person:jean grenet

  • Caméras cassées à Bayonne par Salim Bisset
    http://cqfd-journal.org/Cameras-cassees-a-Bayonne

    Comme son papa, maire de Bayonne avant lui, le député Jean Grenet finance à perte la corrida – 400 000 euros de déficit en 2011 –, et multiplie les subventions afin de valoriser la fierté locale qu’est le club omnisport de la commune, l’Aviron Bayonnais.

    Mais, en vieillissant, le Prince Jean dépense aussi sans compter pour normaliser et sécuriser son fief. Depuis un an et demi, un programme municipal de 200 000 euros vise à promouvoir la culture institutionnelle et à restreindre les pratiques festives dans les quartiers populaires : fermeture prématurée des bars en semaine, fin obligatoire des concerts à 22 heures le week-end… Comme ailleurs, l’objectif non affiché est d’« assainir » le centre-ville, pour attirer les cadres sup’ et les gentils Parisiens endimanchés qui ne devraient pas tarder à déferler sur la ville avec la future ligne à grande vitesse Paris-Madrid. Installées provisoirement depuis cinq ans pendant les fêtes de Bayonne afin d’épier les festayeres, les caméras de vidéosurveillance se sont multipliées en catimini à l’automne dernier, avec la pose d’une quinzaine d’yeux électroniques dans le quartier basque du Petit Bayonne. Rapidement, un bon nombre d’entre elles n’ont pas résisté aux sprays et à l’arrachage des fils d’alimentation, avant que « quelqu’un » ne les fasse, en désespoir de cause, retirer. Depuis, la mairie cherche à garder la face en affirmant, sans rire, par l’intermédiaire de son service de communication, « ne pas avoir eu connaissance de l’installation de caméras de surveillance dans le Petit Bayonne… » Difficile, en effet, d’avouer un nouveau revers après des manifestations de réfractaires et qu’une étude sociologique a démontré que la jeunesse bayonnaise est « plutôt sage » dans ses pratiques nocturnes. Reste que le Prince Jean est tenace ! Il revient cette fois par la grande porte et fait savoir, via la presse, que dix-sept caméras seront installées à Saint-Esprit, le vieux quartier juif à côté de la gare – financées par le Fonds interministériel de prévention de la délinquance (FIPD) à hauteur de 35 000 euros.

    La bataille est loin d’être terminée : « Nous allons nous occuper de ces nouvelles caméras », rapporte un trentenaire qui a bien entendu souhaité garder l’anonymat.

  • Réponse imaginaire de Nicolas Sarkozy au maire de Bayonne « Faux et usage de faux
    http://blogs.lesinrocks.com/fauxetusagedefaux/2012/03/02/reponse-imaginaire-de-nicolas-sarkozy-au-maire-de-bayonne

    Monsieur le député-maire, cher Jean Grenet,

    Mon secrétariat a bien reçu votre courrier de ce jour. Le détecteur d’explosifs et d’anthrax n’ayant signalé aucune anomalie, je vous réponds en toute confiance, comme à un républicain. Comme disait Jean-Paul II (et l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé, n’est-ce pas), n’ayez pas peur, monsieur Grenet.

    J’admets sans peine que vous m’aviez prévenu, même si je vous trouve un peu gonflé de la ramener comme ça devant un président en exercice. “N’allez pas au Petit Bayonne”, m’aviez-vous glissé d’une voix blanche. Votre appréhension se lisait sur votre visage, crispé et suant, le sang battant à votre tempe.

    Et bien je vais vous dire, moi, monsieur Grenet, il n’y a pas de zones de non-droit sur le territoire de notre pays. Que penseraient les Français, si à la moindre suspicion de gauchisme je redoutais de m’aventurer dans un fief ennemi ? Un candidat à l’élection présidentielle ne pourrait-il plus se rendre au Petit Bayonne, dans certains quartiers de Lille ou de Nantes ? Les citoyens ne le permettraient pas, tout simplement. Dans une période de crise comme celle que nous traversons, la France forte doit affronter sans crainte le Petit Bayonne.

    Quelques huées, une omelette, la presse en fait son petit bonheur de la journée. Avec l’expérience, j’ai compris que les sentiments n’ont pas leur place dans les rapports entre les hommes politiques et les journalistes. Mais vous comme moi, monsieur Grenet, savons que ces marques d’hostilité n’étaient le fait que d’une infime minorité infâme. “Une bronca organisée par des mouvements extrémistes”, pour certains “venus d’ailleurs”, dites-vous. “Des socialistes, des indépendantistes basques, des écologistes, des altermondialistes, des indignés…” Vous voulez qu’on vous débarrasse de cette racaille ? On va le faire.