• L’Autriche veut suspendre le regroupement familial, les ONG dénoncent une mesure « inhumaine » - InfoMigrants
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    L’Autriche veut suspendre le regroupement familial, les ONG dénoncent une mesure « inhumaine »
    Par Louise Huet Publié le : 27/03/2025
    La nouvelle coalition au pouvoir a décidé mercredi 26 mars de mettre temporairement en pause le regroupement familial en Autriche, une première pour un pays européen. Elle entend modifier la loi sur l’asile en vigueur, pour pouvoir ensuite passer leur projet en décret. Mais des ONG et des juristes remettent en cause la légalité d’un tel projet.
    L’Autriche pourrait devenir le premier pays de l’Union européenne à mettre temporairement fin au regroupement familial des réfugiés. Mercredi 26 mars, le nouveau gouvernement de coalition autrichien, réuni en Conseil des ministres à Vienne, a rappelé son intention de suspendre le regroupement familial. Le but, selon lui : « protéger les systèmes » de santé, d’emploi et d’éducation du pays alpin face à l’afflux de réfugiés constaté ces dernières années.
    « Nous avons atteint les limites de nos capacités d’accueil », a affirmé mercredi la ministre de l’Intégration Claudia Plakolm. D’après cette conservatrice du Parti populaire de centre-droit (ÖVP), « la probabilité d’une intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée ». La tâche est « titanesque, alors que de nombreux réfugiés ont du mal à apprendre l’allemand, à trouver un travail et une place dans les écoles », justifie-t-elle.
    Un décret doit désormais être publié et « d’ici mai, cet arrêt deviendra réalité », a-t-elle ajouté. Un projet de loi a aussi été soumis mercredi au Conseil national, la chambre basse du Parlement autrichien, afin de modifier la loi sur l’asile en vigueur dans le pays et créer une base juridique pour passer ce décret sur le regroupement familial.Cette mesure, en vigueur pour six mois dans un premier temps, pourrait être prolongée jusqu’en mai 2027.
    Le 12 mars dernier, alors tout juste investie, la nouvelle coalition autrichienne - composée du parti ÖVP, des sociaux-démocrates de centre-gauche (SPÖ) et du parti libéral Neos - annonçait déjà sa volonté de faire passer un tel projet. Car si le parti d’extrême droite anti-migrants FPÖ a échoué à former une coalition, il reste de très loin le premier parti du pays dans les sondages, après avoir signé une victoire historique aux législatives fin septembre.
    Le chef du Parti de la liberté (FPÖ) Herbert Kickl exprime sa joie après la victoire de son parti d’extrême droite aux élections législatives autrichiennes, le 29 septembre 2024. Crédit : Reuters
    Le chef du Parti de la liberté (FPÖ) Herbert Kickl exprime sa joie après la victoire de son parti d’extrême droite aux élections législatives autrichiennes, le 29 septembre 2024. Crédit : Reuters
    Le nouveau gouvernement est donc sous pression pour maintenir une ligne dure sur l’immigration. « Les capacités de l’Autriche sont limitées et c’est pourquoi nous avons décidé d’empêcher toute surcharge supplémentaire », avait déjà argumenté mi-mars le chancelier Christian Stocker, selon l’agence Associated Press.
    Vienne dit avoir observé « une nette hausse » des arrivées de membres de la famille de ceux ayant obtenu l’asile, ou ayant droit à une protection subsidiaire parce que leur pays d’origine est considéré comme dangereux. En 2024, près de 7 800 personnes sont arrivées en Autriche au titre du regroupement familial. Un nombre en baisse : en 2023, ce chiffre s’élevait à près de 9 300.
    En février, le ministre de l’Intérieur, Gerhard Karner, a rapporté que seules 60 demandes de regroupement familial avaient été traitées. Notamment parce que les demandes émanant de ressortissants syriens - la principale nationalité à demander le regroupement familial dans le pays - ont été gelées, après la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024.
    Le regroupement familial est une politique encadrée et garantie par le droit européen sur l’asile et l’immigration. Et cette suspension ne peut devenir définitive sans une validation de l’Union européenne. Le chancelier autrichien avait donc adressé une lettre à la Commission européenne sur le sujet début mars, en invoquant la « clause d’urgence » de l’UE, selon laquelle le droit national peut exceptionnellement primer sur le droit européen en cas de menace pour l’ordre public et la sécurité intérieure. Sauf que la Cour de justice européenne (CJUE) a une définition très étroite de cette « clause d’urgence ». Il s’agit d’une mesure qui ne devrait être prise qu’en dernier recours et qui permet avant tout d’éviter une situation de chaos dans un pays, indique l’APA, l’agence de presse autrichienne."La surcharge des écoles dans certaines villes d’un État ne remplit en aucun cas cette condition (...) Il y a toute une série de critères qui ne sont pas remplis ici", analyse Franz Leidenmühler, directeur de l’Institut de droit européen de l’Université de Linz, auprès de l’APA. Pour lui, le projet du gouvernement a donc peu de chance d’aboutir sans être retoqué par l’UE.
    Concrètement, selon le média autrichien Der Standard qui a pu consulter le projet de l’exécutif, il n’est pas question d’un gel direct des demandes de regroupement familial. Le dépôt de demandes dans les ambassades autrichiennes par les membres de la famille de réfugiés et de personnes bénéficiant d’une protection subsidiaire resteront possibles. Mais avec le nouveau décret, une fois la demande déposée par un individu, son dossier restera lettre morte. Le délai de six mois dans lequel les autorités doivent normalement prendre une décision sera alors « suspendu », aussi longtemps que le décret sera en vigueur, explique DerStandard.Il prévoit néanmoins des exceptions, pour rester en accord avec le droit européen : les regroupements familiaux qui relèvent de ce que la Convention européenne des droits de l’homme (CEDH) appelle « les cas impérieux de droit à une vie privée et familiale » seront exemptés de suspension et devront toujours être examinés dans un délai de six mois. Il s’agit par exemple des cas de mineurs non accompagnés qui n’ont pas de responsables légaux dans leur pays d’origine et qui souhaitent rejoindre leurs parents. Selon l’APA, Vienne envisage aussi à l’avenir un système de quotas pour limiter le regroupement familial.
    Plusieurs associations de défense des droits humains fustigent cette mesure jugée « inhumaine ». Elles dénoncent une violation du droit d’asile européen commun et de la CEDH. « Il faut justifier d’une situation d’urgence » pour pouvoir stopper le regroupement familial, « ce qui n’est pas le cas en Autriche », a réagi auprès de l’AFP Lukas Gahleitner, porte-parole du Bureau autrichien de la Coordination de l’asile. L’association compte déposer un recours en justice."Priver les familles de toute perspective de regroupement familial ne résout pas les problèmes, mais en crée d’autres", a-t-il alerté au média autrichien ORF. Avant d’ajouter : « Rendre impossible pour ces personnes d’avoir une vie de famille en raison d’un décret d’urgence est non seulement inhumain mais témoigne aussi d’une vision limitée. »
    D’après la Coordination de l’asile, les problèmes de saturation du système éducatif autrichien - une des principales justifications du gouvernement pour cette mesure - sont incontestés. Mais ils n’ont « rien à voir » avec le regroupement familial."Nous sommes toujours une démocratie parlementaire basée sur les droits de l’homme, estime pour sa part Monika Salzer, du groupe engagé contre l’extrême droite « Omas gegen Rechts ». Si nous accueillons des personnes venant de régions en crise, nous ne pouvons pas changer la loi comme bon nous semble."

    #Covid-19#migrant#migration#autriche#UE#regroupementfamilial#politiquemigratoire#asile#droit#sante

  • Immigration : l’Autriche devient le premier pays de l’UE à suspendre le regroupement familial

    La coalition au pouvoir en Autriche a décidé ce mercredi 26 mars de suspendre les procédures de regroupement familial pour les migrants. C’est la première fois qu’un pays membre de l’Union Européenne adopte une telle loi.

    L’Autriche continue sa politique de lutte contre l’immigration. Le nouveau gouvernement autrichien a annoncé ce mercredi 26 mars son intention de mettre fin au regroupement familial des réfugiés. La raison affichée : une volonté de « protéger » le pays alpin face à l’afflux de ces dernières années. Cette mesure est une première dans l’Union Européenne.

    Un #décret va désormais être publié et « d’ici le mois de mai, dans quelques semaines à peine, cet arrêt deviendra réalité », a précisé la ministre de l’Intégration #Claudia_Plakolm, à l’occasion du Conseil des ministres à Vienne. « Nous avons atteint les #limites de nos #capacités_d’accueil », a-t-elle ajouté, le gouvernement disant vouloir « protéger les systèmes » de santé, d’emploi et d’éducation.

    Selon l’élue conservatrice, « la probabilité d’une #intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée ». La tâche est « titanesque », selon elle, rappelant que de nombreux réfugiés ont du mal à apprendre l’allemand, à trouver un travail et une place dans les écoles. Cette mesure, en vigueur pour six mois dans un premier temps, pourra être prolongée jusqu’en mai 2027.

    En Autriche, le parti nationaliste FPÖ a signé fin septembre une victoire historique aux législatives. Et s’il a échoué à former une coalition, il reste de très loin le premier parti du pays dans les sondages. La mesure prise par le gouvernement autrichien intervient dans un contexte de durcissement des politiques migratoires de plusieurs Etats membres de l’UE, sur fond d’ascension de l’extrême droite.

    « Les capacités de l’Autriche sont limitées », selon le chancelier Stocker

    Le chancelier conservateur Christian Stocker, au pouvoir depuis début mars avec les sociaux-démocrates et les libéraux, est donc sous pression pour maintenir une ligne dure. Le 13 mars, il avait lui-même justifié une telle mesure. « Les capacités de l’Autriche sont limitées et c’est pourquoi nous avons décidé d’empêcher toute surcharge supplémentaire », avait-il détaillé.

    Plusieurs associations de défense des droits humains ont critiqué la décision du gouvernement. « Il faut justifier d’une situation d’urgence » pour pouvoir stopper le regroupement familial, « ce qui n’est pas le cas en Autriche », a réagi auprès de l’AFP Lukas Gahleitner, porte-parole de l’ONG Asylkoordination Österreich, qui compte déposer un recours en justice.

    L’Autriche, qui a vu affluer les réfugiés sur son sol lors de la crise migratoire de 2015, dit avoir observé « une nette hausse » des arrivées de membres de la famille de ceux ayant obtenu l’asile ou ayant droit à une protection subsidiaire parce que leur pays d’origine est considéré comme dangereux. En 2023, ils étaient près de 9 300 et l’an dernier 7 800 dans un pays de 9,2 millions d’habitants. L’écrasante majorité vient de Syrie et sont déjà concernés par une telle restriction de leurs droits, annoncée après la chute du président Bachar al-Assad en décembre 2024.

    https://www.liberation.fr/international/europe/immigration-lautriche-devient-le-premier-pays-de-lue-a-suspendre-le-regro

    #regroupement_familial #migrations #réfugiés #Autriche #suspension

    • L’Autriche veut suspendre le regroupement familial des réfugiés

      La mesure, décidée par le gouvernement de coalition entre conservateurs, sociaux-démocrates et libéraux, devrait entrer en vigueur à la mi-mai. Plusieurs experts doutent de sa conformité avec le droit européen.

      Originaire de Deraa en Syrie, Mohammad Alrshedat vit depuis plus de trois ans en Autriche. Il a appris l’allemand et travaille comme couvreur à Vienne. Mais il ressent toujours un vide immense : sa femme et ses deux enfants de 9 et 10 ans vivent en Turquie et attendent de le rejoindre depuis plus d’un an. Or le gouvernement de coalition entre conservateurs (ÖVP), sociaux-démocrates (SPÖ) et libéraux (Neos) a annoncé sa volonté de suspendre le regroupement familial.

      Cette décision l’a profondément bouleversé. « Mon rêve s’est brisé. J’avais tout prévu, je voulais que ma famille me rejoigne, que mes enfants aillent à l’école, que nous puissions construire quelque chose dans ce pays. Désormais tout cela est fini, raconte, amer, Mohammad Alrshedat. Je ne sais pas du tout quoi faire maintenant. »

      Cette suspension du regroupement familial, une première dans l’Union européenne (UE), est l’un des projets phares du nouveau gouvernement et en particulier des conservateurs, qui ont auparavant négocié, sans succès, avec l’extrême droite du FPÖ pour former une coalition. « Nous avons atteint la limite de notre capacité d’accueil et c’est pourquoi nous appuyons sur le bouton stop », a justifié la ministre de l’intégration, Claudia Plakolm (ÖVP). Selon l’élue, « la probabilité d’une intégration réussie diminue à chaque nouvelle arrivée. [...] L’Autriche a besoin d’une main-d’œuvre qualifiée, pas d’un afflux de chômeurs ».

      Cette décision s’inscrit dans un contexte de tension au sein du pays concernant les questions migratoires. Lors des élections législatives, en septembre 2024, l’extrême droite a enregistré une victoire historique en sortant en tête avec près de 29 % des suffrages. Si elle a échoué à entrer au gouvernement, elle est toujours la première force politique du pays.
      Un droit théoriquement protégé

      Pour mettre en œuvre cette suspension, le gouvernement doit d’abord modifier la loi sur l’asile afin de pouvoir, par ordonnance, suspendre le processus de décision lié au regroupement familial. Concrètement, les proches de réfugié·es et de détenteurs et détentrices de la protection subsidiaire pourront toujours déposer une demande, mais elle restera lettre morte tant que l’ordonnance sera en vigueur, pendant six mois dans un premier temps, selon le souhait de la coalition.

      Le regroupement familial est pourtant encadré et protégé par le droit européen. Pour justifier cette suspension, la coalition invoque la « clause d’urgence » de l’Union : l’article 72 du traité sur le fonctionnement de l’UE (TFUE), selon lequel le droit national peut exceptionnellement primer sur le droit européen en cas de menace pour l’ordre public et la sécurité intérieure. Elle met en avant la saturation supposée du système éducatif et les difficultés d’intégration des nouveaux et nouvelles arrivantes et a informé l’UE de sa décision.

      Certaines exceptions devraient être prévues, dans le cas par exemple des mineur·es resté·es dans le pays d’origine qui pourraient rejoindre leurs parents en Autriche ou au contraire, celles et ceux qui sont venu·es seul·es dans le pays et qui pourraient faire venir leurs parents.

      De quoi provoquer la colère de l’extrême droite, qui dénonce une mesure insuffisante, limitée dans le temps et amenée à être contournée en raison de ces exceptions. Le FPÖ avait défendu, pendant la campagne des législatives, la suspension totale du droit d’asile. Pour les Verts, au contraire, le texte n’apporte aucune solution aux problèmes rencontrés par le système éducatif et constitue une « érosion de l’État de droit ».
      Une étude aux résultats déformés

      Pour justifier cette entorse aux règles européennes, le gouvernement s’appuie sur une étude censée démontrer que les personnes arrivées dans le cadre du regroupement familial seraient plus difficiles à intégrer que celles qui ont elles-mêmes déposé une demande d’asile en Autriche. Dans les premières années suivant leur arrivée, elles auraient moins souvent un emploi et apprendraient plus lentement l’allemand. Problème : selon l’une des autrices de l’étude, les résultats ont été déformés et présentés d’une manière incorrecte dans le débat public. L’impact sur l’emploi et la connaissance de la langue se réduit avec le temps de présence.

      Plusieurs expert·es doutent par ailleurs de la conformité du projet au droit européen. Car comment invoquer un risque pour l’ordre public et la sécurité intérieure quand les chiffres du regroupement familial sont en forte baisse ? Un total de 7 762 personnes, dont une majorité de mineur·es, sont arrivées dans ce cadre en 2024. En février, elles n’étaient que 60.

      De plus, les difficultés rencontrées, notamment dans les écoles, sont très différentes en fonction des Länder : « Il sera intéressant de voir comment l’Autriche justifie une situation d’urgence à l’échelle nationale. Car s’il est indéniable que nous avons un problème dans certaines parties du pays, le droit européen ne prend pas en compte le fédéralisme. En ce qui concerne l’intégration, Vienne fait la majeure partie du travail et les autres Länder ne font que très peu et se dérobent à leur responsabilité », avance Lukas Gahleitner, juriste pour l’organisation d’aide aux réfugiés Asylkoordination.

      Le spécialiste parle d’une « violation calculée du droit » : « Il s’agit dans une certaine mesure d’un projet idéologique. Le gouvernement veut montrer qu’il fait partie des premiers en Europe à faire cela. [...] C’est une politique populiste qui n’apporte aucune solution mais, au contraire, crée des problèmes. »

      Son association entend porter certains cas devant les tribunaux autrichiens, dans l’espoir que ceux-ci saisissent la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour faire annuler cette réforme. Une autre possibilité est que la Commission européenne introduise d’elle-même un recours en manquement auprès de la cour, une fois l’ordonnance présentée.
      Les Syriens sont ciblés

      Cette mesure vient renforcer le sentiment de stigmatisation vécu par les réfugié·es syrien·nes, les plus concerné·es par cette décision. En décembre, le ministre de l’intérieur, Gerhard Karner, avait déjà annoncé « un programme ordonné de rapatriement et d’expulsion vers la Syrie » à la suite de la chute du régime de Bachar al-Assad. Depuis, plusieurs milliers de Syrien·nes ont reçu une lettre les informant de l’ouverture d’une procédure pour leur retirer leur statut de réfugié·e.

      Mohammad Alrshedat en fait partie. Là encore, peu de chances que ces démarches aboutissent au vu de l’instabilité qui règne dans le pays depuis le départ du dictateur, mais l’impact sur le moral des réfugié·es est bien réel : « Je n’ai plus aucune motivation. Avant, j’allais faire du sport tous les jours, peu importe la difficulté de mon travail, mais maintenant je n’ai plus goût à rien », décrit-il.

      À ses côtés, Ahmad al-Hariri, membre d’une association de la communauté syrienne, hoche la tête : « Nous organisons un café linguistique et nous voyons que de moins en moins de personnes viennent. Elles nous disent : pourquoi apprendre l’allemand alors qu’on ne veut pas de nous ? Pourtant, ces gens ont envie d’apprendre et de mener une vie normale. Je pense que l’objectif du gouvernement n’est pas seulement de suspendre le regroupement familial, mais de ne plus avoir de réfugiés dans le pays. »

      Fin janvier, plus de 4 600 personnes attendaient toujours une réponse à leur demande de regroupement familial, parmi lesquelles 3 600 Syrien·nes.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/140425/l-autriche-veut-suspendre-le-regroupement-familial-des-refugies

  • At the Heart of Fortress Europe II: The Politics of Fear. Austria’s Role in Border Externalisation Policies in the Balkans

    This study provides a broad mapping of Austrian-based actors, organisations, and multilateral cooperation involved in the #push-backs of people on the move. For their part, the Austrian-based actors are heavily involved in the border externalisation policies of the whole European Union.

    Austria has been active in border regime externalisations and policing in the Balkans for decades. Its actions are often implemented through different platforms, networks, and modes of cooperation that include other EU countries on bi- and multilateral levels.

    Austria’s preferred method in strengthening externalisation structures is to build strong connections with politicians in the region, in exchange for presumed assistance in the uncertain and slow-moving European integration processes, accompanied by the strengthening of the economic ties and investments in the region.

    Part II of the study shows that on the ground, police agencies are more involved in “managing” migrations than are legal experts or humanitarian organisations. This approach has led to shifting the main focus away from establishing structures that meet the needs of people on the move and basic human rights – including the right to asylum or simply the right to freedom of movement – to combating smugglers, presented as the biggest challenge for the states, borders, and migrants. In this regard, the Austrian approach mirrors the EU one.

    https://transform-network.net/publication/at-the-heart-of-fortress-europe-ii-the-politics-of-fear
    #rapport #Autriche #externalisation #migrations #réfugiés #asile #frontières #Balkans #route_des_Balkans #refoulements

  • Exclusif : la #Commission_européenne s’apprête à proposer des « #centres_de_retour » pour les migrants

    La Commission européenne réfléchit à une nouvelle législation européenne sur le #retour des migrants, alors que de nombreux pays insistent sur la nécessité d’adopter une ligne dure.

    La Commission européenne est désormais prête à inclure les « centres de retour » situés en dehors des frontières de l’Union et à partir desquels les migrants peuvent être renvoyés dans leur pays d’origine dans une prochaine proposition législative visant à accélérer le retour des demandeurs d’asile déboutés. Cette information émane des « minutes » d’une réunion informelle des ministres de l’Intérieur de l’UE qui s’est tenue la semaine dernière et qu’euronews a pu consulter.

    Lors du Conseil informel qui s’est tenu à Varsovie le 30 janvier, le nouveau commissaire autrichien à l’immigration, Magnus Brunner, a discuté de propositions « innovantes » pour la gestion de l’immigration avec des représentants des Etats membres de l’espace Schengen et des institutions de l’UE (https://fr.euronews.com/my-europe/2024/10/15/delocalisation-des-migrants-hors-de-lue-la-commission-europeenne-favora). A ce stade, il a surtout été question de la #législation sur les #retours, d’après le compte-rendu.

    Les réunions informelles du Conseil sont des rassemblements réguliers des États membres et des institutions de l’UE, organisés par la présidence tournante du Conseil de l’UE, cette fois-ci dirigée par la Pologne, qui a accueilli l’événement dans sa capitale.

    Interrogé par euronews, un porte-parole de la Commission a refusé de commenter les informations divulguées.

    La proposition de l’UE visant à accélérer le retour des migrants devrait être publiée par la Commission dès la fin de ce mois, donnant ainsi le coup d’envoi du processus législatif.

    Le commissaire Brunner a proposé des « règles plus strictes en matière de #détention » et la « possibilité de développer des centres de retour » au cours de la réunion, selon le document.

    Les centres de retour sont des lieux proposés en dehors de l’UE, où les personnes dont la demande d’asile a été rejetée au sein de l’Union pourraient être envoyées avant d’être renvoyées dans leur pays d’origine. C’est le genre de solution que l’Italie a déjà mis en place après un accord avec l’Albanie, mais qui soulève beaucoup de questions juridiques.

    L’#Autriche, la #Bulgarie, la #République_tchèque, le #Danemark, l’#Allemagne, la #Grèce, l’#Italie, la #Lettonie et #Malte ont accueilli favorablement la proposition de centres de retour et l’ont décrite comme « un moyen de #dissuasion possible de l’#immigration_irrégulière ».

    Les décisions en matière d’immigration sont prises à la majorité qualifiée, ce qui signifie qu’au moins 15 des 27 États membres représentant au moins 65 % de la population de l’Union européenne doivent approuver la proposition.

    Lisbonne et Madrid ont émis des doutes

    D’autres Etats membres, tels que le Portugal et l’Espagne, ont émis des « #doutes » d’un point de vue juridique et opérationnel, tandis que d’autres, tels que l’Irlande et la Belgique, ont « souligné la nécessité de mesures réalistes et réalisables, dans le respect des #droits_fondamentaux », selon le compte-rendu.

    Lors de son audition de confirmation au Parlement européen à l’automne dernier, M. Brunner avait déclaré que l’Union européenne devait rester « ouverte » à l’exploration de « nouvelles idées » pour freiner l’immigration irrégulière.

    L’établissement de ces centres pourrait se faire d’une manière « humaine et juridiquement saine », avait-il déclaré à l’époque, ajoutant qu’une réflexion plus approfondie était nécessaire pour « découvrir à quoi ce type de concept pourrait ressembler » dans la pratique.

    Les organisations humanitaires ont déjà rejeté cette initiative, affirmant que ces centres conduiraient à des détentions sans fin et à des souffrances endémiques. La législation européenne actuelle interdit aux autorités d’envoyer des migrants contre leur gré dans des pays avec lesquels ils n’ont pas de lien.

    Mais la pression politique exercée pour améliorer le #taux_d'expulsion a eu raison de ces avertissements, favorisant une approche plus stricte dans de nombreux États membres.

    La présidente de la Commission, #Ursula_von_der_Leyen, a également soutenu fermement les « centres de retour » dans une lettre adressée aux dirigeants de l’UE avant un sommet de deux jours à Bruxelles dominé par les discussions sur l’immigration en octobre dernier. Dans cette lettre, Mme Von der Leyen estimait qu’un protocole de migration conclu entre l’Italie et l’Albanie - qui a fait l’objet d’une contestation juridique - pourrait déterminer les prochaines étapes de la politique migratoire de l’UE.

    Autres détails de la future #loi

    Mme Brunner a également proposé d’introduire une obligation pour les personnes renvoyées de « coopérer et d’énoncer des conséquences claires » en cas de non-respect des règles, de renforcer les règles pour les « personnes renvoyées qui représentent une #menace_pour_la_sécurité » et de faciliter la reconnaissance mutuelle des décisions de retour au sein de l’Union.

    Les ministres du Danemark, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Lituanie, de Malte, de la Norvège, de la Roumanie, de la Slovénie et de la Suède ont salué les « obligations claires des rapatriés et les sanctions » pour ceux qui refusent de coopérer.

    Plusieurs pays ont accepté l’idée d’une #reconnaissance_mutuelle des décisions de retour entre les Etats membres, la France étant la seule à s’y opposer totalement, selon le compte-rendu.

    L’Espagne, soutenue par le Portugal, la Roumanie, la Slovaquie et l’Islande, a demandé un renforcement du rôle de #Frontex, l’agence européenne des frontières, pour les retours. L’agence « a accepté la proposition [...] et a souligné la nécessité d’avoir des ressources adéquates pour cela », selon le compte-rendu.

    La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé dans son discours de réélection l’été dernier qu’elle avait l’intention de tripler le personnel de Frontex.

    Enfin, le document indique que la plupart des Etats membres considèrent qu’il est préférable de rédiger la loi sous la forme d’une #directive plutôt que d’un #règlement, afin de donner aux Etats membres plus de #flexibilité dans son #application.

    Suspension du #droit_d'asile

    Le procès-verbal fait également état d’une discussion sur le trafic de migrants aux frontières de la Russie et du Bélarus, sous le titre « #armement_des_migrants ».

    M. Brunner a rappelé aux États membres qu’ils peuvent prendre les « mesures nécessaires pour s’opposer aux acteurs hostiles » qui envoient des migrants aux frontières de l’UE. Cependant, toute action contre ces #acteurs_hostiles pouvant avoir un impact sur les demandeurs d’asile doit être considérée comme une « mesure exceptionnelle » et doit être conforme au droit international, a-t-il déclaré.

    À cet égard, la Suède a présenté la #suspension des régimes d’asile « dans des circonstances exceptionnelles » comme une réponse possible à ces « acteurs hostiles ».

    Cette idée reflète des initiatives similaires prises récemment par la Finlande et la Pologne.

    Prochaines étapes

    Après la publication de la proposition sur le retour des demandeurs d’asile, la Commission européenne entamera son processus législatif, qui dure généralement deux ans.

    Le commissaire Brunner sera chargé de mettre en œuvre le nouveau #pacte_pour_l'immigration_et_l'asile, la réforme de grande envergure que l’#Union_européenne a achevée en mai après près de quatre ans de négociations acharnées. Le Parlement considère le nouveau pacte comme une réussite historique et souhaite que tous les États membres se conforment aux nouvelles règles.

    Cependant, la Pologne et la Hongrie ont ouvertement déclaré qu’elles ne le feraient pas, ce qui alimente les craintes que la réforme complexe ne s’effondre avant d’avoir eu la chance de produire des résultats.

    Le nouveau commissaire s’est engagé à poursuivre en justice ceux qui ne respectent pas les règles. « Si cela s’avère nécessaire et justifié, des procédures d’infraction pourraient être engagées », a-t-il déclaré.

    https://fr.euronews.com/my-europe/2025/02/04/exclusif-la-commission-europeenne-sapprete-a-proposer-des-centres-de-re
    #migrations #asile #réfugiés #expulsions #innovation #renvois #guerre_hybride #externalisation

    via @karine4

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • Des dizaines de migrants quittent l’Albanie pour l’Italie après une décision judiciaire
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/01/31/en-italie-des-juges-refusent-d-endosser-la-detention-de-migrants-en-albanie_

    Des dizaines de migrants quittent l’Albanie pour l’Italie après une décision judiciaire
    Le Monde avec AFP
    Au lendemain du revers judiciaire infligé au projet de la première ministre italienne d’externaliser le traitement de l’immigration dans un pays tiers, une quarantaine de migrants a embarqué depuis l’Albanie, direction l’Italie. Un bateau italien transportant 43 migrants a ainsi quitté samedi le port albanais de Shëngjin, juste après midi, selon l’Agence France-Presse (AFP).
    Les migrants faisaient partie d’un groupe de 49 personnes interceptées par les autorités italiennes alors qu’elles tentaient de traverser la Méditerranée, avant d’être conduites en Albanie, où elles sont arrivées mardi. Plusieurs d’entre elles ont été renvoyés le jour même, tandis que des dizaines sont restées sur place. La plupart sont originaires du Bangladesh, mais le groupe compte également six Egyptiens, un Ivoirien et un Gambien, selon les associations de défense des droits de l’homme qui suivent l’affaire.
    Vendredi soir, la Cour d’appel de Rome a renvoyé l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), refusant ainsi d’approuver la détention d’un groupe de migrants dans des centres gérés par le pays en Albanie et portant un nouveau coup dur au projet de la première ministre d’extrême droite, Giorgia Meloni. Une source du ministère de l’iIntérieur italien a réagi en déclarant que le gouvernement ne se laisserait pas détourner d’une initiative qui a été discutée lors d’une réunion des ministres de l’UE cette semaine. « Le gouvernement ira donc de l’avant », a-t-elle ajouté.
    Les pays scandinaves, Danemark en tête, poussent ouvertement à la création rapide de ces hubs, aux côtés de la Pologne, de l’Autriche, des Pays-Bas et donc de l’Italie. Un vœu exprimé par d’autres pays européens, qui plaident toutefois pour que ces centres ne soient pas installés à leurs frontières, de crainte de subir des flux de migrants cherchant à entrer à nouveau dans l’Union européenne. La France est, elle, pour l’instant plutôt en retrait des discussions, préférant juger sur pièce, tant le sujet est épineux, notamment aux yeux d’une partie de la société civile.
    Dans ce contexte, le projet de Mme Meloni de confier le traitement des demandes d’immigration à un pays tiers et d’accélérer le rapatriement des demandeurs d’asile déboutés est suivi de près par d’autres pays européens. Pour Elly Schlein, chef du Parti démocratique (PD), formation d’opposition de centre gauche, ces derniers développements montrent que le programme est un « échec retentissant ». Le plan, fortement critiqué par les groupes de défense des droits et les partis d’opposition en Italie, s’est, en effet, heurté à des obstacles répétés, et la CJUE examine des questions juridiques soulevées par plusieurs tribunaux italiens.
    En novembre 2023, Mme Meloni a signé un accord avec son homologue albanais, Edi Rama, afin d’ouvrir deux centres gérés par l’Italie en Albanie, de l’autre côté de l’Adriatique. Les centres sont devenus opérationnels en octobre, mais les juges ont rejeté la détention des deux premiers groupes d’hommes qui y avaient été transférés et qui ont donc été renvoyés dans la Péninsule.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Albanie, le centre de migrants de Giorgia Meloni, symbole de la très restrictive politique migratoire italienne : « Pour notre village perdu, c’est une aubaine »
    L’Italie a établi une liste de pays dits « sûrs » et les demandes d’asile de personnes originaires de ces pays sont traitées de façon accélérée. Mais les juges qui ont bloqué le premier transfert de migrants ont invoqué une décision de la CJUE selon laquelle les pays de l’UE ne peuvent décréter l’ensemble d’un pays sûr alors même que certaines régions de ce même pays ne le sont pas. Le gouvernement de Mme Meloni avait réagi en adoptant une loi réduisant la liste des pays sûrs à 19 pays (au lieu de 22), assurant que toutes les zones de ces pays étaient sûres. Mais les juges ont ensuite fait libérer un deuxième groupe de demandeurs d’asile transférés, en estimant qu’ils souhaitaient obtenir des éclaircissements de la part de la CJUE, qui devrait tenir une première audience en février, selon les médias italiens.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#UE#CJUE#payssur#migrationirreguliere#asile#hubmigratoire#expulsion#autriche#danemark#paysbas#pologne#droit#sante

  • Après la chute d’Assad, la France et d’autres pays de l’UE suspendent les demandes d’asile des Syriens

    À peine le régime d’Assad tombé en Syrie que plusieurs pays européens annoncent la suspension de leur programme d’asile pour les demandeurs d’asile syriens. C’est le cas de la #France - et de l’#Allemagne, qui compte près d’un million de Syriens. Tour d’horizon des mesures prises en Europe.

    Le président #Bachar_al-Assad a fui la Syrie dimanche 8 décembre, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes. La chute de ce gouvernement marque un tournant de l’histoire qui a mis fin à un demi-siècle de règne sans partage de ce clan familial.

    Mais si l’avenir politique de la Syrie reste incertain, certains pays européens envisagent déjà de restreindre l’asile aux exilés syriens.

    France

    Le ministre de l’Intérieur a fait savoir lundi que la France travaille « sur une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie », indique Le Parisien. En 2023, plus de 4 000 demandes d’asile de ressortissants syriens ont été enregistrées en France, selon les derniers chiffres de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) chargé d’examiner les demandes.

    Allemagne

    Berlin a décidé de suspendre les décisions sur les demandes d’asile en cours d’exilés syriens. L’Allemagne est le pays de l’Union européenne qui accueille la plus importante part de Syriens en exil.

    Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, près d’un million de Syriens (974 136) résident actuellement en Allemagne. Parmi eux, 321 444 ont obtenu le statut de réfugié et 329 242 ont bénéficié d’une protection subsidiaire, un sursis plus temporaire, tandis que des dizaines de milliers d’autres cas restent en suspens.

    La situation actuelle en Syrie reste toutefois « très confuse », a toutefois affirmé la ministre allemande de l’Intérieur, après la fuite du président Assad chassé par une offensive spectaculaire de rebelles islamistes. « Les possibilités concrètes de retour ne sont pas encore prévisibles pour le moment et il ne serait pas sérieux de spéculer à ce sujet dans une situation aussi volatile », a-t-elle souligné.

    Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Sebastian Fischer, a rappelé lundi que des combats avaient toujours lieu en Syrie. « Le fait que le régime d’Assad ait pris fin n’est malheureusement pas une garantie d’une évolution pacifique », a-t-il déclaré lors d’un point de presse.

    #Autriche

    Les autorités autrichiennes ont également annoncé lundi 9 décembre que les demandes d’asile de Syriens allaient être suspendues. Les autorités ont aussi annoncé préparer « un programme d’expulsion ».

    « À partir de maintenant, l’ensemble des procédures en cours vont être stoppées », a déclaré le ministère de l’Intérieur autrichien dans un communiqué. Environ 7 300 dossiers sont concernés par cette décision parmi les quelque 100 000 Syriens vivant en Autriche, un des pays qui en a accueilli le plus en Europe.

    Le cas de ceux qui se sont déjà vu accorder l’asile va également être réexaminé. Le regroupement familial est de même suspendu. « Dans ce contexte, j’ai chargé le ministère de préparer un programme de rapatriement et d’expulsion vers la Syrie », a ajouté le ministre de l’Intérieur Gerhard Karner.

    « La situation politique en Syrie a fondamentalement changé, avec une soudaine accélération des événements ces derniers jours », a souligné le ministère, jugeant « important de réévaluer la situation ».

    Depuis 2015, environ 87 000 Syriens ont reçu une réponse positive à leur demande d’asile dans le pays de neuf millions d’habitants.

    #Danemark

    Le Danemark aussi suit la même ligne que les Allemands et les Autrichiens. La commission de recours des réfugiés danoise « a décidé de suspendre le traitement des dossiers concernant des personnes en provenance de Syrie en raison de la situation très incertaine dans le pays après la chute du régime Assad », a-t-elle écrit dans un communiqué.

    La décision concerne actuellement 69 cas, a-t-elle précisé.

    La commission de recours a également « décidé de reporter la date limite de départ pour les personnes en mesure d’être expulsées vers la Syrie », ce qui concerne 50 cas, a-t-elle précisé.

    À l’été 2020, le Danemark était devenu le premier pays de l’Union européenne à réexaminer des centaines de dossiers de réfugiés syriens au motif que « la situation actuelle à Damas n’est plus de nature à justifier un permis de séjour ou son extension ». Dans les faits, il n’y avait pas eu de retour forcé de réfugiés syriens vers la Syrie.

    Le Danemark a une politique d’accueil très restrictive avec un objectif assumé de « zéro demandeur d’asile ». Il encourage les retours volontaires des Syriens et ne délivre que des permis de résidence temporaire depuis 2015.

    #Norvège

    Même décision de la part de la Norvège. Helsinki suspend l’examen des dossiers d’asile des Syriens. « La situation dans le pays reste très floue et non résolue », écrit le directorat norvégien de l’immigration (UDI) dans un communiqué.

    Concrètement, cela signifie que le traitement des dossiers d’asile est à l’arrêt : l’UDI « ne rejettera ni n’accordera les demandes des Syriens qui ont demandé l’asile en Norvège, pour le moment », précise l’organisation sans donner le nombre de dossiers concernés.

    La Norvège a reçu 1 933 #demandes_d'asile de la part de Syriens depuis le début de l’année.

    #Suède

    Stockholm a aussi suspendu l’examen des demandes d’asile des Syriens, selon les services de l’immigration. À l’instar de l’Autriche, les permis de séjour des réfugiés en provenance de Syrie devraient être « réexaminés » à la lumière de la chute du président syrien Bachar al-Assad, a estimé le chef de file des Démocrates de Suède (SD, extrême droite), associé à la coalition gouvernementale. « Les nouvelles situations exigent de nouvelles appréciations », a lâché Jimmie Akesson, le chef de file des SD.

    La Suède est le deuxième pays au sein de l’UE à avoir accueilli le plus grand nombre de Syriens fuyant la guerre civile en 2015 et 2016, après l’Allemagne.

    Sur les 163 000 demandeurs d’asile en 2015, plus de 50 000 venaient de Syrie, selon les chiffres de l’autorité suédoise de statistiques SCB.

    La Suède a durci sa politique migratoire ces dernières années, restreignant le regroupement familial, œuvrant pour le retour et l’expulsion de migrants en situation irrégulière.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/61626/apres-la-chute-dassad-la-france-et-dautres-pays-de-lue-suspendent-les-
    #Syrie #asile #migrations #réfugiés #réfugiés_syriens #retour_au_pays #suspension

    ping @karine4 @_kg_
    –—

    Ajouté à la métaliste sur le #retour_au_pays / #expulsions de #réfugiés_syriens...
    https://seenthis.net/messages/904710

    • La #Suisse suspend les procédures pour les requérants d’asile syriens

      A l’instar d’autres Etats, la Suisse suspend les procédures et les décisions d’asile pour les requérants syriens. Cette mesure restera en vigueur jusqu’à nouvel ordre, a annoncé lundi le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM).

      Le SEM n’est actuellement pas en mesure d’examiner de manière fondée s’il existe des motifs d’asile et si l’exécution d’un renvoi est raisonnablement exigible, précise-t-il sur X.

      Au Parlement, le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis a interprété cette décision comme « le signe d’une très forte instabilité ». Le SEM a probablement des signaux selon lesquels la situation est instable et qu’il vaut mieux attendre et geler les décisions pour quelques jours ou quelques semaines, a-t-il dit.

      28’000 Syriens en Suisse

      Le SEM estime que les Syriens qui souhaitent rentrer dans leur pays vont d’abord observer comment la situation évolue sur place. Il faudra plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour qu’une nouvelle structure et sa stabilité se dessinent.

      A la fin 2023, environ 28’000 ressortissants syriens séjournaient en Suisse, selon les chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS). Depuis le début de la guerre civile qui y sévit, la Syrie compte parmi les principaux pays de provenance des demandeurs d’asile en Suisse.

      Sur X, le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) a fait savoir que la Suisse débloquait deux millions de francs supplémentaires pour l’aide d’urgence en Syrie : un million pour l’ONU (Bureau de la coordination des affaires humanitaires) et un million pour le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
      D’autres Etats font de même

      Au lendemain de la chute du président syrien Bachar al-Assad, de nombreux Etats examinent la situation des réfugiés syriens. Les gouvernements allemand, autrichien, suédois, danois, norvégien et belge ont décidé lundi de la suspension des demandes d’asile des ressortissants syriens. La France envisage de leur emboîter le pas.

      L’Allemagne est le pays de l’Union européenne qui accueille la plus importante diaspora syrienne. Moins de 48h après le renversement du président Assad, le débat d’un retour des migrants syriens a déjà été lancé dans la première économie européenne en campagne électorale, notamment par l’extrême droite et la droite conservatrice.

      Amnesty International a fustigé le « signal totalement erroné » envoyé par Berlin avec le gel de l’examen des demandes d’asile, qui concerne selon l’ONG « près de 50’000 personnes ». « Le prix » d’une réévaluation de la situation à Damas « ne devrait pas être payé par ceux qui tentent depuis des années de se construire une nouvelle vie », déplore l’ONG.
      L’ONU appelle à « la patience et la vigilance »

      Le Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) a appelé lundi à faire preuve « de patience et de vigilance » sur la question du retour des réfugiés syriens dans leur pays.

      « Le HCR conseille de rester concentré sur la question des retours » et espère que les développements sur le terrain permettront « enfin des retours volontaires, sûrs et durables - avec des réfugiés capables de prendre des décisions éclairées », écrit le patron de l’agence onusienne Filippo Grandi dans un communiqué.

      https://www.rts.ch/info/2024/article/la-suisse-suspend-les-procedures-pour-les-requerants-d-asile-syriens-28722203.ht

    • Chute d’Assad en Syrie : l’#ONU appelle à « la #patience et la #vigilance » sur la question du retour des réfugiés

      Le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés a appelé lundi à faire preuve « de patience et de vigilance » sur la question du retour des réfugiés syriens dans leur pays après la chute de Bachar al-Assad alors que plusieurs États européens ont annoncé suspendre les demandes d’asile des Syriens.

      Éviter à tout prix la précipitation. C’est le message qu’a voulu faire passer lundi 9 septembre le Haut-commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR) aux pays accueillant des réfugiés syriens. L’agence onusienne a appelé à faire preuve « de patience et de vigilance » sur la question du retour des réfugiés syriens dans leur pays après la chute de Bachar al-Assad.

      « Le HCR conseille de rester concentré sur la question des retours » et espère que les développements sur le terrain permettront « enfin des retours volontaires, sûrs et durables - avec des réfugiés capables de prendre des décisions éclairées », écrit le patron de l’agence onusienne Filippo Grandi dans un communiqué.

      De très nombreux réfugiés ont notamment déjà décidé de rentrer dans leur pays depuis la Turquie. Le pays accueille près de trois millions de Syriens et a annoncé lundi la réouverture d’un poste-frontière fermé depuis 2013 pour faciliter le retour de ces personnes dans leur pays.
      Demandes d’asile suspendues

      En Europe, dès le lendemain de la chute de Bachar al-Assad, le débat sur l’accueil des réfugiés syriens a ressurgi et plusieurs pays, dont l’Allemagne, ont annoncé un gel des procédures de demandes d’asile pour les exilés de ce pays.

      En France, le ministère de l’Intérieur a indiqué lundi « travailler sur une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie », avant que l’Ofpra (Office français de protection de réfugiés et apatrides), l’organisme indépendant chargé de statuer sur ces demandes de protection, ne nuance la portée de cette annonce.

      L’établissement public a précisé « suivre attentivement la situation en Syrie » dans un communiqué. « Comme toujours en cas de situation évolutive dans un pays d’origine de demandeurs d’asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d’asile émanent de ressortissants syriens, en fonction des motifs invoqués », a détaillé l’Office.
      « Les besoins en Syrie restent immenses »

      De son côté Filippo Grandi a souligné que, pour l’heure, la situation sur le terrain en Syrie reste très incertaine. « À mesure que la situation évolue, nous surveillerons les développements, nous engagerons des contacts avec les communautés de réfugiés et soutiendrons les États dans tout retour volontaire organisé », a-t-il indiqué. Dans un message posté sur X, le responsable a également appelé à prendre en compte les « vies et aspirations des Syriens ».

      « N’oublions pas non plus que les besoins en Syrie restent immenses », souligne encore le responsable, face aux destructions provoquées par le conflit. Aujourd’hui 90 % de la population syrienne dépend de l’aide humanitaire et l’hiver approche, rappelle Filippo Grandi.

      « Nous appelons également les donateurs à veiller à ce que le HCR et ses partenaires disposent des ressources nécessaires pour intervenir rapidement et efficacement, notamment dans les pays voisins qui accueillent encore des millions de réfugiés », insiste le Haut-commissaire.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/61639/chute-dassad-en-syrie--lonu-appelle-a-la-patience-et-la-vigilance-sur-

    • Syrie : à peine le dictateur déchu, l’Europe songe à se débarrasser de ses réfugiés syriens

      L’Allemagne, l’Italie ou la Suède ont décidé de geler les demandes d’asile des Syriens. L’Autriche va plus loin en voulant même expulser les réfugiés syriens de son territoire. En France, le ministre démissionnaire de l’intérieur veut lui aussi une « pause ».

      LesLes annonces n’auront pas tardé. À peine la chute du dictateur Bachar al-Assad rendue officielle, plusieurs pays de l’Union européenne (UE) ont déclaré suspendre les demandes d’asile des ressortissant·es syrien·nes ayant cherché refuge sur leur territoire, laissant apparaître un opportunisme indécent face au drame vécu par le peuple syrien et les difficultés de l’exil.

      C’est notamment le cas de l’Allemagne, qui s’était pourtant démarquée, en 2015, en accueillant près de un million de Syrien·nes qui avaient fui la guerre. L’opposition de droite conservatrice n’a pas mâché ses mots : « Et si le gouvernement fédéral disait : “À tous ceux qui souhaitent retourner en Syrie, nous affréterons des charters pour eux et ils recevront une somme de départ de 1 000 euros” », a osé Jens Spahn, vice-président du groupe CDU/CSU au Parlement allemand.

      Au vu de l’« incertitude actuelle », l’office chargé d’examiner les demandes d’asile en Allemagne (Office fédéral des migrations et des réfugiés) a décrété un « gel des décisions pour les procédures d’asile actuellement encore en cours », a expliqué la ministre de l’intérieur allemande, Nancy Faeser. Le porte-parole de l’office a expliqué surveiller l’évolution de la situation en Syrie.

      L’Italie, la Suède, la Norvège et le Danemark ont eux aussi annoncé un gel des demandes d’asile s’agissant de cette nationalité, tandis que l’Autriche a annoncé vouloir expulser les réfugié·es syrien·nes vivant sur son sol. « J’ai ordonné au ministère de préparer un plan pour des rapatriements et des expulsions ordonnés », a assumé le ministre de l’intérieur autrichien, Gerhard Karner, lundi 9 décembre.
      Retailleau veut une « pause »

      En France, dans un communiqué, l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) a déclaré « suivre attentivement la situation en Syrie ». « Comme toujours en cas de situation évolutive dans un pays d’origine de demandeurs d’asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d’asile émanant de ressortissants syriens, en fonction des motifs invoqués », peut-on lire.

      Sans surprise, le ministre de l’intérieur Bruno Retailleau, qui ne cesse de criminaliser les immigré·es dans une logique à la fois idéologique et électoraliste, a quant à lui fait savoir qu’il entendait appuyer sur « pause » s’agissant de l’accueil des réfugié·es syrien·nes. Le ministère de l’intérieur français a indiqué lundi « travailler sur une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie », après la chute du régime de Bachar al-Assad ce week-end, indiquait l’AFP dès le 9 décembre.

      « Le ministre démissionnaire de l’intérieur qui gère les affaires courantes annonce gérer une affaire qui ne relève même pas de son champ quand il est de plein exercice. L’Ofpra bénéficie d’une indépendance fonctionnelle. Et certains louent la compétence de Bruno Retailleau ? », abonde Thibaud Mulier, constitutionnaliste et maître de conférences en droit public.

      Pour tous ces pays européens, la libération de la Syrie et de son peuple semble s’apparenter à du pain bénit. Il ne s’agit plus de se réjouir des libertés retrouvées d’un peuple – bien qu’encore incertaines –, mais de l’idée de pouvoir se débarrasser des réfugié·es accueilli·es par le passé, comme s’il s’agissait d’un vulgaire stock de marchandises. Tous semblent par ailleurs oublier que le statut de réfugié·e peut aussi être accordé pour d’autres motifs que celui de la guerre, comme la religion ou l’orientation sexuelle.

      L’ONG Médecins sans frontières y voit une « instrumentalisation des migrants à des fins politiques » et un « empressement profondément honteux » à restreindre le droit d’asile. « Deux jours seulement après la chute d’al-Assad en Syrie, plusieurs pays européens ont sauté sur l’occasion pour annoncer publiquement qu’ils mettaient en suspens la demande de protection des Syriens au titre de la procédure d’asile sur leur sol. »

      Comment a-t-on pu en arriver là ? En réalité, les velléités de certains pays de l’UE (et d’autres pays à travers le monde) sur le renvoi des réfugié·es syrien·nes ne datent pas d’hier. Ces dernières années, les discours se sont durcis à leur endroit, comme lorsque le Danemark ou la Suède ont choisi de restreindre la protection à laquelle ils et elles pouvaient prétendre, jugeant que la ville de Damas, dans un pays en proie à la guerre et aux conflits, était une zone « sûre » pour les réfugié·es.

      Pour mieux comprendre ce que cela signifie, il faut se plonger dans les entrailles du système d’asile européen, et prendre la mesure des conséquences de telles mesures : si une région d’un pays ou un pays dans sa globalité est considéré comme « sûr », des personnes exilées originaires de ces zones peuvent y être renvoyées, sans violer le principe de non-refoulement imposé par la Convention de Genève relative aux réfugié·es.

      En août, l’Allemagne s’est par exemple targuée d’avoir repris les expulsions de ressortissant·es afghan·es, trois ans après le retour au pouvoir des talibans, en justifiant que ceux-ci représentaient une menace pour la société. La question des Syrien·nes avait également été posée.

      En France, en janvier 2023, Amnesty International et la Cimade alertaient sur deux tentatives d’expulsion de Syriens vers la Syrie, pour lesquels la préfecture avait pris attache avec les autorités syriennes, malgré le risque qu’ils encouraient en cas de renvoi. « Nos organisations demandent au gouvernement de clarifier sa position en rappelant aux préfectures les obligations internationales de la France, qui interdisent de façon absolue le renvoi d’une personne dans un pays où elle risque la mort, la torture et d’autres mauvais traitements », indiquaient-elles.

      Dans un rapport publié en 2021, Amnesty International décrivait les violences que pouvaient subir les réfugié·es syrien·nes de retour dans leur pays, entre détention arbitraire et disparitions forcées ; sans parler des cas de torture. Parmi les personnes interrogées, des réfugié·es qui avaient trouvé refuge dans des pays voisins comme la Turquie, le Liban ou la Jordanie, et qui en avaient été expulsé·es, malgré la notion de pays « sûr ».

      Cette question des pays sûrs, qui empêche certains États d’éloigner des ressortissant·es de pays non sûrs, est au cœur des débats au niveau européen. L’Italie a bataillé pour extraire des pays comme l’Égypte et le Bangladesh de la liste des pays « sûrs », de sorte de pouvoir expulser leurs ressortissant·es… Jusqu’à ce qu’un tribunal italien annule le renvoi de plusieurs exilés, en vertu d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE).

      Dans le même temps, l’UE ne cache pas son envie d’expulser les exilé·es qui ne pourraient prétendre à aucune protection : le pacte migratoire européen voté au printemps dernier devrait faciliter la tâche aux États membres, tandis que le récent accord signé entre l’Italie et l’Albanie pour sous-traiter les demandes d’asile dans ce pays tiers a déjà été repris par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, comme source d’inspiration.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/121224/syrie-peine-le-dictateur-dechu-l-europe-songe-se-debarrasser-de-ses-refugi
      #pays_sûrs

    • Suspension des demandes d’asile de Syriens en Europe : inquiétudes autour d’une décision hâtive

      Quelques heures seulement après l’annonce de la chute de Bachar al-Assad en Syrie, plusieurs pays européens, dont la France, ont indiqué suspendre les demandes d’asile de Syriens. Des ONG et politiques ont réagi à cette annonce, la jugeant hâtive et dangereuse pour les Syriens dont l’avenir est encore très incertain.

      Après l’annonce de la chute de Bachar, plusieurs pays européens, dont la France, se sont empressés de suspendre les demandes d’asile dans le pays. Le ministère de l’Intérieur français a indiqué lundi « travailler sur une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie ». Une annonce prise à la hâte et impossible à mettre en place car, concernant l’asile, seule l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), organisme indépendant, est décisionnaire.

      De son côté, l’Ofpra a annoncé « suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d’asile émanant de ressortissants syriens » dans le but de prendre du recul sur la situation. « L’instance attend de savoir s’il y a des craintes légitimes en cas de retour dans le pays. Tant qu’elle ne peut pas répondre à cette question, elle suspend ses décisions », a expliqué à InfoMigrants Laurent Delbos, juriste à Forum réfugiés. De même en Allemagne, seule la décision finale sur l’asile est reportée mais les dossiers continuent à être examinés.

      D’autres États en revanche sont allés plus loin encore que la France et l’Allemagne. L’Autriche a ainsi indiqué que le regroupement familial était suspendu pour les Syriens réfugiés dans le pays. Vienne a également affirmé, de même que le Danemark et la Suède, vouloir réexaminer les dossiers des réfugiés syriens vivant dans le pays en vue d’une éventuelle expulsion.
      « La sécurité des demandeurs d’asile doit être placée au cœur de la prise de décision »

      Ces décisions ont été rapidement critiquées par des ONG, associations de défense des droits humains et instances internationales. L’ONU a appelé mardi à « la patience et la vigilance » sur la question du retour des réfugiés dans leur pays alors que la situation y est encore très incertaine. "Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) espère que les développements sur le terrain permettront « enfin des retours volontaires, sûrs et durables - avec des réfugiés capables de prendre des décisions éclairées », a déclaré le patron de l’agence onusienne Filippo Grandi dans un communiqué.

      De même, Amnesty international a dénoncé les décisions européennes de suspendre les demandes d’asile des Syriens. « Les pays devraient éviter de plonger les réfugié·e·s syriens et les personnes en quête d’asile dans des situations d’incertitude et de précarité accrues. Bien au contraire, la sécurité des personnes demandeuses d’asile doit être placée au cœur de la prise de décision et non sacrifiée au profit de la politique anti-réfugiés qui s’empare actuellement de l’Europe », a déclaré Eve Geddie, la directrice du Bureau d’Amnesty international auprès des institutions européennes.

      Le sénateur écologiste français Yannick Jadot a lui jugé jeudi « indécente » la réaction de nombreux gouvernements européens à la chute de Bachar al-Assad, qui se sont aussitôt focalisés sur le retour des réfugiés plutôt que sur l’aide à la reconstruction. En France, « on a 700 demandes d’asile de personnes syriennes (en attente) à l’Ofpra. Donc franchement, il n’y a pas d’invasion, il n’y a pas de crise », a souligné l’ancien député européen.

      Selon lui, l’Europe devrait « proposer une aide à la reconstruction, une aide à l’installation de la démocratie, y compris pour mettre la pression sur le nouveau régime syrien sur le respect des droits des femmes et des minorités ».

      Inquiétudes des minorités

      C’est notamment autour de ces questions des droits des femmes et des minorités que demeure la plus grande incertitude : tous les Syriens et toutes les communautés syriennes seront-elles en sécurité dans un pays géré par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ? Certains Syriens n’auront-ils pas des motifs de demander une protection internationale dans un autre pays ?

      Des Syriens, craignant pour leur sécurité, ont déjà décidé de quitter le pays. À la frontière libanaise, des personnes de confession chiite qui fuient la Syrie croisent ainsi le flux de réfugiés qui souhaitent revenir. Les Syriens chiites craignent d’être persécutés en raison de leur foi alors que le HTS prône un islam sunnite radical. « Ils ont déjà commencé à vouloir nous contrôler. Ils disent ‘vous devez prier comme nous, vous devez pratiquer votre religion comme nous le voulons’. Ils vous nous attaquer, comme ils l’ont déjà fait avant », a témoigné sur France 2 une Syrienne professeure des écoles.

      Il en est de même pour les chrétiens qui représentent aujourd’hui entre 2 et 5 % de la population syrienne selon les sources. « Nous étions une minorité qui avait du poids, moins aujourd’hui. La part de la présence chrétienne en Syrie est passée de 8 % à 2 %, de deux millions à 500 000 personnes. À Alep, nous ne sommes plus que 25 000 contre 200 000 avant la guerre », décrivait en septembre dernier au Monde Nabil Antaki, un notable chrétien d’Alep, fondateur de l’Association des maristes bleus qui vient en aide aux démunis de toutes confessions.

      Le Premier ministre chargé de la transition en Syrie, Mohammad al-Bachir, a assuré mercredi que la coalition rebelle, menée par des islamistes radicaux, qui a chassé Bachar al-Assad du pouvoir garantirait les droits de toutes les communautés, appelant les millions d’exilés à rentrer au pays.

      HTS affirme avoir rompu avec le djihadisme mais il reste classé mouvement « terroriste » par plusieurs pays occidentaux, dont les États-Unis. Mohammad al-Bachir a en outre appelé les Syriens exilés à rentrer chez eux pour « reconstruire » le pays, à majorité arabe sunnite, où cohabitent plusieurs communautés ethniques et confessionnelles.

      Quelque six millions de Syriens, soit un quart de la population, ont fui le pays depuis 2011, quand la répression de manifestations prodémocratie a déclenché une guerre dévastatrice qui a fait plus d’un demi-million de morts.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/61707/suspension-des-demandes-dasile-de-syriens-en-europe--inquietudes-autou

    • « Le renvoi des réfugiés syriens est prématuré »

      Après 14 ans de conflit en Syrie, les récents développements sont sources d’espoir, mais aussi d’incertitudes pour des millions de réfugiés ou exilés syriens dans le monde.

      Alors que des pays européens entament la suspension des demandes d’asile des réfugiés syriens et préparent un plan de rapatriement, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés appelle à faire preuve de patience et de vigilance.

      Selon le HCR, la situation reste encore incertaine, pour permettre des retours volontaires, sûrs et durables. Au fur et à mesure que la situation évolue positivement, le HCR se dit prêt à soutenir les États dans le cadre de tout retour volontaire organisé.

      Pour aborder toute cette problématique du retour des réfugiés syriens, un porte-parole du HCR William Spindler a répondu aux questions d’Alpha Diallo.

      https://news.un.org/fr/audio/2024/12/1151351

    • Menaces de #rapatriement, suspension des demandes d’asile : l’avenir incertain des réfugiés syriens

      À peine Bachar al-Assad était-il tombé que plusieurs pays européens, dont la France, ont suspendu les demandes d’asile de Syriens. Des politiciens de droite appellent même à leur rapatriement. 6,6 millions de Syriens ont fui le pays depuis 2011.

      Dès le lendemain de la chute du régime de Bachar al-Assad, neuf pays du continent européen (France, Allemagne, Norvège, Danemark, Pays-Bas, Belgique, Suède, Royaume-Uni, Suisse) ont annoncé suspendre l’examen des demandes d’asiles de Syriens.

      « Après la chute du régime Assad, la situation en Syrie est extrêmement dynamique, confuse et difficile à évaluer. Sur la base de la situation actuelle et de son évolution imprévisible, il n’est pas possible de prendre une décision définitive sur l’issue d’une procédure d’asile », a justifié l’Office allemand des réfugiés et de la migration. En cas de stabilisation de la situation, l’Office envisagera d’adapter sa pratique décisionnelle et reprendra ensuite l’ensemble de ses activités de décision », ajoute l’administration.

      « Comme toujours en cas de situation évolutive dans un pays d’origine de demandeurs d’asile, cela peut conduire à suspendre provisoirement la prise de décision sur certaines demandes d’asile émanant de ressortissants syriens, en fonction des motifs invoqués », explique aussi l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra). 2500 demandes d’asile ont été déposées en France depuis début 2024. 700 demandes (mineurs inclus) d’asile de Syriens sont actuellement en cours de traitement en France.
      6,6 millions de Syriens réfugiés

      L’Espagne poursuit en revanche l’étude des demandes d’asile en cours. « Aucune mesure supplémentaire n’est nécessaire, car contrairement à d’autres pays européens où les Syriens représentent une part très importante des demandes d’asile, ce n’est pas le cas ici », a déclaré le socialiste José Manuel Albares, ministre des Affaires étrangères espagnol.

      En 13 ans de guerre, 6,6 millions de Syriens ont fui leur pays, principalement vers les pays frontaliers : Turquie, Liban, Jordanie. En Europe, l’Allemagne a accueilli le plus grand nombre de réfugiés de Syrie, près d’un million depuis 2011. 200 000 réfugiés syriens vivent aussi en Suède, 95 000 en Autriche. 45 000 Syriens et Syriennes ont trouvé refuge en France.

      À travers l’Europe, des ministres et politiciens de droite se sont jetés sur l’événement pour aller jusqu’à demander, déjà, le retour des réfugiés syriens. En Autriche, le ministre de l’Intérieur, issu du parti conservateur, a indiqué « préparer un programme de rapatriement et d’expulsion vers la Syrie ».

      En Allemagne, un député conservateur (de l’opposition) a même proposé que le gouvernement fédéral affrète des avions pour rapatrier les Syriens et offre 1000 euros à chaque réfugié qui partirait. « La situation en Syrie est encore très dangereuse », a répliqué le chancelier Olaf Scholz (social-démocrate), soulignant qu’un retour des Syriens n’était pas à l’ordre du jour.
      En France, des annonces polémiques

      À Paris, le ministère de l’Intérieur a annoncé lundi travailler « sur une suspension des dossiers d’asile en cours provenant de Syrie, sur le même modèle que ce que fait l’Allemagne ». « C’est de la communication politique. Le ministre n’a aucune instruction à donner à l’Ofpra, l’organe qui décide des demandes d’asile en France métropolitaine », note Gérard Sadik, responsable national de l’asile à la Cimade, joint par Basta !.

      « Bachar est tombé il y a quelques jours à peine, arrêtons de prendre des décisions précipitées, on doit rester conformes aux traités internationaux » qui prolongent le droit d’asile, appelle aussi Étienne Marest, président d’une association d’accueil de réfugiés syriens et syriennes que nous avons contacté.

      « Certains Syriens ont passé des années dans la prison de Saydnaya, torturés, affamés. Il faut qu’ils puissent quitter ce pays et demander l’asile », souligne aussi Gérard Sadik. Et bien que le régime d’Assad soit tombé, des conditions dangereuses pourraient perdurer en cas de résurgence de milices ou de représailles.
      La diaspora syrienne dans l’incertitude

      Les annonces des différents gouvernements ont de quoi susciter une inquiétude supplémentaire au sein de la diaspora syrienne, qui criait sa joie dimanche dans les rues de Berlin, de Vienne, d’Athènes ou de Paris. « Ce qui est sûr, c’est que les réfugiés syriens n’ont qu’une seule hâte : aller embrasser leur famille restée au pays. Mais pas forcément d’y rester », explique Étienne Marest.

      Parmi les réfugiés, beaucoup ont refait leur vie. En Allemagne, par exemple, plus de 160 000 réfugiés syriens ont acquis la nationalité allemande. L’un d’entre eux est même devenu maire d’un village de Bade, dans le sud du pays.

      Pour celles et ceux qui vivent en Europe avec le statut de réfugiés, se rendre en Syrie aujourd’hui pour rendre visite à des proches est encore quasi impossible. La décision de partir, même quelques jours, peut entraîner la perte de la protection internationale.

      https://basta.media/menaces-rapatriement-suspension-demandes-asiles-avenir-incertain-refugies-s

    • Syriens en Allemagne : « Je me suis construit une nouvelle vie ici, je me sens chez moi »

      L’Allemagne compte la plus importante diaspora syrienne en Europe. Les Syriens rencontrés par InfoMigrants sont partagés quant à leur éventuel retour au pays.

      Malgré la précarité de la situation politique et sécuritaire qui règne en Syrie près de deux semaines après le renversement du régime de Bachar al-Assad, les autorités allemandes ont suspendu les procédures de demandes d’asile en cours d’exilés syriens. Toute une série de pays européens ont pris des décisions semblables.

      Ce gel n’affecte toutefois pas les Syriens dont le droit d’asile a déjà été reconnu ou qui résident en Allemagne. En revanche, l’inquiétude monte chez les près de 330.000 Syriens bénéficiant d’une protection subsidiaire. Ce statut temporaire peut être levé dès que les conditions en Syrie sont considérées comme suffisamment sûres pour qu’ils puissent y retourner.

      L’Autriche, qui a également suspendu les demandes d’asile et les regroupements familiaux, prévoit déjà de rapatrier les Syriens. Il n’est pas exclu que l’Allemagne suive cette voie.

      Certes, la ministre allemande de l’Intérieur, Nancy Faeser, assure qu’il est trop tôt pour spéculer sur des plans concrets. Mais les appels à expulser se font avec insistance au sein d’une partie de la classe politique, notamment chez les conservateurs, favoris pour les prochaines élections législatives anticipées, qui doivent se dérouler fin février.

      Le député de la CDU Jens Spahn, ancien ministre de la Santé sous Angela Merkel, a plaidé pour l’organisation de vols charters et d’une prime de 1.000 euros pour chaque Syrien expulsé.

      InfoMigrants est allé à la rencontre de Syriens vivant à Bad Godesberg, en banlieue de Bonn, dans l’ouest de l’Allemagne. De nombreuses personnes interrogées disent vouloir retourner en Syrie. Certains ont encore de la famille dans le pays, d’autres ont perdu des proches dans le conflit. Cette même volonté de quitter l’Allemagne se retrouve chez les exilés issus des minorités religieuses et ethniques en Syrie, où leur avenir reste incertain avec l’arrivée au pouvoir d’un régime islamiste radical.

      Retrouver sa famille

      "Je veux retourner à Damas, dès que c’est sûr. Toute ma famille est là-bas", explique par exemple Dia Al-Dorgmani, un Kurde qui vend des patisseries à Bad Godesberg. "Je remercie l’Allemagne et tous les pays qui nous ont acceptés. Ils nous ont accueilli pendant longtemps. Nous devons accepter cette idée de retourner (en Syrie)."

      Non loin de là, Mohammad dirige le restaurant "Le Damas" en hommage à sa ville natale. L’homme de 46 ans est arrivé en Allemagne en 2015, avant que sa famille ne le rejoigne. Comme plus de 160 000 Syriens, il possède aujourd’hui la citoyenneté allemande.

      Mohammad dénonce les appels à renvoyer les Syriens. "Le gouvernement qualifie ces personnes (le groupe islamiste radical HTS qui domine le nouveau pouvoir en Syrie) de terroristes. Comment pouvez-vous renvoyer des personnes dans les bras de terroristes. Il faut d’abord un gouvernement approprié en Syrie. Après seulement on peut parler des retours.”

      Avec leurs passeports allemands, Mohammad et sa famille n’ont pas à craindre d’être expulsés. Pour lui, pas question de retourner en Syrie : "J’ai me suis construit une nouvelle vie ici, je me sens chez moi. L’Allemagne est mon chez moi."

      Pour Mohammad, la chute de l’ancien régime signifie avant tout qu’il lui sera possible de visiter sa famille restée en Syrie et qu’il n’a plus vue depuis 12 ans.

      En revanche, les personnes ayant le statut de réfugié en Allemagne risquent de se voir retirer leur droit de séjour si elles se rendent en Syrie. Elles pourraient même être interdites de revenir dans le pays.

      Une perte pour l’Allemagne

      De nombreux Syriens affirment vouloir participer à la reconstruction du pays. Pour l’Allemagne, leur départ changerait le visage de nombreux secteurs d’activités, dans les universités et les écoles.

      "Bien sûr, ce serait une perte", estime une habitante de Bad Godesberg. "Ces gens paient aussi des impôts, il faut le voir sous cet angle."

      Si la femme de 63 ans ajoute que selon elle, beaucoup de Syriens sont bien intégrés, elle pense aussi que "le nombre d’étrangers devient incontrôlable", en montrant dans la rue principale une série de magasins et des entreprises tenus par des Syriens, des Irakiens, des Libanais et des Marocains à côté des commerces allemands. "À un moment donné, qu’il s’agisse de Syriens ou de personnes d’autres pays, ça suffit", affirme-t-elle.

      Daniel, un Allemand de 38 ans, ne partage pas cet avis. Il estime que l’Allemagne doit continuer à accueillir les nouveaux arrivants et critique la décision du gouvernement de geler les demandes d’asile des Syriens. Pour lui, chaque personne doit pouvoir de décider elle-même si elle veut rentrer en Syrie ou non.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/61840/syriens-en-allemagne--je-me-suis-construit-une-nouvelle-vie-ici-je-me-

    • Chute d’Assad : 700 demandes d’asile de Syriens actuellement suspendues en #France

      Selon le ministre des Affaires étrangères français, Jean-Noël Barrot, environ 700 dossiers d’asile de Syriens sont actuellement suspendus à l’Ofpra en attendant de voir comment évolue la situation à Damas. Selon le chef de la diplomatie, des « dérogations » seraient toutefois possibles pour permettre à certains réfugiés statutaires de rentrer provisoirement dans leur pays sans perdre leur protection.

      Quelque 700 dossiers de demande d’asile déposés par des Syriens sont actuellement suspendus en France, le temps de voir comment évolue la transition politique à Damas, a indiqué dimanche 5 janvier le ministre français des Affaires étrangères.

      « Il y a aujourd’hui 700 demandes d’asile syriennes qui sont à l’instruction par l’Ofpra [Office français pour la protection des réfugiés et des apatrides, ndlr], et qui sont suspendues en attendant d’en savoir plus », a expliqué Jean-Noël Barrot sur la radio française RTL.

      Plus de 100 000 demandes de protection internationale émanant de Syriens en exil dans l’Union européenne (UE) sont à l’étude dans les 27 pays membres, selon l’agence de l’UE pour l’asile (EUAA).

      La France n’est pas la seule à avoir suspendu les étude des dossiers d’asile syriens. Dans un contexte de forte progression des partis d’extrême droite aux récentes élections, une dizaine de pays européens ont eux aussi décidé, dès la chute de Bachar Al-Assad à Damas début décembre, la même suspension.

      À Paris, cette décision de suspension, a été « prise à froid, réfléchie. Elle est mal perçue dans le débat public alors qu’elle n’est pas forcément négative », avait toutefois précisé en décembre à InfoMigrants Laurent Delbos, juriste spécialisé en droit d’asile à Forum réfugiés. « C’est même le contraire de la précipitation. L’Ofpra attend de savoir s’il y a des craintes légitimes en cas de retour dans le pays. Tant qu’elle ne peut pas répondre à cette question, elle suspend ses décisions. »
      "Il est légitime que des Syriens souhaitent retrouver leur famille, leur maison"

      Le chef de la diplomatie française a également indiqué que certains réfugiés pourraient rentrer en Syrie sans immédiatement perdre leur statut, ce que la loi française, en principe, ne leur permet pas.

      Et de justifier sa position. « Dans une situation aussi particulière que celle que nous vivons, [...] il est légitime que certains Syriens qui ont le statut de réfugié souhaitent rapidement retrouver leur famille, leurs biens, leur maison, sans pour autant, parce qu’ils n’ont pas encore toutes les assurances, renoncer définitivement à la protection ».

      Le gouvernement français examine cette situation, a précisé Jean-Noël Barrot. « Il y a des dérogations qui sont possibles dans certaines circonstances [...] Elles ont été accordées dans certains cas ».

      Environ 45 000 Syriens bénéficient du statut de réfugié politique sur le territoire français, soit 0,07 % de la population.

      L’association Revivre, qui accueille depuis 2004 les réfugiés syriens en France, demande « un engagement moral, humaniste des autorités françaises, consistant à dire que les réfugiés syriens peuvent aller en Syrie sans qu’il y ait de problèmes à leur retour en France ».

      Plus de la moitié des Syriens ont fui leur domicile depuis le début du conflit en 2011, soit 13 millions de personnes, selon l’agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR). La majorité s’est réfugiée à l’étranger, notamment dans les pays voisins. La Turquie est de loin le premier pays d’accueil : il comptait fin 2024 plus de trois millions de réfugiés syriens, représentant 3,5 % de sa population.

      En Europe, l’Allemagne arrive largement en tête avec 781 000 réfugiés ou demandeurs d’asile syriens (soit 0,92 % de la population allemande), selon le HCR. Ils étaient aussi 87 700 en Suède (0,87 % de la population) ou encore 79 000 aux Pays-Bas en 2024 (0,44 % de la population).

      https://www.infomigrants.net/fr/post/62067/chute-dassad--700-demandes-dasile-de-syriens-actuellement-suspendues-e

    • Berlin précise les critères d’un éventuel retour des réfugiés syriens dans leur pays

      Alors qu’un débat a été lancé dès la chute du régime Assad sur le retour dans leur pays des Syriens réfugiés en Allemagne, la ministre de l’Intérieur précise, dans une interview, quels critères pourraient ou non justifier une telle mesure.

      « Comme le prévoit notre loi, l’Office fédéral des migrations et des réfugiés examinera et révoquera les statuts de protection si les personnes n’en ont plus besoin en Allemagne parce que la situation en Syrie s’est stabilisée ». Pour la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser, les dossiers des réfugiés de Syrie qui bénéficient d’un statut de protection subsidiaire doivent être examinés. Il s’agit de Syriens qui ne bénéficient pas du droit d’asile en raison de persécutions individuelles, mais à cause de la guerre dans leur pays.

      La fin du régime de Bachar el-Assad rend, en principe, un retour possible. La ministre souligne toutefois que la situation sécuritaire sur place doit être observée de près et que Berlin se coordonnera avec ses partenaires européens.

      Les réfugiés syriens qui ne bénéficient pas d’un autre titre de séjour en Allemagne, n’y ont pas de travail ou ne sont pas en formation, pourraient être incités à rentrer dans leur pays. Un programme de soutien aux retours volontaires doit être renforcé. Nancy Faeser souligne par ailleurs que les personnes bien intégrées et qui ont trouvé du travail restent les bienvenues en Allemagne.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/62059/berlin-precise-les-criteres-dun-eventuel-retour-des-refugies-syriens-d

    • Le #Royaume-Uni suspend 6 500 demandes d’asile de ressortissants syriens

      Londres a annoncé en fin d’année qu’environ 6 500 dossiers de demandes d’asile de ressortissants syriens étaient suspendus au Royaume-Uni, en attendant de voir comment évolue la situation à Damas. Depuis la chute du clan Assad le 8 décembre 2024, le gouvernement britannique entend faciliter le retour des réfugiés en Syrie.

      Environ 6 500. C’est le nombre de dossiers de demandeurs d’asile syriens suspendus au Royaume-Uni, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur britannique dévoilés à la fin de l’année. Avec la chute de Bachar al-Assad le 8 décembre, Londres a décidé de mettre en attente les demandes de personnes originaires de Syrie en attendant de voir comment la situation dans le pays évolue.

      Au Royaume-Uni, à la fin du mois de février 2021, plus de 20 000 réfugiés syriens avaient été réinstallés dans le cadre d’un programme gouvernemental, d’après le Refugee Council. En 2019, environ 47 000 Syriens vivaient au Royaume-Uni, mais ce nombre serait depuis tombé à environ 30 000.

      Le Royaume-Uni n’est pas le seul État à avoir suspendu les études des dossiers d’asile syriens. Dans un contexte de forte progression des partis d’extrême droite aux récentes élections, une dizaine de pays européens ont eux aussi décidé, dès la chute de Bachar al-Assad à Damas début décembre, la même suspension.
      « Situations d’incertitude »

      À l’instar de Londres, Paris a aussi annoncé dimanche 5 janvier qu’environ 700 dossiers d’asile de Syriens sont actuellement suspendus à l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra) « en attendant d’en savoir plus ».

      Quelque 45 000 Syriens bénéficient du statut de réfugié politique sur le territoire français, soit 0,07 % de la population.

      En Autriche, ce sont 7 300 dossiers qui sont suspendus, parmi les quelque 100 000 Syriens vivant dans le pays, un des États avec l’Allemagne qui en a accueilli le plus en Europe.

      Certains pays ont également annoncé leur intention de réexaminer les protections subsidiaires accordées aux exilés syriens. « Comme le prévoit notre loi, l’Office fédéral des migrations et des réfugiés examinera et révoquera les statuts de protection si les personnes n’en ont plus besoin en Allemagne parce que la situation en Syrie s’est stabilisée », a indiqué début janvier la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser. Un programme de soutien aux retours volontaires doit par ailleurs être renforcé.

      Ces décisions européennes ont été rapidement critiquées par des ONG, associations de défense des droits humains et instances internationales. « Les pays devraient éviter de plonger les réfugié·e·s syriens et les personnes en quête d’asile dans des situations d’incertitude et de précarité accrues. Bien au contraire, la sécurité des personnes demandeuses d’asile doit être placée au cœur de la prise de décision et non sacrifiée au profit de la politique anti-réfugiés qui s’empare actuellement de l’Europe », avait déclaré Eve Geddie, la directrice du bureau d’Amnesty international auprès des institutions européennes.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/62087/le-royaumeuni-suspend-6-500-demandes-dasile-de-ressortissants-syriens

  • Der Held hinter der Kamera
    https://www.wienerzeitung.at/h/der-held-hinter-der-kamera

    Filmtechnik ist sein Leben: Fritz Gabriel Bauer hat einige der besten analogen Kinokameras entwickelt. Foto Werner Schandor

    Comment les Autrichiens d’Arnold & Richter (Arri) et de Moviecam ont développé la caméra cinématographique qui représente le sommet de la technologie cinématographique avant l’avènement du numérique. Spielberg, Tarantino et Wes Anderson se servent toujours des caméras inégalées ARRICAM .

    Podcast: Steadicam Operator Elizabeth Ziegler
    https://www.listennotes.com/podcasts/the-celluloid-ashram/steadicam-operator-elizabeth-JD_AVP5FZ3X

    16.12.2024.von Werner Schandor - Trotz seiner drei Technik-Oscars gehört der Wiener Fritz Gabriel Bauer zu den weniger bekannten Akteuren des heimischen Films. Dabei hat er die Technik von 35 mm-Filmkameras revolutioniert.

    Oscar-Preisträger Stefan Ruzowitzky hat bei einer Podiumsdiskussion der Österreichischen Forschungsförderungsgesellschaft 2016 darauf hingewiesen, dass ohne die Moviecam von Fritz Ga-briel Bauer der moderne Film vermutlich anders aussehen würde. Bis in die 1970er waren die Kameras, mit denen man Kinofilme drehte, unheimlich schwere Ungetüme, und es brauchte drei Personen, um eine solche Kamera samt Stativ von A nach B zu bewegen.

    Dann kam in den 1970ern Fritz Gabriel Bauer mit seiner Moviecam - einer qualitativ hochwertigen, aber leichten Kamera, die man sowohl als Schulterkamera einsetzen als auch mit verschiedenen Modulen zur Studiokamera aufmagazinieren konnte. Und plötzlich war man bei Actionszenen noch eine Spur näher am Geschehen dran.

    Ist das wirklich so? Hat die Moviecam die Kinoästhetik verändert? - Fritz Gabriel Bauer winkt ab, als ich ihn, einen freundlichen, älteren Herren mit kurzgestutztem grauem Oberlippenbart und wachen Augen, in seinem Haus in Purkersdorf besuche: Ruzowitzkys Einschätzung ist für ihn zu hoch bemessen. Obwohl. Steven Spielberg beispielsweise hat bei der Anfangssequenz von „Soldat James Ryan“, wo die Granaten bei der Landung in der Normandie in den Sand einschlagen, dass man sich mitten im Geschehen wähnt, mit Moviecams gearbeitet.

    Gemeinsam mit Quentin Tarantino sei Spielberg auch einer der Letzten, die noch mit seinen Analogkameras drehen. Alle anderen hätten längst auf Digitaltechnik umgestellt, 4k ist jetzt der Indus-triestandard in Hollywood. Fritz Gabriel Bauer muss es wissen. Schließlich gehört er seit 2012 selbst jenem Komitee an, das die Maßstäbe definiert: der „Academy of Motion Picture Arts & Sciences“, besser bekannt als jene Instanz, die die Oscars vergibt.

    Zuerst Bühnenbilder

    Spulen wir den Film zurück an den Anfang, nach Wien, Ende der 50er Jahre. Der HTL-Maschinenbauer Fritz Bauer, Jahrgang 1941, will Architektur studieren und arbeitet nebenbei in einem Kons-truktionsbüro. Er berechnet unter anderem die Statik der Messehalle. Im Vorlesungsverzeichnis an der Akademie der bildenden Künste fällt ihm ein Fach auf, das ihn noch mehr fasziniert als Architektur: Bühnenbild. Caspar Neher, der es leitet, ist eine Legende. Neher hat unter anderem die Bühnenbilder für alle Uraufführungen von Bert Brecht entworfen. Und er nimmt Fritz Bauer nicht nur in den Kreis seiner Studenten auf, sondern macht ihn nach einem halben Jahr sogar zu seinem Assistenten.

    „Ich bin dann auch dahinter gekommen, warum“, erzählt Fritz Bauer: „Caspar Neher hat immer wunderschöne lavierte Tuschzeichnungen gemacht mit Sepiatinte und aufgehellt mit Weiß. Es war alles immer ein bisschen verschwommen und sehr eindrucksvoll, aber die Werkstätten sowohl in der Oper in Catania, wo Neher wirkte, als auch in Berlin oder in Wien konnten damit wirklich nichts anfangen. Er hat also jemanden gebraucht, der seine Ideen ins bühnentechnisch Machbare übersetzte. Das habe ich dann für ihn versucht.“

    Zehn Jahre später ist Bauer weg vom Bühnenbild. Er hat an der Wiener Staatsoper gearbeitet und ist als Bühnenbilder mit seinem Freund Axel Corti nach Oberhausen ins Ruhrgebiet gegangen, als dieser dort die Theaterleitung erhielt. Ab Mitte der 1960er hat Bauer für eine Münchner Filmfirma die Bühnen für Karajans Opern- und Konzertfilme kameratauglich gemacht.

    Zurück in Wien, gründet Bauer 1969 mit seinem Freund Walter Kindler, einem später vielfach ausgezeichneten Kameramann ("Sei zärtlich, Pinguin", „Weiningers Nacht“, "Hinterholz 8"u.v.a.m.), eine kleine Firma, die Werbefilme und Untertitel macht. Bauer ärgert sich über das Equipment, das beim Abfilmen der Untertitel diese merklich springen lässt. Der Tüftler in ihm gewinnt die Oberhand: Bauer bestellt sich eine große, stabile Filmkamera aus Amerika, zerlegt sie in ihre Einzelteile, nimmt das Greiferwerk heraus, das für einen ruhigen, gleichmäßigen Bildstand sorgt, und baut drumherum eine kleine, relativ leichte Kamera, die sich noch dazu stufenlos in der Geschwindigkeit regulieren lässt.

    Die erste Moviecam ist geboren. Mit ihr kann man Filme in Kinoqualität drehen und dabei fließend in die Zeitlupe und zurück gehen. Ideal für Sportaufnahmen. Aber sie hat noch zu starke Eigengeräusche für Spielfilme. Also arbeitet Bauer, der inzwischen ein paar Mitarbeiter beschäftigt, an einem Modell, das die Kamerageräusche im Keim beseitigt: Die Moviecam 2 entsteht und wird bald nach Erscheinen 1977 - zur geringen Freude des US-amerikanischen Platzhirschen Panavision - von Fachmagazinen als neuer Standard in der Filmindustrie gefeiert.

    „Die Kamera war das Leiseste, was es bis dahin gab“, sagt Bauer nicht ohne Stolz. Die Moviecam 2 ist nicht nur leise, sondern hat auch einen Video-Kanal, über den man das Bild gleich auf einem Monitor begutachten kann. Die Nachfrage aus den USA ist größer als die Fertigungskapazität, das Unternehmen durchlebt seine erste Krise in den 1980er Jahren und geht gestärkt daraus hervor. In den 1990er Jahren, den besten Zeiten der stetig weiterentwickelten Moviecam, werden 60 Kameras pro Jahr gefertigt, rund zwei Drittel davon gehen nach Hollywood. Der Stückpreis beträgt damals eine stolze Million Schilling - heute rund 70.000 Euro, inflationsbereinigt wären wir bei rund 120.000 Euro.

    Bauers Lieblingsfilm

    Mitte der 1990er - da hatte er bereits zwei Technik-Oscars auf dem Haben-Konto - nimmt Bauer das Angebot des deutschen Marktführers ARRI an und entwickelt gemeinsam mit den Technikern von Arri Austria in Wien die Arricam, die technische Vollendung der analogen Filmkameras. Und gleichzeitig mit dem weltweiten Erfolg erlebt Bauer auch den immer rascher fortschreitenden Übergang zur digitalen Bildaufnahme. Heute drehen nur noch einige wenige Regisseure analog, die es sich kraft ihrer Prominenz leisten können.

    „Was ist Ihr Lieblingsfilm, der mit der Moviecam gedreht wurde?“, will ich von Bauer wissen. Seine Augen blitzen auf, die Antwort kommt umgehend: „Eyes Wide Shut“. Kubrick drehte ihn mit der kleinen und leichten Moviecam SL, für die Bauer 2001 seinen dritten Technik-Oscar aus den Händen von Salma Hayek überreicht bekam. Der Film sei Bauers Ansicht nach misslungen, Tom Cruise in der männlichen Hauptrolle eine Fehlbesetzung.

    Aber die Begegnung mit Stanley Kubrick, der ihn, Bauer, 1998 zum Filmset nach London einlud, war ein echtes Highlight. „Ich bekomme einen Anruf von seinem Schwiegersohn Jan Harlan, Stanley möchte mich kennenlernen“, erzählt der Erfinder. „Ich fliege erwartungsvoll nach London, fahre nach Pinewood und warte dort auf ihn, weil er noch das Set für den nächsten Drehtag herrichtet. Für mich ist Kubrick überlebensgroß mit allem, was er gemacht hat - von ,Dr. Seltsam‘ bis ,Barry Lyndon‘. Und dann kommt er und gibt mir einen der sanftesten Händedrucke überhaupt . . .“

    Es sei ein sehr netter Abend mit angeregten Gesprächen geworden, erinnert sich Bauer. Und er erwähnt ein verbindendes Element zwischen ihnen, nämlich ihren Hang zum Perfektionismus. „Das hat bei Stanley dazu geführt, dass er Dinge selbst in die Hand nahm - etwa das Ausleuchten -, obwohl er erstklassige Leute dafür hatte. Das war bei mir manchmal auch so“, sagt Bauer. Nachsatz: „Ich will mich aber nicht mit dem genialen Stanley Kubrick vergleichen.“

    Rolle des Technikers

    Das führt mich zu einer weiteren Frage. Wenn vom Kino die Rede ist, stehen immer Schauspieler oder Regisseure im Mittelpunkt, aber so gut wie nie Techniker und Erfinder wie er. Wie beurteilt er die Rolle der Technik beim Film?

    „Die Technik soll den Kreativen dienen und nicht im Weg stehen bei der Realisation ihrer Ideen“, sagt er. „Die Kamera ist die physische Verlängerung eines Bildgestalters und Geschichtenerzählers.“ Auch wenn es so ist, dass erst die Technik den Film überhaupt ermöglichte - „ohne Technik gäbe es nach wie vor nur Vaudeville-Theater und kein Kino“ -, sei die Rolle des Technikers beim Film nicht unterbewertet. Im Gegensatz zu den Kameraleuten. Diese sind für Bauer die „wirklichen Gestalter des Bildes. Im Grunde genommen sind die zumindest so wichtig wie der Regisseur, denn sie übersetzen die Ideen des Regisseurs in das tatsächliche laufende Bild.“

    Auf dem Kaminsims im Wohnzimmer von Fritz Gabriel Bauer drängen sich Auszeichnungen von Film- und Fernseh-Akademien aus den USA, Großbritannien, Deutschland und Österreich. Der Kamerainnovator wird nächstes Jahr im Sommer 77 Jahre alt. Spitalsärzte und Professoren - als solcher darf er sich übrigens seit 2000 bezeichnen - sind da schon längst im Ruhestand. Aber ein Erfindergeist wie Bauer kennt so etwas nicht. Vor wenigen Jahren hat er ein neues Fokussiersystem für digitale Kinokameras entwickelt, die - anders als Amateurkameras oder Fotoapparate - nach wie vor händisch scharfgestellt werden müssen. Filmproduzenten rund um den Globus zeigen Interesse.

    Nur von der Vereinigung der Kameraleute in Hollywood kommt Gegenwind. Bauers Erfindung würde den Berufsstand des Focus Pullers gefährden - das ist jener Kameraassistent, der die Aufnahmeschärfe manuell regelt. Doch diesen Posten kann Bauers Gerät gar nicht überflüssig machen, denn jemand muss es auch bedienen können.

    cf. https://amateurphotographer.com/latest/photo-news/what-cameras-were-used-to-shoot-wes-andersons-most-popular-movi

    En plus ...

    Why Kubrick used Moviecam SL on EWD ?
    https://cinematography.com/index.php?/forums/topic/79584-why-kubrick-used-moviecam-sl-on-ewd

    Steadicam operator Elizabeth Ziegler films as 1. Bill follows the Tall Butler (Brian Cook), 2. Bill is propositioned by Domino (Vinessa Shaw)
    https://www.reddit.com/r/StanleyKubrick/comments/15lov25/steadicam_operator_elizabeth_ziegler_films_as_1/?rdt=53596

    IMDB Elizabeth Ziegler (rien á voir avec la productrice Regina Ziegler)
    https://www.imdb.com/name/nm0956093/?ref_=ttfc_fc_cr

    Arriflex 35, la caméra mère de toutes les caméras reflex modernes
    https://de.wikipedia.org/wiki/Arriflex

    Movie 8 / Super 8 / 16mm instruction manuals, user manual, PDF camera manual
    https://butkus.org/chinon/movie-8-s8-16/movies8-s8-16.htm


    Source : https://butkus.org/chinon/index.html
    #cinéma #histoire #caméras #Autriche #Hollywood

  • Anti-migrants et pro-remigration : en Autriche, l’extrême droite remporte un scrutin historique aux législatives - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60237/antimigrants-et-proremigration--en-autriche-lextreme-droite-remporte-u

    Anti-migrants et pro-remigration : en Autriche, l’extrême droite remporte un scrutin historique aux législatives
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 30/09/2024
    Le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), l’extrême droite autrichienne, mené par le très radical Herbert Kickl, est arrivé en tête des élections législatives en Autriche. Sa feuille de route est particulièrement hostile aux étrangers : suspension du droit d’asile, fin du regroupement familial, préférence nationale et déchéance de nationalité sont au programme.
    C’est un coup de tonnerre politique. Dépassant les prédictions les plus optimistes à son égard, le Parti de la Liberté (FPÖ), fondé par d’anciens nazis, a remporté 28,8 % des suffrages aux élections législatives autrichiennes, dimanche 29 septembre. Le meilleur score de son histoire. « Savourez ce résultat », a lancé son chef, Herbert Kickl, à ses militants fous de joie au QG du parti. « Ce que nous avons accompli dépasse mes rêves les plus fous ».
    Mais une fois la liesse des résultats passée, le FPÖ sera-t-il en mesure de gouverner ? Car le parti d’extrême droite est si radical dans son programme - basé quasi exclusivement sur l’immigration - qu’aucun autre groupe politique ne souhaite s’associer à lui. La droite conservatrice (ÖVP), son seul partenaire possible, refuse, pour l’instant, de faire un pas vers lui. Or, sans partenaire, pas de coalition, et pas de gouvernance possible.
    Une attitude qu’Herbert Kickl a regrettée dimanche soir. « Nous tendons la main à tous les partis », a affirmé l’ex-ministre de l’Intérieur, âgé de 55 ans, sur la chaîne publique ORF, regrettant que ses électeurs soient traités comme « des citoyens de second rang ».
    Il faut dire que cette victoire est une onde de choc pour le pays : le FPÖ est partisan d’une ligne politique particulièrement hostile aux étrangers.Dans son programme intitulé « Forteresse Autriche, Forteresse de la liberté », Herbert Kickl prône la suspension du droit d’asile, la déchéance de nationalité pour les Autrichiens d’origine étrangère, l’expulsion des « étrangers reconnus coupables d’un crime » et la préférence nationale pour les aides sociales. Cet adepte de la théorie du grand remplacement, a aussi promis de bloquer les possibilités de regroupement familial, même pour les réfugiés se trouvant déjà en Autriche. Est-ce réalisable ? Qu’importe puisque, selon lui, « la politique prime sur le droit ».
    Son succès ne vient pas de nulle part. Pour de nombreux experts politiques, le pays reste marqué par l’afflux exceptionnel de réfugiés en 2015, qui avaient fui le conflit syrien. Cette année-là, 88 151 personnes avaient demandé l’asile, soit trois fois plus qu’en 2014 (28 064).Sans surprise, la feuille de route de Kickl n’a pas changé ces dernières années : elle insiste sur l’importance d’une « remigration » des étrangers, afin de rendre à l’Autriche « l’homogénéité de son peuple ». En 2019, Hebert Kickl, alors ministre de l’Intérieur, avait défrayé la chronique en souhaitant abaisser la rémunération des demandeurs d’asile à 1,50 euro de l’heure - elle varie de 3 à 5 euros actuellement.
    Dans cette lutte permanente contre des immigrés comparés à des envahisseurs, Hebert Kickl s’est lui-même baptisé « Volkskanzler » ("chancelier du peuple") et tant pis si Adolf Hitler - né en Autriche - s’était déjà attribué ce nom. L’homme fort du FPÖ n’a jamais caché sa sympathie pour certains groupuscules fascistes.
    Dans ce contexte, le manifeste électoral du FPÖ ne cache pas non plus sa volonté d’instaurer la préférence nationale : le peuple autrichien et sa culture doivent doivent être prioritaires en tout. « Je suis attaché à notre patrie, l’Autriche, en tant que membre de la communauté linguistique et culturelle germanophone », a-t- il déclaré pendant la campagne. Le Parti de la liberté concède que les « minorités historiques » restent les bienvenus : comprendre les populations qui ont fait partie de l’empire austro-hongrois. « Les Croates, les Slovènes, les Hongrois, les Tchèques, les Slovaques et les Roms font partie intégrante de l’Autriche », a-t-il déclaré. Les autres, non. L’Autriche n’est pas « un pays d’immigration », n’a-t-il cessé de marteler.
    Pourtant, l’Autriche compte déjà des immigrés sur son territoire. Ils représentent un peu plus d’un quart de la population, selon les statistiques du gouvernement de 2023. Pour le FPÖ, conscient que tous ne sont pas expulsables, certains pourront donc rester : à savoir « les immigrés légaux et légitimes qui sont déjà intégrés, qui parlent la langue allemande [et] reconnaissent pleinement nos valeurs et nos lois ». « Aucun migrant bien intégré ne doit avoir peur du FPÖ », explique aussi le parti dans un spot de campagne sur X.
    Le pays a fait face à un nouvel afflux massif d’étrangers en 2022 à la suite de la prise de Kaboul par les Taliban et le début de la guerre en Ukraine. Cette année-là, un peu plus de 112 200 dossiers d’asile ont été enregistrés (dont une majorité d’Afghans, d’Indiens et de Syriens). Dans le même temps, 80 000 personnes ont été enregistrées en tant que déplacés d’Ukraine. Mais en 2023, le chiffre des demandes d’asile a chuté de moitié : 59 200 dossiers ont été déposés, selon les données autrichiennes.
    Sur le plan européen, Herbert Kickl fait également trembler Bruxelles. Le Pacte migratoire de l’UE est un « emballage trompeur », dont l’Autriche ne fera pas partie, a-t-il déjà prévenu. Ce pacte, signé après des années de négociations, renforce les contrôles aux frontières pour décourager les entrées irrégulières et prévoit une solidarité entre États membres. Il instaure la règle selon laquelle les migrants qui entrent massivement dans un pays de l’UE seront répartis dans les différents États du bloc. Absolument impensable, selon Herbert Kickl, qui préfère lui se concentrer sur la création d’un « commissaire européen à la remigration ».

    #Covid-19#migrant#migration#autriche#UE#pactemigratoire#migrationirreguliere#remigration#asile#preferencenationale#expulsion#sante

  • En Autriche, le chef de l’extrême droite, Herbert Kickl, fait campagne pour la « remigration »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/25/en-autriche-le-chef-de-l-extreme-droite-herbert-kickl-fait-campagne-pour-la-

    En Autriche, le chef de l’extrême droite, Herbert Kickl, fait campagne pour la « remigration »
    Favori des sondages depuis des mois, Herbert Kickl, chef du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite), a décidé de faire campagne pour les élections législatives autrichiennes organisées dimanche 29 septembre en fuyant la plupart des demandes d’interview de médias établis. En revanche, il a parlé le 14 septembre pendant près d’une heure sur la WebTV complotiste AUF1. Fondée pendant la pandémie de Covid-19 par un militant proche des milieux identitaires, cette chaîne établie à Linz est devenue un influent réceptacle dans tout l’espace germanophone des thèses antivax, prorusses ou anti-immigration les plus radicales.
    Interrogé par un présentateur obséquieux sur son soutien aux « ONG patriotiques », le très radical chef de l’extrême droite autrichienne, âgé de 55 ans, a défendu devant les caméras le rôle « de cette société civile » pour « libérer [le pays] de la domination du cartel des élites autoproclamées ». Même s’il n’a pas directement nommé le mouvement identitaire, il est évident que M. Kickl, crédité d’environ 27 % des voix dans les sondages, a cherché à envoyer de nouveau un signal aux adeptes de la théorie raciste et complotiste du « grand remplacement » : en cas de victoire, ils pourront compter sur lui. Depuis des mois, leur chef de file, Martin Sellner, fondateur du Mouvement des identitaires d’Autriche, fait d’ailleurs ouvertement campagne pour le FPÖ sur les réseaux sociaux.
    Dans son programme, M. Kickl reprend ouvertement le vocabulaire très particulier de ce dernier, assurant vouloir transformer son petit pays de neuf millions d’habitants en « forteresse », où « le droit d’asile sera stoppé ». Il prône aussi la « remigration », afin de rendre à l’Autriche « l’homogénéité de son peuple ». Poussé à préciser ses intentions, M. Kickl a notamment évoqué l’idée de retirer la nationalité à tout naturalisé « qui s’attaque à nos valeurs », mais certains de ses candidats ont été jusqu’à évoquer la « remigration » (soit le retour dans leur pays d’origine) des « écoliers qui manquent de respect » à leurs professeurs, ou même des simples « racailles ».
    Une affichette portant l’inscription « Tout Vienne hait le FPÖ » est collée sur une affiche de campagne du principal candidat du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ) aux législatives du 29 septembre, Herbert Kickl, à Vienne, le 23 septembre 2024.
    Cette proximité vient de loin. En 2021, deux jours seulement après son accession à la tête du FPÖ, M. Kickl avait annoncé qu’il autoriserait les identitaires à y adhérer, contrairement à la politique de ses prédécesseurs et à celle de ses alliés français du Rassemblement national, qui se tiennent à distance du sulfureux mouvement. Les identitaires sont une « simple ONG de droite » dont « le projet est intéressant et digne d’être soutenu », a toujours défendu ce petit brun à lunettes, qui, lorsqu’il était ministre de l’intérieur, entre 2017 et 2019, avait fait pression sur les services de renseignement autrichiens pour qu’ils arrêtent de surveiller leurs activités. « Il y a aussi eu plusieurs manifestations lors desquelles les identitaires et des membres du FPÖ ont défilé ensemble », rappelle Andreas Kranebitter, chef du Centre de documentation de la Résistance autrichienne, qui s’alarme de la façon dont, comme en Allemagne, les thèses identitaires pénètrent de plus en plus profondément la société autrichienne depuis l’installation d’environ 150 000 réfugiés syriens et afghans dans le pays au cours de ces dix dernières années.
    « Le concept de “remigration” est repris de manière de plus en plus positive, constate M. Kranebitter. On observe un glissement vers la droite de la population depuis la crise migratoire de 2015 puis la pandémie de Covid-19, avec une perte de confiance dans les institutions démocratiques et une montée du soutien aux thèses les plus radicales. » C’est d’ailleurs à la faveur de la pandémie que M. Kickl et ses thèses identitaires ont mis la main sur le FPÖ. Fils d’ouvriers né en Carinthie, bastion traditionnel du parti dans le sud de l’Autriche, il en a auparavant longtemps été un permanent, qui a travaillé dans l’ombre des charismatiques anciens dirigeants Jörg Haider et Heinz-Christian Strache, dont il écrivait les formules chocs. Mais en 2021, alors devenu numéro deux de cette formation qui avait été écartée du pouvoir deux ans auparavant à la suite de l’implication de M. Strache dans un énième scandale de corruption, il prend conscience du potentiel du très fort scepticisme vaccinal traversant la société autrichienne pour prendre le contrôle du parti.
    Le chancelier autrichien, Karl Nehammer (à gauche), et le président du Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ), Herbert Kickl (à droite), lors d’un débat télévisé sur la chaîne ORF, à Vienne, le 23 septembre 2024. En prônant l’usage de l’ivermectine, une molécule antiparasite, pour combattre le coronavirus ou en participant aux vastes manifestations antivax qui secouent alors l’Autriche, M. Kickl arrive à propager ses idées radicales sur la prolifique scène complotiste qui bout alors sur l’Internet germanophone. Il finit par renverser le chef du FPÖ, représentant de l’aile plus modérée du parti. Randonneur au mode de vie ascétique, méfiant envers tout le monde, y compris au sein de son parti, M. Kickl marque pourtant une rupture avec le profil très chaleureux et « fête de la bière » de ses prédécesseurs.
    Dans Kickl und die Zerstörung Europas (« Kickl et la destruction de l’Europe », Zsolnay-Verlag, 256 pages, non traduit), ses biographes parlent ainsi d’un « tribun aux troubles relationnels » au sujet de ce nationaliste qui arrive à faire oublier sa raideur avec son indéniable sens de la formule, y compris la plus provocatrice. Cet admirateur du nationaliste hongrois Viktor Orban assure ainsi partout qu’il veut devenir Volkskanzler (« chancelier du peuple »), une formulation qui rappelle le passé nazi du pays. Même si elle pourrait permettre au FPÖ d’arriver pour la première fois de son histoire en tête des élections, l’agressivité de M. Kickl effraie cependant toujours une grande majorité des Autrichiens, qui refusent catégoriquement de le voir arriver au pouvoir, à en croire les sondages. « Même s’il gagne, la probabilité qu’il devienne chancelier est limitée », reconnaît ainsi Andreas Mölzer, ancien eurodéputé et figure intellectuelle du parti. Le talonnant dans les sondages avec environ 25 % des intentions de vote, le chancelier conservateur actuel, Karl Nehammer, du Parti populaire autrichien (ÖVP), entretient des relations exécrables avec M. Kickl. En août, il estimait « consternant qu’un parti représenté au Parlement puisse se poser en protecteur du mouvement identitaire ».
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Autriche, l’extrême droite reste alignée sur les intérêts de Moscou « Kickl s’est autoradicalisé et perdu dans les théories du complot, il est un danger pour la démocratie et on ne le laissera jamais devenir chancelier », promet ainsi, interrogé par Le Monde, Christian Stocker, secrétaire général de l’ÖVP, qui pourrait favoriser une coalition avec les sociaux-démocrates, crédités d’environ 21 % des voix, pour contourner M. Kickl. L’ÖVP, qui a déjà gouverné plusieurs fois dans le passé avec le FPÖ, n’exclut toutefois pas un accord avec le parti d’extrême droite s’il accepte de mettre son chef sur la touche. Les deux formations gouvernent d’ailleurs déjà ensemble dans trois Länder, sans état d’âme.

    #Covid-19#migrant#migration#autriche#extremedroite#remigration#nationalite#identite#sante

    • Donauinsel

      Im Zuge des Baus eines Entlastungsgerinnes im ehemaligen Überschwemmungsgebiet (Neue Donau), das die 1870-1875 regulierte Donau (Donauregulierung) an ihrem linken Ufer begleitete, entstand zwischen den beiden Flussläufen eine rund 20 Kilometer lange und bis zu 300 Meter breite Insel, die zu einem Naherholungsgebiet ausgebaut wurde.

      Die „Neue Donau“ wurde nach langen Diskussionen im Gemeinderat, die mit einer mehrheitlichen Beschlussfassung seitens der SPÖ endeten, zwischen 1. März 1972 und 1988 angelegt. Abschluss der Baggerarbeiten war am 13. Oktober 1987, wobei die Teilbenützung der nördlichen Teile bereits möglich war.

      Im Mai 1973 wurde der "Wettbewerb Donaubereich Wien“ ausgeschrieben, der viele bis dahin unbeachtete Auswirkungen behandelte, die Donauinsel in den gesamtstädtischen Planungsprozess einband (siehe unten) und der zunehmenden Politisierung des Projektes Rechnung trug.[1] Vor allem von der Opposition kam zu dieser Zeit eine vehemente Kritik an Großprojekten, die als unnötige Belastung des Steuerzahlers angeprangert wurden. Im Falle der Donauinsel bezog sich dies auf die weiterführenden Pläne der Stadtbauplanung, nicht auf den Hochwasserschutz selbst.

      1983 wurde das Areal vom Gemeinderat als „Erholungsgebiet“ freigegeben. Die offizielle Benennung erfolgte am 7. Mai 1984 durch den Gemeinderatsausschuss für Kultur. Seit 1984 wird alljährlich im Sommer das „Donauinselfest“ abgehalten.

      Als Donauinseln im Wiener Raum können historisch betrachtet auch die Inseln des bis 1868-1875 großteils unregulierten Donaustroms bezeichnet werden, vor allem der Obere Werd und der Untere Werd (Werd oder Wörth = Insel), die spätere Leopoldstadt. Auch das Gänsehäufel war einst eine Insel im unregulierten Strom.

      Die Planungsphasen
      Vorentwurf Nordteil, Gottfried und Anton Hansjakob (1976)
      Die erste Phase des „Wettbewerbs Donaubereich Wien“

      Die Ausschreibung des Wettbewerbs fand auf nationaler Ebene im Mai 1973 statt. Einsendefrist der Bearbeitung war Dezember 1973, die Beurteilung der Projekte durch die Jury fand im Mai und Juni 1974 statt. Von den 44 eingesandten Projekten wurden elf prämiert und fünf schließlich für die weitere Bearbeitung herangezogen.

      Während der laufenden Ausschreibung kam es durch die bereits begonnenen Bauarbeiten zu erheblichem Zeitdruck. Am 29. Mai 1974 stellte die Jury fest, dass der erste Kilometer der Donauinsel nach "fast ausschließlich wasserbautechnischen Überlegungen“[2] gebaut worden war: die steilen Ufer ließen kaum eine Nutzung zu. Am nächsten Tag fand mit Bürgermeister Leopold Gratz eine Aussprache statt, in der die Jury um das Aussetzen der Bauarbeiten ansuchte, was Gratz jedoch ablehnte. Stattdessen forderte er im Hinblick auf die bald stattfindende zweite Wettbewerbsstufe Vorschläge der Jury für eine rasche und effiziente Abwicklung derselben, versicherte der Jury für ihre Ideen volle Unterstützung und ließ auch Möglichkeiten prüfen, die laufenden Bauarbeiten mit den Juryplanungen zu vereinbaren. Zu diesem Zweck trat man auch an die beteiligten Planungsbüros heran und beauftragte sie mit der Planung von „Sofortmaßnahmen“ für bereits im Bau befindliche Bereiche.
      Die zweite Phase des „Wettbewerbs Donaubereich Wien“
      Uferprofile, Arbeitskreis 1 (1975)
      Uferprofile, Arbeitskreis 1 (1975)

      Nach der Strukturierung eines Arbeitsprogramms begann die zweite Wettbewerbsphase im November 1974. Aus den fünf Planungsbüros wurden zwei Arbeitskreise gebildet, die Planungen sollten in mehreren Tagungen und gemeinsam mit Experten, Verwaltungsstellen der Stadt und mit der Jury bis November 1976 abgeschlossen werden. Durch den Einsturz der Reichsbrücke am 1. August 1976 und die Koordination mit dem darauffolgenden „Projektwettbewerb Reichsbrücke“ verzögerte sich die Schlusssitzung allerdings bis Mai 1977.

      Während der Jurysitzungen wurden vor allem die Ausführungsplanungen des Mittelteils heftig diskutiert. Erst im November 1976 fand man eine Kompromisslösung: eine kurzfristige Bebauung wurde ausgeschlossen, sollte durch die Inselbreite und die Verschwenkung des Entlastungsgerinnes für die Zukunft aber möglich bleiben.[3]

      Die international besetzte Wettbewerbs-Jury gab unter anderem die Empfehlung ab, dass die Charakteristika der Stromlandschaft soweit wie möglich erhalten werden sollten. Die Donauinsel selbst sollte in überwiegendem Maße für Erholungszwecke genutzt werden. Ein ausgewogenes Verhältnis zwischen gestalteten Sport- und Erholungsflächen sei anzustreben.

      Im Juli 1977 richtete man die „Koordinationsstelle Donauraum Wien“ als Nachfolgeorganisation des Wettbewerbs ein.

      Im Rahmen dieses unkonventionellen Planungsmodells, dem so genannten Wiener Modell, wurden konkrete Empfehlungen zur Stadtentwicklung im weiteren Donaubereich erarbeitet und 1977 ein „Leitprojekt Donaubereich Wien“ erstellt. Darin wurden Funktion und Zonierung von Donauinsel und Neuer Donau festgelegt.

      Ab Mitte der 1970er-Jahre waren zwei Landschaftsarchitekturbüros in die Planung eingebunden und für die Gestaltung der Donauinsel verantwortlich: Gottfried und Anton Hansjakob (München) sowie Marija und Wilfried Kirchner (Wien). Sie standen unter einem enormen Zeitdruck, da die Bauarbeiten bereits seit fünf Jahren im Laufen waren. Das bisherige Fehlen eines Gestaltungskonzeptes hatte zu offenkundigen Mängeln geführt. Massive Kritik war die Folge: von „der Fadennudel“, „Spaghettiinsel“ und „Pissrinne“ war in den Medien die Rede. Die landschaftsgestalterischen Planungen mussten nun die vorauseilenden Bauarbeiten einholen.
      Landschaftsarchitektonische Gestaltung der Donauinsel

      Die Insel selbst gliedert sich nach den Vorgaben des „Leitprojekts Donaubereich Wien“ in drei Teile. Diese Dreigliederung bewirkte auch eine differenzierte landschaftsarchitektonische Gestaltung des Inselkörpers: Sowohl Norden als auch Süden wurden als „naturnahe Bereiche“ gestaltet. Die Oberfläche der Insel bekam eine Modellierung, die unterschiedliche Standortbedingungen für die Pflanzenwelt und differenzierte Lebensräume für die Tierwelt schuf. Altbaumbestände blieben bestehen, indem man die Dammschüttung entsprechend aussparte beziehungsweise verlagerte. Auch Altarmbereiche wie Zinkerbachl und Toter Grund wurden samt der umgebenden Vegetation erhalten und in die Modellierung integriert.

      Für den Mittelteil – auf der zentralen Entwicklungsachse zwischen der Inneren Stadt und dem Vienna International Centre gelegen – entschied man sich für eine intensivere Gestaltung und Nutzung als multifunktionaler urbaner Park. Dichte Gehölzpflanzungen wechseln mit offenen Wiesen ab, wodurch auf dem langen Inselkörper eine Abfolge verschiedener Teilräume entstand. In diese Grundstruktur wurde Infrastruktur wie Sportflächen, Spielplätze, Gastronomie, und WC-Anlagen eingebettet. Zusätzlich wurde eine abwechslungsreiche Uferlinie mit Promenaden, Badebuchten und Schwimmpontons geschaffen.

      Entwicklungsachsen, öffentlicher und privater Verkehr

      Der Bau der Donauinsel entwickelte sich von einem ursprünglich als Hochwasserschutz geplanten zu einem gesamtstädtischen Projekt. Die Verbindung der beiden Donauufer und ihrer Stadtteile sowie die Nutzung der Insel selbst ("Es ist Ziel der Stadt Wien, den Donaubereich zu aktivieren.")[4] wurden zu leitenden Gesichtspunkten.[5]

      Zwei Entwicklungsachsen waren vordergründig, im Norden von der Brigittenau über Floridsdorf in Richtung Stammersdorf (Vorort) und im Zentrum von der Leopoldstadt über Kaisermühlen in die Donaustadt beziehungsweise nach Kagran. Die im Zuge des Baus der U-Bahn entstehende Trasse der U1 war von Anfang an miteingeplant. Zudem wurde eine eigene Entwicklungsachse von der Donaustadt nach Stadlau (Vorort) vorgesehen, mit potentieller Verlängerung nach Aspern und Groß-Enzersdorf. Der spätere Ausbau der Nordstrecke der U2 übernahm diese Aufgabe und ist heute die dritte Achse über die Donauinsel, vom Prater über den Handelskai nach Stadlau und Donaustadt bis nach Aspern. Heute hat die Donauinsel direkten Anschluss an die U1 (Station direkt auf der Donauinsel), U2 (Stationen Donaumarina und Donaustadtbrücke) sowie an die U6 (Stationen Handelskai und Neue Donau).

      Die Donauuferautobahn A22 und die Bahnhöfe im Einzugsgebiet (Franz-Josefs-Bahnhof, Bahnhof Wien-Praterstern) wurden im Planungskonzept als „trennende Elemente“ der beiden Donauufer definiert, waren aber aufgrund ihrer Funktion aus dem Planungskonzept nicht wegzudenken. Geplante Alternativrouten der A22 wurden abgelehnt, die bisherige Route am linken Donauufer als „geringstes Übel“ in die Planung eingebunden. Die Überplattung der A22 im Bereich zwischen heutiger Donau-City und Kaisermühlen sowie Übergänge und Grünbrücken sollten für die Milderung der Belastung sorgen. Fuß- und Radwege erhielten dadurch ebenfalls Priorität und sollten die Erreichbarkeit aller Erholungsräume im Donaubereich sicherstellen.

      Im Falle einer verstärkten Siedlungsentwicklung der Bezirke 21-23 sollte auf weitere mitgeplante U-Bahn-Trassen zurückgegriffen werden. Neben dem realisierten Ausbau der U1 nach Kagran und der U6 nach Floridsdorf sah man auch den Bau einer U7 vor, die Floridsdorf und Donaustadt von Nordwest nach Südost verbinden sollte. In der Donaustadt wiederum plante man damals die Linie U3 in jener Trasse, in der die U2 später bis Aspern verlängert wurde.

      https://www.geschichtewiki.wien.gv.at/Donauinsel

  • Immigration : l’Allemagne assume de se replier sur elle-même

    La ministre de l’intérieur sociale-démocrate a annoncé lundi 9 septembre rétablir les contrôles aux frontières. Un sommet s’est tenu mardi pour discuter d’éventuelles mesures supplémentaires en matière migratoire, en présence des conservateurs de la CDU-CSU.

    En théorie, les contrôles aux frontières intérieures ne devraient pas avoir lieu au sein de l’Union européenne (UE). Mais ils sont exceptionnellement possibles, depuis une récente réforme du #code_Schengen, lorsqu’un pays estime que l’#ordre_public ou sa #sécurité_intérieure sont susceptibles d’être menacés.

    Il n’en fallait pas plus à l’Allemagne pour décider de rétablir les contrôles à ses frontières, et à Nancy Faeser, ministre de l’intérieur, pour l’annoncer publiquement, lundi 9 septembre. Ceux-ci démarreront le 16 septembre. « Nous renforçons la sécurité intérieure et poursuivons notre #ligne_dure contre l’immigration irrégulière », a assumé la ministre, mettant en avant les « #menaces actuelles du #terrorisme_islamiste et de la #criminalité_transfrontalière ».

    Le gouvernement a, selon elle, informé la Commission européenne et ses voisins directs de cette décision, qui semble surtout vouloir satisfaire le parti d’extrême droite AfD (Alternative für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne) – arrivé en tête des dernières élections régionales en Thuringe et en Saxe, dans l’est du pays – mais aussi les conservateurs de la CDU-CSU.

    Mardi 10 septembre après-midi, un sommet sur les migrations se tenait pour acter cette mesure et trouver des compromis avec l’opposition, insatisfaite, réclamant toujours davantage de restrictions sur les mouvements migratoires. Si les conservateurs de la CDU-CSU n’étaient pas certains d’y participer jusqu’à la dernière minute, ils ont finalement annoncé leur présence au sommet mardi matin : « Nous verrons si nous avons le même point de vue et si nous pouvons agir ensemble », a glissé Friedrich Merz, chef du groupe, au journal Der Spiegel.

    Enfermer les exilés à la frontière

    Très vite, les Verts ont dénoncé des « tentatives de chantage tout simplement ridicules ». « Friedrich Merz se comporte comme un enfant rebelle », a estimé la cheffe du groupe parlementaire des Verts, Irene Mihalic. Les représentant·es de la CDU-CSU ont d’ailleurs décidé de claquer la porte, en pleine réunion, comme le rapporte Der Spiegel, estimant que les négociations avaient échoué.

    La principale mesure évoquée lors du sommet vise à créer des #centres pour y enfermer les personnes migrantes à la frontière en attendant d’examiner leur situation, et de les expulser si elles n’expriment pas le souhait de demander l’asile, ou de les renvoyer vers le premier pays de l’UE par lequel elles sont passées, responsable de leur demande d’asile en vertu du règlement Dublin. Si les capacités de #détention ne sont pas suffisantes, les intéressées pourraient être placées en #garde_à_vue, « en raison d’un #risque_de_fuite, afin de sécuriser la procédure et les empêcher de se cacher », précise Der Spiegel.

    Pour renforcer l’idée de « #fermeté » sur la question migratoire, le gouvernement a en effet annoncé lundi que des #refoulements seraient organisés aux frontières, pour empêcher les exilé·es d’accéder au territoire allemand de manière dite illégale. Une mesure demandée par le chef du groupe d’opposition, et qui peut être contraire au droit international et à la convention de Genève relative aux réfugié·es si les personnes concernées ne parviennent pas à demander l’asile alors qu’elles le souhaitent.

    La Commission européenne a réclamé des mesures « proportionnées » et « strictement exceptionnelles », estimant que le retour des contrôles aux frontières intérieures de l’UE était une possibilité. Elle a déjà annoncé qu’elle « évaluerait la situation » une fois toutes les mesures annoncées de manière officielle.

    Les pays voisins, de leur côté, voient déjà d’un mauvais œil que des exilé·es passé·es par leur territoire pour rejoindre l’Allemagne leur soient « retourné·es ». Dès lundi et l’annonce de ces mesures, le ministre autrichien de l’intérieur, Gerhard Karner, a prévenu que son pays n’accueillerait aucune personne migrante refoulée par l’Allemagne à la frontière. « Il n’y a pas de marge de manœuvre là-bas », a-t-il déclaré, cité par le journal Bild.

    30 000 personnes refoulées depuis octobre

    Mardi, le premier ministre polonais a qualifié la décision du gouvernement d’Olaf Scholz d’« inacceptable », précisant que dans les prochaines heures, il s’adresserait « aux autres pays affectés afin de se concerter d’urgence sur une réaction au sein de l’UE, avec tous les voisins de l’État allemand ». Donald Tusk a par ailleurs plaidé pour « la surveillance et la sécurisation des frontières extérieures » de l’UE, expliquant que c’était ce dont « la Pologne avait besoin ».

    Le revirement de l’Allemagne en matière migratoire en surprend plus d’un. Avec plus de deux millions de personnes accueillies depuis 2015 (sans parler des Ukrainien·nes, plus d’un million de réfugié·es pour cette seule nationalité), le pays suit aujourd’hui un schéma de #repli, poussé par les extrêmes droites européennes, faisant le lien direct entre #sécurité et #immigration et criminalisant les personnes exilées qui, dans l’écrasante majorité des cas, souhaitent trouver refuge en Allemagne et reconstruire leur vie après avoir connu la guerre ou la misère.

    Nancy Faeser s’est déjà targuée d’avoir permis de refouler près de 30 000 personnes migrantes depuis octobre 2023, notamment grâce à un renforcement des contrôles à ses frontières avec la Pologne, la #République_tchèque, la #Suisse et l’Autriche. Pire, l’Allemagne a également repris les #expulsions de ressortissant·es afghan·es en août dernier – soit trois ans après la prise de pouvoir par les talibans.

    Une première dans un tel contexte, visant à répondre à certains #attentats et crimes impliquant des exilés, comme l’attaque au couteau perpétrée dans la nuit du 23 au 24 août à Solingen par un Syrien faisant l’objet d’une mesure d’éloignement, ou celle de Mannheim, perpétrée par un jeune Afghan, en mai dernier.

    « Il s’agit de ressortissants afghans, tous condamnés par la justice et sans droit de rester en Allemagne et qui ont fait l’objet d’ordres d’expulsion », s’est justifié le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit dans un communiqué.

    Celui-ci a expliqué avoir demandé à « des partenaires régionaux clés un soutien », sans toutefois préciser lesquels, pour faciliter ces expulsions vers l’Afghanistan, où de nombreux hommes et femmes risquent leur vie. Vingt-huit réfugiés afghans ont alors été éloignés.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/100924/immigration-l-allemagne-assume-de-se-replier-sur-elle-meme

    #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés #asile #fermeture_des_frontières #Autriche #refoulements #push-backs #Pologne #criminalisation_de_la_migration

  • L’Allemagne rétablit des contrôles à l’ensemble de ses frontières terrestres contre l’immigration irrégulière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/10/l-allemagne-retablit-des-controles-a-l-ensemble-de-ses-frontieres-terrestres

    L’Allemagne rétablit des contrôles à l’ensemble de ses frontières terrestres contre l’immigration irrégulière
    Par Elsa Conesa (Berlin, correspondante) et Philippe Jacqué
    Pourrait-on encore voir des images comme celles de l’été 2015, montrant des Allemands en liesse à l’arrivée des premiers réfugiés syriens ? Neuf ans plus tard, ce sont les interrogations sur la capacité du pays à intégrer les réfugiés qui accaparent une grande partie du débat public, alors que l’Allemagne a été frappée ces dernières années par plusieurs attentats meurtriers perpétrés par des personnes radicalisées. Dernier en date : l’attaque au couteau, dans la nuit du 23 au 24 août, à Solingen, dans l’ouest de l’Allemagne, par un réfugié syrien de 26 ans sous le coup d’une mesure d’expulsion, qui a fait trois morts et huit blessés. Une tentative d’attentat contre le consulat israélien a également été déjouée à Munich le 5 septembre.
    Alors que des scrutins régionaux ont été dominés par une forte poussée de l’extrême droite, le gouvernement d’Olaf Scholz multiplie les mesures de fermeté. Lundi 9 septembre, la ministre de l’intérieur, Nancy Faeser (SPD), a annoncé son intention de restaurer, à partir du 16 septembre, des contrôles temporaires à l’ensemble des frontières terrestres de l’Allemagne, dans le cadre du renforcement de la lutte contre l’immigration illégale. Les réfugiés entrés illégalement pourront être refoulés, a-t-elle indiqué. Les mesures, présentées comme temporaires, ne dureront dans un premier temps que six mois. Mme Faeser a dit avoir informé la Commission européenne de son initiative.
    Les contrôles aux frontières intérieures sont en principe proscrits au sein de l’Union européenne, mais la révision du code Schengen, début 2024, permet, en cas de menaces prévisibles pour l’ordre public ou la sécurité, de les mettre en place pour une durée de six mois, après l’avoir notifié à la Commission, aux Etats membres et au Parlement européen. Ils peuvent être prolongés par périodes de six mois pour une durée n’excédant pas deux ans.
    Des contrôles temporaires sont déjà en place depuis un an aux frontières allemandes avec la Pologne, la République tchèque, l’Autriche et la Suisse. Ceux-ci seront durcis et complétés par des contrôles aux frontières française, luxembourgeoise, néerlandaise, belge et danoise, a annoncé Mme Faeser. La police fédérale se verra dotée de postes et de moyens supplémentaires. « Ce sont des contrôles intelligents, précise le député Nils Schmid (SPD), on ne va pas arrêter chaque voiture, ni fermer les frontières comme au temps du Covid. La police des frontières va observer plus attentivement les passages. » Des mesures additionnelles visant à accroître le nombre des migrants refoulés aux frontières allemandes sont en cours de discussion avec l’opposition et devaient être annoncées mardi.
    L’Allemagne estime ces dispositions nécessaires pour « la protection de la sécurité intérieure contre les menaces actuelles du terrorisme islamiste et de la criminalité transfrontalière ». Nancy Faeser a rappelé que les contrôles effectués jusqu’à présent avec la Pologne, la République tchèque, la Suisse et l’Autriche avaient déjà permis de refouler plus de trente mille personnes depuis octobre 2023. L’Autriche a toutefois déjà fait savoir qu’elle n’accueillerait pas de migrants refoulés par l’Allemagne.
    Le gouvernement d’Olaf Scholz multiplie les mesures volontaristes en matière d’immigration dans un contexte électoral difficile pour sa coalition. A l’approche d’un nouveau scrutin régional dans le Brandebourg, le 22 septembre, qui devrait, comme en Saxe et en Thuringe le 1er septembre, être dominé par l’extrême droite, la nervosité de l’exécutif allemand, fragilisé, est grande. Celui-ci se trouve non seulement sous la pression des conservateurs de la CDU/CSU, mais aussi de l’extrême droite (AfD) et du nouveau parti de gauche (BSW) mené par la députée Sahra Wagenknecht, très offensive sur l’immigration. Dans un entretien au Taggespiegel paru le 7 septembre, Olaf Scholz vantait son bilan, estimant avoir opéré « grâce à des lois de grande envergure (…) le plus grand tournant de ces vingt dernières années dans la gestion de l’immigration irrégulière ».
    Cinq jours après l’attaque de Solingen, le 29 août, la coalition présentait un dispositif visant à renforcer à la fois le contrôle de l’immigration, en particulier du droit d’asile, avec une restriction des prestations sociales pour certains réfugiés, et celui des armes, sujet remis au cœur des débats par la tuerie. Le lendemain, il annonçait l’expulsion de vingt-huit réfugiés afghans, tous condamnés pour des crimes commis en Allemagne, pour la première fois depuis le retour au pouvoir des talibans, en août 2021. « L’Allemagne avait jusqu’en 2015 une culture d’accueil et d’ouverture en matière d’immigration, rappelle Hans Vorländer, professeur de sciences et d’histoire politiques à l’université de Dresde et président du Conseil d’experts indépendants sur l’intégration et la migration. Il y a eu une bascule après l’attaque du marché de Noël à Berlin en 2016. Depuis, les gens s’opposent à l’immigration non contrôlée, qu’ils sont deux tiers à vouloir restreindre. »
    Depuis 2015, l’Allemagne a accueilli plus de deux millions de personnes, auxquelles s’ajoutent 1,2 million de réfugiés ukrainiens, rappelle le chercheur, soit plus de trois millions de personnes. « Cela a posé des difficultés en matière de logement, d’éducation, d’intégration sur le marché du travail, et a représenté un effort considérable pour l’administration allemande, décrypte-t-il. Les gens en sont conscients et considèrent qu’il faut restreindre l’accès, pour intégrer ceux qui sont déjà là. »

    #Covid-19#migrant#migration#allemagne#frontiere#immigration#schengen#refoulement#sante#pologne#autriche#suisse#tchekoslovaquie#france#luxembourg

  • Plusieurs pays de l’Union européenne veulent pouvoir expulser des réfugiés vers la Syrie et l’Afghanistan

    L’#Autriche, l’#Italie, #Chypre et d’autres Etats membres demandent une révision des relations avec le régime de Bachar Al-Assad afin de faciliter les renvois de Syriens. Berlin et Vienne souhaitent aussi pouvoir expulser des réfugiés afghans délinquants.

    L’Union européenne (UE) doit-elle renouer avec la Syrie et le régime meurtrier de Bachar Al-Assad, après une guerre civile qui a fait plus de 500 000 morts et jeté 14 millions de Syriens sur les routes ces treize dernières années, ou avec le régime taliban qui a repris le pouvoir en Afghanistan en 2021 ? Pourrait-on y renvoyer dans leurs pays des Syriens et des Afghans réfugiés en Europe ? Depuis quelques mois, certains Etats d’Europe centrale et du Sud plaident en ce sens à Bruxelles, alors que montent les demandes d’un durcissement de la politique migratoire européenne.

    Mi-mai, à l’initiative de Chypre, où arrivent des Syriens par la mer depuis le Liban, des représentants grecs, autrichiens, tchèques, italien, danois, polonais et maltais s’étaient retrouvés sur l’île méditerranéenne pour demander à l’UE de revoir sa politique de refus de collaboration avec Damas afin d’y renvoyer, dans certaines zones jugées désormais « sûres », des réfugiés syriens. « La stabilité dans ce pays n’a pas été entièrement rétablie » mais « nous devons accélérer le processus et (…) créer les conditions qui permettraient le retour des personnes en Syrie », assurait alors le ministre chypriote de l’intérieur, Constantinos Ioannou.
    « 13,8 millions de déplacés et réfugiés »

    Particulièrement active sur le sujet, même si elle accueille très peu de réfugiés syriens, la République tchèque devrait envoyer une mission exploratoire en Syrie cet automne pour identifier de telles zones, en collaboration avec le régime. Ces pays font partie du groupe de quinze Etats membres qui ont plaidé, mi-mai, auprès de la Commission européenne afin qu’elle trouve des solutions pour transférer des migrants vers des pays tiers considérés comme « sûrs » hors du continent européen. Lundi 22 juillet, les ministres des affaires étrangères autrichien et italien, Alexander Schallenberg et Antonio Tajani, tous deux conservateurs, ont proposé à leurs homologues, à Bruxelles, de réévaluer les relations diplomatiques avec la Syrie.

    « Après treize ans, nous devons admettre que l’approche de l’UE n’a pas suivi l’évolution de la situation sur le terrain », écrivent les deux diplomates dans une missive soutenue par six autres pays (Grèce, Chypre, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Croatie). Non seulement l’Union dépense 33 milliards d’euros d’aide humanitaire pour les Syriens du pays, mais la situation ne s’y améliore pas, jugent-ils. « La Syrie est toujours à l’origine de la plus grande crise de déplacement au monde, avec 13,8 millions de personnes déplacées et de réfugiés », indiquent-ils.

    « Pendant ce temps, Bachar Al-Assad reste fermement en selle, constatent-ils encore. Avec le soutien de la Russie et de l’Iran, le régime syrien a réussi à consolider son pouvoir, en reprenant le contrôle de 70 % du pays. Nos partenaires arabes dans la région ont reconnu cette réalité désagréable. Ils ont réadmis la Syrie au sein de la Ligue des Etats arabes [en mai]. » Dès lors, ces pays demandent la mise en place d’« une politique syrienne plus réaliste, plus proactive et plus efficace afin d’accroître [leur] influence politique, de renforcer l’efficacité de [leur] aide humanitaire et de créer les conditions d’un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés syriens ». A Bruxelles, cette nouvelle offensive est accueillie avec scepticisme. « Nous sommes pragmatiques, mais pas naïfs, indique Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. Nous savons où se trouve le régime syrien, très proche de la Russie et de l’Iran. Mais nous sommes toujours prêts à travailler, à essayer de trouver un arrangement qui pourrait bénéficier au peuple syrien. » A Paris, où le dossier syrien demeure important, il n’est aujourd’hui « pas question de rouvrir les relations avec Damas ». Depuis 2017, les Vingt-Sept exigent « une véritable transition politique négociée par les parties au conflit » afin de renouer avec ce pays.
    Les ONG de défense des droits de l’homme ont répété de nombreuses fois que « la Syrie n’est toujours pas sûre pour le retour et les réfugiés risquent de subir des violations des droits de l’homme, notamment des tortures et des persécutions à leur retour », comme Amnesty international l’assurait encore fin mai.
    Concernant l’Afghanistan, les Vingt-Sept avaient longuement discuté de leurs rapports avec le gouvernement en place début 2023, mais la situation ne s’est pas améliorée depuis la prise du pouvoir par les talibans, en 2021, qui a mis fin aux réadmissions de réfugiés. Comme pour les populations syriennes, l’UE finance l’aide humanitaire à destination des populations civiles, sans pour autant soutenir le régime. Elle a déjà engagé, depuis 2021, plus d’un milliard d’euros.
    Si ce sujet revient en force en Europe, c’est que les Syriens et les Afghans représentent de loin les premiers demandeurs d’asile, selon les données de l’Agence européenne de l’asile. Ces deux dernières années, pas moins de 320 000 Syriens et 235 000 Afghans ont déposé une demande d’asile dans les pays européens, asile accordé à 85 % pour les Syriens et à 60 % pour les Afghans. Les premières destinations de ces réfugiés sont l’Allemagne, la France et l’Autriche.
    Accueillant environ 130 000 réfugiés syriens et afghans sur son sol, l’Autriche, gouvernée par une coalition entre conservateurs et Verts, est à la pointe des pays européens qui veulent renouer avec ces pays afin d’y reprendre les expulsions. « Nous devons rendre juridiquement possible les expulsions de délinquants, de personnes dangereuses et des apologistes du terrorisme, y compris vers l’Afghanistan et la Syrie », a plaidé début juin le chancelier conservateur, Karl Nehammer, après une décision de la Cour constitutionnelle autrichienne, qui a estimé possible de reprendre les expulsions vers l’Afghanistan.
    Faute de collaboration avec le régime de Kaboul, l’Autriche n’a toutefois jusqu’ici pas été en mesure de reprendre ces expulsions. Actuellement dans l’opposition mais favori dans les sondages, le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite) fait campagne pour les élections législatives de septembre en appelant à ouvrir des discussions avec les talibans pour conclure un accord de réadmission. « Il faut faire preuve d’un certain pragmatisme », a défendu Hannes Amesbauer, porte-parole sur les questions de sécurité de ce parti islamophobe, dont la radicalité déteint sur les conservateurs au pouvoir, qui envisagent par ailleurs ouvertement de retirer le statut de réfugié aux Syriens si les discussions avec Bachar Al-Assad aboutissaient.
    Même si elle ne s’est pas associée à ces initiatives, l’Allemagne est désormais elle aussi favorable à l’expulsion des personnes jugées dangereuses ou condamnées pour crimes graves vers des pays peu sûrs comme l’Afghanistan et la Syrie. « De tels criminels doivent être expulsés, même s’ils viennent de Syrie ou d’Afghanistan », a déclaré le chancelier Olaf Scholz, le 6 juin, à la tribune du Bundestag. Une semaine après la mort d’un policier à Mannheim (Bade-Wurtemberg), tué au couteau par un réfugié afghan de 25 ans.
    A dix jours des élections européennes du 9 juin, l’attaque avait conduit de nombreux responsables de droite, d’extrême droite, mais aussi du centre gauche, à appeler le gouvernement à faire preuve de davantage de fermeté sur les questions migratoires en général, et en particulier à revenir sur la suspension des expulsions vers l’Afghanistan, décidée après le retour au pouvoir des talibans en 2021. De l’Allemagne vers la Syrie, les expulsions ont été suspendues en 2012, un an après le début de la guerre civile.
    Au sein de son gouvernement tripartite, où ses amis sociaux-démocrates et ses alliés libéraux sont favorables à la reprise des expulsions vers ces deux pays, M. Scholz se heurte toutefois au scepticisme des Verts qui, s’ils n’y sont pas tous opposés par principe, sont néanmoins très circonspects quant à la possibilité de négocier un accord avec les talibans. « Il ne faudrait pas que de telles négociations impliquent une reconnaissance des talibans et débouchent sur des transferts d’argent qui serviraient à financer des réseaux terroristes, y compris en Allemagne », a prévenu le coprésident des Verts, Omid Nouripour.

    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/24/plusieurs-pays-de-l-union-europeenne-veulent-pouvoir-expulser-des-refugies-v

    #réfugiés_syriens #réfugiés_afghans #retour_au_pays #renvois #expulsions #asile #migrations #réfugiés

    ping @_kg_ @karine4

    –—

    Ajouté à la métaliste sur le #retour_au_pays / #expulsions de #réfugiés_syriens...
    https://seenthis.net/messages/904710

  • Plusieurs pays de l’Union européenne veulent pouvoir expulser des réfugiés vers la Syrie et l’Afghanistan
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/07/24/plusieurs-pays-de-l-union-europeenne-veulent-pouvoir-expulser-des-refugies-v

    Plusieurs pays de l’Union européenne veulent pouvoir expulser des réfugiés vers la Syrie et l’Afghanistan
    L’Autriche, l’Italie, Chypre et d’autres Etats membres demandent une révision des relations avec le régime de Bachar Al-Assad afin de faciliter les renvois de Syriens. Berlin et Vienne souhaitent aussi pouvoir expulser des réfugiés afghans délinquants.
    Par Jean-Baptiste Chastand (Vienne, correspondant régional), Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen) et Thomas Wieder
    L’Union européenne (UE) doit-elle renouer avec la Syrie et le régime meurtrier de Bachar Al-Assad, après une guerre civile qui a fait plus de 500 000 morts et jeté 14 millions de Syriens sur les routes ces treize dernières années, ou avec le régime taliban qui a repris le pouvoir en Afghanistan en 2021 ? Pourrait-on y renvoyer dans leurs pays des Syriens et des Afghans réfugiés en Europe ? Depuis quelques mois, certains Etats d’Europe centrale et du Sud plaident en ce sens à Bruxelles, alors que montent les demandes d’un durcissement de la politique migratoire européenne.
    Mi-mai, à l’initiative de Chypre, où arrivent des Syriens par la mer depuis le Liban, des représentants grecs, autrichiens, tchèques, italien, danois, polonais et maltais s’étaient retrouvés sur l’île méditerranéenne pour demander à l’UE de revoir sa politique de refus de collaboration avec Damas afin d’y renvoyer, dans certaines zones jugées désormais « sûres », des réfugiés syriens. « La stabilité dans ce pays n’a pas été entièrement rétablie » mais « nous devons accélérer le processus et (…) créer les conditions qui permettraient le retour des personnes en Syrie », assurait alors le ministre chypriote de l’intérieur, Constantinos Ioannou.
    Particulièrement active sur le sujet, même si elle accueille très peu de réfugiés syriens, la République tchèque devrait envoyer une mission exploratoire en Syrie cet automne pour identifier de telles zones, en collaboration avec le régime. Ces pays font partie du groupe de quinze Etats membres qui ont plaidé, mi-mai, auprès de la Commission européenne afin qu’elle trouve des solutions pour transférer des migrants vers des pays tiers considérés comme « sûrs » hors du continent européen. Lundi 22 juillet, les ministres des affaires étrangères autrichien et italien, Alexander Schallenberg et Antonio Tajani, tous deux conservateurs, ont proposé à leurs homologues, à Bruxelles, de réévaluer les relations diplomatiques avec la Syrie.
    « Après treize ans, nous devons admettre que l’approche de l’UE n’a pas suivi l’évolution de la situation sur le terrain », écrivent les deux diplomates dans une missive soutenue par six autres pays (Grèce, Chypre, République tchèque, Slovaquie, Slovénie et Croatie). Non seulement l’Union dépense 33 milliards d’euros d’aide humanitaire pour les Syriens du pays, mais la situation ne s’y améliore pas, jugent-ils. « La Syrie est toujours à l’origine de la plus grande crise de déplacement au monde, avec 13,8 millions de personnes déplacées et de réfugiés », indiquent-ils.
    « Pendant ce temps, Bachar Al-Assad reste fermement en selle, constatent-ils encore. Avec le soutien de la Russie et de l’Iran, le régime syrien a réussi à consolider son pouvoir, en reprenant le contrôle de 70 % du pays. Nos partenaires arabes dans la région ont reconnu cette réalité désagréable. Ils ont réadmis la Syrie au sein de la Ligue des Etats arabes [en mai]. » Dès lors, ces pays demandent la mise en place d’« une politique syrienne plus réaliste, plus proactive et plus efficace afin d’accroître [leur] influence politique, de renforcer l’efficacité de [leur] aide humanitaire et de créer les conditions d’un retour sûr, volontaire et digne des réfugiés syriens ». A Bruxelles, cette nouvelle offensive est accueillie avec scepticisme. « Nous sommes pragmatiques, mais pas naïfs, indique Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne. Nous savons où se trouve le régime syrien, très proche de la Russie et de l’Iran. Mais nous sommes toujours prêts à travailler, à essayer de trouver un arrangement qui pourrait bénéficier au peuple syrien. » A Paris, où le dossier syrien demeure important, il n’est aujourd’hui « pas question de rouvrir les relations avec Damas ». Depuis 2017, les Vingt-Sept exigent « une véritable transition politique négociée par les parties au conflit » afin de renouer avec ce pays.
    Les ONG de défense des droits de l’homme ont répété de nombreuses fois que « la Syrie n’est toujours pas sûre pour le retour et les réfugiés risquent de subir des violations des droits de l’homme, notamment des tortures et des persécutions à leur retour », comme Amnesty international l’assurait encore fin mai.
    Concernant l’Afghanistan, les Vingt-Sept avaient longuement discuté de leurs rapports avec le gouvernement en place début 2023, mais la situation ne s’est pas améliorée depuis la prise du pouvoir par les talibans, en 2021, qui a mis fin aux réadmissions de réfugiés. Comme pour les populations syriennes, l’UE finance l’aide humanitaire à destination des populations civiles, sans pour autant soutenir le régime. Elle a déjà engagé, depuis 2021, plus d’un milliard d’euros.
    Si ce sujet revient en force en Europe, c’est que les Syriens et les Afghans représentent de loin les premiers demandeurs d’asile, selon les données de l’Agence européenne de l’asile. Ces deux dernières années, pas moins de 320 000 Syriens et 235 000 Afghans ont déposé une demande d’asile dans les pays européens, asile accordé à 85 % pour les Syriens et à 60 % pour les Afghans. Les premières destinations de ces réfugiés sont l’Allemagne, la France et l’Autriche.
    Accueillant environ 130 000 réfugiés syriens et afghans sur son sol, l’Autriche, gouvernée par une coalition entre conservateurs et Verts, est à la pointe des pays européens qui veulent renouer avec ces pays afin d’y reprendre les expulsions. « Nous devons rendre juridiquement possible les expulsions de délinquants, de personnes dangereuses et des apologistes du terrorisme, y compris vers l’Afghanistan et la Syrie », a plaidé début juin le chancelier conservateur, Karl Nehammer, après une décision de la Cour constitutionnelle autrichienne, qui a estimé possible de reprendre les expulsions vers l’Afghanistan.
    Faute de collaboration avec le régime de Kaboul, l’Autriche n’a toutefois jusqu’ici pas été en mesure de reprendre ces expulsions. Actuellement dans l’opposition mais favori dans les sondages, le Parti de la liberté d’Autriche (FPÖ, extrême droite) fait campagne pour les élections législatives de septembre en appelant à ouvrir des discussions avec les talibans pour conclure un accord de réadmission. « Il faut faire preuve d’un certain pragmatisme », a défendu Hannes Amesbauer, porte-parole sur les questions de sécurité de ce parti islamophobe, dont la radicalité déteint sur les conservateurs au pouvoir, qui envisagent par ailleurs ouvertement de retirer le statut de réfugié aux Syriens si les discussions avec Bachar Al-Assad aboutissaient.
    Même si elle ne s’est pas associée à ces initiatives, l’Allemagne est désormais elle aussi favorable à l’expulsion des personnes jugées dangereuses ou condamnées pour crimes graves vers des pays peu sûrs comme l’Afghanistan et la Syrie. « De tels criminels doivent être expulsés, même s’ils viennent de Syrie ou d’Afghanistan », a déclaré le chancelier Olaf Scholz, le 6 juin, à la tribune du Bundestag. Une semaine après la mort d’un policier à Mannheim (Bade-Wurtemberg), tué au couteau par un réfugié afghan de 25 ans.
    A dix jours des élections européennes du 9 juin, l’attaque avait conduit de nombreux responsables de droite, d’extrême droite, mais aussi du centre gauche, à appeler le gouvernement à faire preuve de davantage de fermeté sur les questions migratoires en général, et en particulier à revenir sur la suspension des expulsions vers l’Afghanistan, décidée après le retour au pouvoir des talibans en 2021. De l’Allemagne vers la Syrie, les expulsions ont été suspendues en 2012, un an après le début de la guerre civile.
    Au sein de son gouvernement tripartite, où ses amis sociaux-démocrates et ses alliés libéraux sont favorables à la reprise des expulsions vers ces deux pays, M. Scholz se heurte toutefois au scepticisme des Verts qui, s’ils n’y sont pas tous opposés par principe, sont néanmoins très circonspects quant à la possibilité de négocier un accord avec les talibans. « Il ne faudrait pas que de telles négociations impliquent une reconnaissance des talibans et débouchent sur des transferts d’argent qui serviraient à financer des réseaux terroristes, y compris en Allemagne », a prévenu le coprésident des Verts, Omid Nouripour.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#autriche#italie#chypre#afghanistan#syrie#asile#expulsion#readmission#droit#sante

  • Out of sight, out of mind : EU planning to offshore asylum applications ?

    In a letter sent to EU heads of state last month, European Commission president #Ursula_von_der_Leyen named 2024 “a landmark year for EU migration and asylum policy,” but noted that the agreement on new legislation “is not the end.” She went on to refer to the possibility of “tackling asylum applications further from the EU external border,” describing it as an idea “which will certainly deserve our attention.”

    “Safe havens”

    The idea of offshoring asylum applications has come in and out of vogue in Europe over the last two decades. In the early 2000s, a number of states wanted camps established in Albania and Ukraine, with the Blair government’s “safe haven” proposals providing an inspiration to other governments in the EU.

    The idea has come back with a bang in the last few years, with the UK attempting to deport asylum-seekers to Rwanda (a plan now shelved), and EU governments noting their approval for similar schemes.

    Austria plays a key role in the externalisation of border and migration controls to the Balkans, and the country’s interior minister has called on the EU to introduce “asylum procedures in safe third countries,” referring to “a model that Denmark and Great Britain are also following.” Denmark adopted their own Rwanda plan, but that was suspended last year.

    “Innovative strategies”

    Now the idea has made it to the top of the EU’s political pyramid.

    “Many Member States are looking at innovative strategies to prevent irregular migration by tackling asylum applications further from the EU external border,” says von der Leyen’s letter (pdf).

    “There are ongoing reflections on ideas which will certainly deserve our attention when our next institutional cycle is under way,” it continues, suggesting that the intention is to get working on plans quickly from September onwards.

    The news comes just as almost 100 organisations, including Statewatch, have published a statement calling on EU institutions and member states to uphold the right to asylum in Europe, underlining that attempts to outsource asylum processing have caused “immeasurable human suffering and rights violations.”

    Von der Leyen goes on to indicate that the offshoring of asylum applications may be tacked onto existing migration control initiatives: “Building on experience with the emergency transit mechanisms or the 1:1, we can work upstream on migratory routes and ways of developing these models further.”

    The phrase “the 1:1” refers to the intended human trading scheme introduced by the 2016 EU-Turkey deal: “For every Syrian being returned to Turkey from Greek islands, another Syrian will be resettled from Turkey to the EU.” In a seven-year period, up to May 2023, fewer than 40,000 people were resettled under the scheme, while tens of thousands of people remained trapped in Greek camps awaiting their intended removal to Turkey.

    The current Commission president, who is soon likely to be elected for a second five-year term, goes on to say that the EU can “draw on the route-based approach being developed by UNHCR and IOM,” allowing the EU to “support the setting up of functioning national asylum systems in partner countries while strengthening our cooperation on returns to countries of origin.” In short: someone else should take care of the problem.

    These efforts will be bolstered by the new Asylum Procedure Regulation, says the letter, with the Commission considering “how to better work in synergy with future designated safe third countries.”

    “Hybrid attacks”

    The letter closes with a consideration of the use of so-called “hybrid attacks” by the EU’s geopolitical enemies.

    “When I was in Lappeenranta [in Finland] in April, it was clear that Russia’s actions at the border with Finland, or those of Belarus at the border with Poland, Latvia and Lithuania, are hybrid attacks aimed at undermining the security of our external borders, as well as that of the border regions and our citizens,” von der Leyen writes.

    The Commission president goes on to suggest that more legislation may be forthcoming on the topic, further reinforcing the security approach to migration, despite the EU having only just approved rules on the issue, where the term used is “instrumentalisation of migrants.”

    “We will therefore need to continue reflecting on strengthening the EU’s legal framework to provide for an appropriate response not only from a migration but also from a security perspective in line with the Treaties,” says the letter.

    The need for new legislation is also hinted at in the “strategic agenda” adopted by the European Council at the end of June, the same meeting to which von der Leyen’s letter was addressed.

    That document states the European Council’s intention to “find joint solutions to the security threat of instrumentalised migration.”

    As for the people targeted by all these initiatives, they are barely mentioned in the letter – but von der Leyen notes that the Commission is “conscious of the need… to enable durable solutions to be found for the migrants themselves.”

    It might be remarked, however, that “solutions” will likely only be considered “durable” to the EU if they are outside its territory.

    https://www.statewatch.org/news/2024/july/out-of-sight-out-of-mind-eu-planning-to-offshore-asylum-applications
    #lettre #migrations #asile #réfugiés #externalisation #frontières #safe_havens #ports_sûrs #Tony_Blair #Albanie #Rwanda #pays_tiers #pays_tiers_sûrs #Autriche #Balkans #route_des_Balkans #Danemark #innovations #accord_UE-Turquie #1:1 #IOM #OIM #HCR #hybrid_attacks #attaques_hybrides #géopolitique #Russie #Biélorussie #frontières_extérieures #instrumentalisation #menaces_sécuritaires

  • Deserteur der US-Armee in der DDR : Was steckte dahinter ?
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/deserteur-der-us-armee-in-der-ddr-li.2224728

    Entre 1949 et 1961 au moins 200 soldats états-uniens ont demandé l’asyle politique en RDA/DDR. Parmi eux il y avait des agents doubles. La première phase de la guerre froide a été une sombre époque.

    29.6.2024 von Peter Köpf - Ein Soldat desertiert 1954 aus der U.S. Army und flüchtet in die DDR. Was suchte er bei den Kommunisten? Und weshalb verliert sich seine Spur neun Jahre später?

    Dass Soldaten aus kommunistischen Staaten in den Westen überliefen, weiß jeder Mensch. Dass Soldaten aus westlichen Armeen in die DDR türmten, war lange weitgehend unbekannt. Einige von ihnen hatten gute Gründe: Die einen hatten die Armee bestohlen oder waren zu spät in die Kaserne zurückgekehrt, andere wollten nicht auf den asiatischen Schlachtfeldern sterben oder – wie einige Afroamerikaner – unbehelligt von ihren Kameraden ihre Liebe zu deutschen Frauen leben.

    Ich habe zwei Jahre lang in den Archiven des DDR-Innenministeriums und der Staatssicherheit gesucht und die Akten von etwa 200 Überläufern gefunden, die allein bis zum Mauerbau in der DDR um Asyl baten. Einer von ihnen war William D. Adkins, Erkennungsnummer 01882212.

    Am 12. Januar 1954, sieben Tage vor seinem 23. Geburtstag und 17 Tage vor seiner Entlassung aus der U.S. Army, marschierte der Lieutenant zur sowjetischen Garnison in Amstetten, Österreich, und bat um politisches Asyl.

    Adkins begründete diesen Schritt damit, dass er „nicht einverstanden sei mit der aggressiven Außenpolitik der USA, mit den Handlungen des Senators McCarthy in der amerikanischen Armee und mit der Rassendiskriminierung in den USA“. Er werde so lange kämpfen, „bis die USA befreit von den heutigen Regenten und ein wirklich demokratischer Staat geworden sind“.

    Das Verrückteste daran war, dass Adkins sein Lager in Moskau aufschlagen wollte; denn da wollte er hin, in die Sowjetunion, um dort zu lernen und zu arbeiten. „Ich spüre, dass das kapitalistische System, bei dem ein paar mächtige Millionäre die Regierung völlig kontrollieren, falsch ist“, schrieb er in jenen Winterwochen in seinen Asylantrag. Sollte er die Erlaubnis erhalten, die Doktrinen der Kommunistischen Partei und der Sowjetunion zu studieren, so wäre er zu weitreichenden Gegenleistungen bereit: „Ich biete Ihnen meine Dienste im sowjetischen Militärgeheimdienst an. Dort könnte ich am nützlichsten sein.“

    Das klingt alles ein bisschen dick aufgetragen, und vollends pathetisch geriet ihm ein Abschiedsbrief, den er in sowjetischem Gewahrsam schrieb. Er war adressiert an „Mom“, die Mutter der Frau, die er gern geheiratet hätte, Patricia. „Wären Pat und ich ein Paar gewesen, keine Macht der Welt und kein Glauben hätte es vermocht, mich von ihr zu trennen“, schrieb er. „Aber es ist anders gekommen, und nun bin ich hier.“

    Adkins schien auf ein Leben an der Seite von Pat gehofft zu haben. Aber nun war sie schwanger von einem anderen Mann. Diese Nachricht erschütterte Adkins anscheinend so sehr, dass er nicht mehr heimkehren wollte. Liebe verleitet Menschen zu den verrücktesten Taten. Verschmähte Liebe auch.

    „Mom, ich habe Pat immer geliebt und ich glaube, ich werde sie immer lieben“, schrieb er. Aber nach deren Brief sei ihm klar geworden, „dass all meine Bande mit der westlichen Welt getrennt waren. Ich konnte sie nicht haben, also konnte ich mit meinem Leben nur noch eines anfangen: Ich konnte mein Leben nur noch einer Sache widmen, an die ich glaube. Ich weiß, es klingt für dich unvernünftig, aber hier habe ich eine Gruppe von Menschen gefunden, die meine Überzeugungen teilen. Hier in meiner neuen Heimat habe ich ein Volk gefunden, das Frieden wirklich herbeisehnt.“


    Armeepass von William Adkins bei der U.S. Army Privat

    „Ich werde dann ein Offizier der Armee sein, welche die USA befreit“

    Adkins wusste, dass die Armee und alle Menschen, die er kannte, seine Tat verurteilten. Ihm war völlig klar, dass junge Männer, mit denen er befreundet oder gar verwandt war, in Korea genau das bekämpften, woran er jetzt glaubte. „Ich glaube daran, dass die Vereinigten Staaten von Amerika ein großes Land sind“, schrieb er, „aber ich denke, sie haben zurzeit die falschen Führer.“ Und er, so muss sein Brief gelesen werden, wähnte sich als ein Mann, der dazu beitragen wollte, das zu ändern: „Möge es mir eines Tages erlaubt sein, in die sowjetrussische Armee einzutreten, dann werde ich sie wiedersehen. Ich werde dann ein Offizier der Armee sein, welche die USA befreit.“

    Einige Wochen später fand er sich in einer mehrstöckigen, braungrau verputzten Villa an einem See wieder. Es war zwar kein Gefängnis, aber die unteren Fenster waren durch Eisengitter gesichert, das Grundstück von einer hohen Mauer umgeben. Nach einer Weile kam ein kleiner Mann mit Brille herein und stellte sich in passablem Englisch mit deutlichem Akzent als „Dr. Huber“ vor. Da wusste Adkins, dass die Russen ihn den Deutschen übergeben hatten.

    Adkins wütete und zürnte Russen und Deutschen gleichermaßen wegen dieser eklatanten Missachtung seines Willens. Mit allen osteuropäischen Staaten wäre er einverstanden gewesen, nur damit nicht. Er habe „Hochverrat begangen“, erklärte er, indem er Militärgeheimnisse verraten habe; das könne in den USA die Todesstrafe bedeuten. Er müsse weg, weiter nach Osten, verlangte er. „In (Ost‑)Deutschland wäre ich Agenten der USA ausgesetzt, die in dieses Land eindringen. Ich lebte hier in ständiger Gefahr, entführt zu werden. Und später, wenn Deutschland wieder vereinigt ist, wäre ich wieder der Kontrolle der USA ausgesetzt.“

    Nachdem Adkins, sehr widerborstig, in dem Haus am See zwei Monate seines Lebens – wie er damals fand – verschwendet hatte, bot „Dr. Huber“ ihm eine attraktive Alternative zur Sowjetunion an, und der Amerikaner nahm das Angebot an, obwohl es seinen Plänen nicht entsprach.

    Am 14. Mai 1954 um 8 Uhr stieg er in einen Wagen und fuhr mit „Dr. Huber“ nach Dresden. Er hieß nun nicht mehr William D. Adkins, geboren am 19. Januar 1931 in Indianapolis, sondern „Jack Forster“, geboren am 1. Januar 1930 in New York City. Erich Mielke, Stellvertreter von Staatssicherheitschef Ernst Wollweber, gewährte ihm monatlich 500 D-Mark, mehr als ein Durchschnittsgehalt, mehr, als jeder andere berufstätige Deserteur erhielt. Dafür schrieb er in einem Hotel in Karl-Marx-Stadt Seite auf Seite über das Leben in den USA und über Aufbau und Struktur der United States Armed Forces, Berichte von „hohem operativem Wert“, wie „Dr. Huber“ urteilte.

    „Jack Forsters“ erster Einsatz

    Und dann hatte „Jack Forster“ seinen ersten Einsatz. In einem konspirativen Haus der Stasi in Dresden traf er einen Amerikaner, der im Mai 1954 betrunken über die Demarkationslinie getaumelt und sofort von drei Grenzsoldaten aufgegriffen worden war. Sein Pech war, dass die Stasi ihn verdächtigte, als Mitglied des amerikanischen Militärgeheimdienstes CIC in die DDR geschickt worden zu sein.

    Nach drei Wochen Vernehmung brachte „Dr. Huber“ den Amerikaner nach Bautzen. Hier, in einer alten Gründerzeitvilla, nicht weit vom Zentrum, aber weit von der Grenze zum Westen, sollte er bald zur Schule gehen, um die Sprache und die Grundzüge des Marxismus-Leninismus zu lernen. Schon am ersten Abend entschloss sich der Amerikaner, mit den 30 Mark, die „Dr. Huber“ ihm überlassen hatte, die Stadt auszukundschaften. Zu seiner Überraschung traf er dort eine ganze Kompanie weiterer Deserteure. Viele der Männer waren unzufrieden.

    Schnell erfuhr er, dass weder das Stipendium noch der Lohn für Arbeit ihm ein Leben nach seinen Vorstellungen ermöglichen würde, dass er den Landkreis nicht verlassen durfte, dass die meisten Männer tranken und einige hurten, er verachtete die einheimischen Frauen, die es sogar mit den „Negern“ trieben, und er beschloss, nicht lange hier zu bleiben. Das behielt er nicht für sich, sondern sagte es jedem, der es hören wollte.

    Nach nur zwei Wochen saß der Amerikaner wegen einer Kneipenschlägerei im Gefängnis, bald in einem Dresdner Filtrationspunkt der Stasi, wo „Dr. Huber“ hoffte, ihn mithilfe eines Zelleninformators enttarnen und seine Kommunikationskanäle auskundschaften zu können. Dazu schickte er „Jack Forster“ in die Nebenzelle. Der Amerikaner fasste schnell Vertrauen. Er beichtete seinem neuen Kumpel eine Reihe von Kriegsverbrechen, an denen er als Soldat der U.S. Army in Asien beteiligt gewesen war. „Forster“ gab dieses Wissen auftragsgemäß weiter. Außerdem informierte er die Stasi über den Plan, gemeinsam zu flüchten.

    Es war Sonntag, der 31. Oktober 1954, 20 Uhr, als der Amerikaner versuchte, in seinem Zimmer eine der Hauswachen zu überwältigen und zu entwaffnen. Doch ein zweiter Stasi-Bediensteter, der draußen gewartet hatte, eilte herbei. Die Flucht war schnell unterbunden. Die Dresdner Genossen konnten Vollzug melden: „Die Aktion am gestrigen Abend wurde genau nach Plan durchgeführt.“

    „Jack Forster“ erhielt eine Prämie von 1000 Mark, „für meine Zusammenarbeit mit dem Staatssicherheit-Department der Deutschen Demokratischen Republik“, wie er quittierte. „Durch meine Hilfe war es möglich, einen Feind der DDR unter Arrest zu nehmen. In Zukunft werde ich mit dem Staatssekretariat für Staatssicherheit kooperieren, wann immer Hilfe nötig ist. William D. Adkins ‚Jack Forster‘.“
    „Ich werde helfen, die DDR gegen diese Volksfeinde zu schützen.“

    Der Amerikaner dagegen saß bis Februar 1957 im Gefängnis in Waldheim in Sachsen. In den Stasi-Akten finden sich Briefe seiner Ehefrau. „How are you, baby?“, erkundigte sie sich Anfang Januar 1955 nach seinem Befinden. „Fine I hope. Ich war so besorgt um dich. Uns allen geht es gut. Jackie ist schon so groß und er gleicht dir sehr. Donna ist auch in Ordnung, und der kleine William jr. versucht zu gehen und ruft nach ‚Daddy‘. Bill, ich vermisse dich so. … Kann ich dir irgendetwas schicken, was du brauchst? Dann lass es mich wissen. Ich liebe dich. Deine Frau und drei Babys, Peggy, Jackie, Donna und William – ganz allein …“


    Aufenthaltserlaubnis von „Jack Forster“ in der DDR imago

    Am 18. Januar 1955 schrieb sie erneut, am 3. Februar setzte sie einen Lippenstiftkuss aufs Papier. Alles vergebens. Er bekam die Briefe nicht zu Gesicht, und sie sollte lange Zeit nichts von ihrem Ehemann hören. „Jack Forster“ raubte drei Kindern den Vater und einer Frau den Ehemann.

    Offenbar zufrieden mit seinem neuen Leben, bat Adkins die Regierung der UdSSR, ihm zu erlauben, für immer in der DDR zu bleiben. Er wolle endlich ein normales Leben beginnen und arbeiten. Und er war bereit, weiter für die Stasi zu arbeiten: „Ich weiß, dass die Agenten der feindlichen Geheimdienste liquidiert werden müssen, weil sie Kriminelle sind, eingesetzt von den Feinden der Völker mit dem Ziel, einen neuen Weltkrieg vorzubereiten. Ich werde helfen, die DDR, die mir eine neue Heimat gegeben hat, gegen diese Volksfeinde zu schützen.“ Am 22. Dezember 1954 ließ er sich auch formal verpflichten und wählte den Decknamen „James Duke“.

    In den ersten Monaten 1955 vervollständigte „James Duke“ umfangreiche Handakten über das Leben in den USA und über die U.S. Army, nahm – von der Stasi bezahlt – privaten Sprachunterricht und horchte mindestens zwei weitere Männer aus, die wie er aus dem Westen gekommen waren.

    Im September schrieb er sich an der Universität in Leipzig als „John Reed“, geboren am 11. Juni 1930 in Rock City, Georgia, für das Fach Journalistik ein – er wählte also den Namen jenes amerikanischen Journalisten, der 1919 die Kommunistische Partei der USA gegründet hatte. Später arbeitete er als Funkreporter beim Deutschen Demokratischen Rundfunk in Berlin-Oberschöneweide, wo er Programme für Angehörige der U.S. Army gestaltete und als „fähiger Redakteur und Sprecher“ galt. Sogar eine Nebenrolle in einem DEFA-Film bekam er: in „For Eyes Only“, in dem die USA einen Krieg gegen die DDR planen.

    Plötzlich verschwindet Adkins in den Westen

    Doch 1963 tauchte Adkins zeitweise ab. Im März meldete seine letzte Lebensgefährtin, hochschwanger, bei der Polizei „John Reeds“ Verschwinden, drei Wochen später auch beim MfS. In einer Akte ist lakonisch vermerkt: „Nach ihrer Meinung zeigte man aber auch dort nicht viel Interesse.“ Auch seine Ex-Frau gab Ende April eine Vermisstenanzeige auf, ohne dass etwas geschah.

    Im Mai 1963 schließlich war „John Reed“ tatsächlich fort. Er war wieder „nach drüben“ gegangen. Wie er das anstellte, darüber kann Jörg Brandi Auskunft geben, damals Student an der Wirtschafts- und Sozialwissenschaftlichen Fakultät der FU Berlin – und Fluchthelfer.

    Am 4. Mai stand er mit „John Reed“ und „Kitty“, dessen neuester Freundin, an einer Litfaßsäule am S‑Bahnhof Friedrichstraße. Nach einer Weile sprach Brandi einen Westdeutschen an, fragte, ob er in der DDR mal etwas Besonderes erleben wolle. Der 31-Jährige ließ sich darauf ein. Im Lokal Quelle am Tor in der Oranienburger Straße stießen „Reed“ und „Kitty“ dazu, gemeinsam feierten sie bei reichlich Alkohol eine kleine Wirtshausparty. Schließlich luden die drei den Mann aus Bremerhaven ein, das Fest in privatem Rahmen fortzusetzen. Sie gingen zu Fuß nach Prenzlauer Berg und betraten eine Wohnung, die angeblich einem abwesenden Bekannten von „Kitty“ gehörte. Dort mischte sie in der Küche zwei Tabletten Kalypnon in eine Tasse Kaffee.

    Auf Leben und Tod: Mit dem DDR-Fluchthelfer in den Westen

    Als der Westdeutsche schlief, nahm „John Reed“ dessen Reisepass, den Tagespassierschein, 15 Mark und einige Kleidungsstücke an sich und begab sich zur Grenzkontrollstelle Friedrichstraße. Keiner der Grenzposten im sogenannten Tränenpalast schöpfte Verdacht. Um 19.39 Uhr drückte einer von ihnen einen Stempel auf die Papiere des vermeintlichen westdeutschen Mehrfacheinreisenden, dann summte der Türöffner, und der Mann, der neun Jahre zuvor als William Adkins angeblich seine große Liebe verloren und dann beschlossen hatte, sein Leben der letzten Sache zu widmen, an die er noch glaubte, dem Sozialismus, ging zu den Gleisen der Nord-Süd-Bahn, stieg ein und fuhr in Richtung Kreuzberg. William Adkins alias „Karl Forster“ alias „John Reed“ gehörte wieder zum Lager des „freien Westens“.

    Am folgenden Tag traf Brandi ihn im Leierkasten an der Zossener Straße im Westbezirk Kreuzberg. Nach diesem Kneipentreffen verliert sich „John Reeds“ Spur. Weder seine Ex-Frau, die Unterhalt für die kleine Tochter beanspruchte, noch 20 Jahre später die inzwischen erwachsene Tochter konnten ihn finden. Der Mann, dessen ursprüngliches Ziel Russland und alternativ die vietnamesische Volksbefreiungsarmee gewesen war, blieb verschollen.

    Seine Militärakte endet mit dem Tag, an dem sein Status lautet: „Dropped from the Rolls of the United States Army“ (Aus dem Bestand der U.S. Army gelöscht). Laut dem National Personnel Records Center dauerte Adkins’ Militärdienst fünf Jahre. Die vierte und letzte Station im Hauptquartier der U.S. Forces Austria in Wels, wo er als Supply Officer eingetragen war, dauerte vom 26. Juni 1952 bis 29. Januar 1954. Allerdings endet der Dienst laut Chronological Record of Military Service am 11. Januar, dem Tag vor seiner Desertion in Amstetten, Österreich. Die letzte Zeile beginnt mit dem Datum 12. Januar, dahinter fehlt jeglicher Eintrag. Von einem Militärgerichtsverfahren ist nichts bekannt, weder zum Namen Adkins noch Reed, auch eine Fotografie fehlt in der Akte.

    War Adkins in Wirklichkeit ein Agent der USA?

    Nur wenige Menschen könnten verlässlich sagen, was William D. Adkins wirklich dazu bewogen hat, sein Leben gen Osten zu werfen: er selbst und eventuell diejenigen, die ihn dazu veranlasst haben. In den Stasi-Akten ist vermerkt, dass „John Reed“ zuvor Kontakt zur amerikanischen Botschaft in Ost-Berlin aufgenommen hatte. Und so könnte die Aussage seiner ehemaligen Ehefrau aus dem Jahr 1982 eine Erklärung für sein Verschwinden liefern, nämlich „dass ihr geschiedener Mann als Agent für den CIC gearbeitet hat“.

    Was, wenn Patricia und Mom, die Adressatin seines rührenden Briefs, gar nicht existierten? Dann wäre William Adkins’ pathetisches Schreiben für jene bestimmt gewesen, in deren Akten es tatsächlich hängen blieb: die östlichen Dienste. Und Adkins hätte erreicht, was es bezweckte: Glaubwürdigkeit für einen Agenten.

    Was aber, wenn Mom und Patricia doch keine Hirngespinste waren, nicht Teil einer Legende? Haben sie ihn vermisst? Oder hat William Adkins – versorgt mit einer neuen, seiner vierten Identität nach Adkins, Forster, Reed – sich nach dem 4. Mai 1963 bei Pat gemeldet? Diese Fragen könnten nur die Beteiligten beantworten, sofern sie noch leben. Die Archive geben darüber keine Auskunft.

    Peter Köpf, 63, hat zahlreiche Biografien („Stoiber“, „Die Burdas“) und Sachbücher veröffentlicht, zuletzt zusammen mit Zana Ramadani „Woke. Wie eine moralisierende Minderheit unsere Demokratie bedroht“ und im April 2024 zusammen mit Elmar Brok „Verspielt Europa nicht!“. Die Geschichte von William Adkins und zahlreicher weiterer Überläufer hat er in seinem Buch festgehalten: „Wo ist Lieutenant Adkins? Das Schicksal desertierter Nato-Soldaten in der DDR“, erschienen 2013 bei Ch. Links.

    Das ist ein Beitrag, der im Rahmen unserer Open-Source-Initiative eingereicht wurde. Mit Open Source gibt der Berliner Verlag allen Interessierten die Möglichkeit, Texte mit inhaltlicher Relevanz und professionellen Qualitätsstandards anzubieten. Ausgewählte Beiträge werden veröffentlicht und honoriert.

    #histoire #USA #DDR #Autriche #guerre_froide #espionnage

  • Wladimir Putin auf der Hochzeit von Karin Kneissl (2018)
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Karin_Kneissl


    La droite intelligente existe. Tant pis.

    Bélla geránt aliī, tu félix Áustria nūbe .
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Felix_Austria

    Nach dem Ausscheiden der FPÖ aus der Regierung Kurz infolge der Ibiza-Affäre im Mai 2019 blieb Kneissl dieser auf eigenen Wunsch als parteilose Außenministerin erhalten. Zuletzt war sie Teil des (vorübergehenden) Expertenkabinetts von Kanzler Hartwig Löger (ÖVP).[41] Mit Angelobung der Bundesregierung Bierlein am 3. Juni 2019 schied sie aus der Bundesregierung aus. Ihr Nachfolger wurde Alexander Schallenberg.
    ...
    Kritik wegen Putin-Nähe

    Im August 2018 heiratete Kneissl ihren Lebensgefährten Wolfgang Meilinger. Bei ihrer privaten Hochzeitsfeier in Gamlitz in der Südsteiermark waren unter anderen Bundeskanzler Sebastian Kurz (ÖVP), Vizekanzler Heinz-Christian Strache (FPÖ), die FPÖ-Minister Norbert Hofer und Mario Kunasek, der OPEC-Generalsekretär Mohammed Barkindo sowie weitere Diplomaten eingeladen. Auf dem Weg zu einem Arbeitsgespräch mit Angela Merkel auf Schloss Meseberg besuchte auf Einladung Kneissls auch der russische Präsident Wladimir Putin die Hochzeitsfeier. Laut Sprechern des Außenministeriums war es „in erster Linie eine private Feier und ein persönlicher Besuch“, in zweiter ein „Arbeitsbesuch“ des russischen Präsidenten, weswegen das Innenministerium für den entstandenen Aufwand aufkommen musste.

    Im In- und Ausland wurde die Anwesenheit des russischen Präsidenten bei der Hochzeit einerseits als Geltungssucht, andererseits als naive Unbedarftheit der Braut kommentiert. Nach dem Tanz vollzog Kneissl einen Knicks vor Putin. NEOS-Parteivorsitzende Beate Meinl-Reisinger kritisierte Kneissls Verhalten als „wirklich fatales Zeichen“ und als „ganz schwere[n] außenpolitische[n] Fehler“, der „Österreich in Europa komplett isoliert“.

    Im März 2022 wurde bekannt, dass Putin nicht nur mit zehnköpfigem Donkosakenchor, Butterfass, Samowar und Blumenstrauß angereist war, sondern der Braut auch wertvolle Weißgold-Ohrringe mit Saphiren überreicht hatte. In der Folge entbrannten Diskussionen um die Besitzverhältnisse der Schmuckstücke. Kneissl betrachtete die Ohrringe als privates Hochzeitspräsent, während das Außenamt die Rechtsmeinung vertrat, es handle sich um Staatsgeschenke. Denn sie seien während eines vom Innenministerium gesicherten Arbeitsbesuches eines ausländischen Staatsoberhaupts an eine amtierende Ministerin überreicht worden. Die Sicherungsmaßnahmen für die Hochzeit hatten die Republik 222.750 Euro gekostet.[47] Für die Schmuckstücke wurde später ein Leihvertrag angeboten, den Kneissl einen „Knebelvertrag“ nannte und der nicht zustande kam. Seit Februar 2020 werden die Ohrringe im Wert von zirka 50.000 Euro von der Republik Österreich verwahrt.

    La pauvre s’est vue contrainte d’émigrer en Russie et d’accepter le médiocre poste de cheffe d’un institut en conseil politique qu’on a crée afin de pouvoir la rémunérer. Dans cette interview avec le jeune Herr von Witzleben elle raconte ses expériences comme résidente de Saint Petersbourg

    Wie ist das Leben in Russland ? // Außenministerin a.D. Karin Kneissl
    https://www.youtube.com/watch?v=gg7hHbJrJs8&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.nachdenkseiten.

    Source : Nachdenkseiten
    https://www.nachdenkseiten.de/?p=117256#h03

    #Autriche #France #Allemagne #Russie #relations_internationales

  • More than 50,000 unaccompanied child migrants went missing in Europe : Survey

    Highest number in Italy with nearly 23,000, notes Lost in Europe project

    More than 50,000 unaccompanied child migrants went missing after arriving in Europe, a survey by a European journalism project revealed Tuesday.

    “Italy has the highest number of registered missing unaccompanied minors, with 22,899, followed by Austria (20,077), Belgium (2,241), Germany (2,005), and Switzerland (1,226),” according to the Lost in Europe project, which gathered data from 13 European countries from 2021 - 2023.

    It said the number of missing children may be even higher because data is often unreliable and incomplete, and many European countries do not collect data on missing unaccompanied minors.

    “These shocking findings underscore the seriousness of the issue, with thousands of children missing and their whereabouts unknown,” it said.

    Aagje Ieven, head of Missing Children Europe, said, “The increased number of reports on missing unaccompanied minors serves as a sharp reminder of the giant iceberg that looms beneath the surface.”

    https://www.aa.com.tr/en/europe/more-than-50-000-unaccompanied-child-migrants-went-missing-in-europe-survey/3206605

    #disparitions #MNA #mineurs_non_accompagnés #enfants #enfance #migrations #asile #réfugiés #Italie #Autriche #Belgique #Allemagne #Suisse

    –-

    A mettre en lien avec les statistiques et chiffres des « enfants réfugiés disparus en Europe » —> l’exemple d’Ancona montre les raisons des départs de #MNA des centres d’accueil en Italie :
    https://seenthis.net/messages/714320

  • Faschismus: »Sie wurden zunächst nicht als Opfer anerkannt«
    https://www.jungewelt.de/artikel/473799.faschismus-sie-wurden-zun%C3%A4chst-nicht-als-opfer-anerkannt.html


    Gezeichnet: Häftlinge im Konzentrationslager Sachsenhausen (19.12.1938)

    22.4.2024 von Barbara Eder - Jahrestage der Befreiung von Konzentrationslagern: Auch an die Verfolgung sogenannter Asozialer wird erinnert. Ein Gespräch mit Helga Amesberger

    Sie forschen seit Jahren zur Verfolgung sogenannter Asozialer zwischen 1933 und 1945. Wie wurde diese Personengruppe definiert?

    »Asoziale« wurden als sogenannte Arier kategorisiert, die aber nicht in das Bild des sogenannten Herrenmenschen passten. Dabei handelte es sich zum einen um Frauen und Männer, die mit Strafgesetzen in Konflikt gerieten; zum anderen um Menschen, denen »Arbeitsscheu« oder ein unsittlicher Lebenswandel unterstellt wurde. Auch alkoholkranke und Drogen gebrauchende Menschen wurden in der Nazizeit als »Asoziale« stigmatisiert. In den Konzentrationslagern mussten sie den schwarzen Winkel tragen.

    Worin besteht das Spezifikum dieser Opfergruppe?

    Eine gesetzlich geregelte Definition, wer als »asozial« einzustufen ist, gab es nicht. Die Behörden agierten auf Basis von Erlässen und Verordnungen; sie konnten daher sehr willkürlich vorgehen. Der wichtigste war der Grunderlass von 1937 zur Vorbeugehaft, der es ermöglichte, Personen ohne vorangegangene Straftat zu inhaftieren. Dazu kamen unterschiedliche fürsorgerechtliche Bestimmungen, welche die Einweisungen sowohl in Arbeitsanstalten als auch in Konzentrationslager ermöglichten. Die Richtlinie zur Umsetzung des Gesetzes zur »Verhütung erbkranken Nachwuchses« war dahingehend ebenso relevant. In Allianz von Fürsorge, Arbeitsämtern und Medizin war die Polizei dazu angehalten, dem sogenannten Asozialen-Problem ein Ende zu machen. Begonnen hat dies bereits mit der Machtübernahme der Nazis, die Übergänge waren fließend. Auch vor 1933 bzw. 1938 gab es staatliche Maßnahmen gegen gesellschaftlich Marginalisierte. Betonen möchte ich, dass vorwiegend die verarmten Bevölkerungsschichten von der Bekämpfung des »Asozialen«-Problems betroffen waren.

    Gab es eigene Lager für diese Menschen?

    Personen, die als »Asoziale« verfolgt wurden, wurden zunächst oft in sogenannte Arbeits- oder Arbeitserziehungslager gebracht. In Österreich befanden sich solche für Frauen etwa am Steinhof in Wien, in Znaim und in Klosterneuburg, in Bayern war es der »Wanderhof« Bischofsried. Die inhaftierten Frauen und Männer mussten für Firmen, in der Landwirtschaft oder im Lager selbst Zwangsarbeit verrichten. »Asoziale« wurden jedoch auch in Konzentrationslager deportiert. Junge Frauen im Alter zwischen 15 und 21 Jahren kamen etwa ins Jugend-KZ Uckermark – im Nazijargon euphemistisch als »Erziehungslager« für Mädchen bezeichnet. Viele von ihnen waren davor in einem »Arbeitserziehungslager«.

    »Asoziale« sind eine Opfergruppe ohne nennenswerte Lobby. Wie verlief der Weg zur Entschädigung nach 1945?

    Nach 1945 haben sich die fürsorgerechtlichen Bestimmungen und der gesellschaftspolitische Blick auf diese Verfolgtengruppe nicht maßgeblich verändert. Diesbezüglich gibt es eine starke Kontinuität, dies spiegelt sich auch in der Anerkennungspolitik: »Asoziale« Menschen wurden nicht als Opfer des Nationalsozialismus anerkannt, außer sie konnten einen Nachweis erbringen, dass sie beispielsweise auch rassistisch oder politisch verfolgt wurden. In Österreich kam es zu einer schrittweisen Anerkennung mit der Gründung des Nationalfonds für die Opfer des Nationalsozialismus im Jahr 1995. Im österreichischen Opferfürsorgegesetz wurden aber erst 2005 entsprechende Novellierungen vorgenommen. Nach einer Initiative von Nachkommen von Überlebenden und Wissenschaftlerinnen und Wissenschaftlern beschloss auch der Deutsche Bundestag im Februar 2020 die Anerkennung von als »Asoziale« oder »Berufsverbrecher« verfolgten Personen. Es dauerte also fünf bzw. acht Jahrzehnte, bis der Unrechtsgehalt der NS-Maßnahmen gegen diese Opfergruppen erstmals hinterfragt wurde. Niemand war zu Recht im KZ – ganz egal, wie das Vorleben einer Person war, ob sie kriminell wurde oder ob sie sich ein anderes Vergehen zuschulden hat kommen lassen. Konzentrationslagerhaft steht immer außerhalb des Rechts und der Gerichtsbarkeit.

    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Helga_Amesberger

    #Allemagne #Autriche #histoire #nazis #camps #asociaux

  • Statement of the Board of the German Association of Social and Cultural Anthropology (GASCA) on Academic Freedom in Germany

    As the Executive Board of the German Society of Social and Cultural Anthropology (GASCA), we would like to voice our grave concern over the fact that researchers working in Germany are finding their fundamental rights to academic freedom and freedom of expression increasingly restricted. Both, research and international academic exchange are at risk of being impaired if renowned researchers who work internationally and who come to Germany with different political commitments and persuasions are told that they cannot freely pursue their work or make public statements in Germany.

    We emphasize the absolute necessity of combating antisemitism, racism and islamophobia in Germany and worldwide. However, this cannot be achieved through the surveillance of academics, their academic work or statements they make as private persons, as has now been brought to our attention in several cases from Germany, Austria and Switzerland. We are concerned to see how academics, in particular those who come to Germany from contexts where political discussions are held differently, and/or those who are precariously employed, have to fear for their reputation or feel restricted in their freedom of expression when they comment on the Israel/Palestine conflict. Disputes over the Israel/Palestine conflict cannot be understood exclusively by means of theories of critiques of antisemitism. It is necessary and legitimate to take into account the historical, political, religious, cultural, economic, ethnic and nationalist dimensions of the conflict. The marginalization of academics who exercise their academic freedom and freedom of opinion as enshrined in German Basic Law must not become the vehicle through which debates are shaped in this country; on the contrary, these acts of marginalization prevent necessary debates.

    The terror, war and destruction in Israel/Palestine and the immeasurable suffering on all sides has provoked an intensification of political positioning and polarized public debate. This is particularly true of debates on social media platforms such as Facebook and X (formerly known as Twitter). These intensifications can become problematic if they reduce complex discussions to a few characters and are instrumentalized for simplistic, often tendentious attacks. We are seeing our public sphere shaped by reductionist judgements of socially complex conflict dynamics and indiscriminate accusations of antisemitism that lead increasingly to the breakdown of conversations. This is why we insist that one of the core tasks of universities, research institutes and cultural institutions must be to maintain spaces for difficult discussions in highly polarized social moments. Linked to these tasks is the responsibility to take a stand against all forms of antisemitism, racism and islamophobia, all of which destroy the foundations of democratic coexistence and cooperation. If universities and research institutions do not succeed in cultivating spaces for discussion, including also discussions where we might disagree with each other, and if they cannot counter hasty condemnations with open debates, they contribute to destroying trust in democratic publics and play right into the hands of extremist populism.

    We are deeply concerned over the attacks that renowned and internationally respected intellectuals such as Masha Gessen and Ghassan Hage are facing in Germany. As social and cultural anthropologists in Germany, we are convinced that debates in academic and civil society circles need to renew their commitment to discussion, dissent, and cooperation across difference in order to enable constant shifts in perspective and to challenge epistemic and political certainties. We urge universities and research institutions to commit themselves to building and maintaining spaces for discussion and encounter, which welcome plurality and contradiction. Only in such spaces can variously positioned, carefully reasoned and empirically founded perspectives be developed and mutually criticised, in order for us to learn from each other.

    https://www.dgska.de/stellungnahme-des-vorstands-zur-wissenschaftsfreiheit-in-deutschland
    #liberté_d'expression #Allemagne #liberté_académique #libertés_académiques #recherche #université #Autriche #Suisse #Israël #Palestine #peur #réputation #marginalisation #réseaux_sociaux #Masha_Gessen #Ghassan_Hage

  •  »Aufstand« oder »Bürgerkrieg« ?
    Der 12. Februar 1934 in der österreichischen Erinnerungspolitik
    https://www.jungewelt.de/artikel/469130.%C3%B6sterreich-1934-aufstand-oder-b%C3%BCrgerkrieg.html

    Une discussion des positions actuelles par rapport au régime austro-fasciste

    12.2.2024 von Winfried R. Garscha - Die Zeiten, in denen in Österreich alle NS-Verbrechen »den Deutschen« zugeschoben wurden, sind endgültig vorbei. Die »Opferthese«, die der österreichischen Zeithistoriker Gerhard Botz einmal die »Lebenslüge« der Zweiten Republik nannte, vermag kaum mehr jemanden aufzuregen. Aber, wie aktuelle Stellungnahmen der letzten Tage zeigen, hat ein anderes Ereignis – der kurze Bürgerkrieg zwischen bewaffneten Formationen der Arbeiterbewegung und den vereinten Kräften von Polizei, Bundesheer und faschistischen »Heimwehren« vor 90 Jahren – durchaus das Potential, nach Jahrzehnten wieder zu einem umkämpften Gegenstand österreichischer Erinnerungspolitik zu werden.

    Vor allem die Vorgeschichte des 12. Februar 1934 lässt erschreckende Parallelen zu Entwicklungen in der Gegenwart erkennen: Statt durch einen offenen Umsturz erfolgte die Ausschaltung der Linken durch eine Regierung, die durch ein Bündnis reaktionärer Strömungen in der führenden konservativen Partei mit Rechtsextremen gebildet worden war. Die bevorzugte Methode war zunächst nicht der Verfassungsbruch, sondern die schrittweise Lahmlegung demokratischer Institutionen unter Anwendung von Geschäftsordnungstricks – sozusagen Scheibchen für Scheibchen, von denen keines für sich allein die große Auseinandersetzung rechtfertigen würde. »Salamitaktik« nannte man das in Österreich.

    In all den Auseinandersetzungen der letzten Jahre über den »österreichischen Anteil« an der Schoah und ganz allgemein über die Rolle der österreichischen Nazis sowohl im »eigenen« Land als auch in den eroberten Gebieten, wurde der österreichischen Diktatur, die der Annexion an Hitlerdeutschland im März 1938 voranging, lange Zeit wenig Aufmerksamkeit geschenkt. Nur in der Frage, ob diese Diktatur als »Austrofaschismus« bezeichnet werden darf, oder doch eher eine »Kanzlerdiktatur« oder überhaupt keine Diktatur, sondern ein »Ständestaat« war, gerieten nicht nur die politischen Parteien, sondern auch Wissenschaftlerinnen und Wissenschaftler aneinander. Auch der im Juli 1934 von Naziputschisten ermordete Bundeskanzler Engelbert Dollfuß, der 1933 Parlament und Verfassungsgerichtshof ausgeschaltet hatte, und sein Nachfolger Kurt Schuschnigg, der im März 1938 vor Hitler kapituliert hatte, mussten als Namensgeber herhalten: Als »Dollfuß-Schuschnigg-Diktatur« bezeichnet beispielsweise das in der Wiener Hofburg untergebrachte »Haus der Geschichte Österreich« das autoritäre Regime zwischen 1933 und 1938.

    Faschistisch, halbfaschistisch?
    Vor rund zwanzig Jahren begann eine Diskussion in den Zeit-, Rechts- und Sozialwissenschaften über die Notwendigkeit einer gründlicheren Analyse des politischen Systems des Austrofaschismus, das trotz seiner Kurzlebigkeit in mehreren Aspekten auch nach 1945 noch jahrzehntelang nachwirkte. Abseits parteipolitischer Einflussnahmen war es in dieser akademischen Diskussion möglich, alle Argumente für und gegen eine Definition der Diktatur als »faschistisch« oder »halbfaschistisch« abzuwägen. Dabei ging es immer auch darum, den Unterschied zum deutschen oder italienischen Faschismus herauszuarbeiten. Für österreichische Konservative, die sich ab 1938 in deutschen Konzentrationslagern wiederfanden, war das immer auch eine Frage der persönlichen Ehre – man wollte nicht mit den Nazis in einen Topf geworfen werden.

    Einigkeit herrschte in der Wissenschaft hinsichtlich der Schwäche des Regimes, das nur bei der katholischen Bauernschaft und bei Beamten über eine einigermaßen solide Massenbasis verfügte, wobei für Beamte die Mitgliedschaft in der Einheitspartei »Vaterländische Front« verpflichtend war. Da die katholisch-faschistische Regierungskoalition sich nur auf ein schwaches Drittel der Bevölkerung stützen konnte, regierte sie mit Notverordnungen. In Untergrundgruppen organisierten sich auf der Linken jeweils rund 16.000 Mitglieder der Revolutionären Sozialisten (die Nachfolgepartei der Sozialdemokratie) und der KPÖ (die durch Übertritte enttäuschter Sozialdemokratinnen und Sozialdemokraten ihre Mitgliederzahl vervierfacht hatte) und auf der Rechten 70.000 Anhänger des österreichischen Ablegers der NSDAP. Außenpolitisch war das Regime auf die Unterstützung des faschistischen Italiens angewiesen. Nach Bildung der »Achse« zwischen Berlin und Rom 1936 versuchte die Wiener Regierung zwei Jahre lang, sich mit Hitlerdeutschland zu arrangieren und musste tatenlos zusehen, wie die Nazipartei im eigenen Land immer stärker wurde – Ende 1937 zählte der »Reichsschatzmeister« schon 105.000 illegale Mitglieder in Österreich, darunter eine wachsende Zahl beim Bundesheer, bei der Polizei und der Gendarmerie.

    Die zweifellos wichtigste Untersuchung zum Thema ist die von dem Wiener Politikwissenschaftler Emmerich Tálos 2013 vorgelegte umfangreiche Studie »Das austrofaschistische Herrschaftssystem. Österreich 1933–1938«. Die Arbeit wurde relativ breit rezipiert, doch in erster Linie durch die Brille der Auseinandersetzung um den Begriff »Austrofaschismus«. Weniger beachtet wurde Tálos’ Widerlegung der bis heute von konservativer Seite kolportierten Behauptung, Dollfuß und Schuschnigg hätten mit ihrem »Ständestaat« in erster Linie ein Bollwerk gegen die Bedrohung durch Nazideutschland errichten wollen. Tálos zeigt an zahlreichen Beispielen, dass die Austrofaschisten eine politische Agenda verfolgten, die sich bezüglich der Herrschaftsmechanismen am italienischen Faschismus orientierte, die Zerschlagung der Arbeiterbewegung bezweckte und die Rückkehr zu vormodernen gesellschaftlichen Zuständen mit der katholischen Kirche als wichtigstem gesellschaftlichem Ordnungsfaktor anstrebte.

    Beginn der Kämpfe

    Ereignisgeschichtlich sind die Kämpfe im Februar 1934 in Publikationen, die 1974 und 1984, jeweils zu den Jahrestagen erschienen, einigermaßen gründlich untersucht. Bekannt ist auch, wer kämpfte: auf seiten der Aufständischen in erster Linie Männer des seit 31. März 1933 in die Illegalität gedrängten Republikanischen Schutzbundes, einer 1923 gegründeten paramilitärischen Formation der Sozialdemokratie, die die Republik gegen Angriffe der faschistischen Heimwehren nach dem Muster von Mussolinis »Marsch auf Rom« schützen sollte. Kommunisten wurden am Mitmachen gehindert, leisteten aber – ebenso wie mehrere Frauen – wichtige Dienste bei der Kommunikation zwischen den Kampfplätzen sowie der Herstellung von Flugblättern, bei der Versorgung von Verwundeten und ab dem letzten Tag der Kämpfe auch bei der Flucht über die tschechische Grenze. Auf Regierungsseite standen Bundesheer und Polizei. Die »Heimwehren« waren aus militärischer Sicht eine vernachlässigbare Größe, taten sich aber mit Brutalitäten an gefangenen Schutzbündlern hervor.

    Die Kämpfe begannen am Montag, den 12. Februar, um 7 Uhr in Linz an der Donau mit dem Überfall der Polizei auf das »Hotel Schiff«, die Zentrale der oberösterreichischen SP. Der oberösterreichische Parteisekretär Richard Bernaschek hatte am Sonntag mit Vertretern der Landesparteileitung vereinbart, dass eine neuerliche, als »Waffensuche« getarnte Demolierung eines sozialdemokratischen Parteiheimes mit bewaffneter Gegenwehr beantwortet werde – und den Parteivorstand in Wien durch Boten darüber in Kenntnis gesetzt. Die telefonisch durchgegebene Warnung vor einem Losschlagen wurde von der Polizei abgehört, die daraufhin beschloss, die Parteizentrale im »Hotel Schiff« anzugreifen. Der Wiener »Heimwehr«-Führer Vizekanzler Emil Fey verkündete derweil bei einem sonntäglichen Faschistenaufmarsch im niederösterreichischen Gänserndorf: »Wir werden morgen an die Arbeit gehen, und wir werden ganze Arbeit leisten!« Bernaschek gelang es noch, telefonische Anordnungen für die voraussichtlichen Brennpunkte der Kämpfe außerhalb von Linz – die Industriestadt Steyr und das Kohlerevier im Hausruck – durchzugeben und Wien zu benachrichtigen. Um 11.46 Uhr standen in der Hauptstadt mit einem Ruck alle Straßenbahnen still, weil ein Arbeiter in den städtischen Elektrizitätswerken den Hauptschalter umgelegt hatte. Das war das Signal für den Generalstreik, der allerdings selbst in Wien nur lückenhaft durchgeführt wurde, und für die Mitglieder des Republikanischen Schutzbundes, sich zu den Sammelplätzen zu begeben. Doch nur in wenigen Bezirken Wiens fanden sich dort auch die Parteifunktionäre ein, die über die Lage der Waffenverstecke Bescheid wussten. Brennpunkte der Kämpfe in Wien waren unter anderem im Bezirk Ottakring der große Gemeindewohnbau Sandleitenhof und das Arbeiterheim, im Bezirk Döbling der langgestreckte Karl-Marx-Hof, vor allem aber Floridsdorf – der große Arbeiterbezirk am linken Donauufer, wo die Kämpfe am 13. Februar den Höhepunkt erreichten. Hans Hautmann: »Was hier an diesem und am folgenden Tag geschah, gehört zu den hervorragendsten Beispielen in der Geschichte der großen bewaffneten Insurrektionen des internationalen Proletariats.«¹ Hauptkampfgebiete außerhalb Wiens und Oberösterreichs waren die Industriestädte der Obersteiermark und Graz. Im Laufe des 14. und 15. Februars brach der Aufstand zusammen. Die Ursachen hierfür sind vielfältig, die wichtigste ist jedoch, dass die Aufständischen nur vereinzelt Einrichtungen wie Polizeiwachstuben angriffen. Meist verschanzten sie sich in den Gemeindebauten und verteidigten sich gegen Polizei und Bundesheer. Die Schutzbündler mussten die schmerzliche Erfahrung machen, dass, wie Engels in »Revolution und Konterrevolution in Deutschland« schrieb, die »Defensive (…) der Tod jedes bewaffneten Aufstands« ist.

    Brutale Rache

    Die Rache der Sieger war brutal. Das von der Regierung verkündete Standrecht, das die Verhängung von Todesurteilen erlaubte, wurde erst aufgehoben, nachdem der sozialdemokratische Landesparteisekretär der Steiermark, Koloman Wallisch, der in den Kämpfen in Bruck an der Mur eine führende Rolle gespielt hatte, verhaftet werden konnte. Obwohl Wallisch gewählter Abgeordneter zum steiermärkischen Landtag und zum österreichischen Nationalrat war, wurde er zum Tode verurteilt und hingerichtet.

    Finissage, 29. Februar, Guernica-Gaza
    Der »Rechtsprechung« der Sieger hatte der deutsche Politikwissenschaftler Everhard Holtmann schon 1974 auf einer wissenschaftlichen Tagung zum 40. Jahrestag des Februar 1934 die »Bereitschaft, dem Regime bei der gewaltsamen und rechtswidrigen Ausschaltung der sozialdemokratischen Arbeiterbewegung mittels tendenziöser Rechtsprechung zu assistieren« bescheinigt.²

    Erstaunlicherweise war die Geschichtsschreibung jahrzehntelang nur an den neun Hinrichtungen interessiert gewesen; erst 2004 publizierte der heutige österreichische Bildungsminister, der Rechtshistoriker Martin Polaschek, eine umfassende Untersuchung der Standgerichtsbarkeit des Februar 1934. Die Einbeziehung der 14 begnadigten Verurteilten zeigt Ausmaß und Tendenz der Terrorjustiz des angeblich so »gemütlichen« Austrofaschismus.

    Relativ spät widmete sich die akademische Geschichtsschreibung der Frage der Opfer der Februarkämpfe 1934. Während das Dokumentationsarchiv des österreichischen Widerstandes seit den 1990er Jahren die Namen der österreichischen Holocaust­opfer recherchiert und auf dem Denkmal im Wiener Ostarrîchi-Park inzwischen mehr als 64.000 der mutmaßlich 66.500 Ermordeten verzeichnet sind, war die namentliche Erfassung der rund 360 Toten des Februars 1934 (wovon die 112 auf seiten der Regierungskräfte bereits bekannt waren) bis vor wenigen Jahren kein Thema gewesen. Es war wohl das Festhalten an der historischen Legendenbildung in den ersten Wochen nach den Kämpfen über angeblich Tausende Opfer des Bürgerkriegs gewesen, die ein simples Nachzählen der in Archivakten dokumentierten Toten verhindert hatte.

    Sowohl die Forschungsergebnisse zum Austrofaschismus als auch die 2019 als Sensation und »Entzauberung« linker »Mythen« präsentierten tatsächlichen Opferzahlen, die angeblich eine Neubewertung der Februarkämpfe erfordern würden, fanden kurzfristig ihren Weg auch in Zeitungsfeuilletons und soziale Medien. Ihr Einfluss auf die breite Öffentlichkeit und auf die Erinnerungspolitik der politischen Parteien blieb jedoch beschränkt.

    Dollfuß’ Verteidiger

    Das änderte sich 2022. Nach dem Rücktritt von Sebastian Kurz im Dezember 2021 wurde Innenminister Karl Nehammer Bundeskanzler. Nehammers Nachfolge als Innenminister trat Gerhard Karner an, ein bis dahin wenig bekannter niederösterreichischer Lokalpolitiker, der sich zunächst als Scharfmacher in Asyl- und Migrationsfragen positioniert hatte und bald darauf auch international auffällig wurde, als er namens der österreichischen Regierung den Beitritt von Rumänien und Bulgarien zum Schengen-Raum blockierte.

    Vor seiner Ernennung zum Minister war Karner Bürgermeister in Texingtal gewesen, einem Dorf mit nicht einmal 2.000 Einwohnern und einem kleinen Museum: Hier befindet sich das Geburtshaus von Engelbert Dollfuß, das Familienangehörige mit Unterstützung durch Funktionäre des niederösterreichischen Bauernbunds, einer Teilorganisation der ÖVP, mit diversen Devotionalien gefüllt und 1998 an die Gemeinde verpachtet hatten. Schon viele Jahre bevor Karner Bürgermeister geworden war, hatte die Gemeinde in dem Haus ein – allerdings wenig besuchtes – Museum eingerichtet. Eine Tafel neben dem Eingang ließ keinen Zweifel an der politischen Ausrichtung: »Geburtshaus des großen Bundeskanzlers und Erneuerers Österreichs Dr. Engelbert Dollfuß«. Das Museum wurde zwar Anfang 2022 zugesperrt, doch ließ sich nicht mehr verhindern, dass Innenminister Karner mit der »Huldigungsstätte« für den Diktator identifiziert und damit als Apologet des Austrofaschismus »entlarvt« wurde. Es gab kaum eine Zeitung in Österreich, die nicht darüber berichtete. Es nützte auch nichts, dass ÖVP-Chef Nehammer schon im Dezember 2021 in einem Fernsehinterview nicht nur die »Justizmorde« der Standgerichte »unerträglich« gefunden hatte, sondern auch die Frage, warum er sich so schwertue, das Dollfuß-Regime Austrofaschismus zu nennen, pariert hatte, indem er Austrofaschismus und Austromarxismus in einem Atemzug nannte und meinte, »im Kontext der Zeit« könnte man Dollfuß als »Austrofaschisten« bezeichnen.

    Angesichts des Medienrummels fühlten sich einige Altvordere der Österreichischen Volkspartei verpflichtet, zur Verteidigung auszurücken – aber nicht, um zu betonen, dass die heutige ÖVP nichts mehr mit der Christlichsozialen Partei der Zwischenkriegszeit zu tun habe, sondern um Bundeskanzler Dollfuß als Getriebenen hinzustellen, dem angesichts des Drucks von Mussolini und des Erstarkens der NSDAP bei Landtags- und Gemeinderatswahlen gar nichts anderes übriggeblieben sei, als »autoritär« zu reagieren. Andreas Khol, von den 1970er- bis in die 1990er Jahre Leiter der Parteiakademie und 1999 Architekt der Koalition zwischen Volkspartei und Jörg Haiders »Freiheitlichen«, gab die neue Linie vor (Kurier, 4.2.2024): Früher habe er die Bezeichnung »Bürgerkrieg« für die Februarkämpfe übernommen, das sei auch eine Möglichkeit gewesen, »mit der Linken über dieses Thema ins Gespräch zu kommen«. Doch diese »gemeinsame Gesprächsbasis ist weitgehend verloren gegangen«. Dass Dollfuß das Parlament ausgeschaltet habe, könne man ihm doch nicht vorwerfen. Das »verantwortungslose« Parlamentspräsidium habe im März 1933 den Nationalrat selbst lahmgelegt. Dollfuß hat diese Situation »ausgenutzt«, weil er »ganz offensichtlich« stark unter dem Eindruck der Gemeinderatswahlen in Innsbruck stand: »40 Prozent für die Nationalsozialisten im katholischen Tirol!« Außerdem gab es ringsum in Europa »einen Schwund der Demokratie«, ganz so wie heute. Doch »die Zeit ist längst über diese Dinge hinweggegangen. Wer immer hier noch auf diesem Klavier spielt, macht das nicht in der Absicht des Gedenkens, sondern in der Absicht, die Geschichte als Keule zu verwenden, um dem anderen auf den Schädel zu schlagen.« Gleichzeitig legte Khol Kanzler Nehammer die Bemerkung in den Mund, es sei »egal, ob man das Dollfuß-Regime ›austrofaschistisch‹ nennt oder nicht, es sei jedenfalls abzulehnen«. Und weiter: »Die Historisierung des Februaraufstands ist nur zu erreichen, wenn man auch über Dollfuß größere Klarheit gewinnt – und auch eingesteht, dass es eine Diktatur war.«

    Die Mär von der Mitschuld

    Andreas Khol ist nur die prominenteste Stimme der Konservativen, die das rückgängig zu machen versuchen, was als Ergebnis der erwähnten wissenschaftlichen Untersuchungen auch von ÖVP-Politikern eingestanden worden war: Dass die »Schuld« am Bürgerkrieg des Februar 1934 und der Errichtung der Diktatur eben nicht – wie man es zu Zeiten der Großen Koalition in den 1950er und 1960er Jahren gemacht hatte – gleichmäßig auf Linke und Rechte verteilt werden kann, sondern Ergebnis bewussten Handelns jener war, die in der parlamentarischen Demokratie ein Hindernis für die Erreichung ihrer politischen Ziele sahen. Dieser Backlash hat vor einigen Jahren Unterstützung durch einen Historiker bekommen, dem Khol die Erkenntnis verdankt, dass es kein Bürgerkrieg war: Kurt Bauer, der die Namen der Februaropfer recherchierte, hat 2019 ein Buch mit dem Titel »Der Februaraufstand 1934. Fakten und Mythen« vorgelegt. Khol: »Ich habe da meine Meinung im Lichte der Publikation von Kurt Bauer geändert.«

    Kurt Bauers Buch wurde breit rezipiert und wird auch jetzt, zum 90. Jahrestag der Februarkämpfe, wieder als angeblich objektive Darstellung gelobt und damit zum Teil der Erinnerungspolitik. Dabei verrät schon der Stil der Schilderung der historischen Ereignisse, bei wem die Sympathien des Autors sind und auf welche Quellen er sich vornehmlich stützt. Die Verlegung einer Bundesheer-Einheit ins Hausrucker Kohlerevier liest sich beispielsweise so: »Durch tiefen Schnee kämpften sich die Soldaten über den Berg Richtung Holzleithen.« Ganz anders die Schilderung der Bewegungen der Aufständischen. Der steirische Arbeiterkammersekretär Josef Stanek hatte »einen fatalen Fehler begangen: Er war nicht wie die anderen sozialdemokratischen Funktionäre sofort von der Bildfläche verschwunden, sondern hatte sich stundenlang bei den Aufständischen herumgetrieben.« Die Funktionäre der Arbeiterbewegung lügen, übertreiben maßlos und betreiben Greuelpropaganda. Die Regierung hingegen macht »unkluge« Dinge und ergreift »überzogene« Maßnahmen wie diese »überhasteten, schlampig durchgeführten« Standgerichtsprozesse: »Verurteilte, die möglicherweise durchaus verwerfliche Taten begangen hatten (…), wurden wegen der drakonischen Urteile mit einem Mal zu Märtyrern der Arbeiterbewegung.« Verbrechen der Heimwehr wie die Erschießung von Arbeitersanitätern in Holzleithen im Hausruck werden nicht zur faschistischen politischen Einstellung der Täter in Bezug gesetzt: »Das unbestreitbare Faktum des besonders brutalen Vorgehens der Heimwehren dürfte darauf zurückzuführen sein, dass es sich im Grunde um eine bunt zusammengewürfelte Truppe handelte. Die Heimwehrleute waren schlechter ausgebildet als die Angehörigen der Polizei, Gendarmerie und des Bundesheeres, und in der Regel verhielten sie sich auch wesentlich undisziplinierter.« Zu dieser Verharmlosung passt, dass in Zeitungsartikeln, die sich mit dem bevorstehenden Jahrestag beschäftigen, die »Heimwehren« entweder gar nicht erwähnt werden – oder ihr faschistischer Charakter unterschlagen wird, als ob das irgendwelche Heimatvereine gewesen wären. Auf diese Weise wird aus dem Abwehrkampf gegen die faschistische Machtübernahme eine parteipolitisch motivierte Revolte gegen eine legitime Regierung.

    Dass der versuchte Aufstand nach nicht einmal vier Tagen mit einer kompletten Niederlage endete, führte dazu, dass zu Recht darüber diskutiert wird, ob man die Kämpfe überhaupt als Bürgerkrieg bezeichnen kann. Der rasche Zusammenbruch lag vor allem an zwei Faktoren: dem Fehlen einer einsatzbereiten und fähigen Leitung auf Seiten der Aufständischen und dem Einsatz von Artillerie gegen Wohnhäuser, der die Kämpfenden zur Aufgabe der bedrohten Objekte manchmal schon veranlasste, bevor das Bundesheer den ersten Schuss abgefeuert hatte. Dennoch gaben die Kämpfe in Österreich dem Kampf gegen die faschistische Offensive auch anderswo in Europa neuen Aufschwung.

    Keine kampflose Niederlage

    Dass Dollfuß jeglichen Einfluss der Linken mit Brachialgewalt brechen und ein autoritär-faschistisches Regime errichten wollte, war angesichts der faschistischen Machtübernahme in Deutschland und der aggressiven Außenpolitik der Mussolini-Diktatur keine Kleinigkeit. Es ging schließlich nicht um eine Auseinandersetzung um Details der Budgetpolitik, sondern um Demokratie oder Diktatur, die Aufrechterhaltung eines wenngleich prekären Friedens oder das Taumeln Europas in den nächsten Weltkrieg – mit Österreich an der Seite des faschistischen Italiens. In diesem Abwehrkampf, dessen Erfolg das Gemetzel des Zweiten Weltkrieges und die Schoah verhindern hätte können, brauchte es positive Anknüpfungspunkte. Dass zumindest Teile der österreichischen Arbeiterschaft sich bewaffnet gegen die faschistische Machtübernahme aufzulehnen versuchten, war nach der kampflosen Niederlage der deutschen Arbeiterbewegung durch die Machtübernahme Hitlers von nicht zu unterschätzender Bedeutung.

    Eine persönliche Nachbemerkung: Anfang 1984 veröffentlichte der Berliner Dietz-Verlag ein von Hans Hautmann und mir verfasstes Taschenbuch über den Februar 1934 in Österreich. Wenige Wochen später, vom 28. Februar bis 1. März 1984 nahm ich an einer Konferenz in Sellin (Rügen) teil, die sich mit Fragen der Faschismusforschung beschäftigte. In einer Konferenzpause kam ein DDR-Kollege auf mich zu – er hielt das Taschenbuch in der Hand und wollte wissen, ob wir als Autoren denn keine Schwierigkeiten gehabt hätten, den Band im parteieigenen Dietz-Verlag zu veröffentlichen. Denn das Buch könne als versteckte Kritik an der Politik der KPD-Führung in den Tagen der Machtübernahme durch die Nazifaschisten gelesen werden. Schließlich hätten österreichische Sozialdemokraten etwas zustande gebracht, wozu KPD und SPD im Jahr zuvor nicht in der Lage gewesen seien.

    Anmerkungen

    1 Winfried R. Garscha/Hans Hautmann: Februar 1934 in Österreich, Berlin 1984, S. 131

    2 Everhard Holtmann: Politische Tendenzjustiz während des Februaraufstands 1934. In: Das Jahr 1934: 12. Februar, München 1975, S. 49

    Winfried R. Garscha ist Historiker und langjähriger Mitarbeiter des Dokumentationsarchivs des österreichischen Widerstands.

    #Autriche #histoire #fascisme

  • « J’entends respirer un monstre », Elfriede Jelinek

    Je l’avais déjà dit lors de la dernière manifestation contre l’extrême droite, et je me sens bizarre, comme un ventriloque – c’est ainsi que je le sens – qui fait entendre sa voix comme si elle était étrangère alors que c’était toujours lui qui parlait. Je l’ai déjà dit, je le répète, combien de fois faudra-t-il le répéter ? Aura-t-on le droit de le faire ? Walter Benjamin [philosophe et critique d’art allemand, 1892-1940] parle de cet automate joueur d’échecs, célèbre en son temps, qui gagnait chaque partie alors qu’un autre que lui jouait, une sorte d’automate camouflé, un homme de petite taille, un nain bossu, un maître aux échecs qui en réalité guidait l’automate censé gagner chaque partie.
    C’est comme cela que je me sens. Depuis tant d’années je suis assise sous la table, à jouer toujours la même partie d’échecs, parce que je suis obligée de la jouer, je la joue pour ainsi dire par peur que quelque chose d’affreux puisse se produire si je cessais de le faire. En même temps, bien sûr, je me surestime complètement. Mais voilà que cet automate sort de l’ombre d’une table couverte d’une nappe et prend la parole. En tant que moi. Oui, un automate parlant, c’est ce qu’ils diront avec mépris.

    Est-ce qu’il y a, comme le dit Benjamin, un rendez-vous secret entre les générations du passé et la nôtre ? Ce rendez-vous où l’on a expliqué, avec la plus grande fermeté, que le passé n’avait plus jamais le droit de se reproduire ? Ce « plus jamais » que nous avons si souvent entendu, prononcé par automatisme, dans des conversations, des conférences, lors de cérémonies solennelles ? Oui, les lèvres ont bougé docilement, chacun pouvait le voir. Plus jamais, ni d’une autre façon, ni de la même manière. Cela ne devait plus jamais arriver, c’était pour nous une constante de notre civilisation. Rien de ce qui s’est passé un jour n’est perdu pour l’histoire, dit Benjamin. Et j’ajoute : rien de ce dont nous voulons tirer des leçons. Pourtant, cela fait des décennies qu’on nous l’enseigne.

    Devenir nos maîtres

    Cette rencontre [de membres de l’#extrême_droite en novembre 2023, dans un hôtel près de Potsdam, dans le Brandenbourg, dont la révélation a suscité une vague de manifestations en #Allemagne et en #Autriche] devait rester secrète, cette rencontre à l’hôtel à laquelle participaient de vrais héros, pas les soi-disant petites gens qui espèrent de la politique qu’elle va améliorer leur vie, si seulement ils se débarrassaient pour toujours des pénibles demandeurs d’asile, des réfugiés, de ceux qui veulent prendre le beurre sur leur pain. Mais aucun d’entre eux n’est présent pour glisser des enveloppes bien garnies d’argent. Qui est là ? De riches entrepreneurs, des universitaires de droite sans leurs associations, ils n’en ont pas besoin de toute façon, ce sont d’autres qu’ils veulent laisser saigner à mort. Sont présents des membres de l’#AfD [le parti Alternative pour l’Allemagne] d’extrême droite, des dirigeants qui, avides de la grandeur d’autrefois, regardent en permanence en arrière pour mieux progresser, mieux se positionner pour le futur.

    C’était visiblement si bien du temps des nazis, qu’ils n’ont pas eu le temps de connaître mais dont ils ont une idée très nette. Ils veulent transformer cette société, promet ce militant si doué de l’extrême droite radicale, issu d’une ONG de droite, comme les appelle [Herbert] Kickl [le chef du parti d’extrême droite autrichien #FPÖ et ministre de l’intérieur sous le chancelier conservateur Sebastian Kurz, de décembre 2017 à mai 2019], qui hait les ONG, celles qui veulent améliorer les conditions de vie. Mais celle-là est une ONG d’un type nouveau, elle veut seulement améliorer sa propre situation et prendre le dessus, les autres elle s’en fiche, de toute façon ils sont censés disparaître. Car ces gens veulent devenir nos maîtres.

    L’arc républicain, que chacun aime tant, se voit donc étiré toujours plus, des hommes et des femmes y travaillent avec leurs masses et leurs marteaux pour que toujours plus de gens soient admis dessous, et les anciens comme les nouveaux nazis sont de nouveau fréquentables. Les autres peuvent partir, ou on les obligera à partir. « Dehors les étrangers » – un slogan vieux de plusieurs décennies –, et les autochtones n’auront qu’à la fermer, comme s’ils n’étaient déjà plus là. Le rendez-vous avec les générations du passé, celles qui ont tiré des leçons de l’histoire mais sont en train de mourir, va perdre toute valeur. Le rendez-vous avec la nôtre aussi, lentement mais sûrement.

    La devise sera : éliminer, nettoyer

    Il faut enfin que quelque chose aille dans la bonne direction, à droite. Ils ont des gens qui les soutiennent, avec de l’argent, et ils en collectent plus encore, comme on pouvait le voir [à l’hôtel de Potsdam], mais leurs votes, ils les prennent à ceux à qui ils ôtent leurs droits et qu’ils veulent appauvrir. C’est un champ de bataille idéologique où ceux qui tombent doivent être vite enlevés, pour que d’autres puissent tomber. Pour lesquels il faut faire de la place. Les étrangers dehors, ils ne veulent pas vivre comme nous, donc on ne leur donne pas la possibilité de le faire. Ainsi ils ne seront pas tentés de nous chasser. Oui, fermer les #frontières, resserrer les rangs, profiter indûment des #droits_sociaux deviendra impossible, car il n’y aura plus rien de social. En revanche, on est sûr d’avoir un grand nettoyage, et qui pourrait être contre la propreté ? La devise sera : éliminer, nettoyer, toujours plus de gens seront nettoyés par de vrais héros bien propres qui glissent des enveloppes [à l’hôtel]. Et bien sûr, parmi eux, il y a un Autrichien, au moins un ! Nous sommes toujours là, quand il s’agit d’exporter ce que les Allemands n’ont pas encore.

    Bientôt nous pourrons exporter une démocratie illibérale, comme les Hongrois en ont déjà une, nous en avons suffisamment, pour nous, une suffit. Même si cela ne nous suffit pas. [Viktor] Orban [premier ministre hongrois depuis 2010] a déjà congédié la démocratie, si légèrement que là-bas ils ne le remarquent même pas, sinon ils seraient tous les jours dans la rue contre lui. Et chez nous aussi ça se passera comme ça, presque sans que nous nous en rendions compte, presque à l’improviste, la société sera transformée, convaincue en plus qu’elle s’est transformée elle-même, pour que les gens vivent mieux, bien sûr, chez eux, c’est ce que l’on promet toujours.
    J’entends respirer un monstre, j’entends s’affaiblir le souffle de la démocratie. Je suis contente que vous soyez si nombreux et que vous vouliez lui insuffler une vie nouvelle. J’espère qu’il n’est pas trop tard.

    Traduit de l’allemand par Joëlle Stolz.

    Elfriede Jelinek est une écrivaine autrichienne. Autrice de La Pianiste (1983), de Lust (1989) et d’Enfants des morts (1995), elle a reçu le prix Nobel de littérature en 2004. Souffrant d’agoraphobie, l’écrivaine n’apparaît plus en public mais continue à prendre la parole. Ce texte a été lu par une comédienne lors de la manifestation contre l’extrême droite à Vienne, le 28 janvier.
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/06/l-autrichienne-elfriede-jelinek-prix-nobel-de-litterature-sur-la-montee-de-l

  • #Allemagne : l’extrême droite prévoit des expulsions massives

    Il est ressorti de recherches menées par le média d’investigation Correctiv que des politiques AfD, des personnalités de l’extrême-droite allemande et des entrepreneurs triés sur le volet, entre autres individus, se sont retrouvés dans un hôtel près de Potsdam en novembre 2023. A l’ordre du jour : des projets d’expulsion de millions de citoyens allemands issus de l’immigration. Bronca dans la presse européenne, toutefois rassurée par l’importante mobilisation contre l’extrême droite.

    https://www.eurotopics.net/fr/313676/allemagne-l-extrme-droite-prevoit-des-expulsions-massives

    #renvois #expulsions #machine_à_expulser #asile #migrations #réfugiés #expulsions #extrême_droite

    voir aussi :


    https://seenthis.net/messages/1022396

    ping @karine4 @_kg_

    • German government urged to tighten asylum policy as #AfD grows in popularity

      Germany’s main opposition party, the CDU, is urging the country’s three-way coalition government to work with the states to tighten asylum policy, fearing that the issue could be left to the far-right AfD party, which is currently performing well in the polls.

      Under pressure from the opposition and the German states, Chancellor Olaf Scholz met with the heads of the German states in November to discuss ways of tightening the country’s asylum policy. Now, there are growing calls for the results to be discussed.

      “The power of populists and extremists is always fuelled by the democrats’ inability to act. This is especially true when it comes to one of the major problems of our time: the migration question,” Minister-President of the state of North Rhine-Westphalia, Hendrik Wüst (CDU/EPP), told Tagesspiegel.

      Wüst called for another meeting between the heads of state and government and Scholz to assess the asylum measures taken so far.

      His demand follows the rising popularity of AfD, which is currently polling above any of the governing parties at 22%, which sets them only behind the CDU, a recent poll has shown.

      However, the matter has become especially sensitive after independent and investigative not-for-profit newsroom Correctiv revealed that AfD members met with influential businessmen and extremist businesses in November at a hotel in secret and discussed plans to expel unwanted residents, questioning the fundamental rights of German citizens who do not fit into their viewpoint.

      Berlin Mayor Kai Wegner (also CDU) joined the call for the government to work with the states, calling for “another migration summit between the federal and state governments”.

      “We need a joint effort by the democratic parties to overcome the challenges of our time,” Wegner told Tagesspiegel. “We must finally change course in migration policy, for example,” he added.

      But Kevin Kühnert, the General Secretary of Scholz’s ruling SPD, rejected the proposal and called “Wüst’s demand tactless, especially in these times”, referring to the recent revelations.

      MEP Dennis Radtke (CDU/EPP) commented on X, saying, “A cross-party solution to the refugee issue is not a concession to the AfD, but would be an important contribution to the fight against migration.”

      Germany, which saw almost one in three asylum seekers applying to EU countries, Switzerland and Norway in 2023, apply there, according to unpublished figures from the EU’s Asylum Agency (EUAA) seen by Die Welt, may well see a drop in numbers as a result of stricter asylum rules.

      Although Germany’s status as an economic powerhouse in the European Union may continue to attract many, if a more restrictive asylum policy has the same effect as Denmark’s, it could end up not only making it more difficult to enter the country but also as Die Welt reports, potentially deter future attempts to enter in the first place.

      https://www.euractiv.com/section/politics/news/german-government-urged-to-tighten-asylum-policy-as-afd-grows-in-popularit

    • En Allemagne, l’extrême droite planifie secrètement la « #remigration » de millions de citoyens

      Personne ne devait être au courant de cette réunion. Des personnalités politiques du parti AfD, des néonazis et de riches entrepreneurs se sont rencontrés dans un hôtel près de Potsdam en novembre. Ils n’ont planifié rien de moins que l’expulsion de millions de personnes d’Allemagne.

      UneUne bonne vingtaine de personnes pénètrent dans la salle à manger d’un hôtel de campagne, près de la ville de Potsdam, à l’ouest de Berlin. Certaines sont des figures d’Alternative pour l’Allemagne (AfD, le principal parti d’extrême droite outre-Rhin). D’autres sont membres de corporations étudiantes ; il y a des bourgeois, des avocats, des hommes politiques, des entrepreneurs, des médecins. Il y a une tête d’affiche de la mouvance identitaire. Sont également présents deux représentants de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), issus de la Werteunion (« Union des valeurs »), un courant qui se positionne à l’aile droite du grand parti conservateur.

      Un article récemment publié dans l’hebdomadaire Die Zeit soulignait la proximité des tenanciers de l’hôtel avec les milieux d’extrême droite.

      Deux hommes sont à l’initiative de ce rendez-vous : Gernot Mörig, la soixantaine, ancien dentiste à Düsseldorf (Ouest), et Hans-Christian Limmer, un homme d’affaires bien connu dans le secteur de la restauration, qui a notamment été associé dans l’enseigne de boulangerie industrielle Backwerk, la chaîne de hamburgers Hans im Glück et le service de livraison de produits alimentaires Pottsalat. Contrairement à Gernot Mörig, Hans-Christian Limmer n’est pas présent. Interrogé par Correctiv (voir la Boîte noire), il a expliqué avoir pris ses distances avec l’ordre du jour de la réunion et n’avoir « joué aucun rôle » dans sa préparation.
      Prologue. Dans les coulisses

      Nous sommes le samedi 25 novembre 2023, peu avant 9 heures. La neige s’accumule sur les voitures garées dans la cour. Ce qui se passe ce jour-là dans la maison d’hôtes Adlon ressemble à une pièce de théâtre de chambre, mais tout est vrai. Cela montre ce qui peut arriver lorsque des promoteurs d’idées d’extrême droite, des représentants de l’AfD et des partisans fortunés de l’extrême droite se mélangent. Leur objectif commun : que des personnes puissent être expulsées d’Allemagne sur la base de critères racistes, qu’elles possèdent ou non un passeport allemand.

      La réunion était censée rester secrète. La communication entre les organisateurs et les invités ne s’est faite que par courrier postal. Des copies de ces correspondances ont néanmoins été remises à Correctiv. Nous avons pris des photos, à l’avant et à l’arrière du bâtiment, et avons également pu filmer en caméra discrète dans le bâtiment. Un de nos journalistes s’est enregistré à l’hôtel sous une fausse identité. Il a suivi la réunion de près et a pu observer qui y assistait. L’ONG écologiste Greenpeace a par ailleurs effectué ses propres recherches et a fourni à Correctiv des photos et des documents. Nos journalistes se sont entretenus avec des membres de l’AfD. Plusieurs sources ont confirmé les déclarations des participants à Correctiv.

      Nous avons donc pu reconstituer la rencontre.

      Il s’agit de bien plus qu’une simple réunion d’adeptes de l’extrême droite. Parmi les participants figurent des personnalités influentes au sein de l’AfD. L’un d’eux jouera un rôle clé dans cette histoire. Il se vante de parler ce jour-là au nom du comité exécutif du parti fédéral de l’AfD. Il est le conseiller personnel d’Alice Weidel, cheffe de cette organisation politique anti-immigration fondée en 2013, partenaire du Rassemblement national au niveau européen.

      Organisée dix mois avant les élections régionales dans les Länder de Thuringe, de Saxe et de Brandebourg, prévues en septembre 2024, cette réunion montre que l’idéologie raciste imprègne le parti jusqu’à l’échelon fédéral. Et cela ne devrait pas s’arrêter aux intentions : certains responsables politiques souhaitent également agir en conséquence, même si l’AfD affirme ne pas être un parti d’extrême droite.

      C’est un sujet juridiquement sensible pour l’AfD, en plein débat sur une éventuelle procédure d’interdiction dirigée contre le parti. En même temps, c’est un avant-goût de ce qui pourrait arriver si l’AfD arrivait au pouvoir en Allemagne. Ce qui se mijote ce week-end-là n’est rien de moins qu’une attaque contre la Constitution de la République fédérale.

      Acte 1, scène 1. Un hôtel de campagne au bord du lac

      La villa est située sur le lac Lehnitz, non loin de Potsdam. C’est un bâtiment des années 1920 avec un toit de tuiles et une vue sur l’eau. Les premiers invités arrivent la veille. Un SUV blanc immatriculé à Stade (Basse-Saxe) se gare dans la cour, la musique du groupe italien de rock allemand Frei.Wild résonne à travers ses fenêtres : « Nous, nous, nous, nous créons l’Allemagne. »

      De nombreux invités arrivent le samedi matin, se dirigeant vers une table où sont dressées une trentaine d’assiettes, chacune avec une serviette pliée.

      Beaucoup ont reçu des invitations personnelles où l’on évoque un « réseau exclusif » et un « don minimum » de 5 000 euros recommandé pour participer. Objectif du « Forum de Düsseldorf », ainsi que s’est nommé le groupe : collecter les dons de personnalités fortunées et d’entrepreneurs qui souhaitent secrètement soutenir des alliances d’extrême droite. « Nous avons besoin de patriotes qui font activement quelque chose et de personnalités qui soutiennent financièrement ces activités », indique l’invitation.

      Mais quelle est la finalité de ces dons ?

      La première indication est l’invitation signée par les organisateurs Gernot Mörig, le dentiste, et Hans-Christian Limmer, l’homme d’affaires. Dans une autre lettre d’invitation consultée par Correctiv, Gernot Mörig écrit : il existe un « concept global, au sens d’un plan stratégique », qui sera introduit par un orateur, Martin Sellner, cofondateur du Mouvement identitaire d’Autriche, branche de l’organisation française – dissoute en 2021 – Génération identitaire. Tous ceux qui ont participé au week-end savaient donc où ils mettaient les pieds.
      Acte 1, scène 2. Une « feuille de route » pour se débarrasser des immigrés

      Martin Sellner, auteur et figure de proue de la Nouvelle Droite, est le premier intervenant de la réunion. Gernot Mörig arrive rapidement au point dont il est censé être question aujourd’hui : la « remigration ».

      Dans l’introduction, l’organisateur accorde un poids particulier à la thèse de Martin Sellner : tout le reste – les mesures liées au coronavirus et à la vaccination, la situation en Ukraine et au Proche-Orient – sont autant de points de discorde à droite. La seule question qui les rassemble est de savoir « si nous, en tant que peuple, allons survivre en Occident ou non ».

      Martin Sellner explique le concept de « remigration » comme suit : il existe trois groupes cibles de migrants qui doivent quitter l’Allemagne pour, dit-il, « inverser l’installation des étrangers ». Il précise de qui il s’agit : les demandeurs d’asile, les étrangers ayant le droit de rester et les « citoyens non assimilés ». Selon lui, ces derniers constituent le plus gros « problème ». En d’autres termes : Martin Sellner divise la population entre ceux qui devraient vivre sans être inquiétés en Allemagne et ceux auxquels ce droit fondamental ne devrait pas s’appliquer.

      Les réflexions du jour se résument finalement à une chose : les gens devraient pouvoir être expulsés d’Allemagne s’ils ont la mauvaise couleur de peau, la mauvaise origine ou s’ils ne sont pas suffisamment « assimilés ». Même s’ils sont citoyens allemands. Ce serait une attaque contre la Loi fondamentale, contre la citoyenneté et contre le principe d’égalité.
      Acte 1, scène 3. Aucune objection de la part de l’AfD

      Sur le fond, aucune critique de l’idée du « plan stratégique » n’émerge dans l’assemblée. La plupart des participants émettent des avis favorables, n’exprimant des doutes que sur sa faisabilité.

      Silke Schröder, entrepreneuse dans l’immobilier et membre du conseil d’administration de l’Association de langue allemande, proche de la CDU, se demande comment cela devrait fonctionner dans la pratique. Car dès qu’une personne possède un passeport « approprié », c’est « une impossibilité ».

      Pour Martin Sellner, ce n’est pas un obstacle. Selon lui, il faut mettre une « forte pression » sur les gens pour qu’ils s’adaptent, au travers par exemple de « lois sur mesure ». La remigration ne peut pas se faire rapidement, c’est « un projet qui s’étend sur dix ans ».

      Les membres de l’AfD présents n’énoncent également aucune objection, bien au contraire. Gerrit Huy, députée de l’AfD au Bundestag, souligne qu’elle poursuit depuis longtemps l’objectif fixé.

      Lorsqu’elle a rejoint le parti il ​​y a sept ans, elle « portait déjà le concept de remigration ». C’est pour cette raison que l’AfD ne s’oppose plus à la double nationalité. « Parce qu’on peut alors leur retirer le passeport allemand, ils en ont toujours un. » Comme le dit Gerrit Huy, les immigrés possédant un passeport allemand sont censés être attirés dans un piège.

      Le chef du groupe parlementaire AfD en Saxe-Anhalt (Est), Ulrich Siegmund, est également présent dans la salle. Il est influent au sein de son parti, notamment parce que sa fédération régionale bénéficie d’une belle cote de popularité. Il estime qu’il faudrait transformer le paysage urbain et mettre la pression sur les restaurants étrangers. Il devrait être « le moins attrayant possible pour cette clientèle de vivre en Saxe-Anhalt ». Et cela pourrait être fait très facilement. Ses propos pourraient avoir des conséquences lors des élections à venir.

      Correctiv a envoyé aux participants des questions sur la réunion, demandant, entre autres, ce qu’ils pensaient des principales déclarations qui y avaient été faites. Au moment de la publication de l’article, Gerrit Huy, députée de l’AfD au Bundestag, n’a pas répondu à nos questions, pas plus que le cadre de l’AfD Roland Hartwig ou le comité exécutif fédéral du parti.

      Ulrich Siegmund, le parlementaire de Saxe-Anhalt, a demandé à un cabinet d’avocats d’écrire qu’il n’était pas là en tant que député de l’AfD mais à titre « privé ». Dans sa réponse, le cabinet d’avocats laisse ouverte la manière dont Siegmund perçoit le concept de « remigration ». Il déclare simplement qu’il ne veut pas « expulser illégalement » des personnes.

      Gernot Mörig, lui, prend ses distances. Il « se souvient » différemment des déclarations de Martin Sellner. S’il avait entendu de telles déclarations, écrit-il, elles « n’auraient pas été sans objection de [sa] part » – notamment en ce qui concerne le traitement inégal des citoyens allemands.

      L’AfD a récemment engrangé plusieurs succès électoraux et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Selon de récents sondages, il cumulerait plus de 30 % des intentions de vote dans les Länder de Saxe et de Thuringe, devant la CDU, les sociaux-démocrates ou les Verts. Mais dans le même temps, le parti est sous pression. L’Office fédéral de protection de la Constitution, le service de renseignement intérieur allemand, qualifie les fédérations de l’AfD en Thuringe, en Saxe-Anhalt et en Saxe d’extrême droite.

      L’interdiction du parti est de plus en plus discutée ces temps-ci. Plus de 660 000 personnes ont signé une pétition en faveur de cette mesure et le député CDU Marco Wanderwitz envisage de déposer une motion d’interdiction au Bundestag.

      L’AfD se présente pourtant comme une force politique démocratique. « En tant que parti fondé sur l’État de droit, l’AfD s’engage sans réserve envers le peuple allemand en tant que somme de tous les citoyens allemands », indique-t-il sur son site internet. Les immigrés titulaires d’un passeport allemand sont « tout aussi Allemands que les descendants d’une famille qui vit en Allemagne depuis des siècles » et, « pour [le parti], il n’y a pas de citoyens de première ou de deuxième classe ».

      Les propos tenus au cours de la réunion tranchent avec ce discours de façade : les femmes et hommes politiques de l’AfD y ont professé librement leurs idéaux nationalistes, sans se distinguer des positions des idéologues d’extrême droite présents à leurs côtés.
      Acte 1, scène 4. L’utopie des nazis

      Dehors, la neige fond. L’organisateur Gernot Mörig se dit généralement pessimiste. Mais ce jour-là, il a de l’espoir. Et cela a notamment à voir avec le « plan stratégique » du militant d’extrême droite Martin Sellner.

      L’idée d’instaurer un « État modèle » en Afrique du Nord surgit. Martin Sellner explique que jusqu’à deux millions de personnes « déplacées » pourraient vivre dans une telle zone. Tous ceux qui soutiennent les réfugiés pourraient y aller aussi.

      Ce que conçoit Martin Sellner n’est pas sans rappeler le projet des nationaux-socialistes de déporter quatre millions de juifs vers l’île de Madagascar en 1940. On ne sait pas si Martin Sellner a en tête ce parallèle historique. Autre coïncidence : pour leur réunion conspiratrice, les organisateurs ont choisi un hôtel situé à huit kilomètres de la villa de la conférence de Wannsee, où les nazis ont mis au point la « solution finale de la question juive ».

      Martin Sellner évoque ensuite le « vote ethnique », un autre terme issu du vocable de l’extrême droite. « Ce n’est pas seulement que les étrangers vivent ici. Ici aussi, ils votent », explique-t-il. « Vote ethnique » signifie pour lui que les personnes issues de l’immigration voteraient principalement pour des partis « favorables aux migrants ».

      Non seulement Martin Sellner délégitime ainsi les élections en elles-mêmes, mais il transforme également les Allemands en étrangers dans leur propre pays. Selon les données de l’Office fédéral de la statistique, 20,2 millions de personnes ont en Allemagne un « passé d’immigration », c’est-à-dire qu’elles ont elles-mêmes immigré depuis 1950 ou qu’elles descendent de ces immigrant·es.

      Il apparaît clairement que les stratégies de ces différents acteurs d’extrême droite s’entrelacent : Martin Sellner fournit les idées, l’AfD les reprend et les porte dans le parti. En arrière-plan, des personnes fortunées s’occupent du réseautage. Les débats tournent toujours autour d’une seule question : comment parvenir à une communauté ethnique unifiée ?

      Acte 2, scène 1. L’influenceur au service du plan d’expulsions

      Il s’agit maintenant d’évoquer les détails pratiques, les prochaines étapes. Gernot Mörig, qui se décrit plus tard comme « l’unique organisateur » en réponse aux questions de Correctiv, parle d’un comité d’experts qui élaborera ce plan – l’expulsion des personnes d’origine immigrée, y compris de citoyens allemands – d’un « point de vue éthique, juridique et logistique ». Gernot Mörig a déjà une idée de qui pourrait prendre la tête de ce comité : Hans-Georg Maaßen, ancien chef de l’Office pour la protection de la Constitution et grand promoteur de l’union des droites.

      Le nom de Maaßen revient fréquemment ce jour-là. Selon plusieurs médias, l’ancien haut fonctionnaire et membre de la CDU envisage d’annoncer la création de son propre parti en janvier. Les gens présents dans la salle le savent déjà, ils évoquent cette future formation à plusieurs reprises lors de la conférence.

      Mais les participants ne semblent pas prendre ce nouveau parti très au sérieux. Ils sont davantage préoccupés par leurs propres projets et se donnent pour but d’être prêts lorsqu’« une force patriotique dans ce pays aura pris ses responsabilités », expose Gernot Mörig.

      La discussion porte sur la manière dont l’idée de « remigration » devrait devenir une stratégie politique. Martin Sellner indique que pour y parvenir, il faut construire un « pouvoir métapolitique et prépolitique » afin de « changer le climat de l’opinion ».

      Si l’on suit le contenu des conférences, cela signifie en pratique que l’argent doit aussi couler dans des projets d’influence, de propagande, dans des mouvements d’action et des projets universitaires. D’un côté, pour construire une opinion publique d’extrême droite ; de l’autre, pour affaiblir la démocratie, ce qui signifie mettre en doute les élections, discréditer la Cour constitutionnelle, dénigrer les opinions divergentes et combattre les médias publics.
      Acte 2, scène 2. Comme si le rapport de force avait déjà basculé

      Les intervenants se succèdent et chaque conférence dure environ une heure. Entre-temps, le déjeuner est apporté et une employée de l’hôtel semble agacée par le nombre de convives qu’elle doit servir.

      Dans l’après-midi, Ulrich Vosgerau s’avance. Il est avocat et membre du conseil d’administration de la Fondation Desiderius-Erasmus, affiliée à l’AfD, et a représenté le parti devant la Cour constitutionnelle fédérale dans le litige concernant le financement de la fondation.

      Le constitutionnaliste parle du vote par correspondance : il s’interroge sur le processus, le secret du vote, partage ses inquiétudes concernant ces jeunes électeurs d’origine turque qui seraient incapables de se forger une opinion indépendante. En réponse aux questions de Correctiv, il confirme avoir tenu ces propos mais affirme ne pas se souvenir de l’idée d’expulser des citoyens, pourtant abordée dans la conférence de Martin Sellner.

      Ulrich Vosgerau considère comme envisageable la suggestion selon laquelle un modèle de lettre-type pourrait être élaboré avant les prochaines élections afin de contester leur légalité : plus il y aurait de participants à envoyer ces lettres aux autorités, expose-t-il, plus les chances que leurs revendications soient prises en compte seraient élevées. Des applaudissements ponctuent la fin de son intervention.

      D’autres estiment que le rapport de force entre les partis traditionnels et l’extrême droite a déjà basculé. Mario Müller, identitaire condamné à plusieurs reprises pour violences, actuellement assistant du député de l’AfD au Bundestag Jan Wenzel Schmidt, s’est exprimé en ce sens lors de sa conférence.
      Acte 3, scène 1. Le clan Mörig

      À travers les fenêtres à croisillons de la maison de campagne, une vue s’ouvre sur l’assemblée présente. La salle respire la splendeur d’antan : une épinette dans le coin, une horloge ancestrale au mur ; de nombreux invités portent des chemises et des vestes.

      Les plans sont définis, du moins dans leurs grandes lignes. Mais tout dépend de l’argent. Gernot Mörig le sait bien : dans les années 1970, il était le dirigeant fédéral de la Bundes Heimattreuer Jugend (« Association des jeunes fidèles à la patrie »), un groupuscule d’extrême droite promouvant l’idéologie « Blut und Boden » (« sang et sol »). L’association qui lui a succédé, Heimattreu deutsche Jugend, a été interdite en 2009 en raison de son idéologie néonazie. Andreas Kalbitz, ancien chef de l’AfD dans le Land de Brandebourg, a été exclu du parti car il avait été invité à un camp d’été du groupe.

      C’est Gernot Mörig qui a sélectionné les invités et établi le programme. C’est lui qui a parlé du « plan stratégique » dans sa lettre et a demandé des dons aux invités. L’argent qu’il collecte sera utilisé pour soutenir des organisations comme celles de Martin Sellner, explique-t-il plus tard.

      Il montre une liste de soutiens qui ont fait des promesses de dons ou ont déjà versé de l’argent. Il cite aussi ceux qui ne sont pas présents. Comme Christian Goldschagg, fondateur de la chaîne de fitness Fit-Plus et ancien associé de l’éditeur de presse Süddeutscher Verlag. À Correctiv, celui-ci explique qu’il n’a « transféré aucune somme pour cet événement ou le projet décrit » et qu’il n’avait rien à voir avec l’AfD. Ou comme Klaus Nordmann, homme d’affaires de Rhénanie du Nord-Westphalie et grand donateur de l’AfD. En réponse aux questions de la rédaction, il assure qu’il n’a pas fait don de 5 000 euros et qu’il ne s’est pas senti obligé de le faire.

      Gernot Mörig donne d’autres noms. Alexander von Bismarck, qui a attiré l’attention par son action de soutien à l’invasion russe de l’Ukraine, est également dans la salle. Gernot Mörig se vante de cette autre personne qui a transféré une « somme élevée à quatre chiffres en guise de don » ou qui compte encore le faire.

      Jusqu’à présent, les dons ont été effectués via le compte privé de son beau-frère banquier. Gernot Mörig annonce que « la prochaine fois, ils auront probablement une association non enregistrée » à travers laquelle les versements pourront être effectués.
      Acte 3, scène 2. Un homme politique de l’AfD réclame plus d’un million d’euros

      Ulrich Siegmund, chef du groupe parlementaire de l’AfD en Saxe-Anhalt, a apparemment lui aussi besoin d’argent. Le politicien sollicite ouvertement des dons lors de la réunion : il pense déjà aux élections et à la propagande électorale qu’il aimerait envoyer, de préférence directement dans les boîtes aux lettres des électeurs et électrices.

      Ulrich Siegmund dit qu’il aimerait que tout le monde reçoive une lettre au moins une fois. Une campagne de publicité traditionnelle à la radio et à la télévision est nécessaire. Mais il veut plus : il lui faut 1,37 million d’euros, « en plus de ce qui est fourni par le parti ». Les dons aux partis sont « bien sûr, et de loin, la chose la plus propre », déclare Ulrich Siegmund. « Néanmoins », selon lui, il existe « des moyens tout à fait légaux de faire des dons directs » en contournant les caisses du parti – ce qui n’est pas nécessairement illégal.
      Acte 3, scène 3. Le bras droit d’Alice Weidel

      Le fait qu’une partie de l’AfD entretient des liens étroits avec les néonazis et la Nouvelle Droite n’a rien de nouveau. Jusqu’à présent, cependant, le parti a imputé le problème à certaines de ses fédérations locales ou à des cas individuels isolés.

      Un représentant de la direction du parti est également présent à la réunion secrète à l’hôtel : Roland Hartwig, ancien député de l’AfD, assistant personnel de la dirigeante de l’AfD Alice Weidel et, selon plusieurs sources, « secrétaire général non officiel du parti politique ». En somme, quelqu’un qui exerce une influence en coulisses sur les plus hauts niveaux décisionnels du parti.

      Devant les invités, Roland Hartwig avoue être un fan du militant Martin Sellner, dont il a lu le livre « avec grand plaisir ». Il fait également référence au « plan stratégique » discuté précédemment et évoqué par Gernot Mörig. Roland Hartwig poursuit en affirmant que l’AfD envisage actuellement un procès contre l’audiovisuel public et une campagne qui montrera à quel point ses antennes sont luxueusement équipées.

      Le projet présenté par le fils de Gernot Mörig lors de la réunion doit également être replacé dans le contexte de la conférence de Martin Sellner : Arne Friedrich Mörig souhaite créer une agence regroupant des influenceurs de droite. Roland Hartwig évoque la possibilité que l’AfD cofinance cette structure. L’objectif, selon Roland Hartwig, est d’influer sur les élections, en particulier à travers les jeunes : « La génération qui doit inverser la tendance est là. » Ce projet vise à attirer les jeunes sur des plateformes comme TikTok ou YouTube pour consulter des contenus politiques qui seraient produits par ces influenceurs.

      Selon Roland Hartwig, la prochaine étape consistera désormais à présenter le projet au conseil exécutif fédéral et à convaincre le parti qu’il en bénéficiera également.

      Roland Hartwig prononce une phrase cruciale : « Le nouveau directoire fédéral, en fonction depuis un an et demi, est ouvert à cette question. Nous sommes donc prêts à dépenser de l’argent et à nous emparer de sujets qui ne profitent pas directement au seul parti. »

      On a l’impression que Roland Hartwig, bras droit d’Alice Weidel, joue le rôle d’intermédiaire auprès du comité exécutif fédéral de l’AfD, afin de transmettre au parti les projets qui naîtraient de cette réunion. Roland Hartwig n’a pas répondu à nos questions au moment de la publication de cet article.
      Épilogue

      Le soir d’après, tout est calme. L’hôtel a l’air désert. Ce qu’il reste c’est :

      - un dentiste d’extrême droite qui a dévoilé son réseau conspirateur ;
      - une réunion d’extrémistes de droite radicaux avec des représentants fédéraux de l’AfD ;
      - un « plan stratégique » visant à expulser massivement des citoyens allemands, sapant les articles 3, 16 et 21 de la Loi fondamentale ;
      - la révélation de plusieurs donateurs potentiels d’extrême droite issus de la bourgeoise allemande ;
      – un constitutionnaliste qui décrit les méthodes juridiques pour mettre systématiquement en doute les élections démocratiques ;
      - un chef de groupe parlementaire de l’AfD qui sollicite des dons électoraux en contournant son parti ;
      - un propriétaire d’hôtel qui a pu gagner un peu d’argent pour couvrir ses frais.

      https://www.mediapart.fr/journal/international/150124/en-allemagne-l-extreme-droite-planifie-secretement-la-remigration-de-milli

    • 15.01.2024
      +++ Demokratie schützen, AFD bekämpfen +++
      Aufruf zur Kundgebung auf dem Alter Markt Köln, Sonntag, 21.01.2024, 12 Uhr

      Mit großer Besorgnis haben wir die Recherchen von „Correctiv“ zum Treffen von AFD Politikern und Mitgliedern der Werteunion mit der identitären Bewegung zur Kenntnis genommen.

      Wir danken Correctiv und den Medien für die Berichterstattung zum „Geheimplan gegen Deutschland“, einem Masterplan zur „Remigration“, der die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland beinhaltet, einem Plan, um die Artikel 3, 16 und Artikel 21 des Grundgesetzes zu unterlaufen. Asylbewerber:innen, Ausländer:innen mit Bleiberecht und „nicht assimilierte dt. Staatsbürger“ aber auch Menschen mit deutschem Pass die eine Migrationsgeschichte haben, sollen mit „maßgeschneiderten Gesetzen“ aus Deutschland ausgewiesen werden. Dazu wird ein „afrikanischer Musterstaat“ für bis zu zwei Mio. Vertriebene anvisiert. Dieser Vorschlag erinnert fatal an eine Idee der Nationalsozialisten von 1940, alle europäischen Jüdinnen und Juden auf die Insel Madagaskar umzusiedeln.

      Die Recherchen von „Correctiv“ haben einmal mehr offengelegt, wie weit wichtige Mitglieder und Funktionäre der AFD offen für rechtsextremistische, verfassungswidrige Ideen und Pläne sind.

      Sie haben offengelegt, wie systematisch Finanziers für solche verfassungswidrige Ideen angeworben werden. Und sie haben gefährliche Netzwerke gleichermaßen zu Mitgliedern und Funktionären der Werte Union offengelegt, die gleichzeitig Mitglieder der CDU sind.

      Alles das erinnert fatal an die schlimmsten rassistischen Traditionen des deutschen Faschismus von Ausgrenzung und Diskriminierung. Es ist höchste Zeit zu handeln!

      Wir warnen alle demokratischen Parteien vor einem Wettbewerb um eine möglichst repressive Flüchtlingspolitik. Dabei gewinnt nur die AFD.

      Wir fordern angesichts der bevorstehenden Europawahl und der Landtagswahlen in diesem Jahr, dass die Brandmauern der demokratischen Parteien gegen die AFD erhöht werden.

      Für die großen ökologischen, wirtschaftlichen und sozialen Herausforderungen bietet die AFD keine Lösungen. Im Gegenteil: Sie leugnet den menschengemachten Klimawandel, sie ist für Sozialabbau und gegen Mindestlöhne sowie gegen Steuererhöhungen für Wohlhabende und will die EU abschaffen.

      Es ist höchste Zeit, das Verbindende der demokratischen Kräfte in den Vordergrund zu stellen im Einsatz für ein demokratisches, soziales Europa ohne Rassismus, Antisemitismus und Nationalismus.

      Wer die AFD unterstützt und wählt, gibt Personen ein Mandat, die menschenverachtende Verfassungsfeinde sind, die die Demokratie missbrauchen, um sie abzuschaffen, und die selbst vor Deportationen nicht zurückschrecken.

      KSSQ setzt sich ein für ein breites Kölner Bündnis für den Schutz der Demokratie und zur Bekämpfung aller Rechtsextremisten und der AFD als ihrem parlamentarischen Arm.

      Wir rufen auf zur Kundgebung „Demokratie schützen, AFD bekämpfen“
      Auf dem Alter Markt , Sonntag, 21.01.2024, 12 Uhr

      https://koeln-bonn.dgb.de/++co++d40cdb26-b392-11ee-aad6-001a4a160123/scaled/size/2048

      https://koeln-bonn.dgb.de/themen/++co++eb8ca2c8-b391-11ee-8318-001a4a160123

      #ver.di #demonstration

    • En Allemagne, des responsables du parti d’extrême droite AfD envisagent l’expulsion en masse d’Allemands d’origine étrangère
      https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/10/en-allemagne-des-responsables-du-parti-d-extreme-droite-afd-envisagent-l-exp

      Le site d’investigation « Correctiv » a révélé que des cadres d’Alternative pour l’Allemagne se sont réunis avec des représentants de la mouvance néonazie pour envisager des « lois sur mesure » poussant les « citoyens allemands non assimilés » à partir vers l’Afrique du Nord.
      Par Thomas Wieder (Berlin, correspondant), 10 janvier 2024

      Depuis sa création en 2013, le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD) n’a cessé de se radicaliser, alors qu’il n’a jamais atteint de tels niveaux dans les intentions de vote : de 21 %-23 % à l’échelle nationale, autour de 30 % dans les six Länder d’ex-Allemagne de l’Est, et même 35 % dans deux d’entre eux, la Saxe et la Thuringe, où auront lieu des élections régionales le 1er septembre.

      Mais que ferait l’AfD en cas d’arrivée au pouvoir ? Selon une enquête publiée mercredi 10 janvier par le site d’investigation Correctiv, plusieurs de ses responsables se sont retrouvés, en présence de donateurs du parti et de membres de la mouvance néonazie, dans un hôtel de Potsdam, le 25 novembre 2023, pour discuter d’un projet d’expulsion à grande échelle visant des Allemands d’origine étrangère.
      Présenté par Martin Sellner, fondateur du Mouvement des identitaires d’Autriche et figure influente des droites radicales germanophones, ce plan de « remigration » nécessiterait des « lois sur mesure » afin de « mettre sous forte pression » les « citoyens allemands non assimilés ». Pour être mis en œuvre, il aurait besoin d’un « Etat modèle » en Afrique du Nord, où seraient « déplacées » jusqu’à deux millions de personnes, parmi lesquelles « des individus qui aident les réfugiés en #Allemagne ».

      « Remigration »

      Selon Correctiv, les responsables de l’AfD qui ont assisté à cette rencontre tenue secrète et pour laquelle une contribution de 5 000 euros était exigée à chaque participant – une trentaine au total – n’ont pas exprimé la moindre réserve.
      Parmi eux figuraient Roland Hartwig, ancien député et proche conseiller d’Alice Weidel, la présidente du parti d’extrême droite ; Ulrich Siegmund, chef de file des députés AfD au Parlement de Saxe-Anhalt, un Land de l’est du pays, où les services de renseignement ont récemment publié un rapport alarmiste sur la menace que constitue le parti pour « l’ordre démocratique et constitutionnel » ; et la députée fédérale Gerrit Huy, qui s’est vantée, lors de la réunion, d’avoir déjà « mis sur la table le concept de remigration au moment de [son] entrée à l’AfD il y a sept ans ».

      Officiellement, l’AfD ne prône pas la « remigration », notion chère à la droite identitaire. Sur son site, le parti assure qu’il considère « le peuple allemand comme la somme de toutes les personnes ayant la nationalité allemande, et s’inscrit en faux contre l’idée qu’il y aurait “des citoyens de première et de deuxième classe” ».

      Il n’empêche. A son dernier congrès, qui s’est tenu à Magdebourg (Saxe-Anhalt) en juillet 2023, le mot a été prononcé à la tribune par Irmhild Bossdorf, qui figure en neuvième place sur la liste de l’AfD pour les européennes du 9 juin. Cette dernière a notamment réclamé une « #remigration se chiffrant en millions [de personnes] », estimant que les Allemands devraient se préoccuper du « changement démographique » plutôt que du « changement climatique ».

      Après le congrès, Thomas Haldenwang, président de l’Office fédéral de protection de la Constitution (BfV), le renseignement intérieur allemand, s’était inquiété des « théories conspirationnistes d’extrême droite » entendues à Magdebourg. « Il est clair que des personnes qui se sont fait remarquer dans le passé par des positions incompatibles avec notre ordre fondamental libéral et démocratique feront partie de la délégation de l’AfD au prochain Parlement européen », avait-il déclaré.

      « Interdire un parti est très compliqué »

      « Nous voyons combien il est nécessaire que le BfV observe très attentivement les contacts qui se nouent à l’#extrême_droite, comment les ennemis de la Constitution tissent des liens avec les représentants de l’AfD et quelles idéees abjectes sont propagées », a déclaré au magazine Stern la ministre fédérale de l’intérieur, Nancy Faeser, en réaction à l’article de Correctiv.
      En #Autriche, le parti d’extrême droite FPÖ, qui est en tête dans les intentions de vote (autour de 30 %) et a des liens étroits avec le mouvement identitaire de Martin Sellner, s’est étonné de l’indignation suscitée par les révélations du site d’investigation allemand. « Que des responsables politiques patriotes tentent de réparer les dégâts causés pendant des décennies par la gauche en matière migratoire n’est pas un secret mais un devoir dans l’intérêt de notre population », a réagi le secrétaire général du FPÖ, Christian Hafenecker, pour qui « la remigration est le mot d’ordre du moment ».
      Les révélations de Correctiv pourraient donner des arguments à ceux qui estiment que l’AfD devrait être interdit. C’est le cas du député chrétien-démocrate Marco Wanderwitz, élu de Saxe et ex-délégué du gouvernement fédéral pour les Länder de l’Est (2020-2021). « L’AfD devient ce qu’était le [parti néonazi] NPD. On ne peut pas faire plus radicalement d’extrême droite », a-t-il déclaré, dimanche, à la DPA.

      Si une pétition, lancée en août 2023 par des personnalités de la culture et des médias pour réclamer une interdiction, a déjà recueilli plus 400 000 signatures, l’idée – à laquelle l’hebdomadaire Der Spiegel a récemment consacré sa « une » – est loin de faire l’unanimité dans les grands partis de gouvernement.
      Membre du Parti social-démocrate du chancelier Olaf Scholz, l’actuel délégué du gouvernement fédéral pour les Länder de l’Est, Carsten Schneider, est ainsi en désaccord avec son prédécesseur, pour des raisons juridiques et politiques. « Interdire un parti est très compliqué. Sur le plan du droit, les chances sont minces, a-t-il affirmé à la Süddeutsche Zeitung, le 3 janvier. Vouloir interdire un parti qui ne nous convient pas, mais est durablement installé à un niveau élevé dans les sondages, ne peut que créer un réflexe de solidarité à son égard, et ce, même de personnes qui ne sont ni des électeurs ni des sympathisants de l’#AfD. A ce titre, les dommages collatéraux pourraient être considérables. »

      (pas pigé si ils envisageait de déchoir de leur nationalité les étrangers naturalisés ou si ils considéraient ces derniers comme suffisamment assimilés au vu des obstacles à l’acquisition de la nationalité allemande)

      #néonazis #citoyens_non_assimilés #fascisation

      @_kg_, en publiant les citations de textes en allemand
      entre

      nous pourrions utiliser la traduction automatique...

    • –> as theater play; livestream (free access) below

      Livestream: „Geheimplan gegen Deutschland“ im Berliner Ensemble

      Neue investigative Recherche zum Geheimtreffen von einflussreichen AfD-Politikern, Geldgebern und Neonazis als szenische Lesung im Berliner Ensemble.
      12. Januar 2024
      Hartwig

      Die szenische Lesung haben wir als kostenloser Stream zusammen mit dem Berliner Ensemble, dem Volkstheater Wien und nachtkritik.de auf www.berliner-ensemble.de und www.volkstheater.at bereitgestellt.

      Die investigative Redaktion von CORRECTIV veröffentlichte am 10. Januar eine Recherche rund um ein Treffen, von dem niemand erfahren sollte: AfD-Politiker, Neonazis und finanzstarke Unternehmer kamen im November 2023 in einem Hotel bei Potsdam zusammen. Sie planten nichts Geringeres als die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland. CORRECTIV war auch im Hotel – und hat das Treffen dokumentiert.

      Regisseur und Intendant des Volkstheaters Wien Kay Voges bringt die Recherche als Koproduktion des Berliner Ensembles und des Volkstheaters Wien in Form einer szenischen Lesung auf die Bühne des Berliner Ensembles. Während der szenischen Lesung enthüllen wir gemeinsam weitere Details, die parallel auf unserer Webseite veröffentlicht werden.

      Das Stück kann hier frei herunter geladen werden. Jeder der will, kann es tantiemenfrei aufführen. So wollen wir ermöglichen, dass mehr Theater die Debatte weitertragen können. Es wäre toll, wenn die Vorstellungen genutzt werden, um die politische Auseinandersetzung mit den menschenfeindlichen Gedankengut der AfD zu ermöglichen. Wir sehen in Theatern einen zentralen Ort der Kommunikation in unserer Gesellschaft.

      Besetzung:

      Andreas Beck
      Constanze Becker
      Max Gindorff
      Oliver Kraushaar
      Veit Schubert
      Laura Talenti

      Regieteam:

      Lolita Lax (Text)
      Jean Peters (Co-Autor)
      Kay Voges (Szenische Einrichtung)
      Max Hammel (Video)
      Mona Ulrich (Kostüme)

      Link (starts min 19):
      https://youtu.be/kJMQODymCsQ

      https://correctiv.org/events/2024/01/12/correctiv-recherche-geheimplan-gegen-deutschland-im-berliner-ensemble

      #theater_play #Berliner_Ensemble

    • En Autriche, l’extrême droite (en tête des sondages...) envisage bien des déchéance de nationalité

      Qui est vraiment… Martin Sellner, l’identitaire qui inspire les extrêmes droites européennes
      https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2024/01/18/qui-est-vraiment-martin-sellner-l-identitaire-qui-inspire-les-extremes-droit
      L’Autrichien a suscité une vive polémique outre-Rhin avec son projet de « remigration » d’Allemands d’origine étrangère, présenté aux cadres du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD). Une radicalité dont se nourrissent plusieurs mouvements d’extrême droite européens.
      Par Jean-Baptiste Chastand


      Martin Sellner, à Vienne, le 13 avril 2019. MICHAEL GRUBER/GETTY IMAGES VIA AFP

      Martin Sellner a suscité la polémique en Allemagne avec un projet, présenté aux cadres du parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), de « remigration » d’étrangers et d’Allemands d’origine étrangère vers un « Etat modèle » en Afrique du Nord.

      Un idéologue qui scandalise l’Allemagne
      Grandes lunettes et look sportif, Martin Sellner était au cœur du rendez-vous d’extrême droite organisé à Potsdam en novembre 2023 qui fait scandale dans toute l’Allemagne.
      Mercredi 10 janvier, le site d’investigation Correctiv a révélé que des cadres du parti Alternative pour l’Allemagne (AfD) s’étaient discrètement réunis dans un hôtel de cette ville proche de Berlin pour écouter l’idéologue d’ultradroite autrichien prôner « la remigration » vers un « Etat modèle » en Afrique du Nord de « millions » d’étrangers et d’Allemands d’origine étrangère jugés indésirables.
      Martin Sellner a pu leur expliquer en détail le « système d’#incitation_au_départ_volontaire » qu’il rêve d’établir pour débarrasser l’Allemagne et l’Autriche de « ceux qui sont un fardeau ­économique, criminel et culturel ».

      Un des inspirateurs du tueur de Christchurch
      A 35 ans, la renommée de Martin Sellner n’est plus à faire. Après avoir participé à la fondation de la branche autrichienne du Mouvement identitaire en 2012, sur le modèle du groupe Génération identitaire français (dissous en 2021), son nom est apparu dans les médias du monde entier après la tuerie islamophobe de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, en 2019. Avant d’assassiner cinquante et une personnes dans deux mosquées différentes, le tueur, Brenton Tarrant, avait entretenu une correspondance avec Martin Sellner et fait un don de 1 500 euros à son mouvement.
      Ces liens avaient valu à l’Autrichien de faire l’objet d’une enquête pour « participation à une organisation terroriste » finalement ­classée sans suite par la justice autrichienne en 2021. En 2018, Martin Sellner avait déjà échappé à une condamnation pour ­appartenance à une « organisation criminelle ».

      Un nostalgique du régime nazi
      Martin Sellner s’est fait remarquer par les forces de l’ordre dès 2006, lorsque, à 17 ans, il collait des autocollants avec des croix gammées sur le mur de la synagogue de sa ville d’origine, Baden, dans les environs de Vienne. S’il assure depuis qu’il s’agissait d’« une provocation » de jeunesse « effectivement raciste, xénophobe et antisémite », il joue ­toujours avec les symboles ambigus. L’homme apprécie, par exemple, organiser des retraites aux flambeaux à l’occasion des célébrations du 8 mai 1945.
      L’hôtel où s’est tenue la ­rencontre en novembre 2023 se situe par ailleurs à une dizaine de kilomètres seulement de la tristement célèbre villa des bords du lac de Wannsee où les nazis prirent, en 1942, la décision d’exterminer les juifs. « Un rapprochement qui défie l’entendement », s’est défendu Martin Sellner, qui affirme avoir quitté le mouvement identitaire en 2023.

      Un modèle pour les extrêmes droites germaniques
      Bien loin d’une Marine Le Pen qui fait tout pour policer son image, l’AfD allemande et le Parti pour la liberté d’Autriche (FPÖ) – deux formations avec qui le Rassemblemant national siège au Parlement européen – basculent sur une ligne toujours plus radicale en multipliant les contacts avec les identitaires.
      Après les révélations de Correctiv, les deux partis ont repris à leur compte le concept de « remigration » défendu par Martin Sellner. En débattant de ses modalités, Herbert Kickl, le chef du FPÖ, a confirmé qu’il envisageait jusqu’à la #déchéance_de_nationalité et à l’expulsion de citoyens ­autrichiens d’origine étrangère qui « méprisent notre société ».
      A la faveur des sondages historiquement élevés pour l’AfD et le FPÖ, Martin Sellner espère bien que l’heure de la concrétisation de son grand plan approche.

      #expulsion_de_citoyens

    • Geheimtreffen in Potsdam: AfD-Mitarbeiter brüstet sich mit Gewalt

      Gewalt und Medienarbeit – Mario Müller, langjähriger führender Kopf der Identitären, vorbestraft wegen Körperverletzung, gab in einem Vortrag in Potsdam verstörende Einblicke in seine Strategie im Kampf gegen Linke. Für die AfD könnte sich dies in Bezug auf ein Verbotsverfahren als brisant erweisen. Denn Müller ist Mitarbeiter im Büro eines AfD-Abgeordneten. Auf Anfrage bestreitet er, die Aussagen getroffen zu haben.

      von Jean Peters , Gabriela Keller , Till Eckert , Anette Dowideit , Marcus Bensmann
      17. Januar 2024

      Mario Müller, ein mehrfach wegen Körperverletzung verurteilter Rechtsextremer und Mitarbeiter eines AfD-Bundestagsabgeordneten, am 25. November 2023 im Landhaus Adlon in Potsdam. (Fotos und Collage: CORRECTIV)

      Mario Müller schämt sich nicht für seine Vorstrafen, im Gegenteil: Er gibt damit an.

      „Mein Name ist Mario Müller“, so stellt er sich bei dem Geheimtreffen vor, „ich bin gewaltbereiter Neonazi.“ Im ironischen Ton sagt er das laut Quellen, zieht es gleich ins Lächerliche: Das gelte nur, wenn man linken „Denunziationsportalen“ glaube. Und das tut natürlich niemand hier, bei dieser Zusammenkunft nahe Potsdam, die CORRECTIV in der vergangenen Woche aufgedeckt hat.

      Knapp 30 Leute, Rechtsextreme, AfD-Funktionäre, private Unterstützer kamen am 25. November 2023 in dem Hotel „Landhaus Adlon“ zusammen. Sie berieten über Vertreibungen von Menschen mit Migrationshintergrund, und er, Mario Müller, war mittendrin.

      Sein Fokus: Der Kampf gegen die Linke. Dafür setzt er auf zwei Waffen: Gewalt und Medienarbeit. Beides greift bei ihm offenbar ineinander. In seinem Vortrag macht er dies mit einem Beispiel anschaulich: Er habe 2021 den Aufenthaltsort eines deutschen Antifa-Aktivisten in Polen verbreitet und einen Schlägertrupp auf ihn angesetzt.
      Der AfD-Mitarbeiter und die Gewalt: Erst Bekenntnis, dann Dementi

      Als CORRECTIV Müller mit seinen Aussagen konfrontiert, streitet er dies kategorisch ab: „Ich habe niemals einen „Schlägertrupp“ auf irgendjemanden angesetzt“, teilt er mit. Er habe sich nur „mit polnischen Journalisten“ über den Aufenthaltsort des Mannes „ausgetauscht“ und später „aus dem Internet“ von dem Angriff erfahren.

      Dagegen steht Müllers Vortrag. Im Landhaus Adlon brüstete er sich nicht nur mit der Attacke, sondern auch damit, den reichweitenstarken Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ auf der Plattform X zu betreiben, der geleakte Details über linke Akteure verbreitet und sie dort wie auf dem Präsentierteller preisgibt – mit Foto, Klarnamen und anderen Angaben. Wer hinter dem Kanal steht, war bisher nicht bekannt. Einige Medien scheinen ihn als Informationsquelle zu nutzen. Auf Anfrage von CORRECTIV leugnet Müller seine Rolle als Betreiber des Kanals pauschal, ohne dazu Details zu nennen.

      Sollte es zu einem Verbotsverfahren gegen die AfD kommen, könnte sich die Personalie Müller als relevant erweisen: Denn bei Verbotsverfahren kommt es nicht nur darauf an, ob eine Partei eine verfassungsfeindliche Haltung vertritt. Sondern auch darauf, ob sie versucht, diese Haltung in aggressiver, kämpferischer Weise umzusetzen.

      Müller steht beispielhaft für die enge Verstrickung der AfD mit gewaltbereiten Rechtsextremen: Der Aktivist, mehrfach vorbestraft, unter anderem wegen gefährlicher Körperverletzung, ist Mitarbeiter des Bundestagsabgeordneten Jan Wenzel Schmidt, wie seit Ende 2022 bekannt ist.

      Allein die Anwesenheit Müllers auf dem Treffen bei Potsdam wirft Fragen auf. Gegenüber CORRECTIV teilt er mit, er sei dazu eingeladen worden. Die AfD-Fraktion habe von seiner Teilnahme dort keine Kenntnis gehabt. Wie sein Arbeitgeber dies bewertet? Der AfD-Politiker Schmidt schreibt dazu auf CORRECTIV-Anfrage: „Die Freizeitaktivitäten von Mitarbeitern überwache ich nicht.“

      Beobachter und Rechtsextremismus-Expertinnen sehen die Tätigkeit Müllers im Büro des Bundestagsabgeordneten kritisch: „Mario Müller ist ein gefährlicher Neonazi, mit Verbindungen, die das ganze extrem rechte Spektrum abdecken“, sagt die Thüringer Landtagsabgeordnete Katharina König-Preuss (Linke).

      Das sei nicht das einzige Problem: „Zudem hat er Zugriff auf Informationen, an die nicht jeder kommt“, sagt sie. Er könne über parlamentarische Informationssysteme verfügen, Flurgespräche oder Inhalte aus Ausschüssen mitbekommen, Kontakte aufbauen: „Ein extrem rechter Gewalttäter bekommt darüber die Zeit, die Infrastruktur und Möglichkeiten, um seine politische Agenda zu betreiben.“

      Mit anderen Worten: Es sei gut möglich, dass er an sensible Informationen komme – und diese nutzen könne, um politische Widersacher einzuschüchtern oder anzugreifen. Dazu teilt Müller auf Nachfrage von CORRECTIV mit: Bei seiner Tätigkeit als wissenschaftlicher Mitarbeiter für Schmidt beschäftige er sich ausschließlich mit mandatsbezogener Sach- und Öffentlichkeitsarbeit.
      Ein Foto zeigt Müller mit geballter Faust auf Lesbos

      Rechtsextremismus-Fachleuten war Müller bereits lange vor dem Treffen nahe Potsdam ein Begriff: Er spielte laut Verfassungsschutz, Fachleuten und Beobachtern innerhalb der sogenannten Identitären Bewegung lange eine zentrale Rolle und schrieb als Reporter des stramm rechten Magazins Compact. Als im März 2020 mehrere Dutzend Neonazis nach Lesbos reisten, war auch Müller mit vor Ort, angeblich als Reporter. Laut Berichten sollen einige versucht haben, Boote von Geflüchteten zu behindern. Offenbar wurde die Gruppe von Antifaschisten angegriffen: Ein Foto zeigt Müller mit geballter Faust, neben einem Mann mit blutverschmierter Glatze.

      Er schätze die Identitäre Bewegung zwar nach wie vor, antwortet er auf die Frage von CORRECTIV nach seiner heutigen Funktion. An deren Aktionen beteilige er sich seit Jahren nicht mehr.

      Das Treffen im Landhaus Adlon eröffnet seltene Einblicke in das Selbstbild der Rechtsextremen. In Müllers Vortrag dreht sich den Quellen zufolge alles um den Kampf gegen den politischen Gegner: Die Antifa sei das größte Hindernis für die Rechten. Sie stehe „der patriotischen Wende“ und damit auch „dem Aufstieg der AfD“ im Weg, sagte Müller, wie es die Quellen bestätigen. Und nur deswegen könnten sich die Rechten nicht offen zum Rechtssein bekennen.

      Müller spricht von der Antifa. Aber in seinem Vortrag wird deutlich: Er hat offenbar ein sehr weit gefasstes Verständnis davon, wer seine Gegner sind. Er nennt auch Politiker, Journalisten, linke Zivilgesellschaft, Gerhard Schröders „Aufstand der Anständigen“. Antifa, so versteigt er sich Quellen zufolge, sei sogar die „Staatsdoktrin“ in Deutschland, und zudem „Handlanger der Ampelregierung”.

      Auf CORRECTIV-Anfrage schreibt er, diese Bewertung sei „substanzlos und falsch“. Er engagiere sich gegen die „linksextreme, gewalttätige Antifa.”

      In seinem Vortrag bezeichnete er die linke Szene als das „Grundproblem“ und erklärte auch, was man dagegen tun kann. Er erwähnt zum Beispiel den Angriff auf den Autonomen in Warschau namens Johannes D. im November 2021. Die Geschichte dahinter ist verworren: Gut einen Monat zuvor verbreiteten linke Websites Vergewaltigungsvorwürfe gegen D.; er wurde deswegen von mehreren deutschen Antifa-Gruppen geoutet und ausgeschlossen. Der Aktivist wollte offenbar neu anfangen und arbeitete zu der Zeit als Erzieher in einer Kita in Polen.

      „Wir haben das rausgefunden“, sagt Müller und diese Informationen „polnischen erlebnisorientierten Fußballkreisen“ übergeben. Also Hooligans. Wie Quellen bestätigen, sagte er, D. sei daraufhin auf der Straße „sehr handfest und sportlich” konfrontiert worden und habe in der Folge einen Nervenzusammenbruch erlitten.

      Mehrere AfD-Politiker sind bei dem Treffen in der Nähe von Potsdam dabei, darunter die Bundestagsabgeordnete Gerrit Huy und Roland Hartwig, der inzwischen entlassene Referent von Parteichefin Alice Weidel. Aber niemand äußert Kritik oder Unwohlsein. Im Gegenteil: Laut Quellen wird während des Vortrags gelacht – gerade während der Schilderung von Gewalt.

      Auf Anfrage will Müller davon jetzt nichts wissen. Er wirft CORRECTIV vor, „falsch informiert“ zu sein oder bewusst zu verzerren: In seinem Vortrag habe er ausgeführt, dass D. nach eigener Aussage vor Gericht zum Kronzeugen wurde, „nachdem seine Anwesenheit in Polen bekannt geworden war.“ Dazu habe die Berichterstattung polnischer Journalisten beigetragen, mit denen er in Verbindung stand. Dass er den Angriff auf D. organisiert oder herbeigeführt habe, weist er vehement zurück.
      Der Kronzeuge wurde nach eigener Aussage in Polen von Neonazis drangsaliert

      Es steht dieser Tage vieles auf dem Spiel für die AfD. Was Müller laut Quellen in dem Vortrag sagte, war brisant, und zwar nicht nur wegen des Bekenntnisses zur Gewalt, das er nun bestreitet. Denn Johannes D. ist nicht irgendwer: Als Kronzeuge sollte er einige Monate nach dem Angriff auf ihn im Verfahren gegen die linksextreme Gruppe um Lina E. eine Schlüsselrolle spielen – den Angeklagten werden die Bildung einer kriminellen Vereinigung und Angriffe auf Rechtsextreme vorgeworfen.

      Auf dem Treffen nahe Potsdam stellte Müller es so dar, als hätten er und seine Mitstreiter dafür gesorgt, dass D. aussagt. Ohne seine „Outing-Aktivitäten“ wäre der Kronzeuge „natürlich immer noch Kindergärtner in Warschau”, behauptete er laut Quellen vor den Zuhörern. Allerdings wirkt es so, als habe er dabei seine Rolle übertrieben: Nach Johannes D.s eigenen Aussagen im Thüringer Untersuchungsausschuss gaben eher persönliche Gründe und seine Ächtung in der linken Szene den Ausschlag.

      Prüfen lassen sich die Vorfälle nur teilweise: Auf einem rechten Profil auf der Plattform X gibt es ein Video, datiert auf den 13. November 2021. Angeblich dokumentiert es den Angriff auf Johannes D. Zu sehen ist, wie eine Person wegrennt, gejagt von mehreren Männern. Das Material lässt nach Videoanalyse von CORRECTIV keine eindeutigen Rückschlüsse zu: Die Bildqualität ist zu schlecht, um D. eindeutig identifizieren zu können.

      Nur der Aufnahmeort lässt sich ermitteln: Das Video entstand vor einem Supermarkt in Warschau, an der Straßenecke Jerozolimskie und Krucza. Ringsum sind mehrere Menschen zu sehen, offenbar bei einer Demonstration. Nach Recherchen von CORRECTIV handelt es sich um den Nationalfeiertag in Polen. Das passt zur Berichterstattung über einen Protest von Rechtsextremen am 11.November 2021 in Warschau, also zwei Tage, bevor das Video hochgeladen wurde. Johannes D. soll an dem Tag an einer Gegendemonstration teilgenommen haben. Er selbst hat selbst mehrfach ausgesagt, dass er in Warschau von Neonazis drangsaliert wurde, vor Gericht und im Untersuchungsausschuss im Thüringer Landtag. Nachfragen kann man bei D. nicht; er ist in einem Zeugenschutzprogramm. Belege für seine Aussagen liegen CORRECTIV aber vor.

      Ob Müller den Angriff herbeigeführt hat, ist damit aber nicht gesagt: Er selbst behauptete das in seinem Vortrag und dementiert später per Mail auf CORRECTIV-Anfrage. Fest steht nur: Der Rechtsextreme hatte Informationen über den Linksautonomen. Und er ist international vernetzt.
      Vom niedersächsischen Neonazi-Milieu in die Identitäre Bewegung

      Müller ist 35 Jahre alt, stammt aus dem niedersächsischen Neonazi-Milieu und war unter anderem bei den „Jungen Nationaldemokraten“ aktiv, der damaligen NPD- Jugendorganisation. 2013 wurde er in Delmenhorst wegen gefährlicher Körperverletzung verurteilt. Laut Lokalpresse soll er einen Jugendlichen mit einem Totschläger angegriffen und schwer verletzt haben – einem 200 Gramm schweren Stück Metall in einer Socke.

      Aus Behörden in Niedersachsen heißt es, damals seien in der Gegend häufiger rechte und linke Aktivisten aneinandergeraten, es gab Schlägereien und Sachbeschädigungen. Müller sei mehrfach auffällig geworden, dann aber weggezogen; die Scharmützel in den Straßen seien in derselben Zeit abgeklungen.

      Einige Jahre später tauchte Müller in Halle wieder auf, studierte Politik und Geschichte – und galt als führender Kopf der identitären Gruppe „Kontrakultur“ und Mitorganisator eines Hausprojekt der Identitären, das zwischen 2017 und 2019 als örtlicher Dreh- und Angelpunkt der rechtsextremen Bewegung diente.

      Müller sei damals in der Stadt sehr präsent gewesen, sagt Torsten Hahnel, Mitarbeiter der Arbeitsstelle Rechtsextremismus beim Verein „Miteinander.“ in Halle: „Es war klar, dass er einer der Hauptakteure war und in der Strukturentwicklung der Neuen Rechten eine wichtige Rolle spielte.“

      Seit Jahren agiert Müller auch international, kreuzte bei einer Kampagne der Identitären gegen Seenotretter auf einem Schiff im Mittelmeer, reiste nach Syrien und posierte mit dem rechtsextremen ukrainische Asow-Bataillon, all das ist mit Fotos dokumentiert. „Müller ist wie ein Handlungsreisender für die extreme Rechte“, so Hahnels Einschätzung, „er scheint sich als wichtigen Akteur der internationalen Vernetzung zu sehen.“
      Müller hält beim Geheimtreffen einen Vortrag über den Kampf gegen die linke Szene

      Bei seinem Vortrag Ende November, zwischen AfD-Politikern, Mitgliedern der Werteunion und privaten Unterstützern, spricht Müller offen von seiner Strategie; er glaubt sich unter Gleichgesinnten: Die linke Szene soll ausgeschaltet werden – vor allem mit Recherchen und gezielt verbreiteten Informationen.

      Es ist unklar, ob Müller tatsächlich den X-Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ verantwortet, wie er in dem Vortrag behauptete. Der Account kommt dem, was er in seinem Vortrag beschreibt, jedenfalls recht nahe: Dort tauchen nicht nur mutmaßliche Gewalttäter aus dem Antifa-Milieu auf, sondern auch Journalisten, ein Mitarbeiter der Amadeu-Antonio-Stiftung oder Politiker der SPD oder Grünen.

      Die Thüringer Linken-Abgeordnete König-Preuss kennt den Kanal; sie war dort schon Thema. In Bezug auf Müllers angebliche Rolle als Betreiber sagt sie: „Damit ließe sich erklären, wofür er seine Arbeitszeit nutzt.“ Auf dem Account werde Stimmung gemacht, um Personen in den Fokus der rechten Szene zu rücken, so ihr Eindruck. Das Profil diene als „eine Kampagnenplattform um Leute zu diffamieren, die sich gegen Rechtsextremismus stark machen.“

      Müller gibt bei diesem Treffen preis, er betreibe den Kanal gemeinsam mit dem IT-Marketing-Fachmann Dorian Schubert – der ist ebenfalls langjähriger Neonazi, war mit Müller beteiligt an Hausprojekt in Halle und stand auch mit ihm gemeinsam vor Gericht: Nach dem Angriffs auf einen Zivilpolizisten im November 2017 waren beiden wegen gefährlicher Körperverletzung angeklagt.: Müller hatte sich offenbar mit Schutzhelm, Stock und Pfefferspray gewappnet, Schubert soll Sturmmaske und Baseballschläger getragen haben. Schubert wurde freigesprochen, Müller zu sechs Monaten auf Bewährung verurteilt; das Urteil liegt CORRECTIV vor.

      CORRECTIV hat eine Bitte um Stellungnahme an Schuberts Anwalt geschickt. Die Anfrage blieb bis Redaktionsschluss unbeantwortet.

      Müller teilt dazu auf Anfrage mit, er empfinde die Verurteilungen „als Unrecht.“ Er habe „in Notwehr“ gegen „Angriffe von Linksextremisten“ gehandelt, die ihn und sein Wohnhaus zuvor attackiert hätten. Tatsächlich seien er und sein Mitbewohner dann mit Zivilpolizisten zusammengestoßen, die sich nicht zu erkennen gegeben hätten.

      Die Identitäre Bewegung steht auf der Unvereinbarkeitsliste der AfD. Das wäre bei Müller eigentlich ein Ausschlusskriterium für Tätigkeiten innerhalb der Partei. Der Abgeordnete Jan Wenzel Schmidt stört sich daran offenbar nicht. Wie er CORRECTIV mitteilt, sei er sehr zufrieden mit seinem Mitarbeiters: „Herr Müller hat ein abgeschlossenes Studium und wäre somit vermutlich bei den Grünen überqualifiziert“, schreibt er: „Deshalb habe ich ihm eine Chance gegeben.“

      Für Schmidt dürfte die Personalie durchaus politische Vorteile bringen, meint ein Insider aus der AfD-Fraktion: „Ein Großteil der Gelder, die Abgeordnete für Mitarbeiter haben, werden nicht ausschließlich dafür ausgegeben, damit die Leute Bundestagsarbeit machen.“

      Vielmehr kauften sich manche Parlamentarier über ihre Mitarbeiter quasi Rückhalt in bestimmten für ihre Partei relevanten Kreisen oder Organisationen. „Dann beschäftigen Sie Leute, die Ihnen Stimmen organisieren oder medial oder im Vorfeld Unterstützung sichern.“ Er vermutet, dass Müller in diese Kategorie falle.

      Müller weist diesen Eindruck auf Anfrage zurück.
      Sorgen im Bundestag: „Man guckt schon, mit wem man im Aufzug steht“

      Als Rechtsextremer im Dienst für einen AfD-Politiker stellt Müller keine Ausnahme dar: Im Juli 2023 wurde bekannt, dass der ehemalige Neonazi Benedikt Kaiser beim AfD-Abgeordneten Jürgen Pohl als wissenschaftlicher Mitarbeiter beschäftigt ist.

      Aus Sicht von Politikern und Politikerinnen anderer Parteien ist das ein Sicherheitsproblem: „Wir finden das schwierig, weil die Mitarbeiter hier bis vor Kurzem ohne Sicherheitscheck rein und raus konnten und jetzt nur sporadisch kontrolliert werden“, sagt die Linke Bundestagsabgeordnete Martina Renner. Bei 7.000 Mitarbeitern der Abgeordneten und Fraktionen könne sie bei Weitem nicht jeden auf Anhieb zuordnen. Aber generell empfinde sie die Situation als unangenehm, sagt sie: „Man guckt schon, mit wem man im Fahrstuhl steht.“

      Aus Sicht Renners teilten sich die Teilnehmenden bei dem Geheimtreffen in Potsdam in drei Gruppen: „Strategen, Finanziers, Vollstrecker.“ Müller, sagt sie, würde sie zu den Vollstreckern zählen.

      Müller teilt dazu mit, von ihm gehe für niemanden im Bundestag oder anderswo ein Risiko aus: „Die Gewalt lehne ich aus Überzeugung ab.“

      Zurück ins „Landhaus Adlon“. Die Gespräche kreisten auf der Tagung um einen zentralen Punkt: Die Vertreibung von Menschen mit aus völkischer Sicht falscher Hautfarbe, falscher Herkunft, falscher politischer Einstellung. Das ist es, was Rechtsradikale mit dem Begriff „Remigration“ meinen – sie wollen entscheiden, wer sich in Deutschland wohl und sicher fühlen darf.

      Müller spricht nicht direkt über dieses Thema. Bei ihm geht es um die Frage, wie die extreme Rechte zur tonangebenden Macht in Deutschland werden kann. Er behauptete, mit dem X-Kanal „Dokumentation Linksextremismus“ füttere er Medien mit Informationen, setze „Narrative“ und arbeite zum Teil eng mit Journalisten, wie er sagt: „Die Antifa muss mit „Gewalt und Terror in Verbindung gebracht werden.“

      An diesem Ziel arbeite er – und dafür möchte er Geld, zunächst gleich, als Spende von den Teilnehmern. Und künftig auch offiziell: Er sehe vor allem „die Politik“ in der Pflicht, in den Parlamenten auf Landes- und Bundesebene „Recherchestellen“ zu schaffen. Mit „finanzieller Unterstützung könne er noch mehr Kraft in seine „wichtige Arbeit“ stecken, sagte er laut Quellen, und „das Projekt weiter professionalisieren.“

      Bei dem Treffen inszeniert er sich als umtriebiger Antifa-Jäger. Im Nachgang, auf Anfrage von CORRECTIV, weist er all das schriftlich zurück. Nach Angaben von Quellen sprach er dagegen in seinem Vortrag lange und stolz über seine Recherchen, die er und sein Mitstreiter auf dem Kanal präsentierten.

      Knapp 14.000 Nutzer folgen dem X-Account. Nach Einschätzung von Fachleuten sticht der Kanal durchaus hervor: „Immer wieder scheint der Account exklusive Informationen zu haben, beispielsweise Namen, Fotos, Tatvorwürfe“, sagt der Rechtsextremismus-Experte Sebastian Wehrhahn. Ob diese von der Polizei, der Staatsanwaltschaft oder Verfahrensbeteiligten stammen, lasse sich nicht sagen. „Mein Eindruck ist, dass die Betreiber einigermaßen gut vernetzt sind und in der Lage, Informationen zu verknüpfen und zuzuspitzen.“ Für solche Recherchen brauche es Kontakte und vor allem viel Zeit. Er fragt sich: „Wenn Müller dahinter steckt, wurde er als Mitarbeiter von Schmidt vielleicht genau dafür angestellt?“

      Müller behauptete, Behörden zählten zu seinen Informationsquellen. Auch pflege er enge Beziehungen zu einigen Journalisten; mehrere Medien „schrieben“ bei ihm „ab“.

      In einem Fall scheint es, als ließe sich ein Informationsfluss nachzeichnen: Am 18. Oktober 2023 verbreitete der Account ein Dokument der Staatsanwaltschaft Dessau. Daraus geht hervor, dass gegen die Linksextremistin Lina E. auch wegen versuchten Mordes ermittelt wird. Zwei Tage später berichteten Bild, Leipziger Volkszeitung und MDR über die Vorwürfe – unter Berufung auf dieses Dokument. Die Leipziger Volkszeitung nennt den Account „Dokumentation Linksextremismus“ ausdrücklich als Quelle. Im Bericht des MDR ist die Rede von einem Brief, der „im sozialen Netzwerk X, vormals Twitter“ kursiere. Ein Scoop für Müller, mit dem er sich auch auf dem Treffen der Rechtsextremen Ende November brüstete – für ihn zeigt der Fall, dass seine Strategie aufgeht.

      https://correctiv.org/aktuelles/neue-rechte/2024/01/17/geheimtreffen-in-potsdam-afd-mitarbeiter-bruestet-sich-mit-gewalt

      #Mario_Müller

    • Einblick hinter die Recherche | CORRECTIV

      Von diesem Treffen sollte niemand erfahren: Hochrangige AfD-Politiker, Neonazis und finanzstarke Unternehmer kamen im November in einem Hotel bei Potsdam zusammen. Sie planten nichts Geringeres als die Vertreibung von Millionen von Menschen aus Deutschland.

      Seit der Veröffentlichung der Geheimplan-Recherche ist vieles in Bewegung gekommen. Dieser Film erzählt, wie es überhaupt zur Recherche kam und wie die Reporter vorgegangen sind.

      https://www.youtube.com/watch?v=c9gNQOFZHSI