• Le conflit qui rend fou | Mona Chollet
    https://www.la-meridienne.info/Le-conflit-qui-rend-fou

    Ces deux dernières semaines, rivée aux informations en provenance d’Israël-Palestine, j’ai eu plusieurs fois l’impression – comme beaucoup, je crois – de perdre la tête. Il y a d’abord ce télescopage permanent entre deux grilles de lecture contradictoires, qu’on pourrait appeler la grille « héroïque » et la grille « coloniale ». Source : La méridienne

  • Conférence « Énergie ou données : faut-il choisir ? » | economie.gouv.fr
    https://www.economie.gouv.fr/cge/conference-energie-ou-donnees

    Le Conseil général de l’économie (CGE) et l’Académie des technologies organisent le 9 juin une conférence intitulée « Énergie ou données : faut-il choisir ? ».

    La consommation d’énergie due au numérique et la contribution du numérique à la transition énergétique divisent les experts. Facteur d’accroissement de la consommation d’énergie et de matières premières, le numérique est aussi un moyen de disruption créant l’opportunité de réduire l’empreinte carbone, sans perte de bien-être. L’extension prévisible des usages de la vidéo et des visio-conférences, des véhicules intelligents et de l’intelligence artificielle sont autant d’éléments qui peuvent accroître la consommation d’énergie du numérique. Quels sont les défis à relever pour la réduire ? Comment la décarboner ?

    Les intervenants issus de secteurs divers (Université de Louvain, Agence internationale de l’énergie, entreprises) apporteront des éléments de réponse à ces interrogations. Ils identifieront des moyens de réduire la consommation énergétique du numérique ainsi que les opportunités et les freins, notamment pour l’industrie française.

    Conférence organisée par l’Académie des technologies et le Conseil général de l’économie
    *9/06/2021 - 14h00-18h30

    la conférence sera retransmise en direct

    programme : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/cge/programme-conference-energie.pdf
    lien vers la conférence en ligne sur la page web

  • LES AUTORITAIRES (partie 1) : les premières enquêtes
    https://www.youtube.com/watch?v=2__Dd_KXuuU

    0:00 Introduction
    5:40 Comprendre l’indicible
    13:27 L’enquête de surface
    15:32 L’échelle de l’antisémitisme
    28:13 L’échelle d’ethnocentrisme
    36:17 L’échelle de conservatisme politico-économique
    43:30 Crédits de fin
    44:40 Prochainement, dans la 2e partie

    Quand on parle d’autoritarisme, on pense spontanément à une forme de gouvernance, on s’imagine les dérives autoritaires d’un chef, d’un gouvernement, d’une institution, etc.
    Or, cet angle nous fait parfois omettre d’autres perspectives, notamment la question de l’autoritarisme chez les individus lambda, non pas sous une perspective exclusivement idéologique, mais via un angle psycho-sociologique. Et c’est précisément à cet angle que nous allons ici nous intéresser.

    Cette vidéo est la première partie d’une série consacrée aux études portant sur la personnalité autoritaire. Dans cette partie, nous nous concentrons sur les premières enquêtes, sur les études d’Adorno et de ses collègues, initiées dans les années 40 alors que la Seconde Guerre Mondiale faisait encore rage. Nous allons y préciser leur première phase qui demeure sur le terrain des opinions, les chercheurs voulant délimiter les attitudes associées à l’autoritarisme, ce qui leur permettra d’élaborer trois échelles de mesure : une échelle de l’antisémitisme, une échelle de l’ethnocentrisme et une échelle de conservatisme politico-économique.

  • Comment les microagressions instillent en #France un #racisme #inconscient, mais ravageur
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/07/20/comment-les-micro-agressions-instillent-en-france-un-racisme-inconscient-mai

    Relancé dans le sillage de la mort de George Floyd, aux Etats-Unis, et de l’affaire Adama Traoré, le débat français sur le racisme met en lumière la diversité des registres dans lesquels se manifestent les préjugés. A côté d’un noyau dur (violence, injure, incitation à la haine), réprimé par la loi, existe toute une gamme d’expressions plus diffuses, moins explicites et donc plus difficiles à cerner et à combattre, mais largement plus courantes. Les microagressions en question sont une manifestation de ce racisme implicite, voilé, souvent inconscient mais ravageur.

    Cette réalité n’est pas neuve. Décrite dès la fin des années 1960 aux Etats-Unis, elle a ensuite été largement documentée et analysée. Dénommée « racisme #systémique, #structurel ou #institutionnel, [elle] repose sur des modalités de discrimination qui n’ont pas besoin d’être portées par des individus explicitement racistes », rappelle le sociologue Michel Wieviorka, spécialiste du racisme et directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, dans Pour une démocratie de combat.

    • « Vous venez de quel pays ? » « Tu dois aimer quand il fait chaud ! », « Comme vous parlez bien français ! » Ces petites #remarques_anodines se veulent souvent bienveillantes. En réalité, elles pétrifient les français d’origine africaine. Signe d’#ethnocentrisme_blanc, ignorance ou #racisme_euphémisé, ces expressions assénées « sans penser à mal » mais ressenties douloureusement sont partie intégrante d’une #expérience_de_vie que seules connaissent les personnes appartenant aux #minorités_visibles, mais qu’il n’est pas interdit aux autres de chercher à comprendre, voire à combattre.
      « Ce sont des microagressions, si petites que les auteurs ne les perçoivent jamais, mais qui blessent »
      « C’est comme le supplice de la goutte d’eau. Une fois, cela n’a rien de grave, mais un million de fois, c’est insupportable »
      #Paternalisme, #héritage_colonial, #assignation_à_identité… Les explications possibles dépassent le cadre d’un attrait pour la différence ou du simple quiproquo : elles relèvent d’une #essentialisation de la couleur de la peau, du soupçon d’#extranéité. « Etre français, c’est encore être blanc ; être non-blanc, c’est être d’ailleurs », analyse Pap Ndiaye. Ainsi, les microagressions révéleraient notre difficulté à « penser le fait d’être français indépendamment de la #couleur_de_la_peau ».
      Le débat français sur le racisme met en lumière la diversité des registres dans lesquels se manifestent les #préjugés. A côté d’un noyau dur (violence, injure, incitation à la haine), réprimé par la loi, existe toute une gamme d’expressions plus diffuses, moins explicites et donc plus difficiles à cerner et à combattre, mais largement plus courantes. Les microagressions en question sont une manifestation de ce #racisme_implicite, voilé, souvent inconscient mais ravageur.
      (...)
      Les critiques de cette prolifération de microagressions « à l’américaine » pointent non seulement l’aseptisation des rapports sociaux mais aussi la tendance à figer les individus dans des #identités, sans considération pour les multiples strates des personnalités. Est aussi mis en lumière l’imposition d’un schéma opposant des dominants involontaires à d’éternelles victimes. (...)
      La norme sociale rejette le racisme, constate Pap Ndiaye, en référence au sondage annuel de la Commission nationale consultative des droits de l’homme qui reflète un rejet massif des Français à l’égard des manifestations explicites d’hostilité ou de haine raciale. Il reste à sensibiliser l’opinion à l’imperceptible, au latéral, et aussi à l’éduquer : on ne demande pas d’emblée aux gens de quel pays ils viennent. » Mais ce travail de #sensibilisation a un préalable : reconnaître la réalité de #blessures_invisibles."

      #microagressions #racisme_ordinaire #racisme_inconscient

      #racisme_systémique #racisme_structurel #racisme_institutionnel #bienveillance

      ping @isskein @karine4

    • Et le résultat : #minority_fatigue.

      Le coût mental du racisme – Binge Audio
      https://www.binge.audio/le-cout-mental-du-racisme

      Stress, anxiété, dépression… Les propos et actes racistes éprouvés au quotidien ont des conséquences sur la qualité de vie et la santé mentale. En quoi le racisme peut-il être un facteur aggravant des problèmes psychologiques ? Quelles sont les barrières culturelles et de classe qui limitent l’accès aux divans pour les personnes racisé·e·s ? En quoi un stéréotype, même s’il est positif, est toujours violent ?

      Grace Ly et Rokhaya Diallo reçoivent Racky Ka, psychologue et docteure en psychologie sociale, qui a pour patientèle des femmes noires entre 20 et 50 ans, majoritairement en situation de burn-out lié à du racisme sur leur lieu de travail.

  • Les gilets jaunes et les « leçons de l’histoire » Gérard Noiriel - 21 novembre 2018 - Le Blog de Gérard Noiriel
    https://noiriel.wordpress.com/2018/11/21/les-gilets-jaunes-et-les-lecons-de-lhistoire

    Dans une tribune publiée par le journal Le Monde (20/11/2018), le sociologue Pierre Merle écrit que « le mouvement des « gilets jaunes » rappelle les jacqueries de l’Ancien Régime et des périodes révolutionnaires ». Et il s’interroge : « Les leçons de l’histoire peuvent-elles encore être comprises ? »

    Je suis convaincu, moi aussi, qu’une mise en perspective historique de ce mouvement social peut nous aider à le comprendre. C’est la raison pour laquelle le terme de « jacquerie » (utilisé par d’autres commentateurs et notamment par Eric Zemmour, l’historien du Figaro récemment adoubé par France Culture dans l’émission d’Alain Finkielkraut qui illustre parfaitement le titre de son livre sur « la défaite de la pensée ») ne me paraît pas pertinent. Dans mon Histoire populaire de la France, j’ai montré que tous les mouvements sociaux depuis le Moyen Age avaient fait l’objet d’une lutte intense entre les dominants et les dominés à propos de la définition et de la représentation du peuple en lutte. Le mot « jacquerie » a servi à désigner les soulèvements de ces paysans que les élites surnommaient les « jacques », terme méprisant que l’on retrouve dans l’expression « faire le Jacques » (se comporter comme un paysan lourd et stupide).

    Le premier grand mouvement social qualifié de « jacquerie » a eu lieu au milieu du XIVe siècle, lorsque les paysans d’Ile de France se sont révoltés conte leurs seigneurs. La source principale qui a alimenté pendant des siècles le regard péjoratif porté sur les soulèvements paysans de cette époque, c’est le récit de Jean Froissart, l’historien des puissants de son temps, rédigé au cours des années 1360 et publié dans ses fameuses Chroniques. Voici comment Froissart présente la lutte de ces paysans : « Lors se assemblèrent et s’en allèrent, sans autre conseil et sans nulles armures, fors que de bâtons ferrés et de couteaux, en la maison d’un chevalier qui près de là demeurait. Si brisèrent la maison et tuèrent le chevalier, la dame et les enfants, petits et grands, et mirent le feu à la maison […]. Ces méchants gens assemblés sans chef et sans armures volaient et brûlaient tout, et tuaient sans pitié et sans merci, ainsi comme chiens enragés. Et avaient fait un roi entre eux qui était, si comme on disait adonc, de Clermont en Beauvoisis, et l’élurent le pire des mauvais ; et ce roi on l’appelait Jacques Bonhomme ».

    Ce mépris de classe présentant le chef des Jacques comme « le pire des mauvais » est invalidé par les archives qui montrent que les paysans en lutte se donnèrent pour principal porte-parole Guillaume Carle « bien sachant et bien parlant ». A la même époque, la grande lutte des artisans de Flandre fut emmenée par un tisserand, Pierre de Coninck décrit ainsi dans les Annales de Gand : « Petit de corps et de povre lignage, il avoit tant de paroles et il savoit si bien parler que c’estoit une fine merveille. Et pour cela, les tisserands, les foulons et les tondeurs le croyoient et aimoient tant qu’il ne sût chose dire ou commander qu’ils ne fissent ».

    On a là une constante dans l’histoire des mouvements populaires. Pour échapper à la stigmatisation de leur lutte, les révoltés choisissent toujours des leaders « respectables » et capables de dire tout haut ce que le peuple pense tout bas. D’autres exemples, plus tardifs, confirment l’importance du langage dans l’interprétation des luttes populaires. Par exemple, le soulèvement qui agita tout le Périgord au début du XVIIe siècle fut désigné par les élites comme le soulèvement des « croquants » ; terme que récusèrent les paysans et les artisans en se présentant eux mêmes comme les gens du « commun », Ce fut l’un des points de départ des usages populaires du terme « commune » qui fut repris en 1870-71, à Paris, par les « Communards ».

    Les commentateurs qui ont utilisé le mot « jacquerie » pour parler du mouvement des « gilets jaunes » ont voulu mettre l’accent sur un fait incontestable : le caractère spontané et inorganisé de ce conflit social. Même si ce mot est inapproprié, il est vrai qu’il existe malgré tout des points communs entre toutes les grandes révoltes populaires qui se sont succédé au cours du temps. En me fiant aux multiples reportages diffusés par les médias sur les gilets jaunes, j’ai noté plusieurs éléments qui illustrent cette permanence.

    Le principal concerne l’objet initial des revendications : le refus des nouvelles taxes sur le carburant. Les luttes antifiscales ont joué un rôle extrêmement important dans l’histoire populaire de la France. Je pense même que le peuple français s’est construit grâce à l’impôt et contre lui. Le fait que le mouvement des gilets jaunes ait été motivé par le refus de nouvelles taxes sur le carburant n’a donc rien de surprenant. Ce type de luttes antifiscales a toujours atteint son paroxysme quand le peuple a eu le sentiment qu’il devait payer sans rien obtenir en échange. Sous l’Ancien Régime, le refus de la dîme fut fréquemment lié au discrédit touchant les curés qui ne remplissaient plus leur mission religieuse, et c’est souvent lorsque les seigneurs n’assuraient plus la protection des paysans que ceux-ci refusèrent de payer de nouvelles charges. Ce n’est donc pas un hasard si le mouvement des gilets jaunes a été particulièrement suivi dans les régions où le retrait des services publics est le plus manifeste. Le sentiment, largement partagé, que l’impôt sert à enrichir la petite caste des ultra-riches, alimente un profond sentiment d’injustice dans les classes populaires.

    Ces facteurs économiques constituent donc bien l’une des causes essentielles du mouvement. Néanmoins, il faut éviter de réduire les aspirations du peuple à des revendications uniquement matérielles. L’une des inégalités les plus massives qui pénalisent les classes populaires concerne leur rapport au langage public. Les élites passent leur temps à interpréter dans leur propre langue ce que disent les dominés, en faisant comme s’il s’agissait toujours d’une formulation directe et transparente de leur expérience vécue. Mais la réalité est plus complexe. J’ai montré dans mon livre, en m’appuyant sur des analyses de Pierre Bourdieu, que la Réforme protestante avait fourni aux classes populaires un nouveau langage religieux pour nommer des souffrances qui étaient multiformes. Les paysans et les artisans du XVIe siècle disaient : « J’ai mal à la foi au lieu de dire j’ai mal partout ». Aujourd’hui, les gilets jaunes crient « j’ai mal à la taxe au lieu de dire j’ai mal partout ». Il ne s’agit pas, évidemment, de nier le fait que les questions économiques sont absolument essentielles car elles jouent un rôle déterminant dans la vie quotidienne des classes dominées. Néanmoins, il suffit d’écouter les témoignages des gilets jaunes pour constater la fréquence des propos exprimant un malaise général. Dans l’un des reportages diffusés par BFM-TV, le 17 novembre, le journaliste voulait absolument faire dire à la personne interrogée qu’elle se battait contre les taxes, mais cette militante répétait sans cesse : « on en a ras le cul » , « ras le cul », « ras le bol généralisé ».

    « Avoir mal partout » signifie aussi souffrir dans sa dignité. C’est pourquoi la dénonciation du mépris des puissants revient presque toujours dans les grandes luttes populaires et celle des gilets jaunes n’a fait que confirmer la règle. On a entendu un grand nombre de propos exprimant un sentiment d’humiliation, lequel nourrit le fort ressentiment populaire à l’égard d’Emmanuel Macron. « Pour lui, on n’est que de la merde ». Le président de la République voit ainsi revenir en boomerang l’ethnocentrisme de classe que j’ai analysé dans mon livre.

    Néanmoins, ces similitudes entre des luttes sociales de différentes époques masquent de profondes différences. Je vais m’y arrêter un moment car elles permettent de comprendre ce qui fait la spécificité du mouvement des gilets jaunes. La première différence avec les « jacqueries » médiévales tient au fait que la grande majorité des individus qui ont participé aux blocages de samedi dernier ne font pas partie des milieux les plus défavorisés de la société. Ils sont issus des milieux modestes et de la petite classe moyenne qui possèdent au moins une voiture. Alors que « la grande jacquerie » de 1358 fut un sursaut désespéré des gueux sur le point de mourir de faim, dans un contexte marqué par la guerre de Cent Ans et la peste noire.

    La deuxième différence, et c’est à mes yeux la plus importante, concerne la coordination de l’action. Comment des individus parviennent-ils à se lier entre eux pour participer à une lutte collective ? Voilà une question triviale, sans doute trop banale pour que les commentateurs la prennent au sérieux. Et pourtant elle est fondamentale. A ma connaissance, personne n’a insisté sur ce qui fait réellement la nouveauté des gilets jaunes : à savoir la dimension d’emblée nationale d’un mouvement spontané. Il s’agit en effet d’une protestation qui s’est développée simultanément sur tout le territoire français (y compris les DOM-TOM), mais avec des effectifs localement très faibles. Au total, la journée d’action a réuni moins de 300 000 personnes, ce qui est un score modeste comparé aux grandes manifestations populaires. Mais ce total est la somme des milliers d’actions groupusculaires réparties sur tout le territoire.

    Cette caractéristique du mouvement est étroitement liée aux moyens utilisés pour coordonner l’action des acteurs de la lutte. Ce ne sont pas les organisations politiques et syndicales qui l’ont assurée par leurs moyens propres, mais les « réseaux sociaux ». Les nouvelles technologies permettent ainsi de renouer avec des formes anciennes « d’action directe », mais sur une échelle beaucoup plus vaste, car elles relient des individus qui ne se connaissent pas. Facebook, twitter et les smartphones diffusent des messages immédiats (SMS) en remplaçant ainsi la correspondance écrite, notamment les tracts et la presse militante qui étaient jusqu’ici les principaux moyens dont disposaient les organisations pour coordonner l’action collective ; l’instantanéité des échanges restituant en partie la spontanéité des interactions en face à face d’autrefois.

    Toutefois les réseau sociaux, à eux seuls, n’auraient jamais pu donner une telle ampleur au mouvement des gilets jaunes. Les journalistes mettent constamment en avant ces « réseaux sociaux » pour masquer le rôle qu’ils jouent eux-mêmes dans la construction de l’action publique. Plus précisément, c’est la complémentarité entre les réseaux sociaux et les chaînes d’information continue qui ont donné à ce mouvement sa dimension d’emblée nationale. Sa popularisation résulte en grande partie de l’intense « propagande » orchestrée par les grands médias dans les jours précédents. Parti de la base, diffusé d’abord au sein de petits réseaux via facebook, l’événement a été immédiatement pris en charge par les grands médias qui ont annoncé son importance avant même qu’il ne se produise. La journée d’action du 17 novembre a été suivie par les chaînes d’information continue dès son commencement, minute par minute, « en direct » (terme qui est devenu désormais un équivalent de communication à distance d’événements en train de se produire). Les journalistes qui incarnent aujourd’hui au plus haut point le populisme (au sens vrai du terme) comme Eric Brunet qui sévit à la fois sur BFM-TV et sur RMC, n’ont pas hésité à endosser publiquement un gilet jaune, se transformant ainsi en porte-parole auto-désigné du peuple en lutte. Voilà pourquoi la chaîne a présenté ce conflit social comme un « mouvement inédit de la majorité silencieuse ».

    Une étude qui comparerait la façon dont les médias ont traité la lutte des cheminots au printemps dernier et celle des gilets jaunes serait très instructive. Aucune des journées d’action des cheminots n’a été suivie de façon continue et les téléspectateurs ont été abreuvés de témoignages d’usagers en colère contre les grévistes, alors qu’on a très peu entendu les automobilistes en colère contre les bloqueurs.

    Je suis convaincu que le traitement médiatique du mouvement des gilets jaunes illustre l’une des facettes de la nouvelle forme de démocratie dans laquelle nous sommes entrés et que Bernard Manin appelle la « démocratie du public » (cf son livre Principe du gouvernement représentatif, 1995). De même que les électeurs se prononcent en fonction de l’offre politique du moment – et de moins en moins par fidélité à un parti politique – de même les mouvements sociaux éclatent aujourd’hui en fonction d’une conjoncture et d’une actualité précises. Avec le recul du temps, on s’apercevra peut-être que l’ère des partis et des syndicats a correspondu à une période limitée de notre histoire, l’époque où les liens à distance étaient matérialisés par la communication écrite. Avant la Révolution française, un nombre incroyable de révoltes populaires ont éclaté dans le royaume de France, mais elles étaient toujours localisées, car le mode de liaison qui permettait de coordonner l’action des individus en lutte reposait sur des liens directs : la parole, l’interconnaissance, etc. L’Etat royal parvenait toujours à réprimer ces soulèvements parce qu’il contrôlait les moyens d’action à distance. La communication écrite, monopolisée par les « agents du roi », permettait de déplacer les troupes d’un endroit à l’autre pour massacrer les émeutiers.

    Dans cette perspective, la Révolution française peut être vue comme un moment tout à fait particulier, car l’ancienne tradition des révoltes locales a pu alors se combiner avec la nouvelle pratique de contestation véhiculée et coordonnée par l’écriture (cf les cahiers de doléances).

    L’intégration des classes populaires au sein de l’Etat républicain et la naissance du mouvement ouvrier industriel ont raréfié les révoltes locales et violentes, bien qu’elles n’aient jamais complètement disparu (cf le soulèvement du « Midi rouge » en 1907). La politisation des résistances populaires a permis un encadrement, une discipline, une éducation des militants, mais la contrepartie a été la délégation de pouvoir au profit des leaders des partis et des syndicats. Les mouvements sociaux qui se sont succédé entre les années 1880 et les années 1980 ont abandonné l’espoir d’une prise du pouvoir par la force, mais ils sont souvent parvenus à faire céder les dominants grâce à des grèves avec occupations d’usine, et grâce à de grandes manifestations culminant lors des « marches sur Paris » (« de la Bastille à la Nation »).

    L’une des questions que personne n’a encore posée à propos des gilets jaunes est celle-ci : pourquoi des chaînes privées dont le capital appartient à une poignée de milliardaires sont-elles amenées aujourd’hui à encourager ce genre de mouvement populaire ? La comparaison avec les siècles précédents aboutit à une conclusion évidente. Nous vivons dans un monde beaucoup plus pacifique qu’autrefois. Même si la journée des gilets jaunes a fait des victimes, celles-ci n’ont pas été fusillées par les forces de l’ordre. C’est le résultat des accidents causés par les conflits qui ont opposé le peuple bloqueur et le peuple bloqué.

    Cette pacification des relations de pouvoir permet aux médias dominants d’utiliser sans risque le registre de la violence pour mobiliser les émotions de leur public car la raison principale de leur soutien au mouvement n’est pas politique mais économique : générer de l’audience en montrant un spectacle. Dès le début de la matinée, BFM-TV a signalé des « incidents », puis a martelé en boucle le drame de cette femme écrasée par une automobiliste refusant d’être bloqué. Avantage subsidiaire pour ces chaînes auxquelles on reproche souvent leur obsession pour les faits divers, les crimes, les affaires de mœurs : en soutenant le mouvement des gilets jaunes, elles ont voulu montrer qu’elles ne négligeaient nullement les questions « sociales ».

    Au-delà de ces enjeux économiques, la classe dominante a évidemment intérêt à privilégier un mouvement présenté comme hostile aux syndicats et aux partis. Ce rejet existe en effet chez les gilets jaunes. Même si ce n’est sans doute pas voulu, le choix de la couleur jaune pour symboliser le mouvement (à la place du rouge) et de la Marseillaise (à la place de l’Internationale) rappelle malheureusement la tradition des « jaunes », terme qui a désigné pendant longtemps les syndicats à la solde du patronat. Toutefois, on peut aussi inscrire ce refus de la « récupération » politique dans le prolongement des combats que les classes populaires ont menés, depuis la Révolution française, pour défendre une conception de la citoyenneté fondée sur l’action directe. Les gilets jaunes qui bloquent les routes en refusant toute forme de récupération des partis politiques assument aussi confusément la tradition des Sans-culottes en 1792-93, des citoyens-combattants de février 1848, des Communards de 1870-71 et des anarcho-syndicalistes de la Belle Epoque.

    C’est toujours la mise en œuvre de cette citoyenneté populaire qui a permis l’irruption dans l’espace public de porte-parole qui était socialement destinés à rester dans l’ombre. Le mouvement des gilets jaunes a fait émerger un grand nombre de porte-parole de ce type. Ce qui frappe, c’est la diversité de leur profil et notamment le grand nombre de femmes, alors qu’auparavant la fonction de porte-parole était le plus souvent réservée aux hommes. La facilité avec laquelle ces leaders populaires s’expriment aujourd’hui devant les caméras est une conséquence d’une double démocratisation : l’élévation du niveau scolaire et la pénétration des techniques de communication audio-visuelle dans toutes les couches de la société. Cette compétence est complètement niée par les élites aujourd’hui ; ce qui renforce le sentiment de « mépris » au sein du peuple. Alors que les ouvriers représentent encore 20% de la population active, aucun d’entre eux n’est présent aujourd’hui à la Chambre des députés. Il faut avoir en tête cette discrimination massive pour comprendre l’ampleur du rejet populaire de la politique politicienne.

    Mais ce genre d’analyse n’effleure même pas « les professionnels de la parole publique » que sont les journalistes des chaînes d’information continue. En diffusant en boucle les propos des manifestants affirmant leur refus d’être « récupérés » par les syndicats et les partis, ils poursuivent leur propre combat pour écarter les corps intermédiaires et pour s’installer eux-mêmes comme les porte-parole légitimes des mouvements populaires. En ce sens, ils cautionnent la politique libérale d’Emmanuel Macron qui vise elle aussi à discréditer les structures collectives que se sont données les classes populaires au cours du temps.

    Etant donné le rôle crucial que jouent désormais les grands médias dans la popularisation d’un conflit social, ceux qui les dirigent savent bien qu’ils pourront siffler la fin de la récréation dès qu’ils le jugeront nécessaire, c’est-à-dire dès que l’audimat exigera qu’ils changent de cheval pour rester à la pointe de « l’actualité ». Un tel mouvement est en effet voué à l’échec car ceux qui l’animent sont privés de toute tradition de lutte autonome, de toute expérience militante. S’il monte en puissance, il se heurtera de plus en plus à l’opposition du peuple qui ne veut pas être bloqué et ces conflits seront présentés en boucle sur tous les écrans, ce qui permettra au gouvernement de réprimer les abus avec le soutien de « l’opinion ». L’absence d’un encadrement politique capable de définir une stratégie collective et de nommer le mécontentement populaire dans le langage de la lutte des classes est un autre signe de faiblesse car cela laisse la porte ouverte à toutes les dérives. N’en déplaise aux historiens (ou aux sociologues) qui idéalisent la « culture populaire », le peuple est toujours traversé par des tendances contradictoires et des jeux internes de domination. Au cours de cette journée des gilets jaunes, on a entendu des propos xénophobes, racistes, sexistes et homophobes. Certes, ils étaient très minoritaires, mais il suffit que les médias s’en emparent (comme ils l’ont fait dès le lendemain) pour que tout le mouvement soit discrédité.

    L’histoire montre pourtant qu’une lutte populaire n’est jamais complètement vaine, même quand elles est réprimée. Le mouvement des gilets jaunes place les syndicats et les partis de gauche face à leurs responsabilités. Comment s’adapter à la réalité nouvelle que constitue la « démocratie du public » pour faire en sorte que ce type de conflit social – dont on peut prévoir qu’il se reproduira fréquemment – soit intégré dans un combat plus vaste contre les inégalités et l’exploitation ? Telle est l’une des grandes questions à laquelle il faudra qu’ils répondent.

    #Vocabulaire #Jacques #Jacquerie #Croquants #Communards #Sans-culottes #dîme #taxes #justice #ethnocentrisme_de_classe #réseaux_sociaux #majorité_silencieuse #BFM #opinion #lutte_populaire #GiletsJaunes #guerre_aux_pauvres

  • Méfiez-vous des cartes, pas des migrants : les réfugiés syriens.

    Depuis 2011, la Syrie est en proie à une violence inouïe, mettant des millions de gens sur les routes de l’exode. Rappelons que ce conflit est né d’un mouvement de contestation pacifique, dans le souffle libérateur des printemps arabes contre le régime de Bachar El-Assad. Ce mouvement fut réprimé dans le sang. Depuis, la situation n’a eu de cesse de se complexifier et de s’internationaliser avec l’entrée dans le jeu de groupes djihadistes et de puissances étrangères. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cette guerre aurait causé la mort de plus de 353 000 personnes en 7 ans, dont 106 390 civils (19 811 enfants et 12 513 femmes). Un véritable carnage. Pour survire, beaucoup ont “choisi” de fuir leur pays. Où sont-ils allés ? Où ont-ils été “accueillis” ? Quels sont les pays européens les plus hospitaliers ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes livrés (Françoise Bahoken et moi-même) à un petit exercice cartographique en vidéo. L’objectif est de donner à voir la construction d’une carte décrivant la migration syrienne, surtout sa sensibilité aux partis-pris méthodologiques. Si les chiffres retenus datent de mi 2015 et ont pu évoluer, ce qui compte ici c’est avant tout la démonstration. Notre propos est avant tout pédagogique. Il focalise en premier lieu l’attention sur le rôle des cartes dans notre perception de la crise migratoire syrienne. Que nous disent-elles ? L’effet de différents choix (graphiques, textuels, etc.) sur les cartographies obtenues fait l’objet d’un second temps. En quoi ces cartes diffèrent-elles ? Nous dessinent-elles objectivement la réalité de ce phénomène migratoire ? N’y a-t-il pas là un risque de manipulation ? Le troisième temps déconstruit ces cartes pour tenter d’y répondre. Bref, peut-on vraiment faire confiance aux cartes…

    https://www.youtube.com/watch?time_continue=97&v=RDwn5Qzq6Fc


    #cartographie #visualisation #asile #réfugiés #ressources_pédagogiques #vidéo #préjugés #choix #intentionnalité #invasion #afflux #réfugiés #asile #migrations #réfugiés_syriens #couleurs #rejet #accueil #grand_remplacement #échelle #statistiques #chiffres #mensonge #ethnocentrisme #IDPs #déplacés_internes #cadrage

    Merci @fbahoken !

    • Méfiez-vous des cartes, pas des migrants : les réfugiés syriens.

      Depuis 2011, la Syrie est en proie à une violence inouïe, mettant des millions de gens sur les routes de l’exode. Rappelons que ce conflit est né d’un mouvement de contestation pacifique, dans le souffle libérateur des printemps arabes contre le régime de Bachar El-Assad. Ce mouvement fut réprimé dans le sang. Depuis, la situation n’a eu de cesse de se complexifier et de s’internationaliser avec l’entrée dans le jeu de groupes djihadistes et de puissances étrangères. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), cette guerre aurait causé la mort de plus de 353 000 personnes en 7 ans, dont 106 390 civils (19 811 enfants et 12 513 femmes). Un véritable carnage.

      Pour survire, beaucoup ont “choisi” de fuir leur pays. Où sont-ils allés ? Où ont-ils été “accueillis” ? Quels sont les pays européens les plus hospitaliers ? Pour répondre à ces questions, nous nous sommes livrés (Françoise Bahoken et moi-même) à un petit exercice cartographique en vidéo. L’objectif est de donner à voir la construction d’une carte décrivant la migration syrienne, surtout sa sensibilité aux partis-pris méthodologiques.

      Si les chiffres retenus datent de mi 2015 et ont pu évoluer, ce qui compte ici c’est avant tout la démonstration. Notre propos est avant tout pédagogique. Il focalise en premier lieu l’attention sur le rôle des cartes dans notre perception de la crise migratoire syrienne. Que nous disent-elles ? L’effet de différents choix (graphiques, textuels, etc.) sur les cartographies obtenues fait l’objet d’un second temps. En quoi ces cartes diffèrent-elles ? Nous dessinent-elles objectivement la réalité de ce phénomène migratoire ? N’y a-t-il pas là un risque de manipulation ? Le troisième temps déconstruit ces cartes pour tenter d’y répondre. Bref, peut-on vraiment faire confiance aux cartes…

      https://neocarto.hypotheses.org/4188

  • Épistémicides. L’impérialisme m’a TueR
    https://www.youtube.com/watch?v=zK6hegi_wHE


    #épistémicide #Fatima_Khemilat
    #impérialisme #ethnocentrisme #post-modernisme #livres_d'histoire #histoire #sciences_non-occidentales #privilège_de_l'épistémè #cogito_ergo_sum #légitimité #disqualification #discrimination

    épistémicide = tuer la #science

    #Etat-nation -vs- #tribus #ethnies
    #civilisation -vs- #barbarie
    #culture -vs- #folklore #exotisme
    #mythes -vs- #croyance #religion
    #domination #pouvoir

    Citation de #Norbert_Elias :

    « La civilisation c’est la prise de conscience par les occidentaux de la supériorité de leur culture et de leur savoir sur les autres »

    La #découverte_de_l'Amérique...

    #reconquista #prise_de_grenade #chute_de_grenade

    #contreverse_de_Valladolid :

    La controverse de Valladolid est un débat qui opposa essentiellement le dominicain Bartolomé de #Las_Casas et le théologien Juan Ginés de #Sepúlveda en deux séances d’un mois chacune (l’une en 1550 et l’autre en 1551) au collège San Gregorio de Valladolid, mais principalement par échanges épistolaires. Ce débat réunissait des théologiens, des juristes et des administrateurs du royaume, afin que, selon le souhait de Charles Quint, il se traite et parle de la manière dont devaient se faire les conquêtes dans le Nouveau Monde, suspendues par lui, pour qu’elles se fassent avec justice et en sécurité de conscience.
    La question était de savoir si les Espagnols pouvaient coloniser le Nouveau Monde et dominer les indigènes, les Amérindiens, par droit de conquête, avec la justification morale pouvant permettre de mettre fin à des modes de vie observés dans les civilisations précolombiennes, notamment la pratique institutionnelle du sacrifice humain, ou si les sociétés amérindiennes étaient légitimes malgré de tels éléments et que seul le bon exemple devait être promu via une colonisation - émigration.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Controverse_de_Valladolid

    #eugénisme #racisme #pureté_de_sang

    #objectivité_de_la_science

  • Philippe Descola, À chacun ses animaux, 2009
    https://sniadecki.wordpress.com/2018/03/06/descola-animaux

    Ces deux exemples illustrent un fait plus général. Partout, les communautés humaines forment avec des communautés animales des collectifs hybrides dont les caractéristiques sont très variables selon la nature des espèces fréquentées et selon le type de contrôle exercé sur elles. C’est évidemment notable dans le cas des civilisations de pasteurs pour qui le bétail est une composante intrinsèque de la société, mais c’est aussi évident partout ailleurs, que les animaux soient chassés et apprivoisés, apprivoisés sans être chassés, chassés sans être apprivoisés, élevés sans être chassés, chassés et élevés, ni chassés ni élevés, utilisés pour leur viande, pour leurs produits secondaires, pour l’énergie qu’ils fournissent, comme substitut des humains dans les échanges ou dans les sacrifices, comme sources de symboles, modèles de classification ou pour n’importe quelle autre fonction. Chacune de ces formules caractérise un mode particulier de cohabitation et d’interaction entre des humains et des espèces animales à chaque fois spécifiques qui rend illusoire toute définition universelle de ce que seraient des « animaux libérables ».

    #Philippe_Descola #ethnologie #animaux #libération_animale #antispécisme #ethnocentrisme

  • Spécial rhume : top 10 des remèdes inutilesLe Pharmachien
    http://lepharmachien.com/rhume

    Voici les 10 remèdes que j’ai analysés pour toi :

    Le Vicks sous les pieds
    Le bol d’eau chaude qui sent fort
    Le concours de brûlage de yeule
    Suer le virus
    La mouche de moutarde sur le chest
    Les casse-grippes
    Te mettre quelque chose dans le derrière
    La soupe poulet et nouilles
    Le sirop contre la toux
    Les antibiotiques

    N’hésite pas à rire de chacun d’eux. Ils le méritent.

    • Bon bon, le gars il connait pas autre chose que les médecines enseignées dans son école ? Ok pour jeter le sirop et les antibiotiques pour un rhume mais le principe de la réflexologie ne lui dit vraiment rien, les plantes qui soignent les voies respiratoires comme l’eucalyptus non plus pas plus que les effets positifs d’un placébo ? (prouvés scientifiquement je vous rassure) ben dis donc, y’a encore du taf … J’aurais préféré apprendre ce qu’est un rhume et pourquoi certains durent 2 minutes.

      Tiens, dans le genre extraordinairement miraculeux et surtout non prouvé scientifiquement j’ai le gargarisme à l’eau salée pour le mal de gorge.

    • Bah si il connait, et dit qu’il n’y a pour l’instant aucune étude qui prouve que ça fait plus que du rien. Couler du nez n’est pas un rhume, le rhume c’est une maladie provoqué par de multiples virus (c’est expliqué dedans). Quand bien même des zones des pieds et des mains seraient reliés à des organes (ce qui reste à prouver mais ce n’est pas le sujet), le rhume n’a pas de rapport avec un organe puisque ce sont des virus. Donc non appuyer sur un pied ne peut pas miraculeusement faire partir un virus qui est un organisme qui se balade dans le corps. Sinon il a aussi un autre article dont le lien est dans celui là, qui explique les différences entre le rhume et la grippe :
      http://lepharmachien.com/20121004rhumevsgrippe

    • @sombre

      On peut « booster » le breuvage avec de la bonne gnôle et, amha, ça doit être plus efficace que le « bouillon de poule » ...

      C’est l’inverse qu’il dit, l’alcool déshydrate et la sensation d’apaisement qu’on ressent est plutot lié au fait qu’on couvre l’inflammation par une autre. Il semble important de s’hydrater. Le bouillon est efficace parceque c’est principalement de l’eau chaude, ca marche autant qu’une soupe ou un chocolat chaud.

    • @mad_meg : attention quand je dis « booster » c’est pas un mélange à 50/50, hein ? Une cuiller à café dans la tasse suffit (enfin en ce qui me concerne). Je trouve que ça réchauffe et puis ça fait dormir. Et pendant ce temps-là, tu n’as plus à faire supporter ta mauvaise humeur et ta face « maganée » à ton entourage... Ceci dit, depuis que j’ai arrêté le tabac (en fait, je me suis à la vapote comme un gros hypocrite), je ne sais plus ce qu’est un « rhume », un mal de gorge, encore moins une trachéite ou une bronchite. C’est pas que je chauffe non plus comme un malade chez moi :18 °C quand tout va bien sauf devant la cheminée où on a pu atteindre 25 mais ça c’était avant quand je savais pas trop la faire marcher et que je mettais trop de bois.
      @monolecte : oui, j’aime bien la dernière question du bas de page ...
      Par contre @touti, oui, il n’est pas trop sympa pour l’homéopathie : on peut trouver des remèdes homéopathiques pas trop coûteux tout de même. Sinon pour le mal de gorge, je connais le miel de ronces mais c’est (beaucoup) plus coûteux que l’homéopathie.

    • @touti : tu veux dire que l’homéopathie est mal prise en charge par le système d’assurance maladie en France, ainsi que tous les soins que tu énumères ensuite ?
      Sans parler de l’ostéopathie qui est mal remboursée également. Base de remboursement : une consultation chez un généraliste et seulement deux « séances » dans l’année à la MGEN ! (faudrait pas exagérer tout de même, hein !).

    • @sombre la prise en charge de la sécu ne m’importe pas ici. Je souligne juste qu’il existe différentes portes de compréhension (et du soin) de la maladie, et du rhume pour ce post.

      J’ai du rater quelque chose sur le rhume des inuits, pourquoi n’existerait-il pas ? voila ce que j’ai trouvé qui ouvre là encore une porte différente, that’s all folk

      Et je ne dis pas que c’est la porte de la vérité unique et scientifique pour se soigner. Juste que parfois, ça peut aider à guérir de ne pas se focaliser que sur bigpharma.

      https://www.erudit.org/fr/revues/hphi/1994-v4-n2-hphi3179/800948ar.pdf
      La deuxième façon d’exprimer le corps est la métaphore : pour le dire de façon sommaire, dans cette vision symbolique le corps est un igloo. Dans cette perspective, les principales parties du corps et de l’igloo sont désignées par la même terminologie : ainsi le nez et le trou d’aération de l’igloo (permettent à l’un et à l’autre de respirer) ; le pharinx et le couloir de l’igloo (qui transitent les aliments d’une part, les humains de l’autre), l’anus et une ouverture pratiquée dans le mur arrière de l’igloo (évacuation des excréments, sortie des malades et des morts).

      Pour tâcher de nous rapprocher de la notion de contagion un peu plus, nous aborderons sommairement l’étiologie des maladies :
      chez les Inuits, l’étiologie comprend non seulement l’histoire personnelle et médicale du patient, mais tous les aspects de sa relation avec l’environnement ; les actions et comportements passés du patient sont considérés comme des indicateurs de la source du problème actuel. Georges Wenzel rapporte que dans une communauté inuit, une mort accidentelle par noyade ainsi qu’un épisode de convulsions furent attribuées à des explications relevant des relations socio-environnementales des individus durant leur vie. Il est évident que pour les Inuits le traitement et le pronostic sont reliés aux etiologies de tout ordre. L’identification des facteurs dans l’histoire personnelle prend alors une importance capitale, puisqu’il y a une forte association entre le passé et le présent.

      pfff, tout ça pour un rhume ! parlez moi de votre mère d’ailleurs

    • @monolecte disait ça car le rhume est dû à un virus (mmh on l’a pas déjà dit ? :p) et que comme beaucoup de virus, il est fort peu probable qu’il soit actif à -50°C. Il y a une différence entre bigpharma et comprendre comment fonctionne réellement telle ou telle maladie et ça peut même être en conflit. Les peuples premiers trouvaient leurs remèdes par essai-erreur essentiellement, au fil des générations, mais sans forcément comprendre la cause (et souvent en donnant une cause humaine ou déique à posteriori). Et justement là quand on comprend que le rhume est un virus, bah ça ne va pas trop avec bigpharma, au contraire : puisqu’on comprend qu’on ne peut rien faire d’autres que calmer les symptômes : prendre quelques trucs simples pour calmer inflammation de la gorge, pour moins couler du nez : du miel, boire beaucoup, du liquide chaud, etc. Mais on ne soigne pas le rhume en tant que tel, lui on attend juste qu’il crève tout seul au bout de sept jours.

    • comme beaucoup de virus, il est fort peu probable qu’il soit actif à -50°C.

      Il y a toujours débat sur les virus qui seraient ou non vivants, autant qu’ils auraient besoin de cellules vivantes.
      Sibérie : un virus âgé de 30.000 ans libéré par la fonte des glaces
      https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/siberie-un-virus-age-de-30-000-ans-libere-par-la-fonte-des-glaces_16827

      Il y a une différence entre bigpharma et comprendre comment fonctionne réellement telle ou telle maladie et ça peut même être en conflit.

      Tes simplifications ne valorisent pas le propos. Savoir ce qu’est le réel est un vaste champ de questionnement dont tu sembles faire une certitude. Je dis qu’il y a parfois des portes qu’il serait bien d’ouvrir.
      Je suis étonnée de te voir défendre les débilités d’un pharmacien qui propose de se moquer avec lui de différents moyens détournés pour soigner un rhume. Son but affiché serait donc la défense du réel et de la science, mazette, quel mépris de tout ce qui se fait autrement que comme il lui a été appris. Et il faut en plus rire avec lui ?

      Les peuples premiers trouvaient leurs remèdes par essai-erreur essentiellement, au fil des générations, mais sans forcément comprendre la cause (et souvent en donnant une cause humaine ou déique à posteriori).

      Saluons l’esprit cartésien occidental qui a la chance inouite d’être dans le réel et qui lui au moins, comprend contrairement aux chinois, indiens, africains, qui n’ont pas vraiment cette science réelle si spécifique à la vrai connaissance.

      Et justement là quand on comprend que le rhume est un virus, bah ça ne va pas trop avec bigpharma, au contraire : puisqu’on comprend qu’on ne peut rien faire d’autres que calmer les symptômes : prendre quelques trucs simples pour calmer inflammation de la gorge, pour moins couler du nez : du miel, boire beaucoup, du liquide chaud, etc. Mais on ne soigne pas le rhume en tant que tel, lui on attend juste qu’il crève tout seul au bout de sept jours.

      Un peu comme cette discussion alors.

    • Ce n’est pas la même chose un virus vivant et un virus actif. Je n’ai pas parlé de vivant ou pas vivant. À partir de -70°C il me semble qu’il virus peut vivre indéfiniment, donc aucun problème à trouver un virus de 30000 ans. Mais par contre il n’est pas actif. C’est justement parce que la fonte des glaces remet de vieux virus au chaud (en tout cas plus chaud que dans la glace profonde) que c’est dangereux.

      Je ne défend pas les débilités d’un pharmacien, mais le fait que c’est mieux de montrer qu’un truc fonctionne pour dire à des gens de l’utiliser. Quand on dit fonctionne, ça voudrait dire que sur un panel de personnes où on le test, une nette majorité de personnes (pas besoin de 100% mais une forte quantité quand même) est guérie plus et/ou plus vite qu’avec un produit placebo ou qu’en ne faisant rien et en attendant. Or ce n’est pas le cas. Le fait qu’il y a 1 personne sur 500 qui a eu un rhume arrêté en 2j ou au lieu de 7j après s’être appuyée sur les pieds n’indique pas que c’est ce geste là qui a produit ce résultat là. Il n’y a pas de recherche compliquée nécessitant des moyens énormes pour ça, et ça va même plutôt dans le sens des essais-erreurs des peuples « non cartésiens » : on s’aperçoit que ça ne fait pas plus que faire du rien, donc on passe à autre chose (comme manger du miel et boire beaucoup d’eau). Et ce point là est à séparer du point dont je parlais avant sur le fait de comprendre le mécanisme précis de la maladie (ici un virus), là c’est encore autre chose, sur le fait de prouver qu’un remède a un effet visible plus fort que du rien.

      Les « chinois, indiens, africains » ont au fil du temps trouvés de nombreux remèdes qui fonctionnent parfaitement (telle plante pour telle maladie etc), mais tout comme les anciens européens aussi (notamment les « sorcières »), ce n’est pas propre à « ailleurs ». Et dans le même temps il y a aussi plein de remèdes qui ne font rien du tout, ainsi encore qu’un certain nombre qui fonctionnent par placebo parce qu’une personne de confiance ayant une certaine autorité discute longtemps avec le patient et le rassure et lui dit de boire ci ou ça.

      Et ça fait un vrai effet. Quand on parle du placebo ce n’est pas pour dire que ça ne fait rien, au contraire, mais c’est pour dire que ça ne fait pas plus qu’un autre produit ou acte qui ne fait rien non plus, et que donc l’effet éventuel se trouve dans le contexte et non pas dans le remède donné (mais attention il y a aussi des cas où il n’y a aucun effet du tout). C’est à priori ce qu’il se passe avec l’homéopathie dont l’apprentissage indique qu’on doit poser 12000 questions au patient, parler longtemps avec lui etc, avant de lui donne de l’eau et du sucre. Si d’autres médecins non homéopathes discutaient aussi longtemps avec leur patient, avec autant de bienveillance, à l’écoute, et en donnant un petit anti douleur et une tisane verveine-menthe à la fin, ça ferait sensiblement la même chose (= pas du rien, mais réellement du bien pour de nombreux cas). Évidemment ça ne va pas du tout dans le sens de bigpharma ça.

  • La #diversité, oui mais quand ça nous arrange
    http://www.disons.fr/?p=55108

    Ceci étant on peut approuver ou critiquer l’#ethnocentrisme de cette campagne sur la #discrimination (quid du handicap ? pas discriminant ? ; quid du sexe ? nada, quid de l’âge ? bien sûr personne n’est discriminé par son âge c’est évident, quid des asiatiques ? juste bons à se faire racketter ?…) ; mais il y a un truc qui sidère que personne semble avoir noté c’est simplement que… ces affiches sont des preuves de la discrimination opérée par le #marketing parce que parmi tous ces candidats… aucun n’est laid. En fait aucun ne représente une personne réelle mais une sorte d’idéal publicitaire. Ils sont tous canons, avec des dents extra blanches. Pas vraiment le genre de personne qu’un recruteur a généralement en face de lui. Oui faire une campagne sur la discrimination avec uniquement des tops modèles, il fallait y penser.

  • En finir avec l’homogénéité d’une pensée « maternaliste »

    Dans la polémique sur le burkini qui a agité la France cet été, ce n’est finalement pas tant la radicalisation du discours qui frappe que la posture qui l’accompagne. Force est de constater le changement à l’œuvre dans le positionnement des tenants de la laïcité de combat et, plus particulièrement, des féministes dites laïques ou blanches comme Elisabeth Badinter, laquelle considère le port du burkini sur les plages niçoises comme une « provocation dégoûtante », ou Caroline Fourest, qui explique dans le Huffington Post que « toute personne inquiète du radicalisme » « se sentirait mal à l’aise à l’idée de se baigner à côté d’une femme ou d’un groupe de femmes en burkini ».

    Il ne s’agit plus de sauver des femmes opprimées par un mâle basané qui, peu ou prou, imposerait une tenue vestimentaire humiliante et rétrograde à un sexe qui, en plus d’être faible, se trouverait là affaibli : la « rhétorique du salut » et le sentiment de compassion, plus ou moins réel, qui l’accompagnait, ont vécu. Non, il est bien plutôt question d’une volonté formulée de mise à l’écart pure et simple de cet « alter et go » qu’on aimerait ne plus voir, qu’elle rejoigne une fois pour toutes la terre « indigène » censée être la sienne.

    A considérer ce type de réaction pour le moins extrême, l’on ne peut que s’interroger sur ce sentiment d’incompréhension qui parfois se mue en rejet à ce point hystérique qu’il tue toute velléité d’apporter la contradictoire chez l’interlocuteur pourtant patient. Et de fait, terrible et tout aussi révélatrice est cette question qui ne manque pas de vous être posée à un moment ou à un autre alors que vous espériez, car vous espérez toujours, sortir de l’argumentation ad hominem : « oui mais alors tu es pour le burkini ? » ; avec la variante : « tu travailles sur le féminisme, et tu trouves que c’est une attitude féministe de défendre un accoutrement qui dénie toute féminité ? »

    Deux points méritent d’être relevés ici. D’abord, la difficulté qu’il y a à comprendre que l’on puisse être personnellement sceptique au sens strict du terme et vouloir suspendre son jugement : ne pas prendre parti, affirmer que là n’est pas le propos, est d’emblée suspect. Sentiment de suspicion d’autant plus étrange que l’on est toujours invité, par ailleurs, à « vivre et laisser vivre » et à « s’occuper de ses affaires ». Il semble tout aussi clair, second point, que le féminisme continue, quoi qu’on fasse, à se donner à voir comme une pensée « blanche », prônant l’uniformité des attitudes et des femmes, sorte de fractal idéologique qui appelle à l’itération infinie, ne défendant la différence qu’à l’intérieur du cercle restreint de l’homogénéité. D’ailleurs, à la question boomerang que l’on est tenté de lancer en réponse à l’alternative « pour ou contre » - « dans le fond, en quoi le burkini à la plage te dérange-t-il, toi ? » -, c’est, le plus souvent, l’étranger et l’étrangeté qui sont mis en avant, variations sur le thème de la différence qui dérange : « on n’a jamais vu ça », « ce n’est pas nous », « ça ne nous ressemble pas ».

    Mais être féministe, n’est-ce pas se poster à la frontière des loyautés, des appartenances, des vécus ? Essayer de trouver le moyen de vivre avec ce qui ne nous « ressemble pas » en comprenant bien que « ça ne nous ressemblera jamais », que ça n’a pas à nous ressembler et que nous n’avons pas à faire que ça nous ressemble ? Que d’énergie perdue à vouloir assimiler ! N’est-il pas temps d’envisager une déconstruction d’un certain nombre de lignes de force qui organisent notre imaginaire et qui, en dernière instance, participent, de proche en proche, à ces attitudes de rejet et d’hystérie ?

    Qu’on ne s’y méprenne pas. Il n’est pas question d’inviter à un optimisme niais sur les vertus d’une différence toujours enrichissante pour peu qu’on sache la comprendre, ni même d’appeler à une « dynamique de la sororité », dont le caractère par définition sectaire et clanique n’est qu’une variation sur le thème de l’uniformité. Il s’agit bien plutôt d’une triple tâche. La volonté, d’abord, d’en finir avec un certain « maternalisme » qui refait surface à l’occasion, par lequel il faut entendre la propension, classiquement manifestée par une certaine élite féminine mainstream, à prendre en charge les « pauvres femmes » ignorantes de leur condition et de leurs droits et à s’ériger en porte-parole de la cause (à noter le constat fait par le New York Times dans son édition du 2 septembre, selon lequel « les voix des femmes musulmanes ont quasiment été noyées » dans le débat sur le burkini). La nécessité, ensuite, de penser en amont un empowerment, qui donne la parole aux concernées et n’envisage pas l’engagement citoyen ou associatif sur le mode du fair-play à la Coubertin : non, l’essentiel n’est pas de participer, mais d’être entendue. L’exigence, enfin, de penser le féminisme comme une approche transculturelle, qui croise sans chercher à recouper, dans une perspective non consensuelle : nous n’avons pas de raison de nous retrouver, si j’ose dire, les unes dans les autres. Nous avons simplement besoin qu’on nous laisse, toutes autant que nous sommes, nous trouver.

    Soumaya Mestiri

    #feminisme
    #ethnocentrisme

  • Cahiers du genre. Genre, féminisme et valeur de l’art - Cairn.info
    https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2009-1-page-130.htm

    En effet, ignorer la variable genre dans les processus divers de création et de valorisation artistiques, c’est non seulement maintenir le système du canon et ses pratiques discriminantes, mais c’est aussi « et surtout oublier qu’on ne crée pas ‹ hors du monde » (p. 37).
    4

    Le premier chapitre ici traduit du « classique » Differencing the Canon : Feminist Desire and the Writing of Art’s Histories (1999) de Griselda Pollock – intitulé « Des canons et des guerres culturelles » constate que la bataille est loin d’être gagnée. Le choix de placer l’article après « Esquisse d’une épistémologie de la théorisation féministe en art » est judicieux. Le propos de Pollock rebondit aisément sur le paradoxe soulevé par F. Dumont et S. Sofio et annonce un programme ambitieux de recherche et de réflexion pour déconstruire/reconstruire la discipline tout en la dépouillant de ses prétentions ethno et androcentriques cachées derrière le mythe de la figure du « créateur ».

    • « Du génie au talent : quel genre pour l’artiste ? » de Maria Antonietta Trasforini et « La fille de Dibutade ›, ou l’inventrice inventée » de Françoise Frontisi-Ducroux traitent tous deux des mythes qui fondent l’art occidental : celui de l’artiste défini par le génie et le talent et celui du mythe de l’origine, l’invention même de la peinture. Les notions de génie et de talent influent et construisent les carrières artistiques encore aujourd’hui. Trasforini nous invite à nous « intéresser au rôle des institutions et des ‹ gardiens du temple › qui ‹ créent › les artistes en leur procurant les ressources nécessaires à la production artistique, ainsi qu’à la manière dont joue le genre dans les processus de construction de l’histoire de l’art » (p. 114). Autrement dit, Trasforini se demande que se serait-il passé « si Picasso avait été une fille » 

      . Alors que Frontisi-Ducroux se demande dans son article si c’est bien à une fille que l’on doit l’invention de la peinture et comment le récit de cette création n’a cessé d’être remodelé de l’Antiquité à nos jours pour enfin analyser la valeur symbolique de la « production des représentations sociales relatives à la part respective des femmes et des hommes dans une invention majeure pour les sociétés » (p. 133).

  • Avant de commencer cet article, je présente toutes mes condoléances aux proches des victimes et beaucoup de soutien aux personnes musulmanes qui font pas mal prendre suite aux attentats de Paris
    Depuis les attentats de Paris du 13 novembre, j’ai pu constater des attitudes plus ou moins consternantes et des unions plus que douteuses notamment entre des personnes dîtes républicaines et des fachos : elle est plutôt sympa l’unité nationale.
    Quand il s’agit de taper sur des gens qui refusent l’injonction à changer leur PP facebook et la critiquent, visiblement, il n’y a plus de front républicain face aux fachos.
    Il y a quelque chose qui m’a particulièrement énervé-e : c’est cette vision fantasmée de la liberté occidentale, d’où le titre.
    J e vais parler plus précisément:liberté d’expression, liberté de faire la fête et liberté sexuelle http://viedelamia.canalblog.com/archives/2015/11/18/32943402.html
    #attentats #ethnocentrisme #liberté #liberté_d_expression #liberté_sexuelle #oppressions #Paris #racisme #sexisme #violences_sexuelles #féminisme #islamophobie

  • « Arrête de chialer, t’as tes règles ou quoi ? … En fait oui !
    https://coupsdegueuledelau.wordpress.com/2015/10/01/arrete-de-chialer-tas-tes-regles-ou-quoi-en-fait-oui

    https://i0.wp.com/img15.hostingpics.net/pics/453430SPM.jpg?zoom=2

    Déjà, à titre purement physique et émotionnel, pour le 35% de personnes porteuses d’utérus qui en sont atteintes, on ne peut pas dire que ça soit une partie de plaisir : maux de tête, de ventre, de dos, douleurs dans les seins… Mais aussi sautes d’humeur, anxiété massive, état dépressif parfois assez sérieux, épuisement… Ca fait rêver, n’est ce pas ?

    Des traitements existent (hormonaux, voire traitements par anti-dépresseurs pour limiter les symptômes émotionnels les plus sévères).

    Mais…

    … Et c’est là que je parle de double voire triple peine …

    … Il n’y a pas beaucoup d’endroit où il ne soit pas mal vu de parler de syndrome pré-menstruel.

    Dans la société de manière générale, dire « je me sens horriblement mal avant mes règles » revient à peu près à coup sûr à déchainer rires sarcastiques, remarques sexistes, « ouais les gonzesses, toujours à se plaindre », « ah c’est pour ça que tu es aussi chiante »…

    On pourrait imaginer que dans les milieux féministes, on puisse trouver un meilleur écho… Mais en fait, pas vraiment.

    Et en fait, c’est assez logique. Le féminisme combat assez ardemment l’essentialisme, qui attribue les « comportements féminins », et les « comportements masculins » à des différences fondamentales de fonctionnement du cerveau de l’homme et de la femme, et tous les clichés qui y sont reliés.

    Alors arriver et dire « quelques jours par mois, mes hormones prennent le contrôle de ma vie », c’est remettre en cause un peu de cette lutte pour faire valoir que les causes des différences comportementales observables entre individus assignés hommes et individus assignés femmes sont induites par le fonctionnement de la société, et pas par nos cerveaux ou nos hormones…

    Pour avoir tenté d’amener quelques fois le sujet dans des discussions féministes, je peux vous assurer que l’accueil a été relativement glacial. La température de la discussion a perdu une 10aines de degrés d’un coup à l’évocation du combo « règles et émotions ».

    #SPM #règles #menstruations #féminisme #santé #femmes

    • C’est, en fait, comme tous les gens qui ont des problèmes physiques qui entraînent de la douleur sans ou avec peu de soulagement.
      Parmi eux-elles les migraineu-ses, les fibromyalgiques, pour n’en citer que deux, et toutes les très nombreuses autres (http://www.douleurchronique.org/print_new.asp?node=216).
      Le problème ce n’est pas les conséquences de la douleur et/ou des hormones, le problème c’est le misogynisme qui considère toutes les particularités sanitaires des femmes comme étant roupie de sansonnet. Ce sont tous ces pontes qui n’étudient même pas la médecine des femmes.
      Le problème, comme toujours, c’est l’ethnocentrisme masculin, qui glorifie les événements liés au biologique masculin, et rabaisse ceux liés au biologique féminin.
      Combiné à la mainmise des hommes sur la société, ça amène à ce qui est détaillé dans cet article.
      #machisme #misogyne #médecinsexuée #ethnocentrismemasculin

    • la douleur c’est pas hormonal aussi ? je ne connais pas l’endocrinologie alors je ne sais pas mais c’est possible que ca n’ai pas de rapport.
      Pour moi il y a une différence entre une femme qui souffre de règles douloureuses et qui en parle dans une société dans laquelle c’est un sujet tabou
      et des personnes (hommes,femmes et +) qui se servent des règles pour insulté et disqualifié la parole d’une femmes.

  • Les 100 meilleurs films américains – il paraît
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/les-100-meilleurs-films-americains-il-parait

    L’autre soir, je n’arrivais pas à dormir. J’ai décidé de ranger mon bureau. Au fond d’un placard, je suis retombée sur un vieux polycopié qu’on m’avait donné à la fac, au tout début de mes études. C’était la liste des 100 meilleurs films américains de tous les temps – rien que ça – selon l’AFI. […]

    #Brèves #Cinéma #ethnocentrisme #féminisme #hétérosexisme #racisme #sauveur_blanc #sexisme

  • Les Nouveaux Héros (II) : #Disney, un studio qui lave plus blanc que blanc
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/les-nouveaux-heros-ii-disney-un-studio-qui-lave-plus-blanc-que-

    Suite à la première partie de cette analyse (consacrée au militarisme du film, à son apologie de la surveillance de masse et de la violence policière), je vais maintenant analyser son #racisme et son sexisme. En effet, même si son casting est particulièrement diversifié (en termes de genres et de races[1]) pour un Disney, Les […]

    #Films_d'animation #ethnocentrisme #whitewashing

  • Quelques éléments méconnus de la longue histoire de l’Afrique - vu sur twitter chez @le_bougnoulosophe

    Paradoxalement, la faiblesse de l’#Afrique vient du fait qu’elle n’a jamais été isolée du « vieux monde », elle en a fait partie intégrante.
    Des entités comme l’Egypte ou l’Ethiopie sont bien plus anciennes que bien des régions « européennes ». Le nom même « d’Afrique » se réfère à une province romaine située en Tunisie.
    Rappelons également que tout l’est et le nord de l’Afrique ont été en contact incessant avec le #Moyen-orient, et ce depuis l’antiquité.
    Rappelons aussi que tout l’or qui circule au #Moyen-âge en #Europe provient d’Afrique.
    L’Afrique, c’est une partie du « vieux monde » qui a été altérisée et barbarisée afin de permettre son découpage suivant une logique coloniale.
    Savez-vous par exemple que « Cyrénaique » et « Tripolitaine » se référent à des anciennes cités grecques de Libye ?
    Un des plus anciens « explorateurs » de l’Afrique, 500 ans avant J-C, fut le phénicien Hannon qui se promenait aux abords du Mont Cameroun...
    Savez-vous qu’au IVème siècle une partie de la péninsule arabique était sous le joug de l’Éthiopie (Aksoum) ?
    Et que les abyssins ont en partie christianisé certains arabes... ;) [le coran en fait d’ailleurs mention !]
    Bref, le discours européen de la « Terra incognita » autour de l’Afrique visait à s’approprier ce territoire, rien d’autre...
    Savez-vous que le grand malheur de « l’Israel » antique fut d’être à cheval entre 2 Grands Empires, l’un africain et l’autre moyen-oriental ?
    L’#ethnocentrisme européen fait qu’en Europe, on oublie (occulte ?) que l’#histoire s’est longtemps faite sans elle... ;)

    • [...] les navigateurs européens des XVIIe et XVIIIe siècles se trouvaient en territoire bien plus familier [sur les côtes de l’Afrique de l’Ouest] que lorsqu’ils s’aventurèrent dans des endroits comme la Chine ou le Brésil. Je soupçonne que c’est l’affinité sous-jacente qui expliquait la réaction européenne commune de dégoût et d’effarement lors de la confrontation avec tant d’aspects du rituel africain : un déni à tout prix de s’y reconnaître. Parce que, par bien des manières, les conceptions du monde africaines semblaient se saisir des mêmes questions et aboutir précisément aux conclusions que les Européens étaient soucieux d’écarter

      in David Graeber, Le fétichisme comme inventivité sociale, Sortir de l’économie n°4, 2012, p.231.

      http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/sde-n4-p223.pdf

  • Une singularité au sein de la musique noise d’Afrique et d’Asie.
    http://syrphe.com/texts/Une%20singularit%E9%20au%20sein%20de%20la%20musique%20noise%20d%27Afrique%20

    "Ola Stockfelt dans Adaquate Modes of Listening, note qu’aujourd’hui, les nations occidentales industrialisées forment une culture plus ou moins homogène, musicalement dominée par la « musique artistique » d’Europe et d’Amérique du Nord et la musique populaire anglo-américaine.
    Qu’en est-il dès lors des nations non-occidentales ? Par quelle(s) culture(e) sont-elles influencées ? Sont-elles encore et toujours sous le joug culturel post-colonial ?
    La musique expérimentale et par extension la musique bruitiste sont-elles typiquement occidentales ?
    On peut remonter à la fin du 19ème siècle en Occident pour dater les premières expérimentations électriques, électroniques ou de travail sur le bruit (le télégraphe musical de Elisha Gray, le telharmonium de Thaddeus Cahill, l’arc chantant de William Duddell, les expérimentations de Luigi Russolo (Risveglio Di Una Città), László Moholy-Nagy (diverses expérimentations pour gramophone), Paul Hindemith et Ernst Toch (idem), Edgard Varese (idem), Walter Ruttmann (Wochenend), John Cage (Imaginary Landscape No.1) et bien d’autres.
    La musique traitant les bruits intimement sera liée à l’art contemporain au début du siècle, notamment via des mouvements tels le futurisme (Luigi Russolo), le dadaisme (Marcel Duchamp, Jefim Gollyscheff) pour ensuite se développer après-guerre à travers la musique concrète, la musique électronique (de Pierre Schaeffer à Herbert Eimert,en passant par Vladimir Ussachevsky, Otto Luening ou Eliane Radigue, etc.) et plus tard Fluxus (mouvement à travers lequel s’expriment quelques-uns de pionniers de la musique expérimentale, voire pré-bruitiste asiatique : Nam June Paik, Yasunao Tone, Takehisa Kosugi).
    Le travail sur le son, les textures, les bruits se répand comme une traînée de poudre jusqu’à déborder du monde académique, radiophonique, cinématographique, institutionnalisé pour se retrouver dans le domaine non-académique à partir de la fin des années soixante et surtout dans les années septante avec des artistes d’avant-garde tels Stefan Weisser (alias Z’ev).
    À première vue, tout semble s’être passé dans le monde occidental et pourtant le plus ancien enregistrement de musique dite expérimentale en Afrique eut lieu au Caire en 1944.
    C’est à Halim El-Dabh que l’on doit une composition à l’origine nommée Ta’abir al-Zaar, rééditée ensuite - en tant que fragment - sous le nom de Wire Recorder Piece.
    Même s’il reste une exception africaine, il démontre à lui seul que les origines de la notion de noise, car il s’agit bien de traiter des sons, des bruits, déformer des musiques, des ambiances afin d’obtenir une nouvelle texture ne sont pas uniquement liées à la culture occidentale mais probablement à la technologie, à la modernisation et bien souvent à l’urbanisme et que dès lors, au vu du contexte et de la provenance de cette composition, il y eut de toute évidence dès le départ un rapport au bruit propre à certains compositeurs-non occidentaux, lié en tout ou en partie à leurs cultures respectives.❞

    Syrphe-Electronic & Experimental Music
    African and asian database.
    http://syrphe.com/african&asian_database.htm

    « Once per month I also present an hour (sometimes more) of African, Asian and Latin American sound art, noise and avant-garde music at Staalplaat Radio » https://staalplaat.wordpress.com

    #musique #bruitisme #noise #afrique #Asie #Moyen_Orient #ethnocentrisme #database

    • #ethnocentrisme, c’est le moins qu’on puisse dire...

      La conclusion de l’extrait aurait dû être le point de départ de l’article...

      il y eut de toute évidence dès le départ un rapport au bruit propre à certains compositeurs-non occidentaux, lié en tout ou en partie à leurs cultures respectives.

      mais loooool quoi.

    • Tu as raison, je m’excuse très sincèrement pour ce message. Je suis assez acariâtre en ce moment. :-S

      L’article m’a un peu énervé (mais plu aussi), et j’ai surement lu trop vite. Je vais trouver un peu de temps pour développer un peu.

      (シ_ _)シ

    • C’est pas l’article de l’année, je le reconnais volontiers c’est superficiel et bourré de raccourcis.
      Mais c’est ce qui m’a amené et à la vidéo et aux références données par la base.
      Nullement nécessaire de t’excuser, on a le droit de tirer vite.

  • Le sexisme bien tempéré du Canard Enchaîné | Mondes Sociaux
    http://sms.hypotheses.org/3812

    Rien de tel au Canard qui n’a jamais compté qu’une poignée de femmes dans ses rangs. Les réactions suscitées par le recrutement de Sylvie Caster, ancienne de Charlie Hebdo, et première femme permanente à la rédaction sont révélatrices d’une réelle difficulté sur ce plan. Le nom de « Calamity Caster » dont elle signe ses articles lui a été imposé : « Il y a une femme qui écrit dans Le Canard, témoigne-t-elle, et c’est une calamité (…) C’est évidemment intéressant parce que c’est signaler, ouvertement, et s’en rendre compte, qu’on a un problème avec les femmes ». « C’est vrai, nous sommes misogynes au Canard », confirme un journaliste (in Méhanna M., 2011, L’idéologie du Canard Enchaîné, Mémoire de DEA, Université Paris 1).« 

    • C’est un journal républicain spécialisé dans l’information d’état, côté coulisses rendues publiques en fonction de besoins essentiellement internes à l’appareil d’#état, comment pourrait-il en être autrement ? Division des tâches : eux ne sont pas en charge de la moralisation « féministe » de la politique et de la société.

    • @colporteur, encore des excuses bidons avec des termes comme

      moralisation « féministe »

      qui vident de sens (je me sens insultée désolée de le dire) la nécessité de prendre en compte l#effacement_des_femmes et d’y remédier, vraiment, pas juste les principes, la réalité.
      Les faits de #sexisme sont avérés, pour te faciliter la prise de conscience, même si la france d’aujourd’hui est profondément raciste, même si l’Assemblée nationale ne compte sur ses bancs que peu d’enfants d’immigrés, est-ce que cela légitimerait que le canard appelle un journaliste noir Yabon ?
      Non, alors stp garde nous de ces jugements à l’emporte pièces.

    • @touti, je trouve à nouveau ton post navrant. Je ne comprends pas ce que tu dis ni de quelles « excuses bidons » (c’est quoi cette manière de dire ?) ou « jugement à l’emporte pièces » tu parles. Calamity Jane c’est pas Yabon (qui _est sa domination, y opine), c’est imposer à une journaliste un nom qui donne au journal qui s’en dote pour la 1ère fois une coloration tout autre, celle d’une femme qui ne s’en laisse pas compter, jamais sans fusil. C’est de la ...pub pour l’organe qui annonce son exceptionnelle indépendance (...). Ben oui, les salaires sont très élevé au Canard, et pas sans prix pour ceux qui les reçoivent (y compris en termes de connivences variées avec tout un tas de crapules de ministères, de préfectures, de police etc.).
      Depuis l’émergence du féminisme 60’/70’ beaucoup aura été fait pour en annuler la charge subversive. Le Canard c’est Ve République, une histoire de grands hommes. Et oui, on en pas finit avec le machisme, l’effacement des femmes. Comment dire le contraire...

      Quant à se sentir « insultée », j’aimerais aussi comprendre. Là ça me reste aussi mystérieux que l’implacable logique qui fait dire à un type « il m’a mal regardé alors je lui ai cassé la gueule ». Comme on sait, il y a plein d’histoire de mecs qui commencent par une baston avant que ça se cause, voire s’entende. Mais ici, on scribouille. Merci de ne pas m’attendre en embuscade s’t’plait.

      On dirait que tu voudrais que je m’excuse de t’avoir « insulté » en intervenant avec un post où il était aussi question « des femmes ». Je suis près à demander des excuses à quiconque ici, même toi :) si cela me parait justifié, là je vois pas.

      La moralisation « féministe », ça existe. Contre les femmes qui portent un voile, contre le populo qui est tellement attardé en matières de liberté des moeurs et de pensée. Le « féminisme » d’état et de dominant-e-s ça existe. Il s’agit de dépolitiser les enjeux, de neutraliser, de saper avec toute la compassion ou l’attention affichées nécessaires les appuis théoriques et subjectifs dont des minorités (politiques) comme le grand nombre (dominé) seraient susceptible d’user.

      Une analogie qui permettra peut-être d’émonder cette hostilité... J’ai souvent écrit P"c"F non par anticommunisme mais en défense du communisme contre un parti qui prétend(ait) l’incarner.

      Je n’aime pas le Canard, mais j’aimerais pas que féminisme devienne un mot tabou au prétexte que même le CAC 40 et ses larbins, ou ses outsiders de l’intérieur (Canard, etc) savent en jouer (à l’inverse de toute sa pub, de toutes leurs structures) ou cherchent à le faire.

    • @colporteur tu trouves à nouveau mon post navrant et mon vocabulaire inadéquat ? ça commence bien …
      Je ne suis pas là pour te faire changer d’opinion qui semble déjà convenue à mon égard mais je vais tenter de t’expliquer pourquoi ton premier post m’est désagréable et insultant.
      Dire qu’il te semble qu’ il ne peut pas en être autrement par rapport au sexisme est ce que je nomme une excuse bidon, autant que s’il s’était agi de trouver des arguments à un comportement raciste, mais apparemment tu ne comprends pas cela ou je m’exprime mal.
      J’estime que c’est éliminer bien facilement la ligne sexiste qui sévit au Canard en la masquant derrière les institutions de l’Etat ou la moralisation féministe . Le sujet de cet article n’étant pas la moralisation féministe mais bien le peu de cas qui est fait des femmes au Canard, peu importe alors combien les journalistes sont payés ou à la solde de qui ils sont.

      Si tu ne t’es pas contenté que de l’extrait ici même et que tu as lu l’article, il n’y a pas que le nom de CalamitY (Calamité) qui a été imposé à une seule journaliste, ce fait n’est que la suite d’un processus de mépris de la parole des femmes :

      Si pendant longtemps ses journalistes furent des hommes, l’hebdomadaire fit donc semblant, à travers ces rubriques et ces signatures, d’avoir des femmes dans ses rangs. Non contents d’être des « à la manière de », ces pastiches sont donc aussi des « à la place de ».

      Pour ce qui concerne l’insulte que je ressens parce que je suis une femme, je pense qu’il est doit être difficile pour un homme de la comprendre, et malgré tout tes efforts, il te sera difficile de basculer de ta situation de domination masculine. Je ressens ton discours comme essayant de disculper le Canard parce que la « moralisation_féministe » sévirait, c’est encore une fois détourner le sujet de l’article pour accuser un certain féminisme de ne pas être à ton gout.

    • Expliquer (ou proposer une explication) n’est pas excuser. Ou alors, on reprend à son compte les raisonnements qui ont fait les minutes les plus affligeantes du règne d’un certain président français.

      Après, décider de sortir les flingues en agrémentant ses propos de jugement de valeurs... c’est un petit peu ce qui fait que certains contributeurs demandent un petit peu rapidement à se désabonner de SeenThis, ceux-ci mélangeant un petit peu vite et à tort à mon avis leurs écrits et leurs personnes.

    • Si tu veux. :-)

      Le fond de mon propos était que je trouvais triste que Colporteur réponde à ta remarque aussi abruptement. C’est stupide de sa part, et ça n’aide pas à réduire les incompréhensions. Tout comme l’autre contributeur, là, j’ai déjà oublié son pseudo, qui s’est fait reprendre dans un contexte quasi-identique et qui parce qu’on lui a demandé d’expliciter ce qu’il avait voulu dire dans un commentaire lapidaire a réagit comme si on l’avait pris la main dans l’pot d’confiture, en faisant comme si les lecteurs étaient stupides (illettrés, etc).

      Je me suis permis à côté de réagir au syllogisme « excuse<>explication », mais ça n’a rien à voir avec le féminisme, ni avec le fait que tu sois une femme. Promis. Mais tu as le droit de penser le contraire. Je ne pourrais pas aller à l’encontre de ce fait. Quoi que cela m’attriste. Mais ça ne changera rien à tout cela. L’incommunicabilité n’est pas une fatalité... mais elle est décidément très fréquente.

    • #procès_d'intention #jugement_à_l'emporte_pièce #bidon

      et c’est pas de causer angliche comme les managers et les dresseurs de chiens qui assoira la légitimité de propos aussi autoritaires, arbitraires et #insultants. Je ne suis pas là pour expier « les hommes » ; comme dit la chanson, l’important c’est l’endroit où ce quelle tombe. Ralbol.

      Je cause pas du Canard en tant qu’homme, le d’"où tu causes", c’est pas l’assignation à je ne sais quelle résidence assurée à pas cher. je cause à partir de pratiques : la lecture par exemple. J’aime pas ce truc (sauf, comme dans le Monde ou ailleurs, quelques articles alibis ou, dans ce cas, pulsion voyeuriste : cékoiléta ? ah bon...) et je m’étonne qu’on s’étonne de ce que c’est. Ce qui n’empêche pas que j’apprécie de les voir ainsi descendu de leur piédestal de soit disant indépendance qui trimballe des kilotonnes d’idéologie dominante, sous des formes diverses, dont celle évoquée par l’article.

      De plus je m’autorise à causer pour ainsi « en tant que femme » (mais certainement pas « à la place de ») car je considère qu’il y a un « devenir femme » du chômeur, confiné au domestique faute de moyen et de rôle social, de dignité acquise dans le travail réputé productif. C’est un des aspects qui fait se flinguer des types spectaculairement (immolation). Manque d’habitude, de dressage multiséculaire, d’aptitude à trouver hors emploi des bouts de vérifications socialement indéniables de leur valeur. Et, bien sûr les femmes pauvres sont elles même attaquées si elles « choisissent » d’être mères jeunes, ou/et mères de nombreux enfants, d’avoir un tel « statut », contrairement aux hommes pauvres (sauf travail associatif, bénévolat, et autres formes plus ou moins mal reconnues). Les phénomènes sociaux ne sont pas unilinéaires.

      Il y a également un devenir femme du travail, - et ça ne veut pas dire une libération ou une domination des femmes ! je le précise avant d’être à nouveau attaqué sur ce qui n’est pas dit par moi - où de plus en plus sont demandé des formes d’attention, d’implication affective qui ne sont plus l’exclusivité des femmes, toujours ultra majoritaires numériquement sur ce type de fonction, je ne le conteste en rien (comment le pourrais-je ? pourquoi faudrait il être considéré soit comme un imbécile soit comme un salaud ?).

      Bref, ces histoires me paraissent plus compliquées que telle ou telle position que l’on veut bien m’attribuer. Méchamment.

    • @biggrizzly c’est bien gentil ce que tu racontes mais je sais pas expliquer en quoi c’est « bidon », c’est « excuse ». je pige pas que des attaques gratuites (qui ont sûrement leur justification par ailleurs, mais en quoi ce que je dis a à y voir ?) puissent ainsi être soutenues. C’est quoi, Ok corral, le premier, la première qui dégaine a gagné ? Ridicule.

    • @touti en commentaire de mon dernier billet, j’ai eu le malheur de faire remarquer que la grosse régression de la loi sur la prostitution n’était pas étonnante, vu que le Sénat est un repaire de vieux hommes blancs bourgeois qui ne font d’ailleurs pas trop secret de leur consommation régulière de « nièces ».
      Et hop, je suis fasciste féministe et raciste anti-blancs...
      Et fin de toute argumentation intelligible.
      Je fais juste remarquer qu’il est difficile de parler de démocratie représentative quand le personnel politique est aussi homogène. Et que je ne réclame jamais que le fait que tout le monde soit audible et que l’égalité soit réelle.
      En fait, le simple fait de réclamer l’égalité me fait toujours traiter de fasciste féministe, de vouloir la domination de femmes, alors que je ne veux que les mêmes droits, possibilités que les autres, de pouvoir être jugée sur mes compétences et non pas juste par mon sexe.

      Après, va expliquer ce qu’est la domination...

      Et quand je balance les données de l’ONU sur la domination implacable des femmes, on me répond que je sors des chiffres fantaisistes et que je mélange les pauvres femmes vraiment dominées, loin de nous par des vilains juste pour pouvoir écraser les hommes ici parce que tout le monde sait qu’ici, on est égaux (manière toutes les femmes autour de lui, elles sont super égales : sous-entendu que celles qui le seraient moins le méritent bien !) et que donc, je fais semblant d’être dominée parce que je suis incompétente et que je veux prendre la place méritée des hommes compétents.

      On est toujours en 2015 et j’attends avec une impatience non feinte qu’ils rétablissent le bucher pour les sorcières féministes.

    • De mon côté, au delà du sujet concret, de cette difficulté à débattre sereinement de ces sujets j’en déduis plus que jamais qu’on passe trop de temps à l’école à apprendre des conneries grammaticales, on se pisse dessus avec nos exceptions françaises linguistiques et notre patrimoine littéraire, et on ne travaille pas assez sur nous mêmes.

      La communication sans jugement, l’écoute bienveillante, apprendre à maîtriser ses émotions, ses réflexes, ses automatismes intellectuels, c’est pas inné, ça devrait s’apprendre à l’école.
      J’ai découvert ça sur le tard, je dis pas que je suis fort dans ce domaine, on restera toujours novice, mais ça m’a fait un bien fou et j’ai compris énormément de chose sur mes conditionnements plus ou moins inconscients liés à la composante masculine de mon identité. Je progresse bien plus que si je n’avais pas découvert les thèmes que sont la compréhension de soi, des autres et la communication pour entrer en relation.

    • @seenthis, c’est vraiment dur d’écrire un post sur seenthis pour une réponse de plus de 10 lignes, du coup je dois d’abord passer par un éditeur de texte car tout saute sans cesse. Merci merci de tout ce que tu fais et peux faire pour améliorer l’outil !

    • @monolecte

      en commentaire de mon dernier billet,

      tu as un lien stp ?

      L’argumentaire que je trouve récurrent est un peu celui du ou de la blasé·e, bref, de la personne qui dit que vu le contexte il ne faut pas s’étonner de telle ou telle situation d’injustice car cela ne peut être autrement.

      Je crois que finalement c’est ce mélange d’arrogance et de fatalisme qui m’insupporte profondément, même si je peux m’y fourvoyer aussi, parce que culturellement nous sommes tou·tes baigné·es dans la soumission. Amha, d’un point de vue politique, cela bouche les issues de sorties mieux encore qu’un conservatisme raciste sexiste et homophobe, même si le discours tenu s’en défend, car c’est une forme d’explication qui se soumet à un soit-disant ordre des choses qui ne devrait qu’être inacceptable. Et je préfère m’interroger sur ce « soit-disant » qui n’est jamais ce que nous acceptons d’établir par nos paroles en contraintes mentales pour restreindre nos champs d’actions et nos capacités de changements.

      On considère un peu trop facilement que cela relève de la nécessité de la domination « le monde est ainsi fait » qu’il n’y a rien d’envisageable pour modifier la situation, ne serait-ce que supporter d’entendre la dénonciation de ces situations injustes, sexistes ou racistes, voire qu’elles procèdent elles-mêmes des dominants (féminisme de morale). Que ce soit Wikipedia, Le Canard ou Le Sénat, on a affaire à des lieux d’exercices de pouvoir masculin dont les femmes sont exclues, oui, mais après ? Ou avant ? Sommes nous à même de dénoncer, c’est à dire de rendre public, de prendre la parole pour dire l’injustice et de se faire entendre avant même de pouvoir proposer quoique ce soit ?

      C’est ce chemin qui me parait long, terriblement long, et lorsqu’une femme s’offusque de ne plus supporter d’attendre que la société évolue et les hommes retirent la merde qu’ils ont dans la tête au lieu d’entendre sans cesse « c’est normal » " c’est ainsi" « pourquoi s’étonner » j’ai envie de hurler, désolée de le dire, et je me sens insultée de le faire en étant regardée comme folle.

      On est toujours en 2015 et j’attends avec une impatience non feinte qu’ils rétablissent le bucher pour les sorcières féministes.

      Pas moi, d’autant que je suis rousse et que j’ai déjà échappé à diverses lynchages. En tout les cas, je suis hébétée devant l’apathie sociale, ras-le-bol de répéter à l’envi les mêmes choses, que cela doit changer, et subir également les interprétations violentes devant toute parole de femme.

      Il y a bien le bingo féministe pour s’aider, se dire que les réponses retombent systématiquement sur les mêmes « arguments » mais c’est rude, j’avoue.

    • J’ai déjà viré quelques fachos virulents qui avançaient masqués depuis des mois et qui ont fini (comme toujours) par perdre leur contrôle.

      Disons, qu’il est en liberté surveillée, maintenant.
      Comme son dernier argumentaire est une enfilade de contrevérités et de mauvaise foi, je ne réponds pas.
      Je n’en vois pas l’utilité : le gars ne lit pas ce que je lui réponds, il attend juste que je poste un truc, n’importe quoi, pour pouvoir continuer à dérouler son argu moisie.

      Pour ceux qui ont envie de comprendre, ma première réponse suffit. Pour les autres, ça ne sert à rien qu’à leur ouvrir plus de tribune.

    • @touti enfin je suis d’accord avec toi :) j’exècre ces « formes d’explication qui se soumettent à un soit-disant ordre des choses » et de ce fait je pige mieux ce qui a pu te rendre si injuste à mon sens dans tes attaques suite à mon 1er post. La mésentente hostile serait ainsi le fruit d’un malentendu. Pour moi, le Sénat, le Canard enchainé, cette société sont à supprimer, je n’acquiesce pas plus à leurs pratiques et positions qu’à leur existence lorsque que je me déclare non surpris par leurs diverses et multiples saloperies.

      Il n’empêche, je continue à trouver révoltant d’avoir subi des noms d’oiseau en tant que supposé représentant ou incarnation de l’homme, machiste, patriarcal, insensible et borné alors que si de telles tendances sont à l’oeuvre chez un enfant du XXe siècle tel que moi, j’essaie de lutter contre l’impasse à laquelle elles conduisent, impasse dont j’ai dès la toute prime adolescence pris conscience, non seulement grâce au féminisme de l’époque (et de la beauté fatale que celui-ci manifestait en bien des endroits pourrais-je dire, dans un tout autre sens que lorsque cette expression apparait ici), mais aussi pour avoir été traité fort jeune comme (et presqu’aussi mal qu’)une femme par des mecs à certaines occasions, puis, plus tard, qualifié de pédé et de tarlouze bien plus souvent qu’à mon tour, et j’en passe, et que, dans ce cas précis, les quelques lignes que j’avais écrites ne pouvaient prêter à riposte hostile qu’à condition d’oublier que de ce que je disais du Canard (journal des marigots de l’état) découle que nous aurons surtout à inventer les conditions pour que tous et toutes s’en passent, qu’il disparaisse.

      Il ne s’agissait pas d’accepter « le » monde comme « normal » mais de dire (pas simplement dénoncer) de quelles visions (Canard = centrement étatique, pas slt machisme en général) procède cette normalité intenable et de faire place à des mondes où le normal n’aurait pas sa place.
      Bref, j’ai posté parce que j’étais content qu’exceptionnellement le Canard, réputé pour son « indépendance », rencontre un peu d’adversité et de critique qui mettent en lumière sa normalité (outrée pour ce qui est des femmes), pas pour accorder je ne sais quelle bénédiction. Je ne dis pas que seules les intentions comptent, je dis qu’il m’en a trop été prêté.

    • Avais dit dès le 2e post que je comprenais pas... finissais par me croire devenu troll à l’insu de mon plein gré. Donc, oui bien sûr, j’accepte tes excuses @touti, ça va de soi (et mieux en se le disant), d’autant qu’il m’arrive moi aussi (#con_comme_une-bite à mes heures), de voir rouge et de foncer dans une muleta... imaginaire.

      Fhar away... Avec ce minimum d’entente, je peux dire maintenant que ces échanges m’ont fait penser que raconter la grève de 1973 dans l’enseignement secondaire (contre la loi Debré qui supprimait les sursis d’incorporation militaire) sous l’angle d’un féminisme massivement partagé (sans être nécessairement revendiqué comme tel, et chez les garçons y compris) par de très nombreux scolarisés vaudrait le coup, je sache pas que cela ait été fait. De même, je n’ai pas idée de ce qui pourrait exister sur des aspects qui restent à mon avis cachés d’un féminisme dont j’ai souvenir, en banlieue, populaire (et pas quartier lat’, pour faire simple).

  • Buffy contre les vampires (1997-2003), partie II : Buffy la blanche et les sauvages
    http://www.lecinemaestpolitique.fr/buffy-contre-les-vampires-1997-2003-partie-ii-buffy-la-blanche-

    Dans la partie I, j’ai montré en quoi je pensais que cette série qui se veut féministe réussit dans une certaine mesure, mais se confronte assez durement aux limites de son féminisme. Dans la partie II, je vais me pencher sur le #racisme de la série. Des femmes racisées dans le congélo… La très […]

    #Séries #ethnocentrisme

  • Denise Helly, La #peur de l’Islam
    http://classiques.uqac.ca/contemporains/helly_denise/peur_de_l_islam/peur_de_l_islam_texte.html

    Cet #article trace un portrait du #contexte économique et socio-politique de l’émergence de #préjugés islamophobes, principalement en Europe. Partant de la réaffirmation de l’#idéologie libérale après 1945, qui se voulait garante des droits des #minorités nationales, ethniques et raciales, l’auteure identifie certains des facteurs qui ont mené à une réaction des majorités à leur endroit et à un renforcement de l’#ethnocentrisme. Ces facteurs incluent la résistance au pluralisme culturel (qui transforme irrémédiablement la société majoritaire) et la perte de statut social de la classe moyenne résultant de la #globalisation économique. L’auteure identifie également certaines raisons pour lesquelles les #musulmans constituent une cible de choix du sentiment d’animosité des majorités : l’importance démographique de cette minorité ; leur faible capacité d’organisation et de mobilisation ; la peur de l’#Islamisme politique depuis la révolution Iranienne en 1979 ; la fin du contrôle répressif des tensions internes dans les régions dépendantes de l’Union soviétique depuis sa chute en 1989 ; enfin, l’intérêt pour l’occident des ressources énergétiques du Moyen-Orient. L’auteure identifie ensuite certaines des croyances modernes que la présence de l’Islam met en cause, alimentant de ce fait l’#islamophobie : le schème de la rationalité, voulant que la religion en tant qu’archaïsme intellectuel ne peut subsister dans une #société moderne ; le schème de la sécularisation inévitable, mis en cause par la persistance des croyances religieuses ; l’idée d’une opposition nécessaire de l’État à la #religion ; la conception d’une menace sur la souveraineté populaire par le pouvoir judiciaire (qui protège les minorités culturelles) ; enfin, la perception de l’Islam et des religions en général comme foncièrement oppressifs envers les femmes.

  • Voilà ce qui a déclaré M. Casella, toujours invité en tant qu’expert aux émissions RTS qui traitent de #réfugiés :

    Il est certain qu’il faut un standing minimum. Dans certaines conditions on ne peut pas héberger des gens, et que donc il faut trouver la juste mesure. Et le problème est justement de trouver cette juste mesure. Alors, il ne faut pas tomber non plus dans l’#ethnocentrisme. Je me rappelle les camps pour réfugiés vietnamiens à Hong Kong. Les représentants des ONG américaines qui venaient étaient effarés par les conditions de vie. Les gens vivaient les uns sur les autres. Et bien, c’était de la même façon que les gens habitaient au Vietnam chez eux. Donc ce qui pour un Occidental était quasiment inacceptable était la norme pour un Vietnamien, et donc pour eux ça allait très bien. Et il y a une chose qu’il ne faut pas oublier, c’est que ces nouveaux arrivants qui sont parfois des réfugiés, parfois des migrants, parfois des réfugiés qui ont déjà l’asile et qui cherchent à émigrer ils s’attendent à trouver en Occident un Eldorado. Et cet Eldorado évidemment n’existe pas. Ils ne comparent pas leur façon de vivre en Europe avec celles dans leurs pays d’origine et il y a là une très grande déception. Je pense que c’est en tenant compte de tous ces éléments que les cantons, avec les moyens à leur disposition, font au mieux.

    –-> Dans le cadre du #Comptoir_des_médias, Vivre Ensemble a écrit aux responsables de l’émission pour leur dire que les propos de M. Casella étaient problématiques...

    Mais là le groupe Stop bunkers a aussi écrit une lettre ouverte aux médias, dont voici le contenu :
    #Stop_bunkers | #Lettre_ouverte à M. #Alexandre_Casella

    Nous, requérants assignés à des bunkers souterrains, tenons à clarifier un certain nombre de points.

    Nous ne sommes pas venus en Europe dans l’espoir de « trouver un Eldorado ». Savez-vous combien nous a coûté le voyage pour arriver ici, entre les passeurs, les transports, les rançons des kidnappings, … ? Vous qui aimez les comparaisons entre les « Occidentaux » et nous – « les nouveaux arrivants » – sachez qu’avec cet argent, nous aurions pu ouvrir un commerce dans notre pays et y vivre confortablement. Pourquoi sommes-nous partis alors ? Réponse : Parce que la situation politique ne nous permettait plus de rester et que nous avons été forcés de partir pour sauver nos vies.

    Alors oui, dans les pays que nous avons fuis, les conditions de vie auxquelles nous étions confrontées étaient proches de celles que nous vivons aujourd’hui dans les bunkers. Certains d’entre nous vivaient dans des caves, d’autres dans des cellules surpeuplées, en Syrie, au Soudan ou en Erythrée – dans des pays en guerre donc, ou dans les prisons des dictatures. Mais peut-on vraiment considérer ces états d’exception comme la « norme » ?

    Vous parlez d’ethnocentrisme et insistez sur les différences entre les cultures. Sachez que là d’où nous venons, il n’y a que les morts que l’on met sous terre.

    Nous sommes venus en Europe parce que nous avions l’espoir de trouver un lieu dans lequel nous pourrions vivre dignement. Nous pensons que la dignité est la seule norme qui devrait guider la recherche de votre « juste mesure ». Mais peut être sommes-nous trop ethnocentristes ?

    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/02/25/stopbunker-lettre-ouverte-a-m-casella
    #logement #préjugés #asile #migration #réfugiés #Genève #Suisse

    cc @reka @fil @maïeul @simplicissimus

    Voir aussi :
    ForumAsile | Alexandre Casella, l’expert invisible
    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/02/25/forumasile-alexandre-casella-lexpert-invisible

    Vous pouvez aussi spammer le compte twitter de l’émission pour dire votre indignation : @Enld #enld

    • Ce même personnage douteux a aussi réussi à dire, dans la même émission :
      « Un Syrien réinstallé en Suisse met deux ans à s’intégrer, il ne peut pas envoyer ses enfants à l’école parce qu’ils ne parlent pas la langue , etc. Ce même Syrien envoyé dans les pays du Golfe s’intègre dans les 48 heures » !!!!!!!!!!!