#neurodéveloppement

  • Les troubles du neurodéveloppement chez les enfants, un enjeu de santé publique
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/06/autisme-dys-tdah-les-troubles-du-neurodeveloppement-enjeu-de-sante-publique_

    Autisme, « dys », TDAH… en première ligne en ce qui concerne le dépistage, les médecins, psychiatres et pédiatres interrogent la prévalence de ces troubles et leur écho à l’école.

    Troubles du spectre de l’autisme (TSA), trouble déficit de l’attention avec – ou sans – hyperactivité (TDAH), dyslexie mais aussi dyscalculie, dysorthographie, dyspraxie ou dysgraphie, troubles du développement intellectuel (#TDI)… Dans les salles de classe, nombre d’enseignants ont le sentiment d’être face à un « envol » des cas. Du côté des médecins psychiatres, pédiatres et autres acteurs de la santé, on évoque les chiffres avec prudence, aussi parce qu’« il n’existe pas à proprement parler d’étude épidémiologique spécifique à la France et [qu’]il nous faut encore raisonner en transposant des études internationales à la situation démographique française », explique le médecin de santé publique Etienne Pot, nommé, en novembre 2023, délégué interministériel à la stratégie nationale pour les troubles du #neurodéveloppement, ou « TND », les trois lettres qui renvoient à l’ensemble de ces affections.

    Il n’empêche, par extrapolation d’enquêtes menées aux Etats-Unis, et convergeant avec d’autres résultats au Royaume-Uni, au Canada et en Australie notamment, les cliniciens font état d’une incidence forte. Et même, semble-t-il, de plus en plus forte : aux Etats-Unis, 17,8 % des enfants étaient affectés de TND durant la période 2015-2017, contre 16,2 % dans les années 2009-2011, selon l’étude du chercheur et statisticien en santé Benjamin Zablotsky publiée dans Pediatrics, en 2019, qui fait référence.

    Dans de nombreux pays depuis une vingtaine d’années, la prévalence de ces troubles semble suivre une tendance haussière, particulièrement pour les #TSA et #TDAH. Au point qu’on évoque, sur le terrain, jusqu’à une personne sur six qui pourrait être concernée. Un enjeu de #santé publique.
    [...]
    Une urgence autour de laquelle enseignants et soignants se rejoignent. « Dans une classe ordinaire de 25 à 30 élèves, vous avez toutes les probabilités statistiques d’avoir au moins un #enfant présentant l’un de ces troubles, relève la pédopsychiatre Frédérique Bonnet-Brilhault, responsable du Centre d’excellence EXAC-T du CHRU de Tours et des Hôpitaux universitaires du Grand-Ouest. Le dépistage précoce fait qu’on accompagne sans doute aujourd’hui plus longuement dans les parcours scolaires des enfants qui, il y a vingt ans, sans diagnostic, avec des troubles plus bruyants, ont probablement été plus rapidement en décrochage ou écartés de l’#école. »

    Les progrès du dépistage expliquent-ils, alors, la courbe haussière ? Oui, répondent les spécialistes. Mais sans doute pas à eux seuls. « Les critères et les bornes diagnostiques ont évolué, de même que nos connaissances scientifiques, reprend la professeure Bonnet-Brilhault. Mais on ne peut pas exclure le rôle de facteurs environnementaux, sur lequel la recherche scientifique a commencé à se pencher. Ils ne sont jamais “causaux” à eux seuls, mais ils peuvent jouer sur les vulnérabilités génétiques établies. »
    Alimentation, modes de vie, exposition à certains polluants ou à des perturbateurs endocriniens… ces « nouveaux » risques sont sous les projecteurs. Le lancement en 2023 de la cohorte Marianne, qui vise, en suivant plus de 1 700 familles, à renforcer les données épidémiologiques françaises, doit aussi permettre d’évaluer les facteurs multiples – et le rôle de chacun – dans la survenue des #TND. Dans l’optique de pouvoir agir dans le domaine de la prévention dès la grossesse, la prématurité étant un facteur de risque important des TND.

    https://justpaste.it/ezcls

    Ecole inclusive : un système qui craque et varia
    https://seenthis.net/messages/1040363

    #AESH

  • Dyspraxie à l’âge adulte : Les points sur les I.
    https://sylphelinetoujoursdanslaluneoudanslesnuageswordpre.wordpress.com/2019/09/18/dyspraxie-a-lage-adulte-les-points-sur-les-i

    En général les diagnostics, aides et outils d’accessibilité pour dyspraxique ne sont disponibles qu’à partir de 3 ans et en moyenne la plupart des dyspraxiques ne reçoivent tout cela qu’à l’âge de 8 ans. Dès entre 3 et 6 ans certains enfants dyspraxiques peuvent être frustrés et manquer de confiance en eux du fait de leurs difficultés à faire une dizaine d’activités qui sont des compétences qu’ont les enfants ordinaires au même âge.

    Les suivantes :

    1-Taper du pied.

    2-Se tordre les mains.

    3-Taper dans ses mains.

    4-Rester immobile.

    5-Contrôler le volume de sa voix.

    6-Tomber sur des objets et tomber par terre trop souvent par rapport à un enfant ordinaire est usuel aux dyspraxiques de cet âge là.

    7-Difficulté à apprendre le vélo.

    8-Difficulté d’évaluation du danger. Saute depuis des très grandes hauteurs car il évalue mal les distances et les hauteurs.

    9-Mange malproprement.

    10-Evitement des jeux de construction.

    11-Pauvres coordinations fines. Cela veut dire difficulté à prendre un objet et s’en servir pour des activités motrices pointues par exemple à écrire avec un stylo ou découper une feuille avec des ciseaux car on ne les appréhende pas comme ils sont prévus pour l’être.

    12-Difficultés d’habillage.

    13-Isolation fréquente consécutive d’être rejetés par les enfants ordinaires de même âge, cela fait que les petits enfants dyspraxiques tendent à leur préférer la compagnie des adultes, ou quand ceux ci ne sont pas davantage compréhensifs la solitude. Attention cependant les dyspraxiques ont comme tout le monde des personnalités et on peut aussi être introverti et préférer la solitude par gout et caractère.

    14-Latéralité, choix de main gauche ou droite, pas établie à cet âge.

    15-Des difficultés persistantes plus ou moins importantes d’un cas à l’autre d’acquisition du langage.

    16-Une hypersensibilité sensorielle qui se manifeste de façon variée mais dont les cas les plus courants sont trouver les bruits forts insupportables, détesté être touché et ne pas supporter la sensation tactile du contact de certains habits. (Cela s’est forcément à vie une fois qu’on l’a en revanche et à vrai dire il est plus que probable que ce soit de naissance et simplement pas repérable plus jeune car ce n’est qu’à cet âge que l’enfant sait s’exprimer d’une façon qui permet aux professionnels (rares) au fait de l’hypersensibilité sensorielle de comprendre que ces personnes en ont une).

    17-Réponse limitée aux instructions verbales auxquelles il nous est souvent difficile de répondre aussi vite que d’autres à la fois par problèmes moteurs à les effectuer, mémoire à court terme verbale souvent défaillante et fréquentes difficulté à les comprendre au sens d’à envisager comment organiser ses prochains gestes pour parvenir à y obéir.

    18-Concentration limitée.

    19-Tâches souvent laissée en plan que ce soit par manque de concentration, difficulté motrice trop importante, fatigue, ras le bol ou oubli de la suite de la tâche pendant qu’on la réalise.

    Tout les petits enfants dyspraxiques n’ont pas toutes ces difficultés mais tous en ont la majorité. Moi par exemple j’avais des difficultés à taper dans mes mains en rythme, je ne contrôlais pas le volume de ma voix correctement, je tombais par terre et je faisais tomber des objets par terre extrêmement souvent, je ne savais pas faire de vélo, j’avais quelques difficultés à évaluer le danger par difficulté d’évaluation de la distance et des hauteurs, je mangeais malproprement, j’avais de pauvres coordinations fines, des difficultés d’habillage, des problèmes de latéralité, des légers retards d’acquisition de langage confondant les sons cheu et keu et une hypersensibilité sensorielle mais qui n’a été repérée qu’à l’âge adulte mais pas le reste.

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    Et le problème c’est qu’à 7-10 ans on rencontre aussi d’autres difficultés quand on est dyspraxique, notamment les suivantes :

    1-Maladaptation aux routines qui structurent l’école.

    2-Difficultés en cours de sport.

    3-Incapacité à mettre ses lacets.

    4-L’écriture est illisible.

    5-Usage littéral du langage.

    6-Lenteur à faire ses devoirs.

    7-Fatigue. (Due au fait que tout ça est bien trop à gérer en tant que dyspraxique comme adaptation systématique à des normes sociales conçues pour des gens qui ne le sont pas)

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    Bon du coup en fait étudiante entre 20 et 21 ans j’avais peu de fatigue liée à ma dyspraxie, mes soucis de latéralité étaient toujours là mais gérable et j’étais toujours inapte à faire du vélo mais dans ma situation d’étudiante en filière littéraire ce n’était pas gênant du tout donc mon handicap je le croyais à tort « léger ». C’est quand à 22 ans j’ai commencé à me voir exiger d’être une adulte autonome et indépendante que j’ai compris ma douleur.

    C’est une chose bien trop souvent omise dans la littérature sur la dyspraxie qu’à l’âge de devenir autonome et indépendant d’un coup on nous exige plein de compétences optionnelles avant cette période de la vie en fait et qui sont bien plus dures à réaliser pour des dyspraxiques. Enfin plein, 5 mais des tâches qui pour des dyspraxiques sont d’une difficulté forte, les suivantes rangées de la plus à la moins dure pour la plupart des jeunes adultes dyspraxiques (source : https://www.understood.org/en/learning-attention-issues/child-learning-disabilities/dyspraxia/everyday-challenges-for-young-adults-with-dyspraxia) :

    1-Conduire 2-Problèmes économiques et administratifs 3-Hygiène corporelle et présentation 4-Tâches ménagères 5-Trouver une emploi

    Personnellement j’ai de telles difficultés pour certaines choses que l’on m’a déclarée être en incapacité à vie de faire du vélo et de conduire. Une reconnaissance qui m’a été d’un grand soulagement d’un lourd poids. Au passage une chose curieuse et que presque aucun dyspraxique quel que soit son âge ne sait à la fois nager et faire du vélo mais on est divisés plus ou moins à 50/50 entre ceux qui savent faire du vélo et ceux qui savent nager. J’ai un pote dyspraxique lui aussi qui est dans la première catégorie et moi je suis dans la seconde. C’est aussi tout le problème pour comprendre cette condition dont les difficultés varient beaucoup au cas par cas.

    Alors pourquoi est ce que conduire une voiture est jugé par la plupart des dyspraxiques comme la chose la plus difficile pour nous ? Et bien car cela exige d’organiser, de coordonner et d’exécuter beaucoup d’actions en même temps. Les dyspraxiques qui peuvent et veulent apprendre à conduire n’y parviennent en général qu’avec un moniteur d’auto-école spécialement formé au minimum pour l’accompagnement dans l’apprentissage de la conduite des personnes handicapées, idéalement dans celui spécifique des dyspraxiques. Les adresses de ces moniteurs d’auto-écoles spécialisés sont parfois connues des ergothérapeutes qui peuvent être sur cela bonne source de renseignements. Les associations d’handicapés, surtout celles de dyspraxiques bien sûr sont aussi parfois en mesure d’en fournir de bonnes adresses.

    Les problèmes économiques et administratifs suite à cela sont la seconde pire difficulté des adultes dyspraxiques pour acquérir leur autonomie et indépendance. Cela est principalement du aux troubles des fonctions exécutives entrainés par la dyspraxie principalement les problèmes de planification/d’organisation que cela cause. Le résultat concret de cela étant une incapacité à remplir ses papiers administratifs, à gérer ses économies et des rendez vous manqués à la pelle. Voilà ça c’est mon plus gros souci dans la vie en fait en ce moment.

    Hélas la plupart des dyspraxiques pour cela il leur suffit de noter leurs rdv sur des calendriers, se mettre des alarmes et des pense bêtes, s’auto envoyer des messages pour ne pas zapper sur leurs adresses mails et leurs téléphones, planifier un mois ou une semaine à l’avance selon les tâches à faire. Ouais mais tout ça j’ai déjà testé et ça n’a fonctionné qu’à moitié pour moi. Il y a des ergothérapeutes censés aider pour ça mais hélas c’est trop cher pour moi.

    3-Hygiène personnelle et présentation : Visiblement la plupart des dyspraxiques arrivent à tout faire à l’âge adulte hormis conduire et s’organiser (c’est à dire gérer leur budget, leurs problèmes administratifs et leurs RDV) ce qui requière le plus souvent pour nous une aide professionnelle en ce sens. Cependant une minorité d’entre nous avons aussi toujours à l’âge adulte et j’en fais clairement parti des soucis de maintien d’hygiène personnelle et de présentation à cause des troubles de coordination (dans mon cas c’est ça) ou de motricité fine (pas pour moi) qui posent aussi du coup des soucis de présentation. De plus même si moi ça ne m’a jamais intéressé les filles qui mettent des accessoires et cosmétiques en étant dyspraxiques trouvent aussi que c’est une sacré galère. Il parait que des outils spécialisés pour aider face à cela sont vendus en boutique mais c’est fort cher et proposé par peu de magasins qui de plus ne sont pas très connus.

    4-Les tâches ménagères : Posent aussi à une minorité de dyspraxiques adultes des problèmes d’organisation (oui pour moi) et de motricité fine (non pour moi je gère là dessus), donc sur ça aussi nous galérons.

    La liste des tâches ménagères et trucs à faire pour l’hygiène est la présentation m’est un premier outil indispensable mais à lui seul pleinement insuffisant ; je sais aussi heureusement faire attention aux dates d’expiration même si on m’a appris à le faire en me terrorisant là dessus méthode déconseillée mieux vaut juste répéter ce geste jusqu’à ce qu’il rentre, faire des recettes de cuisine simples et rapides bien sur aussi avec des outils de cuisine adaptés j’ai aussi et je sais aussi plier mes habits. Seulement tout ça ne fonctionne que quand je suis en forme…la fatigue me fait perdre toutes ces capacités et je suis nettement plus souvent fatiguée qu’en forme.

    5-Trouver un emploi : Ceci et en une moindre mesure le conserver sont des choses dures à beaucoup d’adultes dyspraxiques dont moi à cause de nos problèmes d’organisation (pour moi ce n’est que pour cette raison) et pour beaucoup de soucis pour conduire (je ne sais pas le faire mais là où je vis et dans mon domaine de travail c’est très optionnel comme compétence donc je m’en fous), écrire à la main et taper à la machine. De plus certaines personnes avec dyspraxie ont du mal à s’exprimer clairement (ce n’est pas mon cas) ce qui leur rend encore plus difficile qu’aux autres dyspraxiques de trouver un traval.

    On dit qu’il faut faire du étape par étape dans sa recherche de travail je le fais mais ça ne m’a jamais suffit. Et presque toujours en fait pour travailler les dyspraxiques ont besoin de l’aide de quelqu’un pour l’organisation et je n’ai jamais rencontré quelqu’un de compétent pouvant m’aider en ce domaine et le problème que j’ai ce situe essentiellement là en terme de handicap en fait. S’entrainer aux entretiens d’embauche améliore les chances d’être pris mais seul ça ne suffit guère. Se faire des plans clairs et simples pour ne pas se paumer en cours de route vers le boulot de même. Ensuite bien sur il faut décider de si on se révèle comme dyspraxique ou pas à son employeur (bon moi vu que je ne peux pas bosser sans aménagements qui nécessitent de leur révéler ma RQTH la vie a décidé pour moi ; justement d’ailleurs la plupart des adultes dyspraxiques sont aptes à travailler mais si et seulement si les aménagements leur étant nécessaires sont vraiment mis en place.

    Et tout ça c’est cool mais pour moi c’est pas suffisant en fait je galère quand même sans y arriver malgré toutes ces aides déjà en place pour moi et que ma latéralité que partiellement acquise ne m’est pas vraiment un problème, mais en fait mon vrai souci de fond c’est que tout ça m’est impossible au quotidien car ça demande pour moi des efforts énormes que je peux faire que quand je suis très en forme et quand je les fais le résultat est la plupart du temps que je reste ensuite et la plupart des jours extrêmement fatiguée. Genre en gros je suis au mieux apte à ça une fois par semaine quoi. Le reste de la semaine je suis une loque sans énergie pour en récupérer.

    #dys #dyspraxie #neurodéveloppement