person:jean-pierre bibring

  • « Rosetta repose la question de l’ubiquité de la vie »

    http://huet.blog.lemonde.fr/2016/09/26/rosetta-repose-la-question-de-lubiquite-de-la-vie

    Jean-Pierre Bibring, professeur à l’Université d’Orsay et chercheur à l’Institut d’Astrophysique spatiale, a participé à cette aventure, comme coordinateur scientifique du robot Philae qui s’est posé sur la comète au terme d’une cabriole cosmique imprévue. Dans une interview accordée à {Sciences²}, il explique le crash suicide de Rosetta. Et développe son opinion sur le bilan scientifique provisoire que l’on peut tirer des observations des deux engins – en particulier sur l’apport à la recherche des scénarios d’émergence de la vie sur Terre – ainsi que sur les leçons à tirer des technologies utilisées pour cette cette mission.

    Les noyaux cométaires sont des objets de faible densité globale (la moitié de celle de la glace d’eau), et de très grande porosité. Contrairement à l’image que l’on en avait généralement, ils ne semblent pas être constitués principalement de glaces, faites d’eau et de CO2. Celles-ci sont bien présentes, mais en abondance inférieure à celle des grains qui sont, eux, très majoritairement, des grains organiques, c’est-à-dire constitués de composés chimiques carbonés, sombres et réfractaires. Cette matière organique, vraisemblablement très complexe, constitue la matrice même des comètes, dans laquelle glaces et minéraux sont piégés. Finies les « boules de neige sale » : ce sont des « organIcEs », où des glaces (ices) sont piégées dans une matrice carbonée (organics).

    Les images acquises par Philae donnent une représentation spectaculaire de ces grains carbonés. Le site où Philae s’est finalement arrêté, est, comme en témoignent les images prises récemment, un trou assez profond, très peu affecté par les processus qui prennent place à la surface. Du point de vue opérationnel, ce site fut malheureux, en ce qu’il ne nous a pas permis de travailler sur la durée, faute de soleil suffisant pour réchauffer Philae et alimenter ses panneaux solaires. En revanche, du point de vue scientifique, ce fut un site extraordinaire, car le matériau que Philae a observé et analysé pendant 60 heures, grâce à ses piles, est probablement le plus primordial – au sens de l’histoire du système solaire – que nous pouvions rêver d’atteindre !

    Les observations des nuages moléculaires par la radioastronomie mettent en évidence une très grande variété de composés, essentiellement similaire d’un nuage à l’autre. Il faut toutefois réaliser qu’il s’agit de nuages en début d’effondrement, lorsque les densités demeurent suffisamment faibles pour permettre la caractérisation de leur composition par spectroscopie, même en ondes radiométriques. Les comètes, en revanche, échantillonnent l’un de ces nuages en fin d’effondrement, après qu’une chimie très particulière en ait transformé le contenu moléculaire. C’est alors que la diversité des produits synthétisés pourrait s’être manifestée. Prenons le moment particulier où apparait l’étoile centrale. Ses caractéristiques propres, et en particulier son rayonnement à grande énergie (UV et Extrême UV), éventuellement polarisé, pourrait avoir affecté les propriétés de certaines des espèces et molécules du disque environnant.

    Par exemple en y induisant des excès énantiomères (lorsqu’une molécule peut présenter deux formes non superposables dans un miroir et qu’elles ne sont pas produites à égalité) très particuliers, modelant leur chiralité et favorisant leur évolution, une fois immergée dans des océans planétaires, vers des structures « vivantes ». Il se trouve que nous avons, à bord de Philae, une expérience qui aurait permis de mettre en évidence une éventuelle chiralité de la matière organique cométaire. Mais nous n’avons pas pu la réaliser, faute de Soleil suffisant… En supposant que de telles expériences démontrent un jour que le matériau cométaire ait déjà intégré de telles propriétés, cela renforcera l’idée que l’essentiel des ingrédients du « vivant » était déjà disponible avant même la formation des planètes. Dans quelle mesure s’agit-il du résultat d’une spécificité de notre propre système, et des caractéristiques de son effondrement, ou à l’inverse d’une propriété générique du cosmos, cela bien sûr demeure une question. De même, les conditions et propriétés particulières des océans terrestres, au moment de ces apports de type cométaire, pourraient renforcer les aspects contingents. A l’évidence, les questions de l’ubiquité ou non de la vie dans l’Univers se posent en des termes très nouveaux ! La notion même « d’habitabilité » doit être totalement repensée à mon avis.

    #They_live

  • L’Europe repart à l’assaut de Mars

    http://www.lemonde.fr/cosmos/article/2016/03/07/mars-l-europe-se-remet-en-orbite_4878024_1650695.html

    Le Vieux Continent repart à l’assaut de la Planète rouge. Le 14 mars devrait décoller de la base de Baïkonour, au ­Kazakhstan, une fusée russe avec à son bord la sonde TGO (pour Trace Gas Orbiter) et un module d’atterrissage nommé Schiaparelli.

    Ce dernier devrait se poser sur la surface de Mars le 19 octobre pour deux à quatre jours d’expériences sur le sol ­sableux de Meridiani Planum, une ­région de ­l’hémisphère Sud déjà explorée en 2004 par le rover Opportunity de la NASA. Le conditionnel est de rigueur car la mission est à haut risque.

    «  On est prêts. Nous avons tout fait pour que cela marche  », confie Jorge Vago, l’un des deux responsables scientifiques de ce ­programme, baptisé ExoMars par l’Agence spatiale européenne (ESA), qui s’articule autour de deux missions, l’une en 2016 et l’autre en 2018. Les craintes sont cependant nombreuses.

    « On apprend toujours de nos échecs »

    D’abord, ExoMars fait suite à un échec européen en décembre 2003. Lancé en même temps que la sonde Mars Express, le rover ­Beagle 2 avait bien été largué vers son objectif mais n’avait plus donné signe de vie ensuite. Une image de la sonde américaine Mars Reconnaissance ­Orbiter publiée en janvier 2015 a toutefois montré que l’engin avait touché la surface et que deux de ses trois panneaux solaires s’étaient déployés. «  On apprend toujours de nos échecs  », explique, philosophe, ­Jean-Jacques Dordain, qui fut directeur de l’ESA de 2003 à 2015.

    (...) Puis les scientifiques ont voulu ajouter des instruments au prototype ; le module s’est alourdi. Une fusée plus puissante, Ariane 5, devenait nécessaire et... trop chère. Les Européens toquent donc à la porte des Américains, qui acceptent, mais en scindant la mission en deux : un premier vol pour ‐ placer en orbite une sonde qui pourrait faire des mesures et servir de relais radio avec la Terre.
    Un second pour poser sur Mars un rover complet grâce au savoir-faire de la NASA. Report donc du lancement de 2009 à 2011, puis 2013, et finalement 2016.

    Mais en 2011, l’agence américaine jette l’éponge pour des questions de budget et abandonne l’Europe... qui sollicite la Russie. Le principe de la double mission reste, mais les lanceurs seront russes ainsi que l’atterrisseur. Or la Russie, qui a à son actif bien des premières spatiales, n’est jamais parvenue à se poser correctement sur Mars.

    Le succès d’ExoMars 2016 paraît indispensable à ExoMars 2018

    Pour en finir avec la course d’obstacles, la deuxième moitié de la mission, ExoMars 2018, n’est pas encore totalement financée, le coût pour l’Europe étant de 1,3 milliard d’euros. Une réunion dite interministérielle de l’ESA doit se tenir avant la fin de l’année notamment pour régler cette question. Le succès d’ExoMars 2016 paraît indispensable à ExoMars 2018. Il n’est pas sûr non plus que le délai de 2018 soit tenu, ce qui reporterait le lancement du rover de deux ans supplémentaires, le temps que la Terre et Mars retrouvent une configuration orbitale favorable. Cette mésaventure vient d’arriver à la mission Insight : prévue cette année, elle a été reportée à cause d’un problème technique sur un des i nstruments de sismologie.
    A quoi bon tant insister pour aller sur et autour de Mars ? « Cette planète est une cousine de la Terre, elle permet donc de mieux comprendre notre histoire », indique François Forget, directeur de ‐ recherche au CNRS, au Laboratoire de météorologie dynamique. « C’est comme une image arrêtée de l’évolution », ajoute Cathy Quantin-Nataf, géologue à l’université Lyon-I. Le premier milliard d’années de ces deux planètes, âgées d’environ 4,5 milliards d’années, a été celui pendant lequel la vie est apparue sur Terre. Qu’en a-t-il été sur Mars ? Pourquoi les destins de ces cousines ont-ils divergé ?

    L’Europe espère contribuer à apporter des réponses, en 2016 depuis l’atmosphère martienne et en 2018 en posant un rover autonome sur la surface, même si, à l’origine, les objectifs d’ExoMars étaient
    plus technologiques que scientifiques : acquérir du savoir-faire dans le ‐ domaine de l’entrée dans l’atmosphère et dans celui de l’atterrissage, et disposer d’un relais radio pour de futures missions d’exploration de surface.

    Dans la version actualisée, plusieurs mesures seront effectuées pour nourrir les connaissances. Cette année, durant la descente de Schiaparelli, des données seront enregistrées pour connaître l’état physique de l’atmosphère (pression, température, vents...). Puis, au sol, pendant une durée courte, d’autres mesures seront réalisées. L’une d’elles est assez originale, MicroARES (la seule sous responsabilité française) : évaluer le champ électrique à la surface.

    Les chercheurs soupçonnent, en effet, que les frictions entre les grains de poussière microscopiques créent des charges électriques et des décharges, voire des éclairs ! Ils pensent aussi que ce champ pourrait jouer un rôle dans le déclenchement des fameuses tempêtes en déplaçant les grains chargés.

    La grande affaire d’ExoMars 2016 sera celle du méthane, un gaz simple, constituant du gaz de ville terrestre mais qui empoisonne les chercheurs depuis plusieurs années. Y en a-t-il ou non sur Mars ? Si oui, d’où vient-il ? Et pourquoi en reste-t-il aussi peu dans l’atmosphère alors que, normalement, il devrait persister des siècles avant d’être détruit par le rayonnement solaire ? Ce qui est certain c’est que, s’il existe, c’est à l’état de traces puisque l ’atmosphère est constituée d’environ 96 % de CO2,

    de 2 % d’argon et d’autant d’azote. En 2004, à peine arrivée sur son orbite, la sonde européenne Mars Express avait détecté la présence de méthane. Mais les mesures étaient à la limite de la sensibilité des appareils : quelques molécules parmi un milliard.

    En 2009, depuis des télescopes terrestres, une équipe américaine a repéré des panaches gazeux ténus et intermittents dans trois régions distinctes de la planète. Mais la même équipe n’arrivait plus à en distinguer lors d’observations suivantes. De même, le robot Curiosity, arrivé en août 2012 sur Mars, n’a rien trouvé dans un premier temps. Pour finalement, en 2015, annoncer qu’il a lui aussi reniflé ce gaz dans d’infimes proportions et pas en permanence. Et les chercheurs travaillant sur la sonde indienne Mangalyaan, en orbite depuis 2014 et sensible au méthane, n’ont communiqué pour l’instant aucun résultat.

    « L’Europe a une carte à jouer dans cette histoire de méthane », insiste Francis Rocard, responsable au CNES du programme d’exploration du Système solaire. Pourquoi tant d’intérêt autour de ce gaz constitué d’un atome de carbone et de quatre d’hydrogène ? C’est que, sur Terre, l’essentiel de ce gaz est d’origine biologique, émis soit par la flore intestinale des ruminants, soit par fermentation bactérienne dans les marécages ou les rizières. Trouver du méthane dans l’atmosphère martienne ‐ serait donc une preuve de vie.

    Sauf que... c’est plus compliqué. Des processus physico-chimiques peuvent également fabriquer cette molécule. Un peu d’eau chaude sur des minéraux de fer crée de l’hydrogène qui, en réagissant avec du dioxyde de carbone, très abondant, peut produire du méthane. « Cela existe sur Terre, en Turquie par exemple, où des flammes sortent littéralement du sol depuis trois mille ans », témoigne Pierre Thomas, géologue de l’ENS Lyon. Il faut donc, si on en trouve, localiser précisément la provenance de ce gaz pour faire le lien éventuel avec le type de sol et tenter d’affiner le portrait de son origine, organique ou non. Il faudra aussi comprendre pourquoi il ne s’accumule pas dans l ’atmosphère et est détruit. « Certains évoquent des processus électrochimiques qui dégraderaient cette molécule. Les poussières pourraient jouer un rôle en créant ces champs électriques inducteurs de réactions chimiques », estime François Forget.

    Dans le nez des chercheurs il n’y a pas que le méthane. La sonde TGO dispose en effet de ‐ différents capteurs sensibles à bien d’autres molécules à l’état de traces. « On pourrait trouver de l’éthane ou du propane, qui eux ont plus de chances d’être d’origine seulement organique », imagine Jorge Vago. « La liste des molécules inconnues que nous pourrions trouver est grande », estime ‐ François Forget. Et de citer, par exemple, le soufre sous sa forme oxydée ou hydrogénée qui est aussi un marqueur d’activité volcanique. Ou des substances azotées au cycle encore inconnu.

    En complément, un i nstrument détectera les neutrons émis depuis le sol. Ces particules proviennent de la cassure des noyaux d’atomes sous l ’effet des rayons cosmiques dont Mars n’est plus protégée. Mais ces bouffées de neutrons sont atténuées en présence d’eau. Du coup, TGO cartographiera la présence d’eau glacée sous la surface.

    « ExoMars 2016 est belle, ExoMars 2018 sera superbe ! »

    Très techniques, toutes ces connaissances n’apporteront sans doute pas les réponses tant attendues sur les traces éventuelles de vie. Il faudra attendre le rover de 2018. Celui-ci sera, en effet, le premier au monde à creuser profondément la croûte martienne. Sa foreuse percera de 50 centimètres jusqu’à deux mètres de profondeur, contre quelques centimètres seulement pour le ‐ robot Curiosity.

    La différence majeure est que les échantillons prélevés auront été préservés des attaques chimiques de surface et des effets destructeurs des rayons cosmiques. Les chercheurs espèrent alors trouver des molécules organiques complexes ou bien des indices d’activités biologiques comme des biofilms. « C’est un défi monstrueux ! », note Sylvestre Maurice, de l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie à Toulouse, coresponsable d’un instrument du rover.
    Pour multiplier leurs chances, les chercheurs ont choisi en conséquence le lieu de l’atterrissage. Oxia Planum, située juste au-dessus de l’équateur, remplit toutes les caractéristiques souhaitées par l’ESA. Horizontale pour faciliter l’arrivée. Large de plus de 100 kilomètres pour avoir une marge de sécurité. Peu élevée (3 000 mètres sous l’altitude moyenne), pour augmenter le temps passé dans la fine atmosphère martienne qui freine la descente. Et surtout ancienne et argileuse.

    Les terrains sont ainsi âgés de 3,9 milliards d’années et ont été durablement immergés sous un lac ou une mer propice à déposer des sédiments. Curiosity avance sur des terrains plus jeunes d’au moins 500 millions d’années et n’a pas trouvé beaucoup d’argile. Oxia planum s’annonce comme l’endroit parfait pour mettre la main sur ces fameuses traces de vie. « Si l’on veut comprendre comment la vie est apparue sur Terre, c’est peut-être sur ces terrains martiens comme Oxia planum et Mawrth Vallis, qu’on pourra le savoir », rappelle Jean-Pierre Bibring. « ExoMars 2016 est belle, ExoMars 2018 sera superbe ! », résume, plein d’espoir, Jorge Vago.

  • La comète Tchouri, un concentré glacé de germes de vie

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2015/07/30/la-comete-tchouri-un-concentre-glace-de-germes-de-vie_4705355_1650684.html

    Mais Tchouri réservait une plus grande surprise encore. Il apparaît que son noyau est un concentré de molécules organiques. Dans le nuage de poussières soulevé par le premier contact de Philae avec le sol ont été trouvées seize de ces molécules, dont quatre (isocyanate de méthyle, acétone, propionaldéhyde et acétamide) n’avaient jamais été détectées sur une comète. Or, il s’agit de précurseurs de composés plus complexes (sucres, acides aminés, bases de l’ADN…) qui constituent les briques élémentaires du vivant.

    Les comètes, en quasi-permanence congelées et donc dépourvues d’eau liquide, n’abritent évidemment aucune vie. Mais cette découverte conforte l’hypothèse que de la matière organique venue des comètes ait ensemencé les océans terrestres lors de bombardements de notre planète par ces astres. Un – gros – bémol toutefois : l’éventuelle présence de composés organiques complexes sur Tchouri n’a pu être confirmée par les premières analyses.

    Ce qui est sûr, souligne Jean-Pierre Bibring, c’est que « le noyau cométaire est très riche en composés carbonés, qui ne se présentent pas sous la forme de petites molécules piégées dans la glace, comme on le pensait jusqu’à présent, mais de grains suffisamment gros pour résister à un voyage dans l’espace ». Et donc pour avoir pu féconder les océans terrestres. « Le système solaire, ajoute Nicolas Altobelli, est une machine à fabriquer et transporter de la matière organique, et les premiers résultats de Philae nous donnent un aperçu des processus chimiques précurseurs de l’apparition de la vie. »

    #They_live

  • #Philae: reflections and hopes
    http://blogs.esa.int/rosetta/2015/03/13/philae-reflections-and-hopes

    Lead #lander scientist Jean-Pierre Bibring (IAS, Orsay, France) reflects on the events surrounding comet #Landing four months ago, and shares his hopes for #philae’s reactivation. For years we dreamt of visiting a comet, to perform in situ analyses of a pristine Solar System object. For Philae, the first giant challenge was to land. We always knew that achieving our scientific goals would require us to face extreme conditions, so cold and unpredictable would be the comet environment at such distances from the Sun – nearly 450 million kilometres around #landing day. Our mission was expected to present enormous risks: the reality was even tougher. All scientific #Operations planned for the descent up to 10 hours after touchdown had been preloaded, ready to be run in an automated fashion. They (...)

    #Comet_67P #Instruments ##CometLanding #instruments #landing_day #science

  • Philae endormi sur la comète Tchouri après son succès
    http://sciences.blogs.liberation.fr/home/2014/11/philae-au-travail-sur-tchouri.html

    Les dix instruments scientifques ont fonctionné pour 18 expériences. La foreuse a touché le sol et l’a vraisemblablement pénétré. « Nous avons fait 80% du programme scientifique prévu... et obtenu des informations non prévues "grâce" au vol plané d’un kilomètre de Philae au dessus de la comète Tchouri, » s’est félicité Marc Pircher à Toulouse où sont réunies les informations envoyées par le robot.

    http://sciences.blogs.liberation.fr/.a/6a00e5500b4a64883301b8d0909b9b970c-300wi

    L’image ci-[dessus] rassemble les vues prises par les 7 caméras miniaturisées de l’instrument CIVA dont Jean-Pierre Bibring est responsable. Elles sont disposées tout autour du robot. Une paroi, très proche plonge l’atterrisseur dans l’ombre de sorte que ses panneaux solaires les mieux orientés ne sont illuminés que durant près de 1,5 h par cycle de 12,4 h (la durée de rotation du noyau).
    (…)
    Commentant la vue du rocher très éclairé, Jean-Pierre Bibring a déclaré : « Nous pensions que nous allions nous poser sur une surface relativement poussiéreuse et souple, et nous ne comprenions pas comment Philae avait pu rebondir 2 fois. Mais, en voyant ce matériau qui semble très dur, on comprend que Philae a pu rebondir fortement dessus, comme sur un trampoline. »

    • Une conférence vient [vendredi soir 14 novembre] de se tenir au Centre de Toulouse du Cnes, où sont rassemblées les informations scientifiques transmises par Philae, via Rosetta, à la Terre. Marc Pircher a annoncé qu’une transmission devrait avoir lieu cette nuit.

      Pour lui : « 80% de la science a été faite et les données transmises à la communauté scientifique. La priorité c’est de programmer au mieux les instruments pour avoir le maximum d’information ; On espère que la foreuse qui a démarré, et a touché le sol... mais on n’en sait pas plus car la transmission a alors été coupé par la fin de visibilité de Rosetta.

      Nous avons fait un atterrisseur qui a été aussi planeur... et les instruments ont récupéré de la poussière cométaire qui sont analysés. Ce survol de deux heures, durant lesquelles la comète a tourné de 30° sur son axe. Il nous aura apporté des informations imprévues. Le radar qui fait la tomographie du noyau a bien fonctionné et mis à profit le vol sur un km et trois cent mètres, ce qui est mieux que prévu, et ce qui nous a d’ailleurs permis de savoir où le robot est exactement. On espère pouvoir donner aux scientifiques les résultats du forage cette nuit. Puis Philae sera mis en hibernation en attendant que l’ensoleillement soit plus favorable et permettra de recharger les batteries. L’aventure n’est pas terminée. Surtout si l’on parvient à se rebrancher sur la prise électrique, c’est à dire sur le Soleil. »

      Le marteau d’un des instrument à tapé sur la comète, et le robot n’a pas bougé, donc il est relativement stable. On connaîtra ainsi la dureté du sol et sa température en dessous de la surface.
      (…)
      [samedi matin]
      Hier soir, très tard, Philae a réussi une communication via Rosetta, lorsque la sonde fut visible par le robot. Les nouvelles ont été bonnes : le forage a bien eu lieu, et l’échantillon collecté a pu être analysé. Les ingénieurs ont alors envoyé un ordre pour faire pivoter Philae, car l’engin peut se réorienter tout en conservant ses pieds fixes. La manoeuvre devrait permettre d’améliorer la recharge des battteries par les panneaux solaires. Puis les instruments Ptolemy et Consert (le radar) ont effectué une ultime mesure. Enfin, le seui minimal d’électricité ayant été atteint, Philae s’est mis en hibernation en attendant des jours meilleurs, c’est à dire un ensoleillement permettant de générer de l’électricité avec ses panneaux et de recharger ses batteries.

    • http://sciences.blogs.liberation.fr/.a/6a00e5500b4a64883301b7c706f3d7970b-pi

      L’image animée ci-[dessus] prise par la caméra de navi­gation de Rosetta avant et après le premier rebond de Philae montre l’appa­rition d’une trace sombre, les pous­sières sou­levées par le contact du train d’atter­rissage. Cette trace se situe à moins de dix mètres du point visé,un signe de l’incroyable précisions des calculs de trajectoires des astronavigateurs du Cnes et de l’ESA.