• #Pakistan: le clan Sharif menacé par la police de caractères #Calibri - Asie-Pacifique - RFI
    http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20170713-pakistan-clan-sharif-menace-police-caracteres-calibri

    Alors que le Premier ministre pakistanais est visé par une enquête faisant suite aux #Panama_Papers, la défense de #Nawaz_Sharif a présenté des documents datés de 2006, mais utilisant une #police_de_caractères #Microsoft commercialisée en 2007. Des #faux, d’après les experts, alors que le Premier ministre et sa fille sont déjà embourbés dans un scandale de #corruption.

    http://mashable.france24.com/monde/20170713-police-microsoft-colibri-premier-ministre-pakistan-panam

    http://www.20minutes.fr/high-tech/2104895-20170715-pakistan-police-ecriture-calibri-pourrait-faire-tomber-pr

  • Mais qu’est donc ce si fier monsieur Mélenchon ? (première partie) | Planète sans visa
    http://fabrice-nicolino.com/?p=2648

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    Mais qu’est donc ce si fier monsieur Mélenchon ? (première partie)*
    29 mai 2017Morale, Mouvement écologiste, Politique, Pouvoir et démocratie

    Je sais bien que les mélenchonistes les plus mélenchoniens me détestent, mais cela ne m’a jamais empêché d’écrire sur leur héros ce que je voulais. Et je compte bien continuer ici, malgré leurs inévitables protestations. Je compte rappeler ici quelques points déjà abordés, puis ajouter une pincée de poudre noire dans la (si petite) blessure que je leur ai infligée. Avis à l’univers : il faut, il faudrait lire le texte qui suit en compagnie de celui qui le suivra. Où l’on verra, peut-être, les raisons profondes, les racines politiques, historiques et personnelles qui sont au commencement de mes lourdes critiques contre Mélenchon. Avis donc : il n’y a pas un article sur lui, mais deux.

    Et ça commence par un préambule. Je comprends en partie l’engouement de tant de gens pour La France Insoumise. Les proclamations de ce regroupement contiennent quelques belles idées qu’il serait pénible – et même stupide – de rejeter. Il est vrai que, et tout à mes critiques, je ne l’ai pas assez fait, grâce à ce mouvement et à Mélenchon, certaines questions sont sorties du réduit mental où elles étaient. Grâce à Mélenchon ? Vous avez bien lu : grâce à lui. Malgré tout ce que je peux lui reprocher, il a ouvert une porte, libérant des énergies qui s’épuisaient en vain à défendre des causes subalternes. Je me permets de faire un rapprochement avec le grand texte du pape François, Laudato Si, même si cela n’est pas de même nature, ni de signification et de puissance comparables. Je précise que François m’impressionne.

    Les si tristes funérailles d’Hugo Rafael Chávez Frías

    Je salue donc ceux des Insoumis qui ont placé la question écologique au centre de leur monde, même si c’est d’une manière qui ne me convient pas vraiment. Et Mélenchon itou, qui est parvenu à secouer sa tête chenue pour y faire entrer un peu d’air et de lumière. Sommes-nous d’accord ? Je l’espère, car cela ne va pas durer. D’abord, Mélenchon nous a bassinés je ne sais combien de dizaines de fois avec ce géant qui n’était qu’un nain, Hugo Rafael Chávez Frías, défunt président du Venezuela. L’apothéose de cette séquence a été la veillée funèbre, à l’annonce de la mort del Jefe au début de l’année 2013. Citation de Mélenchon : « Ce qu’est Chavez ne meurt jamais. C’est l’idéal inépuisable de l’espérance humaniste, de la révolution ». Autre citation : « Il n’a pas seulement fait progresser la condition humaine des Vénézuéliens, il a fait progresser d’une manière considérable la démocratie ». On sentait le pleur tout près de sortir.

    Et là-dessus, silence total. Aucune explication n’est fournie de l’abominable descente aux enfers de ce grand pays. Le successeur, Maduro, fait endurer à son propre peuple la pire crise sociale qu’a connue le pays depuis son indépendance pour le coup bolivarienne de 1811. La camarilla militaire chaviste a copieusement pillé le pays et son immense rente pétrolière, distribuant des prébendes qui n’auront servi qu’à doper une consommation de biens importés. Rien de fondamental n’aura changé, alors que le chavisme au pouvoir a vingt ans d’âge. Les corrompus du sommet ont eu le temps de planquer les trésors volés à Miami, et je suis bien certain qu’ils ne paieront pas le prix de leur vilenie. Il ne restera bientôt plus rien du chavisme. Cela, une révolution ? J’aimerais presque croire que c’est une blague. Sur le sujet, j’ai écrit ici même, en 2009, un article qui peut se relire. On y découvre celui que Chávez décrivait comme un grand ami. Norberto Ceresole, fasciste et négationniste argentin, car c’est de lui qu’il s’agit, a fort contribué à la formation politique de Chávez, qui s’appuie comme chacun devrait le savoir sur le triptyque El Caudillo (Jefe), el ejército, el pueblo. Le chef, l’armée, le peuple. Une insupportable vision verticaliste du pouvoir, revendiquée pourtant. On peut aussi lire ceci ou encore cela.

    L’économie chinoise, chance pour l’humanité

    J’ai entendu Mélenchon oser face à Jean-Jacques Bourdin une phrase du genre : « Mais enfin, vous savez que Castro et Chávez sont morts ? », sous-entendant par là qu’il n’y avait pas lieu d’y revenir. Mais quelle audace ! Venant d’un homme qui se croit incarner l’Histoire en marche, et ne cesse de vanter telle ou telle figure de la Révolution française, c’est réellement gonflé. Et surtout ridicule pour qui se réclame encore du matérialisme et du marxisme. On pourrait donc faire parler les morts, mais pas tous. Seulement ceux qui arrangent la ligne politique du moment. Comme c’est commode.

    En 2012, j’ai remis le couvert et abordé une dimension proprement infâme du personnage Mélenchon en évoquant le sort fait au journaliste d’origine argentine Paulo Paranagua : c’est là. Un peu plus tard, toujours cette année 2012, j’ai commencé à parler d’autres pays de cette Amérique latine que j’ai bien connue, et pour lesquels Mélenchon avait les yeux de Chimène. Ainsi de l’Équateur et de sa si fameuse « révolution citoyenne ». Vous verrez ici le sort fait aux Indiens de Sarayaku, et l’ode de Mélenchon à la destruction du monde par l’économie chinoise (« Je considère que le développement de la Chine est une chance pour l’humanité », octobre 2012). Ainsi du Pérou, ici cette fois. Et encore deux fois sur l’Équateur : en septembre 2013 et en novembre 2016.

    Quant au Mélenchon « écologiste », il y a pléthore d’articles sur Planète sans visa. Je me permets d’en citer celui-ci, cet autre, celui-là et deux derniers, ici et là. Ils ont au moins trois ans, et depuis, je n’ai pas changé d’avis. Un seul exemple éclairera mon propos : le fameux meeting de l’hologramme, en février 2017. Lui à Lyon, son ombre portée à Auber. Eh bien, la totalité de la prestation était un show profondément anti-écologiste, articulé autour de trois frontières humaines à repousser plus loin : la mer, l’espace, le numérique. Rendez-vous compte un peu ! Si l’écologie a un sens, c’est bien celui d’avoir découvert puis admis les limites de l’action humaine. Simplement parce qu’un mur physique infranchissable empêche d’aller au-delà. Quand il n’y a plus de sol, on ne cultive plus rien. Quand il n’y a plus de poissons, on n’en pêche plus. Quand l’eau vient à manquer parce que nappes et rivières ont été surexploitées, les êtres vivants meurent un à un.

    Or à Lyon, il s’agissait d’aller encore plus loin. La mer ? Il faudrait lancer un vaste programme d’industrialisation à coup d’hydroliennes géantes, d’éoliennes off shore, d’usines aquacoles destinées à fabriquer des algues. Je n’invente rien. Et voyez comme Mélenchon parlait de nos pauvres océans sur son propre blog, le 26 mars 2012 : « Ne sommes-nous pas la nation d’Europe qui a su s’immiscer dans l’espace et qui occupe aujourd’hui la moitié du marché mondial des tirs de satellites ? N’avons-nous pas mis au point le navire de transport spatial le plus abouti pour alimenter la station internationale de l’espace ? Rien n’est hors de portée pour nous, sitôt que l’État et le collectif s’en mêlent ! La mer est notre nouvel espace de réussite et d’exploits scientifiques et techniques ! C’est ma proposition ! ».

    La si fabuleuse chienne Laïka

    Vous avez noté : « Rien n’est hors de portée ». Ou encore, dans une interview pathétique donnée à Match : « L’idée de l’expansion humaine en mer s’est présentée à moi comme une espèce d’antidote à la déprime générale. Et comme un fait d’évidence totalement occulté ! (…) Quand j’étais gamin, je découpais et je collectionnais les articles sur la conquête de l’espace. Je crois que j’ai encore dans ma cave un cahier où j’avais collé fiévreusement les exploits de la chienne Laïka et de Youri Gagarine ». L’expansion humaine, comme si elle n’avait pas assez détruit comme cela sur terre ! Et cette imagerie de pacotille sur l’espace, qui lui a fait acclamer à Lyon le savoir-faire des ingénieurs et l’excellence de la base de Kourou, oubliant l’essentiel, qui est de conquête, de conquête militaire, même si elle est pour l’heure pacifique encore. Dieu ! mais un écologiste commencerait évidemment, parlant de la mer, par parler de la dévastation des océans. Et réclamerait, c’est en tout cas mon point de vue, l’interdiction de la pêche industrielle. Or non, je le répète : aller plus loin encore, et ouvrir fatalement, compte tenu de ce qu’est l’économie réelle, la voie aux industries transnationales, seules à même d’investir massivement. Et je n’insiste pas, non, faute de place, sur le ridicule et plein accord avec le déferlement du numérique (et des jeux vidéos), qui pose pourtant des problèmes politiques de fond. Car quoi ? Qui ne sait que la démocratie est synonyme de lenteur, indispensable à la parole, à l’échange, à la coopération, à l’élaboration, à la décision ? La numérisation du monde pose des problèmes neufs, et graves. Mais pas pour Mélenchon.

    Je suis extrêmement long, mais je m’en excuse pas. Il s’agit en effet d’une affaire sérieuse. Sur un plan politique général, je reste stupéfait par la facilité avec laquelle des millions de gens semblent avoir oublié Mitterrand, à qui Mélenchon, ce n’est pas exagéré, voue un culte. L’ancien président a promis ce qu’on voulait bien croire, de manière à être élu, et puis s’est détourné sans explication de son plantureux programme. Certes, il ne fut coupable que de l’extrême faiblesse de ses suivants, croyants et courtisans. Mais tout de même ! Mélenchon ne se cache aucunement d’admirer au plus haut point un homme de droite qui a fait entrer le fric et le capitalisme le plus infect – Tapie, Berlusconi – dans l’imaginaire de la gauche française. Et cela n’aurait aucune signification particulière. Hier, des foules compactes ont acclamé les crapules staliniennes Thorez, Marty, Duclos, Aragon, Marchais. Et d’autres des politiciens « de gauche » soutenant les pires aventures coloniales, comme Guy Mollet, Robert Lacoste, Mitterrand déjà ou Gaston Defferre. Que veux-je dire ? Qu’il est au moins possible que la France dite insoumise repose sur le même rapport malsain à la politique et à l’autorité.

    Et si on parlait un peu de l’Internationale ?

    De vous à moi, ne voyez-vous pas que cette manière verticaliste – lui là-haut, nous en bas – tourne le dos aux rêves les plus anciens de l’émancipation ? Bien qu’ayant rompu avec beaucoup de l’imaginaire de ma jeunesse, je continue d’entendre L’Internationale avec davantage qu’un pincement au cœur. On y entend ces mots, que je revendiquerai pour ma part jusqu’à la fin : « Il n’est pas de sauveur suprême. Ni Dieu, ni César, ni Tribun ». Je crois sincèrement que Mélenchon se prend pour les trois.

    Avant d’achever ce qui, je vous le rappelle, est le premier volet d’une série de deux, je me sens contraint d’évoquer de graves mensonges de Mélenchon, qui n’ont attiré l’attention de personne. De personne en tout cas qui en ait parlé sur la place. Cela tombe donc sur moi, et je l’accepte comme le reste. Dans un livre d’entretiens paru il y a un an au Seuil (avec Marc Endeweld, Le Choix de l’Insoumission), Mélenchon y réécrit son histoire politique d’une manière qui m’a sidéré. Et offensé, car je continue à croire dans la vérité et la rectitude.

    Je n’en ferai pas la critique complète, qui serait pourtant méritée. Mais laissez-moi insister sur le Mélenchon lambertiste, dirigeant à Besançon de la secte appelée Organisation communiste internationaliste (OCI), celle-là même qui a fait de Jospin un espion de choix, membre du parti socialiste, jusqu’au poste de Premier secrétaire du PS après 1981, tandis qu’il était membre clandestin de l’OCI. Cette organisation a une histoire profondément noire, faite de graves violences contre les individus, et qui aura eu la grande originalité de soutenir des concurrents du FLN algérien – le MNA – manipulés par l’armée française ; puis de combattre toute participation aux luttes de la jeunesse contre la guerre américaine au Vietnam ; de refuser publiquement de participer aux barricades de mai 68 ; d’insulter sur tous les tons les combattants du Larzac, les antinucléaires des années 70, les militantes féministes, etc.

    Quand il soutenait Lip à l’insu de son plein gré

    Vous me direz qu’on s’en fout, mais vous me lisez, et je ne m’en fous pas. Mélenchon a été donc le chef – et chez eux, ce mot n’était pas à prendre à la légère – de l’OCI à Besançon pendant plusieurs années de l’après-68. Or dans son livre, il raconte de telles calembredaines qu’on ne peut les appeler autrement que des mensonges. Il raconte par exemple que la grève des travailleurs de Lip – elle débute au printemps 1973 – aurait suscité chez lui un énorme enthousiasme, ce qui est nécessairement faux. Toute personne ayant vécu cette époque sait que le courant lambertiste vomissait chaque semaine, dans sa feuille honteuse Informations ouvrières, les gens de Lip, au motif qu’ils avaient partie liée avec la CFDT honnie, très majoritaire dans l’entreprise. Et voilà que Mélenchon en rajoute, vantant le formidable curé de Lip, Jean Raguénès, que son mouvement, donc lui fatalement, exécrait publiquement et constamment.

    De même, il invente « une immense compassion » pour les Vietnamiens, qui aurait été la base de son engagement contre l’impérialisme américain. Pure bullshit. Les lambertistes comme lui maudissaient à ce point le Vietcong et le Nord-Vietnam qu’ils pourchassaient à coups de bâton ceux qui, dans les rues de Paris, défilaient pour la victoire du FNL vietnamien. J’en ai été le témoin direct, mais ce point ne saurait, de toute façon, être discuté.

    Enfin – il y a bien plus, mais je m’arrête là -, Mélenchon ose évoquer un soutien aux guérillas d’Amérique latine – cela cadre si bien avec son affection pour les nouveaux caudillos comme Chávez ou Correa – des années 70. On est là dans le grotesque, un grotesque nauséabond, car il y a derrière tout cela des morts. Je suis un témoin vivant de ces événements, et de cette époque, et quand Mélenchon affirme son adhésion à une « ligne d’action révolutionnaire de type insurrectionnel », j’ai un début de nausée. Ainsi que le clamait chaque semaine le journal de Mélenchon Informations Ouvrières, les lambertistes étaient VISCÉRALEMENT opposés à ces groupes, tels le MIR chilien, les Tupas d’Uruguay, le FSLN nicaraguayen qui avaient choisi l’affrontement armé.

    Je sais d’avance ce que diront certains lecteurs : il s’agit de vieilleries. Soit. Mais elles sont exprimées en 2016 par quelqu’un qui dit vénérer l’histoire des hommes, et qui combat officiellement toutes les cliques au nom d’un impérieux devoir d’honnêteté. La falsification, si elle n’est pas née avec le stalinisme, a atteint avec lui des sommets que nul n’est encore arrivé à dépasser. L’OCI et le passé de Mélenchon ont officiellement été antistaliniens, mais ils ont repris des méthodes qui étaient celles de leurs supposés adversaires. Je n’ai pas le temps de vous raconter l’affaire Michel Varga, très bien documentée. Et cela, figurez-vous, ne passe pas. Pour mieux comprendre pourquoi, il faudra attendre mon prochain rendez-vous, ici même. J’y parlerai de personnages beaucoup, beaucoup plus intéressants, comme par exemple Charles Fourier, Henry David Thoreau ou encore Nestor Ivanovitch Makhno et Élisée Reclus. Croyez-moi, l’air qu’ils ont bu ferait encore éclater plus d’un poumon.

  • Make Mexico great again Isabelle Vanbrabant - Solidaire - 22 Mai 2017
    http://solidaire.org/articles/make-mexico-great-again


    À droite, la ville de Tijuana, au Mexique, où sont installées de nombreuses usines de production qui dépendent de multinationales américaines. À gauche, les États-Unis. Entre, la frontière, sur laquelle s’érige déjà une imposante barrière. (Photo Gordon Hyde / Wikimedia)

    « Pas besoin des Mexicains. Je n’ai pas besoin du Mexique. Ils vont payer pour ce mur, qu’ils le veuillent ou non. » Ce n’est qu’une des déclarations offensantes – et pas la plus raciste – de Donald Trump contre le Mexique et les résidents mexicains aux États-Unis. César Vargas, politologue mexicain habitant à Gand, nous donne son éclairage.

    Comment les relations entre le Mexique et les États-Unis sont-elles en train d’évoluer ? 
    César Vargas. Trump et ceux qui pensent comme lui peuvent présenter le Mexique comme le « super-vilain », la cause de tous les maux dans la société étasunienne, mais la réalité est plus complexe. Les économies étasunienne et mexicaine sont très liées depuis l’accord de libre-échange entre États-Unis, Canada et Mexique (Alena) en 1994. 

    On a parfois l’impression que le Mexique n’exporte que des produits agricoles – des tomates, des avocats… – vers son voisin du nord, mais ce n’est pas juste. L’industrie mexicaine est un des rouages du processus de production étasunien. Un avion nord-américain est fabriqué avec des turbines produites au Mexique. Si Trump veut couper ce circuit, il menace à court terme des millions d’emplois aux États-Unis. Des calculs font état de quatre millions d’emplois étasuniens supprimés.

    Comment réagit le Mexique ?
    César Vargas. Ce qui change, du coup, c’est que, vu l’agressivité et la manière grotesque dont Trump et son entourage parlent des Mexicains, ce qui semblait impossible est en train de se produire : les élites politiques, économiques et culturelles mexicains reviennent à un discours nationaliste.

    Tous les partis politiques mexicains, très opposés entre eux, sont maintenant unis contre Trump. L’année prochaine est une année électorale au Mexique, et il semble que le candidat de gauche Lopez Obrador ait vu sa popularité augmenter très fort grâce à un « effet Trump ». La gauche a toujours été nationaliste au Mexique mais, ce qui est remarquable, c’est que la droite s’y mette aussi. Les faiseurs d’opinions de l’ « establishment », qui soutenaient les États-Unis, sont désormais totalement discrédités. 

    Qu’en pensent les gens ? 
    César Vargas. Il y a évidemment une certaine crainte de ce qui va se passer. L’enjeu est de taille pour le pays, mais il y a aussi beaucoup de colère et de résistance. Il y a eu une manifestation anti-Trump dont l’appel a été relayé à la télévision, et qui a été un succès. Cela dit, je pense que le potentiel est encore plus grand. Beaucoup de citoyens critiques s’expriment sur les réseaux sociaux. 

    Il y a aussi une alliance croissante entre les mouvements de gauche au Mexique même et les latinos – dont notamment la communauté mexicaine – aux États-Unis. Ceux-ci sont très combatifs et s’organisent activement contre les déportations et le racisme. La coordination de ces mouvements est très positive, et je crois qu’elle va se renforcer dans les années à venir. 

    À mon avis, Antonio Villaraigosa, fils d’immigrés mexicains et ancien maire de Los Angeles, deviendra gouverneur de Californie et sera une voix d’opposition à Trump.

    #Trump #Californie #Mexique #mur #alena #emplois #establishment 

  • Paperwork - La gestion de documents rendue rapide et facile - OpenPaper
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    En python 3 => disponible dans toutes le crèmeries ? #Linux/#Win en tous cas et #GPLv3

    #reconnaissance_optique_de_caractères

  • How California’s Greenhouse Gas Laws Can Better Serve Disadvantaged Communities · Global Voices

    https://globalvoices.org/2017/05/11/how-californias-greenhouse-gas-laws-can-better-serve-disadvantaged-com

    It was a time of year that should have been perfect.

    Warming temperatures marked Southern California’s gentle return to spring. The grass had shifted from drab to glowing green. The sky, which can be pale and hard in winter, had softened to a gentler blue.

    At the John Mendez Baseball Park in Los Angeles’ Wilmington neighborhood, the air rang with the sounds of batting practice. Nearby, people had brought their children to run on the green grass and play.

    #pollution #climat #envirronement #co2 #californie #états-unis

  • Dans le plus grand centre de détention pour immigrés de Californie (en images)

    Plus de 1800 immigrés clandestins attendent d’être auditionnés ou d’être renvoyés dans leur pays dans le plus grand centre de détention d’immigrés de Californie après avoir été arrêtés par les officiers de l’immigration. Leur vie au quotidien en images.


    http://www.levif.be/actualite/international/dans-le-plus-grand-centre-de-detention-pour-immigres-de-californie-en-images/diaporama-normal-655705.html

    #détention_administrative #rétention #asile #migrations #réfugiés #Californie #USA #Etats-Unis #photographie
    cc @albertocampiphoto

  • L’empire de l’or rouge - Enquête sur une industrie aux origines de la mondialisation

    La tomate est le légume le plus transformé par les multinationales de l’agroalimentaire, avides de cette matière première stratégique qu’est le concentré de tomate. Cette enquête au coeur du business impitoyable du fruit le plus consommé au monde retrace la route et l’histoire d’une révolution mondiale de couleur rouge.


    https://www.rts.ch/play/tv/doc-du-lundi/video/lempire-de-lor-rouge-enquete-sur-une-industrie-aux-origines-de-la-mondialisation
    #film #tomates #mondialisation #globalisation #ressources_pédagogiques #documentaire #Chine #Italie #USA #Etats-Unis #Californie #Afrique #concentré_de_tomates #agriculture #travail #exploitation #migrations #industrie_agro-alimentaire

    Il y a apparemment aussi un #livre :
    http://www.e-leclerc.com/espace+culturel/produit/l-empire-de-l-or-rouge-enqu%C3%AAte-mondiale-sur-la-tomate-d-industrie,28
    cc @odilon

    • Et il y a un article paru dans Le Monde Diplo, avec une infographie de @odilon (est-ce qu’elle est au courant ?)

      Le capitalisme raconté par le ketchup

      La force d’un système économique tient à sa capacité à s’insinuer dans les moindres replis de l’existence, et en particulier dans nos assiettes. Une banale boîte de concentré de tomate contient ainsi deux siècles d’histoire du capitalisme. Pour son nouvel ouvrage, Jean-Baptiste Malet a mené une enquête au long cours sur quatre continents. Une géopolitique de la « malbouffe » dont il présente ici un tour d’horizon inédit.


      http://www.monde-diplomatique.fr/2017/06/MALET/57599

    • Storia del concentrato di pomodoro prodotto in Cina e venduto come italiano

      Il bambino ha l’aria concentrata. Vestito con una tuta lacera, le mani protette da un paio di guanti, scava un foro nel terreno. Ci infila la piantina. Copre il foro. Si sposta di circa 30 centimetri e ripete la stessa operazione. Dice di avere dodici anni, ma ne dimostra anche meno. Intorno a lui, un’altra ventina di persone, donne, uomini, qualche altro ragazzo più grande. Tutti fanno gli stessi gesti, veloci e ripetitivi: afferrano le minuscole piante da cassette di plastica e le collocano a terra, a una distanza fissa l’una dall’altra. Finita una cassa, ne attaccano un’altra. E poi un’altra ancora, seguendo le linee dell’aratura.

      https://www.internazionale.it/reportage/stefano-liberti/2017/04/08/pomodoro-cina-italia

    • I #discount mettono all’asta l’agricoltura italiana

      L’offerta è di quelle irrinunciabili: una bottiglia di passata di pomodoro a 39 centesimi di euro, un litro di latte a 59 centesimi, un barattolo da 370 grammi di confettura extragusti a 79 centesimi, un pacco di pasta trafilata al bronzo a 49 centesimi. Diffuso a tappeto nelle cassette delle lettere e su internet, il volantino promuove i saldi sul cibo per attrarre una clientela sempre più vasta. A firmarlo è il gruppo Eurospin, quello della “spesa intelligente” e del marchio blu con le stellette, discount italiano con una rete di oltre mille punti vendita in tutta la penisola e vertiginose crescite di fatturato annuali a due cifre .

      Facendo un rapido calcolo, è possibile preparare una pasta al pomodoro per quattro persone spendendo quanto un caffè al bar. Ma come fa il gruppo veronese a proporre prezzi così stracciati? Dietro le offerte al consumatore, c’è un meccanismo perverso che finisce per schiacciare intere filiere e che ha conseguenze sulle dinamiche di produzione e sui rapporti di lavoro nelle campagne: l’asta elettronica al doppio ribasso.

      Questa pratica commerciale, che somiglia più al gioco d’azzardo che a una transazione tra aziende, è sempre più diffusa nel settore della Grande distribuzione organizzata (Gdo), soprattutto tra i gruppi discount. Fa leva sul grande potere che hanno acquisito negli ultimi anni le insegne dei supermercati, diventate il principale canale degli acquisti alimentari, e sulla frammentazione e lo scarso potere contrattuale degli altri attori della filiera.

      Come funziona un’asta online al doppio ribasso
      Il meccanismo di base è lo stesso di un’asta: da una parte c’è la Gdo, che deve acquistare la merce, dall’altra le aziende fornitrici che fanno l’offerta. Con un’unica, non trascurabile, variante: vince il prezzo peggiore, non il migliore.

      È successo poche settimane fa, quando Eurospin ha chiesto alle aziende del pomodoro di presentare un’offerta di vendita per una partita di 20 milioni di bottiglie di passata da 700 grammi. Una volta raccolte le proposte, ha indetto una seconda gara, usando come base di partenza l’offerta più bassa.

      Alcuni si sono ritirati già dopo la prima asta. “Non ci stiamo dentro con i costi”, ha detto con fare sconsolato uno di loro, che ha chiesto di rimanere anonimo. Gli altri sono stati invitati a fare una nuova offerta, sempre al ribasso, su un sito internet. Si sono quindi trovati a dover proporre in pochi minuti ulteriori tagli al prezzo base, in modo da aggiudicarsi la partita.

      Alla fine di questa gara online, la commessa è stata vinta da due grandi gruppi per un prezzo pari a 31,5 centesimi per bottiglia di passata. Altre tre aziende hanno invece vinto un’altra commessa per una fornitura di pelati da 400 grammi grazie a un’offerta di 21,5 centesimi per bottiglia.

      “Se teniamo conto solo della materia prima, della bottiglia e del tappo, per la passata arriviamo a un costo di 32 centesimi”, dice un industriale del pomodoro, che preferisce non rivelare il nome. “Se poi aggiungi il costo dell’energia e del lavoro, allora ci perdi, e anche tanto”. Eppure, pur di aggiudicarsi la commessa e stare sul mercato, molti sono disposti a lavorare in perdita, sperando poi di rifarsi successivamente risparmiando su altre voci di fatturato, come per esempio il costo della materia prima.

      “Il vero caporale”
      Nelle campagne della Capitanata, in provincia di Foggia, tutto è ormai pronto per la raccolta. Nelle prossime settimane camion carichi di cassoni cominceranno a fare la spola tra i campi, che già brillano del rosso dei pomodori maturi, e le varie aziende di trasformazione. Ma gli agricoltori sono sempre più sconfortati. “Una volta il pomodoro garantiva ottimi guadagni. Ormai è un prodotto-merce, che si paga sempre meno”, racconta Marco Nicastro, imprenditore agricolo e presidente dell’organizzazione di produttori Mediterraneo. “Quando gli industriali partecipano a queste aste, l’unico modo che hanno per non lavorare in perdita è rifarsi su noi produttori agricoli, pagandoci il meno possibile la materia prima. Altro che sfruttamento nei campi da parte nostra, è la grande distribuzione organizzata il vero caporale!”.

      https://www.internazionale.it/reportage/stefano-liberti/2018/07/25/passata-pomodoro-eurospin
      #supermarchés

  • Children in California show elevated lead levels at rates higher than Flint, Michigan - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2017/04/03/lead-a03.html

    Children in California show elevated lead levels at rates higher than Flint, Michigan
    By Glenn Mulwray
    3 April 2017

    Recent data released by the California Department of Public Health (CDPH) and reports from the Reuters news agency have revealed that children in 29 California neighborhoods have tested for elevated lead levels at least as high as children in Flint, Michigan poisoned by that city’s 2014 decision to tap into the contaminated Flint River as the primary source of drinking water.

    California’s hardest hit areas showed nearly 14 percent of children age 6 or younger with elevated lead levels, compared to 5 percent across the city of Flint at the height of the ongoing water contamination crisis.

    #eau #flint #californie #Pollution #pollution_au_plomb #plomb #états-unis

  • Entre la #Californie et #Trump, la guerre écologique est déclarée - Linkis.com
    http://linkis.com/www.europe1.fr/inter/YWNsF

    Los Angeles a l’air le plus malsain des grandes villes américaines. La Californie a mis des décennies à assainir un air vicié par son gigantesque parc automobile, en particulier dans la métropole de Los Angeles, où il reste le plus malsain de toutes les grandes villes américaines. Le maire de Los Angeles Eric Garcetti a lui aussi déploré mardi le décret du président Trump.

    « Quoi qu’il se passe à Washington, nous travaillerons pour (...) réduire les émissions de gaz à effet de serre de 80% d’ici 2050 et nous diriger vers des transports à zéro émission », a-t-il insisté.

    #environnement #pollution

  • Sur Twitter cette vidéo est diffusée par Just See Real (aka Cyril) qui rappelle la prise de parole de Luc Saint-Eloy et Calixthe Beyala lors des 25 ans des Césars en 2000 :

    https://twitter.com/JustSeeReal/status/836325535701741568

    César 2017 : Alice Diop, Maïmouna Doucouré, Déborah Lukumuena récompensées
    https://www.youtube.com/watch?v=0EdSfCj0jrY

    La 42ème nuit des #César a consacré des #Noirs, des #femmes_noires, pour leur travail et pour leur talent. C’est suffisamment rare pour être souligné. C’est même historique ! Toute arrivée a son départ...

    À la suite de cette prise de parole, #Luc_Saint-Eloy avait été interviewé. Je recopie ici l’interview pour archive :

    http://calixthe.beyala.free.fr/html/entretien%20avec%20Luc%20Saint-Eloy.htm

    [des quotas dans le cinéma ?]

    Entretien avec Luc Saint-Eloy

    directeur artistique de la compagnie du « Théâtre de l’Air Nouveau », metteur en scène, acteur et membre actif du Collectif Egalité.

    « Nous sommes obligés de parler d’oppression, de liberté à retrouver. J’ai personnellement toutes les preuves que ce système nous empêche de fonctionner. »

    Flu : De qui était le texte lu lors de la cérémonie des Césars ?

    Luc Saint-Eloy : De Calixte Beyala et moi-même. Le texte a été écrit très spontanément, le jeudi soir où nous avons appris que nous avions deux invitations pour la cérémonie. Il devait être aux alentours de minuit, nous venions de faire deux courriers avec #Calixte_Beyala et nous étions assez fatigués. Le texte a donc été écrit très rapidement, à deux, pratiquement d’un seul jet. On l’ a revu le samedi après midi avec #Jacques_Martial. On n’a alors corrigé que deux, trois petites choses parce qu’on a pensé que ce texte, qui venait du cœur était déjà assez juste.

    F : Qu’est ce que cela représentait pour vous, de prendre la parole devant ce parterre de personnalités ? C’était un défi ?

    L.S-E : C’était un pari difficile. Nous avions deux invitations qui nous permettaient d’être à l’intérieur du théâtre des Champs Elysées, mais les places étant numérotées et réservées, nous étions installés au deuxième balcon, donc très loin de l’espace scénique. Nous avons plusieurs fois essayé de descendre et d’accéder au rez-de-chaussée. Ce dernier étant réservé aux nominés, aux institutionnels, nous avons été arrêtés à chaque fois. Nous avons alors décidé, vers vingt et une heure quinze de passer par un escalier qui nous faisait arriver vers la porte la plus proche du rez-de-chaussée, où une équipe importante de membres de la sécurité regardaient la cérémonie sur un petit écran. On a attendu patiemment derrière eux, et quand ils s’y attendaient le moins, on est passé en disant que c’était à notre tour de parler. On a ouvert brutalement et rapidement les portes et on est montés directement sur la scène. Evidemment, on ne se sentait pas à l’aise, même si on était sûrs de l’importance de notre démarche. On a eu peur d’être happés juste avant d’arriver sur scène ou d’être coupés au milieu de notre discours et expulsés de l’espace scénique. Donc nous avions quand même une grosse angoisse, qu’il fallait maîtriser, ne pas montrer. C’était donc un pari à gagner, avec souplesse, avec élégance et je crois que nous nous en sommes bien sortis.

    F : Qu’avez vous pensé du parti pris du réalisateur qui a immédiatement filmé les quelques noirs qui étaient dans la salle ?

    L.S-E : Je trouve que le réalisateur a fait preuve d’un grand professionnalisme. Avant de pouvoir prendre la parole, j’ai eu le temps de dire à Alain Chabat, qui présentait la cérémonie, de se rassurer puisque nous ne voulions adresser qu’un message d’espoir. #Alain_Chabat nous a demandé d’attendre que la personne qui était alors sur le plateau finisse son discours avant d’entrer en scène. Je crois que le réalisateur, dans ce court temps d’attente, a reconnu Calixte Beyala et s’est rendu compte que nous allions prendre la parole au nom du #Collectif_Egalité. Il a donc cherché dans la salle où étaient les noirs. Il a fait fort, puisque sur les deux mille personnes qui étaient là, il a réussi à trouver les cinq, six noirs qui étaient présents. Je ne sais pas s’il a voulu cautionner ou non notre discours mais en tout cas on a vu des noirs à l’écran. On a pu voir #Melvin_Van_Peebles, qui est un des plus grands réalisateurs noirs américains, et qui, soit dit en passant, était lui aussi au balcon et non avec le gratin du bas. Personnellement, ce qui m’a le plus touché et scandalisé, à part le fait qu’il n’y ait, une fois de plus, ni acteur ni réalisateur noir nominé, c’est qu’à aucun moment il n’ait été prévu au cours de cette cérémonie de rendre un hommage à #Darling_Légitimus. Son nom n’a même pas été cité lors de la séquence nécrologique qui a eu lieu quelques minutes après notre intervention. Darling avait donné un grand prix d’interprétation à la #France à la Mostra de Venise et pourtant aucun représentant du ministère de la culture n’était présent à son enterrement. J’avais été aussi scandalisé lors de la mort de #Serge_Sommier, qui avait notamment travaillé des années avec #Michel_Drucker, et dont la disparition avait été passée sous silence à la télévision. Donc nous avons donné un prix en notre nom à Darling et je pense définitivement que notre intervention était justifiée et nécessaire.

    F : Comment expliquez vous que le #cinéma_antillais, à la veille de ce XXIème siècle, soit presque inexistant ?

    L.S-E : C’est difficile de répondre en deux minutes à cette question qui est un vrai problème et nécessite un vrai débat. Il existe un cinéma naissant antillo-guyanais. Il existe des scénarios, des projets mais qui ne sont pas suffisamment défendus. Cependant, même lorsqu’ils sont menés à leur terme, ils n’ont pas l’accueil qu’ils mériteraient. J’ai par exemple été l’interprète du dernier film de #Christian_Lara, Sucre Amer, dans lequel je joue le rôle de #Louis_Delgrès. Ce film a été tourné il y a plus de trois ans et n’a toujours pas été distribué. Je sais que Lara a mené un véritable chemin de croix pour réussir à financer son film. Aucune #télévision n’a voulu l’aider, même #Canal+, alors que je pense que le film est original et que le scénario est intelligent et aucunement agressif. Il n’a trouvé des financements qu’auprès du Canada et du Conseil Régional de la #Guadeloupe. J’ai l’impression qu’il existe une véritable volonté de la part des financiers et décideurs français de ne pas nous prendre en considération. Je crois qu’ils ont hérité d’un fonctionnement colonial par rapport aux noirs des #Antilles_françaises et ils continuent à ne pas nous voir comme des êtres normaux. Ils peuvent arriver à considérer talentueux un artiste noir américain, qu’il soit réalisateur, acteur ou technicien et parallèlement, ils sont incapables de reconnaître le talent d’un noir francophone. Je ne sais si c’est à cause de la #traite_négrière ou du #système_colonial, mais ils restent sous la coupe d’un système hérité et ils semblent continuer à croire que nous sommes inexistants ou que nous ne pouvons exister qu’à travers eux. Il existe donc un vrai problème au niveau des mentalités et je crois que, si on ne les fouette pas, si on ne leur montre pas le vrai visage de la France que nous sommes les seuls à connaître, et qui n’a rien à voir avec le discours républicain qu’ils défendent, ils ne nous considèreront jamais comme des gens normaux. Ils vont continuer de plus en plus à nous laisser sur la touche et à ne pas croire qu’il existe des comédiens ou des #réalisateurs_noirs en France. Nous ne savons pas comment faire changer les choses, mais pour l’instant nous avons décidé de nous battre en accusant publiquement, ouvertement la France d’être #raciste.

    F : Est ce qu’il n’y a pas aussi un travail à faire du côté du public noir francophone ? On sait par exemple que #Siméon_d'Euzhan_Palcy n’a pas touché le public antillais visé et qu’il est très dur de mobiliser le public, antillais notamment...

    L.S-E : Il est évident qu’il y a aussi un énorme travail à faire de ce côté là. Mais il ne faut pas oublier que si vous voulez que le public soit au rendez vous, il faut accompagner un spectacle ou un film d’une vraie campagne promotionnelle. Le simple fait que nous n’ayons pas accès aux grands médias diminue largement notre pouvoir de communication. Pour pouvoir parler de marché, il faut avant tout fidéliser un public. Personnellement cela fait dix sept ans que je me sacrifie dans l’univers théâtral, que je me bats pour convaincre les miens qu’il existe un #théâtre qui n’est pas vu et défendu car il n’y a aucune politique pour le défendre. Mais à force d’être au combat, le public sait maintenant qu’il existe des rendez vous théâtraux, même s’ils ne sont pas réguliers. Tant qu’on n’aura pas un espace pour créer et diffuser des spectacles vivants, on ne pourra pas fidéliser le public comme la télévision a réussi à le faire en diffusant des images 24 heures sur 24.

    D’un autre côté, notre cinéma ne peut pas avoir absolument du succès à tous les coups et convaincre tous les publics. On sait que la rencontre avec le public est un évènement que l’on ne peut pas prévoir et dont personne ne connaît la recette. Siméon a été un relatif échec et des conclusions sont immédiatement tirées sur l’absence de marché pour le cinéma antillais. Nous savons que c’est faux, puisque Rue Cases Nègres a fonctionné et pas uniquement grâce au public antillo-guyanais, mais grâce à une véritable campagne promotionnelle. C’est vrai qu’en plus, le public a été séduit par les personnages, sachant que c’était la première fois que l’on montrait de si beaux personnages de noirs et par le sujet du film et sa réalisation. Mais même les plus grands réalisateurs ont des échecs... Je pense que ce qu’il faut surtout souligner c’est que les publics antillo- guyanais et africain n’ont pas encore ce réflexe d’aller voir des films qui pourraient les toucher parce qu’ils ne se posent pas de questions par rapport à leur représentation à l’image. La traite négrière n’est abolie que depuis à peine cent cinquante ans et elle a été remplacée par le système colonial qui nous a enfermés dans encore autre chose. Donc nous sommes encore sous domination. Un public qui est sous domination ne peut pas avoir de vrais réflexes de survie. C’est pourquoi nous tentons de débroussailler tout cela, de faire le ménage pour que nos enfants n’aient plus à évoluer dans le même contexte que nous. Si je me bats ce n’est pas pour moi, c’est avant tout pour que nos enfants bénéficient d’un regard complètement défolklorisé.

    Ce problème de promotion est aussi lié au problème d’information. On peut se demander pourquoi notre intervention aux Césars n’a pas été traitée le soir même sur les chaînes publiques. La marche que nous avions faite en juin 98, et qui avait mobilisé plus de 80 000 personnes, avait été de la même manière passée sous silence. Je ne pense pas que tout cela soit normal....

    F : Comment comptez vous mener votre combat ?

    L.S-E : Il faut changer le regard qui est posé sur nous : dire haut et fort que nous voulons définitivement vivre hors domination, dire haut et fort que nous ne voulons plus nous fâcher avec nous mêmes, comme on nous l’a appris. Lors de notre intervention au cours des Césars, nous avons parlé au nom des peuples noirs, au nom de toutes les communautés visibles, au nom de l’ #Afrique et des #Antilles et c’était une première. Dorénavant nous savons que nous vivons sur le sol français, que l’histoire nous a rendus français, que nos enfants grandissent ici et nous sommes fiers de ce que nous sommes ! Nous sommes fiers de notre passé et c’est pour cela que nous voulons le faire ressurgir pour bâtir le socle qui nous manque. Nous ne voulons pas du socle qu’on a établi pour nous, mais au contraire bâtir nos propres repères. Le combat à mener est dans leurs têtes et dans nos têtes. C’est un véritable #rapport_de_force entre #colonisateurs et #colonisés. Nous sommes obligés de parler d’oppression, de liberté à retrouver. J’ai personnellement toutes les preuves que ce système nous empêche de fonctionner. Je sais les bâtons qu’on a voulu me mettre dans les roues quand j’ai voulu monter une grande fresque historique en juin 98.

    F : Donc votre combat pour la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité et votre combat artistique sont intimement liés..

    L.S-E : Pour l’instant, en France, le domaine sportif est le seul domaine dans lequel ils acceptent que nous existions. Il me semble qu’il faut faire attention car cela me rappelle une période où ils n’avaient besoin que de nos muscles. Je n’ai pas envie que mes enfants ne rêvent à ne devenir que des sportifs, même si je n’ai rien contre les sportifs. Mon combat en tant qu’artisan de la #culture est de trouver une nouvelle manière de nous rebâtir. En tant que créateur, je ne peux m’éloigner de ce qui m’opprime. Il me faut d’abord me libérer. Donc c’est effectivement totalement lié. Il faut se fabriquer de nouvelles ailes pour pouvoir être un oiseau neuf.

    F : Pourriez-vous nous parler de votre compagnie du « Théâtre de l’Air Nouveau » ?

    L.S-E : Je suis directeur artistique de cette compagnie qui a maintenant dix-sept ans. Nous avons à notre actif plus de quinze créations. J’ai toujours dénoncé l’exclusion dont nous sommes victimes, l’exclusion dont le théâtre antillo-guyanais est victime dans le paysage culturel français. Je dénonce leur manière de parler à notre place à chaque fois qu’il s’agit de mettre en scène les rares actes théâtraux qui parlent de notre histoire. J’ai toujours adressé pour chaque création des demandes de subvention au Ministère de la Culture, à la Drac Ile-de-France et à chaque fois ces demandes ont été refusées. Pourtant j’essaie d’expliquer que notre théâtre souffre de ne pas être soutenu. Je ne pleure pas, je ne me plains pas, simplement pendant ce temps je paye des impôts en tant que citoyen français et le Ministère de la Culture m’ignore... Nous sommes à la merci de commissions dans lesquelles pas un de nos auteurs ne figurent. Je pense que les personnes qui sont dans ces commissions ne savent pas nécessairement me lire. Leur approche du théâtre n’est pas la mienne. Je veux définir ma manière de jouer et je ne veux plus que mon théâtre repose sur leurs critères. Mon théâtre est né dans les plantations, dans un système d’oppression. Il descend de l’art du conteur qui a toujours été une forme de résistance à l’oppression et donc de marronage. Le système culturel actuel me marginalise, puisque mes dossiers sont refusés et que je ne peux pas jouer dans les théâtres traditionnels. Donc je commence à me considérer comme un « marron ». N’oublions pas que les marrons ne sont pas partis des îles, mais se sont enfuis dans les mornes où ils se sont organisés comme de véritables sociétés, redescendant parfois pour brûler les plantations. Je suis en train de m’organiser comme un marron, de trouver des idées nouvelles. C’est mon devoir de rappeler les symboles. Ce que j’ai fait lors des Césars est un acte de marronage. Nous sommes entrés dans le temple. Encore une fois, je me tourne vers les enfants qui nous regardent, et je ne veux même pas savoir ce que mon père, qui est toujours proche du rôle de la victime, pense. Je ne veux plus voir ma communauté passive, mais actrice de son devenir.

    F : J’aimerais avoir votre opinion sur la question des quotas.

    L.S-E : Nous sommes dans un pays extrêmement vieux. Les choses ne bougent dans ce pays que lorsque des lois sont votées et appliquées. Nous savons dorénavant qu’il ne faut plus espérer et attendre les bonnes volontés des uns et des autres. Alors je dis oui aux quotas. En disant que nous voulons des quotas, nous créons le débat. Des gens sont pour, d’autres sont contre. J’attends que ceux qui sont contre nous fassent d’autres propositions et nous démontrent que notre démarche est injuste. Mais je pense que les #quotas, pendant une période donnée, permettront à ceux qui ont du talent de le montrer. Ils auront ainsi une chance d’être jugés comme les autres. Pour le moment nous sommes loin d’avoir la possibilité de pouvoir exprimer nos talents. Donc pour pouvoir créer des chances égales, nous voulons des lois. Nous ne pouvons plus faire confiance à un système qui nous a opprimés, un système qui ne veut pas évoluer. Nous ne voulons pas une petite politique volontariste qui ne durera qu’un temps limité. Nous voulons aller jusqu’au bout. Nous voulons des quotas et point final. Nous tirerons des leçons de cette politique après un certain temps mais on aura eu le temps de laisser jaillir nos talents. Nous sommes nombreux à avoir du talent. La France serait-elle le seul pays d’Europe où il y aurait des minorités visibles sans talent ?

    F : L’émergence de la littérature antillaise aurait pu faire croire que les autres arts allaient être reconnus.

    L.S-E : Tout cela est très vicieux. Si la #littérature émerge, c’est parce que de temps en temps on remet des prix aux écrivains antillais. J’ai l’impression que de temps en temps, on nous autorise à être dans tel ou tel secteur. Je ne trouve pas cela normal. Nous devons être dans tous les secteurs et nous n’avons pas besoin de prix, de César ou de #Molière. Il faut simplement que nous puissions nous représenter et ainsi donner des signes de reconnaissance à nos enfants. Le système français est hypocrite. Il n’existe pas de loi contre les noirs, mais cela ne signifie pas que tout aille bien en France. Il ne faut pas attendre que cela éclate en violence dans les rues. J’ai peur de la #violence. Je n’ai pas envie que nos enfants aillent se battre dans les rues. Je veux trouver des solutions avant d’arriver à ces solutions extrêmes. C’est pour cela que nous faisons des propositions afin de construire ensemble une société meilleure. Nous montrons que nous sommes en train de voler au secours des valeurs républicaines. Et je pense que nous devrions en être remerciés. Où sont en effet les chances d’égalité, de fraternité, de justice concernant les populations des communautés visibles ? Nous avons été suffisamment humiliés, bafoués. Je connais des enfants qui veulent se suicider parce qu’ils ont la peau noire. Des directeurs d’écoles briment des enfants surdoués parce qu’ils sont noirs. Des étudiants noirs en DEA vivent l’enfer avec leur directeur de mémoire. Tout cela n’est pas normal et ne doit pas continuer. Nous voulons la parole pour dire tout cela. Nos ancêtres ont gagné leur liberté, en brisant leurs chaînes. Leur liberté s’est arrachée, avec leur sueur, avec leur sang. Le respect s’arrache aussi et nous l’arracherons exactement comme nos ancêtres l’ont fait. Nous arracherons l’honneur et le respect. Point final.

    Propos recueillis par Florence Combaluzier-Kromwel

    [retour édiTARD.41]

    #Alice_Diop, #Maïmouna_Doucouré, #Déborah_Lukumuena #Racisme

  • California legislation challenges Trump’s proposals for a border wall and registration of Muslim immigrants

    In a challenge to President-elect Donald Trump’s proposal to build a wall at the Mexico border, a California lawmaker said Monday he is introducing a bill that would require the project to first be approved by the state’s voters.

    State Sen. Ricardo Lara (D-Bell Gardens) said the legislation is one of three proposals he is introducing as a package called #Fight_For_California. Another bill would prohibit state agencies from providing federal entities with information for purposes of compiling a so-called Muslim registry, another Trump proposal.

    http://www.latimes.com/politics/essential/la-pol-ca-essential-politics-updates-california-legislation-challenges-1480
    #murs #barrières_frontalières #résistance #USA #Californie #Etats-Unis
    cc @daphne @marty @albertocampiphoto

  • 102 million dead California trees ’unprecedented in our modern history,’ officials say - LA Times
    http://www.latimes.com/local/lanow/la-me-dead-trees-20161118-story.html

    The number of dead trees in California’s drought-stricken forests has risen dramatically to more than 102 million in what officials described as an unparalleled ecological disaster that heightens the danger of massive wildfires and damaging erosion.

    Officials said they were alarmed by the increase in dead trees, which they estimated to have risen by 36 million since the government’s last survey in May. The U.S. Forest Service, which performs such surveys of forest land, said Friday that 62 million trees have died this year alone.

    “The scale of die-off in California is unprecedented in our modern history,” said Randy Moore, the forester for the region of the U.S. Forest Service that includes California. Trees are dying “at a rate much quicker than we thought.”

    #arbre #sécheresse #Californie

  • #États-Unis. Les #sons de la #Californie

    Le California Sunday Magazine innove en consacrant son dernier numéro à une seule thématique : le son. Le magazine californien propose une trentaine d’articles accompagnés de photos et, dans sa version numérique, de bandes sonores. Avec des sujets extrêmement divers : la scène musicale de Los Angeles, l’écologie des paysages sonores, la technologie et les bruits du futur…

    http://www.courrierinternational.com/une/etats-unis-les-sons-de-la-californie
    #son #USA
    cc @intempestive

  • #Californie. La #prescription pour #viols supprimée après l’#affaire_Cosby

    En réaction à l’affaire Bill Cosby, le gouverneur de Californie a ratifié hier une loi supprimant la prescription pour les #crimes_sexuels. Les victimes ont désormais la possibilité d’engager des poursuites sans limite de temps. Auparavant, la prescription était de dix ans.

    http://www.ouest-france.fr/monde/etats-unis/californie-la-prescription-pour-viols-supprimee-apres-l-affaire-cosby-4
    #USA #Etats-Unis

  • Les employés d’un hôtel géré par #Natixis saisissent l’OCDE
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/140916/les-employes-dun-hotel-gere-par-natixis-saisissent-locde

    Les salariés américains du Westin Long Beach, à #Los_Angeles, dénoncent des pratiques contraires au droit du travail et des entraves à l’implantation d’un syndicat. Ils espèrent des réponses de la banque française, dont une filiale gère l’établissement, mais qui reste mutique.

    #Economie #Californie #grève #Hotel #social

  • California Isn’t Sure How to Fix Sexual Assault Problem Without Adding to Mass Incarceration
    https://theintercept.com/2016/08/31/california-isnt-sure-how-to-fix-sexual-assault-problem-without-adding-to-mass-incarceration/?comments=1#comments

    The California legislature unanimously passed a bill Monday that would require prison time for anyone convicted of sexually assaulting someone who is unconscious or severely intoxicated.

    [...]

    “We share in the outrage at Mr. Turner’s actions, but worry that this law could cause more harm than good,” wrote Feministing.com editor Alexandra Brodsky and former Yale Law School classmate Claire Simonich in the New York Times. “History shows that this reform would not deter violence and most likely would perpetuate punitive racial and class disparities.”

    The ACLU of California has also vocally opposed the bill. “The well-intentioned mandatory minimum sentence this bill creates will have negative impacts on communities of color and other unintended consequences,” said Natasha Minsker, director of the organization’s Center for Advocacy and Policy.

    #Californie #viol #prison #législation

  • Yet another huge wildfire is consuming southern California - The Washington Post
    https://www.washingtonpost.com/news/energy-environment/wp/2016/08/17/yet-another-huge-wildfire-is-consuming-southern-california/?tid=sm_tw

    As firefighters began to finally contain a huge wildfire in northern California, an even larger monster erupted in the southern half of the state, forcing major highways to be closed and schools shuttered as flames devoured homes. More than 82,000 residents were ordered to evacuate.

    The so-called Blue Cut fire in rural San Bernardino County, about 60 miles east of Los Angeles, started late Tuesday and, accelerated by drought-parched vegetation and breezy winds amid triple-digit temperatures, grew so fast Wednesday that sheriffs deputies raced door-to-door to move residents out of its path. As of 9 a.m. Pacific time Wednesday, the 30,000-acre fire was burning out of control with zero percent containment.

    #Californie #incendies #sécheresse #climat #anthropocène

  • Farsnews
    http://en.farsnews.com/newstext.aspx?nn=13950518000702

    A group of senior ISIL commanders have voiced their allegiance to Al-Qaeda leader Ayman al-Zawaheri and staged a coup against ISIL’s commander Abu Bakr al-Baghdadi in the Southwestern parts of Kirkuk province, informed sources disclosed on Monday.

    “This move by the ISIL commanders in Kirkuk province will be a heavy blow to the ISIL,” the Arabic-language media quoted an unnamed military sources as saying on Monday.

    The source noted that the coup will paly an important role in widening the rift among the ISIL commanders in other Iraqi province, including Nineveh.

    #calife_à_la_place_du_calife

  • Desalination plant would go deep to protect marine life
    http://newatlas.com/deep-water-desalination/44662

    A #desalination project proposed for California’s central coast would draw water from one of the world’s deepest submarine canyons, making it potentially less harmful to ocean life. The Deep Water Desal facility would require substantially less energy to operate than typical desalination plants, use renewable energy sources, and provide cooling for a data center that would be built in tandem. It’s projected to produce 25,000 acre-feet (30 million cubic meters) of freshwater per year, serving 50,000 homes.

    The Monterey Bay region suffers from long-term water issues, such as overuse of groundwater, lack of storage reservoirs and diminishing surface water. There’s also no access to the State Water Project, which provides imported water to much of the state.

    #eau #Californie #désalinisation