#ça_commence_à_en_faire_des_conditions

  • L’exigence du jour de l’« opposition syrienne » avant d’accepter de (peut-être) négocier :
    http://www.boursorama.com/actualites/syrie-l-opposition-accepte-une-treve-si-les-raids-russes-cessent-sce-9d7

    Une autre condition de cette trêve serait que le Front al Nosra, la branche syrienne d’Al Qaïda, ne soit pas visé, ce qui fait l’objet de discussions entre Américains et Russie, indique-t-on.

    Ça va mieux en le disant.

    En revanche, je suis un peu lent : il y a des « discussions entre Américains et Russie » pour savoir si Al Qaïda est suffisamment « mainstream » pour ne plus être « visé » ?

    MàJ : @souriyam ci-dessous confirme avec le Washington Post qu’il s’agit bel et bien d’une (invraisemblable) demande américaine :

    …a U.S. proposal to leave Jabhat al-Nusra off-limits to bombing as part of a cease-fire

    #ça_commence_à_en_faire_des_conditions

    • Nous y revoilà. Mais maintenant de manière claire et explicite.
      Même Romain Caillet a compris, c’est dire !
      https://twitter.com/RomainCaillet/status/701041480576712705

      #LT Sur le terrain l’opposition est mélangée avec #JAN, donc une séparation physique entraînerait fatalement des conflits territoriaux.

      https://twitter.com/RomainCaillet/status/701040270964559873

      L’opposition modérée n’a que 3 options : refuser la trêve, l’accepter en y incluant #JAN ou combattre JAN avec le soutien russe et US.

    • http://news.yahoo.com/syrian-opposition-agrees-two-three-week-truce-russia-115934065.html

      A source close to peace talks earlier on Saturday told Reuters Syria’s opposition had agreed to a two- to three-week truce.
      The truce would be renewable and supported by all parties except Islamic State, the source said. It would also be conditional on the al Qaeda-linked Nusra Front no longer being targeted, at least to start with, the source said.
      The Nusra Front is considered a terrorist organization by the U.N. Security Council and banned.
      Asked if the opposition’s insistence on the Nusra Front no longer being targeted was the main stumbling block, he described it as “the elephant in the room” .
      "They have to deal with this very delicately or they are going to end up with a civil war in Idlib on their hands," the source said.

    • Sur le fait que les Américains auraient appuyé cette demande de l’opposition de Ryadh de faire bénéficier al-Nusra d’une trêve, la chose est rapportée par le Washington Post :
      https://www.washingtonpost.com/world/russia-says-international-meeting-for-syria-cease-fire-cancelled/2016/02/19/47179aac-d692-11e5-a65b-587e721fb231_story.html

      Jabhat al-Nusra, whose forces are intermingled with moderate rebel groups in the northwest near the Turkish border, is particularly problematic. Russia was said to have rejected a U.S. proposal to leave Jabhat al-Nusra off-limits to bombing as part of a cease-fire, at least temporarily, until the groups can be sorted out .

      Pas de déclaration officielle, hors les discussions off the record entre Américains et Russes.

    • Merci @souriyam

      Marrant de constater à nouveau que (spontanément) on obtient la même « analyse » d’experts (risque de conflit ouvert entre Al Qaeda et « les rebelles », alors la « coalition » serait « obligée » d’éviter de heurter les sentiments de JAN…). Narrative qui a l’avantage de préserver l’idée qu’il y aurait une rébellion fondamentalement différente d’Al Qaeda et qu’il pourrait réellement y avoir une « guerre civile » entre eux, et que l’opposition-syrienne-de-Riyad aurait réellement une influence sur une rébellitude « modérée » sur le terrain.

      L’idée que grosso modo, côté rébellitude, s’il est si important de protéger Al Qaeda, c’est tout simplement parce qu’il y a belle lurette que c’est al-Nousra qui fait du bon boulot sur le terrain pour le compte de nos amis, cette idée est-elle si hérétique ? :-))

  • Officiellement la communication de la diplomatie américaine suit la narrative dominante que nous assène les médias - ou bien est-ce l’inverse ? Si Genève a échoué ce serait uniquement à cause de l’appui russe au régime syrien qui a mené à une dramatique avancée de son armée au nord d’Alep, en plein pourparlers.
    Mais off the record, un brin agacé, Kerry lâche une toute autre analyse. Au cours d’une conférence de donateurs à Londres, Kerry en aparté a accusé l’opposition d’avoir abandonné les pourparlers et d’avoir ainsi pavé la route à l’offensive syro-russe et a enjoint ses interlocuteurs à blâmer leur opposition plutôt que lui-même :
    http://www.middleeasteye.net/news/opposition-blame-syrian-bombing-kerry-tells-aid-workers-1808021537

    During a conversation on the sidelines of this week’s Syria donor conference in London, sources say, Kerry blamed the Syrian opposition for leaving the talks and paving the way for a joint offensive by the Syrian government and Russia on Aleppo.
    “‘He said, ‘Don’t blame me – go and blame your opposition,’” one of the aid workers, who asked to remain anonymous to protect her organisation, told Middle East Eye.

    Et un peu plus loin dans l’article est développée l’anecdote : à ces deux travailleurs humanitaires syriens qui reprochaient alors à Kerry de ne pas avoir assez fait pour protéger les civils, Kerry aurait répondu que c’était l’opposition qui ne voulait pas des négociations, ni d’un cessez-le-feu et qui était partie. Il aurait ensuite demandé : « Que voulez-vous que je fasse ? Que j’entre en guerre contre la Russie ? C’est ce que vous attendez de moi ? ».
    [Bin oui, John, c’est bien ça !]

    Two Syrian aid workers said they approached Kerry at a donor conference drinks reception and told him that he had not done enough to protect Syrian civilians. He then said they should blame the opposition.
    "He said that basically, it was the opposition that didn’t want to negotiate and didn’t want a ceasefire, and they walked away,” the second of the aid workers told MEE in a separate conversation and also on the basis of anonymity.
    “‘What do you want me to do? Go to war with Russia? Is that what you want?’” the aid worker said Kerry told her.

    A la suite de cet article, le porte-parole du State Department, John Kirby, a twitté une dénégation à l’intention de Charles Lister qui semblait s’indigner de la chose, indiquant que l’histoire était fausse :
    https://twitter.com/statedeptspox/status/696126611607912448

    @Charles_Lister Story wrong. @JohnKerry didn’t blame oppo for collapse of talks, doesn’t have comms w/regime & hasn’t wavered on Asad.

    Pourtant, comme l’a justement remarqué l’avisé blogueur Moon of alabama, le compte twitter officiel US Embassy Syria rapportait le 6 février des propos de Kerry à propos des bombardements de civils en Syrie (par le régime) : « Cela doit cesser. Mais ça ne cessera pas en quittant la table [des négociations] ou en refusant d’engager les discussions » :
    https://twitter.com/USEmbassySyria/status/696046559486607360

    This has to stop. But it’s not going to stop by walking away from the table or not engaging

    Ce tweet, avec sa claire accusation envers l’opposition, laisse penser que l’histoire a de bonnes chances d’être vraie.

    Rappelons que sur seen this il avait été remarqué avant le début des pourparlers que, d’une part l’opposition de Ryadh multipliait les prérequis et que #ça_commence_à_en_faire_des_conditions, alors même que le principe de Genève était justement de s’assoir à la table sans conditions. D’autre part que la dynamique était clairement négative sur le terrain militaire pour ceux-là mêmes qui adoptaient cette attitude d’obstruction, qui semblait donc avoir tout d’irrationnel.

  • Encore un de ces moments étonnants de l’« analyse d’expert médiatique » parfaitement calibrée et synchronisée : ça fait bien deux semaines que l’opposition-syrienne-de-Riyad multiplie les alibis et les conditions pour ne pas venir à Genève (c’est devenu un mot clé ici tellement ça nous a semblé gros : #ça_commence_à_en_faire_des_conditions), que tous ses relais dénoncent la présence d’autres opposants qu’eux, puis qu’ils annoncent qu’ils ne viendront pas, puis qu’il accusent les Américains de faire pression pour qu’ils viennent, qu’ils font circuler des caricatures expliquant que l’ONU et les États-Unis sont maintenant complices de Bachar et des Russes pour les trahir…, pour finalement venir mais en annonçant très clairement qu’ils viennent seulement énoncer leurs conditions et pas pour négocier… et quand enfin ils rentrent chez eux en faisant exactement ce qu’ils avaient dit (venir énoncer leurs conditions et refuser de négocier), voilà que toute la clique de nos experts médiatiques ès-régime-syrien nous explique comme un seul homme que c’est la régime qui refuse de négocier.

    Sérieusement…

  • La Turquie boycottera les négociations sur la Syrie si les Kurdes de Syrie du PYD sont invités (ministre)
    http://www.ladepeche.fr/article/2016/01/26/2263969-turquie-boycottera-negociations-syrie-si-kurdes-syrie-pyd-sont-inv

    La Turquie ne participera pas aux pourparlers de paix sur la Syrie qui doivent débuter vendredi à Genève si les Kurdes syriens du Parti de l’union démocratique (PYD) y participent, a prévenu mardi son ministre des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu.

    « Si le PYD est invité aux négociations de Genève, alors bien sûr nous boycotterons » la réunion, a déclaré M. Cavusoglu lors d’un entretien à la chaîne d’information NTV, rappelant que ce parti était considéré par son pays comme une « organisation terroriste ».

    #ça_commence_à_en_faire_des_conditions

  • Le chef de la délégation de l’opposition-syrienne-de-Riyad s’est dit que c’était une bonne idée de s’en prendre à John Kerry là maintenant tout de suite en adoptant un ton vaguement menaçant : Syrian opposition says Kerry applies pressure over peace talks
    http://www.reuters.com/article/us-mideast-crisis-syria-opposition-idUSKCN0V20TW

    The lead negotiator in the Syrian opposition said on Sunday it was coming under pressure from U.S. Secretary of State John Kerry to attend peace talks in Geneva this week in order to negotiate over steps including a halt to air strikes.

    The opposition’s High Negotiation Committee, which groups political and armed opponents of President Bashar al-Assad, has said it will not attend negotiations until the government halts bombardments, lifts blockades, and releases detainees - steps mentioned in a United Nations Security Council resolution passed last month.

    Negotiator Mohamad Alloush said Kerry, who met HNC officials on Saturday, had “come to pressure us to forgo our humanitarian rights... and to go to negotiate for them”.

    “There will be a big response to these pressures,” he told Reuters, without giving further details. Asked if the peace talks would go ahead this week, he said “we leave this to the coming hours”.

    Comme dit @souriyam, #ça_commence_à_en_faire_des_conditions