city:ma’arrat

  • « Game of Thrones » illustre les vraies mœurs cannibales du Moyen Âge | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/158902/histoire-culture-game-of-thrones-cannibalisme-moyen-age

    Attention TW de cannibalisme

    Si vous pensiez que le cannibalisme était une pratique lointaine, inconnue à la civilisation occidentale ou que les scénaristes de Game of Thrones avaient juste un penchant pour les exagérations macabres, détrompez-vous. La série fait référence à des mœurs ou des épisodes historiques précis, souvent bien pires que ses scènes les plus gores.

    Les mythes et histoires sanglantes qui peuplent nos productions culturelles, des contes d’antan aux films hollywoodiens, sont en partie fondées sur des récits du Moyen Âge. C’est ce que montre la professeure d’histoire Angelica Montanari dans son ouvrage Cannibales (éd. Arkhê).

    Témoignages crédibles et fiction se mêlent inextricablement dans les narrations d’une époque où l’imaginaire était gouverné par toutes sortes d’interdits religieux et de croyances païennes. La morale chrétienne et les pratiques relatées s’accommodent pourtant plutôt bien entre elles. Au-delà d’épisodes réels de cannibalisme « de survie » survenus lors de moments de disette ou d’épisodes guerriers, des pratiques de cannibalisme plus ordinaire ont bel et bien existé.

    En Terre Sainte, Bohémond de Hauteville, prince d’Antioche, tient en 1098 le siège de la ville de Ma’ârrat al-Nu’mân. Quand celle-ci cède, le massacre est sans pitié pour les infidèles. Dans la ville devenue charnier, les conquérants se nourrissent des cadavres humains. Cet épisode est raconté dans quatre sources différentes, ce qui conforte la véracité du récit. On a également rapporté l’existence d’une fraction des phalanges chrétiennes, nommée Tafurs, qui se seraient prêtées à des actes de cannibalisme par faim, mais aussi par tactique.

    La mise en scène de la dévoration a effectivement une fonction tactico-militaire que relatent bien des chroniqueurs. Adémar de Chabannes raconte comment le Normand Roger de Tosny s’est forgé une féroce réputation lors de son expédition en Espagne, pendant la première moitié du XIe siècle : il terrorisait ses prisonniers en découpant certains d’entre eux en deux devant les autres, en les faisant cuire puis en les donnant à manger aux survivants. Il laissait ensuite quelques malheureux s’enfuir, pour que la sinistre information se diffuse parmi les musulmans.

    Pérouse, 14 juillet 1500. La ville est gouvernée par la famille Baglioni, mais le petit-neveu, Charles, décide de monter un complot pour prendre le pouvoir et se débarrasser de ses grands oncles régnants, Guy et Rodolphe, ainsi que de leurs enfants. Il choisit l’occasion du mariage d’Astorre, l’un des fils de Guy, pour agir. Ses hommes de main et alliés envahissent la ville après les réjouissances, et ils tuent le marié dans son lit nuptial. On lui arrache le cœur et Filippo di Braccio, un allié de Charles, mord férocement dedans avant d’abandonner le reste du corps. L’un des fils de Rodolphe Baglioni parvint à s’échapper et reprit plus tard la ville.

    L’histoire du cannibalisme en Occident ne s’arrête toutefois pas à ces épisodes de massacres spectaculaires. Certaines mœurs sont bien plus ancrées dans le quotidien de l’époque, où le corps humain était présenté comme ayant certaines vertus justifiant des pratiques anthropophages curatives ou gustatives.

    Dans la nouvelle De prava amicitia vel societate, un certain Sercambi raconte qu’à la cour du pape Urbain V à Avignon, au XIVe siècle, les « pastelli » du chef Troiante sont fameux, grâce à un ingrédient secret.

    Le cuisinier, un « homme méchant », a pris goût à la chair humaine et aurait décidé de s’en servir dans ses préparations. Il prélève sa viande sur des cadavres, « les cuisses et des parties bien en chair, des mollets, des fesses et toutes les parties sans os ».

    Le gourmand pape finit par découvrir la supercherie quand l’une des tourtes qu’il a conservées finit par grouiller de vers. Le cuisinier cannibale est alors condamné à la pendaison.

    Une variante du récit se retrouve dans un roman en espagnol du XVe siècle : au cours des fêtes du Nouvel An, les convives de la meilleure pâtissière de Paris découvrirent des morceaux de corps humain dans leurs plats. Celle-ci trucidait des clients, avec l’aide de ses filles, pour en faire de bons petits plats.

    Le médecin du XVIe siècle Paracelse en fait une « liqueur de momie », un élixir de longue vie auquel pouvait être ajouté du sperme, de la mœlle et des testicules. À partir du XVe et XVIe siècle, on note même une augmentation des remèdes à base de composants humains, notamment de graisse.

    En Occident, c’est à l’époque où les apothicaires et médecins commencent à disséquer des cadavres que la médecine fait des progrès. À cette même époque, les cadavres ont aussi un usage bien précis : la mumia est un remède réputé issu… du suc de cadavres. Le mot persan mûmyia désigne initialement le mélange de poix et de bitume dont se servaient les embaumeurs égyptiens. Ce sont les Arabes qui, en envahissant l’Égypte, remarquent une similitude entre la substance de l’asphalte et le liquide issu des corps embaumés.

    Le terme voyage jusqu’en Europe, via l’école de médecine de Salerne. Entre le Xe et XIIe siècle, ce remède venu d’Orient, appelé « liquide des morts », est très populaire. Se monte alors un business morbide : plutôt que d’acheminer d’antiques momies, la circulation et l’exploitation des cadavres s’intensifie.

    En 1544, le médecin italien Pierandrea Mattioli s’alarme de la contrefaçon. Le remède compte des opposants, parmi lesquels le célèbre chirurgien Ambroise Paré, qui juge répugnante l’idée de manger des décompositions humaines pour se soigner.

    Et si, finalement, on pouvait prédire la mort de Cersei Lannister grâce à l’histoire ? Bon nombre d’épisodes de cannibalisme relatés évoquent des vengeances du peuple contre les nobles, voire contre un roi. En 1185, l’empereur bizantin Andronic Comnène fut torturé, tué puis dévoré par des femmes de Constantinople. Le monarque était haï et dans les écrits, sa dévoration est présentée comme un châtiment céleste.

    #cannibalisme #histoire
    Ca se limite au moyen-age et à la renaissance mais pendant la Terreur j’ai souvenir de beaucoup de récits de cannibalisme en France. Le seigneur d’un village près d’ou j’ai grandit aurais eu le coeur dévoré par les révolutionnaires. Il s’appelait Guillin du Montet et je croyais avoir fait un poste là dessus sur seenthis mais je le retrouve pas

  • A Gay Girl in Damascus : Ma’arrat an-Numan : Cannibals Wearing Crosses
    http://damascusgaygirl.blogspot.com/2011/04/maarrat-numan-cannibals-wearing-crosses.html

    The first of the two anthropophagic incidents occurred at Antioch. In the course of a long siege and counter-siege, food became increasingly scarce and the Crusaders desperately sought any sustenance: “Then the starving people [the Crusader army] devoured the stalks of beans still growing in the fields, many kinds of herbs unseasoned with salt, and even thistles which because of the lack of firewood were not well cooked and therefore irritated the tongues of those eating them. They also ate horses, asses, dogs, and even rats. The poorer people ate even the hides of animals and the seeds of grain found in manure.”
    As the siege continued, the hunger grew worse and, “in a letter to Pope Paschal II, crusade leaders reported that ‘some could scarcely refrain from eating human flesh’.” During the winter of 1097/1098, “some of the poor even turned cannibal. Some wild Flemings who had followed Peter the Hermit and were known as ‘Tafurs" acquired a considerable reputation for this kind of thing. They always fought in the front lines and made the most of any Turks they killed.”

    After Antioch had finally fallen, the Crusader leaders decided to attack the city of Ma’arrat-an-Numan. This town had a population of around 25,000 and was located astride the main route about fifty miles southwest from Antioch, towards Damascus and Jerusalem. Food and other rations were short among the invading army and capturing Ma’arrat was seen as both a way of keeping the army busy and of securing food for them. After a two-week siege, from November 27 to December 11, 1098, Count Raymond of Toulouse’s miners opened a breach in the wall and the city was entered. “On that day and the next [the Crusaders] killed all the Saracens from the greatest to the least and plundered all their possessions.”
    While the massacre of the entire population of a city was certainly an atrocity, it wasn’t particularly unusual for that lot. More troubling for them was the discovery that Ma’arrat did not have the stores of food that they had imagined it to contain. Fulcher describes the actions of the Crusaders during the siege with more approbation: “I shudder to say that many of our men, terribly tormented by the madness of starvation, cut pieces of flesh from the buttocks of Saracens lying there dead. These pieces they cooked and ate, savagely devouring the flesh while it was insufficiently roasted. In this way the besiegers were more harmed than the besieged.”

    #croisés #cannibalisme