• Emmanuel Macron doit, au nom de la France,reconnaître la guerre du Cameroun

    Dans une tribune au Monde, un collectif de personnalités estime qu’« il est grand temps que l’Etat français assume pleinement ses responsabilités » dans la « répression féroce des années 1950 et 1960 ».

    Dans quelques jours, Emmanuel Macron a rendez-vous avec l’histoire à Yaoundé. Pour sa première visite officielle au Cameroun, il sera confronté aux fantômes d’une guerre coloniale puis néocoloniale que la France a menée, censurée puis niée avec constance depuis soixante ans. Sera-t-il le premier président français à reconnaître officiellement cette véritable guerre et à lever un des derniers grands tabous français de l’après-guerre ?

    Peu de Français le savent, mais les Camerounais ont été à l’avant-garde du mouvement indépendantiste africain. Dès sa création en 1948, l’Union des populations du Cameroun (UPC) réclame l’indépendance du pays, ex-colonie allemande devenue après la première guerre mondiale territoire sous mandat de la Société des nations, puis territoire sous tutelle des Nations unies.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/07/30/emmanuel-macron-doit-au-nom-de-la-francereconn

    #international #colonialisme #france #cameroun

  • Le Cameroun pendant la Première Guerre mondiale
    https://visionscarto.net/cameroun-premiere-guerre-mondiale

    En 1914, à la veille de la Grande Guerre, le Cameroun est l’une des possessions allemandes en Afrique dont l’intérêt géostratégique aiguise les appétits des puissances coloniales anglaise, belge et française qui cherchent à dominer la région. « Qui occupe le Cameroun, domine l’Afrique centrale », disait-on à l’époque. Les premières délimitations et finalement les frontières du Cameroun, discutées et définies depuis la conférence de Berlin (1884), ont déjà fait l’objet de nombreux arbitrages impérialistes. (...) #Billets

  • « La Moisel » du Cameroun : Une carte comme trésor de guerre
    https://visionscarto.net/carte-de-moisel

    « La Moisel » est l’expression générique employée par les géographes au Cameroun pour désigner les cartes élaborées par le cartographe allemand Max Moisel (1869-1920) au début du XXe siècle. Ces cartes mêlant des éléments de topographie, d’hydrographie, de climatologie ainsi que des considérations socio-économiques sur le peuplement ou la circulation à petite échelle sont longtemps restées sans équivalent. Lorsque les troupes françaises, britanniques et belges ont attaqué le protectorat allemand du Kamerun en (...) #Billets

  • Au Cameroun, une guerre qui ne dit pas son nom | Clément Boursin
    https://afriquexxi.info/article4941.html

    Depuis plus de cinq ans, les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun connaissent une crise politique et sécuritaire majeure dont la nature juridique est encore incertaine. A-t-on affaire à des « troubles intérieurs » ou à un « conflit armé non international » ? L’enjeu est important, alors que la répression du régime est féroce. Retour sur une « crise oubliée » qui a fait plus de 6 000 morts. Source : Afrique XXI

  • HCR - Au Nigeria, des réfugiés camerounais contribuent à briser les mythes sur le COVID-19
    https://www.unhcr.org/fr/news/stories/2022/2/62061a20a/nigeria-refugies-camerounais-contribuent-briser-mythes-covid-19.html

    Au Nigeria, des réfugiés camerounais contribuent à briser les mythes sur le COVID-19
    Des bénévoles réfugiés dans l’État de Cross River, au Nigeria, s’appuient sur des informations vérifiées et sur les liens qu’ils entretiennent avec la communauté pour combattre la désinformation à propos du Covid-19 et des vaccins.« Le monde a été bouleversé lorsque la pandémie est arrivée, et nous, en tant que réfugiés, étions également confus », explique Laban Chang Ndoh, l’un des plus de 72 000 réfugiés camerounais vivant au Nigeria après avoir fui le conflit en cours depuis 2017 entre les forces sécessionnistes et l’armée. « Les opinions étaient tellement diverses à ce sujet. »Laban est le président de la Great Step Initiative (GSI), une organisation communautaire qui fournit des services de santé mentale aux réfugiés dans cinq districts de l’État de Cross River au Nigeria. En 2020, alors que la pandémie de Covid-19 faisait rage, leur réseau de 120 volontaires s’est mobilisé pour combattre la désinformation dans son sillage.« Ils avaient beaucoup de questions », se souvient Laban. Au début, leurs efforts ont surtout consisté à convaincre les gens de la menace réelle que représentait le virus et de la nécessité de respecter les mesures préventives telles que le port d’un masque et le lavage des mains. L’année dernière, la GSI comptait parmi les sept organisations dirigées par des réfugiés reconnues pour leur rôle dans la lutte contre la pandémie dans le cadre des Prix de l’innovation ONG 2020 du HCR. « Certains répandaient des rumeurs selon lesquelles le fait de se faire vacciner était une condamnation à mort. »
    Si l’arrivée des vaccins contre le Covid-19 l’année dernière a fait naître l’espoir d’une issue à la pandémie, elle a également généré de nouvelles vagues de rumeurs et de mythes.« Nous ne savions pas grand-chose sur le vaccin au début », explique Laban, qui relate certaines des théories les plus folles qui ont circulé, en l’absence d’informations crédibles.« Certains répandaient des rumeurs selon lesquelles le fait de se faire vacciner était une condamnation à mort », se souvient-il. « Certains affirment qu’on meurt au bout de 24 [ou] 36 mois après s’être fait vacciner, d’autres avaient entendu parler de micropuces dans le vaccin qui relieraient la personne à Lucifer, la condamnant à l’enfer. »Conscient de la nécessité de contrer de tels mythes, Laban et ses collègues volontaires de la GSI ont reçu des conseils et des informations vérifiées sur le vaccin de la part du HCR, l’Agence des Nations unies pour les réfugiés, afin de les aider à combattre la désinformation et à répondre aux nombreuses questions que se posent les gens.Pour contrer le scepticisme général entourant le vaccin, Laban a obtenu des résultats en s’appuyant sur deux principaux arguments. « Le monde ne s’y fierait pas si c’était quelque chose qui éliminait l’humanité en 36 mois », dit-il, tout en soulignant le simple fait que de nombreuses personnes ont déjà reçu le vaccin sans incident.Les volontaires ont eu recours à d’autres tactiques pour combattre des mythes plus spécifiques - par exemple, celui selon lequel les vaccins seraient inutiles parce que le virus serait une préoccupation européenne ou un problème réservé aux régions les plus froides. Pour répondre à ce mythe, ils partagent volontiers des statistiques de l’agence officielle chargée du contrôle des maladies qui attestent que des personnes au Nigeria ont non seulement été infectées, mais sont également mortes du Covid-19.Leurs efforts ont permis d’obtenir des résultats tangibles parmi les réfugiés camerounais au Nigeria, malgré la disponibilité limitée des doses, à l’origine d’un faible taux de vaccination, à l’instar de nombreux autres pays d’accueil de réfugiés à revenu faible ou intermédiaire. Plus de 1800 réfugiés ont reçu une dose dans les États de Benue, Cross River et Taraba, en plus d’environ 700 qui ont reçu deux doses.Plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont accueillis dans dix pays seulement, dont neuf sont des pays à revenu faible ou intermédiaire.
    Plus de la moitié des réfugiés dans le monde sont accueillis dans dix pays seulement, dont neuf sont des pays à revenu faible ou intermédiaire.
    Munis de ces données et de ces arguments, Laban fait du porte-à-porte dans les camps de réfugiés d’Adagom, engageant des conversations et plaidant sa cause. Mais malgré ses efforts, il reste encore beaucoup à faire.
    Au marché du camp, il rencontre Effemi Blessing qui tient une petite épicerie créée avec sa famille grâce au soutien financier du HCR par l’intermédiaire de son partenaire CUSO. « Je suis forte », lance-t-elle à Laban, « et je n’ai jamais été vaccinée, donc j’ai un peu peur [de le prendre] ». Laban prend le temps d’écouter ses inquiétudes et lui explique clairement l’innocuité du vaccin, dans l’espoir de faire changer d’avis une personne de plus.Cependant, l’outil le plus efficace à leur disposition est sans doute le fait que les volontaires de la GSI sont issus des communautés qu’ils servent - à la fois des réfugiés camerounais et des Nigérians locaux – cela fait d’eux des figures familières et de confiance qui comprennent leur public.
    Asu Ben Abang, 65 ans, Camerounais et père de sept enfants représente la GSI dans la communauté 33, une section du camp d’Adagom. Il se présente comme un exemple vivant de la sécurité et de l’efficacité du vaccin, ce qui a contribué à convaincre les membres de sa famille élargie et d’autres personnes de la communauté.« Tout le monde autour de moi avait peur. Je suis le seul à avoir été vacciné », affirme-t-il en brandissant fièrement son carnet de vaccination vert. « Maintenant qu’ils ont vu que je ne suis pas mort, mes proches vont se faire vacciner. »

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#cameroun#refugie#sante#vaccination#inclusion#communication#sensibilisation #UNHCR

  • Expliquez-nous… Covid, chaleur et autres pathologies : L’ordonnance du Dr Aissa Diaga Ngom - Lequotidien - Journal d’information Générale
    https://lequotidien.sn/expliquez-nous-covid-chaleur-et-autres-pathologies-lordonnance-du-dr-ais

    Expliquez-nous… Covid, chaleur et autres pathologies : L’ordonnance du Dr Aissa Diaga Ngom
    Par Woury DIALLO (Envoyé spécial au Cameroun) – Médecin des supporters sénégalais présentement au Cameroun pour la Can, le Dr Aissa Diaga Ngom dresse un premier bilan médical.
    Docteur, comment ça se passe sur le plan médical avec les supporters sénégalais qui ont effectué le déplacement à Bafoussam ?
    Le « 12e Gaindé » s’est déplacé en masse depuis le Sénégal. Il y a aussi le comité du « 12e Gaindé » local et d’autres Sénégalais qui viennent supporter les Lions. Nous devons prendre en charge toutes ces personnes-là sur le plan médical. Comme vous le savez, nous sommes en période de pandémie, il faut qu’on fasse beaucoup attention. Nous insistons sur les mesures barrières, le port du masque, la distanciation sociale, même si c’est difficile de la respecter, mais aussi l’utilisation ou l’usage de gel antiseptique. Nous essayons de prendre en charge tout le monde sans distinction de pays parce que c’est une question de santé. Même il y a des Camerounais qui passent nous voir. Nous les consultons et leur offrons des médicaments.
    Quelles sont les pathologies que vous rencontrez ?
    Vous savez, le « 12e Gaindé », ce sont des gens qui dépensent beaucoup d’énergie en termes de danses, de chants. Après une animation, ils sont un peu fatigués. Ce sont des gens qui consomment énormément de vitamine C ou de supplémentation vitaminique pour annihiler la fatigue. En dehors de cela, nous avons quelques soucis dus aux petites températures que nous gérons, et cela est lié aux aléas du voyage, mais aussi quelques troubles digestifs. Ce qui est normal parce que quand on change d’alimentation et d’environnement, ça peut amener quelques perturbations digestives. C’était tout au début, mais là, le corps commence à s’acclimater.
    (...) Comment se passent les tests d’avant-match avec les supporters ?
    C’est un test rapide. On touche du bois, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a personne parmi nous qui a été testé positif. C’est grâce au respect des mesures barrières, mais aussi avec l’aide de Dieu. Il faut continuer à respecter les mesures barrières.

    #Covid-19#migrant#migration#cameroun#senegal#sante#CAN#pandemie#gestebarriere#supporter

  • Au Cameroun, « toi, tu viens prendre le vaccin de la CAN ? »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/01/13/au-cameroun-toi-tu-viens-prendre-le-vaccin-de-la-can_6109317_3212.html

    Au Cameroun, « toi, tu viens prendre le vaccin de la CAN ? »
    A Yaoundé, le centre de vaccination international ne désemplit pas. A l’occasion de la CAN 2022, les supporteurs doivent se faire vacciner pour accéder aux stades.Il est 10 heures du matin et déjà sept personnes sont dans la file d’attente. Mardi 11 janvier, à l’avant-veille du deuxième match du Cameroun en Coupe d’Afrique des nations (CAN), face à l’Ethiopie, le centre de vaccination international de Yaoundé ne désemplit pas. (...)Sous la pression des clubs européens qui ne souhaitaient pas « libérer » leurs joueurs africains à cause de la propagation du variant Omicron, la Confédération africaine de football (CAF) a imposé que chaque spectateur présente une attestation de vaccination en plus d’un test PCR négatif de moins de 72 heures.A l’entrée des stades, plusieurs contrôles sont effectués par de jeunes bénévoles encadrés par des forces de l’ordre. Une jauge de 60 % de spectateurs (80 % pour les matchs du Cameroun) est aussi appliquée.« Le but de toutes ces mesures est de faire en sorte que l’événement ne devienne pas un cluster mais une opportunité pour tester le maximum de personnes et inciter à la vaccination », explique le professeur Yap Boum, représentant régional d’Epicentre, la branche Recherche et épidémiologie de Médecins sans frontières (MSF). « Dans un pays où le taux de vaccination était de 6,7 % [nombre de personnes éligibles ayant reçu une dose], la compétition va avoir un effet catalyseur et accélérateur évident », ajoute-t-il.« Le vaccin a toujours été disponible pour les Camerounais. Mais depuis le début de la compétition, on constate un engouement très important, confirme le docteur Yann Emmanuel Ntsobe Njoh Bolo Bolo, chef du centre de vaccination internationale de Yaoundé. Il y a quelques semaines, nous faisions entre 120 et 150 doses par jour. Le week-end dernier, avant le premier match des Lions indomptables [qui s’est soldé par une victoire 2-1 face au Burkina Faso], nous étions à 2 500 injections. Alors que, jusque-là, l’acceptabilité du vaccin posait problème notamment à cause des fake news. »Si la CAN semble avoir un impact sur la campagne vaccinale à Yaoundé, où sont joués tous les matchs de la sélection camerounaise, il n’en va pas de même partout. Hors de la capitale, après quasiment une semaine de compétition, on constate qu’il y a très peu de spectateurs dans les tribunes, certains matchs se déroulant même dans des enceintes quasiment vides.
    Les réticences qui persistent face au vaccin peuvent-elles expliquer ce manque d’ambiance dans les stades du Cameroun, un pays où le football fait pourtant partie du quotidien ? Il est fréquent d’entendre les Camerounais s’inquiéter que le produit injecté rende « stérile » ou qu’il « a été fait pour tuer les Africains ».Avec près de 110 000 cas de contamination et 1 850 décès depuis le début de la pandémie, le Cameroun est l’un des pays de la sous-région les plus touchés par la Covid-19, « même s’il ne compte qu’un faible nombre de cas sévères et de décès », reconnaît Yap Boum.(...)
    Mais il n’y a pas que le football qui incite les Camerounais de Yaoundé à se faire vacciner. Yannick, 26 ans, doit prochainement voyager en Italie et « le vaccin est indispensable pour monter dans l’avion ». Donald, 21 ans, est censé assister dans quelques jours « à une réunion de travail très importante pour laquelle tous les participants devront avoir reçu leur injection ». Quant à Joséphine, 22 ans, elle est là aujourd’hui parce qu’elle veut se rendre « à une cérémonie religieuse pour laquelle le vaccin est obligatoire ». Alors que de faux certificats sont désormais facilement accessibles, les mesures incitatives de la CAN auront-elles un réel impact sur le taux de vaccination à l’échelle du Cameroun ? Certains, comme Véronique Saada, veulent y croire : « Les gens voient que leurs parents, leurs voisins ou leurs amis qui se sont fait vacciner n’ont eu aucun problème. Du coup, ils viennent davantage nous voir », souligne-t-elle. Jérôme, qui vient de se faire piquer, se voit suggérer de prendre du paracétamol dans la soirée en cas de maux de tête. « C’est rapide et ça ne fait pas mal, assure le jeune supporteur. Maintenant, je peux aller encourager mon équipe : allez les Lions ! »

    #Covid-19#migrant#migration#sante#cameroun#afrique#CAN#sport#vaccination#circulation#frontiere#sensibilisation

  • Au #Cameroun, la #cartographie participative, « puissant outil » de reconnaissance des #droits des #Pygmées

    Pygmées en lutte (2/4). Rivières, forêts vierges, ponts, villages, lieux sacrés : grâce au #GPS, Baka et Bagyeli se sont lancés dans le quadrillage leurs territoires pour mieux les protéger.

    Dans la cour d’une maison en terre battue construite en plein cœur de #Nomédjoh, un village #Baka situé dans la région Est du Cameroun, une dizaine d’hommes, de femmes et d’enfants forment un cercle. Au centre, ils ont disposé à même le sol cinq cartes représentant leur territoire. Les yeux rivés sur ces documents abîmés par le temps et la moisissure, ils se courbent à tour de rôle et pointent du doigt « la rivière », « la forêt encore vierge », « le pont »… A y regarder de plus près, on ne voit pourtant que des points, des lignes, des légendes ou encore des chiffres colorés.

    « Ces cartes représentent les 1 950 hectares de notre #forêt. C’est notre plus grande richesse », explique avec fierté Dieudonné Tombombo, le président de la forêt communautaire. « Nous gérons nous-mêmes notre forêt qui est pour l’homme Baka un supermarché, un hôpital et une banque, renchérit près de lui, René Ndameyong, 40 ans. Avant, on n’avait droit à rien. Les Bantous nous disaient que tout leur appartenait, alors que les #peuples_autochtones sont les premiers habitants de la forêt. »

    D’après ce père de deux enfants au sourire contagieux, les Baka ont longtemps été chassés des forêts, interdits de chasse, de pêche ou encore de pratiquer des activités champêtres à certains endroits. L’introduction au début des années 2000 de la cartographie participative a permis aux communautés de mieux faire entendre leur voix. Et les peuples des forêts en ont profité.

    Validations des populations

    En 2011, l’association Rainforest Foundation, qui lutte pour la protection des peuples autochtones, a lancé l’initiative #Mapping_for_Rights, ce qui a permis de former plus de 7 000 cartographes locaux au Cameroun et en #République_démocratique_du_Congo (#RDC), et ainsi de cartographier plus de 800 communautés pour une superficie de 5 millions d’hectares. Avec l’appui des organisations non gouvernementales (ONG), il s’agit le plus souvent d’établir des cartes pour faire #barrage à l’installation de projets – routes, aires protégées, plantations agro-industrielles – menaçant la vie des communautés par l’accaparement du #foncier et les restrictions d’accès aux #ressources_naturelles.

    Les communautés se réunissent et identifient ensemble les noms des lieux sacrés, rivières, zones de pêche, de chasse, de ramassage de produits forestiers non ligneux, leurs champs, tracent les contours de leur village… Une fois les informations validées par toute la communauté (et souvent les villages voisins), des hommes formés à la cartographie vont en forêt, armés de systèmes de localisation par satellite (GPS) pour le #géoréférencement des points importants. Ces données GPS sont traitées par ordinateur. Des documents provisoires sont établis, et soumis à la validation des populations avant que les cartes définitives soient établies.

    Après l’établissement de ces cartes, la population de Nomédjoh a « pris #confiance et n’a plus eu #peur, car nous avions la preuve de ce qui nous appartenait », se souvient René Ndameyong. « Les autorités l’ont validée et aujourd’hui nous sommes un village avec un chef nommé par le gouvernement ». Depuis 2007, Nomédjoh s’est aussi vu attribuer, à sa demande, une #forêt_communautaire. Au Cameroun, la #foresterie_communautaire est un processus par lequel l’Etat cède une partie (maximum 5 000 hectares) à une communauté qui a alors la possibilité de l’exploiter.

    Grâce à la vente du #bois, Nomédjoh a construit trois studios pour les enseignants de l’école publique, a pu tôler une salle de classe, équiper quelques maisons d’énergie solaire. « Notre but principal est de protéger la forêt, tout faire pour qu’elle ne finisse pas puisqu’elle est notre vie », assure Dieudonné Tombombo.

    « Prouver l’impact sur nos sites »

    Dans le sud du pays, Assok offre un autre exemple d’une initiative réussie. Martin Abila, guérisseur traditionnel, vient officiellement d’être désigné chef du village par le gouvernement, « une première dans toute la région pour un autochtone ». Lors de la cartographie participative qui a permis au village d’être reconnu, Martin a constaté que plusieurs zones de la forêt avaient été détruites par des exploitants. Il cherche désormais des financements pour « créer une pépinière et reboiser ».

    « La cartographie participative est un puissant outil qui permet de mener des #plaidoyers pour les #droits_des_communautés auprès des autorités, des groupes agro-industriels, miniers ou de la communauté internationale », explique Samuel Nguiffo, coordonnateur du Centre pour l’environnement et le développement (CED), une ONG locale.

    Lors de la construction du #pipeline entre le Cameroun et le Tchad qui traversait les territoires #Bagyeli, ces derniers n’ont pas été consultés. Mais, grâce à la cartographie participative effectuée en 2007 en collaboration avec les Bantous, « on a pu prouver l’#impact sur nos sites. Jusqu’à aujourd’hui, cette cartographie nous sert, car les Bantous menacent de nous chasser sans passer à l’acte. On a des cartes, ce sont nos #preuves », sourit Joachim Gwodog, le chef du campement Logdiga, dans la région du Sud.

    Ces feuilles de papier « permettent de montrer qu’un village ou un campement existe, que des hommes y vivent, possèdent des ressources, des vestiges, des sites traditionnels, autant d’éléments concrets difficiles à mettre de côté », résume Marie Ba’ane, directrice de l’ONG Appui à l’autopromotion et à l’insertion des femmes, des jeunes et désœuvrés (Apifed) . Si ces cartes ne sont pas encore officiellement reconnues par l’administration camerounaise, elles sont de plus en plus prises en compte.

    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/08/24/au-cameroun-la-cartographie-participative-puissant-outil-de-reconnaissance-d

    #cartographie_participative #accaparement_des_terres

    –—

    voir aussi, en #Malaisie (#Bornéo) :
    #Penan Community Mapping : Putting the Penan on the map
    https://seenthis.net/messages/748077

  • « Cameroon Garage Funk », voyage au cœur de la scène musicale de Yaoundé des 70s
    https://www.fip.fr/musiques-du-monde/cameroon-garage-funk-voyage-au-coeur-de-la-scene-musicale-de-yaounde-des-70s-192


    https://analogafrica.bandcamp.com/track/les-souffrances

    But who exactly are these artists that recorded one or two songs before disappearing, never to be heard from again? Some of the names were so obscure that even the most seasoned veterans of the Cameroonian music scene had never heard of them. A few trips to the land of #Makossa and many more hours of interviews were necessary to get enough insight to assemble the puzzle-pieces of Yaoundé’s buzzing 1970s music scene. We learned that despite the myriad difficulties involved in the simple process of making and releasing a record, the musicians of Yaoundé’s underground music scene left behind an extraordinary legacy of raw grooves and magnificent tunes.

    The songs may have been recorded in a church, with a single microphone in the span of only an hour or two, but the fact that we still pay attention to these great creations some 50 years later, only illustrates the timelessness of their music.

    https://seenthis.net/messages/706744
    #Analog_Africa #Cameroun #musique

  • « Je ne supporte pas l’idée de revivre un confinement dans la solitude de ma chambre universitaire » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/30313/je-ne-supporte-pas-l-idee-de-revivre-un-confinement-dans-la-solitude-d

    Joseph* a 21 ans. Le confinement dû au Covid-19 en France a eu des effets graves sur sa santé psychologique. L’étudiant camerounais, marqué par cette expérience, témoigne pour InfoMigrants. Je suis en France depuis 4 ans pour mes études. Je suis en master 1 d’ingénierie statistique dans une université à Paris. Quand je suis arrivé, j’avais 17 ans. En tant qu’étudiant étranger, c’est difficile car je ne connais personne. J’habite une résidence étudiante du Crous [le Centre régional des œuvres universitaires et scolaires], mon studio fait 14 mètres carrés, c’est petit. Loin de ma famille je me suis senti très seul. Il y a eu un retour à la normale en mai, après le premier confinement. Mais dès que j’ai appris qu’il allait y avoir un deuxième confinement en octobre, j’ai eu des flashs du premier confinement qui revenaient. J’ai vite pris des billets d’avion et je suis rentré chez mes parents au Cameroun. Je ne supporte pas l’idée de revivre un confinement dans la solitude de ma chambre universitaire. J’ai des antécédents psychiatriques et toujours des séquelles de ce premier confinement. Je prends des antidépresseurs et des anxiolytiques.
    Je suis quand même revenu à Paris après le deuxième confinement parce qu’au fond de moi je sais qu’au Cameroun je n’aurai jamais la même formation qu’en France. Je veux une éducation scolaire qui a de la valeur.
    « Je ne vais pas réussir à valider mon année de master » Depuis que je suis rentré, je ne vois personne mais j’ai mes parents au téléphone tous les jours. On discute de mes cours. Je pense que je ne vais pas réussir à valider mon année de master. Les cours à distance se passent mal. Derrière un écran, je n’arrive pas à suivre, je décroche régulièrement.
    En ce moment, je fais deux choses. Je suis mes cours et je dors. Comme j’ai pris du retard dans mes études, je me couche très tôt et je me réveille à 1 heure du matin pour étudier avant le début de la journée.
    J’ai toujours trouvé ça compliqué de se faire des amis en France. Ce qui m’a dérangé quand je suis arrivé ici, c’est d’abord la barrière de l’accent. Quand je parlais, les gens me demandaient tous le temps de répéter. Ils disaient : « On ne comprend pas ce que tu dis ! Répète ! » À force, j’ai commencé à avoir honte. J’aurais voulu me fondre dans la masse. Venir en France, ça n’était pas vraiment un choix de ma part. Mes parents ont voulu que je vienne étudier ici après avoir reçu une invitation en ce sens de mon cousin qui vit en banlieue parisienne.Mais ça a été très compliqué chez mon cousin et sa femme. Ça ne se passait pas bien du tout. Je dormais dans la chambre avec ses enfants de moins de quatre ans. Dès que je rentrais de l’université, il fallait que je fasse à manger et que je m’occupe des petits. Je n’arrivais pas à travailler mes cours. Au début, j’ai caché la vérité à mes parents, mais je suis tombé en dépression, il a fallu que je leur explique que ça se passait mal à la maison et pour quelles raisons mes notes chutaient.
    Après deux ans et demi, j’ai obtenu une chambre en résidence universitaire dans l’urgence grâce à l’aide d’une assistante sociale et un suivi psychologique.En ce moment, j’aurais besoin de voir un psychologue et d’être encadré. J’ai fait une demande en octobre à la faculté, mais je n’ai toujours pas de rendez-vous et je n’ai pas les moyens financiers de me payer un psychothérapeute."

    #Covid-19#migrant#migration#france#cameroun#sante#santementale#etudiant#famille

  • [muc] | münchen postkolonial
    http://muc.postkolonial.net

    Audiorundgang durch das post/koloniale München
    Posted on November 30, 2020 by muc

    Wir haben einen Audiorundgang durch das post/koloniale München aufgenommen. Eva Bahl und Katharina Ruhland sprechen über dekoloniale Aktionen, Spuren der deutschen Kolonialgeschichte im Stadtraum und über Verletzungen, die diese z. B. in Kamerun und Namibia hinterlassen hat.

    #balade_décoloniale #colonialisme #München #Cameroun #Namibie
    Er sollte in einer Podcastreihe der Bayerischen Akademie der Wissenschaften zu Erinnerungskultur erscheinen. Die inhaltlichen Überarbeitungswünsche der BAdW gingen uns aber zu weit. Deshalb veröffentlichen wir ihn hier selbst.

  • Art musical : la malédiction du droit d’auteur au #Cameroun
    https://actucameroun.com/2020/12/08/art-musical-la-malediction-du-droit-dauteur-au-cameroun

    Publié : 8 Déc 2020 - De la Société camerounaise du Droit d Auteur (Socadra) à la Société nationale camerounaise de l Art musical (Sonacam), en passant par la Société civile nationale des Droits d Auteur (Socinada), les Cameroon music corporation (Cmc), la Société civile camerounaise de l’Art musical (Socam), le droit d auteur au Cameroun ressemble à un organisme programmé chaque fois à dessein pour échouer. Tant la récurrence des palabres sur fond de détournement de fonds plombe les flancs de la gestion de ces différents organismes qui se succèdent depuis des années dans cet important secteur de l art musical. Un vrai casse-tête aussi bien pour l’Etat que pour les artistes.

    Le droit d’auteurs au Cameroun a une histoire. Mais une histoire qui n’est pas un long fleuve tranquille. L’on se souvient pour la petite histoire que, c’est le 22 septembre 1979 qu’un décret présidentiel (N°79/392) crée la Société camerounaise des droits d’auteurs (Socadra) dans notre pays.

    Cet organisme public est chargé de la gestion des droits d’auteurs sur l’ensemble du territoire national. La Socadra remplace à cet effet, la Société des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique (Sacem), un organisme français, qui avait jusque-là compétence au Cameroun sur la gestion des droits d’auteurs dans notre pays. L’espoir suscité par la mise sur pied d’une société de gestion collective gérée par les nationaux s’est rapidement estompé, si bien que le ministère de l’information et de la Culture de l’époque la remplace en 1990 par la Société civile nationale du droit d’auteur (Socinada).

    Les leçons de l’échec de la Socadra inspirent une nouvelle forme de société de gestion collective des droits d’auteurs : une société civile, mise en place par les artistes eux-mêmes, à l’issue d’une assemblée générale constitutive. L’objectif est noble pour susciter un nouvel espoir chez les artistes. Mettre en vitrine un réel esprit de corps pour l’amélioration des conditions de vie et le développement de l’art au Cameroun. Mais au bout de quelques années, la Socinada entre elle aussi en crise.

    Les maux qui avaient emporté la Socadra ressurgissent avec beaucoup d’allant : détournement des sommes perçues sur l’exploitation des droits des auteurs, trafics d’influence de toute nature, guerres de clans, etc…. Plus d’un milliard de Fcfa sont ainsi détournés par les administrateurs qui sont tous des artistes élus par leurs pairs Le 6

    juin 2002, à la faveur d’une nouvelle loi votée en décembre 2000, la Socinada est dissoute. Ladite loi reconfigure l’environnement juridique et administratif du droit d’auteurs au Cameroun. Plus tard, une commission de liquidation présidée par Claude Bernard Messy est mise sur pied. En 2005, ladite liquidation prend corps, sous la supervision de Magloire Ondoa, alors président de la Commission permanente de médiation et de contrôle des organismes de gestion collective du droit d’auteur et des droits voisins.

    Là encore, .des divergences d’opinion sont constatées, notarYi-ment dans la gestion des fonds collectés. Le président de la République, Paul Biya, décide de mettre fin aux querelles byzantines des artistes en créant la Cameroon Music Corporation (Cmc) et en nomme Manu Dibango comme président du Conseil d’administration de cette nouvelle société.

    Dysfonctionnements

    Basé à Paris en France, le célèbre saxophoniste engage un vaste chantier de réformes avec d’autres organismes des droits d’auteurs étrangers. Seulement, sa gestion est vite critiquée par ses pairs. Pour sauver son honneur trainé dans la boue, Manu Dibango rend son tablier. Une Assemblée générale élective organisée le 16 avril 2005 propulse Sam Mbende au poste de président du Conseil d’administration de la Cmc. Ses rapports orageux avec la Minac, Ama Tutu Muna, perturbe fortement son mandat. Le pic de l’adversité intervient le 12 mai 2008 lorsque la Minac annule les résolutions de l’Assemblée générale.

    Elle retire également l’agrément donnant droit à la gestion collective du droit d’auteur du domaine musical à la Cmc. Sur ces entrefaites, nait le 7 juin 2008, la Société civile camerounaise (Socam). Elle a à sa tête, Odile Ngaska comme Présidente du Conseil d’Admi-nistration. Sauf que l’arrivée de cette dernière sera fortement contestée par Sam Mbende qui affirme être toujours en fonction. Elle ne manque non plus de plonger la main dans la cagnotte.

    Constat : depuis 2008, la gestion collective du droit d’auteur du domaine musical au Cameroun est paralysée. Les perceptions des redevances du droit.d’auteurs sont arrêtées, les usagers du droit d’auteur, d’habitude pas très prompts à s’acquitter de leurs redevances, trouvent dans ce désordre ambiant, un motif supplémentaire de refus de payer. Les conditions de vie des artistes se dégradent, les divisions renaissent de plus belle et s’accentuent au sein de la classe musicale camerounaise.

    Avec l’arrivée du ministre Narcisse Mouelle Kombi au ministère des Arts et de la Culture, une nouvelle mutation voit le jour avec l’entrée en scène de la Société nationale camerounaise de l’art musical (Sonacam) qui a pour Pca, l’artiste musicien de renommée avérée, Sam Fan Thomas. Mais très tôt, les ayants droit vont vite déchanter. L’on parle de nombreux dysfonctionnements observés au sein de la gestion de la Sonacam par la Commission de contrôle des organismes . de gestion collective entre janvier 2018 et juin 2019.

    Ce qui vient pour rappeler que l’art musical ne s’est pas toujours départi de ses vieilles tares. Surtout cet acoquinement incestueux avec l’argent du droit d’auteurs. La nouvelle réforme engagée par le ministre Pierre Ismaël Bidoung Mkpatt’qui a abouti à l’adoption d’une nouvelle loi, engage les artistes à aller aux élections dans les prochains jours pour doter la Sonacam d’un nouveau directoire, après l’adoption des textes fondateurs de la Sonacam. Pourra-t-on donc assister enfin, à la fin des bagarres inutiles dans l’art musical ? Wait and see !

    http://www.cameroon-info.net/article/cameroun-gestion-des-droits-dauteur-pres-de-1500-artistes-attendus-ce

  • #Douala (Cameroun) : résistance aux expulsions dans le cadre de l’agrandissement de l’aéroport
    https://fr.squat.net/2021/01/20/douala-cameroun-resistance-aux-expulsions-dans-le-cadre-de-lagrandissement

    Samedi 9 janvier 2021, des #émeutes ont éclaté du côté de l’aéroport international de Douala. Des milliers de personnes vivent là dans un énorme bidonville, pour certaines depuis les années 1990. Pourtant, l’État a décidé d’y envoyer sa police pour expulser les gens et détruire leurs logements. Comme ailleurs, le profit capitaliste des plus riches […]

    #Vidéos #Afrique #Cameroun #expulsion

  • Carton plein : des mercenaires israéliens au Cameroun
    Emmanuel Freudenthal & Youri van der Weide, African Arguments, le 23 juin 2020
    https://agencemediapalestine.fr/blog/2020/12/21/carton-plein-des-mercenaires-israeliens-au-cameroun

    Moas n’est pas le seul entrepreneur israélien à fournir des services au BIR. Une enquête d’African Arguments, en partenariat avec la Chaîne 12 d’Israël, a examiné les liens de longue date entre certains citoyens israéliens et les forces d’élite du président Biya. Ces liens s’étendent des années 1980 jusqu’à aujourd’hui, et les semblables de Moas profitent substantiellement de la relation. L’enquête n’a découvert aucune preuve de liens directs entre ces individus et les violations des droits humains.

    Mack croit que la position du gouvernement israélien sur la question peut être stratégique. « Paul Biya est un des amis les plus fiables d’Israël dans [tout] le continent africain », dit-il. « La récompense est que [le Cameroun] soutienne Israël ouvertement dans les forums internationaux … Cameroun joue un rôle important pour aider Israël à gagner en légitimité … Tout cela fait partie de la lutte géopolitique avec les Palestiniens. »

    Traduction de :
    https://seenthis.net/messages/891585

    A propos de #Cameroun et Israfrique, le dossier est lourd :
    https://seenthis.net/messages/616208

    Compile #Israfrique :
    https://seenthis.net/messages/685758

  • Making a killing : Israeli mercenaries in Cameroon
    Emmanuel Freudenthal & Youri van der Weide, African Arguments, le 23 juin 2020
    https://africanarguments.org/2020/06/making-a-killing-israeli-mercenaries-in-cameroon

    Moas is not the only Israeli contractor to provide services to the BIR. An investigation by African Arguments, in partnership with Israel’s Channel 12, examined long-standing ties between certain Israeli citizens and President Biya’s elite forces. These links stretch from the 1980s up to today when the likes of Moas profit substantially from the relationship. The investigation found no evidence of direct links between these individuals and human rights violations.

    Mack believes the Israeli government’s position on the matter may be strategic. “Paul Biya is one of the most reliable friends of Israel in [the whole] African continent,” he says. “The payoff is [for Cameroon] to support Israel openly in international forums…Cameroon is an important part of helping Israel to get legitimacy…It’s all part of the geopolitical fight with the Palestinians.”

    Il y avait déjà eu ça :

    Cameroun : Paul Biya sous protection israélienne
    Jeune Afrique, le 19 novembre 2015
    https://seenthis.net/messages/616208

    A rajouter à la compile #Israfrique :
    https://seenthis.net/messages/685758

    #Cameroun

  • #Décolonisations : du sang et des larmes. La rupture (1954-2017) —> premier épisode de 2 (voir plus bas)

    Après huit années de conflits meurtriers, l’#Empire_colonial_français se fragilise peu à peu. La #France est contrainte d’abandonner l’#Indochine et ses comptoirs indiens. Les peuples colonisés y voient une lueur d’espoir et réalisent que la France peut-être vaincue. Les premières revendications d’#indépendance se font entendre. Mais la France reste sourde. Alors qu’un vent de liberté commence à se répandre de l’Afrique aux Antilles en passant par l’océan indien et la Polynésie, un cycle de #répression débute et la République répond par la force. Ce geste va nourrir des décennies de #haine et de #violence. Ce #documentaire, réalisé, à partir d’images d’archives, donne la parole aux témoins de la #décolonisation_française, qui laisse encore aujourd’hui des traces profondes.

    https://www.france.tv/france-2/decolonisations-du-sang-et-des-larmes/decolonisations-du-sang-et-des-larmes-saison-1/1974075-la-rupture-1954-2017.html
    #décolonisation #film_documentaire #colonialisme #colonisation #film

    #France #Indochine #Empire_colonial #FLN #Algérie #guerre_d'Algérie #guerre_de_libération #indépendance #François_Mitterrand #Algérie_française #Section_administrative_spécialisée (#SAS) #pacification #propagande #réformes #attentats #répression #Jacques_Soustelle #Antoine_Pinay #conférence_de_Bandung #Tunisie #Maroc #Gaston_Defferre #Cameroun #Union_des_populations_du_Cameroun (#UPC) #napalm #Ruben_Um_Nyobe #Ahmadou_Ahidjo #Milk_bar #armée_coloniale #loi_martiale #bataille_d'Alger #torture #haine #armée_française #Charles_de_Gaulle #paix_des_Braves #humiliation #camps #déplacement_des_populations #camps_de_déplacés #déplacés #internement #Madagascar #Côte_d'Ivoire #Guinée #Ahmed_Sékou_Touré #communauté_franco-africaine #liberté #Organisation_de_l'armée_secrète (#OAS) #17_octobre_1961 #accords_d'Evian #violence #pieds-noirs #rapatriés_d'Algérie #Harki #massacre #assassinats #déracinement #camp_de_Rivesaltes #invisibilisation #néo-colonialisme #ressources #gendarme_d'Afrique #Françafrique #Felix-Roland_Moumié #territoires_d'Outre-mer #Michel_Debré #La_Réunion #Paul_Vergès #Polynésie #Bureau_pour_le_développement_des_migrations_dans_les_départements_d'Outre-mer (#Bumidom) #racisme #Djibouti #Guadeloupe #Pointe-à-Pitre #blessure #mépris #crimes #mémoire

    –—

    Et à partir du Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’Outre-mer... un mot pour désigner des personnes qui ont « bénéficier » des programmes :
    les « #Bumidomiens »
    –-> ajouté à la métaliste sur les #mots en lien avec la #migration :
    https://seenthis.net/messages/414225
    #terminologie #vocabulaire

    –—

    Une citation de #Jean-Pierre_Gaildraud, qui dit dans le film :

    « Nous étions formatés dans une Algérie française qu’il ne fallait pas contester. C’était ces rebelles, c’étaient ces bandits, ces égorgeurs qui menaçaient, qui mettaient en péril une si belle France. En toute bonne foi on disait : ’La Seine traverse Paris comme la Méditerranée traverse la France’ »

    –---

    « Il faut tourner une page et s’abandonner au présent. C’est sûr, mais comment tourner une page quand elle n’est pas écrite ? »

    Hacène Arfi, fils de Harki

  • Comment #René_Gardi a façonné le regard des Suisses sur l’Afrique

    Avec « #African_Mirror », le réalisateur #Mischa_Hedinger revient sur le parcours du photographe et cinéaste René Gardi dans le #Cameroun colonisé des années 1950. Ce documentaire montre que l’approche paternaliste, voire raciste, de René Gardi en dit plus sur la Suisse de l’époque que sur l’Afrique qu’il fantasmait.

    « J’ai toujours évité de présenter une vision biaisée de la réalité à travers mes images. » René Gardi n’a jamais douté de la dimension documentaire de son œuvre, comme il l’explique en 1985 dans une lettre envoyée à un centre d’études africaines de Californie, au soir de sa vie.

    Une profession de foi que le jeune réalisateur Mischa Hedinger, également bernois, déconstruit avec son documentaire « African Mirror », à l’affiche actuellement en Suisse alémanique et le printemps prochain en Suisse romande.

    Mais pourquoi sortir de l’oubli un tel personnage ? « Quand la génération des baby-boomers pense à l’Afrique, les films de René Gardi émergent », écrit le quotidien bernois Der Bund dans un article consacré à « African Mirror ». Une notoriété confinée essentiellement à la Suisse alémanique où René Gardi fut très présent par ses livres, ses conférences et ses interventions dans les médias, même s’il toucha une audience plus large avec notamment « Mandara », un film tourné au Cameroun qui a obtenu en 1960 une mention spéciale au 10ᵉ festival international du film de Berlin dans la catégorie « Meilleur film documentaire adapté aux jeunes.
    Sexe et colonies

    Les jeunes, René Gardi les appréciait à sa manière puisqu’il fut condamné en 1944 pour violences sexuelles à l’encontre de certains de ses élèves, alors qu’il était enseignant en Suisse. Cette pédophilie passée sous silence jusqu’à aujourd’hui, Mischa Hedinger a tenu à l’exhumer dans son documentaire en la couplant aux corps nus de jeunes Camerounais filmés par René Gardi.

    « African Mirror » n’est pas pour autant un réquisitoire contre René Gardi, mais bien un questionnement sur les représentations de l’Afrique que René Gardi a contribué à façonner. Or la sexualité souvent prédatrice est au cœur de l’imaginaire colonial, relève pour swissinfo.ch Mischa Hedinger, faisant écho à « Sexe, race et colonies », un ouvrage monumental publié l’année dernière à Paris qui a fait grand bruit. Un imaginaire qui perdure pourtant, si l’on songe au tourisme sexuel qui continue de prospérer.

    Il en va de même avec la vision des peuples africains que René Gardi a développé dans ses œuvres. « Quand je regarde les photos que j’ai prises dans les années précédentes, je ressens souvent une grande tristesse. Les splendides artisans avec toutes leurs peines, leurs besoins, leurs joies et leurs obstinations, ces gens qui sont des artistes-artisans sans le savoir, et toutes les mères merveilleuses dans les tentes et les villages, qui acceptent leur destin avec tant de calme et de courage, ne vivront bientôt que dans la mémoire de ceux qui les ont connus », écrit René Gardi dans la lettre citée plus haut.

    Le #mythe du #bon_sauvage

    Ce mythe du bon sauvage sans vrai conscience de lui-même était largement partagé au milieu du siècle dernier, sans pour autant disparaitre totalement aujourd’hui, comme l’a illustré en 2007 le discours choc prononcé à Dakar par Nicolas Sarkozy, dans lequel le président français assurait que « le problème de l’Afrique, c’est qu’elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l’enfance. » Des propos abondamment critiqués par de nombres personnalité comme l’écrivain camerounais Achille Mbembe.

    René Gardi, lui, faisait aussi le parallèle entre les tribus visitées au Cameroun et les montagnards vivant dans les Alpes suisses. Il alla même jusqu’à s’exclamer : « Parfois, j’aimerais que nous aussi, les Suisses, nous ayons une colonie. »

    Un propos qui n’a rien d’anodin pour Mischa Hedinger : « Gardi exprime ainsi le désir de grandeur de la petite Suisse. Et l’image qu’il a créée de l’Afrique était elle-même une sorte de colonie pour la Suisse : un pays imaginaire appartenant aux Suisses. »

    Si la Suisse n’a jamais eu d’empire colonial (même si l’idée a circulé dans les élites dès la fin du XIXème), l’agence de coopération du gouvernement (DDC) n’a pas échappé aux visions portées par Gardi, en particulier au #Rwanda, cette « Suisse de l’Afrique », dans laquelle les coopérants suisses se sont fortement impliqués jusqu’au sommet de l’Etat, avant que le génocide de 1994 n’y mette fin.

    https://www.swissinfo.ch/fre/documentaire-_comment-ren%C3%A9-gardi-a-fa%C3%A7onn%C3%A9-le-regard-des-suisses-sur-l-afrique/45397302
    #cinéma #Suisse #Afrique #paternalisme #racisme #film #film_documentaire #documentaire #stéréotypes

    ping @cede @albertocampiphoto

  • 124 Cameroonians Come Home Safely from Niger; Over 6,000 Assisted during Pandemic through European Union Support | International Organization for Migration
    https://www.iom.int/news/124-cameroonians-come-home-safely-niger-over-6000-assisted-during-pandemic-thro
    https://www.iom.int/sites/default/files/styles/highlights/public/press_release/media/avrr_cameroon_niger_dsc_0196.jpg?itok=Jpm5PDjc

    In partnership with the Governments of Niger and Cameroon, IOM negotiated the opening of a humanitarian corridor to allow the Cameroonians to return home so they can reunite with their families.
    All the migrants were tested for COVID-19 prior to their departure from Niamey and upon their arrival in Yaoundé. None of them were declared positive by health authorities. The returnees were also given healthcare kits including face masks and hydroalcoholic solutions. Despite the COVID-19 pandemic, mobility has continued along dangerous migratory routes, leaving thousands of migrants exposed not only to abuse and exploitation, but also to COVID-19.

    #Covid-19#migrant#migration#cameroun#niger#retour#corridorhumanitaire#sante#routemigratoire

  • Equatorial Guinea Halts Construction of Cameroon Border Wall

    Equatorial Guinea has agreed to pause the construction of a controversial border wall with Cameroon after talks between the two countries’ defense ministers in Yaoundé. The two sides also agreed once again to withdraw troops from their disputed border after deadly clashes left at least seven people dead. An agreement earlier this month to withdraw forces failed to hold and some border traders are skeptical of this latest pact.

    After a second day of closed-door meetings in Cameroon, Equatorial Guinea’s Defense Minister Leandro Bekale Nkogo said the two sides agreed to set aside their differences.

    Nkogo on Tuesday announced Equatorial Guinea would pause construction of its controversial border wall, which Cameroon’s government says violates its territory.

    He says troops from the two countries that have been deployed to the border will return to their barracks and only come out to protect their civilians in times of crisis. Nkogo says Cameroon and Equatorial Guinea will henceforth jointly combat their common enemies, who are poachers, pirates resurfacing in the Gulf of Guinea, and armed groups attacking and looting civilians in both countries.

    Nkogo said as neighbors, Cameroon and Equatorial Guinea need each other for their security and development.

    Equatorial Guinea’s President Teodoro Obiang Nguema ordered the border wall be built in 2019 to stop Cameroonians and West Africans from illegally entering the country.

    Cameroon deployed its army to stop what it called an intrusion of border markers, leading to armed conflicts and casualties.

    An agreement earlier this month to pull back troops, and jointly demarcate the border, apparently failed.

    Cameroon says at least seven of its civilians were killed in border clashes that followed in the southwestern town of Kye-Ossi.

    But Cameroon’s Defense Minister Joseph Beti Assomo on Tuesday said both sides were firm in seeking an end the border tensions.

    He says the wish of Cameroon’s President Paul Biya is to see Cameroon and Equatorial Guinea become the true brotherly and friendly nations that they were at the dawn of independence. He says both countries have sociological, cultural and geographic relations that should encourage the people of the two states to live in peace and harmony.

    Despite the agreements Monday, not all traders along the border were convinced that the skirmishes will end.

    40-year-old Cameroonian merchant Angelica Amende, who buys wine from Equatorial Guinea to sell back home, doubts the border dispute can soon be resolved.

    She says she does not think there is a political will to solve the crisis on Cameroon’s border with Equatorial Guinea. She says it is not the first-time high-profile delegations have met on the instructions of the two heads of state and the border crisis is yet to end.

    Equatorial Guinea has often accused Cameroon of not doing enough to stop its citizens and other West Africans from crossing the border illegally.

    In 2017, Equatorial Guinea sealed its border with Cameroon for six months after authorities on both sides arrested heavily armed foreigners and accused them plotting to overthrow Obiang.

    The two countries’ leaders are Africa’s longest-serving presidents. Obiang has ruled Equatorial Guinea since 1979, while Biya has ruled Cameroon since 1982.

    Cameroon and Equatorial Guinea in 2017 joined four other states in the Central African Economic and Monetary Community (CEMAC) in agreeing to lift visa requirements.

    Cameroon, the Central African Republic, Chad, Gabon, and the Republic of Congo have since accused Equatorial Guinea of dragging its feet on allowing the free movement of people and goods.

    https://www.voanews.com/africa/equatorial-guinea-halts-construction-cameroon-border-wall
    #guinée_équatoriale #murs #barrières_frontalières #frontières #Cameroun

    • La Guinée Equatoriale suspend la construction d’un mur à la frontière avec le Cameroun

      Les deux pays étaient en froid depuis la décision de Malabo d’ériger un mur entre les deux pays. La Guinée Equatoriale va suspendre les travaux de construction du mur.

      Les tensions ont atteint leur plus haut point, lorsque la Guinée Equatoriale a unilatéralement entrepris d’ériger un mur à la frontière qui la sépare du Cameroun. Les travaux de construction de ce mur de séparation, long de 189 kilomètres et dont la Guinée Equatoriale a toujours nié l’existence, sont désormais suspendus. C’est la plus importante annonce de la rencontre entre les ministres de la Défense des deux pays, réunis les 29 et 30 juin 2020 à Yaoundé.

      Les participants au sommet se sont concertés sur les modalités de collaboration et d’actions sécuritaires à la frontière commune.

      Le mur de la discorde

      Les tensions ont atteint leur plus haut point, lorsque la Guinée Equatoriale a unilatéralement entrepris, en juillet 2019, d’ériger un mur sur la frontière commune.

      À l’époque, Yaoundé avait accusé la Guinée Equatoriale d’avoir empiété sur son territoire, ce qu’avait démenti Malabo. Les tensions avaient été ravivées quand Malabo a entrepris la construction de miradors au même endroit, d’après une publication en juin, du quotidien d’Etat camerounais Cameroon Tribune.

      Joseph Beti Assomo, le ministre de la Défense du Cameroun a salué la décision de la suspension des travaux de construction du mur qui, selon lui, va davantage consolider les liens entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale.

      « Ces derniers mois, des incompréhensions se sont multipliées sur ces travaux de fortification par nos frères, le long de la frontière terrestre. Les nouvelles qui nous parviennent portent sur la suspension des travaux, ce qui nous permet désormais de travailler sereinement », espère le ministre camerounais.

      La zone frontalière de la Guinée équatoriale, du Cameroun et du Gabon, appelée zone des trois frontières, est une plaque tournante des échanges commerciaux, mais aussi de trafics.

      La décision de la construction du mur prise en 2019 par Malabo avait surpris. D’autant que les États de la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), prônent la libre circulation des personnes et des biens.

      Porte d’entrée en Guinée Equatoriale

      La question de la libre circulation a toujours été une pierre d’achoppement entre le Cameroun et la Guinée Equatoriale. Malabo estime que le Cameroun est la porte d’entrée de nombreux ressortissants d’Afrique de l’Ouest qui transitent par ce territoire pour se retrouver illégalement en Guinée Equatoriale.

      Leandro Bekale Nkogo, ministre de la Défense de la Guinée Équatoriale, a fait part de quelques propositions, qui selon lui pourraient contribuer au renforcement du dialogue et la sécurité le long de la frontière.

      « Il s’agit de mettre en place des mécanismes qui visent à encourager et à promouvoir la qualité des relations de nos deux peuples le long de la frontière, ainsi que la lutte contre la piraterie maritime, du banditisme au niveau des frontières et de l’immigration clandestine », souligne le ministre Leandro Bekale Nkogo.

      Par le passé, le Cameroun et la Guinée Equatoriale ont tenu des rencontres similaires sans véritablement s’accorder. Les populations espèrent que le sommet bilatéral qui vient de se tenir à Yaoundé aura plus d’effets que les précédents.

      https://www.dw.com/fr/la-guin%C3%A9e-equatoriale-suspend-la-construction-dun-mur-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re-avec-le-cameroun/a-54008132

    • Malabo veut un mur à la frontière avec le Cameroun

      Officiellement, il s’agit d’assurer la sécurité à la frontière de la Guinée équatoriale. Mais la crainte d’un afflux de réfugiés venant du Cameroun pourrait également expliquer ce projet.
      Le président de la République de Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema, a décidé d’ériger un mur à la frontière avec le Cameroun. Officiellement, il s’agit d’assurer la sécurité de cette frontière un an après une tentative de coup d’Etat conduite par des mercenaires tchadiens et centrafricains qui étaient venus du Cameroun. La construction doit s’étendre sur 40 kilomètres sur le trajet entre Kye Ossi au Cameroun et Campo en Guinée équatoriale. Les travaux ont débuté et sont visibles depuis le côté camerounais.

      Mais à Kye Ossi, la construction du mur provoque la mauvaise humeur de la population locale.

      Pierre Tchinda, habitant de Kye Ossi pense que le mur sera un frein sérieux à la dynamique de la libre circulation des personnes et des biens dans la zone Cemac :

      « Est-ce qu’on parle de la libre circulation en érigeant un mur ? Que les Equato-guinéens nous disent exactement ce qu’ils veulent. Pourquoi ériger un mur ? Pour moi ça n’a pas de sens. Cela va causer un impact pour le citoyen qui achète sa bière à 500 francs CFA et va sans doute devoir ensuite la payer le double. »

      Tensions entre les deux pays

      Certains considèrent même cette initiative comme une provocation. A Kye Ossi, beaucoup pensent aussi que le mur empiète sur le territoire camerounais. C’est ce qu’explique Jean-Marie Zue Zue, l’adjoint au maire de Kye Ossi :

      « Les militaires équato-guinéens, à l’insu des autorités camerounaises, sont allés planter des piquets de délimitation de la frontière alors que cela ne devrait pas se faire ainsi. Il faut une commission ad hoc. Les autorités camerounaises et équato-guinéennes doivent travailler sur les limites exactes des deux pays. »

      Le sous-préfet de la localité, Joseph Victorien Happy De Nguiamba, a affirmé qu’il n’a aucun doute sur la volonté de la Guinée équatoriale de conduire le chantier du mur à son terme. Mais la situation est tendue, les autorités équato-guinéennes ayant refusé de se rendre à plusieurs rencontres prévues avec leurs homologues camerounais.

      La visite du général de l’armée camerounaise René Claude Meka à Kye Ossi il y a quelques semaines a rassuré la population. Les relations entre le Cameroun et la Guinée équatoriale pourraient en effet se détériorer à cause de ce mur.

      https://www.dw.com/fr/malabo-veut-un-mur-%C3%A0-la-fronti%C3%A8re-avec-le-cameroun/a-50058538

    • OBIANG CONSTRUIT UN MUR DE LA HONTE ENTRE LA GUINÉE ÉQUATORIALE ET LE CAMEROUN

      OBIANG NGUEMA MBASOGO vient de prouver une fois de plus à la communauté internationale qu’il ne respecte ni les Traités ni les lois ni les décrets qu’il signe, il vient de démontrer que sa signature de chef d’État au bas d’un parchemin n’a aucune valeur et tout cela pour construire un ’MUR DE LA HONTE" entre le CAMEROUN et la GUINÉE ÉQUATORIALE.

      Ainsi on apprend, à l’occasion d’incidents qui viennent de se produire à la frontière CAMEROUN/GUINÉE ÉQUATORIALE, que les autorités équato-guinéennes ont opté et commencé la construction d’un mur à la frontière avec le Cameroun au mépris des dispositions régissant l’intégration régionale et continentale.

      Comme on a pu le lire dans la presse, le moins que l’on puisse dire, c’est que le Gouvernement équato-guinéen souffle le chaud et le froid et danse le tango sur ce qu’il dit et ce qu’il fait, tout cela en violation des Conventions et Traités internationaux ainsi qu’aux principes de l’Union africaine (UA) et de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) dont elle est membre.

      Quant à l’armée camerounaise, Préfet en tête, elle est sur le terrain prête à en découdre avec les dépassements de frontière...

      La question de la libre circulation est sur la table depuis des années en Afrique centrale : en 1972, l’ancêtre de la CEMAC avait déjà acté la libre circulation des personnes,

      En 2000, à la création de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale, (CEMAC), l’idée d’un passeport commun à la zone centrafricaine avait été avancée puis décidée, mais le document n’a jamais vu le jour. Les négociations sur la libre circulation, laborieuses se sont poursuivies à chaque Sommet de la Communauté et elles ont longtemps achoppé en raison des refus de la Guinée équatoriale et du Gabon, pays pétroliers peu peuplés et relativement prospères (sauf pour les 80% qui vient en dessous du seuil de pauvreté) qui craignaient une immigration massive.

      https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=CADVWhK-uXM

      la CEMAC a pris acte de la ratification, fin octobre 2017 par tous les États membres, de l’Accord de 2013 sur la libre circulation des personnes dans la sous-région, mettant fin ainsi à des négociations laborieuses entamées il y a plus de quinze ans.

      Les chefs d’État de la CEMAC, réunis en Sommet extraordinaire à N’Djamena, ont aussi décidé d’autoriser la Banque de développement des États d’Afrique centrale (BDEAC) à débloquer 1,7 milliards de francs pour « accompagner l’application de la libre circulation ».

      À aucun cas cette somme, destinée à favoriser la libre circulation, n’était destinée à permettre de construire un "MUR DE LA HONTE"..., c’est dire que le signataire OBIANG NGUEMA MBASOGO n’avait aucunement l’idée, malgré sa signature d’appliquer ces Accords internationaux, ce qui remet en question toute sa crédibilité, celle de l’État et de ses ministres au moment même où il entend proposer la négociation de nouveaux blocs pétroliers ou de participer à des négociations sur la transformation du franc CFA et la création d’une nouvelle monnaie africaine...

      À ce sujet, il est particulièrement honteux, pour un pays comme la Guinée équatoriale, de venir mendier 55 millions d’euros auprès de la Banque africaine de Développement (BAD) pour, soi-disant, augmenter et valoriser la production de poissons, à travers le développement durable de la pêche industrielle, de la pêche artisanale et de l’aquaculture, alors que le président dispose, à titre personnel, d’une fortune personnelle de plus de 600 millions de dollars selon FORBES et que l’un des yachts du fils OBIANG vaut, à lui seul, plus de 250 millions de dollars... D’où vient tout cet argent qui manque lorsqu’il faut investir dans un secteur fondamental comme celui de la pêche et que l’on trouve pour satisfaire des achats compulsifs personnels et que l’on ne trouve pas pour satisfaire les besoins fondamentaux de l’État équato-guinéen ?

      Depuis des décennies, les populations du CAMEROUN et de la GUINÉE ÉQUATORIALE vivent en bonne intelligence et ont des relations commerciales soutenues par la nécessité alimentaire de la population équato-guinéenne, privée de développement dans ce domaine par le fait, pour le pouvoir en place sans interruption depuis 40 ans, d’avoir privilégié les constructions pharaoniques de plusieurs palais présidentiels et d’une ville fantôme au lieu de développer les secteurs économiques fondamentaux en pensant vivre éternellement de la rente pétrolière et des fruits de la corruption qu’elle génère, ainsi l’agriculture et la pêche équato-guinéennes ont été réduites à leur plus simple expression, ce qui a nécessité des importations alimentaires quotidiennes pour permettre à 80 pour cent de la population, qui vit en dessous du seuil de pauvreté, de pouvoir s’alimenter. Or, cette production alimentaire vient en grande partie du Cameroun.

      La construction du MUR DE LA HONTE divise même les familles équato-guinéennes et camerounaises qui cohabitent ensemble à la frontière et vivent ensemble sur le même territoire, le mur de la honte coupera en deux ce qui existe en brousse depuis des siècles, ce qui montre une fois de plus l’incapacité présidentielle et de ses ministres à prendre en compte la réalité sur le terrain des situations, les visites de chantier et les poignées de main serrées aux opérateurs sont bien loin des préoccupations de la population que le président semble ignorer et surtout prendre en compte.

      Le président OBIANG se prend pour l’empereur de CHINE qui, 200 ans avant notre ère, a construit la grande muraille de CHINE. Il entend marquer l’histoire de la République de Guinée équatoriale par des infrastructures qui portent son nom et dont il croit qu’elles défieront le temps, alors que l’on a vu les statues de tous les dictateurs de la planète tomber les unes après les autres, qu’il se souvienne du mur de BERLIN et des statues déboulonnées en terre africaine... Aujourd’hui, grisé par le fait d’avoir nommé son fils général, le voici qu’il veut qu’il endosse sa tenue de combat et ses rangers pour aller se frotter au pays voisin où l’armée camerounaise l’attend de pied ferme...

      Poursuivant son oeuvre de désinformation, voici que le Gouvernement équato-guinéen ose publier, ce 8 août 2019, un communiqué dans lequel le ministre de l’information, de la Presse et de la Radio et ministre porte-parole du Gouvernement (n’en rajoutez plus cela en fait beaucoup en matière de désinformation), Eugenio Nze Obiang ose affirmer " La Guinée équatoriale vient de célébrer 40 ans de paix, de prospérité et de saine coexistence nationale"... et il termine en concluant : "La Guinée équatoriale, unie comme étant un seul homme suivant son chef d’État, SE Obiang Nguema Mbasogo, continuera à lutter pour maintenir la paix,

      Ce communiqué, qui est un numéro d’illusionniste, fait une démonstration visant à condamner AMNESTY INTERNATIONAL, en reprenant, selon ses mots : "qu’un vent de liberté et surtout d’espoir s’est levé dans toutes les villes, dans tous les villages et dans tous les foyers, diffusant l’illusion d’une nouvelle vie pour tous les groupes de la population, qui n’avait connu que le terreur, l’intimidation et l’humiliation et pour lesquels la liberté était encore un rêve inaccessible".

      Oui il parle effectivement de ce que tout le peuple attend aujourd’hui : la paix, la fin de la dictature et le retour à la Démocratie, à la liberté de la presse, qu’Eugenio Nze Obiang malgré ses fonctions ignore puisqu’il porte le maillot n° 171 en matière de liberté de la presse dans le monde, ce qui est la preuve de son discrédit et de tout ce qu’il peut affirmer en parlant de paix au moment même où des tensions se sont formées sur le MUR DE LA HONTE, qui est la signature d’un Régime à bout de souffle en matière d’idées et de développement économique et social.

      Ce jour, le Conseil de Sécurité de l’ONU plaide pour une action plus intégrée et multisectorielle en Afrique de l’Ouest et au Sahel pour traiter les questions du développement, de l’action humanitaire, des droits de la personne et de la paix et de la sécurité. Cette démarche doit être entreprise pour s’attaquer aux causes profondes des crises qui touchent la région, c’est ainsi que le Conseil souhaite que les réformes politiques en cours dans la région soient consolidées pour prévenir les violences et l’instabilité et que la réconciliation nationale progresse. Aussi, le Conseil souligne que les parties prenantes nationales doivent collaborer pour faciliter la préparation, en temps voulu, et la tenue dans les délais fixés « d’élections véritablement libres, justes, crédibles et pacifiques ».

      Le Conseil appelle ces parties à prendre toutes les mesures qui s’imposent pour prévenir les violences et leur demande, instamment, de garantir des conditions égales à tous les candidats et toutes les candidates et de favoriser la participation pleine et véritable des femmes sur un pied d’égalité avec les hommes, notamment en vue d’accroître le nombre de femmes aux hautes fonctions de l’État.

      Le maintien de la paix ne saurait permettre la tentative de déstabilisation des relations avec le pays voisin engagée par le président OBIANG par la construction de ce MUR DE LA HONTE, c’est la raison pour laquelle la COALITION CORED, son président, les membres de son bureau ainsi que les 20 partis politiques et associations en exil, qui représentent les 250 000 personnes qui ont fui la Guinée-équatoriale pour ne pas se faire assassiner et rejoindre les 310 personnes dont la mémoire vient d’être honorée, une fois de plus, à la date du 3 août, demande l’arrêt immédiat de ce projet de construction du MUR DE LA HONTE équato-guinéen et appelle la communauté internationale à soutenir son action pour que les bonnes relations avec son pays voisin, le Cameroun, soient préservées.

      https://blogs.mediapart.fr/abeso-ndong-salomon/blog/080819/obiang-construit-un-mur-de-la-honte-entre-la-guinee-equatoriale-et-l

  • Migrants : les échecs d’un #programme_de_retour_volontaire financé par l’#UE

    Alors qu’il embarque sur un vol de la Libye vers le Nigeria à la fin 2018, James a déjà survécu à un naufrage en Méditerranée, traversé une demi-douzaine d’États africains, été la cible de coups de feu et passé deux ans à être maltraité et torturé dans les centres de détention libyens connus pour la brutalité qui y règne.

    En 2020, de retour dans sa ville de Benin City (Etat d’Edo au Nigéria), James se retrouve expulsé de sa maison après n’avoir pas pu payer son loyer. Il dort désormais à même le sol de son salon de coiffure.

    Sa famille et ses amis l’ont tous rejeté parce qu’il n’a pas réussi à rejoindre l’Europe.

    « Le fait que tu sois de retour n’est source de bonheur pour personne ici. Personne ne semble se soucier de toi [...]. Tu es revenu les #mains_vides », raconte-t-il à Euronews.

    James est l’un des quelque 81 000 migrants africains qui sont rentrés dans leur pays d’origine avec l’aide de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) des Nations unies et le #soutien_financier de l’Union européenne, dans le cadre d’une initiative conjointe de 357 millions d’euros (https://migrationjointinitiative.org). Outre une place sur un vol au départ de la Libye ou de plusieurs autres pays de transit, les migrants se voient promettre de l’argent, un #soutien et des #conseils pour leur permettre de se réintégrer dans leur pays d’origine une fois rentrés chez eux.

    Mais une enquête d’Euronews menée dans sept pays africains a révélé des lacunes importantes dans ce programme, considéré comme la réponse phare de l’UE pour empêcher les migrants d’essayer de se rendre en Europe.

    Des dizaines de migrants ayant participé au programme ont déclaré à Euronews qu’une fois rentrés chez eux, ils ne recevaient aucune aide. Et ceux qui ont reçu une aide financière, comme James, ont déclaré qu’elle était insuffisante.

    Nombreux sont ceux qui envisagent de tenter à nouveau de se rendre en Europe dès que l’occasion se présente.

    « Je ne me sens pas à ma place ici », confie James. « Si l’occasion se présente, je quitte le pays ».

    Sur les 81 000 migrants qui ont été rapatriés depuis 2017, près de 33 000 ont été renvoyés de Libye par avion. Parmi eux, beaucoup ont été victimes de détention, d’abus et de violences de la part de passeurs, de milices et de bandes criminelles. Les conditions sont si mauvaises dans le pays d’Afrique du Nord que le programme est appelé « retour humanitaire volontaire » (VHR), plutôt que programme de « retour volontaire assisté » (AVR) comme ailleurs en Afrique.

    Après trois ans passés en Libye, Mohi, 24 ans, a accepté l’offre d’un vol de retour en 2019. Mais, une fois de retour dans son pays, son programme de réintégration ne s’est jamais concrétisé. « Rien ne nous a été fourni ; ils continuent à nous dire ’demain’ », raconte-t-il à Euronews depuis le nord du Darfour, au Soudan.

    Mohi n’est pas seul. Les propres statistiques de l’OIM sur les rapatriés au Soudan révèlent que seuls 766 personnes sur plus de 2 600 ont reçu un soutien économique. L’OIM attribue cette situation à des taux d’inflation élevés et à une pénurie de biens et d’argent sur place.

    Mais M. Kwaku Arhin-Sam, spécialiste des projets de développement et directeur de l’Institut d’évaluation Friedensau, estime de manière plus générale que la moitié des programmes de réintégration de l’OIM échouent.

    « La plupart des gens sont perdus au bout de quelques jours », explique-t-il.
    Deux tiers des migrants ne terminent pas les programmes de réintégration

    L’OIM elle-même revoit cette estimation à la baisse : l’agence des Nations unies a déclaré à Euronews que jusqu’à présent, seul un tiers des migrants qui ont commencé à bénéficier d’une aide à la réintégration sont allés au bout du processus. Un porte-parole a déclaré que l’initiative conjointe OIM/EU étant un processus volontaire, « les migrants peuvent décider de se désister à tout moment, ou de ne pas s’engager du tout ».

    Un porte-parole de l’OIM ajoute que la réintégration des migrants une fois qu’ils sont rentrés chez eux va bien au-delà du mandat de l’organisation, et « nécessite un leadership fort de la part des autorités nationales », ainsi que « des contributions actives à tous les niveaux de la société ».

    Entre mai 2017 et février 2019, l’OIM a aidé plus de 12 000 personnes à rentrer au Nigeria. Parmi elles, 9 000 étaient « joignables » lorsqu’elles sont rentrées chez elles, 5 000 ont reçu une formation professionnelle et 4 300 ont bénéficié d’une « aide à la réintégration ». Si l’on inclut l’accès aux services de conseil ou de santé, selon l’OIM Nigéria, un total de 7 000 sur 12 000 rapatriés – soit 58 % – ont reçu une aide à la réintégration.

    Mais le nombre de personnes classées comme ayant terminé le programme d’aide à la réintégration n’était que de 1 289. De plus, les recherches de Jill Alpes, experte en migration et chercheuse associée au Centre de recherche sur les frontières de Nimègue, ont révélé que des enquêtes visant à vérifier l’efficacité de ces programmes n’ont été menées qu’auprès de 136 rapatriés.

    Parallèlement, une étude de Harvard sur les Nigérians de retour de Libye (https://cdn1.sph.harvard.edu/wp-content/uploads/sites/2464/2019/11/Harvard-FXB-Center-Returning-Home-FINAL.pdf) estime que 61,3 % des personnes interrogées ne travaillaient pas après leur retour, et que quelque 16,8 % supplémentaires ne travaillaient que pendant une courte période, pas assez longue pour générer une source de revenus stable. À leur retour, la grande majorité des rapatriés, 98,3 %, ne suivaient aucune forme d’enseignement régulier.

    La commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a admis à Euronews que « c’est un domaine dans lequel nous avons besoin d’améliorations ». Mme Johansson a déclaré qu’il était trop tôt pour dire quelles pourraient être ces améliorations, mais a maintenu que l’UE avait de bonnes relations avec l’OIM.

    Sandrine, Rachel et Berline, originaires du Cameroun, ont elles accepté de prendre un vol de l’OIM de Misrata, en Libye, à Yaoundé, la capitale camerounaise, en septembre 2018.

    En Libye, elles disent avoir subi des violences, des abus sexuels et avoir déjà risqué leur vie en tentant de traverser la Méditerranée. À cette occasion, elles ont été interceptées par les garde-côtes libyens et renvoyées en Libye.

    Une fois rentrées au Cameroun, Berline et Rachel disent n’avoir reçu ni argent ni soutien de l’OIM. Sandrine a reçu environ 900 000 fcfa (1 373,20 euros) pour payer l’éducation de ses enfants et lancer une petite entreprise – mais cela n’a pas duré longtemps.

    « Je vendais du poulet au bord de la route à Yaoundé, mais le projet ne s’est pas bien déroulé et je l’ai abandonné », confie-t-elle.

    Elle se souvient aussi d’avoir accouché dans un centre de détention de Tripoli avec des fusillades comme fond sonore.

    Toutes les trois ont affirmé qu’au moment de leur départ pour le Cameroun, elles n’avaient aucune idée de l’endroit où elles allaient dormir une fois arrivées et qu’elles n’avaient même pas d’argent pour appeler leur famille afin de les informer de leur retour.

    « Nous avons quitté le pays, et quand nous y sommes revenues, nous avons trouvé la même situation, parfois même pire. C’est pourquoi les gens décident de repartir », explique Berline.

    En novembre 2019, moins de la moitié des 3 514 migrants camerounais qui ont reçu une forme ou une autre de soutien de la part de l’OIM étaient considérés comme « véritablement intégrés » (https://reliefweb.int/sites/reliefweb.int/files/resources/ENG_Press%20release%20COPIL_EUTF%20UE_IOM_Cameroon.pdf).

    Seydou, un rapatrié malien, a reçu de l’argent de l’OIM pour payer son loyer pendant trois mois et les factures médicales de sa femme malade. Il a également reçu une formation commerciale et un moto-taxi.

    Mais au Mali, il gagne environ 15 euros par jour, alors qu’en Algérie, où il travaillait illégalement, il avait été capable de renvoyer chez lui plus de 1 300 euros au total, ce qui a permis de financer la construction d’une maison pour son frère dans leur village.

    Il tente actuellement d’obtenir un visa qui lui permettrait de rejoindre un autre de ses frères en France.

    Seydou est cependant l’un des rares Maliens chanceux. Les recherches de Jill Alpes, publiées par Brot für die Welt et Medico (l’agence humanitaire des Églises protestantes en Allemagne), ont révélé que seuls 10 % des migrants retournés au Mali jusqu’en janvier 2019 avaient reçu un soutien quelconque de l’OIM.

    L’OIM, quant à elle, affirme que 14 879 Maliens ont entamé le processus de réintégration – mais ce chiffre ne révèle pas combien de personnes l’ont achevé.
    Les stigmates du retour

    Dans certains cas, l’argent que les migrants reçoivent est utilisé pour financer une nouvelle tentative pour rejoindre l’Europe.

    Dans un des cas, une douzaine de personnes qui avaient atteint l’Europe et avaient été renvoyées chez elles ont été découvertes parmi les survivants du naufrage d’un bateau en 2019 (https://www.infomigrants.net/en/post/21407/mauritanian-coast-guard-intercepts-boat-carrying-around-190-migrants-i se dirigeait vers les îles Canaries. « Ils étaient revenus et ils avaient décidé de reprendre la route », a déclaré Laura Lungarotti, chef de la mission de l’OIM en Mauritanie.

    Safa Msehli, porte-parole de l’OIM, a déclaré à Euronews que l’organisation ne pouvait pas empêcher des personnes de tenter de repartir vers l’Europe une fois revenues.

    « C’est aux gens de décider s’ils veulent ou non émigrer et dans aucun de ses différents programmes, l’OIM ne prévoit pas d’empêcher les gens de repartir », a-t-elle expliqué.

    Qu’est-ce que l’OIM ?

    A partir de 2016, l’OIM s’est redéfinie comme agence des Nations unies pour les migrations, et en parallèle son budget a augmenté rapidement (https://governingbodies.iom.int/system/files/en/council/110/C-110-10%20-%20Director%20General%27s%20report%20to%20the%20110). Il est passé de 242,2 millions de dollars US (213 millions d’euros) en 1998 à plus de 2 milliards de dollars US (1,7 milliard d’euros) à l’automne 2019, soit une multiplication par huit. Bien qu’elle ne fasse pas partie des Nations unies, l’OIM est désormais une « organisation apparentée », avec un statut similaire à celui d’un prestataire privé.

    L’UE et ses États membres sont collectivement les principaux contributeurs au budget de l’OIM (https://governingbodies.iom.int/system/files/en/council/110/Statements/EU%20coordinated%20statement%20-%20Point%2013%20-%20final%20IOM), leurs dons représentant près de la moitié de son financement opérationnel.

    De son côté, l’OIM tient à mettre en évidence sur son site web les cas où son programme de retour volontaire a été couronné de succès, notamment celui de Khadeejah Shaeban, une rapatriée soudanaise revenue de Libye qui a pu monter un atelier de couture.

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    Comment fonctionne le processus d’aide à la réintégration ?
    Les migrants embarquent dans un avion de l’OIM sur la base du volontariat et retournent dans leur pays ;
    Ils ont droit à des conseils avant et après le voyage ;
    Chaque « rapatrié » peut bénéficier de l’aide de bureaux locaux, en partenariat avec des ONG locales ;
    L’assistance à l’accueil après l’arrivée peut comprendre l’accueil à l’aéroport, l’hébergement pour la nuit, une allocation en espèces pour les besoins immédiats, une première assistance médicale, une aide pour le voyage suivant, une assistance matérielle ;
    Une fois arrivés, les migrants sont enregistrés et vont dans un centre d’hébergement temporaire où ils restent jusqu’à ce qu’ils puissent participer à des séances de conseil avec le personnel de l’OIM. Des entretiens individuels doivent aider les migrants à identifier leurs besoins. Les migrants en situation vulnérable reçoivent des conseils supplémentaires, adaptés à leur situation spécifique ;
    Cette assistance est généralement non monétaire et consiste en des cours de création d’entreprise, des formations professionnelles (de quelques jours à six mois/un an), des salons de l’emploi, des groupes de discussion ou des séances de conseil ; l’aide à la création de micro-entreprises. Toutefois, pour certains cas vulnérables, une assistance en espèces est fournie pour faire face aux dépenses quotidiennes et aux besoins médicaux ;
    Chaque module comprend des activités de suivi et d’évaluation afin de déterminer l’efficacité des programmes de réintégration.

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    Des migrants d’#Afghanistan et du #Yémen ont été renvoyés dans ces pays dans le cadre de ce programme, ainsi que vers la Somalie, l’Érythrée et le Sud-Soudan, malgré le fait que les pays de l’UE découragent tout voyage dans ces régions.

    En vertu du droit international relatif aux Droits de l’homme, le principe de « #non-refoulement » garantit que nul ne doit être renvoyé dans un pays où il risque d’être torturé, d’être soumis à des traitements cruels, inhumains ou dégradants ou de subir d’autres préjudices irréparables. Ce principe s’applique à tous les migrants, à tout moment et quel que soit leur statut migratoire.

    L’OIM fait valoir que des procédures sont en place pour informer les migrants pendant toutes les phases précédant leur départ, y compris pour ceux qui sont vulnérables, en leur expliquant le soutien que l’organisation peut leur apporter une fois arrivés au pays.

    Mais même lorsque les migrants atterrissent dans des pays qui ne sont pas en proie à des conflits de longue durée, comme le Nigeria, certains risquent d’être confrontés à des dangers et des menaces bien réelles.

    Les principes directeurs du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) sur la protection internationale considèrent que les femmes ou les mineurs victimes de trafic ont le droit de demander le statut de réfugié. Ces populations vulnérables risquent d’être persécutées à leur retour, y compris au Nigeria, voire même d’être à nouveau victime de traite.
    Forcer la main ?

    Le caractère volontaire contestable des opérations de retour s’étend également au Niger voisin, pays qui compte le plus grand nombre de migrants assistés par l’OIM et qui est présenté comme la nouvelle frontière méridionale de l’Europe.

    En 2015, le Niger s’est montré disposé à lutter contre la migration en échange d’un dédommagement de l’UE, mais des centaines de milliers de migrants continuent de suivre les routes à travers le désert en direction du nord pendant que le business du trafic d’êtres humains est florissant.

    Selon le Conseil européen sur les réfugiés et les exilés, une moyenne de 500 personnes sont expulsées d’Algérie vers le Niger chaque semaine, au mépris du droit international.

    La police algérienne détient, identifie et achemine les migrants vers ce qu’ils appellent le « #point zéro », situé à 15 km de la frontière avec le Niger. De là, les hommes, femmes et enfants sont contraints de marcher dans le désert pendant environ 25 km pour atteindre le campement le plus proche.

    « Ils arrivent à un campement frontalier géré par l’OIM (Assamaka) dans des conditions épouvantables, notamment des femmes enceintes souffrant d’hémorragies et en état de choc complet », a constaté Felipe González Morales, le rapporteur spécial des Nations unies, après sa visite en octobre 2018 (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23698%26LangID).

    Jill Alpes, au Centre de recherche sur les frontières de Nimègue, estime que ces expulsions sont la raison principale pour laquelle les migrants acceptent d’être renvoyés du Niger. Souvent repérés lors d’opérations de recherche et de sauvetage de l’OIM dans le désert, ces migrants n’ont guère d’autre choix que d’accepter l’aide de l’organisation et l’offre de rapatriement qui s’ensuit.

    Dans ses travaux de recherche, Mme Alpes écrit que « seuls les migrants qui acceptent de rentrer au pays peuvent devenir bénéficiaire du travail humanitaire de l’OIM. Bien que des exceptions existent, l’OIM offre en principe le transport d’Assamakka à Arlit uniquement aux personnes expulsées qui acceptent de retourner dans leur pays d’origine ».

    Les opérations de l’IOM au Niger

    M. Morales, le rapporteur spécial des Nations unies, semble être d’accord (https://www.ohchr.org/EN/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=23698%26LangID). Il a constaté que « de nombreux migrants qui ont souscrit à l’aide au retour volontaire sont victimes de multiples violations des droits de l’Homme et ont besoin d’une protection fondée sur le droit international », et qu’ils ne devraient donc pas être renvoyés dans leur pays. « Cependant, très peu d’entre eux sont orientés vers une procédure de détermination du statut de réfugié ou d’asile, et les autres cas sont traités en vue de leur retour ».

    « Le fait que le Fonds fiduciaire de l’Union européenne apporte un soutien financier à l’OIM en grande partie pour sensibiliser les migrants et les renvoyer dans leur pays d’origine, même lorsque le caractère volontaire est souvent douteux, compromet son approche de la coopération au développement fondée sur les droits », indique le rapporteur spécial des Nations unies.
    Des contrôles insuffisants

    Loren Landau, professeur spécialiste des migrations et du développement au Département du développement international d’Oxford, affirme que le travail de l’OIM souffre en plus d’un manque de supervision indépendante.

    « Il y a très peu de recherches indépendantes et beaucoup de rapports. Mais ce sont tous des rapports écrits par l’OIM. Ils commandent eux-même leur propre évaluation , et ce, depuis des années », détaille le professeur.

    Dans le même temps, le Dr. Arhin-Sam, spécialiste lui de l’évaluation des programmes de développement, remet en question la responsabilité et la redevabilité de l’ensemble de la structure, arguant que les institutions et agences locales dépendent financièrement de l’OIM.

    « Cela a créé un haut niveau de dépendance pour les agences nationales qui doivent évaluer le travail des agences internationales comme l’OIM : elles ne peuvent pas être critiques envers l’OIM. Alors que font-elles ? Elles continuent à dire dans leurs rapports que l’OIM fonctionne bien. De cette façon, l’OIM peut ensuite se tourner vers l’UE et dire que tout va bien ».

    Selon M. Arhin-Sam, les ONG locales et les agences qui aident les rapatriés « sont dans une compétition très dangereuse entre elles » pour obtenir le plus de travail possible des agences des Nations unies et entrer dans leurs bonnes grâces.

    « Si l’OIM travaille avec une ONG locale, celle-ci ne peut plus travailler avec le HCR. Elle se considère alors chanceuse d’être financée par l’OIM et ne peuvent donc pas la critiquer », affirme-t-il.

    Par ailleurs, l’UE participe en tant qu’observateur aux organes de décision du HCR et de l’OIM, sans droit de vote, et tous les États membres de l’UE sont également membres de l’OIM.

    « Le principal bailleur de fonds de l’OIM est l’UE, et ils doivent se soumettre aux exigences de leur client. Cela rend le partenariat très suspect », souligne M. Arhin-Sam. « [Lorsque les fonctionnaires européens] viennent évaluer les projets, ils vérifient si tout ce qui est écrit dans le contrat a été fourni. Mais que cela corresponde à la volonté des gens et aux complexités de la réalité sur le terrain, c’est une autre histoire ».
    Une relation abusive

    « Les États africains ne sont pas nécessairement eux-mêmes favorables aux migrants », estime le professeur Landau. « L’UE a convaincu ces États avec des accords bilatéraux. S’ils s’opposent à l’UE, ils perdront l’aide internationale dont ils bénéficient aujourd’hui. Malgré le langage du partenariat, il est évident que la relation entre l’UE et les États africains ressemble à une relation abusive, dans laquelle un partenaire est dépendant de l’autre ».

    Les chercheurs soulignent que si les retours de Libye offrent une voie de sortie essentielle pour les migrants en situation d’extrême danger, la question de savoir pourquoi les gens sont allés en Libye en premier lieu n’est jamais abordée.

    Une étude réalisée par l’activiste humanitaire libyenne Amera Markous (https://www.cerahgeneve.ch/files/6115/7235/2489/Amera_Markous_-_MAS_Dissertation_2019.pdf) affirme que les migrants et les réfugiés sont dans l’impossibilité d’évaluer en connaissance de cause s’ils doivent retourner dans leur pays quand ils se trouvent dans une situation de détresse, comme par exemple dans un centre de détention libyen.

    « Comment faites-vous en sorte qu’ils partent parce qu’ils le veulent, ou simplement parce qu’ils sont désespérés et que l’OIM leur offre cette seule alternative ? » souligne la chercheuse.

    En plus des abus, le stress et le manque de soins médicaux peuvent influencer la décision des migrants de rentrer chez eux. Jean-Pierre Gauci, chercheur principal à l’Institut britannique de droit international et comparé, estime, lui, que ceux qui gèrent les centres de détention peuvent faire pression sur un migrant emprisonné pour qu’il s’inscrive au programme.

    « Il existe une situation de pouvoir, perçu ou réel, qui peut entraver le consentement effectif et véritablement libre », explique-t-il.

    En réponse, l’OIM affirme que le programme Retour Humanitaire Volontaire est bien volontaire, que les migrants peuvent changer d’avis avant d’embarquer et décider de rester sur place.

    « Il n’est pas rare que des migrants qui soient prêts à voyager, avec des billets d’avion et des documents de voyage, changent d’avis et restent en Libye », déclare un porte-parole de l’OIM.

    Mais M. Landau affirme que l’initiative UE-OIM n’a pas été conçue dans le but d’améliorer la vie des migrants.

    « L’objectif n’est pas de rendre les migrants heureux ou de les réintégrer réellement, mais de s’en débarrasser d’une manière qui soit acceptable pour les Européens », affirme le chercheur.

    « Si par ’fonctionner’, nous entendons se débarrasser de ces personnes, alors le projet fonctionne pour l’UE. C’est une bonne affaire. Il ne vise pas à résoudre les causes profondes des migrations, mais crée une excuse pour ce genre d’expulsions ».

    https://fr.euronews.com/2020/06/22/migrants-les-echecs-d-un-programme-de-retour-volontaire-finance-par-l-u
    #retour_volontaire #échec #campagne #dissuasion #migrations #asile #réfugiés #IOM #renvois #expulsions #efficacité #réintégration #EU #Union_européenne #Niger #Libye #retour_humanitaire_volontaire (#VHR) #retour_volontaire_assisté (#AVR) #statistiques #chiffres #aide_à_la_réintégration #Nigeria #réfugiés_nigérians #travail #Cameroun #migrerrance #stigmates #stigmatisation #Assamaka #choix #rapatriement #Fonds_fiduciaire_de_l'Union européenne #fonds_fiduciaire #coopération_au_développement #aide_au_développement #HCR #partenariat #pouvoir

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    Ajouté à la métaliste migrations & développement (et plus précisément en lien avec la #conditionnalité_de_l'aide) :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768702

    ping @rhoumour @karine4 @isskein @_kg_

  • Coronavirus : au Cameroun, la gestion de la pandémie sévèrement critiquée
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/06/04/coronavirus-au-cameroun-la-gestion-de-la-pandemie-severement-critiquee_60417

    Cette progression est le résultat d’une « gestion calamiteuse » de la pandémie par le gouvernement, accuse pourtant Albert Ze, économiste camerounais spécialisé dans la santé, ajoutant : « Nous avons raté l’opportunité de contenir ce virus dès le départ. »De fait, le Cameroun n’a fermé ses frontières terrestres, aériennes et maritimes que le 18 mars, douze jours après le premier cas « importé » et des semaines après nombre d’autres pays africains. Et n’a limité le nombre de personnes autorisées dans les rassemblements qu’à 50, quand d’autres le fixaient à 10. Il a fallu attendre mi-mars, aussi, pour que d’autres mesures de restriction soient prises, comme la distanciation dans les transports publics et la fermeture des bars et restaurants, mais seulement après 18 heures… A ce jour, aucun confinement général n’a été imposé comme dans d’innombrables pays à travers le continent et le monde.
    L’impact de ces mesures avait pourtant été « immédiat, et les Camerounais avaient compris que le problème était majeur », commente le professeur Yap Boum II, épidémiologiste et responsable d’un centre MSF à Yaoundé. « Le port obligatoire du masque est venu renforcer cette démarche », mais plus d’un mois après le début de l’épidémie, selon lui. Bien qu’en progression, la propagation du virus était alors « contrôlée », poursuit l’épidémiologiste.

    #Covid-19#migration#migrant#Cameroun#fermrture-frontieres#cas-importé#circulation#santé#confinement#mesures-sanitaires