• Convocation aux journées de défense du territoire
    et de la Terre Mère « Nous sommes toutes et tous Samir »

    CNI, EZLN

    https://lavoiedujaguar.net/Convocation-aux-journees-de-defense-du-territoire-et-de-la-Terre-Mer

    Aujourd’hui plus que jamais le capitalisme se renforce par la guerre et le pillage de toutes les formes de vie. Les mauvais gouvernements et les grandes entreprises capitalistes, dont les noms sont bien connus, veulent rendre invisibles nos luttes en défense du territoire et de la Terre Mère, en normalisant même l’assassinat de nos frères qui les défendent. Aujourd’hui notre cœur collectif souffre des assassinats de :

    ● Samir Flores Soberanes, du peuple nahua d’Amilcingo, État de Morelos.
    ● Julián Cortés Flores, du peuple me’phaa de la Casa de Justicia de San Luis Acatlán, État du Guerrero.
    ● Ignacio Pérez Girón, du peuple tsotsil du village d’Aldama, État du Chiapas.
    ● José Lucio Bartolo Faustino, Modesto Verales Sebastián, Bartolo Hilario Morales et Isaías Xanteco Ahuejote, du peuple nahua organisé en Conseil indigène et populaire du Guerrero - Emiliano Zapata (Cipog-EZ).
    ● Juan Monroy et José Luis Rosales, du peuple nahua d’Ayotitlán, État de Jalisco.
    ● Feliciano Corona Cirino, du peuple nahua de Santa María Ostula, État de Michoacán.
    ● Josué Bernardo Marcial Campo, connu aussi comme TíoBad, du peuple popoluca de l’État de Veracruz.

    Nos compagnons ont été assassinés car ils se sont opposés à la guerre par laquelle le mauvais gouvernement veut s’emparer de nos terres, de nos montagnes et de nos eaux pour consolider le pillage qui menace l’existence de l’humanité. (...)

    #Mexique #peuples_originaires #territoire #Terre_Mère #EZLN #capitalisme #patriarcat #guerre

  • Appel des peuples indigènes : « Depuis l’élection de Jair Bolsonaro, nous vivons les prémices d’une apocalypse »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/10/appel-des-peuples-indigenes-depuis-l-election-de-jair-bolsonaro-nous-vivons-

    Dans une tribune au « Monde », treize représentants de peuples indigènes de différents continents, dont ceux de l’Amazonie brésilienne, lancent un appel à protéger le caractère « sacré » de la nature et à s’opposer aux projets du président du Brésil.

    Les peuples indigènes ont toujours pris soin de la Terre Mère et de l’humanité. Nous représentons 370 millions de personnes dans le monde, répartis sur 22 % de la planète et couvrant 80 % de la biodiversité mondiale.

    Nous appelons l’humanité à prendre des mesures pour protéger le caractère sacré de l’eau, de l’air, de la terre, du feu, du cycle de la vie et de tous les êtres humains, végétaux et animaliers. Il est vital de transformer notre approche de la nature en l’envisageant non comme une propriété, mais un sujet de droit, garante de la vie.

    Partout dans le monde les droits des peuples indigènes et de la nature sont bafoués, des leaders indigènes sont assassinés. Des millions de nos frères et sœurs ont été tués pour prendre le contrôle de leurs territoires et on continue à nous détruire avec de belles paroles et de l’argent, cette malédiction du monde.

    Nous appelons à des solutions concrètes qui reconnaissent les droits des peuples indigènes et de la nature pour la survie de tous. Nous appelons les dirigeants du monde, les Etats, les Nations unies et la société civile à amorcer une réflexion visant à abandonner progressivement les systèmes capitalistes et juridiques hérités de l’époque coloniale pour les remplacer par de nouveaux principes. Nous devons évoluer vers un paradigme basé sur la pensée et la philosophie indigènes, qui accorde des droits égaux à la Nature et qui honore l’interrelation entre toute forme de vie. Il n’y a pas de séparation entre les droits des peuples indigènes et les droits de la Terre Mère.

    Il est plus que jamais urgent que le monde adopte une Déclaration universelle des droits de la Terre Mère, et que tous les Etats ratifient et appliquent rigoureusement la Convention 169 de l’Organisation internationale du travail, qui garantit à tous les peuples indigènes une consultation libre, préalable et éclairée sur les sujets qui les concernent.

    #Communs #Terre_Mère #Peuples_indigènes

  • Vierge indienne et Christ noir

    Georges Lapierre

    http://lavoiedujaguar.net/Vierge-indienne-et-Christ-noir-1412

    L’essai de Georges Lapierre Vierge indienne et Christ noir,
    une « petite archéologie de la pensée mexicaine »,
    paraît en feuilleton, deux fois par mois,
    sur « la voie du jaguar ».

    Avec la Morena, la Vierge à la fois indienne et métisse, nous touchons à une subtile continuité derrière la différence plus ou moins affichée des croyances. Au XVIe, XVIIe et même au XVIIIe siècle, les pèlerins qui visitaient le sanctuaire du Tepeyac rendaient un culte à deux divinités bien différentes ; ils suivaient des chemins parallèles qui ne pouvaient pas se rencontrer. Les uns faisaient dévotion à la Vierge chrétienne, dont la figure s’est enrichie de contenus différents au cours de l’histoire de la colonie ; les autres continuaient à rendre un culte à Tonantzin, la déesse Mère des Mexica. Les métis de luxe devaient tirer leur foi du côté créole ; quant aux métis pauvres, leur penchant devait les tirer du côté indien. Peu à peu cette population métisse va prendre de plus en plus d’importance aux dépens de la population créole proprement dite et de la population indienne. (...)

    #Mexique #histoire #religion #cosmogonie #Terre_Mère #Huichol #peuples_originaires #inframonde #Christ #jaguar #chamanisme #cosmovision

  • La Morena

    Georges Lapierre

    http://lavoiedujaguar.net/La-Morena

    L’essai de Georges Lapierre Vierge indienne et Christ noir,
    une « petite archéologie de la pensée mexicaine »,
    paraît en feuilleton, deux fois par mois,
    sur « la voie du jaguar ».

    Nous avons pu avoir le sentiment que, pendant les trois siècles de la colonie, les créoles avaient gardé le contrôle de la pensée et, par là même, du contenu donné à la Vierge de Guadalupe, faisant en sorte que le contenu apporté par les peuples indiens restât confiné dans la clandestinité, dans l’intimité d’une pensée opprimée. En 1810, ce contenu leur échappe brusquement, l’initiative appartient au petit peuple des campagnes du Michoacán, ou plutôt aux Purépecha qui se soulèvent pour rejoindre, sous l’étendard de la Vierge, Miguel Hidalgo, le curé messie et le général en chef de « l’armée de la liberté ». Ce peuple en armes donne, dès le départ, un contenu messianique à l’image de la Vierge : elle est comme l’image d’une liberté recouvrée, annonciatrice d’un nouveau soleil ou Âge cosmique, et elle va les soutenir dans leur lutte contre l’oppresseur. Pour ces paysans indigènes armés, l’oppresseur n’est pas uniquement le bureaucrate espagnol (« mort aux gachupines ! »), il a un visage beaucoup plus proche d’eux : celui du riche colon, du propriétaire des mines ou du grand propriétaire terrien. (...)

    #Mexique #histoire #religion #guerre_d'indépendance #révolution #zapatistes #Terre_Mère #cristeros #peuples_originaires #cosmovision

  • Les inconstances d’une vierge

    Georges Lapierre

    http://lavoiedujaguar.net/Les-inconstances-d-une-vierge

    L’essai de Georges Lapierre Vierge indienne et Christ noir,
    une « petite archéologie de la pensée mexicaine »,
    paraît en feuilleton, deux fois par mois,
    sur « la voie du jaguar ».

    À la différence de l’original d’Estrémadure, la Guadalupana mexicaine n’est pas une vierge noire, elle a été créole, la « créole prodigieuse et sacrée » de Miguel Sánchez, aujourd’hui elle est plutôt mexicaine et métisse, elle fut indienne, elle l’est toujours et, parfois, transparaissent, derrière son visage lisse, les traits d’une déesse chtonienne, la Terre Mère ou Madre Tierra, des peuples indiens. Elle se trouve entre deux mondes et paraît hésiter à prendre le parti de l’un contre l’autre. Elle est métisse dans ses hésitations. (...)

    #Mexique #histoire #religion #dualité #Terre_Mère #entre-deux-mondes #peuples_originaires #cosmovision

  • Celle à la jupe de serpents

    Georges Lapierre

    http://lavoiedujaguar.net/Celle-a-la-jupe-de-serpents

    L’essai de Georges Lapierre Vierge indienne et Christ noir,
    une « petite archéologie de la pensée mexicaine »,
    paraît en feuilleton, deux fois par mois,
    sur « la voie du jaguar ».

    Une gravure de Posada reproduite sur la page de couverture du livre de León-Portilla Tonantzin Guadalupe nous fait entrevoir ou, plutôt, pressentir ces correspondances souterraines, ces substitutions clandestines, ces glissements vertigineux d’un univers mental à un autre univers mental. Ce fragment d’une gravure nous montre la population d’un village mexicain agenouillée devant l’apparition miraculeuse d’une image de la Vierge de Guadalupe Tepeyac au cœur d’un agave majestueux.

    Faisons maintenant une petite incursion dans l’univers religieux des Aztèques : nous pouvons voir au Musée d’anthropologie de Mexico une statue gigantesque, d’une rare et terrifiante beauté. Elle représente Coatlicue, la déesse mère primitive avec sa jupe de serpents entrelacés. (...)

    #Mexique #histoire #religion #dualité #Terre_Mère #sacrifice #peuples_originaires #cosmovision