• « #Macron, les #femmes et l’#Afrique : un discours de sélection sexuelle et de triage colonial »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2017/11/30/macron-les-femmes-et-l-afrique-un-discours-de-selection-sexuelle-et-de-triag

    Les propos sur la natalité en Afrique tenus par Emmanuel Macron lors du sommet du G20 à Hambourg, le 8 juillet, ont été quasi unanimement qualifiés de racistes. Le président français s’est-il ressaisi au Burkina Faso le 28 novembre ? Non, il a sciemment abordé de nouveau le sujet, sous une autre forme, et il s’agit ici de comprendre pourquoi ; pourquoi aurait-il été trop coûteux de renoncer à parler des « femmes africaines », qui ne sont qu’un butin rhétorique cher à la politique française ?

    Les termes utilisés à Hambourg par le chef d’Etat pour appréhender cette question étaient marqués d’un passé impérial qui continue d’imposer l’ordre du discours sur « l’Afrique ». En parlant de « défi civilisationnel », Emmanuel Macron comprenait les enjeux de la « transition démographique » et, en la matière, il rendait hommage à l’un de ses prédécesseurs, Nicolas Sarkozy, qui, dans l’amphithéâtre de la prestigieuse université Cheikh Anta Diop de Dakar, s’était senti totalement légitime d’expliquer à « l’homme africain » comment s’extraire du temps cyclique de la nature, où il n’y a pas de place ne serait-ce que pour « l’idée du progrès ».
    Lire aussi Après les déclarations de Macron sur la natalité en Afrique, que disent les chiffres ?

    Devant ses homologues, ce jour de juillet, Emmanuel Macron déclarait : « Quand des pays ont encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider de dépenser des milliards d’euros, vous ne stabiliserez rien ». Les femmes, donc ; cette fois, ce sont les femmes africaines qui sont visées, comme leur enlisement dans le temps cyclique de la reproduction sans limite ; ces ingrates Africaines à la sexualité débridée et irresponsable, assimilées, en somme, à des femelles n’ayant aucune conscience des investissements consentis – la dite « aide au développement » – pour qu’elles arrêtent enfin de lester ce continent d’enfants qui en diffèrent l’entrée dans l’Histoire.

    #racisme #françafrique #colonialisme #mépris

  • La Réunion : Des députés veulent une commission d’enquête sur les avortements et stérilisations forcés
    https://www.20minutes.fr/politique/2433223-20190126-reunion-deputes-veulent-commission-enquete-avortements-st

    Des milliers de Françaises forcées à avorter, certaines stérilisées dans la foulée, le tout « avec la bénédiction de l’Etat », le scénario d’un film de science-fiction ? Non. Une histoire on ne peut plus vraie, que des députés viennent de sortir de l’oubli.

    Le 19 décembre, le Réunionnais Jean-Hugues Ratenon (LFI) et une trentaine de collègues issus des rangs LR, UDI et GR, notamment, ont déposé une proposition de résolution pour obtenir la création d’une commission d’enquête sur les avortements et stérilisations forcés qui ont eu lieu il y a une cinquantaine d’années sur l’île de La Réunion. Des pratiques révélées en 1970 par « un vieux médecin catholique de Trois-Bassins [ouest de l’île] qui, un soir de mars, est appelé au chevet d’une patiente de 17 ans victime d’une grave hémorragie après un avortement », indiquait Le Nouvel observateur, qui médiatisa l’affaire le 30 novembre de cette année-là.
    « Certaines femmes étaient enceintes de six mois »

    L’enquête démontre alors que ces actes non consentis ont été réalisés par milliers, « parfois sur des femmes enceintes depuis six, sept ou huit mois », précise Le Nouvel observateur, et « depuis au moins 1966 dans une clinique de Saint-Benoît [est de l’île], complètent les députés dans l’exposé des motifs de leur proposition de résolution. En 1971, un procès a lieu pour manœuvres abortives, en première instance, puis en appel, contre trois médecins et un infirmier de la clinique. Les peines prononcées vont de deux ans d’emprisonnement (avec interdiction d’exercer pendant quelques années) à la relaxe. Le directeur de l’établissement hospitalier, lui, est reconnu civilement responsable, mais sans peine. » Puis l’affaire tombe dans l’oubli. Jusqu’à ce que Jean-Hugues Ratenon soit élu député et qu’il ait « les moyens de formuler [lui-même] la demande » de création d’une enquête parlementaire.

    « Je connais des femmes à qui c’est arrivé »

    Le sujet lui tient à cœur. Parce que « je suis né à Saint-Benoît et que je connais des femmes à qui c’est arrivé, confie l’élu du parti La France insoumise à 20 Minutes. Beaucoup de victimes sont encore en vie, car elles étaient jeunes à l’époque et que les faits ne remontent pas à il y a tellement longtemps. Mais elles ne veulent pas témoigner. Cette affaire fait partie, avec celle des “enfants de la Creuse”, des grands tabous réunionnais. Mais pour avancer sereinement, il faut purger tout ça. »

    En demandant la création d’une commission d’enquête parlementaire, les députés espèrent que la lumière sera faite sur ces événements afin d’avoir « une idée précise de l’ampleur des faits (les déclarations de journées d’hospitalisation et les témoignages laissent penser que le nombre de victimes peut s’élever à plusieurs centaines ou milliers de femmes) » et d’évaluer « l’étendue des responsabilités personnelles et institutionnelles ».
    L’Etat mis en cause

    « Il y a eu des arrangements et des complicités, à l’époque, entre les médecins, le conseil départemental d’alors et l’Etat », condamne Jean-Hugues Ratenon. Dans la proposition de résolution des députés est cité l’un des accusés : « La Sécurité sociale, le président du conseil général m’ont donné le feu vert pour les stérilisations (…). Comment expliquer que tous ces actes aient été faits en plein jour et tous remboursés par la Sécurité sociale ? »

    Une politique antinataliste a-t-elle été menée à La Réunion alors que, à cette époque, l’avortement était interdit et criminalisé en métropole ? Françoise Vergès l’affirme. Entre autres politologue et militante féministe, elle a publié en 2017, deux ans après les 50 ans de la loi Veil, Le ventre des femmes : capitalisme, racialisation, féminisme (Albin Michel). Un ouvrage dans lequel elle rend « hommage aux 30 femmes noires avortées et stérilisées de force qui ont eu le courage de témoigner en 1971. Elles ne recevront aucune réparation. » Elle y dénonce aussi la façon dont l’Etat a traité différemment les femmes en fonction de leur territoire. « Les femmes blanches ont été encouragées à faire des enfants, indique-t-elle à 20 Minutes. La publicité pour les contraceptifs était, par exemple, interdite dans l’Hexagone. A La Réunion, en revanche, des campagnes pour le contrôle des naissances et la contraception ont été organisées. » Dans une entrevue donnée à Libération le 14 avril 2017, Françoise Vergès précisait : « D’immenses affiches au bord des routes représentaient des femmes suivies de 8 enfants avec, écrit en gros : “Assez !” »
    Les milieux médicaux « sexistes et racistes » ?

    A ses yeux, la création d’une commission d’enquête parlementaire « permettra, peut-être, de rétablir la vérité. Mais comment réparer toutes ces vies dévastées ? » Selon les recherches juridiques et administratives qu’elle a menées afin de rédiger son ouvrage, « entre 7.000 et 8.000 avortements sans consentement ont été pratiqués chaque année à La Réunion dans les années 1970 ». Mais, « surtout, quelles décisions politiques seront prises à l’issue de cetet enquête ? Le sexisme et le racisme dans les milieux médicaux seront-ils étudiés davantage ? » Ces comportements ne sont pas d’un autre âge, alerte la politologue, qui évoque « la polémique autour du décès de Naomi Musenga, ou encore les accusations de stérilisation forcée de femmes roms ».

    La proposition de résolution a-t-elle des chances d’aboutir ? Elle a en tout cas été renvoyée à la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, qui devrait se prononcer sur la question en séance publique. Quand ? Interrogé en début de semaine, Jean-Hugues Ratenon ne le savait pas, mais promettait de « tout faire pour mettre ce scandale sur la table ». Une façon, aux yeux de Françoise Vergès, de « retourner le sentiment de honte de toute une génération de femmes ».

    #sexisme #racisme #misogynoir #violence_médicales #eugénisme #mutilations_sexuelles

  • Du viol à la prison en passant par la prostitution : COUPABLES D’ETRE VICTIMES | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2018/11/22/du-viol-a-la-prison-en-passant-par-la-prostitution-coup

    Une des tendances que nous avons trouvées à Washington, c’est que, alors que les arrestations de garçons ont diminué durant la dernière décennie, les arrestations de filles ont augmenté de 87%. Nous avons trouvé aussi que les filles étaient arrêtées et entraient dans le système carcéral bien plus jeunes que les garçons, et surtout pour des délits beaucoup moins graves, comme de s’être enfuies de chez elles, ou de manquer l’école. Souvent, la police et le système légal ont une attitude sexiste envers les filles et se comportent avec elles de façon paternaliste. Par exemple, notre système considère comme normal que les garçons se battent à l’école – mais si des filles se battent, alors la police intervient beaucoup plus souvent. De plus, les forces de l’ordre et les juges justifient l’arrestation ou la détention des filles comme un moyen de les protéger et de les garder en sûreté, alors que nous savons que la détention entraîne en fait davantage de dommages et de traumas pour elles.

    FS : Sur la base de ces données, vous notez aussi que les filles noires sont 30 fois plus souvent arrêtées par la police que les filles blanches et que les garçons. Pouvez-vous nous parler de ce biais raciste et comment il commence dès l’école ? Quels sont les délits pour lesquels ces filles sont le plus souvent arrêtées ? Ces infractions sont-elles des réponses à des traumas antérieurs ?

    YV : Ces données viennent de notre rapport intitulé « Derrière les murs : un regard sur les filles dans le système de la justice des mineurs ». Ce que nous avons trouvé est que les filles noires sont criminalisées pour des comportements normaux pour des adolescentes et pour lesquels les adolescents blancs ne sont pas punis. La réalité est que cette combinaison de racisme et de sexisme a un impact déterminant sur l’entrée des filles noires dans le système judiciaire, et la façon dont elles y sont traitées. Des recherches ont montré que les filles noires sont vues par les adultes comme moins innocentes, ayant moins besoin de protection, et plus informées sur la sexualité que leurs camarades blancs du même âge. Malheureusement, ces attitudes racistes amènent souvent les filles noires à être traitées plus sévèrement que des adolescents qui commettent des actes similaires.

    Nous savons aussi, suite à d’autres recherches, que la vaste majorité des filles en prison ont subi antérieurement des violences physiques et sexuelles. Quand vous considérez ces données, de pair avec les chefs d’accusation les plus fréquents contre elles, il devient clair que les filles, et en particulier les filles de couleur, sont criminalisées à cause des abus qu’elles ont subis. Nous appelons ça « le pipe-line des violences à la prison ». A l’échelon national, les délits les plus fréquents pour les filles sont le fait de fuguer, de manquer l’école (de ne pas y aller ou d’arriver en retard) – et la prostitution. Nous travaillons pour éduquer les forces de l’ordre et les juges pour qu’ils comprennent cette dynamique afin qu’ils puissent voir ces filles pour ce qu’elles sont, au-delà des délits qui leur sont reprochés, et leur offrir des services et du soutien, au lieu de les arrêter et de les emprisonner.

    FS : Vous parlez d’un « pipe-line » qui mène directement ces filles des violences sexuelles qu’elles subissent à la prostitution, puis à la prison. Pouvez-vous expliquer plus précisément ce que ça signifie ? Vous citez ce chiffre : en Oregon, 93% des filles emprisonnées ont été victimes de violences sexuelles. Typiquement, comment une fille passe-t-elle des violences sexuelles à la prostitution ?

    YV : Les violences sexuelles sont très répandues aux Etats-Unis, avec 1 fille sur 4 qui subit une forme de violence sexuelle avant l’âge de 18 ans. Cependant, à cause des barrières économiques et sociales, beaucoup des filles qui sont victimes de ces violences ne peuvent avoir accès aux services dont elles ont besoin pour se reconstruire. En conséquence, ces filles doivent prendre leur propre sécurité en main et trouver des mécanismes qui leur permettent de gérer le trauma qu’elles ont subi. Ces stratégies incluent le fait de fuguer pour échapper à la violence qu’elles vivent à la maison, et de se soigner avec des médicaments ou de l’alcool. Malheureusement, trop souvent, notre système punit ces filles qui utilisent ces méthodes bricolées d’auto-préservation et de résilience, et elles sont criminalisées pour s’être enfuies de chez elles, pour avoir consommé des drogues ou de l’alcool, et emprisonnées dans un système carcéral brutal où elles sont re-traumatisées et même parfois sont la cible de nouvelles violences. Nous savons qu’avoir subi des violences sexuelles est un facteur de risque et maximise l’exposition à l’exploitation sexuelle, et dans la plupart des états des Etats-Unis, des filles très jeunes sont arrêtées pour prostitution, même si elles sont légalement trop jeunes pour consentir à n’importe quelle activité sexuelle. C’est comme ça que les filles sont aspirées dans le pipe-line violences sexuelles/prison.

    FS : Vous dites : « à Washington DC, les filles ne disparaissent pas, on les fait disparaître ». Pouvez-vous expliquer ?

    YV : L’année dernière, à Washington DC, on a constaté un nombre alarmant de filles qui ont été signalées comme disparues dans leur communauté. Pratiquement, toutes ces adolescentes étaient noires ou latinos et toutes étaient très jeunes. Notre communauté a essayé de comprendre les facteurs qui ont causé cette augmentation des disparitions des filles de couleur et ce que nous avons trouvé est que beaucoup de ces filles ont été trafiquées, kidnappées, victimes de violences chez elles ou de négligences graves. Nous avons essayé de mettre en évidence que nos filles n’étaient pas simplement manquantes mais que notre société était complice de ce qui a causé leur disparition. Par exemple, en ne s’occupant pas de la demande des clients pour l’achat de sexe qui alimente le trafic prostitutionnel des filles de couleur dans notre ville, ce qui fait qu’on les kidnappe et qu’on les trafique pour satisfaire cette demande. Ne fournir aucune aide aux filles qui sont victimes d’agressions sexuelles chez elles signifie qu’elles sont obligées de se protéger en fuguant. C’est notre façon de dire que nous avons tous une responsabilité collective dans la protection de nos filles et que c’est notre devoir de promouvoir une culture qui les valorise et garantisse leur sécurité.

    FS : Vous dites que « la réalité, c’est qu’il y a des hommes qui veulent acheter du sexe avec des enfants ». Pensez-vous que cette catégorie d’hommes est plus nombreuse que la plupart des gens le réalisent – et que le problème des enfants exploités et violés dans la prostitution est sous-estimé et négligé ?

    YF : L’exploitation sexuelle des enfants est impulsée presque entièrement par la demande masculine. Nous pensons certainement que le nombre de ces hommes est plus élevé que les gens ne l’imaginent – même si cela ne concerne pas tous les hommes. Ici à Washington DC, nous connaissons des filles ou des garçons trafiqués qui n’ont que 10 ou 11 ans, et qui nous sont référés par les services sociaux de notre ville. Courtney’s House, un programme pour les enfants trafiqués dirigé par des survivant-es du trafic d’enfants, prend en charge des victimes de 11 à 24 ans. Presque tous les enfants concernés sont noirs et latinos, et il n’y a pas actuellement dans ce programme de survivant-es du trafic au-dessus de 14 ans. Alors, même si tous les hommes ne se comportent pas ainsi, la minorité d’hommes qui achètent du sexe avec des enfants cause des dommages considérables.

    FS : Vous citez l’exemple de Latesha Clay, une jeune victime du trafic d’enfants. Deux acheteurs de sexe qui s’étaient rendus dans un hôtel pour avoir des rapports sexuels avec elle ont été braqués par ses proxénètes – et elle a été condamnée à 9 ans de prison pour ça. Cyntoia Brown, une autre jeune mineure victime de trafic, est incarcérée jusqu’à l’âge de 67 ans pour avoir tué le « client » qui avait payé pour avoir des rapports sexuels avec elle et qui la brutalisait. Pouvez-vous commenter sur ces affaires, et sur la façon dont le système judiciaire traite comme des criminelles ces jeunes victimes de violences masculines ?

    YV : Les cas de Cyntoia Brown et de Latesha Clay sont tristement banals. Ces deux jeunes femmes sont des cas typiques du pipe-line qui mène les filles des abus sexuels qu’elles subissent à la prison. Toutes les deux ont été punies parce qu’elles étaient victimes au lieu d’être vues et traitées comme des survivantes de violences et d’exploitation sexuelle. Nous disons souvent que c’est ce que #metoo doit faire pour les filles pauvres aux Etats-Unis, parce qu’au lieu de reconnaître leur victimisation, notre système punit ces jeunes femmes et ne dénonce pas la responsabilité de leurs agresseurs. Cette injustice doit cesser. Nous devons reconnaître notre échec collectif à protéger des filles comme Cyntoia de l’exploitation sexuelle, et que c’est cette incapacité sociétale à les protéger qui les a forcées à prendre en main elles-mêmes leur sécurité et leur protection.

    #racisme #sexisme #misogynoir #viol #prostitution #pedoviol #prison

  • Afrique du Sud : le traditionalisme et le masculinisme au secours du pouvoir politique
    https://joellepalmieri.wordpress.com/2018/06/18/afrique-du-sud-le-traditionalisme-et-le-masculinisme-au-se

    La sexualité s’est imposée au cœur du discours des dirigeants politiques sud-africains et en particulier de son ancien président en exercice, Jacob Zuma. Elle se double du recours régulier aux registres du traditionalisme et du masculinisme, au point qu’on assiste à un masculinisme politique. Dans un contexte d’augmentation constante de la pauvreté, de déploiement de … Lire la suite →


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    • L’étude Understanding Men’s Health and the Use of Violence : Interface of Rape and HIV in South Africa, publiée en 2009 par le Medical Research Council (MRC), apporte un éclairage important sur la question des viols. Un jeune Sud-Africain sur quatre reconnaît avoir violé au moins une fois dans sa vie. La moitié des hommes sondés au cours de l’étude du MRC avaient moins de 25 ans et 70 % moins de 30 ans. Selon le rapport, sur les 27,6 % d’hommes ayant commis un viol, « 23,2 % ont déclaré avoir violé deux ou trois femmes, 8,4 % quatre à cinq femmes, 7,1 % six à dix, et 7,7 % plus de 10 femmes ou filles ». Une recherche menée par le même organisme en 2001 auprès de 11 735 femmes interrogées en 1998 montrait que 153 d’entre elles témoignaient avoir été violées avant l’âge de 15 ans. Pour ce 1,3 % d’adolescentes, 85 % des viols avaient été commis entre l’âge de 10 et 14 ans et 15 % entre 5 et 9 ans. Le viol touche même des petites filles de cinq mois[34]. Les violeurs comme les violées sont très jeunes (adolescents) au point qu’on pourrait estimer que le viol est considéré par ces jeunes comme le seul mode de relations sexuelles.

      Selon une recherche menée en 2002 sur le viol des jeunes filles pour le journal The Lancet, 21 % des violeurs sont des proches, 21 % des étrangers ou des connaissances récentes, et 10 % des petits amis[35]. Il existe une forte causalité de proximité. Selon une enquête menée par le groupe de recherche Community Information Empowerment and Transparency auprès de 300 000 enfants et adolescents de 10 à 19 ans dans 1 418 écoles et lycées du pays, 27 % des filles ou adolescentes violées par « quelqu’un qu’[elles] connai[ssen]t » ne considèrent pas l’acte comme une violence sexuelle, pas plus que les « attouchements non consentis »[36]. Cette constatation témoigne des biais dans les représentations de la violence dans ce pays, au point qu’il existe une distorsion entre sexualité et violence. Autrement dit, les rapports sexuels sont tellement entendus par les adolescentes comme « normalement » violents qu’il n’existe pas d’imaginaire de ces relations sexuelles, lié au désir, au plaisir ou à la libre disposition de son corps. De la même façon, plus d’un quart des jeunes garçons violeurs affirment que « les filles aiment être violées ». Le viol, les violences, procèdent d’une « adaptation à la survie dans une société violente ». Ils traversent les relations sociales et les dominent.

      La plupart des viols sont perpétrés par des Noirs sur des Noires, et à une moindre échelle par des Noirs sur des Blanches (un sur dix), celles-ci ayant davantage les moyens financiers d’assurer leur sécurité personnelle[37].

      Les données les plus récentes du SAPS[38] établissent qu’entre avril et décembre 2016, 42 496 cas de viol ont été rapportés. Mais une étude nationale de 2017 intitulée Rape statistics in South Africa estime le taux de viol réel à 77 pour 100 000[39]. En 2015, le taux de viol réel est estimé à 80 pour 100 000, soit plus du double du taux d’homicide (déjà très important, nous venons de le voir) pour la même période. De fait, les statistiques fournies par la police ne reflètent pas la réalité. Par ailleurs, il n’existe pas de données désagrégées par classe, sexe, race, âge. Les tendances et modèles sont donc difficiles à élaborer de façon appropriée. Comme Kath Dey, directrice de Rape Crisis, le précise, « les agressions sexuelles ne sont pas regroupées par classe ou race, santé ou pauvreté, genre ou âge. Elles peuvent avoir lieu n’importe où, n’importe quand »[40].

    • Globalement, les victimes sont tuées par balle. 66,30 % des criminels possédaient légalement une arme à feu au moment du meurtre et 58 % d’entre eux étaient employés dans le secteur de la sécurité. Ce constat s’ajoute à celui qui établit que 64,90 % des féminicides intimes auraient pu être évités si l’auteur n’avait pas légalement possédé une arme mortelle. De plus, l’étude de 2004 du Medical Research Council montre que la grande majorité des homicides de femmes restent impunis, avec moins de 37,3 % des crimes conduisant à une condamnation sous deux ans[54].

      Ca me fait pensé à l’autorisation du port d’arme pour les vigiles et pour les flics d’être armés à domicile. Voir si les féminicides augmentent depuis.

    • La relation de cause à effet est claire... ie la relation entre militarisation des sociétés, banalisation de la circulation des armes, sexualisation des discours des dirigeants politiques et homicides volontaires de femmes... je l’evoque dans un autre article (publication à venir) et en parlerai fin août à la fac de Nanterre lors du congrès féministe francophone https://joellepalmieri.wordpress.com/2018/06/07/militarisme-militarisation-et-univers-militaires-limpact-c

    • Merci @demeter tes articles sont passionnants. Je suis bien contente que tu sois sur @seenthis
      Par rapport à la militarisation, c’est un système qui fabrique de la #fraternité et la #fraternité est une organisation masculine qui a pour but d’exclue et opprimer les femmes. C’est en plus une fraternité ultra misogyne, avec un culte des armes, de la mort, de la hierarchie, de la violence et de la domination. Tu l’as probablement deja lu mais je te conseil sur ce sujet : BALLAST Bérengère Kolly : « La #fraternité exclut les #femmes »
      https://seenthis.net/messages/420859

    • Très intéressant en effet. Dans la liste des cultes je rajouterais l’ordre et la morale...
      La militarisation est surtout à mettre en relation avec le système militaro-industriel qui vise entre autres la division sexuelle, ie l’inegalite Des sexes au minimum et la domination de classe, race, sexe

    • La fraternité met en avant la question de sexes et de genres et explique certains aspects du mecanisme de la misogynie mais c’est pas un concepte qui vise à expliqué tous les aspects de la millitarisation, les rapports de classes et de races.
      Pour le colloque à Nanterre est-ce que c’est ouvert au publique et est ce qu’il faut reservé sa place ?

  • Pourquoi le SAMU n’a pas secouru Naomi Musenga, 22 ans ? - MeltingBook

    http://www.meltingbook.com/samu-na-secouru-naomi-musenga-22-ans

    Le mépris dans sa forme la plus effarante.

    C’est un audio d’une violence inouïe. Naomi Musenga, jeune Strasbouregaoise 22 ans, est décédée, le 29 décembre 2017. Cinq mois après sa mort, la conversation entre la jeune maman et les opératrices du SAMU a ressurgi. Elle révèle comment son appel à l’aide a été tourné en dérision par le service d’urgences médicales.

  • Les opératrices du SAMU se moquent de Naomi…
    La jeune maman décède quelques heures plus tard !
    Le 29 décembre 2017, 11 heures. Prise de très fortes douleurs, Naomi, à bout de force appelle le SAMU de Strasbourg.
    Comme l’indique l’enregistrement les deux opératrices, manifestement de bonne humeur, ricanent. Elles ont un comportement étonnant, moqueur voire méchant.
    Elles ne donnent pas suite à la demande d’assistance de la jeune femme, qui est renvoyée vers SOS-Médecins….

    Nous nous sommes procuré l’enregistrement de l’échange entre Naomi et le SAMU,

    Jugez par vous-même…

    Lecteur audio
    00:0000:00
    – Allô…
    – Si vous ne dites pas ce qu’il se passe, je raccroche…
    – J’ai très mal
    – Oui ben, vous appelez un médecin

    – Oui, vous allez mourir certainement un jour comme tout le monde…
    – Aidez-moi, madame, j’ai très mal…
    – Je ne peux pas vous aider, je ne sais pas ce que vous avez…

    La jeune femme de 22 ans arrivera à contacter SOS-Médecins, qui demande… au SAMU d’intervenir !
    À l’arrivée des secouristes, Naomi est consciente mais son état se dégrade fortement. Son rythme cardiaque baisse de façon inquiétante lors du transfert aux urgences du Nouvel Hôpital Civil (NHC) de Strasbourg.

    Sur place, la jeune maman passe rapidement un scanner, lors duquel elle présente un arrêt cardiaque. Dix minutes de massage cardiaque seront nécessaires. Elle est transférée au service de réanimation où elle décède à 17h30.

    Une autopsie sera pratiquée 5 jours après sur un corps « en état de putréfaction avancée ». La cause annoncée est une défaillance multi-viscérale : un ensemble de symptômes comprenant des difficultés très importantes de l’appareil pulmonaire (du type détresse respiratoire) associés à une insuffisance de fonctionnement de plusieurs organes comme le cœur ou le système nerveux. Les rapports médicaux et d’autopsie n’indiquent pas les origines de cette défaillance multi-viscérale.

    La famille de Naomi souhaite connaître les réelles causes du décès et savoir si une intervention directe du SAMU aurait pu sauver Naomi. Le procureur a été saisi.

    Naomi devait fêter son vingt-troisième anniversaire le premier avril. Sa fille aura deux ans en juillet.

    Nous avons contacté les services du SAMU de Strasbourg .
    Il nous a été demandé de faire une demande écrite par mail et, à ce jour, nous n’avons reçu aucune réponse.

    En tapant ‘’urgence’’ sur Google, l’ensemble des sites affichés propose d’appeler en premier lieu le 15 du SAMU.

    Article publié avec l’accord de la famille

    https://www.hebdi.com/operatrices-samu-se-moquent-de-naomi-jeune-maman-decede-quelques-heures-plus-

    #racisme #sexisme #misogynoire

  • « Nul ne doit accepter le déferlement de haine raciste dont est victime Danièle Obono »
    http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2017/10/18/daniele-obono-est-victime-de-la-france-raciste_5202754_3212.html

    L’hebdomadaire français d’extrême droite Minute a mis une photo de la députée insoumise Danièle Obono à sa « une » avec le titre choquant « Mais qu’on la fasse taire, bordel ! ». Il s’agit du dernier acte d’une campagne lâche et nauséabonde de dénigrement et d’injures menée depuis plusieurs mois à l’encontre de la députée de 37 ans.

    Danièle Obono est née au Gabon et y a vécu jusqu’à la préadolescence avant de rejoindre la France, pays dont elle a acquis la nationalité en 2011. Lors des dernières législatives, elle est devenue députée du mouvement La France insoumise. Depuis cette élection qui l’a propulsée sur le devant de la scène politique nationale, elle fait face à des agressions racistes quotidiennes.

    #Racisme #France

  • Bonjour ami·e·s de @seenthis
    Suite à vos réactions toujours très positives à mon travail artistique et pour laquelle je vous suis très reconnaissante. Et vu la part importante, et de plus en plus, que @seenthis à dans mon travail. Je me suis dit que ca vous intéresserait pour certain·ne·s d’avoir une vue plus précise sur mon processus de création. Ca m’intéresse aussi de manière égoïste parce que j’utilise déjà beaucoup @seenthis pour mon archivage et que c’est un outil génial. En plus ca me permet d’avoir des retours encourageant ou riches avec vous et de bénéficié de vos connaissances. Et je pense que plus on voie comment ca fonctionne le processus de création, plus ca pourra donner envie à d’autres de s’y mettre.

    Du coup j’entame la rubrique de #workinprogress #mad_meg avec les parchemins de magie #soeurcière. C’est une nouvelle série issue des discussions et info que j’ai eu ici sur la chasse aux #sorcières . C’est lié aussi au #mégèrisme aux questions d’ #empowerment et #disempowerment. Les premiers parchemins sont visibles ici : https://seenthis.net/messages/578691

    Je vais faire une discussion par dessin comme ca je mettrais l’avancement du travail dans les commentaires. Ca permettra de mettre à la fin le résultat et de voire tout le chemin. Comme les parchemins ont du succès et que ça m’inspire beaucoup je vais probablement en faire une petite quantité dans les prochains temps.

    Pour le moment voici le menu des sorts dont je dispose.

    – sort pour amélioré la participation des hommes et enfants aux travaux ménagers dans les foyers. ( http://www.madmeg.org/ma1 )

    – sort pour enchanté un godemiché ( http://www.madmeg.org/mb1 - invocation par @dora_ellen )

    – sort pour apaisé la douleur des règles ( http://madmeg.org/mb3 - invocation Clémentine B.Calcutta )

    – sort pour incité les hommes à porter un #remonte_couilles_toulousain (voire ici https://seenthis.net/messages/581287 et http://www.madmeg.org/ma2 )

    – sort pour retrouver les noms féminins de la langue française ( https://seenthis.net/messages/581297 et
    http://www.madmeg.org/mb2 )

    – sort pour lutter contre l’invisibilité des femmes dans la culture ( https://seenthis.net/messages/586025 )

    – sort pour renforcer les mères célibataires. ( https://seenthis.net/messages/582382 )

    – sort pour que le masculin ne l’emporte pas (en grammaire mais pas seulement http://madmeg.org/mb4 https://seenthis.net/messages/582584 - invocation par @dora_ellen )

    – sort contre la grossophobie ( http://madmeg.org/mb5 https://seenthis.net/messages/595714 - invocation par @dora_ellen )

    – sort pour la reconnaissance de nos compétences (dans le domaine des sciences mais pas seulement http://madmeg.org/mb6 https://seenthis.net/messages/595716 - invocation par @dora_ellen )

    – sort pour renforcer la sororité

    – sort pour apaisé la colère des femmes suite à une discussion sur le féminisme avec un #mansplanneur (celui là se décline probablement avec des variantes #nice_guy #manarchistes #masculiniste #pro-féministe les copines peuvent passé leur commande) -

    – sort pour avoir une ménopause agréable et qui rende plus puissante. (l’idée me viens à l’instant suite à la discussion tenu ici : https://seenthis.net/messages/580900 )

    – sort pour qu’on laisse les mères allaité si elles le veulent et comme elles le veulent. (Utiliser Isis et Horus)

    Je mettrais à jour la liste avec des éditions si vous avez des idées, demandes, propositions elles sont les bienvenus et je mettrais dans les infos sur le parchemin - d’après une idée de : ... avec le nom que vous préférez. L’idée des sorte c’est qu’ils rendent les femmes plus puissante et les hommes moins puissants pour parvenir à rétablie la balance. Je ne sais pas si je ferais des sorte sur d’autres dominations, ou alors de manière intersectionnelle avec la question des femmes toujours impliqué. Par exemple je peu faire des sorts contre le #virilo-carnisme ou contre la #misogynoir mais pas simplement sur le #carnisme ou le #racisme ca sera à d’autres de les faire.

    J’ai entamé aussi un grand dessin sur les résaux sociaux. Pour le moment il s’appel #Zuckerberk mais le titre est temporaire et ca se passe ici : https://seenthis.net/messages/581398

    Merci pour votre attention et pour tous ce qu’on partage.
    Vive @seenthis un rezo qui sent pas les fesses de bouc !

  • Ma panthère noire : sexualité stéréotypée des femmes noires en Occident – Mrs Roots
    http://mrsroots.fr/2017/02/27/ma-panthere-noire-sexualite-stereotypee-des-femmes-noires-en-occident

    Ce poste est la version longue de mon intervention d’une quinzaine de minutes de la conférence Exotisme et construction blanche des sexualités non-blanches initiée par le collectif féministe Garces ; dont vous pouvez visualiser la vidéo ici. Ceci reste une large introduction, qui se limite aux relations interpersonnelles, mais le sujet de la sexualité des femmes noires est vaste et a de multiples facettes, allant du dépistage du VIH à la prostitution, en passant par la gynécologie. N’étant pas concernée, la dimension queer ne sera pas approfondie ici.

    Ca fait longtemps, pas vrai ? Disons que la réécriture de plus de 200 pages, ça occupe. Bonne année à vous, que 2017 soit moins merdique qu’elle ne s’annonce, la santé, l’argent, la mélanine poppin’ et la réussite dans vos projets ! Dans mon immense générosité, j’ai décidé vous offrir une idée pour 2017, une résolution noble. Meilleure que se mettre au sport, meilleure que de faire son budget avant les soldes : arrêter de juger les partenaires des femmes noires. Je sais, c’est dur, et comment s’en passer quand même les fiançailles de Serena Williams n’y échappe pas, mais je vous jure que vous remercierez.

    Mais d’abord, remontons au commencement. En novembre 2016, j’ai demandé à des femmes noires les remarques racistes qu’elles avaient reçues dans le cadre intime. Plus de 150 réponses jusqu’à aujourd’hui… Si vous me suivez sur Twitter, vous avez certainement vu mon appel :

    Les filles afro de ma TL, vous pouvez me dire les phrases racistes qu’ on a sorti dans le cadre intime ?(genre »j ai jms essaye une Noire,etc)

    #HisNameWasAdama (@mrsxroots) 29 novembre 2016

    Plus de 200 retweets, et tout autant de réponses. L’origine de ma demande est pour la rédaction d’un papier qui sera présenté à une conférence en février. En attendant, petit florilège de ce que certaines ont entendu :

    « Jouis dans ta langue s’il te plaît »
    « on va pas se mentir vous les blacks vous êtes de bêtes au lit, en mode sauvage comme des lionnes »
    « tu sens bon toi, d’habitude les femmes noires sentent fort »
    « j’ai un fantasme où je pourrais faire du dirty talk avec une noire et la traiter de pute et d’esclave »
    « J’ai refusée ses avances et le type me dit (IRL) : « Personne ne veut de vous tu ne peux pas te permettre d’avoir des exigences. ». »

    L’ensemble des témoignages tient en une vingtaine de pages word, et encore, je n’ai pas pu tout mettre. Ce qui ressort de ces anecdotes est l’origine coloniale de ce fantasme ; mais aussi la misogynoir qui alimente sa diffusion. Je me suis donc interrogée sur la perception de la sexualité des femmes noires en Occident et, si le sujet est large et digne d’une thèse, c’est avec mes moyens modestes et une bonne série Netflix que je vous propose une petite introduction.

    #femmes #sexualité #racisme #misogynoir #domination_masculine

  • Pubs sexistes : palmarès 2016 de l’élégance – Poulet Rotique
    https://pouletrotique.com/2016/11/29/pubs-sexistes-palmares-2016-de-lelegance

    Cette année encore, les valeureux créatifs de l’industrie de la pub ont réussi à maintenir leur cap : nous avons eu droit, tout au long de l’année, à des pubs toujours plus sexistes, toujours plus ringardes, toujours plus beauf et toujours plus méprisantes à l’égard des femmes. Et alors que deux maires ont décidé de censurer la nouvelle campagne de prévention contre le VIH du ministère de la santé, sous prétexte qu’elle met en scène des couples gays, leur engagement a été bien moins sonore face aux publicités sexistes qui ont jalonné notre chemin dans l’espace public toute l’année. Voici donc le palmarès 2016 de l’élégance !

    –---

    SuitSupply

    Là où la marque de costumes SuitSupply est exemplaire, c’est dans son habileté à jouer avec les mots. Tiens, là par exemple, elle appelle sa campagne « Toy Boy », alors qu’elle représente des hommes hilares et habillés qui glissent sur une femme à moitié nue faisant office de toboggan, quand elle ne se prend pas une main au cul. C’est évidemment elle qui est chosifiée (à un niveau que je n’imaginais même pas possible en 2016) mais grâce au titre, c’est c’ui qui dit qui y’est. Malin !

    #sexisme #pub #misogynoir

  • Femmes noires torturées en gynécologie : une tragédie méconnue

    Par Nelly B.W. Connaissez-vous le #spéculum ? Il s’agit d’un outil célèbre et indispensable en #gynécologie. Il fut créé par James Marion Sims, un homme misogyne, raciste et violent, considéré comme étant le père de la gynécologie. Nous sommes dans les années 1800, en Alabama (Etats-Unis).

    http://nofi.fr/2016/10/femmes-noires-torturees-gynecologie-tragedie-meconnue/31315

    #femmes #Noirs #femmes_noires #viol #culture_du_viol #gynécologie #histoire #cobayes

  • Many Chroniques : la Vénus Hottentote, une tragédie méconnue
    http://manychroniques.blogspot.fr/2010/08/la-venus-hottentote-une-tragedie.html

    Cette histoire est terrifiante mais pleine d’enseignements sur les rapports des individus envers la femme noire et le regard qu’ils lui portent. Je pense que chaque femme noire et plus particulièrement chaque afro-péenne ou afro-américaine devrait connaître sa vie !
    J’ai eu l’occasion de découvrir Saartjie Baartman en lisant Zoos humains : au temps des exhibitions humaines, un livre collectif rédigé sous la direction de Pascal Blanchard, Nicolas Bancel, Gilles Boëtsch et Eric Deroo. Malheureusement son destin tragique reste très méconnu !
    Pourtant, il est de notre devoir de se souvenir d’elle ; C’est une héroïne.
    Surtout, on devrait tirer les leçons de son drame car il en va de l’honneur des femmes noires dont notre place dans ce monde reste insatisfaisante. Heureusement, bien plus de femmes que l’on ne croit agissent et contribuent à améliorer la situation... Toutefois, le chemin est encore long.
    Et pour avancer, garder la foi en nos convictions, il est de la plus grande importance de se souvenir de nos aïeux, de ce qu’ils ont enduré afin de reprendre le flambeau, de poursuivre le dur combat à l’égard des nôtres et de notre dignité perdue.
    Voilà pourquoi je tiens à remémorer l’histoire de Saartjie Baartman.
    Il ne s’agit pas seulement d’une femme noire, africaine, outragée au plus profond d’elle-même. Il s’agit aussi de l’abaissement de l’humanité par l’homme blanc.
    A travers ce fait divers, on constate jusqu’où l’homme peut déconsidérer son prochain, avec une cruauté inouïe. L’homme prétendument civilisé est finalement celui qui s’est montré le plus sauvage et le plus méprisant vis-à-vis de la condition humaine dans ce qu’elle a de plus merveilleux : sa diversité !
    Le calvaire de la Venus Hottentote illustre à quel point l’Homme peut bafouer l’Humanité en décrétant la supériorité de l’homme blanc sur le nègre (et sur les autres peuples aux traits physiques multiples).
    Et pour le démontrer, il n’a pas hésité à mettre en scène cette femme aux caractéristiques physiques particuliers qu’il jugeait si proches de l’animal, lui occultant toute âme. Une femme aux courbes qualifiées de « disgracieuses » ou « grossières » pour lui retirer tout principe de liberté, inhérent à chaque être humain.

    #histoire #historicisation #racisme #colonialisme #misogynie #misogynoir

  • « Guerres contre les Noirs et Arabes et érotisme raciste » - Achille Mbembe

    http://mouvements.info/decoloniser-les-structures-psychiques-du-pouvoir

    Le surinvestissement de la virilité comme ressource symbolique et politique est un effet historique des techniques de déshumanisation et partant de dévirilisation systématique, caractéristique de ce que l’on pourrait appeler « la gouvernementalité coloniale ». F. Douglass, W.E.B. Dubois, ou encore Frantz Fanon ont montré comment la castration effective ou symbolique du Noir, et plus généralement de l’esclave ou du colonisé, a transformé la virilité en ressource convoitée dans le processus de construction des sujets politiques postcoloniaux. Quels sont vos liens avec la pensée de Frantz Fanon sur ce sujet ?

    Historiquement, il y a une part de vérité dans ce que vous dites. Le lynchage des hommes noirs dans le Sud des États-Unis au temps de l’esclavage et au lendemain de la Proclamation d’Émancipation s’origine en partie dans le désir de les castrer. Pris d’angoisse au sujet de son propre potentiel sexuel, le « petit blanc » raciste est saisi de terreur à la pensée du « glaive noir » dont il redoute non seulement le volume supposé, mais aussi l’essence pénétrative et assaillante.

    L’écrivain Michel Cournot disait à peu près la même chose en des termes plus luxurieux : « L’épée du Noir est une épée. Quand il a passé ta femme à son fil, elle a senti quelque chose » qui est de l’ordre de la révélation. Mais elle a également laissé derrière elle un gouffre. Et dans ce gouffre, précisait-il, « ta breloque est perdue ». Et de comparer le pénis noir au palmier et à l’arbre à pain qui ne débanderait pas pour un empire.

    Je veux dire que dans le geste obscène qu’est le lynchage, l’on cherche donc à protéger la pureté supposée de la femme blanche en tenant le Noir à hauteur de sa mort. On veut l’amener à contempler l’extinction et l’obscurcissement de ce que, dans la fantasmagorie raciste, l’on tient pour son « soleil sublime », son phallos. La déchirure de sa masculinité doit passer par la transformation de ses organes génitaux en champ de ruines – leur séparation d’avec les puissances de la vie. C’est parce que, comme le dit bien Fanon, dans cette configuration, le nègre n’existe pas. Ou plutôt, le nègre est avant tout un membre.

    Ceci dit, le surinvestissement de la virilité comme ressource symbolique et politique n’est pas seulement un effet historique des techniques de déshumanisation et de dévirilisation qui ont caractérisé le régime de la plantation sous l’esclavage ou la gouvernementalité coloniale. Je crois que ce surinvestissement, voilà la vie propre de toute forme de pouvoir, y compris dans nos démocraties. Voilà la pure activité du pouvoir en général, ce qui lui donne sa vitesse, et partant, sa violence. La virilité représente la ligne septentrionale du pouvoir en général, sa ligne frénétique.

    Il suffit, à ce propos, de bien observer ce qui se passe aujourd’hui. À l’heure où certains veulent nous faire croire que « l’islamo fascisme » est le danger de tous les dangers, les guerres en cours contre des pays arabes ou mahométans ne sont-elles pas vécues comme autant de moments de « décharge » (Entlastung) dont la valeur paradigmatique résulte précisément du fait que cette décharge s’effectue sur le modèle de l’érection de l’organe génital masculin, les technologies de pointe jouant à cet égard le rôle d’objets d’assaut qui rendent possible une certaine manière de coit – le nationalisme racial ?

    Allons plus loin. Dans une large mesure, ces guerres n’ont-elles pas pour objet les bourses – ce par quoi il faut comprendre les rites de vérification des couilles et les logiques d’arraisonnement de la lutte à mort (la guerre justement) par la logique du profit ? Chaque bombardement à haute altitude, chaq
    ue séance de torture dans les prisons secrètes d’Europe et d’ailleurs, chaque décharge guidée au laser n’est-il pas la manifestation d’un orgasme viril, l’Occident se vidangeant en faisant de la destruction des États mahométans le phare même de la jouissance à l’âge de la technologie avancée ?

    Tout ne se ramène sans doute pas à ce que je viens de dire et il y a sans doute dans mes propos un brin de provocation. Mais il serait naïf de s’interroger sur les fonctions des guerres contemporaines et leur économie politique en faisant fi de l’érotique raciste et masculine qui les lubrifie et qui en est une constituante essentielle, ou encore en occultant leur essence théo-pornologique. Dans les guerres sans but ni raison en cours, il y a une manière de projection de l’imagination virile et du désir pervers que l’on ne peut pas sous-estimer.

  • Un peu le vertige en écoutant la RTBF à l’instant. Invité Simon Liberati à propos de son livre Eva . Je découvre la sordide histoire d’Eva Ionesco (la femme de Liberati) donc.

    Les articles complaisants et ambigus sur les abus de la mère sur la fille ne manquent pas. Et le mari qui surfe sur les abus - entre fascination et dénonciation, avec une photo d’elle ado sur la couve du bouquin bien sur.

    Irina Ionesco, photographe libre, mère toxique
    http://www.telerama.fr/scenes/irina-ionesco-photographe-libre-mere-perverse,130438.php

    Elle avait fait de sa fille, encore mineure, un modèle érotique. Au cœur du roman « Eva » de Simon Liberati, l’artiste a été déboutée de sa plainte pour « atteinte à la vie privée ». Portrait d’une femme controversée.

    « Eva » : l’amour fou de Simon Libe­rati
    http://www.gala.fr/l_actu/news_de_stars/eva_l_amour_fou_de_simon_liberati_348681

    Avant d’être son épouse et le sujet-objet de ce nouveau roman, Eva fut, pour Simon Libe­rati, une petite fille 13 ans perdue dans les nuits pari­siennes, et l’inspi­ra­tion d’un person­nage de son premier livre, Antho­lo­gie des appa­ri­tions, sous le nom de Marina. Et puis il y eut la troi­sième rencontre. Eva ne se contenta pas d’en­trer dans le “cabi­net de curio­si­tés” de l’écri­vain soli­taire collec­tion­neur de monstres, elle lui redonna carré­ment goût à la vie, au mariage, à l’amour.

    Je ne sais pas comment tagguer ce truc. #fascination #morbide ?
    cf. http://seenthis.net/messages/338747 @tintin @mad_meg

    J’ai préparé une intervention récemment sur les récits de femmes esclaves. Elles ont fait un travail incroyable pour dénoncer et mettre en évidence les aspects spécifiques de leur exploitation et notamment l’exploitation sexuelle et parturientale (si on peut dire ça comme ça).

    Mais voilà, le viol d’esclave est devenu un type de scène ultra présent dans les films d’exploitation, pas tant pour les dénoncer que par une sorte de fascination érotique, que dénoncent des femmes afro-américaines, même dans les oeuvres de femmes non soupçonnées de complaisante fascination morbide comme Kara Walker. Je compare des trucs pas comparables, mais au final, j’éprouve le même malaise. Ou quand la dénonciation d’abus devient une commodité culturelle abreuvant l’imaginaire pornographique ou érotique. Sur ce, je vais gerber je crois.

    • je voie bien ce que tu veux dire @supergeante par rapport à l’érotisme des scenes de viol au cinéma. Pour les violeurs et pour la plus part des hommes, le viol fait parti de la sexualité. Il y a même du monde pour dire que c’est un acte sexuel au lieu d’un acte de torture.
      Et même quant ca cherche à dénoncé. Je pense par exemple à la scène de fin de « the brave one » avec Judy Foster quant on nous montre la scene de viol complète des fois qu’on ai pas compris. Ou par exemple dans le film « baise moi » (j’ai faillit gerber et j’ai pas pu voire plus de 6 minutes du film) alors que Despentes est clairement féministe et cherche à dénoncé. Pourtant j’avais l’impression de voire un porno.

      J’ai une amie qui refuse de voire tout film qui comporte une scène de viol que ca soit pour s’y complaire ou dénoncé elle ne fait pas le tri. Cela lui limite pas mal la filmographie. Et quant je lui conseil un film je lui signale la scène a faire avancé, je me suis mise à le faire aussi car ca n’apporte rien à l’intrigue à part faire bander les misogynes.
      Et pour les femmes racisées, il y a encore plus l’aspect domination et colonialiste et raciste qui s’ajoute. Avec pour les femmes esclave le myth comme quoi elle auraient eu des privilèges en couchant avec les maitres (alors qu’il s’agit de viol bien sur pas de « coucherie »). Les femmes noirs sont en plus très sexualisées et de manière brutale car dans l’imaginaire racistes elles sont proches de l’animal et comparées souvent à des félines qui en tant qu’animal sauvage ( en rapport aussi avec le myth de la black hungy women) vont pas se laisser faire. Il y a l’idée qu’il faille prendre de force ces « panthères » pour les dresser et leur montrer tout ce qui est bon pour elles. C’est comme une aggravation du cliché de la femme qui dit Non mais pense OUI mais en multiplié de manière exponentielle.
      Le sujet de l’esclave violé par le maitre est évoqué dans « 12 years a slave » et on echappe d’ailleurs pas au sexisme dans ce film comme c’est expliqué ici ; http://www.lecinemaestpolitique.fr/12-years-a-slave-2014-lesclavage-a-travers-les-yeux-dun-heros-h

      Par rapport à Irina Ionesco je ne connais pas cette personne mais je vais aller voire mais pas maintenant. Par contre le tag #lolita me semble utilisable ici. ainsi que #cultur_du_viol et #misogynoir (que j’ai découvert il y a peu et qui désigne le sexisme spécifique aux femmes noirs et qui nous viens des féministes US.
      https://en.wikipedia.org/wiki/Misogynoir

      Il y a aussi dans le film sur la vie de Phoolan Devi, des scènes que j’ai trouvé complaisantes car Phoolan Devi a été violé par son époux alors qu’elle avait 11 ans et j’ai trouvé que le film en montrait beaucoup trop. Dans le sens que c’est pas utile de montrer autant de détails, on avait bien compris de quoi il retournais.