanon, then this assistance is to be returned to the givers with thanks.”

      He added: “The assistance that Lebanon was expecting from Europe is the regular repatriation of refugees to their country by giving them direct incentives in Syria. They can start by repatriating about 200,000 refugees who freely move between Lebanon and their country and have participated in the recent elections, which means there are no problems between them and the regime.”

      He asked: “Lebanese people were promised the transfer of Syrian prisoners to their country to complete their sentences there, so where is this promise now?”

      https://www.lbcgroup.tv/news/lebanon-news/770041/abou-nader-lebanese-people-reject-european-aid-as-a-bribe-to-contain-r/en

      #refus

  • Milan la ville forgée par le #socialwashing - #greenwashing au profit des riches

    Le livre super efficace de Lucia Tozzi raconte la dernière grande #transformation de Milan au bénéfice des profits de la #spéculation financière-immobilière à travers un bombardement de communication du sociawashing mixé avec le greenwashing, donc la #gentification aux dépenses des moins fortunés contraints à migrer ailleurs ou expulsés. Un cas exemplaire de contrerévolution néolibérale pervasive.

    Ceux qui visitent Milan aujourd’hui ne pourront jamais imaginer que jusqu’au début des année 1970 cette ville était la capitale du mouvement ouvrier, avec des grèves et manifs de cent-cinquante mille travailleurs, étudiants et habitants, la plus importante ville industrielle, commerciale et des groupes financiers d’Italie. Depuis la ville n’a pas arrêté de perdre des centaines de milliers d’habitants (aujourd’hui 1.371.850 résidents dont environ 40% qui y sont nés). Et le turnover de ses résidants augmente de plus en plus : de 1971 à 2022 on a eu presque deux millions de nouveaux inscrits à l’état civil et deux millions d’effacés (émigré ailleurs). De 2001 à la fin de 2021 on a eu 40.520 décès plus des naissances. Un turnover que selon Lucia Tozzi arrange bien le « modèle » de ville que les administrateurs et les acteurs dominants poursuivent : une ville de gens qui n’ont pas de racines, qui n’ont pas de mémoire du territoire, qui sont prêtes à être phagocytés par les discours dominant merci au bombardement de la communication pervasive.

    Jusqu’au début des année 2000 Milan était une ville plutôt triste et en déclin. Comme raconte Lucia Tozzi c’est avec l’Expo de 2005 que tout est bouleversé par la stratégie des grands groupes financiers-immobiliers qui misent sur une communication hyper pervasive et efficace mélangeant le discours de la pseudo-conversion verte (le greenwashing à la mode un peu partout dans le monde) et le discours pseudo-social (socialwashing) qui fait croire dans des projets qui en réalité ne font que donner aux privés de plus en plus du patrimoine public ; c’est notamment le cas de ce qu’on appelle le social housing, c.à.d. la privatisation déguisé des logements HLM et ILM ou leur insertion dans le marché des locations et ventes aux prix … de marché qui maintenant à Milan est en voie de s’approcher de celui de Paris.

    La littérature mainstream des intellos et académiciens bien aimés par les acteurs dominants (par exemple Patrick Le Galès) ne rend pas compte de ce processus et au contraire exalte les changements e cours comme une fabuleuse « renaissance » bien gouvernée. Ainsi, Lucia Tozzi n’arrête pas de décrypter cette littérature qui concerne aussi les experts des plusieurs Fondations derrière lesquelles on trouve les groupes financiers-immobilières transnationaux. De fait Milan devient la capitale ou province du capitalisme néo-libéral globalisée. Une ville à la merci de la spéculation du Real Estate, des économies souterraines, la ville la plus polluée d’Europe (comme le montrent les images satellitaires européennes ainsi que l’état des cours d’eaux, des terrains et de l’agriculture des environs, l’énorme quantité d’élevages industriels et aussi les données sur la mortalité). Une réalité effrontément coupée en deux notamment entre la très longue queue de pauvres qui quotidiennement attendent d’avoir un petit sachet d’aliments devant la porte du Pane quotidiano, les familles des périphéries (qui maintenant la langue socialwashing appelle quartier en voie de requalification), la ville des riders et des dizaines de milliers de navetteurs, des étudiants non-résidents qui n’arrivent pas à avoir un lits vue les prix hallucinants, et, de l’autre coté la ville des dizaines de nouveaux tours des grandes firmes et groupes financiers avec autour leurs squares aux bistros et boutiques de luxe. Les acteurs dominants de la ville avec le plein soutien de l’administration (de “gauche”) n’arrêtent pas de construire des logements hyper chers (pas moins de mille euros à chambre et récemment en très forte augmentation).

    Selon le site UE l’Italie est première en UE pour la TVA non collectée (évadée) et la province de Milan (ainsi que toute la Lombardie) est la région avec le plus haut montant d’évasion fiscale et des contributions sociales. 25% des contribuables ont un revenu annuel inférieur à 10 mille euros, 11% ceux avec un revenu entre 10 mille et 15 mille et 26% ceux entre 15 mille et 26 mille ; donc 62% des contribuables n’atteignent pas un revenus annuel de plus de 26 mille euros, alors que 7% dépassent 75 mille euros. Bref, le revenu annuel du quinzième plus riche de la population atteigne 105 mille euros et plus, tandis que le quart le plus pauvre ne dispose que de 4.521 euros.

    Cette situation est en rapide évolution dans le sens quel les moins fortunés sont contraints à émigrer vers les banlieues les plus pauvres. Par ailleurs les contribuables avec les plus hauts revenus sont souvent les fraudeurs du fisc, toujours bien épaulés par des experts dans ce domaine ainsi que dans celui des paradis fiscaux. Remarquons qu’en Italie presque toujours les forces de police et une partie de la magistrature sont complices des illégalismes des acteurs dominants ; cela depuis Berlusconi et l’ex-gauche qui a gouverné en alternance aux droites. Et maintenant, ce n’est pas un hasard que l’actuel gouvernement fasciste ne fait qu’adopter des décrets et lois en faveur de l’évasion fiscale et des contributions sociales, bref des économies souterraines et donc des illégalismes des dominants. Par ailleurs on constate un très fort turnover de la plupart des activités économiques, (surtout bistros, boutiques d’alimentation ou de pacotilles etc., petits restos etc.).

    Mais comme raconte Lucia Tozzi les critiques et contestations de la dérive néolibérale de la ville sont très limitées, marginalisées, obscurées tout d’abord parce que la grande majorité des habitants est prisonnière d’une double piège : celle de la communication très phagocytante/pervasive et celle des réseaux. Il y a un chape de propagande et censure diffusées merci au chantage : “On est toujours sur le bord de l’abime, mais la seule voie du salut est communiquer tous ensemble qu’ici tout va bien ! Que Milan est une exception, un modèle positif, vertueux ! Lors de l’explosion de la pandémie qui a frappé Milan plus que toutes les autres villes italiennes, le maire (de “gauche”) avait lancé le slogan : #milanononsiferma (Milan ne s’arrête pas !) et encore après les fortes critiques reçues il a déclaré : “En ville le retour à la normalité sera dans une paire de mois”. Bref l’idée est que si on collabore tous ensemble on va convaincre le monde que c’est vrai et on va gagner. Quant aux réseaux c’est l’effet de la prolifération énorme des projets et des appels d’offre pour toutes sortes de projets et n’importe quoi. Cela contraigne à se mettre en réseau et à se plier aux règles et cages de ces appels qui inévitablement conduisent à faire et dire ce qui veulent les donneurs des financements.

    La narration dominante dit : « le public n’a pas d’argent et il est nul, le privé fait mieux et rapidement ». La marche dévastatrice de la privatisation a commencé dans le secteur de la santé par œuvre de la région aux mains de la droite la plus ignoble (Comunione e Liberazione, la holding-secte de cathos de droite dont l’alors président de la région était un fidèle adepte -il fut ensuit condamné pour corruption … mais pas pour tous les délits commis pendant presque quinze ans de pouvoir). Depuis la privatisation a grimpé sans arrêt jusqu’au point que progressivement la Mairie a confié aux privés presque tout le patrimoine immobilier (piscines, parcs, squares, places publiques, jardins, écoles, bibliothèques, logements etc. etc.). La justification passée comme indiscutable a été que tout ce patrimoine était délabré, dans un état qui rendait impossible son utilisation et la Mairie n’avait pas l’argent pour les travaux nécessaires à la restauration. Dès lors toute la ville est devenue une suite de zones exclusives maitrisées par les propriétaire de fait des espaces « publics » … interdits à ceux qui par les faciès ou l’allure conformes à des quartiers de riches consommateurs ; chaque espace de ce genre est hyper surveillé par des polices privées, vidéosurveillance à gogo etc.

    Un autre fait emblématique est que la participation aux élections communales a chuté à environ 40%, ce qui permet de gouverner avec à peine 20-22% des ayants droit de vote (c’est aussi le cas de presque toutes les villes italiennes). C’est le triomphe de la post-politique et de la dépolitisation généralisée. Un processus qui convient bien à tous les partis car ainsi ils ont moins de clientèle à cultiver ou acheter. En plus comme le remarque Lucia Tozzi il est éclatant noter que la plus forte abstention concerne les banlieues (comme en France) parce que leurs habitants sont depuis longtemps abandonnés par tous : ils ne correspondent pas à aucun profil convenant pour une ville qui mise sur les consommateurs aisés ou en mesure de dépenser assez pour un after hours, pour la soirées dans les dehors ou les innombrables boites où on mange, on écoute de la musique (souvent horrible) ou quelques jeunes rappeurs… alors il est évident que les moins fortunés des banlieues ne méritent que d’être chassé le plus loin possible de la ville qui doit être réservée surtout sinon uniquement à des résidents aisés et bien réceptifs de la communication des acteurs dominants.

    Bien au-delà de ses spécificités, Milan est une réalité tout à fait similaire à celle que presque toutes les villes aspirent à imiter. L’autrice cite nombre d’exemples, de la New York de Bloomberg à Londres, Paris, Vienne, Berlin, Barcelone etc. et une vaste littérature. Il apparait alors que Milan Mais est sans doute un cas extrême dans une Italie qui maintenant est aux mains d’une coalition de droite qui gouverne avec 27% des ayants droit de vote (le fascisme "démocratique" au pouvoir). Mais comme signale Lucia Tozzi, il est possible contraster cette dérive réactionnaire suivant l’exemple de ville comme Berlin où le mouvement des habitants a réussi à obliger la mairie à investir dans un très grand parc vraiment public totalement en dehors de toutes les visées des entrepreneurs-spéculateurs privés.

    Ce livre mérite d’être publié en français.

    https://blogs.mediapart.fr/salvatore-palidda/blog/030524/milan-la-ville-forgee-par-le-socialwashing-greenwashing-au-profit-de

    #géographie_urbaine #Milan #Italie

  • Suisse : Le canton de Vaud exige des communes la conservation d’archives papier RTS

    Les communes vaudoises entassent des tonnes de papier. C’est une conséquence directe de la loi cantonale sur l’archivage, qui les contraint à conserver certaines traces de leurs activités en format papier. Les documents doivent être imprimés et conservés en suivant des règles strictes, une pratique qui peut sembler désuète à l’heure du tout numérique.

    La conservation indéfinie d’une série de documents spécifiques sur un support durable et résistant, à savoir du papier de haute qualité, est imposée aux communes vaudoises. Ces documents témoignent des décisions prises par les autorités locales, comme les municipalités et les conseils communaux ou conseils généraux, et incluent des éléments tels que les procès-verbaux. Certaines communes possèdent même aujourd’hui des documents archivés il y a plus de 600 ans.

    Lundi dans La Matinale de la RTS, Fabrice de Icco, le préfet du district du Jura-Nord vaudois, souligne que le format de conservation des archives est toujours le même, à savoir du papier relié. Ceci est dû à la législation vaudoise qui garantit la pérennité des archives.

    « C’est parfois même plusieurs siècles de procès-verbaux, cela peut donc prendre de la place », souligne-t-il. Mais selon lui, les communes, habituées à cette responsabilité, sont généralement bien équipées avec des locaux adaptés.

    Papier ou numérique, les enjeux de la conservation
    En parallèle, le stockage informatique est possible, mais il est complexe, selon la directrice des Archives cantonales vaudoises Delphine Friedmann. « Des infrastructures spécifiques sont nécessaires pour garantir une consultation aussi souvent que souhaitée. Pour faciliter sa recherche ultérieure, chaque information doit être correctement identifiée et référencée », explique-t-elle.

    Elle souligne également qu’en fin de compte la conservation à long terme de l’information numérique engendre des coûts et une complexité qui dépassent ceux du stockage sur papier.

    A souligner que, dans les cantons du Valais et de Fribourg, il n’existe pas d’obligation légale de conserver les archives en version papier.

    #Archive #Archives #Histoire #papier #pérennité #stockage #recherche #coûts et #complexité du #numérique

    Source : https://www.rts.ch/info/regions/vaud/2024/article/le-canton-de-vaud-exige-des-communes-la-conservation-d-archives-papier-28485912.

  • Des associations dénoncent des expulsions d’étrangers en situation irrégulière dans des pays à risques
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/30/des-associations-denoncent-des-expulsions-d-etrangers-en-situation-irregulie

    Des associations dénoncent des expulsions d’étrangers en situation irrégulière dans des pays à risques
    Par Julia Pascual
    Près de 47 000 étrangers en situation irrégulière – des hommes à 95 % – ont été placés en rétention en 2023, parmi lesquels un tiers étaient des ressortissants algériens, selon le rapport annuel rendu public, mardi 30 avril, par les cinq associations présentes à l’intérieur des centres de rétention administrative (CRA), dont la Cimade, Forum Réfugiés ou encore France terre d’asile.
    Parmi les personnes retenues, la majorité l’a été à Mayotte (plus de 28 000) et 17 000 en métropole. Le nombre de personnes retenues augmente sensiblement par rapport à 2022 (43 500), ainsi que la durée de la rétention, qui a atteint vingt-huit jours et demi, « soit près d’une semaine de plus que l’année précédente », écrivent les associations dans leur rapport. En revanche, les éloignements n’augmentent pas en conséquence. En métropole, 36 % des personnes placées en CRA ont finalement été expulsées. « En 2023, près de 1 000 personnes supplémentaires ont été enfermées dans l’Hexagone, mais l’administration a procédé à environ 1 000 éloignements de moins depuis les CRA », écrivent les associations.
    Celles-ci alertent toutefois quant aux éloignements vers des pays dits à risques tels qu’Haïti. « Les préfectures n’ont jamais cessé d’enfermer des personnes haïtiennes, principalement dans les CRA de Guyane et de Guadeloupe », soulignent les auteurs du rapport, alors que dès novembre 2022, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) des Nations unies alertait dans un communiqué sur le contexte de crise humanitaire et sécuritaire dans le pays et appelait les Etats à « suspendre les renvois forcés d’Haïtiens ». « Le renvoi forcé de personnes vers un endroit où elles risquent d’être persécutées, torturées ou de subir d’autres dommages graves ou irréparables équivaudrait à un “refoulement”, ce qui est explicitement interdit par le droit international des réfugiés et des droits de l’homme », mettait en garde le HCR, évoquant des violences sexuelles, des enlèvements, des pillages et des barrages routiers opérés par des bandes armées s’ajoutant notamment à « une insécurité alimentaire aiguë ».
    En dépit de ce contexte, quarante-sept ressortissants haïtiens ont été expulsés en 2023 depuis des CRA, en majorité de celui de la Guadeloupe. Les associations dénoncent le « mépris des risques encourus », ainsi que celui des juridictions. Le 4 décembre, un Haïtien a en effet été expulsé vers Port-au-Prince alors que la Cour européenne des droits de l’homme venait d’enjoindre au gouvernement français de ne pas procéder à son éloignement. « Ce renvoi a eu lieu alors que la demande d’asile du requérant est toujours en cours d’instruction », ajoute Paul Chiron, chargé des actions juridiques en rétention au sein de la Cimade.
    Sollicité à ce sujet, le ministère de l’intérieur assure pourtant que « les autorités administratives françaises n’ont pas exécuté de retours forcés d’étrangers en situation irrégulière vers des pays à risque ». Elles procéderaient seulement à des « départs volontaires ». « Un étranger ne peut être éloigné à destination d’un pays s’il établit que sa vie ou sa liberté y sont menacées ou qu’il y est exposé à des traitements [inhumains ou dégradants] », rappelle-t-on Place Beauvau.
    Outre les Haïtiens, en 2023, selon les éléments remontés par les associations présentes en CRA, trois personnes ont été renvoyées vers l’Afghanistan et cinq personnes vers le Soudan. Dans certains cas au moins, ce sont des procédures de retour volontaire qui auraient finalement été mises en œuvre, selon plusieurs associations présentes en CRA. « La question se pose du consentement libre et éclairé de la personne, souligne néanmoins Paul Chiron. Si la personne était vraiment volontaire, pourquoi l’administration la place en rétention ? »
    Sans être éloignées, des personnes originaires de Syrie et d’Iran ont pu par ailleurs être placées en rétention et leur pays d’origine a pu être sollicité pour l’obtention de laissez-passer consulaires, qui permettent, en l’absence de document de voyage tel qu’un passeport, de renvoyer une personne dans le pays dont elle a la nationalité. « Les préfectures sont conduites à engager, auprès des consulats, des démarches administratives qui permettent, en particulier, de confirmer l’identité et la nationalité des étrangers en situation irrégulière, justifie le ministère de l’intérieur. Elles permettent également de mettre en échec des stratégies visant à se réclamer de certaines nationalités pour faire obstacle à un éloignement effectif. » Est-ce en ce sens qu’Ahmad (il a souhaité conserver l’anonymat) a été amené auprès des autorités consulaires afghanes à Paris ? D’après les échanges entre la préfecture de police et l’ambassade consultés par Le Monde, un laissez-passer consulaire a été sollicité fin mars « afin d’assurer la mesure d’éloignement » dont cet homme fait l’objet depuis octobre 2022, soit une obligation de quitter le territoire (OQTF). En France depuis 2019, condamné pour infraction à la législation sur les stupéfiants en septembre, Ahmad a purgé une peine de prison avant d’être contrôlé sur la voie publique et placé en rétention. (...)
    Après avoir vécu en Autriche et avoir échoué à obtenir l’asile en France, Ahmad a subi une vie d’errance dans les campements du nord parisien. Il y a développé une addiction au crack. « C’est la première fois que je vois une telle obstination de la France à organiser un renvoi vers l’Afghanistan d’une personne qui n’est pas suspectée de radicalisation », souligne l’avocat d’Ahmad, Nicolas de Sa-Pallix, qui a introduit, lundi 29 avril, un recours en urgence devant le tribunal administratif de Paris pour contester l’OQTF dont son client fait l’objet. Le ministère de l’intérieur continue d’assurer que « la France ne fait pas d’éloignements forcés des ressortissants afghans ». Me de Sa-Pallix s’interroge : « Si les autorités n’ont pas l’intention de l’éloigner, alors pourquoi le placer sous la contrainte en rétention, lieu dédié à l’éloignement ? »

    #Covid-19#migration#migrant#france#OQTF#CRA#asile#syrie#iran#afghanistan#droit#sante#retention

  • Belgique : des agents de Frontex bientôt déployés dans les aéroports et à la gare de Bruxelles - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56836/belgique--des-agents-de-frontex-bientot-deployes-dans-les-aeroports-et

    Belgique : des agents de Frontex bientôt déployés dans les aéroports et à la gare de Bruxelles
    Par Maïa Courtois Publié le : 03/05/2024
    Les parlementaires belges viennent de donner leur feu vert au déploiement de l’agence européenne de garde-frontières sur leur sol, après le vote de la loi « Frontex » dans la nuit de jeudi à vendredi. De nombreuses ONG s’inquiètent du flou régnant sur les compétences attribuées aux agents et du risque de violations des droits humains qui en découle. La Chambre des représentants de la Belgique a adopté, dans la nuit du jeudi 2 mai au vendredi 3 mai, la « loi Frontex » qui autorise le déploiement des garde-frontières européens sur son territoire. Cette loi donne le feu vert aux agents de Frontex pour réaliser des contrôles au niveau des aéroports, des ports, de la gare de Bruxelles-Midi et au niveau du terminal Eurostar. Cette dernière zone se situe aux frontières extérieures de l’espace Schengen, puisque l’Eurostar rejoint (entre autres) le Royaume-Uni, qui n’en fait pas partie.
    Portée par la ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden, cette loi va aussi permettre aux agents de Frontex d’escorter des éloignements forcés. À savoir, participer au transfert des exilés depuis les centres fermés belges - au sein desquels les conditions de rétention sont régulièrement épinglées - jusqu’au décollage des avions réservés pour les expulsions. De nombreuses ONG s’inquiètent du manque de précisions concernant le pouvoir d’action des agents de Frontex. « Les compétences attribuées au personnel de Frontex sur le territoire et aux frontières de la Belgique sont très floues. Elles n’excluent pas la possibilité pour un agent de Frontex de procéder à des arrestations lors de contrôles dans la rue, dans les transports publics, à la sortie d’un centre d’accueil, par exemple », écrivent 13 organisations, parmi les plus importantes en Belgique en matière de défense des droits des étrangers : Amnesty International Belgique, le Ciré, la Ligue des droits Humains...
    De plus, les agents seront armés, y compris d’armes à feu, dans le cadre de la législation belge. Les ONG s’interrogent : qui sera responsable, dans le cas où des agents de Frontex commettraient des dommages aux personnes ou des violations des droits humains ? « C’est d’autant plus problématique qu’il n’existe pas de véritable mécanisme de plainte concernant les agissements de Frontex. Le risque d’impunité en cas de violations des droits fondamentaux est donc élevé », estiment-elles dans leur communiqué paru le 2 mai.
    Les signataires rappellent le passif de l’agence, régulièrement sous le coup d’enquêtes journalistiques et de critiques d’ONG pour ses pratiques aux frontières. Entre autres, l’agence « a été reconnue responsable de pushbacks, refoulements illégaux d’embarcations de migrants, en mer Égée, en Méditerranée et en Europe de l’Est. Elle collabore avec les garde-côtes libyens, coupables de tortures, de viols, de travail forcé… en leur facilitant l’interception de barques de migrants », citent les associations, avant de conclure : « Les parlementaires ne peuvent ignorer ces faits documentés, qui sont de notoriété publique ».
    Cécile Vanderstappen, chargée de recherche au groupement d’ONG CNCD-11.11.11, interrogée par Le Soir, voit pour sa part dans l’adoption de cette loi une posture politique : « L’intention du déploiement de ce corps permanent, c’est vraiment de criminaliser les personnes, de les faire passer comme un danger, de les faire passer comme un objet d’insécurité et donc de faire croire à l’opinion publique qu’en renforçant l’agence Frontex, on va régler le problème d’insécurité, or ce n’est pas du tout le cas ». Cent agents de Frontex au maximum seront déployés sur le territoire belge, prévoit la loi. Un arrêté royal viendra, tous les deux ans, évaluer et préciser les modalités de ce déploiement, qui peuvent donc être amenées à évoluer dans les années à venir. Le texte a été adopté à la suite d’un avis rendu par le Conseil d’État belge, qui demandait plusieurs garde-fous, en particulier la co-présence d’agents belges lors des interventions de Frontex. La ministre de l’Intérieur Annelies Verlinden a mis en avant ces quelques garanties dans le projet de loi, afin d’emporter l’adhésion de la majorité des parlementaires - y compris ceux de la gauche francophone.
    L’intervention de Frontex ne pourra donc avoir lieu, en théorie, qu’en présence et sous l’autorité de policiers belges. Mais voilà : « le projet de loi laisse place à l’interprétation », soulève la Coalition Move, formée par plusieurs associations. Un agent de Frontex pourra en effet prendre des « mesures d’urgence », « en attendant » l’arrivée d’un agent belge. Par conséquent, « une privation de liberté pourrait intervenir sans surveillance », s’inquiète Move, qui a publié une analyse détaillée du projet de loi fin avril. Pour rappel, l’agence Frontex, malgré les accusations de violations des droits dont elle fait régulièrement l’objet, est en pleine expansion. À l’horizon 2027, elle sera dotée d’un corps permanent de 10 000 agents, fournis et formés par les différents pays membres de l’Union Européenne, et mobilisables à leurs frontières. L’agence justifie en partie ce renforcement par l’augmentation des entrées irrégulières sur le territoire européen. Elle en décomptait 380 000 en 2023, soit une hausse de 17 % par rapport à 2022. Des statistiques à analyser avec prudence cependant, puisque Frontex enregistre toutes les entrées : une même personne peut donc être comptabilisée plusieurs fois si elle multiplie les tentatives.

    #Covid-19#migrant#migration#belgique#frontex#droit#frontiere#territoire#sante#migrationirreguliere

  • En Birmanie, la junte interdit aux hommes de partir travailler à l’étranger
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/05/03/en-birmanie-la-junte-interdit-aux-hommes-de-partir-travailler-a-l-etranger_6

    En Birmanie, la junte interdit aux hommes de partir travailler à l’étranger
    Publié aujourd’hui à 04h32, modifié à 07h36
    La décision est censée mettre un frein à une vague massive de départs : la junte birmane a annoncé, jeudi 2 mai, suspendre la délivrance aux hommes d’autorisations de travail à l’étranger. La mesure a été prise pour pouvoir « prendre plus de temps afin de vérifier les procédures de départ, et en lien avec d’autres questions », est-il écrit, sans autre précision, dans un communiqué du ministère du travail publié jeudi soir.
    Des milliers de Birmans ont tenté de partir, après que la junte a déclaré, en février, vouloir imposer un service militaire d’au moins deux ans aux hommes de 18 à 35 ans et aux femmes de 18 à 27 ans. Durant les jours suivant l’annonce, de longues files d’attente se sont créées devant les ambassades étrangères à Rangoun, et d’autres personnes ont essayé de traverser la frontière pour rejoindre la Thaïlande, ont rapporté des médias.
    Plus de treize millions de personnes sont concernées par l’appel sous les drapeaux, d’après un porte-parole de la junte, bien que l’armée n’ait la capacité d’en former que 50 000 par an. La loi de service militaire a été conçue par une précédente junte, en 2010, mais elle n’avait jamais été appliquée jusque-là.
    Le texte est « essentiel face à la situation que connaît notre pays », a justifié un porte-parole de la junte. Il prévoit un allongement du service militaire jusqu’à cinq ans en cas d’état d’urgence. Ceux qui ignorent leur convocation risquent une peine de prison de la même durée. Un premier groupe de plusieurs milliers de recrues a déjà commencé l’entraînement, selon des comptes Telegram projunte.
    Décrété par les généraux à leur prise de pouvoir, en 2021, l’état d’urgence est renouvelé tous les six mois, dans un contexte de dégradation de la situation sécuritaire. La persistance de l’état d’urgence repousse également les nouvelles élections nationales, promises par l’armée lorsque celle-ci a renversé la dirigeante élue Aung San Suu Kyi.
    Le putsch a déclenché une reprise du conflit avec des combattants appartenant à des minorités ethniques actifs depuis plusieurs décennies, et il a donné naissance à des dizaines de nouvelles « Forces de défense du peuple », qui, selon les analystes, ont surpris l’armée par leur efficacité. L’offensive coordonnée de trois groupes ethniques minoritaires près de la frontière chinoise, à la fin d’octobre 2023, a marqué un tournant majeur en faveur des adversaires du pouvoir, qui ont pris le contrôle de certaines villes et routes stratégiques, selon des observateurs. Plus de quatre millions de Birmans travaillaient à l’étranger en 2020, selon une estimation de l’Organisation internationale du travail, citant des données du gouvernement. Beaucoup d’autres sont employés au noir loin de chez eux, ont prévenu des experts.

    #Covid-19#migrant#migration#birmanie#crise#chine#frontiere#minorite#securité#sante#emigration

  • Analyse des conclusions publiées par l’Avocate générale de la CJUE concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE

    « Tous les peuples ont le droit de libre détermination, en vertu duquel ils déterminent librement leur statut politique » (ONU, résolution 1514, décembre 1960)

    Le 2 avril 2024, la Task Force EUCOCO a organisé une conférence internationale de juristes afin d’analyser les récentes opinions publiées par l’Avocate générale Tamara Capeta, de la Cour de justice de l’UE (CJUE), concernant l’affaire Front Polisario/Conseil et Commission de l’UE. La CJUE statuera sur ce différend avant la fin de l’année.

    En général, l’Avocat demande à la Cour d’annuler les accords de pêche, accords ignorants le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, et de respecter l’étiquetage correct des produits agricoles issus du Sahara occidental qui, rappelons-le une nouvelle fois, ne fait pas partie du Maroc. Par contre, l’Avocate générale demande d’élargir les préférences tarifaires au Sahara occidental, considérant le Maroc comme « puissance administratrice de facto », et affirmant que le Front Polisario ne représenterait pas les intérêts de tou.te.s les sahraoui.e.s.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2024/05/03/analyse-des-conclusions-publiees-par-lavocate-

    #colonisation #sahraoui

  • Exploiter et punir, des bagnes en chantier !
    https://labrique.net/index.php/49-contre-les-prisons/1296-exploiter-et-punir-des-bagnes-en-chantier

    Sous prétexte de lutter contre la surpopulation carcérale, mais surtout dans l’objectif d’enfermer plus , l’État français prévoit la construction de nouvelles prisons sur tout le territoire. On entre dans la deuxième phase du plan annoncé par Valls en 2016. Au total : 15000 places en plus d’ici 2027. Et on va enfermer près de chez vous : 4 chantiers de construction ou d’agrandissement sont en cours dans la région, ou sur le point de commencer : à St-Laurent-Blangy, Saint-Saulve, Loos et un CRA à Dunkerque.

    #En_vedette #Contre_les_prisons

  • Belgique: La Chambre adopte la loi «Frontex»

    La Chambre a adopté jeudi en séance plénière un projet de loi permettant à du personnel de l’agence européenne Frontex d’effectuer des contrôles aux frontières belges et d’escorter des #retours_forcés d’étrangers.

    Porté par la ministre de l’Intérieur #Annelies_Verlinden (CD&V), ce projet de loi donnera l’occasion à ces agents d’effectuer ces contrôles frontaliers dans les #aéroports, les #ports, la #gare de #Bruxelles-Midi ainsi que dans son terminal #Eurostar, soit aux #frontières_extérieures de l’espace Schengen.

    Le texte a été adapté à la suite de l’avis du Conseil d’État. Ainsi, l’intervention de Frontex ne pourra avoir lieu qu’en présence et sous l’autorité de policiers belges. Le nombre d’agents Frontex actifs sur le territoire belge sera limité à cent. Ces actions seront aussi menées sous le contrôle du Comité P. Dans la majorité, Ecolo-Groen, le PS, mais aussi la ministre ont rappelé ces balises lors de la discussion générale.

    Le texte a été largement critiqué par plusieurs organisations ces derniers jours, dont le Ciré (Coordination et Initiatives pour Réfugiés et Étrangers).

    Annelies Verlinden a déploré une « désinformation qui n’aide pas au débat équilibré qu’on a connu en commission », tout en disant « comprendre » les inquiétudes exprimées.

    Il a été adopté par la majorité, moins les abstentions de Simon Moutquin (Ecolo), Khalil Aouasti (PS) et Hervé Rigot (PS). Le PTB, DéFI ainsi que Vanessa Matz (Les Engagés) ont pour leur part voté contre.

    https://www.rtl.be/actu/belgique/politique/la-chambre-adopte-la-loi-frontex/2024-05-03/article/665018

    #Belgique #loi_Frontex #Frontex #contrôles_migratoires #frontières #migrations #réfugiés

  • Des exportations massives de composants français à la Russie en 2023
    https://www.obsarm.info/spip.php?article651

    Une enquête de Nicolas Burnens (RTL), reposant sur un document confidentiel d’experts proches du gouvernement ukrainien, souligne que les grandes entreprises françaises d’armement et d’électronique Thales, Safran, Nicomatic et STMicroelectronics ont continué à contourner massivement les sanctions sur la Russie en 2023. Cette enquête confirme notre étude parue en juin 2023 . Les transferts de composants à usage militaire des grandes entreprises françaises (STMicroelectronics, Lynred, (...) #Armements

    / #Contrôle_des_exportations, Transferts / exportations, #Économie_de_guerre, #La_une

    #Transferts_/_exportations

  • Deadly human smuggling through Mexico thrives in ‘perfect cycle of impunity’

    A new collaboration from ICIJ and media partners in Latin America, Europe and the United States documents nearly 19,000 migrants’ journeys to the U.S. border under dangerous conditions.

    Six days before Rafelín Martínez Castillo was sent flying from a trailer truck transporting him and 168 other migrants across Mexico, he was sanding wood in his cousin’s modest workshop in the Dominican Republic. The 31-year-old craftsman, his brother and cousin were working tirelessly to fulfill a large order of pilones, the popular mortar and pestle sets sold in souvenir stores and on roadsides in the Caribbean nation.

    “When I touched his hands the day we said goodbye, they were full of calluses and cuts from all the hours he spent sanding wood,” Martínez Castillo’s mother, Kenia Castillo, recalled during an interview in April 2023 at her house in Boqueron, a small, hilly region in the southern province of Azua. “I pleaded with him not to leave. I said we could get by eating rice and eggs if we had to. But he told me that just making pilones, we would never have anything.”

    The family used money from their pilones sales to pay part of the $26,000 to smugglers who had agreed to get Martínez Castillo to the United States. The trip would take him on a plane to Panama, then Guatemala, and from there he would cross the border into Chiapas, Mexico’s southernmost state.

    In recent years, tens of thousands of Dominicans have followed similar routes to reach the U.S. in an exodus that has become so ubiquitous it has turned into a popular culture reference, with the phrase “la vuelta es México” (“Mexico is the way”) showing up in rap and merengue songs and comedy sketches on national television. Generally, Dominicans have been flying to South and Central American countries with relaxed or no visa requirements. In 2022 and 2023, more than 3,000 people per month left the island on such flights, according to U.S. Customs and Border Protection data. The travel becomes much harder from there as they then make their way across several countries to arrive in Mexico; from Mexico they walk to the U.S.

    Martínez Castillo’s journey was supposed to culminate with him crossing into the United States. Instead, 25 days after leaving home, he returned in a casket.

    On Dec. 9, 2021, the 18-wheeler that had Martínez Castillo and his fellow migrants packed in like commodities overturned while speeding on a Chiapas highway. Fifty-six people died and 113 were wounded. The images of the bodies scattered across the highway surrounded by horrified onlookers spread around the globe.

    Following the trail of this and similar accidents involving migrants and trucks, a cross-border team of journalists found that the illegal use of these cargo vehicles to move migrants across Mexico has increased in the past several years as cartels have taken over the smuggling business, which has historically been controlled by a loose network of smugglers called coyotes or polleros. All of this has unfolded as the Mexican government, pressured by the United States, has toughened its policies to limit the record number of people crossing its territory in recent years, pushing migrants to find dangerous and often deadly ways to travel. As they make use of the cargo industry, which is supposed to be tightly regulated by government agencies, organized crime groups seem to operate with impunity. Today, the smuggling business is estimated to generate billions of dollars a year for the cartels.

    It also “has an enormous logistics apparatus and, of course, all the necessary complicities behind it,” said Tonatiuh Guillén López, who was appointed Mexico’s immigration chief in December 2018 and resigned six months later over disagreement with the shifting immigration policies of president Andres Manuel López Obrador. “Otherwise, how do … dozens of trucks travel undetected through the country?”

    Neither Mexico’s National Institute of Migration, its attorney general, the Secretariat of Defense, the National Guard and the National Chamber of Cargo Transportation, which represents the trucking industry, would comment or consent to interviews for this story.

    The team of reporters interviewed survivors, experts, migrants’ rights advocates and current and former Mexican officials, and reviewed thousands of pages of documents for this story. The reporters also created a database listing more than 170 trucks that carried migrants and were inspected, detained, involved in accidents or abandoned from 2018 to 2023. Due to the varying quality of the information, and because Mexican authorities have tracked cases only since 2022, after the Chiapas accident, the data reveals only a tiny portion of this human smuggling. But what it does show is that nearly 19,000 people — including more than 3,200 minors — were traveling in the trucks the reporters identified.

    The data also shows that at least 111 migrants traveling in trailers through Mexico in those six years died because of exposure to heat or lack of oxygen, or as a result of traffic accidents. On March 7, 2019, a trailer carrying about 80 migrants drove off the road and overturned in Chiapas, causing the deaths of 23 people, among them a 2-year-old and a 7-year-old. Three years later, 64 people were rescued from a trailer abandoned on the side of the road in the northern state of Coahuila. They had been traveling without water or ventilation and endured temperatures of 104 degrees Fahrenheit inside the trailer, authorities said. Fourteen people were hospitalized, and a Nicaraguan woman died and had a stillbirth.

    On Sept. 28, 2023, two migrants died and 27 were injured after the driver of a truck carrying 52 people lost control and the truck overturned on a highway in Mezcalapa, Chiapas. Three days later, nine Cuban women and a girl died and 17 other Cubans were injured after the truck carrying them crashed on a highway about 100 miles from the Guatemalan border.

    Given the volume of people passing through Mexico — U.S. Customs and Border Protection data shows that more than 4.8 million foreign nationals were encountered at the southern border in the last two years alone — the number of migrants in trucks is undoubtedly higher than the reporters’ data analysis shows, according to experts and advocates for migrants’ rights.

    Guillén, the former immigration chief, said that while many migrants are misled by smugglers about the mode of transportation, others do understand the dangers of being locked for hours in a rolling steel container.

    “The situation of displaced people is so grave that they take all these risks,” Guillén said. He has a phrase to describe the despair and lack of options faced by migrants in Mexico and around the world. He calls it “the magnitude of hopelessness.”
    A ‘humane’ immigration policy?

    Large numbers of Central Americans have been passing through Mexico to reach the U.S. since at least the 1980s, fleeing civil wars or attracted by American companies’ demand for cheap labor. That migration continued in the late 1990s, when thousands left their countries after the devastation caused by Hurricane Mitch in 1998. Other waves followed, driven by economic crises, climate change, violence and political upheaval. Around 2010 a new trend emerged: Thousands of Asian and African migrants arrived in the south of Mexico after traversing the Americas en route to the U.S.

    To contain the flow, the U.S. and Mexico have beefed up the presence of law enforcement at their borders. With funding from the U.S., Mexico increased deportations, sending hundreds of thousands of people back to their countries and even deporting more than the United States has in particular years.

    Mexico became what experts call “a vertical border,” explained Gretchen Kuhner, director of the Institute for Women in Migration, a nonprofit advocacy group. This means that immigration inspections aren’t happening only at entry points at borders, airports and seaports, Kuhner said. Instead, stops and searches can happen anywhere. Soldiers and immigration agents began stopping people in parks and other public areas as far back as nearly 10 years ago, boarding buses and pulling over vehicles to catch undocumented migrants. (In 2022 the Mexican Supreme Court declared this practice unconstitutional after three Indigenous siblings who were racially profiled sued, but that hasn’t stopped the practice.)

    “This way of doing immigration control is, from our perspective, one of the factors that pushes people to travel in a clandestine way and what allows organized crime groups that traffic people to flourish,” Kuhner said, because they offer a way to dodge the random stops and searches.

    Poor migrants who can’t pay smugglers or hire fixers to bribe authorities for expedited documents to move legally across Mexico have traditionally attempted the journey walking or hitchhiking. Many more risk injury or death by climbing atop the moving freight train nicknamed “The Beast” and the “Death Train,” part of a railway network that runs the length of Mexico. Seeking safety in numbers, thousands of people a year travel together on foot for hundreds of miles in so-called migrant caravans. Others, like Martínez Castillo, the Dominican woodworker, and the nearly 19,000 identified in the data analysis, end up crammed in the trailer trucks.

    For a brief period at the beginning of his presidency in 2018, Andrés Manuel López Obrador, a center-left liberal, followed his campaign promises to forge a more “humane” immigration policy than the one he had inherited. His administration granted thousands of humanitarian visas to allow migrants safe passage or work visas to stay in Mexico. During that period, a caravan was able to cross the country largely unimpeded. But he soon reversed course under pressure from the Trump administration that threatened to increase tariffs on Mexican imports.

    In the summer of 2019, López Obrador deployed nearly 21,000 agents from the National Guard, a security force he created, to Mexico’s borders with Guatemala and the U.S. to contain migrants. Later, Mexico also largely stopped issuing safe-passage documents to migrants. Notably, the government prohibited transportation companies from selling bus tickets to anyone who couldn’t show a valid immigration document allowing them to be in the country. Advocates point to that policy — which prevents people from traveling in a safer way — as one of the chief reasons that pushed migrants to seek dangerous alternatives to traverse Mexico. In October, a Mexican federal court declared the practice of asking for immigration documents illegal and discriminatory.

    ‘Children, babies and entire families’

    In Mexico — an export-oriented economy that has overtaken China as the United States’ top supplier — cargo trucks play a key role in keeping businesses running. The number of cargo trucks traveling annually on Mexican roads surpassed 600,000 in 2021.

    A reporter from En un 2×3 Tamaulipas who contributed to this story spent more than six weeks approaching companies and individuals who work in the trucking industry in the hopes of finding drivers who had carried migrants in trucks. Only one driver agreed to talk – on the condition that his identity be protected out of fear of retribution. The man, who has driven trucks loaded with migrants, said that drivers don’t necessarily seek out this kind of work. Instead, they are recruited at freight stations by those who work for cartels. Refusing the job can mean death, he said.

    “They arrive and tell you: ‘I need you to take this trip for me,’” he said. “Everything is already arranged.”

    He said migrants who manage to reach Mexico City, in the center of the country, from the south are approached at bus terminals by coyotes who offer them safe transportation to the U.S.-Mexico border. Migrants who find a way to get to Michoacan, a few hours west of Mexico City, pay to board the trailer trucks. From there, they are driven hundreds of miles to towns near the border with Texas, such as Reynosa or Matamoros.

    The driver, who has been transporting produce from Michoacan to other parts of the country since 2013, said he has driven up to 100 people at a time in trailers, in trips that last 15 hours — carrying “children, babies and entire families.” Drivers are prohibited from stopping along the way to check on migrants’ conditions, he said.

    In 2022, he said, he was approached by a man who told him that he was going to drive a group of Central American migrants to northern Mexico. He was going to be paid for it, but he also understood it wasn’t an offer he could turn down. “They threaten your family,” the driver said. “I can’t even imagine how big their reach is, but when they come and offer you the gig they tell you, ‘Look, if you refuse or if you betray me, we know that your family lives in such and such area.’”

    He said he’s given a phone to receive instructions during the trip. He is stopped at checkpoints by either the Army or the National Guard. He’s usually instructed to explain to the soldiers that he is carrying people. Then he is supposed to hand over the phone. “They communicate with each other, arrange their transactions, and that’s it,” the driver said. “Then [the soldiers] tell you, ‘You can go through.’”

    The Mexican Secretariat of Defense also declined to comment on the testimony of the driver, claiming it has no jurisdiction in immigration matters. Drivers may be offered between $4,800 and $6,000 (80,000 to 100,000 Mexican pesos) for each trip or “package delivered,” the driver said, but they usually get less than half the payment in the end. “It is not negotiable,” he said.

    However harrowing it is to be recruited to drive migrants in a truck, the experience can’t begin to compare to what it’s like being a passenger. In January 2019, Yanira Chávez traveled for four days inside a trailer truck with her young son and daughter and about 170 others.

    Four days into the new year, Chávez, now 36, and her children left their small town in northern Honduras. She had paid the first $5,000 to a local coyote who for $10,000 promised to take them to the United States, where Chávez’s husband was waiting for them. The coyote told them that once in Mexico, they were going to travel to the northern region by plane and instructed them to buy “luggage with wheels” to appear as tourists, not migrants.

    Chávez and her children traveled by bus from Honduras to northern Guatemala, and from there they crossed a river by boat into Mexico. “I’m a little bit closer to you,” she texted her husband at that point.

    In Mexico, Chávez soon realized they would not be catching any plane. The smugglers took away her phone and the phones of the migrants she was traveling with, threw away their suitcases and forced them to get inside a huge trailer, she said. Chávez and others initially refused to get in. “But at that point, it no longer depends on whether you want to or not,” said Chávez. “You have to do it because if you don’t, the threat is that they will hand you over to the cartel.”

    Inside the truck the heat was stifling, Chávez recalled. Men were sitting lined up one behind the other in the center. Women squatted against the walls, holding the children between their legs. Soon after the truck started moving, a boy, about 2 years old, began crying. “Either you keep him quiet or I keep him quiet,” one of the armed coyotes riding inside the trailer told the child’s mother, according to Chávez.

    There were plastic buckets at each end of the trailer in which to urinate. The stench flooded the space, she said. “People were fainting.”

    The migrants were taken out of the trailer three times during the 900 miles from Villahermosa to Reynosa, she said, in the state of Tamaulipas, near Texas. One of those times, Chávez said, they walked through the backwoods for several hours until nightfall to evade a police checkpoint.

    https://www.youtube.com/watch?v=Ur19QsWddlg

    The ordeal didn’t end once the trailer truck dropped them off. In Reynosa, Chávez and her children were held hostage, first in a motel and then in a house for more than a week, until her husband managed to wire a total of $14,000 in small transactions to have them released, she said. Kidnappings are commonplace for migrants in Mexico when smugglers know they have relatives in the U.S. awaiting them.

    Nearly a month after she left Honduras, Chávez and her children crossed the Rio Grande and surrendered to the U.S. Border Patrol in McAllen, Texas, where they asked for asylum. Chávez says the case was recently closed, adding uncertainty to the family’s future, but for now they’re living a quiet life in Long Island, N.Y., where she works for a wood molding company. The bitter memories and guilt about what the children had to go through overwhelm her sometimes. It’s particularly hard, she said, when a trailer truck approaches her workplace to deliver materials.
    ‘A perfect cycle of impunity’

    Neither the victims of the smuggling business nor their surviving relatives often see justice, the reporting shows. From 2016 to 2023 there have been only 35 convictions for human trafficking in Mexican district courts, according to information obtained through a public records request to the Mexican Justice Department. Reporters compared the information from the Justice Department with the database created for this story. The analysis showed that some of the Mexican states where trucks smuggling migrants are most frequently detected — and where the most deaths are recorded annually — also have the fewest investigations into human trafficking open. In the state of Veracruz, the nation’s Attorney General’s Office only opened three cases from 2016 to October 2023, while there are no such open cases in either Chiapas or Nuevo León.

    Experts and human rights advocates say that in a country like Mexico, which often ranks poorly in reports about corruption, crimes against migrants are bound to go unpunished. “It is a perfect cycle of impunity,” said Mónica Oehler, a researcher in Mexico for Amnesty International.

    She said migrants rarely report crimes out of fear of being deported. They also risk retribution from smugglers. “It doesn’t even cross their mind when you ask them: ‘Have you reported this?’” Oehler said.

    For Kenia Castillo, the Dominican mother who lost her son in the December 2021 Chiapas accident, filing a crime report at the time was hardly foremost on her mind. “Our main worry was bringing his body home,” she said.

    Rafelín Martínez Castillo left a 4-year-old daughter whom Castillo is now raising and trying to legally adopt. There is also a mountain of debt from loans taken to pay for her son’s efforts to get to the U.S. As she grapples with those pressing realities, Castillo said, “Sometimes I think about how so many people have gone before and after him, and they made it.” She shrugged her shoulders, resigned to her son’s fate.

    The accident could have been a turning point in curtailing migrant smuggling but has instead become yet another tragic example of systemic failures. During a press conference the day after the accident, Mexico’s then-Foreign Affairs Secretary Marcelo Ebrard, along with officials from the Dominican Republic, Ecuador, Guatemala, Honduras and the United States, announced the creation of a Grupo de Acción Inmediata, or Immediate Action Group, to investigate what happened to Martínez Castillo and his fellow travelers. The officials blamed the accident on “international human trafficking networks” and vowed to stop them. The Ministry of Foreign Affairs said it would present the “actions, progress and results” of the group’s work in a public report.

    Reporters found that the group met only once in January 2022 after its inaugural session the month before, and the report promised by the ministry has never been released. The Ministry of Foreign Affairs in Mexico did not respond to requests for comments about the Immediate Action Group’s work. The U.S. Department of Homeland Security didn’t answer specific questions about the group, but a spokesperson wrote in an email that Homeland Security Investigations works with Mexico’s Transnational Criminal Investigative Unit to combat human smuggling and prosecute individuals involved in criminal activity “often resulting in disruptions of criminal enterprises.”

    Although arrests for the Chiapas accident were made in the Dominican Republic and Mexico, reporters have yet to find any evidence that, nearly 2½ years later, anyone, in any country, has been convicted.

    https://www.icij.org/inside-icij/2024/04/deadly-human-smuggling-through-mexico-thrives-in-perfect-cycle-of-impunity

    #impunité #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #frontières #camions #cargo_truck #République_dominicaine #Chiapas #contrôles_frontaliers #The_Beast #The_Death_Train #train
    via @fil

  • Mobilisation pour Gaza : un débat interne « dur » et avec « beaucoup d’émotion » jeudi matin à Sciences Po Paris
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/02/mobilisation-pour-gaza-un-debat-interne-dur-et-avec-beaucoup-d-emotion-jeudi

    L’administrateur provisoire a reconnu avoir « pris des positions assez fermes sur certains sujets », en refusant « très clairement la création d’un groupe de travail qui était proposé par certains étudiants pour investiguer [les] relations [de l’école] avec les universités israéliennes ».

    « Après un début où les débats étaient apaisés, la tension est montée à la fin », a témoigné auprès de l’Agence France-Presse Hugo, 22 ans, étudiant en master à Sciences Po, pour qui « la principale information est le refus du directeur de créer un groupe de travail pour réévaluer les partenariats de Sciences Po ».

    Aucune justification n’est apporté pour cette décision, qui n’est en fait que l’application de la position politique de la ministre et donc du gouvernement, qui enterre le principe d’une autonomie de la gouvernance des universités :

    Sur la demande des étudiants d’interroger les « partenariats de l’école avec les universités et organisations soutenant l’Etat d’Israël », la ministre de l’enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, a répété, jeudi matin, qu’il était « hors de question que les universités prennent une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Proche-Orient ».

    La ministre a demandé aux présidents d’université de veiller au « maintien de l’ordre » public, en utilisant « l’étendue la plus complète des pouvoirs » dont ils disposent, notamment en matière de sanctions disciplinaires en cas de troubles ou de recours aux forces de l’ordre, lors d’une intervention en visioconférence au conseil d’administration de France Universités.

    #Gaza #génocide_plausible_en_cours #aveuglement # et #complicité

    • #Sciences_Po annonce la fermeture vendredi de ses principaux locaux à Paris, après un débat interne qui a débouché sur une nouvelle mobilisation (Publié aujourd’hui à 16h13, modifié à 23h01 [-] republication de l’article du 02 mai 2024 à 11h42)
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/02/mobilisation-pour-gaza-un-debat-interne-dur-et-avec-beaucoup-d-emotion-jeudi

      (...) Sylvie Retailleau, a répété, jeudi matin, qu’il était « hors de question que les universités prennent une position institutionnelle en faveur de telle ou telle revendication dans le conflit en cours au Proche-Orient ».
      La ministre a demandé aux présidents d’université de veiller au « maintien de l’ordre » public, en utilisant « l’étendue la plus complète des pouvoirs » dont ils disposent, notamment en matière de sanctions disciplinaires en cas de troubles ou de recours aux forces de l’ordre, lors d’une intervention en visioconférence au conseil d’administration de France Universités.

      #Israël #France #élites #politique

    • « La fermeté est et restera totale », a fait savoir Matignon à l’Agence France-Presse (AFP). « S’agissant de la situation dans les établissements, certaines ont pu être réglées par le dialogue. Pour d’autres, des réquisitions par les présidents d’université ont été faites, et les forces de l’ordre sont intervenues immédiatement. Cette fermeté paie : 23 sites perturbés ont été évacués hier », a affirmé la même source à l’AFP, ajoutant, pour Sciences Po Paris, que Gabriel Attal avait « demandé l’intervention dès la réquisition de l’administrateur provisoire ».

      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/03/les-forces-de-l-ordre-interviennent-a-sciences-po-paris-et-evacuent-plusieur

      #occupations #police

    • Heureusement, dans son édito du jour, Le Monde jouait à fond son rôle usuel de chien de garde, justifiant à l’avance, avec force sophismes débiles, que Darmanin envoie ses Robocops contre les étudiants qui manifestent contre un génocide.

      Israël-Gaza : une contestation légitime, des dérives inacceptables
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/05/03/israel-gaza-une-contestation-legitime-des-derives-inacceptables_6231324_3232

      A première vue, ces mouvements évoquent les révoltes estudiantines des années 1960-1970 contre la guerre américaine au Vietnam ou celles qui, un peu plus tard, dénonçaient le régime d’apartheid d’Afrique du Sud. Le parallèle s’arrête cependant assez vite. Les Etats-Unis n’étaient pas visés à domicile par un terrorisme vietnamien, là où Israël riposte aux massacres du 7 octobre 2023. Quant à Yahya Sinouar, le chef du Hamas à Gaza, il est difficilement comparable à Nelson Mandela.

      […]

      Les libertés de réunion et d’expression doivent être défendues, non ces débordements intolérables. Que des étudiants juifs, parce qu’ils s’identifient comme tels, puissent se sentir mal à l’aise, voire en danger, dans une université française ou américaine est inacceptable, quelles que soient leurs positions – en réalité très diverses – sur le conflit.

      […]

      En France, Jean-Luc Mélenchon cherche à exploiter la faiblesse des réactions à la tragédie de Gaza. Mais, en soutenant les appels au « soulèvement » et en attisant la colère des étudiants, le leader de La France insoumise jette de l’huile sur une question inflammable dans un pays qui réunit d’importantes communautés juive et arabe, et fait douter de son sens des responsabilités.

  • Royaume-Uni : premières arrestations de demandeurs d’asile en vue des expulsions vers le Rwanda - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56808/royaumeuni--premieres-arrestations-de-demandeurs-dasile-en-vue-des-exp

    Royaume-Uni : premières arrestations de demandeurs d’asile en vue des expulsions vers le Rwanda
    Par Maïa Courtois Publié le : 02/05/2024
    Des interpellations ont été menées, depuis lundi, pour placer en rétention les premiers demandeurs d’asile expulsables vers le Rwanda, dans le cadre du plan voté la semaine dernière par le Royaume-Uni. Le Home Office n’a pas encore détaillé le nombre et les nationalités de ces personnes interpellées, mais réitère son objectif de faire décoller les premiers vols en juillet et d’atteindre 5 700 expulsions d’ici la fin de l’année.
    Le Royaume-Uni affirme avoir procédé, depuis lundi, aux premières arrestations de demandeurs d’asile susceptibles d’être renvoyés vers le Rwanda. Dans une vidéo mise en ligne mercredi 1er mai, le Home Office (équivalent britannique du ministère de l’Intérieur) montre ces premières interpellations et placements en détention. Selon le Times, des femmes se trouvaient parmi les personnes appréhendées par les quelque 800 agents déployés sur le territoire pour ces raids d’interpellation.
    Ces arrestations font suite à l’adoption du plan Rwanda dans la nuit du lundi 22 au mardi 23 avril, après de longs mois de contestation de la société civile, de recours en justice et d’aller-retours parlementaires. Pour rappel, ce plan consiste à éloigner sous la contrainte, vers ce pays d’Afrique de l’est, des exilés primo-arrivants sur le sol britannique, afin d’y faire examiner leur demande d’asile.
    Les mineurs non-accompagnés, seule exception aux arrestations
    Sollicité par Infomigrants, le Home Office ne souhaite pas « communiquer de détails opérationnels » concernant le nombre d’arrestations effectuées jusqu’ici. Ni les nationalités des personnes interpellées. Il affirme simplement, dans un communiqué publié le 1er mai, que cette opération « est un élément clé du plan visant à acheminer des vols vers le Rwanda dans les 9 à 11 semaines à venir ».Londres confirme ainsi le calendrier annoncé pour son plan Rwanda, à savoir : des premiers vols pour juillet. Avec pour objectif : 5 700 migrants renvoyés sur le sol rwandais d’ici la fin de l’année. Ces derniers ont déjà été identifiés. Tous sont arrivées depuis janvier 2022 au plus tôt sur le sol britannique. Ils ont ensuite reçus, entre leur date d’arrivée et juin 2023, un document, appelé « Notice of Intent », leur annonçant l’intention de l’administration de traiter leur demande d’asile comme irrecevable.
    La liste de ce premier groupe de migrants expulsables a été envoyée au Rwanda, qui a accepté leur prise en charge. Mais selon une étude d’impact publiée par le Home Office lundi, seuls 2 145 exilés parmi les 5 700 identifiés « continuent de se présenter » aux services de l’Intérieur et peuvent ainsi être localisés rapidement « en vue d’une détention ».Seule exception à ce plan Rwanda : les mineurs non accompagnés, « qui ne peuvent pas être considérés comme inadmissibles sur le territoire », confirme le Home Office dans cette étude d’impact. En dehors de ces enfants, le gouvernement ne prévoit aucune autre exception à la mise en œuvre des interpellations et placements en rétention.
    En prévision des prochaines semaines d’arrestations, l’Intérieur a « augmenté la capacité de détention à plus de 2 200 places », affirme-t-il dans le communiqué. Le gouvernement assure également avoir « formé 200 nouveaux assistants sociaux pour traiter rapidement les demandes et a préparé 500 escortes hautement qualifiées » pour mener les expulsions. S’agissant de la logistique, des charters commerciaux ont d’ores et déjà été réservés pour les vols futurs - le Home Office ne souhaitant pas nous communiquer le nom des compagnies aériennes concernées.
    Certains centres de détention sont particulièrement critiqués pour les conditions d’enfermement qui y règnent. Dans un rapport diffusé le 30 avril, l’inspecteur en chef des prisons, Charlie Taylor, a par exemple épinglé les conditions « inacceptables » du centre de détention situé à côté de l’aéroport de Luton. (...)
    Outre les arrestations qui promettent de se multiplier, des départs « volontaires » ont déjà lieu vers le Rwanda. Selon la presse britannique, un premier demandeur d’asile, dont la nationalité n’a pas été précisé mais qui serait ressortissant d’un pays africain, y a été expulsé en début de semaine. Celui-ci avait vu sa demande d’asile refusée fin 2023. Il faisait partie d’un programme basé sur le volontariat pour les migrants déboutés - un cadre bien distinct du plan Rwanda actuel. En acceptant l’expulsion, ces personnes déboutées peuvent recevoir une contrepartie financière pouvant aller jusqu’à 3 000 livres sterling (3 500 euros environ), selon le Times. Pour rappel, le plan Rwanda s’inscrit dans le cadre d’une politique plus large, intitulée « Stop the boats » par le gouvernement britannique. « La politique rwandaise dissuadera les migrants de faire des voyages périlleux à travers la Manche », affirment ainsi les autorités dans le communiqué.
    Pourtant, dans le nord de la France, les exilés rencontrés par Infomigrants ont un tout autre discours. L’immense majorité espère échapper aux expulsions une fois sur le sol britannique, ou affirme simplement n’avoir pas d’autre choix, après avoir parcouru des milliers de kilomètres depuis leur pays d’origine. A l’instar de Racho, 18 ans, pour qui l’Angleterre constitue « le dernier espoir ». « J’ai fui le Sud-Soudan, traversé la Libye, la Tunisie, la Méditerranée, l’Italie… J’ai déjà essayé de passer la Manche au moins 20 fois », a-t-il raconté à nos équipes sur place. « À chaque fois, la police nous a arrêtés, en perçant le canot ou en jetant des gaz lacrymogène. Et vous pensez qu’une loi va m’arrêter ? ». Plus de 7 200 personnes ont traversé la Manche à bord de canots de fortune depuis le début de l’année, un record historique pour les quatre premiers mois de l’année.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#rwanda#arrestation#expulsion#mineur#centredetention#sante

  • Plus de 700 personnes traversent la Manche en un seul jour - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56809/plus-de-700-personnes-traversent-la-manche-en-un-seul-jour

    Plus de 700 personnes traversent la Manche en un seul jour
    Par La rédaction Publié le : 02/05/2024
    C’est un record, depuis le début de l’année : 711 migrants ont rejoint les côtes britanniques dans la seule journée du mercredi 1er mai. Ces arrivées interviennent à l’heure où les premières arrestations dans le cadre du plan Rwanda démarrent au Royaume-Uni. Loin de se tarir, les traversées dangereuses de la Manche se poursuivent : 66 personnes, dont trois enfants, ont été secourues côté français ce même jour après une avarie moteur.
    Sept cent onze migrants, répartis sur 14 embarcations d’après les statistiques du Home Office, ont réussi à traverser la Manche mercredi 1er mai : un record depuis le début de l’année. Le précédent pic de traversées réussies en 2024 avait eu lieu le le 14 avril, avec 534 personnes débarquant sur les côtes britanniques.
    Ces arrivées interviennent à l’heure où Londres lance les premières arrestations dans le cadre de son plan d’expulsion des demandeurs d’asile vers le Rwanda (adopté la semaine dernière par le Parlement). Dans un communiqué paru ce même 1er mai, le gouvernement britannique se félicite d’une « nouvelle étape importante dans le plan plus large du gouvernement visant à mettre fin aux traversées par petits bateaux, que nous avons réduites de plus d’un tiers en 2023 ».
    En réalité, à l’image de cette journée exceptionnelle du 1er mai, les traversées de la Manche atteignent un seuil inédit en 2024. Au cours de ces quatre premiers mois de l’année, plus de 8 000 migrants ont débarqué sur les côtes anglaises, dont une majorité originaires d’Afghanistan, d’Iran et de Turquie. L’an dernier à la même période, on décomptait un peu moins de 6 000 arrivées.
    Aux 711 arrivées de mercredi auraient pu s’ajouter encore 66 personnes, qui n’ont finalement pas réussi à aller au bout de leur traversée. Celles-ci ont été secourues au large de Dieppe par la gendarmerie maritime française, après une alerte reçue en milieu de journée. Parmi les rescapés se trouvaient trois enfants, dont un bébé."L’embarcation se trouvait en difficulté notamment du fait d’une avarie moteur et a demandé une prise en charge", relate Jean-Benoît Albertini, préfet de la Seine-Maritime, au micro de Paris-Normandie. Dieppe se trouve à plus de 150 kilomètres au sud du détroit du Pas-de-Calais. Bien que la longueur de la traversée du bras de mer s’en trouve démultipliée, les départs se décalent ainsi de plus en plus au sud, y compris au-delà de la baie de Somme.
    Les tentatives de traversée de la Manche se déplacent de plus en plus vers le sud, dans la Somme. La SNSM de Dieppe a dans un premier temps été envoyée sur zone pour vérifier l’état des passagers et de l’embarcation, indique la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord. Puis, la vedette Yser de la gendarmerie maritime a pris le relais. L’opération s’est ainsi étendue toute l’après-midi, jusqu’à ce que le bâtiment de la gendarmerie maritime accoste avec l’ensemble des passagers au port de Dieppe aux alentours de 19h45.
    Trois personnes ont été interpellées et placées en garde-à-vue dans le cadre de l’enquête sur cette tentative de traversée.
    Des sauvetages, partiels ou d’ampleur, qui s’enchaînent
    La veille, mardi 31 avril, le CROSS Gris-Nez a envoyé le Minck (navire de la compagnie SeaOwl affrêté par l’Etat) et le Rhône (bâtiment de la Marine nationale) sur deux zones distinctes dans le détroit du Pas-de-Calais. Le premier a pris en charge seulement deux personnes sur l’embarcation en détresse, le reste des personnes à bord ayant souhaité continuer la traversée. Le second a secouru « une famille de 5 personnes dont 3 enfants ». Là encore, les secours ont laissé le reste des passagers poursuivre leur route, et débarqué les rescapés au port de Calais. « Lors de certaines opérations de sauvetage, il arrive qu’une partie des migrants refusent d’être secourue par les moyens de sauvetage français », rappelle la préfecture maritime. « Dans cette configuration, compte tenu des risques encourus par les migrants en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’Etat (chute à la mer, choc thermique, traumatismes divers), le choix est fait de les laisser poursuivre leur route ».
    En dehors de ces schémas d’intervention, les sauvetages d’ampleur comme celui du 1er mai s’enchaînent. Samedi 27 avril, pas moins de 99 personnes ont été secourues, réparties sur trois embarcations au large de Boulogne-sur-mer, de Cap Blanc-Nez et de la baie de Canche, a rapporté la préfecture maritime. La veille encore, vendredi 26 avril, 54 exilés avaient également été secourus, au large d’Hardelot-Plage.
    Et ce, quelques jours à peine après le décès en mer de cinq personnes au large de Wimereux. Leur naufrage est intervenu dans la nuit du 22 au 23 avril - celle-là même au cours de laquelle le Parlement britannique a donné son feu vert au plan Rwanda. Quatre hommes ont, depuis, été interpellés dans le cadre de l’enquête. Deux sont pour l’heure formellement inculpés. Depuis le début de l’année, quinze exilés sont décédés en mer dans le cadre des traversées.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#rwanda#SNSM#aghanistan#iran#turquie#calais#somme#mortalite#sante

  • L’étau se resserre autour des exilés ukrainiens en âge de combattre
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/29/l-etau-se-resserre-autour-des-exiles-ukrainiens-en-age-de-combattre_6230650_

    L’étau se resserre autour des exilés ukrainiens en âge de combattre
    Une décision « juste ». C’est ainsi que le ministre ukrainien des affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a justifié l’ordre qu’il a donné, mardi 23 avril, de suspendre temporairement toutes les activités consulaires concernant les Ukrainiens en âge de servir dans l’armée. Le pays, qui manque cruellement de soldats pour aller combattre, ne délivrera plus de passeport aux hommes de 18 à 60 ans exilés à l’étranger, sauf exception. Seules les « cartes d’identité pour rentrer en Ukraine » sont maintenues. « Cette décision est purement politique », fulmine Vlodymyr Dovhan, un informaticien rencontré devant le consulat d’Ukraine à Varsovie.
    Arrivé en Pologne avec sa femme et sa fille le 23 février 2022, à la veille de l’invasion russe, cet Ukrainien estime que « ce n’est pas ça qui va faire revenir les Ukrainiens résidant en Pologne. Ma fille parle déjà polonais et se sent très bien ici. Quant à moi, j’[y] ai monté mon autoentreprise. »Les restrictions annoncées, dont les modalités sont encore peu claires, visent à empêcher les Ukrainiens de « se soustraire à l’obligation de résoudre la question de l’enregistrement militaire », selon Kiev. Une façon de faire pression sur les dizaines de milliers d’hommes qui ont fui le pays après l’attaque russe afin de les inciter à revenir et à participer à l’effort de guerre. « Dans le contexte de l’agression à grande échelle de la Russie, la priorité absolue est de protéger notre patrie de la destruction, a justifié Dmytro Kuleba. Voilà à quoi cela ressemble aujourd’hui : un homme en âge de combattre est parti à l’étranger, a montré à son Etat qu’il ne se souciait pas de sa survie, puis il vient et veut recevoir les services de cet Etat. Cela ne marche pas comme ça. Notre pays est en guerre (…) Vivre à l’étranger ne dispense pas un citoyen de ses devoirs envers la patrie. »
    L’interdiction est censée se poursuivre jusqu’à la clarification des dispositions de la loi sur le renforcement de la mobilisation, qui entrera en vigueur le samedi 18 mai. Celle-ci vise à durcir les punitions pour les récalcitrants, et abaisse l’âge de la mobilisation de 27 à 25 ans. La suspension des services consulaires ne s’applique pas aux personnes déjà autorisées à franchir la frontière en vertu de certaines exceptions, comme un handicap ou l’accompagnement d’orphelins.
    Cette mesure suscite une vague d’inquiétude et de colère. En Pologne, des centaines d’Ukrainiens se sont aussitôt pressés devant le consulat. Un incident technique survenu le jour même a ajouté à la panique. « Le ministère ukrainien des affaires étrangères a précisé que les services consulaires seraient à nouveau disponibles à ceux qui auront mis à jour leurs informations militaires, souligne au Monde Oksana Pestrykova, coordinatrice du centre de soutien de La Maison ukrainienne à Varsovie, une ONG venant en aide aux Ukrainiens de la diaspora. Mais les Ukrainiens de Pologne redoutent qu’une fois ces informations transmises, ils reçoivent des documents les obligeant à rejoindre l’armée. »
    La Pologne compte plus de 952 000 réfugiés ukrainiens enregistrés, dont 16 % d’hommes en âge de servir dans l’armée, soit plus de 152 600, selon les chiffres des Nations unies pour les réfugiés. Oksana Pestrykova ne se dit pas surprise par la suspension des services consulaires, car « l’Ukraine est en guerre et l’opinion publique ne voit pas d’un bon œil les hommes en âge de se battre qui se trouvent à l’étranger ». La majorité des Ukrainiens vivant en Pologne sont encore domiciliés en Ukraine. Or « la conscription est un devoir, et tout citoyen qui ne se présente pas à une convocation dans les temps enfreint la loi, ajoute-t-elle. Ce qui est problématique, en revanche, c’est que les Ukrainiens qui se trouvaient en Pologne avant 2022, qui travaillent légalement et ont une famille dans le pays, soient perçus comme des personnes qui violent la loi ».(...) La Pologne et la Lituanie se sont déclarées prêtes à aider Kiev à faire revenir les hommes expatriés en âge de combattre. « Cela ne m’étonne nullement que les autorités ukrainiennes fassent tout pour envoyer des soldats sur le front », a déclaré le ministre polonais de la défense, Wladyslaw Kosiniak-Kamysz. Interrogé pour savoir si son pays répondrait positivement à une éventuelle demande de Kiev de renvoyer ces hommes mobilisables en Ukraine, il a répondu que « tout [était] possible ». La Lituanie est disposée à suivre les pas de la Pologne. « L’Ukraine manque cruellement de réserves mobilisables (…). Ce n’est pas juste pour les citoyens qui se battent pour leur pays », a indiqué le ministre de la défense, Laurynas Kasciunas.
    En Allemagne, refuge privilégié des Ukrainiens en Europe, les exilés s’attendaient depuis longtemps à une telle mesure. Quelque 1,1 million d’entre eux vivent actuellement dans le pays, dont la plupart sont arrivés après l’invasion russe, selon les chiffres d’avril de l’Office allemand des statistiques.
    (...)« Il ne faut pas que nos compatriotes s’inquiètent », tente de rassurer une source diplomatique ukrainienne, consciente que le sujet est « sensible ». « Nos consuls attendent des clarifications concernant les dispositions de la loi. On voit que c’est la panique sur les réseaux sociaux, mais la protection des droits des Ukrainiens reste la priorité pour nos consuls. » Après l’entrée en vigueur de la loi sur la mobilisation, en mai, « le processus d’acceptation et d’examen des demandes d’actions consulaires se poursuivra en tenant compte des nouvelles exigences découlant des dispositions de la loi », a indiqué le ministère ukrainien des affaires étrangères, sans autre précision. Et sans parvenir à rassurer les intéressés, qui voient l’étau se resserrer sur eux.

    #Covid-19#migrant#migration#ukraine#allemagne#pologne#lituanie#refugie#conscription#sante#guerre

  • A bord du « Belem », Zabih, réfugié afghan de 25 ans, prend conscience que la mer n’est pas que « le lieu où l’on peut mourir »
    https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/05/02/a-bord-du-belem-zabih-refugie-afghan-de-25-ans-prend-conscience-que-la-mer-n

    A bord du « Belem », Zabih, réfugié afghan de 25 ans, prend conscience que la mer n’est pas que « le lieu où l’on peut mourir »
    Par Patricia Oudit
    « Vous avez vu, à chaque fois que je siffle, ils sautent ! » Dimanche 28 avril, penché au-dessus du garde-corps du gaillard d’avant, Zabih Yaqubee, éternel sourire fiché aux lèvres, a vu pour la première fois de sa vie des dauphins, des dizaines d’entre eux jouant avec l’étrave. « C’est merveilleux. Le canal de Corinthe cet après-midi, puis ça… Quand je suis à la barre, sous la lune, j’ai l’impression d’être Jack Sparrow dans Pirates des Caraïbes, un de mes films préférés ! » L’Afghan de 25 ans fait partie des seize éclaireurs de 17 à 25 ans chargés d’escorter la flamme olympique d’Athènes à Marseille sur le Belem, du 27 avril au 8 mai, en vue des Jeux de Paris de l’été.
    A bord, bien que ce programme d’insertion laisse la part belle au voyage et à la découverte, ce n’est pas La croisière s’amuse. A chaque jour sa corvée sous les ordres de l’équipage, dirigé d’une gouaille de fer par le commandant, Aymeric Gibet : il faut récurer le pont, astiquer les cuivres, assurer les services aux repas, participer aux quarts de nuit et aux manœuvres physiques. Avec ses 1 200 mètres carrés de voile et ses 800 tonnes, le vieux gréement à la coque acier ne se bouge pas aisément. Quelques heures avant le bal des dauphins qui a tant ému Zabih, dimanche, le trois-mâts avait été autorisé à passer par le mythique canal de Corinthe, ses eaux turquoise serties entre de hautes falaises blanches, ouvert spécialement pour lui.
    Plus tard, mercredi 1er mai, au sortir de son quart de nuit, entre 4 heures et 8 heures du matin, le jeune homme a vu le soleil se lever sur une mer calme d’un étonnant bleu roi, alors que le Belem approchait du détroit de Messine, presque à mi-parcours. D’ici quelques minutes, il embarquera pour une visite guidée à bord de la Seine, le bateau suiveur de la marine nationale qui assure la sécurité du Belem, puis enchaînera avec les autres activités rythmant le quotidien.
    Zabih, conscient de sa différence avec les autres jeunes présents à bord, dont le parcours, si chaotique soit-il, n’est pas comparable à ce qu’il a vécu, ne retient que le bonheur d’être là. La cadence soutenue lui donne de l’énergie, l’horizon infini lui nettoie le cerveau. Envolées les mauvaises pensées. La fatigue ? Rien au regard de ce qu’il a traversé pour être ici aujourd’hui. Sur le pont principal du bateau, après un atelier de matelotage, l’Afghan fait le récit d’un autre périple, âpre et désespéré, aux antipodes de cette traversée clémente de douze jours sur la Méditerranée.
    Son père tué par les talibans alors qu’il n’a que 5 ans, sa mère qui se remarie et disparaît subitement du paysage, son départ de l’Afghanistan à 12 ans, après une succession de petits boulots : vendeur de bonbons, employé de restaurant ou d’hôtel, à dormir à même la table. « J’ai fait ensuite plusieurs allers-retours en Iran, d’où je me faisais chasser régulièrement, raconte-t-il. Pour rejoindre ce pays, il fallait marcher des jours à pied dans les montagnes, puis on me faisait passer dans le coffre d’une voiture ou m’accrochait sous son châssis sans bouger pendant des heures. »
    Parmi les cauchemars qui auront du mal à s’effacer, ce jour de 2015 où, alors qu’il traverse le Pakistan, passage obligé pour se rendre en Iran, il est mis en joue par des militaires qui simulent une exécution : « J’ai vécu des choses affreuses, mais ce jour-là j’ai eu la peur de ma vie. Ils nous ont tout volé. Heureusement, j’avais roulé quelques billets très serrés dans du plastique et les avais cachés dans mon dentifrice. »
    La première vision qu’a Zabih de la mer, c’est celle d’un canot non motorisé où il s’entasse, en 2015, au départ de la Turquie, en compagnie d’une trentaine d’autres migrants. Direction la Grèce, alors que la tempête fait rage. « Pour moi, avant de découvrir ce bateau [le Belem], la mer, c’était un lieu où on peut mourir », dit-il. Après avoir traversé l’Autriche, l’Allemagne et le Danemark, le jeune homme réussit à s’installer en Suède, où il est scolarisé, mais en est expulsé quatre ans plus tard, en pleine formation d’aide-soignant.
    « Le jour où j’ai ouvert la lettre m’informant que je devais partir, je me suis senti mourir, se remémore-t-il. Aussi, je trouvais tellement bête d’avoir dépensé autant d’argent pour moi pour finir par me mettre dehors ! » En 2020, le jeune réfugié débarque en France, où il rejoint d’autres Afghans, porte de la Chapelle, à Paris, « avec ces tentes où les rats passent au-dessus des têtes », avant d’être envoyé plusieurs mois dans le Sud. Son périple s’arrêtera finalement à La Rochelle. « Là, j’ai été aidé par l’association d’insertion AI17 [Association pour l’insertion en Charente-Maritime]. Et, après une formation de paysagiste, j’ai décroché un emploi dans les espaces verts de l’île de Ré [dans le même département]. »
    Le ciel qui s’est éclairci s’ouvre alors davantage. Il y a un an, en 2023, Zabih montait à bord du Belem pour un stage d’une journée. Repéré par la Caisse d’épargne Aquitaine-Poitou-Charentes pour, pense-t-il, « ma capacité à affronter des situations difficiles et mon enthousiasme ». A l’époque, le relais de la flamme ne fait pas encore partie du programme d’insertion. Quand il apprend finalement qu’il escortera le feu olympique d’Athènes à Marseille, la surprise est totale. « J’ai pleuré… Ça montre qu’il faut toujours y croire. Et représenter la France, qui m’a tant donné, c’est une chance incroyable ! » Pour Zabih, comme pour ses quinze camarades sélectionnés parmi 350 jeunes venus de toute la France ayant navigué sur le navire, ce voyage est une aubaine. « Grâce à cette traversée, ces jeunes ont accès à une aventure hors-norme qui les valorise. Au fil de la navigation, on constate l’effet Belem : ils se révèlent, apprennent à se dépasser, à respecter les règles, à vivre en communauté, confirme Christelle de Larauze, déléguée générale de la Fondation Belem, qui a initié ce programme en partenariat avec les Caisses d’épargne régionales. Ces stages d’insertion seront pérennisés après les Jeux olympiques, jusqu’en 2027, avec un suivi de tous ces jeunes. »
    Sur le pont du Belem, devenu inséparable de son ami Steven Etcheverry, 19 ans, serveur dans un restaurant semi-gastronomique à Auch et qui rêve de devenir chef de rang, le jeune homme se sent libre, fier, rempli de courage et de confiance. Après avoir vu la lave jaillir du Stromboli, il attend avec impatience la montée au mât, grand moment de ce voyage-ci, qu’il a choisi, pas subi. Zabih veut devenir dentiste, « puisque chez vous, il en manque ». Quand il regarde la lanterne de la flamme dans le grand roof, il lui trouve une ressemblance avec celle qu’on utilisait dans son village de Daikondi : « Chez moi, cela voulait dire qu’on était dans l’obscurité. Celle-ci, c’est la lumière, qui m’ouvre les yeux, m’aide à voir le bon côté des choses, moi qui, pendant toute ma jeunesse, n’ai vu que les mauvais. »

    #Covid-19#migrant#migration#france#mer#afghanistan#refugie#sante#insertion

  • Environ 900 corps de migrants ont été retrouvés en Tunisie depuis le début de l’année
    (info datant de juillet 2023)

    Selon le ministre tunisien de l’Intérieur, quelque 900 corps de migrants ont été découverts sur les côtes tunisiennes entre le 1er janvier et le 20 juillet. Parmi ces victimes figurent au moins au moins 260 ressortissants d’Afrique subsaharienne. Ce nombre tragique s’explique principalement par la très forte hausse des départs d’exilés due à la dégradation de la situation politique et économique dans le pays.

    C’est un nombre qui dit l’ampleur de la tragédie qui se déroule en Méditerranée centrale, au large des côtes tunisiennes. Mercredi 26 juillet, le ministre tunisien de l’Intérieur Kamel Feki a annoncé que 901 #corps de migrants ont été retrouvés sur les côtes tunisiennes entre le 1er janvier et le 20 juillet. Parmi ces victimes se trouvaient 26 Tunisiens, 267 « étrangers » (des Africains subsahariens) et 608 corps non-identifiés.

    De son côté, le porte-parole de la Garde nationale tunisienne, Houcem Eddine Jebabli a déclaré que 789 corps de migrants avaient été trouvés sur les côtes tunisiennes entre le 1er janvier et le 20 juin.

    Ce tragique record illustre l’explosion du nombre de tentatives de traversées de la Méditerranée au départ de la Tunisie, depuis le début de l’année. Le pays se place désormais en première place des pays de départs d’exilés de la région, devant la Libye. Les exilés prennent la mer dans l’espoir de rejoindre l’Europe, et notamment l’île italienne de Lampedusa, distante de seulement 180km de la ville de Sfax, d’où ont lieu la plupart des départs.

    Discours xénophobe

    L’augmentation des départs de Tunisie remonte à 2022 et au début de la guerre en Ukraine qui a aggravé la crise économique dans le pays. De nombreux migrants qui vivaient d’emplois informels dans le pays ont perdu leurs revenus. Au même moment, de nombreux jeunes Tunisiens choisissaient également de quitter le pays en raison de la hausse des prix.

    En février dernier, dans un discours, le président Kais Saied a accusé les migrants en Tunisie d’être à l’origine de « violence, de crimes et d’actes inacceptables ». Le président a également soutenu que l’immigration clandestine en Tunisie relevait d’une « entreprise criminelle ourdie à l’orée de ce siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie », afin de la transformer en un pays « africain seulement » et estomper son caractère « arabo-musulman ».

    >> À lire : Tunisie : pourquoi le président Kaïs Saïed s’en prend-il aux migrants subsahariens ?

    Ces propos ont entraîné une vague de violences contre les Subsahariens dans le pays et a précipité le départ de nombreux d’entre eux. La plupart de ces départs se font depuis la région de Sfax, à l’est de la Tunisie. Dès le mois de mars, le personnel de la morgue de Sfax se disait totalement dépassé par le nombre de corps qui lui était confiés. Hatem Cherif, directeur régional de la santé à Sfax, cité par l’agence TAP, expliquait que « la semaine [précédente], la morgue [avait] compté 70 corps » pour seulement 35 places.
    « Tous les Subsahariens aspirent à aller en Europe »

    Dans la ville de Sfax la situation s’est encore dégradée après la mort, le 3 juillet, d’un Tunisien au cours d’affrontements entre migrants et population locale. À la suite de ces faits, de très nombreux exilés ont perdu leur emploi et ont été chassés de leur domicile. Des centaines de personnes ont également été arrêtées en pleine rue et envoyées dans des zones désertiques frontalières de la Libye et de l’Algérie. Face à ces menaces, de nombreux exilés ont décidé de quitter le pays alors qu’ils ne l’avaient pas envisagé auparavant.

    « Cette situation va précipiter les départs », assurait à InfoMigrants Salif*, un Ivoirien de 39 ans. Installé en Tunisie depuis plusieurs années avec sa femme et sa fille, il n’avait jamais envisagé de prendre la mer. Mais, comme beaucoup, il expliquait ne plus voir « d’autres solutions ». « Avec ce qu’il se passe en ce moment, tous les Subsahariens aspirent à aller en Europe, même ceux qui ne voulaient pas prendre la mer », affirmait-il début juillet.

    Une précipitation ressentie en Méditerranée par les ONG. « En 2022, nous n’avons pas opéré un seul sauvetage de personnes venues de Tunisie », confirme à InfoMigrants Caroline Willemen, responsable adjointe de la mission Search et Rescue de Médecins sans frontières (MSF). « Or, depuis janvier, on prend en charge plus de gens qui ont fui la Tunisie et cela s’est intensifié depuis début juillet ».

    « Lors de notre dernière mission [mi-juillet, ndlr], après un sauvetage près des côtes libyennes, les autorités italiennes nous ont demandé de les épauler pour secourir 11 canots dans la zone de recherche et de sauvetage. Tous étaient remplis de Subsahariens partis de Tunisie », ajoute-t-elle.

    Il faut ajouter à ces éléments que les départs d’embarcations depuis la Libye ne se sont jamais taris. De nombreux migrants continuent à prendre la mer depuis les côtes libyennes espérant atteindre Lampedusa. Un certain nombre de bateaux font naufrage en chemin et il arrive alors que des corps s’échouent sur les plages tunisiennes.
    Canots en métal

    Alors que le nombre de départs se multiplie, de nombreuses tentatives se finissent aussi en drame car la qualité des bateaux s’est dégradée ces derniers mois. Les canots pneumatiques et en bois ont été remplacés par des bateaux en métal assemblés à la va-vite et totalement inadaptés à la navigation en mer.

    « Les canots sont très lourds et […] il n’y a que 20 cm qui séparent les migrants de [la surface] de l’eau. À la première vague qui arrive sur le bateau, il coule immédiatement », expliquait en mai dernier Jens Janssen, avocat de l’ONG Resqship, interrogé par Reuters.

    Dans la ville tunisienne portuaire d’Ellouza, « les bateaux métalliques échoués et rongés par la rouille sont innombrables », a récemment décrit une reporter dans un article du Monde. Un pêcheur interrogé par la journaliste a, lui aussi, déploré l’utilisation de ces bateaux de « très mauvaise qualité ».

    Selon Rome, plus de 80 000 personnes ont traversé la Méditerranée et sont arrivées sur les côtes de la péninsule italienne depuis le début de l’année, contre 33 000 l’an dernier sur la même période, en majorité au départ du littoral tunisien et de Libye.

    La Méditerranée centrale - entre l’Afrique du Nord et l’Italie - est la route migratoire la plus dangereuse au monde en 2023, selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), qui recense plus de 20 000 morts depuis 2014.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/50678/environ-900-corps-de-migrants-ont-ete-retrouves-en-tunisie-depuis-le-d
    #xénophobie #racisme #mourir_aux_frontières #morts_aux_Frontières #décès #migrations #réfugiés #migrants_sub-sahariens #naufrages #Méditerranée #Mer_Méditerranée

  • José Ortega y Gasset, The Revolt of the masses
    https://ia803004.us.archive.org/28/items/TheRevoltOfTheMasses/The%20Revolt%20of%20the%20Masses.pdf

    Preface

    The Revolt of the Masses (Spanish: La rebelión de las masas, pronounced [la reβeˈljon de laz ˈmasas]) is a book by José Ortega y Gasset. It was first published as a series of articles in the newspaper El Sol in 1929, and as a book in 1930; the English translation, first published two years later, was authorized by Ortega. While the published version notes that the translator requested to remain anonymous, more recent editions also record that its US copyright was renewed in 1960 by a Teresa Carey, and the US Copyright Office’s published list of US copyright renewals for January 1960 gives the translator as J. R. Carey. A second translation was published in 1985 by the University of Notre Dame Press in association with W.W. Norton and Co. This translation was completed by Anthony Kerrigan (translator) and Kenneth Moore (editor). An introduction was written by novelist Saul Bellow.

    In this work, Ortega traces the genesis of the “mass-man” and analyzes his constitution, en route to describing the rise to power and action of the masses in society. Ortega is throughout quite critical of both the masses and the mass-men of which they are made up, contrasting “noble life and common life” and excoriating the barbarism and primitivism he sees in the mass-man. He does not, however, refer to specific social classes, as has been so commonly misunderstood in the English-speaking world. Ortega states that the mass-man could be from any social background, but his specific target is the bourgeois educated man, the señorito satisfecho (satisfied young man or Mr. Satisfied), the specialist who believes he has it all and extends the command he has of his subject to others, contemptuous of his ignorance in all of them. Ortega’s summary of what he attempted in the book exemplifies this quite well, while simultaneously providing the author’s own views on his work: “In this essay an attempt has been made to sketch a certain type of European, mainly by analyzing his behaviour as regards the very civilization into which he was born”. This had to be done because that individual "does not represent a new civilisation struggling with a previous one, but a mere negation ...

    There is one fact which, whether for good or ill, is of utmost importance in the public life of Europe at the present moment.

    This fact is the accession of the masses to complete social power. As the masses, by definition, neither should nor can direct their own personal existence, and still less rule society in general, this fact means that actually Europe is suffering from the greatest crisis that can afflict peoples, nations, and civilization. Such a crisis has occurred more than once in history. Its characteristics and its consequences are well known. So also is its name. It is called the rebellion of the masses. In order to understand this formidable fact, it is important from the start to avoid giving to the words “rebellion,” “masses,” and “social power” a meaning exclusively or primarily political. Public life is not solely political, but equally, and even primarily, intellectual, moral, economic, religious; it comprises all our collective habits, including our fashions both of dress and of amusement.

    Perhaps the best line of approach to this historical phenomenon may be found by turning our attention to a visual experience, stressing one aspect of our epoch which is plain to our very eyes.

    This fact is quite simple to enunciate, though not so to analyze. I shall call it the fact of agglomeration, of “plenitude.” Towns are full of people, houses full of tenants, hotels full of guests, trains full of travelers, cafes full of customers, parks full of promenaders, consulting-rooms of famous doctors fun of patients, theatres full of spectators, and beaches full of bathers. What previously was, in general, no problem, now begins to be an everyday one, namely, to find room.

    That is all. Can there be any fact simpler, more patent, more constant in actual life? Let us now pierce the plain surface of this observation and we shall be surprised to see how there wells forth an unexpected spring in which the white light of day, of our actual day, is broken up into its rich chromatic content. What is it that we see, and the sight of which causes us so much surprise? We see the multitude, as such, in possession of the places and the instruments created by civilization. The slightest reflection will then make us surprised at our own surprise.

    #philosophie #politique #conservatisme

  • Pour un Conseil Diplomatique des Bassins-Versants
    https://www.terrestres.org/2024/04/12/pour-un-conseil-diplomatique-des-bassins-versants

    Du 20 au 23 avril 2024, se dérouleront à Genève des rencontres autour de la création d’un Conseil Diplomatique des Bassins-versants. Miroir bio-régionaliste de l’ONU, cette institution en devenir entend explorer les contours d’une autre #Géopolitique terrestre, s’inventant depuis des territoires en profonde mutation. En voici les grandes orientations politiques et théoriques. L’article Pour un Conseil Diplomatique des Bassins-Versants est apparu en premier sur #Terrestres.

    #Biorégionalisme #Ecologie_Politique #Vivants

  • Aout 2023

    New York Mayor Vows to Bring What He’s Learned From Israel Police Back to the NYPD https://www.haaretz.com/israel-news/2023-08-23/ty-article/.premium/new-york-mayor-vows-to-bring-what-hes-learned-from-israel-police-back-to-the-nypd/0000018a-2369-df73-a5eb-7b79f9de0000

    On the third day of his visit to Israel, the ’tough-on-crime’ NYC Mayor Eric Adams met with police and other security officials about Israel’s ’cutting edge’ technology developments, despite pushback from human rights orgs