La bataille de Manbij et le coup médiatique des FDS - Lina KENNOUCHE - L’Orient-Le Jour
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Or dans les faits, la situation est autrement plus complexe. Si l’on recense plus de 2 000 combattants arabes, la plupart des factions intégrées au Conseil militaire de Manbij sont des résidus de l’Armée syrienne libre (ASL), des groupes comme Liwaa Qoua Raqqa, Burqan al-Furat et Chams al-Chimal, qui se sont autonomisés et qui dans leur écrasante majorité sont étrangers à cette région. Ces forces arabes restent par ailleurs entièrement subordonnées au commandement kurde et sont donc perçues comme des forces supplétives à la solde du YPG. Or parmi les tribus locales et les habitants de Manbij qui ont prêté allégeance à l’EI, certains n’ont d’autre motivation que le rejet des forces kurdes.
La bataille engagée depuis le 31 mai pour arracher la ville au contrôle de l’EI se présente donc comme une offensive de longue durée. Si la coalition des FDS a accordé, hier, un délai de 48 heures au groupe pour déserter sa base de Manbij afin de « préserver les vies des civils », il reste cependant difficile de prendre au sérieux une annonce qui s’apparente à un coup médiatique pour sauver la face devant l’opinion publique internationale après le carnage d’al-Toukhar. Les frappes de la coalition sur cette ville, qualifiées de « grosse bavure », ont tué entre lundi et mardi près d’une soixantaine de civils qui fuyaient cette localité proche de Manbij. Or comment croire que les FDS effectuant des missions de reconnaissance au sol pour aider à l’identification de cibles bombardées par la coalition aient confondu des familles de civils avec des combattants de l’EI ?