city:lisbonne

  • Quand les artistes deviennent les cartographes de nos villes | méridianes géo
    https://meridianes.org/2017/07/24/quand-les-artistes-deviennent-les-cartographes-de-nos-villes

    Gareth Wood (alias Fuller)

    Gareth Wood a passé dix ans sur son œuvre : la carte affective de Londres. Le graphisme et l’interprétation géographique sont éminemment personnels. Il tente par son travail de transformer en carte cette ville dans laquelle il a vécu ; son ambiance, ses gratte-ciels sans limites, ses clubs underground, sa décadence, son énergie infinie. Fuller décrit sa pratique comme « faire une collection de lettres d’amour cartographiques ».

    Le nom de Fuller emprunté par l’artiste n’est sans doute pas anodin. Il se réfère à la projection de Fuller qui vise à dessiner une carte de la Terre, qui à la fois conserverait les proportions des continents tout autant que leurs formes connues, tout en parvenant à passer de la représentation du globe terrestre à une surface plane, La projection de Fuller a été créée par Richard Buckminster Fuller en 1954. Elle est appelée en anglais Dymaxion map, contraction de« dynamic maximum Tension ».

    #art #cartographie #villes #urban_matter #visualisation

  • António Lobo Antunes : « J’écris en tâchant de dire ce que le livre attend de moi »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/160717/antonio-lobo-antunes-j-ecris-en-tachant-de-dire-ce-que-le-livre-attend-de-

    Deux vidéos dans l’article Rencontre à Lisbonne avec l’immense romancier portugais António Lobo Antunes. 74 ans, la dent dure et un sourire à faire fondre. Gorgé de littérature et immergé dans son prochain roman. Homme-livre, qui ne s’entretient plus qu’en aparté…

    #Culture-Idées #Antonio_Lobo_Antunes

  • Europe : pas d’accords commerciaux sur le dos des citoyens ! | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/europe-pas-daccords-commerciaux-sur-le-dos-des-citoyens-636200

    La Cour de Justice de l’Union européenne vient de donner raison aux députés progressistes qui demandaient que tous les accords commerciaux de nouvelle génération conclus par l’Europe avec d’autres pays du monde, soient soumis à l’accord des parlements nationaux.

    C’est une décision importante pour le fonctionnement de la démocratie au sein des institutions européennes. La Cour de Justice de l’U-E devait en effet décider si l’#accord_de_libre_échange entre l’Europe et Singapour, devait être ratifié par les parlements nationaux de chaque état membre de l’Union européenne. Dans le jargon européen, il s’agissait de savoir si ce type d’accord pouvait être qualifié de « mixte. » La Cour a répondu que oui. Par « mixte », il faut entendre tous les traités de libre-échange qui comportent la référence à un tribunal spécial, chargé de trancher les litiges entre les investisseurs et les Etats. Sont concernés à ce titre, non seulement l’accord de libre-échange avec Singapour, mais tous les #accords_bilatéraux conclus par l’#Europe depuis le Traité de Lisbonne en 2009, et tous ceux à venir. Cette décision de la Cour de justice aura donc un impact majeur sur les futurs accords commerciaux.

    #tribunaux_d’arbitrage_privés #multinationales #justice

  • #ABSTENTION !
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article859

    Le rituel de la farce électorale provoque chez les libertaires de tout poil, d’âpres discussions, mais à peu près tout le monde semble d’accord sur le sujet. L’abstention est bien la meilleure réponse face à l’inutilité du vote. Les urnes n’ont jamais engendré de Révolution, mais le principe du vote dans les démocraties auto-proclamées représentatives n’en est pas pour autant un rituel désuet et inutile. Bien au contraire, le vote a été la voie royale par laquelle se sont mis en place des États totalitaires et dictatoriaux qui ont acquis et tirés leur légitimité de l’élection. Car, le rôle premier du vote est bien de donner une apparente légitimité à ce qui n’en a pas, à ce qui n’en a jamais eu.

    En effet l’acte de mise en urne de sa propre voix est, avant tout, l’acte de soumission volontaire et délibérée de l’individu au pouvoir d’un autre. Voter, dans un système électoral représentatif, c’est avant tout accepter qu’un autre parle et décide à ta place. Le système électoral n’est rien d’autre que la capitulation de l’individu au nom du principe de majorité où le nombre fait loi. En période électorale, les injonctions au « civisme » se font toujours plus pressantes. Et, nous pouvons entendre des « Faites voter, abonnez un ami, inscrivez-vous sur les listes électorales, etc ». Cela s’adresse à tout le monde, bien sûr, mais en particulier aux jeunes, surtout les jeunes de banlieue. L’argument massue qui est supposé les convaincre leur dit « plutôt que d’aller casser ou brûler des voitures, profitez de l’élection pour exprimer vos colères ».

    En général nous assistons à une compétition entre partis politiques dits de « droite » et partis politiques dits de « gauche ». Certains vous la promettent « dure » (la compétition), pendant que d’autres vous l’édulcorent pour vous le refiler en « douceur ». Mais vous refiler quoi au fait ? … Le capitalisme et tout ce que cela engendre. Donc, si nous votons, nous votons comment nous nous ferons licencier, de quelle manière la police nous tapera dessus si nous protestons, de comment la « justice » nous jugera, etc. Et, attention ! Tout cela, sans que nous ayons notre mot à dire !

    Nous entendons souvent à la télé, lisons dans les journaux et écoutons un peu partout et jusque dans le bar du coin, ce genre de sottises : « Le droit d’vote, y faut l’dire, c’est sacré ! Vraiment !… Hé, y’a des gens qui sont morts pour ça, hein ! »... Cela résumerait, en quelque sorte, toute l’histoire de l’humanité qui serait, dès lors, ramenée à « ça » : Si Spartacus a défié Rome, si les Sioux ont résisté, si les Canuts ont cassé leurs machines, si Louise Michel, Valles, Reclus, se sont insurgés lors de la commune de Paris, c’est uniquement pour « ça » ! ... Pour que nous puissions aller voter ! voter ! Et voter ! … Alors qu’en fait, il s’agit d’élire ceux qui pourront gérer la paix sociale afin que notre exploitation puisse continuer.

    Au delà du vote pour élire un président (ce qui nous est présenté comme le summum de la démocratie – suffrage universel oblige) qui aura pour seules fonctions de nous représenter et, surtout, de nommer le gouvernement qui sera chargé de nous imposer sa politique, il y a parfois des votes pour prendre des décisions dans la plus pure tradition démocratique capitaliste et qui sont censés donnés la nécessaire touche démocratique pour que tout baigne.

    Mais, quelques exemples nous montreront que, hélas, le vote, lorsqu’il ne va pas dans le sens souhaité par l’administration, quelle qu’elle soit, est purement et simplement bafoué.

    Il y a quelques années, à Chamonix ou à Chaulnes, les habitants ont exprimé, par le vote, leur refus de vivre au milieu des avions et des camions. Leurs décisions, pourtant démocratiquement acquises – par le biais du principe de la majorité, s’entend - furent invalidées par les tribunaux. D’après les députés (qui font les lois), les habitants sont incompétents pour décider de leurs conditions de vie (mais seulement quand ils ne votent pas comme il faut !).

    Plus récemment, en 2005, le fameux vote sur le traité pour la constitution européenne qu’une majorité d’électeurs avait officiellement refusé ... eh, bien ! Sarkozy nous l’a imposé quelques années plus tard, avec cynisme et sans la moindre vergogne, car les électeurs n’auraient pas compris comment il fallait voter. Et là, tous les donneurs de leçons qui nous disent qu’il faut aller voter, on les entend moins. Mais, nous dira-t-on, nous caricaturons, nous sommes négatifs, ils ne sont pas tous pourris, et y’ en a même des qui sont biens, ou que sais je encore ...

    Faut-il, également, vous rappeler les votes fastidieux pour faire adopter ce fameux traité de Lisbonne qui eurent lieu en Irlande ? Là, Messieurs, dames, pour faire bien voter, il a fallu s’y reprendre à deux fois ! Sachez que, lors du premier vote, les irlandais, non plus, « ne comprirent pas » comment il fallait voter et, donc, il fallut recommencer pour voter comme les politiciens le souhaitaient.

    Prenons, maintenant, le cas de Lula, au Brésil, à Porto Alegre. Cette municipalité est (ou a été) dirigée par des trotskistes du parti des travailleurs (PT). C’est au sein de ce soit-disant « laboratoire social » que se concoctait l’infaillible recette pour donner aux masses un avenir radieux - du moins le prétendaient-ils. Pratiquement seuls dans ce panorama à être un « tantinet » critiques, nous, les militants de la CNT-AIT, nous en avons pris pour notre grade : « sectaires, dogmatiques, donneurs de leçon …, et j’en passe … » Mais nos compagnons de la COB-AIT qui dénonçaient la logique électoraliste de Lula et appelaient à l’abstention, eux, se faisaient carrément tirer dessus à coup de revolver ! (Et vive la démocratie représentative ! bang !)

    Quelque temps après, c’était en octobre 2002, Lula est élu à la présidence de la république bananière du Brésil. Cette fois-ci, avec un trotskiste pur jus président de la république, on allait voir ce qu’on allait voir. Et en moins d’un an, nous avons vu, tout le monde a vu, et les brésiliens ont vu : Réduction drastique des budgets sociaux, réforme fiscale favorisant les hauts revenus (ben tiens), blocage des salaires des fonctionnaires, réformes des retraites dont l’âge de départ a été relevé de 7ans ! les pensions, elles, diminuées de 30 %, etc.

    Et tout ça, sans mouvements sociaux. Alors, content du voyage ? Ce fut plus fort que Sarkozy, Valls et Hollande réunis. Il m’a souvent été dit, et j’imagine, à tous les abstentionnistes aussi, que : « Si tu ne votes pas, tu fais le jeu du FN ». Et, avec notre critique du vote, nous aussi, nous ferions, paraît-il, le jeu du FN.

    Rappelons ce que l’Anarchiste Buenaventura Durruti disait à Barcelone, en 1932 : « Les socialistes et les communistes disent que nous abstenir aux élections, c’est favoriser le fascisme. Mais nous avons toujours dit que l’État est un instrument d’oppression au service d’une caste. Et nous restons fidèles à nous-mêmes. Le mouvement de libération doit toujours faire face à l’État. C’est pourquoi nous prônons l’abstention électorale active. Active veut dire que, tout en nous abstenant de la stupidité électorale, nous devons rester vigilants dans les lieux de production et dans la rue.

    Les vrais bandits, les vrais malfaiteurs, ce sont les politiciens qui ont besoin de tromper et d’endormir les ouvriers en leur promettant la semaine des 4 jeudis pour leurs arracher un vote qui les porte au parlement et leur permet de vivre en parasites sur la sueur des ouvriers. Lorsque nos camarades députés socialistes ont, eux aussi, unis leurs voix à cette cohorte d’eunuques, ils ont montré leur vrai visage. Car il y a de nombreuses années qu’ils ont cessé d’être des ouvriers, et par conséquent des socialistes. Ils vivent de leur activité de député.

    Que les républicains socialistes le sachent : ou bien ils résolvent le problème social, ou bien c’est le peuple qui le résoudra. Nous savons que la république ne peut pas le résoudre. Aussi, disons nous clairement à la classe ouvrière qu’il n’y a plus qu’un dilemme : ou mourir comme des esclaves modernes, ou vivre comme des hommes dignes, par la voie directe de la Révolution sociale. Vous donc, ouvriers qui m’écoutez, sachez à quoi vous en tenir. C’est de vous que dépend le changement du cours de votre vie ».

    Quatre ans plus tard, le 19 juillet 1936, les Anarchistes Espagnols, et parmi eux Durruti, barraient la route au coup d’État fasciste en prenant les armes et par la révolution sociale. Pendant ce temps, les députés parlementaient gaiement ... avant que les partis politiques ne tirent dans le dos des Anarchistes et autres Révolutionnaires, tuant ainsi la Révolution en Espagne !

    Alors que fait-on si nous n’allons pas voter ? Bien avant l’apparition tragique de l’économie marchande et du travail forcé, bien avant le règne mortifère et destructeur de la bourgeoisie, l’humanité des temps anciens a vécu pendant des dizaines de milliers d’années au sein de sociétés sans État où les décisions concernant la vie commune étaient prises par des assemblées générales de tous les membres de la communauté. Il ne s’agit pas d’idéaliser ces sociétés, mais il est bon de rappeler que les pratiques de démocratie directe et d’assembléisme sont issues de ce très lointain passé. (NDLR : voir les travaux de P. Clastre, J. Mallaury, ou M. Sahlius). Les rebelles et les révolutionnaires de toutes les époques ont cherché à renouer avec cette pratique, tout simplement, parce qu’elle est la seule à tourner le dos à toutes les oppressions et la seule qui donne la possibilité de fonctionner sur un mode réellement humain.

    La démocratie directe empêche la confiscation de la parole de tous au profit d’un seul ou de quelque-uns. Le porte-parole ou le délégué n’est, effectivement, que le porteur, le vecteur de la parole des autres. L’assemblée qui l’a choisi peut, à tout moment, le révoquer s’il s’avère que le mandat confié n’est pas respecté.

    Ce système politique n’engendre donc pas de prise de pouvoir. Non seulement le mandaté est constamment soumis au contrôle pour les mandats qui lui sont confiés mais encore sa délégation est limitée, dans le temps et dans son objet. Il est évident que la bourgeoisie et toutes les classes dominantes qui l’ont précédée ont toujours cherché à justifier leurs oppression. La bourgeoisie a toujours prétendu que les sociétés humaines n’avaient jamais fonctionné sur d’autres modes que tutélaires et a donc toujours nié qu’elles aient pu avoir la capacité d’échapper à une tutelle, c’est-à-dire au supplice de la domination. Mais cet argument (qui n’est en fait qu’un « simple » déni) ne tient pas la route, car l’humanité à vécu beaucoup plus longtemps sans joug que sous le fer. Elle saura sans nul doute, tôt ou tard, retrouver le chemin de la Liberté. Ce n’est qu’une question de temps.

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°153 mars - avril 2017
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article853

  • #Colonisation : un crime aux effets inépuisables
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/020417/colonisation-un-crime-aux-effets-inepuisables

    La seule chose scandaleuse à propos de la dénonciation de la colonisation en tant que « crime contre l’humanité », c’est la négation de cette évidence. De l’exposition en cours au Musée national des arts anciens (MNAA) de #Lisbonne jusqu’à l’étude récente d’un économiste de #Harvard, démonstration.

    #Economie #Afrique #Chafariz_D'El_Rei #Kate_Lowe #Léopold_II #MNAA #Nathan_Nunn #Portugal #royaume_du_Congo #Traité_transatlantique

  • Les GOPÉ, ou comment nos gouvernements sont subordonnés à la Commission européenne.
    https://www.crashdebug.fr/international/13408-les-gope-ou-comment-nos-gouvernements-sont-subordonnes-a-la-commiss

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2017/mars/image_intro_24_03_2017.png

    Pour nos concitoyens qui souhaitent comprendre les GOPÉ nous vous proposons également cet extrait vidéo de la conférence de de François Asselineau

    Cliquez-ici pour lancer l’extrait

    L’heure qui précède ce chapitre introduit les principes de fonctionnement et d’application des règles des GOPÉ par l’UE auprès de la France. C’est pourquoi nous vous recommandons sa lecture depuis le début sur ce lien

    En réponse à certains articles ou journalistes.

    Les pays de l’UE, dont la France, ayant signé et ratifié le Traité de Lisbonne, il est attendu que ceux-ci s’y conforment en le mettant en application. C’est d’ailleurs un devoir constitutionnel du Président de la République, comme le pose notre Constitution :

    Article 5 de la Constitution Française :

    « Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Un mois après l’officialisation du Brexit, le 29/03, un sommet européen
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article3050

    Les derniers attentats à Londres, du mercredi 22 mars 2017 c’est-à-dire une année jour pour jour après ceux de Bruxelles, sont avec précipitation qualifiés de conséquences du Brexit, ce qui est une présomption qui ne tient d’aucune rigueur. Les effets du départ du Royaume-Uni de l’UE ne sont pas encore ressentis de part et d’autre. Le sommet des 28 Etats membres pour discuter Brexit du prochain 29 Avril, un mois après le Royaume-Uni, sert à déclencher l’article 50 (du traité de Lisbonne) qui est un (...)

    Internet et entreprises qui soumettent des articles pour des liens retours.

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, Terrorisme , islamisme , Al-Qaeda , politique , , #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, économie, (...)

    #Internet_et_entreprises_qui_soumettent_des_articles_pour_des_liens_retours. #censure,presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #Terrorisme_,_islamisme,Al-Qaeda,politique,_ #économie,_politique,_arts,_corruption,_opposition,_démocratie #immigration,_High-Tech,_recrutement,_Web,_Internet #chômeurs,_emploi,_social,_syndicat,_revendication,_jeunesse,_travailleurs,_chômage

  • Brexit : Londres refuse de payer la « facture du divorce » de 60 mds EUR
    https://www.crashdebug.fr/international/13399-brexit-londres-refuse-de-payer-la-facture-du-divorce-de-60-mds-eur

    Dans le cadre des discussions portant sur la sortie du Royaume-Uni de l’UE, lancées après que Theresa May a confirmé son intention d’activer l’article 50 du Traité de Lisbonne, Londres annonce qu’il n’acceptera pas de payer la facture de presque 60 milliards d’euros présentée par Bruxelles.

    Le chancelier de l’Échiquier du gouvernement britannique, Philip Hammond n’accepte pas les demandes de Bruxelles de payer 50 milliards de livres sterling (57,5 mds EUR) pour la sortie du pays de l’Union européenne, informe le journal Telegraph ce mardi 21 mars.

    Selon les informations, le gouvernement de Theresa May refuse de payer un tel montant pour le Brexit et a l’intention de limiter la facture à trois milliards de livres (3,45 mds EUR). S’exprimant ce week-end, M. Hammond a accusé (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Le Parlement britannique autorise Theresa May à déclencher la procédure du Brexit
    https://www.crashdebug.fr/international/13364-le-parlement-britannique-autorise-theresa-may-a-declencher-la-proce

    INFOGRAPHIE - La première ministre britannique a désormais les mains libres pour lancer la procédure de divorce avec l’Union européenne avant la fin du mois de mars, date butoir qu’elle s’est fixée.

    Les députés britanniques ont voté lundi le projet de loi historique autorisant le gouvernement à déclencher le Brexit. La chambre des Lords, après celle des députés, a adopté, sans l’amender, le texte de loi permettant à la première ministre, Theresa May, de déclencher la procédure prévue par l’article 50 du traité de Lisbonne. Cette dernière a désormais les mains libres pour lancer la procédure de divorce avec l’Union européenne. « La procédure sera enclenchée, comme prévu, avant la fin du mois », a confirmé le ministre du Brexit, David Davis.

    Quelques heures auparavant, les députés de la (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • A Rome, Mélenchon creuse le sillon du « plan B » européen avec les gauches radicales

    Le candidat à la présidentielle participe samedi et dimanche à une réunion de la gauche radicale européenne. Il prône une sortie de l’Union si la renégociation des traités échoue.
    Jean-Luc Mélenchon a longtemps pensé que l’Europe serait au cœur de cette présidentielle. Même si le sujet n’est pas parvenu pour le moment à s’imposer dans la campagne, ce partisan du non au traité constitutionnel européen en 2005 compte bien saisir la tribune qui lui est offerte, samedi 11 mars, lors d’« un sommet du plan B » organisé à Rome. Une autre façon pour lui de célébrer les 60 ans du traité du même nom, à l’origine de la Communauté économique européenne (CEE).

    Celui qui n’a cessé de dénoncer ces dernières années « l’Europe austéritaire » a lui-même lancé ce processus en septembre 2015 lors de la Fête de L’Humanité. A l’époque, il vient de rompre avec Alexis Tsipras, le premier ministre grec issu du parti Syriza, coupable à ses yeux de n’avoir pas su instaurer un rapport de force avec l’Allemagne.
    Le député européen est alors soutenu par l’ex-ministre grec des finances Yanis Varoufakis – qui s’éloignera finalement de l’initiative –, par l’Allemand Oskar Lafontaine, ancien coprésident de Die Linke, ou encore par Zoe Konstantopoulou, alors présidente du Parlement grec, en rupture avec Syriza.

    « Protectionnisme solidaire »

    Samedi et dimanche, à Rome, cette quatrième rencontre réunira des participants principalement issus de la gauche radicale européenne la plus critique – les communistes français ne partagent par exemple pas cette démarche.

    Etaient cependant annoncés John McDonnel, un proche du leader du Parti travailliste britannique Jeremy Corbyn, Luigi De Magistris, maire de Naples et homme de gauche indépendant, ou Fabio Massimo Castaldo, député européen du Mouvement 5 étoiles italien. « C’est encore très démarrant, on se voit beaucoup car on a besoin de bien se comprendre, avait précisé M. Mélenchon, lundi, lors d’une conférence de presse. Il n’y aura pas qu’un plan B. Suivant les pays, le plan B ne sera pas le même. »

    Dans son programme, M. Mélenchon défend l’idée d’un « plan A » – « sortie concertée des traités européens » et « négociation d’autres règles » – et d’un « plan B » – « sortie des traités européens unilatérale par la France » – en cas d’échec de la première méthode.

    Le premier comporte la fin de l’indépendance de la Banque centrale européenne, la mise en place d’un « protectionnisme solidaire » ou encore une harmonisation fiscale et sociale.

    « L’Europe, on la change ou on la quitte »

    En cas d’accord, les Français seront consultés par référendum pour décider « souverainement de [leur] participation à l’Union européenne [UE] refondée ou de la sortie ». En cas d’échec, la seconde option consisterait notamment à stopper la contribution de la France au budget de l’UE et à mettre en place un contrôle des capitaux et des marchandises aux frontières nationales.

    « S’il n’y a pas de plan B, le plan A ne fonctionne pas, expliquait le candidat de La France insoumise en août 2016 au Monde. Ce qui me distingue d’autres courants de gauche, c’est que, pour moi, la nation est un levier de la bataille européenne. »

    Une démonstration qui ne convainc pas l’écologiste Pascal Durand, son collègue au Parlement européen, qui juge que c’est une sortie de l’UE qui ne dit pas son nom. « Son plan A n’existe pas, estime ce pro-européen. Mélenchon, ce n’est pas Zorro : ce qu’il demande n’est pas compatible avec les traités. On peut essayer de les renégocier mais pas de s’en affranchir tout seul. La seule façon d’y arriver, c’est de sortir de l’UE. »

    Au lendemain du Brexit britannique, en juin 2016, M. Mélenchon n’avait pas hésité à résumer sa pensée d’une formule provocatrice, inspirée d’un slogan de la droite dure : « L’Europe, on la change ou on la quitte. » Une approche qui marque une évolution par rapport à 2012, où il souhaitait « s’affranchir » du traité de Lisbonne pour « construire une autre Europe ».

    Se différencier de Benoît Hamon

    Désormais, l’ex-socialiste entend marquer sa différence, notamment avec Benoît Hamon, pourtant lui aussi « noniste » en 2005. C’est d’ailleurs le seul point que M. Mélenchon avait évoqué, le 26 février, après leur tête-à-tête pour expliquer l’échec de leurs discussions.

    Si l’objectif du candidat socialiste – « mettre l’austérité en minorité » en Europe – rejoint celui du fondateur du Parti de gauche, le chemin pour y parvenir diverge, comme il l’expliquait jeudi dans une interview au Monde. M. Hamon, lui, ne croit pas à la « menace » d’un plan B. « Je veux réussir à parler d’Europe sous une autre forme que celle d’un dangereux chiffon rouge qu’on agite dans tous les sens », critiquait-il.

    Ce partisan d’une Europe de la défense que M. Mélenchon fustige promeut « une assemblée parlementaire de la zone euro » qui aurait pour mission de « décider du budget de la zone euro, mais aussi des politiques d’harmonisation fiscale et sociale ».

    Une idée que son concurrent de La France insoumise a déjà étrillée dans une note de blog le 22 février, jugeant que M. Hamon ne faisait que reprendre une idée « cosmétique » de François Hollande. « Il ne s’agit donc pas de trouver de nouvelles formes d’apparence de l’Europe, mais de régler ses problèmes à la racine ! », écrivait-il.

    Raphaëlle Besse Desmoulières
    Journaliste au Monde

    #élections_présidentielles #union_européenne #promesses_électorales #plan_B

  • L’UE livrée à un passage étroit et clivant qu’elle ignore !
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article3037

    Débat relancé, plat réchauffé et un discours, dixit, sur l’état de l’Union que le Traité de Lisbonne a instauré. Le Président de la Commission européenne, avec les signataires d’un appel au renouvellement, en présentant les lignes futures à l’échéance d’une décennie et à vouloir passer le témoin. Si la gravité de rupture est omniprésente, dictée par une conjoncture d’aventure qui désengage de non-moindres acteurs, Washington et Londres, l’UE demeure rétive à une surveillance de la spéculation financière, le (...)

    Actualité, événement, opinion, intérêt général, information, scoop, primauté

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, économie, politique, arts, corruption, opposition, (...)

    #Actualité,_événement,_opinion,_intérêt_général,_information,_scoop,_primauté #censure,_presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #économie,_politique,_arts,_corruption,_opposition,_démocratie

  • « Les vieux habits de l’homme neuf » | Emmanuel Macron, la finance et le pouvoir

    par François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

    Étroitement associé à la politique économique du président François Hollande, le candidat du mouvement En marche ! se présente pourtant comme un homme « hors système », loin des partis et des coteries. Cautionnée par la presse, la métamorphose de M. Emmanuel Macron en évangéliste politique masque mal la trajectoire banale d’un technocrate dont l’entregent lui a permis de brûler les étapes.

    Ce 17 mars 2015, l’agenda de M. Emmanuel Macron s’annonce chargé. À 7 h 45, la revue Politique internationale attend le ministre de l’économie, de l’industrie et du numérique pour un petit déjeuner-débat. Au menu : exposé face à un aréopage de patrons, de diplomates et de responsables politiques. Une heure plus tard, direction Bercy. Le ministre participe à l’ouverture d’une conférence sur les dispositifs publics de soutien à l’exportation, où se mêlent hauts fonctionnaires et dirigeants du privé, avant de s’entretenir avec les sénateurs socialistes au sujet de la loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques.

    Vers 13 h 15, il retrouve les convives du Cercle Turgot pour un déjeuner-débat. Le président en exercice de ce think tank, M. François Pérol, patron du groupe Banque populaire - Caisse d’épargne (BPCE), l’accueille : « Bienvenue, Emmanuel. Tu arrives juste du Sénat. Y a-t-il trop d’articles à ton projet de loi ? Comme on disait en d’autres temps, trop de notes s’agissant de la musique de Mozart ? » Pareil hommage tient en partie de l’autocélébration, tant la carrière de M. Macron ressemble à celle de M. Pérol : fils de médecin, énarque, passé par l’inspection des finances, par la banque Rothschild et par les services de l’Élysée. Le ministre a vite fait d’emballer financiers, journalistes et autres cadres, qui l’intronisent membre d’honneur de leur cercle. Après les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale, M. Macron s’attarde pour un long entretien avec M. Pierre Gattaz, président du Mouvement des entreprises de France (Medef). Puis, Saint-Patrick oblige, il reçoit M. Richard Bruton, son homologue irlandais.

    Une succession d’apparitions brèves dans les sphères du pouvoir, avec la volonté de faire forte impression à défaut de laisser une empreinte profonde : ce 17 mars 2015 résume à bien des égards la trajectoire du candidat à l’élection présidentielle française.

    Il se rêvait normalien, il atterrit à Sciences Po. Là, l’historien François Dosse le présente en 1999 au philosophe Paul Ricœur, qui cherche une petite main pour achever le manuscrit de La Mémoire, l’Histoire, l’Oubli (1). Cette collaboration ouvre à l’étudiant les portes d’Esprit, revue intellectuelle française proche de la « deuxième gauche » qui soutint par exemple le plan de réforme de la Sécurité sociale du premier ministre Alain Juppé en 1995. Il y théorise sa conception de l’exercice du pouvoir : « Le discours comme l’action politique ne peuvent plus s’inscrire dans un programme qu’on proposerait au vote et qu’on appliquerait durant les cinq années du mandat (2). » Au politique, il faudrait, selon lui, un horizon plutôt qu’un catalogue de mesures. C’est auprès de piliers de la « deuxième gauche » qu’il trouve l’idéologie donnant sens à son engagement.

    Sous le fouet de la sainte concurrence

    Énarque stagiaire dans l’Oise à l’automne 2002, M. Macron se lie d’amitié avec Henry Hermand. Enrichi dans l’immobilier commercial, l’homme d’affaires (décédé en 2016) a été l’une des figures tutélaires et nourricières d’une gauche chrétienne et « anti » : anticommuniste, anticolonialiste et antijacobine (3). Puis, en 2007, le chef de l’inspection des finances, M. Jean-Pierre Jouyet, débauché par M. Nicolas Sarkozy pour le secrétariat d’État chargé des affaires européennes, présente ce jeune homme prometteur à M. Jacques Attali.

    L’ancien conseiller de François Mitterrand, qui préside la commission pour la libération de la croissance, le nomme rapporteur général adjoint. On discerne en sourdine dans le document final cette volonté de dépasser des clivages ordinaires que le candidat vocifère désormais sur toutes les estrades. « Ceci n’est ni un rapport, ni une étude, mais un mode d’emploi pour des réformes urgentes et fondatrices. Il n’est ni partisan ni bipartisan : il est non partisan. » Les « non-partisans » de la commission pourfendent « la rente (...) triomphante : dans les fortunes foncières, dans la collusion des privilégiés, dans le recrutement des élites » (4) et défendent un projet de société fondé sur la concurrence et la déréglementation.

    Ces esprits inspirés ne se contentent pas de recommander la réorientation massive de l’épargne des Français vers les marchés d’actions six mois avant l’effondrement financier de 2008. La mise en concurrence généralisée revient à opposer entre elles des fractions des classes populaires : fonctionnaires et salariés du privé, artisans taxis contre chauffeurs Uber. Une telle vision du monde sied bien à un fringant inspecteur des finances qui, outre le comité de rédaction d’Esprit, qu’il intègre, fréquente des cénacles sociaux-libéraux et partisans de la construction européenne telle qu’elle se fait, comme En temps réel ou les Gracques. Le premier se présente comme un « lieu de rencontre entre acteurs publics et privés soucieux de confronter leurs expériences et analyses, (…) dédié à la construction de puissantes bases intellectuelles d’un agenda réformiste ». Le second proclame que le marché « est le moyen de remettre en cause les situations acquises, les privilèges et les rentes ».

    La rente sociale de M. Macron, elle, reste à l’abri des grands vents de la « modernité ». En 2008, M. Xavier Fontanet, alors président d’Essilor, M. Serge Weinberg, ancien conseiller de M. Laurent Fabius, président du fonds Weinberg Capital Partners, M. Jean-Michel Darrois, avocat d’affaires, et M. Alain Minc — le seul à ne pas avoir été membre de la commission Attali — le recommandent auprès de la banque Rothschild. Son ascension y sera fulgurante, grâce à un marché conclu en 2012 pour le compte de Nestlé, dont le président, M. Peter Brabeck-Letmathe, avait participé à ladite commission.

    M. Attali a présenté M. Macron à M. François Hollande en 2010, lorsque celui-ci ne dirigeait plus le Parti socialiste (PS) et que M. Dominique Strauss-Kahn ou Mme Martine Aubry semblaient assurés de jouer les premiers rôles aux primaires de 2011. Le jeune trentenaire coordonne pour le futur président le travail d’économistes comme Philippe Aghion (encore un membre de la commission Attali). Après la victoire de 2012, M. Attali et M. Jouyet — revenu de son aventure sarkozyste et à nouveau intime de M. Hollande — appuient sa candidature au poste de secrétaire général adjoint de l’Élysée, chargé des questions économiques.

    En 2014, c’est encore M. Jouyet qui, en sa qualité de secrétaire général de l’Élysée, annonce la nomination de son protégé au ministère de l’économie. « C’est quand même exaltant, à cet âge-là, d’avoir en charge l’économie, les entreprises, l’industrie, tout ça, lui explique-t-il au téléphone juste après l’annonce du remaniement. Tu te rends compte, le numérique, tout ce que j’aurais aimé faire ! Je pensais, quand même, à l’inspection des finances, être le maître, maintenant, c’est toi qui vas être le maître (5). » Le nom du jeune prodige sera vite associé à une loi qui promeut le bus plutôt que le train, à l’ouverture dominicale des commerces et au travail de nuit. Il assouplit les règles des licenciements collectifs et hâte la privatisation de la gestion d’aéroports régionaux.

    À ce stade d’une trajectoire de météore, on distingue déjà l’épure d’un style : être introduit dans une institution de pouvoir par un influent pygmalion, n’y passer que le temps nécessaire à la constitution d’un dense réseau de relations, puis recommencer à un poste d’un prestige supérieur. M. Macron ne restera pas plus longtemps à Bercy qu’à l’inspection des finances, chez Rothschild ou au secrétariat de la présidence : moins de trois ans. Quand il lance à 38 ans, en avril 2016, son mouvement En marche !, il mobilise les contacts accumulés à chaque étape de sa carrière.

    À Sciences Po, où il enseigna à sa sortie de l’École nationale d’administration (ENA), M. Macron se lie d’amitié avec M. Laurent Bigorgne. C’est à l’adresse privée de ce dernier qu’il domiciliera En marche ! Fin 2010, M. Bigorgne devient directeur général de l’Institut Montaigne. Du très libéral institut, le candidat débauchera Mme Françoise Holder, codirectrice du groupe du même nom (boulangeries Paul et pâtisseries Ladurée), et recourra un temps aux services de l’agence de communication, Little Wing. Il ne boude pas pour autant les think tanks de l’autre bord politique : il est proche de M. Thierry Pech, ancien cadre de la Confédération française démocratique du travail (CFDT) et directeur général de la fondation Terra Nova, proche du Parti socialiste.

    D’anciens membres de la commission Attali se mettent aussi « en marche ». L’essayiste Erik Orsenna était au premier rang pour le lancement du mouvement à la Mutualité (La Tribune, 31 août 2016). La rapporteuse de la commission, Mme Josseline de Clausade, passée du Conseil d’État à la direction du groupe Casino, M. Jean Kaspar, ancien secrétaire général de la CFDT désormais consultant en stratégies sociales, M. Darrois ainsi que M. Stéphane Boujnah, président d’Euronext, la société qui gère les Bourses d’Amsterdam, Bruxelles, Lisbonne et Paris, ont fait le déplacement pour le premier grand meeting de campagne, le 10 décembre 2016, à la porte de Versailles. C’est d’ailleurs M. Boujnah, ancien « DSK boy », vice-président d’En temps réel, qui aurait présenté à M. Macron l’homme qui désormais lève des fonds pour sa campagne présidentielle : M. Christian Dargnat. Cet ancien patron de la gestion d’actifs de BNP Paribas et du Crédit agricole a également présidé le comité « Monnaies et système monétaire international » du Medef de 2010 à 2013. Le patron du cabinet de conseil Accenture, M. Pierre Nanterme, autre ancien de la commission Attali et de la direction du Medef — sous la présidence de Mme Laurence Parisot —, a déclaré avoir versé 7 500 euros (le plafond autorisé) à En marche ! (Les Échos, 27 janvier 2017).

    Côté syndical, outre M. Kaspar, la connexion macronienne se nomme Pierre Ferracci. L’homme a transformé le cabinet d’expertise Secafi, proche de la Confédération générale du travail (CGT), en un groupe spécialisé dans le conseil aux syndicats, aux représentants du personnel et aux directions d’entreprise, le groupe Alpha. Son fils Marc et sa belle-fille Sophie occupent une place importante dans la garde rapprochée du candidat. Témoin de mariage du couple Macron, le premier est professeur d’économie, chercheur associé à la chaire « Sécurisation des parcours professionnels » que cofinancent à Sciences Po le groupe Alpha, la société de travail intérimaire Randstad, Pôle emploi et le ministère du travail. Avocate d’affaires, la seconde fut cheffe de cabinet du ministre à Bercy avant d’intégrer son équipe de campagne.

    D’autres anciens membres du cabinet ministériel ont rallié En marche ! Son directeur (6), M. Alexis Kohler, qui a rejoint la direction financière du deuxième armateur mondial, MSC, continue de conseiller M. Macron, quand son adjoint, M. Julien Denormandie, se consacre à temps plein à la campagne. Tous deux sont passés par le cabinet de M. Pierre Moscovici, aujourd’hui commissaire européen.

    Le conseiller chargé de la communication et des affaires stratégiques de M. Macron à Bercy, M. Ismaël Emelien, fait appel à des entreprises spécialisées dans la collecte et l’analyse de données de masse afin de caler l’« offre » politique sur les desiderata des électeurs (Le Monde, 19 décembre 2016). Le porte-parole d’En marche !, M. Benjamin Griveaux, ne faisait pas partie de son cabinet ministériel, mais il cumule les propriétés de ses jeunes membres : surdiplômé — École des hautes études commerciales (HEC) de Paris, Sciences Po —, formé au sein de la droite du PS (auprès de MM. Strauss-Kahn et Moscovici), passé par un cabinet ministériel (celui de Mme Marisol Touraine). En outre, il a exercé des mandats électoraux (à Chalon-sur-Saône et dans le département de Saône-et-Loire), tout comme le secrétaire général d’En marche !, le député et conseiller régional du Finistère Richard Ferrand, ancien directeur général des Mutuelles de Bretagne.

    Héritier de la noblesse d’État
    Ainsi l’homme qui se présente comme neuf, sans passé et sans attache incarne-t-il, tant personnellement que par son entourage, l’héritage cumulé de la noblesse d’État (Bercy), de l’expertise et de la haute finance : le noyau du « système », en somme, que sanctionne son appartenance au club Le Siècle.

    Trente ans après que M. Hollande, M. Jouyet et quelques autres caciques socialistes ont proclamé que « la gauche bouge (7) », la vieille garde et les Jeunes-Turcs de M. Macron rejouent l’éternelle histoire du modernisme : un homme situé au-dessus des partis qui agrège les bonnes volontés, les compétences techniques et les méthodes dernier cri pour piloter le pays. Dès lors, l’essentiel n’est pas d’avoir un programme. C’est de rassembler, de la droite de la gauche (par exemple M. Gérard Collomb, sénateur-maire de Lyon, connu pour sa sollicitude envers la hiérarchie catholique) à la gauche de la droite (comme la députée européenne Sylvie Goulard, auteure de l’inénarrable L’Europe pour les nuls).

    C’est surtout de pouvoir compter sur l’appui d’individus influents, tel M. Jean Pisani-Ferry, ancien commissaire général à la stratégie et à la prospective, et sur les nombreux experts qu’il draine dans son sillage. Cet ancien conseiller de M. Strauss-Kahn et de M. Jouyet sait pourtant l’inconvénient d’un tel positionnement. Peu après le « Brexit », il constatait : « Nous sommes les experts, ceux que 52 % des Britanniques détestent » (Le Figaro, 4 juillet 2016). Il faudra à M. Macron beaucoup de charisme pour maintenir l’illusion qu’il appartient à l’autre camp. Lui suffira-t-il de croiser le mythe pompidolien du banquier lettré sachant conduire les affaires avec le fantasme giscardien du jeune homme progressiste ?

    François Denord & Paul Lagneau-Ymonet

    Sociologues. Auteurs de l’ouvrage Le Concert des puissants, Raisons d’agir, Paris, 2016.

    Le Monde diplomatique Mars 2017

  • Le deuil peut-il teinter de rose les œillets d’Avril au Portugal ? tlaxcala-int.org - Pedro da Nóbrega
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=19642

    La multiplication des panégyriques en cours à l’occasion du décès de Mario Soares, ancien secrétaire général du PS portugais, ancien ministre des Affaires Étrangères des gouvernements de la Révolution des Œillets, ancien Premier ministre et Président du Portugal, doit-elle obligatoirement comprendre un moment œcuménique d’amnésie sur le rôle qu’aura joué ce personnage politique dans l’évolution du pays depuis la libération des 48 ans de dictature fasciste par le biais de la Révolution des Œillets entamée par l’action des militaires du Mouvement des Forces Armées le 25 avril 1974 ?

    Car si l’histoire retiendra son rôle de premier plan dans l’histoire du Portugal depuis la chute du régime fasciste, le moins que l’on puisse écrire est que son action a non seulement suscité des fortes contestations de la part de ceux qui précisément ont été des acteurs de cette révolution comme elle n’a jamais mérité de sa part un quelconque début d’autocritique.

    Il aura tout fait pour empêcher que cette révolution puisse entraîner des transformations sociales, économiques et politiques permettant au peuple de prendre son destin en main, d’abord à l’occasion d’un processus de décolonisation laissant l’initiative aux mouvements de libération des pays concernés puis lors d’un processus politique à même de libérer le pays des tutelles économiques qu’il subissait depuis si longtemps.

    C’est d’ailleurs en tant que ministre des Affaires Étrangères du gouvernement provisoire qu’il imposera, sur injonction des USA, la présence de l’UNITA à la conférence d’Alvor au Portugal en janvier 75 sur l’accession à l’indépendance de l’Angola, alors que ce mouvement qui est né de la collaboration avec l’armée coloniale portugaise pendant le conflit contre le MPLA, mouvement historique de libération, n’était même pas reconnu comme mouvement de libération par l’O.U.A., avec le résultat tragique pour le peuple angolais qui en résultera.

    Il n’a jamais non plus hésité à présenter le Général Spinola, ancien Commandant du corps expéditionnaire de l’armée coloniale portugaise en Guinée, premier Chef de la Junte de Salut National, mise en place le 25 avril 1974 pour remplacer le pouvoir fasciste comme un grand chef militaire opposé au dernier Président du Conseil fasciste, Marcelo Caetano le successeur de Salazar, et comme un homme du 25 avril. Or Spinola, membre par le passé de la « División Azul » ayant combattu aux côtés des nazis sur le front soviétique, n’a jamais été lié aux Mouvements des Capitaines. S’il est devenu Chef de la Junte de Salut National, c’est par le biais d’un compromis entre le Mouvement des Forces Armées, auteur du mouvement militaire ayant mis fin au fascisme et qui lui préférait le Général Costa-Gomes , et les dirigeants de la dictature. Lorsque son interlocuteur avait l’outrecuidance de rappeler les liens de Spinola avec l’extrême-droite et ses tentatives de coup d’État contre la Révolution des Œillets, notamment le 11 mars 1975, SOARES ne s’embarrassait pas en répondant « qu’il ne sait pas s’il a tenté ou non un coup d’État et encore moins s’il avait des relations avec l’extrême-droite » alors que ces faits sont historiquement avérés. Mais il a sans ambages affirmé « Spinola a été un grand chef militaire, d’un courage exemplaire d’ailleurs. »
    Lorsqu’il était questionné sur ses liens privilégiés avec Frank CARLUCCI, ambassadeur des USA nommé juste après le 25 avril 1974 et haut fonctionnaire notoire de la CIA, il avait le culot de dire qu’il n’en savait rien : « Les attaques des communistes contre Carlucci ont été totalement inutiles. Quant à être ou pas de la CIA, je ne saurais le dire, cela ne m’a d’ailleurs jamais intéressé. » Des faits pas même contestés pourtant.

    C’est le même Soares qui n’hésitait pas à traiter, lors d’un meeting contre la Révolution à Lisbonne le 19 juillet 1975, la direction du Parti Communiste Portugais « d’irresponsables et de cercle de paranoïaques »  ainsi que les dirigeants de la grande centrale syndicale portugaise, la CGTP-Intersindical, d’être aussi un « repaire d’irresponsables que ne représentent pas le peuple portugais. » Lui aussi qui avouait que « lors du moment le plus difficile du Processus Révolutionnaire, Monsieur le Patriarche nous a aidés, j’ai d’ailleurs sollicité plusieurs audiences qu’il nous a accordés, certaines d’ailleurs secrètes. » Quand l’on sait quel a pu être le rôle contre la Révolution des Œillets de la hiérarchie catholique portugaise de l’époque, voilà qui se passe de commentaires.

    Il est vrai qu’il n’hésitait pas à se targuer des excellentes relations qu’il entretenait avec Manuel Fraga Iribarne, franquiste notoire ainsi qu’avec Adolfo Suarez, autre néo-franquiste notoire.


    Après avoir réussi à inverser le cours historique de la Révolution avec le Coup d’État du 25 Novembre 1975, il s’est méticuleusement investi dans la remise en cause de ses grandes conquêtes sociales comme la Réforme Agraire, les nationalisations et les droits des travailleurs notamment. Il aura été à ce titre le maître d’œuvre de l’adhésion du Portugal à la C.E.E., ancêtre de l’actuelle Union Européenne. Cela lui permettra, après une défaite aux législatives de 1985, d’être élu Président de la République en 1986 pour deux mandats successifs, sachant que le Président de la République au Portugal n’a pas le rôle de chef de l’exécutif qu’il a en France.

    Là encore quelques citations de l’intéressé s’imposent :

    « J’ai décidé de présenter ma candidature aux présidentielles en 1986, tout en ayant conscience d’avoir mené au gouvernement une politique impopulaire mais nécessaire, courant le risque de perdre les élections ! » 

    « Pour le Portugal, l’adhésion à la CEE représentait une option fondamentale vers un futur de progrès et de modernité. » 
    Les Portugais, confrontés à des politiques sociales de plus en plus dures et injustes justifiées soi-disant au nom de l’Union Européenne apprécieront sans aucun doute ces oracles lénifiants. Qu’il s’agisse des retraités obligés de survivre dans la misère, des jeunes contraints de s’expatrier pour essayer de trouver une planche de survie après s’être épuisés à force de contrats précaires, de tous les citoyens morts de n’avoir pu être pris en charge par un Service National de Santé sinistré malgré l’extrême dévouement de personnels pressés jusqu’au citron, de tous ceux qui se gèlent dans les établissements d’enseignement du pays depuis qu’ils ne sont plus chauffés, ils sont nombreux les Portugais à apprécier tout le sel, si tant est qu’il leur en reste pour agrémenter leur rata, de ces propos. 

    À propos justement de l’entrée dans l’Union Européenne, il ne dira rien sur la soumission aux logiques de marché du capital des forces politiques qu’il a mené, avec d’autres, pas un mot sur la responsabilité des dirigeants politiques, dont lui-même, dans cette évolution. Il gardera silence sur la complicité avérée de la social-démocratie et de la droite européenne dans ce processus d’éloignement des centres de décision des mécanismes de contrôle démocratique dont le rôle joué par Jean-Claude Juncker, actuel Président de la Commission Européenne pourtant mouillé jusqu’au cou dans le scandale LuxLeaks, n’est qu’une des tristes illustration.

    Alors, un peu de décence malgré tout ne saurait nuire dans ce cortège funèbre qui n’est pas obligé de virer au funeste.

    _ Pedro da Nóbrega _

    #Mario_Soares #Portugal #USA #OTAN #UNITA #Angola #CEE #UE #Union_Européenne

  • Zygmunt Bauman, Israël et la Palestine
    Éteindre un incendie avec de l’essence.

    Zygmunt Bauman, l’abjection d’Israël vis-à-vis de la Palestine et l’acceptation démocratique de sa politique coup-de-poing-dans-la-gueule.

    Interview accordée à Polityka le 16 août 2011.

    Traduit du polonais par André Kozimor.
    http://andre.kozimor.pagesperso-orange.fr/divers_zygmunt_bauman_israel_et_la_palestine.htm

    Artur Domoslawski : Tony Judt, qui était l’une des figures les plus illustres de la gauche intellectuelle américaine, craignait que « dans 25 ans, les gens en Europe, et même en Amérique, ne voient dans le recours obsessionnel à l’accusation d’antisémitisme une méthode cynique de défense de la politique néfaste d’Israël » et que « le souvenir de l’Holocauste ne soit traité de la même façon : comme une obsession et un jeu cynique pour défendre Israël ». Est-ce que vous partagez ces craintes ?

    Zygmunt Bauman : Je ne sais pas quelle lecture les gens feront des événements actuels dans 25 ans. Mais cette inconnue ne devrait pas influencer notre jugement sur ce qui se déroule actuellement sous nos yeux. Par contre, je citerais plutôt l’opinion que Judt a exprimée en 2003 dans un article mémorable du New York Review of Books. Selon lui, Israël devient « un État ethnique, belliqueusement intolérant, régi par les règles de l’idéologie », et « le processus de paix » au Proche-Orient a pris fin : « Il n’est pas mort, il a tout simplement été assassiné ». J’avais exprimé des vues semblables une bonne trentaine d’années auparavant, dans le quotidien israélien Haaretz, lorsque j’ai quitté Israël en 1971. Mes craintes concernaient les propriétés hautement corrosives-toxiques de l’occupation et ses effets délétères sur l’éthique et les scrupules moraux des occupants. Je craignais que la nouvelle génération de l’époque ne grandisse avec la conviction que l’état de guerre et d’urgence militaire — considéré encore en 1971 comme un « état d’exception » — constitue un état normal, naturel, et sans aucun doute le seul qui soit possible. Mon inquiétude était suscitée par un État qui apprenait à dissimuler de nombreux problèmes sociaux intérieurs condamnés à s’amplifier et qui s’en lavait les mains en attisant et en exacerbant la sensation de danger extérieur, se privant ainsi de toute compétence pour les résoudre. À l’intérieur de cette forteresse assiégée, le moindre désaccord — que dire, la moindre différence d’opinion — représentait un délit et une trahison… Mon inquiétude était également suscitée par le détournement de la doctrine de Clausewitz selon laquelle la guerre est le prolongement de la politique et qui faisait qu’on métamorphosait la politique en une sorte d’appendice — superflu d’ailleurs, et uniquement source de problèmes — pour agissements militaires, ce qui, par voie de conséquence, conduisait inéluctablement à une érosion des pratiques démocratiques. Summa summarum, j’éprouvais des craintes devant l’incapacité de plus en plus marquée d’Israël à vivre en état de paix et le refus grandissant de la population de croire en la possibilité d’une vie sans guerre, ainsi que devant la peur panique éprouvée par l’élite politique face à la perspective d’une paix, au sein de laquelle elle s’avérerait incapable de gouverner.

    Je partage également les craintes de Judt en ce qui concerne l’exploitation de la Shoah par les gouvernants d’Israël comme sauf-conduit pour justifier leur propre abjection et s’absoudre de leurs propres péchés, aussi bien ceux qui ont été commis que ceux qu’ils s’apprêtent à commettre. J’ai écrit également là-dessus dans Modernité et Holocauste (1989), où je cite Menahem Begin qui qualifie les Palestiniens de nazis et qui considère qu’avoir établi Israël dans leur voisinage équivalait à un nouvel Auschwitz. Abba Eban, qui était à l’époque ministre dans le gouvernement du Parti travailliste, avait répondu à Begin — avec indulgence, du reste, et sans toucher au cœur du problème — qu’il était grand temps pour Israël de prendre ses responsabilités au lieu de les rejeter sur six millions de victimes. La manière de cultiver la « mémoire » de l’Holocauste dans la politique israélienne constitue un des principaux obstacles pour mettre en œuvre le potentiel moralement purificateur de la Shoah, de même qu’elle constitue d’une certaine façon le triomphe posthume d’Hitler, lequel, après tout, visait à dresser pour toujours le monde contre les juifs, ainsi que les juifs contre le monde, en les empêchant par là de cohabiter avec lui de manière paisible.

    Il existe une vision diamètralement opposée de la « mémoire » de l’Holocauste, qui peut se résumer ainsi : on ne peut pas se taire devant les crimes d’Israël et les persécutions des Palestiniens justement parce qu’on sait ce que fut le sort des juifs en Europe : discrimination, pogroms, ghettos et, pour finir, extermination.

    Justement… La mission de ceux qui ont survécu à l’extermination est d’apporter au monde la survie et de le prémunir contre une nouvelle catastrophe : mettre à nu dans le monde les tendances infâmes, dissimulées mais toujours vivantes, afin d’éviter que ne se reproduise l’avilissement de la civilisation. Le plus grand des historiens de l’Holocauste, Raul Hilberg, comprenait cette mission justement ainsi lorsqu’il répétait avec obstination que la machine de l’extermination ne se différenciait en rien, de par sa structure, de l’organisation « normale » de la société allemande. En d’autres termes, elle incarnait cette société-là dans un de ses rôles. Par ailleurs, le théologien Richard Rubinstein rappelait que, au même titre que l’hygiène corporelle, les idées philosophiques subtiles, les œuvres d’art remarquables ou l’excellence de la musique, la civilisation se caractérise par l’emprisonnement, les guerres, l’exploitation et les camps. L’extermination, concluait-il, « témoignait non pas du déclin de la civilisation mais de son progrès ».

    Malheureusement, ce n’est pas là la seule leçon qu’on puisse tirer de la Shoah. Il y a aussi celle qui veut que celui qui frappe le premier se retrouve au-dessus, et plus il a une main de fer, plus il s’en tire en toute impunité. Certes, les dirigeants d’Israël ne sont pas les seuls à avoir tiré cette sinistre leçon et à la trompeter à tous vents, et ils ne sont pas les seuls à qui on puisse reprocher ce triomphe posthume d’Hitler… Mais si Israël le fait, lui qui se considère comme l’héritier des destins juifs, alors cela choque encore plus que dans les autres cas : en effet, ce comportement réduit à néant un autre mythe, un mythe que nous acceptons de manière universelle et qui nous est cher, en l’occurrence que la souffrance ennoblit, que les victimes en ressortent pures comme le cristal, sublimées et comme brillant au firmament. Alors que là, la réalité ne s’avère pas aussi reluisante : étant sorties indemnes des persécutions, les victimes n’attendent que l’occasion de rendre aux persécuteurs la monnaie de leur pièce ; et si la vengeance contre les persécuteurs d’hier ou leurs descendants est, pour une raison ou pour une autre, inaccessible ou peu commode, alors ils s’empressent d’effacer au moins la honte de leur propre faiblesse d’hier et de claironner qu’ils ne sont pas, eux non plus, tombés de la dernière pluie et qu’ils peuvent, eux aussi, brandir la matraque et faire claquer le fouet — en se servant à cette fin de tous ceux qui leur tomberont sous la main.


    Car qu’est-ce donc que le mur érigé aujourd’hui autour des territoires occupés, sinon la volonté de faire encore mieux que les commanditaires du mur qui entourait le ghetto de Varsovie ? Infliger la souffrance avilit et détruit moralement ceux qui l’infligent — mais, en dépit de tout ce que l’on peut croire, elle n’ennoblit pas le moins du monde ceux qui subissent cette souffrance. Elle déclenche, en revanche, un processus que le grand anthropologue Gregory Bateson a défini comme une « chaîne schismogénétique » (à savoir une séquence d’actions et de réactions dans laquelle chaque pas successif renforce l’acharnement des parties en désaccord et approfondit le fossé qui les sépare)…

    Votre épouse, Janina Bauman, écrit dans le livre Nulle part sur la terre que vous avez eu maille à partir avec votre père qui, peu de temps après la guerre, voulait émigrer en Israël alors nouvellement créé, ce qu’il a d’ailleurs réalisé. Pour quelles raisons rejetiez-vous l’idée sioniste ? Avez-vous changé d’avis sur cette question ?

    Je vois aujourd’hui que c’était un cas de figure banal, qui ne pouvait prétendre à aucune originalité ; banal dans une « rue juive », partagée, comme on le sait, entre communistes et sionistes, avec par-dessus le marché des partisans du Bund et ceux qui vivaient dans un royaume céleste qui n’était pas de ce monde. Je faisais partie de la première catégorie, alors que mon père appartenait à la seconde ; la confrontation était donc inévitable, d’autant plus que venaient se greffer là-dessus des collisions inter-générationnelles tout aussi notoires…

    Pour ce qui est de mon opinion sur le sionisme, elle a mûri de manière progressive, pour parvenir plus ou moins à cette forme : le sionisme est né en Europe sous l’accumulation conjuguée d’une vague moderne de construction nationale et d’une vague d’expansion impérialiste ; aucune de ces deux vagues n’a constitué une invention ou une spécialité sionistes ; le seul ingrédient sioniste a été probablement l’idée de résoudre le problème de la construction nationale à l’aide de l’expansion impérialiste — mais même cet ingrédient ne serait pas, à proprement parler, reconnu par un bureau des brevets comme une trouvaille du sionisme.

    Dans la célèbre formule de Teodor Herzl (« la rencontre d’une nation sans terre avec une terre sans nation ») ont été réunies deux prémisses, qui, bien que mises en sourdine, furent universellement acceptées à l’époque, même si généralement on les invoquait de manière séparée, dans des circonstances différentes et à des fins différentes. Première prémisse : pour devenir une nation, un peuple doit accéder à l’indépendance, donc il a besoin de son propre État, autrement dit d’une souveraineté indivisible et inaliénable sur son propre territoire. Quant à la seconde prémisse : les terres habitées par des peuples privés d’État peuvent et doivent être considérées comme « vides », donc « n’appartenant à personne », en d’autres termes, des terres vierges en attente de peuplement et d’aménagement. C’était effectivement une époque où on s’établissait selon son bon vouloir, non pas tant sur des terres vides que sur des terrains vidés de leurs habitants, sans la moindre gêne et sans le moindre scrupule, dans d’innombrables « Nouvelle-Angleterre », « Nouvelle-Galles » ou « Nouvelle-Écosse » construites sur de lointaines « terres sans nation » par des fractions de nations expulsées de leurs terres et de leurs ateliers, et condamnées à mener une vie errante.

    J’ajouterai encore, en passant, que les idées de Herzl ont vu le jour pendant ses années d’étudiant, passées dans une Burschenschaft, qui luttait pour l’unification de l’Allemagne autour d’un seul trône et de la devise : « Ehre, Freiheit, Vaterland » (Honneur, Liberté, Patrie) ; difficile donc d’y voir un quelconque héritage ou spécificité israélo-palestiniens.

    Encore et toujours de l’histoire, me direz-vous ? Certes, mais une histoire qui continue d’être vivante, même si elle s’inscrit dans des habitudes acquises plutôt que dans des professions de foi liées à des réalités contemporaines : ainsi dans les récentes boucheries perpétrées au nom de la purification ethnique ; ou encore la bourde irréfléchie de Helmut Kohl, selon qui la Slovénie mérite l’indépendance parce qu’elle est ethniquement homogène ; Kohl a dérapé, mais il en est plus d’un qui a tendu l’oreille.

    En ce qui concerne les professions de foi contemporaines, elles indiquent une direction qui est complètement différente… S’il existe un espoir de coexistence pacifique et amicale dans notre monde de plus en plus caractérisé par la diaspora, il est à rechercher dans le démantèlement de la trinité non sainte de l’identité, des prérogatives d’État et de la souveraineté nationale — sur le modèle de la République des Deux Nations [Pologne et Lituanie] ou de la monarchie austro-hongroise qui rejetaient tout « compromis » westphalien ; en d’autres termes, en faisant revivre la tradition, anéantie par les efforts conjugués et tenaces du président Wilson, du chancelier Kohl et de leurs épigones, proches et lointains, innombrables, zélés, doués et ingénieux…

    Vous avez été chassé de Pologne au cours de la campagne antisémite de 1968. Vous vous êtes rendu en Israël avec votre femme et vos filles, vous avez obtenu une chaire à l’université, mais au bout de trois ans vous êtes partis pour la Grande-Bretagne. Janina Bauman écrit dans ses souvenirs que vous ne vous sentiez pas bien en Israël dans le rôle de la majorité privilégiée : « Si nous avions fui le nationalisme polonais, ce n’était pas pour accepter le nationalisme juif. » Qu’avez-vous trouvé en Israël ?

    Janina, comme à l’accoutumée, avait frappé en plein dans le mille et l’avait, de surcroît, exprimé de manière laconique et percutante. Tout comme les victimes de l’Holocauste, que nous venons d’évoquer, les victimes d’un nationalisme au quotidien peuvent réagir soit en condamnant le chauvinisme, soit en l’assumant pour leur propre défense. Pour Janina, aussi bien que pour moi, la première réaction était la seule possible. En ce qui concerne mes convictions, répondre au nationalisme par le nationalisme équivaut à vouloir éteindre un incendie avec de l’essence ; et cela conduit inéluctablement à cette variante particulièrement immorale de la morale, que Sienkiewicz, avec un mélange typiquement colonialiste d’orgueil (envers soi-même) et de mépris (pour les autochtones), a attribuée à Kali [domestique noir de W pustyni i w puszczy] — en se gardant bien de l’attribuer à lui-même et à bon nombre d’autres Européens.

    Permettez-moi de citer Judt encore une fois : « Je savais ce que signifiait croire — mais je savais également quel prix il fallait payer pour l’intensité de l’auto-identification et de l’obéissance inconditionnelle… J’ai toujours été, et suis resté méfiant vis-à-vis de la politique identitaire sous toutes ses formes, surtout et avant tout sous sa forme juive. » « Surtout et avant tout » : car dans mon cas (si j’étais resté en Israël), comme dans le cas de Judt, on aurait exigé de moi que je devienne nationaliste et que je pratique une « politique identitaire ». S’il faut choisir le moindre mal, je préfère déjà être une victime du nationalisme plutôt que son adepte et son propagateur. L’ignoble Moczar [apparatchik responsable de la campagne antisémite de 1968] nous a causé beaucoup de mal, à Janina et à moi, mais il n’a pas réussi à nous salir la conscience. S’il en a sali une, c’est la sienne — mais en avait-il une ?…

    On ne peut nier qu’il existait encore une troisième possibilité pour moi et pour Judt : rester sur place, monter sur les barricades et n’en plus bouger, se battre contre la folie du nationalisme, comme le fait par exemple mon petit-fils, Michal Sfard — né en Israël — et beaucoup d’autres Israéliens, courageux et déterminés comme lui. Malheureusement, conformément à la logique de l’autobrutalisation de l’occupation et de la politique gouvernementale du fait accompli, qui, par la nature des choses, vont en s’étirant, la barre transversale ne cesse de monter toujours plus haut et oblige Michal, ainsi que tous ses compagnons d’armes, à démarrer de positions qui, encore peu de temps auparavant, étaient inimaginables.

    En fin de compte, je n’ai pas choisi cette troisième possibilité. Pourquoi ? Difficile ici d’être objectif et je ne me porte pas garant de ce que je vais dire, mais pour mon propre usage j’explique cela en disant que pour la choisir — et donc pour consacrer toute ma vie à essayer de détourner le sionisme de la voie qu’il s’était choisie —, il m’aurait sans doute fallu être plus juif que je ne le suis, et au moins un tout petit peu sioniste.

    Autre souvenir de Janina : « Zygmunt a renié avec amertume un pays dans lequel se faisaient entendre de plus en plus souvent le nationalisme armé et le fanatisme religieux. Il ne voulait plus y aller [pour voir une de ses filles qui s’était installée en Israël], pour ne pas devoir, ne serait-ce que pendant deux semaines, se sentir responsable de cet état de choses. » Vous est-il arrivé d’y retourner par la suite ?

    J’y suis allé trois fois. La première fois, pour voir un premier petit-fils qui venait de naître. La deuxième, dans les années 90, après la victoire électorale d’Yitzhak Rabin, quand j’ai succombé provisoirement à l’illusion que la nation avait ouvert les yeux et qu’enfin elle sortait de son demi-sommeil ou de son envoûtement (mieux valait tard que jamais) ; malheureusement, tout de suite après ma visite, Rabin a été assassiné [1995] et les illusions se sont dissipées. La troisième fois, juste avant le décès de Janina, pour qu’elle puisse voir ses petits-enfants et arrière-petits-enfants… Pour ces trois fois, les circonstances étaient exceptionnelles. Car Janina, une fois encore, avait raison de dire que je rechignais à la moindre visite « pour ne pas devoir, ne serait-ce que pendant deux semaines, me sentir responsable de cet état de choses ». Permettez-moi de citer Judt encore une fois, puisque vous l’avez introduit dans notre conversation et que vous vous êtes référé à son autorité : « Il y a une différence fondamentale entre les gens dont le sort veut qu’ils soient juifs mais qui sont citoyens d’autres États et les citoyens israéliens dont le sort veut qu’ils soient juifs »…

    Recourir à l’argument d’une responsabilité collective des Palestiniens, détruire leurs maisons, construire des colonies juives sur les terrains de l’Autonomie Palestinienne, mettre en scène des procès caricaturaux, torturer et, avant tout, commettre des crimes de guerre — comme ceux commis à Gaza à l’époque de l’opération « Plomb durci », au cours de laquelle 1 400 Palestiniens ont été tués… Parvenez-vous à trouver des arguments pour défendre, ou tout au moins comprendre une telle politique ?

    Non, je ne saurais guère où les trouver. Mais je ne les cherche pas non plus. Je crois que ce serait peine perdue, dans la mesure où l’être humain ne peut pas justifier l’« inhumanité » sans perdre son humanité, et même si je sais par ailleurs que lancer des appels pour y mettre fin est sans espoir. Cependant il se trouvera toujours beaucoup de gens qui aligneront des arguments rationnels, donc par définition « irréfutables » et « absolument convaincants » en faveur de ces atrocités. Dans le pire des cas, ils reprendront l’argument extrêmement à la mode aujourd’hui dans notre monde, celui de TINA (There Is No Alternative), qui doit sa vraisemblance au fait qu’en réfutant par avance l’existence de ladite alternative, ils ne lui permettent pas de se vérifier en pratique.

    Pendant ce temps, dans les camps de réfugiés, arrive à l’âge adulte une quatrième génération qui ne connaît pas d’autres conditions d’existence que la précarité, la misère, le manque de perspectives.

    Simple complément d’information : l’occupant israélien en partage ici la responsabilité avec les États arabes voisins, qui ne manifestent pas beaucoup d’empressement pour offrir à cette quatrième génération, ainsi qu’aux précédentes, des perspectives plus supportables et pour partager avec eux leur richesse faramineuse. Battons donc notre coulpe, tous autant que nous sommes ! Quel État dans le monde a offert l’asile aux juifs menacés par l’extermination ? (Même les juifs américains, comme le suggère une rumeur tenace, bien qu’instamment tenue secrète, n’ont guère bougé le petit doigt à l’époque pour entamer des démarches afin de les accueillir dans un pays où eux-mêmes s’étaient auparavant installés douillettement.) Et quel pays s’empresse aujourd’hui d’offrir un toit aux expatriés et aux réfugiés des guerres tribales et des génocides, sans parler même des millions de gens privés de perspectives dans les pays touchés par des famines chroniques et la destruction de l’agriculture traditionnelle ? À cet égard, je vous renvoie à mon ouvrage La Vie en miettes.

    Rien de tout cela, bien entendu, n’innocente Israël, mais cela explique avec certitude, du moins en partie, pourquoi tout ce qu’il fait se solde par l’impunité la plus complète. Car il en est peu au monde qui, soucieux de la condition posée par l’Évangile, oseraient être les premiers à lui jeter la pierre. Même s’il en est beaucoup qui préfèrent exhorter qu’écouter les exhortations — et ils exhortent avec d’autant plus d’ardeur qu’il se trouvera peu de gens dans le désert pour tendre l’oreille vers eux. Shakespeare pourrait dire : Il y a quelque chose de pourri dans l’État d’Israël. Et il ajouterait sans nul doute, en enjambant quatre siècles : Il y a quelque chose de pourri dans un monde qui permet de telles choses…

    Shlomo Ben Ami a écrit un jour qu’Israël ne sait plus vivre en paix et que, par conséquent, il a constamment besoin de la guerre.

    Il y a déjà 40 ans de cela, je suis parvenu à la conclusion, ou plutôt j’ai sociologiquement déduit de l’état de choses qui prévalait alors, que le moment viendrait, et ce rapidement, où Israël craindrait la paix comme le plus grand des fléaux de l’Égypte. Car l’asservissement et l’humiliation d’une nation ont toujours été, sont et seront une recette pour le terrorisme et non un moyen de lutter contre lui. Du reste, ces deux phénomènes se font mutuellement des appels du pied, dans la mesure où les politiciens tremblent d’effroi devant tout avènement de la paix, car sans guerre et sans mobilisation générale, ils ne savent pas gouverner, donc autant dire qu’ils ne seraient guère enchantés par la fin du terrorisme palestinien. C’est pourquoi ils ne voient pas d’un mauvais œil, tout au moins de leur point de vue, les roquettes qui tombent sur les localités israéliennes situées près de la frontière. Ils seraient sans nul doute désespérés et tomberaient dans un état de panique si, tout à coup, ces roquettes venaient à manquer ; pour faire un emprunt à Voltaire : si elles n’existaient pas, il faudrait les inventer. Je dirais qu’entre les extrémistes israéliens et les extrémistes palestiniens, il existe un effet boomerang. Ils ont mutuellement besoin les uns des autres pour survivre, ils ne pourraient pas vivre les uns sans les autres.

    Est-il possible de soutenir la thèse que seuls les extrémistes israéliens sont responsables de l’état de choses actuel ? Ou bien faut-il plutôt considérer que cette politique recueille l’assentiment de toute, ou presque toute, la classe politique et d’une grande partie de la société ?

    Vous avez entièrement raison, et c’est dans cette raison que réside la tragédie. Pinochet a utilisé la violence contre les Chiliens, alors que Netanyahou n’emploie pas la violence contre quiconque, il a été élu démocratiquement à son poste et il a reçu de ses électeurs un mandat pour pratiquer la politique du coup-de-poing-dans-la-gueule. Contrairement à tous ceux qui aspiraient avant lui à devenir Premier ministre, il ne s’est pas présenté au verdict des urnes avec la promesse de la paix mais avec la promesse d’avoir la paix par le biais de l’expression mensongère « sécurité ». En d’autres termes, pour parler sans ambages et sans avoir quoi que ce soit à décoder : depuis le début, il n’avait nullement l’intention de consulter les Palestiniens, de tenir compte de leurs intérêts et de solliciter leur accord sur des règles de voisinage ; il souhaitait avoir toute licence a priori pour mettre unilatéralement la main sur des terres où vivait une population écrasée, occupée et captive, et les peupler. Il disait avec un maximum de sincérité quelle utilisation il ferait du pouvoir qui lui serait confié par la nation, et la nation lui a confié ce pouvoir.

    Il s’avère dorénavant que même la langue « démocratiquement correcte » et tous les restes de déclarations codées peuvent être mis à la poubelle par les politiciens israéliens. Le parlement israélien a adopté récemment une loi qui interdit d’appeler au boycott des produits fabriqués par les colons juifs dans les territoires occupés. On a fait appel de cette loi devant la Cour suprême, mais un sondage a révélé que la majorité de l’opinion publique est prête à soutenir cette attaque contre la liberté de parole. Car, selon elle, à quoi bon cette liberté si, depuis bon nombre d’années, le gouvernement dit et fait ce que la nation souhaite ? Certaines autres choses pourraient être dans l’intérêt de cette dernière — et dans ce cas la liberté de parole s’avérerait utile —, mais il y a belle lurette que la nation ne s’en souvient plus.

    Mario Vargas Llosa, qui a publié une série de reportages sur l’occupation israélienne, a fait remarquer que beaucoup d’Israéliens ignorent ou tout simplement ne croient pas aux atrocités commises par leur État contre les Palestiniens. Avez-vous observé des choses semblables ?

    Je ne sais pas qui étaient les interlocuteurs de Vargas Llosa, mais je ne leur accorderais pas trop de crédit ; de même, je suis très méfiant quant à la véracité des remarques de Vargas, recueillies au cours d’une simple visite de quelques jours. Je doute de la sincérité des témoignages entendus par Vargas, car pratiquement tous les citoyens d’Israël, aussi bien hommes que femmes, effectuent de temps en temps, mais assez régulièrement, leur service dans les territoires occupés et ils sont les témoins, ou alors les exécutants, des pratiques d’occupation. Tout simplement, peut-être (peut-être !) que les interlocuteurs de Vargas ne considéraient pas ce que font leurs enfants dans les territoires occupés comme des « atrocités » — en justifiant leurs activités peu louables comme un nouvel exemple de TINA (ein breira en hébreu, « on n’y peut rien » ou « on n’a pas le choix », qui est en Israël une justification très répandue, utilisée tous les jours et dans les circonstances les plus diverses).

    Pour défendre la politique d’Israël, on invoque souvent le fait que le Hamas palestinien ne reconnaît pas l’État d’Israël et souhaiterait le faire disparaître de la surface de la terre. Mais ne serait-ce pas parce que la captivité est une situation d’humiliation, un terreau sur lequel poussent parfois des idéologies et des recettes radicales, qui, dans d’autres circonstances, ne verraient peut-être jamais le jour ? Rappelons que le Hamas est né dans les années 80, c’est-à-dire après 20 ans d’occupation consécutive à la Guerre des Six-Jours (1967).

    Les extrêmes se touchent, disent les Français, et la politique, du moins dans sa pratique, confirme cette vérité. Je l’ai déjà dit, mais permettez-moi de me répéter : le refus du Hamas de reconnaître l’État juif constitue un atout colossal entre les mains des extrémistes israéliens ; il justifie leur refus de participer à des pourparlers de paix avec le Hamas et il justifie le blocus de Gaza, qui dure depuis des années — ce qui, à son tour, concourt à durcir l’attitude négative du Hamas. On pourrait continuer comme cela jusqu’à l’infini. À la base de cette chaîne apparente de causes et d’effets, on trouve une stratégie qui est commune aux deux adversaires, et que l’on pourrait résumer selon un principe tout simple : plus ça va mal, mieux ça va. Il est dans l’intérêt du Hamas que les choses aillent de mal en pis à Gaza, et la droite israélienne trouve son compte dans le fait que l’organisation sans la participation de laquelle toute négociation israélo-palestinienne sérieuse n’est pas possible, lui fournit avec beaucoup de zèle la preuve que de telles négociations sont stériles et absurdes. L’œuf et la poule… Qu’est-ce qui est venu en premier, qu’est-ce qui est venu en second ? Où est la cause, où est la conséquence ? Est-ce que l’un existerait sans l’autre ? C’est un nœud gordien, et on dirait qu’il n’y a aucun Alexandre le Grand en vue pour le trancher. En attendant, il y a deux forces, qui vivent toutes deux de la guerre et pour la guerre, et qui ont toutes deux le même intérêt à ce que le nœud ne soit pas démêlé. Je me risquerais à dire qu’on voit ici à l’œuvre le stratagème de Pénélope à rebours : Pénélope dévidait en catamini, la nuit, l’échevau qu’elle avait tissé le jour, alors que Netanyahou et le Hamas s’arrangent en toute connivence pour que le nœud desserré soit à nouveau inextricablement emmêlé.

    Zbigniew Brzezinski affirmait un jour avec ironie que la droite religieuse aux États-Unis soutenait Israël car « La Terre Sainte, c’est quelque chose d’exceptionnel, il va se produire un Second Avènement du Christ, par conséquent il faut agir de manière énergique et aider Israël. Ils considèrent que lorsque viendra la fin du monde, ou bien tous les Israélites devront se convertir au christianisme, ou bien ils finiront en enfer. On ne peut donc pas dire que ce soient vraiment de sympathiques alliés d’Israël. » Pourquoi aujourd’hui la droite, qui dissimule dans sa manche son antisémitisme, soutient-elle — aux États-Unis, en Espagne, en Italie — la politique d’Israël ?

    Il ne faut pas se leurrer : l’amour soudain des rednecks américains et parfois européens pour Israël ne découle pas d’une doctrine religieuse. Les déclarations de soutien pour les pratiques des envahisseurs israéliens ne coûtent pas grand-chose et n’apportent que des bénéfices (électoraux) si on les exprime à distance. Par la même occasion, on peut cajoler et cultiver son aversion pour la juiverie locale en cachant avec une feuille de vigne des intentions ignobles et ne craignant pas de se faire critiquer par les destinataires de cette animosité. On peut aussi, par procuration du moins, exhiber avec délectation de gros muscles, faire des moulinets avec son sabre et son absence de scrupules — toutes vertus que les rednecks vénèrent et qu’ils adorent s’attribuer à eux-mêmes. Ainsi donc, dans cette folie aussi, comme dans tant d’autres, il peut exister une méthode. Theodor Adorno mettait en garde les hérauts cultivés du rationalisme et de la cohérence contre le fait d’attribuer à la réalité plus de rationnel et de logique qu’elle n’en possède. Il n’y a que les théories cultivées qui ne peuvent pas coexister avec les contradictions. La politique vit avec ces dernières en parfaite connivence.

    On remarque sans aucune difficulté que les défenseurs d’Israël au sein de la droite en Europe et aux États-Unis sont souvent des islamophobes. Est-ce que l’islamophobie d’aujourd’hui ressemble à l’antisémitisme d’hier ?

    On voit déjà de par votre question qu’il ne s’agit pas tant de ressemblance entre ces deux attitudes que de but commun : on a affaire ici à une métonymie plus qu’à une métaphore, une affinité tangible plutôt qu’une ressemblance consanguine, une convergence d’intérêts plus que des vues parallèles… Quelque chose du genre « L’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Le monde musulman a pris la position d’« ennemi n°1 de l’Amérique » après qu’elle a été déclarée vacante par les Soviets, et la frontière israélo-palestinienne, fluctuante et particulièrement controversée, constitue dans ce nouveau conflit une ligne de front exposée — aussi bien pour l’attaque que pour la défense. Si on définit l’identité de quelqu’un en lui demandant « Dis-moi qui est ton ennemi, je te dirai qui tu es », alors l’israélophilie et l’islamophobie sont, pour l’instant du moins, comme cul et chemise.

    Les défenseurs de la politique d’Israël aux États-Unis et en Europe occidentale reprochent souvent à ceux qui les critiquent d’être antisémites. Diriez-vous qu’il y a de l’antisémitisme chez ceux qui défendent les droits des Palestiniens ?

    Chez les uns oui, chez les autres non. Il n’y a pas ici le moindre rapport automatique. J’ai toujours été irrité par l’expression, très populaire à une certaine époque, d’« antistaliniste », car ce vocable était un fourre-tout qui englobait pêle-mêle des attitudes foncièrement différentes les unes des autres, hormis une aversion commune pour Staline. Ou bien, prenons un exemple qui nous est encore plus proche : Solidarnosc. À un certain moment, elle avait rassemblé presque dix millions de Polonais unis dans la conviction que « cela ne pouvait plus continuer comme cela », mais si on leur avait demandé comment ils voyaient l’avenir, leur conviction commune aurait volé en éclats — ce qui du reste s’est vérifié par la suite, quand l’« ancien système » s’est écroulé. Le fait que quelqu’un soit antisémite ne veut pas dire qu’il doit condamner les agissements d’Israël — comme nous venons de le voir avec les rednecks ; de même, si quelqu’un condamne les agissements d’Israël, cela ne veut pas dire qu’il est antisémite — il suffit de prendre mon exemple, mais on en trouverait de semblables à la pelle. Les gouvernements successifs d’Israël ont fait des pieds et des mains — et ils continuent de le faire tant qu’ils peuvent — pour fournir beaucoup d’autres motifs de judéophobie et d’occasions pour la condamner, et ils font tout pour que ces livraisons de motifs aillent en augmentant plutôt qu’en diminuant.

    De quel œil « voyez »-vous la récente tentative de la « Flottille de la liberté » pour briser le blocus de Gaza ? Les défenseurs de la politique d’Israël reprochent à ses participants d’être des suppôts du Hamas. Il me semble que c’est là un réflexe de désaccord moral avec la ghettoïsation de Gaza et la poursuite de l’occupation, une façon d’attirer l’attention du monde sur une injustice.

    Dans le cas présent, vous avez raison, mais les « défenseurs de la politique d’Israël » également. Car dans ces bateaux on trouve des sympathisants du Hamas mais aussi des gens qui n’ont absolument rien à voir avec lui. Il y a eu une époque (de courte durée, il est vrai) où Lipski et Kuron [de gauche] se sont retrouvés avec Macierewicz [extrême droite] sur un seul et même bateau, qui avait pour nom le KOR. Cela a été rendu possible par les manœuvres des communistes qui leur répugnaient à tous. Il en va sans doute de même pour les bateaux de la Flottille de la liberté. Car il suffirait (il suffirait !) qu’Israël lève son blocus de Gaza et présente une variante israélienne du plan Marshall à la place de l’oppression actuelle et de la volonté d’affamer ses habitants pour que les équipages de ces bateaux se dispersent aux quatre vents.

    Les défenseurs de la politique d’Israël, qui voient souvent de l’antisémitisme dans les critiques à son encontre, avancent l’argument que l’ONU formule de façon disproportionnée de nombreuses condamnations à l’égard d’Israël et passe sous silence les violations des droits de l’homme et les crimes commis dans d’autres pays — comme si la plus grande partie du mal dans le monde se concentrait sur ce petit lopin de terre. Peut-être y a-t-il du vrai dans le fait que, à côté des critiques justifiées d’Israël, l’antisémitisme soit présent, ce qui peut créer des confusions dans l’esprit d’un public qui n’est pas nécessairement au fait des choses : qu’est-ce qui relève de l’antisémitisme et qu’est-ce qui relève de la critique légitime, et même nécessaire, des crimes de guerre et des violations des droits de l’homme ?

    Encore une fois, vous posez, ou tout au moins vous suggérez, l’alternative « ou-ou » alors qu’il faudrait parler de « et-et ». Ceux qui ne supportent pas les juifs soutiendront avec enthousiasme toute nouvelle résolution condamnant Israël, même si la détresse des Palestiniens leur importe peu, ou même s’ils devaient faire chez eux, ou chez leurs voisins, la même chose que les Israéliens en Palestine. C’est pourquoi des gens sincèrement révoltés par la violation des normes morales par les occupants israéliens ne vont pas tarder, au cours d’un vote, à se retrouver, si vous me permettez le calque de cette image, dans un lit commun avec des partenaires qu’ils n’ont pas désirés. Mais le mérite de cette coalition non souhaitée et, à vrai dire, absurde, qui se reconstitue lors de chaque vote, en revient, dans une proportion qui n’est pas mince, aux gouvernements israéliens.

    Depuis quelques années, les défenseurs du droit des Palestiniens à un État indépendant appellent à boycotter Israël et à mettre en place des sanctions économiques, comme on l’a fait vis-à-vis de l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid. Ces appels, tout comme la critique des violations des droits de l’homme et les accusations de crimes — par exemple le rapport Goldstone sur les massacres de civils à Gaza pendant l’opération « Plomb durci » — sont accueillis par Israël et ses défenseurs comme des complots ou des campagnes savamment orchestrées. Voyez-vous une stratégie efficace pour inciter Israël à mettre un terme à l’occupation et à respecter les droits des Palestiniens ?

    Je ne suis pas convaincu par l’idée du boycott, car le boycott, comme les gaz asphyxiants, les armes bactériologiques ou la bombe atomique, est un instrument perfide : une arme de destruction massive, mais qui détruit effectivement, sans faire le tri, à l’aveuglette (sur le même principe qu’une « catastrophe naturelle », comme par exemple le grand tremblement de terre de Lisbonne de 1755, au sujet duquel Voltaire affirmait avec effroi que « l’innocent, ainsi que le coupable, subit également ce mal inévitable »). Les collateral casualties (dommages collatéraux) du boycott sont gigantesques et il est quasiment impossible de les calculer d’avance. De surcroît, avec un boycott, autant les oppresseurs peuvent trouver tel ou tel moyen d’échapper à la misère, autant ceux qui sont déjà opprimés ne peuvent s’attendre qu’à une misère encore pire.

    Est-ce que je vois une « stratégie efficace » pour mettre fin à l’occupation ? Je suis un sociologue et non pas un stratège, et encore moins un conseiller de stratèges ou de politiciens. Mais je sais que la responsabilité de la « fin de l’occupation » et du « respect des droits des Palestiniens » repose sur les épaules des Israéliens. Ce sont eux qui doivent chercher une stratégie, de manière urgente, avec ferveur, avec conviction et bonne volonté — et ne pas attendre qu’on trouve un moyen de les y obliger.

    Est-ce que le gouvernement israélien et les juifs israéliens ont des raisons de craindre l’existence d’une Palestine indépendante ?

    Bien entendu, il y a de quoi avoir des craintes, mais le problème, c’est qu’il y a quelque chose qu’il faut craindre davantage encore : est-ce une Palestine indépendante ou bien une occupation qui s’étire comme cela à l’infini et un tonneau de poudre qu’on continue à remplir alors qu’il est déjà pratiquement plein ? Comme le montre la pratique, la crainte qui découle de la seconde éventualité est bien plus grave que la première. La décision unilatérale de retirer les forces israéliennes du sud-Liban, dont l’occupation était apparemment indispensable pour la sécurité d’Israël, n’a nullement augmenté la menace venant du Hezbollah libanais — alors que l’occupation et le siège de Gaza ont donné du ressort et de l’audace au Hamas !

    J’ajouterai que, outre les craintes liées à la sécurité, il y a d’autres raisons d’avoir peur : par exemple, la destruction morale galopante de la nation israélienne. De nombreux Israéliens se consolent en se disant que leur conscience, même si elle est blessée par la « nécessité » de l’occupation, sortira de l’oppression sans la moindre égratignure dès l’instant où les Palestiniens jetteront l’éponge et abandonneront toute ambition d’indépendance. Cela fait penser à une des anecdotes de Leszek Kolakowski, pleine de charme et, comme toujours, de profondeur : sur un type qui avait laissé son visage au mont-de-piété et qui n’était pas revenu le chercher pendant si longtemps que ce gage non racheté avait été cousu et transformé en ballon, avec lequel on jouait au football dans les cours du voisinage. Sans aucun doute, les Israéliens les plus âgés se souviennent encore comment ils ont dansé de joie autrefois en écoutant à la radio le compte rendu d’une séance de l’ONU au cours de laquelle on leur accordé l’indépendance…

    Est-ce que vous aimez la conception d’un seul État pour deux nations — la juive et la palestinienne ? Est-ce un horizon de pensée réaliste pour l’avenir de ces deux nations ?
    Que j’aime ou que je n’aime pas, cela a peu d’importance. L’important est de savoir si les Israéliens mais aussi les Palestiniens éprouveront pour cette idée de la sympathie et de la conviction, et reconnaîtront que cela vaut la peine de faire des efforts pour la réaliser. Et s’ils serreront les dents, retrousseront leurs manches et se mettront au travail. Il est clair que la construction d’un État à deux nations, comme la majorité des entreprises humaines, présente à la fois des chances et des menaces, à la fois des promesses de grands bénéfices et des possibilités de problèmes. Les résultats et le bilan final ne sont pas joués d’avance, encore moins prévisibles — car malgré tout c’est l’ingéniosité et la détermination des parties qui décideront du succès de l’expérience.

    À notre époque de diasporisation intensive, le principe « un seul territoire, un seul État, une seule nation » perd beaucoup du caractère absolu qu’on lui attribuait à l’époque de la construction nationale. À long terme, un État multinational deviendra certainement une règle et non pas, comme aujourd’hui, une exception. Nous apprenons tous peu à peu à vivre pour toujours avec la diversité — et à en tirer des satisfactions. Mais cela est une autre histoire, qui est beaucoup plus vaste que le sujet de notre conversation.

    Ne voudriez-vous pas conseiller le gouvernement polonais sur la façon de voter en septembre au sujet de l’attribution à la Palestine du statut de membre de l’ONU ?

    Je ne suis pas qualifié pour donner des conseils aux gouvernements. Ces derniers raisonnent selon des catégories qui sont différentes des miennes, ils s’intéressent à d’autres problèmes que moi et ils ont été mandatés pour s’en occuper. Mais si on m’accordait le droit de vote aux Nations Unies, je voterais « pour ». Et là, sûrement, comme rarement, sans la moindre hésitation.

    Comment parler de tout cela en Pologne, où les Polonais commencent petit à petit à se rendre compte qu’ils n’ont pas seulement sauvé des juifs, mais qu’ils les ont dénoncés, assassinés, ont été complices de l’extermination, et qu’après la guerre ils ont organisé des pogroms et pillé leurs biens. Et qu’en 1968, on a expulsé des milliers de Polonais d’origine juive… ?

    C’est effectivement ainsi que les choses se sont passées et pas autrement, si on ne veut pas dénaturer les faits. De toute façon, les Polonais sont impliqués dans la question très complexe des Israéliens et des Palestiniens, qu’ils le veuillent ou non, de par leur histoire (qu’ils ne peuvent changer). La Pologne a fourni non pas des milliers mais des dizaines, voire des centaines de milliers de pionniers et de fondateurs de l’État d’Israël. Il n’est donc pas surprenant que, pour autant que je m’en souvienne, les Polonais ont vraiment été très heureux de l’issue de la guerre des Six-Jours. « Nos petits juifs polonais ont flanqué une bonne raclée à ces Arabes russes », disaient-ils en se frottant les mains.

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    Zygmunt Bauman, il avait vu la « société liquide »
    Libération | Par Robert Maggiori — 11 janvier 2017
    http://www.liberation.fr/debats/2017/01/11/zygmunt-bauman-il-avait-vu-la-societe-liquide_1540689

    Né à Poznan le 19 novembre 1925, d’une famille juive, il se réfugie en 1939, après l’invasion de la Pologne par les nazis (sa femme Janina réchappera des camps de la mort), en URSS, et, alors marxiste convaincu, combat dans une unité militaire soviétique, puis occupe la fonction de commissaire politique. Revenu à Varsovie, il y enseigne la philosophie et la sociologie.

    Société noix de coco

    En mars 1968, à la suite de la campagne antisémite lancée par le régime communiste, il est forcé de quitter son pays et émigre en Israël, puis en Angleterre, où il devient citoyen britannique. L’université de Leeds l’accueille jusqu’en 1973 et lui confie la chaire de sociologie. Ses premiers travaux, sur le socialisme britannique, la stratification sociale ou les mouvements des travailleurs, ont un succès relatif, comme ceux qu’il consacre à la Shoah, au rapport entre modernité et totalitarisme, à la mondialisation. Ce n’est qu’au moment où il fait paraître ses études sur la disparition des « structures stables » et parvient, après avoir « dialogué » avec Marx, Gramsci, Simmel, puis Manuel Castells, Anthony Giddens, Robert Castel ou Pierre Bourdieu, à forger le concept de liquidité, qu’il devient un penseur de renommée internationale.

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    Décès du sociologue et philosophe Zygmunt Bauman
    Né dans une famille juive polonaise en 1925 à Poznan, Bauman consacrait ses travaux à la modernité et aux sociétés contemporaines
    AFP 10 janvier 2017

    http://fr.timesofisrael.com/deces-du-sociologue-et-philosophe-zygmunt-bauman

    Le sociologue et philosophe polono-britannique Zygmunt Bauman, connu notamment pour le concept de « société fluide », est décédé à l’âge de 91 dans sa maison à Leeds, ont indiqué lundi soir les médias polonais.

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    Selon sa compagne Aleksandra Kania, citée par le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, Zygmunt Bauman est mort dans sa maison à Leeds en Grande-Bretagne « entouré de sa plus proche famille ».

    Né dans une famille juive polonaise en 1925 à Poznan dans l’ouest de la Pologne, Bauman consacrait ses travaux à la modernité et aux sociétés contemporaines.

    Communiste convaincu pendant et après la Seconde guerre mondiale, il a été collaborateur dans les années 1945-1953 des services du renseignement militaire communiste. Son dossier se trouve à l’Institut de la mémoire nationale (IPN), organisme chargé de poursuivre les crimes nazis et communistes.

    En 1954, il commence a enseigner la philosophie et la sociologie à l’Université de Varsovie avant de quitter la Pologne pour Israël en 1968 en raison de la vague d’antisémitisme orchestrée par le pouvoir communiste.

    Après s’être installé en Grande-Bretagne en 1971, il enseigne jusqu’à sa retraite en 1990 à l’Université de Leeds, dont il était devenu professeur émérite.

  • Trump et l’Europe
    http://www.pressefederaliste.eu/Trump-et-l-Europe

    Depuis le jour de l’An 2017, l’Union européenne (UE) est présidée par la lilliputienne République de Malte, c’est-à-dire le plus petit de ses Etats-membres (311 km2) qui, en vertu du Traité de Lisbonne, en a hérité statutairement jusqu’à la fin du mois de juin. Comme l’Ile de Chypre, Malte est devenue membre de l’UE en maintenant son appartenance au Commonwealth britannique. Par ailleurs, le calendrier politique veut que la Grande-Bretagne préside à son tour l’Union pendant le second semestre de l’année (...)

    #Numéro_174_–_Décembre_2016

  • Mort de #Mario_Soares, figure tutélaire de la démocratie portugaise
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070117/mort-de-mario-soares-figure-tutelaire-de-la-democratie-portugaise

    Trois fois premier ministre, président de la République portugaise pendant dix ans, Mario Soares, décédé le 7 janvier 2017 à Lisbonne, est associé pour toujours au rétablissement de la démocratie après la chute de la dictature salazariste et à l’arrimage de son pays au projet européen.

    #International #Alvaro_Cunhal #Carlos_Melancia #europe #FMI #Fonte_Luminosa #José_Socrates #Maria_Barroso #PCP #Portugal #PREC

  • Jacques Sapir : « François Fillon prétend parler comme de Gaulle mais il pense comme Jean Monnet »
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/12714-jacques-sapir-francois-fillon-pretend-parler-comme-de-gaulle-mais-i

    François Fillon ou la fausse surprise. François Fillon est cet ancien bras droit du gaulliste Philippe Séguin qui a porté, cinq années durant, le costume de premier ministre de “Sarko l’Américain”. A son bilan : la forfaiture du traité de Lisbonne, la réintégration de la France dans l’OTAN, la destruction de la Libye, l’explosion de la dette et la forte montée du chômage. Liste bien sûr non exhaustive. Aujourd’hui, il se dit l’héritier de Margaret Thatcher et de Gerhard Schröder et nous propose un programme néo-libéral en tout point conforme aux volontés du club Bilderberg… OD

    L’un des faits marquants de la campagne pour les « primaires » de la Droite et du Centre, dont le premier tour se déroulait le dimanche 20 novembre a été la spectaculaire remontée de François Fillon. Cette remontée s’est soldé par un (...)

  • Visionscarto part aujourd’hui à la découverte d’un peintre soviéto-coréen (une fois n’est pas coutume...) :

    http://visionscarto.net/byun-wol-ryong-pen-varlen

    Byun Wol-Ryong/Pen Varlen, le peintre (soviétique) qui avait laissé son âme en Corée

    « Parce qu’il était né l’année du dragon par une nuit de pleine lune, son grand-père avait donné à l’enfant le nom de « Wol-Ryong ». Mais en Union soviétique, l’artiste avait pour nom Pen Varlen (Пен Варлен). Byun Wol-Ryong, lui, s’identifiait comme « Koryo-saram » ou encore « Goryeoin », littéralement « personne d’origine coréenne », qui désigne les minorités coréennes d’Union soviétique.

    Infatigable voyageur, il sillonnait le continent eurasiatique pour peindre portraits, paysages et scènes de vie quotidienne. On le rencontre à Lisbonne, à Rome, ou à Prague ou encore à Moscou, Samarcande ou Sakhaline. Mais ce qu’il préférait plus que tout, chaque fois que ce fut possible, était de parcourir les 10 000 km qui séparaient Léningrad de son village natal dans le krai de Primosky. Tout proche de la frontière avec la Corée, il disait s’y sentir « plus près de chez lui ». Il a toujours considéré Leningrad comme « un endroit pratique pour vivre et travailler » sans vraiment y être attaché, alors que la région de Primorsky représentait vraiment le « centre spirituel de sa vie, là d’où venait son âme. »

    #art #réalisme_socialiste #urss #corée #pen_varlen

  • Rapport sur la destruction des villes par le tourisme
    Lisbonne tremble encore

    par Ferdinand Cazalis & Mickael Correia
    paru dans CQFD n°147 (octobre 2016)
    http://cqfd-journal.org/Lisbonne-tremble-encore

    Territoire reculé de la péninsule ibérique, auparavant à l’écart des affres du tourisme de masse, Lisbonne a désormais le vent en poupe. Charme suranné des ruelles pavées, façades décrépites et faible coût de la vie, le lifestyle lisboète attire un nombre croissant – 10% de plus en moyenne par an – de touristes. L’an dernier, le Portugal a encore battu son record, avec 19 millions de visiteurs, soit deux fois plus que le nombre d’habitants du pays. Selon la Banque du Portugal, les touristes étrangers auraient dépensé près de 12 milliards d’euros en 2015, et l’État portugais s’accroche avec avidité à cette bouée de sauvetage, dans un pays noyé par la crise économique depuis 2011.

    #Touristification #Lisbonne #Tourisme #Destruction_des_villes

  • Les allégeances du gouvernement français - MOINS de BIENS PLUS de LIENS
    http://www.brujitafr.fr/article-les-allegeances-du-gouvernement-fran-ais-110438976.html
    http://www.interieur.gouv.fr/sections/le_ministre/manuel-valls/biographie/manuel-valls/downloadFile/photo/manuel-valls.jpg

    La classe politique est souvent accusée d’incompétence dans l’exercice du pouvoir.

    Jugés incapables, les politiques sont ainsi, en quelques sortes, « exonérés » de leurs trahisons et des dévoiement de leurs mandats. C’est là une erreur d’appréciation fondamentale : les échecs des gouvernements successifs dans la réalisation des programmes qu’ils proposèrent à leurs électeurs ne proviennent que rarement d’une incompétence, parfois profonde il est vrai, de tel ou tel ministre.

     La réalité est donc autre. Le décalage entre les promesses électorales, les projets présidentiels, et les réalisations effectives du gouvernement au cours du quinquennat s’explique avant tout par les allégeances respectives des membres de ce gouvernement. Les dirigeants politiques le savent : pour gravir les échelons, il faut prêter serment. Non au Peuple et à la Nation, mais à ceux qui détiennent les clés de la réussite de leurs carrières. Les lobbys, les groupes de pression financiers, militaro-industriels, européiste et atlantiste, la communauté sioniste, et bien sur la Franc-Maçonnerie sont ainsi les véritables décideurs. L’intensification de la crise et l’absence de véritable réponse politique pour y remédier relève donc non d’une incompétence fantasmée mais bien d’une collaboration avérée des gouvernants avec ces structures de l’ombre.

     Leurs échecs politiques si éprouvants pour notre Peuple sont des réussites aux yeux de ceux dont la devise est « Ordo ab chao ». Ce n’est en effet pas un hasard si, de façon systématique, les gouvernements successifs laissent la France dans un état pire que celui qu’ils trouvèrent à leurs arrivée. L’oligarchie a établi des axes directeurs auxquels doivent se soumettre les gouvernements. De « droite » ou de « gauche », ils s’y soumettent, et précipitent ainsi la France dans l’abîme d’un mondialisme qui dissout les nations et les peuples dans un magma a-culturel, reniant ainsi des identités millénaires. Le règne du capitalisme financier et des quelques centaines d’oligarques dont il émane, trouvent dans ces gouvernements des relais serviles qui leur doivent tout.

     Il est donc fondamental de sortir du prêt-à-penser matraqué par la propagande médiatique (dont les mensonges et omissions systématiques s’expliquent en fait simplement), et de comprendre les allégeances des principaux ministres du nouveau gouvernement. Comprendre ainsi pourquoi Hollande ne relèvera pas la France, et trahira – comme les autres – la confiance que lui accordèrent naïvement les Français…

     

     

    ____________________________________

    Manuel Valls – Ministre de l’Intérieur : Né à Barcelone en 1962. N’a acquis la nationalité française que par naturalisation en 1982. Ami avec Alain Bauer – qui est le parrain de l’un de ses fils – Grand Maitre du Grand Orient de France de 2000 à 2003. Le 4 Février 2008, il vote pour la réforme de la Constitution permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Se définit comme « blairiste » et « clintonien ». Favorable à l’instauration de la TVA Sociale ; favorable à l’allongement de la durée de cotisation pour le droit à une retraite à taux plein ; favorable à l’alignement des régimes spéciaux de retraites avec le régime général. En 2010, il se déclare favorable au contrôle par la Commission Européenne des budgets nationaux. Participe aux réunions du Groupe Bilderberg. Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Il se prétend « lié de manière éternelle à Israël », et s’est opposé à la demande palestinienne d’adhésion à l’ONU. Intervenant au CRIF, notamment lors du « congrès des amis d’Israël en France » de 2012. Membre du club Le Siècle.

    Pierre Moscovici - Ministre de l’Economie : Issu d’une famille juive. Soutien historique de Dominique Strauss-Kahn. Lors du vote pour la réforme constitutionnelle de 2008, pour la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Directeur de campagne de François Hollande durant la campagne de 2012, il est Vice-Président du Cercle de l’Industrie (Lobby patronal européen, en lien avec le MEDEF), dont Strauss-Kahn fut également Vice-Président et initiateur avec Raymond H.Lévy (PDG de Renault), et Maurice Lévy (président du directoire de Publicis, participant aux réunions du Groupe Bilderberg). Les principales entreprises représentées au sein de ce lobby sont celles du CAC40 (PDF). Participe à la rencontre entre Manuel Valls, François Hollande et Richard Prasquier, président du CRIF, lors d’une entrevue où Hollande s’engagea à « combattre fermement l’antisémitisme et l’antisionisme ». Membre du Cercle Léon Blum, ouvertement sioniste (lien).
     

    Michel Sapin – Ministre du Travail : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Durant la campagne de François Hollande, il est chargé du programme présidentielle de François Hollande. A propos du Traité de Maastricht, qui préfigure le Traité de Lisbonne, il déclare : « Maastricht apporte aux dernières années de ce siècle une touche d’humanisme et de Lumière qui contraste singulièrement avec les épreuves cruelles du passé ». Lors du Congrès de Versailles en 2008, il vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne.Lors du vote qui permit la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient comme la plupart des parlementaires socialistes, permettant l’adoption du MES à la majorité absolue. Il participe aux diners du CRIF, en particulier en 2003 où il est présent aux « 12 heures pour l’amitié France-Israël » avec François Hollande, Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy, Pierre Lellouche et Benyamin Netanyahou (1er ministre de l’entité sioniste). Il participe aux réunions du Groupe Bilderberg, notamment en 1992 aux côtés de Jacques Toubon, Ernest-Antoine Seillière, Philippe Villin, André Levy-Lang ou encore Bernard Arnault.
     

    Vincent Peillon – Ministre de l’Education Nationale : Issu d’une famille juive par sa mère (lui-même nomme ses quatre enfants Salomé, Maya, Elie et Izaak), son père fut banquier (directeur général de la Banque Commerciale d’Europe du Nord). Marié à la journaliste Nathalie Bensahel. Militant trotskyste à ses débuts. Soutien de Dominique Strauss-Kahn en 2011, il se rallie ensuite à François Hollande. Sioniste, il est Franc-Maçon membre du Grand Orient de France. Il prône une « république spirituelle », considérant « la Franc-Maçonnerie et la laïcité » comme « religions de la république ». Il soutient la ratification du Traité de Lisbonne par la France, et milite pour le fédéralisme européen, et « une harmonisation politique, économique et fiscale au sein de l’Europe ». Au Parlement Européen, il défend les intérêts sionistes et collabore activement au projet de déstabilisation de la Syrie (lien).
     

    Jean-Yves Le Drian – Ministre de la Défense : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Européiste, il se prononce en 2005 pour la ratification du Traité Constitutionnel Européen. En 2008, il avait menacé de quitter le PS si ses « camarades » ne ratifiaient pas le Traité de Lisbonne. Milite pour une « harmonisation européenne des politiques de défense », donc pour la perte de la souveraineté militaire de la France. Sioniste, il est proche du CRIF. Le piratage de la base de donnée du site du CRIF mentionna Le Drian parmi la liste des utilisateurs abonnés (lien).
     

    Stéphane Le Foll – Ministre de l’Agriculture : Franc-Maçon, membre du Grand Orient de France. Sioniste, déclare à propos du diner du CRIF « On n’avait pas de raison de dire non, c’est le genre de dîner où tout le monde va. (…) Le CRIF, on y est allé quasiment tout le temps, c’est comme ça, il y a des choses qui s’installent ». Il participe également au groupe de liaison CRIF-PS mis en place en 2006, aux cotés notamment de Richard Prasquier (président du CRIF), François Hollande, Razzye Hammadi, Malek Boutih. Il se prononce en faveur de la ratification par la France du Traité de Lisbonne. Il est l’un des rares parlementaires socialistes à avoir oser se prononcer pour le Mécanisme Européen de Stabilité. En février 2012, il déjeuna avec l’ambassadeur des Etats-Unis, accompagnés notamment de Michel Sapin.
     

    Laurent Fabius - Ministre des Affaires Etrangères : Issu d’une famille juive. Opère le « tournant de la rigueur » au début des années 80 en tant que 1er Ministre de Mitterrand, entrainant la rupture des communistes avec le PS. Il est mis en cause à cette époque dans l’affaire tragique du Rainbow Warrior, bateau de Greenpeace dynamité par des agents de la DGSE (lien). Également mis en cause dans la sinistre affaire du sang contaminé, au cours de laquelle des poches de transfusion sanguine ont été contaminées par le virus du sida, faute de mesures préventives (lien). Il est ministre sous Jospin lors du passage à l’euro et de la création d’Areva. Lors du Congrès de Versailles de 2008 concernant la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne, il ne prend pas part au vote. Lors du vote concernant le Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient comme les autres parlementaires socialistes, permettant l’adoption du MES à la majorité absolue. Au début de l’année 2012, il se rend en Israël où il rencontre le Président Shimon Peres et le Ministre de la Défense Ehud Barak. Il participe au diners organisés par le club Le Siècle. Il participe aux réunions du Groupe Bilderberg. Il prend part aux diners du CRIF. Il participe à des réunions maçonniques, son appartenance à la Franc-Maçonnerie n’est pas officielle mais évidente.
     

    Arnaud Montebourg – Ministre du Redressement Productif : Franc-Maçon, membre de la French-American Foundation (fondation atlantiste). Il ne prend pas part au vote lors du Congrès de Versailles de 2008 qui modifia la Constitution pour permettre la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote pour la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, à l’instar de la plupart des parlementaires socialistes, il s’abstient. Lié au CRIF, en particulier par sa compagne Audrey Pulvar qui en est l’auxiliaire zélée.
     

    Marisol Touraine - Ministre de la Santé : Fille du sociologue Alain Touraine, aux accointances maçonniques de notoriété publique. Elle est membre du club Le Siècle. Européiste, elle vote en 2008 pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote pour la ratification du Mécanisme Européen de Stabilité, elle s’abstient comme la majorité des parlementaires socialistes, permettant ainsi son adoption à la majorité absolue.
     

    Aurélie Filippetti - Ministre de la Culture : Participe aux diners du CRIF. Lors du Congrès de Versailles de 2008, elle vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Lors du vote permettant l’adoption du Mécanisme Européen de Stabilité, elle s’abstient. Elle milite contre l’antisionisme et se revendique ouvertement sioniste. Interrogée par Robert Ménard sur le voyage de Dieudonné en Iran, elle explique « qu’il existe des personnes plus légitimes que d’autres pour parler des droits de l’homme […] et que Dieudonné ne s’est pas beaucoup illustré dans le respect des droits de l’homme » (lien).
     

    Nicole Bricq – Ministre de l’Energie et du Développement Durable : En 1991, elle soutient la Guerre du Golfe. En 2008, en tant que sénatrice PS, elle vote pour la réforme constitutionnelle permettant la ratification du Traité de Lisbonne. Elle s’est déclarée favorable à l’instauration du Mécanisme Européen de Stabilité, et s’est abstenue comme les autres parlementaires socialistes. Elle fit partie des signataires de la lettre ouverte envoyée à Nicolas Sarkozy, alors Président de la République, lui demandant de ne pas reconnaître l’État Palestinien à l’ONU. Elle est membre du très sioniste (lien) Cercle Léon Blum, comme Pierre Moscovici, Aurélie Filippetti, Julien Dray… (lien).
     

    Jérôme Cahuzac - Ministre du Budget : Probable appartenance au Grand Orient de France. Frère d’Antoine Cahuzac, qui fut président du directoire de HSBC Private Bank France (avant d’être nommé en Janvier à la tête d’une importante filiale d’EDF). Lors du vote de la réforme constitutionnelle de 2008 permettant la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Lors du vote à propos du Mécanisme Européen de Stabilité, il s’abstient. Afin de « préserver la confiance des investisseurs », il se prononce pour une rigueur budgétaire, précisant que cet« objectif interdit la création de postes dans la fonction publique durant le prochain quinquennat ». Il fait de la« confiance des marchés » sa priorité.

    Jean-Marc Ayrault – Premier Ministre : Notable du PS depuis près de 4 décennies. Lors du vote pour la réforme constitutionnelle de 2008, pour la ratification du Traité de Lisbonne, il s’abstient. Lors du vote parlementaire sur le Mécanisme Européen de Stabilité (qui brade une nouvelle fois un pan de la souveraineté Française aux instances européistes), il s’abstient comme la plupart des parlementaires socialistes dont il dirige le groupe, permettant ainsi l’adoption du MES à la majorité absolue. Est mandaté durant la campagne par François Hollande pour traiter la question du vote juif et récupérer les voix, et surtout le soutien, de la communauté. En 1997, il est condamné à 6 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour une affaire de favoritisme dans l’attribution d’un marché public, et a depuis 2007 obtenu une « réhabilitation » « exposant quiconque évoquant ces faits à des poursuites ». En 2008, maire de Nantes, il fait voter une subvention de 400 000€ destinée à la rénovation et à l’agrandissement du local servant aux « réunions » de 7 loges maçonniques (face aux critiques de l’opposition, il dû finalement abandonner le projet). Il est membre du Cercle Léon Blum, ouvertement sioniste (lien).

    François Hollande - Président de la République : Franc-Maçon du Grand Orient de France, il prône l’intégration de la « laïcité » dans la Constitution. Millionnaire, il déclare une fortune d’1,17 Million d’euros, omettant la Société Civile La Sapinière, qu’il gère avec Ségolène Royal, dont le capital s’élève à plus de 900 000 € (lien). Membre du club Le Siècle. Sioniste, il participe à plusieurs reprises aux diners du CRIF, qui salue sa victoire. Il est également membre de la fondation atlantiste French-American Foundation (lien). En 2005, il fit campagne pour le « Oui » au référendum visant à ratifier le Traité Constitutionnel Européen. Lors du vote de 2008 concernant la réforme constitutionnelle permettant la ratification du traité de Lisbonne, il s’est abstenu. Lors du vote concernant le Mécanisme Européen de Stabilité, il s’est également abstenu. Il est élu Président de la République avec moins de 40% des suffrages exprimés (lien). Il est mis en cause par la plainte d’Emmanuel Verdin, qui l’accuse d’avoir couvert les agissements pédophiles qui auraient été perpétrés par Jack Lang (lien).

    Vincent Vauclin – la-dissidence.org

  • Les Lumières et l’esclavage
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article836

    L’article « Sapere aude ! » http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article823 publié dans votre précédent numéro aborde rapidement, vers la fin, un point essentiel de la doxa anti-Lumières : leur rapport à l’esclavage. Face à l’avalanche d’âneries que l’on peut lire ou entendre sur ce sujet, je vous propose de faire un point.

    L’AIR DE LA CALOMNIE

    Si l’on tape sur « Google » les termes « histoire de l’esclavage » , on tombe très facilement – ce n’est qu’un exemple – sur la revue Hérodote qui affirme, péremptoirement,

    « L’esclavage, pudiquement qualifié d’institution particulière par les élites des Lumières, a été progressivement aboli à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle dans les États américains et les colonies européennes grâce à l’action des sociétés philanthropiques d’inspiration chrétienne. » [1]

    Deux remarques s’imposent : peut-être quelque auteur français des Lumières a-t-il employé cette expression, mais malgré une lecture assidue, je ne l’ai encore jamais rencontrée. En fait, l’expression est de Thomas Jefferson, le 3e président des USA, qui possédait lui-même des esclaves. Attribuer son expression « pudique » à l’ensemble des Lumières constitue une généralisation totalement abusive. Et ajouter que la lutte contre l’esclavage fut « d’inspiration chrétienne » [2], un parfait contre-sens au moins en ce qui concerne la France, comme nous l’allons voir. Mais on peut lire encore pire : de la calomnie pure et dure. Ainsi le Guide vert de Bretagne a osé imprimer que Voltaire aurait eu « une part de 5000 livres dans un négrier nantais » sans apporter, bien sûr, le moindre début de preuve ; affirmation reprise, quoique sous une forme non chiffrée, mais toujours sans l’ombre d’une preuve par des politiciens comme… Christiane Taubira, mais que l’on retrouve aussi – c’est un comble – dans une brochure du mouvement pédagogique Freinet et, bien entendu, distillée par des journaleux en mal de « révélations » [3].

    C’est la fameuse technique de la calomnie, décrite par Beaumarchais, un des esprits les plus pétillants des Lumières :

    « … il n’y a pas, écrivait-il, de plate méchanceté, pas d’horreurs, pas de conte absurde qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville, en s’y prenant bien.... D’abord un bruit léger, rasant le sol [...] telle bouche le recueille, et, piano, piano, vous le glisse en l’oreille adroitement ; le mal est fait : il germe, il rampe, il chemine, […] éclate et tonne, et devient un cri général […] » [4]

    Et nous en sommes là : d’insinuations fielleuses en affirmations parfaitement fausses, la campagne réactionnaire contre les Lumières bat son plein depuis plusieurs années, tant et si bien que beaucoup de lycéens, qui en ont lu au maximum une demi-page, sont persuadés que Montesquieu (quand ils le connaissent) est un esclavagiste et que les autres Lumières ne valaient pas mieux.
    Voyons donc ce qu’il en est en réalité.

    DE LA PRÉHISTOIRE AU XVIIIe SIÈCLE : DES SIÈCLES D’ESCLAVAGE

    Pour comprendre des textes anciens, il est nécessaire de les resituer dans leur contexte et donc de rappeler, au moins à grands traits, ce qu’était l’époque à laquelle ils ont été rédigés. Cette époque, ce XVIIIe siècle dans lequel apparaissent les Lumières est, comme toute la période qui la précède, un siècle esclavagiste, en France et dans le monde.

    Sur le plan mondial, personne ne s’insurge alors (ni même longtemps après) contre la « traite orientale » des esclaves, pourtant

    « la plus longue en durée et la plus importante en nombre d’esclaves puisqu’on estime que 17 millions de noirs seront mis en esclavage »

    et cela pour alimenter

    « le monde musulman en esclaves noirs, d’abord dans l’empire arabe puis dans l’empire Ottoman. » [5]

    pas plus d’ailleurs que contre la « traite intra-africaine » qui, d’une part a fourni les esclaves de la « traite atlantique » mais aussi alimenté la « clientèle » africaine ( « 14 millions de noirs furent ainsi réduit en esclavage sur place » [6].).

    La Grèce, Rome ont pratiqué l’esclavage. La France l’a aussi connu. Même en plein XVIIIe siècle, le servage (une forme locale d’esclavage) y persiste encore. L’esclavage est considéré comme tellement normal qu’à la fin du XVIIe il est réglementé par un texte juridique, le Code noir (1685) [7]. Les dispositions de ce code seront progressivement aggravées par Louis XV. A cette époque, La France est un pays dominé, écrasé même par l’église catholique. Et celle-ci, qui n’a jamais hésité à avoir des esclaves [8], justifiait sa position par le droit canonique, l’Ancien et le Nouveau Testament ainsi que par les Pères de l’Église. Si bien que les grands savants théologiens catholiques de l’époque, à commencer par Bossuet et en suivant par Jean Pontas, Germain Fromageau, Bellon de Saint-Quentin

    « n’ont jamais mis en discussion la légitimité de l’esclavage, notamment de l’esclavage des noirs » [9]

    Pire, pour le célèbre Bossuet ; condamner l’esclavage ce serait

    « condamner le St Esprit qui ordonne aux esclaves, par la bouche de St Paul, de demeurer dans leur état et n’oblige point les maîtres à les affranchir’’ » [10].

    D’ailleurs, et c’est une donnée essentielle pour comprendre l’acceptation de ce crime par une société pétrie de christianisme,

    « La justification officielle de la traite est l’évangélisation des Noirs » [11].

    Comme les choses, surtout sur une période de plusieurs siècles, sont rarement d’un bloc uniforme, il faut dire également qu’avant le mouvement des Lumières il y eut, ça et là, quelques tentatives courageuses d’interdire ou d’abolir l’esclavage mais sans effet pratique sur l’esclavage dans les colonies.

    En résumé, quand le mouvement des Lumières apparaît, il baigne, comme toute la société, dans cet esclavagisme. Et c’est par un effort soutenu de réflexion et de critique qu’il va réussir à s’en dégager.

    « QUE LES COLONIES EUROPÉENNES SOIENT DONC PLUTÔT DÉTRUITES, QUE DE FAIRE TANT DE MALHEUREUX ! »

    Les Lumières, il faut le rappeler, ne constituent ni une « école » ni un courant homogène. Ces auteurs (dont un petit nombre viendra du clergé) polémiquent souvent entre eux avec la plus grande virulence. Leur point commun est de vouloir penser par eux-mêmes, d’accepter la discussion, d’évaluer les raisonnements des uns et des autres et… d’évoluer en fonction de la pertinence des arguments.

    Partant d’une société dans laquelle l’esclavage est une sorte « d’évidence » générale, que personne ou presque ne questionne, il n’est pas étonnant que

    « L’élaboration de la culture critique anti-esclavagiste au XVIIIe siècle [… n’ait pas été] sans hésitations puisque cette critique devait briser une longue tradition de légitimation théorique de l’esclavage qui, auparavant, n’avait jamais été mise en question en ces termes. » [12] .

    C’est par une sorte de tâtonnement que cette critique s’élabore. Pour schématiser, on peut observer trois phases : celle où l’esclavage n’est pas reconnu comme un problème ou même est admis (quelques rares auteurs en resteront à ce stade), celle du début de la réflexion éthique avec des contradictions et des ambiguïtés, et enfin celle de la révolte et de l’affirmation de l’anti-esclavagisme (à partir des années 1770). Les textes des principaux auteurs vont nous montrer les conclusions auxquelles ils parviennent.

    VOLTAIRE

    C’est sous forme d’un conte, un genre qu’il affectionnait pour faire passer ses idées chez le plus grand nombre possible, que Voltaire s’attaque à l’esclavage :

    « En approchant de la ville, ils rencontrèrent un nègre étendu par terre, n’ayant plus que la moitié de son habit, c’est-à-dire d’un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme la jambe gauche et la main droite.

    – Eh, mon Dieu ! lui dit Candide en hollandais, que fais-tu là, mon ami, dans l’état horrible où je te vois ?
    – J’attends mon maître, monsieur Vanderdendur, le fameux négociant, répondit le nègre.
    – Est-ce M. Vanderdendur, dit Candide, qui t’a traité ainsi  ?
    – Oui, monsieur, dit le nègre, c’est l’usage. […]
    – Ô Pangloss ! s’écria Candide, tu n’avais pas deviné cette abomination ; c’en est fait, il faudra qu’à la fin je renonce à ton optimisme. […] Et il versait des larmes en regardant son nègre, et, en pleurant, il entra dans le Surinam. »
    [13].

    Et Candide, qui n’avait pas perdu son optimisme devant les plus grands désastres (tel le tremblement de terre de Lisbonne) le perd irrémédiablement quand il est confronté à cette abomination qu’est l’esclavage.

    ROUSSEAU

    Dans ce qui est son ouvrage fondamental de philosophie politique, « Du contrat social » , Jean-Jacques Rousseau consacre un chapitre, « De l’esclavage » , à cette question. Il débute par ces mots :

    « Puisque aucun homme n’a une autorité naturelle sur son semblable, […]. »

    et se conclut, à la suite de tout un raisonnement par :

    « Ainsi, de quelque sens qu’on envisage les choses, le droit d’esclave est nul, non seulement parce qu’il est illégitime, mais parce qu’il est absurde et ne signifie rien. Ces mots, esclavage et droit, sont contradictoires ; ils s’excluent mutuellement. Soit d’un homme à un homme, soit d’un homme à un peuple, ce discours sera toujours également insensé : je fais avec toi une convention toute à ta charge et toute à mon profit, que j’observerai tant qu’il me plaira, et que tu observeras tant qu’il me plaira. » [14]

    Par « le droit d’esclave » il faut bien entendu entendre « le droit d’avoir des esclaves ». Ce droit est nul, nous dit Rousseau, qui illustre son propos en soulignant le caractère tout à fait léonin de toute « convention » qui régirait l’esclavage.

    DIDEROT

    Denis Diderot est encore plus clair quand il écrit :

    « À qui, barbares, ferez-vous croire qu’un homme peut être la propriété d’un souverain ; un fils, la propriété d’un père ; une femme, la propriété d’un mari ; un domestique, la propriété d’un maître ; un esclave, la propriété d’un colon ? » [15].

    En quelques lignes, Diderot s’attaque non seulement à l’esclavage mais aussi au servage, au patriarcat et au machisme ! Et c’était il y a plus de 200 ans ! C’est peu de dire que l’ouvrage dont sont extraites ses lignes ne plut pas aux autorités. Le Parlement et l’Église le censurèrent et Louis XVI le fit brûler publiquement. Le directeur de publication partit prudemment en exil…

    CONDORCET

    Condorcet de son côté dénonce vigoureusement une époque

    « … souillée par de grandes atrocités. Elle fut celle des massacres religieux, des guerres sacrées, de la dépopulation du nouveau monde. Elle y vit rétablir l’ancien esclavage, mais plus barbare, plus fécond en crimes contre la nature ; elle vit l’avidité mercantile commercer du sang des hommes, les vendre comme des marchandises […] et les enlever à un hémisphère pour les dévouer dans un autre, au milieu de l’humiliation et des outrages, au supplice prolongé d’une lente et cruelle destruction » [16].

    Il s’adresse directement aux esclaves :

    « Quoique je ne sois pas de la même couleur que vous, je vous ai toujours regardé comme mes frères. La nature vous a formés pour avoir le même esprit, la même raison, les mêmes vertus que les Blancs. Je ne parle ici que de ceux d’Europe, car pour les Blancs des Colonies, je ne vous fais pas l’injure de les comparer avec vous (…). Si on allait chercher un homme dans les Isles de l’Amérique, ce ne serait point parmi les gens de chair blanche qu’on le trouverait. » [17].

    La condamnation de l’esclavage et de ceux qui la pratiquent est claire.

    DE JAUCOURT

    Louis de Jaucourt est moins connu du grand public. C’est pourtant, peut-être, un des auteurs qui illustre le mieux l’universalisme des Lumières. Après des études de théologie (protestante) à Genève, il se rend à Cambridge pour étudier mathématiques et physique, puis il poursuit sa peregrinatio academica à Leyde où il devient docteur en médecine. Louis de Jeaucourt parlait cinq langues vivantes (français, allemand, anglais, italien, espagnol) et maîtrisait deux langues mortes (grec et latin). Fin connaisseur des littératures anciennes et modernes et bien instruit en histoire et politique, philosophie et théologie, physique et mathématiques, chimie et botanique, belles-lettres et beaux-arts, Louis de Jaucourt est le principal contributeur à ce qui fut l’œuvre majeure des Lumières, l’ Encyclopédie [18], puisqu’il en rédige à lui seul un bon quart (soit quelques 18 000 articles sur les 72 000 qu’elle comprend, cela sans compter les articles qu’il cosigne). Fuyant les mondanités, travaillant sans relâche à ses articles, de Jaucourt avait fait don de ses biens aux pauvres qu’il soignait, en tant que praticien, à titre gratuit [19].

    Voici ce qu’il écrit dans deux articles de l’Encyclopédie « Esclavage » et « Traite des Nègres » :

    « Après avoir parcouru l’histoire de l’esclavage, nous allons prouver qu’il blesse la liberté de l’homme, qu’il est contraire au droit naturel et civil, qu’il choque les formes des meilleurs gouvernements, et qu’enfin il est inutile par lui-même. […] rien au monde ne peut rendre l’esclavage légitime. »

    Dans le second article, de Jaucourt n’hésite pas à aborder les aspects économiques (qui constituent, in fine, un des arguments majeurs des esclavagistes) :

    « On dira peut-être qu’elles seraient bientôt ruinées, ces colonies, si l’on y abolissait l’esclavage des nègres. Mais quand cela serait, faut-il conclure de là que le genre humain doit être horriblement lésé, pour nous enrichir ou fournir à notre luxe ? Il est vrai que les bourses des voleurs des grands chemins seraient vides, si le vol était absolument supprimé : mais les hommes ont-ils le droit de s’enrichir par des voies cruelles et criminelles ? Quel droit a un brigand de dévaliser les passants ? »

    Et de conclure, conclusion que nous faisons nôtre :

    « Que les colonies européennes soient donc plutôt détruites, que de faire tant de malheureux ! »

    C’est de ce mouvement des Lumières que naîtra la première organisation abolitionniste de France, la « Société des amis des noirs » (1788) qui ouvre la voie à l’abolition officielle de l’esclavage par la Révolution française, le 16 pluviôse de l’an II. Napoléon Ier, qui n’avait rien d’une Lumière, rétablit l’esclavage par la loi du 20 mai 1802, et c’est un décret du 27 avril 1848, porté par Victor Schœlcher qui abolira définitivement l’esclavage en France.

    RETOUR SUR L’AIR DE LA CALOMNIE

    Comme les textes apportent, pour peu qu’on prenne la peine de les lire, un démenti cinglant à ceux qui veulent assimiler esclavage et Lumières, une deuxième ligne d’attaque – nous en avons dit un mot en introduction – s’est insidieusement développée ; celle qui prétend que les philosophes des Lumières auraient eu un double langage et qu’ils auraient tiré des bénéfices direct de l’esclavage.

    De Jaucourt (qui donne tous ses biens), Rousseau (qui vit dans la misère) et bien d’autres étant totalement inattaquables, la calomnie se concentre sur un des auteurs les plus connus Voltaire, et vient accessoirement tenter de salir Diderot.

    Dès son époque, Voltaire était surveillé, scruté par ses nombreux ennemis, en particulier les Jésuites qui lui vouaient une haine farouche. S’il y avait eu la moindre contradiction entre ses écrits et sa vie, ils se seraient fait un plaisir de le publier. Or, il n’en est rien. 238 ans après sa mort, alors que des travaux sans nombre lui ont été consacrés dans le monde entier ses ennemis, toujours aussi nombreux, n’ont pas trouvé le moindre début de preuve de ce qu’ils avancent. Il semble que l’origine de cette rumeur nauséabonde se trouverait dans l’article d’une historienne, Nelly Schmidt. Mais elle n’en publie aucune preuve et ne répond pas quand on l’interroge :

    « Sollicitée à plusieurs reprises d’indiquer sa source, Mme Schmidt ne m’a pas répondu »

    note Jean Ehrard [20].

    Ceci dit, si je me permets un commentaire personnel, je m’étonne que les quelques universitaires et autres individus qui attaquent les Lumières pour de prétendues complicités avec l’esclavage au XVIIIe siècle ne se fassent pas connaître dans la lutte contre l’esclavage aujourd’hui ni en France [21], ni dans le monde. Pourtant, au bas mot, il y a actuellement, au moins 45,8 millions de personnes réduites en esclavage, un tiers d’entre elles étant des enfants [22]. Mais, probablement, travailler à tirer de l’esclavage quelques millions d’enfants et d’adultes est moins « vendeur » (ou moins subventionné) que de cracher sur ceux qui, les premiers, ont lutté pour cette libération. De même, je ne me souviens pas d’avoir vu les détracteurs des Lumières s’élever conte le génocide rwandais, le génocide cambodgien et tant d’autres horreurs. Sans doute étaient-ils trop occupés à leurs misérables recherches pour protester contre les abominations de notre temps.

    Parvenu à ce stade, je me permettrai une dernière remarque. Quand on veut « peser » le « pour » et le « contre » il faut aussi « peser » le rapport de forces. Les auteurs qu’on appelle les Lumières n’étaient qu’une poignée, quelques dizaines. Les opposants aux Lumières, au moins ceux qui étaient organisés, formaient de véritables armées (à la veille de la Révolution, le clergé compte 120 000 hommes, essentiellement hostiles aux Lumières) et ils avaient le pouvoir. Critiquer l’organisation sociale exposait à des interdictions (l’Encyclopédie fut interdite), à des bannissements, des exils, à de la prison et même à la mort [23]. Dans ce contexte, avoir dénoncé l’esclavage, un des piliers du système, c’était faire preuve d’un grand courage. Un courage qui manque tant de nos jours aux « élites » intellectuelles pour dénoncer les abominations du monde actuel.

    [1] cf : https://www.herodote.net/De_l_Antiquite_a_nos_jours-synthese-16.php .

    [2] Aux USA, les Quakers ont effectivement joué ce rôle.

    [3] Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle , André Versaille éditeur, 2008, 239 pages. C’est l’ouvrage de référence dans ce domaine.

    [4] Beaumarchais, Barbier de Séville, 1775.

    [5] http://dp.mariottini.free.fr/esclavage/histoire-chronologie/les-3-traites.htm

    [6] http://dp.mariottini.free.fr/esclavage/histoire-chronologie/les-3-traites.htm

    [7] On oublie souvent de le préciser : cette ignominie qu’est le « Code Noir » est également antisémite : il s’attaque, dès son premier article, aux juifs.

    [8] Les fils naturels de prêtre étaient systématiquement esclaves de l’église catholique.

    [9] Alessandro Tuccillo, « Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » http://montesquieu.ens-lyon.fr/spip.php?article943 .

    [10] Citation de Bossuet, Dictionnaire rationaliste, article esclavage.

    [11] Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle , André Versaille éditeur, 2008, 239 pages.

    [12] Alessandro Tuccillo, « Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » http://montesquieu.ens-lyon.fr/spip.php?article943 .

    [13] Voltaire, Candide ou l’optimiste , 1759.

    [14] Rousseau, Du contrat social , 1750.

    [15] « Histoire philosophique et politique des établissements et du commerce des Européens dans les deux Indes » . Cet ouvrage collectif, considéré comme la « bible » de l’anticolonialisme, a été, dirait-on aujourd’hui, publié sous la direction de l’abbé Raynal. Le passage cité ici est de Diderot. 1780. On peut consulter à ce sujet la notice BnF no FRBNF31182796.

    [16] Condorcet, Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain , 1793/1794

    [17] Condorcet, Réflexions sur l’esclavage des Nègres , 1781.

    [18] Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers , sous la direction de Diderot et D’Alembert. Il faudra plus de vingt ans (1751-1772) pour que la publication soit complète et parvienne à surmonter les immenses difficultés qu’on lui opposa.

    [19] Musée virtuel du protestantisme, article de Jaucourt, http://www.museeprotestant.org/notice/louis-de-jaucourt-1704-1779

    [20] Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle , André Versaille éditeur, 2008, 239 pages.

    [21] Vous aviez publié il y a quelques années le cas d’un « esclave moderne » que vous aviez tiré de cette situation, à Lauzerte (82) je crois. Autant qu’il me souvienne, et bien que l’affaire ait fait du bruit, aucun des universitaires anti-Lumières n’a apporté la moindre aide ni n’a manifesté de soutien.

    [22] https://www.walkfree.org d’après, en particulier, des chiffres de l’UNICEF.

    [23] En 1766, après avoir subi la torture, le chevalier de la Barre, à peine âgé de 21 ans, est condamné pour « impiété ». Il est décapité et son corps jeté aux flammes avec l’exemplaire saisi chez lui du « Dictionnaire Philosophique » de Voltaire.

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    Outre les références citées en notes, on lira avec grand intérêt !

    Christian Albertan, « Jean Ehrard, Lumières et esclavage. L’Esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » , Annales historiques de la Révolution française.
    http://ahrf.revues.org/11508

    Marie Leca-Tsiomis, « Jean ERHARD, Lumières et esclavage. L’esclavage colonial et l’opinion publique en France au XVIIIe siècle » , Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, numéro 43 Varia, [En ligne], mis en ligne le 26 novembre 2008. . Consulté le 19 septembre 2016.
    http://rde.revues.org/3812

    Ann Thomson, « Diderot, Roubaud et l’esclavage » , Recherches sur Diderot et sur l’Encyclopédie, numéro 35 Varia.
    http://rde.revues.org/179

    Article d’@Anarchosyndicalisme ! n°151 Oct-Nov 2016
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article834

    • Qu’apporte cette précision de la « traite intra-africaine » pour une "« clientèle » africaine" dans ce texte ? à part un dédouanement de l’occident et un détournement du sujet, je ne voie pas trop. Et au passage cette précision prend vraiment lea lecteurice pour une buse, comme si tout le monde n’étais pas au courant que l’esclavage existait hors du contexte de l’histoire moderne... et comme si cette précision n’étais pas le plus gros poncif qu’on puisse sortir sur le sujet. Ca me semble être du pure #whitesplanning

      Il me semble évident que les militant·e·s afro-descendant·e·s actuels auquel se texte semble vouloir répondre parlent et veulent parler de l’esclavage par les pays occidentaux pendant la période classique et moderne, et n’ont pas d’intérêt pour la grèce antique ou l’empire ottoman dont ils sont de toute façon déjà largement informé·e·s par tous les fafs, FNoïdes et bravepatriotes depuis belles lurettes.

      Par rapport à Voltaire, c’est bien de sortir Candide mais c’est aussi une réponse qui tombe à coté, il semble que le texte qui pose problème soit l’"Essai sur les Mœurs et l’esprit des Nations"(1756)
      voici un extrait explicitement raciste :

      Leurs yeux ronds, leur nez épaté, leurs lèvres toujours grosses, leurs oreilles différemment figurées, la laine de leur tête, la mesure même de leur intelligence, mettent entre eux et les autres espèces d’hommes des différences prodigieuses. Et ce qui démontre qu’ils ne doivent point cette différence à leur climat, c’est que des nègres et des négresses transportés dans les pays les plus froids y produisent toujours des animaux de leur espèce, et que les mulâtres ne sont qu’une race bâtarde d’un noir et d’une blanche, ou d’un blanc et d’une noire.

      source ; http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html

    • « Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur.
      Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir. »
      (tome 8, page 187)

      Lettre à Michaud de Nantes, son associé dans l’armement du Congo (Cité par César Cantu, Histoire universelle, 3ème édition, Tome XIII, p 148. Accessible sur Google books)
      « Je me félicite avec vous de l’heureux succès du navire le Congo, arrivé si à propos sur la côte d’Afrique pour soustraire à la mort tant de malheureux nègres... Je me réjouis d’avoir fait une bonne affaire en même temps qu’une bonne action. »

      l’Essai sur les moeurs, Voltaire publie le Traité de Métaphysique. La thèse de l’origine différente et de l’inégalité des races humaines est déjà présente, dans toute sa nudité et toute sa violence.

      Descendu sur ce petit amas de boue, et n’ayant pas plus de notion de l’homme que l’homme n’en a des habitants de Mars ou de Jupiter, je débarque vers les côtes de l’Océan, dans le pays de la Cafrerie, et d’abord je me mets à chercher un homme. Je vois des singes, des éléphants, des nègres, qui semblent tous avoir quelque lueur d’une raison imparfaite. Les uns et les autres ont un langage que je n’entends point, et toutes leurs actions paraissent se rapporter également à une certaine fin. Si je jugeais des choses par le premier effet qu’elles font sur moi, j’aurais du penchant à croire d’abord que de tous ces êtres c’est l’éléphant qui est l’animal raisonnable. Mais, pour ne rien décider trop légèrement, je prends des petits de ces différentes bêtes ; j’examine un enfant nègre de six mois, un petit éléphant, un petit singe, un petit lion, un petit chien : je vois, à n’en pouvoir douter, que ces jeunes animaux ont incomparablement plus de force et d’adresse ; qu’ils ont plus d’idées, plus de passions, plus de mémoire, que le petit nègre ; qu’ils expriment bien plus sensiblement tous leurs désirs ; mais, au bout de quelque temps, le petit nègre a tout autant d’idées qu’eux tous. Je m’aperçois même que ces animaux nègres ont entre eux un langage bien mieux articulé encore, et bien plus variable que celui des autres bêtes. J’ai eu le temps d’apprendre ce langage, et enfin, à force de considérer le petit degré de supériorité qu’ils ont à la longue sur les singes et sur les éléphants, j’ai hasardé de juger qu’en effet c’est là l’homme ; et je me suis fait à moi-même cette définition :

      L’homme est un animal noir qui a de la laine sur la tête, marchant sur deux pattes, presque aussi adroit qu’un singe, moins fort que les autres animaux de sa taille, ayant un peu plus d’idées qu’eux, et plus de facilité pour les exprimer ; sujet d’ailleurs à toutes les mêmes nécessités ; naissant, vivant, et mourant tout comme eux.

      « Mais qu’est-ce donc que Voltaire ? Voltaire, disons-le avec joie et tristesse, c’est l’esprit français ».
      (Victor Hugo. « Shakespeare »)

      #anarcho_bourgeois

    • Bonjour @mad_meg ,

      Des amis m’ont transmis la réponse que vous avez bien voulu me faire sur Seenthis. J’ai pris assez de temps pour vous répondre car, comme indiqué plus bas, j’ai cherché, sans les trouver, quelques références.

      Votre première remarque est la suivante :

      Qu’apporte cette précision de la « traite intra-africaine » pour une "« clientèle » africaine" dans ce texte ? à part un dédouanement de l’occident et un détournement du sujet, je ne voie pas trop. Et au passage cette précision prend vraiment lea lecteurice pour une buse, comme si tout le monde n’étais pas au courant que l’esclavage existait hors du contexte de l’histoire moderne... et comme si cette précision n’étais pas le plus gros poncif qu’on puisse sortir sur le sujet. Ca me semble être du pure #whitesplanning

      Je vous rappelle que le titre de mon article était « Les Lumières et l’esclavage ». La question de l’esclavage « pèse » donc la moitié du titre. Il était légitime qu’elle soit au moins succinctement abordée. Vous écrivez « comme si tout le monde ne savait pas que l’esclavage existait hors du contexte de l’histoire moderne » . Votre assertion est erronée ou du moins imprécise car l’esclavage ne concerne pas que le passé, il continue à sévir dans l’histoire moderne. Au jour d’aujourd’hui, il y a quelques 36 millions d’esclaves dans le monde (1), ce qui est à peu près l’équivalent de la population du Canada. Ce n’est donc pas « rien ». Or l’esclavage actuel se maintient dans l’indifférence quasi-générale : où sont les écrivains, les intellectuels, les militants de gauche et d’extrême gauche qui osent dénoncer publiquement le problème et militer pour qu’il cesse ? J’en voie fort peu. Et permettez-moi de m’étonner que l’on critique les Lumières pour ne pas avoir été assez radicales contre l’esclavage il y a 200 ans tout en se moquant bien du sort des 36 millions d’enfants, de femmes et d’hommes qui sont réduits aujourd’hui à ce triste sort. C’est une énorme contradiction. Si j’étais chrétien, cela me rappellerait la parabole selon laquelle on voit plus facilement la paille dans l’œil de son voisin que la poutre de son propre œil.

      Vous écrivez ensuite :

      Il me semble évident que les militant·e·s afro-descendant·e·s actuels auquel se texte semble vouloir répondre parlent et veulent parler de l’esclavage par les pays occidentaux pendant la période classique et moderne, et n’ont pas d’intérêt pour la grèce antique ou l’empire ottoman dont ils sont de toute façon déjà largement informé·e·s par tous les fafs, FNoïdes et bravepatriotes depuis belles lurettes.

      Vous affirmez que les « afro-descendants » sont largement informés sur la traite par « l’empire ottoman ». Je ne sais pas ce qui vous autorise à proférer une telle affirmation. Malgré d’assez longues recherches, je n’ai trouvé strictement aucune étude pouvant servir d’assise à votre affirmation. Tout au contraire, en interrogeant autour de moi des amis « noirs de peau » (pour reprendre une terminologie exécrable) et des amis de ces amis il m’est apparu que si quelques-uns avaient vaguement entendu parler de la traite intra-africaine, la plupart « tombaient de cul » en la découvrant. La traite intra-africaine est une réalité qui émerge à peine depuis quelques années dans les consciences. Et cette réalité, plus on la creuse, plus elle apparait comme effrayante, tant et si bien que les auteurs « noirs » qui travaillent la question finissent par dire que si la traite atlantique est constitutive d’un crime contre l’humanité, la traite africaine constitue un véritable génocide : non seulement par la mortalité lors de la traversée des déserts dans des conditions épouvantables mais surtout par le passage systématique garçons dans des « ateliers de castration », avec une mortalité de l’ordre de 70 à 80 % et une infécondité pour les survivants. Comme l’esclavage intra-africain s’est poursuivi au XIXème siècle et même aujourd’hui, il y a des traces iconographiques qui font froid dans le dos. Une présentation édulcorée de la question, mais intéressante, a été faite sur Arte (2).

      Au total, je vous retourne votre question : pourquoi donc ne faudrait-il pas aborder dans un article sur l’esclavage la forme d’esclavage la plus massive, c’est-à dire l’esclavage intra-africain ? Voyons vos arguments :

      – ce serait pour dédouaner l’Occident de ses propres crimes. Remarquons que, même si cela a pris trop de temps, l’Occident, ou du moins la France puisque c’est ici qu’on vit (et où ont vécu les Lumières dont il est question dans mon article) a déclaré officiellement par la loi n°2001-434 du 21 mai 2001 « la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité » (https://www.herodote.net/La_traite_un_crime_contre_l_humanite_-article-17.php), à l’égal de la Shoah et des autres génocides du XXe siècle et a proclamé le 10 mai journée des « Mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions » . Je ne crois pas beaucoup aux lois, mais j’aimerais tellement que le Qatar (premier pays esclavagiste) ou le Maroc par exemple (150 000 esclaves) abolissent dans les fait l’esclavage et reconnaissent que c’est un crime !

      – ce serait inutile en général car « tout le monde serait au courant » . Affirmation totalement gratuite qu’aucune étude ne vient étayer en ce qui concerne la traite intra africaine.

      – ce serait inutile en particulier pour les « afro-descendants » qui n’y porteraient aucun intérêt (on se demande bien pourquoi) et surtout qui seraient « largement informés par par tous les fafs, FNoides et bravepatriotes depuis belle lurette » . Assertion fausse à au moins deux niveaux :
      1/ Il y a maintenant des afro-descendants qui découvrent la traite intra-africaine, qui s’y intéressent, et de plus en plus, un petit tour sur « youtube » vous en donnera d’assez nombreux exemples.
      2/ comme indiqué plus haut, il n’existe pas d’étude prouvant que les « afro-descendants » soient largement informés », le constat que j’ai pu faire montre même l’inverse.

      – Finalement, c’est dans la dernière ligne du paragraphe cité qu’on comprend votre motivation : les fafs, FNoïdes et bravepatriotes parlent de l’esclavage intra-africain, donc les autres doivent s’interdire d’en parler. Votre logique est une logique que l’on connait bien en politique : taire la vérité car elle pourrait mettre en contradiction telle ou telle théorie. Ce fut la logique du Parti Communiste qui étouffait tous les méfaits du stalinisme sous prétexte de « ne pas désespérer Billancourt ». On connait le résultat de cette politique de l’autruche : ça marche un certain temps, puis ça s’effondre, parfois violemment. A l’inverse des taiseux de la vérité, je pense que toute vérité doit être dite. C’est la condition même du débat démocratique. Et si nos adversaires disent une vérité, rien ne doit nous interdire de dire la même. Sauf à se mettre dans des situations éthiquement inadmissibles et qui pourraient friser le ridicule : si MadameLe Pen, à l’encontre de certains fondamentaliste de son parti, affirmait que « Oui, la terre est ronde », serions-nous pour cela dans l’obligation de proclamer qu’elle est plate ? Assez de calculs politiciens minables !

      Votre deuxième grand point concerne Voltaire. Vous écrivez

      Par rapport à Voltaire, c’est bien de sortir Candide mais c’est aussi une réponse qui tombe à coté, il semble que le texte qui pose problème soit l’"Essai sur les Mœurs et l’esprit des Nations"(1756)
      voici un extrait explicitement raciste :

      Je dois dire que, malgré mes recherches, je n’ai pas trouvé un exemplaire de l’Essai sur les mœurs et l’esprit des Nations comportant cet extrait. La référence que vous citez (http://www.contreculture.org/AG%20Voltaire.html.) donne un passage très court, et j’aurais bien aimé lire ce qu’il y avait avant et après. J’observe que la citation est tirée d’une édition de 1805, soit bien après la mort de Voltaire. Si quelqu’un parmi les lecteurs dispose d’un accès à l’édition originale, je serais preneur des deux ou trois pages qui précèdent et suivent cette citation. Dans l’attente, et s’il ne s’agit pas d’une interpolation, ce que le texte permet de conclure c’est qu’il s’agit d’une description raciste, mais racisme et esclavage ne sont pas synonymes. Ma deuxième observation sur ce point, c’est que, comme indiqué dans mon article, la pensée des Lumières évoluent au fil du temps. Je me permets de me citer

      « Pour schématiser, on peut observer trois phases : celle où l’esclavage est ou admis (quelques rares auteurs en resteront à ce stade) ou du moins n’est pas identifié en tant que question (première moitié du siècle), celle de la mise à jour de cette problématique et donc du début de la réflexion éthique avec des contradictions et des ambigüités, et enfin celle de la révolte et de l’affirmation de l’anti-esclavagisme ».

      Voltaire lui aussi évolue : l’Essai est de 1756, le Candide de 1759. Sans d’ailleurs passer sous silence qu’elles ont été précédées d’exécrables vaticinations, quand une pensée évolue, ce sont me semble-t-il, les dernières positions dont il faut tenir compte pour « juger » un auteur.

      En vous remerciant encore de la peine que vous avez prise pour me répondre.

      (1) - (http://www.liberation.fr/planete/2014/11/17/pres-de-36-millions-d-esclaves-dans-le-monde_1144709 – Estimation de l’ONG Walk Free)

      (2) - Emission Arte Thema https://www.youtube.com/watch?v=a-Xa4nR3EWM

      Vous pouvez lire aussi Le génocide voilé de Tidiane N’Diaye, Gallimard, Continents noirs, 2008 et les travaux de Salah Trabelsi

    • Merci pour ta réponse @anarchosyndicalisme
      Et Non je n’ai pas les textes de voltaire en édition originales sous la main pour te prouver mon copié collé ! Tu affirme qu’il n’a jamais dit de choses racistes ni esclavagiste et maintenant tu dit « Voltaire lui aussi évolue : l’Essai est de 1756, le Candide de 1759. »
      C’est très interessant merci pour toute cette volonté de dialogue.

      Ciao et bonne journée en 1756.

    • @mad_meg Tu sors des passages de leur contexte en niant les évolutions de la langue et autres nuances... Tu fais aussi références à des lettres qui sont connues pour être apocryphes... Ces sources sont utilisées par des suprémacistes noirs afin de calomnier les Lumières. Tu ne répond que à ce qui t’arrange. En accusant la CNT-AIT de racisme en donnant des sources aussi litigieuses tu calomnie. Tout comme tu calomnie dans d’autres posts en utilisant toi-même les catégorisations raciales chères au PIR et à ses avatars associatifs.

    • Le coup du complot suprématisme noir qui en voudrait aux lumières et auraient hacker Google book pour y insérer des textes apocryphes c’est super drôle. Je te demande pas de sources j’ai ma dose de rigolade pour un moment.
      Bonne soirée et merci

    • Parler avec les deux me fait le même effet que de discuter avec des membres des jeunesses identitaires. J’ai lu que Céline, Drumont et Rebatet sont considérés comme anarchistes de droite. Nous avons là une longue lignée littéraire et cultivée.

      WP : Polysémique, le terme anarchie s’entend sous des acceptions, non seulement différentes, mais absolument contradictoires. Employé péjorativement, comme synonyme de désordre social dans le sens commun ou courant et qui se rapproche de l’anomie,
      L’anarchisme de droite est une sensibilité philosophique et politique caractérisée par un refus d’adhérer à une société ou un système s’appuyant sur la démocratie parlementaire, le pouvoir de l’argent, les idées reçues en matière d’ordre social, et plus généralement toute forme d’autorité se réclamant d’eux.

      Un test :
      " Nous n’achetons des esclaves domestiques que chez les Nègres ; on nous reproche ce commerce. Un peuple qui trafique de ses enfants est encore plus condamnable que l’acheteur.
      Ce négoce démontre notre supériorité ; celui qui se donne un maître était né pour en avoir. »"
      Comment traduire ce passage dans une langue qui a évolué ? Comment vont jouer les nuances ?

    • @unagi @mad_meg insinuer que la CT-AIT cautionne l’esclavage en les comparant aux fachos c’est de la calomnie lénifiante.
      Pour Voltaire il vous a déja été répondu qu’il avait évolué. Et comme pour tout le monde la position qui compte c’est la dernière. De Mussolini qui a commençé comme socialiste mais je penses que ce qu’on retiens c’est plutôt son activité fasciste...
      Toujours est-il que vous semblez refuser le fait qu’on questionne la pèriode des Lumières. Réflexe autoritaire propre aux postmodernes anti-Lumières. Si Voltaire est criticable, la pèriode en soit à permi la liberation de l’esclavage, du servage, à permis plus tard la libération féministe etc.
      Ce qui est rassurant c’est que de fait vous validez le reste de l’article et l’analyse des autres auteurs de la pèriode. Tout n’est peut-être pas perdu ...

    • Non non, aucune calomnie lénifiante, à moins que tu ne t’exprimes en vieux français et dans des contextes lointains.
      Effectivement il nous a été répondu, mais par qui ?
      On voit ou te porte ton esprit confus en parlent de libération de l’esclavage et non pas de libération des esclaves. Comme celle des cerfs, etc, etc...

      Montesquieu, Voltaire, Diderot, Beaumarchais,
      Bernoulli, Euler, Laplace, Lagrange, Monge, Condorcet, D’Alembert en mathématiques, en physique générale et en astronomie. Cavendish, Coulomb et Volta. Lavoisier, Linné, Réaumur, Buffon, Jussieu, Lamarck.
      C’est plus un siècle féministe qu’un siècle de présence féminine.

    • Autant pour moi, ta liste commençant par une marquise et une baronne, en dit long sur le féminisme de cette époque.

      Rousseau fut de suite fasciné par l’esprit de Louise Marie Madeleine Guillaume de Fontaine :
      « Madame Dupin était encore, quand je la vis pour la première fois, une des plus belles femmes de Paris. Elle me reçut à sa toilette. Elle avait les bras nus, les cheveux épars, son peignoir mal arrangé. Cet abord m’était très nouveau. Ma pauvre tête n’y tint pas. Je me trouble. Je m’égare. Et bref, me voilà épris de Madame Dupin. Mon trouble ne parut pas me nuire auprès d’elle, elle ne s’en aperçut point. Elle accueillit le livre et l’auteur, me parla de mon projet en personne instruite, chanta, s’accompagna au clavecin, me retint à dîner, me fit mettre à table à côté d’elle. Il n’en fallait pas tant pour me rendre fou. Je le devins. »
      Mais je m’égare.

    • Beaumarchais, un des esprits les plus pétillants des Lumières

      J’ai bien ri quand j’ai lu cet éloge de Beaumarchais, barbouze et vendeur d’armes au service du roi, anobli puis républicain, censeur, veuf noir, boursicoteur et capitaliste à l’origine de la propriété intellectuelle blanchie sous le terme « droits d’auteur ».

      Encore un coup des suprémacistes noirs.

      Vous avez aussi des posters de Steve Jobs dans les locaux de la CNT-AIT Toulouse ?

    • C’est une féministe Rousseau maintenant ? Il a été secrétaire... et alors je voie pas le rapport. Ces femmes n’ont pas été invités à écrit l’encyclopédie, ni cités comme Lumières par les anarchosyndicalistes. C’est pas des mecs du XVIIIeme qui vont m’aider à m’en sortir en 2016 et même chose je pense pour les personnes racisées qui n’en ont rien à faire de l’abstraction humaniste des bourgeois blancs du temps de l’apogée de l’esclavage moderne.

      Prétendre comme le fait @critical_hi que les lumières sont a l’origine de l’abolition de l’esclavage et de la servitude des femmes c’est encore une belle confiscation des luttes par des hommes blancs. Si l’esclavage des noirs à été aboli c’est parce qu’illes se sont révolté·e·s et que ca devenais trop cher de poursuivre cette industrie devenu moins rentable d’avoir des ouvrier·e·s endettés. Pour les femmes je vais pas entré dans le détail non plus mais c’est la lutte des femmes et le pleine emploi qui les a émancipées pas les lumières.

      Pour le PIR c’est des suprématistes noirs alors ? C’est quoi ce délire à la Finkielkraut ! Pas de sources bien sur pour lancé cette anathème. Comme @unagi j’ai pensé à des anarchistes de droite, en fait c’est juste des mecs blancs qui veulent garder le monopole de la langue comme l’avaient leur ancêtres « les lumières », exactement pareil que Finki, Zemour, Soral... ils disent comme vous sur Voltaire et n’oublient jamais de rappeler que les noirs aussi ont pratiqué l’esclavage.

      Sinon je suis aussi étonné d’un tel acharnement des anarchosyndicalistes toulousains à défendre la pensée des lumières comme une totalité parfaite et immuable. Je savait pas que les lumières étaient anarchistes, ni même syndicalistes. Il y aurais pas des penseurs anarchistes qui ont parlé des noirs depuis les lumières ? Parce que se servir de texte qui utilisent le mot « nègre » pour parler du racisme en 2016 ca me laisse songeuse. Genre vous auriez pas plutot envie de discuter sur la pensée des anarchistes noir·e·s qui se sont penché sur le sujet ? Est-ce que vous en connaissez plus proches de nous (et moins blancs) que Voltaire &co ? Voltaire et les lumières ca fait deux siècles que des hommes blancs se sont penché sur ces textes, on connais deja en long et en large, il manque pas de visibilité et n’en a jamais manqué. Il est plus que temps de s’occuper de laisser la place et la parole et le choix des mots, aux personnes racisées qui sont toujours silenciées, y compris dans cette discussion.

    • Non @unagi je constate seulement que depuis l’époque des Lumières des femmes ont participé à la vie des idées par des correspondances, des écrits ou des traductions. Elles ont pu jouer un rôle dans les transferts culturels, elle ont pu se frayer une place dans des domaines réputés masculins, et participer aux débats publics de leur temps. Les Lumières ce ne sont pas seulement des essais et des corps de doctrine mais aussi et surtout le partage des idées et la participation active à des échanges intellectuels. Ces participations féminines sont longtemps restées invisibles et vous venez d’en remettre une couche.

    • Dur, pour un mouvement historiquement blanc et masculin, de devoir faire le deuil de celui de ses privilèges qui lui est le plus cher (j’en suis passé par là moi aussi) : celui de prétendre détenir déjà le nec plus ultra du discours révolté et du projet politique émancipateur. Difficile pour celui-ci d’entendre qu’un discours élaboré sans les femmes, les racisés et tant d’autres minorisé-e-s l’est toujours de fait contre elleux - et que, lorsque celleux-ci prennent leur émancipation en main, ellils ne viennent pas le rejoindre et faire chorus en le remerciant d’avoir déjà forgé tous les outils nécessaires.
      Pourtant un des fondateurs de l’Internationale - la première, celle de 1864 - avait dit un truc fondamental sur « l’émancipation des opprimés ». Il n’était certainement pas le premier : mais c’est de lui, un homme blanc hétéro et un peu bourgeois, qu’on se souvient.
      Vraisemblablement, ni lui ni l’essentiel du mouvement ouvrier depuis, y compris dans ses composantes libertaires n’imaginaient avec conséquence qu’ils pouvaient, en dépit de leur position et de leur combat de classe, compter aussi au rang des oppresseurs.
      Tous les vestiges actuels de cette histoire ne s’accrochent pas nécessairement mordicus à leurs chères œillères.
      Mais au vu ne serait ce que du succès chez les libertaires d’auteurs récents comme Escudero ou Garcia, de la place éminente que tient dans leur propos la construction d’ennemis de l’émancipation en grande partie fantasmés, comme « les post-modernes » ou « les déconstructeurs », accusés par eux de venir de leurs universités plus ou moins américaines pour dévoyer les saines luttes révolutionnaires populaires, et utilisés comme autant d’anathèmes ; comme au vu des accusations de « scission » que provoquent a répétition, depuis des années, voire des décennies, l’irruption sur la scène politique des combats féministes, LGBTQI, des luttes des racisés, des remises en question antispécistes, toutes et tous rendus systématiquement responsables par nos émancipateurs de l’affaiblissement de la critique sociale traditionnelle (la leur, la seule qui vaille, LA critique générique, universelle, exempte de particularisme : celle la même qui, sous la plume de Garcia, serait aujourd’hui désertée, puisque selon une telle perspective, ne pas rejoindre les anarchistes, c’est nécessairement déserter la critique : a fortiori, venir leur porter la contradiction sur ce point.), tous ou presque sont tentés de le faire.

    • Pour revenir au sujet initial du post, il ne serait peut-être pas inutile de s’intéresser aux travaux de quelqu’un d’a priori aussi peu suspect de sympathie pour l’obscurantisme que l’est #Louis_Sala_Molins.

      En particulier, « #Esclavage_Réparation : les lumières des capucins et les lueurs des pharisiens. », où il expose dans le détail deux exemples de condamnation et de combat mené contre l’esclavage en occident au XVIIè siècle - et l’éclairage violent que ces luttes là projettent sur les prétentions anti-esclavagistes des Lumières qui ont suivi.

      Faits historiques qui affaiblissent singulièrement « l’argument » maintes fois ressassé auquel l’auteur du post initial a recours

      Partant d’une société dans laquelle l’esclavage est une sorte « d’évidence » générale, que personne ou presque ne questionne

      de fait, les ressources intellectuelles, culturelles, requises pour penser contre cette institution étaient déjà là, et les philosophes cités n’en étaient pas dépourvus.

      Et c’est vraisemblablement l’inverse qui devrait nous intéresser et troubler notre confort : le fait de la construction de l’acceptabilité de l’esclavage dans l’Europe des XVIIe et XVIIIe siecles, et la part qu’y ont pris les "lumières", plutôt que de céder à la facilité de forger a posteriori de toutes pièces une histoire de « tatonnements » et de questionnements prudents mais rigoureux et de lent progrès dans les ténèbres, tellement plus valorisante !

      Il faut seulement avoir le mince courage intellectuel que requiert de remettre la question sur ses pieds : pourquoi, alors que tout était là, les philosophes dits « des lumières » n’en ont ils fait usage que si peu et si tardivement ?

    • Les travaux de Louis Sala-Molins présentent beaucoup d’intérêts et méritent discussion. Mais une chose est sûre, vous ne l’embaucherez pas à son corps défendant dans votre petite initiative raciste :

      "Ceci dit, comme beaucoup, je suis troublé par les dérives racialisantes ou carrément racistes des comportements et des choix idéologiques de certains. Dont je ne suis pas. Dont je n’ai jamais été. Dont je ne serai jamais, sauf naufrage dans la folie..."
      Louis Sala-Molins met les points sur les i http://1libertaire.free.fr/LSalaMolins04.html

    • @Rubber

      Je ne vois pas comment je pourrais m’imaginer « embaucher » quelqu’un comme Louis Sala Molins, ni dans quel but je pourrais vouloir le faire. Je ne vous connais pas, mais vous avez l’air de savoir cela bien mieux que moi.

      De même, je suis des plus curieux de vous lire plus longuement sur la « petite initiative raciste » que vous vous permettez de me prêter ici. Il est vrai que, quoi que je puisse en penser, je n’ai pas l’extravagance de m’imaginer indemne du racisme qui structure la société capitaliste, des rapports sociaux qu’il institue, et que je ne doute pas qu’il me soit arrivé et qu’il m’arrivera comme à tout un chacun ou presque de m’en faire l’agent à mon corps défendant. Serait-ce donc ce que vous entendez par là ? Auquel cas il serait bienvenu que vous précisiez votre propos.

      Pour la discussion, je suis ouvert, pour peu qu’on ait la décence ne pas se permettre d’ôter les mots de la bouche d’autrui, ou de falsifier son propos.

      Mais de curieux interlocuteurs, qui pullulent ces temps-ci chez les libertaires, semblent redouter plus que tout la confrontation à une discussion. En lieu et place, sitôt que confrontés à une révolte, une lutte, une critique contre le racisme, le colonialisme, le patriarcat, l’hétérosexisme formulée depuis un point de vue autre que le leur, et tout particulièrement depuis le point de vue de celleux qui les subissent, on les voit aussitôt, sûrs de leur fait, prétendre décider unilatéralement des seules discussions possibles et jeter l’anathème sur les fâcheux. On l’a vu lors d’un salon du livre anarchiste, et lors de la sortie de quelques uns. Hélas, en s’empressant trop grossièrement de venir mettre n’importe quoi dans la bouche de celleux qui formulent de telles critiques et mènent ces luttes (ou qui, comme je l’ai fait ici, s’en font seulement l’écho) - n’importe quoi, pourvu que cela vienne conforter l’idée flatteuse qu’ils se font du monde et d’eux mêmes, ces étonnants « libertaires » courent surtout le risque de passer pour des analphabètes, des imbéciles ou des falsificateurs, sinon une combinaison plus ou moins heureuse des trois : ce qui, j’en conviens volontiers, n’est guère enviable.

    • @martin5

      « Mais de curieux interlocuteurs, qui pullulent ces temps-ci chez les libertaires, semblent redouter plus que tout la confrontation à une discussion. En lieu et place, sitôt que confrontés à une révolte, une lutte, une critique contre le racisme, le colonialisme, le patriarcat, l’hétérosexisme formulée depuis un point de vue autre que le leur, et tout particulièrement depuis le point de vue de celleux qui les subissent, on les voit aussitôt, sûrs de leur fait, prétendre décider unilatéralement des seules discussions possibles et jeter l’anathème sur les fâcheux. »

      Si je résume, les interventions contre cette ’révolte’ ferait donc partie d’un simple ’backlash’ de vieux blancs tenant à leurs privilège ?

      La culpabilité devrai m’envahir, mais mon identité banlieusarde fait que je ne suis jamais rentrer dans genre de culpabilité judéo-chrétienne.

      Je n’ai pas l’impression d’être confronté à une « une révolte, une lutte, une critique contre le racisme, le colonialisme », mais plutôt une acceptation relativisme culturel au nom d’un antiracisme.

      Je me bat pour émancipation des individus et une société égalitaire en essayant de le faire avec bienveillance (conscient que la fin ne justifie pas les moyens).
      Vos ’arguments’ et vos procès d’intention n’y changerons rien.

      La rhétorique ne suffit pas toujours à se défausser d’engagements politiques.
      Défendre des gens (fussent-ils ’racisé-e-s’) avec des positions ouvertement racistes ou pour reprendre vos mots : relayer leurs « luttes* » de ceux-ci est une position politique.
      Certains ’racisé-e-s’ sont mis en avant et d’autres serons toujours taxés d’être ’noirs ou arabes de service’.

      Enfin feindre d’un manque de volonté de débat est pour le moins étonnant.
      Comme les coups ne sont pas des arguments recevables, à moins d’être un curé de gauche, qui tend l’autre joue.
      Je considère qu’il n’y pas volonté de débattre dans ce milieux aujourd’hui. Il n’y jamais eu autant d’attaques physiques autour de ces débats :
      – Plusieurs attaques de la librairie « La Discordia »
      – 1 attaque à « Milles Babords »

      (*) En dehors des séminaires universitaires et des récupérations éhontés quelles sont les luttes du PIR

  • Brexit : le Royaume-Uni déclenchera l’article 50 avant la fin du mois de mars
    https://www.crashdebug.fr/international/12427-brexit-le-royaume-uni-declenchera-l-article-50-avant-la-fin-du-mois

    La Première ministre britannique a annoncé ce dimanche 2 octobre une date pour le lancement de l’article 50 du traité de Lisbonne : ce sera avant fin mars. Cette procédure activera le processus réel de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne en marquant le début des négociations pour un Brexit "hard" ou "soft".

    Theresa May arrivant dans les locaux de la BBC, le dimanche 2 octobre - Stefan Rousseau/AP/SIPA

    “Nous déclencherons l’article 50 avant fin mars l’an prochain”, a déclaré ce dimanche la Première ministre Theresa May à la radio BBC. Le lancement de cet article du Traité de Lisbonne enclenchera le processus de sortie définitive du Royaume-Uni de l’Union européenne.

    Le pays aura alors deux ans pour régler les modalités de son départ, bien que ce délai soit susceptible d’être (...)

  • Quelle est la capitale européenne la plus « #cool » ?
    http://fr.myeurop.info/2016/09/20/quelle-est-la-capitale-europ-enne-la-plus-cool-14753

    http://cdn1.myeurop.info/sites/default/files/imagecache/third_thumbnail/media/images/b61f7d87e44f162726256b469acdcf3d_large.jpeg

    La Rédaction

    P margin-bottom : 0.21cm ; Prague détrône Lisbonne au palmarès des villes européennes « les plus cool », notamment grâce à sa bière bon marché et à ses trésors architecturaux.

    P margin-bottom : 0.21cm ; lire la suite

    #EUROFOCUS #Voyages #Vent_d'Est #VIE_D'EUROPE #Allemagne #Autriche #Espagne #France #Grèce #Italie #Lettonie #Lituanie #Portugal #République_tchèque

  • BANQUES : Bruxelles donne son feu vert pour recapitaliser la banque CGD Le figaro.fr avec AFP - 24/08/2016

     La Commission européenne a approuvé un plan de recapitalisation de la banque publique portugaise Caixa geral de depositos (CGD) pouvant dépasser 5 milliards d’euros, dont 2,7 milliards injectés directement par l’Etat, ont annoncé mercredi les autorités européennes et le gouvernement portugais.

    . . . . .

    Outre les 2,7 milliards injectés par l’Etat, la CGD pourra aussi convertir en capital une aide publique évaluée entre 900 et 960 millions d’euros qui lui a été versée en 2012.
    Dans le cadre de ce « plan de grande envergure » visant un retour à la rentabilité et qui devra impliquer « des réductions de coûts significatives », précise Bruxelles, un autre milliard d’euros doit être dégagé par l’émission de titres de dettes.

    . . . . .

    Le ministère des Finances portugais a ajouté dans un communiqué que le plan de recapitalisation pourrait aussi compter sur le transfert de 500 millions d’euros d’actions de la holding publique ParCaixa, ce qui porterait le montant maximum de la recapitalisation à plus de 5 milliards d’euros.
    L’opération n’est pas considérée comme une aide d’Etat par la Commission européenne, assure le gouvernement socialiste, ce qui signifie qu’elle ne pèsera pas sur le déficit portugais de 2016, que Lisbonne s’est engagé à ramener à 2,2% du Produit intérieur brut.
    L’injection de fonds publics va toutefois peser sur la dette et contraindre le Portugal à adopter un budget rectificatif pour 2016.
    Première banque portugaise en termes d’actifs, la CGD avait passé sans encombre, fin 2014, les tests de résistance de la Banque centrale européenne (BCE),

    . . . . .

    Les crédits à risque détenus par la CGD s’élevaient fin juin à plus de 8,5 milliards d’euros, soit 12,2% de son portefeuille total de crédit.

    . . . . .

    La CGD a subi une perte nette de 205,2 millions d’euros au premier semestre, contre un bénéfice de 47,1 millions d’euros à la même période de l’an dernier.
    Le Portugal était sorti en mai 2014 d’un plan d’aide internationale de 78 milliards d’euros, mais le secteur bancaire reste fragile.
    Les contribuables ont été sollicités en août 2014 pour sauver Banco Espirito Santo (BES) et en décembre 2015 la petite banque Banif. Ces opérations ont coûté respectivement 4,9 milliards et 2,5 milliards d’euros à l’Etat et aux autres banques.

    #union_européenne #foutage_de_geule #crise_financiére #banque #Portugal #commission_européenne #fausse_dettes