• Perdus dans une mer de pixels : Les hommes, la pornographie et l’illusion de la maîtrise, par #Robert_Jensen
    https://tradfem.wordpress.com/2023/05/15/perdus-dans-une-mer-de-pixels-les-hommes-la-pornographie-et-lillu

    Depuis que j’étudie l’industrie de la pornographie, certaines choses ont changé. La plus évidente concerne les technologies : des magazines et des films, l’industrie est passée aux vidéos amateurs et à l’internet. La pornographie est devenue plus accessible et plus abordable. D’autres tendances sont tout aussi évidentes : au cours de ces trois décennies, on a exigé des femmes du milieu de la pornographie de se livrer à des actes sexuels de plus en plus intenses et dangereux ; la nature cruelle et avilissante de ces images s’est intensifiée ; et de plus en plus de filles et de femmes utilisent la pornographie, qui était autrefois une activité presque exclusivement masculine.
    Une chose reste inchangée pour les consommateurs, qui sont encore très majoritairement des hommes : La pornographie semble procurer un plaisir sexuel sans les risques liés à l’intimité.
    Lorsque nous avons des rapports sexuels avec une autre personne, nous nous exposons à des émotions intenses qui ne peuvent être prédites ou facilement contrôlées. Dans une culture qui nous apprend à garder le contrôle, de nombreux hommes pensent que l’intimité sexuelle constitue une menace pour ce sentiment de puissance. La pornographie donne l’illusion d’une expérience sexuelle sans risque. Mais elle a un coût.

    Traduction : #TRADFEM
    Version originale : https://publicsquaremag.org/health/mental-health/porn-impact-men-intimacy-control-emotion
    #violences_masculines #porno

  • #Robert_Jensen : Les hommes, la pornographie et le féminisme radical - la lutte en faveur de l’intimité dans le patriarcat
    https://tradfem.wordpress.com/2020/06/19/robert-jensen-les-hommes-la-pornographie-et-le-feminisme-radical-

    En prenant au sérieux cette perspective critique de la pornographie, j’ai appris l’une des leçons les plus importantes de ma vie : le féminisme radical n’est pas une menace mais plutôt un cadeau pour les hommes. Lorsque j’ai rencontré la critique féministe radicale de la pornographie, elle m’est apparue comme l’analyse à ce jour la plus convaincante des contenus sexuellement explicites, d’autant plus vraie aujourd’hui et plus nécessaire que jamais. Dans cet article, je défends ces affirmations en m’appuyant non seulement sur les ressources disponibles, mais aussi sur ma propre expérience. Tout d’abord, un peu d’histoire.

    En 1979, au cours de ce qui est communément appelé aux États-Unis la deuxième vague féministe, Andrea Dworkin a publié Pornography : Men Possessing Women, un livre révolutionnaire analysant les bases patriarcales de cette industrie pornographique en pleine essor. Cette même année, le groupe Women Against Pornography a manifesté dans Times Square à New York pour protester contre l’acceptation de la pornographie par la culture dominante sous couvert d’une soi-disant éthique de libération sexuelle. Le mouvement féministe radical anti-pornographie naissant a exigé que les pornographes et les consommateurs principalement masculins rendent des comptes, et a contesté l’idéologie de gauche/libérale qui tentait de normaliser l’exploitation.

    Cette idéologie libertarienne utilisée pour défendre la pornographie faisait valoir des principes simples qui étaient particulièrement plaisants pour les hommes consommateurs : le sexe est une part naturelle de l’existence humaine, et la pornographie une simple illustration des variations de la sexualité humaine normale, produites pour des adultes consentants qui devraient avoir la liberté d’en regarder s’ils le souhaitent. La réponse des libertariens à la contestation féministe se résumait à : Ne soyez pas prude – il n’y a rien à craindre.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://uncommongroundmedia.com/men-pornography-and-radical-feminism-the-struggle-for-intimacy-
    #pornographie #mobilisation_féministe #andrea_dworkin #gail_dines #violences_masculines

    • Je crois que c’est Mad Meg qui a mentionné que les textes autobiographiques d’Andrea Dworkin étaient particulièrement convaincants. On annonce pour septembre chez New Press une biographie signée Martin Duberman qui semble passionnante:

      Bancroft Prize winner Duberman (Luminous Traitor) delivers an exhaustive, intimate, and admiring biography of feminist writer and activist Andrea Dworkin (1946–2005). He details Dworkin’s upbringing by socially conscious Jewish immigrants in New Jersey, horrific mistreatment by male prison doctors after being arrested for protesting the Vietnam War, and abusive marriage to a Dutch anarchist before tracking her “meteoric” rise in the feminist movement beginning with the publication of Woman Hating in 1974. Duberman highlights Dworkin’s reputation as a passionate—and sometimes shocking—orator, and documents her struggles to gain acceptance from her peers and mainstream publishers. He also notes her concerns over race and class divisions within the feminist movement, ties her presentation of gender as a social construct to an early understanding of trans issues, and categorizes her antipornography crusade as a pushback against the power of systemic patriarchy. Duberman defends against claims that Dworkin considered all intercourse rape, and discusses her relationships with men and women without shoehorning her into a queer identity. Selections from Dworkin’s letters and autobiographical writings bring her own self-assessment into the picture, helping Duberman to push back against detractors who saw her as a one-note antisexuality crusader. Through this empathetic and approachable portrait, readers will develop a new appreciation for Dworkin’s “combative radicalism” and the lifelong, unsteady truce she made with the feminist mainstream. (Sept.)

      https://www.publishersweekly.com/978-1-62097-585-5

  • #Robert_Jensen : L’alibi de la compassion : comment les alliés des transgenres esquivent les débats
    https://tradfem.wordpress.com/2020/01/12/lalibi-de-la-compassion-comment-les-allies-des-transgenres-esquiv

    Je ne m’attends pas à ce que tout le monde soit d’accord avec mon analyse du mouvement transgenre ou ma position concernant les politiques publiques qu’il préconise. Mais je pense qu’il est malhonnête de la part de ceux qui ne sont pas d’accord d’esquiver le débat en se disant « plus compatissants », de la même façon qu’il est intellectuellement malhonnête d’essayer de faire dérailler des échanges avec des expressions péjoratives comme « TERF » (féministe radicale exclusive des trans) et qu’il est politiquement lâche d’essayer de réduire les féministes radicales au silence.

    Je ne suis pas en train de demander naïvement « Ne pourrait-on pas tous s’entendre ? » Je suis avide de débattre avec ceux et celles qui opposent à ma position des arguments substantiels. Je suis juste las de me faire dire que poser des questions légitimes à propos d’un phénomène complexe comme le transgenrisme – des questions auxquelles beaucoup de gens progressistes réfléchissent en privé, mais qu’ils et elles craignent de poser dans le climat politique actuel – fait des féministes radicales des personnes mesquines et manquant d’empathie.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2018/11/19/compassion-cover-transgender-allies-dodge-debate
    #féminisme_radical #dysphorie_de_genre #identité_de_genre #compassion_contre-productive #alibi_politique #débat_féministe

    • Robert Jensen - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/Robert_Jensen

      In early July 2014, MonkeyWrench Books collective cut all ties with Jensen over his article reviewing two feminist books that critiqued transgenderism.[9] These books were Sheila Jeffreys’ Gender Hurts: A Feminist Analysis of the Politics of Transgenderism and Michael Schwalbe’s Manhood Acts: Gender and the Practices of Domination. In the review published by Dissident Voice, Jensen concluded that, “On the surface, transgenderism may seem to be a more revolutionary approach, but radical feminism offers a deeper critique of the domination/subordination dynamic at the heart of patriarchy and a more promising path to liberation”[10] which they felt “contributes to a dangerous culture of transphobia”.[9] In addition, Dexter M. Thomas wrote a rebuttal which was also published by Dissident Voice.[11] Jensen responded by writing a follow-up article which elaborated on his views on the ecological and social implications of what he terms “trans ideology”.[12]

    • Je souligne que dans mes écrits, je n’ai jamais attaqué personne ou exprimé quelque peur ou haine des personnes qui s’identifient comme transgenres. Quand je demande à mes critiques de m’indiquer lequel de mes propos est intolérant, on me répond que le simple fait de poser des questions ou d’émettre des contestations peut être considéré comme une menace envers la légitimité des identités transgenres. Quand je demande en quoi articuler une critique féministe du patriarcat est menaçant, mes amis libéraux tentent souvent de couper court à la conversation par une version ou une autre de la phrase « Tu veux avoir un débat intellectuel, alors que moi j’essaye simplement de faire preuve de compassion envers les transgenres qui se sentent vulnérables. »

      Je suis d’accord, bien sûr, que les personnes vulnérables ne devraient pas être attaquées, mais cette réponse a pour effet d’occulter ma question : pourquoi est-ce qu’un argument formulé en toute bonne foi est étiqueté comme une attaque ? Les propos haineux et irrationnels doivent être rejetés, mais pourquoi l’un des camps d’un débat politique devrait-il être autorisé à déclarer illégitime un argument sérieux, sans y répondre ?

      Quand le mouvement transgenre réclame des politiques publiques qui imposent un coût à d’autres personnes (aux filles et aux femmes, dans le cas des demandes d’accès de transgenres aux structures et activités dédiées au sexe féminin), il doit évidemment exister un espace public où débattre de ces propositions.

      Le patriarcat impose aux gens des normes de genre rigides, répressives et réactionnaires qui n’ont rien à voir avec les catégories du sexe biologique. La résistance féministe radicale au patriarcat défie depuis longtemps ces normes, et l’énergie de cette résistance collective est productive non seulement politiquement, mais aussi sur le plan personnel.

      Je ne prétends pas que toute personne souffrant d’une forme ou une autre de dysphorie de genre peut résoudre cette détresse au moyen d’une analyse politique et d’un travail de mobilisation. Nous ne savons que très peu de choses sur l’étiologie du transgenrisme, et il n’est pas surprenant qu’il n’existe pas de réponse univoque. Mais les féministes radicales que j’ai rencontrées en trente ans de travail militant contre la violence masculine et l’exploitation sexuelle comptent parmi les personnes les plus compatissantes que j’ai connues dans ma vie, des femmes pour lesquelles la lutte pour la justice passe autant par un partage de notre douleur quotidienne que par des principes politiques. Certaines de ces féministes radicales sont aussi parents, et essayent d’élever de façon responsable des enfants qui s’identifient comme transgenres.

      On peut être sensible aux individus qui luttent contre la dysphorie de genre et appuyer leur combat tout en rejetant certaines revendications politiques du mouvement transgenre lorsqu’elles s’avèrent antiféministes.

      #intolérance #anti-féminisme #misogynie

    • Exemple...
      https://twitter.com/Melusine_2/status/1220250052792328192

      Mélusine
      @Melusine_2
      ·
      23 janv.
      Il est aussi mensonger que stupide de parler d’une « colonisation » du féminisme par les militantes trans : c’est à la fois supposer leur étrangéité à la question et au groupe des femmes et affirmer qu’elles y exercent une domination violente, confiscatoire et illégitime.

      L’expression « colonisation » n’est en effet pas acceptable, lancée comme un point Godwin. Mais quand même, on est dans une situation où des personnes « assignées hommes à la naissance » (qui ont un corps d’homme) peuvent exiger intégration dans des collectifs non-mixtes de femmes alors mêmes qu’elles ont une expression de genre masculine, s’habillent comme des hommes (oui, ça arrive, j’en ai déjà deux exemples). L’auto-définition (on est une femme parce qu’on dit être une femme, que ce soit sentiment intime ou mauvaise foi) réduit le genre d’expérience sociale à expérience intime. Je ne vois toujours pas ce que peuvent avoir en partage une lesbienne butch discriminée pour son manque de concordance avec les attentes qu’on a envers elle (expression de genre féminine et sexualité hétéro), qui se sait femme parce qu’on le lui dit et qui bosse depuis dix, vingt, trente ou quarante ans à faire vivre des lieux lesbiens exclusifs, et la personne avec un corps d’homme et une expression masculine, qui donc est perçu partout comme homme cis (avec les privilèges qui vont avec), lui dit qu’il a le même sentiment qu’elle (non, elle ne se sent pas femme, c’est une identité qu’on lui renvoie) et c’est sur cette base plus que fragile qu’il la contraint à accepter son intégration à son espace à elle (avec menaces d’accusations de transphobie, intimidation, etc.). « Colonisation » c’est bête mais il faut entendre cette impression d’être forcée à accueillir des personnes dont l’étrangeté du corps ne manque pas de mettre mal à l’aise des femmes. D’autre part des récits commencent à tourner de lesbiennes qui ressentent des pressions sociales à coucher avec des femmes trans non-opérées dont elles refusent dans un premier temps les sollicitations sexuelles. J’ai lu un de ces récits et c’est un récit de viol. De viol à la « bon, je vais dire oui et je serai débarrassée ». C’est inacceptable.

      Mélusine
      @Melusine_2
      ·
      23 janv.
      L’affirmation est évidement mensongère : où est cette pseudo confiscation et quels en sont les outils ? Où sont les organisations, les revues, les figures médiatiques, les revendications politiques qui témoignent de cette domination ? Elles n’existent pas.

      Jadis le féminisme était basé prioritairement sur l’expérience des femmes. Aujourd’hui quand une féministe (au passage, c’est une Femen pas très intéressante) exprime son malaise devant une menace qu’elle ressent, il est acceptable de lui dire : Ta gueule, tout ça n’est pas assez bien documenté par des féministes académiques. Problème. Ces expériences sont réduites à des « anecdotes » qui non seulement sont insignifiantes politiquement mais aussi humainement puisque ce sont des « privilégiées » qui les vivent (la lesbienne butch de mon exemple précédent, elle est hyper privilégiée) et que c’est un effet collatéral pour aider des personnes qui en ont un criant besoin. (Au passage, personne n’a de criant besoin de mettre sa pine dans une lesbienne, ni dans une femme, ni dans personne.)

      Mélusine
      @Melusine_2
      ·
      23 janv.
      La supposition est une faute féministe : non pas seulement un défaut de solidarité avec d’autres femmes, mais un renoncement politique pour les femmes cis, admettant le genre comme mécanique socialisatrice irrépressible - et donc son caractère définitif, normal et indépassable.

      Là je comprends pas trop, c’est que ça doit être trop intelligent pour moi alors je vais dire que je suis d’accord, hein.

      Mélusine
      @Melusine_2
      Le féminisme n’est pas colonisé, il s’affirme en cohérence avec ses ambitions politiques : non pas élever notre sexe à la dignité du sexe masculin, mais le rendre insignifiant dans la définition de ce que nous sommes et pouvons être.

      Ça c’est le point gender blindness : de toute façon notre ambition c’est d’abolir le genre alors prétendons qu’il est aboli et arrêtons les politiques genrées. Arrêtons le féminisme ?

    • Grosse tempête de merde sur Twitter autour de Marguerite Stern.
      https://twitter.com/Margueritestern/status/1221211787116384256

      Au passage, son

      Alors j’aimerais rappeler ici par écrit, les principes fondateurs de ce mouvement. Rappeler ce que j’ai répété tous les jours à chaque fille présente. Et il me semble que nous étions toutes d’accord.

      est un peu minable, on a l’impression d’une grande cheffe expliquant quoi faire à tout le monde et s’insurgeant quand on reprend un mode d’action dont elle est propriétaire.

      Mais quand même :

      Les TERFs au bûcher

      on en est où, à appeler à l’éradication de certaines féministes comme jadis les #sorcières ?

  • #Gail_Dines et #Robert_Jensen : La pornographie sape la base du mouvement #MeToo
    https://tradfem.wordpress.com/2019/12/10/la-pornographie-sape-la-base-du-mouvement-metoo


    Charde Jackson, travailleuse en restauration rapide, brandit une affiche lors d’une manifestation contre le harcèlement sexuel, dans un McDonald’s de St. Louis, le 18 septembre 2018. Une grève nationale, déclenchée par l’organisation Fight for 15, est survenue après que des travailleuses de la chaîne McDonald’s aient porté plainte contre l’entreprise en mai. (Nick Schnelle/New York Times)

    Avec le traitement en manchettes d’allégations contre le Prince Andrew et son association avec (le milliardaire pédophile) Jeffrey Epstein, le mouvement #MeToo poursuit une longue lutte contre le harcèlement et les agressions sexuelles, en rejetant l’idée que les femmes existent pour le plaisir sexuel des hommes.

    Mais parallèlement au succès croissant de ce mouvement, l’industrie de la pornographie continue de prospérer en présentant des images explicites qui sexualisent exactement cette notion, celle que les femmes existent pour servir les désirs des hommes, quels que soient ces désirs, sans égard à la quantité d’humiliation et de souffrance qu’ils imposent aux femmes.

    La contradiction est évidente : au moment où les hommes commencent à être tenus responsables de l’utilisation de leur pouvoir pour manipuler et agresser sexuellement des femmes, l’industrie de la pornographie continue de socialiser les hommes à adopter précisément ces comportements. Il est temps pour le mouvement #MeToo — et pour le féminisme de façon plus générale — d’inclure une critique de la pornographie dans le projet d’abolition de la violence à l’égard des femmes.

    La société étatsunienne est inondée de divertissements et de publicités qui présentent les femmes comme des objets sexuels plutôt que comme des êtres humains à part entière, et ces messages ne sont nulle part aussi intenses que dans la pornographie. Est-ce important ? Bien sûr, parce que les images des médias de masse jouent un rôle important dans la culture contemporaine, et parce que des sociétés à but lucratif façonnent ces images médiatiques.

    Tradustion : #Tradfem
    Version originale : https://www.houstonchronicle.com/opinion/outlook/article/Pornography-undermines-the-MeToo-movement-14882621.php
    #pornographies #violences_masculines

  • #Robert_Jensen : La masculinité : est-elle toxique, saine ou humaine ?
    https://tradfem.wordpress.com/2019/12/04/la-masculinite-est-elle-toxique-saine-ou-humaine%e2%80%89

    Certains peuvent penser que le patriarcat est un terme dépassé, mais c’est une description avérée des sociétés fondées sur la domination masculine institutionnalisée — un phénomène répandu dans le monde entier, y compris aux États-Unis.

    Les sociétés patriarcales évoluent avec le temps et varient selon les cultures, mais quand nous reconnaissons que « c’est encore un monde d’hommes », c’est la preuve que le patriarcat demeure bien ancré.

    Les schémas que reflètent les attitudes et comportements toxiques des hommes ne sont pas aléatoires : ils sont le produit de ce système social. Nous ferons plus de progrès si nous nommons le système et si nous reconnaissons les disparités qui en résultent en termes de richesse et de pouvoir.

    Parler de « masculinité toxique » attire notre attention sur les pires comportements, et ces formes de violence doivent certainement cesser. Mais nos chances de succès augmentent si nous pouvons parler honnêtement de la formation « normale » à la masculinité que reçoivent les hommes dans le patriarcat : être compétitif, poursuivre les conquêtes, ne pas reculer devant l’affrontement et toujours conserver le contrôle de soi et des autres.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://goodmenproject.com/ethics-values/masculinity-toxic-healthy-or-human-mkdn
    #masculinité_toxique #patriarcat #violences_masculines

    • Mais si nous commençons à énumérer les qualités d’une masculinité saine — comme la bienveillance, la compassion et la connexion — ou si nous utilisons notre force et notre détermination pour protéger et nourrir plutôt que pour contrôler, nous constatons vite que tous ces traits positifs ne sont pas propres aux hommes. Les femmes sont tout aussi capables des mêmes comportements. Il s’avère donc embrasser une masculinité saine signifie simplement être une personne décente, d’une manière que les hommes comme les femmes doivent, et peuvent, s’efforcer d’atteindre. En dernière analyse, une masculinité saine s’avère être une humanité saine.

      –—

      J’imagine une réponse pragmatique : D’accord, mais une nouvelle conception de la masculinité n’est-elle pas nécessaire à une contestation féministe du patriarcat ?

      Non. Au cours de mes trois décennies de participation à un mouvement féministe, je n’ai jamais entendu des femmes parler de façons de créer une « saine féminité ». Dans le patriarcat, la féminité est un marqueur de statut de seconde classe, un moyen de rappeler aux femmes qu’elles sont subordonnées aux hommes. Les féministes avec lesquelles je travaille veulent se libérer du contrôle patriarcal sur les femmes plutôt que de racheter la féminité.

      Encore une fois, rien dans mon argument ne nous oblige à ignorer les différences physiques entre les hommes et les femmes. Mais la masculinité dans le patriarcat est le marqueur de la domination masculine, tout comme la féminité est le marqueur de la subordination féminine.

      #masculinité #hommerie

    • Cette conversation tourne souvent autour de la critique de la « masculinité toxique » et de la recherche d’une « saine masculinité », ce qui a l’avantage de jeter sur ces formes d’agressions un éclairage nécessaire. Mais nous devrions nous méfier de la façon dont ces phrases peuvent limiter notre compréhension des phénomènes et en venir à renforcer le patriarcat.

      Je propose de remplacer l’expression « masculinité toxique » par celle de « masculinité dans le patriarcat », pour attirer l’attention sur le système dont émergent des problèmes.

      #virilisme #genre #patriarcat

  • #Robert_Jensen : Les hommes sont socialisés à se considérer comme dominants (interview)
    http://tradfem.wordpress.com/2018/01/28/robert-jensen-les-hommes-sont-socialises-a-se-considerer-comme-do

    Qu’est-ce qui vous a d’abord intéressé au féminisme ?
    J’ai commencé à lire des activistes et des intellectuelles féministes quand je suis retourné faire des études supérieures en 1988. J’avais 30 ans. À ce moment-là, je ne savais rien du féminisme. En fait, j’avais été entraîné, comme la plupart des hommes, à en avoir peur. Mais quand j’ai commencé à lire ces textes, j’en ai trouvé la clarté très convaincante. Mon premier point d’entrée dans le féminisme a été sa critique de la pornographie. Comme la plupart des hommes de notre culture, je m’étais débattu contre ma propre utilisation de matériaux pornographiques. Tout d’un coup, voilà qu’arrivait une analyse parfaitement logique et qui non seulement expliquait le rejet de la pornographie par les femmes, mais m’aidait également à me comprendre en tant qu’homme.

    Comment cela vous a-t-il aidé à mieux vous comprendre ?
    Les hommes sont socialisés à se considérer comme dominants. Et cette attitude s’accompagne de certains avantages à court terme. Nous obtenons les meilleurs emplois. Mais c’est une façon très contraignante de vivre. La masculinité est définie comme la domination et le contrôle. Votre capacité d’empathie est réduite. Le féminisme m’a aidé à comprendre les limites que la masculinité m’imposait.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.thehindu.com/books/books-authors/interview-with-journalism-professor-robert-jensen/article22509093.ece

    Robert Jensen est l’auteur de différents ouvrages dont The end of patriarchy

    #proféministe #prostitution #capitalisme #masculinité

  • #Robert_Jensen : Au-delà des gentils et des méchants.
    https://tradfem.wordpress.com/2017/11/07/au-dela-des-gentils-et-des-mechants

    Je ne suis pas aussi violent que le producteur ciné Harvey Weinstein, ni aussi narcissique que l’animateur télé Bill O’Reilly. Je suis plus respectueux envers les femmes que le président Donald Trump, et pas aussi tordu que le politicien Anthony Weiner.

    S’il faut en juger par les normes établies par ces hommes qui encourent aujourd’hui la réprobation générale, la plupart d’entre nous les hommes semblons presque être des saints, et là se situe un danger. La divulgation publique du comportement de ces hommes – qu’il s’agisse d’offenses routinières ou de crimes occasionnels – est une excellente chose, et toutes les personnes à avoir été harcelées ou violées devraient continuer à le dire haut et fort.

    Mais nous ne devrions pas laisser les cas les plus flagrants faire déraper l’analyse de la façon dont un large éventail de comportements sexuels masculins intrusifs et violents envers les femmes (ainsi qu’envers les filles, les garçons et les hommes vulnérables) sont à ce point imbriqués dans le tissu quotidien de la vie dans une société patriarcale que ces intrusions et ces violences sont souvent invisible pour les hommes.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/11/06/good-guys-bad-guys
    #proféministe #violences_masculines #Donald_Trump #Harvey_Weinstein #feminist_current

  • #ERNESTO_AGUILAR : Un nouveau livre, The End of Patriarchy : Radical Feminism for Men , force les progressistes et la gauche à rendre des comptes aux femmes
    http://tradfem.wordpress.com/2017/01/06/un-nouveau-livre-the-end-of-patriarchy-radical-feminism-for-men-f

    Aujourd’hui éloignées dans le rétroviseur, les années (de Bill) Clinton ressemblent à un tournant pour la stratégie contemporaine des mouvements sociaux. À partir de cette génération de jeunes, la politique progressiste a été reformulée pour sembler plus « inclusive », sans toutefois résoudre certaines contradictions, au milieu d’une succession de pertes subies par la Maison Blanche. Cela a fonctionné, mais peut-être trop bien. Le pays conclut aujourd’hui huit ans d’une première présidence afro-américaine, avec une politique d’évitement des enjeux raciaux et de lourdes interventions militaires à l’étranger aussi bien que de déportations au pays. Et, comme le fait remarquer Jodi Dean dans The Communist Horizon, des idées comme la diversité et le dialogue font maintenant partie de la culture d’entreprise internationale. C’est un changement. Est-ce une victoire ? Le verdict à ce titre demeure ambigu.

    Il est impossible de lire le livre de #Robert_Jensen, The End of Patriarchy , sans tenir compte de cette incohérence politique. Désireux de présenter le féminisme radical aux hommes et au mouvement progressiste plus large, qui y sont souvent opposés (comme d’ailleurs le mouvement féministe général et les études de genre), Jensen rame à contre-courant d’une tendance vieille de 30 ans. En effet, dans son aspiration à simplifier à l’extrême son message, la politique de gauche, qu’elle soit modérée ou orthodoxe, a rejeté le féminisme radical au profit de toutes sortes de concepts à la mode et de postures affichées sur des médiaux sociaux comme Tumblr, pour faire aujourd’hui des choix individuels l’enjeu primordial. Néanmoins, Jensen, en progressiste de longue date dont les vues sur la justice raciale et de genre lui ont mis à dos une foule de gens, allant des anarchistes à l’extrême-droite, continue de soulever des questions complexes auxquelles le gauchisme n’a pas de réponse claire, même une génération et demie après les années Clinton.

    Une partie de l’inconsistance du libéralisme a sans doute été d’assujettir les notions naissantes de choix et d’identité à un libertarisme radical qui s’avère subjectif à l’extrême, voire destructeur.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2017/01/02/end-patriarchy-radical-feminism-men-forces-liberals-left-towards-ac

    L’auteur de cette recension, Ernesto Aguilar, est écrivain et producteur de médias communautaires .
    #Gauche #féminisme_radical #proféministe #libéralisme

  • #Robert_Jensen : Peut-on débattre de l’idéologie du mouvement transgenre ?

    http://tradfem.wordpress.com/2016/07/05/robert-jensen-peut-on-debattre-de-lideologie-du-mouvement-transge

    Quelques semaines après avoir publié en ligne une critique de l’idéologie du mouvement transgenre, je déjeunais avec une amie qui a longtemps fait partie de divers mouvements pour la justice raciale, économique et sexuelle et qui travaille comme coordonnatrice des enjeux de diversité dans une université voisine.

    Notre rencontre survenait peu après que j’aie été pris à partie par une librairie de militants locaux dans un courriel adressé à leur liste de diffusion, envoi qui avait conduit à des conversations tendues avec quelques camarades. À la fin du déjeuner, mon amie a fait prudemment allusion à cette controverse, et je me suis préparé à écouter sa critique de mon texte. Au lieu de cela, elle s’est penchée vers moi et a dit : « Je n’ose le dire en public, mais je suis d’accord avec toi. »

    J’ai trouvé rassurant d’apprendre que quelqu’un dont je respectais le travail partageait mon analyse. Mais il était décourageant de se voir rappeler que la doxa progressiste / libérale sur les enjeux transgenre laissait beaucoup de gens avec la peur de parler.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : http://www.feministcurrent.com/2016/06/27/ideology-transgender-movement-open-debate

    #Robert_Jensen #mouvement_transgenre #feminist_current