person:christian charpy

  • « Protection sociale » dans la Constitution : vers une Sécurité sociale affaiblie - Page 1 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/150718/protection-sociale-dans-la-constitution-vers-une-securite-sociale-affaibli

    Le 4 juillet, donc, le député LREM Olivier Véran fait adopter un amendement au projet de loi sur la réforme constitutionnelle qui supprime la mention « sécurité sociale » au profit de « protection sociale » dans sept articles de la Constitution où il est question de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS). L’information passe un peu inaperçue, avant de provoquer un tollé dans les rangs de l’opposition de gauche.

    L’ex-élu PS justifie son ajout : il s’agit de permettre de financer la dépendance dans le cadre de la LFSS. Et rien d’autre. Selon lui, le texte ne porte aucune volonté d’atteinte à l’existence de la Sécu. L’exposé des motifs, d’ailleurs, soutient son argument, tout en l’élargissant : « À l’horizon 2019, cette adaptation du cadre constitutionnel est une condition indispensable à l’identification de la protection sociale d’un risque de dépendance, conformément au souhait du président de la République, ainsi qu’à la création d’un système universel de retraite. »

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    Fondamentalement, l’évolution sémantique et technique du nouvel amendement ne modifie pas la donne de départ. Qu’y voient encore les parlementaires opposés à cette modification de la Constitution ? « Faire référence à la protection sociale dans la Constitution, c’est acter le passage d’un système financé par les cotisations sociales à un passage à l’impôt, s’emporte le député communiste Sébastien Jumel. C’est un bouleversement de notre système de solidarité. »

    Cette extension, avec ou sans changement de nom, ouvre la porte – à terme – à une modification profonde du fonctionnement de la protection sociale à la française. D’abord parce que cette création « externe » d’un nouveau pilier permet d’envisager une extension à d’autres branches de la protection sociale qui ne sont pas incluses dans la Sécurité sociale : les retraites complémentaires ou encore l’assurance-chômage. À chaque fois, la justification sera la même : le financement décroissant par la cotisation et le financement croissant par l’impôt.

    Concernant les retraites complémentaires, dites Agirc-Arrco, actuellement gérées par les partenaires sociaux, le doute n’est pas permis. L’amendement d’Olivier Véran persiste à inclure dans la « protection sociale » le futur « système universel de retraites » qui devrait fusionner régime général et régime complémentaire. L’amendement constitutionnel va permettre et faciliter cette fusion dans le budget, dépouillant au passage les syndicats et patronat de leurs prérogatives en matière de gestion.
    Autre non-dit : le cas de l’assurance-chômage. Dans son discours devant le Congrès de Versailles le 9 juillet, Emmanuel Macron a pourtant été on ne peut plus clair : « La solidarité nationale est de plus en plus financée par l’impôt, ce que vous avez voté en matière d’assurance-chômage a ainsi supprimé toute cotisation salariale remplacée par la CSG, mais il faut bien expliquer l’ensemble de cette réforme, ne pas voir que la CSG qui augmente d’un côté, en oubliant que ce sont toutes les cotisations sociales salariales qui ont baissé de l’autre. » L’assurance-chômage ne rentrera pas à terme dans le budget lié à la protection sociale et sortira des mains des partenaires sociaux, qui la géraient comme un amortisseur en dehors des contraintes budgétaires de l’État.Si le PLFSS est désormais élargi à ces domaines hors Sécurité sociale, il suffira de vider progressivement par une loi organique la Sécurité sociale de son contenu pour le transférer vers la partie « externe » du texte budgétaire. Cette évolution n’est certes pas certaine, et n’est pas assumée par la majorité. Mais elle sera désormais permise par le texte constitutionnel et s’appuie sur des choix des gouvernements précédents et de ce gouvernement.

    En 2017, les exonérations de cotisations représentaient 30 milliards d’euros, soit plus de 10 % des recettes de la Sécurité sociale. Depuis, le gouvernement a supprimé les cotisations salariales maladie et s’apprête à réduire drastiquement, en 2019, les cotisations patronales pour les salaires compris entre le Smic et 1,5 fois le Smic. L’assurance-chômage verra ses cotisations salariales entièrement supprimées en octobre 2018 et remplacées par la CSG, un impôt national au taux fixé par le gouvernement.

    Progressivement, donc, le financement par l’État gagne du terrain au détriment du financement par les cotisations. Logiquement, le PLFSS a de moins en moins d’autonomie. Il s’intègre de plus en plus dans le cadre d’une politique budgétaire plus large. La particularité du financement social tend donc progressivement à disparaître et c’est bien ce que l’amendement d’Olivier Véran grave dans le marbre de la loi fondamentale.

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    Comme le révélait Le Canard enchaîné dans son édition du 4 juillet, la réforme des retraites en prend la direction. L’hebdomadaire satirique écrit, évoquant les négociations en cours : « Ce qui se déroule en coulisse ne va pas forcément rassurer les syndicats et les organisations patronales adeptes d’une partition rigoureuse entre le social et l’État. Ainsi, le haut fonctionnaire Christian Charpy planche-t-il en secret sur l’intégration de la loi de financement de la Sécurité sociale dans la loi de finances de l’État. En clair : la Sécu deviendrait une ligne budgétaire. »

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    Avec des conséquences dramatiques pour la protection sociale dans son ensemble. En cas de conjoncture basse, le gouvernement pourra faire évoluer directement le système social pour rétablir les équilibres. Ne disposant plus de ressources ni de capacité d’endettement propres, le système social deviendra ainsi un possible moyen d’ajustement afin de préserver les équilibres, de ne pas augmenter la dette publique et, surtout, de préserver les subventions et cadeaux fiscaux à certaines catégories comme les entreprises au nom de l’emploi.

    Pour compenser ces ajustements, l’État pourrait, dans ce cadre, intégrer au financement de la protection sociale des mesures d’incitation fiscale à un financement privé qui serait financé par un redimensionnement de la protection sociale, accélérant ainsi la privatisation du système. On irait alors vers une individualisation croissante de la protection sociale, comme le souhaite le gouvernement, et vers la réduction de la solidarité nationale à un simple « filet de protection » pour les plus fragiles. Là encore, on n’y est pas. Mais la déconstruction juridique du cadre de la Sécurité sociale issue du programme du Conseil national de la Résistance ouvre cette possibilité. L’amendement d’Olivier Véran devrait être discuté en séance le lundi 16 juillet.

  • Quand Pôle emploi fiche les chômeurs agressifs | Rue89Lyon
    http://www.rue89lyon.fr/2012/11/20/quand-pole-emploi-fiche-les-chomeurs-agressifs

    Selon la direction de #Pôle_emploi et les syndicats, les agressions de conseillers sont en hausse. En Rhône-Alpes, comme ailleurs en France, des statistiques ont été mises en place pour suivre ce que la direction régionale a nommé « les #incidents_clients ». En 2011, on notait ainsi 621 « incidents clients » et en 2012, on en compte 677 (chiffre arrêté au 9 novembre dernier).

    Pour parvenir à un tel recensement, les différentes directions régionales de Pôle Emploi doivent mettre en place une politique de sécurité encadrée par la direction nationale. Registre de sécurité, #fiche « incident client » et envois de courriers : les #chômeurs_énervés sont suivis à la trace. En Rhône-Alpes, la porte-parole de la direction assure qu’il n’y a pas constitution de fichiers de chômeurs agressifs. Rien n’est moins sûr.

    Un registre papier… qui peut être nominatif

    A chaque agression, les agents de Pôle emploi doivent remplir une main courante, sous forme papier. Il s’agit du « registre HSCT » (pour Hygiène Sécurité et Condition de Travail) qu’ils doivent transmettre à travers le « logiciel de gestion du risque » (LGR).

    C’est une note du 28 septembre 2010 signée par le directeur général de l’époque, Christian Charpy, qui encadre le traitement de ces informations et les suites à donner. Dans ces « instructions relatives à la prévention et au traitement des agressions à Pôle emploi », il est bien précisé que les informations sur ces agressions doivent être anonymées, que ce soit dans le registre papier ou lorsque l’information est transmise par informatique à la direction régionale via le LGR :

    « La situation doit être relatée à partir des faits objectifs : date, heure, circonstances, description des événements. Ces informations très sensibles au regard de la loi Informatique et Libertés ne doivent pas comporter d’éléments nominatifs »

    Problème en Rhône-Alpes, comme le reconnaît la porte-parole de la direction régionale : les agents, dans la pratique, sont libres d’écrire les noms des demandeurs d’emploi.

    Salah, chômeur fiché

    Le cas de Salah, chômeur habitant de Vénissieux, est problématique. En juillet dernier, lors d’un rendez-vous avec sa conseillère, le ton monte. Au RSA, Salah reproche à sa conseillère de ne pas l’appuyer suffisamment dans la recherche d’un financement pour une formation. Le rendez-vous se termine là. Mais quelques jours plus tard, Salah reçoit un courrier lui indiquant qu’il s’est « montré agressif » et qu’il a « fortement perturbé le bon fonctionnement de Pôle emploi ». Et le courrier, signé par le directeur régional adjoint, conclut que si de tels agissements devaient se reproduire, il se réserve la possibilité d’informer les autorités judiciaires et de limiter son accès à l’agence de Pôle emploi.

    Salah est en total désaccord avec la description des faits tels que relatés dans le courrier :

    « Le ton est effectivement un peu monté. Mais je suis resté très cordial. Ce qu’il y a de choquant dans cette histoire, c’est que Pôle emploi m’envoie un courrier me menaçant de #sanction alors que je n’ai pas pu donner ma version des faits ».
    Dans une longue réponse écrite, Salah, sur les conseils du site #recours-radiation, conteste l’agression. Et puisque le courrier parle de sanction en cas de récidive, il demande que son nom soit effacé du fichier où il suppose qu’il a dû être inscrit. Salah a eu le nez creux, le directeur adjoint de Pôle emploi accepte sa requête :

    « Je réponds favorablement à votre demande de retrait du signalement à votre nom, dans le registre de sécurité de l’agence de Vénissieux ».

    #Fichier_nominatif

    http://www.recours-radiation.fr

  • Sauvez un arbre radiez un chômeur - Regards.fr
    http://www.regards.fr/nos-regards/leila-chaibi/sauvez-un-arbre-radiez-un-chomeur#comments

    Pôle emploi a décidé d’être écolo. Des tonnes de lettres sont envoyées chaque jour aux millions de demandeurs d’emploi. Dévastateur pour la forêt ! Alors, à défaut de pouvoir dématérialiser le chômage, Pôle emploi a démarré au mois de juin un processus de dématérialisation des courriers. Désormais, pour réclamer des pièces justificatives ou convoquer un usager à un rendez-vous, Pôle emploi envoie des e-mails. Les courriers électroniques, c’est gratuit, et c’est bon pour la planète.

    (..)

    Au mois de juillet 2011, soit juste après le démarrage de la « dématérialisation des courriers », le nombre de radiations a brusquement augmenté de 25,1 %. Les associations de chômeurs et les syndicats de salariés de Pôle emploi ont envoyé début septembre une lettre ouverte à leur directeur général, Christian Charpy, pour exiger l’arrêt de ce dispositif et le retour aux courriers papier. Le 8 octobre, salariés et usagers étaient de nouveau réunis dans la rue à l’occasion de la manifestation annuelle contre le chômage et la précarité. Les uns réclamaient un revenu décent et des conditions de traitement dignes, tandis que les autres dénonçaient la dégradation de leurs conditions de travail. Tous faisaient front contre la casse du service public de l’emploi.

    Le 17 octobre, soit dix jours plus tard, un informaticien au chômage prenait en otage – trois heures – deux employés de Pôle emploi, avec une arme qui s’est révélée factice. La plupart des médias ont conclu qu’il s’agissait d’un allumé. Un cas isolé. Et si ce fait divers était au contraire un symptôme de la névrose du système d’accompagnement des chômeurs vers l’emploi ?

  • Un an après, un bilan en demi-teinte pour le RSA - Localtis.info
    http://www.localtis.info/cs/ContentServer?c=artJour&cid=1250259924636&pagename=Localtis/artJour/artJour

    La principale difficulté concerne Pôle emploi. Confronté, lui aussi, à la montée de la demande sociale - doublée des effets de la fusion ANPE-Unedic - Pôle emploi est resté globalement à la marge du RSA. Les élus ne se privent pas d’évoquer un traitement des dossiers concernant les bénéficiaires du RSA « beaucoup plus long que celui des anciens dossiers de RMI », avec un délai moyen de l’ordre de quatre mois pour signer un projet personnalisé d’accès à l’emploi. Auditionné le 18 mai par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, Christian Charpy, le directeur général de Pôle emploi, a d’ailleurs reconnu que « le nombre de personnes [bénéficiant d’une prise en charge renforcée] et restant inscrites à Pôle emploi reste assez faible, proche de celui qui était constaté du temps du RMI ». Il a également admis qu’il y avait « des progrès à faire » dans le partenariat avec les acteurs institutionnels : départements, mais aussi régions (pour la formation), missions locales...

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