region:ossétie du sud

  • En Géorgie, la présence d’un député russe au Parlement provoque des scènes d’émeute
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/20/georgie-des-milliers-de-manifestants-tentent-d-investir-le-parlement_5479348


    Des manifestants devant le Parlement à Tbilissi, encadrés par les forces de l’ordre, le 20 juin.
    ZURAB TSERTSVADZE / AP

    Près de dix mille personnes réclamant la démission du président du Parlement géorgien ont réussi à pénétrer dans la cour du bâtiment.

    La capitale géorgienne a été le théâtre de manifestations qui ont tourné à l’émeute, jeudi 20 juin au soir, après l’intervention musclée de la police. Trente manifestants, simples citoyens ou issus des rangs de l’opposition et de diverses organisations, ont été blessés dans ces affrontements qui se sont déroulés devant le Parlement de Tbilissi, dans un épais nuage de gaz lacrymogènes. Selon les chiffres officiels, trente-neuf policiers ont aussi été blessés. La situation restait tendue dans la soirée, avec des affrontements sporadiques, et quelques centaines de personnes apparemment décidées à rester devant l’édifice, certaines armées de bâtons et de boucliers.

    Habituée des crises politiques à répétition, la Géorgie s’est offert ce coup de chaud après un épisode inhabituel. C’est l’intervention d’un député russe dans l’enceinte du Parlement, un peu plus tôt dans la journée, qui a déclenché la colère dans ce pays encore marqué par la guerre russo-géorgienne de 2008. Sergueï Gavrilov, élu communiste de la Douma, a pris la parole à la tribune du Parlement pour ouvrir l’« Assemblée interparlementaire orthodoxe ».

    Circonstance aggravante, cet élu de la Douma est un soutien affirmé de l’Abkhazie et de l’Ossétie du sud, les deux territoires qui ont fait sécession de la Géorgie à l’issue de conflits armés (1993 et 2008) et grâce au soutien de Moscou. Selon plusieurs sites géorgiens, il aurait même participé au conflit abkhaze en 2003, ce qu’il nie.
    Rapidement, plusieurs milliers de personnes (jusqu’à 10 000 selon les médias russes et géorgiens) ont afflué sur l’avenue Roustaveli, criant à la « trahison » et réclamant la démission de plusieurs officiels, dont le président du Parlement, accusé de s’être compromis avec « l’occupant russe ». Tenant d’une ligne euro-atlantique qui fait du rapprochement avec l’Union européenne et l’OTAN une priorité, le pouvoir en place en Géorgie est souvent accusé par l’opposition d’entretenir une certaine complaisance vis-à-vis de Moscou, ou au minimum d’éviter la confrontation.

    Le milliardaire géorgien Bidzina Ivanichvili, considéré comme le véritable homme fort du pays à la tête de son parti Le Rêve géorgien, a déclaré dans un communiqué « partager pleinement l’indignation sincère des citoyens géorgiens ». Sans être encore massif, le mouvement spontané démarré jeudi constitue un nouveau signe de défiance à l’encontre d’un gouvernement de plus en plus usé et contesté, au-delà de la seule question russe. L’opposition, qui a menacé de bloquer le centre de Tbilissi si des démissions n’ont pas lieu, semblait compter sur une intensification du mouvement dans les jours à venir.

    Jeudi, la situation a dégénéré lorsqu’une centaine de manifestants ont réussi à franchir les grilles du Parlement et à pénétrer dans la cour intérieure de l’édifice. Les policiers ont alors fait usage de leurs matraques et de gaz lacrymogènes. Les affrontements se sont ensuite déplacés dans la rue, où les forces de l’ordre ont également abondamment tiré des balles en caoutchouc. La présidente Salomé Zourabichvili, tout en disant comprendre l’indignation des manifestants, a dénoncé des « actions contre l’Etat et des appels au coup d’Etat venant de l’intérieur et de l’extérieur du pays », dans une référence à l’opposant en exil, l’ancien président Mikheïl Saakachvili.

    Rentré à Moscou en urgence, le député communiste Gavrilov a dénoncé une action « bien préparée », assurant avoir distingué dans les meneurs de cette éruption de violence des « superviseurs qui parlaient anglais dans sa version américaine ».

  • Airbnb revient sur sa décision de se retirer des colonies de Cisjordanie occupée
    Par Le Figaro avec AFP Publié le 10/04/2019
    http://www.lefigaro.fr/flash-eco/airbnb-revient-sur-sa-decision-de-se-retirer-des-colonies-de-cisjordanie-oc

    La plateforme de location saisonnière Airbnb a annoncé mardi revenir sur sa décision très controversée de cesser de référencer des logements situés dans les colonies israéliennes de Cisjordanie occupée, mettant ainsi fin aux poursuites engagées contre elle.

    « Nous comprenons la complexité de ce sujet », a souligné Airbnb. Et de préciser : « nous continuerons à accepter des offres de location en Cisjordanie, mais Airbnb ne tirera aucun bénéfice de l’activité dans la région ».

    L’entreprise était poursuivie en Israël mais aussi devant un tribunal fédéral américain, où des plaignants juifs américains l’accusaient de discrimination religieuse. L’entreprise a affirmé que tout bénéfice réalisé dans l’ensemble de la Cisjordanie serait remis à une organisation humanitaire à but non lucratif opérant dans différentes parties du monde, précise le communiqué.

    Airbnb va appliquer la même politique en Ossétie du sud et en Abkhazie, « deux autres régions disputées ». L’entreprise dit avoir toujours été opposée au mouvement de boycott contre Israël. « Airbnb n’a jamais boycotté Israël ou des entreprises israéliennes ou les plus de 20.000 hôtes israéliens qui sont actifs sur la plateforme », insiste-t-elle.

    #BDS

  • Ce n’était pas un héros – John McCain était un criminel de guerre – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/03/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guer

    Le décorum et la décence humaine exigent que nous nous abstenions de parler mal d’un malade aux portes de la mort. Cette règle est nulle et non avenue lorsque la personne qu’on est censé pleurer est responsable de la mort et du massacre continu d’innombrables humains à travers le monde. Pardonnez-moi si je refuse de faire l’éloge de ce sénateur de l’Arizona, un belliciste. Même un rendez-vous imminent avec son créateur ne peut modérer la désinvolture de McCain. Comme un barbare montrant ses stéroïdes, Johnny Boy insiste pour pousser à déclencher une guerre impie après l’autre.

    McCain a utilisé le fait d’être un ancien du Vietnam pour se catapulter au sommet de la classe politique, même s’il a peu fait pour aider les anciens combattants qui subissent les ravages des guerres qu’il ne cesse de pousser à faire. Je ne cache pas mon admiration pour les anciens combattants. Après avoir été confronté à deux ans de difficultés et avoir appelé des vétérans sans abri, mes voisins et mes amis, je peux témoigner de la valeur et de la gentillesse de ceux qui ont servi dans notre armée. Ce qui fait des anciens combattants des héros, ce n’est pas le nombre de fois où ils ont déclenché des guerres et leur valeur n’est pas quantifiée par le nombre de tués à leur actif. C’est leur générosité et leur esprit de don qui en font de véritables guerriers dignes d’éloges et d’honneur.

    Les vrais héros sont ceux qui se battent dans les guerres et qui rentrent chez eux pour servir même s’ils combattent leurs propres démons. J’ai écrit sur mes expériences avec des anciens combattants à de nombreuses occasions. Cela me brise le cœur tous les jours en voyant des vétérans aux prises avec le PTSD (syndrome de stress post-traumatique) et aux immenses difficultés à se réadapter à la vie après avoir vu l’enfer déchaîné contre leurs semblables. Mon propre père était un vétéran et mes deux grands-pères étaient des héros de guerre qui ont combattu l’armée de Mussolini pendant la Seconde Guerre mondiale. Par conséquent, je suis un homme qui a toujours vénéré les gens qui portent l’uniforme pour servir leur pays. Cette révérence a été amplifiée par la magnitude lorsque je me suis fait des amis au cours des deux dernières années parmi une litanie de vétérans de Caroline du Sud, de Géorgie, du Tennessee et de l’Iowa jusqu’au Colorado. La gentillesse des vétérans qui m’ont maintenu dans la bonne humeur pendant ma période d’adversité est une dette que je ne pourrai jamais rembourser. Beaucoup étaient confrontés à des difficultés d’indigence et de détresse, tout en continuant à aider les autres – c’est la quintessence d’être un héros.

    Je connais des héros de guerre ; J’ai rencontré des héros de guerre. John McCain n’est pas un héros de guerre. Les réalisations passées ne compensent pas la malveillance actuelle. À l’origine de la souffrance humaine de ce monde, il y a un complexe militaro-financier hors de contrôle qui n’existe que pour voler la richesse des autres nations et tuer des millions de personnes à travers le monde. Cette même machine de mort est à l’origine des luttes que traversent les anciens combattants. Nos politiciens immoraux – des présidents aux sénateurs et aux membres du Congrès – continuent de déclarer les guerres illégales en utilisant des prétextes mensongers comme la « protection de la démocratie » pour commettre des crimes en violation directe des Conventions de Genève. S’il y avait une justice dans ce monde, Clinton, Bush, Obama, Trump et chaque marchand de guerre néo-conservateur et néo-libéral seraient envoyés au Tribunal International de La Haye et jugés pour crimes contre l’humanité. Si Clinton, Bush, Obama et Trump auraient été des as dans le jeu de cartes des criminels de guerre, John McCain serait le roi de cœur. Cet homme n’avait jamais assez de guerres. C’est un mélange de Dr. Folamour et de major frappant les tambours de guerre. Pendant près de quatre décennies, il a défilé devant le Sénat et a encouragé un flux continu de guerres. Liban, Grenade, Panama, Irak 1, Somalie, Bosnie, Kosovo, Irak 2, Afghanistan, Libye et Syrie ne sont là que quelques-unes des guerres que notre gouvernement en état de guerre continue a faites pour des profits et des massacres. Et si l’on commence à compter les guerres secrètes causées par notre gouvernement, la liste des pays frappés avec des balles et des bombes par nous dépasse la liste des pays que nous n’avons pas encore agressés. Mon pays natal L’Ethiopie est victime de cette atroce machine de guerre. Ce qui se fait sous nos noms est en train d’arriver à nos côtes alors que les mondialistes dépravés détruisent maintenant l’Amérique de l’intérieur (lire en anglais « When a Conscience Begets a Colonial Bullet ».)

    McCain a approuvé chacune de ces guerres. Il n’y a pas eu une guerre contre laquelle il s’est opposé pendant sa carrière à Washington DC. Après avoir vu les horreurs de la guerre, la plupart des gens reviennent avec le but d’y mettre fin. Pas McCain ! Ce qu’il a connu à Hanoi Hilton est bien inférieur aux ravages qu’il a commis dans le monde, car il a été l’un des principaux défenseurs de la guerre et le plus grand partisan de la politique guerrière au Congrès. S’il ne consacrait qu’une partie de l’effort qu’il déploie pour pousser à faire des guerres à aider les anciens combattants, je pourrais lui donner au moins un petit peu de crédit comme être humain. Au lieu de cela, il a voté à plusieurs reprises contre les droits des Anciens Combattants et hier, il s’est envolé pour Washington DC pour voter contre les soins de santé.

    Je n’écris pas cela comme un parti pris comme la plupart des experts des médias de l’établissement. Je reste très claire au sujet de l’Obamacare. L’Affordable Care Act a été une arnaque et un cafouillage qui a profité au secteur des assurances, car il nous a tous jetés dans un système de soins de santé cassé qui va rapidement imploser (lire en anglais « Obamacare, Obama’s Scam »). Cependant, McCain ne s’est pas rendu à Washington DC pour défendre les petites gens ou pour promouvoir un système d’assurance maladie plus équitable. Il a pris le micro pour défendre les intérêts des entreprises et à nouveau pour colporter l’idéologie brisée de l’économie par ruissellement. McCain ne voit rien de mal à dépenser des billions de dollars sur le complexe militaro-financier, mais il refuse de soutenir des politiques de santé qui garantiraient aux anciens combattants et au reste des Américains le même type de couverture dont lui et ses collègues législateurs bénéficient. Nous sommes une nation dirigés par des hommes sans loi et des criminels de guerre. Trop souvent, nous appelons héros des canailles non pas parce qu’ils le méritaient, mais parce qu’ils ont réussi à gagner la gloire et le statut. Avoir combattu dans une guerre ne fait pas de lui un héros car si tel était le cas, Hitler en serait un lui-aussi parce qu’il a également combattu dans une guerre (la Première Guerre mondiale) et a été victime d’armes chimiques. Nous avons raison de qualifier Adolf de monstre parce que nous le jugeons en fonction de ce qu’il a fait après avoir quitté l’uniforme. Dans le même esprit, je juge McCain non pas pour son service au Vietnam, mais pour ce qu’il a fait une fois devenu sénateur. Les mains de McCain sont couvertes par le sang de millions de personnes qui ont péri au cours des 40 dernières années de guerres interminables qu’il a endossé et poussé à faire. Ce n’est pas un héros, c’est un criminel de guerre.

    Pour conclure, une phrase de Kennedy :

    « L’humanité doit mettre fin à la guerre avant que la guerre ne mette fin à l’humanité. » ~ John F. Kennedy

    Teodrose Fikre

    Article original : https://ghionjournal.com/no-hero-mccain

    Traduit de l’anglais par La Gazette du Citoyen

    Paru le 26 juillet 2017 sous le titre No Hero : John McCain is a War Criminal                                                                                                                                             https://arretsurinfo.ch/ce-netait-pas-un-heros-john-mccain-etait-un-criminel-de-guerre

    • John McCain : salut pourriture ! Gabriel PROULX - 3 septembre 2018 - Le Grand Soir
      https://www.legrandsoir.info/john-mccain-salut-pourriture.html
      . . . . .
      Alors qu’il était jeune pilote dans l’aviation de guerre des États-Unis, John McCain, fils d’un amiral 4 étoiles, forge son mythe héroïque dans le ciel du nord du Vietnam. Là-bas, il bombarde une usine de fabrication d’ampoules électriques et quelques champs de riz, avant que ceux qu’il bombardait n’osent répliquer en abattant avec précision son avion de guerre. Il aurait pu être lynché sur place par une foule en colère, mais il a plutôt été sauvé par ceux qu’il bombardait. Ayant eu droit à un logement adéquat pour son statut de fils d’amiral, les histoires sur les tortures qu’il aurait subi, appartiennent plus à la catégorie des rumeurs qu’à celle des faits historiques, en l’absence de preuves. C’est ici que s’arrête le mythe sur son héroïsme militaire supposé.

      Quoi qu’il en soit, John McCain a toujours gardé une haine raciste pleinement assumée en public contre le peuple vietnamien qu’il a bombardé, mais qui ne l’a pas tué en retour. Alors qu’il participait en 2000 à la course pour l’investiture républicaine à la présidence des États-Unis, John McCain lançait encore des insultes racistes contre le peuple vietnamien.


      Dans les années 70, après son retour du Vietnam, John McCain a milité aux États-Unis pour le maintien de la politique de bombardements massifs contre le Cambodge, sous prétexte que les Vietnamiens avaient des lignes logistiques dans la jungle de ce pays. Les bombardements aveugles des États-Unis contre des villages cambodgiens, qui ont causé des dizaines de milliers de morts parmi la population rurale du Cambodge, sont la cause directe de la montée au pouvoir de Pol Pot et de ses Khmers Rouges, principalement un mouvement de fermiers enragés par les morts dans leurs familles sous les bombes des États-Unis.

      John McCain, qui était pilote de guerre dans cette région quelques années plus tôt, devait être au courant de l’ampleur des destructions dans la campagne du Cambodge, mais il est évident que tout ce qui lui importait à ce moment était de tuer des Vietnamiens, qu’ils soient militaires ou civils.

      John McCain a ensuite soutenu, avec un fanatisme peu commun, chaque guerre d’agression des États-Unis, ainsi que chaque action militaire, ouverte ou par procuration, contre des socialistes, partout dans le monde. Durant sa croisade anti-communiste, il n’a pas hésité un seul instant à collaborer avec des nazis, des terroristes et même les fondateurs du groupe terroriste Al-Qaïda.

      Après l’implosion et la chute de l’URSS, John McCain a soutenu la destruction de la Yougoslavie par l’OTAN, avant de soutenir avec zèle le bombardement massif des infrastructures civiles de la Serbie.

      Devenu sénateur républicain de l’Arizona, où les gens voteraient pour tout candidat investi par le parti républicain, John McCain a voté en faveur de l’invasion de l’Afghanistan, au nom de la guerre contre ses anciens amis anti-communistes d’Al-Qaïda.

      Il a ensuite soutenu la guerre d’agression illégale des États-Unis contre l’Irak, basée sur une montagne de mensonges peu convaincants. McCain a défendu l’invasion de l’Irak par son pays pendant des années, malgré l’absence d’un début d’argumentaire crédible pour défendre sa position. Peu de temps avant sa mort, il aurait laissé entendre que la guerre qui a complètement détruit l’Irak et a causé la mort de plus d’un million de citoyens de ce pays, aurait été « peut-être une erreur ». Dans le merveilleux monde de l’impérialisme occidental, détruire un pays au complet sur la base de purs mensonges inventés pour faire rouler le complexe militaro-industriel et voler du pétrole, ce n’est pas un crime, mais une malheureuse erreur...

      Soutien indéfectible de l’apartheid sioniste israélien, John McCain n’a jamais exprimé assez bruyamment son adoration pour chaque crime de guerre commis par l’armée israélienne contre le peuple palestinien sous son occupation militaire coloniale. Quand il se rendait en Israël, à de multiples reprises, avec son ami et collègue sénateur de Caroline du Sud, Lindsay Graham, John McCain n’était plus le « grand patriote » des EU, mais un valet d’Israël, un pays étranger qui a long savoir-faire dans le domaine de l’ingérence dans les affaires internes occidentales par corruption de politiciens.

      Le même John McCain a dénoncé en 2008 la réaction défensive de la Russie devant une attaque de l’armée géorgienne contre la force de maintien de la paix russe en Ossétie du Sud. La deuxième guerre d’Ossétie du Sud a duré 4 jours. Dans son attaque suicidaire basée sur les mauvais calculs géopolitiques du gouvernement géorgien du fasciste Mikhail Saakachvili (qui milite aujourd’hui en Ukraine du côté des nazis les plus fanatiques), l’armée géorgienne a essuyé la perte de 171 morts et de 1 147 blessés. 224 civils géorgiens ont trouvé la mort durant ces 4 jours de combats, alors qu’environ 300 civils sud-ossètes ont été tués durant l’attaque initiale de leur capitale, Tskhinvali, par l’armée géorgienne.

      Sur la base de ces données, John McCain, qui était en campagne électorale en tant que candidat officiel du parti républicain à la présidence des États-Unis, a déclaré que s’il était élu président, il allait bombarder la Russie, une puissance nucléaire, pour sa « guerre d’agression sauvage » contre la Géorgie. Rien de moins, de la part d’un homme qui retirait une grande fierté des guerres de son pays contre des nations pauvres, causant au passage des millions de victimes civiles, allant des centaines de milliers de morts au nombre incalculable de blessés et de réfugiés.

      McCain a ensuite apporté un support bien sélectif aux révoltes du mal nommé « printemps arabe » à partir de 2011. Après avoir complètement ignoré les événements de Tunisie, McCain a soutenu la campagne de destruction de la Libye par l’aviation de l’OTAN et ses mercenaires islamistes sur le sol libyen, dont Al-Qaïda. John McCain et ses collègues Lindsay Graham et Marco Rubio (sénateur républicain de Floride) se sont rendus en Libye occupée pour apporter de vive voix leur soutien à des miliciens islamistes qui commettaient à ce moment même des exactions contre les libyens noirs, qu’ils accusaient de tous leurs problèmes.

      Il faut savoir que la Libye était au début de 2011 le pays le plus prospère du continent africain, avec un indice de développement humain et un niveau de vie comparable à celui des pays européens de la Méditerranée. Aujourd’hui, la Libye « démocratisée » à la sauce libérale occidentale est un enfer terrestre, avec l’un des pires niveaux de vie du monde, une infrastructure en ruines, jamais reconstruite après les bombardements de l’OTAN, une guerre civile qui s’éternise, des ressources pétrolières en cours de pillage par des compagnies occidentales et pour couronner cette grande réussite d’exportation de la démocratie libérale par une « intervention humanitaire » de l’OTAN : des marchés d’esclaves à ciel ouvert.

      Dans le cadre du printemps arabe, John McCain n’avait rien à faire des répressions violentes subies par le peuple du Bahreïn. Après tout, le monarque absolu du Bahreïn est un allié des États-Unis et de l’Arabie saoudite, dont le régime totalitaire fut un autre parrain de la carrière politique de McCain.

      John McCain s’est ensuite rendu en Syrie, pour apporter son soutien aux fameux « rebelles modérés » qui venaient d’un peu partout dans le monde dans le but parfaitement altruiste de créer un régime « démocratique » en coupant les têtes des infidèles et en pratiquant l’esclavage sexuel des femmes et des petites filles qui appartenaient à la mauvaise religion. Sur les photos de sa réunion avec les bons rebelles, on retrouve un McCain souriant, entouré de membres d’Al-Qaïda et flanqué d’un certain Abou Bakr al-Baghdadi, avant que ce terroriste irakien ne soit mieux connu comme le chef du mouvement terroriste État Islamique (Daech).

      John McCain retournera ensuite à ses racines anti-communiste et russophobe, lorsqu’il se rendra à Kiev pour se mêler directement des affaires politiques internes de l’Ukraine. Il monte sur un podium pour livrer un discours « pro-démocratie » profondément anti-russe, flanqué d’un certain Oleh Tyahnybok, chef d’un parti politique ukrainien ouvertement nazi qui appelle assez régulièrement à exterminer les russes et la « juiverie bolchévique ». Un autre nazi ukrainien bien connu, Andriy Parubiy, sera plus tard reçu par McCain dans son bureau de sénateur aux États-Unis. Il est important de noter que les alliés sionistes et israéliens de McCain n’ont jamais vu le moindre problème dans ses relations avec des nazis ukrainiens.

      Enfin affaibli par la maladie, John McCain, qui était considéré par la base Démocrate comme la risée de la politique étasunienne pour sa campagne présidentielle de 2008 assez désastreuse, sera élevé au rang de héros de la « résistance » contre le président Donald Trump en 2017 pour avoir accusé ce dernier d’être un agent russe. John McCain s’est ensuite mis à voir des espions et des ingérences russes partout.

      Jusqu’à son dernier souffle, John McCain aura défendu bec et ongles la guerre génocidaire infligée par le régime saoudien au peuple yéménite. Il a voté contre toutes les propositions visant à mettre un terme aux livraisons d’armes au régime saoudien dans le cadre de sa guerre d’agression contre le Yémen, tout comme il a voté contre toutes les propositions pour améliorer l’accès de ses compatriotes moins fortunés à des soins de santé abordables. Lui avait droit aux meilleurs soins pour sa maladie, mais pas les pauvres et les exploités du système.

      Pour un homme qui nous est présenté comme ayant été « héroïque » dans sa vie, qui voulait déclencher la Troisième Guerre mondiale pour répondre à 4 jours de guerre entre la Russie et la Géorgie, il est assez révélateur qu’il n’avait strictement rien à faire du sort du peuple yéménite. Sur les bombardements aveugles de l’Arabie saoudite contre des marchés, des fermes et des écoles au Yémen, qui ont causé un grand nombre de morts et de blessés chez les enfants yéménites, John McCain s’acharnait à dire que les saoudiens étaient « justifiés » dans leurs actions, que les victimes de cette guerre étaient toutes à blâmer sur les Houtis, qui ne font pourtant que défendre leur territoire. Sans le soutien des États-Unis et des Britanniques, les Saoudiens seraient incapables de continuer leur campagne de bombardements aveugles contre les infrastructures civiles du Yémen. Si cela devait arriver, quelques fabricants d’armes aux États-Unis feraient un peu moins de bénéfices et c’est le droit de ces marchands de morts de profiter d’un génocide que McCain a défendu jusque sur son lit de mort.

      Conclusion sur une vie trop longue :
      John McCain était visiblement un homme de peu de jugement, qui n’avait rien à faire des victimes des bombes fabriquées aux EU. Après tout, qu’est-ce qu’un enfant mort ou mutilé sous les bombes de son pays ou d’un de ses alliés, dans un pays pauvre situé de l’autre côté du monde, quand les grands fabricants d’armes sont aussi généreux pour les coffres-forts de votre carrière politique ? John McCain avait bien compris cela. Ce n’est pas pour rien que les milieux réellement progressistes aux États-Unis considèrent McCain comme le politicien le plus militariste de mémoire d’homme dans leur pays.

      Criminel de guerre, terroriste, sioniste, grand ami des nazis, des monarques absolus et autres ennemis des peuples, la disparition de John McCain est une bonne nouvelle pour la paix dans le monde. Il aura au moins vécu assez longtemps pour voir cette Russie qu’il détestait tant, faire échouer ses sinistres plans pour l’Ukraine et la Syrie.

      Les grands médias se lamenteront de l’hostilité entre Trump et McCain. Le manque de respect de Trump pour McCain sera dénoncé sur toutes les tribunes. Pourtant, les seuls qui devraient pouvoir s’exprimer aux funérailles de McCain, se sont les familles de ses innombrables victimes.

      Voici donc l’expression de tout mon respect pour John McCain et l’ensemble de son œuvre :

      John McCain : Salut pourriture !

      Gabriel Proulx 
Coporte-parole du PCQ

    • . . . . . . .

      Excédé par la ténacité du russe, le plus capé des hiérarques socialistes pensera trouver la parade par une astuce, qui s’est révélée grossière, couvrant de ridicule son auteur, le ministre français des Affaires étrangères : Laurent Fabius a en effet proposé lundi 22 octobre 2012 la réforme du recours au Droit de veto au sein du Conseil de sécurité de l’ONU, préconisant que son usage soit réduit au seul cas où un état détenteur de ce droit était menacé d’une action hostile des instances internationales.

      Depuis la création de l’ONU, les pays occidentaux ont fait usage du droit de veto 132 fois contre 124 fois à l’Union soviétique puis de la Russie, dont onze veto américains en faveur d’Israël. Les Occidentaux sont donc bénéficiaires de ce passe-droit, qui leur a permis de bloquer l’admission de la Palestine en tant que membre de plein droit de l’organisation internationale. A l’analyse, la proposition de Laurent Fabius s’est révélée être un bobard diplomatique pour enfumage médiatique en ce qu’en voulant priver la Russie de son droit de veto en faveur de la Syrie, il privait, par ricochet, Israël de son bouclier diplomatique américain. Depuis lors, Fabius, petit télégraphiste des Israéliens dans les négociations sur le nucléaire iranien, frustré par ailleurs d’un Prix Nobel pour son bellicisme outrancier, a été placé en état de congélation politique avancée par sa promotion à la Présidence du Conseil Constitutionnel.

      Alain Juppé, un autre hyper capé de la méritocratie française, a eu droit au même traitement énergisant du russe. Se vantant avec son compère du Qatar, Hamad Ben Jassem, de faire de la bataille de Bab Amro (Syrie), « le Stalingrad du Moyen orient », février 2012, -qui s’est révélé un des grands désastres militaires de la diplomatie française-, Lavrov, excédé par la morgue de son homologue français lui a tout bonnement raccroché au nez sans jamais le reprendre au téléphone jusqu’à son départ du Quai d’Orsay.

      Auparavant, l’anglais David Milliband, impertinent et quelque peu présomptueux, a entrepris de dicter au téléphone les termes d’une résolution qu’il entendait soumettre au vote dans le contexte du conflit russo-géorgien en Ossétie du Sud (Août 2008) : la réponse du russe, mémorable, demeurera dans les annales de la diplomatie onusienne : « WHO ARE YOU TO F***ING LECTURE ME » qui peut se traduire selon la version soft : « Qui es-tu ? pour me dire ce que je dois faire !? » et selon la version hard : « Qui es-tu, putain ! pour me faire la leçon ! ». Ah qu’en termes élégants ces mots-là sont dits.

      . . . . . . .
      #hillary_clinton #david_miliband #william_hague #alain_juppé #laurent_fabius #hamad_ben_jassem #saoud_al_faysal

  • Courez à l’aide de Saakachvili-SDF
    http://www.dedefensa.org/article/courez-a-laide-de-saakachvili-sdf

    Courez à l’aide de Saakachvili-SDF

    Il y a dix ans, – fixons cela pour avoir un chiffre rond, – Saakachvili (dit Misha) était le président de la Géorgie, le darling des USA, la pointe avancée de la flèche de l’avant-garde de ce qui deviendrait le progressisme-sociétal antirussiste, l’enfant-prodige et prodigue de la “révolution de couleur” par excellence que fut la prise du pouvoir en Géorgie comme une éclosion magnifique de la “révolution des roses”. Saakachvili n’était pas encore trop gras mais il mangeait déjà avec appétit à nombre de râteliers et, surtout, écoutant les conseils éclairés de ses amis neocons, il préparait avec zèle un plan de reconquête de l’Ossétie du Sud qui lui permettrait, en passant, de ficher une rouste mémorable à la pauvre armée russe brinquebalant des restes de l’Armée Rouge. Ainsi (...)

    • Tu as détecté une orientation politique, au delà de la neutralité qu’ils disent revendiquer ?
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    • Pour moi, il ne fait guère de doute que les auteurs ont une préférence marquée pour l’un des camps :
      • attribution des couleurs (traditionnellement, bleu = nous, rouge = les autres…)
      • sélection des zones sensibles (Transnistrie, Donbass, Abkhazie, Ossétie du sud)
      • peu d’empathie pour les victimes du 2/05/14 à Odessa (l’interface est très bien faite pour naviguer dans le temps)

      Mais sans que l’on perçoive un biais flagrant dans l’agrégation des nouvelles. Si ce n’est qu’il s’agit de news (en anglais, donc point de vue « occidental ») et donc pas (ou très peu) de représentation de la presse russe. Cette agrégation plutôt fidèle fait que le manque d’empathie évoqué ci-dessus résulte presque mécaniquement des sources utilisées.

      Ce fut pour moi un excellent point d’entrée, pratiquement quotidien voire plus, quand je suivais les phases « chaudes » du conflit. Je ne l’ai pratiqué qu’occasionnellement depuis.

      Un peu comme http://newsmap.jp, fabuleux outil de veille (qui n’a subi aucun changement depuis que je le pratique…) d’une part à froid (accès épisodique) et surtout à chaud (p. ex. suivi d’une pandémie…) la variété des pays « sources » permet d’assurer une couverture mondiale de qualité (les compétences linguistiques aident, mais je crois que ça ne te pose pas de problème pour l’univers latino-américain ;-)

      EDIT : sur newsmap, une discussion ici (en 2013, où il était déjà qualifié de « vieux »…)
      https://seenthis.net/messages/157578

  • Soupçons sur la Cour pénale internationale, par Francesca Maria Benvenuto (Le Monde diplomatique, avril 2016)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2016/04/BENVENUTO/55185

    Le procès de Laurent Gbagbo révèle les failles de la juridiction

    Soupçons sur la Cour pénale internationale
    Le 21 mars 2016, la Cour pénale internationale a déclaré l’ancien vice-président congolais Jean‑Pierre Bemba coupable de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre en Centrafrique. Mais c’est seulement son quatrième jugement en quatorze ans. Et les péripéties du procès de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, ouvert au début de l’année, entament son crédit déjà fragile.
    par Francesca Maria Benvenuto  
    Soupçons sur la Cour pénale internationale↑
     

    Jean-Charles Blais. – Sans titre, 1986
    ADAGP - Bridgeman Images - Musée Cantini, Marseille
    En ce 28 janvier 2016, la Cour pénale internationale (CPI) lève le rideau sur une nouvelle pièce de son répertoire : le procès de M. Laurent Gbagbo débute à La Haye. L’ancien président ivoirien est accusé de crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011. Il comparaît avec son ancien ministre de la jeunesse Charles Blé Goudé. Trois mille personnes auraient péri durant les événements (1). Pour la CPI, il s’agit d’une « affaire d’envergure (2) » : M. Gbagbo est le premier ex-chef d’Etat à comparaître devant elle.

    Cependant, lors de la troisième journée d’audience, les avocats ne se livrent pas à la traditionnelle défense de leur client. Bien au contraire : ils accusent. Ils reprochent à la CPI de mener une procédure partiale et de vouloir protéger coûte que coûte un secret de Polichinelle : lors de la crise postélectorale, des crimes ont également été commis par les forces de M. Alassane Ouattara, alors adversaire de M. Gbagbo et actuel président de la Côte d’Ivoire. Or la procureure, la Gambienne Fatou Bensouda, n’a rien fait pour éclairer cette partie des événements. Elle s’est exclusivement consacrée à M. Gbagbo, poursuivi pour quatre chefs d’accusation : la répression de la marche pacifique du 16 décembre 2010 devant le bâtiment de la Radiodiffusion-télévision ivoirienne (RTI), l’attaque lancée contre la manifestation des femmes dans le nord d’Abidjan le 3 mars 2011, le bombardement du marché d’Abobo le 17 mars 2011 et les violences commises par ses partisans dans le quartier de Yopougon à Abidjan le 12 avril 2011.

    Après quatorze ans d’existence, la CPI fait figure d’accusée principale dans ce procès. La procédure lancée contre l’ancien président ivoirien agit comme un miroir grossissant des failles d’une juridiction qui, à sa naissance, avait pourtant suscité de grands espoirs. Sera-t-elle le tombeau d’un rêve séculaire : en finir avec l’impunité des autorités politiques et militaires jusqu’au sommet des Etats (3) ?

    Complémentaire des juridictions nationales, la CPI n’est compétente que si les poursuites se révèlent impossibles dans le pays concerné, soit parce que les autorités y mettent de la mauvaise volonté, soit parce que le système judiciaire national n’est pas en mesure de rendre efficacement la justice. Cette complémentarité a souvent été considérée comme une règle discriminatoire : les pays visés par les poursuites internationales sont les Etats les plus pauvres, les plus faiblement administrés, et notamment ceux du continent noir. Jusqu’en 2015, les procédures n’ont concerné que des Africains. C’est dans ce contexte que l’Union africaine a, lors de son sommet du 31 janvier 2016, accepté d’étudier l’idée d’un retrait collectif de ses Etats membres de la CPI.

    « Tribunal de l’Afrique » ?

    De surcroît, le procureur peut décider des enquêtes et des poursuites de façon discrétionnaire et sur la base de critères subjectifs. La sélection qu’il opère apparaît, en pratique, très suspecte : aucun crime international impliquant directement ou indirectement les Etats les plus puissants n’a encore fait l’objet d’investigations. Membre de la CPI depuis le 1er avril 2015, la Palestine a transmis une première série de documents au procureur concernant la colonisation israélienne en Cisjordanie, l’offensive contre Gaza en 2014 et le sort des prisonniers palestiniens. Mais aucune « situation », comme on dit dans le jargon de la CPI pour désigner les affaires traitées, n’a pour l’instant été déférée. Il en est de même pour les crimes commis en Irak en 2003 par les militaires ressortissants des Etats parties à la CPI, notamment le Royaume-Uni. Trois membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, les Etats-Unis, la Russie et la Chine, ne reconnaissent toujours pas la CPI ; Israël non plus. Mais il suffit que l’Etat où les crimes ont été commis la reconnaisse, ou que l’accusé soit ressortissant d’un Etat partie, pour qu’elle soit compétente.

    A l’occasion de la procédure concernant la Côte d’Ivoire, les allégations de partialité se font de plus en plus vives. En 2013, Amnesty International évoquait déjà une « loi des vainqueurs (4) ». Plus récemment, Human Rights Watch soulignait l’importance primordiale de voir la CPI « progresser dans ses enquêtes sur les forces pro-Ouattara (5) ». Face aux crimes des partisans de M. Ouattara, « connus de tous », comme le dit l’avocat Emmanuel Altit, pourquoi la procureure reste-t-elle inactive ? Elle a notamment passé sous silence le rôle joué par les forces françaises dans la chute de M. Gbagbo et l’installation au pouvoir d’un homme politique connu pour son amitié avec le président d’alors, M. Nicolas Sarkozy. Aucun militaire ou civil français n’est d’ailleurs cité à la barre des témoins (6). Au printemps 2013, le dossier contre M. Gbagbo était si mince que la chambre préliminaire de la CPI avait demandé à la procureure des « preuves additionnelles », obligeant Mme Bensouda à revoir en toute hâte sa copie afin d’éviter un humiliant abandon des charges. Et Me Altit de lâcher les mots qui fâchent : « procès politique ».

    Le rôle de la France dans la chute de M. Gbagbo suscite de nombreuses interrogations. Le 2 février 2016, la juge d’instruction française Sabine Kheris a demandé le renvoi devant la Cour de justice de la République des anciens ministres Dominique de Villepin, Michèle Alliot-Marie et Michel Barnier. Ils auraient permis la fuite de mercenaires biélorusses soupçonnés d’avoir bombardé le camp de Bouaké en 2004. Neuf soldats français de la force d’interposition avaient péri, et Paris avait profité de l’émotion suscitée par cette attaque trouble pour « riposter » en détruisant la flotte aérienne ivoirienne. Pour les partisans du président déchu, la France cherchait en fait un prétexte dans une stratégie visant à éliminer M. Gbagbo (7).

    La procureure Bensouda se contente de réclamer la patience, en indiquant que d’autres enquêtes seront diligentées. Elle invoque également le manque de moyens de la CPI : soixante enquêteurs seulement. De fait, des témoignages flous et contradictoires, des dossiers bouclés à partir d’informations de seconde main (des rapports d’associations, par exemple) conduisent régulièrement à l’abandon de procédures. Le Kényan Francis Muthaura et le milicien congolais Mathieu Ngudjolo Chui ont ainsi échappé au glaive de la justice internationale.

    La CPI a été conçue comme une « cour de sécurité (8) », un tribunal qui ne remplit pas seulement une fonction judiciaire. Elle est également dotée d’une finalité pacificatrice : les crimes relevant de sa compétence sont considérés comme menaçant « la paix, la sécurité et le bien-être du monde » (préambule du statut de Rome, qui la fonde). Mais, souligne Human Rights Watch, « comment peut-il y avoir réconciliation si la justice n’est pas impartiale (9) ? ». Que se passera-t-il en Côte d’Ivoire si M. Gbagbo est condamné sur des bases aussi fragiles ou si, après un acquittement spectaculaire, il rentre à Abidjan sous les vivats (10) ? L’attente sera cependant encore longue : le procès devrait durer quatre ans. Pour l’heure se déroule la première étape de la procédure : les interrogatoires des témoins de l’accusation.

    Mais l’odyssée procédurale de la Côte d’Ivoire révèle une autre faille : la dépendance de la Cour vis-à-vis de la coopération des Etats. Mme Simone Gbagbo, épouse de l’ex-président, fait elle aussi l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI, délivré le 29 février 2012, pour crimes contre l’humanité. Cependant, le gouvernement ivoirien refuse de remettre l’accusée à la Cour. En visite à Paris le 4 février 2016, M. Ouattara a même affirmé que la Côte d’Ivoire ne livrerait plus un seul Ivoirien à La Haye, la CPI ayant « joué le rôle qu’il fallait ». Mais comment expliquer que la justice nationale soit considérée comme opérationnelle pour Mme Gbagbo et pas pour son époux ? L’ancienne première dame a en effet été condamnée par un tribunal d’Abidjan, le 10 mars 2015, à vingt ans de réclusion pour « attentat contre l’autorité de l’Etat, participation à un mouvement insurrectionnel et trouble à l’ordre public ».

    Aucun procès ne peut débuter sans la présence de l’accusée. Or la Cour ne peut pas compter sur un service international de police. Plusieurs « situations » de la CPI demeurent donc en suspens en raison du manque de coopération des Etats concernés (11). Certaines affaires ont été clôturées faute d’avoir reçu des Etats des documents déterminants. M. Joseph Kony, milicien ougandais accusé de crimes contre l’humanité, reste ainsi « introuvable » depuis 2004. De même, l’abandon, en 2013, des poursuites à l’encontre de M. Uhuru Kenyatta, président du Kenya, est en partie dû à un manque de preuves, le gouvernement kényan ayant toujours refusé de remettre à la CPI certaines pièces du dossier. Le président soudanais Omar Al-Bachir, qui fait l’objet de deux mandats d’arrêt, continue de mener une vie publique sereine et de se déplacer à l’étranger, même si, le 15 mars 2016, la Cour suprême sud-africaine a (tardivement) condamné le gouvernement pour avoir laissé échapper M. Al-Bachir, en visite en Afrique du Sud en juin 2015. Mais, indépendamment de ce manque de moyens, le procès Gbagbo souligne un certain amateurisme de la CPI. Le 5 février 2016, l’identité de témoins protégés a ainsi été révélée sur la chaîne publique du tribunal.

    Pour la journaliste Stéphanie Maupas, le procès Gbagbo illustre l’instrumentalisation politique de la justice pénale mondiale : « On a l’impression que les puissances locales ou internationales ont fait de la CPI un joker, observe-t-elle. Une carte diplomatique qu’ils peuvent brandir lorsqu’ils en tirent avantage. C’est le cas dans l’affaire Gbagbo et dans d’autres. Au final, ils ne font que fragiliser une institution qu’ils ont voulue et qu’ils financent (12). » Dans les procédures concernant la Côte d’Ivoire, la Cour a perdu beaucoup de son crédit. L’une des fonctions les plus importantes de la justice pénale internationale devrait être non seulement la répression des crimes, mais aussi et surtout la dissuasion et la prévention. Or cet objectif ne pourra être atteint que si l’organe des poursuites internationales est crédible et fiable. C’est par la certitude du châtiment qu’« on prévient le plus sûrement les crimes », écrivait le juriste italien Cesare Beccaria en 1764…

    Alors que cette défaite semble se confirmer, un petit succès se concrétise lui aussi, et l’optimisme vis-à-vis de la Cour pourrait resurgir. Le 26 janvier 2016, le président de la CPI a donné l’autorisation au procureur d’ouvrir une enquête sur les crimes qui auraient été commis « autour de l’Ossétie du Sud, en Géorgie, entre le 1er juillet et le 10 octobre 2008 ». Accusée plusieurs fois par l’Union africaine de mener une « chasse raciale » et de jouer le rôle de « tribunal de l’Afrique », la CPI tente enfin d’élargir son champ d’action. Mais il ne s’agit en l’occurrence que de la phase embryonnaire de la procédure internationale ; aucun suspect n’a encore été identifié.

    Après quatorze ans, la CPI ne saurait se retrancher derrière un manque d’expérience. Mais, depuis 2002, elle n’a rendu que quatre jugements, dont un acquittement. Sur les 18 suspects qui ont comparu, six ont bénéficié d’un non-lieu. Un bilan peu glorieux, alors que chaque année entre 100 et 130 millions d’euros lui sont alloués par les Etats membres.

    Seul l’abandon de toute tergiversation et de l’inertie procédurale pourrait faire regagner à la CPI un peu d’impartialité et de crédit. Si elle continue de faire la sourde oreille et s’obstine à n’entreprendre aucune poursuite à l’encontre des membres des forces pro-Ouattara, son sort sera très probablement celui d’un tribunal international purement symbolique, juge du petit nombre.

    Francesca Maria Benvenuto
    Avocate au barreau de Paris, docteure en procédure pénale comparée et droit international pénal.

  • Effet Crimée : pourquoi l’Ossétie du Sud veut-elle se rattacher à la Russie ?
    http://www.lecourrierderussie.com/international/2016/04/effet-crimee-ossetie-sud-russie

    Il est à noter que l’Ossétie du Sud avait déjà organisé en 1995 un référendum sur son indépendance, intégrant une question sur un possible rattachement à la Russie, à l’issue duquel 99 % des participants s’étaient prononcés pour l’adhésion.

  • La Russie face aux « conflits gelés » | Actualités russes

    http://fr.rbth.com/ps/2016/04/11/la-russie-face-aux-conflits-geles_583709

    La Russie face aux « conflits gelés »
    11 avril 2016 Alexeï Timofeïtchev
    L’aggravation du conflit entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie dans le Haut-Karabakh a attiré l’attention sur les autres conflits gelés dans les pays l’ex-Union soviétique. Quelle est la situation en Transnistrie, en Abkhazie ou encore en Ossétie du Sud ? Quelles sont les relations de Moscou avec ces Etats non reconnus au niveau international ?

    #cuacse #russie #guerre #arménie #géorgie #azerbaïdjan

    • En cherchant le film hors veoh.

      Russie politics : World War Three Inside the War Room et la tentation totalitaire en Occident
      http://russiepolitics.blogspot.de/2016/02/world-war-three-inside-war-room-et-la.html

      Tout d’abord, il a eu Occupied, et j’ai décidé de me taire, car cette série sur l’intervention russe en Norvège sur demande de l’UE le tout sur fond de guerre énergétique contre l’écologie et d’une fausse interrogation sur un hypothétique devoir de résistance populaire, était d’une absurdité sans nom. Finalement, c’était peut-être une erreur. Il faut s’exprimer sous peine de cautionner. Mais en parler, c’est donner aussi de l’importance à l’objet de la discussion et il me débectait de donner de l’importance à ces élucubrations.

      Maintenant, c’est la chaîne publique anglaise BBC 2 qui sort un film de fiction-documentaire selon lequel la Russie envahit la Lettonie et la question posée est de savoir s’il faut ou non massacrer quelques millions de russes. Encore un échelon a été franchi dans la guerre médiatique.

      Et là, il n’est plus possible de se taire. Comment se taire devant l’émergence récurrente d’éléments de totalitarisme dans notre Europe si tolérante, avec les siens. Mais prête à poser la question du massacre de millions d’êtres humains. Sans sourciller. Comment en sommes-nous arrivés là ?

      En plein prime time, la BBC sort un docu-fiction. Vous pouvez le voir en intégralité en anglais ici : World War Three : Inside the War Room.

      L’histoire de base est simple :

      « D’après le scénario, la Russie envahit la Lettonie pour soutenir les séparatistes pro-Kremlin qui se sont emparés d’une vingtaine de villes le long de la frontière russe. Alors que l’Otan tarde à intervenir, le Royaume-Uni et les Etats-Unis décident d’aider la Lettonie et d’évincer les forces russes de son territoire. La Russie répond par une attaque nucléaire dans laquelle 1.200 militaires britanniques trouvent la mort. Le Royaume-Uni refuse de recourir aux armes nucléaires pour aider l’Otan à reprendre le contrôle du Latgale (région à l’est de la Lettonie), mais pas les Etats-Unis. Une Troisième guerre mondiale éclate. »

      Comme l’écrit le Telegraph, le scénario est des plus réalistes depuis que la « Russie a anexé la Crimée » :

      « Nato has long been worried about Russian interference in the Baltic States and senior personnel regularly take part in war games to test how Western leaders would respond to conflict there. These exercises are top secret but now the BBC has run its own such war game and a new film shows what might happen in real life. World War Three : Inside the War Room convenes a war cabinet of former military and diplomatic figures to react to a hypothetical but all too plausible confrontation in Eastern Europe, given Russia’s 2014 annexation of Crimea. »

      Ainsi, le docu-fiction commence par une réécriture de l’histoire : après que la Russie ait bombardé la Géorgie en 2008 (ce n’est plus la Géorgie qui a attaqué l’Ossétie du Sud), après que les troupes russes aient envahies l’Ukraine en 2014 (ce n’est plus Kiev qui s’est lancé contre le Donbass), ces fameuses et mystiques troupes russes arrivent dans les pays baltes et envahissent la Lettonie. Des images montées des conflits, notamment dans le Donbass, sont arrangées, mélangées à des images fictions, des prises de vues de V. Poutine avec modification des textes sont données les unes au milieu des autres pour montrer comment la population russe prend le contrôle du pays, un drapeau russe est hissé et l’armée russe est envoyée en soutien des combattants.

  • L’Ossétie du sud n’est pas prête d’être russe | Russia Beyond The Headlines

    http://fr.rbth.com/ps/2015/10/21/losetie-du-sud-nest-pas-prete-detre-ruse_484907

    21 octobre 2015 Ekaterina Sinelchtchikova, RBTH
    Le président de l’Ossétie du sud (république partiellement reconnue du Caucase) a déclaré son intention de tenir un référendum sur l’adhésion du pays à la Russie. Cependant, Moscou ne semble pas disposé à un tel scénario, estiment des sources proches du Kremlin.

    #russie #géorgie #ossétie_du_sud

  • Au revers de l’Ukraine, la Transnistrie tend les bras à la Russie

    http://www.lejournalinternational.fr/Au-revers-de-l-Ukraine-la-Transnistrie-tend-les-bras-a-la-Rus

    Tiraspol, trois roses blanches flottent sur le Dniestr. Le 19 juin était jour de deuil en Transnistrie, république moldave dont l’indépendance de fait n’est reconnue guère que par l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie. Vingt-deux ans plus tôt, de sanglants combats opposèrent les forces armées moldaves aux indépendantistes de Transnistrie, auxquels se joignirent les troupes de la 14ème armée russe basée dans le pays. La ville de Bender, à 11 kilomètres à l’ouest de la capitale Tiraspol fût le théâtre d’affrontements qui firent de nombreuses victimes civiles. Le 19 juin est depuis lors célébré chaque année comme le “Jour de la tragédie de Bender”.

    À sept heures du matin, vétérans et officiels sont venus fleurir le mémorial aux victimes et le buste du général russe Alexandre Lebed, qui dirigea la 14ème armée russe. Quelques dizaines d’hommes au total. Les anciens soldats se sont ensuite retrouvés dans les buvettes de Bender pour échapper à la chaleur et échanger quelques souvenirs, avant de déposer une gerbe de fleur sur la rivière. Une minute de silence. Non loin de là se baignent des adolescents. Les jeunes participants d’une compétition d’aviron dépassent le cortège militaire sans y prêter attention. Quoique bétonné, l’endroit est calme et bucolique.

    #moldavie #transnistrie #russie

  • Revue du 24/04 – Moscou n’exclut pas une intervention militaire dans le Sud-Est de l’Ukraine
    http://www.lecourrierderussie.com/2014/04/revue-moscou-intervention-militaire-sud-ukraine

    « Si nos intérêts, nos intérêts légitimes, les intérêts des Russes étaient visés directement, comme ils l’avaient été par exemple en Ossétie du Sud, je ne vois pas d’autre solution que de répondre, dans le respect du droit international »The post Revue du 24/04 – Moscou n’exclut pas une intervention militaire dans le Sud-Est de l’Ukraine appeared first on Le Courrier de Russie.

  • Moscou resserre son emprise sur la Crimée
    http://www.lemonde.fr/international/article/2014/03/10/moscou-resserre-son-emprise-sur-la-crimee_4380325_3210.html

    Cette politique d’expansion territoriale est chère à Vladimir Poutine. L’ancien agent du KGB (services secrets et police politique) est animé par une vision géopolitique héritée du XIXe siècle, selon laquelle plus un pays possède des terres plus il est puissant. Sans se préoccuper du niveau de développement sur ces terres, l’important est d’y maintenir des troupes d’occupation. C’est le cas en Abkhazie et en Ossétie du Sud. Captées à la faveur de la guerre de 2008, ces régions géorgiennes sont des zones de non-droit, épicentres de tous les trafics (armes, drogues, blanchiment).

    C’est tout de même énorme comme paragraphe. Digne d’un collégien qui débiterait son cours d’histoire de la semaine précédente. Ne manque qu’une référence à #barbe_bleue, ou au #diable. Le reste de l’article est à l’avenant. #Enorme de #simplisme et de #caricature.

    #ukraine #crimée

  • Revue du 13/01– La Russie débourse des milliards pour ses voisins
    http://www.lecourrierderussie.com/2014/01/13/russie-debourse-milliards-voisins

    L’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, ces deux États auto-proclamés de la frontière russo-géorgienne, recevront de la Russie une aide financière de six milliards de roubles.The post Revue du 13/01– La Russie débourse des milliards pour ses voisins appeared first on Le Courrier de Russie.

  • Pris au piège entre #Géorgie et #Ossétie_du_Sud
    http://lemonde.fr/europe/article/2013/10/28/sur-la-ligne-de-demarcation-entre-georgie-et-ossetie-du-sud-les-habitants-pr

    A Ditsi, dernier village géorgien avant la région séparatiste d’Ossétie du Sud, les habitants ont le blues. Il y a un mois et demi, les soldats russes installés de l’autre côté ont grignoté quelques pans de territoire, installant une barrière métallique toute neuve le long d’une ligne tracée au gré de leur fantaisie. La barrière verte, dotée d’une porte fermée à triple tour, a suscité la consternation à Ditsi. Les villageois se plaignent d’avoir perdu l’accès au cimetière, à leurs terres cultivées et aux précieuses sources d’eau, désormais situés de l’autre côté.

    A gauche, la barrière verte court sur des centaines de mètres, à droite, elle s’interrompt brusquement. A quoi sert elle ? « Barrière ou pas, plus une âme, plus une bête ne passe. Il est impossible de se rendre de Géorgie en Ossétie », résume le commandant du poste de police de Ditsi.


    #barrières #frontières #JO #Russie cc @reka

  • Moscou appelle Tbilissi à abroger la loi sur les « territoires occupés » | International | RIA Novosti

    http://fr.rian.ru/world/20130605/198482322.html

    La Russie insiste sur l’abrogation de la Loi géorgienne sur les territoires occupés qui interdit de visiter l’Ossétie du Sud et l’Abkhazie, a déclaré mercredi à Moscou le vice-ministre russe des Affaires étrangères Grigori Karassine.

    « Nous avons étudié les amendements portés par la Géorgie à cette loi, mais ils ne changent pas l’essentiel : la loi prévoit toujours une responsabilité pénale pour un séjour en Abkhazie et en Ossétie du Sud. A notre avis, la meilleure solution serait d’abroger cette loi pour encourager les échanges humanitaires et les voyages touristiques », a indiqué M.Karassine à l’issue d’entretiens avec Zourab Abachidze, représentant spécial de la Géorgie pour le règlement des relations avec la Russie.

    #georgie #russie #caucase