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  • Ni patrie ni frontières n° 6-7 (novembre 2003-janvier 2004) en PDF : Les syndicats contre les luttes - Grèves 2003 - Prudhommes et délégués du personnel - Luttes et solidarité - Actions anti-PS - Irak - Pakistan - Venezuela - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2335

    Présentation

    Tout d’abord nos excuses à nos abonnés et lecteurs fidèles. Ce numéro double paraît en retard par rapport aux échéances que nous nous étions fixées (un numéro tous les trois mois).

    Pour éviter que cette revue devienne un pavé encore plus volumineux, nous avons édité à part une brochure de 70 pages, à l’occasion du Forum social européen et du Forum social libertaire de novembre 2003. Elle rassemble des contributions (13 articles sur 16 sont inédits) du groupe libertaire néerlandais De Fabel van de illegaal et aborde les questions du nationalisme et de l’antisémitisme dans le mouvement dit « altermondialiste » et dans les milieux d’extrême gauche ou libertaires. Couvrant les cinq dernières années, ces articles expliquent en termes clairs et compréhensibles pourquoi le mouvement anti-mondialisation se complaît dans l’ambiguïté sur des questions fondamentales.

    Ce numéro 6-7 de Ni patrie ni frontières est principalement centré sur le rôle des syndicats en France, qu’il s’agisse des dernières grèves du printemps 2003 des luttes moins « classiques » comme celles d’Arcade, McDo, Virgin, FNAC et d’Eurodisney, ou du témoignage d’un camarade d’Air France qui fait le bilan de son action et des principales grèves intervenues au service Réservation de 1973 à 1996.

    Ces témoignages expriment des points de vue contradictoires de camarades qui agissent dans un syndicat « officiel » et reconnu (la CGT) en rêvant (en vain) de le transformer en un syndicat anarcho-syndicaliste ; de militants qui construisent la CNT-AIT ; et aussi de personnes qui interviennent en dehors de tout syndicat, au sein d’entreprises ou à l’extérieur, dans le cadre d’une activité continue de soutien à des luttes délaissées par les bureaucraties syndicales.

    Nous espérons que cette diversité d’expériences permettra de faire avancer la réflexion sur les difficultés de la période actuelle, et les façons de résister plus efficacement à l’offensive patronale et gouvernementale, qui chaque jour s’attaque à de nouvelles fractions de la classe ouvrière, à de nouveaux aspects de la législation du travail et des « droits sociaux ».

    Pour approfondir la discussion et ne pas en rester à la simple nostalgie d’une imaginaire Belle Époque du syndicalisme avant 1914 (syndicalisme révolutionnaire qui, rappelons-le, a abandonné du jour au lendemain tous ses idéaux pour soutenir la Première Guerre mondiale et la collaboration de classes), il nous a semblé utile de republier deux textes de la CNT-AIT (sur les élections professionnelles et sur les prud’hommes) et un de Mouvement communiste (Syndicats et politique) qui permettent de placer le débat sur le militantisme au sein des entreprises, et sur les luttes sociales, dans un cadre théorique plus général tout en abordant bien des questions concrètes qui se posent à tous les ouvriers et employés.

    Les articles réunis dans ce numéro contribuent à nous convaincre qu’il devient de plus en plus nécessaire d’enrichir nos connaissances sur les origines, les évolutions des divers mouvements syndicaux et politiques et les pratiques ouvrières de terrain. Ainsi on pourra mieux comprendre et appréhender les conflits, les évolutions, les transformations actuelles non seulement en France, à l’échelle européenne, mais aussi sur d’autres continents. En procédant à des études et des analyses plus poussées des pratiques révolutionnaires dans et hors les syndicats, nous pourrons mieux avancer dans notre pratique.

    Ni patrie ni frontières aborde également plusieurs questions d’actualité (foulard islamique, athéisme, « islamophobie », actions anti-PS, soutien critique au colonel Chavez, situation en Irak et au Pakistan) en laissant place au débat et à l’expression de points de vue contradictoires.

    Bonne lecture !

    Y.C.

    N° 6-7 Janvier 2004 LES SYNDICATS CONTRE LES LUTTES ? – ATHEISME ET RELIGION – ACTIONS ANTI-PS

    CNT-AIT : Comment lutter — Collectif La Sociale : Retour sur le mouvement — Mouvement communiste : Sur les retraites et les grèves de mai-juin — Syndicats et politique — CNT-AIT : Les délégués du personnel — CNT-AIT : Les prudhomes — G. Soriano : Fnac, Virgin, Eurodiseny, Comite de solidarité —:Jalons pour un premier bilan de la grève —N. Thé : McDo Élements d’un bilan

    MILITANT A AIR FRANCE (1973-1996) - Michel Tardieu : Interview (2)

    QUESTIONS D’ACTUALITE – D. Crouch : Les bolcheviks et la Charia ---- C. Béridel : Etat des lieux à la Poste : Y. C. : Ramadanophobie ou athéisme ? R. Hassan : Islamophobie et alliances électorales en Grande-Bretagne - Oiseau-Tempête : Une altermondialisation égalitaire ? Y. C. : L0 se soucie-t-elle vraiment des droits des femmes ? - : Le foulard ou le string ? - : Athéisme et religions C. Foster : Soutenons les travailleurs d’Irak - Faryal Velmi : « Quand l’injustice acquiert force de loi, la révolte est un devoir. »

    SUR LES ACTIONS ANTI-PS
    Y. C. : Aujourd’hui ils cognent le PS, demain à qui le tour - Faut-il purger le mouvement altermondialiste de ses réformards ? - (Vignoles) : La CNT contrainte à une manifestation tendue au FSE – C. Guillon : Comment (se) manifester ?

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/no_6-7.pdf

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  • Ni patrie ni frontières n° 4-5 (juin-septembre 2003) en PDF : Etats-nations et guerre - Grèves d’avril-juin 2003 - Limites de l’antisionisme - Réduction du temps de travail chez Renault - Itinéraires militants - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2334

    Présentation

    Ce numéro double compte presque 240 pages (d’où l’augmentation de son prix) et est divisé en deux grandes parties.

    La première partie aborde la question du nationalisme et du cadre de la lutte des classes, sous des angles très différents. Joao Bernardo nous offre une analyse économico-politique originale des fonctions de l’Etat sous le capitalisme, Philippe Bourrinet une étude historique de la question nationale en Yougoslavie, Loren Goldner se livre à une critique incisive de l’idéologie du multiculturalisme qui n’est pas sans lien avec la crise de l’étatisme, notamment en France, Santiago Parrano s’intéresse aux faiblesses de l’anarchisme face aux questions internationales et l’équipe de Temps critiques analyse comment les guerres ont évolué depuis un siècle et les problèmes nouveaux qu’elles posent aux révolutionnaires. Clive Bradley, quant à lui, avance quelques hypothèses (très risquées) sur l’évolution de la situation irakienne. Colin Foster s’intéresse aux pseudo-théories sur le déclin américain et la rivalité euro-dollar.

    La pensée anarchiste de Victor Serge offre un résumé simple et synthétique de l’histoire de l’anarchisme, même s’il ne contentera sans doute pas les libertaires.

    Des JSU à la Résa d’Air France inaugure une série d’interviews de militants. Guy Fargette apporte Quelques précisions à propos de Huntington et de la politique étrangère américaine, en répondant à certaines questions sur son texte paru dans le dernier numéro. Le débat n’est pas clos.

    Le courrier des lecteurs présente quelques réactions hostiles au texte d’Eric Krebers et Jan Tas publié dans le numéro précédent de cette revue. A contrario, plusieurs personnes ont manifesté leur accord avec ce texte, ou en tout cas, avec son objectif principal (clarifier certaines positions et faire le ménage dans les rangs des manifs d’extrême gauche(1)). Elles ont évidemment communiqué leur soutien de façon plus laconique (coups de téléphone, e-mails, etc.) et leurs opinions ne sont pas reproduites ici. Qu’elles en soient remerciées.

    La seconde partie de ce numéro rassemble une série de tracts ou de textes sur les grèves d’avril-mai-juin 2003 et un texte du groupe Mouvement communiste sur ce qu’est véritablement la réduction du temps de travail aux usines Renault. Même s’il ne concerne pas la questions des retraites, ce dernier article nous a semblé avoir sa place dans ce numéro car il démontre que l’offensive patronale-étatique est multiforme mais vise à un seul objectif : diminuer les « coûts » de la force de travail par tous les moyens.

    (1) Force est de constater que Nicolas Sarkozy s’est montré plus « radical » (en paroles) que l’extrême gauche puisqu’il a obligé celle-ci à faire le ménage dans les deux dernières manif « antiguerre » du mois de mars 2003 et à se démarquer beaucoup plus concrètement des slogans et pancartes antisémites qu’elle ne l’avait jamais fait jusqu’ici ! Un comble quand on sait que ledit ministre de l’Intérieur continue allégrement à expulser de France des dizaines de travailleurs immigrés, qu’il les oblige à faire des grèves de la faim au péril de leur vie, que certains membres de son gouvernement ainsi que le président de la République lui-même n’ont pas hésité dans le passé à surfer sur les vagues du racisme, à conclure des accords secrets ou publics avec le Front national, etc. Un comble aussi quand on sait que l’extrême gauche n’est globalement pas antisémite : elle a « simplement » tendance à flatter les préjugés populistes et nationalistes de toute une frange de la gauche tiers-mondiste et altermondialiste ! Il est à craindre que ses militants n’aient tiré aucune leçon politique de cet épisode lamentable.

    Afin d’aborder la question du sionisme et de l’antisionisme plus en détail, le numéro 6 de Ni patrie ni frontières contiendra, sous réserve de changements, les textes suivants : Werner Cohn : Victimes ou nouveaux Shylock ? L’évolution de la position des trotskystes face à la question juive et au sionisme. Arlene Clemesha : Trotsky et la question juive. Martin Thomas : Le marxisme et la question juive. Stan Crooke : Les racines staliniennes de « l’antisionisme de gauche ». Nestor Makhno : Aux juifs de tous pays et La makhnovitchina et l’antisémitisme. Guy Ishak et Ella Goldman : Comment renforcer le mouvement de solidarité avec la Palestine en gagnant l’amitié des Juifs. Ronald Creagh : L’horreur ethnocratique, trois questions sur le Moyen-Orient. E. Krebbers et M. Schoenmaker : Pourquoi la campagne anti-AMI est potentiellement antisémite., etc.

    Bonne lecture !

    Y.C.

    N°4 /5– Août 2003 ETATS, NATIONS ET GUERRE – GREVES DE MAI-JUIN

    S. Parane : Hors-jeu international et jeu internationaliste. — J. Bernardo : Etat Restreint, Etat Élargi et corporatisme (1)— C. Bradley : — Hypothèses sur l’évolution de la situation en Irak. — C. Foster : Guerre contre l’Irak et conflit dollar-euro. — Temps critiques : L’unité guerre-paix dans le processus de totalisation du capital. — P. Bourrinet : La question nationale yougoslave. — L. Goldner : Multiculturalisme ou culture mondiale ?

    Victor Serge : La pensée anarchiste

    ITINERAIRES MILITANTS (1) Des JSU à Air France (première partie)
    LIMITES DE L’ANTISIONISME (3) Misère de l’antisionisme. — A propos du livre de Finkelstein et de la crapuleuse expression de « Shoah Business » — Lettre ouverte à la CNT-Vignoles (29 mars 2003 ! Et réponse de ladite CNT — M/. Abramowicz : La guerre des mots, le retour des nazis ? —Y. C. : Que se cache-t-il derrière le slogan de la « destruction » d’Israël —FA : (Lyon) : Palestine : pour un fédéralisme internationaliste.

    DEBATS : G. Fargette : Quelques précisions à propos de Huntington

    GREVES DE MAI-JUIN-2003 Y. C. : Quelques remarques sur les grèves d’avril-mai-juin 2003. — Des questions « oubliées » pendant le mouvement. — Quelques pistes. — Sur la « pédagogie » de la droite — A propos de la grève générale et des syndicats : quelques citations révélatrices — Grève générale et « trahisons ». Vrais débats, illusions et fausses polémiques — Textes de Convergences révolutionnaires, Pour Lire Pas Lu, Temps critique, Débat militant, Cercle de discussion de Paris, CNT-AIT, Collectif socialiste révolutionnaire, Lutte ouvrière.

    Mouvement communiste : Réduction du temps de travail = augmentation de l’exploitation.

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/no_4_-5_.pdf

  • Ni patrie ni frontières n° 3 (mars 2003) en PDF : Que faire contre les guerres ? - mondialisme.org
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2333

    GUERRE, PATRIOTISME ET PACIFISME-

    E. Goldman : Le patriotisme, une menace contre la liberté (1911) (inédit) . P. Kropotkine : La guerre (1912). Extraits de La science moderne et l’anarchie. E. Goldman : L’alerte préventive conduit tout droit au massacre universel (1915) (inédit). E. Malatesta : Réponse au Manifeste des 16 (1916) L. Trotsky : Le pacifisme, supplétif de l’impérialisme (1917) L. Prouvost : Révolutionnaires et quakers devant la guerre (1924) L. Trotsky : La guerre et la Quatrième Internationale (1934) (extraits) B. De Light : Le problème de la guerre civile (1937) L. Trotsky : Après Munich une leçon toute fraîche. Sur le caractère de la guerre prochaine (1938) (extraits). Réponse à des questions concernant les Etats-Unis (1940) (extraits) —Manifeste de la Quatrième Internationale sur la guerre impérialiste et la révolution socialiste mondiale (1940) (extraits)

    DEUXIEME PARTIE : GUERRES DU GOLFE, IMPERIALISME ET PACIFISME

    R. Evans : Irak, trajectoire d’un État – FIDH : extraits de deux rapports. « Irak : une répression intolérable, oubliée et impunie » (2001) (88) et « Irak : une épuration ethnique continue et silencieuse »(2002) F. Sacher : Contre la guerre (2003) Article paru dans A contre courant N° 3, février 2003 FA : Irak, pétrole et géopolitique (2002) No pasaran : Guerre à la guerre (2001)
    Tracts contre la guerre : Mouvement communiste, Oiseau-Tempête, BIPR, CNT-FA-No pasaran, Scalp-Reflex

    Débats : alliances et divergences au sein du « mouvement antiguerre »
    A. Sofri : A Bagdad, le liberté (février 2003) Y.C. : Un bain de haine chauvine (février 2003) G. Fargette : Faiblesse des forces « antiguerre ».(2001) — Misère de l’antiguerre en Europe (2002) (123) — Débats stratégiques aux États-Unis (2002) — Faut-il confondre « choc » et « conflit » ? (2003)

    C. Foster : Treize questions sur le terrorisme, l’intégrisme et l’anti-impérialisme (octobre 2001). Y. C. : A propos des discours automatiques contre la guerre et l’impérialisme. Certitudes et questions (février 2003) E. Halberkern : Les causes profondes de l’ « affaire Lerner » (mars 2003) E. Krebbers et J. Tas : Amsterdam, avril 2002. La plus grande manifestation antisémite depuis 1945 ; Comment éviter quelques pièges antisémites.

    Chedid Khairy : Un titre et une illustration problématiques (février 2003) - Sacha Ismail : Qu’est-ce que la Muslim Association of Britain ? . Temps critiques : La guerre n’est plus le moteur de l’histoire (mars 2003). Solidarity : Soutenons les peuples d’Irak (février 2003) C. Bradley : Les travailleurs irakiens peuvent-ils changer le régime ? — Comment Saddam est parvenu au pouvoir (février 2003) Answer : Liste partielle des interventions de l’armée américaine à l’intérieur comme à l’extérieur des États-Unis de 1890 à 1999

    Ce numéro de Ni patrie ni frontières porte entièrement sur les guerres et leurs liens avec le fonctionnement du capitalisme et de l’impérialisme. Il rassemble des articles traduits et publiés pour la première fois, des extraits de textes révolutionnaires classiques déjà parus , des écrits de pacifistes radicaux, des tracts diffusés par différents groupes lors des récentes manifestations anti-guerre, etc. L’hétérogénéité de ce bulletin est évidemment délibérée et couvre presque un siècle du mouvement ouvrier, de 1911 jusqu’en 2003.

    Cette petite « anthologie » vise à passer en revue les différents arguments utilisés contre la guerre, voire en faveur de certaines guerres. Si ce numéro contient d’inévitables répétitions, il permet quand même au lecteur attentif de cerner certains des problèmes moraux et politiques posés la guerre, mais aussi de repérer les principales divergences qui séparent anarchistes, marxistes et pacifistes.

    Comme le dit l’un des auteurs, les militants révolutionnaires ne sont pas des avocats qui puisent dans n’importe quel argument pour faire triompher leur cause. Notre opposition à la guerre actuelle contre l’Irak doit être fondée sur des principes politiques solides.

    Cette minuscule revue a fait le pari (utopique ?) de stimuler l’esprit critique et de remettre en cause les « discours automatiques » de l’extrême gauche. Puisse la lecture de ce numéro donner envie au lecteur de combler ses lacunes, de remettre en cause ses a priori et… renforcer sa détermination à lutter pour la révolution socialiste !

    P.S. : La confection de ce numéro aurait été impossible sans l’aide d’Internet et surtout sans le travail des animateurs des sites : Alliance for Workers Liberty, Bibliolib (libertaire), BIPR, CNT, De Fabel van de illegaal, Fédération anarchiste, FIDH, Marxist Internet Archive, No Pasaran, Oiseau-Tempête qui mettent un nombre considérable de textes à la disposition de tous… ceux qui disposent d’un ordinateur. Qu’ils en soient donc chaleureusement remerciés, même s’ils ne partagent pas mes positions politiques et s’ils n’ont aucune responsabilité dans l’utilisation que je peux faire des textes disponibles sur leurs sites.

    Je tiens à remercier aussi Guy Fargette, Ernest Harberkern, Eric Krebbers, Chedid Khairy, Fabrice Sacher et Jan Tas, pour m’avoir permis de reproduire leurs textes, ainsi que tous ceux qui, par leurs critiques orales ou écrites, m’ont aidé à préciser mon point de vue. (Y.C.)

    Guerre, patriotisme et pacifisme

    Cette première partie de Ni patrie ni frontières rassemble des textes classiques écrits entre 1911 et 1940. Ceux-ci illustrent différents points de vue révolutionnaires — ou pas — sur le patriotisme, la guerre et le pacifisme.

    Emma Goldman ne s’est pas contentée d’écrire, elle a milité pendant toute la Première Guerre mondiale contre la guerre et pour la révolution, ce qui lui a valu de passer de nombreux mois en prison et finalement d’être expulsée vers l’URSS (avant de quitter à son tour ce pays, deux ans plus tard, mais ceci est une autre histoire).

    Le premier texte de Trotsky sur le pacifisme démonte avec férocité cette idéologie et ses ambiguïtés.

    Barthélemy de Vigt, militant pacifiste libertaire, montre (involontairement) comment le pacifisme radical tente de concilier l’inconciliable. Il faut souligner que cet homme a payé très cher sa fidélité à ses idées et pour cela, même si l’on ne partage pas ses positions, mérite au moins le respect. Trop souvent, les critiques du pacifisme oublient la détermination et le courage de ceux qui veulent atteindre le même but qu’eux mais avec des moyens différents.

    Dans ses différents textes écrits en 1934, 1938 et 1940 (1), Trotsky tente, face à la Seconde Guerre mondiale qui approche, de définir une stratégie révolutionnaire. Ceux qui liront ces quatre textes pour la première fois seront peut-être étonnés de découvrir ce que l’ex-dirigeant de l’Armée rouge pensait de l’invasion de la Tchécoslovaquie en 1938 ou de l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1940. Précisons que plusieurs dizaines de militants du SWP (groupe trotskyste américain) passèrent la guerre sous les verrous pour avoir défendu courageusement leurs idées.

    Depuis cinquante ans, les massacres, les guerres civiles, les conflits directs et indirects entre les impérialismes russe et américain, etc., n’ont cessé d’ensanglanter la planète, épargnant seulement le territoire des Etats-Unis et une partie de l’Europe. Même si ces textes sont datés, ils ont le grand mérite de rappeler certains principes et de montrer que les problèmes complexes que nous affrontons aujourd’hui se sont déjà posés dans le passé.

    (1) Les passages consacrés à l’URSS (et à la défense de cet « Etat ouvrier dégénéré » selon Trotsky) ont été supprimés dans les extraits choisis, parce que l’Union soviétique a disparu. Il m’a semblé que les analyses de Trotsky sur l’impérialisme, les guerres, le pacifisme, la défense nationale, etc., gardent toujours leur pugnacité, quand ce n’est pas leur lucidité. Elles permettent également de comprendre les positions des groupes qui se réclament de son héritage aujourd’hui — l’original valant toujours mieux que la copie. Que les mânes de Lev Davidovitch Bronstein me pardonnent…

    ***

    Guerres du Golfe, Impérialisme et anti-impérialisme

    Les textes qui suivent rassemblent des points de vue révolutionnaires assez convergents sur certains points essentiels (l’opposition à l’intervention américaine) mais présentent aussi des divergences importantes. Nous avons également inclus, pour commencer, quelques extraits de deux rapports de la Fédération internationale des droits de l’homme rédigés en 2001 et 2002 à partir de témoignages recueillis parmi des réfugiés, politiques ou non, en Jordanie, en Syrie, etc. Il faut savoir que l’Irak compte actuellement 23 millions d’habitants et qu’au moins TROIS MILLIONS ont fui leur pays. Lorsque l’on parle de dictature en Irak, ce mot passe-partout n’a pour beaucoup pas grand sens. De l’extrême gauche tiers-mondiste aux chevènementistes qui admirent le grand républicain laïc que serait Saddam Hussein, en passant par certains pacifistes et les tiers-mondains du Monde diplomatique, on trouve beaucoup d’hypocrites ou d’ignorants.

    La description concrète des tortures, exécutions, assassinats et déportations de masse, etc., pratiquées par le régime irakien depuis plus de trente ans avec le soutien actif des Giscard, Mitterrand et Chirac, avec la complicité de tous les grands partis de gauche et de droite, devrait faire réfléchir un peu tous ces anti-impérialistes de pacotille qui passent l’essentiel de leur temps à dénoncer « les Américains » ou Bush, et oublient allégrement les responsabilités de leur classe dominante, donc notre responsabilité (à nous militants luttant en France) dans la perpétuation du sanguinaire régime irakien et de toutes les dictatures que soutient la République impérialiste et coloniale française.

    C’est seulement en dénonçant d’abord l’impérialisme français et notre propre bourgeoisie, en se réclamant du combat de la classe ouvrière contre tous les États et toutes les bourgeoisies, que l’on peut être crédible lorsque l’on dénonce l’impérialisme américain ou le sionisme. Dans le cas contraire, on n’est qu’un chauvin déguisé ou un internationaliste du samedi soir.

    http://www.mondialisme.org/IMG/pdf/no_3_-que_faire_contre_les_guerres_.pdf

  • Ni patrie ni frontières n° 2 (décembre 2002) en PDF - mondialisme.org
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2332

    Edito

    Dans sa partie thématique, ce numéro est principalement consacré aux rapports hommes-femmes à travers les questions de la famille, du mariage, de la morale sexuelle et du viol. En découvrant les textes de Voltairine de Cleyre, Lindsey German, Wendy McElroy et Arturo Peregalli., le lecteur décèlera rapidement les différences d’approches entre marxistes et anarchistes sur ces questions sensibles, Voltairine de Cleyre et Wendy McElroy étant certainement les auteures qui prennent le plus de risques en défendant leurs conceptions personnelles.

    Dans Traditions politiques américaines et défi anarchiste Chris Crass nous donne quelques clés pour comprendre la place de Voltairine de Cleyre dans la pensée politique libertaire.

    De l’action directe (1912) n’est pas consacré à la situation spécifique des femmes mais ce texte montre que Voltairine de Cleyre ne peut être réduite à une icône féministe, comme le font celles qui dissimulent les positions politiques radicales de cette militante du mouvement ouvrier et théoricienne anarchiste. Ce texte s’adresse à un public américain et puise ses exemples dans l’histoire du Nouveau Continent. Voltairine de Cleyre tente de convaincre ses compatriotes que l’action directe n’est pas une spécificité anarchiste, et est pratiquée par toutes les tendances politiques, voire même par la plupart des individus à un moment ou l’autre de leur vie. Mais elle plaide aussi pour la révolution sociale, aux Etats-Unis comme dans le monde entier.

    Excellente pédagogue, Voltairine de Cleyre part du vécu de ses lecteurs ou de son auditoire, des faits historiques qu’ils connaissent, pour les amener à une réflexion plus générale sur le rôle de la violence dans l’histoire. Loin d’opposer, de façon dogmatique ou caricaturale, action politique (légale/ parlementaire/gouvernementale) et action directe (illégale/extraparlementaire/ populaire), elle montre finement quels liens s’établissent entre ces formes d’action et pourquoi l’action directe est indispensable. Si les formes de lutte radicales qu’elle décrit ont — hélas ! —pratiquement disparu aux Etats-Unis et dans les pays occidentaux développés, les explications politiques fondamentales de l’auteure gardent toute leur force. Le mariage est une mauvaise action (1907) est une conférence donnée dans le cadre d’un débat contradictoire. Contrairement à ce que ce titre pourrait suggérer, Voltairine de Cleyre ne se livre pas ici à une plaisante polémique anticléricale ou à une défense légère du libertinage ; elle nous offre une réflexion philosophique originale à la fois sur l’évolution de l’humanité et le rôle de la liberté individuelle.

    Loin d’être datées, ou dépassées, les réflexions de Voltairine sont essentielles. D’abord parce que le féminisme révolutionnaire des années 60 et 70 a disparu, notamment en France. En partie à cause d’une évolution interne au mouvement féministe et en partie grâce aux manœuvres de récupération des appareils politiques, la lutte des femmes s’est pratiquement réduite à de minables histoires de quotas pour accéder à la mangeoire électorale, ou à des débats « psy », comme en témoigne la multiplication des émissions télévisées consacrées à la vie privée. Ces débats aboutissent, selon les cas, à infantiliser, culpabiliser, ou criminaliser tous les hommes (tous incapables d’effectuer la moindre tâche domestique, tous harceleurs impénitents, ou tous violeurs) et renvoient les femmes à des « solutions » individuelles : elles sont censées résoudre seules les problèmes de leur couple, de leurs enfants, de leurs compagnons ou maris, etc. Une telle façon de poser les problèmes ne peut que renforcer les rancœurs et les haines, la « guerre des sexes ».

    Les textes de Voltairine de Cleyre sont également importants parce qu’ils expriment une saine révolte qui relie la libération des femmes à la lutte contre l’exploitation. Voltairine paya très cher son opposition au système capitaliste. Cette militante a toujours vécu et combattu aux côtés des ouvriers, et n’a jamais cherché la moindre position de pouvoir. On est à des kilomètres de toutes ces petites et grandes bourgeoises qui paradent aujourd’hui sur les plateaux de télévision (1).

    Dans La famille aujourd’hui (1989), Lindsey German décrit le rôle économique et idéologique de la famille, en particulier dans la classe ouvrière britannique. Si ce texte a une tonalité plus impersonnelle que celui de Voltairine, il a le mérite d’indiquer les tendances contradictoires qui influencent le destin de la famille aujourd’hui et de ne pas idéaliser la famille ouvrière comme le fit une certaine tradition marxiste, social-démocrate puis stalinienne. Nous présenterons, dans un prochain numéro, d’autres textes de Lindsey German, plus polémiques, sur le Mouvement de libération des femmes dans les pays anglo-saxons et la critique des théories du patriarcat.

    Wendy McElroy se situe dans une perspective radicalement opposée à celle de Lindsey German. Se réclamant de l’anarchisme individualiste américain, elle prône l’autodéfense des femmes qui passe, selon elle, par l’apprentissage du maniement individuel des armes et la défense de la propriété privée (!?). Ses références répétées à Camille Paglia, intellectuelle très conservatrice, n’inspirent guère confiance. Mais au-delà de ces réserves, l’essentiel, dans La nouvelle mythologie du viol et son utilisation politique, est ailleurs. L’article de Wendy McElroy constitue une excellente réponse à tous ceux, de droite ou de gauche, féministes ou pas, qui essaient de politiser ou de raciser la question du viol (2). A ce titre, il m’a semblé utile de publier ce texte décapant, même s’il ne vient pas du « camp » révolutionnaire.

    Arturo Peregalli, militant marxiste italien, décédé l’année dernière, s’est intéressé, entre autres, à l’évolution des positions du Parti communiste italien sur les femmes, comme en témoigne son texte Femme, famille, morale sexuelle, PCI (1945- 1970). Son article très vivant fourmille d’informations concrètes ; il montre bien comment les partis staliniens ont toujours eu une position extrêmement conservatrice sur l’émancipation des femmes et à quel point ces appareils ont contribué à entretenir leur soumission vis-à-vis du Parti et des hommes en général.

    Chris Crass, militant anarchiste, présente une Discussion entre plusieurs militants du mouvement antiguerre aux États-Unis. Son rapport est suivi d’une interview.

    Les luttes paysannes et le mouvement des sans-terre au Brésil (2000) a été écrit par Maxwell Teixeira da Paula, militant anarchiste, et déjà publié dans le N°8 de l’Oiseau Tempête. A l’heure où le Brésil vient d’élire un président « de gauche », il est important de revenir sur l’une des questions essentielles pour le peuple brésilien : celle de la terre. A travers plusieurs descriptions concrètes, ce texte démonte les processus de récupération et de bureaucratisation qui se mettent en place chaque fois que les exploités tentent de remettre en cause l’ordre existant. Et il décrit le jeu trouble du PT depuis des années, mise au point nécessaire face à ceux qui, après Castro, Guevara, Torrijos, Ortega, Marcos et Chavez, cherchent une nouvelle fois à nous faire prendre des vessies pour des lanternes avec le camarade-président Lula.

    Les deux textes de Nicolas, du Cercle social — Paradis fiscaux, néo-réformisme et rôle de l’Etat (2000) et Idéologie et fonctionnement d’ATTAC (2001) — ont été publiés dans la revue Maïra et se trouvent également sur le site demainlemonde. Ils exposent très concrètement les contradictions de l’organisation altermondialiste, sans tomber dans la polémique sectaire ni les imprécations.

    Principes du verbalisme radical (1989) de Guy Fargette démonte et épingle quelques mécanismes élémentaires, mais pernicieux, chez les « révolutionnaires de la phrase » et les « bavards d’arrière-salles de café ». « Toute ressemblance avec des personnages réels » est… parfaitement délibérée ! Bonne lecture ! (Y.C.)

    (20/12/2002)

    P.S. : Ce numéro paraît en décembre… mais la page de couverture est datée du mois de novembre ! Il n’a pas été matériellement possible de sortir Ni patrie ni frontières à une échéance plus rapprochée. Le rythme trimestriel (septembre, décembre, mars et juin) semble donc s’imposer, sauf si ce projet suscitait soudain une avalanche de vocations… Le prochain numéro portera sur la question nationale et la révolution permanente. Pour le moment, il est prévu de publier des textes de Hal Draper, Voltairine de Cleyre, Emma Goldman, Tony Cliff, Neil Davidson, Donny Gluckstein, C.L.R. James, Murray Bookchin, George Novack et Paolo Casciola, mais le sommaire évoluera peut-être si nous dénichons des textes qui dialoguent mieux ensemble. Vos suggestions sont les bienvenues !!!

    (1) Curieusement, lorsqu’un homme accepte une position de pouvoir, on n’a guère de mal à comprendre qu’il se compromet pour un plat de lentilles. Par contre, lorsqu’une femme intègre l’élite politique, économique ou médiatique, c’est à la fois une « libération individuelle » et une contribution à la Cause des Femmes. Ce tour de passe-passe permet de justifier trahisons et appétits carriéristes.

    (2) Le 4 octobre 2002, Libération a publié, dans ses pages Rebonds, un article incroyable d’une sociologue sur les prétendues « tournantes » : commentant le procès d’Argenteuil et les condamnations de 5 à 12 ans d’emprisonnement qui ont été prononcées (« La disparité des peines entre le viol collectif et certains crimes de sang amène à réfléchir sur ce qu’on attend d’une sanction », ajoute notre auteure pour nous faire croire à son esprit critique) Elisabeth Zucker-Rouvillois (co-auteure d’un livre intitulé Reconsidérer la famille) explique en substance que les viols collectifs seraient en quelque sorte un rite de passage jouissif pour les adolescents dans les quartiers populaires. Citons un extrait de sa prose : « Pour un adolescent qui découvre les pulsions de son corps, le viol collectif cumule de nombreux avantages, s’il n’est pas sanctionné. Il permet d’affirmer sa supériorité mâle hétérosexuelle, alors même qu’il est dans l’acte sexuel commun avec ses pairs garçons dans l’accomplissement même de son homosexualité qu’il dénie et réprouve ; il se déculpabilise par le rabaissement de la sexualité. Ce viol garantit aussi de ne pas consommer l’inceste avec sa mère, puisque celle qu’il force est précisément, par son apparence, son émancipation affichée et sa conduite, pour lesquelles elle doit être punie, à l’opposé de cette mère qu’il protège et qu’il hait à la fois parce qu’elle le tue et l’étouffe de son amour ou le déçoit sans cesse par son indifférence à son égard et par sa soumission à l’ordre mâle auquel elle l’oblige. Celle qu’il viole n’a plus de visage. En revanche, il est fixé sur l’approbation et les encouragements de ses copains et complices avec qui il n’aspire qu’à la fusion. Ce tableau fait horreur mais il est hélas familier à l’inconscient le plus archaïque de tout un chacun pour peu qu’il s’interroge. » (Les passages soulignés l’ont été par moi.)

    Il faudrait consacrer une longue réponse à cet étalage de pseudo-connaissances psychanalytiques, qui fait partie d’un processus plus large : l’utilisation pernicieuse de la psychologie et de la psychanalyse comme grille de lecture systématique de tous les phénomènes sociaux ou politiques. Ce procédé cache le plus souvent des préjugés sociaux ou raciaux, ou camoufle simplement des enjeux de pouvoir. Cet article sur un viol collectif à Argenteuil et le procès qui a suivi concentre tous les lieux communs actuellement répandus dans le corps enseignant, chez les travailleurs sociaux et les psychologues scolaires, et bien sûr chez un certain nombre d’hommes politiques, de féministes et de militants de gauche. Derrière des propos apparemment sophistiqués, se cachent en fait de sordides intérêts : certaines femmes et certains hommes, appartenant à des associations ou à des partis politiques très divers, orchestrent et politisent les conflits entre des individus de sexe différent. A la haine (maladroitement dissimulée) contre les « classes dangereuses » viennent s’ajouter maintenant la peur et la haine du sexe (ou du « genre ») dangereux : le sexe mâle. A la criminalisation systématique de la jeunesse populaire masculine, des hommes et des hétérosexuels s’ajoutent deux autres éléments répugnants : dans les grands médias d’information, ces réflexions sont presque toujours énoncées à propos des habitants des quartiers ouvriers et, de plus, d’origine étrangère. La loi française interdisant de nommer l’origine nationale ou ethnique des jeunes violeurs d’Argenteuil, les considérations psychanalytiques de notre sociologue (ou d’innombrables journalistes) servent à raciser (de manière dissimulée) le problème du viol, comme si les Français (et d’ailleurs tous les Européens) de « pure souche » ne pratiquaient pas le viol, individuel, et collectif depuis des siècles, de la Saint-Barthélemy à la guerre d’Algérie en passant par la campagne de Russie. Enfin, si l’on peut ajouter à ces propos sur « ces gens-là » (terme utilisé par les médias et les intellectuels à propos des musulmans ou des jeunes immigrés ou descendants d’immigrés) quelques considérations sur le machisme de la religion musulmane, la boucle est bouclée. Le lundi 16 décembre 2002, dans la même soirée, deux chaînes de télévision différentes se consacraient l’une aux luttes des femmes dans le tiers monde et l’autre aux immigrés en Europe. Invités et journalistes reprenaient jusqu’à la nausée ces amalgames entre mâles et violeurs ; musulmans et exciseurs ; maris violents et étrangers « extra-communautaires » ; prolétaires et brutes épaisses ; Africains, Turcs ou Arabes et ignorants, etc. Dans un cas, la chaîne bénéficiait de la caution de femmes politiques algériennes, marocaines, jordaniennes, somaliennes et burkinabés ; dans l’autre, Arte avait invité des hommes censés représenter les immigrés et leurs descendants français ainsi qu’un criminologue allemand, grand spécialiste de la compassion et de la psychologie !

    http://www.mondialisme.org/IMG/pdf/no_2.pdf

  • Ni patrie ni frontières n° 1 (septembre 2002) en PDF - mondialisme.org
    http://mondialisme.org/spip.php?article2331

    22 septembre 2002

    Cher lecteur,

    Tu as entre les mains le premier numéro de Ni patrie ni frontières, Comme son sous-titre l’indique, il s’agit d’un bulletin de « traductions et de débats ». Il sera donc pour l’essentiel constitué de textes contradictoires traduits d’autres langues et écrits par des militants de différentes tendances.

    Ce numéro est centré sur la révolution russe de 1917, première révolution victorieuse dont les conséquences ont façonné, pour le meilleur et pour le pire, le mouvement ouvrier jusqu’à nos jours. Les textes choisis ont été écrits entre 1918 et 1991 et abordent certaines questions fondamentales sans épuiser le sujet. Nous publierons, dans de prochains numéros, d’autres textes inédits en français sur la question. Notre objectif n’est pas de définir une « ligne juste » afin de nous débarrasser définitivement, en quelques paragraphes, des difficultés posées par Octobre et ses conséquences, mais de faire réfléchir et de susciter des discussions. Les éléments de ce numéro donnent une petite idée du riche patrimoine dont les révolutionnaires disposent et qu’il ne tient qu’à eux d’enrichir davantage.

    L’exemplaire que tu as entre les mains est en quelque sorte un numéro zéro. Il nous a semblé plus fructueux de donner immédiatement une forme concrète à ce projet plutôt que de discuter longuement du principe d’un tel bulletin avant de nous jeter à l’eau.

    Cette démarche a cependant l’inconvénient de suggérer que cette petite revue a pris une forme définitive, alors que notre but est de susciter critiques et contributions afin de préciser, remodeler et améliorer notre projet.

    Les textes non traduits sont tous signés par leurs auteurs, et n’expriment que des points de vue individuels, sauf « Pour un bulletin de traductions » (p. 149-150) qui a été discuté avec plusieurs camarades.

    Un ami m’a fait justement remarquer que cette entreprise repose sur une sorte d’« éclectisme » ou « d’œcuménisme offensif ». Eclectisme et œcuménisme parce qu’aucun groupe ni individu ne détient la vérité — si tant est qu’elle existe ; offensif, parce qu’il ne s’agit pas de gommer les différences et les divergences, mais d’en débattre sereinement pour progresser ensemble, même si nous empruntons des routes séparées.

    La balle est dans ton camp, ami lecteur. A toi de nous dire si ce projet t’intéresse et si tu veux nous donner un coup de main. (Y.C.)

    http://mondialisme.org/IMG/pdf/no_1.pdf

  • Confusion « antisioniste » et opportunisme d’extrême gauche - mondialisme.org
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2068

    (Version un peu plus longue d’une interview parue dans le numéro 140 d’#Anarchosyndicalisme !, revue de la #CNT-AIT, datée de l’été 2014. Le sommaire complet et l’éditorial d’Anarchosyndicalisme se trouvent ici :
    http://mondialisme.org/spip.php?article2067

    Anarchosyndicalisme : Dans ces temps de grande confusion idéologique, nous voudrions débroussailler avec toi quelques notions tournant autour de l’antisémitisme – un thème hélas d’actualité – auquel « #Ni_patrie_Ni_frontières », la revue que tu animes, a consacré de nombreux travaux. La pagination réduite d’Anarchosyndicalisme ! nous obligera à centrer cet entretien sur un seul des multiples aspects de la question : les rapports entre #extrême_gauche et #antisémitisme. En préambule, peux-tu nous dire comment tu vois en général la question des #religions ?

    Je pense qu’une conception matérialiste, rationaliste, scientifique, du monde aide à mieux comprendre comment il fonctionne. Les conceptions religieuses, ou plus généralement idéalistes, sont un handicap pour analyser la réalité. Ou alors leurs partisans compartimentent leur cerveau et leur vie quotidienne, adoptant des raisonnements scientifiques pour une partie des phénomènes analysés ou une partie de leurs actions, et des superstitions ou des fantasmagories pour d’autres.

    D’un autre côté, l’athéisme et le rationalisme sont nécessaires mais pas suffisants. Pas plus que l’anticléricalisme, l’athéisme et le rationalisme n’immunisent contre le dogmatisme, le sectarisme, l’antisémitisme, le sexisme, le racisme ou simplement l’ignorance...

    Par principe, je respecte les convictions religieuses et je respecte les croyants. Ce que je ne respecte pas, c’est l’usage ou la portée politique réactionnaire des convictions religieuses et les hiérarchies, officielles ou officieuses, des différentes religions qui sont toujours du côté des exploiteurs.

    Je suis favorable à la liberté de culte, donc hostile aux fermetures d’églises, de temples, de synagogues ou de mosquées. Et hostile à tout mouvement qui empêcherait des croyants de pratiquer librement leur religion dans des bâtiments religieux payés par leurs propres deniers (1).

    Je suis même prêt à défendre, y compris physiquement, une mosquée, une synagogue, un temple ou une église contre des intégristes d’une autre religion ou contre des fascistes qui voudraient y mettre le feu ou s’attaquer aux fidèles, ou un gouvernement qui voudrait persécuter des fidèles, quelle que soit leur religion.

    Mais, une fois affirmé que je respecte les droits démocratiques élémentaires des croyants, je tiens à ce que cela soit réciproque. En clair, je tiens à ce que les croyants respectent aussi la liberté totale d’organisation, de réunion et d’expression des athées, des anarchistes, des marxistes, etc. Où que ce soit et dans toutes les circonstances...

    #NPNF

  • « Nos tares politiques » , n° 42-43 de « #Ni_patrie_ni_frontières » (parution le (...) - mondialisme.org
    http://www.mondialisme.org/spip.php?article2063

    « Color-blind marxism is blind marxism (1) »

    (« Les marxistes qui nient le racisme nient le marxisme » ! Proverbe militant anglo-saxon.)

    Au-delà de l’allusion et du jeu de mots (2) contenus dans le titre de ce numéro divisé en deux parties qui seront publiées séparément vu leur volume, « Nos tares politiques », indique ouvertement notre responsabilité collective face à un certain nombre de maux qui sévissent dans l’extrême gauche et l’ultragauche, comme dans les milieux anarchistes et libertaires.

    Les textes de ces deux volumes ont une tonalité polémique (3), parce que nous n’avons jamais eu la moindre sympathie pour l’omerta, le copinage, les excuses faciles que beaucoup d’entre nous trouvent à des « camarades » ou des compagnons, considérés comme de « braves types » (ce sont rarement des femmes, non parce que celles-ci seraient moins sujettes à ces tares, mais tout simplement parce qu’elles sont extrêmement minoritaires dans les milieux « radicaux »...), dans l’erreur, dévoués, courageux, intelligents, cultivés.... Le catalogue d’excuses est inépuisable.

    #NPNF