person:basil al-araj

  • La jeunesse palestinienne ne s’avoue pas vaincue
    Akram Belkaïd & Olivier Pironet (@opironet), Le Monde Diplo, février 2018
    https://www.monde-diplomatique.fr/2018/02/BELKAID/58401

    La décision de M. Donald Trump de reconnaître Jérusalem en tant que capitale d’Israël, le 6 décembre dernier, a aggravé l’échec du « processus de paix » et provoqué d’importantes manifestations en Cisjordanie et à Gaza. Une contestation durement réprimée par Israël, qui multiplie les incursions militaires et les arrestations. Les jeunes Palestiniens, y compris des mineurs, sont les premiers visés. Nombre d’entre eux rompent avec les formes de militantisme de leurs aînés.

    Les drapeaux palestiniens claquent au vent sur l’allée principale de l’université de Birzeit, à la périphérie de Ramallah, ville où siège l’Autorité palestinienne. Non loin de la stèle qui honore les vingt-huit étudiants « martyrs » de l’établissement, tous tués par l’armée israélienne, un cortège se met en place. Un membre du service d’ordre va d’un carré à l’autre. Cagoulé sous son casque d’assaut et vêtu d’une tenue de camouflage avec grenades et ceinture d’explosif, il donne le tempo à de jeunes femmes et de jeunes hommes en treillis olive, le visage masqué par un keffieh. Tous scandent des slogans à la gloire de la résistance armée. Ils brandissent des bannières aux couleurs du Fatah rendant hommage au défunt président Yasser Arafat (1929-2004), et des banderoles saluant la mémoire de Cheikh Ahmed Yassine (1937-2004), le fondateur du Mouvement de la résistance islamique (Hamas). Les organisateurs de cette parade appartiennent au mouvement de la jeunesse du Fatah (Chabiba), le parti du président Mahmoud Abbas. Ils ont tenu à ce que le rassemblement célèbre les deux grandes factions politiques palestiniennes, qui peinent à mettre en œuvre leur accord de « réconciliation ». Signé en octobre 2017, celui-ci est censé tourner la page de plus de dix années de rivalité et d’affrontements fratricides.

    À l’écart, des étudiants en sociologie observent la scène d’un air sévère. « Ça n’est que du folklore, lâche Rami T. (1), 20 ans. Voilà ce que le Fatah et l’Autorité palestinienne proposent à la jeunesse : des gesticulations symboliques. C’est tout sauf de l’action politique sérieuse. Le régime n’entend pas impulser une mobilisation collective qui puisse réellement porter ses fruits. Il craint qu’une politisation des jeunes ne mène d’abord à une révolte contre lui. » Alors que 70 % de la population a moins de 30 ans, la politisation de la jeunesse constitue un sujet très délicat pour des dirigeants palestiniens à la légitimité de plus en plus contestée. Avant les accords d’Oslo, en 1993, et la création de l’Autorité, c’est le Haut-Conseil pour la jeunesse et les sports, une instance rattachée à l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), qui assurait la formation idéologique, notamment à travers l’organisation de camps de vacances et de volontariat. En 1993, un ministère de la jeunesse et des sports a vu le jour pour « donner aux jeunes le pouvoir d’agir sur le plan économique, social et politique ». Au fil du temps, les actions d’encadrement ont été abandonnées, et le ministère a été suspendu en 2013, le Haut-Conseil ayant repris du service sous l’égide de M. Abbas.

    Pour Youssef M., 22 ans, lui aussi étudiant en sociologie, « l’Autorité palestinienne veut éloigner les jeunes d’un militantisme authentique, présent sur le terrain, et les empêcher d’élaborer de nouvelles manières d’agir sur le plan politique. Or, depuis le début des années 2000 et l’échec du processus d’Oslo, la jeunesse est en manque de repères. Nous sommes en colère. Il n’y a eu aucun gain politique pour notre peuple. La division entre le Fatah et le Hamas nous indigne. L’occupation [israélienne] est une réalité permanente. Nous en vivons la violence au quotidien. Notre situation sociale et économique demeure précaire. Toutes les conditions sont réunies pour que naisse une mobilisation à grande échelle ».

    Quand l’Autorité veut museler la contestation

    Les jeunes sont « les premières victimes de la lutte contre l’occupation en termes de morts, de blessés, d’arrestations et de détentions », montre une récente étude (2), et, sur les 95 Palestiniens tués par l’armée israélienne ou les colons en 2017, une cinquantaine avaient moins de 25 ans (3). Mais ils sont aussi touchés de plein fouet par les difficultés que connaît l’économie, avec un taux de chômage estimé à 27 % (18 % en Cisjordanie, 42 % à Gaza), soit l’un des « plus élevés du monde », « d’une ampleur rarement atteinte (…) depuis la Grande Dépression », selon les Nations unies (4). Environ un tiers des 15-29 ans sont sans emploi en Cisjordanie (56 % à Gaza), et cette proportion augmente à près de la moitié pour les femmes, qui constituent la majorité des jeunes diplômés. À l’échelle nationale, seuls 40 % des jeunes Palestiniens sont intégrés au marché du travail. Si le taux de scolarisation universitaire est l’un des plus importants du monde arabe (44 % selon l’Unesco), les étudiants n’ont que très peu de débouchés professionnels une fois leur diplôme en poche. Un très grand nombre d’entre eux doivent se tourner vers le marché informel, où ils perçoivent bien souvent une rémunération inférieure au salaire minimum établi par l’Autorité palestinienne (2,40 dollars l’heure, soit 2 euros) et ne disposent d’aucune couverture sociale.

    Houda A., 20 ans, étudie le journalisme à l’université de Bethléem, un écrin de verdure perché sur les hauteurs d’une ville encombrée où affluent les cars de touristes venant d’Israël pour une brève visite de l’église de la Nativité. Cet établissement catholique accueille 3 500 étudiants, dont trois quarts sont de confession musulmane et environ 80 % de sexe féminin. Originaire de Jérusalem-Est, où les établissements supérieurs palestiniens sont interdits par Israël, Houda met trois heures chaque jour pour effectuer le trajet aller-retour entre l’université et la Ville sainte, pourtant distante de six kilomètres, en raison des barrages israéliens. Elle décrit une situation qui ne cesse de se détériorer : « L’occupation pèse sur nos vies d’étudiants. C’est elle qui dicte nos choix, comme celui de l’université où nous souhaitons étudier. Si on habite Jérusalem, on y réfléchira à deux fois avant de s’inscrire à Birzeit ou à Naplouse, ne serait-ce qu’en raison des restrictions à la liberté de mouvement imposées par Israël (5). Mais l’université demeure un cocon qui ne nous forme pas sur le plan politique pour faire face à cette situation. Pour nos aînés, y entrer signifiait choisir un parti et s’engager dans le militantisme. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. » De nombreux étudiants et enseignants rencontrés déplorent que ni le Fatah ni le Hamas n’aient un projet politique susceptible de mobiliser la jeunesse et de favoriser l’émergence d’élites capables de prendre le relais à la tête d’un mouvement national essoufflé.

    Ce reproche, nous l’entendrons à plusieurs reprises. À l’université de Bethléem, par exemple, où assister à une matinée d’activités libres permet de prendre la mesure de l’ambiguïté de la situation. D’un côté, dans une cour ombragée, près de deux cents étudiants joviaux et bruyants participent à un jeu de questions-réponses scandées au son de chansons occidentales ou de pop libanaise. De l’autre, dans un amphithéâtre clairsemé à l’ambiance studieuse, une trentaine de personnes suivent un débat à propos de la loi controversée sur la criminalité électronique, adoptée par l’Autorité palestinienne en juin 2017. Destiné officiellement à réglementer l’usage d’Internet et des réseaux sociaux, ce texte permet d’emprisonner tout citoyen dont les écrits portent atteinte « à l’intégrité de l’État, à l’ordre public ainsi qu’à la sécurité intérieure ou extérieure du pays », ou menacent « l’unité nationale et la paix sociale » (6). Jugée contraire aux droits fondamentaux par une large partie de la société civile, cette loi vise à faire taire et à punir les journalistes contempteurs du régime, les opposants, mais aussi les militants et les jeunes, très actifs sur les réseaux sociaux, où les critiques contre le pouvoir pleuvent. En témoigne l’interpellation par les services de sécurité palestiniens, en septembre dernier, de M. Issa Amro, responsable de La Jeunesse contre les colonies, un mouvement établi à Hébron (Al-Khalil), qui avait dénoncé sur Facebook l’arrestation d’un journaliste ayant appelé à la démission de M. Abbas. M. Amro avait déjà été arrêté par l’armée israélienne en février 2016, après avoir organisé une manifestation pacifique contre la colonisation (7).

    Nabd, mouvement contre l’occupation et la colonisation

    Yassir D., 23 ans, inscrit en cursus de journalisme, est l’un des initiateurs de ce débat. Il ne s’étonne ni du manque d’intérêt des étudiants pour un sujet qui les concerne pourtant au premier chef ni de l’absence de mobilisation populaire contre ce texte. « Nos parents sont incités par le gouvernement à s’endetter pour consommer (8) et hésitent de ce fait à contester l’ordre établi. Quant aux jeunes, leurs conditions de vie sont telles qu’ils veulent aussi s’amuser.. Alors, on leur offre l’illusion qu’ils peuvent le faire comme n’importe où ailleurs. Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont pas de conscience politique ; c’est juste qu’ils ne se reconnaissent dans aucune des forces existantes. » Selon une étude de référence, 73 % des Palestiniens de 15 à 29 ans affirment n’être affiliés à aucun parti et expriment une grande méfiance à l’égard des institutions (9).

    Manal J., 22 ans, étudiante en sciences de la communication, a suivi tout le débat. Elle applaudit l’écrivain et chroniqueur Hamdi Faraj quand il dénonce une « loi liberticide visant à réduire au silence les voix dissidentes » et ne cache pas son agacement lorsqu’un avocat proche du pouvoir affirme que « la situation difficile [des Palestiniens] exige de la retenue et un sens des responsabilités, une liberté totale d’expression n’étant ni possible ni souhaitable ». Se sent-elle prête pour autant à s’engager sur le plan politique ? Elle livre une réponse gênée : « Je suis décidée à le faire, mais ce n’est pas simple. Il y a une règle que tous les jeunes connaissent : faire de la politique, c’est, tôt ou tard, aller en prison, qu’elle soit israélienne ou palestinienne. Pour une femme, cela peut avoir des effets dramatiques. Au-delà des conséquences physiques et morales de l’incarcération, on risque de ne jamais pouvoir trouver de mari, car notre société reste très conservatrice, et toutes sortes de rumeurs peuvent nuire à la réputation d’une femme qui a fait de la prison. » Toutes ces femmes arrêtées ne bénéficient pas de la même attention médiatique internationale qu’Ahed Tamimi, 16 ans, emprisonnée en décembre dernier pour avoir bousculé deux soldats israéliens. Depuis 1967, près de 800 000 Palestiniens des territoires occupés ont été incarcérés par les Israéliens, soit deux hommes adultes sur cinq — souvent sous le régime de la détention administrative, sans inculpation ni procès. Sur ce total, on compte quinze mille femmes.

    Proche de l’extrême gauche, Wissam J., 26 ans, en faculté de sociologie à Birzeit, a connu lui aussi la prison, au même titre que de nombreux étudiants de l’université, considérée comme l’un des creusets du militantisme en Palestine (près d’une soixantaine d’entre eux sont actuellement détenus par Israël, et environ huit cents ont été arrêtés par l’armée depuis une dizaine d’années). Il a été libéré en 2015, après avoir passé trois ans dans les geôles israéliennes — ce qui lui vaut autant de retard dans ses études. Pour quel motif a-t-il été emprisonné ? « J’ai été arrêté et condamné pour “militantisme” », nous répond-il avec un sourire pudique, sans entrer dans les détails. Comme ses camarades de bancs Rami et Youssef, Wissam milite au sein de Nabd (« battement » en arabe), un mouvement de jeunes en lutte contre l’occupation et la colonisation israéliennes, « mais aussi contre l’Autorité, la division politique interpalestinienne et la “normalisation” avec Tel-Aviv promue par certaines ONG [organisations non gouvernementales] et par des pontes du régime », assène Youssef. Né à Ramallah en 2011, dans le sillage du mouvement de contestation populaire lancé par le Collectif du 15 mars pour appeler à l’unité nationale face à Israël, Nabd se veut « indépendant des grands partis », nous explique-t-il, avant d’ajouter : « Mais nous n’agissons pas contre eux, même si nous nous situons en dehors du cadre politique traditionnel, qui a montré ses limites. »

    Marqué « à gauche », comme nous le confie Rami, le mouvement, dont certains membres sont également issus du courant islamiste, a essaimé dans plusieurs villes de Cisjordanie et tente de tisser des liens avec les jeunes de Gaza. Il met aussi l’accent sur l’éducation populaire et œuvre à la « réappropriation de l’identité, de l’histoire et de la mémoire collective palestiniennes, menacées par l’atomisation de la société que favorise la politique néolibérale de l’Autorité, sous l’influence de la Banque mondiale et des Occidentaux ». Les militants de Nabd entendent par ailleurs lutter contre la fragmentation du territoire et éviter que la séparation entre les grandes villes de Cisjordanie — sans oublier l’isolement de Gaza — n’ancre définitivement l’image d’un « archipel de cités autonomes » dans l’imaginaire palestinien. « Nous proposons également des activités culturelles et artistiques. Par exemple, une troupe de théâtre itinérante se produit dans les camps de réfugiés, pour redonner vie à la culture populaire du pays », ajoute Wissam.

    Offrir un horizon collectif à la « génération d’Oslo »

    « Ces militants veulent faire de la politique “autrement”, analyse Sbeih Sbeih, sociologue palestinien et chercheur à l’université Aix-Marseille, qui suit de près l’évolution de ce mouvement. Au discours de nos dirigeants sur le “développement de l’économie”, la “construction étatique” et la “paix”, ils opposent un modèle de résistance — contre Israël, mais aussi sur le plan économique, politique, éducatif et culturel — au nom d’un objectif suprême, la libération de toute la Palestine. C’est la raison pour laquelle ils sont à la fois dans le viseur des autorités israéliennes et dans celui des services de sécurité de l’Autorité, comme tous ceux qui remettent en question l’ordre établi. » Les Israéliens ne s’y sont pas trompés : l’un des fondateurs de Nabd, arrêté l’année dernière, est toujours sous les verrous, avec le statut de « détenu administratif ». Bassel Al-Araj, proche du mouvement, a quant à lui été abattu par l’armée israélienne à Al-Bireh (Ramallah) le 6 mars 2017, au terme d’une longue traque. Ce pharmacien de 33 ans originaire d’Al-Walajah (Bethléem), très présent sur le terrain de la contestation, mais aussi dans les ateliers d’éducation populaire, avait été relâché peu de temps auparavant par les forces de sécurité palestiniennes, qui l’avaient accusé en avril 2016 de « préparation d’une action terroriste », puis incarcéré pendant six mois. Pour beaucoup, sa mort est le fruit de la coordination sécuritaire entre les services de renseignement palestiniens et leurs homologues israéliens, très décriée par la population des territoires (10).

    Nabd est loin d’être la seule organisation de jeunes active en Palestine. Sans compter les affiliations à des associations classiques (sport, culture, solidarité...), près de 40 % des 15-29 ans font partie d’un mouvement semblable, et ces dernières années ont vu apparaître de nombreux collectifs, comités et associations dont le maître-mot est « l’unité du peuple palestinien », comme Gaza Youth Breaks Out (GYBO) ou Jabal Al-Mukabir Local Youth Initiative. Créé en 2010 par des blogueurs gazaouis, le premier dénonce en même temps l’occupation israélienne, la corruption des responsables politiques et l’incurie des principaux partis. Le second, installé à Jérusalem-Est, s’est illustré en organisant, le 16 mars 2014, une chaîne humaine autour des remparts de la Ville sainte pour protester contre la colonisation juive et réaffirmer l’identité palestinienne. « Notre génération veut innover. Elle entend repenser le discours politique traditionnel et cela explique le foisonnement d’initiatives qui mélangent culture, social, engagement politique et arts », analyse Karim Kattan, chercheur et écrivain originaire de Bethléem. Membre du projet El-Atlal (« les ruines »), qui invite de jeunes artistes, chercheurs et écrivains, palestiniens ou étrangers, à travailler en résidence à Jéricho, il est persuadé que le recours à la création « fait partie des nouveaux modes de mobilisation ». Cela permet aussi, selon lui, de repenser les liens de solidarité entre Occidentaux et Palestiniens. « Le temps des ONG qui viennent passer trois mois chez nous et qui repartent avec le sentiment du devoir accompli est révolu. Les étrangers — notamment les Français — ne doivent plus venir “s’occuper” de nous, mais travailler avec nous. Et apprendre de nous comme nous apprenons d’eux.. »

    Mais quel est le rayonnement de ces mouvements, leur poids dans la société ? D’après Abaher El-Sakka, professeur de sociologie à Birzeit, « il ne faut pas surestimer leur influence, relativement limitée étant donné l’espace restreint dans lequel ils peuvent agir, les blocages liés aux structures du pouvoir et, bien sûr, la répression israélienne. Mais des mouvements comme Nabd peuvent créer une dynamique et préparer le terrain, à terme, à d’importants changements sur le plan sociopolitique. Ce qui est sûr, c’est qu’ils offrent une solution en matière d’engagement collectif aux jeunes Palestiniens, en proie au désenchantement devant l’absence de perspectives et l’impossibilité de jouer un rôle décisionnel dans la société.. Beaucoup de ces jeunes, se sentant laissés pour compte, rejettent tous les partis en bloc et se replient sur eux-mêmes, avec le risque que certains se tournent vers l’action violente ». Ce fut le cas, notamment, lors du soulèvement de 2015-2016, qui a vu se multiplier les attaques isolées, souvent avec un simple couteau, contre les soldats israéliens et les colons dans les territoires occupés. Ces attaques ont été essentiellement le fait de jeunes de moins de 25 ans, indépendants des partis et sans revendication (11). Elles ont entraîné une répression féroce, avec 174 Palestiniens tués entre octobre 2015 et février 2016.

    Ces actes désespérés, beaucoup de nos interlocuteurs disent les comprendre et refusent de les condamner. Anissa D., 25 ans, vit dans le camp de réfugiés de Jénine, où 70 % des treize mille habitants sont au chômage. Enfant, elle a connu l’offensive israélienne d’avril 2002 contre le camp, qui fit officiellement cinquante-deux morts parmi les Palestiniens (au moins deux cents selon les habitants). Sans qualification, elle travaille comme femme de ménage dans un complexe hôtelier du nord de la ville dont la clientèle est essentiellement composée de Palestiniens d’Israël. Elle avoue penser souvent à recourir à la violence. « Je me raisonne, parce que je sais que les Israéliens puniront toute ma famille et que chacune de nos révoltes a été payée au prix fort. Mais je ne supporte pas le sort de mon peuple. Je ne peux pas me résigner. J’admire ceux qui ont donné leur vie pour notre cause. » Pour Houda, l’étudiante en journalisme à Bethléem, « les attaques individuelles menées contre les soldats aux barrages sont un moyen comme un autre de résister à l’occupation, d’opposer la force à la violence exercée par Israël ». Youssef, de Birzeit, estime de son côté que « ces actions extrêmes sont le fruit d’une immense frustration face à la perpétuation de la colonisation, aux vexations subies quotidiennement aux postes de contrôle et à un horizon complètement bouché ». Un point de vue qu’exprimera devant nous, de manière plus abrupte, Mohsen B., un commis d’une vingtaine d’années employé dans une épicerie de la vieille ville de Naplouse : « Depuis que je suis né, les Israéliens ne m’ont autorisé qu’une seule fois à me rendre à Jérusalem, et je me sens comme asphyxié ici, enfermé dans mon propre pays. Je n’ai pas d’économies, pas de femme, et je n’ai pas fait d’études supérieures. Je me suis sacrifié pour la patrie en restant ici, mais maintenant je ne souhaite qu’une chose : partir à l’étranger. C’est ça ou me jeter sur un soldat à un barrage... » Comme la majorité de nos interlocuteurs, Mohsen n’éprouve aucune sympathie pour des mouvements armés, tels qu’Al-Qaida ou l’Organisation de l’État islamique (OEI).

    à Hébron, murs de béton et portiques de détection

    Pour Majdi A., 28 ans, une figure du camp de réfugiés de Dheisheh, à Bethléem, l’exil n’est pas une option. Ce camp, l’un des plus importants de Cisjordanie, où vivent quinze mille personnes, permet de prendre toute la mesure du désœuvrement de la jeunesse. « Dheisheh est dans le collimateur de l’armée israélienne, qui l’envahit très souvent, comme la plupart des camps de réfugiés, nous explique Majdi. La majorité des personnes arrêtées sont des jeunes, accusés d’appeler à la violence sur Facebook ou de lancer des pierres contre les soldats. Plus d’une centaine ont été blessés dans des heurts au cours des six derniers mois. On compte par ailleurs deux morts de 21 et 18 ans [en 2017], et environ quatre-vingts gamins handicapés, sciemment visés aux jambes. » Lorsque nous l’interrogeons sur les menaces pesant sur les jeunes qui s’opposent à l’occupation ou à la politique de l’Autorité, il nous répond sans détour : « Nous ne pouvons pas protester ni avoir d’activités politiques autres que celles qui sont contrôlées par le pouvoir ; nous subissons des pressions de part et d’autre. La seule solution, c’est de s’engager pacifiquement. Moi, par exemple, j’ai choisi de rester ici, de ne pas partir à l’étranger et d’œuvrer en faveur de la communauté au travers d’actions sociales et culturelles. Je resterai ici pour défendre nos droits, même si je dois y laisser ma vie. »

    Si demeurer en Palestine est un acte de résistance relevant du soumoud (« ténacité » en arabe), y revenir l’est tout autant. C’est l’avis de Maher L., 26 ans, commerçant dans la vieille ville d’Hébron, à quelques encablures du caveau des Patriarches (ou mosquée Ibrahim). La population palestinienne du centre historique a diminué de moitié depuis vingt ans. Les six mille habitants qui restent sont soumis à la pression permanente de huit cents colons particulièrement agressifs et de quelque trois mille soldats. Murs de béton, points de contrôle, tourniquets pour filtrer les passages, caméras de surveillance et portiques de détection de métaux installés par l’armée israélienne, filets grillagés placés par les commerçants pour protéger les rares boutiques encore ouvertes des objets et des immondices lancés des étages par les colons, maisons palestiniennes dégradées par ces derniers : vivre ici est un enfer. Le visage marqué, Maher le reconnaît, mais dit ne plus vouloir quitter son pays après être parti à l’étranger pendant trois ans. « Je me suis exilé en Allemagne, mais l’appel de ma terre natale a été plus fort. Je pourrais repartir. Les colons et les organisations qui les soutiennent nous incitent à le faire ; certains offrent même un pécule. Ce serait une aubaine : mon commerce est moribond, car rares sont les téméraires qui prennent le risque de venir faire leurs courses chez nous. Mais je ne vendrai jamais et je resterai ici, quoi qu’il advienne. J’attends. Le temps n’est pas notre ennemi. »

    Akram Belkaïd & Olivier Pironet

    (1) Tous les noms de nos interlocuteurs ont été modifiés, à l’exception de ceux des deux sociologues et de l’écrivain.

    (2) « Palestinian Youth » (PDF), Palestinian Academic Society for the Study of International Affairs (Passia), Jérusalem, avril 2017.

    (3) Cf. « Deaths in 2017 », Israel-Palestine Timeline.

    (4) « Rapport sur l’assistance de la Cnuced au peuple palestinien. Évolution de l’économie du territoire palestinien occupé » (PDF), Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced), Genève, 10 juillet 2017.

    (5) Sur les atteintes à la liberté de mouvement des Palestiniens en Cisjordanie, cf. la carte-affiche insérée dans « Palestine. Un peuple, une colonisation », Manière de voir, n° 157, février-mars 2018 (en kiosques).

    (6) Presidential Decree N° 16 of 2017 Regarding Cybercrime, articles 20 et 51, Ramallah, 24 juin 2017. Le Parlement israélien a de son côté adopté en première lecture, début 2017, une loi permettant d’obliger Facebook à supprimer tout texte incitant à la « violence » ou au « terrorisme ».

    (7) Cf. « Farid Al-Atrash et Issa Amro », La Chronique d’Amnesty, Paris, novembre 2017.

    (8) M. Salam Fayyad, premier ministre de l’Autorité palestinienne de 2007 à 2013, a mis en place en 2008 des mesures facilitant les prêts à la consommation. On estime par exemple que deux tiers des foyers de Ramallah sont endettés. Cf. « Palestinian workers campaign for social justice », Middle East Report, Richmond (Virginie), vol. 46, n° 281, hiver 2016.

    (9) « The status of youth in Palestine 2013 », Sharek Youth Forum, Ramallah, 2013.

    (10) Cf. Shatha Hammad et Zena Tahhan, « “Basil Al-Araj was a beacon for palestinian youth” », Al-Jazira, 7 mars 2017. Sur la coopération sécuritaire israélo-palestinienne, lire « En Cisjordanie, le spectre de l’Intifada », Le Monde diplomatique, octobre 2014.

    (11) Cf. Sylvain Cypel, « Pourquoi l’“Intifada des couteaux” continue », Orient XXI, 24 février 2016.

    #Palestine

  • Basel al-Araj : « Il ne faut jamais capituler face à l’Occupation »
    par Budour Youssef Hassan | 14 mars 2017 – The Electronic Intifada – Traduction : Chronique de Palestine – Dominique Muselet
    http://chroniquepalestine.com/basil-al-araj-ne-jamais-capituler-face-occupation

    Il y aura divers récits de ce qui s’est passé dans la région de Ramallah le 6 mars 2017, lorsque Bassel al-Araj a été tué dans un raid militaire israélien.

    Combien de temps a duré la confrontation entre Basel et les soldats israéliens ? Est-ce que la vidéo publiée par Israël prétendant rendre compte de l’incident est authentique ? Basel a-t-il réussi à blesser un des soldats ?

    Nous ne le saurons peut-être jamais. Mais une chose est sûre, c’est que Basel ne s’est jamais rendu.

    « La plus grande insulte qu’on peut faire à un martyr serait de dire qu’il était obéissant, soumis à son assassin et poli avec lui », a déclaré Basel.

    Basel était tout sauf docile.

    La résistance était son choix. Il n’a pas été conduit dans cette voie par la dépression, la peur du lendemain ou le manque de débouchés, mais plutôt par un engagement inébranlable à la lutte palestinienne pour une libération totale et inconditionnelle.

    Les images diffusées sur les médias sociaux palestiniens après l’assassinat de Basel sont très symboliques. On y voit des taches de sang, les chaussures bleues de marque de Basel, son kuffiyeh, un fusil et une pile de livres.

    Parmi les livres de Basel, il y en avait un sur l’idéologie du marxiste italien Antonio Gramsci. Ça lui correspondait tout à fait : Basel incarnait l’intellectuel de base que Gramsci a décrit.

    « Un intellectuel, doit s’engager », a déclaré Basel dans l’une des tournées de conférences sur l’histoire qu’il organisait à Jenin, une ville du nord de la Cisjordanie occupée. « Si vous ne voulez pas vous engager – si vous ne voulez pas affronter l’oppression – vous êtes un intellectuel inutile. »(...)

    #Basel_al-Araj

  • Palestinian forces use live fire against protesters opposing the PA in Duheisha
    March 12, 2017 9:44 P.M. (Updated: March 12, 2017 10:34 P.M.)
    http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=775918

    BETHLEHEM (Ma’an) — Clashes erupted between Palestinian Authority (PA) security forces and demonstrators at Duheisha refugee camp in the occupied West Bank district of Bethlehem on Sunday evening, as locals reported that police were shooting live fire towards Palestinian youths.

    Scores of Palestinians marched from Duheisha on Sunday afternoon to protest a legal case against slain activist Basel al-Araj and five other Palestinians who were imprisoned alongside him last year by the PA, as well as to denounce police repression against a similar protest in Ramallah earlier in the day.

    The march headed to a Palestinian police station in the nearby village of Artas, where clashes then erupted.

    Local news sources and Duheisha residents reported that Palestinian police officers forces were using live bullets, tear gas, and sound bombs against the demonstrators, as youths threw rocks and Molotov cocktails at police forces.

    Local news page al-Duheisha al-Hadath said that Palestinian forces had raided at least one home in Duheisha in the clashes.

    Al-Duheisha al-Hadath also reported that ambulances treated protesters for excessive tear gas inhalation. A spokesperson for the Palestinian Red Crescent could not be reached for comment.

    #AP_Israël #Basel_al-Araj

    • Protesters attacked in Ramallah by PA forces as Arab and international cities demonstrate for Basil al-Araj
      March 12, 2017
      http://samidoun.net/2017/03/protesters-attacked-in-ramallah-by-pa-forces-as-arab-and-international-cit

      Protesting Palestinians in Ramallah came under attack by Palestinian Authority security forces this morning, including the father of slain Palestinian youth activist Basil al-Araj, journalists and former prisoners, such as Khader Adnan. Later in the evening, PA police also attacked a march in Dheisheh refugee camp near Bethlehem demanding an end to security coordination and honoring al-Araj.

      The demonstration was called in protest of PA security coordination with the Israeli occupation, under which al-Araj and his comrades were initially imprisoned by the PA after a court hearing was maintained for charges against al-Araj and his comrades for Sunday, 12 March. Their arrest was touted as a significant achievement for PA-Israeli security coordination in April 2016.(...)

    • Hundreds attend funeral in al-Walaja for slain Palestinian activist Basel al-Araj
      March 17, 2017 1:52 P.M. (Updated: March 17, 2017 9:33 P.M.)
      https://www.maannews.com/Content.aspx?id=775983

      BETHLEHEM (Ma’an) — Some 2,000 mourners took part in a funeral procession for Basel al-Araj on Friday evening, after the 31-year-old Palestinian activist was killed by Israeli forces nearly two weeks ago.

      Israel has held al-Araj’s body since March 6 — when Israeli forces ambushed him in a home near Ramallah, in what was branded as an “execution” and an “assassination” of the man, who was beloved in Palestinian activist circles as a freedom fighter, an intellectual, and a theorist.

      Israeli authorities handed over his remains Friday afternoon at Israel’s 300 Checkpoint at the entrance to the southern occupied West Bank city of Bethlehem, after which the Palestinian Red Crescent transferred the body to Beit Jala Governmental Hospital.

      An autopsy conducted at the hospital determined the main cause of death to be a bullet to the heart, though at least nine other bullet wounds were identified, according to a statement from the Palestinian Ministry of Health.

      In addition to the bullet that pierced his heart, several bullets hit al-Araj’s head, two bullets hit the upper part of his back, one bullet hit the right side of his chest, one bullet hit his stomach, while bullets and shrapnel also pierced his pelvis.

      The funeral for al-Araj began later Friday evening after his body arrived to his hometown of al-Walaja, a small village northeast of Bethlehem.

  • Un célèbre militant palestinien tué dans un raid israélien
    Par Maureen Clare Murphy, 6 mars 2017 | Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine | Source : The Electronic Intifada
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2017/03/12/un-celebre-militant-palestinien-tue-dans-un-raid-israelien

    En novembre 2011, Basil al-Araj faisait partie d’un groupe de militants palestiniens de Cisjordanie qui étaient montés à bord d’un bus israélien vers Jérusalem pour essayer de faire connaître le régime israélien de restrictions à la circulation. Le bus a été arrêté à un checkpoint où tous les militants ont été arrêtés et obligés de repartir. (Oren Ziv / ActiveStills)

    Les forces israéliennes ont tué lundi un célèbre militant palestinien au cours d’un raid sur une maison de la ville d’al-Bireh, près de Ramallah, siège de l’Autorité Palestinienne en Cisjordanie.

    « Le martyr Basil al-Araj était un combattant de la liberté, intellectuel et théoricien du soulèvement de la jeunesse palestinienne. Il était engagé sur le chemin de la résistance, de l’intifada, de l’unité, du retour et de la libération de la totalité de la terre de Palestine », a déclaré le Front Populaire de Libération de la Palestine après la tuerie.

    Des témoins ont dit aux médias qu’ils ont vu al-Araj traîné hors de chez lui. C’est Israël qui détient son corps.

    La police israélienne a déclaré que « lorsque les forces israéliennes sont arrivées sur place, le terroriste palestinien a ouvert le feu sur elles, provoquant un échange de tirs entre les forces israéliennes et [le] terroriste palestinien, conduisant à sa mort ».

    Aucun soldat israélien n’a été blessé. Deux Palestiniens ont été blessés pendant les affrontements avec les forces israéliennes qui ont fait suite au raid.

    Un porte-parole de la police israélienne a dit d’al-Araj qu’il était le chef d’une cellule « qui planifiait des attaques terroristes contre les Israéliens ». Les militaires israéliens ont dit qu’ils avaient trouvé deux M-16 et un fusil Carlo improvisé dans la maison.

    La police israélienne a présenté une séquence vidéo du raid montrant des soldats qui ouvraient le feu tout en fouillant la maison. On ne voit pas al-Araj sur la vidéo.

    Mustafa Barghouti, médecin et chef du parti de l’Initiative Nationale Palestinienne, met en doute les affirmations parlant de fusillade, disant aux médias : « Si al-Araj avait eu quelque possibilité de tirer, il n’aurait pas pu tirer plus d’une balle. La maison était criblée de balles israéliennes. »

    Un journaliste du réseau de télévision al-Ghad n’a trouvé aucune preuve comme quoi al-Araj aurait tiré sur les soldats, simplement des preuves que les forces israéliennes avaient ouvert le feu sur al-Araj. La vidéo d’al-Ghad tournée dans l’appartement dans lequel al-Araj a été tué montre que les murs et le plafond sont criblés de balles et que les affaires d’al-Araj sont saccagées :
    https://www.youtube.com/watch?time_continue=267&v=jQVf0IFgqp4


    Des témoins ont dit aux médias qu’ils ont vu al-Araj traîné hors de chez lui. C’est Israël qui détient son corps. (...)

    #Basel_al-Araj

  • Basel al-Araj, par Motasem Khaleel
    Ramallah - 6 mars 2017
    Basil al-Araj assassiné par les forces israéliennes d’occupation après un emprisonnement dans les geôles de l’AP et des mois de clandestinité
    Par Samidoun | Traduction : MR pour ISM
    http://www.ism-france.org/temoignages/Basil-al-Araj-assassine-par-les-forces-israeliennes-d-occupation-apres-u

    Basil al-Araj, 31 ans, militant et écrivain palestinien poursuivi par Israël depuis près d’un an, a été exécuté par les forces d’occupation, lors d’une attaque de son domicile à el-Birehn, ce matin avant l’aube. Al-Araj, originaire du village de Walaja, près de Bethléem, a riposté et résisté aux forces d’invasion pendant deux heures avant que les soldats de l’occupation se ruent dans la maison où il séjournait et l’abattent à bout portant. Ils ont ensuite emmené son corps dans un lieu non révélé.

    Les soldats du régime d’occupation ont attaqué la maison à la roquette et ont exécuté Al-Araj dans une grêle de balles. Ils avaient attaqué la maison familiale d’Al-Araj à Al-Walaja à maintes reprises au cours des derniers mois.

    Al-Araj, écrivain et militant impliqué dans un large éventail de luttes populaires palestiniennes pour la libération, faisait partie des jeunes palestiniens qui se consacrent à la revitalisation du mouvement palestinien de libération nationale. Il faisait partie des 6 jeunes (photo ci-dessous) libérés des prisons de l’Autorité palestinienne après près de 6 mois de détention, et après une grève de la faim ; Al-Araj et un autre jeune avait été arrêté en a Avril, dans ce qui a été présenté comme une victoire de la coordination sécuritaire entre l’AP et Israël. Pendant leur détention dans les geôles de l’AP, ils ont subi des mauvais traitements et des tortures par les forces sécuritaires de l’AP.


    Après que leur grève de la faim et une médiatisation de leur affaire, dont des protestations après les articles sur leurs tortures, ont entraîné leur libération, quatre des jeunes – Mohammed al-Salameen, Seif al-Idrissi, Haitham Siyaj, et Mohammed Harb – ont été arrêtés par les forces israéliennes d’occupation. Ils ont été incarcérés sous le régime de la détention administrative, emprisonnement sans inculpation ni procès.

    L’exécution extrajudiciaire de Basil al-Araj est encore un autre exemple de l’utilisation continue des « raids d’arrestation » pour assassiner les Palestiniens en lutte, dont le meurtre d’Abdullah Shalaldeh à l’hôpital et celui de l’ancien prisonnier Muataz Washaha. Elle met également en lumière, une fois encore, la réalité dévastatrice et mortelle de la « coordination sécuritaire » entre l’occupation israélienne et l’Autorité palestinienne pour les Palestiniens luttant pour leur libération, poursuivis et emprisonnés par cette coordination jusqu’à être exécutés.(...)

    #Palestine_assassinée
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    Ramallah : Dans une dernière lettre, Basel al-Araj, militant palestinien assassiné, réfléchit sur sa mort imminente -
    Ramallah - 7 mars 2017 | Maan News | Traduction : MR pour ISM
    http://www.ism-france.org/temoignages/Dans-une-derniere-lettre-Basel-al-Araj-militant-palestinien-assassine-re

    07.03.2017 – Dans une dernière lettre écrite avant d’être tué par les forces israéliennes après deux heures de fusillade, le militant et écrivain palestinien Basel al-Araj révèle ses pensées sur sa fin inéluctable.
    Al-Araj, 31 ans, originaire du village de al-Walaja, dans le district de Bethléem, fuyait les autorités d’occupation depuis Septembre 2016, date de sa libération de la prison palestinienne où il avait été détenu sans inculpation ni explication pendant 5 mois, pendant lesquels il s’est joint à une grève de la faim pour protester contre la torture et les mauvais traitements.

    La police israélienne avait accusé al-Araj d’être « le chef d’une cellule terroriste qui planifiait des attaques contre les Israéliens et les forces de sécurité. »

    Après un mois de chasse à l’homme, les forces d’occupation ont encerclé une maison, à la périphérie du camp de réfugiés de Qaddura, où al-Araj séjournait, tôt lundi matin, déclenchant un échange de tirs entre al-Araj et les forces armées au cours duquel le jeune Palestinien a été tué faute de munitions, selon des témoins et la police israélienne.

    Certains palestiniens ont toutefois soulevé des questions sur le récit de la police israélienne, selon lequel al-Araj a pu riposter ; ils soulignent que le jeune homme – bien connu dans sa communauté comme intellectuel et militant – n’avait pas vraiment le profil typique d’un attaquant.

    « Salutations du nationalisme arabe, de la patrie et de la libération, » dit la lettre partagée sur les réseaux sociaux par sa famille. « Si vous lisez ces mots, cela signifie que je suis mort et que mon âme est montée à son créateur. Je prie Dieu de le rencontrer avec un cœur sans culpabilité, volontairement, sans réticence et sans le moindre soupçon d’hypocrisie. »

    Al-Araj continue en réfléchissant sur la difficulté d’écrire un testament, comme beaucoup d’autres Palestiniens qui ont été tués par les forces israéliennes.

    « Qu’il est dur d’écrire son propre désir. Pendant des années j’ai lu des testaments écrits par des martyrs, et ces volontés m’ont toujours déconcerté. Ils étaient courts, rapides, sans grande éloquence. Ils n’étanchaient pas notre soif de trouver des réponses sur le fait d’être martyr, » écrit-il.

    « Maintenant que je marche vers ma mort fatale, je suis satisfait d’avoir trouvé mes réponses. Que je suis stupide ! Y-a-t-il quelque chose de plus éloquent et de plus clair que la volonté d’un martyr ? J’aurais dû écrire cela il y a plusieurs mois, mais ce qui m’a retenu, c’est que cette question est pour vous, les gens vivants, alors pourquoi devrais-je répondre à votre place ? Cherchez les réponses vous-mêmes, et pour nous, les habitants des tombes, tout ce que nous cherchons c’est la miséricorde de Dieu. » (...)

    https://seenthis.net/messages/575658

    • Israel continues to hold body of slain Palestinian activist Basel al-Araj
      March 10, 2017 3:49 P.M. (Updated: March 10, 2017 3:49 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=775882

      BETHLEHEM (Ma’an) — Israeli authorities postponed on Friday returning the body of slain Palestinian activist Basel al-Araj until further notice, the Palestine Red Crescent Society (PRCS) said in statement.

      According to the statement, Israel had announced on Thursday to return al-Araj’s body at a checkpoint near his home town of al-Walaja, near Bethlehem in the southern occupied West Bank Friday afternoon.

      Al-Araj, 31, was killed by Israeli forces Monday in a two-hour shootout at a home in the outskirts of the Qaddura refugee camp, where al-Araj was staying.

      The activist had been on the run from Israeli authorities since September, when he was released from Palestinian prison after being detained without charges or explanation for five months, during which he joined a hunger strike amid reports of torture and mistreatment.

      Israeli police had accused al-Araj of being the “head of a terrorist cell that planned attacks against Israelis and security forces.”

      Al-Araj’s killing has sparked outrage as some Palestinians have raised questions about the Israeli police narrative that it would have been difficult for al-Araj to return fire for two hours, noting that the house was completely riddled with Israeli bullets, and have highlighted that the man — well known in his community as an intellectual and an activist — did not fit the typical profile of an attacker.(...)

    • Weekly Report On Israeli Human Rights Violations in the Occupied Palestinian Territory (02 – 08 March 2017)
      http://pchrgaza.org/en/?p=8889

      Monday, 06 March 2017
      In the dawn hours, Israeli forces killed Basel Mahmoud Ibrahim al-A’raj (33), who is from al-Walajah village, west of Bethlehem, but lived in al-Shurafah neighbourhood in al-Birah. The Israeli media claimed that al-A’raj opened fire at the Israeli soldiers, who raided his house, so they shot him dead and took his body to an unknown destination. According to PCHR’s investigation and eyewitnesses, at approximately 01:30 on the same day, the Israeli forces accompanied with several military vehicles moved into al-Birah and stationed on al-Ma’aref Street in al-Shurafah neighbourhood. The soldiers used a police dog and raided and searched a house belonging to Ahmed Hamdi Bastami after breaking the main door of the house, which was adjacent to Basel al-A’raj’s house. The soldiers stayed in Bastami’s house for about 10 minutes and then moved directly to Basel’s house. They broke the main door amidst shooting at him. Eyewitnesses said to PCHR’s fieldworker that they heard a sound of 3 to 4 salvos. Few minutes later, they heard a loud explosion and thought it was a sound of a shell from a shoulder-fired weapon inside the house. In the meantime, a number of young men gathered and threw stones and empty bottles at the Israeli soldiers, who immediately fired live bullets at the young men in response. As a result, 2 civilians were hit with bullets to the lower limbs. Later, the Israeli forces withdrew and took al-A’raj’s body to an unknown destination. It should be noted that al-A’raj was pursued by the Israeli forces after he disappeared along with a number of his friends in the end of last March for several weeks. Basel was then accused of preparing to carry out an attack against the Israeli forces.

  • Basil al-Araj assassinated by Israeli occupation forces after PA imprisonment and months in hiding | Samidoun: Palestinian Prisoner Solidarity Network
    http://samidoun.net/2017/03/basil-al-araj-executed-by-israeli-occupation-forces-after-pa-imprisonment-

    l-Araj, a writer and activist involved in a wide array of Palestinian grassroots struggles for liberation, was among the Palestinian youth dedicated to reviving the Palestinian national liberation movement. One of six Palestinian youth released from Palestinian Authority prisons after nearly six months of detention when they launched a hunger strike, Al-Araj and other youth had been seized in April in what was touted as a victory for security coordination between the PA and Israel. While they were imprisoned by the PA, they were subject to torture and ill-treatment by PA security forces.

    After their hunger strike and widespread attention to their case, including protests after reports of their torture, secured their release, four of the youth – Mohammed al-Salameen, Seif al-Idrissi, Haitham Siyaj, and Mohammed Harb – have been seized by Israeli occupation forces. All four have been ordered to administrative detention, imprisonment without charge or trial.

  • Palestinian activist ’executed’ by Israeli forces after 2-hour shoot-out
    March 6, 2017 10:51 A.M. (Updated: March 6, 2017 5:20 P.M.)
    http://www.maannews.com/Content.aspx?ID=775810

    RAMALLAH (Ma’an) — Israeli forces shot dead a Palestinian activist early Monday morning, culminating a two-hour-long gun battle in the Ramallah area of the central occupied West Bank, after Israeli forces had been pursuing the man since he was released from Palestinian prison last September.

    The raid sparked clashes, which left two Palestinians shot and injured by Israeli forces. No Israelis were injured in the incident.

    Israeli police identified the slain man as Basel al-Araj , who was wanted for “planning terror attacks against Israelis.”

    Al-Araj was detained without charges or explanation by Palestinian security forces in April last year along with Haitham Siyaj and Muhammad Harb. The controversial case made headlines when the three men joined three other detainees in a hunger strike in Palestinian prison, amid reports of torture and mistreatment.

    After being released in September, Palestinian activists had feared that Israeli forces would immediately detain the six men, as the Palestinian Authority (PA) has been widely criticized for its security coordination with Israel through what critics have called a “revolving door policy" of funneling Palestinians from PA jails into Israeli prisons.

    Muhammad Harb and Haitham Siyaj, along with two of the other hunger striking detainees Muhammad al-Salamin and Seif al-Idrissi, were eventually detained by Israeli forces and ordered to administrative detention, imprisonment without charge or trial, while a video was released by Israeli media showing Israeli forces beating Siyaj in custody.

    However, Israeli forces were unable to immediately apprehend al-Araj, and the months-long manhunt continued until the Monday morning raid, when forces from the Israeli army, Israeli border police, Israeli intelligence, and Israel’s counter-terrorism unit surrounded a house in the outskirts of the refugee camp of Qaddura, where al-Araj was allegedly staying.

    Israeli police spokesperson Luba al-Samri said that “once Israeli forces arrived at the place, the Palestinian terrorist opened fire at Israeli forces, causing an exchange of fire between Israeli forces and Palestinian terrorist, leading to his death.”

    Al-Samri noted that no Israeli soldiers were injured in the shootout.

    Eyewitnesses told Ma’an that gunfire was exchanged between Israeli forces and a Palestinian man for around two hours until he ran out of ammunition, after which Israeli forces raided the house and “executed” him by shooting him at close range with several bullets.

    Israeli forces also fired an Energa anti-tank rifle grenade into the building, causing the destruction of parts of the house, witnesses said.

    Witnesses said they saw Israeli forces dragging a man’s body by his feet outside of the house.

    Meanwhile the Palestinian Ministry of Health has reportedly confirmed al-Araj’s death, according to online media reports, while his body was taken by Israeli forces to an unknown destination.(...)

    #Palestine_assassinée

    • Basil al-Araj assassinated by Israeli occupation forces after PA imprisonment and months in hiding
      March 6, 2017
      http://samidoun.net/2017/03/basil-al-araj-executed-by-israeli-occupation-forces-after-pa-imprisonment-

      In a pre-dawn raid attacking a home in el-Bireh, Basil al-Araj , 31, Palestinian youth activist and writer pursued by Israel for nearly a year, was assassinated by invading Israeli occupation forces this morning.

      Al-Araj, from the village of Walaja near Bethlehem, fought back and resisted the invading forces for two hours before the attacking occupation soldiers broke into the home where he was staying and executed him at close range. They then seized his body and took it to an unknown location.

      The attack on the home included rocket fire as well as al-Araj’s extrajudicial execution in a hail of bullets. Al-Araj’s family home in al-Walaja had been repeatedly raided by occupation forces for months.

      Al-Araj, a writer and activist involved in a wide array of Palestinian grassroots struggles for liberation, was among the Palestinian youth dedicated to reviving the Palestinian national liberation movement. One of six Palestinian youth released from Palestinian Authority prisons after nearly six months of detention when they launched a hunger strike, Al-Araj and other youth had been seized in April in what was touted as a victory for security coordination between the PA and Israel. While they were imprisoned by the PA, they were subject to torture and ill-treatment by PA security forces.

      After their hunger strike and widespread attention to their case, including protests after reports of their torture, secured their release, four of the youth – Mohammed al-Salameen, Seif al-Idrissi, Haitham Siyaj, and Mohammed Harb – have been seized by Israeli occupation forces. All four have been ordered to administrative detention, imprisonment without charge or trial.(...)

    • In final letter, slain Palestinian activist Basel al-Araj ponders looming death
      March 6, 2017 8:05 P.M. (Updated: March 6, 2017 8:08 P.M.)
      http://www.maannews.com/Content.aspx?id=775829

      RAMALLAH (Ma’an) — In a final letter written before he was killed by Israeli forces in a two-hour shootout, Palestinian activist and writer Basel al-Araj revealed his thoughts over his seemingly ineluctable end.

      Al-Araj, a 31-year-old activist and resident of the village of al-Walaja in the southern occupied West Bank district of Bethlehem, had been on the run from Israeli authorities since September, when he was released from Palestinian prison after being detained without charges or explanation for five months, during which he joined a hunger strike amid reports of torture and mistreatment.

      Israeli police had accused al-Araj of being the “head of a terrorist cell that planned attacks against Israelis and security forces.”

      After a months-long manhunt, Israeli forces surrounded a house in the outskirts of the Qaddura refugee camp, where al-Araj was staying, early on Monday, prompting an exchange of fire between al-Araj and the armed forces, in which the Palestinian was killed after running out of ammunition.

      “Greetings of Arab nationalism, homeland, and liberation,” the letter, shared on social media by al-Araj’s family, read. “If you are reading this, it means I have died and my soul has ascended to its creator. I pray to God that I will meet him with a guiltless heart, willingly, and never reluctantly, and free of any whit of hypocrisy.”

      Al-Araj went on to ponder the initial difficulty of writing a last testament, like many other Palestinians who were killed by Israeli forces.

      “How hard it is to write your own will. For years I have been contemplating testaments written by martyrs, and those wills have always bewildered me. They were short, quick, without much eloquence. They did not quench our thirst to find answers about martyrdom,” he wrote.

      “Now I am walking to my fated death satisfied that I found my answers. How stupid I am! Is there anything which is more eloquent and clearer than a martyr’s deed? I should have written this several months ago, but what kept me was that this question is for you, living people, and why should I answer on your behalf? Look for the answers yourself, and for us the inhabitants of the graves, all we seek is God’s mercy.”

      #Basel_al-Araj

    • Palestine occupée : Le FPLP dénonce l’assassinat du jeune Palestinien combattant et dirigeant Basil al-Araj
      Par FPLP | 6 mars 2017 | Traduction : André Comte
      http://www.ism-france.org/communiques/Le-FPLP-denonce-l-assassinat-du-jeune-Palestinien-combattant-et-dirigean

      Le Front Populaire pour la Libération de la Palestine se joint aux masses de notre peuple résistant qui pleurent l’un des plus éminents jeunes palestiniens en lutte, Basil al-Araj, qui a été assassiné aujourd’hui par le lâche occupant sioniste.

      Le martyr a mené une bataille héroïque après plusieurs mois de poursuite. Le Front a appelé à des actions de résistance pour le rassemblement dans l’unité et la coordination pour répondre à ce crime et intensifier les opérations contre l’occupation sioniste.

      Le Front a souligné que la Palestine aujourd’hui a perdu un des meilleurs jeunes lutteurs de la Palestine, qui a payé de sa vie ses principes et ses valeurs. Il s’était engagé à rejeter toutes les solutions de capitulation, il avait une vision claire de la libération, et il a travaillé pour relater l’histoire de la Palestine et faire face à toutes les tentatives pour liquider la cause palestinienne.

      Le martyr Basil Al-Araj était un combattant de la liberté, intellectuel et théoricien de l’insurrection de la jeunesse palestinienne. Il se consacrait à un chemin de résistance, à l’intifada, à l’unité, au retour et à la libération de toute la terre de la Palestine. C’était un intellectuel révolutionnaire qui mettait toutes ses énergies culturelles et intellectuelles au service de la résistance ainsi que de ses propres actions sur le terrain, luttant contre la coordination de la sécurité et la collaboration.

      L’assassinat du combattant martyr Basil al-Araj est le fruit affreux de la continuation de la coordination sécuritaire. Basil al-Araj et ses camarades ont été pris en chasse par l’appareil de sécurité de l’Autorité Palestinienne et ont été emprisonnés pendant plusieurs mois, et cette détention a été directement suivie par la traque menée par l’occupation contre lui jusqu’à sa mort.(...)

  • Hamas slams detention of 3 Palestinians by PA as ’collaboration’ with Israel
    April 10, 2016 2:04 P.M. (Updated : April 10, 2016 3:22 P.M.)
    http://www.maannews.com/Content.aspx?id=771069

    RAMALLAH (Ma’an) — Palestinian security forces found and detained three Palestinians on Saturday who had been reported missing, in a move slammed by the Hamas movement as collaboration between PA and Israeli authorities to thwart a planned attack inside Israel.

    The Hamas movement responded to the incident, accusing the Palestinian security services of “cooperation with the Israeli occupation” in the detention of three “resistance fighters.”

    Sources from the Palestinian general intelligence said an intelligence officer noticed three Palestinians walking Saturday in a mountainous area known locally as Ein al-Leimoon in the village of Mazari al-Nubani near Ramallah in the central occupied West Bank.

    The officer reportedly thought the Palestinians were Israeli settlers, according to the sources, and notified his office who sent a joint force of Palestinian intelligence officers and police officers from the Arura police station.

    The Palestinians identified themselves to the forces as 33-year-old Basil Mahmoud al-Aaraj from al-Walaja village near Bethlehem, 23-year-old Muhammad Abdullah Harb from Jenin, and 19-year-old Haytham al-Sayyaj from Hebron.

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    L’AP arrête les 3 jeunes disparus et déjoue “une attaque à grande échelle” contre les Israéliens

    Le trio a été retrouvé au nord de Ramallah avec des grenades et des armes semi-automatiques ; des sources sécuritaires palestiniennes affirment qu’ils sont membres du Hamas

    Avi Issacharoff 10 avril 2016, 12:41
    http://fr.timesofisrael.com/lap-arrete-les-3-jeunes-disparus-et-dejoue-une-attaque-a-grande-ec

    • Five Palestinians Detained and Tortured by the Palestinian Security Forces
      11 April 2016
      http://www.addameer.org/news/five-palestinians-detained-and-tortured-palestinian-security-forces

      Ramallah - The Magistrate’s Court of the Palestinian Authority extended the detention of five young Palestinians for further interrogation. These extensions apply to the following detainees: Basil Al-Araj (33 years old), Mohammed Harb (23 years old), Haytham Siyaj (19 years old), Mohammed Al-Salamen (19 years old) and Ali Dar al Sheikh (22 years old). Addameer Prisoners Support and Human Rights Association’s attorney confirmed that the detainees were subjected to different forms of ill-treatment, including sitting in stress positions (Shabah), sleep deprivation, continued interrogation, beating all over the body, insults and denial of using bathroom – which they reported to an attorney during the court hearing. Since the arrest of the five young men, they have been denied access to attorney visits, despite having previous confirmation to the attorney that he would be able to enter. The Palestinian police forces have arrested three of them (Basil Al-Araj, Mohammed Harb and Haytham Siyaj) on Saturday night, near Ramallah, after which they were taken to Intelligence Unit in Ramallah. The other two young men were arrested a week before.