person:anais

  • Madame la ministre de la Santé, libérez l’avortement
    https://www.liberation.fr/debats/2019/04/04/madame-la-ministre-de-la-sante-liberez-l-avortement_1719150

    Face à la menace de « grève des IVG » lancée par certains gynécologues pour faire pression sur le gouvernement, un collectif demande à Agnès Buzyn de saisir le conseil de l’ordre et de supprimer la clause de conscience relative à l’avortement.

    Nous sommes de ces femmes qui ont vu, le 13 mars, leurs droits pris en otage par le Syndicat des gynécologues et obstétriciens français (Syngof). Nous sommes de ces femmes qui ont vécu cette menace de « grève des IVG » comme l’ultime provocation de médecins dont les dérives ne datent pas d’hier. Nous sommes de ces femmes qui ont subi, années après années des violences gynécologiques et obstétricales. Aujourd’hui, dénoncer l’inacceptable ne suffit plus.

    Vous avez, madame la ministre, condamné le procédé des docteurs Marty, de Rochambeau et Paganelli, soulignant dans un communiqué, « le caractère inadmissible de ces menaces ». Vous avez insisté sur le fait qu’en « aucun cas une telle prise en otage des femmes ne peut servir de levier de négociation ou de médiatisation ». Pourquoi ne pas aller plus loin ? D’après l’article R4126-1 du code de la santé publique, « l’action disciplinaire contre un médecin […] peut être introduite devant la chambre disciplinaire de première instance » par « le ministre chargé de la Santé ». Nous vous demandons, madame la ministre, de saisir la chambre disciplinaire de première instance de l’ordre des médecins.
    Mettre fin aux pressions médicales sur les femmes

    Vous n’êtes pas sans savoir, madame la ministre, que cet appel à la grève, diffusé massivement auprès de 1 600 médecins par le premier syndicat de gynécologues de France constitue une incitation au délit d’entrave à l’IVG. Cette injonction a nécessairement pour objectif d’exercer des pressions sur les femmes qui souhaiteraient recourir à l’IVG et qui se trouvent confrontées à la peur qu’un praticien leur refuse ce soin et leur impose ses opinions.
    Renforcer la loi sur l’avortement en abrogeant la clause de conscience spécifique à l’IVG

    Nous réitérons ici, la demande récurrente des collectifs féministes et du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCE) de supprimer la clause de conscience spécifique à l’IVG. Concédée en 1975 pour faire passer la loi Veil, cette clause est aujourd’hui un instrument mis à la disposition des anti-IVG pour contrer la loi sur l’avortement et remettre en cause un droit durement acquis par le combat acharné des femmes et des féministes. En la détournant de son usage, le Syngof a prouvé que cette clause spécifique est le symbole d’un pouvoir médical qui continue à se mobiliser pour contrôler le corps des femmes.
    Autoriser les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental

    Afin d’enrayer le problème récurrent d’accès à l’avortement, nous réclamons que la loi autorise les sages-femmes à pratiquer l’avortement instrumental. Vous avez rappelé à juste titre que c’est un acte chirurgical à faible risque. L’IVG n’est pas un acte relevant de la pathologie gynécologique. Il relève donc de la compétence des sages-femmes déjà autorisées à pratiquer l’avortement médicamenteux depuis 2016. D’ailleurs, l’Organisation mondiale de la santé préconise l’intervention autonome des sages-femmes dans l’IVG instrumentale au premier trimestre de la grossesse.

    Nous refusons d’être victimes de médecins qui nient nos droits, jugent nos choix, et violentent nos corps.

    Madame la ministre, libérez l’avortement ! Libérez les femmes des abus de pouvoir médical !

    Parmi les signataires :

    Avortement en Europe : les femmes décident collectif composé de 105 associations et organisations, Rebecca Amsellem fondatrice de la newsletter les Glorieuses, Isabelle Attard ex-députée écologiste, Clémentine Autain députée La France insoumise, Lauren Bastide journaliste, podcast la Poudre, Julien Bayou porte-parole national EE-LV, Fatima Benomar porte-parole des Efronté-e-s, Chantal Birman sage-femme, Sonia Bisch porte-parole collectif Toutes contre les violences obstétricales et gynécologiques, Laura Berlingo gynécologue obstétricienne, Jacques Boutault maire écologiste du IIe arrondissement de Paris, Francine Caumel sage-femme, Laurence Cohen sénatrice du Val-de-Marne, Mélanie Déchalotte journaliste, Monique Dental présidente du Réseau féministe Ruptures, Mounia El Kotni chercheuse en anthropologie de la santé, Emma bédéaste, Camille Froidevaux-Metterie, professeure de science politique et chargée de mission égalité-diversité à l’Université de Reims, Christian Gaudray président de l’Union des Familles Laïques – UFAL, Cécilia Gondard secrétaire nationale du Parti socialiste à l’égalité entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations, Marie Laguerre ingénieure, Marie-Hélène Lahaye juriste, Ophélie Latil fondatrice Georgette Sand, Anaïs Leleux militante féministe, Michèle LOUP présidente de l’association Du côté des femmes (DCDF), Raphaëlle Rémy-Leleu porte-parole d’Osez le féminisme !, Claire Monod coordinatrice nationale de Génération.s, Raquel Rico Berrocal anthropologue et sage-femme, Muriel Robin comédienne, Suzy Rojtman porte-parole du Collectif national pour les droits des femmes, Laurence Rossignol sénatrice, vice-présidente de la Délégation aux droits des femmes, Bruno Sanches comédien, Elise Thiébaut essayiste, Martin Winckler médecin, écrivain, éthicien.

  • Lycée Saint-Cyr, un an après : « Finalement, rien de rien n’a changé » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2019/03/27/lycee-saint-cyr-un-an-apres-finalement-rien-de-rien-n-a-change_1717821

    Mardi 29 janvier 2019, 22 heures environ. Un étudiant de première année de la prépa scientifique du lycée militaire de Saint-Cyr écrit devant le bâtiment 40 de l’établissement les lettres « SLG » sur la neige qui est tombée sur les Yvelines ce jour-là. « SLG », c’est l’acronyme de « sopo les grosses », expression issue de ce jargon particulier à l’école et qui signifie « les filles sont chiantes ». Autour du « G » - lettre qui désigne les filles « juste bonnes à être engrossées » - quatre flèches sont tournées vers l’intérieur : le symbole ultime de dénigrement selon les codes saint-cyriens (si les flèches partent vers l’extérieur, c’est un signe de glorification). Le « SLG » de ce jour-là est la partie émergée d’un iceberg : depuis quelques semaines, l’étudiant et ses amis s’échangent des photos de ces mêmes trois lettres, inscrites dans un jardin ou à la montagne. Graver le slogan misogyne est devenu leur défi entre potes, leur signe de ralliement. Contre leurs camarades féminines, une fois de plus.

    Le 23 mars 2018, Libération révélait le système de harcèlement moral orchestré en toute impunité par une poignée d’étudiants ultraconservateurs pour gâcher la vie des autres, principalement les filles, au sein des classes préparatoires du lycée militaire de Saint-Cyr (245 élèves, dont 58 filles). Plus d’une quinzaine de témoins avaient raconté le calvaire imposé par cette minorité puissante de garçons appelés « tradis » pour détruire psychologiquement les jeunes femmes et les voir ainsi abandonner le concours d’entrée à l’Ecole spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtquidan. Notre enquête avait conduit la ministre des Armées, Florence Parly, à ordonner la sanction de vingt élèves (sept jeunes hommes avaient été exclus définitivement de l’établissement, treize autres de manière temporaire) et le départ de la direction de l’établissement (le colonel Assonion a été remplacé par le colonel Eon Duval). Un plan « d’excellence comportementale » dans les lycées de la défense avait également vu le jour.

    Où en est-on un an après ? L’épisode « SLG » de janvier est considéré en interne comme le symbole d’une continuité inacceptable avec les années passées. Selon nos informations, l’auteur des faits a été puni le 8 février de sept jours d’exclusion avec sursis, après la découverte du sigle par des étudiantes et le rapport qui s’en est suivi auprès de l’autorité militaire. « Après les révélations de l’an dernier, notre ministre avait exigé que les officiers soient intraitables sur les affaires de misogynie. Foutaises, ils n’ont même pas fait rater un jour de cours à l’élève puni… » se désole un témoin auprès deLibération. La légèreté de la sanction passe d’autant plus mal que le jeune homme aurait avoué faire partie du clan des tradis. « C’est une blague ! » commente Bastien Lachaud, député (LFI) de Seine-Saint-Denis, membre de la commission de la défense et coauteur du rapport parlementaire présenté mercredi sur la discrimination dans les armées. « On ne peut pas affirmer la tolérance zéro et sanctionner comme ça un tel acte. C’est honteux, l’élève aurait dû être viré », poursuit-il. Du côté du ministère, on rétorque que « le sursis a été assorti car il s’agissait d’un élève qui n’avait pas été sanctionné et dont le comportement à l’égard de ses camarades féminines était jusque-là exemplaire. Sept jours d’exclusion, c’est une sanction lourde. Notre rôle est aussi d’éduquer les jeunes confiés à notre responsabilité ».

    Urine

    Les personnes rencontrées par Libération sont amères. Elles racontent qu’à rebours des annonces, l’ambiance au sein du lycée n’a pas évolué. Bien sûr, certains étudiants passent entre les gouttes et vivent une année de prépa normale - en tout cas sans heurts. Mais pour les élèves prises pour cible, le travail de sape psychologique et autres humiliations perdurent. Jusqu’à briser, dans certains cas, la volonté d’intégrer l’armée de terre. Selon plusieurs témoins, « l’indifférence courtoise » qui consiste à ne jamais adresser la parole aux filles est toujours pratiquée par certains élèves tradis. Dans les couloirs de l’établissement, les étudiantes sont toujours interpellées par des interjections argotiques type « cuissssss » - dès qu’une fille est en couple et donc soupçonnée d’avoir des relations - ou « bzittttt » pour signifier qu’elles ne sont que des moins que rien. Début 2019, les cuvettes de toilettes et les poubelles des sanitaires des filles ont été souillées d’urine. L’affaire n’a pas eu de suite. « Malheureusement, et malgré les efforts de l’encadrement, il n’est pas possible d’en identifier les auteurs, d’autant que garçons et filles partagent le même internat », justifie le ministère auprès de Libération. Au sein du lycée, on doute de la persévérance du corps militaire pour trouver les responsables : « Les filles attendaient une sanction exemplaire, il n’y a rien eu de tout ça. »

    Marque visible de l’emprise toxique de quelques-uns sur l’ensemble des élèves : les inscriptions « TRADI » fleurissent dans les classes, gravées en capitales sur les tables de cette école deux fois centenaire. En toute impunité. En interne, on observe, fataliste : « Tout est décomplexé : la misogynie et, de manière plus générale, l’intolérance à tout ce qui n’est pas dans le milieu tradi. »

    Ce clan de jeunes hommes continue donc à imposer sa vision du monde en général et de l’armée en particulier. Nostalgiques de la France des colonies, ils adorent Jeanne d’Arc et les maréchaux de Napoléon, s’affichent proches du mouvement catholique lefebvriste, manifestent ouvertement leur position contre l’avortement. D’année en année, sur les photos qu’ils aiment à partager entre eux sur les réseaux sociaux, ils arborent parfois des bretelles aux couleurs du drapeau confédéré - symbole mondial du suprémacisme blanc - ou le drapeau des Croisades en arrière-plan. Lors du « bal des cadets » organisé le 23 mars dernier, ils se sont présentés « youlés » comme jamais : la coiffure de la « youle », qui consiste à ne garder qu’une longue mèche sur le haut du crâne, est arborée uniquement par le clan des tradis. « Tout le monde l’a vécu comme une provocation ultime mais la direction n’a pas dit un mot sur cet épisode, raconte un témoin. Le règlement intérieur n’autorise que les coiffures équilibrées et sans fantaisies. Ne pas interdire la youle alors qu’elle est l’emblème des tradis, c’est de la pure hypocrisie. »
    Mainmise

    S’il est très difficile de recueillir des témoignages d’élèves ciblées, une autre source résume : « Finalement, rien de rien n’a changé. » A une nouveauté près : la chape de plomb posée par les autorités du lycée pour « que rien ne sorte », selon les mots d’un haut gradé. La menace est claire. Si quelqu’un parle « à l’extérieur », explique l’une de nos sources, si un nouvel article de ces « gauchistes de Libé » venait à paraître, la conséquence serait « la fermeture » du lycée. « On pourrait presque parler d’un lavage de cerveaux, déplore une ancienne élève. Les jeunes filles sont un peu tétanisées. Je dirais même que certaines ont fait le choix de la loyauté envers les autorités car elles ont intériorisé leurs discours alarmistes. »

    Illustration parfaite de cette ère post-crise : l’accueil fait aux deux députés de la mission d’information parlementaire. A Saint-Cyr-l’Ecole, ils n’ont pu rencontrer que les professeurs de sciences et non ceux de lettres et d’économie, comme ils l’avaient pourtant demandé. Bastien Lachaud : « On nous a dit qu’ils étaient indisponibles. » Ce qui est faux : les professeurs des autres sections n’ont même pas été prévenus de la visite des élus. La mainmise s’est poursuivie jusqu’aux tables rondes, où le commandement a décidé de rester au moment des discussions avec les élèves. Contrairement aux autres établissements visités.
    Guillaume Lecaplain , Anaïs Moran dessins Sandrine Martin

    #sexisme #misogynie #discrimination #fraternité #travail #femmes #domination_masculine #sexisme_d'état #armée #culture_du_viol

    • les cuvettes de toilettes et les poubelles des sanitaires des
      filles ont été souillées d’urine. L’affaire n’a pas eu de suite.
      « Malheureusement, et malgré les efforts de l’encadrement, il n’est pas possible d’en identifier les auteurs

      Les tests ADN sont sans doutes inaccessibles à l’encadrement de l’armée !

  • Le #Syngof (le 1er syndicat des #gynécologues obstétriciens avec plus de 4000 membres) appelle à la grève de l’#IVG !

    https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10215182554337813&set=a.1631126818667&type=3&permPage=1

    Voici le courrier envoyé à leurs membres hier.

    Il s’agit d’un appel au #délit d’entrave à l’IVG et au non respect de la #loi sur l’IVG.

    Il est inadmissible que des gynécologues obstétriciens exercent un #chantage aux droits des #femmes et une menace de plus à l’accès à l’IVG, pour défendre des positions corporatrices.

    Le SYNGOF est habitué aux prises de positions hostiles à l’IVG, comme je le détaillais ici : http://marieaccouchela.blog.lemonde.fr/2018/09/13/quand-les-representants-des-gynecologues-sont-hostiles-

    Quand l’Ordre des Médecins et la Ministre de la #Santé agiront pour radier de la profession ces gynécologues manifestement hostiles aux femmes ? Quand virera-t-on les #anti-IVG de la profession de gynécologue obstétricien, notamment en abrogeant la clause de conscience spécifique à l’IVG dont ils abusent ?

    https://twitter.com/Marianntoinette/status/1105563859094511616

    • Le Conseil national de l’Ordre des médecins condamne fermement la menace du Syngof de demander à ses adhérents d’arrêter la pratique des IVG.

      L’Ordre des médecins a été alerté via les réseaux sociaux au sujet d’une newsletter du Syndicat national des Gynécologues et Obstétriciens de France, dans laquelle ce syndicat se dit prêt à « donner l’ordre » à ses adhérents « d’arrêter la pratique de l’IVG » si la ministre des Solidarités et de la Santé refusait de les recevoir.

      Le Conseil national de l’Ordre des médecins condamne fermement, au nom de la déontologie, l’expression d’une telle menace mettant en cause les droits des femmes et portant atteinte à l’indépendance des professionnels, qu’aucun conflit avec les autorités ne saurait justifier.

      Quelle que soit les revendications des médecins adhérents au Syngof quant à leur couverture assurantielle, ils ne sauraient à ce seul motif mettre en difficulté des femmes, en se retirant de soins auxquels la loi leur donne accès.

      Menaçant de priver des femmes de l’accès à l’IVG, une telle attitude serait en contravention claire avec les obligations déontologiques. Cela serait un acte inexplicable et injustifiable, aux conséquences potentiellement dramatiques.

      https://www.conseil-national.medecin.fr/node/3160

    • Faudrait pensé à radier ces 4000 gyneco misogynes du Syngof
      Aucune femme ne mérite d’étre soigné par des gens qui mettent la vie des femmes en danger pour se garentire du fric en cas d’erreur médicale.

      A l’origine de la « provocation » du Syngof, la demande que le fonds de garantie de la profession (FAPDS) couvre mieux les praticiens condamnés pour des erreurs médicales. Une quinzaine d’entre eux, condamnés entre 2002 et 2012, sont particulièrement concernés, car le fonds était, à cette époque, plafonné à hauteur de 3 à 6 millions d’euros, pour des condamnations pouvant dépasser 10 à 12 millions d’euros. « On a l’impression que ce fonds est un leurre, car il ne fonctionne pas avec les douze premiers cas », déplore Jean Marty. L’ancien président du Syngof se dit, par ailleurs, « inquiet du bon fonctionnement pour les cas à venir, aucune de la trentaine de demandes déposées depuis 2012 n’ayant été accordées ».

      #feminicie #violence_gynecologique #violence_médicale #misogynie #sexisme

    • Tu sais quoi, ça me fait penser à la drastique interdiction des mutuelles d’entraide pour couvrir les amendes dans les transports (inscrite dans la loi et que tu retrouves dans l’amende qu’on t’a remise, parce qu’aller à un enterrement d’un être cher n’est pas suffisant pour avoir oublié de composter, et si tu es au sol car tu as fait un malaise les voyageurs t’enjambent comme leur a dit de faire le contrôleur, donc on te remet l’amende et c’est bien marqué dessus dans la loi l’entraide coorganisée est interdite si t’avais pas bien compris)

      Mais pour ces pourritures de gynécos du syndicat des misogynes, tout va bien, ils réclament que leurs erreurs médicales soient toujours et encore mieux subventionnées par l’état. Ils sont subventionné·es pour marcher sur la tête ?

      A l’origine de la « provocation » du Syngof, la demande que le fonds de garantie de la profession (FAPDS) couvre mieux les praticiens condamnés pour des erreurs médicales.

      #erreurs_médicales #corporatisme #pourritures #Syngof

    • On peu s’entraider qu’entre dominants @touti
      Du coup je leur ai envoyé un mail fraternel.
      syngof@syngof.fr

      Messieurs Bernard de ROCHAMBEAU, Jean Marty et Yves VERHAEGHE,
      Je vous félicite pour le respect que vous exprimez vis à vis des femmes qui sont vos patientes. Bravo à vous pour cette mise au point de vos priorités et de celles de vos adhérents. Ceux ci ne manquerons pas de vous remercier pour la seconde Tesla qu’ils vont pouvoir s’offrir contre cette prise d’otage des femmes les plus vulnérables. En effet que vaut une grossesse forcée face à l’urgence de rentabiliser les erreurs médicales afin d’enrichir les plus négligeant d’entre vous ? Heureusement, pour vous, la question ne se pose plus ! Vous faites honneur au serrement que vous avez prêter en voulant prolongé les vacances d’hivers de vos épisiotomistes les plus acharnés. Vos actions d’éclat rejaillissant sur toute votre corporation, j’espère qu’elle sera vous en donner la rétribution qui vous reviens. Vous devriez toutefois vous rebaptiser car vous êtes plutôt une organisation mafieuse de bouchers misogynes et engrosseurs de force, qu’un syndicat de médecins.
      Cordialement,

    • Le syngof à supprimer ses e-mail, les deux messages que je leur ai envoyé me sont revenus.

      Pour mémoire voici les propos tenus par Jean Marty au sujet du « point du mari » une mutilation du sexe des femmes qui vise au confort sexuel des hommes hétéro.

      Pour Jean Marty, président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens de France (Syngof), le « point du mari », c’est surtout « dans la tête des femmes » que cela se passe. « Vous avez des femmes qui ont été victimes, incontestablement », reconnaît-il. « La chirurgie est du domaine de l’art, on peut penser que certains médecins ont eu l’idée qu’en modifiant un peu leur façon de suturer, ils amélioreraient un peu la sexualité, et ça, ça ne nous choque pas », tente-t-il d’expliquer, soulignant néanmoins le caractère anecdotique, voire fantasmatique de cette pratique.

      « On est dans l’absurde, le fantasme, c’est un sujet qui réveille l’excitation », et dont il ne faudrait pas trop parler – conseil d’accoucheur expérimenté – pour ne pas provoquer un peu plus la somatisation vaginale, ou l’expression physique d’un problème psychique, selon lui très fréquente chez les femmes. « Vous avez aussi des femmes qui sont bien dans la victimologie, qui se retrouvent dans une forme de souffrance parce qu’elles arrivent à susciter l’intérêt », estime-t-il.

      Une théorie qu’il a étayée pendant ses études, en écrivant sa thèse sur la qualité des relations sexuelles après une intervention chirurgicale dans la zone périnéale. Selon ses recherches, le plus souvent, les douleurs ne viennent pas d’un problème anatomique – la flexibilité du vagin s’adapte au fur et à mesure de la reprise des relations sexuelles – mais sont liées à l’acceptation psychologique de sa vie sexuelle. Une sexualité épanouie, ce « n’est pas un cadeau que la nature donne à tout le monde », conclut-il, citant une vieille chanson de Georges Brassens, La Femme s’emmerde en baisant.

      https://www.lemonde.fr/sante/article/2014/04/18/derriere-le-point-du-mari-le-traumatisme-de-l-episiotomie_4403470_1651302.ht

    • Grève des IVG : sanctions réclamées contre les gynécologues
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/greve-des-ivg-sanctions-reclamees-contre-les-gynecologues-20190318

      Une vingtaine de militantes féministes ont envahi aujourd’hui le siège de l’Ordre des médecins pour réclamer des sanctions disciplinaires contre les responsables du syndicat des gynécologues Syngof, qui a brandi la semaine dernière la menace d’une grève des avortements, ont constaté des journalistes de l’AFP.

      Une partie des militantes - et également quelques militants - avaient symboliquement revêtu des blouses blanches, tachées de faux sang, pour dénoncer la « prise en otages » des femmes par le Syngof. « Libérez nos IVG », scandaient les manifestantes, qui portaient des pancartes proclamant « Respecte mes droits, ou gare à toi ! », « Simone n’est plus là mais nous on veille », ou encore « Un conseil, mettez de l’ordre ».

      Le Syngof avait provoqué un tollé mercredi dernier, lorsqu’il avait invité ses 1.600 adhérents à « être prêts à arrêter la pratique des IVG » pour pousser le gouvernement à régler le cas de 15 médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale. Le syndicat avait fait machine arrière le lendemain, en affirmant qu’il ne comptait pas « arrêter la pratique » des IVG. Mais son initiative avait suscité de vives réactions, y compris de l’Ordre des médecins qui avait « fermement » condamné une menace « totalement contraire à la déontologie médicale », et pointé les « conséquences potentiellement dramatiques » d’un passage à l’acte. Toutefois, pour les manifestants mobilisés lundi, une telle prise de position ne suffit pas. En plus de condamner, l’ordre des médecins « doit sanctionner les manquements à la déontologie », a dit aux journalistes la militante féministe Anaïs Leleux.

      Selon cette militante, près de 12.000 personnes ont d’ailleurs envoyé un mail à l’Ordre des médecins, via un formulaire en ligne, pour demander « les sanctions qui s’imposent », selon elle, notamment contre le président du Syngof, le Dr Bertrand de Rochambeau, déjà à l’origine d’une vive polémique en septembre lorsqu’il avait assimilé l’IVG à un « homicide ». Après avoir fait irruption de manière un peu mouvementée au siège parisien de l’Ordre des médecins, les manifestants ont eu un temps d’échange dans un couloir avec le secrétaire général de l’Ordre, le Dr Walter Vorhauer. « Vous vous trompez de cible », leur a dit ce responsable. Le communiqué du Syngof « est scandaleux, je ne peux pas vous dire plus ! Vous voulez des sanctions, mais les sanctions, ça ne se décrète pas comme ça », a-t-il ajouté. M. Vorhauer a souligné que le Conseil national de l’Ordre ne pouvait pas « s’auto-saisir », mais qu’il devait respecter les règles en la matière : en l’occurrence, il revient d’abord aux instances départementales de l’Ordre d’examiner d’éventuelles plaintes contre des praticiens.

    • wawawa le beau corporatisme que voila M. Vorhauer
      et donc pour déposer plainte ce sera individuellement et auprès d’une instance départementale pour avoir subi un préjudice personnel de la part d’un praticien nommément accusé et dont il faudra prouver la faute devant l’ordre, qui n’aura aucun mal à débouter les plaignantes dans ce cas là puisque c’est LE syndicat qu’il faudrait pouvoir dissoudre. Le serpent de l’ordre des médecins, vous croyez qu’il a été choisi pour quoi à part se mordre la queue ?

      Il faudrait se procurer pour la publier la liste des gynécologues inscrits au SYNGOF pour lancer le boycott.

    • Droit à l’IVG : Indignons-nous !
      https://egalitaria.fr/2019/03/16/droit-a-livg-indignons-nous

      Puisque des professionnel.lle.s de santé peuvent apparemment exercer leur métier à la carte, et selon leurs desiderata, on attend donc avec impatience la grève des transplantations cardiaques, la grève des prises de sang, la grève des IRM et la grève des consultations de médecins généralistes.

      Mais… OH, attendez ! Ce pourrait-il que le droit des femmes à disposer de leur propre corps soit le cœur même de cette sinistre affaire ? Pourquoi ne pas avoir plutôt réclamé une grève des frottis ou une grève des accouchements ?

      La réponse est simple : parce que l’IVG est encore et toujours le diable des actes médicaux, et qu’il n’est toujours pas considéré comme un droit « comme les autres », un droit « qui va de soi », mais plutôt comme une largesse concédée aux femmes, soumise à conditions et surtout à la bonne volonté de celui ou celle qui le pratique.

      Une ambivalence légitimée par l’existence de la clause de conscience, qui permet aux médecins de refuser de pratiquer une interruption volontaire de grossesse (tout en contribuant à diaboliser cet acte médical pourtant « ordinaire »). N’y a t-il pas là une contradiction dérangeante ? Un droit fondamental peut-il être révoqué par la seule volonté d’un individu ? Par ailleurs, si un.e gynécologue répugne à pratiquer des IVG de par ses « convictions », ne devrait-il/elle pas plutôt se diriger vers l’expertise-comptable ? Il paraît qu’on y fait également de très belles carrières.

      *

      Les mecs – je dis « les mecs » parce qu’il y a apparemment peu de femmes dans votre petit cénacle, ce qui est un peu ironique sachant qu’elles sont les premières concernées… mais vous nous direz quand on sera autorisées à prendre des décisions sur nos propres corps, hein ! –, sachez qu’aucun mot ne pourra jamais exprimer la force et l’intensité de mon mépris. Allez, du balai ! Il est temps que cette médecine de l’ancien monde disparaisse pour laisser enfin place à des professionnel.lle.s de santé dignes et engagé.e.s, qui ont à cœur de soigner et aider les femmes qui en ont besoin, et qui surtout ne voient pas dans leur profession l’opportunité d’occuper une position de pouvoir qui répond à leurs vieux fantasmes merdiques de domination.

      Parce qu’il y en a assez.

      Assez que les hommes aient la mainmise sur les corps des femmes.

      Assez que le droit à l’IVG soit manipulé comme un vulgaire épouvantail. Un droit (durement) acquis n’a pas à être remis en cause, ni soumis à conditions.

      Assez que des professionnels de santé décident des tâches qu’ils veulent bien accomplir dans le cadre de leur travail, comme si celui-ci était à la carte.

      Assez que les femmes subissent jusque dans leur chair la misogynie crasse et la volonté de domination de certains hommes.

      Assez que les décisions qui concernent le corps des femmes soient majoritairement prises par des hommes (âgés et – souvent – réactionnaires, pour ne rien arranger). Cette ingérence est aussi ridicule qu’insupportable.

      Assez que les lieux où s’exerce le pouvoir et où se prennent les décisions ne laissent entrer que les femmes au compte-goutte, alors que celles-ci représentent 52% de la population mondiale.

      Assez.

      A l’heure où j’écris cet article, l’Ordre des médecins a fermement rappelé à l’ordre le Syngof dans un communiqué dénonçant une « contravention claire aux obligations déontologiques » des gynécologues. « Quelles que soient les revendications des médecins adhérents au Syngof quant à leur couverture assurantielle, ils ne sauraient à ce seul motif mettre en difficulté des femmes, en se retirant de soins auxquels la loi leur donne accès », précise-t-il.

      La ministre de la santé Agnès Buzyn a quant à elle dénoncé le « caractère inadmissible de ces menaces ».

      Et s’il n’est pas question de jeter le discrédit sur toute une profession, je ne saurais que trop vous encourager à consulter des sages-femmes, qui sont, rappelons-le, aptes à s’occuper du suivi gynécologique des femmes en bonne santé (dépistage, frottis, information sur la contraception, etc).

      → Une militante du Groupe F, Anaïs Leleux, a également conçu un formulaire qui permet d’envoyer un mail automatique enjoignant l’Ordre des médecins à prendre des mesures vis-à-vis des Dr Marty, de Rochambeau et de la Secrétaire générale du syndicat, Elisabeth Paganelli. À vos claviers !

      Egalitaria (Caroline)

    • Deux communiqués suite aux déclarations du président du Syngof | Entre les lignes entre les mots
      https://entreleslignesentrelesmots.blog/2019/03/14/deux-communiques-suite-aux-declarations-du-president-du

      Communiqué de presse des effronté-es / 13 mars 2019

      Le SYNGOF joue avec la santé et les droits des femmes !

      Les effronté-es sont profondément choquées et indignées par l’action du Syngof, 1er syndicat des gynécologues obstétricien-nes qui compte plus de 1 600 membres. Il les a en effet appelé par courrier à la grève de l’IVG pour obtenir un amendement à la loi Santé auprès des parlementaires.

      On ne joue pas avec les destins des femmes !

      Les femmes ont déjà assez de mal à faire appliquer leur droit à l’avortement dans de bonnes conditions, du fait des nombreuses fermetures de centres d’IVG et des délais légaux pour avorter. Il est inadmissible, irresponsable voire dangereux que des gynécologues obstétricien-nes exercent un tel chantage et prennent en otage les femmes désirant mettre fin à une grossesse.

      Pour les effronté-es, il s’agit bien d’une forme de délit d’entrave organisé à l’IVG !

      On ne peut absolument pas arguer qu’il s’agit ici de faire valoir un droit individuel de chaque praticien-ne à sa clause de conscience. Il s’agit en l’occurrence d’organiser de façon concertée une entrave massive à l’IVG dans le but d’établir un rapport de force politique. La clause de conscience relève du droit de certain-es professionnel-les de ne pas accomplir un acte contraire à leurs convictions pour des raisons éthiques. Ce n’est absolument pas le cas ici, puisque ce droit est instrumentalisé pour empêcher de façon massive d’accéder à l’IVG afin de négocier quelque chose qui n’a rien à voir auprès du pouvoir.

      Nous dénonçons plus globalement l’attitude de ce syndicat dont le Président, M. Bertrand de Rochembaud déclarait encore, en septembre 2018 : « Les choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus. Nous ne sommes pas là pour retirer des vies », provoquant un tollé bien mérité.

      Les effronté-es appellent la Ministre de la Santé Agnès Buzyn à condamner sans équivoque l’organisation coupable de telles actions dont les conséquences peuvent être désastreuses pour les femmes concernées. Nous réclamons aussi l’abrogation de la clause de conscience spécifique à l’IVG qui n’a aucun sens ni aucune utilité, puisqu’il existe déjà une clause de conscience générale qui ne stigmatise pas spécifiquement la pratique d’un avortement !

      Contact presse : Fatima Benomar : 06 75 86 61 31

      Le Syngoff multiplie les provocations

      Communiqué de presse du
      Collectif National pour les Droits des Femmes

      Le principal syndicat des gynécologues est contre l’avortement.

      Son président, Bertrand de Rochambeau, l’avait déjà exprimé le 28 septembre dernier en déclarant : « Les choses auxquelles je ne crois pas, je ne les fais plus. Nous ne sommes pas là pour retirer des vies ». Et il arrête de pratiquer des avortements….

      Mais voilà que ce même syndicat récidive aujourd’hui en menaçant d’appeler ses adhérent.e.s à ne plus pratiquer d’IVG s’il n’est pas reçu par la ministre de la santé sur une revendication concernant une assurance.

      Le Syngoff manie avec brio la provocation. Il sait pertinemment qu’il est possible à un médecin de refuser de pratiquer l’avortement, la clause de conscience spécifique en matière d’avortement l’y autorise (Article L2212-8 du Code de la Santé Publique). Il sait aussi que le délit d’entrave à l’avortement ne s’applique pas puisqu’il concerne l’obstruction de l’accès aux centres pratiquant l’IVG, les pressions exercées sur les femmes voulant avorter, les fausses informations sur l’IVG dispensées par voie électronique.

      Le Syngoff sait très bien qu’il va provoquer un tollé général et c’est ce qu’il recherche. Mais est-il normal qu’en 2019 le principal syndicat des gynécologues en France soit ainsi opposé à l’avortement ? Ne serait-il pas temps que ses adhérent-e-s le désertent afin de marquer leur franche opposition à des positions sentant autant la France rance et la réaction ? Et que la clause de conscience spécifique concernant l’avortement soit enfin abrogée ?

    • Merci @odilon, et pour que cette liste de la honte ne se perde pas, je la recopie ici. Que les gynécologues qui se désolidarisent de ce syndicat misogyne et criminel n’hésitent pas à le signaler ici même, je me ferai un plaisir de retirer leur nom. En attendant que les sœurs évitent de prendre rendez-vous avec les personnes suivantes :

      https://syngof.fr/le-syngof/les-delegues-regionaux

      ♦ AUVERGNE – RHÔNE-ALPES

      Docteur Jean-Valère DEFFARGES
      Clinique de la Châtaigneraie – 63110 BEAUMONT

      Docteur Jean-Michel DREYFUS
      25 rue Garibaldi – LYON

      Docteur Emmanuel PEIGNÉ
      Polyclinique du Beaujolais – 69400 – ARNAS
      ♦ BOURGOGNE – FRANCHE COMTÉ

      Docteur Philippe MIRONNEAU
      16 cours du Général de Gaulle – 21000 DIJON
      ♦ BRETAGNE

      Docteur Catherine GUERIN
      13 boulevard des Rochers – 35500 VITRÉ

      Docteur Pascale LE PORS-LEMOINE
      Centre Hospitalier de St Malo – 35400 ST MALO

      Docteur Jacques RIVOALLAN
      6 rue Saint Marc – 29000 QUIMPER
      ♦ CENTRE – VAL DE LOIRE

      Docteur Gérard LONLAS
      6 rue du Brésil – 45000 ORLEANS

      Docteur Elisabeth PAGANELLI
      54 rue Louis Bézard- 37540 SAINT CYR SUR LOIRE
      ♦ CORSE

      Docteur Harold JELEN
      Polyclinique la résidence – 20200 BASTIA
      ♦ GRAND EST

      Docteur Georges-Fabrice BLUM
      10 rue du Rhône – 68100 MULHOUSE

      Docteur Marc BOHL
      1-3 avenue Carnot – 54130 SAINT MAX
      ♦ HAUTS DE FRANCE

      Docteur François BOYER de LATOUR
      1 boulevard Schweitzer – 02100 SAINT QUENTIN

      Docteur Benoit GARRIOT
      7 rue J J Bernard – 60200 COMPIEGNE
      ♦ ILE-DE-FRANCE

      Docteur Mireille BONNEAU
      2 boulevard du Roy – 93320 LES PAVILLONS SOUS BOIS

      Docteur Jean-Alain CACAULT
      71 boulevard Commandant Charcot – 92200 NEUILLY/SEINE

      Docteur Olivier CAMAGNA
      1 rue Velpeau – 92160 ANTONY

      Docteur Franklin DARMON
      18 rue des Remises – 94100 ST MAUR DES FOSSÉS

      Docteur Pascal de BIEVRE
      Centre Hospitalier – 77100 MEAUX

      Docteur Bertrand de ROCHAMBEAU
      Hôpital Privé Marne Chantereine – 77177 BROU sur CHANTEREINE

      Docteur Arnaud GRISEY
      21 rue de Moxouris – 78150 LE CHESNAY

      Docteur Nelly HOMASSON
      5 Ter rue de la Bergère – 94550 CHEVILLY-LARUE

      Docteur Joëlle ROBION
      11 Quai Alsace Lorraine – 77000 MELUN
      ♦ NORMANDIE

      Docteur Béatrice GUIGUES
      2 bis av. du Canada – 14000 CAEN
      ♦ NOUVELLE AQUITAINE

      Docteur Marianne COICAUD
      45 bd George V – 33000 BORDEAUX

      Docteur Antoine GRAVIER
      Clinique Saint Germain – 19100 BRIVE

      Professeur Jacques HOROVITZ
      Hôpital Pellegrin – 33076 BORDEAUX

      Docteur Jean-Pierre LAPLACE
      Maternité Bordeaux Nord – 33300 BORDEAUX
      ♦ OCCITANIE

      Docteur Regis DENJEAN
      Centre Gynécologie Obstétrique des Tuileries – 34500 BEZIERS

      Docteur Jacques FAIDHERBE
      CHU Arnaud de Villeneuve – 34090 MONTPELLIER

      Docteur Jean MARTY
      Clinique Claude Bernard – 81000 ALBI

      Docteur Olivier THIEBAUGEORGES
      Clinique Sarrus Teinturiers – 31000 TOULOUSE
      ♦ OUTRE-MER

      Docteur Bernard SEGUY
      CMCK av. L. Heder – 97387 KOUROU
      ♦ PAYS-DE-LOIRE

      Docteur Olivier TEFFAUD
      Polyclinique de l’Atlantique – 44819 SAINT-HERBLAIN
      ♦ PACA

      Docteur Jean-Marc BASTIAN
      Polyclinique Saint Jean – 06800 CAGNES SUR MER

      Docteur Philippe GERAUDIE
      26 Boulevard Dubouchage – 06000 NICE

      Docteur Alexandre LAZARD
      6 rue Rocca – 13008 MARSEILLE

      Docteur Daniel LEGRAND
      Clinique Santa Maria – 06000 NICE

      https://syngof.fr/le-syngof/les-membres-du-ca

      Docteur Jean Marc BASTIAN
      VENCE
      Docteur Georges-Fabrice BLUM
      MULHOUSE
      Docteur Marc BOHL
      SAINT MAX
      Docteur Mireille BONNEAU
      LES PAVILLONS SOUS BOIS
      Docteur François-Xavier BOYER de LATOUR
      SAINT QUENTIN
      Docteur Jean-Alain CACAULT
      NEUILLY
      Docteur Olivier CAMAGNA
      ANTONY
      Docteur Franklin DARMON
      SAINT MAUR DES FOSSES
      Docteur Pascal DE BIEVRE
      MEAUX
      Docteur Bertrand de ROCHAMBEAU
      BROU sur CHANTEREINE
      Docteur Jean-Valère DEFFARGES
      CLERMONT-FERRAND
      Docteur Régis DENJEAN
      BEZIERS
      Docteur Jean-Michel DREYFUS
      LYON
      Docteur Jacques FAIDHERBE
      MONTPELLIER
      Docteur Antoine GRAVIER
      BRIVE
      Docteur Arnaud GRISEY
      PARIS
      Docteur Catherine GUERIN
      VITRÉ
      Docteur Béatrice GUIGUES
      CAEN
      Docteur Nelly HOMASSON
      PARIS
      Docteur Jacques HOROVITZ
      BORDEAUX
      Docteur Harold JELEN
      BASTIA
      Docteur Jean-Pierre LAPLACE
      BORDEAUX
      Docteur Alexandre LAZARD
      MARSEILLE
      Docteur Pascale LE PORS-LEMOINE
      SAINT MALO
      Docteur Daniel LEGRAND
      NICE
      Docteur Gérard LONLAS
      ORLEANS
      Docteur Jean MARTY
      ALBI
      Docteur Philippe MIRONNEAU
      DIJON
      Docteur Elisabeth PAGANELLI
      TOURS
      Docteur Emmanuel PEIGNÉ
      ARNAS
      Docteur Jacques RIVOALLAN
      QUIMPER
      Docteur Joëlle ROBION
      MELUN
      Docteur Olivier TEFFAUD
      SAINT HERBLAIN
      Docteur Olivier THIEBAUGEORGES
      TOULOUSE

      Membres du Bureau
      https://syngof.fr/le-syngof/administrateurs

      ♦ Président
      Docteur Bertrand de ROCHAMBEAU
      06 48 20 16 77

      ♦ Présidents d’honneur
      Professeur Jean-Robert GIRAUD
      Docteur Guy-Marie COUSIN
      Docteur Marc-Alain ROZAN

      ♦ Vice-Présidents

      Pôle GYN OBS

      Docteur François BOYER DE LATOUR

      Docteur Jean-Pierre LAPLACE

      Pôle GYN MED

      Docteur Catherine GUERIN

      Docteur Nelly HOMASSON

      Pôle Praticien Hospitalier

      Docteur Jacques FAIDHERBE

      Docteur Pascale LE PORS-LEMOINE

      ♦ Secrétaire Générale
      Docteur Elisabeth PAGANELLI

      ♦ Secrétaire Général Adjoint
      Docteur Jacques RIVOALLAN

      ♦ Trésorier
      Docteur Antoine GRAVIER

    • @touti

      Il faudrait se procurer pour la publier la liste des gynécologues inscrits au SYNGOF pour lancer le boycott.

      C’est probablement illégale de publié une telle liste. Ces gynecos-obstericiens sont probablement les plus nuisibles de la corporation. Ca fait des années que les positions de ce syndicat sont les plus réactionnaires et y adhéré en 2019 c’est un choix qui indique qu’on a un interet supérieur pour le fric qu’on peu tiré d’épisiotomies à la chaines et de pratiques médicales dangereuses que pour l’intégrité physique et morale de ses patientes. Plutôt que d’avoir une liste, ou d’attendre que l’Ordre se bouge les prostates, un courrier à des gynecos au hasard (mais surtout les hommes vu que ce syndicat est largement masculinisé), pour leur dire que si ils sont au syngof ils sont complices de chantage, et de racket.

    • @mad_meg j’attends de me faire mettre en prison si c’est illégal, je vous préviendrai, pour le moment quand une liste a été publiée elle est légalement recopiable, je n’ai rien inventé et j’en ai assez des maltraitances médicales, c’est à eux d’avoir peur maintenant. [EDIT] Ok avec toi @mad_meg je retire le lien vers la page des témoignages hallucinants de patientes sur une gyneco, ce site est fourni pour éviter les gynécos maltraitants grâce aux témoignages nombreux : https://www.choisirunmedecin.com

      #boycott_des_maltraitances

    • Le 11 septembre dernier le président du Syndicat des gynécologues et obstétriciens de France (Syngof), un certain Bertrand de Rochambeau, s’est permis de qualifier l’avortement d’homicide. Dans cette intervention il résume à lui seul, les pires extrémismes et intégrismes. Il étale sa conception violente, machiste et dominatrice de la santé des femmes.

      Les plus anciennes se souviennent des huées, des insultes et des calomnies dont Madame Simone Veil, qui savait la valeur de la vie, avait fait l’objet au sein de l’hémicycle lors de la présentation de sa loi autorisant l’IVG en France.

      La bataille de l’avortement est loin d’être terminée de par le monde comme en France. En Irlande ça avance, en Espagne ça recule, reste que sur notre planète toutes les 9 minutes, une femme meurt d’un avortement clandestin. Un féminicide ?

      Devant un individu pareil, j’en viendrais presque à regretter le temps où les IVG se pratiquaient clandestinement et en toute sécurité dans une atmosphère d’une grande humanité. Il est grand temps que les femmes reprennent en main la façon dont elles veulent aimer et donner naissance ou non à des enfants. La décision d’avorter doit appartenir à la femme, et aucune d’elle ne doit subir de pressions.

      Dernière minute : le pape François a comparé ce mercredi 10 octobre l’avortement au recours à un « tueur à gages ». Président du Syngof et Pape même combat contre la moitié de la population mondiale…

      https://pratiques.fr/Avortement

  • Complaisance avec un violeur au sein du Parti Communiste
    Un thread de Léa Tytéca
    https://twitter.com/LeaTyteca/status/1101957836832194564

    Il y maintenant plus de 2 ans et demi, Alexis Bouchou m’a violé. Il était mon camarade, et même si j’ose dire mon ami. Je lui faisais confiance. J’ai longtemps culpabilisé à ce sujet d’ailleurs. Avant de comprendre que je n’avais pas à culpabiliser. Car je n’ai rien fais de mal.

    Je m’excuse d’avance pour - je pense - l’extrême longueur de ce thread. Je tiens à dire deux choses avant de commencer. D’abord, je ne vais dire que des faits DONT JE SUIS SURE. Et rien d’autre. Malheureusement, je n’ai pas toutes les informations en ma possession

    car cette affaire a fini par dépasser ma simple personne - je vais aussi faire part de faits que je n’ai pas vécu personnellement mais j’ai entièrement confiance en ceux et celles qui m’ont rapporté ces informations, et je n’en démordrai jamais. Je préciserai quand ce sera le cas

    Ensuite, je tiens à dire que je suis farouchement communiste. Que je suis farouchement féministe. Je n’ai pas d’oppositions politiques avec la personne qui m’a violé (oui je suis obligée de me justifier au sujet de cette prétendue instrumentalisation politique dont on m’accuse).

    Même si j’accuse le mouvement communiste, je considère que j’en fais toujours partie aux dernières nouvelles et ce que je fais de manière individuelle c’est aussi ça, le mouvement communiste. Je vais tâcher par ailleurs de ne pas verser dans le pathos, parce que

    je me donne l’exigence politique de ne pas le faire. Pour autant, ce que j’ai vécu est terriblement grave et vraiment horrible. Je tremble en l’écrivant. Désolée. Je considère que cette mise en garde est un TW.

    Alexis Bouchou, alors membre du CN de la JC et élu municipal PCF de Blois, m’a violé autour du Bal de l’UEC en 2016, en m’accompagnant dans un hôtel, alors qu’il était ivre. Je ne vais pas raconter tous les détails à ce sujet, j’ai eu à le faire à de trop nombreuses reprises déjà

    (aux flics, à mes camarades...) et ça n’apportera pas grand chose au propos. Je veux simplement dire que j’ai énoncé à plusieurs reprises mon refus, que je n’étais pas consentante, et j’ajoute qu’il y a eu contrainte et violence. Tout au long de la soirée avant qu’Alexis me viole

    il était VRAIMENT très lourd. Le lendemain, il m’envoyait d’ailleurs un message en me disant je cite "j’ai pas été trop chiant j’espère ?" puis "ça ne m’arrive jamais de perdre le contrôle comme ça". Si besoin, j’ai des screens.

    J’ai confronté une première fois Alexis au camp d’été de la JC en 2016, où il admet les faits. Il dit que c’est surement vrai mais qu’il ne se souvient de rien en raison de son ivresse (ce sera sa version jusqu’au bout semble-t-il).

    Je passe ensuite, à la rentrée, par une très longue phase de dépression (autodiagnostiquée comme telle malheureusement), pendant laquelle j’ai de graves problèmes alimentaires, de grosses pensées suicidaires,

    des cauchemars terribles mettant en scène des violences sexuelles abjectes, des crises d’angoisse, de grosses périodes de solitude, mais aussi, lorsque je bois, des réminiscences et des révélations involontaires aux personnes qui m’entourent sur ce qu’il s’est passé

    alors que je tentais en vain de mettre tout ça de côté. Je n’ai compris que très tardivement de ce qu’il s’agissait, c’est à dire d’une réponse traumatique à un événement traumatique. A ce moment là, je me sentais étrangère à moi même.

    En janvier 2017, je remplis un questionnaire sur les violences sexuelles et sexistes à la JC qui circule en interne, questionnaire qui (je l’ai appris récemment) a été remit à Camille Lainé, dans lequel elle apprend donc les violences dont j’ai été victime sans pour autant agir.

    Au camp d’été 2017 de la JC, je craque. Alors qu’Alexis est présent et présente des formations aux camarades comme dirigeant national de la JC, je décide de parler à Marie Jay le dernier jour, qui relaiera l’information à Guénolé Fournet pour qu’Alexis soit a minima démis du CN

    puis de l’organisation, car sa présence m’est psychologiquement insupportable. Guénolé ne donne visiblement aucune suite à cet appel pendant plusieurs mois, prétextant qu’il est difficile d’agir et de parler à Alexis - il ne me contacte à aucun moment pendant cette période.

    Il ne l’a d’ailleurs jamais fait. Pendant ce temps, Alexis continue de venir en CN et en événement national où manque de bol je me trouve aussi (puisque je reste militante communiste je rappelle), contrainte à le croiser (université d’été du PCF, fête de l’humanité…)

    Après plusieurs interpellations à la coordination nationale de la JC de la part de Marie Jay, Camille Lainé demande à ce que je la contacte. Je lui téléphone donc fin octobre 2017, et Camille me demande : “qu’attends-tu de nous ?”.

    J’avoue être restée sur le cul. Je ne m’attendait pas à une telle ingérence, et j’ai donc simplement répondu que je ne voulais plus jamais avoir à croiser la personne qui m’a violé.

    Je n’ai appris que cet été que Julien Gaboriau, alors responsable Vie Des Départements, le rencontre à Blois pour lui demander de démissionner volontairement du CN de la JC à l’Assemblée Nationale des Animateurs suivante. La raison qui est donnée aux camarades qui demandent est

    qu’il souhaite “passer à autre chose”, au parti, à ses études... La direction du Parti est mise au courant des actes d’Alexis, sachant qu’il est alors élu municipal (il l’est toujours). Alexis continue d’être adhérent au PCF et à la JC dans sa fédération, et de se déplacer

    dans plusieurs fédérations publiquement (à la fête de l’humanité Normandie en 2017 par ex). Je me sens alors obligée d’appeler moi-même un certain nombre de camarades que je considère alors dignes de confiance pour les mettre au courant qu’il n’a pas quitté le CN par envie de

    passer au parti mais pour avoir commis un crime, qu’il m’a violé. J’ai eu tout un tas de réactions différentes. Certaines dont je suis encore reconnaissantes aujourd’hui, d’autres en revanche qui m’ont mise très mal et qui aujourd’hui me mette très en colère.

    Mathilde Moulin, coordinatrice de la JC et faisant partie des camarades en question, m’a par exemple dit au téléphone qu’elle comprend pourquoi, ayant croisé Alexis plus tôt dans la journée, “il avait l’air triste”, et me demande si je serai d’accord pour accepter une lettre

    d’excuses permettant à Alexis de ne pas avoir à quitter le mouvement communiste. Elle ne m’apporte par ailleurs aucun mot de soutien. La direction du Parti refuse d’exclure Alexis, mettant en avant qu’il “souffre psychologiquement”, qu’il n’a commis qu’un seul viol,

    qu’aucune plainte n’a été déposée bien qu’il ait admis les faits, qu’une exclusion “briserait sa vie” et qu’il risque de se suicider, mais aussi que s’il n’est plus élu municipal, lui succéderait une socialiste.

    A la fête de l’Humanité Sologne, fin juin 2018, on me rapporte qu’il est présent et fait l’Accueil Sécurité, chantant et discutant fraternellement avec des camarades ayant connaissance de ses actes. Benjamin Kerserho, camarade du 72 présent à la fête et en connaissance des faits

    car je lui avais confié, interpelle Léonard Lema, alors présent et fraîchement élu coordinateur national. Léonard répond qu’il est d’accord avec le fond mais ne fait rien. Il me dira plus tard (en janvier de cette année) qu’il est allé voir Alexis, lui disant “bonjour” et

    expliquant simplement qu’il ne lui parlera pas pendant la fête en raison des faits de viol. Mathilde Moulin également présente n’a rien fait non plus. Adrian Courtier explique à Benjamin que “l’UEC serait présent pour espionner” en refusant d’expliquer la raison de l’espionnage.

    Les autres ne voient pas le problème. Benjamin interpelle aussi Alexis sur sa présence et sur ses actes, qui répond qu’il s’occupe de l’organisation parce qu’on lui a demandé et que personne d’autre n’était disponible. Il ne nie pas le crime devant Benjamin.

    Benjamin décide de téléphoner à Jean Louis Lemoing, ex-secrétaire du Loir-et-Cher, désormais trésorier du parti, car celui ci avait défendu Alexis lors d’un conseil exécutif de la fédération de Benjamin (Sarthe), prétextant sa fragilité mentale et assurant qu’Alexis n’a jamais

    avoué les faits de viol. Il a alors assuré “C’est mon devoir de communiste de faire remonter l’affaire”. Pourtant, il n’a pas tardé à téléphoner à la coordination de la JC pour souligner le fait que Benjamin s’est immiscé dans cette histoire. La semaine suivante, Marie Jay

    est convoquée par les responsables à la Vie des Départements de la JC dans leur bureau pour lui reprocher que les suivis de l’UEC se “mêlent de ce qui ne les regardent pas” et “essaient de foutre la merde dans les fédérations”, en menaçant que ce genre d’actes

    pousseraient les camarades à “vouloir supprimer l’UEC”. Ils lui demandent de recadrer Benjamin et de lui retirer le soutien de l’UEC. Elle refuse, le soutient et ils l’appellent eux-mêmes pour lui dire que ses actes (à Benjamin) seraient inadmissibles, répétant inlassablement

    qu’il faut passer par les cadres démocratiques dans ce genre d’affaire, et refusant de discuter du problème de base, à savoir : la présence d’Alexis sur la fête, son implication dans l’organisation, et la complaisance des camarades sur place pourtant au courant

    (Adrian Courtier, Ander Courtier, Mathilde Moulin, Léonard Lema, Camélia Khasarouzo, Olivier Morin entre autres, pour ceux que je connais). Benjamin n’accepte pas leur recadrage. Au camp d’été 2018, je tente en vain de parler à des camarades que je sais être au courant

    de l’histoire et qui semble m’éviter. Je tâche d’interpeller Léonard Lema et Mathilde Moulin, sans succès, ces derniers disant qu’ils sont occupé-e-s. Je parviens à discuter avec Adrian Courtier, qui, bien que dans l’ensemble bienveillant, mentionne le fait que dans sa fédération

    c’était très difficile d’avoir à réagir par rapport à ça étant donné qu’Alexis a formé tout le monde, mais aussi qu’il a fait une tentative de suicide, et que quelque part “j’ai de la chance qu’Alexis ne nie pas les faits”. L’argument de la difficulté du traitement

    de ce genre d’affaire par la direction me sera ressortie un nombre incalculable de fois. Je me rappelle particulièrement qu’à l’ANA 2017 (la fameuse ANA pendant laquelle Alexis a démissionné volontairement), à un atelier sur les violences sexuelles et sexistes,

    Camille Lainé et Gwenn Herbin ont passé la plupart du temps de l’atelier à dire qu’il est horrible d’avoir à gérer ce genre de cas. Camille a dit sans sourciller devant moi qu’en entrant à la coord elle n’imaginait pas avoir à gérer des cas de viol.

    Je tiens à rappeler que personnellement je ne pensais pas m’exposer au viol en prenant ma carte, que j’ai beaucoup souffert de ce que je pensais alors être la naïveté générale, que j’ai beaucoup pleuré après avoir entendu ces mots là.

    pour citer un passage du texte du 42ème congrès que j’ai moi même rédigé "L’adhésion au MJCF est traversée par une contradiction insupportable : une personne qui vient ici pour en finir avec l’exploitation et toutes les violences qu’elle suppose peut s’exposer

    à subir elle-même des violences." - voilà mon ressenti et mon positionnement politique à ce sujet depuis le début, depuis qu’on m’a volé ma naïveté et mon corps. A l’automne, je décide contre toute attente d’aller porter plainte contre Alexis

    Je ne ferai jamais l’injonction abjecte à personne de le faire, car je sais la douleur que c’est d’être incomprise, qu’on ne te croit pas. Je sais la honte et la culpabilité. Je ne cacherai à personne que porter plainte ajoute de la violence à la violence -

    cependant, je proposerai toujours mon aide aux personnes qui en ressentent le besoin comme j’ai pu le ressentir. Et j’aimerais ajouter qu’il était beaucoup moins difficile, contre toute attente, d’avoir à porter plainte que d’avoir à entendre raison au sein

    du mouvement communiste à ce sujet. Comme je l’ai déjà dis, je ne suis plus naïve et n’y suis pas allée avec l’espoir de "gagner". Je suis marxiste alors j’analyse l’état actuel des choses. Force est de constater que la justice est bourgeoise et patriarcale.

    Cherchez par vous même les chiffres qui l’atteste si vous ne les connaissez pas déjà. Pourquoi et à quoi bon porter plainte alors ? Je n’ai pas toutes les réponses. Pour moi, dans l’ordre des faits, j’ai dû témoigner pour une amie ayant vécu un cas de violence similaire.

    J’ai dû rassembler mes forces, mon courage pour me rendre disponible pour elle et affronter la police. Une fois au commissariat, je me suis dis que moi aussi je voulais franchir cette étape, purement et simplement. Je m’en suis sentie capable. C’est tout.

    C’est à la fois la fin et le début de quelque chose. Je voudrais remercier Marie Jay et Anaïs Fley qui m’ont accompagné dans cette étape.

    J’ai appris ensuite que la commission contre les violences sexistes et sexuelles n’accepte pas se saisir de l’affaire tant que je ne les contacte pas moi-même - et j’avoue qu’à cette étape, ça commence à faire vraiment beaucoup pour moi.

    Beaucoup de gens au courant, beaucoup de personnes, mes camarades, qui ne me parle plus alors que nous avions de bons contacts (Pourquoi ? Par incompétence ? Par honte ? Par peur ? Par mépris ? Je ne saurais jamais et c’est inacceptable dans tous les cas).

    Beaucoup de silences donc. Mais aussi beaucoup de peines, de douleurs, de souffrances. Parmi tout ça, quelques sourires, quelques paroles bienveillantes. Quelques confidences qui veulent dire "je comprend, moi aussi, je sais, nous sommes ensembles dans ce trop difficile combat."

    La commission contre les violences ne fait donc rien, alors que les faits leurs ont été remontés plusieurs fois et qu’ils savent que plainte a été posé. Aucune sanction n’est prise contre Alexis Bouchou à ce jour.

    La majorité des personnes étant au courant ne m’a pas volontairement contacté, pour des raisons que j’ignore mais qui donne un goût amer à ma bouche, ni apporté un soutien effectif, ni n’a cherché à m’orienter vers des personnels juridiques et médicaux.

    J’ai besoin de faire une pause avant de conclure.

  • Reportage Noailles Plaine - Promesses de #noël
    http://www.radiopanik.org/emissions/les-promesses-de-l-aube/promesses-de-noel

    Ce jeudi, pas d’invité·e... mais un reportage signé Chloé Despax et Anaïs Carton, qui nous arrive tout chaud de #marseille.

    Et en cadeau bonus, l’ouverture de La Flûte enchantée (Mozart) par les #swingle_singers : enjoy !

    Bonnes fêtes, bonnes luttes et bon courage à tou·te·s !

    #la_plaine #marseille,noël,la_plaine,swingle_singers
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/les-promesses-de-l-aube/promesses-de-noel_05917__0.mp3

  • Le nombre de demandeurs d’emploi handicapés passe la barre des 500 000 - La Croix
    https://www.la-croix.com/France/Exclusion/Le-nombre-demandeurs-demploi-handicapes-passe-barre-500-000-2018-11-14-120

    Les chiffres sont moroses. 514 000 chômeurs en situation de handicap, en hausse de 3,5 % par rapport à 2017. « Et ce, dans un contexte d’une relative stabilité du taux de chômage global », souligne Alain Rochon, président de l’Association des paralysés de France (APF France handicap). « C’est chaque année la même chose », souffle-t-il.

    Depuis cinq ans, la courbe du nombre de demandeurs d’emploi handicapés ne cesse de croître (+ 35 % depuis 2013). Cette hausse s’explique en partie par la forte augmentation du nombre de personnes reconnues comme travailleurs handicapés.

    Le #chômage, surtout non indemnisé, est un #handicap. Le journal, valorisation du #travail oblige, n’évoque pas les contre réformes restreignant les droits aux allocations chômage, en Hollande dans les années 80, en Grande Bretagne dans les années 90, qui se sont accompagnées d’une migration de masse vers le revenu de remplacement au titre du « handicap ».

    #revenu

  • Protection de l’enfance : mouvement d’inquiétude dans le Nord - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/11/06/protection-de-l-enfance-mouvement-d-inquietude-dans-le-nord_1690263

    Mardi après-midi, quelque 650 agents de l’Aide sociale à l’enfance ont manifesté devant l’hôtel du département, à Lille. Ils s’alarment d’un manque de moyens qui aboutit à la mise en danger de ceux qu’ils sont censés protéger.

    A chaque fois qu’elle parle de lui, Luisa (1) a l’estomac noué, et la mine légèrement déconfite, rongée par l’angoisse et la culpabilité. Son propos est grave : « Tous les matins je me réveille en pensant à lui et je me demande si aucun drame n’est arrivé dans la nuit. » Luisa, 48 ans, est assistante socioéducative à l’Aide sociale à l’enfance (ASE) de Roubaix. Depuis quatre mois, elle tâche désespérément de trouver une place en foyer pour Malo, 14 ans, en « danger immédiat » dans son milieu familial. Cet été, le tribunal pour enfants de Lille a ordonné son placement dans un lieu sûr : « Malo vit seul avec sa mère suicidaire. Elle n’est malheureusement plus en mesure de prendre soin de lui, détaille Luisa. Son fils est livré à lui-même dans une maison mortifère. La situation est devenue trop dangereuse pour lui. » Problème : malgré la décision judiciaire de placement, Malo habite toujours chez sa mère car il ne reste plus aucune place de disponible pour lui en structure d’accueil. « La faute au département du Nord et à son président Jean-René Lecerf [divers droite] », selon Luisa, auquel elle reproche d’avoir « fait le choix » de supprimer 700 lits de foyers sur les 5 000 existants sur la période 2015-2018 (un lit coûte en moyenne 55 000 euros par an et par enfant). Une politique d’économies budgétaires lourde de conséquences pour les agents de l’ASE chargés de l’exécution des placements : aujourd’hui, un enfant peut attendre des jours, des semaines voire de mois dans sa famille avant qu’on ne lui trouve une solution. « Si la mère de Malo se suicide dans la semaine avec son gamin à la maison, qui est responsable ? » s’alarme-t-elle.

    Ce mardi après-midi, cette agente de l’ASE a manifesté aux côtés de 650 collègues devant les fenêtres de l’hôtel du département, à Lille, afin d’obtenir des « moyens concrets » pour pouvoir assurer la protection de « l’ensemble des enfants du territoire en péril dans leur environnement familial ». Des collègues venus des Unités territoriales de prévention et d’action sociale de Lille, Tourcoing, Wasquehal, Mouvaux, Haubourdin, Lambersart, Anzin, Saint-Amand-les-Eaux, Gravelines. Ils ont démarré le mouvement de protestation début octobre par une grève de dix jours, accusant le département de « non-assistance à enfants en danger ».

    Record de placements

    Car l’histoire de Malo n’est plus exceptionnelle. Dans l’agglomération lilloise, les situations dramatiques se sont accumulées. A Lille-Moulins, un nouveau-né a été « maintenu » quasiment deux mois à la maternité car aucune famille d’accueil n’est disponible dans le secteur, et reste pour l’heure en pouponnière. Faute de places définitives, Tom et Marine, frère et sœur de six et neuf ans, se font ballotter de foyer en foyer et rejoindront la semaine prochaine leur quatrième structure en l’espace de six mois. Martin, huit ans, vit pour sa part toujours chez ses parents malgré la décision de placement pour « négligences et maltraitances psychologiques » prise il y a quatre semaines. Même situation alarmante du côté d’Alice, seize ans, victime de violences physiques épisodiques par son père mais toujours logée sous son toit. Sans compter ces adolescents fugueurs qui décident un matin de frapper à la porte de l’ASE mais qui disparaissent dans la nature le soir venu, démoralisés de constater qu’aucune solution n’a pu leur être proposée. Ils ne reviennent jamais le lendemain.

    Selon les derniers chiffres officiels, le Nord est le département français qui enregistre le plus de mesures de placement (10 400 en 2015), bien loin devant le Pas-de-Calais (6 400) et la Seine-Saint-Denis (4 600). Sandrine, une collègue de Luisa : « Malheureusement, sur notre territoire, tous les signaux sociaux sont au rouge et nous conduisent inévitablement à un nombre très élevé de placements judiciaires. Beaucoup de familles sont en grosse difficulté économique. Certains quartiers détiennent des records en matière de taux de pauvreté et de taux de chômage. Des parents accablés sombrent dans la dépression, l’alcool, la drogue, et négligent leurs mômes sans vraiment s’en rendre compte, ou les maltraitent dans les pires cas. C’est justement à l’Aide sociale à l’enfance de proposer à ces enfants un avenir plus lumineux. On ne peut pas les abandonner à leur sort. Ou les balader de foyer en famille d’accueil alors qu’ils ont besoin de sécurité et de stabilité. Parfois, il m’arrive de me dire que nous sommes devenus plus maltraitants que ce qui se passe dans ces familles. »

    Rien que pour le secteur de Roubaix-Ville, 22 enfants sont actuellement en attente de placement. Pour la ville de Wasquehal, les agents de l’ASE en évoquent au moins dix. A Tourcoing-Mouvaux, le chiffre monte à 24 pour le mois d’octobre. Et le phénomène risque d’empirer : « Lors de la fermeture des 700 lits, on a essayé de replacer le plus d’enfants dans des familles d’accueil. Sauf que ces familles d’accueil ne se démultiplient pas à l’infini. Aujourd’hui, plus aucun assistant familial n’est disponible non plus, alerte Marie, assistante socioéducative de 28 ans. Certains ont le profil pour être épanouis en famille d’accueil, d’autres sont plus heureux en foyer. Il y a encore quelques années, on cherchait une place adaptée pour chaque gamin. Aujourd’hui, on cherche juste une place. Il n’y a plus de projet de fond, on ne fait plus que de la mise à l’abri », résume Rose, travailleuse sociale depuis dix ans.

    L’offre et la demande

    La mission est loin d’être évidente. D’après les travailleurs sociaux, l’ASE du Nord fonctionne désormais sur le modèle de l’offre et de la demande : les foyers, en position de force, peuvent se permettre de « choisir » les enfants qu’ils accueilleront. Les jeunes aux profils les plus complexes (problèmes psychologiques ou psychiatriques graves) deviennent des « incasables ». Et les lieux de placement ne se gênent plus pour procéder à des « fins de prise en charge » entraînant le retour immédiat de l’enfant dans son environnement familial, sans information ni autorisation préalable du juge pour enfants. « Chaque unité territoriale de prévention et d’action sociale en vient à se concurrencer et à devoir vendre la détresse de l’enfant dont il est référent pour obtenir la place en foyer, déplore Rose. On doit limite montrer le CV du môme et justifier pourquoi il mérite plus la place qu’un autre, pourquoi il ne décevra pas les éducateurs et se comportera de manière respectueuse etc. Nous sommes le service public, c’est ubuesque ! »

    D’un point de vue juridique, le département du Nord se trouve de fait dans une situation strictement illégale. « Lorsqu’on ordonne le placement d’un mineur, celui-ci doit être exécuté immédiatement. Si le département n’applique nos décisions que des mois plus tard, il est dans l’illégalité la plus totale », pointe Judith Haziza, juge pour enfants à Lille et déléguée régionale du Syndicat de la magistrature. Par voie de communiqué, le Syndicat a apporté son soutien officiel au mouvement social, « considérant que le manque de moyens matériels et humains alloués par le département à la protection de l’enfance a une incidence directe sur l’exécution des décisions de justice. » « Ce n’est pas à la justice d’adapter ses jugements en fonction du nombre de places disponibles en structures d’accueil. C’est à la politique départementale de s’adapter à la réalité du territoire et à nos décisions », souligne Judith Haziza.

    Désarroi

    Fin octobre, lors d’une conférence de presse, Jean-René Lecerf s’était défendu en expliquant qu’il n’avait pas supprimé mais « transformé » ces 700 lits en « 350 places pour les mineurs non accompagnés et 350 places en soutien éducatif à domicile ». Doriane Bécue, vice-présidente chargée de l’enfance du département avait pour sa part confirmé vouloir « réformer le système en privilégiant le préventif plutôt que le curatif ». Contacté par Libération, le département du Nord a simplement ajouté qu’il « souhaitait éviter la séparation par un placement et inverser la tendance en "réparant" les familles ». Judith Haziza : « Concrètement, depuis trois ans, qu’est-ce qui a été mis en place pour augmenter les moyens de la prévention ? On n’en voit aucun résultat. A l’heure actuelle, le nombre de saisines judiciaires dans notre tribunal ne diminue toujours pas. »

    Tout le désarroi des agents de l’ASE du Nord se trouve là : ils sont asphyxiés, coincés entre l’impossibilité de placer les enfants et l’incapacité d’intervenir correctement en « prévention éducative ». L’argent n’est nulle part, la bricole, quotidienne. Et les répercussions sur les enfants plus que préoccupantes. « Aujourd’hui, le département nous dit qu’on sauvera les jeunes par la prévention. C’est bien joli, mais on n’a aucun gros moyen pour le faire, donc on ne le fait pas, ou mal, explique Hélène, assistance sociale. Il faut détecter au plus tôt les négligences en famille. Le manque de stimulation pour la tranche d’âge 0-3 ans peut être irrévocable à vie. De même, un enfant victime de maltraitance risque de reproduire le même schéma une fois adulte. Plus on tarde à les placer, plus on les récupère profondément abîmés. » Et de conclure, en forme d’avertissement : « Si ces enfants ne sont pas protégés, ils n’arriveront pas à s’insérer dans la société. Ils auront besoin d’aides financières, de suivi médical et psychologique à vie. Tout cela coûte cher. Le département veut faire des économies ? Il fait un très mauvais calcul. »

    (1) A la demande des intéressés, tous les noms ont été modifiés.

    Les juges de Bobigny aussi

    Tandis que la colère gronde dans le Nord contre le manque de moyens humains et matériels affectés à l’Aide sociale à l’enfance pour exécuter les décisions de justice, la sonnette d’alarme a également été tirée en Seine-Saint-Denis. Dans une tribune publiée ce lundi par le Monde et France Inter, les quinze juges des enfants du tribunal de grande instance de Bobigny ont lancé un « appel au secours » et dénoncé « la forte dégradation » des dispositifs de protection de l’enfance. « Des mineurs en détresse ne peuvent ainsi plus recevoir l’aide dont ils ont besoin, faute de moyens financiers alloués à la protection de l’enfance par le conseil départemental, tributaire en partie des dotations de l’Etat », ont-ils écrit. Ce à quoi la ministre de la Justice, Nicole #Belloubet, a répondu : « Je ne nie pas la responsabilité de l’Etat, mais je dis que la mise en œuvre des décisions de nature civile comme celles dont vous me parlez qui concernent les enfants, cela appartient aux départements. » Retour à l’envoyeur, en somme.
    Anaïs Moran envoyée spéciale à Roubaix, Photos Antoine Bruy. Tendance Floue

    #ASE #protection_de_l_enfance #maltraitance #conseil_départemental #nord #seine_st_denis #état #manifestations #juge_pour_enfants

  • IVG : « A l’hôpital, j’ai été immédiatement jugée » - Libération
    https://www.liberation.fr/france/2018/09/27/ivg-a-l-hopital-j-ai-ete-immediatement-jugee_1681710

    Invoquée par ceux qui refusent de pratiquer des avortements, une clause prévue par la loi Veil fait débat. Libération a recueilli les témoignages de quatre femmes qui se sont heurtées à des refus d’IVG.

    Emilie, 33 ans (travaille dans la communication à Paris) : « Elle m’a dit que je devais changer d’avis »

    « En novembre 2015, j’ai appris que j’étais enceinte. J’avais déjà avorté une fois à 18 ans. Comme je suis hyperfertile, je tombe enceinte même sous pilule. Je suis allée voir ma #gynécologue habituelle, que je consultais depuis environ quatre-cinq ans. Pendant vingt minutes, elle m’a expliqué que j’étais folle et qu’on n’avortait pas à mon âge. Je pleurais et elle me disait que c’était bien la preuve que ma décision n’était pas prise, alors que j’étais juste perdue et abasourdie. Elle m’a demandé - je m’en souviendrai toujours - : "Vous pensez qu’on fait des enfants avec des gens qu’on aime ?" J’étais dans les délais pour faire une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse, mais elle n’a pas voulu le faire, m’a dit qu’il fallait que je réfléchisse. Ma décision était prise, mais elle m’a dit que je devais changer d’avis, que je devais en parler à mes parents… Alors que j’avais 30 ans ! Elle m’a donné les coordonnées d’un centre à la Pitié-Salpêtrière, où j’ai finalement fait une IVG sous anesthésie locale. Je ne suis plus retournée la voir. Maintenant, je consulte une généraliste, car je ne sais pas chez quel gynécologue aller. »

    Nadège, 46 ans (travaille dans le milieu de la santé à la Réunion) : « Il a jeté le comprimé sur la table »

    « En 2014, je suis allée voir un gynécologue à l’hôpital pour avorter. J’ai été immédiatement jugée. Il m’a fait une échographie et m’a obligée à regarder l’écran. Il a mis le volume à fond pour que je puisse écouter le cœur. Il m’a dit que je devais le garder. Je l’ai très mal vécu, je me suis sentie jugée comme si j’étais devant un tribunal. Je me suis sentie coupable. C’était ma troisième interruption volontaire de grossesse. Je lui en ai parlé d’une seule, mais pas des deux précédentes, par peur d’être montrée du doigt. La porte était entrouverte, il parlait fort, les autres patientes pouvaient entendre depuis la salle d’attente. Il me disait que je devais avoir honte. Puis il a jeté le comprimé [qui est utilisé pour l’IVG médicamenteuse, ndlr] sur la table. Quand je l’ai revu après l’avortement, il m’a dit "Vous avez bien saigné, ça vous a bien fait mal" ? J’y suis retournée quinze jours après pour faire un contrôle. Dans son cabinet, il y avait des photographies en 3D de fœtus accrochées sur le mur. Il m’a dit qu’il était très croyant. Il le faisait à contrecœur, il se foutait complètement du bien-être de la femme. Je suis sortie en larmes. »

    Audrey, 25 ans (esthéticienne en Guadeloupe) : « Elle a dit « les préservatifs, c’est pas pour les chiens ! » »

    « C’était il y a trois ans et demi. A l’époque, je travaillais dans l’Essonne. J’avais zappé une ou deux pilules et je m’en suis rendu compte trop tard. J’ai cherché un Planning familial près de chez moi. L’infirmière, très gentille, m’a fait voir le médecin, une dame d’une cinquantaine d’années. Elle ne m’a même pas dit bonjour. Elle m’a dit "les préservatifs, c’est pas pour les chiens !" sans même demander comment j’étais tombée enceinte. Au rendez-vous suivant, je lui ai présenté l’échographie qui montrait que j’étais enceinte de six semaines et demie. Elle m’a dit que c’était trop tard pour avorter, alors que je savais qu’une interruption volontaire de grossesse médicamenteuse était possible à trois ou quatre jours près. C’était mon quatrième avortement, mais la médecin ne connaissait pas mes antécédents. Elle m’a dit "vous n’avez qu’à assumer" et elle est partie. Je suis restée dix minutes seule. Elle est finalement revenue et m’a balancé les médicaments sur la table. Elle a bien insisté sur le fait qu’elle n’était pas d’accord. La secrétaire m’a vue pleurer, je lui ai demandé pourquoi le Planning familial travaillait avec des gens comme ça et elle a haussé les épaules. »

    Céline, 33 ans (ingénieure à Paris) : « J’ai finalement avorté à Amsterdam »

    « A 29 ans, j’ai fait un déni de grossesse qui a duré trois mois. Ma gynéco n’a pas vu que j’étais enceinte. Quand je m’en suis rendu compte, j’ai foncé la voir le soir même. Elle m’a prescrit une prise de sang, qui ne s’est pas révélée "assez concluante" selon elle, puis une échographie. J’ai prévenu le praticien que j’étais là pour savoir à combien de semaines j’en étais pour une IVG et que je ne voulais pas voir l’écran. Contre mon souhait, il m’a décrit le #fœtus, en me précisant le sexe. Il m’a dit "Oh là là, mais il est trop gros, vous êtes obligée de le garder." Le cauchemar a continué quand ma gynéco m’a annoncé le lendemain qu’elle "ne pouvait rien faire pour moi". J’ai dû me tourner vers un autre spécialiste, qui m’a confirmé qu’il était trop tard pour faire une #IVG légale en France depuis… la veille. Tout s’est joué à quelques jours. Je suis rentrée chez moi démolie. Ma gynéco a fait un tas d’examens pour ralentir le processus, malgré l’urgence. J’ai finalement avorté à Amsterdam. J’ai envoyé une lettre à ma gynécologue pour la mettre face à ses responsabilités et pour qu’elle me rembourse les consultations. Je n’ai jamais eu de réponse. »
    Juliette Deborde , Anaïs Moran

    L’histoire avec le planning familial est sidérante !

    #avortement #femmes #sexisme #clause_de_conscience #maltraitance #violences

  • Jef Klak / Back dans les bacs !

    Jef Klak arrive en courant, et c’est tout bientôt : le 27 sept. En librairie !
    Pour patienter, ce merveilleux teaser fait à partir d’un flipbook de la non moins merveilleuse Marie Paccou !

    https://www.youtube.com/watch?v=sZNd4kf_scg

    *

    Courir, à pied. Pour échapper à la guerre ou garder la forme. Se sauver pour se sauver.

    Jef Klak est parti de la polysémie du verbe se sauver, faisant dialoguer la fuite et le soin de soi. Parce que s’arracher à pied, c’est engager les corps. Corps naufragés, agressés, traqués, pesés, comparés, empêchés, expulsés, exposés à la mort.

    Face aux contraintes et aux injonctions, quelles échappatoires ? Jef Klak s’est intéresé·e aux évasions, aux esquives, à la mort qui passe à ça, mais qui passe.

    *

    Venez au lancement de « Course à pied » à la Librairie l Atelier (Rue du Jourdain / Paris 19) ce jeudi 27 septembre à 20h. Où Anaïs Bohuon nous parlera des tests de féminité dans le sport :

    « Comme en témoignent les multiples scandales de dopage, le monde du sport de compétition cherche à tout prix à sauvegarder l’illusion d’une certaine équité. Entreprise d’autant plus vaine qu’aux inégalités de conditions de vie et d’entraînement s’ajoute l’infinie diversité des morphologies. Parmi les outils en usage dans ce milieu, la catégorisation selon le sexe est à la fois le réceptacle et le relais des pires préjugés de genre. Dans Le test de féminité dans les compétitions sportives. Une histoire classée X ? (L’Harmattan, 2012), Anaïs Bohuon retrace l’histoire sociale et politique des tests de féminité et des contrôles de genre dans le sport. Où l’on constate que les cas échappant aux moules médicaux grossiers peuvent devenir des révélateurs de l’arbitraire scientifique, et même des armes de domination géopolitique. »

    *

    Crédits teaser :
    Animation flip-book : « Les soucoupes volantes existent » / Les livres flippés, une série littéraire de Marie Paccou - http://mariepaccou.com

    Couverture du numéro : Guillaume Guilpart - http://guillaumeguilpart.fr

    Musique : BO du film Sweet sweetback’s baaadasssss song de Melvin Van Peebles feat. Earth Wind & Fire

    Merci à Nicklaus Rohrbach pour le montage !

  • LesInrocks - Comment les talk-shows ont fait grimper l’extrême droite
    https://www.lesinrocks.com/2018/07/12/actualite/comment-les-talk-shows-ont-fait-grimper-lextreme-droite-111104098

    « Ce qui se passe en Italie aujourd’hui, c’est représentatif de ce qui se passe partout ailleurs », commente sans ambages la journaliste italienne Anaïs Ginori en faisant référence aux plateaux télévisés qui de plus en plus servent de tremplin aux idées populistes. Le phénomène ne connait pas de frontières : en France, la chaîne CNews est par exemple épinglée pour sa ressemblance de plus en plus saisissante avec la chaîne américaine Fox News, proche de Trump, tristement célèbre pour ses fake news construites de toutes pièces et reposant la plupart du temps sur les préjugés de ses téléspectateurs. Un phénomène qui commence à être pointé du doigt, notamment par le célèbre auteur de Gomorra, Roberto Saviano. L’écrivain et journaliste napolitain a ainsi affirmé avec virulence dans les pages du Monde que les talk-shows assiégeaient les citoyens par « une politique [populiste, du gouvernement Di Maio-Salvini] qui, loin d’être réelle, se fait dans les talk-shows et sur les réseaux sociaux » et « parle aux citoyens furieux ».

    « Il est vrai que la télévision pèche parce qu’elle est superficielle et spectaculaire, elle simplifie tout pour s’adresser à tous », reconnaît Karsten Kurowski. Le journaliste allemand qui a longtemps travaillé pour la chaîne Arte fait référence au « framing ». Bien-aimée des plateaux télévisés, cette technique consiste à formuler des questions de manière schématique et subjective, comme par exemple : « Criminalité : est-il vraiment possible d’intégrer les migrants ? ». Le journaliste et professeur à l’Institut d’études journalistiques de Bordeaux souligne néanmoins la déontologie des journalistes des talk-shows, qui « n’ont plus jamais invité le président de l’AFD Alexander Gauland après que ce dernier a déclaré que le IIIe Reich n’était qu’une fiente d’oiseau » dans l’histoire allemande, à la manière de Jean-Marie Le Pen déclarant que « les chambres à gaz n’étaient qu’un détail de l’histoire ».

    Cependant, Karsten Kurowski concède que les talk-shows « font le commerce » de l’extrême droite dans leur forme actuelle, qui pourrait s’approcher « du podium » si les plateaux allemands « restent comme ils sont aujourd’hui, différenciés et racoleurs, alors ils font le jeu de l’extrême droite ». « D’ailleurs, la technique du framing avec l’association de préjugés et d’amalgames marche sur le moment, ça fait le buzz, mais après c’est fini, on oublie », tance le journaliste, qui estime que les plateaux télévisés actuels sont « tabloïds et vendeurs ». C’est de la « dramaturgie, on invite l’émotion là où il devrait y avoir de la réflexion », condamne Karsten Kurowski, qui réitère que « le format des talk-shows pourrait ne pas être si stérile si les invités des émissions offraient un argumentaire tranquille et posé ».

    Être au gouvernement sans gouverner

    « Pourquoi pas, finalement, avoir recours au framing, si on s’impose des limites ? Il faut absolument apporter une réflexion, au risque de seulement nourrir et encourager les préjugés », met en garde Anaïs Ginori, correspondante du journal italien La Repubblica. Et de regretter que le paysage télévisuel italien n’apporte pas de réponses constructives aux enjeux politiques : « la spécificité italienne, c’est la ’politica spectacolo’, la politique du spectacle, c’est ce à quoi se réfère Roberto Saviano en disant que les talk-shows politiques reposent sur la vulgarisation et la provocation ». Il s’agit de chercher le clash à tout prix. « C’est vieux comme le monde, poursuit-elle. Mais aujourd’hui, ce qui est extrêmement dangereux, c’est que le système de l’information est démultiplié par les réseaux sociaux et les médias audiovisuels, une info trash circule beaucoup plus vite. » L’écueil des talk-shows est de trop « courir après les combats de pugilat pour assurer leur taux d’audience ».

    Anaïs Ginori est absolument certaine que Matteo Salvini, le ministre de l’intérieur du gouvernement italien actuel, populiste et d’extrême droite, « est une pure créature de la télé, il s’est construit lui-même et sa carrière politique grâce aux talk-shows ». Cet homme de pouvoir transalpin est un véritable professionnel de communication politique. L’homme fort de la Ligue du Nord a gravi les échelons du pouvoir au moyen de son sens de la rhétorique, particulièrement éloquente devant la caméra. S’il a pu tenir un rythme haletant en participant à une dizaine de talk-shows par jour, ses sujets de prédilection restent restreints : Salvini n’a de cesse d’alpaguer son audience au sujet de l’immigration et du danger que représentent les réfugiés.

    Matteo Salvini, pur produit des plateaux télévisés

    C’est d’ailleurs là « où le rôle du bon journalisme intervient : quand Salvini détourne l’attention d’autres problèmes de fond en déblatérant sur les méfaits de l’immigration, le journaliste doit axer le débat sur les vrais enjeux », sans quoi « un emballement du reste des médias est à craindre » puisque ceux-ci ont tendance à traiter l’information comme elle a d’abord été présentée sur les plateaux télévisés. Pour la journaliste, « Matteo Salvini et Berlusconi avant lui ont lancé, par la politique du spectaculaire qui se déroule sur les talk-shows, la mode d’être au gouvernement sans gouverner ».

    Pour Christopher Lauer, membre du parti social démocrate allemand, les talk-shows « servent juste à entériner des idées reçues, comme celle que les étrangers représentent un danger pour les citoyens allemands ». Pour cet homme politique allemand de 33 ans, « les talk-shows ont totalement provoqué l’ascension de l’extrême droite allemande, cela ne fait pas l’ombre d’un doute ».

    Le journalisme est véritablement « dans la merde »

    Amer, il souligne que les journalistes de talk-shows « se disent : ’on a un très grand public, on atteint plein de gens, il faut continuer à faire grandir notre audience en choisissant des thèmes racoleurs’ », alors qu’ils « devraient justement ne pas faire ça puisqu’ils ont un impact extrêmement fort sur la manière dont vont penser le commun des Allemands ». Ainsi, le parti populiste AFD a fait une entrée remarquée au Bundestag, avec des scores jamais vus depuis la Seconde guerre mondiale.

    « Associer de manière négative des idées reçues sur les migrants n’est pas la bonne manière de mener un débat », s’indigne Christopher Lauer. Quand les journalistes de talk-shows se justifient en disant qu’ils traitent des sujets qui « occupent le peuple », c’est « exactement comme du fascisme, idéologie qui repose sur le fait de vouloir ‘parler au peuple ‘ ». Et de conclure que sur ce point, « le journalisme télévisuel est globalement dans la merde ».

    • Le problème me semble tout de même plus large que ce qui est directement énoncé d’extrême-droite à la télé (notamment la focalisation sur des thèmes racistes).

      Même sans inviter les purs-fachos, on est lourdement dans la vulgarisation de méthode de « discussion » qui n’ont rigoureusement rien de la discussion. Pour les sujets foireux : néo-libéralisme à l’emporte-pièce, guerre aux pauvres, haines des fonctionnaires et des assistés, fascination pour le fric… Et pour la forme : couper systématiquement la parole, l’attaque ad hominem, la mauvaise foi assumée, la confusion systématique entre opinions, analyses et exposé de faits…

  • Dans les basquettes de Babakar Quichon | Pause goûter
    http://www.jetfm.asso.fr/site/Pause-gouter-mercredi-24-janvier.html

    Lecture mise en son de « Dans les basquettes de Babakar Quichon », un livre jeunesse d’Anaïs Vaugelade (autrice et illustratrice). Réalisé par Damien Fourcot. Durée : 10 min. Source : Jet FM

    http://www.jetfm.asso.fr/site/stockage/emissions%20equipe/2017-2018/pause%20gouter/pause%20gouter%20-%20180124%20-%20dans%20les%20baskets%20de%20babakar%20q

  • Après l’enquête de « Libé » sur le harcèlement sexiste dans l’établissement militaire, le chef de corps est sur le départ. Il laisse derrière lui une stèle vue comme une provocation.

    Au lycée de Saint-Cyr, le colonel part, les « tradis » restent

    C’est, en quelque sorte, un cadeau d’adieu. Depuis le début de semaine, une stèle flambant neuve a fait son apparition dans la cour Rivoli du lycée militaire de Saint-Cyr (Yvelines). Entre quatre flèches qui partent vers l’extérieur, trois slogans sont gravés en lettres d’or : « chic à Cyr », « chic aux anciens », « chic aux tradis ». Dans le langage propre aux lycées militaires, les flèches, c’est pour rendre gloire. « Chic », c’est à peu près le même sens. Au sein de l’établissement, l’objet a fait bondir.

    Voir aussi notre long format Harcèlement au lycée militaire de Saint-Cyr : après l’enquête, témoignages et réactions

    Car même si ces slogans ne sont pas nouveaux (ils étaient déjà écrits dans la même cour dans les années 60), même si le ministère des Armées explique à Libération que le « chic aux tradis » est à prendre dans le sens de la glorification de traditions vieilles de deux cents ans, difficile pour certains élèves et professeurs de ne pas voir dans cette stèle une provocation plus que malvenue. Car « chic aux tradis », c’est aussi une référence pour le moins transparente au mouvement des « tradis », ces garçons des classes prépa qui font vivre un enfer aux élèves filles. Libération avait révélé le 23 mars le harcèlement sexiste quasi quotidien qu’elles subissent, à tel point que la plupart d’entre elles abandonnent leur cursus avant terme.
    « Ancien tradi »

    La stèle a été inaugurée tout à fait officiellement alors que le colonel qui dirige le lycée militaire depuis septembre 2015, Thierry Assonion, est sur le départ. Au début du printemps encore – avant l’enquête de Libé – il était donné pour rester l’an prochain. Officiellement, le colonel obéit simplement au « plan annuel de mutation ». Son dernier acte au lycée aura été en tout cas d’installer cette stèle.

    A lire aussi « J’étais un bourreau » : la confession d’un tradi repenti

    Provocation ou pas, le lycée doit désormais regarder du côté de la rentrée : qui pour remplacer le colonel Assonion ? A Saint-Cyr, les bruits de couloir ont d’abord évoqué la possibilité d’une colonelle, ce qui aurait été un signal fort dans un établissement et une institution où peu de place est laissée aux femmes. La rumeur s’est finalement cristallisée sur le nom d’un homme, Tanguy Eon Duval. Un nom qui en effraie plus d’un : « Ce colonel est un ancien tradi, ce serait désastreux de le mettre à la tête du lycée », se désole une source interne. « Symboliquement, c’est grotesque, il n’y a pas pire comme signal, s’énerve un témoin. Si cette hypothèse se concrétise, c’est plus que de la provocation à notre égard. C’est de l’insolence. Qui va me faire croire qu’un ancien tradi fera tout son possible pour bannir les pratiques de ses "frères" ? » Pour le moment, aucun nom n’a été officialisé. Contacté par Libération, le service d’information de l’armée de terre a seulement indiqué ne pas avoir encore choisi « le nom du futur chef de corps ». Mais qu’il y aurait bien « une personne désignée pour la rentrée prochaine ».
    Exclusions

    Concernant les sanctions au sein du lycée, les exclusions sont en revanche bien actées. Pour rappel, à la suite des révélations de Libération, la ministre des Armées, Florence Parly, avait déclaré le 4 avril devant l’Assemblée nationale, vouloir « exclure de Saint-Cyr-l’Ecole les élèves impliqués dans les faits » de harcèlement moral et sexiste et « interdire le redoublement des élèves perturbateurs dans les classes préparatoires ». Le conseil de classe des hypokhâgneux (première année de classe prépa littéraire), qui a eu lieu mardi, a refusé à cinq élèves « tradis » leur poursuite d’étude au sein de l’établissement pour « des raisons de comportement ». Six de leurs camarades, issus de la même promotion, ont quant à eux écopé d’une semaine d’exclusion « avec sursis pour l’année scolaire 2018-2019 » : au moindre écart l’an prochain, c’est la porte (de manière définitive).

    Du côté des deuxième année aussi, les sanctions sont tombées. Mais rien qui ne puisse obérer une future carrière d’officier. Neuf élèves sont passés devant le conseil de discipline. Certains étaient assistés d’un avocat. Le chef du clan des « tradis » et son numéro 2 ont été définitivement bannis du lycée par la hiérarchie militaire à la demande du corps professoral. Les sept autres élèves qui avaient participé à un sketch violemment misogyne réalisé au lycée à l’automne 2017, ont été exclus quinze jours durant les semaines de révisions. Rien de plus. Et au final, l’ensemble de ces neuf « tradis » de deuxième année ont tout de même été autorisés à passer le concours pour intégrer l’école spéciale militaire (ESM) de Saint-Cyr Coëtquidan. Sept d’entre eux sont d’ailleurs admissibles et préparent les épreuves orales pour une potentielle intégration à la rentrée.
    Guillaume Lecaplain , Anaïs Moran

    C’est beau l’armée et la France, plus tu harcèle, humilie et discrimine les femmes et plus tu sera récompensé, reconnu, couvert de gloire et de médailles.
    #fraternité #sexisme_d'état #masculinisme #misogyne #sexisme #discrimination

  • Des générations de gentrifieurs
    http://www.laviedesidees.fr/Des-generations-de-gentrifieurs.html

    À partir d’une enquête menée dans deux quartiers gentrifiés, les Pentes de la Croix-Rousse et le Bas-Montreuil, Anaïs Collet déconstruit la catégorie de « bobos » et contribue à l’analyse des recompositions des #classes_moyennes et supérieures.

    #Recensions

    / #ville, classes moyennes, #gentrification

    • Depuis son apparition en 2000 sous la plume de David Brooks [1], le terme de « bobos » a connu un succès certain. Dans son livre Rester bourgeois, la sociologue Anaïs Collet souligne le caractère flou et variable de sa signification, et lui préfère la catégorie de « #gentrifieurs » regroupant les habitants de classes moyennes-supérieures résidant dans d’anciens #quartiers_populaires en pleine revalorisation. Son livre se situe dans la lignée des travaux de #sociologie_urbaine des années 1970-80 [2] qui ont mis en évidence que des quartiers populaires anciens ont permis aux « nouvelles couches moyennes salariées » de l’époque (enseignants, chercheurs, formateurs, journalistes, cadres de la fonction publique et autres jeunes diplômés se trouvant dans des positions d’expertise, de conseil, ou de mise en œuvre des politiques publiques) de se rassembler autour d’un modèle culturel critique et militant, et de constituer ce que certains ont appelé la « classe d’alternative » [3]. À partir de l’étude de « gentrifieurs » plus récents et dans une démarche inspirée des travaux de Pierre Bourdieu, Anaïs Collet pose la question des transformations qui ont affecté, depuis une trentaine d’années, la région de l’espace social située à la frontière des classes moyennes et des classes supérieures, dont les membres sont dotés en #capital_culturel plus qu’économique et se caractérisent par des valeurs plutôt progressistes. L’ouvrage vise deux objectifs : d’une part, contribuer à décrire la variété des « gentrifieurs » et, d’autre part, analyser leur « travail » (p. 31) sur les lieux, c’est-à-dire les manières dont ils agissent sur leur logement et leur quartier pour le transformer et se l’approprier.

      L’auteure a choisi de centrer son étude sur deux quartiers : les Pentes de la Croix-Rousse à Lyon, lieu de révoltes ouvrières au XIXe siècle et investi par des intellectuels et des militants dans les années 1960, et le Bas-Montreuil, quartier plus populaire de la région parisienne, qui a connu un afflux de ménages #diplômés dans les années 1980 et surtout au début des années 2000. Entre 2005 et 2007, Anaïs Collet a mené une enquête par entretiens auprès d’une cinquantaine de ménages ayant participé à la « gentrification » de ces deux quartiers et appartenant à des générations différentes. Elle mobilise aussi, de manière plus ponctuelle, des données statistiques issues de recensements de l’Insee de 1968 à 2006 à l’échelle infracommunale et les bases de données notariales sur les transactions immobilières ayant été conclues dans les deux quartiers étudiés. Son enquête dans le Bas-Montreuil, qui a pris une dimension plus ethnographique que sur les Pentes de la Croix-Rousse, occupe une place plus importante dans l’ouvrage.

  • Sortir de la passe : un risque d’impasse - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/04/12/sortir-de-la-passe-un-risque-d-impasse_1643026

    Le « parcours de sortie » prévu par la loi du 13 avril 2016 n’a bénéficié pour l’heure qu’à 56 prostitué(e)s. Manque de moyens, faible soutien de l’Etat et disparités régionales : le dispositif peine à se concrétiser. Analyse et témoignages.

    « Dire que les femmes ont le droit de se vendre, c’est masquer que les hommes ont le droit de les acheter. » Lors du vote de la loi contre la prostitution, le 13 avril 2016, ce slogan, emprunté à l’anthropologue Françoise Héritier et scandé sur les bancs de l’Assemblée nationale, avait marqué les esprits et symbolisé les espoirs. Deux ans après, c’est l’heure des comptes.

    Entré en vigueur pour mettre fin au délit de racolage et instaurer la pénalisation des clients, le texte « visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées » est-il réellement effectif et efficace ? Ce vendredi et samedi, les associations se réunissent pour alerter : si l’aspect répressif de la loi semble œuvrer à vive allure (2 300 clients ont déjà été verbalisés), la mise en place de son volet social - axé sur l’accompagnement des personnes vers une sortie de la prostitution - se heurte à de nombreuses difficultés pratiques. Une enquête parue jeudi et menée par deux chercheurs en collaboration avec onze associations (dont Médecins du monde et le Planning familial) interpelle d’ailleurs sur les « impacts catastrophiques sur la santé, la sécurité et les droits des travailleur·se·s du sexe en France [ce qui représente environ 30 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur, ndlr] ».

    Carte Une application inégale sur le territoire (voir dans l’article)

    Pilier central du dispositif social mais inconnu du grand public, « le parcours de sortie » (PDS) propose aux personnes prostituées une aide financière à l’insertion sociale et professionnelle (Afis), une autorisation provisoire de séjour de six mois (renouvelable trois fois) et l’accompagnement par une association agréée pour l’accès à un logement social, à une formation et aux soins. Un dispositif soumis à l’avis de chaque préfet et de sa commission départementale après examen de la candidature (lire les témoignages ci-contre).

    Pour 2018, la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a tablé sur l’objectif de 600 bénéficiaires. Problème : deux ans après la loi, seulement 56 personnes ont obtenu le droit à un parcours de sortie. Les raisons ? Outre la problématique budgétaire - les crédits alloués au dispositif ont chuté de 25 % - Libération décrypte les quatre obstacles principaux à l’application de ce chapitre social.

    Un contenu législatif trop faible

    En théorie, la loi d’avril 2016 a pour objectif d’instaurer « une politique de prise en charge globale » en faveur de toute personne admise dans le parcours de sortie. Hic : les aides mises en place sont jugées insuffisantes ou inexistantes. D’abord, les 330 euros de soutien financier mensuel sont trop faibles pour permettre (ou donner envie) d’arrêter l’activité prostitutionnelle. Selon l’enquête menée par les onze associations, une grande majorité des personnes concernées (83 % des interrogés) rejette cette « charité méprisante » ; effarées de ne pouvoir toucher - comme dans le « droit commun » - les 550 euros par mois du revenu de solidarité active (RSA).

    Autre problème, et de taille : le manque de protection durant la période d’examen du dossier. Comment assurer un revenu décent en attendant la réponse de la commission, rendue dans certains départements six mois après la constitution de la candidature ? La loi ne dit rien là-dessus, excepté qu’il est interdit de se prostituer durant ce laps de temps. « Il est fort probable que certaines personnes continuent l’activité en cachette, le temps de bénéficier des différents soutiens. Sans argent c’est difficile de faire autrement, rappelle Sarah-Marie Maffesoli, juriste chargée des questions de sécurité des travailleurs du sexe pour Médecins du monde. Si ces personnes sont victimes d’une agression durant leur activité, elles n’oseront pas déposer plainte. Si elles le font, elles déclarent officiellement qu’elles ont repris le travail du sexe et risquent d’être exclues du PDS. » Dernière fausse bonne nouvelle : l’accès au logement. L’Etat n’a, dans les faits, rien prévu (aucune place supplémentaire ou prioritaire pour les parcours de sortie), ce qui oblige les associations à agir seules ou négocier par le biais de leurs réseaux régionaux et personnels. Une situation que déplorent bon nombre d’associations agréées, comme l’Association de réinsertion sociale du Limousin : « Nous avons trouvé pour l’instant la solution de l’aide au logement temporaire grâce à nos relations. Le réseau associatif doit se débrouiller dans son coin et ça prend forcément du temps. Dans certains départements, des personnes attendent un logement qui leur est dû depuis déjà des mois. »

    Une loi inégalement appliquée sur le territoire

    Selon les chiffres recueillis par Libération, seules 16 commissions départementales ont déjà mis en place des parcours de sortie. Autrement dit, les 85 autres préfectures n’ont toujours pas examiné un dossier de candidature en deux ans, y compris dans des grandes villes comme Marseille, Nantes, Lyon et Lille. Pourquoi ? Dans une quarantaine de départements, aucune association n’a encore été agréée par l’Etat : personne ne peut donc imposer la création d’une commission. Pour le reste, tout dépend des préfets et de leur volonté (ou non) d’appliquer le volet social de la loi. « Une politique ne pourra être bien conduite et coordonnée sur l’ensemble du territoire que si elle est portée au plus haut niveau de l’Etat, alerte Laura Slimani, chargée de mission de la Fédération des acteurs de la solidarité sur les questions de prostitution. Force est de constater que la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, chargée du dispositif, parle très peu du parcours de sortie. Sa mise en place dépend de la seule détermination personnelle des acteurs locaux. »

    De même, le taux d’admission dans un parcours de sortie varie considérablement d’une commission départementale effective à l’autre. Selon les données recueillies par Libération, il est ainsi nettement préférable de postuler dans l’Hérault ou à Paris (100 % d’admission) plutôt que dans les Alpes-Maritimes (12,5 %), la Vienne (25 %) ou le Bas-Rhin (40 %). « Les responsables des services départementaux ont fait savoir aux associations qu’il y aurait un nombre limité d’admissions au vu du manque de moyens financiers alloués par l’Etat, détaille Tim Leicester, coordinateur du programme Lotus Bus à Paris (qui met en œuvre des opérations de prévention pour les prostituées chinoises). On parle bien de quotas. Certaines associations ont été contraintes de présélectionner les candidatures en interne afin de ne présenter à la préfecture que deux ou trois dossiers. » Celles-ci frôlent d’ailleurs la perfection avec 100 % d’admission. Pour les associations qui ont refusé de faire le tri, les autorisations d’intégrer un parcours de sortie chutent à moins de 40 %, excepté en région parisienne. Une inégalité des chances, en somme.

    Le spectre de l’appel d’air migratoire

    Point culminant de discorde entre le gouvernement et les associations : l’attribution provisoire (ou non) d’un titre de séjour aux prostituées. Dans certains départements, les priorités des politiques migratoires ont ruiné la mise en place des parcours de sortie. C’est le cas dans les Alpes-Maritimes par exemple. A Nice, seulement deux dossiers sur quinze ont été retenus. La première personne est un homme bulgare (européen, donc en règle sur le territoire), la seconde a bénéficié d’une erreur administrative. « Les treize autres personnes, toutes sans papiers, ont été déboutées par le préfet, raconte Patrick Hauvuy, président de l’association ALC Lucioles. Nous sommes à la frontière italienne, la question du contrôle des flux migratoires et de la régularité du territoire est très sensible. Dans notre commission, la question épineuse du titre de séjour a primé sur le reste, peu importe la motivation des postulantes. » Plusieurs « candidates » vont d’ailleurs déposer un recours contre la décision préfectorale.

    Dans l’Isère, la moitié des dossiers proposés ont été retoqués. Même motif. « La préfecture pense que les femmes postulent seulement pour les papiers », se désole l’association Althéa. On a même entendu la commission demander à l’une d’entre elles : "Mais pourquoi vous vous intéressez au parcours de sortie alors que votre enfant est au pays ?" C’est désespérant. » Des acteurs locaux s’inquiètent aussi de la possible utilisation des données personnelles transmises à l’Etat. Une membre de l’association nantaise Paloma : « Donner beaucoup d’informations sur des personnes qui sont en situation irrégulière nous met mal à l’aise. Cela ne nous semble pas du tout être éthique. Nous, associations, ne voulons pas participer de près ou de loin à la politique du gouvernement. » Une politique qui devrait sévèrement se durcir avec le projet de loi asile et immigration de Gérard Collomb, débattu en séance à partir de lundi à l’Assemblée nationale. Un texte qui inquiète l’ensemble du monde associatif, à commencer par le fameux Mouvement du nid, le plus grand réseau d’aide aux prostituées : « L’Etat doit dire clairement que le durcissement de la loi ne concerne pas les personnes prostituées. Sinon, l’application de la loi de 2016 est réellement menacée. »

    Le diagnostic de la loi est mal posé

    Et si la genèse même du projet de loi était à revoir ? Dans le rapport d’enquête dévoilé jeudi par les onze associations, une majorité de personnes prostituées interrogées déplorent un parcours de sortie « moralisant » et « stigmatisant » qui nie la possibilité de considérer le travail du sexe comme un vrai métier. « Ce parcours de sortie conditionne un droit au fait d’arrêter une activité qui est par ailleurs légale et imposable, dénonce Thierry Schaffauser, travailleur du sexe et membre du Syndicat du travail sexuel (Strass). C’est une caution prohibitionniste qui ne vient en aide qu’à des gens triés sur le volet. Lors de l’ébauche de la loi, on a ignoré les associations de travailleurs et travailleuses du sexe [qui veulent encadrer l’activité quand elle n’est pas subie, ndlr]. Résultat, le dispositif social est une arnaque complète alors que le volet répressif fonctionne à plein régime depuis un an et demi. »

    Selon le #Strass, la reconnaissance de l’activité professionnelle permettrait d’assurer aux travailleurs du sexe les mêmes droits sociaux que les autres (couverture santé, chômage, retraite). Or, pour obtenir l’agrément de l’Etat, les associations doivent statuer en assemblée générale que leur mission principale est l’accompagnement vers la sortie de la #prostitution. « Ce système écarte tout un pan d’acteurs qui accompagnent indifféremment les personnes qui souhaitent arrêter ou continuer », déplore Tim Leicester, jugeant qu’il n’y a pas de bons ou de mauvais travailleurs du sexe. Dans un avis rendu en décembre 2015, le Défenseur des droits avait lui-même critiqué la notion de « parcours de sortie », l’estimant trop discriminante : « L’obligation pour les "victimes de prostitution" de cesser la prostitution si elles veulent pouvoir bénéficier de cette assistance ou protection est problématique. Cette condition est contraire au principe d’égal accès aux droits et ne permet pas, une fois encore, la prise en compte de la diversité de leur situation. »
    Balla Fofana , Anaïs Moran

    Du grand foutage de gueule. On s’en doutait mais bon… 330€ par mois, il y a des législateurs qui n’ont pas peur de l’indécence de ce qu’ils votent. Et aucune garantie concernant les papiers !
    Je suis même étonnée qu’ils aient trouvé des personnes prêtes à signer ce genre d’engagement. De toute façon, penser mettre fin au trafic prostitutionnel sans comprendre que la question de la régularisation de la situation au regard des papiers est centrale c’est juste être complètement à côté de la plaque. Ou plutôt, c’est juste un effet d’annonce pour faire croire qu’on en a quelque chose à battre des femmes victimes de cette situation. L’exemple de Nice est criant, sans même évoquer toutes les préfectures où rien n’a tout bonnement été mis en place.
    Ce qui les intéresse c’est la répression, le reste c’est pour la déco !
    #loi #pénalisation_des_clients #précarité #pauvreté #femmes #sans_papiers #immigration

  • Aude : à la cité de l’Espérance, il y a de l’électricité dans l’air - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/04/03/aude-a-la-cite-de-l-esperance-il-y-a-de-l-electricite-dans-l-air_1640820

    A Berriac, une communauté gitane qui vit entassée à proximité d’un transformateur a porté plainte contre une filiale d’EDF après de multiples cas de cancers. Mais la procédure, longue, a fini par entamer la cohésion historique des habitants.

    Michel Soulès n’aime pas secouer sa mémoire : à chaque mouvement de tête, c’est une vie d’un proche qui tombe. « Mon père ? Décédé des suites d’un #cancer de la vessie, de la gorge et du poumon. Mon frère ? Deux cancers, au poumon et au cerveau. Chez mes grands-parents : pareil. » Assis dans le gros fauteuil de sa mère, tasse de café à la main et cernes cendrés, le maire du village de Berriac (Aude), 56 ans, élu en 2009, renonce à quantifier le malheur des familles voisines. Combien de parents, de cousins, « d’enfants gitans » ont-elles perdu ici, à la cité de l’Espérance ? Michel n’en a plus la moindre idée. Depuis l’arrivée de « sa communauté » en 1968 sur ce terrain situé à quatre kilomètres de Carcassonne et déjà occupé par le « mortel » poste électrique #EDF, les cas de cancers, leucémies et arrêts cardiaques se sont trop vite multipliés pour qu’il puisse tous se les remémorer. Sa seule certitude : « Ce trou à rats est un enfer toxique qui n’épargne personne. »

    Jugement final

    De loin, c’est une forteresse d’acier. Un poste électrique perché sur la petite colline de #Berriac, relié à deux lignes aériennes et dix pylônes surchauffés à 225 000 volts. Un monstre de ferraille qui ne laisse entrevoir à travers ses entrailles que des bribes vétustes du quartier de l’Espérance. De près, c’est une enclave humaine. Un ensemble pavillonnaire de 3 hectares, hors du village, de 21 #HLM et d’une quinzaine de propriétés privées réunissant environ 300 #gitans. Puis, tout autour et jusqu’au ciel, un grésillement sourd et continu, à rendre fou. Quinze de ces habitants, soutenus par le maire, ont fini par porter plainte au printemps 2015 contre EDF et sa filiale #RTE afin de « constater les préjudices » liés à la présence de ces lignes à très haute tension (#THT) sur leur état de #santé. Mais les procédures judiciaires engagées par le tribunal administratif de Montpellier sont depuis quasiment au point mort, enlisées dans des désaccords d’experts. Agence régionale de santé, Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques, Institut du cancer de Montpellier… Tous sont allés sur le terrain mesurer l’impact des ondes électromagnétiques, mais aucun n’en est revenu avec les mêmes conclusions.

    Y a-t-il, oui ou non, un lien établi entre les pathologies des résidents de l’Espérance et le dispositif RTE ? L’attente d’un jugement final s’enlise au vu d’une date de procès toujours indéfinie. Aujourd’hui, les convictions des gitans se sont muées en cri de colère ou de rancœur, chambardées par l’impatience. Et l’union collective s’est métamorphosée en une division interne, cristallisée autour de la problématique du relogement. L’#Espérance avait été bâtie pour la communauté après l’incendie en 1967 de leur ancien lieu de vie, une décharge nommée la Cavayère. Mais face au silence judiciaire et aux rumeurs d’une bataille perdue d’avance, il y a désormais ceux qui se battent pour quitter la cité et ceux qui veulent à tout prix y rester. Un sentiment d’appartenance tourmenté de l’intérieur, sonnant le glas d’un vivre-ensemble vieux de cinquante ans. « Nous sommes maintenant divisés en deux camps, se risque à résumer Rémi (1), 45 ans, intérimaire dans le BTP et grande figure du quartier. La mobilisation contre le transformateur électrique a été un moyen de resserrer des liens qui commençaient déjà à se perdre au sein de notre communauté. On a retrouvé, durant une courte durée, notre solidarité passée. Mais les gens sont épuisés face au silence des autorités. Beaucoup adoptent donc un comportement individualiste. » Lui a choisi de rester malgré les maux de tête et les nuits d’insomnie. Par respect pour ses deux parents morts, irréductiblement attachés à ce lieu historique. Par respect aussi pour cette propriété familiale, dont il est l’héritier, construite par ses aînés avec « ardeur et sueur versée » après des années « de galère » en location, à sept dans une HLM de deux chambres.

    « Petit paradis paisible »

    Lætitia et Thomas sont tout aussi attachés à la cité. Ce couple de trentenaires, parents de trois enfants, avait choisi d’y revenir en 2016 après une dizaine d’années d’absence. Nostalgiques d’une jeunesse radieuse vécue à l’Espérance. « Tous les deux, nous avions ce souvenir d’un petit paradis paisible, où toutes les familles se côtoyaient et vivaient en harmonie. Nous voulions offrir la possibilité à nos gamins de vivre la même chose, entourés de tous leurs cousins. » Un choix qu’ils regrettent désormais. La potentielle dangerosité électromagnétique du poste ne les trouble pas outre mesure. En revanche, le manque de convivialité des voisins de ruelle « les excède », tout comme « l’insalubrité » devant leurs maisons, les voitures sans pneus s’enracinant sur leurs places de parking et la ferraille entreposée sur les aires de jeux. « Les éboueurs n’osent même plus passer tellement c’est dégueulasse, se crispe la jeune maman. C’est ma cousine qui nous a cédé la maison. Elle ne nous a rien dit sur l’état du quartier. J’ai été trahie par un membre de ma famille. Jamais ça ne serait arrivé à l’époque de mes parents. »

    Voici donc le seul moyen pour fuir l’Espérance : revendre sa maison à un « membre du clan », trop attaché à son environnement pour décamper, en lui proposant un prix d’achat qui avoisine les 30 000 euros. « Nos parcelles n’ont aucune valeur car tout le monde sait que cet endroit s’expose à un taux anormalement élevé de maladies », se désole Laura, 31 ans, déterminée à quitter les lieux « pour l’avenir » de ses jeunes enfants. Mais personne ne lui a jamais fait de proposition pour son pavillon. « Ici, c’est comme un élevage de bétails qui serait élevé aux médocs. Qui achèterait ? » Côté locataires, c’est la même impasse : le bailleur social Habitat audois ne « voit pas d’urgence » à les reloger tant que la dangerosité de la structure électrique n’est pas « officiellement avérée ». Coincés et résignés, beaucoup de riverains ont finalement accepté la situation.

    Lydia, 57 ans, le corps abîmé et le pas perdu, reçoit avec pudeur dans son petit logement social. Depuis quatre mois, elle « fait le deuil » de son frère aîné, mort des suites d’un cancer. Ils résidaient dans la même rue avec leur sœur cadette. « Notre Antoinette a aussi perdu son mari d’un cancer. Cela n’étonne plus personne. On s’est tous plus ou moins habitués aux mauvaises nouvelles. » Sarah a connu les flammes de la #Cavayère, les rêves permis par l’Espérance, puis les premières désillusions, le destin maudit. Mais partir pour aller où ? « Si c’est pour nous éparpiller dans ces grandes tours populaires de Carcassonne, je ne bougerai jamais, assure-t-elle. Moi, je veux simplement la paix sociale, donc pas de mélange. Soit on reloge toute la communauté à un autre endroit, soit personne ne quitte la cité. Restons une seule et grande famille. »

    « Cage à poules »

    Changement de génération, changement de tonalité. Aurélie, 32 ans, fait partie de cette minorité d’habitants qui a choisi de « se défaire du reste du groupe » sans en être peinée. Se considérant comme « chanceuse », elle a déménagé en novembre 2016 à Carcassonne. Figure de proue de la mobilisation contre EDF, elle a fui les lignes à haute tension, bien sûr, mais également « les manières de vivre gitanes ». Elle explique : « Je ne voulais pas rester dans cette cage à poules. Et je suis fière de voir ma fille ramener des copines d’école à la maison, de faire des sorties avec les voisins de mon nouveau lotissement. Je n’attendais que cela, m’ouvrir enfin aux autres. » Sa mère, qui vit toujours à la cité, lui rend parfois visite. Mais la jeune femme ne côtoie presque plus le reste de sa famille et ne se déplace jamais à l’Espérance. Le cas d’Aurélie est tabou : en « reniant la communauté », elle est devenue une pure « paille », une « non-gitane ».

    Michel Soulès est aussi considéré comme un paria par une majorité des siens. Enfant de l’Espérance, l’élu local (sans étiquette) se bat actuellement pour construire trois nouveaux logements sociaux à quelques kilomètres des pylônes électriques, dans le but de faire déménager des familles de la cité. « Au départ, c’est la société qui nous a mis à l’écart en nous installant derrière ce poste électrique, hors du village, rappelle-t-il. Mais nourrir cette exclusion nous pénalise. Puisque la société ne vient pas à nous, je pense qu’il faut faire l’effort d’aller vers elle. » Et d’ajouter : « Je ne me bats pas seulement pour des motivations médico-sanitaires. Mon combat est également social. Dans la communauté gitane de Berriac, il n’y a plus aucune raison aujourd’hui pour que les gens vivent encore ensemble. » Un projet périlleux car incompréhensible, voire non désiré, par les premiers concernés.
    (1) Le prénom a été modifié
    Anaïs Moran Envoyée spéciale à Berriac (Aude)

  • La Marche 2 | La Poudre
    https://soundcloud.com/nouvelles-ecoutes/la-poudre-episode-documentaire-la-marche-2?in=nouvelles-ecoutes/sets/la-poudre

    Au micro de Lauren Bastide : Geneviève Fraisse, philosophe et “sismographe” de l’histoire de la lutte féministe, Anaïs Pinay et Coline Merlo du collectif La Griffée (balancetontheatre.wordpress.com), Marie Hermann, éditrice et fondatrice de la maison d’édition féministe Hors d’atteinte (twitter.com/hors_d_atteinte) et Sandra Sainte Rose Fanchine, chorégraphe afro féministe de la parade 30 nuances de noir(es) (fr-fr.facebook.com/30nuancesdenoires/). Et des dizaines de militantes et marcheuses rencontrées dans les manifestations féministes. Source : Nouvelles Écoutes

  • Un troublant exercice de style !

    Ou comment dissimuler ses partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.
    A propos d’un article d’Ariane Chemin sur le Média (Le Monde, 3 mars 2018)

    Ariane Chemin est une journaliste que je connais bien. Nous ne sommes pas des amis, mais on discute de temps en temps, il nous est arrivé de déjeuner ensemble et quand l’un appelle l’autre sur son portable, l’autre répond aussitôt. Récemment encore, nous avons parlé de son métier, et comme la plupart de ses confrères qui ont le sentiment de faire honnêtement leur travail, Ariane trouvait fort injuste que les journalistes soient tellement décriés par nos concitoyens. Or il se trouve que le 1er mars dernier, dans le cadre de l’enquête qu’elle menait pour le Monde sur le Média dont je suis l’un des co-fondateurs, elle m’a téléphoné, me demandant de répondre à un certain nombre de ses questions, ce que j’ai fait longuement, sans en écarter aucune. Deux jours plus tard, je lisais son enquête qui me laissait — comment dire ? — perplexe. Ne voulant pas que cette perplexité m’encombre, je vais en rendre compte ici, souhaitant que cela serve éventuellement à expliquer ce qu’il n’est pas toujours illégitime de reprocher aux journalistes : la dissimulation de leurs présupposés et de leurs partis pris sous le masque trompeur d’une objectivité proclamée.

    Beaucoup d’entre nous ont déjà éprouvé ce sentiment étrange quand un article concerne des faits que l’on connaît personnellement. Très souvent, on y trouve un certain nombre d’imprécisions, de confusions, d’erreurs, et on se prend à penser que s’il en est de même pour tous les articles qui traitent de sujets qu’on ne connaît pas ou mal, ce ne serait guère rassurant. C’est assurément exagéré, mais en tout cas, dans l’article d’Ariane Chemin, je dois bien avouer n’avoir rien retrouvé de ce que j’ai vécu au Média et rien non plus de ce que je me suis efforcé de lui raconter pendant plus d’une heure. Pour ne pas infliger au lecteur la liste de tout ce qui cloche à mes yeux dans cet article et ne pas donner l’impression fâcheuse d’être un mauvais coucheur, voire un censeur, je me contenterai de prendre le début, les premières phrases, celles qui donnent le ton, créent l’ambiance et préparent psychologiquement le lecteur à adopter le point de vue spécieux de l’auteur. Car l’article d’Ariane Chemin est un modèle de ce qu’on pourrait appeler, en hommage à Raymond Queneau, un troublant exercice de style.

    Ariane Chemin commence par quelques mots aussi précis qu’un constat d’huissier : « Montreuil, métro Robespierre, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Jusque là, rien à dire. Encore que souligner dans un article la station de métro la plus proche de l’endroit dont on parle doit avoir une utilité. Pour ma part, si j’écrivais un article sur BFM, je ne commencerai pas par ces mots : « Paris, métro Porte de Versailles, lundi 19 février, 9 heures du matin. » Evidemment, l’avantage avec la station Robespierre, c’est qu’on peut imaginer par exemple la guillotine et ça tombe bien. Car de quoi s’agit-il tout de suite après ? De décrire justement une scène inquiétante, une scène de procès comme les robespierristes, assoiffés de vengeance et de sang, sont supposés en avoir eu le goût à leur époque.

    Deuxième phrase : « La journaliste Aude Rossigneux a été convoquée la veille par un mail lapidaire. » Dès la deuxième phrase, pas d’hésitation, on comprend bien pourquoi le Média s’est installé à un jet de pierre de la station Robespierre : les mails qu’il envoie ne sont pas concis — ce qui est quand même le cas de bien des messages, textos et autres, que nous nous échangeons —, non, ils sont lapidaires, ce qui est déjà menaçant. Limite angoissant. On imagine le mail lapidaire en question : « Aude, descends à la station Robespierre, emprunte la rue Lénine, puis l’avenue Fidel Castro, et arrive jusqu’à nous. »

    La troisième phrase vaut son pesant de cacahuètes : « Dans la cuisine du Média, au sous-sol des nouveaux locaux de la télé proche des « insoumis », le dos au réfrigérateur, elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion un brin solennelle. » Ça, je ne l’aurais pas inventé : « le dos au réfrigérateur ». Aude s’est assise où elle a voulu, on est dans une cuisine, il y a un frigo, et la voilà… le dos au mur, pardon, « le dos au réfrigérateur ». Si elle voulait s’enfuir par là, impossible — elle est prisonnière ! Et comme un lapin pris dans les phares d’une voiture, « elle cherche à comprendre l’objet de cette réunion. » Bon, la rédaction du Média était en ébullition depuis des semaines, Aude était au centre de très vives tensions — il est difficile de croire qu’elle tombait ce jour-là des nues, mais peu importe. Pour paraphraser Hitchcock, « demander à un journaliste qui veut raconter une histoire à sa façon de tenir compte de la vraisemblance est aussi ridicule que de demander à un peintre figuratif de représenter la réalité avec exactitude. » Poursuivons donc notre lecture.

    « De l’autre côté de la table en bois clair, trois hommes lui font face : le psychanalyste Gérard Miller, le réalisateur Henri Poulain, accompagné de son directeur de production et associé, Hervé Jacquet. » On n’est qu’à la quatrième phrase de l’article et j’espère que chacun apprécie le talent de l’auteur : l’angoisse est à son paroxysme, Ariane tient la scène. Aude est seule, alors que le nommé Henri est venu « accompagné » dont ne sait quelle âme damnée. Aude est seule, « le dos au réfrigérateur », alors que « trois hommes lui font face ». Aude est seule et, pétrifiée, « elle cherche à comprendre » ce qui se passe. Le grand Alfred, que je viens d’évoquer, appelait ça l’anticipation. Au cinéma, expliquait-il, un coup de fusil ne fait pas peur. Ce qui fiche la trouille au spectateur, c’est le fait de l’attendre. Et en moins de temps qu’il ne faut pour le lire, Ariane Chemin, en toute objectivité bien sûr, a fait le job : on sait de quel côté de la « table en bois clair » est le côté obscur de la force, on tremble, on s’attend au pire — il viendra.

    Cinquième et sixième phrases : « A quelques tasses de café, enfin, la réalisatrice Anaïs Feuillette, compagne de M. Miller, et tout au bout, Sophia Chikirou. « Comment dire tout ça ? » commence la directrice générale de la chaîne, avant de passer la parole au psychanalyste. » Là, plus de doute, on vit la scène comme si on y était et on entrevoit l’incroyable dispositif mis en place, digne des procès en sorcellerie : face à l’innocence persécutée, Savonarole et ses deux assesseurs, et loin sur le côté (à gauche ou à droite, on ne nous le précise pas) deux femmes, dissimulées derrière des « tasses de café », deux femmes dont l’une, « tout au bout » (curieuse indication : derrière elle, il y a quoi ? la porte de l’enfer ?), dont l’une, « tout au bout » ouvre le bal en prononçant une sentence elliptique, quasiment codée : « Comment dire tout ça ? », avant de replonger dans l’ombre et de céder la parole à l’un des trois hommes.

    Arrive la septième et dernière phrase de cette introduction si peu orientée : « L’ancien « mao » parle « d’embarras », de « mauvaise ambiance », de « quelque chose qui s’est mal emmanché », avant de lâcher : « Aude, on a en tête de te parler de la possibilité que tu quittes la rédaction ». Ah, c’était donc ça : on cherchait du côté de Florence (Savonarole), on était prêt à regarder vers Moscou (Vychinski), il fallait penser à Pékin (Mao). Un des trois hommes était un « ancien mao », reconverti donc dans les médias — tout un programme ! Bon, même dans la description peu flatteuse qui est faite de lui, le procureur rouge semble plutôt embêté et laisse même entendre qu’il s’agit pour Aude de quitter la rédaction, pas le Média, mais foin des nuances — Ariane Chemin peut être satisfaite, elle a produit son effet : en sept phrases, pas une de plus, son exercice de style atteint son but. Elle a décrit un « procès » (c’est le signifiant qu’elle n’hésitera pas à utiliser quelques lignes plus tard) et tout le reste de son article peut être à l’avenant. Partiel et partial, ne laissant entendre qu’un seul son de cloche et faisant le procès du Média tout en lui reprochant d’avoir fait celui d’Aude.

    Allez, je tire ici le rideau. Mais j’ajouterai encore une chose : cette scène mensongère et blessante par laquelle la journaliste-romancière a ouvert son papier, j’y étais — on l’aura deviné, pas elle. Comme Fabrice à Waterloo je n’y ai peut-être pas tout vu, mais je peux en tout cas affirmer que la description d’Ariane Chemin est absolument fausse. Comme elle n’a jamais parlé ni avec Anaïs, Henri, Hervé et Sophia (ont-ils eu tort de se méfier d’elle ?), et que je sais ne lui avoir rien dit qui puisse corroborer ses propos, ou elle a inventé ce qu’elle a décrit, ou elle a repris à son compte, sans recul, sans contre-champ, la description que lui en a faite la sixième personne présente, Aude Rossigneux. C’était tout à fait son droit, bien évidemment, et je ne saurais le lui reprocher. Mais alors, une question : est-ce qu’il n’aurait pas été préférable qu’elle prévienne ses lecteurs de son incroyable parti-pris ? Oh, pas grand chose, juste quelques mots, en petits caractères : « Attention, je vous ai décrit une scène à laquelle je n’ai jamais assisté, mais en faisant comme si j’y étais, et ce pour les besoins de ma démonstration. Je tiens à préciser que cinq sur six des participants présents l’ont vécue tout à fait autrement, mais je m’en fous, car je suis convaincue que j’ai raison et qu’eux ont tort. D’ailleurs, tout mon article est du même acabit. J’enquête, mais au final je juge autrui à mon aune, je n’entends que ce que je veux écouter et je n’écoute que ce qui me convient. Subjectif mon article ? Je l’assume. Honnête ? Je vous laisse juge. »

    Gérard Miller

    https://www.lemediatv.fr/articles/un-troublant-exercice-de-style

    #Ariane_Chemin #Le_Monde #L'Immonde #1er_média_du_système

  • Sandra Muller : « Ce n’est pas parce qu’on protège les femmes qu’on va entraver leur liberté sexuelle »
    http://www.liberation.fr/france/2018/02/09/sandra-muller-ce-n-est-pas-parce-qu-on-protege-les-femmes-qu-on-va-entrav

    Sandra Muller, 46 ans, est la créatrice du hashtag controversé #BalanceTonPorc, qui a mis le feu à Twitter le 13 octobre. Dans deux tweets consécutifs, cette journaliste française installée à New York appelait à dénoncer nommément les harceleurs et leurs pratiques. Pour Libération, elle a accepté, avec fougue, de revenir (par téléphone) sur les raisons de son initiative, trois mois après le début du mouvement international de libération de la parole féminine, auquel #BalanceTonPorc a contribué. Ces dernières semaines, Sandra Muller avait observé un « silence judiciaire » requis à la suite de la plainte en diffamation d’Eric Brion, son « porc » présumé et ancien patron de la chaîne Equidia qu’elle avait « balancé » dans son deuxième tweet.
    Pourquoi accepter de vous exprimer maintenant ?

    Aujourd’hui, je suis devenue une personnalité publique, et c’est mon devoir de continuer à assumer ma démarche. Je pense aux victimes et je me dis qu’il ne faut jamais lâcher et laisser retomber le débat. J’avais beaucoup parlé au début du mouvement, j’acceptais tous les entretiens des journalistes, c’était un peu la spirale infernale médiatique. Mais bon, je suis moi-même journaliste et je n’aime pas lorsqu’on me refuse une interview, donc c’était aussi par respect pour mes confrères. J’ai été ensuite soumise au respect du « silence judiciaire » durant quelque temps, après la poursuite en diffamation d’Eric Brion, mais j’ai à nouveau le droit de m’exprimer. J’en profite !
    Où en est cette poursuite en diffamation ?

    Début janvier, Eric Brion a décidé de porter plainte contre moi pour diffamation. Un changement de stratégie illogique puisqu’il avait reconnu les faits et s’était excusé fin décembre dans une tribune publiée par le Monde. Une fois la plainte déposée, il m’a aussi, via une mise en demeure, demandé de retirer mon tweet. J’ai refusé. Avec moi, l’intimidation, ça ne marche pas. Et puis ça ne rimait à rien : le tweet avait fait le tour du monde avec des captures d’écran… Je n’allais pas faire machine arrière, j’ai dit la vérité, je ne vois pas pourquoi je devrais la cacher. Concernant le calendrier judiciaire, je sais seulement que mon avocat doit rendre ses conclusions au tribunal le 9 mai.
    Dans quel état d’esprit êtes-vous aujourd’hui ?

    Cette attaque en justice me donne encore plus de hargne ! Aujourd’hui, j’ai décidé de m’engager à fond dans la cause, en parallèle de ma carrière professionnelle. J’ai un livre en préparation et je suis en train de fonder une association pour lutter contre le harcèlement sexuel et les agressions dans le milieu du travail. J’aimerais suivre les entreprises pour voir si elles font des progrès en la matière, créer un fonds d’aide pour les victimes, offrir une aide juridique et psychologique… Avec mon avocat, Alexis Guedj, et son assistante Thaïs Boukella, on vient de juste déposer le nom de l’association : We Work Safe (1).
    Comment avez-vous traversé la période depuis le 13 octobre, ce jour où vous avez lancé #BalanceTonPorc ?

    Ce n’est que cinq ou six heures après mon tweet que j’ai vu les notifications dans tous les sens sur mon téléphone. J’étais déjà dépassée. Tout de suite, trop de médias, de tous pays, m’ont sollicitée et je n’étais pas prête pour tout ça. Alors je me suis mise en mode robot, sans avoir préparé aucun discours, et j’y suis allée avec mes tripes. Je n’ai vite plus vu le jour, j’étais crevée – sur une photo de l’AFP datant de deux jours après le début du mouvement, je ne me reconnais pas ! Aujourd’hui, j’en suis à 800 000 messages reçus concernant #BalanceTonPorc, c’est la folie. Le fait de vivre aux Etats-Unis ne m’a pas permis de prendre tout de suite conscience de l’ampleur du phénomène en France. Ce n’est que le 30 janvier, lorsque j’ai été invitée par l’Elysée et célébrée parmi les « héros 2017 » que j’ai pleinement réalisé les conséquences de mon initiative.
    Comment vous est venu #BalanceTonPorc ? Pourquoi avoir fait le choix de dévoiler dans votre tweet le nom de votre harceleur présumé ?

    C’était à l’heure du thé, j’étais avec une amie au téléphone et on se disait que les « pigs », comme était surnommé Harvey Weinstein, déjà en pleine tourmente, ne se limitaient pas seulement au monde du cinéma. J’ai tout de suite pensé à Eric Brion. Cette soirée m’est revenue en tête, surtout cette phrase : « Je vais te faire jouir toute la nuit. » Je voulais que ces propos restent dans l’esprit des gens comme ils étaient restés dans le mien. Pourquoi avoir décidé de donner son nom ? Sur le coup, la menace de la diffamation ne m’a même pas traversé l’esprit. Et puis, pourquoi je ne l’aurais pas mis ? A un moment donné, quand on dit la vérité, qu’on a toutes les preuves, je ne vois pas pourquoi on devrait continuer à protéger les harceleurs et autres agresseurs. Cela a sans doute aussi été plus facile pour moi parce que je ne travaillais pas avec cet homme [l’incident se serait produit dans le cadre du travail, au Festival de Cannes : Sandra Muller est journaliste à la Lettre de l’Audiovisuel et Eric Brion était à l’époque patron de la chaîne Equidia, ndlr].
    Certains dénoncent une « chasse aux sorcières » et de la « délation »…

    C’est recevable : comme dans un commissariat de police, certaines dépositions sont fausses. Pareil dans les manifestations, il y a des casseurs qui vont contredire le bien-fondé de l’action menée. Evidemment, le risque de mettre en l’air, à tort, la vie d’un homme me navre, et il peut y avoir des « dommages collatéraux ». Mais le bienfait du mouvement est tellement important ! Et il y a plus de victimes que de mythomanes. Aux Etats-Unis, on ne se pose pas trop la question, on n’hésite pas à dénoncer : il y a une culture de l’affichage, et peu d’innocents ont été « balancés » à tort sur la place publique. Il faut arrêter de faire passer les victimes pour les bourreaux, n’inversons rien.
    Que pensez-vous de la tribune des « 100 femmes », dont Catherine Deneuve et Catherine Millet, qui défendaient le « droit d’importuner » dans « le Monde » ?

    Elle m’a paru invraisemblable, rien n’était cohérent. Mais je ne suis pas là pour entrer dans le conflit, alimenter le buzz et donner de la valeur à leur argumentation erronée. Tout ce que je peux vous dire, c’est que cette tribune donne une très mauvaise image de la France et qu’elle a surtout déstabilisé certaines victimes. Bien sûr, tout le monde a le droit d’expression, mais ce genre d’acte de désolidarisation a découragé certaines femmes à libérer leur parole. Certaines d’entre elles m’ont envoyé des messages pour me faire part de leur hésitation. Du style : si je parle, est-ce que je deviens une puritaine avec la croix autour du cou ?
    Cette tribune n’est pas la seule à accuser les mouvements #BalanceTonPorc et #MeToo d’alimenter un climat moralisateur, réactionnaire…

    Rose McGowan et Asia Argento sont-elles des figures du puritanisme ? Il faut arrêter un petit peu ! Ce n’est pas parce qu’on protège les femmes qu’on va entraver leur liberté sexuelle. On n’enlève rien, on ajoute seulement quelque chose de positif. Idem, certains nous accusent de vouloir entrer dans une « guerre des sexes » et je trouve cela consternant. Bien sûr que les hommes peuvent continuer à draguer, ce serait déplorable autrement, mais il y a quand même différentes étapes dans la « séduction ». Et je ne nie pas les violences sexuelles dont les hommes peuvent être victimes ! Dans le numéro du Time Magazine consacré au mouvement de libération de la parole, il y a le portrait de deux de ces hommes, et je trouve cela primordial.
    Vous considérez-vous comme féministe ?

    Si on parle de ces féministes qui signent le manifeste des 343 salopes et qui, derrière, prennent la parole au nom de la « liberté d’importuner », non merci ! Avant toute cette histoire de #BalanceTonPorc, je n’étais ni activiste, ni féministe née, ni rien du tout. Je suis simplement issue d’une famille matriarcale de trois générations dans laquelle je n’ai pas eu besoin de me faire une place par rapport aux hommes. « Silence Breaker », « briseuse de silence », comme m’a surnommée le Time Magazine, je trouve que ça me va mieux. Moi je ne me sens pas féministe, je suis une justicière, une grande gueule, et là, en l’occurrence, c’est tombé sur une cause en faveur des femmes.
    Aux USA, les « porcs » ne cessent de tomber. Que pensez-vous de ce qui se passe (ou ne se passe pas assez) en France ?

    Je crois que les femmes sont plus puissantes aux Etats-Unis et qu’on prend leur prise de parole au sérieux. Quand une femme se dit victime outre-Atlantique, on ne va pas remettre en doute ses propos comme on peut le faire en France. Au contraire, on va tout de suite écouter ce qu’elle a à dire et essayer de la protéger au mieux. Peut-être que c’est une question culturelle. En France, on a peut-être ce côté latin, un peu macho. En tout cas, c’est ce que pensent les Américains. Difficile de les contredire…

    (1) https://www.gofundme.com/balancetonporc
    Anaïs Moran

    • Il faudrait aussi chercher de quoi le mot féministe est devenu synonyme et à quelle occasion.
      Ça m’a questionné de comprendre que la loi sur l’avortement est passée au moment où les femmes commençaient à s’entraider pour ne plus en crever et qu’elles se formaient avec l’aide de médecins en communauté scientifique alternative très prometteuse. Que le pouvoir des médecins et des hommes politiques se devait de faire rentrer dans le champ législatif ce qui était en train de leur échapper. Et tant qu’elles en crevaient tout allait bien.

      A chaque fois finalement que l’on a dit aux femmes ce qu’il fallait qu’elles pensent ou qu’elles fassent, elles se sont retrouvées à payer très cher ensuite leur nouvelle subordination. On ne se défait pas des systèmes de dépendances aussi bien ancrés dans les interstices du quotidien, les déplacements se sont faits à d’autres niveaux de transactions sociales, comme la liberté sexuelle par l’assujettissement des corps.
      Ma supposition est que les féministes militantes des années 70 ont du exercer, avec raison, du pouvoir pour convaincre de la nécessité d’agir pour s’émanciper, construisant une image de femme forte ayant temps et argent pour s’instruire et engager la révolte et l’émancipation. Pas vraiment à l’image des travailleuses qui trimaient pour survivre.
      Petite phrase piquée à @philippe_de_jonckheere

      Vous remarquerez que les gens qui souffrent le plus
      Se sentent illégitime pour témoigner
      Cela devrait vous faire réfléchir

      Je ne sais plus qui disait que pour penser la révolte il faut avoir le ventre plein.

      D’autre part, pour Libé qui fait l’interview, il est plus facile de faire passer le message de quelqu’un qui ne se revendique d’aucun mouvement pour ensuite remettre le couvercle. Oui il y a twitter, mais le choix des « têtes d’affiches » ce sont les #médias_massifs qui l’exerce ensuite.

  • Violences sexuelles sur mineurs : des sénateurs contre la présomption de non-consentement -
    http://www.liberation.fr/france/2018/02/08/violences-sexuelles-sur-mineurs-des-senateurs-contre-la-presomption-de-no

    « Le groupe de travail n’a pas retenu l’idée avancée par le gouvernement consistant à instituer une présomption de "non-consentement" des mineurs en fonction d’un seuil d’âge » : voici ce qu’il faut retenir du rapport d’information commandé par la commission des lois du Sénat et rendu public ce jeudi (huit élus de différents partis politiques ont planché sur la question durant quatre mois). Mesure phare du projet de loi « contre les violences sexistes et sexuelles » – qui doit être présenté en Conseil des ministres le 7 mars par la secrétaire d’Etat à l’Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, et la ministre de la Justice, Nicole Belloubet – cette création d’un âge minimal de consentement à un acte sexuel a été jugée « brutale et arbitraire », car elle introduirait « une automaticité dans la loi pénale qui ne permettrait pas de prendre en compte la diversité des situations ».

    Ce projet gouvernemental avait été annoncé en novembre 2017, quelques semaines après la décision du parquet de Pontoise de poursuivre pour « atteinte sexuelle » et non pour viol, un homme de 28 ans après avoir eu une relation sexuelle avec une enfant de 11 ans. Le procès avait été renvoyé au 13 février. Dans une autre affaire, au mois de novembre, la cour d’assises de Meaux avait acquitté un homme accusé de viol sur une mineure de 11 ans.

    Actuellement, selon le code de procédure pénale (article 222-22 et 222-23), pour qu’un viol soit caractérisé juridiquement, il faut démontrer que la victime a subi une « contrainte, une violence, une menace ou une surprise ». L’âge de présomption de non-consentement aurait pour objectif d’instaurer un seuil en dessous duquel un enfant ne pourrait être considéré comme sexuellement consentant (le gouvernement hésite entre 13 et 15 ans). Par conséquent, un acte sexuel sur mineur serait automatiquement considéré par la justice comme une agression sexuelle, ou un viol s’il y a eu pénétration (vaginale, anale ou de quelque type que ce soit).
    « Différence d’âge importante »

    En substitution de cette présomption de non-consentement, le groupe de sénateurs propose d’instaurer une « présomption de contrainte » qui permettrait d’assurer « une protection de tous les mineurs » dans deux hypothèses : « l’existence d’une différence d’âge entre l’auteur majeur et le mineur », ou « l’incapacité de discernement du mineur ». Contactée par Libération, la rapporteuse du groupe de travail, Marie Mercier (LR), a détaillé la proposition : « Il n’y aurait plus besoin de prouver la contrainte lors d’un viol sur mineur. Nous instaurons une présomption de culpabilité de l’auteur du crime dès lors qu’il existe une différence d’âge importante ou que le mineur n’a pas de capacité de discernement. Or le discernement n’a pas d’âge, il varie selon les enfants. »

    Pour rappel, 52,7 % des actes de viol ou de tentative de viol déclarés par les femmes et 75,50 % de ceux déclarés par les hommes surviennent avant l’âge de 18 ans, selon l’enquête Virage réalisée par l’Institut national d’études démographiques en 2015. En 2017, 8 788 plaintes ou signalements pour des faits de viol concernant des victimes mineures ont été enregistrés par les services de police et de gendarmerie.
    Anaïs Moran

    #viol #violophilie

    • Or le discernement n’a pas d’âge, il varie selon les enfants.

      C’est le cas aussi chez les adultes, en particulier celleux qui engraisse au sénat. Il est claire qu’aucun sénateur et aucune sénatrice ne possède le discernement suffisant pour avoir le droit de vote.

    • lol ouais, pour le discernement c’est tellement subjectif que je vois pas comment ça peut être prouvé, enfant ou adulte, enfin sauf cas évident de maladie mentale bien sûr

      par contre pour la différence d’âge c’est une donnée objective non ?

      si un⋅e gosse de 14 baise avec un⋅e gosse de 13 ans, ça va pas être considéré comme un viol (alors qu’avec la proposition d’âge fixe à 13 ans ça aurait été le cas), alors que si une personne de 28 ans baise avec un⋅e gosse de 14 ans, ça sera considéré comme un viol (alors que ça n’aurait pas été le cas avec l’âge fixe à 13 ans)

    • On peu aussi avoir une limite nette à 15ans, et une autre loi qui prend en compte l’écart d’age comme circonstance aggravante. Pour ce qui est des viols entre mineur·es de moins de 15 ans l’écart d’age doit etre pris en compte et ca reste des procès pour viol, pas de la baise entre gosses. La loi sur l’age limite concerne des personnes majeurs (18ans minimum) qui deviennent toutes et tous des violeur·euses lorsqu’illes pénètrent sexuellement des mineurs de moins de 15ans.

  • A la Cité du futur, Julian Assange parle et ce n’est pas gai

    http://www.liberation.fr/france/2018/02/01/a-la-cite-du-futur-julian-assange-parle-et-ce-n-est-pas-gai_1626825?xtor=

    En direct depuis l’ambassade d’Equateur à Londres, il est intervenu sur l’écran du colloque de la Cité du futur du Cent-Quatre, à Paris. Une rareté.

    http://md1.libe.com/photo/1092904-assssaaxsange.jpg?modified_at=1517511984&picto=fb&ratio_x=

    Parfois, dans un colloque, arrive un invité surprise. Au MaddyKeynote, parmi des intervenants variés venus parler de la ville du futur, voici soudain, sur écran géant, Julian Assange. Le cybermilitant nous parle en direct de l’ambassade d’Equateur en Grande-Bretagne où il vit reclus depuis cinq ans mais on ne voit de son décor qu’un fond bleu. Quand on a écrit sur Twitter qu’il allait intervenir, un « abonné » nous a répondu : « Qu’a-t-il à dire sur le sujet ??? » En vérité, rien de bien gai.

    Extraits.

    Sur l’espionnage de nos échanges : « La majorité des interceptions auxquelles procède la NSA viennent des opérateurs comme Google ou Facebook plutôt que de leur propre surveillance. Ces géants ont fini par créer un capitalisme de la surveillance. »

    Sur notre sottise : « Nous sommes passés d’une économie qui vendait des consommateurs à des annonceurs à une autre qui utilise toute l’information créée par nos téléphones, nos voitures, nos déplacements mais aussi par ce que nous avons naïvement donné. Google Street View par exemple. Tout ce que Google Street a ramassé sera utilisé pour guider les voitures autonomes et sans aucun doute, sera utilisé pour fournir des itinéraires. Sauf que c’est une information très centralisée. L’information produite par nos mobiles, par nos recherches pourra être utilisée pour cibler des groupes en particulier, même des individus, pour les manipuler. »

    Sur nos illusions : « Il apparaît que cette technologie de l’intelligence artificielle que tout le monde célèbre parce qu’elle va permettre de conduire des voitures sans conducteur est aussi celle qui permet de diriger des missiles. »

    Sur notre crédulité : « L’intelligence artificielle est l’artisan des fake news. Il existe des prototypes qui peuvent, à partir d’un échantillon de voix, produire ce que vous voulez et des prototypes en vidéo qui commencent à être très efficaces aussi. Arrivés à un certain niveau, aucun cerveau humain ne saura détecter les fausses nouvelles. C’est un dilemme pour l’humanité : que faire quand on est arrivé à un certain niveau de mensonges ? »

    Sur notre destin : « Ce que l’Europe doit faire ? Idéalement avoir sa propre structure mais ça ne se produira pas, à cause de la diversité des Européens et de la soumission traditionnelle aux Etats-Unis. »

    Sur ces forts propos, Anaïs Richardin, directrice de Maddyness, l’organisateur de la rencontre, a conclu en disant : « J’espère que la journée sera un peu plus positive que cette conversation. »

  • Croire jusqu’au bord

    Un documentaire en six épisodes de Samuel Zoungrana, Anne-Laure Lejosne, Aude Rabillon, Anaïs Denaux,

    avec la participation de Sabrina Clavreul et Carla Pallone, dessin de Benjamin Adam.

    – Ils invoquent leurs ancêtres, 11’04
    – Je voulais vraiment savoir, 8’19
    – Je ne comprenais plus ma vie, 11’25
    – On va tenter ailleurs, 9’07
    – Tu ne peux plus repartir en arrière, 11’29
    – Je ne signerai pas

    Samuel quitte son village au Burkina Faso à quinze ans, traverse les frontières et se cogne à l’impensable. Histoire d’une bataille jusqu’au refus.

    Documentaire réalisé à l’issue d’un atelier de six mois avec des mineurs exilés, animé par Sabrina Clavreul, Hélène Balasakis, Benjamin Adam et Anaïs Denaux

    http://www.lebruitagene.info/portfolio/croire-jusquau-bord

  • Black Studies (1/4) : L’art et la race
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/black-studies-14-lart-et-la-race


    Une nouvelle semaine pour réfléchir à l’#histoire des #Noirs_américains. Ce matin il sera question des représentations dans l’art du XVIIIème et XIXème siècle ainsi que des #Young_Lords, mouvement latino américain inspiré des batailles des noirs américains.

    Premier temps d’une semaine consacrée aux #Black_Studies.

    Aujourd’hui nous parlons des relations entre #arts et #race et notamment de la représentation des #Noirs dans la #peinture du XVIIIe siècle.

    En deuxième partie d’émission nous essayons de comprendre comment le mouvement des #Black_Panthers a t-il influencé le répertoire d’action des autres minorités états-uniennes ?

    Une émission co-animée par Anaïs Kien

    pas entendu

  • Les femmes dans les Annales
    https://www.franceculture.fr/emissions/la-fabrique-de-lhistoire/les-femmes-dans-les-annales


    En 1992 l’historienne canadienne Natalie Zemon Davis publie dans la revue Hisroy Workshop Journal, un article sur la place des femmes dans les Annales.

    Cet article a été traduit et il est publié dans le numéro 32 de la revue Tracés.

    Natalie Zemon Davis est notre invitée ce matin avec Clyde Plumazille, Anaïs Albert et Camille Lefebvre.

    #femmes #histoire

  • Violences infligées aux femmes : « Nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie »
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/12/02/violences-infligees-aux-femmes-nous-exhortons-le-gouvernement-a-revo

    Tribune. Un collectif de 100 personnalités demande au président d’augmenter le budget alloué à la lutte contre les violences faites aux femmes.

    #Féminisme

    • Tribune. Samedi 25 novembre, Emmanuel Macron l’a juré, les femmes seront bien la grande cause nationale de son quinquennat. Il a également annoncé son plan d’action pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. Un discours qui se voulait symboliquement fort et promeut plusieurs mesures nouvelles, telles dix unités de psycho-traumatologie dans les centres hospitaliers ou l’augmentation des délais de prescription pour les mineurs, et reprend également des mesures existantes, comme la formation des professionnels (inscrite dans la loi depuis 2014), l’interrogation des pratiques des professionnels de santé (protocole du 5 novembre 2014) ou l’arrêt des bus de nuit à la demande (juillet 2015). Sauf que ces mesures ne sont accompagnées d’aucun financement supplémentaire.

      Le budget du secrétariat d’Etat sera « sanctuarisé à son plus haut niveau », 30 millions d’euros. En 2017, il était de 29,81 millions d’euros. Les féministes mesurent l’effort sans précédent… Les crédits interministériels dédiés à l’égalité femmes-hommes passent de 400 millions à 420 millions d’euros. Bonne nouvelle ! Mais là encore, il y a un loup : seuls 15 % de ces crédits sont consacrés à la lutte contre les

      violences. Ajoutons que les 20 millions supplémentaires reprennent des actions qui sont déjà effectuées, qui seront désormais labellisées « égalité ».

      AUCUNE AUGMENTATION DU BUDGET DÉDIÉ AUX DROITS DES FEMMES NI AUX VIOLENCES, DES ANNONCES NON FINANCÉES. C’EST CE QUI S’APPELLE UNE OPÉRATION DE COMMUNICATION

      Il s’agit donc bien d’un tour de passe-passe budgétaire. Aucune augmentation du budget dédié aux droits des femmes ni aux violences, des annonces non financées. C’est ce qui s’appelle une opération de communication. Comment peut-on se contenter de si peu face à la réalité des violences infligées aux femmes dans notre pays ? 93 000 femmes adultes victimes chaque année de viol et de tentative de viol, 220 000 victimes de violences conjugales ou intrafamiliales, 550 000 victimes d’agressions sexuelles…

      Deuxième angle mort, le travail. 25 % des agressions sexuelles ont lieu au travail, où les rapports de domination se cumulent avec le lien de subordination et le risque de perdre son emploi pour les victimes qui auraient le courage de briser le silence. Les syndicats et les associations proposent des mesures à intégrer dans la loi, pour sanctionner les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations de prévention et pour protéger les femmes victimes de violences. Ajoutons que le gouvernement supprime avec ses ordonnances les seuls outils de prévention au travail, les CHSCT.

      Des annonces très en deçà de l’enjeu

      Au niveau international, nous avons réussi à imposer à l’ordre du jour de l’Organisation internationale du travail, en juin prochain, l’examen d’une norme contre les violences et le harcèlement. Le contenu et la portée de cette norme dépendront de la position des Etats, aussi est-il regrettable qu’Emmanuel Macron n’en ait pas dit un mot samedi. Ce, d’autant que pour l’instant, la position de la France est… étonnante : elle refuse que les violences fondées sur le genre soient identifiées spécifiquement dans cette norme.

      Mais, que l’on se rassure, il y aura une session de rattrapage. Emmanuel Macron l’a dit, il s’agit de premières annonces. Et heureusement, parce qu’aujourd’hui le compte n’y est pas, face à l’ampleur des violences sexistes et sexuelles.

      D’ici là, nous exhortons le gouvernement à revoir sa copie et à prendre en compte, sans anathème, chantage ou pression sur aucune d’entre nous, les critiques des féministes. Nous demandons une augmentation budgétaire au moins équivalente à ce que l’Espagne a débloquée – à savoir 1 milliard d’euros sur cinq ans – associé à une loi-cadre contre les violences permettant notamment de transposer dans le droit français la Convention d’Istanbul [sur la prévention et la lutte contre les violences à l’égard des femmes et la violence domestique, ratifiée en 2014].

      Le respect du débat démocratique impose que l’on accepte, surtout sur un sujet si important, que ces annonces soient passées au crible, vérifiées, confrontées à la réalité et dénoncées pour ce qu’elles sont : très en deçà de l’enjeu et de l’urgence.

      Les signataires : Ludmila Acone, historienne ; Ana Azaria, présidente de Femmes Egalité ; Anne Baltazar, syndicaliste ; Christine Bard, historienne ; Marie-Noëlle Bas, présidente des Chiennes de garde ; Françoise Basch, professeur émérite à l’université Denis-Diderot ; Francine Bavay, présidente de SOS Femmes Alternative, centre Flora-Tristan ; Delphine Beauvois, auteure de littérature de jeunesse ; Maude Beckers, avocate ; Fatima Benomar, coporte-parole des Effronté-e-s ; Savine Bernard, avocate ; Eric Beynel, co porte-parole de Solidaires ; Gérard Biard, président de Zeromacho ; Agnès Bihl, chanteuse ; Sophie Binet, pilote du collectif Femmes mixité de la CGT ; Rita Bonheur, présidente de l’Union des femmes de Martinique ; Catherine Bloch-London, militante féministe ; Emmanuelle Boussard-Verrecchia, avocate ; Marie-Laure Brival, gynécologue-obstétricienne, chef de service Maternité des Lilas ; Michel Bozon, sociologue ; Geneviève Brisac, écrivaine ; Carole Cano, syndicaliste CFE-CGC ; Pascale Carayon, féministe ; Coline Cardi, sociologue ; Marie -France Casalis, porte-parole du Collectif féministe contre le viol ; Marie Cervetti, militante féministe ; Carole Chotil-Rosa, militante féministe ; Annick Coupé, syndicaliste ; Saïd Darwane, conseiller national UNSA ; Madeline Da Silva, militante féministe et des droits de l’enfant ; Michèle Dayras, présidente de SOS-sexisme ; Laurence De Cock, historienne ; Caroline De Haas, militante féministe ; Christine Delphy, sociologue ; Monique Dental, présidente du réseau féministe Ruptures ; Héloïse Duché, militante féministe ; Sylvia Duverger, blog « Féministes en tous genres » ; Eric Fassin, sociologue ; Christine Fauré, historienne ; Aude Fiévet, association Le monde à travers un regard ; Léa Filoche, militante féministe ; Geneviève Fraisse, philosophe ; Jean Gadrey, économiste ; Nicole Gadrey, sociologue ; Valérie Ganne, journaliste, auteure ; Sigrid Gérardin, secrétaire nationale de la FSU ; Cécile Gondard-Lalanne, coporte-parole de Solidaires ; Clara Gonzales, initiatrice du « 06 anti-relous » ; Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU ; Véronique Haché, directrice Générale d’Autolib’ et de Vélib’ métropole ; Anaïs Haddad, coprésidente des Effronté-e-s ; Clémence Helfter, dirigeante de l’UGICT-CGT en charge de l’égalité F-H ; Alice Heyligers, ancienne militante du MLF ; Helena Hirata, sociologue ; Violaine Husson, responsable des questions de genre à la Cimade ; Clara Jaboulay, présidente de l’Union nationale lycéenne ; Marie-Anne Juricic, sociologue ; Danièle Kergoat, sociologue ; Annie Lahmer, féministe ; Mathilde Larrere, historienne ; Sandra Laugier, philosophe ; Lilâ Le Bas, présidente de l’UNEF ; Elisabeth Leininger, psychopraticienne ; Yannick Le Quentrec, sociologue ; Séverine Lemière, économiste ; Elliot Lepers, chef d’entreprise ; Florence Lhote, présidente de l’Association entraide et mouvement des femmes ; Sylvie Liziard, secrétaire nationale UNSA ; Raphaëlle Manière, délégation droit des femmes du CESE ; Marie-Thérèse Martinelli, Marche mondiale des femmes ; Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT ; Christiane Marty, Fondation Copernic ; Dominique Meda, sociologue ; Mar Merita Blat, militante féministe ; Florence Montreynaud, Encore féministes ! ; Tania Mouraud, artiste plasticienne ; Solmaz Ozdemir, SKB France ; Birthe Pedersen, présidente d’ActionAid France-peuples solidaires ; Sophie Pochic, sociologue ; Claire Poursin, co-présidente des effronté-e-s ; Soudeh Rad, militante féministe ; Raphaëlle Rémy-Leleu, porte-parole d’Osez le féminisme ! ; Sabine Reynosa, collectif Femmes mixité CGT ; Florence Rochefort, historienne ; Marie-Sabine Roger, auteure ; Suzy Rojtman, porte-parole du Comité national pour les droits des femmes ; Roselyne Rollier, présidente de la Maison des femmes Thérèse-Clerc ; Laure Salmona, cofondatrice du collectif Féministes contre le cyberharcèlement et co-initiatrice de #SoyezauRDV ; Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie ; Zeynep Saygi, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie ; Sibylle Schweier, sociologue ; Geneviève Sellier, professeure émérite à l’université Bordeaux Montaigne ; Réjane Sénac, politiste ; Rachel Silvera, économiste ; Charlotte Soulary, cofondatrice de Chair collaboratrice ; Isabelle Thieuleux, Cndf ; Loïc Trabut, chercheur à l’INED ; Françoise Traverso, présidente de l’Association internationale des droits de l’homme ; Elodie Tuaillon-Hibon, avocate ; Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT ; Françoise Vouillot, psychologue.

  • L’Académie française est-elle encore utile ?
    https://www.franceculture.fr/litterature/lacademie-francaise-sert-elle-encore-a-quelque-chose

    "Si demain l’Académie disparaît, on ne s’en rendra pas compte"

    Force est de constater que l’Académie française n’a plus aujourd’hui le même statut. “Ca n’est plus la question ! poursuivait d’ailleurs le poète et philosophe Michel Deguy, toujours dans Du Grain à Moudre. La question est que cette fonction n’a plus lieu, il n’y a plus de rôle normatif de l’Académie. Ça n’intéresse pas grand nombre de bons écrivains, parce que cette espèce de gloire, de réputation, de rôle social fondamental qu’il y a eu pendant des siècles, tout simplement n’a plus lieu.“

    Aujourd’hui, la mission de l’institution est en effet de “contribuer à titre non lucratif au perfectionnement et au rayonnement des lettres” : l’Académie a donc un rôle d’autorité morale, mais elle n’a plus d’autorité normative. Seule lui reste pour fonction d’approuver ou non la publication au Journal officiel d’équivalents francophones de termes techniques étrangers.
    Le rôle tranche profondément avec l’influence qu’a pu avoir par le passé l’Académie française. Si depuis sa création, l’institution a toujours été mise en doute, elle n’en a pas moins fait figure d’autorité pendant des siècles, quand seuls quelques lettrés étaient en mesure de s’y opposer. C’est entre autres l’accès massif de la population à l’éducation, couplé à la professionnalisation des sciences du langage, qui ont achevé de déposséder l’institution du monopole de la normalisation du langage. Signe des temps, il n’y a d’ailleurs eu aucun linguiste à l’académie depuis le décès du philologue Gaston Paris, en 1903.

    Pourtant, curieusement, l’Académie semble toujours être considérée comme responsable du bon fonctionnement de l’orthographe et de la grammaire française, alors même que leur dernier dictionnaire en date, débuté en 1986 et publié en plusieurs volumes, n’est pas terminé, couvrant jusqu’ici les mots de “A” à “Quotité”. “Il faut reconnaître que l’Académie réussit bien ses coups de comm’, poursuit Maria Candea. Comme il y a des gens connus et que le titre d’académicien donne des entrées dans les médias, on les entend et ça donne l’impression qu’il y a des choses à communiquer."

    Quand les académiciens donnent un avis, c’est bien, et quand il n’en donnent pas et bien… il n’y a pas d’avis, c’est tout. C’est anecdotique. Si demain l’Académie disparaît, on ne s’en rendra pas compte, ce n’est pas là que se fait le travail. Maria Candea

    L’entre-soi cultivé à l’Académie, la "célébrité" de ses membres, lui sont depuis longtemps reprochés. En 1985, dans l’émission Grand Angle, François Fossier, auteur de l’ouvrage Au pays des immortels, et pourtant plutôt bienveillant à l’égard de l’Académie française, pointait du doigt cet état de fait : "Les académiciens sont recrutés tous dans le même milieu, dans la mesure où l’Académie se veut l’illustration de ce qu’il y a de mieux dans la France. [...] Il est certain qu’il faut appartenir à un milieu social qui se définit à la fois par une assez grande aisance financière, une parenté d’éducation avec un certain nombre d’études qui ont été menées dans les mêmes conditions, des alliances familiales qui vous font entrer de plain-pied très vite avec d’autres académiciens qui seront vos confrères, des types de carrière aussi qui se font d’une manière similaire. [...] C’est cette espèce de convivialité sélective et un peu élitiste qui est à l’origine de bien des élections."

    Ces gens font partie du même milieu et s’auto-recrutent. Je ne peux pas dire que le talent ne rentre pas en ligne de compte sur ce chapitre, il est évident qu’on considère les qualités littéraires des candidats. Il n’y a plus de cas aussi scandaleux qu’il y a pu y en avoir sous l’Ancien régime et jusqu’au début de ce siècle, d’élus qui n’avaient rien écrit. Mais c’est essentiellement une parenté et une cohésion sociale qui est à l’origine des élections. François Fossier

    Qui décide de la langue ?

    Si l’Académie n’est plus décisionnaire et si son dictionnaire avance si lentement, alors où se décide le sort de la langue française ? C’est essentiellement à la Direction générale de la langue française et des langues de France (DGLFLG), qui dépend du ministère de la Culture.
    Plus de 200 experts appartenant à 19 collèges, sélectionnés en fonction de leurs compétences linguistiques, y sont chargés de normaliser la langue. “Les besoins sont dans l’industrie, dans la technique, où on a besoin de glossaires, assure Maria Candea. Il y a aussi un gros travail qui est mené par l’Afnor. L’enrichissement de la langue se fait surtout par la technique, plus que par les mots dont on parle beaucoup comme le ‘mot-dièze’.” Au rang des institutions qui participent à la Direction générale de la langue française, on retrouve évidemment l’Académie française, chargée de donner son avis sur les néologismes. Mais quand c’est le cas, il s’agit bien plus souvent d’employés de l’Académie membre du service du Dictionnaire, que d’académiciens eux-mêmes.

    L’influence de l’Académie, finalement, est essentiellement de l’ordre du médiatique, preuve en est de sa capacité à régulièrement s’inscrire dans des polémiques à propos de la langue française. Ce que regrette Maria Candea :

    L’Académie a encore une espèce d’aura qui fait que les gens pensent qu’elle a un rôle à jouer. A cause de cela, il y a un déficit de légitimité pour réformer l’orthographe, ce qui est gravissime pour une langue.

    Je me demande pourquoi on conserve ce club de vieux misogynes alors qu’on a le forum 18-25ans de jeux-video.com. Ca fait doublon et il faut faire des économies qu’ils disent. On pourrais les vendre aux quataris, ca pourrai garnir quelques sarcophages dans leur nouveau louvre. En plus finky deviendrais salarié des émirs et ça la république devrait l’offrir comme cadeau aux françaises.