person:pascal broulis

  • Erreurs de la part des autorités et risques dans le cadre d’un renvoi Dublin : Non au renvoi imminent d’un réfugié afghan !

    Muslem a fui l’Afghanistan, sentant sa vie et son intégrité sérieusement menacée en lien avec divers événements. Il s’est d’abord rendu en Norvège où vit sa fiancée, mais les autorités norvégiennes n’ont pas pris au sérieux ses motifs d’asile. A défaut d’un mariage civil formalisant le lien avec sa fiancée (qui a obtenu un statut de réfugié), il n’a pas pu régulariser sa situation par ce biais non plus. Il a alors fui le pays pour éviter à tout prix d’être renvoyé vers l’Afghanistan.

    Après plusieurs mois passés en Turquie, il est venu en Suisse où trois de ses frères sont établis depuis longtemps, avec des titres de séjours. Muslem a déposé une demande d’asile à son arrivée, mais les autorités suisses ne sont pas entrées en matière (selon les accords Dublin) et ont prononcé une décision de renvoi vers la Norvège.

    Récemment, Muslem a été assigné à résidence par les autorités du canton de #Vaud (mesures prises pour assurer son renvoi), mais de peur d’être arrêté à tout moment, il n’a pas respecté cette décision. Le non-respect de l’assignation représente un délit, aux yeux de l’État, ce qui autorise la police à venir l’arrêter au sein même des locaux du Service de la Population (administration cantonale), où il est obligé de pointer régulièrement pour obtenir l’#aide_d’urgence. Jeudi 16 novembre, Muslem a été embarqué et mis en détention à la prison de la Favra, à Genève, en vue d’un renvoi forcé !

    Nous dénonçons fermement cette nouvelle décision de renvoi ainsi que son exécution par le canton de Vaud. Les autorités ferment les yeux sur plusieurs aspects importants de sa situation personnelle, et menacent gravement sa sécurité :

    1. Lors des auditions, Muslem a déclaré avoir passé plusieurs mois en Turquie avant de venir en Suisse. Or, quand une personne sort de l’espace Schengen durant plus de deux mois, la procédure Dublin est censée redémarrer à zéro : autrement dit, les autorités suisses ne peuvent légalement pas le renvoyer vers la Norvège. Elles auraient au moins dû l’entendre au sujet de ce séjour en Turquie, qu’il peut prouver par différents moyens, mais elles n’ont évidemment pas jugé utile de s’attarder sur ce « détail »… cela rendrait plus compliqué le refoulement en masse des pseudo-"cas Dublin" que pratique le SEM.

    2. Muslem risque un #renvoi_en_cascade vers l’Afghanistan, élément qui n’a pas du tout été pris en compte dans l’examen de sa situation. Pourtant, Amnesty International et la Cimade dénoncent vivement les renvois vers l’Afghanistan suite à l’issue qu’ont connu plusieurs réfugiés refoulés vers ce pays (1) et à ce titre, elles dénoncent également les renvois vers la Norvège après une demande d’asile déboutée et le risque de renvoi en cascade vers l’Afghanistan (2). Dans ce contexte, les autorités en Suisse avaient une responsabilité concernant la considération de sa situation et des risques encourus en cas de renvoi vers la Norvège, éléments qui n’ont évidemment pas été examinés.

    3. Muslem a trois frères ainsi qu’autres membres de sa famille en Suisse, raison pour laquelle il a finalement re-demandé l’asile ici. Le SEM, comme à l’accoutumée, n’a pas jugé nécessaire de prendre en compte cet élément dans le traitement de sa situation.

    Et finalement, comme d’habitude, le SPOP du Canton de Vaud a exécuté la décision de renvoi du SEM, froidement, automatiquement et aveuglément, sans se préoccuper de sa situation réelle. A nouveau, une succession de décisions et d’actes d’obéissance qui sont en train de broyer et d’envoyer une personne vers la mort. … la « banalité du mal » dans sa réalité brute.

    Actuellement, Muslem est en détention administrative à la Favra, il a commencé une grève de la faim dès son incarcération et son état de santé se dégrade de jour en jour. Sa famille et ses ami-e-s sont extrêmement inquièt-e-s pour lui.

    Nous appelons chacun et chacune à informer de cette situation alarmante les personnes que vous jugez utiles, pour que Muslem soit libéré, pour qu’il ne soit pas expulsé et refoulé vers la Norvège et ainsi probablement, vers l’Afghanistan !

    Quelques suggestions de personnes à contacter :

    Steve Maucci, Chef du Service de la Population (SPOP) : steve.maucci@vd.ch / Jean-Vincent Rieder, Chef de division asile du (SPOP) : jean-vincent.rieder@vd.ch
    Philippe Leuba, Conseiller d’Etat, Dép. économie et sport (y-c SPOP/asile) philippe.leuba@vd.ch
    Béatrice Métraux, Conseillère d’Etat, Dép. des institutions et de la sécurité : beatrice.metraux@vd.ch
    Nuria Gorrite, Présidente du Conseil d’Etat : nuria.gorrite@vd.ch

    Pierre-Yves Maillard, Conseiller d’Etat, dép. santé et action sociale : pierre-yves.maillard@vd.ch
    Cesla Amarelle, Conseillère d’Etat, Dép. formation jeunesse et culture (enfants scolarisés) : cesla.amarelle@vd.ch
    Jacqueline De Quattro, Conseillère d’Etat, dép. sécurité et environnement, jacqueline.dequattro@vd.ch
    Pascal Broulis, Conseiller d’Etat, dép. des finances et rel. extérieures pascal.broulis@vd.ch

    Denise Graf, coordinatrice asile à Amnesty International Suisse dgraf@amnesty.ch
    et autres ONG….
    (1) http://www.lacimade.org/wp-content/uploads/2017/10/Synthese_FR.pdf

    (2) https://passeursdhospitalites.wordpress.com/2017/05/10/alerte-nouvelles-expulsions-vers-la-norvege-risque-

    Reçu via la mailing-list du #Collectif_R (Lausanne, Suisse), le 29 novembre 2017
    #migrations #asile #réfugiés #réfugiés_afghans #Dublin #renvois #expulsions #Suisse #renvois_Dublin #migrerrance #détention_administrative #rétention #assignation_à_résidence

  • Après avoir vu l’émission Mise au Point (RTS) du 29.01.2017 intitulée « RIE III : Impôts en kit » (http://www.rts.ch/play/tv/mise-au-point/video/rie-iii-impots-en-kit?id=8347517)...

    Mode d’emploi RTS : Comment décrédibiliser le métier de chercheur

    « Le coeur de la fiscalité, ce qui va être gagné, perdu, l’ampleur des pertes et recettes fiscales, tout cela dépend de ces ’outils techniques’ [expliqués auparavant dans le reportage, nda]. Donc c’est des questions ultra-importantes. […] En aucun cas il y a une définition précise de ce que c’est les intérêts notionnels, puisque la loi laisse ouverte, c’est-à-dire du seul ressort de Monsieur Maurer, la définition précise ce ce que seront concrètement la déduction des intérêts notionnels. Que ce soit le volume du capital excédentaire, que ce soit le taux d’intérêts qui sera appliqué à ce capital excédentaire ».

    Ce que vous venez de lire ce sont les propos tenus par un professeur d’histoire de l’Université de Lausanne, interviewé dans l’émission Mise au point de la RTS le 29 janvier 2017. Ledit professeur a été questionné sur la réforme RIE3 en votation le prochain 12 février. Il a été interrogé car, je cite le journaliste, « [cette réforme] est un peu compliqué[e] ». Pour cette raison, l’équipe de Mise au point est « allée voir un spécialiste ». Logique ! Les chercheuses et chercheurs universitaires sont là pour cela : décortiquer, déconstruire, analyser, expliquer des phénomènes sociaux, souvent complexes. C’est le propre de ce beau métier, que je pratique aussi. C’est pour cela que ce professeur d’histoire, qui a notamment co-dirigé un projet de recherche financé par le Fonds national de la recherche scientifique suisse (FNS) sur l’histoire de la place financière suisse de 1890 à 1970 a été interpellé par la RTS. A partir de ses recherches, il a publié un nombre important d’articles scientifiques dans des revues à comité de lecture.

    Tout dans le profil de ce professeur indique qu’il possède les compétences requises pour répondre aux questions du journaliste autour de la réforme fiscale soumise en votation au peuple. Pourtant, au lieu de mettre en avant ses compétences, la RTS a préféré mettre en garde les téléspectateurs : « Attention, il est de gauche ! », nous informe le journaliste avant de donner la parole au professeur. Il est de gauche, oui, le Professeur Guex écrit notamment pour le journal SolidaritéS. Il est de gauche, et probablement, si on l’interpelle sur le sujet, il n’a aucun problème à le dire. Sauf que là on l’a interpellé en tant que professeur universitaire pour une expertise, une analyse des outils, bien alambiqués, il faut l’admettre, concoctés dans la proposition de réforme du système d’imposition. Si cela peut encore passer de le qualifier pour son positionnement sur l’échiquier politique, il est inadmissible qu’on y ajoute ce petit mot d’alarme : « attention ! ». Attention à quoi, d’ailleurs ?

    En tant que chercheuse je ne peux que m’insurger face à ce petit mot de trop. Un mot qui décrédibilise les compétences que nous développons au sein de ces institutions publiques que sont les Universités. Neuf lettres associées au danger, à la peur. Un péril qui ne semble pas être perçu par la RTS quand ils interviewent, après avoir donné la parole au professeur Guex, un membre de direction de PWC, une entreprise qui « fait de l’optimisation fiscale », comme on le souligne dans le reportage. Le journaliste commente ainsi son arrivée dans l’entreprise : « Ici, on n’est pas de gauche ». Mais là, pas de mots de garde. Une simple constatation, d’une banalité consternante, au vu de l’entreprise en question. On n’ose même pas dire « Ici, on est de droite ! », on préfère la négation de l’option opposée : « Ici, on n’est pas de gauche ! ».

    La dernière personne interviewée est Monsieur le Conseiller d’Etat Pascal Broulis. Sa position sur l’échiquier politique n’est pas affichée. A côté de son nom on indique sa fonction, même pas le parti qu’il représente, soit dit en passant le parti libéral-radical. De lui, la RTS ne dit ni « Attention, il n’est pas de gauche ! », ni « Attention, il est de droite ! ».

    Ce n’est que devant le professeur universitaire que la RTS met en garde le téléspectateur et la téléspectatrice, alors que c’est la personne qu’on a interviewée pour ses compétences analytiques et qui est rémunéré, par ces mêmes téléspectateurs, pour qu’il puisse les acquérir et consolider. Rappelons à la RTS, au cas où elle l’aurait oublié, que les universitaires doivent respecter une charte éthique et déontologique. Et que celle-ci oblige les chercheurs à, je cite celle de l’Université de Genève, « recherche[r] la vérité dans la quête du savoir », celle-ci supposant un « eprit de rigueur et répond[ant] à des exigences d’intégrité et d’équité ». La recherche de la vérité, continue la charte, « requiert la compétence, l’observation critique des faits, l’expérimentation, la confrontation des points de vue, la pertinence des sources. Elle dépend étroitement de la rigueur des méthodes mises en œuvre, comme conditions d’obtention de résultats répondant à des critères d’objectivité et d’impartialité ». Un petit rappel des principes déontologiques de la recherche scientifique utile aux journalistes de la RTS, et bien au-delà, en ces temps de « post-vérité ».

    #science #décrédibilisation #RTS #recherche #attention_il_est_de_gauche #gauche #droite
    cc @reka @fil @odilon

  • L’extrême-droite européenne salue l’élection d’Oskar Freysinger - Quelle mauvaise nouvelle...

    Dans l’audio Pascal Broulis (Parti libéral-radical) a écouté ses propos et se réjouit de travailler avec lui. Il lui tend la main. Le propos fait lèche-cul, on dirait qu’il prépare ses arrières au cas où Oskar prendrait du grade dans le futur. Les Suisses ont maintenant matière à continuer le combat contre les nationalistes. Avec notre plein soutien

    Brrr...

    http://www.rts.ch/info/regions/valais/4762932-l-extreme-droite-europeenne-salue-l-election-d-oskar-freysinger.html

    La victoire d’Oskar Freysinger aux élections valaisannes, dimanche dernier, a largement franchi les barrières helvétiques. Son entrée prochaine au gouvernement cantonal est ovationnée par l’extrême-droite européenne.

    L’élection triomphale de l’UDC Oskar Freysinger au Conseil d’Etat valaisan, lors du 2e tour de scrutin dimanche 17 mars, est très largement commentée et saluée par les sites Internet proches de l’extrême-droite en Europe. Certains le voient même bientôt au Conseil fédéral.

    #extrême-droite #suisse #europe