• Microsoft announces layoffs that will impact at least 6,000 employees | The Verge
    https://www.theverge.com/news/659401/microsoft-layoffs-three-percent-workforce

    Microsoft is laying off more than 6,000 employees, around three percent of the company’s entire workforce. These are the biggest job cuts at Microsoft since it laid off 10,000 employees in 2023, and will impact employees across Microsoft’s businesses.

    [...]

    The latest job losses come more than a year after Microsoft laid off 1,900 Activision Blizzard and Xbox employees, and then in May 2024 the company closed several game studios, including Hi-Fi Rush developer Tango Gameworks and Redfall developer Arkane Austin. Tango Gameworks later returned thanks to a deal with Krafton.

    Microsoft also laid off 650 more Xbox employees in September, as part of a restructuring related to the company’s acquisition of Activision Blizzard. Microsoft also cut around 1,000 employees from its HoloLens and Azure cloud teams in June.

    #microsoft #emploi #licenciements #business #jeu_vidéo #jeux_vidéo

  • Stockage des #déchets #nucléaires à #Bure : pourquoi la facture du projet d’enfouissement pourrait exploser
    https://www.francetvinfo.fr/environnement/energie/nucleaire/dechets-nucleaires-a-bure/stockage-des-dechets-nucleaires-a-bure-pourquoi-la-facture-du-projet-d-

    Selon une nouvelle estimation de l’#Andra, le coût total de ce projet hors norme pourrait finalement s’élever à 37,5 milliards d’euros.

    Plus ça va, plus ça coûte cher. Comme l’EPR. Comme le démantèlement. Comme tout ce que l’atome nucléarise.

    • le projet Cigéo pourrait coûter entre 26,1 et 37,5 milliards d’euros*, étalés sur 150 années d’exploitation du site.

      Pour l’heure, 83 000 m3 de déchets les plus radioactifs sont attendus à Bure, dont la moitié a déjà été produite.

      Donc on y stockerait 553m³/an, on mettrait 75 ans à stocker les déchets produits en grosso-merdo 75 ans d’exploitation !? Donc ça ne suffit pas aux déchets qui continueraient d’être produits. Dans 150 ans il y aurait encore 75 ans de déchets à gérer. Soit ils se sont basé sur un projet d’arrêt du nucléaire civil soit c’est sous-dimensionné de moitié !

  • #Ubuntu_25.04 Upgrades Set to Go Live Again Soon
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/05/ubuntu-25-04-upgrades-resume-after-bug-fixes

    If you’ve been patiently waiting to do an in-place upgrade to Ubuntu 25.04 from 24.10, your patience is about to pay off. Ubuntu developers were forced to halt upgrades to the new Ubuntu 25.04 release due to a number of major #bugs affecting users across different Ubuntu flavours. Some users were left with broken desktops (environments, that is – upgrading wasn’t melting PC towers); upgrading was removing third-party packages it shouldn’t have, while many Qt-flavour users couldn’t upgrade using the GUI tool due to missing dependencies. This is why Ubuntu 25.04 upgrades are not working at present (unless manually forced […] You’re reading Ubuntu 25.04 Upgrades Set to Go Live Again Soon, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News

  • Adapter notre appareil de #formation aux besoins de l’#économie, un long thread de #Julien_Gossa...

    Adapter notre appareil de formation aux besoins de l’économie.

    Communication du #Conseil_des_ministres du 28/04/2025

    Je vous offre une lecture premier degré de cette passionnante communication.
    https://www.info.gouv.fr/conseil-des-ministres/compte-rendu-du-conseil-des-ministres-du-28-04-2025#682ba2c6-cdd6-4dce-925

    L’éducation ne sert qu’à l’#insertion_professionnelle.

    Nous avons déjà tout réformé en profondeur dans ce sens, avec de formidables succès.

    Malgré le formidable succès de nos #réformes, nous constatons leur #échec.

    (Je vous jure j’invente rien, je caricature même pas)

    Cet échec est un « paradoxe » car il y a des #emplois non pourvus.

    C’est donc la faute de l’éducation, qu’il faut continuer à réformer.

    (Pause)

    Ça commence par « Nous devons former davantage de techniciens, d’ingénieurs, de scientifiques, et mieux attirer les jeunes filles vers ces métiers. »

    Et ça enchaine par « entreprises du bâtiment et / entreprises industrielles / sans compter les restaurateurs »

    (fin de la pause)

    1. C’est la faute de l’éducation, mais surtout du #secteur_public.

    Les services de l’État sont dysfonctionnels, notamment pour #Qualiopi (donc pour le #secteur_privé - me demandez pas la logique entre les deux affirmations, je ne fais que traduire).

    2. #Apprentissage

    L’apprentissage a donné le contrôle de l’éducation aux #entreprises.

    Mais ce contrôle a été utilisé « en raison de considérations économiques de certains acteurs de la #formation » (i.e. pomper l’#argent_public de l’apprentissage).

    (C’est la description d’un #échec_total)

    Puis que notre dispositif d’apprentissage a échoué, il faut le développer le plus largement possible.

    (vous vous dites que je déconne, mais lisez le texte en entier)

    (pause)

    Nous constatons que les automobilistes qui se lèvent le plus tôt trouvent une place de parking 20% plus près et 48% vite.
    Pour résoudre le problème des places de parking, il faut donc que tous les automobilistes se lèvent plus tôt.

    Ça vous parait complètement con ?

    (fin de la pause)

    3. Déployer la réforme du #lycée_professionnel

    Les #lycées_pro accueille les élèves fragiles, et les élèves fragiles peinent à trouver des emplois, donc il faut réformer le #lycée_pro.

    (pause)

    Début : « Nous devons former davantage de techniciens, d’ingénieurs, de scientifiques »

    Maintenant : « Les #métiers les plus recherchés par les employeurs aujourd’hui nécessitent pourtant quasi tous un diplôme de l’#enseignement_professionnel. »

    (fin de la pause)

    Puisque les jeunes bacheliers pro ne trouvent pas d’emploi dès la sortie de leurs études, il faut développer la formation des adultes.

    (Me demandez pas, je suis aussi perdu que vous)

    Donc M. Macron va (encore) tout réformer le Lycée Pro.

    Cette #réforme consiste à fermer les formations qui ont de mauvais #taux_d'insertion.
    (Ne demandez pas ce qu’on fait des jeunes qui y étaient : c’est la question qui fâche)

    Et puisque les jeunes sont au #chômage, le mieux est de les rapprocher tout de suite de #Pôle_Emploi.
    (Je vous jure, c’est écrit)

    4. Territorialiser l’offre de formation dans l’enseignement supérieur

    La #LCAP, qui a permis la #dérégulation des #formations_privées, est un grand succès.

    Malheureusement, la dérégulation des formations privées pénalise les jeunes et les adultes.

    Comme la dérégulation des formations privées pénalise les jeunes et les adultes, nous devons « garantir l’adéquation permanente entre formation et #besoins_économiques [de] l’offre de formation des #universités. »
    ¯\(ツ)

    Pour ça, on va utiliser les #COMP 100%

    On va donc
    1. accréditer globalement les #offres_de_formation
    2. calibrer les #capacités_d'accueil seulement sur les « besoins en compétence identifiés locale » grâce à #Insersup.

    (pause)
    Rappel : « Les métiers les plus recherchés par les employeurs aujourd’hui nécessitent pourtant quasi tous un diplôme de l’enseignement professionnel. »

    Conséquence : on va fermer les filières universitaires sur le seul critère de l’#employabilité, par décision algorithmique.
    (fin de pause)

    L’État décide de la « stratégie ».
    Les rectorats discutent avec le #MEDEF pour savoir quoi garder ouvert.
    On consulte tout le monde sauf les universités et les universitaires.
    Les universités appliquent.
    Insersup calcule la #performance.
    Le #budget est automatiquement ajusté en fonction du résultat.

    (pause)
    C’est très exactement ce que je décrivais dans ce billet (https://blog.educpros.fr/julien-gossa/2025/04/22/comp100-les-universites-libres-dobeir). Et ce n’est pas amusant du tout. Voir ainsi confirmer en Conseil des ministres le pire de ce qu’on pouvait prévoir est terrifiant.
    (fin de la pause)

    5. Adapter les dispositifs à destination des adultes pour une meilleure adéquation aux besoins du #marché_du_travail

    "Pour répondre aux transformations rapides du marché du travail (serveurs et de BTP) et lutter contre les situations de sous-activité (il n’y a pas d’emplois)"

    Des vieux trucs.

    Car lorsque la formation n’est pas une réponse suffisante à l’absence d’emploi, il faut bien se rendre à l’évidence : c’est forcément la faute des chômeurs.

    Il faut donc "simplifier". Et réformer la formation.
    (le raisonnement circulaire est fascinant. C’est complètement buggué.)

    Lorsqu’il n’y a pas assez d’emplois, il faut augmenter l’ "#immersion_professionnelle" (ça sonne comme du waterboarding) et un truc (« former-recruter », j’imagine que ça sonne bien quand on n’a rien à dire).

    Car cela a "démontré son efficacité" (crois moi frrr).

    Enfin, les plan d’investissement dans les compétences doit être orienté sur les compétences dont on a besoin.
    (Je vous jure j’invente rien, c’est dingo)

    Donc, réforme au pas de charge, sans prendre le temps de la réflexion et de la concertation. Parce que c’est comme ça.

    (Fin du truc)

    Je crois que c’est la première fois que je lis une communication du Conseil des ministre.

    C’est peut-être toujours comme ça : un constat que ce qu’on n’a fait n’a pas marché, et donc la décision de continuer si possible en accélérant, en mettant de côté toute forme de réflexion ou de logique.

    Ou alors c’est qu’on est arrivés à un point intéressant de l’histoire, où on est allé au bout de la logique "s’il y a des chômeurs, c’est forcément la faute de l’éducation, ou alors des chômeurs".

    Ça expliquerait pourquoi les décisions prises n’ont plus de fondement logique.

    De fait, on a tout donné sur la formation pro en #alternance, et ça n’a pas marché. Si alors on refuse l’argument le plus évident (il n’y a tout simplement pas assez d’emplois pour toute notre population avec l’organisation actuelle du travail), il ne reste que des trucs pétés.

    Parce que "les formations privés font de la merde, donc il faut utiliser insersup et les COMP pour fermer des formations universitaires aux choix des employeurs du bassin", c’est complètement pété.

    On fait quoi des étudiants ?

    On constatera au passage l’invisibilisation complète des #BTS, #prépas, écoles et #IUT, pourtant principaux concernés pour « former davantage de #techniciens, d’#ingénieurs, de #scientifiques ».

    Ne pas en parler, c’est complètement pété.

    PS : Insersup dit qu’il faut fermer les IUT.
    ¯\(ツ)

    Parce que "Les #métiers_en_tensions ne demandent pas de #qualification particulière, donc il faut profondément modifier notre système de #qualification", c’est aussi complètement pété.

    Donc soit on est face à des gens qui simplement préparent une baisse drastique de l’ampleur de notre système éducatif, en particulier universitaire, en prévision de la baisse démographique (dans 5 ans, on amorce une chute durable).

    Mais alors pourquoi ne pas le dire ?

    https://www.insee.fr/fr/statistiques/2381380

    Soit on est face à des idéologues, qui se privent de la solution évidente (si l’emploi doit être indispensable pour vivre, alors il faut augmenter le nombre et la qualité des emplois), et aboutissent donc à des solutions déraisonnables, sans fondement, avec des logiques tordues.

    Juste des mots.

    Et on termine avec cette curiosité : on a du « certains acteurs de la formation » et des « certaines formations », mais le Conseil des ministres ne dit jamais les termes :

    💫le secteur d’#enseignement_supérieur privé lucratif💫

    Qui pompe du fric public et ne sert à rien. A cause des réformes.

    Et je termine vraiment avec ma #hottakeesr préférée :

    Au XXIe siècle, il ne faut plus adapter le système éducatif aux besoins économiques, mais il faut adapter l’économie aux besoins des jeunes, donc des étudiants.

    https://social.sciences.re/@juliengossa/114432228297974603

  • Who’s Profiting From #ICE ?

    Since January, the Trump administration has dramatically escalated its immigrant deportation and detention operations, triggering widespread condemnation from human rights advocates, legal experts, and international observers. Leveraging the wartime authorities of the 1798 Alien Enemies Act to bypass standard legal processes, U.S. Immigration and Customs Enforcement (ICE) has sent hundreds of migrants, many without criminal records or due process, to notorious facilities like Guantanamo Bay and El Salvador’s CECOT prison. Reports indicate that detainees have been subjected to inhumane treatment and physical abuse, with some individuals misidentified as gang members based on tattoos.

    Domestically, immigrants are being jammed beyond capacity into ICE facilities run by companies like #GEO_Group, which have been found to have deficiencies in mental health care, inadequate suicide prevention, and excessive use of force against detainees. The revelations about the conditions at these facilities underscore the harsh reality of a profit-driven immigration enforcement system.

    Critics often focus on private prison companies like GEO Group and #CoreCivic, but hundreds of other businesses quietly profit from ICE’s ramped up activities. Private charter airlines and transport companies earn millions from handling detainee transfers, and tech firms providing surveillance tools like face scanning and ankle monitors take a piece of ICE’s more than $9 billion annual budget. Even food service companies, tent manufacturers, healthcare contractors, telecom services, and uniform suppliers cash in. The people behind this sprawling web of contracting businesses, from small vendors to large corporations, are profiting from a system where financial incentives often overshadow humane treatment of immigrants.

    (#paywall)
    https://readsludge.com/2025/05/09/whos-profiting-from-ice
    #détention_administrative #USA #Etats-Unis #migrations #sans-papiers #rétention #business #cartographie #carte_interactive #privatisation

  • Microsoft-Activision Merger Upheld by US Appeals Court (1)
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2025-05-07/us-appeals-court-affirms-microsoft-activision-merger

    Microsoft Corp.’s landmark acquisition of Activision Blizzard Inc. didn’t violate the antitrust laws, a US appeals court said in a ruling that will likely reshape how the Federal Trade Commission reviews deals involving rapidly evolving technology.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #business #justice #ftc #microsoft #activision_blizzard #rachat #monopole #microsoft_xbox

  • Spectacles sur le nucléaire et les luttes à #Bure
    https://nantes.indymedia.org/events/145241/spectacles-sur-le-nucleaire-et-les-luttes-a-bure

    Spectacles sur le nucléaire et les luttes à Bure Les 8 et 9 mai à Nantes, les 10 et 11 mai près de Saint Brieuc. Le grand renouvellement de la filière nucléaire est lancé dans toute la France avec des projets d’EPR, à grand flot de dizaines de milliards.…

    #Antinucléaire #Pol'n

  • Au Burkina Faso, Ibrahim Traoré sous pression après l’annonce d’une nouvelle tentative de putsch
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/05/06/au-burkina-faso-ibrahim-traore-sous-pression-apres-l-annonce-d-une-nouvelle-

    Alors que plusieurs officiers soupçonnés de « complot » ont été arrêtés, le chef de la junte a demandé au Tchad de lui envoyer un contingent de plus de 200 hommes pour renforcer son dispositif de sécurité.

    #BurkinaFaso

  • "Faut-il se plier à la « Muselière » ? La Région Paca interdit l’écriture inclusive jugée « wokiste », une #école_de_cinéma privée de #budget

    Fleuron de Marseille, l’école de cinéma #Kourtrajmé vient de se voir refuser une #subvention pourtant programmée. Pour lui verser, la Région Paca, en croisade contre le « wokisme » exige qu’elle abandonne l’écriture inclusive. « Un précédent dangereux », selon l’association.

    Ce devait être une formalité. La convention de #financement était signée et votée. Comme les années précédentes, l’association Kourtrajmé (court-métrage en verlan) attendait le versement bisannuel de la subvention convenue, soit 75 000 euros pour les années 2025 et 2026. Dans le cadre de sa compétence « formation professionnelle », la Région Paca accompagne en effet cette école de cinéma au fonctionnement original, qui forme gratuitement aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel une trentaine de jeunes en situation de précarité.

    https://vimeo.com/883978586

    L’association surprise et avertie par mail

    « La Région nous a avertis que la subvention programmée ne serait pas versée, car nous utilisions l’écriture inclusive dans nos communications écrites ». Marie Antonelle Joubert avoue être tombée des nues. « Je ne savais même pas que le versement devait passer à nouveau au vote » avoue la directrice de la structure.

    Fondatrice de la branche marseillaise de cette école initiée à Montfermeil par les Orphelins d’Auteuil, Marie Antonelle Joubert connaît la « sensibilité » de longue date du président de la Région Paca sur la question de l’écriture inclusive. « Nous avions compris qu’ils souhaitaient proscrire l’écriture inclusive des dossiers de demandes de subventions. Jamais nous n’aurions imaginé qu’ils imposent de la supprimer dans les documents qui ne les concernent pas » avoue-t-elle.

    Mouvement contre l’écriture inclusive

    En 2023 déjà, les conseillers régionaux PACA ont voté à l’unanimité une motion proposée par le groupe RN visant à « l’engagement de la Région à ne pas promouvoir directement ou indirectement l’écriture inclusive ». Dans la droite ligne de la proposition de loi adoptée par le Sénat (mais pas par l’Assemblée Nationale) contre « les dérives » de cette forme d’écriture visant à « démasculiniser la langue ». Connue surtout pour l’ajout d’un point médian, l’écriture inclusive permet selon ses promoteurs d’assurer une égale représentation du masculin et du féminin.

    #Croisade régionale contre le « wokisme »

    Affirmant lors de ses vœux au début 2024 être « opposé au wokisme », le président de Région Renaud Muselier a franchi une étape supplémentaire, le 23 avril 2025, en faisant adopter un plan baptisé « #Trajectoires_Valeurs » (V comme vision, A comme autorité, L comme liberté, E comme Europe, U comme unité, R comme respect et S comme souveraineté).

    Et en annonçant la mise en œuvre « dès le lendemain » de dix premiers points, dont le neuvième précise : « stop à l’écriture inclusive dans les demandes de subventions ».

    Dans son exposé des motifs, le président de Région explique que les libertés ne doivent pas « laisser de place aux doctrines de division et de conflit comme le wokisme ou le #négationnisme ». Renaud Muselier poursuit : « L’attachement à la #langue_française doit s’accompagner d’un renforcement de la lutte contre l’écriture dite inclusive, qui en réalité n’apporte que division et complication dans la lecture ».

    Le #Rassemblement_National pilote la fronde

    L’exécutif régional répond ainsi positivement à la demande récurrente du groupe RN Paca, qui souligne à chaque séance plénière, sa volonté de « ne plus financer les associations utilisant l’écriture inclusive ». Au lendemain de l’annonce de Renaud Muselier, le parti d’extrême droite s’est d’ailleurs félicité qu’il « abandonne sa subvention à l’école Kourtrajmé à Marseille ».

    Incompréhension de l’école Kourtrajmé

    « Ça m’énerve ». Marie Antonelle Joubert retient sa colère contre des élus régionaux qui selon elle ne comprendraient rien au monde du cinéma d’aujourd’hui. « Ces gens vivent encore au XXème siècle. Si on veut poursuivre nos collaborations avec ’Plus belle la vie’, ’Tom et Lola’ ou ’Emily in Paris’, on doit s’en donner les moyens ! ». Y compris donc à travers une communication modernisée via l’écriture inclusive.

    Et la fondatrice de l’Ecole Kourtragmé à Marseille s’interroge à haute voix : « Comment peuvent-ils à la fois vouloir promouvoir la région PACA au cinéma et dans les séries, et sanctionner notre association ? Ils nous financent sur la base de nos innovations pédagogiques, et sur ce critère nous sommes les meilleurs, ils en ont pour leur argent ! »

    Nouvelle demande possible

    L’association va-t-elle supprimer l’écriture inclusive de ses communications sur les réseaux et sur son site web ? La modification permettrait à l’école de présenter à nouveau son dossier de subventionnement lors d’une prochaine séance plénière. Marie Antonelle Joubert explique qu’elle laissera le dernier mot aux membres des assemblées générales de la double structure qu’elle dirige. En avouant ne pas être enthousiaste à la perspective de « tout réécrire », ce qui coûterait à la structure « du temps et de l’argent ».

    Pour autant, la directrice de l’école ne digère pas toujours pas le retrait d’une liberté d’expression « au nom d’un combat pour le conservatisme », qu’elle assimile à un dangereux précédent : « je vois ce qui se passe autour de nous, les retours en arrière sociétaux. Va-t-on bientôt me demander d’effacer les femmes cameramen sur les photos ? » s’inquiète-t-elle.

    Vingt stagiaires menacés

    Résister et se priver de 75 000 euros de subventions pour les deux prochaines années ? « Ce serait embêtant, mais pas insurmontable », se risque Marie Antonelle Joubert. Avec un budget annuel d’un million d’euros, l’association devrait alors solliciter davantage ses principaux financeurs, mécènes privés ainsi que le Centre National du Cinéma. Pour autant, elle avoue « ne pas avoir le temps de combattre avec des gens de mauvaise foi ». Et s’inquiète surtout des conséquences qu’une joute frontale aurait pour l’avenir d’une vingtaine de stagiaires, des futurs professionnels du cinéma dont la formation en insertion bénéficie également d’une prise en charge financière par la Région Paca.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/faut-il-se-plier-a-la-museliere-la-region-paca-interdit
    #woke #écriture_inclusive #France #Paca #région_Paca #coupures_budgétaires

  • Une nouvelle brochure sur l’histoire de la lutte à #Bure

    Cela fait plus de 30 ans que l’on lutte à Bure ! Et pour perdurer dans le temps, la lutte se réinvente régulièrement avec de nouvelles personnes et de nouvelles dynamiques. Cette brochure se concentre sur la période la plus récente de la lutte depuis le camp VMC en 2015 en passant par l’occupation du bois Lejuc.

    https://bureburebure.info/une-nouvelle-brochure-sur-lhistoire-de-la-lutte-a-bure

    #antinucléaire

  • Un livre pour ma vie - Yuval Noah #harari - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/118865-008-A/un-livre-pour-ma-vie-yuval-noah-harari

    Yuval Noah Harari, historien, philosophe et auteur à succès, expose dans cet entretien sa perspective sur la dynamique entre la #science, la narration et le comportement humain. Il soutient que, bien que la science offre une compréhension du monde infiniment plus complexe et imaginative que la mythologie, son principal défi réside dans son incapacité à raconter des histoires captivantes. Or, les humains sont motivés à l’action par les récits, non par les faits seuls. Harari explique que les mythes qui façonnent les sociétés (sur l’immigration, les conflits, l’identité nationale ou religieuse) puisent souvent leur force dans des "drames biologiques" fondamentaux (rivalité tribale, peur de la perte parentale, dynamique familiale), compréhensibles même au niveau mammifère. Ces récits, bien (...)

    #biology #mythology #anthropology #storytelling #books #narrative #language #stories #imagination #evolution #bureaucracy #conspiracy #cognition #bias #management #organizations #complexity #reality #bestof

  • Kiabi, Shein, Decathlon : la fast fashion encaisse des millions d’euros d’argent public avec le don de vêtements invendus
    https://disclose.ngo/fr/article/kiabi-shein-decathlon-la-fast-fashion-encaisse-des-millions-deuros-dargent

    Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la surproduction de l’industrie textile. Lire l’article

    • Les marques d’habillement à bas prix tirent profit de leurs invendus écoulés auprès d’associations comme Emmaüs ou La Croix Rouge, révèle Disclose, en partenariat avec Reporterre, à partir de documents confidentiels. Le résultat de la loi anti-gaspillage qui les encourage, depuis 2022, à donner leurs surplus en échange de 60 % de réduction fiscale. Au risque de financer la #surproduction de l’industrie textile.

      Sur le papier, l’offre est alléchante. Vingt palettes de vêtements neufs de la marque Shein envoyées depuis la Chine, gratuitement. Delphine Peruch, coordinatrice d’une #recyclerie dans le Var, n’en revient pas lorsqu’elle reçoit cette proposition, en novembre dernier. Elle a pourtant décliné : « Notre philosophie est de donner une seconde vie aux vêtements, pas de revendre du #neuf ». Ces derniers mois, son association croule sous les dons, comme toute la filière du #ré-emploi textile, asphyxiée par les #surplus. À la #Croix-Rouge, en Vendée, on ne récupère plus les vêtements confiés par les particuliers. Chez #Emmaüs, « on pousse les murs, on construit des chapiteaux, et certains dons ont dû être jetés », rapporte Louana Lamer, responsable textile de l’association.

      Le secteur craque face à une production de vêtements débridée. Chaque seconde, près de 100 pièces neuves sont injectées sur le marché français. Une hausse de 30 % en seulement quatre ans. « On a créé un système malade où il est normal de produire en trop, dénonce Emmanuelle Ledoux, directrice générale de l’Institut national de l’économie circulaire. Il faut que tout soit disponible tout le temps, jouer sur la #nouveauté, réduire les coûts avec des #économies_d’échelles… Le résultat, ce sont des niveaux élevés de surproduction. » Des vêtements qui ne servent à rien, donc, et qui alourdissent le #bilan_écologique désastreux de l’industrie de la mode, responsable de 8 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

      Pour limiter l’impact des textiles invendus, la loi anti-gaspillage interdit leur #destruction depuis 2022. Les entreprises présentes sur le marché français sont désormais obligées de les recycler, les vendre à des déstockeurs ou les donner à des #associations en échange d’une réduction fiscale équivalant à 60 % de la valeur des vêtements. Un effet d’aubaine méconnu, mais largement exploité par des poids lourds du secteur comme Shein, Decathlon et Kiabi.

      D’après l’enquête de Disclose, en partenariat avec Reporterre, qui s’appuie sur des documents internes et l’analyse d’une dizaine de rapports d’entreprises, les géants de la fast fashion reçoivent plusieurs millions d’euros de #réductions_d’impôt pour leurs surplus donnés à des associations. Exemple : pour un pantalon vendu 12 euros par Shein, la marque chinoise peut escompter une ristourne fiscale de 7,20 euros si elle choisit de l’offrir à une #recyclerie. De quoi rendre la surproduction rentable pour une enseigne capable de réduire ses coûts de fabrication à quelques dizaines de centimes par article. Mais en bout de chaîne, ce sont les associations qui trinquent : ensevelies sous les vêtements, elles doivent aussi, de plus en plus, les détruire par leurs propres moyens, voire… aux frais du contribuable.

      Un cadeau de Shein contre un reçu fiscal

      « Nous produisons ce que les clients veulent, au moment où ils le veulent et là où ils le veulent », assure le PDG de Shein, #Donald_Tang, dans un entretien au JDD en mars dernier. Selon lui, « ce modèle maximise l’efficacité et réduit le gaspillage presque à zéro ». Vraiment ? Sur le marché privé du #déstockage, où des entreprises s’échangent des lots de vêtements invendus, les colis du mastodonte chinois de la mode sont partout. Ils se vendent même par camions entiers, sur des sites web examinés par Disclose.

      Mais depuis quelques années, les habits Shein produits pour rien ont trouvé de nouveaux débouchés, bien plus rentables : les #brokers en invendus. Ces jeunes pousses françaises mettent en relation les grandes marques de vêtements avec les associations spécialisées dans le don. C’est l’un de ces brokers, baptisé #Dealinka, qui a contacté la recyclerie varoise de Delphine Peruch, en fin d’année dernière, pour lui proposer les palettes de vêtements de Shein.

      Cette #start-up créée en 2023, un an après l’entrée en vigueur de la loi anti-gaspillage, collabore avec les grands acteurs de la solidarité : Les Restos du Cœur, le Secours Populaire ou Les Petits Frères des Pauvres. À ses clients de la fast fashion, Dealinka promet de « réduire les frais liés aux stocks encombrants [et] associés à la destruction des produits ». Surtout, elle insiste sur « les dons effectués par les entreprises à des associations [qui] peuvent être éligibles à des #avantages_fiscaux ». Un argument que l’on retrouve dans un e-mail envoyé à la recyclerie du Var et consulté par Disclose. Dealinka propose ainsi « 21 m3 de marchandises » de Shein, en échange d’un « reçu fiscal que nous retournerons à notre client donateur ». La cargaison étant estimée à 53 167 euros, le « client donateur » — la marque chinoise ou l’un de ses importateurs — peut ici espérer déduire 31 900 euros de ses impôts.

      « La #défiscalisation est d’autant plus intéressante financièrement que, dans le cadre du don, ce sont les entreprises elles-mêmes qui déterminent la valeur de leurs produits », décrypte Romain Canler, directeur de l’Agence du don en nature. Pour Shein, qui propose la bagatelle de 7 000 nouvelles références par jour, d’après les calculs de l’ONG Les Amis de la Terre, rien ne filtre sur le nombre d’invendus. Pas plus que sur le montant des économies fiscales réalisées. Interrogé par Disclose sur le manque à gagner pour l’État, le ministère de l’économie n’a pas donné suite. Mais pour une entreprise au moins, le cadeau du fisc se compte en centaines de milliers d’euros : Decathlon.

      « Donner, c’est bon pour ton portefeuille »

      D’après un tableau obtenu par Disclose, Decathlon a bénéficié de 709 000 euros d’avoirs fiscaux, en 2024, pour 1,18 million d’euros de produits invendus donnés via #Comerso. Le slogan de cette entreprise qui, à l’instar de Dealinka, relie les marques et les associations ? « Vos invendus ont de la valeur ». Dont acte : la ristourne fiscale reversée à Decathlon, propriété de la richissime famille Mulliez, a presque triplé entre 2021 et 2024, toujours selon ce document interne. « En 2023, ces dons en nature équivalent à 0,01 % du chiffre d’affaires de Decathlon France », relativise la marque auprès de Disclose.

      « On commence à générer pas mal de cash » (Thomas Moreau, cofondateur de la start-up #Done, un broker d’invendus qui travaille pour Decathlon)

      La promesse d’économies fiscales, c’est aussi l’argument coup de poing de l’autre broker partenaire de l’enseigne française, la start-up lilloise Done. Le déstockage de vêtements vers des associations y est carrément présenté comme un « acte noble récompensé par 60 % en réduction d’impôt ». « On commence à générer pas mal de cash », confiait l’un des cofondateurs de la start-up à La Voix du Nord, en janvier dernier. Done prélève une commission de 12 % sur la valeur des stocks récupérés. Soit 12 000 euros pour 100 000 euros de vêtements offerts à des associations, les 48 000 euros restants revenant aux enseignes sous forme de réduction fiscale.

      Plutôt que d’interroger son modèle de production, qui alimente l’exploitation humaine au Bangladesh et en Chine, mais aussi la déforestation au Brésil comme l’a révélé Disclose, Decathlon fait du don un mantra. Sollicitée, l’enseigne indique qu’en 2024 « près de 90 % de [ses] magasins en France ont participé à des actions de dons, bénéficiant à plus de 200 associations ». Et à ses finances. Sur un site web destiné aux responsables de magasin, que Disclose a consulté, l’incitation fiscale est clairement présentée comme une motivation au don : « donner, c’est bon pour ton portefeuille ». Et à ce jeu-là, une autre enseigne de la famille Mulliez a redoublé d’ingéniosité : Kiabi.

      Le tour de passe-passe de #Kiabi

      En France, le champion français du prêt-à-porter ouvre un magasin tous les dix jours. Et plus de 800 000 vêtements Kiabi sont mis en vente chaque jour. Combien d’autres sont produits pour rien ? Selon les calculs de Disclose, basés sur ses déclarations extra-financières, la marque a généré au moins 5,6 millions d’invendus en 2023. Un volume qui a quasi doublé en deux ans. S’ils étaient tous mis en rayon ensemble, ces vêtements occuperaient environ 100 magasins de l’enseigne.

      Fort heureusement, Kiabi a trouvé une combine pour écouler ses surplus, tout en profitant de la générosité de l’État : les #Petits_Magasins. Avec ce concept « génial », comme elle le vante sur ses réseaux sociaux, la marque déstocke ses invendus auprès de boutiques solidaires qui vendent uniquement ses produits, sans passer par des intermédiaires. Encore mieux, ces Petits Magasins forment des salarié·es en insertion. L’idée, lancée en 2017, coche toutes les cases du cercle vertueux. À un gros détail près.

      Les Petits Magasins sont chapeautés par la société #Kivi, une joint-venture entre #Bunsha, la holding des magasins Kiabi, et le groupe d’insertion #Vitamine_T, qui compte le DRH de Kiabi à son conseil d’administration. Autrement dit, dans ce système « génial », Kiabi donne à Kiabi. Sauf « [qu’]il y a des rescrits fiscaux derrière ces dons », révèle le responsable de l’une de ces structures qui souhaite rester anonyme. Une information confirmée à Disclose par un ancien cadre de la marque.

      D’ici 2026, le leader français de la #mode_éphémère ambitionne d’écouler la totalité de ses invendus via les Petits Magasins fiscalement optimisables. Kiabi n’a pas souhaité communiquer à Disclose le montant des #exonérations_fiscales déjà obtenues grâce à cette opération. Mais en extrapolant ses derniers chiffres connus — 430 000 vêtements donnés aux Petits Magasins en 2021, d’une valeur de 1,9 million d’euros —, Kiabi aurait pu compter sur une réduction d’impôts de près de 15 millions d’euros si elle avait donné l’intégralité de ses invendus en 2023. Et sa soif d’argent public ne s’arrête pas là.
      Double peine pour les finances publiques

      Malgré un chiffre d’affaires record de 2,3 milliards d’euros en 2024, dont 45 millions d’euros reversés en dividendes à la famille Mulliez, Kiabi profite d’autres largesses publiques pour rentabiliser sa surproduction. À Reims (Marne), son tout nouveau Petit Magasin est implanté dans des locaux subventionnés par un bailleur social. À Hem (Nord), c’est la mairie qui a prêté un local rénové à ses frais. La communauté d’agglomération de Lens-Liévin (Pas-de-Calais) a quant à elle attribué, début mars, une subvention de 3 000 euros au Petit Magasin de Kiabi.

      En quelques années, au moins 30 de ces « #boutiques_solidaires » ont essaimé sur le territoire. Pourtant, Kiabi ne parvient pas à liquider l’ensemble de ses invendus : au moins un vêtement sur cinq donné aux Petits Magasins ne trouve pas preneur. Ces habits encore étiquetés sont alors susceptibles d’être donnés à des associations, au risque de concurrencer les véritables pièces de seconde main. « En injectant des invendus dans cette filière, les #fripes ne sont plus compétitives », regrette Emmanuelle Ledoux de l’Institut national de l’#économie_circulaire. La raison ? Les vêtements d’occasion demandent beaucoup plus de travail aux structures de ré-emploi, comme l’explique Lisa Coinus, ex-responsable textile au sein d’une ressourcerie à Arles : « Derrière une fripe de seconde main, il y a 20 minutes de travail de tri. Si elle nécessite un nettoyage, on passe à 30 minutes. Avec une petite réparation, on monte à 45 minutes. Une fringue Kiabi ou Shein neuve qui arrive, vous la mettez directement sur les étals ».

      Illustration de la saturation du secteur, son ancienne association accumule les stocks de vêtements sur un parking, à l’air libre. « En mars dernier, on a dépensé 8 000 euros pour enfouir 10 tonnes à la déchetterie », témoigne Lisa Coinus. Et quand les structures ne peuvent pas assumer ces coûts, les collectivités locales prennent le relais. C’est là un dernier coût caché des invendus de la fast fashion : un jour ou l’autre, ils finiront dans la filière des #déchets textiles. En théorie, cette dernière est financée par une #taxe versée par les enseignes de mode sauf… si les vêtements ont fait l’objet d’un don. « Au final, l’entreprise transfère à la collectivité la charge de l’élimination de ses déchets », analyse Bertrand Bohain, délégué général du Cercle du recyclage. Gouffre pour les #finances_publiques, inutile pour limiter la production exponentielle de la fast fashion, la loi anti-gaspillage porte décidément mal son nom.

      #Kiabi #Shein #Decathlon #invendus #vêtements #habits #mode #fast-fashion #dons #business #loi_anti-gaspillage #réduction_fiscale #industrie_textile #textile #occasion #seconde_main #second-hand

  • #Territoires_zéro_chômeur ou les chantiers d’un projet politique d’avenir

    Face aux diverses transformations sociales qui menacent le travail, il est urgent de penser à des alternatives à la création d’#emplois par le seul secteur privé, répondant à une logique de #rentabilité immédiate. Alors que l’offre politique actuelle propose, pour résoudre ce problème, soit de le flexibiliser et donc de dégrader toujours plus les #conditions_de_travail des individus, soit d’en nier le besoin et l’utilité future en le présentant comme un fardeau dont le #revenu_universel nous déchargerait, le projet d’ATD Quart Monde promet une solution peu onéreuse et vertueuse, car utile socialement, pour garantir à tous un #emploi.

    Les universitaires ont abondamment documenté les effets négatifs d’une période d’#inactivité, même courte, à la fois sur l’individu, sur la famille et sur la communauté. Une période de #chômage affecte en effet la #santé et la #satisfaction_de_vie d’un individu [i], mais également le montant de son salaire futur [ii] – si réinsertion économique il y a. La baisse de #revenu induit en outre une diminution des biens et services consommés par la famille, et une augmentation de l’#anxiété et des symptômes dépressifs des personnes concernées susceptibles d’affecter leurs apparentés. Plusieurs études ont, par exemple, mis en évidence que la perte d’un emploi du père était associée à un plus faible poids à la naissance [iii], ou à des performances scolaires moindres [iv] de l’enfant. Enfin, si les personnes inactives sont concentrées autour d’une même aire géographique, c’est sur l’ensemble de la communauté [v] que peuvent se répercuter les conséquences du chômage prolongé via l’augmentation de consommation des #services_publics combinée à une diminution de la base d’imposition nécessaire au financement de ces services, ce qui conduit presque inéluctablement à leur #dégradation.

    À l’heure où trois grands événements, à savoir la crise du COVID 19, la transition écologique et la transition numérique, menacent l’emploi, et où les politiques successives de l’offre, supposées le stimuler, ont échoué, il est nécessaire d’envisager des #alternatives à la création d’emplois par le seul secteur privé, répondant à une logique de rentabilité immédiate.

    C’est précisément ce que propose le projet Territoires Zéro Chômeur (#TZC) initié par le mouvement ATD Quart Monde, dont l’objectif premier est d’éviter que des individus ne tombent dans des trappes à inactivité et ne deviennent inemployables en raison de la dégradation de leur #capital_humain (c’est l’une des explications du fameux #effet_d’hystérèse, mécanisme par lequel un #chômage_conjoncturel se transforme en #chômage_structurel après une #récession). Fondé sur un principe de #garantie_à_l’emploi, ce dispositif, dont l’expérimentation sur dix territoires a débuté en 2017, permet à tout chômeur de longue durée (un an minimum) qui le souhaiterait, d’être employé en CDI au sein d’une #Entreprise_à_But_d’Emploi (#EBE) chargée de pallier un besoin économique ou social local qui ne soit pas déjà couvert par une entreprise. Concrètement, il s’agit d’identifier des besoins économiques ou sociaux d’un territoire et de réfléchir à une activité qui fasse coïncider ces besoins avec les compétences des personnes inactives. Le tout, sans concurrencer les entreprises locales. A ce jour, les emplois créés dans les territoires d’expérimentation concernent le service à la personne, le gardiennage, le maraîchage ou encore le transport, autant d’emplois non pourvus car précisément dépourvus de valeur marchande, mais non moins utiles socialement.

    Le modèle économique des EBE est, par ailleurs, relativement simple : le coût d’un chômeur pour la collectivité est estimé à 15000€ par an si l’on inclut les dépenses liées à l’emploi (allocation spécifique de solidarité, aide au retour à l’emploi), les dépenses sociales (RSA, allocations logement), les coûts indirects (santé) et le manque à gagner d’impôts et de cotisations. A peu de choses près, le coût d’une personne inactive équivaut ainsi à un SMIC. L’idée est donc de transformer les prestations sociales et les coûts indirects liés au chômage en salaire ; autrement dit d’activer des dépenses « passives ».

    L’extension du projet en débat

    Trois ans après le début de l’expérience initiée sur dix territoires, le bilan semble plutôt positif : 700 personnes qui étaient dans une période d’inactivité prolongée, ont été embauchées en CDI, et 30 d’entre elles ont, par la suite, retrouvé un emploi dans une entreprise locale. Surtout, le dispositif a permis de sortir des individus d’une grande #pauvreté qui allait jusqu’à contraindre leur consommation alimentaire :

    « L’un d’entre eux nous a dit, en aparté du questionnaire, pouvoir faire trois repas par jour alors qu’avant il ne mangeait qu’au petit déjeuner et au dîner. En outre, les salariés déclarent des achats « plaisirs » qui sont devenus possibles, notamment au niveau vestimentaire (vêtements, chaussures, montres…) » (Source : Rapport de la métropole de Lille, DARES, p. 37)

    La suite de l’enquête révèle que les salariés de l’EBE de Tourcoing, embauchés dans des entreprises de récupération de matériaux, garages ou épiceries solidaires, ont davantage confiance en eux depuis qu’ils travaillent (55,9%). Dans l’ensemble, la classe politique est donc favorable au dispositif et salue l’initiative d’ATD Quart Monde. C’est pourquoi le contrat des dix territoires actuels a été renouvelé, permettant ainsi la continuation du projet.

    En revanche, la question de son extension divise : dans le projet de loi étudié par l’Assemblée en début de mois, il est question d’étendre l’expérience à 30 nouveaux territoires. Or, comme le suggère les rapports IGAS/IGF, le #coût du dispositif aurait été sous-estimé. D’un côté, les personnes ayant bénéficié de ce programme ne demandaient pas toujours les minimas sociaux, donc l’économie de prestations sociales devant être réalisée au départ s’avère plus faible que prévue – en moyenne, 5000€ au lieu de 15000€. De l’autre, les EBE ont dû acquérir du capital (local, machines) pour mener à bien leur projet, un coût fixe qui a contraint ces entreprises à revoir à la hausse leurs dépenses.

    Un coût, certes plus élevé que prévu, mais destiné à s’amortir avec le temps

    Il n’est toutefois pas surprenant que le lancement des premières EBE ait nécessité un investissement de base dans du capital. Cela ne permet en rien de conjecturer sur le coût réel du dispositif dans le futur, puisque, par définition, ces coûts fixes s’amortiront dans le temps. Certaines entreprises pourront même devenir rentables en dégageant du profit grâce à la vente de biens ; on pense par exemple aux épiceries solidaires ou aux usines de recyclage qui ont servi de support au film Nouvelle Cordée de Marie-Monique Robin. Il est donc probable que le dispositif soit moins onéreux dans les années à venir. C’est d’ailleurs ce qu’on peut lire dans le rapport IGAS :

    « L’expérimentation s’est vue également dans certains cas évoluer vers la création de structures (ex : SCIC Laine à Colombey-les-Belles) qui, si leurs activités s’avéraient rentables, pourraient quitter le cadre de l’expérimentation. » (Source : L’évaluation économique visant à résorber le chômage de longue durée, rapport IGAS, 2019, p.73)

    Certaines EBE pourraient donc même, à terme, être assez productives pour ne plus nécessiter d’aides publiques.

    Le « coût faramineux » des politiques de l’offre qui ont été menées ces dernières années

    Pierre Cahuc, qui n’en est pas à sa première attaque contre toute forme d’emploi subventionné par l’État[vi], a dénoncé, sur un ton proche du subtil « pognon de dingue », le « coût faramineux » de ce projet. Le grand prédicateur de la méthode expérimentale en matière de politiques publiques ne serait sans doute pas opposé à une comparaison de ce coût à celui des politiques publiques décidées ces dernières années pour tenter de réduire le chômage. Bien souvent en effet, l’expérimentation consiste à comparer plusieurs groupes tests (qui se voient attribuer un traitement) à un groupe contrôle (qui ne perçoit pas de traitement), afin de tester l’efficacité d’un traitement par rapport à un autre.

    A titre de comparaison justement, prenons le cas du CICE, politique votée en 2012 et destinée entre autres à réduire le chômage. Dans son dernier rapport de 2020 [vii], #France_Stratégie évalue que le dispositif aurait permis la création de 100 000 emplois, 160 000 au maximum, entre 2013 et 2017. Pour un coût – sous forme d’allègement fiscal – s’élevant à 18 milliards d’euros simplement pour l’année 2016. Au total, ce sont près de 47 milliards d’euros qui auraient été dépensés entre 2013 et 2015 pour un modeste résultat de 100 000 personnes embauchées. Plusieurs rapports pointent également un effet quasiment nul de la mesure sur l’#investissement, en dépit des objectifs annoncés en la matière. Finalement, ces allègements fiscaux auraient principalement servi à baisser les prix et augmenter les plus hauts salaires [viii]. Un travailleur embauché aurait donc coûté 435 000€ [ix] au contribuable, ou 100 000€ si l’on prend la fourchette la plus haute de l’OFCE, qui estime le nombre d’emplois créés ou sauvegardés à 400 000. Un coût largement supérieur à la plus haute estimation de celui d’un salarié en EBE, soit 26 000€.

    Pour l’économiste, d’autres alternatives plus efficaces existeraient pour résorber le #chômage_de_longue_durée. Il cite, par exemple, des dispositifs combinant la miraculeuse « formation » et un « soutien personnalisé », « aspects quasi absents de l’expérimentation territoire zéro chômeur ». Pourtant, à la lecture du rapport publié par le ministère du Travail sur le territoire de Colombelles, on constate que de nombreuses entreprises de la nouvelle économie (haute technologie, recherche et développement, informatique) se sont implantées dans cette région, et que les tentatives pour former les anciens travailleurs industriels aux compétences requises n’ont pas manqué. Mais quand le décalage entre les compétences des travailleurs et celles requises par les nouvelles entreprises est trop important, le chômage d’inadéquation persiste. Comme le souligne le rapport :

    « Il existe un décalage entre les besoins des entreprises qui s’implantent sur les zones d’activités situées sur le territoire et les compétences des chômeurs qui y vivent. Le niveau de formation des demandeurs d’emploi Xois ne leur permet pas de profiter des opportunités d’emploi liées à cette activité économique naissante. » (Source : Rapport du territoire de Colombelles, DARES, p.12)

    En dépit des efforts déployés pour limiter les conséquences du démantèlement de l’activité métallurgique dans cette région normande[x], et malgré de nombreux emplois privés à pourvoir dans la région, le chômage s’élevait donc à 20% en 2016. En clair, l’emploi privé ne peut être une solution au chômage de masse de cette région. Et au-delà des échecs successifs des dispositifs qu’évoque Pierre Cahuc pour résorber le chômage, il semble de toute manière utopique d’imaginer que la capacité des organismes de formation en France sera en mesure d’absorber tous les licenciements à venir.

    Les Territoires zéro chômeur, un projet politique

    C’est avec un effarement qui confine au complotisme que #Pierre_Cahuc révèle finalement un secret de polichinelle dans sa tribune : la défense des TZC, au-delà du seul objectif de résorption du chômage, serait un #projet_politique. Et en effet, ATD Quart Monde n’a jamais dissimulé son ambition de transformer le rapport au travail et d’en faire un droit de « première nécessité sociale ». De ce point de vue, le travail n’est plus conçu comme un fardeau, dont le revenu universel pourrait nous décharger, mais comme un besoin quasi-anthropologique, nécessaire à la réalisation de l’individu autant qu’au bon fonctionnement d’une société.

    En conséquence, les TZC évacuent les aspects aliénants du travail : tout d’abord, le projet n’a aucun pouvoir contraignant sur les individus. Ils peuvent choisir de travailler ou de continuer de percevoir leurs prestations sociales, selon leur bon vouloir. Le projet assure également des conditions de travail décentes aux salariés puisqu’ils sont sécurisés via l’emploi en CDI et qu’ils décident des tâches qu’ils devront effectuer, moyen efficace pour garantir la concordance entre leurs compétences et leur emploi. On ne peut pas en dire autant des quelques politiques entreprises pour réduire le chômage ces dernières années, en particulier la flexibilisation du marché du travail ou la baisse des indemnités chômage, qui ont plutôt eu pour effet de précariser davantage les travailleurs et de leur laisser toujours moins de marge de manœuvre quant au choix de leur emploi.

    Enfin, les individus retrouvent du sens à leur métier – composante plus que nécessaire au travail à l’heure où les « #bullshit_jobs » inondent le marché de l’emploi – puisque ce dernier doit être socialement et écologiquement utile. Dans les enquêtes menées sur les territoires concernés, on trouve ainsi de nombreuses EBE spécialisées dans l’agriculture bio, la permaculture ou encore l’entretien des forêts. A titre d’exemple, les employés de l’EBE de la Nièvre ont transformé des jardins ouvriers tombés à l’abandon en potager afin de répondre aux besoins du territoire (écoles, maisons de retraite) en circuit court.

    Il ne s’agit pas de nier que le dispositif mérite encore d’être amélioré. S’il représente pour l’instant une solution efficace au délaissement de certains territoires désindustrialisés, à l’instar de Tourcoing et Colombelles, il n’est pas, en l’état, en mesure de proposer une solution de long terme à l’ensemble des problèmes liés à l’emploi et à la crise écologique. Le projet repose en effet sur une décentralisation de la gestion du dispositif et sur l’autonomie des employés (ils choisissent eux-mêmes les tâches à effectuer) qui semble difficilement compatible avec une planification écologique. Il serait par exemple souhaitable qu’au lieu de prendre des décisions sans être coordonnées, les régions se concertent pour recenser les besoins nationaux de production afin de maximiser l’impact écologique du dispositif. Pour représenter une solution pérenne au chômage de masse, il serait par ailleurs bon de renforcer l’acquisition de compétences des employés au sein des EBE, d’une part pour augmenter leur taux de réinsertion sur le marché du travail, d’autre part pour ne pas renoncer à former des travailleurs dans des secteurs d’avenir et productifs, également nécessaire à la transition écologique.

    Bien que le projet ne soit pas entièrement abouti pour prétendre à être un dispositif révolutionnaire contre le chômage et le réchauffement climatique, il faut lui reconnaître ses mérites à la fois empiriques et théoriques. Il a permis une réduction non négligeable de la pauvreté dans des régions jusqu’alors délaissées par les autorités publiques en redonnant un emploi digne à ses travailleurs. De plus, il pose les premières briques d’un chantier plus vaste de redéfinition du travail, à l’heure où celui-ci est menacé par les reconversions à venir. A rebours d’une idée défendue par une frange anarchisante de la gauche selon laquelle les sociétés de demain ne nécessiteraient plus de travail – perspective pour le moins inquiétante pour bon nombre d’individus – ATD Quart Monde propose de réhabiliter la valeur travail en tant qu’élément essentiel à l’individu et la société. Celui-ci, en étant synonyme de sécurité, autonomie et consistance, retrouverait sa pleine fonction de réalisation de l’individu pour permettre à « l’homme qui travaille de reconnaître dans le monde, effectivement transformé par son travail, sa propre œuvre[xi] », comme l’écrit le philosophe et commentateur de Hegel Alexandre Kojève. Les réflexions ultérieures devront se pencher sur la tension entre autonomie des travailleurs – élément phare du projet qui propose d’éradiquer l’aspect aliénant de l’exécution de tâches – et nécessité de planifier.

    Notes :
    [i] Burgard, S. A., Brand, J. E., & House, J. S. (2007). Toward a better estimation of the effect of job loss on health. Journal of health and social behavior, 48(4), 369-384.

    [ii] Barnette, J., & Michaud, A. (2012). Wage scars from job loss. Working paper. Akron, OH : University of Akron. http://www. uakron. edu/dotAsset/2264615. pdf.

    [iii] Lindo, J. M. (2011). Parental job loss and infant health. Journal of health economics, 30(5), 869-879.

    [iv] Rege, M., Telle, K., & Votruba, M. (2011). Parental job loss and children’s school performance. The Review of Economic Studies, 78(4), 1462-1489.

    [v] Nichols, A., Mitchell, J., & Lindner, S. (2013). Consequences of long-term unemployment. Washington, DC : The Urban Institute.

    [vi] Algan, Y., Cahuc, P., & Zylberberg, A. (2002). Public employment and labour market performance. Economic Policy, 17(34), 7-66.

    [vii] Rapport CICE 2020, France stratégie https://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/fs-2020-rapport-cice2020-16septembre-final18h.pdf

    [viii] Libé, « Mais où sont passés les milliards du CICE ? », 29 septembre 2016. https://www.liberation.fr/france/2016/09/29/mais-ou-sont-passes-les-milliards-du-cice_1515075

    [ix] Médiapart, « Créer un emploi avec le CICE coûte trois fois plus cher qu’embaucher un fonctionnaire », 16 décembre 2018. https://blogs.mediapart.fr/stephane-ortega/blog/161218/creer-un-emploi-avec-le-cice-coute-trois-fois-plus-cher-qu-embaucher

    [x] Colombelles abritait la Société Métallurgique de Normande, grand bastion d’emplois normand, qui a fermé en 1980 après avoir été racheté par Usinor-Sacilor (aujourd’hui Arcelor).

    [xi] Alexandre Kojève, Introduction to the Reading of Hegel : Lectures on the Phenomenology of Spirit (Ithaca : Cornell University Press, 1989), p. 27. Citation originale : « The man who works recognizes his own product in the World that has actually been transformed by his work. »

    https://lvsl.fr/territoires-zero-chomeur-ou-les-chantiers-dun-projet-politique-davenir

  • #Traque des personnes #sans-papiers : les #bus pas chers dans le viseur

    Dans les #Flixbus et #Blablacar, moins chers que les trains, les #contrôles_d'identité et au faciès s’accentuent sur les routes de #France. Pour les personnes sans papiers, ce moyen de transport souvent privilégié est de moins en moins sûr.

    Mercredi 19 mars 2025, 10 heures, arrêt quai de Lesseps à Bayonne (64). Une quinzaine de personnes dont StreetPress attendent l’arrivée du Flixbus en provenance de Bilbao. Parmi eux, un jeune homme noir, qui ne comprend que quelques mots de Français. Il va à Toulouse (31), et s’assoit tout au fond du car. Les Pyrénées défilent par la fenêtre. Les arrêts sont brefs. Une passagère descend à Orthez (64), trois montent à Lacq (64). À Pau, alors que plusieurs se lèvent et préparent leurs sacs, le chauffeur annonce au micro :

    « Restez assis, il y a la police. Contrôles d’identité. Sortez vos documents. »

    Deux policiers, brassard orange au bras, remontent l’allée. Hormis deux ou trois cartes de voyageurs qu’ils regardent rapidement, les agents vont droit au but, vers la seule personne noire à bord, qui leur tend un papier plié. « C’est quoi ton nom ? Diallo ? En deux mots ? Guinéen ? » interroge l’un des deux, son carnet de notes ouvert. « C’est quoi ton année de naissance ? Hein ? Tu sais pas ? Tu as un sac en soute ? » Une minute plus tard, le car vert repart avec un passager en moins.

    Une priorité

    « Depuis 2019, il y a souvent des #contrôles des bus, notamment au péage des Landes », confirme Amaia Fontag, porte-parole de la fédération Etorkinekin Diakaté, un collectif d’aide aux migrants au Pays Basque. « Mais depuis l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement qui diffuse et applique des idées de la droite extrême, on constate que les contrôles se renforcent », assure-t-elle, en référence aux mesures vantées par le très droitier ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. « Désormais, il y a même des contrôles au départ du bus à Bayonne. C’est arrivé trois fois depuis février, avec à chaque fois des arrestations », note-t-elle, marquée par un déploiement spectaculaire à la fin du mois de mars :

    « Ils contrôlaient tout à la recherche de migrants. »

    Depuis les annonces sur la « #force_frontière » vantée par #Bruno_Retailleau et le Premier ministre #François_Bayrou, les grosses opérations de « contrôle des flux migratoires » se succèdent. « Ils ciblent tout moyen de transport, trains, bus, camions, voitures… », précise-t-on du côté de la police. Ainsi, le 11 avril 2025, le ministre de l’Intérieur, en déplacement dans les Pyrénées-Atlantiques, est interviewé devant le péage de Biriatou et se félicite de l’interpellation de « 144 étrangers en situation irrégulière » lors du dernier déploiement de la « force », du 25 au 27 mars 2025. 350 effectifs des forces de l’ordre (gendarmerie, police et douanes) ont quadrillé une grande zone frontalière avec l’Espagne. Interrogé à l’occasion d’un reportage du Figaro, un responsable confirmait contrôler avec priorité les cars internationaux. Mais ni le ministère de l’Intérieur, ni la police nationale n’ont souhaité partager de chiffres sur les contrôles et interpellations réalisées à bord des bus.

    « Les personnes en situation irrégulière ne prennent pas le TGV »

    Si cette nouvelle force cible surtout deux zones, proches de l’Italie et de l’Espagne, les contrôles d’identité dans ces transports low-cost ne se limitent pas aux lignes internationales. Le 24 février dernier Clarisse prend le car à la gare de Paris-Bercy, direction Rennes (35). À 9 heures du matin, dans un petit village près du Mans, le #Blablabus tombent sur des gendarmes qui le somment de s’arrêter sur un parking. Cinq uniformes montent à bord : « Nous allons procéder à un contrôle d’identité. » Cette fois, l’opération est plus minutieuse, et les identités de tous les passagers sont vérifiées.

    « Devant moi, il y avait deux hommes racisés âgés d’une trentaine d’années », se rappelle-t-elle. Un des pandores leur sort que leurs documents ne « fonctionnent pas, qu’il fallait une autre pièce d’identité ». « Un des deux était en colère, car c’était vécu comme une injustice flagrante de se faire contrôler comme ça. Un autre agent est venu, et finalement, il leur a été demandé de sortir avec toutes leurs affaires. C’était le silence autour », témoigne Clarisse, qui se souvient du sentiment d’impuissance et de l’absence de réaction des passagers. Elle continue :

    « On regardait par la vitre, ça a bien duré 15-20 minutes, puis les portes se sont refermées et le bus est reparti en laissant les deux personnes avec les gendarmes. »

    « Les personnes en situation irrégulière sont plus précaires, donc elles prennent plutôt un Flixbus qu’un TGV. Il suffit d’un billet pour monter à bord, il n’y a pas la crainte des contrôleurs de la SNCF. Logiquement, les contrôles de police sont donc très fréquents. On n’a pas connaissance de directives, mais c’est vrai qu’on note un renforcement des contrôles, et ce depuis quelques années », reconnaît un communicant de la compagnie Flixbus. Sidney, originaire du Cap-Vert et « en situation illégale depuis cinq ans en France », en a fait les frais. « Je pensais voyager en sécurité dans le Flixbus, c’est pratique et pas trop cher. Et puis un jour, il y a eu un contrôle d’identité surprise. Je pensais que le voyage s’arrêtait là pour moi, mais j’ai eu beaucoup de chance, ils n’ont rien dit. Depuis ça, je me dis que c’est trop risqué. C’est épuisant d’avoir tout le temps peur. Maintenant, je prends les petites routes en voiture avec des amis, c’est moins dangereux. »

    https://www.streetpress.com/sujet/1745851197-traque-des-personnes-sans-papiers-les-bus-pas-chers-dans-le-
    #migrations #réfugiés #contrôles_au_faciès #transports

    ping @karine4

  • Il ricatto europeo targato #Frontex sui rimpatri “volontari” dei migranti

    In sei anni il numero di persone straniere a cui l’Agenzia ha dato supporto per “ritornare” è aumentato del 2.181%. Con un #budget superiore al miliardo di euro, le “divise blu” sono le vere protagoniste della politica europea sulle frontiere.

    “Giro per strada e mi vergogno. Tutti sanno che non ce l’ho fatta e che non sono riuscito a restituire neanche i soldi necessari per pagare il mio viaggio per l’Europa”. Nuha sospira mentre descrive una quotidianità difficile a Sukuta, città del Gambia che dista una ventina di chilometri dalla capitale Banjul. “Non ho un lavoro stabile e anche se sono passati tanti anni spesso ripenso al giorno in cui sono stato rimpatriato -racconta-. Non avevo commesso nessun reato: solo una volta non ho pagato il biglietto dell’autobus ma sono tornato nel mio Paese con le manette ai polsi”.

    Era il novembre 2019 e dopo cinque anni vissuti tra Italia e Germania, Nuha è stato rimpatriato su un volo gestito da Frontex. Come lui, negli ultimi dieci anni, altri 1.158 cittadini gambiani sono tornati nel loro Paese con l’assistenza dell’Agenzia europea della guardia di frontiera e costiera, che nel 2025 ha superato per la prima volta dalla sua istituzione il miliardo di euro di budget.

    “Soffrono molto”, sottolinea Bakary Camara, direttore sanitario dell’ospedale psichiatrico Tanka Tanka che si trova proprio a Sukuta, nella città in cui vive Nuha. “Spesso vengono ricoverati qui per problemi di salute mentale e dipendenza da sostanze stupefacenti sviluppate in Europa. Non è facile ricominciare da capo”.

    Guardare dal Gambia l’ossessione europea per i rimpatri dei cittadini irregolari è particolarmente significativo. Da quando nel 2017 è finita la dittatura dell’ex presidente Yahya Jammeh, molti giovani hanno deciso di lasciare uno dei più piccoli Paesi del continente africano che conta 2,5 milioni di abitanti in poco più di 11mila chilometri quadrati.

    L’aumento dell’emigrazione ha avuto un effetto decisivo sull’economia di uno Stato che nel 2022 era al 174esimo posto su 191, secondo l’indice di sviluppo umano delle Nazioni Unite. I 513 milioni di dollari inviati nel 2023 dagli emigrati ai propri familiari dall’estero (le cosiddette rimesse) hanno coperto il 21,9% del Prodotto interno lordo del Paese. Una fetta fondamentale dell’economia.

    Anche per questo il presidente Adama Barrow è stato duramente contestato quando nel 2018 ha siglato un accordo con l’Unione europea in materia di rimpatri. “Quando una persona è deportata non si perdono solo i soldi che questa inviava alla famiglia -spiega Yahya Sonko, attivista gambiano che dal 2015 vive in Germania- ma anche lo sviluppo di realtà imprenditoriali in loco. Dall’Europa io garantisco lavoro a 15 persone nella mia città di origine”.

    Le proteste hanno costretto Barrow a un passo indietro e all’inizio di un braccio di ferro con le istituzioni europee che più volte, l’ultima a luglio 2024, hanno minacciato una stretta sul rilascio dei visti come punizione per la mancata cooperazione sui rimpatri. “Un ricatto inaccettabile e uno spreco di soldi per gli europei -osserva Sonko-. Rimandare indietro una persona costa tantissimo e non è detto che questa, una volta rientrata, non riparta. Una politica dannosa e inutile”. Una strategia che numericamente ha fallito.

    Prendiamo come esempio il terzo trimestre del 2024: in Europa su un totale di 112.055 persone che hanno ricevuto un cosiddetto “ordine di espulsione”, quelle poi effettivamente rimpatriate sono state 28.630. Uno ogni cinque. “Una percentuale troppo bassa”, ha sottolineato la presidente della Commissione europea Ursula von der Leyen nel presentare, a inizio marzo, il nuovo sistema comune di rimpatrio europeo che prevede procedure più snelle e che ha un protagonista indiscusso: Frontex.

    “Ricordo bene gli agenti che ci hanno accompagnato sull’aereo”, riprende Nuha. Sono quelli di Frontex, l’Agenzia guidata oggi dall’olandese Hans Leijtens che quest’anno celebra vent’anni di attività e si è vista destinare dalla Commissione europea la stratosferica cifra di 1,1 miliardi di euro, un budget che non ha eguali in istituzioni simili. Ad esempio, supera di ben 42 volte quello dell’Agenzia europea sulla cybersicurezza e dieci volte quello dell’Agenzia europea per l’ambiente.

    Di questa cifra monstre solo 2,5 milioni di euro vengono destinati alle attività relative ai diritti umani mentre ben 133 milioni ai rimpatri, con un aumento del 42% rispetto al 2024. “Nel nuovo Regolamento proposto dalla Commissione -spiega Silvia Carta, advocacy officer della Piattaforma per la cooperazione internazionale sui migranti senza documenti (Picum)- emerge chiaramente la centralità dell’Agenzia e si prevede un ulteriore aumento delle disponibilità di spesa per i rimpatri”. L’attività di Frontex in questo settore non è una novità.

    Fin dalla sua nascita, infatti, ha collaborato con gli Stati membri supportandoli con la copertura dei costi degli aerei e delle attività pre-partenza ma è con il nuovo regolamento del 2019 che si è ritagliata un ruolo sempre più importante. Grazie a maggiori possibilità di operare anche in Paesi terzi dell’Ue, attraverso agenti dislocati sul territorio, è diventata protagonista della delicata attività di cooperazione con le autorità locali.

    I problemi principali dei bassi numeri di rimpatri dall’Europa, infatti, oltre ai costi stratosferici (almeno quattromila euro a persona, solo per il noleggio dell’aereo, per l’espulsione di un cittadino dall’Italia alla “vicinissima” Tunisia) sono proprio gli accordi con gli Stati di origine: spesso, come si è visto nel caso del Gambia, questi sono restii ad accettarli.

    Così, per ovviare a questo problema, l’Agenzia con sede a Varsavia e le istituzioni europee puntano sempre di più sui cosiddetti rimpatri volontari che hanno almeno due vantaggi: non richiedono il coinvolgimento dei Paesi di origine perché la persona collabora e il viaggio costa meno perché avviene su un volo di linea. E infatti, oggi, più della metà delle persone che lasciano l’Europa lo fanno “volontariamente” e Frontex è sempre più protagonista.

    Dal 2019 l’Agenzia può aiutare i Paesi Ue anche sui rimpatri volontari assistiti e i dati dimostrano che la sua attività da quell’anno è esplosa. Si passa dalla collaborazione con nove Stati membri per 155 persone rimpatriate alle 35.637 (+2.181%) del 2024 da 26 Stati Ue diversi. Inoltre cresce tantissimo anche il numero dei Paesi di destinazione coinvolti nell’attività delle “divise blu” che oggi sono 117 contro i 41 di sei anni fa. In totale quindi Frontex supporta i rimpatri nel 74% degli Stati del mondo extra-Ue: se si guarda al continente africano mancano all’appello solo eSwatini e Malawi.

    “La strategia di Bruxelles su questa tipologia di rimpatri è ambigua. Il nuovo Regolamento prevede una stretta sui rientri volontari ma lascia la possibilità alle autorità nazionali di implementare forme di premialità per persone che ‘cooperano’ con la propria deportazione, accettando di partecipare a programmi di rimpatrio assistito -riprende Carta di Picum-. Una forma di ricatto che deriva dalla riduzione degli anni del divieto di reingresso sul territorio europeo e dal supporto economico”.

    Per Frontex questi aiuti avvengono nell’ambito del “Reintegration program” che garantisce un “supporto a breve termine” (615 euro per i rimpatri volontari, 205 per quelli forzati) e uno a “lungo termine” che prevede forme indirette di aiuto per un anno (dalla copertura dell’assistenza sanitaria alla possibilità di supporto nell’aprire un’attività) per un importo di duemila o mille euro, a seconda di rientro volontario o forzato per il richiedente principale, più mille per ogni familiare.

    Questa dote è gestita da sei Ong che sono state selezionate tramite bando pubblico per operare in 38 diversi Paesi del mondo: Caritas international Belgium, Women empowerment, literacy and development organization (Weldo), Irara, European technology and training centre (Ettc), Life makers foundation Egypt, Micado migration. Se nel 2022 i cittadini rimpatriati supportati all’interno di questo progetto erano 867, nel 2024 sono cresciuti del 1.362% (12.676): le principali nazionalità delle persone sono Turchia (2.750), Iraq (2.469), Georgia (1.472), Gambia (1.162), Nigeria (816), Pakistan (794) e Bangladesh (620).

    “Spesso queste forme di aiuto non sono efficaci per chi ritorna nel proprio Paese perché è molto problematico l’utilizzo dei fondi -chiarisce Rossella Marino, professoressa all’Università di Gent in Belgio che ha svolto un dottorato proprio sul tema dei progetti di reintegrazione in Gambia-. Sono estremamente utili però alle istituzioni europee perché descrivono attraverso una narrazione positiva e accettabile, ovvero aiutare le persone che rientrano, quello che è un approccio neocoloniale e che mira in definitiva al controllo della mobilità”. Marino sottolinea, infatti, come la “macchina” dei rimpatri coinvolga tantissimi attori sul campo. “Tutte attività che consolidano la presenza delle istituzioni europee su quel territorio ma soprattutto che aiutano a evitare la ripartenza di chi è rientrato. Questo processo avviene anche attraverso la digitalizzazione di tutte le informazioni”.

    Proprio con questo scopo è stata sviluppata la piattaforma digitale Reintegration assistance tool (Riat), finanziata dalla Commissione europea e implementata dal Centro internazionale per lo sviluppo delle politiche migratorie (Impcd), attraverso cui avviene un monitoraggio costante dei casi che accedono al programma di Frontex e viene migliorata la cooperazione degli Stati.

    C’è poi un enorme tema di responsabilità rispetto al ruolo di Frontex nei rimpatri. Tutto ruota attorno alla questione se le divise blu siano o meno responsabili di quello che avviene prima del rimpatrio. Che cosa succede ad esempio se il decreto di espulsione alla base del rimpatrio della persona è illegittimo? Chi ne risponde? Oppure se, nel caso della partenza volontaria, la persona non si trovava in una condizione adeguata per decidere liberamente? Questo aspetto è decisivo. “Frontex si fa forte del fatto che la responsabilità di tutto ciò che succede prima del rimpatrio ricade unicamente sullo Stato membro. Ma non è così -spiega Laura Salzano, docente di diritto dell’Ue dell’Università Ramon Llull di Barcellona che da anni si occupa di queste tematiche-. L’Agenzia deve valutare caso per caso se quella espulsione sia legittima o meno: glielo impone il suo stesso Regolamento all’articolo 80. O si cambiano le regole di ingaggio, oppure è così”.

    Tutto questo riguarda da vicino anche l’Italia. Il nostro Paese è il fanalino di coda in Europa, insieme alla Romania, per il numero di rimpatri volontari. In dieci anni (2015-2024), secondo i dati forniti dal ministero dell’Interno ad Altreconomia, sono state 4.059 le persone rimpatriate con questo programma per un totale di 35,5 milioni di euro investiti dal Viminale. Nel 2024 tutti i 290 casi di rimpatrio assistito, che riguardavano per il 42% persone in posizione di irregolarità, sono stati gestiti dall’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim).

    Negli ultimi mesi, però, nei Centri di permanenza per il rimpatrio (Cpr) italiani crescono le testimonianze di chi racconta una forte pressione da parte degli operatori per accedere a quelle che vengono definite “partenze volontarie”. Un funzionario di Oim che preferisce mantenere l’anonimato ci conferma che l’organizzazione per cui lavora non attiva rimpatri volontari dal Cpr.

    A intervenire è Frontex con il suo “Reintegration program”, che ora sembra una priorità anche per l’Italia: tutto è gestito dalla questura che segue caso per caso segnalando a Varsavia coloro che accettano di lasciare subito il Paese. La longa manus dell’Agenzia è arrivata così anche nei centri di detenzione italiani. E chi lo sa, forse presto sbarcherà anche in Albania.

    “A sei anni di distanza -conclude Nuha- una delle cose che mi fa più male è non aver potuto abbracciare mia moglie e mia figlia prima di partire: mi hanno fatto uscire dal retro della stazione di polizia, lei ha provato a seguire la macchina ma l’hanno seminata. Piangeva, urlava e con lei anche la bambina. Questa è l’ultima immagine che ho dell’Europa”.

    https://altreconomia.it/il-ricatto-europeo-targato-frontex-sui-rimpatri-volontari-dei-migranti
    #retours_volontaires #renvois #expulsions #migrations #réfugiés #sans-papiers #Europe #EU #UE #politiques_migratoires #chiffres #statistiques #santé_mentale #toxicodépendance #Gambie #réfugiés_gambiens #visas #chantage #coût #coûts #réintégration #Reintegration_program #Caritas_international_Belgium #Women_empowerment_literacy_and_development_organization (#Weldo) #Irara #European_technology_and_training_centre (#Ettc) #Life_makers_foundation_Egypt #Micado_migration #Reintegration_assistance_tool (#Riat) #International_Centre_for_Migration_Policy_Development (#ICMPD)

  • Parlons du Congo

    Je suis ravie de vous annoncer la sortie du premier épisode du podcast Parlons du Congo, soutenu par l’UMR 8586 Prodig.

    Avec deux collègues, Valéry Ntwali, doctorant en sciences politiques et Emma Belmonte, journaliste indépendante, nous avons lancé ce podcast pour expliquer à un public non spécialiste l’histoire, les acteurs et les enjeux de cette #guerre qui ravage l’est de la #RDC depuis près de 30 ans. Pendant 12 épisodes, nous échangerons avec des chercheurs et chercheuses en sciences sociales spécialistes de ce conflit, des journalistes et des acteurs de la société civile pour aborder différents aspects de cette guerre encore trop peu médiatisée.

    Dans la première partie de ce premier épisode, nous revenons sur la #guerre_civile au #Rwanda puis sur le #génocide des #Tutsis pour comprendre comme cette histoire va croiser celle des groupes armés présents depuis longtemps à l’est de la RDC, qui s’appelle alors le #Zaïre. Nous racontons comment l’#Ouganda, le Rwanda et le #Burundi s’appuient sur #Laurent-Désiré_Kabila pour former l’#AFDL et renverser #Mobutu, puis comment cette alliance éclate pour donner lieu à la Deuxième Guerre du Congo.

    Dans la partie 2 de l’épisode 1, nous partirons de la Deuxième Guerre du Congo, pour comprendre comment on en arrive à la situation actuelle, avec un focus particulier sur l’histoire du #Mouvement_du_23 Mars ou #M23.

    Voici le lien pour écouter l’épisode, sur toutes les plateformes d’écoute : https://linktr.ee/parlonsducongopodcast

    Si vous êtes sur Instagram, nous faisons également des posts pour expliquer l’histoire de personnages historiques ou d’éléments d’analyses importants pour comprendre cette guerre (@parlons_du_congo).

    https://linktr.ee/parlonsducongopodcast
    #podcast #audio
    #Congo #République_démocratique_du_Congo
    ping @karine4

  • Rapport Mensuel-Mars 2025

    Rapport Mensuel-Mars 2025. Association Burundaise pour la protection des Droits Humains et des personnes Détenues – A.PRO.D.H

    Le présent rapport démontre à suffisance que la violation des droits humains est encore une triste réalité au Burundi et que le gouvernement ne prend pas des mesures adéquates pour juguler ce phénomène. Même si certains efforts sont consentis pour organiser des procès de flagrance à l’endroit des auteurs des meurtres et autres infractions lourdes au niveau de certains TGI du pays, force est de constater qu’un pari reste à gagner pour mettre les auteurs des violations des droits humains hors d’état de nuire. C’est pourquoi il s’observe encore beaucoup de violations des droits humains : des cas de personnes tuées, d’arrestations arbitraires suivis de détentions illégales, de personnes enlevées et/ou portées disparues, des cas d’exécution sommaire, de torture, de VSBG en général et de viol en particulier. Ainsi, le rapport du mois de mars 2025 met en exergue au moins 31 cas de personnes qui ont été tuées, 528 personnes arrêtées et détenues illégalement et arbitrairement, 3 personnes enlevées et/ou portées disparues, 15 cas de viol et cas de torture, de traitements cruels, inhumains et dégradants. La surpopulation carcérale son corollaire qui est la promiscuité a des conséquences graves sur la vie des détenus. Elle est essentiellement liée aux arrestations arbitraires suivies des détentions illégales, au nonjugement des personnes qui sont accusées des infractions à caractère politique, à la non-relaxation des prisonniers qui ont purgé leurs peines ou qui ont été acquittés, etc.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/05/03/rapport-mensuel-mars-2025

    #international #burundi

  • Tim Sweeney sur X : https://x.com/TimSweeneyEpic/status/1917706848251134055

    NO FEES on web transactions. Game over for the Apple Tax.

    Apple’s 15-30% junk fees are now just as dead here in the United States of America as they are in Europe under the Digital Markets Act. Unlawful here, unlawful there.

    4 years 4 months 17 days.

    #jeu_vidéo #jeux_vidéo #business #justice #apple #epic_games #dma #états-unis #union_européenne

  • La rapidité de l’#effondrement des populations d’#insectes confirmée par une expérience de science participative
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/30/la-rapidite-de-l-effondrement-des-populations-d-insectes-confirmee-par-une-e

    L’effondrement des arthropodes se poursuit, sans inversion de la tendance. Rendus publics mercredi 30 avril, les derniers résultats de l’étude participative « #Bugs_Matter » indiquent que la population d’insectes volants au Royaume-Uni aurait chuté de 63 % entre 2021 et 2024. Au total, les données accumulées suggèrent un effondrement de plus de 80 % en deux décennies sur le territoire britannique – des chiffres comparables à ceux produits par d’autres travaux conduits ailleurs en Europe.

    L’étude britannique est toutefois unique par son ampleur et par sa capacité à relever, année après année, l’évolution des populations d’insectes à l’échelle d’un pays, grâce au même protocole expérimental. La destruction des habitats, le réchauffement mais surtout la présence généralisée de pesticides dans tous les milieux sont en cause, selon les chercheurs interrogés par Le Monde.

    L’étude « Bugs Matter » a été conçue et mise en place par deux organisations de conservation de la nature, Buglife et Kent Wildlife Trust, grâce à l’enrôlement de milliers d’automobilistes. Ceux-ci utilisent une application et y téléchargent les photos de leur plaque d’immatriculation, avant et après avoir effectué un trajet routier, dénombrant le nombre d’impacts d’insectes. Une grande diversité d’autres données est collectée : le type de véhicule et son aérodynamisme, sa vitesse de déplacement, l’état de la météo, les zones et paysages traversés, la date et la durée du voyage, etc. Un déclin de 63 % mesuré en seulement trois années est jugé « stupéfiant » par l’écologue Vincent Bretagnolle, chercheur (CNRS) sur la Zone Atelier Plaine et Val-de-Sèvres et spécialiste des interactions entre agriculture et biodiversité.

    « Ce #déclin énorme du nombre d’impacts d’insectes sur une si brève durée est vraiment alarmant, déclare Lawrence Ball (Kent Wildlife Trust), principal auteur de ces travaux. Il est plus que probable que vous voyions les effets combinés d’une tendance de fond au déclin et d’un cycle de plus court terme, peut-être lié aux événements climatiques extrêmes de ces dernières années au Royaume-Uni. » Entre 2023 et 2024, le nombre d’impacts a globalement chuté de 8 %, à la suite de déclins plus marqués les deux années précédentes, respectivement de 44 % et 28 %. La baisse moins marquée entre les deux dernières années laisse espérer un aplatissement de la tendance, ajoute en substance M. Ball.

    « Conséquences potentiellement catastrophiques »
    De son côté, le biologiste Dave Goulson (université du Sussex), auteur de nombreux travaux sur le déclin des pollinisateurs, appelle à être « prudent » dans l’interprétation d’une série de données de seulement quatre ans. Mais il ajoute que ce fort déclin est cohérent avec les résultats d’autres études. « Le pire scénario, que nous devrions envisager très sérieusement, est que le déclin des insectes s’accélère sous l’effet combiné du dérèglement climatique, de la perte d’habitat et de l’utilisation de plus de trois millions de tonnes de pesticides [au niveau mondial] chaque année », dit-il. Un scénario aux « conséquences potentiellement catastrophiques », prévient le chercheur britannique.

    Nul rebond jusqu’à présent : d’une année à l’autre, toujours moins de bestioles percutent les calandres des automobiles. Un phénomène remarqué de longue date par les usagers de la route les plus âgés. « Il y a un ressenti populaire selon lequel il y a de moins en moins d’insectes sur les pare-brise, dit le biologiste de la conservation Vincent Devictor, chercheur (CNRS) à l’Institut des sciences de l’évolution de Montpellier, qui n’a pas participé à ces travaux. Je trouve crucial d’avoir quantifié rigoureusement un phénomène que l’on ne peut plus balayer comme relevant d’une intuition ou d’une impression personnelle. Le protocole est standardisé, répliqué et représentatif : ce sont les trois impératifs pour conclure de manière solide. »

    « Les résultats de cette étude de science participative sont inquiétants, et reposent sur une méthodologie soigneuse », estime Marion Desquilbet, chercheuse (Inrae) à la Toulouse School of Economics, coautrice de travaux de référence sur les mesures de déclin de l’entomofaune. De même, Vincent Bretagnolle relève qu’un tel protocole, simple et validé, est « idéal » pour relever le défi du recensement de ces organismes très divers et difficiles à dénombrer dans l’environnement.

    Les impacts dénombrés sur les plaques d’immatriculation ne permettent pas de préciser les espèces qui disparaissent le plus vite, mais la méthodologie de l’étude permet de couvrir beaucoup de taxons, explique M. Devictor : « Les heures de la journée et les habitats échantillonnés sont très variables. Il ne s’agit donc pas de la fluctuation d’une ou deux espèces isolées : on parle bien d’une baisse des insectes volants qui participent à des interactions écologiques multiples. »

    Le poids de molécules #pesticides
    Les données collectées intègrent plus de 8 800 trajets effectués, totalisant plus de 380 000 kilomètres parcourus à travers toutes les régions du Royaume-Uni. Les différences d’un pays à l’autre sont relativement faibles : entre 2021 et 2024, le déclin observé est de 62 % en Angleterre, 64,2 % au Pays de Galles, ou encore 55,4 % en Irlande du Nord.

    Pour Vincent Devictor, cette homogénéité du déclin indique que le protocole capture bien le caractère systémique du phénomène. « La destruction d’habitats n’est pas en mesure d’expliquer seule ce qu’on observe sur une période de seulement quatre ans, dit le chercheur. Le changement climatique peut avoir un rôle, mais celui-ci devrait aussi conduire à favoriser certaines espèces qui tirent profit de la hausse des températures. L’ampleur du déclin fait plutôt penser à une surmortalité directe d’espèces multiples, compatible avec ce que l’on attend d’une réponse aux insecticides. »

    Dave Goulson relève que « l’année 2024 a été la pire année jamais observée au #Royaume-Uni, à la fois pour les bourdons et les papillons, avec des données qui remontent respectivement à seize ans et quarante-huit ans ».

    Constat semblable dans l’ouest de la France. « Les années 2022, 2023 et 2024 ont présenté des météos printanières tout à fait catastrophiques, avec de la sécheresse, un excédent de chaleur et de pluviométrie qui ont impacté les insectes, explique M. Bretagnolle. Les populations d’abeilles sauvages par exemple ont été très faibles en 2024 sur notre site. Il est donc très probable que le déclin mesuré en Angleterre soit identique en France, mais au contraire des Britanniques, nous n’avons pas de données nationales. »

    Indépendamment de la météo, les études conduites au Danemark, en Allemagne, au Royaume-Uni montrent toutes des baisses d’abondance d’insectes comparables sur le long terme, « souvent supérieures à 50 % par décennie quel que soit le contexte », rappelle M. Devictor. Une convergence évocatrice des effets chroniques de l’imprégnation des milieux, à bas bruit, par un grand nombre de molécules pesticides.

    Or, comme le dit Mme Desquilbet, « on sait que les procédures d’autorisation de mise sur le marché des pesticides, qui examinent leur impact sur l’être humain et l’environnement avant autorisation, ne sont pas protectrices pour les insectes ». En effet, précise-t-elle, ces procédures « n’évaluent pas les #effets_chroniques des pesticides, mais seulement leurs effets aigus, et seulement sur quelques espèces qui ne sont pas nécessairement les plus affectées, comme l’#abeille_domestique plutôt que les #pollinisateurs_sauvages ».

    Cette négligence réglementaire est dénoncée de longue date par les organisations non gouvernementales. « Notre organisation a mis en évidence que les protocoles d’évaluation de la #toxicité des pesticides sur les insectes avaient été coécrits par des employés de l’industrie des pesticides dans les années 2000, dit Martin Dermine, chargé de mission à Pesticide Action Network Europe. Ce scandale réglementaire se perpétue, car la Commission européenne est actuellement en train de revoir ces protocoles, en incluant à nouveau des scientifiques liés à l’agrochimie. »

    #Stéphane_Foucart

    • Effondrement des populations d’insectes : « Il est complètement fou qu’on n’en parle pas plus »
      https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/30/effondrement-des-populations-d-insectes-il-est-completement-fou-qu-on-n-en-p

      Ecologue et systématicien, spécialiste de la biologie évolutive des insectes, Philippe Grandcolas est directeur adjoint scientifique de l’institut CNRS écologie et environnement. Il est aussi l’auteur d’ouvrages grand public, en particulier de La Puissance de la biodiversité (CNRS Editions, 2023).

      Plusieurs études suggèrent des réductions de populations d’insectes en Europe de l’ordre de 80 % au cours des deux décennies écoulées. Les dernières données britanniques indiquent une chute de 63 % entre 2021 et 2024. Est-ce inquiétant ?
      Oui, de mon point de vue, ces chiffres sont terrifiants. On assiste à un effondrement silencieux de mieux en mieux documenté par les scientifiques. Je dis silencieux à dessein, car il est complètement fou que l’on n’en parle pas plus, ou alors sur le mode : « Ah oui, les insectes, pas tous sympas quand même ! » Si la végétation mourait sur pied partout, on serait catastrophés ! Mais il est vrai que l’effondrement du nombre d’oiseaux – pourtant plus populaires que les insectes –, bien avéré en Europe, n’est pas non plus une information qui fait bouger les foules.

      Quelles sont les fonctions écosystémiques des insectes ? Quelles sont et seront les conséquences de leur raréfaction ?

      Avec 40 000 espèces en France métropolitaine et des dizaines de kilos à l’hectare, les insectes sont partout. Ils pollinisent les trois quarts des plantes à fleurs, et il y a actuellement en France de 5 % à 80 % de perte de productivité faute de pollinisateurs, selon les cultures. Ils dégradent la matière organique dans les sols forestiers ou autres (fèces, humus, bois), et limitent les populations d’autres insectes. Et enfin, ils servent de nourriture à de nombreux vertébrés (oiseaux, poissons…) dont on a également besoin.

      Les prairies d’Australie ont, par exemple, été ensevelies sous les bouses de vaches importées par les colons européens, faute d’espèces locales adéquates de bousiers pour recycler cette matière organique. Ces insectes ont été introduits à coups de millions de dollars et après plusieurs années d’efforts. Sans insectes, les écosystèmes – y compris « productifs » – déclinent avec des conséquences en cascade ! On a ainsi montré récemment qu’une plante (Viola arvensis) devient davantage capable de s’autoféconder et produit moins de nectar faute de pollinisateurs… ce qui la rend potentiellement victime de « consanguinité », réduit sa diversité génétique et la rend donc plus vulnérable aux autres pressions. Même un champ de colza conventionnel perd 30 % de productivité faute de pollinisation.

      Le constat d’un effondrement des populations d’insectes n’est-il pas contradictoire avec la difficulté à contrôler les ravageurs des cultures ?

      On crée des agrosystèmes vides de vie, de l’hydroponie [culture de végétaux sur des substrats inertes] en plein champ en quelque sorte, en privilégiant des cultures non pollinisées par les insectes et polluées : céréales pour l’export ou la nourriture animale, betteraves pour les agrocarburants, voire les noisettes pour des pâtes à tartiner mauvaises pour la santé des enfants. Et cela aux dépens des autres cultures vivrières, des milieux naturels et des populations riveraines.

      Les grandes parcelles d’une même culture, avec un haut niveau de standardisation et sans diversité dans le paysage, attirent toujours en masse les mêmes insectes agresseurs. C’est une loi quasi physique de l’écologie, totalement ignorée des agriculteurs industriels. Un peu comme si l’on mettait tous les malades fragiles et diversement contagieux ensemble dans un même hall d’hôpital… Il y a urgence à changer de modèle agricole ou d’aménagement du territoire, mais en aidant vraiment les agriculteurs, ce qui n’est pas fait actuellement. Les propositions de lois en la matière vont à l’inverse de ce qui est nécessaire.

      La situation est-elle réversible ? Comment et à quelle échéance ?

      Elle est en partie réversible, si l’on cesse les pressions (pertes d’habitats, pesticides, etc.), mais à échéance de quelques décennies. Il y a deux grands écueils : les pesticides ne disparaissent pas spontanément, leurs molécules peuvent demeurer longtemps dans les milieux, même sous forme de produits dégradés, et auront donc une action dans la durée avec des effets chroniques dus aux cocktails de molécules, à leur accumulation, leur transport, etc. Second écueil : le climat n’est pas près de revenir à son état normal et il nuit fortement à de nombreux insectes.

      #Stéphane_Foucart