• « Les pirates juifs des Caraïbes » par Edward Kritzler (André Versaille éditeur).

    Une bonne lecture pour les soirées d’hiver : ça se passe au chaud, sur une mer bleue, et il y a plein d’aventures. L’auteur a revisité l’histoire des pirates des Caraïbes et a trouvé que beaucoup d’entre eux étaient d’origine juive. Attention, à l’époque, dans la plupart des pays d’Europe et même dans le Nouveau Monde, c’était interdit et, officiellement, ils étaient donc de bons chrétiens. Mais certains d’entre eux restaient juifs en cachette et, ayant de bonnes raisons d’en vouloir au roi d’Espagne et à l’Inquisition, attaquaient avec enthousiasme les galions espagnols.

    La principale faiblesse de la démonstration de l’auteur est que, emporté par son sujet, il voit des juifs partout. Ceux-ci étaient clandestins et il est donc très difficile de savoir si le pirate qui se cachait derrière un surnom sonore (genre Manuel le Sanguinaire) ne s’appelait pas en fait Moïse Abraham. L’auteur a fait le choix, en cas de doute, de supposer que beaucoup de ces pirates à l’ascendance peu ou pas connue étaient issus des rangs des « conversos », juifs convertis de force en Espagne ou au Portugal. Mais, même si on ne le suit pas, c’est une agréable lecture, pleine de rabbins pirates, de galions chargés d’or, de combats spectaculaires et de mines d’or cachées en Jamaïque.

    À noter que Michel Le Bris, dans son excellent livre sur la flibuste « D’or, de rêves et de sang » expliquait aussi l’origine des pirates par la religion, mais Le Bris voyait plutôt des protestants.