En Grèce, « une nouvelle page s’ouvre » pour la télévision publique - Passages
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❝L’ex-groupe audiovisuel public grec devrait réouvrir sous l’ère Syriza. Ses salariés veulent garder l’ADN de résistance qu’ils se sont forgés pendant l’année et demie de leur lutte
Depuis la fermeture de leurs faisceaux en juillet 2013, une poignée d’ex-employés de la radio-télévision publique grecque, ERT, continuaient d’émettre sans salaire (lire notre reportage).
La victoire de Syriza, qui promettait la réouverture du réseau, ouvre une nouvelle ère pour ses employés. Le point avec Christina Siganidou, journaliste de l’ERT à Thessalonique.
Quelle est l’ambiance depuis dimanche, en Grèce et spécialement à l’ERT ?
Il y a une ambiance de réjouissance et de soulagement, le sentiment qu’une toute nouvelle page s’ouvre devant nos yeux. Chez nous, à l’ERT, tout le monde est venu le soir des élections pour partager sa joie avec les anciens collègues.
Alexis Tsipras a promis la réouverture de l’ERT. Comment vont se passer les jours qui viennent ? Avez-vous déjà des contacts avec le gouvernement ?
Pour le moment nous attendons, avec la priorité de produire un produit audiovisuel de top niveau. Il y a aussi l’enjeu de l’audience. Depuis trois mois, plusieurs villes en Grèce nous reçoivent sur leurs écrans, en plus de la réception via internet. Nous devons donc avoir l’image d’une chaine professionnelle, digne de redevenir la radio-télévision publique de la Grèce.
Aux législatives de dimanche dernier, trois anciens travailleurs de l’ERT ont été élus au Parlement. Nous avons donc les meilleurs tuyaux pour avoir un dialogue de près avec le gouvernement.
Si réouverture il y a, allez-vous conserver votre organisation en autogestion ?
Nous avons eu une nouvelle assemblée générale au lendemain des élections. Cette fois-ci, nous étions vraiment nombreux. Notre souci commun était de formuler un texte pour dire de manière solide notre souhait de continuer de fonctionner avec notre modèle d’autogestion. Garder notre voix indépendante du pouvoir, où les journalistes ne reçoivent aucune censure.
L’ERT était devenue, entre autres, une caisse de résonance pour les luttes des Grecs. Souhaitez-vous conserver cette ligne dans votre futur projet éditorial ?
Il va de soi que notre futur projet éditorial ne peut pas changer. Nous avons formé une famille avec tous les mouvements de base, qui ont été nos alliés.
Il y déjà, le deuxième jour, l’engagement du gouvernement, de réembaucher les gardiens d’écoles et une décision très favorable de la Cour pour les ouvriers de la cimenterie de Chalkis.
N’avez-vous pas peur de devenir la chaîne de Syriza ? Comment pourrez-vous garantir votre indépendance ?
Il n’ y a pas de peur, notre combat a été trop solide, mur et consistant pour être manipulés !