• aie aie aie...et c’est reparti pour un tour ! un peu de biologisation du social version "j’utilise des théories scientifiques largement controversées, mais je les assène comme arguments d’autorité, parce que « les faits sont les faits » et qu’il faut arrêter de se voiler la face, hein, ça fait plusieurs dizaines d’années que les épistémologies féministes travaillent sur ces sujets, mais je les ignore complètement" ?, lisez donc cet article de Peggy Sastre à l’occasion de la sortie de son livre « La domination masculine n’existe pas » (tout un programme...)

    https://www.contrepoints.org/2015/11/11/228597-la-domination-masculine-existe-t-elle-la-perspective-evofeminis

    Vous observez, études à l’appui, que la violence « est un phénomène aussi omniprésent dans les sociétés humaines que proportionnellement masculin ». Au regard de l’évolution, pourquoi émerge cette violence, et pourquoi sont-ce les hommes qui s’en font les principaux porteurs ?

    Pour le comprendre, il faut rappeler une petite évidence : pour une dépense énergétique équivalente, la femme produit un ovule par mois, l’homme plusieurs millions de spermatozoïdes par jour. Ensuite, lorsqu’un ovule et un spermatozoïde se rencontrent et que l’œuf est fécondé, le travail de l’homme peut à peu près s’arrêter là, tandis que la femme doit encore en passer par neuf mois entiers de gestation interne, un accouchement périlleux et un temps d’allaitement aussi conséquent que contraceptif pour avoir l’assurance relative de la pérennité de ses gènes. Ce qui fait que non seulement le succès reproductif des hommes est bien plus hétérogène que celui des femmes, mais il est aussi dépendant d’un investissement parental minimal bien moindre.

    Et on tombe sur ce que prédit la théorie de Trivers : si, relativement à l’autre, un sexe se caractérise par une plus grande variabilité de son succès reproductif et un moindre investissement parental obligatoire, alors c’est ce sexe qui sera le plus violent. Du fait de leur configuration reproductive, la violence est tout « simplement » plus bénéfique aux hommes. À la fois pour éloigner des concurrents et s’attirer des partenaires, avoir recours à la violence a longtemps été une bonne solution, un bon moyen d’arriver à leurs fins, c’est-à-dire la maximisation de leurs intérêts reproductifs.

    Les violences conjugales d’aujourd’hui répondent-elles aux mêmes problèmes posés ?

    Les violences conjugales relèvent de la même logique, dans le sens où elles peuvent servir à minimiser les risques reproductifs qu’un homme est seul à pouvoir connaître. Comme ce n’est pas lui qui porte le bébé, il n’est jamais à 100% sûr que ce bébé est bien le sien. Une incertitude de paternité qui a représenté une pression sélective très forte au cours de notre évolution et les données contemporaines montrent que l’énorme majorité des violences conjugales surviennent toujours dans un contexte de jalousie masculine.

    Il est donc plus que probable que ces violences aient plusieurs fonctions, toutes liées à des intérêts reproductifs spécifiquement masculins : punir la femme suspectée d’infidélité, montrer l’exemple aux autres femmes, partenaires potentielles, et leur ôter l’envie de tromper, indiquer aux hommes concurrents qu’il ne sert à rien de vouloir planter sa graine dans le jardin du voisin, etc.

    #biologisation_du_social #féminisme #épistémologies_féministes #genre

  • Quand les neurobiologistes se prennent pour Dieu... et interviennent expérimentalement sur le cerveau humain pour étudier les croyances, ça produit au mieux des études inintéressantes (on ne peut, comme le souligne les auteurs, que rien en conclure) ; une vision des mécanismes sociaux totalement réductrice ; et au pire on peut suspecter des finalités politiques deresponsabilisantes et douteuses.

    °°Moins croire en Dieu avec la stimulation magnétique…°°

    http://passeurdesciences.blog.lemonde.fr/2015/10/21/moins-croire-en-dieu-avec-la-stimulation-magnetique/#xtor=RSS-32280322

    "La manière dont nous affermissons nos convictions idéologiques et dont nous nous y cramponnons comme à des bouées de sauvetage, lorsque la réalité de nos sociétés entre en trop grande dissonance avec l’image idéale que nous en avons, a en effet déjà été étudiée par les chercheurs en sciences politiques, en sociologie et en psychologie. Seule manquait une approche neurobiologique, la mise en lumière des mécanismes cérébraux à l’œuvre dans cette tendance, et c’est cette approche que l’article cité plus haut se propose d’aborder.

    Fruit d’une collaboration entre des chercheurs de l’université de Los Angeles et de l’université d’York (Royaume-Uni), cette étude s’est intéressée à une zone particulière du cortex préfrontal impliquée dans l’identification des menaces et l’élaboration des réponses à y apporter. De précédents travaux ont notamment montré que, face à l’évocation de la mort, menace puissante s’il en est, mais aussi face à l’isolement ou au sentiment de ne pas comprendre la situation, cette région du cerveau s’activait et était associée à un réflexe de repli sur son groupe social ou ethnique ou bien à un désir de punition de ceux qui violent la norme. D’où l’idée qu’ont eue ces chercheurs de... désactiver temporairement cette zone pour voir si, en présence d’un contexte angoissant, les individus « neutralisés » auraient moins tendance aux replis religieux et identitaires."

    #biologisation_du_social #neurosciences

  • SOS ! On se demande encore si on peut corréler le QI avec des scan du cerveau ! Et on fait des tests manifestement publiables dans Nature...

    °°Scientists can now predict how intelligent you are with a brain scan - but could the technology be misused?°°
    If a brain scan could be used to check your intelligence, could that information one day be used against you?

    http://www.independent.co.uk/news/science/scientists-can-now-predict-how-intelligent-you-are-with-a-brain-scan-

    "As it says in the report, “functional connectivity profiles can be used to preduct the fundamental cognitive trait of fluid intelligence in subjects.”"

    [...]

    “Todd Constable, one of the authors of the study, told WIRED magazine that one day in the future, employers could scan job applicants’ brains to see whether they would be suited for the position.

    And Richard Haier, an intelligence researcher at the University of California, Irvine, said that schools could scan students’ brains to see what kind of education would suit them, or prisons could scan inmates to see whether they were prone to violence or addiction.”

    #biologisation_du_sociale #neurosciences

  • Du nouveau du coté de la « biologisation du sociale ». Une étude (très à la mode) relayée dans Nature qui étudie les déterminismes du comportement sexuel à travers le prisme de la biologie...
    http://www.nature.com/news/epigenetic-tags-linked-to-homosexuality-in-men-1.18530?WT.mc_id=FBK_NatureNe


    °°Epigenetic ’tags’ linked to homosexuality in men. Twin study reveals five DNA markers that are associated with sexual orientation.°°

    “The biology of sexual orientation has been one of the most vexing — and politically charged — questions in human genetics. For the first time, researchers have found associations between homosexuality and markers attached to DNA that can be influenced by environmental factors.”

    #Biologisation_du_social #Déterminisme_biologique #comportements_sexuels

    • Et comme c’était prévisible, ça a donné ça le lendemain :

      C’est assez nul de la part de Nature news, qui ne se base que sur un abstract de conférence, c’est-à-dire sur des résultats préliminaires non publiés, qui en plus a de graves limites, comme le note ce très bon article de The atlantic :

      No, Scientists Have Not Found the ‘Gay Gene’
      http://www.theatlantic.com/science/archive/2015/10/no-scientists-have-not-found-the-gay-gene/410059

      So, ultimately, what we have is an underpowered fishing expedition that used inappropriate statistics and that snagged results which may be false positives. Epigenetics marks may well be involved in sexual orientation. But this study, despite its claims, does not prove that and, as designed, could not have.

    • Demain dans la presse : « Donald Trump propose le dépistage obligatoire du gène de l’homosexualité : "Il est de notre devoir d’aller au-devant des jeunes exposés à ce risque génétique afin de les conseiller et les accompagner". Donald Trump a refusé de commenter concernant l’accès à ces données par l’éducation nationale. »