Hervé Sebille Kernaudour réveille la rime interne
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Hervé Sébille Kernaudour é
tait encore enfant. Un jour, quelque part dans le Trégor, alors qu’il rendait visite à l’un de ses oncles, il vit une belle bâtisse, dominant une vallée. « Bien qu’on n’aperçoive ni tour ni tourelle, ça m’avait bien semblé être un manoir », se souvient-il.
« On dit que c’est Keridwal », lui lâchera son père, avouant qu’un jour il en ferait bien sa demeure. Le jeune Hervé n’en saura jamais plus. Aucune trace de Keridwal sur les cartes ! Un mirage ?Mais tout au long de sa vie, cet endroit si mystérieux continuera de hanter, ou d’enchanter, sa mémoire. « Moi je sais que Keridwal existe », soutient le poète dont les pensées y ont toujours trouvé refuge. ll n’aura de cesse, dans ses rêves, de relever les murs d’une maison de cœur fantasmée, en mettant des mots sur chaque pierre.
Hervé Sebille Kernaudour puise son inspiration dans le monde médiéval mais aussi dans la musique.Le rythme et la sonorité du texte revêtent donc une importance particulière dans sa poésie. Elles sont servies par une versification savante, complexe, propre au breton et au gallois anciens : l’emploi de rimes internes.Placées, non pas en fin de vers, mais sur la dernière syllabe du premier hémistiche et l’avant-dernière du second hémistiche, ces rimes internes marquent la césure de leur puissant impact rythmique.
