city:neuilly-sur-seine

  • Les résultats des européennes 2019 à Paris en dix cartes

    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2019/05/28/les-resultats-des-europeennes-2019-a-paris-en-dix-cartes_5468692_4355770.htm

    Les cartes parisiennes, comme souvent sont toujours vraiment fascinantes. Surtout le RN pour lequel je m’interroge sur l’aspect très périphérique de la carte. On dirait presque qu’une population « rejetée sur les bords » votent plus RN...

    Les électeurs parisiens n’ont pas tout à fait voté comme la moyenne des Français : 32,92 % des voix pour la liste menée par Nathalie Loiseau (LRM), 19,89 % pour celle de Yannick Jadot (EELV) et 10,19 % pour celle de François-Xavier Bellamy (LR). Dans la capitale, traditionnellement, la droite triomphe dans les riches arrondissements de l’ouest et du nord-ouest ; tandis que la gauche est solidement implantée dans les arrondissements plus populaires de l’est et le long des frontières de la ville, au nord et au sud.

    #élections #cartographie

  • « A #Paris, les #inégalités s’aggravent de manière abyssale », Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot
    https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/01/29/michel-pincon-et-monique-pincon-charlot-a-paris-les-inegalites-s-aggravent-d

    La singularité parisienne tient à ses poches de très grande #pauvreté. Les espaces collectifs que sont la rue, le métro chauffé, les passages ou les centres d’hébergement abritent beaucoup de pauvres à Paris. Il y a plus de 10 000 personnes sans domicile. Un ménage sur vingt touche le RSA [revenu de solidarité active]. En 2015, le taux de pauvreté y était de 16,1 %.

    Comment cette cohabitation entre très riches et très pauvres s’organise-t-elle ?

    Il y a, à Paris, un phénomène spectaculaire qui s’apparente à une objectivation spatiale de la lutte des classes. On a, d’un côté, les beaux quartiers à l’ouest et, de l’autre, les quartiers les plus populaires à l’est et au nord. Cohabitent au sein même d’une surface très réduite les richesses les plus insondables et les pauvretés les plus atroces. Mais elles ne se mélangent pas. Une des conditions indispensables à la reproduction des inégalités, c’est que les riches vivent entre eux, dans un entre-soi qui doit être très pur. C’est le cas dans plusieurs arrondissements parisiens, comme le 7e, le 8e, une partie du 17e sud, le 16e, surtout au nord, où l’on voit une concentration de richesse. Qui se prolonge dans les villes limitrophes, comme Neuilly-sur-Seine, Meudon (Hauts-de-Seine) ou Saint-Germain-en-Laye (Yvelines).

    On assiste pourtant à la gentrification des arrondissements du nord-est de Paris. Cette évolution conduit-elle à plus de mixité sociale ?

    A l’est, la population est en train de changer avec l’arrivée d’acteurs investis dans les nouveaux secteurs de l’activité économique et sociale, comme le design, l’architecture, les nouvelles technologies, les médias, le monde de la mode… Ces gens gagnent bien leur vie et sont souvent d’origine populaire, attirés par d’anciens logements ouvriers ou d’anciennes usines réhabilitées.

    Mais la mise en place d’une vraie mixité sociale reste sociologiquement très compliquée et ambivalente. On s’est rendu compte, dans nos études, que la proximité physique a plutôt tendance à exacerber la #distance_sociale. Les jeunes couples avec de bons salaires qui vivent à la Goutte-d’Or (18e) ne se mêlent pas aux familles issues de l’immigration, notamment pour la scolarité. La population blanche va à l’école privée, la population noire, à l’école publique. La violence symbolique est toujours là.

    De nouveaux acteurs économiques, comme Uber et Airbnb, sont en train de transformer le travail et le logement à Paris. A qui profitent ces plates-formes ?

    Elles ne profitent certainement pas à la population. Avec ces plates-formes, on assiste, à Paris comme dans d’autres grandes villes, à une aggravation de la déréglementation des rapports entre les êtres humains, à la destruction des contrats sociaux, fruit de luttes extraordinaires pour la protection de l’humain. On a franchi, avec elles, une étape de plus dans le néolibéralisme, où des entreprises ne sont plus obligées de payer des impôts à leur juste mesure, de réglementer leur profession, de respecter les arrêts maladie… C’est le règne de la loi du plus fort. Ces plates-formes sont en réalité un processus d’« esclavagisation » de jeunes qui ne trouvent pas de travail et prennent des risques fous pour livrer des pizzas à toute allure.

    Sociologiquement, comment cela modifie-t-il Paris ?

    Ce qui se passe est très grave. Sur les conséquences économiques d’Airbnb, le livre de Ian Brossat (Airbnb, la ville ubérisée, La ville brûle) donne des statistiques sur les effets négatifs, sur le prix des logements, sur la crise des hôtels… D’un point de vue sociologique, en favorisant la location à des étrangers ou à des provinciaux de passage, Airbnb empêche l’installation de Parisiens et l’enracinement de gens sur le territoire. Or, on a besoin de racines pour créer l’identité d’une ville.

  • La république des « Fils de… » (1re partie) – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/07/29/la-republique-des-fils-de-1re-partie

    Frasques, voracité, prédation, succession… Rejetons conçus dans le dos de la République égalitaire, les enfants terribles de la nomenklatura sont les nouveaux seigneurs de cette« Algérie de papa », la version bâtarde de l’« Etat algérien restauré ». Pour désigner les fils de généraux et hauts gradés de l’armée, des services de sécurité, ministres, pontes de la haute administration…, l’humour populaire est intarissable de génie créatif : ouled al qiada, meqla, qaloi, chouaker, ouled douk douk, qemqoum, les rejetons des pontes font valoir chaque jour leur droit de cuissage sur les ressources du pays. De Toufik Benjedid à Saïd Bouteflika, de Adel Gaïd à Sid Ali Mediene, de Abdelmoumen Khalifa à Farid Bedjaoui, de Rym et Farès Sellal à Amine Zerhouni, de Réda Habour à Khaled Tebboune, des fils de Meziane au fils Ould Kaddour, des fille et fils de Saadani au fils Ould Abbès, de Amel Bouchouareb à Khaldoun et Sina Khelil…, des échantillons représentatifs de la caste de compradores et de fabricants d’hégémonie qui réécrit l’histoire d’un « seul héros, le pouvoir ». Plongée dans les dessous putrides de la reproduction en marche de la classe des dirigeants.

    Ils sont dans l’import-import (60 milliards de factures d’importation), dans l’immobilier (?), dans les « services » (12 milliards/an), dans la com’ et l’événementiel, les bureaux d’études, le consulting, les centres commerciaux et grandes surfaces, le catering, le contrôle et concessions automobiles, les franchises, les sociétés de gardiennage et de sécurité, 7 milliards de dollars que se partagent quelques sociétés appartenant à des généraux à la retraite et/ou en activité, comme celle d’un des fils de Gaïd Salah, Adel, et à des personnalités du gouvernement et de la haute administration, à l’image de Vigie Plus, société à 50 000 agents, apparentée au fils de l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Aucun créneau juteux, aucune opportunité d’affaires, aucun business florissant n’échappe à leur appétit vorace.

    Shootés à l’argent public, addicts aux privilèges et rente de « l’Etat pompeur », les « fils de » ont un « couloir vert » dans les ports, les tapis rouges des salons d’honneur, occupent des postes (fictifs de préférence, mais rémunérés en devises) dans les grandes compagnies (Air Algérie, Sonatrach…), postés dans les grandes capitales mondiales. Ils sont dans la diplomatie, dans les agences et organismes internationaux. Ils ont des ports secs pour cocaïne pure (fils du général Hamel) et quincaillerie de luxe, des flottes (navires de la Cnan rachetés en partie par Réda Habour).

    Ils sont dans le négoce des matières premières (Sina Khelil…), dans la distribution, souvent en situation de monopole (Mouloud Djebbar, fils du général M’henna Djebbar), « bien nés » et as du trafic d’influence, ils ont les clés des coffres-forts de l’Etat social, dépecés, en bandes organisées, lors des soirées banquet. D’affriolantes saisons algériennes pour une jet-set fâchée avec le Projet national et le principe d’égalité des chances.

    Boucherie du peuple vs caudillo du régime

    Kouba. « Marché des 13 salopards ». « La boucherie du peuple ». Il porte bien son nom, le très « modeste » magasin de Kamel « Le Boucher », gros sous-traitant présumé des cartels de la cocaïne, scellé depuis plus d’un mois. L’homme aux 701 kg de coke a entraîné dans sa chute spectaculaire deux caudillos du régime : Abdelghani Hamel et Menad Nouba, tout puissants patrons de la police et de la gendarmerie.

    Au ministère de la Défense, gros client de la viande importée par « le Boucher », deux généraux-majors, Boudouaour Boudjemaa, le directeur des finances, et Mokdad Benziane, directeur du personnel du MDN, sont éjectés, « admis à la retraite ». Le menu fretin (26 inculpés-1, le fils de l’ex-Premier ministre Tebboune) est envoyé au cachot. L’Algérie, ses attributs de pouvoir, ses autorités régaliennes, flirte dangereusement avec narco-Etat.

    Dans le Vieux Kouba, c’est encore la consternation. La colère. De l’incompréhension aussi. « Kouba, ce sont toutes ces personnalités qui ont fait l’histoire. De Ferhat Abbas qui y a vécu (en résidence surveillée) au colonel Mohamedi Saïd, de Cheikh Soltani à Ali Benhadj et j’en passe. Mais des ”cavés” comme ça, on en avait pas. » Yazid, spécimen de cette petite bourgeoisie de Kouba qui se sent « salie » par l’érection dans son paysage de ce sulfureux personnage. « Ce berani (étranger) qui a débarqué ici presque avec son seul vélo et qui s’achètera, en un temps record, pas moins de 26 villas. »

    A Alger, les gendarmes de la section de recherches ont mis au jour 22 promotions immobilières, dont les appartements de standing sont cédés à des hauts fonctionnaires de l’Etat. « L’homme aurait juré de raser toute la ville et de ne laisser au peuple de Kouba que l’Hôtel de la mairie pour ses papiers d’identité. » Au chemin Calvaire, dans le bas Kouba, il aurait offert quelque 130 milliards pour s’adjuger un djenane de 6000 m2. « La famille, une grande famille de militants nationalistes qui y résidait depuis plusieurs générations, voulait préserver la valeur patrimoniale de la résidence.

    Le Boucher ne voulait rien savoir. ”Dites-moi plutôt combien elle fait en longueur, combien en largueur et combien vous en voulez !” » Le Boucher a, selon ce riverain, mis tout le monde dans sa poche, « distribuant des cadeaux et liasses de billets par-ci, des kilos de viande par-là, offrant une voiture au commissaire, de petits pécules pour les fonctionnaires des mairies, de la daïra et de la wilaya et même des omra aux fidèles de la mosquée ».

    Le « gueux » quadra, fils d’un boucher venu de sa « gueuse » province de Palestro (Lakhdaria), s’est blanchi sous le harnais du pouvoir et de ses camorra. Sa résidence à Kouba, située en face du commissariat de police (qui n’a rien vu) ; les bureaux de ses sociétés à La Croix et à Aïn Naâdja ne désemplissaient pas de visiteurs de haut rang qui lui mangeaient avidement dans la main. « Les magistrats sont en train de compiler les écoutes téléphoniques et quelque 3 ans de vidéo-surveillance », rapporte la journaliste Salima Tlemçani, qui enquête sur l’affaire.

    Des enregistrements « compromettants pour la longue liste de personnalités civiles et militaires qui y apparaissent ». 30 ans après le scandale impliquant un des fils du président Chadli – en association avec un roturier du quartier La Montagne (Bourrouba) – dans la ruine d’une banque publique, l’affaire dite « Testosa » – du nom de la célèbre Ferrari Testarossa – a fait des « petits ». Beaucoup de « petits ».

    La patri Mohand Aziri e pour les riches, le patriotisme pour les pauvres

    Portrait d’un fils de… De l’élevage ovin dans les Hauts-Plateaux à la technologie de pointe, Lotfi Nezar est un entrepreneur aussi polyvalent que coriace. « Il est impitoyable en affaires », témoigne HKM*, un employé de SLC (Smart Link Communication), la « petite » boîte familiale devenue grande (plus de 150 employés), nichée au chemin Gadouche (Ben Aknoun) sur le domaine d’une ancienne coopérative militaire.

    PDG de la société, Lotfi, l’aîné, y est actionnaire au même titre que sa fratrie et son généralisme paternel, aussi président de son conseil d’administration. Pionniers dans la technologie wimax (solution internet haut débit par ondes hertziennes), les fils du général affichaient un carnet de commandes plein.

    Ses abonnés clients allant des ministères de la Défense, de la Santé, de l’Enseignement supérieur aux compagnies pétrolières (Becker, Schlumberger, Sonatrach…), les banques (BNP Paris Bas…), Alstom, Peugeot. « Une véritable machine à cash dont une partie des revenus générés est perçue en devise, en Espagne, notamment », décrit la gorge profonde. Le pouvoir, la réputation du père, le général Khaled Nezzar (sauveur de la République ou fossoyeur de son peuple, c’est

    selon), parmi les premiers promus sous Chadli au grade d’officier général, a fait exploser littéralement le plan de charge de la SPA, créée en 1997. « Aujourd’hui, les affaires tournent de moins en moins bien. A cause de la concurrence soutenue par deux autres fournisseurs de services, Anwar Net et Icosnet, tout aussi puissants et adossés à des pontes mais surtout à cause des déboires de la famille avec le clan présidentiel. » Le général a dû, selon la même source, rembourser quelque 40 milliards de crédits alors que d’autres ont vu leurs ardoises effacées. La patrie pour les riches, le patriotisme pour les pauvres.

    « Hna fi hna, el barani yasamhna »

    Déclinaison locale de « Entrepreneurs de progrès », la devise chère au FCE, le cercle des bonnes affaires sis à El Mouradia, au fond d’une impasse, rue Sylvain Fourastier, du nom du maire de Bir Mourad Raïs dans les années 1940. C’est ici, dans la proximité charnelle du pouvoir et de l’argent, à quelques centaines de mètres du Palais présidentiel, que se trouve la fine fleur du CAC 40 algérien, les Kouninef, Bairi, Mazouz, Benabdeslam, Benamar, Tahkout et consorts, empires biberonnés aux marchés publics.

    « 150 millions pour réserver sa place à la table du Premier ministre. » H. Imad*, témoin ulcéré par les turpitudes de cette business class « made in bladi », jeune loup de la finance, a été dans le staff de Ali Haddad, le président du Forum des chefs d’entreprise, le FCE. « Self made man » comme sait en « fabriquer » à la chaîne le cercle présidentiel, le patron du groupe ETRHB, petite société de BTP fondée en 1997, est propulsé, 20 ans après, à la tête d’un empire engrangeant quelque 400 millions de dollars de revenus annuel (Forbes). « Rebrab ? C’est rien. Mon chiffre d’affaires à moi, c’est 5 à 6 fois plus », se vanterait Ali Haddad.

    Le groupe Cevital, propriété d’Issad Rebrab, affiche un chiffre d’affaires de 3,5 milliards de dollars. Agence parapublique orientée vers la captation des contrats publics, le FCE possède sa version « fils de ». Jil FCE, ce pouls de jeunes entrepreneurs connectés aux centres de décisions. Comme Allégories, la boîte de com’ et événementiel, drivée par le tandem Lourari/Marhoun Rougab, fils de Mohamed Rougab, secrétaire particulier du président Bouteflika.

    C’est Allégorie qui, le 3 décembre 2016, a organisé, pour le compte du FCE, le Forum africain d’investissements et d’affaires au Centre international de conférences (CIC) et qui a tourné au fiasco. Ce jour-là, le gouvernement Sellal, arguant les « entorses au protocole », se retira, sous les regards médusés de centaines d’invités étrangers. « Tout n’a pas été dit sur cette affaire du CIC, raconte Imad. Il y avait une forme de mise en scène, puisque le gouvernement était la veille en possession du programme des interventions et aurait pu décliner sa participation. »

    Les enjeux se superposaient, selon lui. Dans les coulisses du CIC, aux manettes, ce fut Saïd Bouteflika, tout puissant frère et conseiller plénipotentiaire du Président. « Il fallait à la fois happer le destin de Lamamra, le MAE qui était présidentiable, saper l’autorité du gouvernement au profit d’un patronat paraissant tout puissant, et troisio, renverser la table des négociations des contrats qui s’amorçaient dans la salle (…). »

    Jeunesse dorée, jeunesse offshore

    De SwissLeaks à Panama Papers, une orgie à coups de centaines de millions de dollars. Les listings des propriétaires algériens de comptes dans les banques suisses (HSBC) et de sociétés offshore au Panama renseignent sur la fraude à grande échelle et sur les pratiques des faunes au pouvoir. Le scandale planétaire des Panama Papers est aussi celui de cette caste d’Algériens dont les fortunes mal acquises transhument à travers les paradis fiscaux, lavées, blanchies, « réinvesties ».

    Des Îles Vierges britanniques au Panama, des îles Caïman à la République suisse, de la Barbade à Maurice, de Hong Kong à Dubaï, la toute nouvelle plaque tournante du blanchiment de l’argent algérien. Aux Emirats, une société offshore, c’est 30 000 dollars de capital avec droit de succession garanti pour les ayants droit en cas de décès du propriétaire.

    Dans les Panama Papers, les Algériens y sont souvent en famille : les Khelil (Chakib), père, épouse et fils, les Sellal (père et fille), les Bouchouareb, les Habour, les Chadli, les frères Bedjaoui, les Zerhouni – entre autres cités –, paraissant en qualité de propriétaires, bénéficiaires et/ou ayants droit de sociétés offshore. Journaliste d’investigation, membre du réseau ICIJ – le Consortium international des journalistes d’investigation qui révéla le scandale Panama Papers –, Lyès Hallas a eu accès à certains documents fuités de la société fiduciaire panaméenne Mossack Fonseca.

    Ne se distinguant ni par des « compétences reconnues » ni par un « savoir-faire particulier », les « fils de », observe le journaliste, excellent par contre dans la « fructification des carnets d’adresses » de leurs parents, dans la mise en relation d’affaires d’entreprises étrangères intéressées par le marché algérien. Ils sont dans « l’intermédiation internationale ».

    Farid Bedjaoui, neveu de l’ancien ministre des Affaires étrangères, est de ceux-là. « Ce ne sont certainement pas les 75 000 dollars canadiens de revenus annuels générés par son ancienne société de négoce qui ont permis à Bedjaoui de s’offrir des tableaux de Salvador Dali ou des biens immobiliers à Montréal et à New York, mais, les placements de Sonatrach.

    Pourquoi n’a-t-il pas pu décrocher la gestion des portefeuilles de BP ou ExxonMobil, génie en placements financiers qu’il est ? » Impliqué dans les affaires Saipem, Sonatrach, SNC Lavalin (suit une longue liste), Farid Bedjaoui passe pour celui qui sait ouvrir les portes blindées des décideurs algériens, sécurisant, via un système de commissions/rétro-commissions, les gros contrats de compagnies étrangères.

    « Le drame de ce pays est que son élite dirigeante n’imagine pas son avenir, l’avenir de ses enfants, en Algérie. Son principal souci est de trouver des alternatives pour financer l’éducation, les soins ou s’offrir une douce retraite à l’étranger, parce que les salaires perçus ne sont pas en mesure de prendre en charge son train de vie. Comment un Pdg de Sonatrach qui touche 300 000 DA de salaire mensuel pourrait s’acheter une résidence à Neuilly-sur-Seine ? »

    Les Gated communities du Mont Sidi Yaya

    Mont Sidi Yaya… Hydra. Le « Beverly Hills » algérois, une houma branchée au grille-pain et à la compteuse à billets, n’a rien d’un quartier pour ouled bouchia. Gosses de riches, gosses de maqla (pontes) et résidus du lumpenprolétariat s’y côtoient intimement dans ce lit d’oued (oued Hydra) où la jet-set s’est offert, par flots d’argent ininterrompus, son quartier de « luxe »…

    Enfant de la cité Sellier, populace suspendue aux flancs des Crêtes, Nadir a vu le quartier se transfigurer. En seulement quelques années d’économie de bazar. « Vous voyez ce pâté de villas, désigne-t-il de la main. Elles appartiennent toutes à des généraux. Le terrain sur lequel elles sont construites devait accueillir à l’origine une coopérative pour enseignants. » Banques étrangères, restaurants sélects, magasins de grandes marques, Sidi Yahia est le quartier des affranchis du pouvoir et des franchises qui prolifèrent.

    Malgré les nombreux interdits dressés par la Banque d’Algérie qui proscrit le transfert des royalties au franchiseur (la maison mère détentrice de la marque). Comment s’y prennent-elles ? « D’abord, elles appartiennent toutes à de hauts responsables et/ou à leurs enfants, ensuite, elles contournent les obstacles de la BA en gonflant le prix d’achat ou en transférant les devises sous le prétexte de l’assistance technique. »

    Tout autour du quartier chic, des résidences gardées. Un phénomène urbanistique en pleine expansion. Des Gated Communities où gent aisée et gent du pouvoir s’inventent un « entre-soi », loin des masses qui menacent. Safar Zitoun Madani, spécialiste en sociologie urbaine, ne hurle pas au loin pour autant. Les Gated Communities sont un phénomène « universel ». De la Chine « communiste » à l’Afrique du Sud, du Maroc aux Etats de l’Amérique latine. Une tendance mondiale. L’implantation de ces bunkers hautement sécurisés renseigne toutefois sur les inégalités qui s’accroissent dans un pays. Des inégalités qui ne sont pas toujours justifiées d’un point de vue économique.

    Des « inégalités un peu honteuses » et un « enrichissement pas très transparent ». « Dans le cas algérien, dit le sociologue, il faut un peu le relativiser. Car ce qui le caractérise, c’est qu’avant l’indépendance, nos villes étaient extrêmement inégalitaires du point de vue de la répartition des populations dans l’espace. Il y avait d’un côté les quartiers européens, les quartiers mixtes et les quartiers musulmans où résidaient la majorité des Algériens.

    A l’indépendance, cette structure ségrégationniste, inégalitaire, a complètement explosé. Nos villes se sont mélangées, des populations d’origines modeste, moyenne, ont occupé des habitations situées dans les quartiers européens. Aujourd’hui, ce que l’on constate, c’est que les élites, notamment celles qui disposent des ressources, ne se retrouvent plus dans ce mélange. Alors, elles inventent des espaces d’entre-soi.

    On revient, en quelque sorte, contre l’absence de ségrégation, et par des formes inédites, à une nouvelle façon de ségréguer, de se séparer des autres. » Loin du Fahs algérois, la proche campagne d’Alger, naguère prisée par les bourgeoisies coloniales, ottomane et française, les quartiers de l’ancienne plaine de la capitale sont en plein dans le processus de « gentrification », mot désignant ces quartiers de la noblesse anglaise qui étaient à l’origine des quartiers populaires d’origine sociale modeste.

    Les opérations de relogement, de résorption de l’habitat précaire, menées au pas de charge, sur fond de spéculation foncière, immobilière, vident le Vieil Alger de sa population, au profit d’une autre. « Ce sont des processus sociologiques très courants. Ces quartiers, pour des raisons pratiques, leurs positions dans la ville, la présence d’opportunités, attirent une clientèle qui prend une coloration sociale bien particulière (…).

    Progressivement donc, il y a un remplacement de population. » Dans ce processus, précise le spécialiste, l’Etat n’y est pour rien : « Il n’y a pas de volonté derrière, pas de deus ex machina, pour délimiter les quartiers des riches des quartiers pauvres. Ce sont des processus objectifs. » Dans le plan d’urbanisme d’Alger, explique-t-il, qui n’est pas « ségrégatif », la volonté de vider les quartiers populaires n’y est pas.

    « Même si derrière un certain vocabulaire très technique, il y a la possibilité de comprendre que telle zone, par exemple, est destinée à une population fortunée. Mais il n’y a pas de volonté de déloger les gens du centre-ville, les populations pauvres et modestes pour la périphérie. Dans les plans, il n’y a rien de cela, dans la pratique, avec les opérations de relogement en cours. Effectivement, pour certains bidonvilles du centre-ville d’Alger, les populations sont relogées en périphérie. Est-ce qu’il y a une volonté de déportation de ces populations ? (…) »                                                                                                    Mohand Aziri                                                                                                                                                               https://www.elwatan.com/edition/actualite/la-republique-des-fils-de-1re-partie-28-07-2018

  • La culture du viol et la poésie.

    Je voulais moi aussi
    Un peu de rouge sur mes lèvres
    Alors je l’ai embrassée.

    Grand prix de poésie RATP décerné à Hippolyte Bruneau, 17 ans, Neuilly-sur-Seine.

    #culture_du_viol #romantisme #sexisme

    Comme je suis très romantique et poète aussi j’ai fait un petite réponse a cet agresseur sexuel de 17 ans qui réside à Neuilly-sur-seine :

    Je voulais moi aussi
    Un peu de rouge sur mes genoux
    Alors je lui ai latter les couilles jusqu’au sang.

  • Nguyen Duc Moc incarne un petit bout de la grande histoire de la fièvre de Mai 68

    http://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/05/18/1968-l-annee-du-dragon_5301160_4497186.html

    Militant communiste vietnamien, Nguyen Duc Moc était ouvrier à l’usine Renault-Billancourt. C’était aussi un maître du Vô, l’art martial de son pays natal. Le club qu’il fonde en 1957 formera une partie de la gauche radicale qui se révoltera en Mai 68.

    Sur la pointe nord de l’île de Puteaux, des dizaines d’ouvriers en rang exécutent des gestes précis et simultanés. Leurs mains fendent l’air. Leurs jambes frappent un adversaire invisible. Bâtons longs, manches de pioche et sabres jonchent le sol, prêts à servir pour les prochains exercices. À leur tête, un petit homme sec et tout en muscles, Nguyen Duc Moc, organise cette chorégraphie menaçante.

    Nous sommes à la fin des années 1950. Entre deux bras de Seine, dans cet Ouest parisien pas encore toisé par la skyline de la Défense, se forme un curieux groupe de combattants, qui se réunit régulièrement sous le regard des passants médusés : la fédération de Vô Vietnam.

    Moc, ouvrier spécialisé à l’usine Renault-Billancourt, fait les choses bien. Il se rend en préfecture, le 15 novembre 1957, où des fonctionnaires indifférents enregistrent les statuts de son association d’art martial, présentée comme un espace de promotion artistique et culturelle. Le Vô, discipline aux influences chinoises du Nord-Vietnam, se pratique à Hanoï depuis des lustres. Mais chaque maître invente son style. Celui de Moc sera le Son Long Quyên Thuât – les techniques de combat de la montagne du dragon.


    Maoïstes, trotskistes… Dans son club fondé en 1957, le maître pro-Vietcong Nguyen Duc Moc accueille toutes les chapelles. Maoïstes, trotskistes… Dans son club fondé en 1957, le maître pro-Vietcong Nguyen Duc Moc accueille toutes les chapelles.

    Cet ancien tirailleur indochinois est arrivé à l’usine en 1948, alors âgé d’une trentaine d’années. C’est un révolté parmi les révoltés, dans ce creuset des luttes ouvrières. Il a transité dans les camps de travailleurs du sud de la France, avec 30 000 de ses compatriotes enrôlés de force en juin 1940 pour soutenir l’effort de guerre. Mais il n’a jamais rompu le lien avec sa terre d’origine. Il milite discrètement en faveur d’Hô Chi Minh, son grand homme.

    Rouge écarlate

    En 1955, quand éclate la guerre entre le nord du Vietnam, sous influence communiste, et le sud, soutenu par les Occidentaux, il a choisi son camp depuis longtemps, et il est rouge écarlate. Il n’aime pas les tièdes. Puisqu’il ne peut pas participer la guerre sur place, il la mènera en France, par la propagande ou en faisant le coup de poing si la situation l’exige. Il se prépare à ferrailler, à grands coups de moulinets dans les airs.

    À cette époque, nul ne sait encore que le conflit vietnamien indignera la jeunesse et que ses morts, embrasés au napalm, paveront la route vers Mai 68, cette grande synthèse de toutes les luttes, politiques, sociétales et ouvrières. Et si tout le monde se souvient aujourd’hui de « Dany le rouge », avec sa tignasse et sa rhétorique flamboyantes, de ses camarades bourgeois encanaillés de Gay-Lussac, plus personne ne se rappelle Moc. Il incarne pourtant un petit bout de la grande histoire de la fièvre de cet été de barricades, loin des micros mais au plus près des combats. Certains de ses élèves, recrutés dans le foisonnement des groupuscules, ont mené la vie dure aux forces de l’ordre. Et ils ont participé, petites mèches incandescentes, de la radicalité de ces années-là.


    Une démonstration du maître (à gauche) au début des années 1960 à l’occasion d’un rassemblement d’anciens travailleurs « indochinois ».

    En 1957, Mai 68 est encore loin, mais Moc affûte déjà les esprits rebelles. Il installe vite sa jeune fédération cour des Petites-Écuries, au cœur de la capitale, dans le 10e arrondissement. À l’entrée, des éponges rougies par le sang des pugilistes flottent dans un seau d’eau. Le décor est posé et séduit les énervés. L’air fleure bon la transpiration. Le bouche-à-oreille fonctionne, et la population qui fréquente la salle gonfle d’année en année.

    Moc fait des émules. ­Ghislaine ­Kalman est de ceux-là. En 1966, elle a 19 ans et elle milite au Mouvement communiste français marxiste-­léniniste. Des maoïstes, qui ont troqué la Bible de leurs parents contre le Petit Livre rouge du Grand Timonier. Avec tout le service d’ordre – le « SO », comme on disait alors – de ce groupuscule, elle devient une Vô sinh, une pratiquante du Vô Vietnam. Cette année-là, des centaines de milliers de personnes défilent dans les rues, à travers le monde, choquées par les images des bombardements américains.

    En France, la mobilisation s’organise. La galaxie des mouvements communistes avance désunie, comme souvent, les différentes chapelles radicales se livrant une féroce concurrence. Les trotskistes créent les Comités Vietnam national. Les maoïstes leurs répondent avec les Comités Vietnam de base. À chacun ses coups de force, ses raids et ses descentes. Tous goûtent aux poings américains de l’extrême droite et aux matraques en bois de la police. Ils doivent s’aguerrir. Et Moc n’est pas sectaire. Il accueille tout le monde.

    « On voulait apprendre le combat. Un ami militant nous a dit : “J’ai un superfilon”… Le lendemain, toute notre cellule était au Vô », se souvient Ghislaine. Les partisans d’Hô Chi Minh tentent de fédérer toutes les bonnes volontés et organisent discrètement la lutte, en restant au second plan. « On était étrangers en territoire ennemi, explique un dirigeant de l’Union générale des Vietnamiens de France (UGVF) qui chapeautait les associations vietnamiennes pro-Nord en France. Le mot d’ordre était : aucun Vietnamien en première ligne. »


    Dans la salle Oquinarenne, après chaque cours, Moc fait asseoir les Vô sinhs sur le sol de bois chauffé par l’entraînement. Pendant quelques minutes, ce fils de paysans-­combattants du Nord-Vietnam endoctrine les jeunes venus s’encanailler. Il raconte ses légendes. Son oncle, explique-t-il, décapita naguère sa propre fille, soupçonnée d’avoir donné des informations aux colons français. Vraies ou non, les anecdotes galvanisent ces esprits rebelles. Il les envoie vendre des magazines de propagande sur les marchés, distribuer des tracts, faire des démonstrations… Les Vô sinhs français deviennent les hommes-sandwichs de la cause vietnamienne et la fédération un lieu d’influence qui compte des adeptes dans tous les groupuscules de gauche.

    Bras armé du Nord-Vietnam

    Chaque semaine, sur sa Lambretta grise, maître Moc se rend rue Le Verrier, dans le 6e arrondissement. Au rapport. Un bâtiment de brique rouge abrite ce que les Vietnamiens pro-Nord appellent déjà l’« ambassade » : la représentation informelle de la République démocratique du Vietnam (RDV). Elle ne deviendra en réalité une ambassade qu’en 1975, avec la victoire communiste.

    En entrant, Moc s’incline religieusement devant le portrait d’Hô Chi Minh, puis s’installe dans un bureau face à des hommes en costume. Ils discutent sécurité et stratégie. « Il participait à l’organisation technique de la sécurité, pour les déplacements de personnalités politiques, les rassemblements ou les démonstrations, se souvient un dirigeant de l’UGVF. Moc ne passait pas par les associations de la diaspora. Il était directement rattaché à l’ambassade. »

    Il est un bras armé du régime, à 10 000 kilomètres d’Hanoï. « On escortait les fonds récoltés lors des quêtes jusqu’à l’“ambassade” », se souvient Gérard Dijoux, l’un des plus anciens Vô sinhs français. Enfoncé dans son fauteuil, au cœur d’un village breton, l’octogénaire retraité de l’usine Renault-Billancourt se plaint de ses jambes qui ne le portent plus. À l’époque, il était vif. Ses coups faisaient mal. Le militant trotskiste était un as des manifs. Comme tous ceux que Moc a sélectionnés et spécifiquement entraînés, Gérard a appris deux ou trois trucs utiles dans la rue : analyser une situation, marcher à contresens, dissimuler une matraque dans une baguette de pain, des boules de métal dans la couture de sa ceinture…


    Le 1er-Mai 1968, les luttes sont prêtes à converger. Le 1er-Mai 1968, les luttes sont prêtes à converger. UPI/AFP

    Lorsque les émeutes de Mai 68 éclatent dans le quartier latin, les hommes de l’« ambassade » et maître Moc mettent pourtant du temps à comprendre ce qu’il se passe. Ils ont préparé le terrain, à leur façon, mais l’événement leur échappe. Il n’arrive pas au bon moment. L’offensive du Têt, lancée en janvier 1968, a fait mettre un genou à terre aux Américains. Et l’heure est aux négociations, dans la plus grande discrétion.

    Nguyen Thi Binh, l’une des têtes pensantes des Vietcongs, s’installe à Paris pour préparer la paix avec Washington, qui sera conclue cinq ans plus tard. Elle en profite, d’ailleurs, pour assister à une démonstration cour des Petites-Écuries. C’est Malek Larbi, un ouvrier algérien costaud, au sourire comme un soleil, qui s’y colle. Mais les zélotes d’Hô Chi Minh sont embarrassés par tous ces cris de liberté entonnés par la jeunesse, qui pense plus à la libération sexuelle qu’à promouvoir l’idéal communiste et la victoire de tonton Hô…

    Rattraper le coup de 68

    Il leur faut rattraper le coup. Surfer sur la vague. Dès l’automne 1968, l’« ambassade » impose à la fédération de Vô un recrutement plus massif parmi les désœuvrés de Mai, qui n’ont pas envie que la fête s’arrête. Le système de cooptation est abandonné. Les élèves de confiance deviennent moniteurs et enseignent à leur tour dans de nouvelles salles à Boulogne-Billancourt, Neuilly-sur-Seine, Châtenay-Malabry… Gérard Dijoux s’occupe d’Issy-les-Moulineaux. Les élèves affluent. Les 500 pratiquants d’avant 1968 montent à plus de 3 000, au milieu des années 1970.

    Les renseignements généraux finissent par comprendre que la fédération de monsieur Moc n’a pas grand-chose à voir avec un petit club de sport associatif. Fin 1969, le maître est convoqué dans un commissariat parisien, sommé de s’expliquer. Le général de Gaulle a laissé la place à Pompidou, mais la France se rappelle qu’elle est un pays d’ordre, qui veut en finir avec « la chienlit ».


    Gérard Dijoux, alors trésorier de la fédération de Vô Vietnam, tient la caisse lors d’un rassemblement de pratiquants en 1973 à La Faute-sur-Mer. À côté de lui, Marianne Fabre du MLF, et, dans la voiture, Philippe Bertec, qui créera plus tard sa propre école. Gérard Dijoux, alors trésorier de la fédération de Vô Vietnam, tient la caisse lors d’un rassemblement de pratiquants en 1973 à La Faute-sur-Mer. À côté de lui, Marianne Fabre du MLF, et, dans la voiture, Philippe Bertec, qui créera plus tard sa propre école. ARCHIVES PERSONNELLES

    La fiche des RG rédigée à l’époque raconte cette entrevue. Face à l’inspecteur, Moc joue les naïfs. Il ne fait pas mystère de sa proximité avec les Vietcongs – comment le pourrait-il ? – mais s’étonne d’apprendre que des ­gauchistes ont infiltré ses cours. Ce sont des « intrusions nuisibles à l’­idéologie de la République démocratique du Vietnam », clame-t-il. Il promet de faire le ménage. Pour rassurer les autorités, il fait venir Nguyen Trong Dac au poste de secrétaire général. Un communiste bien connu des services de police.

    Avec les cocos, les vrais, au moins, les autorités savent qu’elles peuvent faire de la politique à la papa. Discuter. Négocier. Mais ça ne suffit pas. Un arrêté ministériel du 18 février 1971 ordonne la fermeture de la salle de Neuilly-sur-Seine, considérée comme « un foyer de propagande et d’apprentissage au combat (…) d’éléments gauchistes ». Le rapport des RG consigne des pages entières de noms de Vô sinhs français. Parmi cette « racaille agitatrice », on retrouve de futurs chercheurs – historiens, psychologues, médecins, diplomates et même un haut fonctionnaire, aujourd’hui proche de Nicolas Dupont-Aignan…

    Les Brigades rouges alléchées

    Nous voilà en 1973. L’intervention américain au Vietnam prend fin, en janvier, avec les accords de Paris. Les combattants de Moc ont gagné la bataille mais s’agitent encore. L’été est chaud. L’air est irrespirable, dans cette vieille guimbarde qui file en direction de la frontière italienne. Un petit groupe parti de Paris se rend à Novi Velia, au sud de Naples. Il est attendu par des jeunes hommes intrigants. Ensemble, ils s’enfoncent dans une forêt, à flanc de montagne, jusqu’à un grand campement.

    À peine leurs tentes installées, les Français reçoivent des instructions. Aucune sortie n’est autorisée sans escorte. En cas de descente de la police, ils doivent suivre un homme désigné. « Ils étaient armés et se réclamaient des Brigades rouges. Ils disaient préparer le renversement du gouvernement, se souvient un participant que nous appellerons « Pierre ». Ils étaient très sympas, mais on était pris au piège. »

    Les Italiens donnent à « Pierre » un petit pin’s avec une kalachnikov noire sur fond rouge, signe amical d’appartenance. Pendant trois semaines, « nous avons formé des moniteurs italiens à des techniques létales, puis nous sommes rentrés à Paris ». « Pierre » reprend le travail quand deux personnes l’accostent à la sortie de son usine. « Ils voulaient que je redescende en Italie pour les former pendant un an. J’ai refusé. » Il a vite compris que ces gens-là n’étaient pas des tendres.

    Il se souvient, comme si c’était hier, du bruit des coups de feu, dans un couloir de la station de métro Châtelet-Les Halles. Il a couru comme un dératé. Il a pris ça pour un avertissement sans frais. « Je me suis dit que c’était pour me faire taire, parce que je pouvais les reconnaître. » Les Brigades rouges – 80 morts à leur actif – n’aiment pas les témoins. Terrorisé, il boucle ses valises et déménage en province, où il vit encore. « Pierre » arrête subitement le Vô. Mais il garde le pin’s.

    À l’époque, cet épisode laisse Moc perplexe. Il refuse d’admettre que c’est peut-être allé un peu loin, qu’il a été dépassé par l’ardeur de certains… Ce sont les Vô sinhs de Vive la révolution, un groupe maoïste créé sur les décombres des mouvements de Mai 68, qui lui ont ramené les Italiens. Dès 1970, des camarades de Lotta continua ont ouvert une salle de Vô à Milan. Moc leur a rendu visite un an plus tard. Mais, après l’épisode de Nova Velia, il refuse d’ouvrir une salle à Turin. La guérilla, c’est bien, mais sa cause, c’est le Vietnam. Il a fini son grand œuvre. En 1975, le dernier GI quitte son pays. La victoire communiste est totale, le Vietnam est réunifié. La fédération se retrouve vidée de sa substance militante.

    Retrouvailles des anciens combattants

    Cinquante ans plus tard – dont vingt-cinq à pratiquer le Vô –, Ghislaine Kalman est devenue une sage-femme libérale, chic et coquette. Un carré court impeccable, elle arpente la capitale avec un gros sac à dos plein de matériels pour ses patientes. Elle a « changé de bord politique », mais s’amuse de revoir ses camarades du Vô.

    Une rencontre a eu lieu le 6 mai. Yves ­Corboz, ancien maoïste, a repris contact. Professeur de physique à la retraite, le septuagénaire l’a invitée a une cérémonie en l’honneur du maître, dans une pagode de la banlieue parisienne. Il a rameuté tous les anciens. Gérard Dijoux n’a pas pu venir. ­Christian, le beau-fils de Moc, Vô sinh des premières heures, a préféré s’abstenir. Moc l’a élevé à la dure. Avant ses 10 ans, Christian et sa petite sœur devaient faire chaque jour en sortant de l’école des démonstrations devant l’usine Renault et racoler les ouvriers. À 68 ans, il garde un souvenir mitigé d’un beau-père violent, mort en 2009, qu’il n’arrive pas à détester.

    Moc n’était pas un tendre. Yves aussi en a fait les frais. Il passe beaucoup de temps à recoller les morceaux d’une histoire qui a marqué sa vie. Depuis 1966, il n’a jamais cessé de s’entraîner. Il a géré une salle, et même le secrétariat général de la fédération, mais ça s’est mal fini : « Je me suis fait expulser en 1979, raconte-t-il, quand j’ai demandé un fonctionnement plus horizontal. » La culture vietcong s’accommode mal des pudeurs démocrates…


    La carte de moniteur de l’ancien maoïste Yves ­Corboz. La carte de moniteur de l’ancien maoïste Yves ­Corboz. ARCHIVES PERSONNELLES

    « Qu’est-ce qu’on était naïfs ! », ne cesse-t-il de répéter, sa masse de cheveux bouclés toujours vissée sur le haut de la tête. Assis face à lui, dans un café populaire parisien, Malek Larbi s’en amuse. Lui ne militait pas vraiment. Il était là pour le sport. Malek a ouvert une branche de Vô à Alger, en 1973, devenue l’une des plus grandes succursales du monde.

    Peu avant la mort du sulfureux maître, la relève des Vô sinhs a réussi à arracher pour lui aux autorités vietnamiennes une médaille de l’ordre de la résistance de première classe. Moyennant finance, ils l’ont fait enterrer dans son village. C’est ainsi. Vu d’Hanoï, Moc était un combattant de la diaspora, sans grande légitimité comparé à ceux morts au front.

    Le Vô Vietnam a désormais sa fédération internationale, installée à Lausanne, en Suisse. Terrain neutre. Elle revendique une dizaine de milliers de pratiquants, un chiffre impossible à vérifier. Elle voudrait sa place dans la vitrine officielle des arts martiaux vietnamiens. Cinquante ans après, elle est toujours aussi dépendante des autorités communistes.

  • Près de 200 000 personnes touchées par une panne d’électricité à Paris, Levallois et Neuilly 16 Mai 2018 - France Info
    https://www.francetvinfo.fr/france/ile-de-france/hauts-de-seine/levallois-perret/pres-de-200-000-personnes-touchees-par-une-panne-d-electricite-a-paris-

    Le courant a pu être rétabli chez 172 000 clients « avant 16h20 », puis chez les 4 800 derniers clients privés d’électricité à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) un peu avant 18 heures.

    Privées de courant. Près de 200 000 personnes ont été touchées par une coupure d’électricité, mercredi 16 mai, dans l’après-midi, dans les 8e, 16e et 17e arrondissements parisiens, ainsi que dans les communes de Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine). Un « incident technique dans un poste électrique de Levallois » est à l’origine de cet incident, qui a débuté à 15h45, explique Réseau de transport d’électricité (RTE), contacté par franceinfo.

    L’incident, dont l’origine n’est toujours pas connue, s’est terminé un peu avant 18 heures . "La mobilisation des équipes de RTE et de Enedis a permis de rétablir l’électricité chez 170 000 clients, avant 16h20", précise aussi RTE, qui alimente en haute tension le réseau électrique. Les 4 800 derniers clients privés d’électricité ont été rétablis moins de deux heures plus tard.

    "Très concrètement, plus personne ne pouvait téléphoner, l’Hôtel de ville était alimenté via le groupe électrogène, raconte à franceinfo Isabelle Balkany, première adjointe au maire de Levallois. _ On a été obligé de faire le tour des équipements pour voir si personne n’était coincé dans les ascenseurs et on a évacué le Conservatoire

    et le Centre aquatique par précaution, parce que tout est électrique." _
    . . .

    #électricité #Levallois-Perret #Paris #Neuilly-sur-Seine #Balkany #déglingue #RTE

    • L’information a été reprise par Le Parisien, Les Echos, BFM . . . pas en 1 er page.
      + Le Figaro : commentaires :

      Michel ASTEGIANO
      Pourtant les Balkany ont la réputation d’être des habitués des petites et grosses coupures à s’en faire des hernies fiscales à force d’en manipuler .

      jlb4337
      J’habite en Charente maritime et les coupures de courant sont de plus en plus fréquentes mais les journaux n’en parlent pas. Le problème c’est qu’on ne connait jamais la ou les causes.

      galite
      Seule solution radicale : Une centrale nucléaire à Longchamps.
      Ben quoi , tous les actionnaires Areva , qui habitent dans le coin , disent que c’est sans danger ...

  • Logement : LREM bien à droite sur les HLM - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2018/05/17/logement-lrem-bien-a-droite-sur-les-hlm_1650846

    Alors que l’exécutif avait promis de ne pas toucher à la loi SRU, qui impose aux communes un quota de HLM, un article de la loi Elan prévoit qu’un habitat social soit comptabilisé comme tel jusqu’à dix ans après sa vente, au lieu de cinq actuellement. Il a aussi pour effet de provoquer une pluie d’amendements menaçant la mixité sociale.

    Le gouvernement n’entend pas toucher à la loi SRU : c’est ce qu’a toujours assuré à ses interlocuteurs Jacques Mézard depuis sa nomination comme ministre de la Cohésion des territoires. Adopté en décembre 2000 sous le gouvernement Jospin, ce texte impose aux communes d’avoir sur leur territoire un quota de 25 % de HLM. Sont concernées toutes les villes de plus de 3 500 habitants (1 500 en Ile-de-France) appartenant à des agglomérations de plus de 50 000 habitants. Celles qui sont en dessous du seuil de 25 % sont tenues de rattraper progressivement leur retard en matière de HLM. L’objectif est de desserrer la contrainte qui pèse sur les villes populaires, en amenant chaque collectivité à contribuer à l’accueil des ménages pauvres et modestes par le biais du logement social.

    Au fil des années, cette loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU) est devenue un texte de référence dans notre corpus législatif. Elle est aussi connue que la loi de 1905 sur la laïcité. Ses défenseurs saluent sa dimension républicaine. « Les familles les moins aisées ne doivent être exclues d’aucune ville, y compris celles où les prix de l’immobilier et des loyers du privé leur sont inaccessibles », pointe Thierry Repentin, un ancien ministre de François Hollande, qui préside une commission chargée du suivi de l’application de la SRU. La droite, au pouvoir entre 2002 et 2012, a tenté à plusieurs reprises de revenir sur cet acquis législatif pro-mixité sociale avant de renoncer, face à la levée de boucliers.

    Avec son projet de loi pour l’Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan), actuellement examiné par la commission des affaires économiques à l’Assemblée nationale, le gouvernement Philippe a finalement - lui aussi - décidé de remanier la loi SRU, en modifiant les modalités de comptage des HLM.

    « Boîte de Pandore »
    Explication : dans le cadre de la loi Elan, le gouvernement veut donner un coup d’accélérateur à la vente de logements sociaux avec l’objectif de réaliser la cession de 45 000 habitations par an contre 8 000 actuellement. Cette marchandisation du logement social suscite de vives controverses. Et pour favoriser le mouvement, l’article 46 du projet de loi #Elan prévoit que ces logements vendus continueront à être comptabilisés pendant un délai de dix ans comme des HLM au titre de la loi #SRU (au lieu de cinq ans aujourd’hui). Une ville qui vendrait des logements sociaux en quantité continuerait ainsi à afficher un nombre de HLM en trompe-l’œil. Pendant une décennie, la diminution du parc HLM du fait des ventes serait masquée.

    Cet article 46 a aussi pour effet d’ouvrir un boulevard aux parlementaires qui souhaitent aller encore plus loin et vider de sa substance - à coup d’amendements - la loi SRU dont les maires de communes résidentielles ne veulent pas. « Avec cet article, ils disposent d’un support pour amender à volonté, souligne Daniel Golberg, un ancien député PS de Seine-Saint-Denis, spécialiste des questions du logement. Le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore. » Effectivement, pas moins de 106 amendements sur ce sujet doivent être examinés par la commission des affaires économiques. Beaucoup émanent du groupe LR, mais les députés de la majorité Modem et LREM ne sont pas en reste. Les élus ont fait preuve d’une grande imagination sur le sujet. Ainsi, des députés Les Républicains ont déposé un amendement consistant à compter pour l’éternité les HLM vendus dans le quota des logements sociaux d’une ville ! D’autres proposent de les compter pendant vingt-cinq ans. Les élus ont fait feu de tout bois. Certains amendements LR et Modem veulent revoir le champ d’application géographique de la loi SRU : l’obligation d’arriver à un taux de 25 % de HLM ne serait plus opposable aux communes, mais à la communauté d’agglomération, ou même aux « bassins de vie ». Une grosse ficelle consistant à additionner les HLM des villes, qui en ont beaucoup, avec ceux des communes voisines qui en ont très peu et à établir une moyenne à l’échelle intercommunale… ce qui ferait qu’au global tout le monde serait à peu près en règle. Comme dans les Hauts-de-Seine, avec les villes Gennevilliers (66 % de HLM) ou Nanterre (56 %) et celles de Neuilly-sur-Seine (6,3 %) ou Vaucresson (7,7 %). Un autre amendement émanant du Modem vise à soustraire du champ d’application de la loi SRU de très nombreuses communes en relevant par exemple le seuil de la population qui déclenche l’obligation pour une ville d’atteindre un parc de 25 % de HLM. Ce seuil serait ainsi porté à 3 500 habitants en Ile-de-France au lieu de 1 500 aujourd’hui, alors que la région manque cruellement de logements aux loyers accessibles.

    Échappatoire
    Plusieurs députés LREM proposent pour leur part que « les communes qui entrent dans le champ d’application de la loi littoral » puissent être exemptées dans certaines conditions de la loi SRU, pour tenir compte de leurs « contraintes d’urbanisme ». Une échappatoire est ainsi offerte à de nombreuses communes résidentielles du littoral méditerranéen, basque ou breton, pas très volontaires pour construire des logements sociaux. Un autre amendement (toujours LREM) prévoit des arrangements pour les villes exposées à des risques naturels. Le Modem veut la même chose pour celles qui ont des sites classés. Les Républicains veulent réduire la voilure, et ramener de 25 % à 20 % le quota de #HLM à réaliser par les communes. Mis bout à bout, tous ces amendements réduiraient à néant la portée de la loi SRU qui a permis de construire plus de 500 000 logements depuis son adoption.

    « Il n’est pas question de toucher à ce texte très bénéfique pour la mixité sociale », a assuré à Libération le député LREM Richard Lioger, corapporteur du projet de loi Elan à l’Assemblée. Il y a « pléthore d’amendements qui vont dans tous les sens, admet-il, mais il n’y aura pas de remise en cause de la SRU ». Il laisse entendre que le gouvernement et la majorité parlementaire tiendront bon pour rejeter les amendements déposés, y compris ceux des députés #LREM ou Modem. Mais dans les milieux du logement, des sources estiment que le gouvernement pourrait leur faire « quelques concessions ». On l’a vu, son texte prévoit ainsi de continuer à compter comme HLM pendant dix ans des logements sociaux vendus. Un vrai mauvais coup.
    Tonino Serafini

    #logement #oligarchie #assemblée_nationale

  • Cinq questions sur la #pénurie de #gynécologues en France - CRAPS
    http://association-craps.fr/actualites/cinq-questions-penurie-de-gynecologues-france
    Je pose ça là, comme une grosse bouse

    La situation a pu en outre créer une crise des vocations. « Les gynécos sont tellement maltraités, qu’ils abandonnent les tâches les plus difficiles du métier », selon Bertrand de Rochambeau. Dans les petits hôpitaux, les gynécologues enchaînent les gardes. « Les jeunes ne veulent plus travailler comme ça, cela renforce la pénurie », estime-t-il. « Attention, les médecins ne meurent pas de faim, il ne s’agit pas ça, mais ils travaillent beaucoup, dans des conditions parfois difficiles, même si leur métier est passionnant », poursuit-il.

    Généralistes et sage-femmes peuvent-ils se substituer aux gynécos ?

    « Ni les médecins généralistes, ni les sage-femmes ne sont suffisamment formés pour assurer le suivi gynécologique des patientes », assure Bertrand de Rochambeau. Les étudiants qui choisissent de devenir généralistes « doivent choisir, au cours de leur formation, entre un stage en gynécologie ou un stage en pédiatrie, c’est-à-dire qu’au mieux ils ont {…}

    • Consulter un gynécologue : la grande galère
      Entre 2007 et 2017, le nombre de ces spécialistes a chuté de 41,6 % à 1 136 et il pourrait tomber à 531 en 2025. Face à cette pénurie, des femmes renoncent à se soigner. François Béguin et Laura Motet, Le Monde

      C’est un parcours du combattant auquel sont confrontés de plus en plus de femmes. Dans de nombreuses villes, décrocher un premier rendez-vous avec un gynécologue est devenu mission impossible. A Melun (Seine-et-Marne), par exemple, elles sont trente à cinquante à appeller chaque jour le cabinet de Joëlle Robion, gynécologue en secteur 1 (sans dépassement d’honoraire), dans l’espoir de décrocher une première consultation. « Ce sont souvent des femmes dont le gynécologue est parti à la retraite et à qui je ne peux pas proposer de suivi », explique la spécialiste, qui n’accepte plus que les patientes envoyées par des généralistes.

      Dans certains départements, qui sont souvent déjà des « déserts médicaux », les délais d’attente pour obtenir un rendez-vous s’allongent car les gynécologues se font rares, toutes spécialités confondues. On en compte 4,2 pour 100 000 habitants dans la Creuse, 4,32 en Dordogne ou 4,37 dans l’Ain, contre 28,6 à Paris ou 67,4 à Neuilly-sur-Seine, la ville la mieux dotée de France. Et selon les relevés réalisés par Le Monde, certaines grandes villes de la grande couronne parisienne, comme Aulnay-sous-Bois (56e ville française en termes de population) ou Ivry-sur-Seine (89e), ne comptent même aucun gynécologue libéral.

      « Il y a des coins de France où la situation est catastrophique, où des femmes ne sont plus suivies ou doivent changer de département pour l’être », alerte Anne Gompel, professeure de gynécologie à l’université Paris-Descartes.
      39 départements comptent moins de gynécologues par habitants que la moyenne française
      [graphique très parlant mais pas importable, ndc]

      Mobilisation

      Une situation d’autant plus inquiétante que tous les gynécologues ne font pas du suivi médical. Les obstétriciens se focalisent d’abord sur les accouchements et les actes chirurgicaux, leur cœur de métier. « Ils font du suivi par la force des choses, mais tout ce qui est problèmes hormonaux, par exemple, ça ne les intéresse pas », estime Laurence Mougenot, gynécologue médicale à l’hôpital de Bar-le-Duc, qui se demande par exemple « qui prendra en charge les femmes ménopausées ces prochaines années ».

      S’il est toujours possible de consulter un médecin généraliste ou une sage-femme libérale spécialisée pour un suivi de base, accéder à un gynécologue médical devient chaque année plus difficile. Le nombre de ces spécialistes de la « santé des femmes » (contraception, troubles du cycle, ménopause, stérilité, diagnostic et suivi des tumeurs) a chuté de 41,6 % en dix ans entre 2007 et 2017. Une baisse due à la décision des pouvoirs publics de ne plus en former entre 1987 et 2003 afin de s’aligner sur les formations des autres pays européens.

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      On compte 6 748 gynécologues pour 28 millions de Françaises de plus de 16 ans. Mais les gynécologues ne sont pas les seuls professionnels de santé à effectuer des suivis gynécologiques. En 2016, les pilules contraceptives ont par exemple été prescrites pour moitié (51,2 %) par des gynécologues, à 44,2 % par des médecins généralistes et à 1,7 % par des sages-femmes, selon des chiffres obtenus par Le Monde via Open Médic, une base de données recensant les médicaments délivrés en pharmacie de ville. Quant aux actes relatifs au suivi gynécologiques (frottis, pose de stérilet), ils ont été réalisés en 2016 à 2,9 % par des sages-femmes, en hausse de 52 % par rapport à 2015, selon l’Ordre des sages-femmes.
      A la suite de la mobilisation du Comité de défense de la gynécologie médicale (CDGM), créé en 1997, une soixantaine de ces spécialistes (des femmes pour 95 % d’entre eux) sont de nouveau formés chaque année, mais c’est insuffisant pour compenser les départs à la retraite. Résultat : ils ne sont plus que 1 136 pour près de 28 millions de femmes âgées de plus de 16 ans. Six départements n’ont aucun « gynéco med ». Beaucoup plus demain.
      Près des deux tiers (62 %) de ceux aujourd’hui en activité ont plus de 60 ans et cesseront leur activité ces prochaines années sans avoir – pour la plupart – de successeur. Entre 2010 et 2025, selon les projections de l’Ordre des médecins, la France devrait avoir perdu plus de mille gynécologues médicaux. Ils ne seraient plus que 531 en 2025, contre 1 648 en 2010. Dans le même temps, les gynécologues obstétriciens passeraient, eux, de 3 577 à 5 452.
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      « Grand désarroi »

      « L’accès de plus de plus en difficile aux gynécologues médicaux met en danger la santé de millions de femmes, des jeunes filles en particulier », fait valoir Noëlle Mennecier, coprésidente du CDGM. Elle plaide en faveur de « mesures vigoureuses en termes de nombre de postes d’internes ouverts, et ce sur des années, pour rattraper le retard ».
      Bientôt la fin des gynécologues médicaux ?

      Effectifs entre 2010 et 2017 et projection des effectifs entre 2018 et 2015 par l’Ordre des médecins [graphique, ndc]

      Chaque départ à la retraite oblige des centaines de femmes à trouver leur propre solution. « Beaucoup de patientes sont dans un grand désarroi, raconte une gynécologue qui vient de cesser son activité dans une grande métropole de Rhône-Alpes. Certaines m’ont dit qu’elles ne se feraient plus suivre car elles ne voulaient pas l’être par un médecin généraliste… » « Je vois arriver des femmes de 65 ou 70 ans qui saignent depuis six mois mais que ça gêne d’en parler à leur généraliste… », confirme le docteur Mougenot.

      Lorsque la gynécologue de Josette (qui n’a pas souhaité donner son nom de famille) est partie à la retraite il y a trois ans, sans personne pour lui succéder, cette professeure retraitée dans un petit village de l’Eure a renoncé à être suivie, après presque un demi-siècle de visites annuelles de contrôle. A 70 ans, elle ne se voyait pas demander un rendez-vous à l’hôpital de Mantes (Yvelines), à 30 km de chez elle. « Trop compliqué », dit-elle.
      Des femmes renoncent, au moins pour un temps. D’autres font des kilomètres ou se tournent vers d’autres structures ou d’autres professionnels de santé. C’est ce qu’a fait Marie, une infirmière de 24 ans, lorsqu’elle a emménagé dans une petite commune de l’agglomération toulousaine il y a trois ans et qu’aucun gynécologue parmi les dix qu’elle a sollicités ne l’a acceptée. C’est à l’hôpital public qu’elle a fini par obtenir un rendez-vous, avec un délai de deux mois. Une solution qui la satisfait, même si la consultation se fait « une pendule au-dessus de la tête » et avec le sentiment que « le temps est minuté ».

      « Rupture dans la qualité des soins »

      Christine, une cadre retraitée de 62 ans habitant Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), a fini par quitter le gynécologue qui la suivait depuis dix ans. Là encore, parce que c’était devenu « trop compliqué ». « Il y avait un créneau de deux jours pendant lesquels on pouvait prendre rendez-vous, et si on le ratait, il fallait de nouveau attendre six mois… Et comme cela faisait trois fois que je ratais les “bonnes journées” pour m’inscrire… », explique-t-elle. C’est finalement dans une clinique privée qu’elle a trouvé une solution.

      Alors qu’elle vit à Paris, l’une des villes de France les mieux pourvues en gynécologues, Héloïse, une étudiante salariée de 23 ans, n’en a trouvé aucun au tarif Sécu qui l’accepte comme patiente. « Vous êtes jeune, on ne peut pas prendre le risque que vous tombiez enceinte et qu’on soit obligé de vous suivre, on est débordé », lui a même expliqué une secrétaire médicale. Au vu des tarifs prohibitifs pratiqués par les médecins à honoraires libres, c’est finalement auprès d’un généraliste au planning familial d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), soit trois heures de trajet aller-retour, qu’elle a finalement trouvé une place.

      La banlieue parisienne peut également s’avérer être un désert médical (gynécologie) [À Neuilly ? ça va, ndc]


      Certains gynécologues médicaux semblent aujourd’hui se résigner à un passage de relais aux sages-femmes libérales, autorisées à pratiquer un suivi de prévention, dont le nombre augmente de 10 % par an. Plusieurs s’interrogent cependant sur leur formation. « Elles arrivent sur le marché sans être suffisamment formées en gynécologie, met en garde Anne Gompel, de l’université Paris-Descartes. Il va y avoir des années avec une rupture dans la qualité des soins. Les généralistes ont un rôle à jouer, mais une spécialité de quatre ans ne se remplace pas par une formation de trois mois en gynéco pour un généraliste, ou un peu
      plus avec un DU, ou de sage-femme avec un mois de formation. »

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      Dépassements d’honoraires des gynécologues : des consultations supérieures à 120 euros à Paris
      Seuls 38,5 % des gynécologues pratiquent le tarif « Sécu » à 30 euros. Faute de moyens, des femmes se privent de gynécologue dans les grandes villes.

      Très chers gynécos... Chez près de la moitié (45 %) des 3 000 gynécologues (médicaux et obstétriciens) exerçant dans les cent plus grandes villes de France, il faut payer au moins 60 euros pour une consultation standard, soit le double du tarif « Sécu », fixé à 30 euros. Dans ces communes, le tarif moyen s’élève à 47 euros.
      Pour obtenir ces chiffres inédits, Le Monde a « aspiré » sur Ameli.fr le site de l’Assurance-maladie, les données contenues dans les fiches tarifaires de ces praticiens qui représentent plus de 60 % de la profession.
      Pour l’ensemble de la France, selon ces chiffres, seul un gros tiers (38,5 %) de ces spécialistes ne fait payer que 30 euros pour une consultation de suivi. Mais, selon nos relevés, ils ne sont plus que 18 % à le faire à Paris. Dans la capitale, le tarif moyen est particulièrement élevé, à 70,30 euros. Et près d’un quart (23 %) demande plus de 90 euros, soit au moins trois fois le tarif « Sécu » ! Enfin, 5 % des gynécologues parisiens demandent plus de 120 euros. Dans les quartiers huppés, il faut débourser jusqu’à 150 euros.

      Renoncements aux soins
      D’une commune à l’autre, le tarif moyen varie fortement. A Neuilly, il s’établit à 85 euros, contre 35 euros à Grenoble ou 55 euros à Marseille. Dans les dix plus grandes villes de l’Hexagone, il dépasse 45 euros, sauf à Nantes et à Toulouse (38 euros et 40 euros). Quant aux consultations privées dans les hôpitaux publics, elles présentent les prix les plus élevés, à 56 euros (87 euros à Paris).
      La gynécologie fait partie des cinq spécialités – gériatrie, psychiatrie, stomatologie, gynécologie obstétrique – les plus gourmandes en dépassements d’honoraires. Sa branche médicale se classe même en tête de l’observatoire des pratiques tarifaires publié par la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM), le 29 novembre, tandis que sa branche chirurgicale (l’obstétrique) est cinquième.

      Conséquences : ces tarifs élevés peuvent entraîner des renoncements aux soins, notamment chez les étudiantes ou les retraitées, pas ou peu couvertes par une mutuelle.
      C’est ce qui est arrivé à Monique, 64 ans, retraitée du Trésor public. Quand sa gynécologue a quitté Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) pour les « beaux quartiers » de la capitale et s’est mise à pratiquer des dépassements d’honoraires non pris en charge par sa mutuelle, elle a préféré renoncer à ses deux visites de contrôle par an. Une rupture dans son suivi qui aurait pu avoir des conséquences si elle n’avait pas fini par trouver à Sète (Hérault), son lieu de vacances, une spécialiste au tarif « Sécu » qui a accepté de la suivre.

      Optam, un outil de maîtrise des tarifs
      « Ce que veulent les gens, c’est d’abord être bien soignés et qu’on les écoute », fait valoir une gynécologue qui pratique des « petits » dépassements en région. Elle rappelle que, outre la prise en charge des patients à la couverture maladie universelle (CMU), les médecins en secteur 2 (en honoraires libres) « ont toujours fait des tarifs “Sécu” pour les gens qui n’avaient pas les moyens ».
      Une bonne pratique dont n’a jamais bénéficié Valentine, une étudiante nancéenne de 21 ans, qui a toujours payé « entre 50 euros et 80 euros » sa consultation chez le gynéco de ville et a parfois dû demander une aide financière à ses parents. « Il y a certes le tarif de la consultation de base, mais dès qu’il y a une prescription ou un examen, cela augmente, dit-elle. Et l’on va rarement chez le gynécologue sans avoir besoin de l’un ou de l’autre. »
      Paris, championne des dépassements d’honoraires dans les grandes villes

      « Les tarifs sont affichés sur le site Ameli.fr, les gens ne sont pas surpris », explique une gynécologue médicale du 14e arrondissement de Paris. Elle demande 70 euros pour une visite et un frottis, soit, selon elle, 40 euros pris en charge par la « Sécu », avec qui elle a signé une « option pratique tarifaire maîtrisée » (Optam, anciennement CAS pour « contrat d’accès aux soins ») et 30 euros de dépassement, « généralement pris en charge par les mutuelles ».
      Pour l’Assurance-maladie, la hausse spectaculaire des dépassements a été enrayée grâce à Optam. En échange de leurs bonnes pratiques, la « Sécu » prend en charge une partie des cotisations des praticiens. Depuis 2012, ce mécanisme a stabilisé le taux de dépassement chez les gynécologues qui était passé de 25 % à 43 % depuis 2000. Mais, à Paris, il peine à convaincre. En juin, seulement vingt-cinq gynécologues de secteur 2 avaient adhéré au dispositif, soit moins de 5 %.

      « Difficulté à trouver un gynécologue »
      Interrogée par Le Monde, la CNAM reconnaît que « le dispositif de régulation des dépassements d’honoraires produit des résultats encore insuffisants pour certaines spécialités comme la gynécologie ». Dans certaines villes, les gynécologues présentent à la fois des dépassements trop élevés pour les rendre éligibles à l’Optam tout en restant sous les seuils au-delà desquels des procédures pour pratique tarifaire excessive peuvent être déclenchées. « Pour les autres », la CNAM assure « agir », assurant qu’en septembre « un certain nombre de médecins dont les niveaux de dépassements étaient à fois élevés sans être orientés à la baisse ont été alertés, et ce afin qu’ils modifient leur pratique ».
      Le taux de dépassement a explosé depuis 2000, avant de se stabiliser à partir de 2012

      Au Syngof, le Syndicat national des gynécologues et obstétriciens de France, on estime que le premier problème n’est pas le niveau des dépassements d’honoraires, jugé modéré dans la plupart des villes, mais « la difficulté à trouver un gynécologue », selon Elisabeth Paganelli, la secrétaire générale du syndicat. Et de rappeler que les gynécologues médicaux libéraux ont en moyenne un revenu avant impôt inférieur à celui des médecins généralistes (72 900 euros contre 88 700 euros).

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      A Aulnay, « certaines femmes n’ont pas eu de suivi gynéco depuis six ans »
      Depuis près d’un an, il n’y a plus de gynécologue libéral dans cette ville de 82 000 habitants. Patientes et pouvoirs publics tentent de trouver des solutions. Laura Motet

      « C’est la galère ! J’étais suivie par une gynéco, mais elle est partie il y a trois ans. J’ai enchaîné avec des consultations à 80 euros à la clinique du Blanc-Mesnil, avant d’atterrir ici après plusieurs mois d’attente, parce que je n’avais plus d’argent. » Le parcours de Sabrina (le prénom a été modifié), rencontrée à l’hôpital d’Aulnay-sous-Bois, illustre celui de nombreuses femmes de cette commune de Seine-Saint-Denis.

      Les quatre gynécologues libérales qui exerçaient il y a encore quelques années dans cette ville de 82 000 habitants sont parties à la retraite ou sont mortes. Symptôme d’un mal qui touche toute la France : le vieillissement des médecins et en particulier celui des gynécologues médicaux – l’âge moyen de ces spécialistes de la santé des femmes est de 60 ans. La ville compte seulement deux sages-femmes libérales et une médecin généraliste spécialisée en gynécologie, installée peu avant l’été. Son arrivée a été saluée par les habitantes et par la mairie.

      Ce mardi après-midi de décembre, la salle d’attente de la docteure Teanini Tematahotoa ne désemplit pas. A l’image des habitants d’Aulnay, sa patientèle est composée de 20 % de personnes très précaires, bénéficiaires de la couverture maladie universelle ou de l’aide médicale d’Etat.
      « Ils n’ont pas forcément le même rapport au médecin que les plus aisés. […] C’est une patientèle moins fidèle, qui ne perçoit pas toujours l’importance de la notion d’accompagnement à long terme. Si un autre médecin est disponible avant, ils iront le voir. Le suivi est parfois difficile, surtout s’ils ont vu quatre ou cinq collègues avant, dans différentes villes et dans différentes structures. »

      Un nomadisme amplifié par les départs à la retraite des gynécologues libéraux, dont la patientèle est rarement reprise par un confrère. Les patientes tentent alors de trouver la meilleure solution en termes de prix, d’horaires, d’accès géographique et de délai ; certaines abandonnent, tandis que d’autres vont à l’hôpital, au planning familial, dans un centre de protection maternelle et infantile (PMI) ou dans des centres municipaux.

      « Il arrive qu’on reçoive des femmes qui ne se sont pas fait suivre pendant six ou huit ans, explique une soignante exerçant au Planning familial. Elles ne peuvent pas toujours prendre le temps de se faire suivre pour faire de la prévention. Elles ne le font quand elles ont besoin de nous de façon urgente. »

      « Face à la pénurie de gynécologues médicaux, les urgences gynécologiques ont explosé, parce qu’il n’y a pratiquement plus de médecins de ville, affirme la docteure Hélène Dauphin-Merlot, cheffe du service de gynécologie obstétrique de l’hôpital intercommunal Robert-Ballanger. Pour autant, c’est notre mission d’accepter tout le monde et de nous débrouiller, en triant les patientes selon la gravité et en nous coordonnant avec les autres acteurs de santé locale, comme les PMI. »
      Mi-décembre, le carnet de rendez-vous de consultation de gynécologie affichait complet jusqu’en février et pourrait continuer à se remplir pour les semaines suivantes si le planning était ouvert. « On évite de donner des rendez-vous trop en avance, sinon les patientes oublient de venir. On a un taux d’absentéisme aux consultations de 40 %. C’est malheureux, parce que cela prend la place de femmes qui en ont vraiment besoin », déplore Nathalie Cherradou, sage-femme coordinatrice du Planning familial et des consultations à l’hôpital d’Aulnay.

      Si les Aulnaysiennes parviennent à se faire suivre tant bien que mal, la situation de l’offre de santé reste très fragile, puisqu’elle dépend uniquement des priorités définies par la mairie et le département. Priorités qui, comme les élus, changent au gré des élections.

      En 2014, quelques mois après son élection, le nouveau maire Les Républicains d’Aulnay, Bruno Beschizza, décide de mettre fin à la convention qui le liait au département pour financer les centres de planification. « Les motifs de cette suppression sont purement d’ordre financier, analyse Evelyne Demonceaux‌, élue socialiste et ancienne adjointe à la santé. Mais le maire n’avait pas réalisé que la suppression de la convention entraînait la perte de la subvention du département dès le 1er janvier 2016, subvention qui permettait de payer le personnel municipal des centres de santé. »

      En 2016, les négociations avec le département reprennent ; une nouvelle convention est signée en octobre, divisant presque par deux le budget total du Planning familial et par plus de six l’apport de la municipalité (de 90 000 à 14 200 euros). Contactée à de nombreuses reprises, la mairie n’a répondu que par écrit à nos questions. Elle récuse l’idée que la nouvelle majorité souhaiterait réduire les budgets de santé et met notamment en avant qu’elle prévoit de recruter un équivalent temps plein en gynécologie pour l’un de ses centres municipaux. Pour l’instant, l’annonce n’a pas été publiée sur son site.

      Comme disait l’autre, faudrait commencer par #soigner la médecine, l’hôpital... Ça n’en prend pas le chemin.

      #observatoire_des_pratiques_tarifaires #santé #tarification #inégalités

  • Le vrai visage de Nicolas Sarkozy !!! – Espion “américain” placé à la présidence par la CIA – Dossier complet et documenté ! - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pres

    Sarko – le vrai CV :
    Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non pas d’après sa personnalité.

    Mais lorsque son action surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir.
    Thierry Meyssan a décidé d’écrire la vérité sur les origines de l’ancien président de la République« française ».

    Toutes les informations contenues dans cet article sont vérifiables, à l’exception de deux imputations, signalées par l’auteur qui en assume seul la responsabilité.

    Tonton Pasqua et l’arriviste. Ce pourrait être une fable de La Fontaine.
    Les Français, lassés des trop longues présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays.

    Ils espéraient une rupture avec des années d’immobilisme et des idéologies surannées.

    Ils ont eu une rupture avec les principes qui fondent la nation française.

    Ils ont été stupéfaits par cet « hyper-président », se saisissant chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite et la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à créer une complète confusion.

    Comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, les Français sont trop occupés à se trouver des excuses pour admettre l’ampleur des dégâts et leur naïveté.

    Ils refusent d’autant plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy, qu’ils auraient dû s’en rendre compte depuis longtemps.

    C’est que l’homme est habile. 

    Comme un illusionniste, il a détourné leur attention en offrant sa vie privée en spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à leur faire oublier son parcours politique.

    Que l’on comprenne bien le sens de cet article : il ne s’agit pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux, amicaux et professionnels, mais de lui reprocher d’avoir caché ses attaches aux Français qui ont cru, à tort, élire un homme libre.

    Pour comprendre comment un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël a pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la République française, il nous faut revenir en arrière.

    Très en arrière.

    Il nous faut emprunter une longue digression au cours de laquelle nous présenterons les protagonistes qui trouvent aujourd’hui leur revanche.

    Secrets de famille :

    À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les services secrets états-uniens s’appuient sur le parrain italo-US Lucky Luciano pour contrôler la sécurité des ports américains et pour préparer le débarquement allié en Sicile.

    Les contacts de Luciano avec les services US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque le « parrain » est libéré et s’exile en Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne Léandri.

    « votez pour moi pauv’cons ! »
    En 1958, les États-Unis, inquiets d’une possible victoire du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à l’influence soviétique, décident de susciter un coup d’État militaire en France.

    Pauvre France nous sommes mal placés au centre de toutes ces querelles !

    L’opération est organisée conjointement par la Direction de la planification de la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.— et par l’OTAN.

    Mais Wisner a déjà sombré dans la démence de sorte que c’est son successeur, Allan Dulles, qui supervise le coup.

    Depuis Alger, des généraux français créent un Comité de salut public qui exerce une pression sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins pouvoirs au général de Gaulle sans avoir besoin de recourir la force.

    Or, Charles de Gaulle n’est pas le pion que les Anglo-Saxons croient pouvoir manipuler.

    Dans un premier temps, il tente de sortir de la contradiction coloniale en accordant une large autonomie aux territoires d’outre-mer au sein d’une Union française.

    Mais il est déjà trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples colonisés ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur indépendance.

    Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes de répression contre les indépendantistes, de Gaulle se rend à l’évidence. 

    Faisant preuve d’une rare sagesse politique, il décide d’accorder à chaque colonie son indépendance.

    Cette volte-face est vécue comme une trahison par la plupart de ceux qui l’ont porté au pouvoir. 

    La CIA et l’OTAN soutiennent alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont un putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat.

    Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution politique.

    Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice pour le protéger.

    Pasqua est à la fois un truand corse et un ancien résistant. Il a épousé la fille d’un bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige la société Ricard qui, après avoir commercialisé de l’absinthe, un alcool prohibé, se respectabilise en vendant de l’anisette. Cependant, la société continue à servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation avec la famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano.

    Il n’est donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne Léandri (« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter des gros bras et constituer la milice gaulliste.
    Un troisième homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien garde du corps de de Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.
    Ainsi défendu, de Gaulle dessine avec panache une politique d’indépendance nationale.

    Tout en affirmant son appartenance au camp atlantique, il remet en cause le leadership anglo-saxon.

    Il s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen (1961 et 1967) ;
    Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au Congo (1961) ;
    Il encourage les États latino-américains à s’affranchir de l’impérialisme US (discours de Mexico, 1964) ;
    Il expulse l’OTAN de France et se retire du Commandement intégré de l’Alliance atlantique (1966) ;
    Il dénonce la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ;
    Il condamne l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours (1967) ;
    Il soutient l’indépendance du Québec (discours de Montréal 1967) ;
    etc.
    Les discours de de Gaulle sont un vrai régal. Regardez-les et vous ne vous laisserez plus endormir par nos politichiens. Il avait la protection divine.

    Simultanément, de Gaulle consolide la puissance de la France en la dotant d’un complexe militaro-industriel incluant la force de dissuasion nucléaire, et en garantissant son approvisionnement énergétique. Il éloigne utilement les encombrants Corses de son entourage en leur confiant des missions à étranger. 

    Ainsi Étienne Léandri devient-il le trader du groupe Elf (aujourd’hui Total), tandis que Charles Pasqua devient l’homme de confiance des chefs d’États d’Afrique francophone.

    Conscient qu’il ne peut défier les Anglo-Saxons sur tous les terrains à la fois, de Gaulle s’allie à la famille Rothschild.

    Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir de la Banque, Georges Pompidou.

    Les deux hommes forment un tandem efficace.

    L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme économique du second.

    Lorsque de Gaulle démissionne, en 1969, Georges Pompidou lui succède brièvement à la présidence avant d’être emporté par un cancer.

    Avant il avait vendu la France aux banksters ! Loi 1973. La France ne peut plus emprunter à la Banque de France sans intérêt et doit se tourner vers les banques privées, ce qui nous amène à l’escroquerie de la dette.

    Les gaullistes historiques n’admettent pas son leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile.

    Ils hurlent à la trahison lorsque Pompidou, secondé par le secrétaire général de l’Élysée Édouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le Marché commun européen.

    La fabrication de Nicolas Sarkozy :

    Ce décor étant planté, revenons-en à notre personnage principal, Nicolas Sarkozy.

    Né en 1955, il est le fils d’un noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France après avoir fuit l’Armée rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive originaire de Thessalonique.

    Après avoir eu trois enfants (Guillaume, Nicolas et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se remarie avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux enfants (Pierre-Olivier et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses seuls parents, mais balloté dans cette famille recomposée.

    Achille Peretti
    Sa mère est devenue la secrétaire d’Achille Peretti.

    Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De Gaulle avait poursuivi une brillante carrière politique. 

    Il avait été élu député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus riche banlieue résidentielle de la capitale, puis président de l’Assemblée nationale.

    Malheureusement, en 1972, Achille Peretti est gravement mis en cause. 

    Aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète « l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French connexion » que Hollywwod devait porter à l’écran.

    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=4423.html

    S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations, Timecite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard.

    On évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse », dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence de l’Assemblée nationale et échappe même à un « suicide ». Comme quoi, la pratique n’est pas nouvelle (l’associé de DSK vient de se « suicider ». Il aurait eu des révélations à faire ?

    En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa seconde épouse, Christine de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de l’administration centrale du département d’État des États-Unis.

    Elle l’épouse et s’installe avec lui en Amérique. Le monde étant petit, c’est bien connu, son mari n’est autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent.

    Les fonctions de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important. 

    Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère, de son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se tourner vers les États-Unis où il « bénéficie » des programmes de formation du département d’État.

    On nous les dé-forme avant de nous les renvoyer bien conditionnés.

    À la même période, Nicolas Sarkozy adhère au parti gaulliste.

    Il y fréquente d’autant plus rapidement Charles Pasqua que celui-ci n’est pas seulement un leader national, mais aussi le responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.

    En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce d’Achille Peretti. 

    Son témoin de mariage est Charles Pasqua. 

    En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors. 

    Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.

    L’année suivante, il est élu maire de Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par une crise cardiaque.

    Jacques Martin et Cecilia. – Sarko et sa femme.
    Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir sa femme et, dès 1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia, l’épouse du plus célèbre animateur de télévision français de l’époque, Jacques Martin, dont il a fait la connaissance en célébrant leur mariage en qualité de maire de Neuilly.

    Cette double vie dure cinq ans, avant que les amants ne quittent leurs conjoints respectifs pour construire un nouveau foyer.

    Nicolas est le témoin de mariage, en 1992, de la fille de Jacques Chirac, Claude, avec un éditorialiste du Figaro.

    Un tombeur ce mec ! mais, l’intérêt n’est jamais bien loin !

    Il ne peut s’empêcher de séduire Claude et de mener une brève relation avec elle, tandis qu’il vit officiellement avec Cécilia. 

    Le mari trompé se suicide (?) en absorbant des drogues.

    La rupture est brutale et sans retour entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.

    En 1993, la gauche perd les élections législatives.

    Le président François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Édouard Balladur un tandem comparable à celui de de Gaulle et Pompidou, refuse d’être à nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans », Édouard Balladur.

    Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. 

    S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone. 

    Il tisse aussi des liens en Arabie Saoudite et en Israël et devient officier d’honneur du Mossad.

    Nicolas Sarkozy, quant à lui, est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

    À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification politique au département de la Défense.

    Personne ne remarque les liens qui l’unissent au porte-parole du gouvernement français.

    C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur.

    La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. 

    Tout dérape.

    Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle, et sera battu.

    Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion à l’Union Européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle soviétique.

    Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. 

    Pour financer sa campagne électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf.

    À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer le magot.

    La traversée du désert :

    Tout au long de son premier mandat, Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy à distance.

    L’homme se fait discret durant cette longue traversée du désert. 

    Discrètement, il continue à nouer des relations dans les cercles financiers.

    En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin réussi à clore une procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie avec Cécilia.

    Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin Bouygues et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).

    Pas vraiment près du peuple, Sarko. C’est pas de Gaule !

    Dernier acte !

    Bien avant la crise irakienne, Frank Wisner Jr. et ses collègues de la CIA planifient la destruction du courant gaulliste et la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. 

    Ils agissent en trois temps :

    d’abord l’élimination de la direction du parti gaulliste et la prise de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du principal rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à l’élection présidentielle, enfin l’élimination de tout challenger sérieux à gauche de manière à être certain d’emporter l’élection présidentielle.

    Pendant des années, les médias sont tenus en haleine par les révélations posthumes d’un promoteur immobilier. 

    Avant de décéder d’une grave maladie, il a enregistré pour une raison jamais élucidée une confession en vidéo. 

    Pour une raison encore plus obscure, la « cassette » échoue dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste, Dominique Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.

    Si les aveux du promoteur ne débouchent sur aucune sanction judiciaire, ils ouvrent une boîte de Pandore.

    La principale victime des affaires successives sera le Premier ministre Alain Juppé. 

    Pour protéger Chirac, il assume seul toutes les infractions pénales.

    La mise à l’écart de Juppé laisse la voie libre à Nicolas Sarkozy pour prendre la direction du parti gaulliste.

    Sarkozy exploite alors sa position pour contraindre Jacques Chirac à le reprendre au gouvernement, malgré leur haine réciproque.

    Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur.

    Erreur ! 

    À ce poste, il contrôle les préfets et le renseignement intérieur qu’il utilise pour noyauter les grandes administrations

    Préfet Claude Érignac
    Il s’occupe aussi des affaires corses.

    Le préfet Claude Érignac a été assassiné.

    Bien qu’il n’ait pas été revendiqué, le meurtre a immédiatement été interprété comme un défi lancé par les indépendantistes à la République.

    Après une longue traque, la police parvient à arrêter un suspect en fuite, Yvan Colonna, fils d’un député socialiste. 

    Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être l’assassin. 

    C’est que la nouvelle est trop belle à deux jours du référendum que le ministre de l’Intérieur organise en Corse pour modifier le statut de l’île.

    Quoi qu’il en soit, les électeurs rejettent le projet Sarkozy qui, selon certains, favorise les intérêts mafieux.

    Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été reconnu coupable, il a toujours clamé son innocence et aucune preuve matérielle n’a été trouvée contre lui. 

    Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence, préférant être condamné que de révéler ce qu’il sait. 

    Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a pas été tué par des nationalistes, mais abattu par un tueur à gage, immédiatement exfiltré vers l’Angola où il a été engagé à la sécurité du groupe Elf.

    Le mobile du crime était précisément lié aux fonctions antérieures de Érignac, responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la Coopération. 

    Quand à Yvan Colonna, c’est un ami personnel de Nicolas Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants se sont fréquentés.

    Dominique de Villepin et Poutine récemment.
    Une nouvelle affaire éclate : de faux listings circulent qui accusent mensongèrement plusieurs personnalités de cacher des comptes bancaires au Luxembourg, chez Clearstream.

    Parmi les personnalités diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend que son rival de droite à l’élection présidentielle, le Premier ministre Dominique de Villepin, a organisé cette machination.

    Il ne cache pas son intention de le faire jeter en prison. 

    En réalité, les faux listings ont été mis en circulation par des membres de la Fondation franco-américaine, dont John Negroponte était président et dont Frank Wisner Jr. est administrateur. 

    Ce que les juges ignorent et que nous révélons ici, c’est que les listings ont été fabriqués à Londres par une officine commune de la CIA et du MI6, Hakluyt & Co, dont Frank Wisner Jr. est également administrateur. 

    Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis en examen, assigné à résidence et, de facto, écarté provisoirement de la vie politique.

    La voie est libre à droite pour Nicolas Sarkozy.

    Reste à neutraliser les candidatures d’opposition.

    Les cotisations d’adhésion au parti socialiste sont réduites à un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants. Soudainement des milliers de jeunes prennent leur carte. 

    Parmi eux, au moins dix mille nouveaux adhérents sont en réalité des militants du Parti trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur Pierre Lambert).

    Cette petite formation d’extrême gauche s’est historiquement mise au service de la CIA contre les communistes staliniens durant la Guerre froide (Elle est l’équivalent du SD/USA de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs aux USA).

    Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes » infiltrent le Parti socialiste.

    Ils y ont notamment placé deux célèbres agents de la CIA : Lionel Jospin (qui est devenu Premier ministre) et Jean-Christophe Cambadélis, le principal conseiller de Dominique Strauss-Kahn.

    Des primaires sont organisées au sein du Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène Royal.

    Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. 

    Dominique Strauss-Kahn entre dans la course avec pour mission d’éliminer Fabius au dernier moment.

    Ce qu’il sera en mesure de faire grâce aux votes des militants « lambertistes » infiltrés, qui portent leur suffrages non pas sur son nom, mais sur celui de Royal.

    L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis longtemps sur le payroll des États-Unis. 

    Les Français ignorent qu’il donne des cours à Stanford, où il a été embauché par le prévôt de l’université, Condoleezza Rice.

    Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds monétaire international.

    Premiers jours à l’Élysée :

    Le soir du second tour de l’élection présidentielle, lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire probable, Nicolas Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son QG de campagne. 

    Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s. 

    La célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui était jadis le rendez-vous de « l’Union corse » est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique Desseigne. 

    Il a été mis à disposition du président élu pour y recevoir ses amis et les principaux donateurs de sa campagne. 

    Une centaine d’invités s’y bousculent, les hommes les plus riches de France y côtoient les patrons de casinos.

    Puis le président élu s’offre quelques jours de repos bien mérités.

    Conduit en Falcon-900 privé à Malte, il s’y repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres de son ami Vincent Bolloré, un milliardaire formé à la Banque Rothschild.

    Enfin, Nicolas Sarkozy est investi président de la République française. 

    Le premier décret qu’il signe n’est pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à sous.

    Il forme son équipe de travail et son gouvernement. 

    Sans surprise, on y retrouve un bien trouble propriétaire de casinos (le ministre de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des casinos de l’ami Desseigne (qui devient porte-parole du parti « gaulliste »).

    Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur quatre hommes :

    Claude Guéant, secrétaire général du palais de l’Élysée. C’est l’ancien bras droit de Charles Pasqua. 
    François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant de la Banque Rothschild. 
    Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien directeur de l’Agence juive. Ambassadeur de France à l’ONU, il fut relevé de ses fonctions par Chirac qui le jugeait trop proche de George Bush.
    Alain Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît pas dans les annuaires. Il est chargé des services de renseignement. Ancien Grand-Maître du Grand Orient de France (la principale obédience maçonnique française) et ancien n°2 de la National Security Agency états-unienne en Europe.
    Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre temps envoyé spécial du président Bush pour l’indépendance du Kosovo, insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre des Affaires étrangères avec une double mission prioritaire : l’indépendance du Kosovo et la liquidation de la politique arabe de la France.

    Kouchner a débuté sa carrière en participant à la création d’une ONG humanitaire. 

    Grâce aux financements de la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations de Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama Ben Laden et des frères Karzaï contre les Soviétiques. 

    On le retrouve dans les années 90 auprès de Alija Izetbegoviç en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été Haut représentant de l’ONU au Kosovo.

    Sous le contrôle de Wali, le frère cadet du président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial de pavot. 

    Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté par l’US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo).

    Là, la drogue est prise en charge par les hommes de Haçim Thaçi qui l’écoulent principalement en Europe et accessoirement aux États-Unis. Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la CIA. 

    Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de Bernard Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles malgré les rapports internationaux qui y ont été consacrés. Je ne partage pas cet avis ; Kouchner est loin d’être blanc : (trafic d’organes)

    Pour compléter son gouvernement, Nicolas Sarkozy nomme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances.

    Elle a fait toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé le prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie.

    Au sein du Center for International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé avec Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les privatisations en Pologne. 

    Elle a organisé un intense lobbying pour le compte de Lockheed Martin contre l’avionneur français Dassault. Ces personnes ne travaillent pas pour la France, mais pour leur pouvoir personnel, il faut que l’on arrête de se mentir.

    Nouvelle escapade durant l’été.

    Nicolas, Cécilia, leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des vacances états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété du président Bush. 

    La facture, cette fois, est payée par Robert F. Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais, sioniste et néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans Commentary, la revue de l’American Jewish Committee.

    La réussite de Nicolas rejaillit sur son demi-frère Pierre-Olivier. Sous le nom américanisé « d’Oliver », il est nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après avoir été recruté par Frank Wisner Sr.) directeur d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden).

    Sans qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur de deals dans le monde et « gère » les principaux avoirs des fonds souverains du Koweit et de Singapour.

    La cote de popularité du président est en chute libre dans les sondages.

    L’un de ses conseillers en communication, Jacques Séguéla, préconise de détourner l’attention du public avec de nouvelles « people stories ».

    L’annonce du divorce avec Cécilia est publiée par Libération, le journal de son ami Édouard de Rothschild, pour couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale. 

    Plus fort encore, le communiquant organise une rencontre avec l’artiste et ex-mannequin, Carla Bruni.

    Quelques jours plus tard, sa liaison avec le président est officialisée et le battage médiatique couvre à nouveau les critiques politiques.

    Quelques semaines encore et c’est le troisième mariage de Nicolas.

    Cette fois, il choisit comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse de Robert) et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet de Édouard Balladur devenu associé-gérant chez Rothschild.

    Quand les Français auront-ils des yeux pour voir à qui ils ont affaire ?

    Maintenant.

    Lerebelle

    source:http://lesmoutonsrebelles.com/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pr

    http://reseauinternational.net

  • LA CHANSON EN 2005 Radio Campus Lille - L’Arsène - lundi 24 avril 2017

    Agnès Bihl (https://fr.wikipedia.org/wiki/Agnès_Bihl) est une chantauteure française née à Neuilly-sur-Seine en 1974. De famille intellectuelle, son grand-père est une des fondateur de l’Illustration, ses parents avocat et peintre, elle vivra son enfance dans un milieu artistique. Elle fréquentera la chanson sur son phono : Brel, Brassens, Renaud ; mais ce monde lui paraît inaccessible. A 23 ans alors étudiante, un copain qui chante et joue de l’accordéon l’entraîne au cabaret libertaire parisien « La Folie en Tête » pour voir un certain Allain Leprest. C’est la révélation, le coup de foudre : la chanson vit autrepment qu’en disque. La nuit même Agnès écrit sa première chanson. Vient sa première scène au Limonaire, sa griffe verbale et son tempérament scénique font qu’on l’invite en première partie : Leprest, Dikès, Anne Sylvestre...) Son premier disque en 2001 « La terre est blonde » est très apprécié par les amateurs de chanson. En 2005 paraît son 2ème album « Merci maman, merci papa »

    Dans cette 1ère partie seront diffusés :

    01’28 Olivier Brousseau : Les Gaulois : J’ai mon voyage, 2005
    
04’48 Oaï star : Bravo mon papa : Va à Lourdes, 2005
    
08’41 Agnès Bihl : Merci maman, merci papa : idem, 2005
    
12’11 Xavier Merlet : Bangkok : Du point d’vue d’la mouette, 2005

    Baaziz est un chantauteur et compositeur algérien né à 1963 d’un père marin musicien de chaâbi et d’une mère kabyle. Dans sa jeunesse il s’intéresse à Nass El Ghiwane (groupe parfois qualifié de Rolling Stone de l’Afrique), Bob Dylan, Brassens, Brel, Renaud...En 1988 Baaziz participe aux événements estudiantins qui secouent l’Algérie. dans son 1er album, il utilise la tradition du Maâkous (détournement de chanson) et détourne « Hexagone » de Renaud qui devient « Je m’en fous ». Chanson qu’il réenregistrera dans son album « 10 ans de Chaâbi Rock’n Bled » de 2005.

    Dans cette 2ème partie seront diffusés :

    16’38 Lioubè : Bat’ka Makhno : Atas, 2005

    19’31 Prince (groupe russe) : Postoj !! : Love Negodyaya, 2005

    22’23 Marianne Farouch’ : Bei Mir Bistu Sheyn : Le nombril du monde, 2005

    25’14 Baaziz : Annaya el youm je m’en fous : 10 ans de Chaabi rock’n’bled, 2005

    Nicolas Bacchus, de son vrai nom Nicolas Bages est un chantauteur français, né en Auvergne de parents enseignants. A la maison, la discussion est ouverte, Nicolas fréquente une école Freinet où la pédagogie , matérialiste est fondée sur l’expression libre des enfants. Après un bac scientifique, il s’oriente vers des études de droit et de psycho pour travailler dans le social. Il y travaille pendant 5 ans comme éducateur spécialisé tout en s’essayant à la chanson dans les bistrots. Il reprend alors du Font et Val et du Renaud. Il s’installe à Toulouse puis démisionne de son poste d’éduc. pour se consacrer à la chanson. En 1999 Nicolas fait paraître un album autoproduit. En 2005 paraît « A table » son deuxième album studio.

    Dans cette 3ème partie seront diffusés :

    32’26 Lola Lafon : Complètement à l’ouest : Grandir à l’envers de rien, 2005

    36’37 Nicolas Bacchus : Etrange : A Table, 2005
    
39’08 Allain Leprest & O Ruiz : Etes-vous là : Donne-moi de mes nouvelles, 2005
    
42’58 Chloé Sainte-Marie : Faire terre : Parle-moi, 2005

    Didier Awadi est un rappeur sénégalais né à Dakar en 1969. Pionnier du mouvement rap en Afrique de l’Ouest, il commence sa carrière en 1989 avec le groupe Positive Black Soul. Dans les années 1990, où le Sénégal est soumis à des politiques d’ajustements structurels par le FMI, le groupe appelle la jeunesse à la prise de conscience, à la prise en main de son destin ainsi qu’à l’optimisme. 
Didier entame une carrière solo à l’aube des années 2000, fait paraître un premier album « Kaddu Gor » en 2002 puis « Un autre monde est possible » en 2005

    Dans cette 4ème partie seront diffusés :

    47’09 Couleur Garba : La libérale : Ambules, 2005
    
49’38 Didier Awadi : Cri du peuple : Un autre monde est possible, 2005
    
54’13 Claude Antonini : Eté : La cuvée du cigalier, 2005

    57’56 Bruno Ruiz : Des forces : Si, 2005

    Liens et informations sur les ACMI, chantauteur sur : http://www.campuslille.com/index.php/entry/la-chanson-en-2005-1
    #Audio #Radio #Radios_Libres #Radio_Campus_Lille #Musique_et_politique #Chanson_et_politique

    • En parlant de photographes...
      Alain Keler
      21 avril, 23:53 ·

      Journal d’un photographe / Edition spéciale du soir / Place de la République / La liberté de photographier.
      EDITION SPECIALE DU SOIR
      Jeudi 21 avril 2016.
      Robespierre place de la république. Pas de photos. Cela m’est arrivé deux fois ce soir. En tentant d’interdire aux photographes de photographier certaines réunions, on confisque la liberté d’informer, la liberté de, la presse, qui plus est dans un espace publique. Après avoir expulsé manu militari le philosophe Alain Finkelkraut, c’est un nouveau faux pas pour des militants de la nuit debout. On tente de couper des têtes, comme Robespierre, qui a fini par perdre la sienne.
      « La liberté de la presse est l’un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d’opinion, la liberté de pensée et d’expression.
      Ainsi, l’article 11 de la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789 dispose : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’Homme : tout Citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre à l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la Loi. » L’article 19 de Déclaration universelle des droits de l’homme aussi dispose la protection de la liberté de la presse ».
      Source https://fr.wikipedia.org/wiki/Liberté_de_la_presse
      Empêcher aux photojournalistes d’exercer leur droit d’informer sur la place publique instaure un régime d’exception digne des heures les plus sombres de l’histoire de France. La liberté d’informer est l’un des fondements de notre démocratie, et l’interdire n’est pas autre chose qu’une forme de fascisme qui ne dit pas son nom.
      http://alain-keler.tumblr.com…/edition-speciale-du-soir8-j…

    • En réponse à alain Keler, je colle pour archive.

      Meyer Flou
      34 min · Montreuil, France ·

      Je ne voulais pas répondre au post polémique d’Alain Keler vendredi au sujet de l’image illustrant la réunion féministe de Nuit Debout. Est-ce bien nécessaire ? J’ai passé le week-end à observer la vivacité du débat, je me méfie de ma colère, et j’ai pensé qu’Alain Keler pouvait faire de même. Je m’aperçois qu’il réitère son indignation sur Instagram ce lundi matin, avec les mêmes commentaires qui accompagnent l’image : « Empêcher aux photojournalistes d’exercer leur droit d’informer sur la place publique instaure un régime d’exception digne des heures les plus sombres de l’histoire de France. La liberté d’informer est l’un des fondements de notre démocratie, et l’interdire n’est pas autre chose qu’une forme de fascisme qui ne dit pas son nom. »
      Pour Alain Keler, si je comprends bien, la liberté d’informer consiste à comparer la volonté de cette réunion féministe qui ne veulent pas être photographiées sur la place publique à une forme de fascisme qui ne dit pas son nom, la Nuit Debout et ses dérives avec.
      J’aurais pu aussi adresser ce texte personnellement à Mr Keler, et éviter de jeter la tambouille sur le pavé, mais voilà, c’est justement la difficulté d’apprécier la réalité frénétique des réseaux sociaux, les idées s’y étalent, s’éparpillent. Je partage.

      Je vais donc laisser place à ma colère, la formuler, la faire glisser dans un point de vue. L’image (purement informative par ailleurs) comporte deux aspects évidents, la commission féministe non-mixte et le refus d’être photographié (sur une place publique).

      Un fascisme qui ne dit pas son nom ? Cette formule accolée à cette image de femmes qui sont en train de débattre de leur condition me fait mal, un mal immense. La cécité collective et essentiellement masculine qui s’étale en commentaires est atterrante. Je vais y aller fort. Il en est un de fascisme qui ne dit pas son nom. C’est le roi fascisme, le champion du monde de l’oppression, celui qui écrase et domine tous les autres, tant dans les statistiques que dans la durée. Tous les fascismes du monde ne sont rien face à lui, il les méprise même, il règne tout puissant. Cette catastrophe sans nom qui est la honte de l’humanité, cette humanité qui n’arrive pas à nettoyer ses racines. Cette horreur omniprésente qui souille l’idée même de civilisation porte un nom depuis les années soixante, c’est le sexisme. J’ai brièvement recoupé quelques chiffres, j’imaginais cette horreur, mais il est difficile de s’y confronter tant la nausée est solide, la vérité se glace. Au moment où j’écris ces lignes, dans le monde, dans un silence abominable, des dizaines, des centaines de femmes meurent sous les coups, des centaines, des milliers sont victimes de viols, des millions subissent humiliations en tout genre, toutes (ou presque) travaillent pour moins cher. Tout cela par le simple fait de leur condition de femme. Et vous pourrez au moins multiplier les chiffres par trois le temps que je termine ce texte. Ce cauchemar est permanent. On ne parle pas tellement d’égalité dans cette réunion, ni d’une main au cul de temps en temps, hein ?! On parle de femmes en danger, de femmes mortes. De millions de mortes ? Les chiffres sont impossibles à calculer, cela est à la limite du concevable, tout vacille.
      Pour moi cette image est d’abord cela, un groupe de femmes opprimées, militantes, qui discutent de la question de leur vie et de leur liberté, qui luttent pour le changement.
      Un fascisme qui ne dit pas son nom ? On ose commenter cette image de la sorte !
      Ce n’est pas de l’huile que l’on jette sur le feu, c’est de l’eau.
      La photographie est correcte, le commentaire abject.
      Je comprends l’indignation du photo-journaliste Keler, mais elle me fait honte, en tant qu’homme et en tant que photographe. Que l’on ne vienne pas me dire que c’est simplement la liberté de la presse qui est ici défendue, que cela ne concerne que quelques éléments réactionnaires, ce serait trop facile, les mots sont lâchés.

      J’en viens sur le deuxième aspect de l’image, le no-photo. Vu la dimension de l’oppression, on comprend facilement le concept de commissions non-mixte (par jour, une non-mixte et une mixte), soit. Je pense que l’intention première de la demande polie (svp) de ne pas photographier est justement d’éviter qu’un photographe masculin soit tout de même présent de part sa qualité de témoin, de journaliste, et que cela fausse le débat. Je remarque que la photo existe. En tant que photographe, cela me dérange beaucoup, j’adore quand les gens n’ont aucun problème avec leurs images et que s’enflamme la grande fête du témoignage photographique libre. Ce n’est pas le cas. Quand quelqu’un me demande de ne pas le photographier, je ne le photographie pas, je ne continue pas en lui disant que j’ai le droit d’informer dans l’espace public. Au mieux, j’engage la conversation.
      Or, tout le problème est là, on brandit (bien droit) le droit à la liberté d’expression, mais on n’informe pas, on diffame, on traite ces femmes et leurs comportements de fascistes. Cela est un dérapage intolérable et injuste, venant d’un professionnel. Il ne faut pas s’étonner que les photographes aient mauvaise presse, eux même la nourrissent. L’image se suffisait à elle même, on pouvait s’interroger sur la volonté de ces féministes qui tiennent à être présentes organiquement sur la place, de faire corps avec l’évènement Nuit Debout, c’est très important pour elles. Et en même temps leur demande de ne pas être photographiées pose un vrai problème, la question complexe du rapport droit à l’image/droit de photographier. Lordon et Sophie E ont intelligemment soutenu notre statut de travailleurs, de photographes et de journalistes qui couvrent difficilement la Nuit Debout. J’ai du mal à accepter la volonté de la commission féministe, entre maladresse et provocation. Mais je la comprends, je la respecte, elle m’interpelle. Si cela avait été une commission de migrants en situation irrégulière sous la menace policière ? Ils demandent à ne pas être photographiés, on fait quoi ? Il est commun de voir la presse invitée pour les dix premières minutes seulement d’une réunion quelconque. La plupart des réunions où se décide l’avenir de nos vies, se font dans un secret absolu.
      Dans un second post, Mr Keler en rajoute une couche en évoquant khmers rouges et talibans, il parle de totalitarisme. Oui, il y a des pays encore aujourd’hui où le fait de prendre une image peut vous mener en prison ou pire, et il existe des journalistes courageux pour l’affronter, ce n’est pas le cas en France, ni à République. Il en est un de totalitarisme qui domine tous les autres, encore une fois, et il est global, c’est le néo-libéralisme. On le voit bien avec la question des lanceurs d’alertes qui croulent sous les procès, ce sont eux à mon avis qui représentent le mieux aujourd’hui les valeurs de la vérité qui dérange, ils fournissent des données. Notre droit à l’information, de s’exprimer, de photographier n’est pas inaliénable, il est aliéné. Vous pouvez aller sans problèmes sur les plages de Lesbos photographier le drame des exilés, ce ne sont pas eux qui vous traineront en justice, ils n’en ont ni le souci, ni les moyens, il en est de même de tous les miséreux. L’image choc démultipliée de la mort du petit Aylan pouvait-elle changer notre vision de cette catastrophe ? Il n’en est rien, le message n’est pas passé. Par contre, je mets quiconque au défi d’aller photographier la vie quotidienne des ultra-riches dans les quartiers de Los Angeles ou de Neuilly-sur-Seine pour y dénoncer les inégalités les plus criantes de notre monde, vous ne ferez pas trois jours que vous vous retrouverez dans un tribunal pour non respect de la vie privée. Il est pensé pour qui le droit, qui l’utilise, que se cache t-il derrière la notion de privé ? Au passage, je félicite Paolo Woods et Gabriele Galimberti pour leur travail subtil et volontaire sur l’opacité des paradis fiscaux.
      Je pense qu’il faut observer les changements qui se sont opérés ces dernières décennies, ici, en ce qui concerne l’image. Oui, il est plus difficile de photographier les gens aujourd’hui, le professionnel se heurte aux réticences, au refus, il doit régulièrement se justifier. Alors que paradoxalement, on voit se déployer un empire colossal de l’image, une ère de la photographie. Le rapport à l’image a profondément changé, simplement parce qu’il est pratiqué par tous, nous en avons l’expérience, nous le vivons. À l’heure de l’autoportrait (selfie) il y a une tendance exagérée à vouloir tout contrôler, on contrôle quoi en définitive ? Oui, la photographie est un langage, nous avons vu naître ce monde sous nos yeux. L’invention de l’imprimerie qui a libéré la littérature est une des plus belles mutations du monde. En sera-t-il de même pour l’image à l’heure d’internet ? À nous d’y participer, et pour cela il faut d’abord libérer l’image de l’oppression. Nous ne traversons pas uniquement une crise de civilisation, ce monde du commerce, du profit et de la compétition, le monde est en crise poétique. Les images sont torturées, exploitées, soumises à la désinformation, la surinformation, la non-information. La publicité et ses valeurs mesquines de basse humanité dominent le champ visuel, l’étouffe. D’ailleurs, c’est pour cela que certaines féministes radicales exècrent la photographie, elles y voient l’objet de l’avilissement de leur corps, ce qui est vrai.
      Nous vivons la dictature du média, et nous perdons la valeur du message.
      La photographie est un métier à risque, parfois il faut savoir remballer son amour propre et son appareil dans le sac, c’est douloureux. Essayons de travailler avec passion et lucidité, une culture du doute, de la découverte, poussons les réflexions, il sera plus facile d’inventer. Les gens d’images ont des droits à faire vivre, mais je leur préfère le sens du devoir, c’est là que réside le combat pour l’art photographique, dans la transmission du désir. « Non, explique Hannah Arendt, la liberté n’est pas de faire ce que je veux, mais de commencer une action avec courage ! »
      Alors, il est inacceptable de voir ainsi ces féministes et la Nuit Debout devenir sujets à amalgames, à y coller des termes comme fascisme. Encore une fois les mots sont gondolés, c’est intolérable. En brandissant ainsi la liberté d’expression, on la fragilise.

      Ces amalgames sont dangereux, la menace est grave, l’extrême droite progresse partout en Europe de manière importante, et pour moi c’est clair, c’est là que réside le « fascisme », celui de la xénophobie et du racisme clairement affichés, du négationnisme, le Front National est ses dérives. Nous ne devons pas le perdre des yeux. Si dans la décennie qui arrive, une guerre civile ravage l’Europe une fois de plus, et que tout ce qui est basané, musulman et migrant se retrouve dans des camions pour je ne sais où, il ne faudra pas nous dire que nous ne savions pas. Il faut imaginer le pire. L’extrême droite se nourrit de la crise, il faut faire cesser la crise, il faut partager, au niveau mondial. Cela fera aussi taire les fascismes de Syrie et d’ailleurs. Quant à l’ogre rouge, il semble bien mort depuis la chute du mur de Berlin.
      Alors, une dernière fois, on ne peut coller le terme de fascisme à Nuit Debout. Oui, Nuit Debout dérive, vacille, se cherche, combat et résiste, car les attaques sont violentes, la pression des violences policières est écrasante, l’infiltration politique nauséabonde. Nuit Debout est un évènement, il aura son temps, la voie est ouverte.
      Ce qui se joue là est toute la force humaniste de la gauche dans sa réinvention, c’est très précieux. On débat durement, mais librement, d’égalité, de travail, de partages des richesses, de femmes et de discriminations, d’écologie et de respect, tout ce qui nous concerne. Les jeunes, les bobos, les freaks, les normaux, les intellos, les syndicalistes, les vieux, toutes sortes de gens dignes se mêlent. L’assemblée générale est magnifique, bouleversante.
      Quoi de plus noble chez l’humain que l’élan de la révolte ? L’exigence poétique, car oui, il est urgent de vivre.

      Amis de l’image, tant que vous le pouvez, travaillez avec hargne la pratique libre de la photographie et prenez soin de votre langage.

      Amicalement.

      Meyer.

  • En Algérie, la corruption alimentée par l’argent du pétrole

    « Panama Papers » : en Algérie, l’argent du pétrole passe par l’offshore

    http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/04/panama-papers-en-algerie-l-argent-du-petrole-passe-par-l-offshore_4895493_32

    L’accueil en grande pompe, le 17 mars, de Chakib Khelil, le ministre de l’énergie algérien de 1999 à 2010, en fuite depuis trois ans et soupçonné de corruption, a été pris en Algérie comme une provocation – la preuve de l’impunité dont jouissent les proches du chef de l’Etat. Et une façon d’enterrer l’affaire Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale, qui défraie la chronique depuis 2010. Le mandat d’arrêt international contre M. Khelil a été annulé pour vice de forme, le juge qui a instruit l’affaire muté, le procureur général limogé. Mais l’ancien ministre n’a pas été blanchi par la justice algérienne.
    C’est donc depuis son pays que l’ami d’enfance du président Abdelaziz Bouteflika pourra suivre l’audience qui devait s’ouvrir lundi 4 avril, à Milan. La justice italienne enquête depuis 2013 sur un versement de 198 millions d’euros effectué par Saipem, une filiale du groupe pétrolier italien ENI, à des intermédiaires proches de M. Khelil, en contrepartie de plus de 8 milliards d’euros de contrats signés avec Sonatrach.
    L’épisode italien fait suite à une première procédure, qui a débuté en 2010 par la spectaculaire décapitation judiciaire de l’ensemble du management du groupe pétrolier public et s’est soldée, le 2 février, par des peines plutôt légères pour l’ancien PDG de la Sonatrach et deux de ses enfants. Les douze autres accusés ont bénéficié de non-lieu ou de peines avec sursis.
    Déjà condamnée pour corruption, en 2013, au Nigeria, Saipem s’était attaché en Algérie les services de deux hommes de confiance de l’ancien ministre de l’énergie algérien, Farid Bedjaoui et Omar Habour, aujourd’hui tous deux en cavale et soupçonnés d’avoir orchestré le versement de commissions à des officiels algériens et aux dirigeants de Saipem.

    Myriade de comptes offshore
    La firme panaméenne Mossack Fonseca a d’ailleurs enregistré, au début des années 2000, une myriade de sociétés offshore pour le compte de Farid Bedjaoui, 46 ans, golden boy de nationalité algérienne, française et canadienne, dont le dernier lieu de résidence connu est Dubaï. Neveu de l’ancien ministre des affaires étrangères, il est aujourd’hui au cœur du dossier. C’est sur les comptes bancaires émiratis de l’une de ses sociétés, Pearl Partners Ltd, domiciliée à Hongkong, qu’ont été versés les 198 millions d’euros, conformément au contrat signé le 17 octobre 2007 avec Saipem – de simples honoraires, selon ses avocats.
    Une partie de cette somme a ensuite été transférée vers la société Sorung Associates Inc., une entité créée par Mossack Fonseca à la demande de la société suisse de gestion de fortune Multi Group Finance, le 28 février 2007. M. Bedjaoui a un mandat de gestion sur Sorung Associates et gère des comptes à la Banque privée Edmond de Rothschild SA à Genève. C’est dans cet établissement que l’ancien chef de cabinet du PDG de Sonatrach, Réda Hemche, neveu de M. Khelil, a disposé d’un compte approvisionné de 1,75 million de dollars entre l’été 2009 et janvier 2010.

    Dix-sept sociétés enregistrées
    « Ces sociétés offshore n’ont rien d’extraordinaire pour un homme d’affaires international, elles ont été passées à la moulinette par les autorités compétentes, et rien n’a été trouvé », assure Me Emmanuel Marsigny, avocat de M. Bedjaoui. Les autorités italiennes ont découvert que le nom du fuyard apparaît dans au moins dix-sept sociétés domiciliées au Panama, aux îles Vierges britanniques et aux Emirats arabes unis. Onze de ses sociétés ont été enregistrées entre 2004 et 2010 par Mossack Fonseca, à la demande de la société suisse Multi Group.

    Soupçons de pots-de-vin
    Lorsque le nom de M. Bedjaoui apparaît dans la presse en 2013, Mossack Fonseca panique. L’agence d’investigation financière du gouvernement des îles Vierges britanniques lui adresse un courrier, en février 2014, exigeant des détails sur ses sociétés. Notamment Minkle Consultants SA, qu’il détient avec son coaccusé, Omar Habour, domicilié à Neuilly-Sur-Seine et à Genève. Ce dernier, qui possède avec M. Khelil une propriété dans le Maryland, au nord-est des Etats-Unis, aurait reçu un virement de 34,3 millions de dollars (30 millions d’euros) sur un de ses comptes au Liban. Contacté par Le Monde, son avocat, Yam Atallah, n’a pas souhaité réagir.
    Omar Habour apparaît comme le bénéficiaire effectif de quatre sociétés enregistrées par la firme panaméenne. Interrogée par les autorités des îles Vierges sur la société Girnwood International Engineering Ltd, Mossack Fonseca se contente de répondre le 8 mars 2014 : « Le bénéficiaire effectif est M. Farid Bedjaoui. » Il ne pouvait cependant ignorer que M. Habour était également partie prenante de la société, aux côtés de Ziad Dalloul, beau-frère de M. Bedjaoui.
    « Il y a encore des zones d’ombre, et il est probable que des pots-de-vin aient été versés et que d’autres officiels algériens en aient profité, déclare Djilali Hadjadj, le porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption. Mais la justice algérienne ne coopère pas avec le parquet italien et retient certains renseignements. » Les preuves pourraient bien se trouver dans des paradis fiscaux et les archives de Mossack Fonseca.

    #Algérie #Corruption #PanamaPapers

  • #Molenbeek : On exagère un peu en parlant de plaque tournante.
    « C’est du monde musulman croyant que doit venir l’effort »
    http://www.lecho.be/dossier/attaquesparis/C_est_du_monde_musulman_croyant_que_doit_venir_l_effort.9699827-8267.art?ckc=1
    Spécialiste de l’Islam, Felice Dassetto, sociologue et professeur émérite à l’UCL, estime que les autorités, belges comme musulmanes, n’ont pas pris la mesure du radicalisme religieu x.

    Les auteurs des attentats de Paris provenaient de Molenbeek. Pourquoi la Belgique est-elle devenue cette plaque tournante de l’Islam radical ?
    On exagère un peu en parlant de plaque tournante. Cela semble être un fil conducteur dans ces événements, mais d’autres parties de l’Europe sont aussi des lieux de connexion avec l’Islam radical. La Belgique est-elle, plus que d’autres pays européens, un lieu de radicalisme, je n’en suis pas convaincu. Y a-t-il une police, une sûreté de l’État moins efficace chez nous ? Jusqu’en 2012-2013, la police était pourtant parvenue à étouffer toute tentative d’attentat…

    Quelle est la part de responsabilité des Mosquées dans la radicalisation ?
    Ce qui interpelle surtout, ce sont certains discours qui, sans prêcher le départ au Djihad, prêchent le malaise d’être dans un contexte belge, non musulman. Je pense à des centres culturels islamiques ou des Mosquées proches de la mouvance des Frères Musulmans qui insistent fortement sur la nécessité d’affirmer l’Islam face au contexte jugé indifférent, voire hostile. De même, dans les Mosquées salafes, qui prêchent le fait de dire qu’on est pas à l’aise dans le contexte non-musulman parce qu’on ne peut pas pratiquer comme on veut,...

    Il y a aussi le discours de victimisation – profondément erroné – donné aux jeunes intellectuels musulmans, et qui affirme l’existence d’une islamophobie généralisée dans l’UE. Ces discours préparent un terrain de mal-être sur lesquels peuvent se greffer des discours plus radicaux qui pousseront certains jeunes à se dire que la seule chose à faire est de prendre les armes et de partir combattre, ou alors de prendre les armes contre ce monde « mauvais pour les Musulmans ».

    (...)

    A-t-on trop longtemps fermé les yeux sur les influences des discours extrémistes ?
    Il n’y a pas grand-chose que l’on peut faire. D’un point de vue répressif, il y a une liberté d’expression qu’il faut respecter. Je pense que les Musulmans eux-mêmes ne se rendent pas compte dans quelle voie ils sont entraînés. Cette voie est erronée. Elle peut amener à des conséquences graves, comme les attentats, mais aussi à la désillusion, au constat qu’il n’y a rien de bon pour eux. Et cela ne les aide évidemment pas à se retrousser les manches pour s’en sortir malgré la situation économique difficile.

    La solution pour lutter contre le radicalisme ne vient-elle pas des Musulmans eux-mêmes ?
    Oui. C’est de l’intérieur du monde croyant que doit venir un effort gigantesque de réinterprétation, car ce ne sont pas les laïques qui arriveront à convaincre les religieux. Il y a une élite musulmane qui a une vision réformatrice de l’état musulman, mais elle n’ose pas sortir du bois pour affirmer clairement la nécessité d’un autre Islam. Ces réformistes ne parviennent pas à s’organiser, mais les Salafistes, les Frères musulmans, eux, sont très organisés. Or quand on est organisé on a plus d’impact…

    N’est-on pas trop hypocrite face au problème de l’islam radical ?
    Oui, je pense qu’on n’a pas voulu voir les choses en face. La classe politique a fort tardé à prendre en compte le côté explosif et l’impact de certaines idéologies religieuse, en les niant de peur de susciter des réactions d’hostilité. Idem du côté musulman. Certains disent « ce n’est pas l’Islam » Mais si, c’est aussi l’Islam ! Il y a une forte autocritique à faire, les Musulmans ont une grande réflexion à mener.

    • La classe politique a fort tardé à prendre en compte le côté explosif et l’impact de certaines idéologies religieuse, en les niant de peur de susciter des réactions d’hostilité.

      En france, ce n’est pas la même stratégie, pour avoir vu fin 90 proliférer les salles de prière en lieu et place des salles pour les jeunes dans une banlieue de droite proche de Neuilly-sur-seine, je pense que cette assertion est fausse. Une certaine classe politique savait parfaitement ce qu’elle faisait en réduisant les jeunes à cette activité.

  • Littérature et politique, le cas de Houellebecq

    « A 22 heures les deux candidats n’étaient toujours pas départagés, les derniers chiffres donnaient des estimations absolument identiques - cette incertitude évitant au candidat socialiste de faire une déclaration qu’on devinait difficile. Les deux partis qui structuraient la vie politique française depuis les débuts de la Vème République allaient-ils être balayés ? L’hypothèse était tellement renversante qu’on sentait que les commentateurs qui se succédaient à toute allure sur le plateau - et jusqu’à David Pujadas, pourtant peu suspect de complaisance envers l’islam, et réputé proche de Manuel Valls - en avaient secrètement envie. Passant d’une chaîne à l’autre avec une telle célérité qu’il paraissait jouir du don d’ubiquité, réussissant jusqu’à une heure avancée de la nuit d’éblouissants mouvements d’écharpe, Christophe Barbier fut sans conteste un des rois de cette soirée électorale, éclipsant aisément Renaud Dély, terne et morose devant un résultat que son journal n’avait pas prévu, et même Yves Thréard, d’ordinaire plus pugnace.

    Ce n’est qu’un peu après minuit, à l’heure où je terminais ma seconde bouteille de Rully, que tombèrent les résutats définitifs : Mohamed Ben Abbes, le candidat de la Fédération musulmane, arrivait en deuxième position avec 22,3 % des suffrages. Avec 21,9 %, le candidat socialiste était éliminé. Manuel Valls prononça une brève allocution, très sobre, où il saluait les deux candidats arrivés en tête, et ajournait toute décision jusqu’à la réunion du comité directeur du Parti socialiste. ...]

    [... » Les négociations entre le Parti socialiste et la Fraternité musulmane sont beaucoup plus difficiles que prévu. Pourtant, les musulmans sont prêts à donner plus de la moitié des ministères à la gauche - y compris des ministères clés comme les Finances et l’Intérieur. Ils n’ont aucune divergence sur l’économie, ni sur la politique fiscale ; pas davantage sur la sécurité - ils ont de surcroît, contrairement à leurs partenaires socialistes, les moyens de faire régner l’ordre dans les cités. Il y a bien quelques désaccords en politique étrangère, ils souhaiteraient de la France une condamnation un peu plus ferme d’Israël, mais ça la gauche leur accordera sans problème. La vraie difficulté, le point d’achoppement des négociations, c’est l’Education nationnale. L’intérêt pour l’éducation est une vieille tradition socialiste, et le milieu enseignant est le seul qui n’ait jamais abandonné le Parti socialiste, qui ait continué à le soutenir jusqu’au bord du gouffre ; seulement là ils ont affaire à un interlocuteur encore plus motivé qu’eux, et qui ne cédera sous aucun prétexte. La Fraternité musulmane est un parti spécial, vous savez : beaucoup des enjeux politiques habituels les laissent à peu près indifférents ; et, surtout, ils ne placent pas l’économie au centre de tout. Pour eux l’essentiel c’est la démographie, et l’éducation ; la sous-population qui dispose du meilleur taux de reproduction, et qui parvient à transmettre ses valeurs, triomphe ; à leurs yeux c’est aussi simple que ça, l’économie, la géopolitique même ne sont que de la poudre aux yeux : celui qui contrôle les enfants contrôle le futur, point final. Alors le seul point capital, le seul point sur lequel ils veulent absolument avoir satisfaction, c’est l’éducation des enfants.

    –- Et qu’est-ce qu’ils veulent ?
    –- Eh bien, pour la Fraternité musulmane, chaque enfant français doit avoir la possibilité de bénéficier, du début à la fin de sa scolarité, d’un enseignement islamique. Et l’enseignement islamique est, à tous points de vue, très différent de l’enseignement laïc. D’abord, il ne peut en aucun cas être mixte ; et seules certaines filières seront ouvertes aux femmes. Ce qu’ils souhaiteraient au fond c’est que la plupart des femmes, après l’école primaire, soient orientées vers des écoles d’éducation ménagère, et qu’elles se marient aussi vite que possible - une petite minorité poursuivant avant de se marier des études littéraires ou artistiques ; ce serait leur modèle de société idéal. Pär ailleurs, tous les enseignants, sans exception, devront être musulmans. Les règles concernant le régime alimentaire des cantines, le temps dévolu aux cinq prières quotidiennes devront être respectés ; mais, surtout, le programme scolaire en lui-même devra être adapté aux enseignements du Coran.

    –- Vous pensez que leurs pourparlers peuvent aboutir ?
    –- Ils n’ont pas le choix. S’ils échouent à conclure un accord, le Front national est certain de remporter les élections. Y compris s’ils y parviennent, d’ailleurs, il conserve toutes ses chances, vous avez vu les sondages comme moi. Même si Copé vient de déclarer qu’à titre personnel il s’abstiendrait, 85 % des électeurs UMP se reporteront sur le Front national. Ça va être serré, extrêmement serré : du 50-50, vraiment. « –- » Non, la seule solution qui leur reste, poursuivit-il, c’est de procéder à un dédoublement systématique des enseignements scolaires. Pour la polygamie d’ailleurs ils sont déjà parvenus à un accord, qui pourrait leur servir de modèle. Le mariage républicain restera inchangé, une union entre deux personnes, hommes ou femmes. Le mariage musulman, éventuellement polygame, n’aura aucune conséquence en termes d’état civil, mais il sera reconnu comme valide, et ouvrira des droits, par les centres de sécurité sociale et les services fiscaux.

    –- Vous êtes sûr ? Ça me paraît énorme...
    –- Absolument, c’est déjà acté dans les négociations ; c’est d’ailleurs parfaitement conforme à la théorie de la charia de minorité, qui est soutenue depuis longtemps par la mouvance des Frères musulmans. Eh bien, pour l’éducation, ça pourrait être un peu la même chose. L’école républicaine demeurerait telle quelle, ouverte à tous - mais avec beaucoup moins d’argent, le budget de l’Education nationale sera au moins divisé par trois, et cette fois les profs ne pourront rien sauver, dans le contexte économique actuel toute réduction budgétaire sera certaine de rallier un large consensus. Et puis, parallèlement, se mettrait en place un système d’écoles musulmanes privées, qui bénéficieraient de l’équivalence des diplômes - et qui pourraient, elles, recueillir des subventions privées. Evidemment, très vite, l’école publique deviendra une école au rabais, et tous les parents un peu soucieux de l’avenir de leurs enfants les inscriront dans l’enseignement musulman.

    –- Et pour l’université ce sera pareil « intervint son épouse. » La Sorbonne, en particulier, les fait fantasmer à un point incroyable - l’Arabie saoudite est prête à offrir une dotation presque illimitée ; nous allons devenir une des universités les plus riches du monde. ...]

    [... Replet et enjoué, fréquemment malicieux dans ses réponses aux journalistes, le candidat musulman faisait parfaitement oublier qu’il avait été un des plus jeunes polytechniciens de France avant d’intégrer l’ENA, dans la promotion Nelson Mandela - la même que Laurent Wauquiez. Il évoquait plutôt un bon vieil épicier tunisien de quartier - ce que son père avait été d’ailleurs, même si son épicerie était située à Neuilly-sur-Seine, et pas dans le 18ème arrondissement, encore moins à Bezons ou à Argenteuil.

    Plus que tout autre, rappela-t-il cette fois-ci, il avait bénéficié de la méritocratie républicaine ; moins que tout autre, il souhaitait porter atteinte à un système auquel il devait tout, et jusqu’à cet honneur suprême de se présenter au suffrage du peuple français. Il évoqua le petit appartement au-dessus de l’épicerie, où il faisait ses devoirs ; il ressucita brièvement la figure de son père, avec juste ce qu’il fallait d’émotion ; je le trouvais absolument excellent.

    Mais les temps, il fallait en convenir, poursuivit-il, avaient changé. De plus en plus souvent, les familles - qu’elles soient juives, chrétiennes ou musulmanes - souhaitaient pour leurs enfants une éducation qui ne se limite pas à la transmission des connaissances, mais intègre une formation spirituelle correspondant à leur tradition. Ce retour du religieux était une tendance profonde, qui traversait nos sociétés, et l’Education nationale ne pouvait pas ne pas en tenir compte. Il s’agissait en somme d’élargir le cadre de l’école républicaine, de la rendre capable de coexister harmonieusement avec les grandes traditions spirituelles - musulmanes, chrétiennes ou juives - de notre pays.

    Suave et ronronnant, son discours se poursuivit pendant une dizaine de minutes avant qu’on ne passe aux questions de la presse. J’avais remarqué depuis longtemps que les journalistes les plus teigneux, les plus agressifs étaient comme hypnotisés, ramollis en présence de Mohammed Ben Abbes. Il y avait pourtant, me semblait-il, des questions embarrassantes qu’on aurait pu lui poser : la suppression de la mixité, par exemple : ou le fait que les enseignants devraient embrasser la foi musulmane. Mais après tout n’était-ce pas le cas, déjà, chez les catholiques ? Fallait-il être baptisé pour enseigner dans une école chrétienne ? En y réfléchissant je me rendais compte que je n’en savais rien, et au moment où s’achevait la conférence de presse je compris que j’en étais arrivé exactement là où le candidat musulman voulait me mener : une sorte de doute généralisé, la sensation qu’il n’y avait rien là de quoi s’alarmer, ni de véritablement nouveau.

    Marine Le Pen contre-attaqua à midi trente. Vive et brushée de frais, filmée en légère contre-plongée devant l’Hôtel de Ville, elle était presque belle - ce qui contrastait nettement avec ses apparitions précédentes : depuis le tournant de 2017, la candidate nationale s’était persuadée que, pour accéder à la magistrature suprême, une femme devait nécessairement ressembler à Angela Merkel, et elle s’appliquait à égaler la respectabilité rébarbative de la chancelière allemande, allant jusqu’à copier la coupe de ses tailleurs. Mais, en ce matin de mai, elle semblait avoir retrouvé une flamboyance, un élan révolutionnaire qui rappelaient les origines du mouvement. Le bruit courait depuis quelque temps que certains de ses discours étaient écrits par Renaud Camus - sous la surveillance de Florian Philippot. Je ne sais pas si ce bruit était fondé, mais elle avait en tout cas fait des progrès considérables. D’emblée, je fus frappé par le caractère républicain, et même franchement anticlérical, de son intervention. Dépassant la référence banale à Jules Ferry, elle remontait jusqu’à Condorcet, dont elle citait le mémorable discours de 1792 devant l’Assemblée législative, où il évoque ces Egyptiens, ces Indiens « chez qui l’esprit humain fit tant de progrès, et qui retombèrent dans l’abrutissement de la plus honteuse ignorance, au moment que la puissance religieuse s’empara du droit d’instruire les hommes ».

    « Je croyais qu’elle était catho... me fit remarquer Myriam.
    –- Je ne sais pas, mais son électorat ne l’est pas, jamais le Front national n’a réussi à percer chez les catholiques, ils sont trop solidaires et tiers-mondistes. Alors, elle s’adapte. »..."

    #Houellebecq

  • Pierre Haski porte plainte contre le maire adjoint de Neuilly-sur-Seine - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/10/14/pierre-haski-porte-plainte-contre-maire-adjoint-neuilly-seine-25547

    Pierre Haski, cofondateur de Rue89, a porté plainte ce mardi contre Philippe Karsenty, maire-adjoint de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), pour « provocation directe à commettre des infractions ».

    Cette plainte, adressée au parquet par l’avocat de Rue89, Me Antoine Comte, fait suite à un échange particulièrement violent sur le réseau social Twitter, au cours duquel Philippe Karsenty en a appelé à Ulcan, le hacker qui harcèle Rue89 et ses journalistes, pour s’« occuper » de Pierre Haski.

    Philippe Karsenty, élu UDI de Neuilly, est surtout connu pour mener depuis une décennie une campagne acharnée contre le journaliste Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jérusalem, qu’il accuse d’avoir « bidonné » un reportage sur la mort du petit Mohamed al-Dura à Gaza en 2000.

    http://seenthis.net/messages/151283

  • Franck Keller et le #sexisme ordinaire pour bien commencer la rentrée - Café langues de putes
    http://cafelanguedepute.canalblog.com/archives/2014/08/31/30504440.html

    Chatte

    Et ça renvoie quoi comme message aux autres #femmes ? Vous crevez pas à la tache les filles, on vous traitera de manière aussi basse et vulgaire à tous les échelons que vous tenterez de gravir. A chaque pas en avant, à chaque succès, on vous rappellera votre genre (à propos de genre et d’égalité, les manifs des rétrogrades pour tous reprennent le 5 octobre : ICI)(#LaGerbeDeLautomne)

    On vous rappellera votre place.

    Entrecuisse

  • Ziad Takieddine doit plus de 12 millions d’euros au fisc | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/080814/ziad-takieddine-doit-plus-de-12-millions-d-euros-au-fisc?onglet=full

    L’homme d’affaires Ziad Takieddine, personnage clé du volet financier de l’affaire Karachi ou de celle des financements libyens de Nicolas Sarkozy, doit à ce jour 12 084 232 euros au Trésor public, selon des documents obtenus par Mediapart. Le fisc a établi pour la seule année 2007 la valeur du patrimoine de Ziad Takieddine à 59,3 millions d’euros. Mais rien ne fut jamais déclaré, grâce à de complexes montages offshore.

    (...)

    La dernière fois que j’ai vu Ziad Takieddine au printemps dans son nouvel appartement, situé – cela ne s’invente pas – en face de chez Liliane Bettencourt à Neuilly-sur-Seine, il m’a dit qu’il n’avait plus aucun démêlé avec le fisc. « Tout ça, c’est des conneries. C’est fini ! », a-t-il assuré. Sollicité ces dernières 24 heures, son avocat, Me Maurice Lantourne, n’a pas donné suite.

  • Sarkozy veut oublier ce « prêt » de 3 millions.
    http://www.marianne2.fr/sarkofrance/Sarkozy-veut-oublier-ce-pret-de-3-millions_a786.html

    Jeudi, en déplacement dans le Gard, Nicolas Sarkozy refusa donc de répondre à une question de Mediapart, sur une autre affaire, comment avait-il pu financer l’acquisition de son duplex sur l’île-de-la-Jatte, à Neuilly-sur-Seine ? A l’époque, il avait prétexté un prêt de 3 millions de francs (200.000 euros) de l’Assemblée nationale. Et le prix d’achat était déjà largement inférieur aux prix du marché.

    La journaliste de Mediapart, sur cette video, est empêchée d’insister. Nicolas Sarkozy lui-même pose la main sur la caméra « pour l’empêcher de filmer. »

  • Charles Beigbeder n’est pas un minable (Les jours et l’ennui de Seb Musset)
    http://sebmusset.blogspot.com/2012/01/charles-beigbeder-nest-pas-un-minable.html

    Enter Charles Beigbeder. Frère de Frédéric, natif de Neuilly-sur-Seine. C’est un beau libéral venant d’un bon milieu et ayant fait les bonnes écoles. Il a crée Selftrade, récupéré les morceaux de la libéralisation du marché de l’électricité pour lancer Poweo (avec laquelle il a empoché 44 millions d’euros en vente d’actions). Il a tenté de prendre la tête du Medef avec un plan pourtant avant-gardiste de déréglementation des embauches et de fluidification des licenciements. Aujourd’hui, en toute simplicité, il achète à tour de bras des terres cultivables en Ukraine (comprendre : se prépare à tirer profit de la prochaine bulle spéculative sur la faim). Du coup, toujours proche du petit peuple, notre président l’a décoré de la Légion d’honneur. (...) Source : Les jours et l’ennui de Seb Musset

  • Charles Beigbeder n’est pas un minable
    http://sebmusset.blogspot.com/2012/01/charles-beigbeder-nest-pas-un-minable.html

    Enter Charles Beigbeder. Frère de Frédéric, natif de Neuilly-sur-Seine. C’est un beau libéral venant d’un bon milieu et ayant fait les bonnes écoles. Il a crée Selftrade, récupéré les morceaux de la libéralisation du marché de l’électricité pour lancer Poweo (avec laquelle il a empoché 44 millions d’euros en vente d’actions). Il a tenté de prendre la tête du Medef avec un plan pourtant avant-gardiste de déréglementation des embauches et de fluidification des licenciements. Aujourd’hui, en toute simplicité, il achète à tour de bras des terres cultivables en Ukraine (comprendre : se prépare à tirer profit de la prochaine bulle spéculative sur la faim). Du coup, toujours proche du petit peuple, notre président l’a décoré de la Légion d’honneur.