country:canada

  • U.S. sinks Arctic accord due to climate change differences - diplomats - Reuters
    https://af.reuters.com/article/worldNews/idAFKCN1SD13W


    Front row from left, Foreign Ministers of Norway, Ine Eriksen Soreide, Russia, Sergey Lavrov, Sweden, Margot Wallstrom, U.S. Secretary of State Mike Pompeo, Finland’s Timo Soini, Canada’s Chrystia Freeland, Denmark’s Anders Samuelsen and Iceland’s Gudlaugur Thor Thordarson pose for a picture during the Arctic Council summit at the Lappi Areena in Rovaniemi, Finland May 7, 2019.
    Mandel Ngan/Pool via REUTERS

    The United States has refused to sign an agreement on challenges in the Arctic due to discrepancies over climate change wording, diplomats said on Tuesday, jeopardising cooperation in the polar region at the sharp edge of global warming.

    With Arctic temperatures rising at twice the rate of the rest of the globe, the melting ice is creating potential new shipping lanes and has opened much of the world’s last untapped reserves of oil and gas to commercial exploitation .

    A meeting of eight nations bordering the Arctic in Rovaniemi in Finland on Tuesday was supposed to frame a two-year agenda to balance the challenge of global warming with sustainable development of mineral wealth.

    But sources with knowledge of the discussions said the United States balked at signing a final declaration as it disagreed with wording that climate change was a serious threat to the Arctic.

    It was the first time a declaration had been cancelled since the Arctic Council was formed in 1996.

  • صحيفة "يسرائيل هايوم" الإسرائيلية تكشف التفاصيل الكاملة لـ"صفقة القرن" بوثيقة مسربة داخل وزارة الخارجية الإسرائيلية - رأي اليوم
    https://www.raialyoum.com/index.php/%d8%b5%d8%ad%d9%8a%d9%81%d8%a9-%d9%8a%d8%b3%d8%b1%d8%a7%d8%a6%d9%8a%d9%84

    Des fuites israéliennes assez détaillées sur le contenu du "deal du beau-fils" plus connu sous le nom de "deal du siècle"... Ci-dessous, c’est plus commode en français, la version qu’en donne Al-Manar (http://french.almanar.com.lb/1355312)

    Selon Israel Yahom, un quotidien qui prône une ligne éditoriale en faveur du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, cette transaction élaborée par le gendre du président américain Jared Kushner, comprend un accord tripartite entre l’entité sioniste, l’Organisation de libération de la Palestine et le Hamas en vue de fonder un Etat palestinien.

    Comme prévu, ce dernier n’a rien à voir avec la Palestine préconisée par le Droit international, sans compter la Palestine historique. Baptisé Nouvelle Palestine (New Palestine), il s’étendra sur des parties de la Cisjordanie occupée, sans les colonies, ainsi que sur la bande de Gaza.
    L’accord accorde à « Israël » les colonies isolées, au même titre que les blocs de colonies.

    Toujours selon ce journal dont les révélations devraient être lues avec précaution, la ville sainte d’al-Quds Jérusalem serait partagée entre l’entité sioniste et la Nouvelle Palestine, où les habitants arabes devraient être transférés.
    La responsabilité de la ville sainte en incombera à la municipalité israélienne à laquelle la Nouvelle Palestine devra payer les impôts. Il ne serait plus permis aux Juifs de s’acheter des maisons arabes et vice versa.
    Les lieux saints resteraient tels quels.

    S’agissant de la bande de Gaza, l’Egypte devrait accorder de nouvelles terres à la Palestine afin d’y édifier un aéroport, des usines, une zone de transit commercial et agricole. Les Palestiniens ne seraient pas autorisés à y résider.
    La superficie des territoires et leur cout devraient faire l’objet d’une entente entre les différents protagonistes, par l’intermédiaire des Etats favorables. C’est-à-dire les Etats-Unis, l’Union européenne et les pays pétroliers du Golfe.
    La définition de l’Etat palestinien viendra ultérieurement.

    Une autoroute devrait relier la bande de Gaza à la Cisjordanie, tout en permettant l’installation de canaux hydroliques souterrains entre les deux. 30 milliards de dollars seraient alloués à la Nouvelle Palestine, sur une durée de 5 années, dont 20% seraient procurés par les Etats-Unis, 10% par l’UE et 70% par les pays pétroliers du Golfe. Les plus riches parmi ces derniers devraient payer le plus car selon l’accord, ils profitent le plus de l’accord.

    Le prix des colonies annexées par Israël dont celles isolées devraient être fournies par Israël.

    Il est interdit à la Nouvelle Palestine d’avoir une armée. Le seul arsenal dont elle peut disposer est celui de la police. Et c’est à Israël que revient de la défendre contre toute offensive étrangère. A condition qu’elle lui paie le prix de cette défense. Des négociations auront lieu entre l’entité sioniste et les pays arabes sur la valeur qu’ils auront à payer à l’armée israélienne en échange de cette défense.

    Lors de la conclusion de l’accord, le Hamas devra démanteler son arsenal et le livrer aux Egyptiens. Il n’aura droit qu’à des armes individuelles et personnelles pour ses dirigeants. En échange, ces derniers vont percevoir des salaires mensuels que les Etats arabes auront à leur payer.

    Les frontières de la bande de Gaza seront ouvertes au commerce international via les passages israéliens et égyptiens. Le marché de Gaza sera ouvert à la Cisjordanie et à la mer aussi.

    Un an après l’accord, seront organisées en Nouvelle Palestine des élections démocratiques auxquelles tous les Palestiniens peuvent se porter candidat. Un an plus tard, les détenus seront libérés progressivement, sur une durée de trois ans.

    En cinq années, un port maritime et un aéroport vont être érigés en Nouvelle Palestine. Entretemps, les Palestiniens utiliseront les aéroports et ports israéliens.

    Les frontières entre la Nouvelle Palestine et « Israël » seront ouvertes devant les citoyens et les marchandises comme c’est le cas entre les pays amis.
    Un pont suspendu sur une hauteur de 30 mètres au-dessus du sol sera construit entre Gaza et la Cisjordanie. Sa construction sera confiée à une société chinoise. La Chine aura à participer à son coût à hauteur de 50%, alors que le Japon, la Corée du sud, l’Australie, et le Canada, devront chacun déverser 10% de son prix. Les Etats-Unis et l’union européenne rembourseront quant à eux deux 10% de son prix.

    Concernant la vallée du Jourdain, elle restera entre les mains des Israéliens. Sa route 90 sera divisée en quatre parcours, tous sous la supervision israélienne, dont les deux qui relieront la nouvelle Palestine à la Jordanie.

    Au cas où le Hamas et l’OLP refusent l’accord, les Etats-Unis enrayeront toute l’aide financière qu’ils fournissent aux Palestiniens et s’attelleront pour empêcher toute aide de parties tierces.

    Au cas où l’OLP accepte les conditions de l’accord, mais le Hamas et le Jihad islamique les rejettent, la responsabilité de l’échec leur incombera. Si un affrontement éclate entre Israël et le Hamas, les Etats-Unis soutiendront Israël pour nuire à leurs dirigeants.

    #palestine #deal_du_siècle #kushner

    Et si Israël refuse l’accord, le soutien économique que les USA lui procurent sera suspendu.

  • Tom Stevenson reviews ‘AngloArabia’ by David Wearing · LRB 9 May 2019
    https://www.lrb.co.uk/v41/n09/tom-stevenson/what-are-we-there-for

    It is a cliché that the United States and Britain are obsessed with Middle East oil, but the reason for the obsession is often misdiagnosed. Anglo-American interest in the enormous hydrocarbon reserves of the Persian Gulf does not derive from a need to fuel Western consumption . [...] Anglo-American involvement in the Middle East has always been principally about the strategic advantage gained from controlling Persian Gulf hydrocarbons, not Western oil needs. [...]

    Other parts of the world – the US, Russia, Canada – have large deposits of crude oil, and current estimates suggest Venezuela has more proven reserves than Saudi Arabia. But Gulf oil lies close to the surface, where it is easy to get at by drilling; it is cheap to extract, and is unusually ‘light’ and ‘sweet’ (industry terms for high purity and richness). It is also located near the middle of the Eurasian landmass, yet outside the territory of any global power. Western Middle East policy, as explained by Jimmy Carter’s national security adviser, Zbigniew Brzezinski, was to control the Gulf and stop any Soviet influence over ‘that vital energy resource upon which the economic and political stability both of Western Europe and of Japan depend’, or else the ‘geopolitical balance of power would be tipped’. In a piece for the Atlantic a few months after 9/11, Benjamin Schwarz and Christopher Layne explained that Washington ‘assumes responsibility for stabilising the region’ because China, Japan and Europe will be dependent on its resources for the foreseeable future: ‘America wants to discourage those powers from developing the means to protect that resource for themselves.’ Much of US power is built on the back of the most profitable protection #racket in modern history.

    [...]

    It is difficult to overstate the role of the Gulf in the way the world is currently run. In recent years, under both Obama and Trump, there has been talk of plans for a US withdrawal from the Middle East and a ‘#pivot’ to Asia. If there are indeed such plans, it would suggest that recent US administrations are ignorant of the way the system over which they preside works.

    The Arab Gulf states have proved well-suited to their status as US client states, in part because their populations are small and their subjugated working class comes from Egypt and South Asia. [...] There are occasional disagreements between Gulf rulers and their Western counterparts over oil prices, but they never become serious. [...] The extreme conservatism of the Gulf monarchies, in which there is in principle no consultation with the citizenry, means that the use of oil sales to prop up Western economies – rather than to finance, say, domestic development – is met with little objection. Wearing describes the modern relationship between Western governments and the Gulf monarchs as ‘asymmetric interdependence’, which makes clear that both get plenty from the bargain. Since the West installed the monarchs, and its behaviour is essentially extractive, I see no reason to avoid describing the continued Anglo-American domination of the Gulf as #colonial.

    Saudi Arabia and the other five members of the Gulf Co-operation Council are collectively the world’s largest buyer of military equipment by a big margin. [...]. The deals are highly profitable for Western arms companies (Middle East governments account for around half of all British arms sales), but the charge that Western governments are in thrall to the arms companies is based on a misconception. Arms sales are useful principally as a way of bonding the Gulf monarchies to the Anglo-American military. Proprietary systems – from fighter jets to tanks and surveillance equipment – ensure lasting dependence, because training, maintenance and spare parts can be supplied only by the source country. Western governments are at least as keen on these deals as the arms industry, and much keener than the Gulf states themselves. While speaking publicly of the importance of fiscal responsibility, the US, Britain and France have competed with each other to bribe Gulf officials into signing unnecessary arms deals.

    Control of the Gulf also yields less obvious benefits. [...] in 1974, the US Treasury secretary, William Simon, secretly travelled to Saudi Arabia to secure an agreement that remains to this day the foundation of the dollar’s global dominance. As David Spiro has documented in The Hidden Hand of American Hegemony (1999), the US made its guarantees of Saudi and Arab Gulf security conditional on the use of oil sales to shore up the #dollar. Under Simon’s deal, Saudi Arabia agreed to buy massive tranches of US Treasury bonds in secret off-market transactions. In addition, the US compelled Saudi Arabia and the other Opec countries to set oil prices in dollars, and for many years Gulf oil shipments could be paid for only in dollars. A de facto oil standard replaced gold, assuring the dollar’s value and pre-eminence.

    For the people of the region, the effects of a century of AngloArabia have been less satisfactory. Since the start of the war in Yemen in 2015 some 75,000 people have been killed, not counting those who have died of disease or starvation. In that time Britain has supplied arms worth nearly £5 billion to the Saudi coalition fighting the Yemeni Houthis. The British army has supplied and maintained aircraft throughout the campaign; British and American military personnel are stationed in the command rooms in Riyadh; British special forces have trained Saudi soldiers fighting inside Yemen; and Saudi pilots continue to be trained at RAF Valley on Anglesey. The US is even more deeply involved: the US air force has provided mid-air refuelling for Saudi and Emirati aircraft – at no cost, it emerged in November. Britain and the US have also funnelled weapons via the UAE to militias in Yemen. If the Western powers wished, they could stop the conflict overnight by ending their involvement. Instead the British government has committed to the Saudi position. As foreign secretary, Philip Hammond pledged that Britain would continue to ‘support the Saudis in every practical way short of engaging in combat’. This is not only complicity but direct participation in a war that is as much the West’s as it is Saudi Arabia’s.

    The Gulf monarchies are family dictatorships kept in power by external design, and it shows. [...] The main threat to Western interests is internal: a rising reminiscent of Iran’s in 1979. To forestall such an event, Britain equips and trains the Saudi police force, has military advisers permanently attached to the internal Saudi security forces, and operates a strategic communications programme for the Saudi National Guard (called Sangcom). [...]

    As Wearing argues, ‘Britain could choose to swap its support for Washington’s global hegemony for a more neutral and peaceful position.’ It would be more difficult for the US to extricate itself. Contrary to much of the commentary in Washington, the strategic importance of the Middle East is increasing, not decreasing. The US may now be exporting hydrocarbons again, thanks to state-subsidised shale, but this has no effect on the leverage it gains from control of the Gulf. And impending climate catastrophe shows no sign of weaning any nation from fossil fuels , least of all the developing East Asian states. US planners seem confused about their own intentions in the Middle East. In 2017, the National Intelligence Council described the sense of neglect felt by the Gulf monarchies when they heard talk of the phantasmagorical Asia pivot. The report’s authors were profoundly negative about the region’s future, predicting ‘large-scale violence, civil wars, authority vacuums and humanitarian crises persisting for many years’. The causes, in the authors’ view, were ‘entrenched elites’ and ‘low oil prices’. They didn’t mention that maintenance of both these things is US policy.

    #etats-unis #arabie_saoudite #pétrole #moyen_orient #contrôle

  • Bolsonaro administration authorizes 150+ pesticides in first 100 days
    https://news.mongabay.com/2019/05/bolsonaro-administration-authorizes-150-pesticides-in-first-100-days

    With Brazil’s Bolsonaro administration in power for just 100 days, it has already approved 152 new pesticides for use, a record in such a short period of time, while another 1,300 pesticide requests for authorization from transnational companies await action. Most requests are from U.S., German and Chinese companies.
    Brazil is already the world’s largest user of pesticides and has an acknowledged pesticide poisoning problem, with 100,000 cases reported annually, with likely many more not reported. Agriculture Minister Tereza Cristina denies that pesticide fast tracking will cause any serious environmental or health problems.
    Newly authorized this year are the fungicide mancozeb (mostly banned in Canada), pesticide sulfoxaflor (associated with bee colony collapse disorder), and insecticide chlorpyrifos (banned in the U.S. in 2018 and associated with development disabilities in children).
    The control of both the executive and legislative branches of the Brazilian federal government by the bancada rualista agribusiness lobby means that it is very likely that bill PL 6299/2002 — called “the poison package” by critics — will be voted up this year. The legislation would greatly deregulate the approval process for pesticides.

    #Brésil #pesticides

  • L’« occasion manquée » de Lepage au Soleil
    Lela Savic, Métro, le 24 avril 2019
    https://journalmetro.com/culture/2311750/loccasion-manquee-de-lepage-au-soleil

    La pièce Kanata portant sur l’histoire des premiers peuples du Canada a suscité une telle controverse l’été dernier, en raison de l’absence d’Autochtones dans le projet, qu’elle a été annulée au Québec. Le documentaire Lepage au Soleil nous plonge au coeur de sa création. Métro l’a fait voir à trois spécialistes des questions autochtones.

    « Lorsqu’un aîné parle de ses blessures, ou un chef raconte notre culture, il n’a pas de nom, c’est comme si “c’est juste un vieil indien”. La seule femme autochtone qui est interviewée dans le film est aussi celle qui dit qu’elle trouve dommage que la pièce n’ait pas eu lieu. Même si elle ouvre le film en exprimant son support envers Kanata, on apprend son nom que vers la moitié du film ».

    Redface
    Les spectacles qui représentent des autochtones ne datent pas d’hier, précise l’historien Gavin Taylor. Au 19 e siècle, quelque soixante-dix productions de « pièces de théâtre indiennes » (Indian plays) ont été mises en scène aux États-Unis. « À bien des égards, ces pièces étaient l’analogue des spectacles de Blackface — c’était des productions dans lesquelles des acteurs blancs caricaturaient les personnes autochtones pour le plaisir d’un public blanc. Alors que le Blackface présentait les Afro-Américains comme des bouffons, les personnages “indiens” étaient présentés comme des sauvages, mais aussi comme des restants tragiques d’une race mourante. » Selon M.Taylor cette représentation des peuples autochtones avait une très longue histoire ; l’historien Lakota Philip Deloria a appelé cela « jouer aux Indiens » explique-t-il. « L’effacement et l’appropriation de l’identité autochtone est typiques des sociétés coloniales qui prétendent être fondées dans le territoire même où les Autochtones ont été dépossédés. » En ne reconnaissant pas cette dynamique, Lepage et Ariane Mnouchkine ont étés « naïfs, voire arrogants » croit l’historien.

    #Kanata #Robert_Lepage #autochtone #France #Ariane_Mnouchkine #Théâtre_du_Soleil #Cartoucherie #appropriation_culturelle #racisme #invisibilisation #Spectacle #Théâtre #Canada

  • Runaway Saudi sisters call on #Google and #Apple to pull ’inhuman’ woman-monitoring app

    Two runaway Saudi sisters on Wednesday urged Apple and Google to pull an “inhuman” app allowing men to monitor and control female relatives’ travel as it helped trap girls in abusive families.

    Maha and Wafa al-Subaie, who are seeking asylum in Georgia after fleeing their family, said Absher – a government e-services app – was bad for women as it supported Saudi Arabia’s strict male guardian system.

    “It gives men control over women,” said Wafa, 25. “They have to remove it,” she added, referring to Google and Apple.

    #Absher, which is available in the Saudi version of Google and Apple online stores, allows men to update or withdraw permissions for female relatives to travel abroad and to get SMS updates if their passports are used, according to researchers.

    Neither company was immediately available to comment. Apple’s chief executive Tim Cook said in February that he had not heard of Absher but pledged to “take a look at it”.

    A free tool created by the interior ministry, Absher allows Saudis to access a wide range of government services, such as renewing passports, making appointments and viewing traffic violations.

    Saudi women must have permission from a male relative to work, marry and travel under the ultra-conservative Islamic kingdom’s guardianship system, which has faced scrutiny following recent cases of Saudi women seeking refuge overseas.

    The al-Subaie sisters, who stole their father’s phone to get themselves passports and authorisation to fly to Istanbul, said they knew of dozens of other young women who were looking to escape abusive families.

    Tech giants could help bring about change in Saudi Arabia if they pulled Absher or insisted that it allows women to organise travel independently – which would significantly hamper the guardianship system - they said.

    “If [they] remove this application, maybe the government will do something,” Wafa said.

    The sisters’ plea added to growing calls from rights groups, diplomats and US and European politicians for the app to be removed from online stores.

    United Nations human rights chief Michelle Bachelet said on Wednesday that she had asked tech companies in Silicon Valley “tough questions” this month about the “threats” posed by apps like Absher.

    “Technology can, and should, be all about progress. But the hugely invasive powers that are being unleashed may do incalculable damage if there are not sufficient checks in place to respect human rights,” she said in a statement.

    A Saudi teen received global attention and ultimately an offer of asylum in Canada when she refused to leave a Thai airport hotel in January to escape her family. Two other Saudi sisters who hid in Hong Kong for six months were granted visas in March to travel to a third country.

    “Increasing cases of women fleeing the country are indicative of the situation of women in Saudi Arabia,” said Lynn Maalouf, Middle East research director for rights group Amnesty International.

    “Despite some limited reforms, [they] are inadequately protected against domestic violence and abuse and, more generally, are discriminated against.”

    Saudi Crown Prince Mohammed bin Salman has introduced reforms, such as lifting the driving ban for women, and indicated last year that he favoured ending the guardianship system. But he has stopped short of backing its annulment.

    Western criticism of the kingdom has sharpened with the trial of 11 women activists who said last month that they had been tortured while in detention on charges related to human rights work and contacts with foreign journalists and diplomats.

    The public prosecutor has denied the torture allegations and said the women had been arrested on suspicion of harming Saudi interests and offering support to hostile elements abroad.

    https://www.theguardian.com/world/2019/apr/25/runaway-saudi-sisters-call-for-inhuman-woman-monitoring-app-absher-to-b
    #contrôle #hommes #surveillance #femmes
    #liberté #asile #migrations #réfugiés #Arabie_Saoudite #femmes #technologie #domination_masculine #fuite #contrôles_frontaliers #frontières #passeport

    ping @reka

  • Canada says Facebook broke privacy laws and ’refused to act responsibly’
    https://www.theguardian.com/technology/2019/apr/25/facebook-privacy-rules-broken-canada-watchdog-claims

    Top watchdog promises to force change following investigation into Cambridge Analytica data sharing scandal Facebook broke Canadian privacy laws when it collected the information of some 600,000 citizens, a top watchdog in the country said on Thursday, pledging to seek a court order to force the social media company to change its practices. Canada’s privacy commissioner, Daniel Therrien, made his comments while releasing the results of an investigation, opened a year ago, into a data (...)

    #CambridgeAnalytica #Facebook #données #électeurs #élections #publicité

    ##publicité
    https://i.guim.co.uk/img/media/fa159cae5f03284c27e100dd14487c1bbd868159/0_193_3600_2161/master/3600.jpg

  • Chiens et renards dans les structures funéraires de l’âge du bronze moyen-ancien au nord-est de la péninsule ibérique : contrôle humain du régime alimentaire des canidés sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida)

    En clair : la domestication des chiens et des renards à l’âge du bronze (on le savait déjà mais cela confirme le fait une fois de plus). Il est aussi question du rôle de ces espèces pour déterminer la richesse des individus et de leur statut social.

    Dans le nord-est de la péninsule ibérique, entre le troisième et le deuxième millénaire avant notre ère, une pratique funéraire répandue consistait à enterrer des humains avec des animaux. Les scientifiques ont découvert que les renards et les chiens étaient domestiqués, leur régime alimentaire étant similaire à celui de leurs propriétaires.

    La découverte de quatre renards et d’un grand nombre de chiens sur les sites de Can Roqueta (Barcelone) et de Minferri (Lleida) figure parmi les nombreux exemples de tombes dans différentes parties de la péninsule nord-est.(...)

    Le plus frappant à propos de ces sites est la manière d’enterrer les morts dans de grands silos, avec leurs chiens et quelques renards. "Nous avons découvert que, dans certains cas, les chiens recevaient un type de nourriture spécial. Nous pensons que cela est lié à leur fonction de chien de travail. En outre, l’un des renards montre des signes d’avoir déjà été un animal domestique à cette époque" a déclaré Aurora Grandal -d’Anglade, co-auteur d’une étude sur la relation entre les humains et les chiens dans leur régime alimentaire publiée dans la revue Archaeological and Anthropological Sciences.

    En étudiant les isotopes stables du carbone et de l’azote dans le collagène osseux, ainsi que des études archéologiques, archéobiologiques et anthropologiques, les chercheurs ont pu comparer le régime alimentaire des animaux enterrés au régime de leurs propriétaires. Un total de 37 chiens, 19 ongulés domestiques et 64 humains ont été analysés. Les résultats indiquent que le régime des chiens était semblable à celui des humains.

    L’étude isotopique des renards de Minferri montre une alimentation variée : dans certains cas, elle ressemble à celle des chiens de ce site et, dans un autre, elle ressemble davantage à celle d’un animal sauvage ou qui a eu peu de contact avec l’homme.

    "Le cas du renard de Can Roqueta est très spécial, car il s’agit d’un vieil animal, avec une jambe cassée. La fracture est toujours en cours de guérison et montre des signes d’immobilisation (guéris) par l’homme. L’alimentation de cette animal est très inhabituel, car il ressemble plus à un chiot. Nous l’interprétons comme un animal domestique ayant vécu longtemps avec les humains ", explique Grandal.

    Les grands chiens utilisés pour le transport de charges

    L’étude indique que, dans certains cas particuliers à Can Roqueta, il existait une préparation alimentaire riche en céréales pour chiens de grande taille probablement utilisée pour porter des charges et pour au moins un des renards.

    "Ces spécimens montrent également des signes de troubles de la colonne vertébrale liés au transport d’objets lourds. Les humains étaient probablement à la recherche d’un régime alimentaire riche en glucides car ils développaient un travail plus actif, nécessitant une dépense calorique immédiate. Les chiens étaient essentiellement nourris avec des céréales, mais cela avait déjà été recommandé par l’agronome hispano-romain du premier siècle, Lucius Junius Moderatus Columella, dans son ouvrage De re rustica ", déclare Silvia Albizuri Canadell (co-auteur du travail et archéozoologue de l’université. de Barcelone).

    D’autres animaux, tels que les vaches, les moutons ou les chèvres, sont connus pour leur régime herbivore. Leur fonction était probablement de fournir du lait, de la viande ou de la laine plutôt que de servir de force de travail. "Le cheval n’était pas encore très répandu dans ces sociétés, aucune trace n’a été trouvée avant bien longtemps"(...).

    En général, les humains et les chiens présentent des signaux isotopiques un peu plus élevés que les ongulés, ce qui indique une certaine consommation (pas très élevée) de protéines animales, "pas nécessairement beaucoup de viande ; elles pourraient par exemple provenir de lait", explique Grandal. Les objets archéologiques comprenaient des tamis servant « d’appareils pour la fabrication du fromage ».

    (...) Leur régime alimentaire pourrait provenir principalement des restes de ce que les humains mangeaient, la plupart du temps semblables à ceux des femmes et des enfants. "C’est pourquoi nous pensions qu’ils étaient davantage liés à ces environnements domestiques", explique le chercheur. Il existe de nombreux parallèles ethnographiques qui indiquent cette relation entre [l’alimentation] des femmes et les chiens.

    Alimentation et traitement des renards et des chiens

    Le rôle fondamental des chiens à l’âge du bronze, lorsque l’élevage et l’agriculture constituaient la base de l’économie, était celui de la surveillance et de la direction des troupeaux. Ils étaient également responsables de la surveillance des établissements humains, compte tenu du risque posé par la présence fréquente d’animaux dangereux tels que les loups ou les ours.

    "Les caractéristiques des chiens comprennent leur grande intelligence, leur facilité d’entraînement et, sans aucun doute, leur comportement défensif. (...) Cet animal a été utilisé jusqu’au XIXe siècle en Amérique du Nord, au Canada et en Europe pour le transport léger. (...) Il a également servi de bête de somme sur la péninsule à l’âge du bronze. Certains spécimens archéologiques d’Amérique du Nord font état de troubles osseux dus au tirage de travois. (...)

    "Ce sont les spécimens de Can Roqueta à l’étude qui ont déclenché l’alarme concernant l’utilisation de cet animal pour des charges légères depuis l’Antiquité, et ils constituent un cas exceptionnel en Europe", déclare Albizuri Canadell.

    Des pathologies similaires ont également été récemment identifiées dans les vertèbres de chiens paléolithiques sibériens, ce qui laisse à penser que l’une des premières tâches depuis leur première domestication était le tirage de traîneaux et de travois, en plus de la chasse.

    Son rôle en tant qu’animal de transport dans les premières migrations et dans les mouvements humains à travers l’Europe glaciaire aurait pu être fondamental et beaucoup plus important qu’on ne le croyait jusqu’à récemment.

    La raison des offrandes d’animaux

    Des découvertes exceptionnelles, telles que celles des tombes n° 88 et 40 du site de Minferri (Lleida), montrent qu’à l’âge du bronze, il existait déjà des traitements funéraires bien différenciés dans les communautés humaines.

    "Dans les deux structures mentionnées ci-dessus, les restes de trois individus ont été retrouvés avec des offrandes d’animaux. Dans la tombe n ° 88, il y avait le corps d’un vieil homme avec les restes d’une vache entière et les pattes de sept chèvres au maximum, une jeune femme avec l’offrande d’une chèvre entière, deux renards et une corne de bovin a également été retrouvée ", déclare Ariadna Nieto Espinet, archéologue à l’Université de Lleida et co-auteur de l’étude.

    Dans la structure n°405 a découvert le corps d’un individu, éventuellement d’une femme, accompagné des corps entiers de deux bovins et de deux chiens. "Nous ne savons toujours pas pourquoi seules quelques personnes auraient eu le droit ou le privilège d’être enterrées avec ce type d’offrande, contrairement à ce qui se passe avec la grande majorité des enterrements".

    À Can Roqueta, des différences nettes ont également été observées dans les dépôts d’animaux domestiques dans les tombes d’adultes, hommes et femmes, qui se retrouvent même dans les tombes d’enfants. On peut en déduire l’existence d’un héritage de statut social dès la naissance.

    "Il est tentant de penser que, si nous comprenons les animaux domestiques comme une partie très importante de l’économie agro-pastorale de l’âge du bronze et des biens de certaines personnes dans la vie, ceux-ci pourraient être un indicateur de la richesse des personne décédée ou de son clan ou de sa famille ", affirme Nieto Espinet.

    "Il semble que des espèces telles que les bovins et les chiens, deux des animaux les plus récurrents dans les offrandes funéraires, soient celles qui auraient pu jouer un rôle fondamental dans l’économie et le travail, ainsi que dans le monde symbolique, devenant des éléments d’ostentation, de prestige et de prospérité. protection ", conclut-elle.

    Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida) | SpringerLink
    https://link.springer.com/article/10.1007/s12520-019-00781-z


    #Préhistoire #Age_du_Bronze #domestication #chiens #renards 5000BP

    Aurora Grandal-d’Anglade, Silvia Albizuri, Ariadna Nieto, Tona Majó, Bibiana Agustí, Natalia Alonso, Ferran Antolín, Joan B. López, Andreu Moya, Alba Rodríguez, Antoni Palomo. Dogs and foxes in Early-Middle Bronze Age funerary structures in the northeast of the Iberian Peninsula : human control of canid diet at the sites of Can Roqueta (Barcelona) and Minferri (Lleida). Archaeological and Anthropological Sciences, 2019 ; DOI : 10.1007/s12520-019-00781-z

  • Free Trial or #freemium? Going From 0 to 100,000 Users In Six Months With Wes Bush
    https://hackernoon.com/free-trial-or-freemium-going-from-0-to-100-000-users-in-six-months-with-

    Wes Bush is a #saas marketer who has quickly developed a reputation as “the free trial vs. freemium guy.” He helps SaaS leaders launch and optimize free trial and freemium models via his consultancy, Traffic is Currency, and is also the founder of the Product-Led Summit.I caught up with Wes to talk about his free trial vs. freemium framework, our own customer acquisition process, and the start-up scene in Waterloo, Canada.Geoff Roberts: All right, so first thing’s first — before just a moment ago we’d never met, but I have come to know you in online circles as the free trial vs. freemium guy. Tell me about your early career path and how you decided to zoom in and focus on this one particular problem.Wes Bush: I feel like I really stumbled into this space and I’ve been doing marketing and (...)

    #startup #free-trial #pricing-strategy

  • La principale source de nourriture des Néandertaliens était certainement la viande. (confirmation)

    Le régime alimentaire des Néandertaliens fait l’objet de nombreuses discussions : ils sont traditionnellement considérés comme des carnivores et des chasseurs de grands mammifères, mais cette hypothèse a récemment été remise en question par de nombreuses preuves de la consommation de plantes. (...)

    Les hommes modernes du Paléolithique, arrivés en France peu après la disparition des Néandertaliens, présentent des ratios isotopiques de l’azote encore plus élevés que ceux des Néandertaliens. Ceci est classiquement interprété comme la signature de la consommation de poisson d’eau douce.
    La pêche est censée être une activité humaine moderne typique, mais là encore, il existe un débat sur le fait de savoir si les Néandertaliens mangeaient ou non des ressources aquatiques.

    Lorsque Klervia Jaouen, chercheur à l’Institut Max Planck pour l’anthropologie évolutionnaire et premier auteur de l’étude, et ses collaborateurs ont découvert des ratios isotopiques d’azote élevés dans le collagène de deux Neanderthals appartenant à la catégorie des humains modernes, ils se sont demandés si cela pouvait être une signature consommation régulière de poisson.

    Les Néandertaliens viennent de Les Cottés et de la Grotte du Renne [Arcy-sur-Cure], en France, deux sites où aucun reste de poisson n’a été retrouvé. Cependant, les mesures ont été effectuées sur une racine dentaire, qui enregistrait le régime alimentaire entre quatre et huit ans de la vie de l’individu, et sur l’os d’un bébé d’un an. Ces ratios d’isotopes d’azote élevés pourraient également indiquer que les Néandertaliens n’étaient pas sevrés à cet âge, ce qui est en contradiction avec le cas du Néandertal de Les Cottés (...).

    En d’autres termes, de nombreuses explications (consommation de poisson d’eau douce, viande putride, sevrage tardif ou même cannibalisme) pourraient expliquer de telles valeurs et identifier le facteur en cause pourrait changer notre compréhension du mode de vie des Néandertaliens.

    Analyse des acides aminés

    Afin d’expliquer ces rapports d’isotopes d’azote exceptionnellement élevés, Jaouen et ses collaborateurs ont décidé d’utiliser une nouvelle technique d’analyse d’isotopes (les analyses isotopiques spécifiques aux composés (CSIA) ). (...)

    "En utilisant cette technique, nous avons découvert que le Néandertal des Cottés avait un régime alimentaire carnivore purement terrestre : elle n’était ni une enfant sevrée, ni une mangeuse de poisson régulier, et son peuple semble avoir principalement chassé le renne et les chevaux", explique Jaouen. "Nous avons également confirmé que le Néandertal de la Grotte du Renne était un bébé allaité dont la mère était une mangeuse de viande." Fait intéressant, cette conclusion correspond aux observations des zooarchéologues.

    L’étude montre également l’importance de cette nouvelle technique isotopique pour les recherches futures sur les régimes humains et néandertaliens anciens.(...)

    Michael P. Richards, de l’Université Simon Fraser au Canada, a commenté : « Les résultats antérieurs concernant les isotopes indiquaient un régime essentiellement carnivore pour les Néandertaliens, ce qui correspond au vaste inventaire archéologique de restes d’animaux retrouvés et déposés par les Néandertaliens.
    Il y a eu récemment quelques interprétations franchement bizarres des données sur les isotopes en vrac, allant des Néandertaliens vivant principalement de plantes aquatiques à se mangeant mutuellement, les deux en contraste direct avec les preuves archéologiques.
    Ces nouvelles mesures isotopiques spécifiques à un composé confirment les interprétations antérieures des régimes néandertaliens comme étant composés principalement de grands herbivores, bien qu’ils aient, bien sûr, également consommé d’autres aliments tels que les plantes ".
    Régime monotone

    En plus de confirmer que les Néandertaliens sont des carnivores terrestres, ces travaux semblent indiquer que ces homininés ont suivi un régime alimentaire très monotone au fil du temps, même lorsqu’elles ont commencé à modifier leur industrie matérielle, peut-être sous l’influence de l’homme moderne. Le bébé Neanderthal de la Grotte du Renne a bien été trouvé associé au Châtelperronian, une technologie lithique similaire à celle de l’homme moderne. Les Néandertaliens tardifs étaient donc [très semblables aux sapiens] , peignant des grottes et portant des colliers, mais contrairement à leur espèce sœur, ils ne semblaient pas aimer pêcher.

    L’étude originale : https://www.pnas.org/content/pnas/116/11/4928.full.pdf
    Klervia Jaouen, Adeline Le Cabec, Frido Welker, Jean-Jacques Hublin, Marie Soressi, Sahra Talamo. Exceptionally high δ15N values in collagen single amino acids confirm Neandertals as high-trophic level carnivores. PNAS, 2019 DOI: 10.1073/pnas.1814087116

    https://www.mpg.de/12728073/neandertals-main-food-source-was-definitely-meat

    #Préhistoire #Paléolithique #Châtelperronien #Néandertal #alimentation #36000BP

  • How I Would Cover the College-Admissions Scandal as a Foreign Correspondent | The New Yorker
    https://www.newyorker.com/news/our-columnists/how-i-would-cover-the-college-admissions-scandal-as-a-foreign-corresponde

    The college-admissions scandal—in which fifty people have been indicted for scheming to get the children of wealthy parents into top schools—makes for perfect cocktail chatter. It involves a couple of celebrities among those who, prosecutors allege, bribed and cheated their kids’ way into college. It includes bizarre details, like the Photoshopping of photographs of said children’s faces onto the bodies of outstanding young athletes. It bears savoring and retelling, because it says something intuitively obvious but barely articulated about American society: its entire education system is a scam, perpetrated by a few upon the many.

    It’s not just that higher education is literally prohibitively expensive (and at the end of it most college graduates still don’t know how to use the word “literally” correctly, as I am here). It’s not just that admission to an élite college—more than the education a student receives there—provides the foundation of future wealth by creating or, more often, reinforcing social connections. It’s not just that every college in the country, including public schools, makes decisions about infrastructure, curriculum development, hiring, and its very existence on the basis of fund-raising and money-making logic. It’s not just that the process of getting into college grows more stressful—and, consequently, more expensive—with every passing year. It’s not just that the process itself is fundamentally rigged and everyone knows this. It’s all of it.

    There is an adage of journalism that holds that every story should be written as if by a foreign correspondent. I generally like this idea: coverage of many issues could benefit from a naïve but informed view. I now find myself imagining applying it to the college-scandal story.

    I would, of course, begin by explaining that fifty people in six states are accused of conspiring to game the college-admissions system. They spent hundreds of thousands of dollars each to have other people take standardized tests in place of their children, to insure that the administration of the test itself would be fixed, and to bribe coaches and falsify their children’s athletic records. Here, the story would get complicated. A reader in any country can understand the concept of a standardized test—in some countries, in fact, standardized tests have been a tool to fight corruption in admissions. But what does athletic ability have to do with college, especially a college considered academically challenging?

    Soon, I would find myself explaining the exotic customs of American college admissions. As the parent of two young adults—one recently went through the application process and the other is in its beginning stages—I have accumulated some experience explaining the system to my friends in other countries. (A Canadian academic’s recent incredulous response: “In Canada, people just go to university!”) I would have to explain the concept of legacy admissions: the positively pre-modern concept that the right to an élite education is heritable. I would have to explain that colleges depend heavily on financial donors, whom they cultivate through generations. I would have to explain the growing part of softer criteria like extracurriculars—the race to be not only better-educated than your peers but also better at being a good person in the world—as if education and an initiation into adult civic life were not what college itself is for. I would have to note that it’s essential for parents to be able to afford to pay for their children’s extracurriculars and sponsor their volunteerism.

    I would have to explain all that before I even got to the standardized tests. Then I would note that an SAT/ACT tutor in New York City charges between three hundred and four hundred and fifty dollars an hour. I would note that, to make parents feel better about parting with that sort of money, many programs guarantee a precise bump in test scores for their students: about a hundred and eighty points, out of a possible total of sixteen hundred, for the SAT; about four, out of thirty-six, for the ACT. I would note that gaming the test legally is such a well-established practice that children whose parents can’t afford thousands of dollars in test-prep fees will score more than ten per cent lower than those who get tutored.

    Granted, the test results aren’t everything. Every college will tell you that it takes a “holistic approach” to admissions. There are essays, for which there is also coaching, and editing, and a formula; the hourly rate for these services can exceed that of the test tutors. There is also additional college counselling, because a guidance counsellor even at the best public school can’t give an aspiring college student the kind of individual attention, or the kinds of connection, that money can buy. And then there are the connections that money buys indirectly: the parents’ friends who teach, or who work in admissions, or who have generous tips on what colleges are looking for in an essay or an applicant’s list of extracurriculars. One of those things is interest in the particular college—an immeasurable quality, to be sure, but colleges like to see that an applicant has visited the campus. Yes, in most of the world, young people go to university in the city where they grew up, but in the United States, I would explain, most young people aspire to “go away” to college, and that means that even a pre-application tour is a costly and time-consuming proposition. I might mention that the dormitory system, a major source of revenue for the colleges, is also a giant expense for the families, but, these days, even colleges that used to be known as commuter schools require first- and often second-year students to live in the dorms, even if their families live in the same city. This is but an incomplete list of reasons that many low-income students don’t even try to apply to selective colleges. The wealthy compete with the even wealthier.

    I would explain that many American colleges have made a concerted effort to admit students from more varied backgrounds, but have failed even to keep up with the changing demographics of the country. The top colleges and universities continue, overwhelmingly, to educate the wealthy and white. The proportional representation of African-Americans and Latinos in the population of top colleges has been dropping, with a few exceptions, which are, in turn, determined largely by wealth: only the wealthiest colleges can admit a lot of students whose parents can’t afford tuition. And if they want to keep these students, they have to invest in revamping their curricula and training faculty and allocating additional teaching and counselling resources to help students for whom the culture of élite colleges is alien and alienating.

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    Our Columnists

    Explaining why these additional resources would be necessary would in turn require an explanation of how education is funded in this country, how school districts are drawn, how middle-class parents invest in a house in the right neighborhood, where public schools will give their kids a chance at a decent college. The best public primary schools, I would explain, enable graduates to compete with kids who went to expensive private schools. For the socially and economically hopeful, I would explain, raising a child in America is an eighteen-year process of investing in the college-admissions system.
    Video From The New Yorker
    How To Write A New Yorker Cartoon Caption: Zach Galifianakis & Zoe Saldana Edition

    All this, I would hope, would serve to elucidate how a corruption scheme like the college-admissions conspiracy could come to be. But it would also raise the question: Why are these ridiculous crooks the only people who might be punished for perpetuating—by gaming—a bizarre, Byzantine, and profoundly unmeritocratic education system? Why is such a clearly and unabashedly immoral system legal at all?

    Masha Gessen, a staff writer at The New Yorker, is the author of ten books, including, most recently, “The Future Is History: How Totalitarianism Reclaimed Russia,” which won the National Book Award in 2017.

  • Un code caché dans l’art de l’âge de pierre pourrait être la racine de l’écriture humaine.

    | New Scientist

    Bon n’exagérons rien : « code caché ». Ben voyons. C’est juste parce qu’on ne sait pas encore « lire » ces signes. Comme l’a dit Geneviève Von Petzingerdans sa conférence Tex, « ces signes voulaient dire quelque chose à l’époque du Paléolithique ». Il n’y a donc pas de « code caché ».

    J’ai fait quelques recherches car je ne connaissais pas du tout cette chercheuse de l’université de Victoria, BC, Canada.

    Voici donc cinq articles de G Von Petzinger :
    http://uvic.academia.edu/GenevievevonPetzinger , dont sa thèse partielle de Master of Art (diplôme de deuxième cycle, postgraduate), 2009 suite à son BA de 2005 : https://www.academia.edu/2638343/Making_the_abstract_concrete_the_place_of_geometric_signs_in_French_upper_ (si j’ai bien compris sa présentation...).

    Sa page sur researchgate : https://www.researchgate.net/profile/Genevieve_Petzinger

    et sa bio sur TED : https://www.ted.com/profiles/942423

    La page de la fondation Bradshaw
    http://www.bradshawfoundation.com/geometric_signs/geometric_signs_france.php
    La bibliographie est un peu datée... mais souhaitons que sa thèse de Phd en cours nous en apprendra plus.

    Les signes géométriques, une introduction
    Genevieve von Petzinger
    Département d’anthropologie, Université de Victoria (Canada)
    https://www.hominides.com/html/art/signes-geometriques-prehistoire.php

    Sinon, il y a des recherches en cours :
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1040618216310588?via%3Dihub
    en dehors des signes (voir aussi Emmanuel Guy, « Ce que l’art préhistorique dit de nos origines » et Alain Testart « Art et religion de Chauvet à Lascaux » avec un chapitre consacré à l’analyse des signes cette fois-ci.
    –------

    https://www.newscientist.com/article/mg23230990-700-in-search-of-the-very-first-coded-symbols

    #Préhistoire #Paléolithique #Art_pariétal #signes #Von_Petzinger

    • La communication est une science toujours inexacte, et parfois mensongère. La majorité actuelle en fait la démonstration quotidienne. Car de la même façon que le président de la République dénonce officiellement les comptes anonymes utilisés sur les réseaux sociaux pour mieux s’en servir dans sa propagande (voir ici notre article), il ne cesse de propager des mensonges tout en prétendant combattre les « fake news ».

      C’est Emmanuel Macron lui-même qui s’est approprié cet anglicisme. Mais qu’on les nomme fake news, informations fallacieuses, « infox », fausses nouvelles, ou juste mensonges, l’intention est la même. Tromper en toute connaissance de cause.

      Il ne s’agit en effet pas ici de faire part de divergences d’analyse, de prétendre que le président ment quand il affirme que la suppression de l’impôt sur la fortune est une bonne chose pour l’économie française. Il est probable que le président croie en ce qu’il dit.

      Il ne s’agit pas non plus de s’attarder sur ses jugements à l’emporte-pièce, du type « Je traverse la rue et je vous trouve du travail ». Il est ici question de mensonges purs et durs. De faits sciemment déformés, omis ou transformés.

      Sibeth Ndiaye, la nouvelle porte-parole du gouvernement, anciennement chargée des relations presse à l’Élysée, doit se mordre les doigts d’avoir un jour dit la vérité à L’Express à propos des bobards de l’exécutif : « J’assume de mentir pour protéger le président. »

      Depuis, elle a nié avoir tenu ces propos. Mais ne dément-elle pas pour « protéger le président » ?

      Comme s’il voulait décrédibiliser par avance les informations à paraître, Emmanuel Macron assurait le 26 juillet 2018 à ses amis, aux prémices de l’affaire Benalla, que « nous avons une presse qui ne cherche plus la vérité ». En réalité, c’est l’Élysée qui cherche à l’en détourner.

      Les fausses vidéos de l’affaire Benalla (Emmanuel Macron)

      Ismaël Emelien, en promotion pour la sortie de son livre écrit avec David Amiel, a eu les plus grandes difficultés à se défendre. Le 19 juillet 2018, au lendemain des révélations du journal Le Monde sur les agissements d’Alexandre Benalla, le conseiller spécial du chef de l’État avait orchestré la riposte en faisant diffuser par un compte anonyme sur les réseaux sociaux des vidéos censées dédouaner Benalla.

      Deux problèmes se posent. Tout d’abord, Ismaël Emelien a utilisé une vidéo issue des caméras de surveillance de la police, ce qui est illégal. Il prétend qu’il ne connaissait pas l’origine de ces vidéos. Qu’il n’a pas pensé à se renseigner.

      Mais l’Élysée a aussi fait circuler, avec la bénédiction de Sibeth Ndiaye qui a conseillé aux journalistes d’aller consulter ces vidéos, le film d’un homme très agité poursuivant un groupe d’hommes vêtus de noir, chaise à la main.

      Le problème, comme l’a raconté Le Monde, est qu’il ne s’agit pas du tout du jeune homme immobilisé par Alexandre Benalla place de la Contrescarpe. La vidéo a été tournée le soir, bien après l’intervention musclée d’Alexandre Benalla. Et selon une enquête publiée jeudi 4 avril par le site la-bas.org, l’homme à la chaise poursuivait en réalité des militants « antifas ».

      Mais Emmanuel Macron lui-même a endossé ce mensonge, alors que la comparaison des deux hommes sur ces vidéos ne tromperait pas un enfant familier du jeu des sept erreurs (chaussures de couleurs différentes, blouson sans fourrure…).

      Quelques jours plus tard, le 26 juillet, à la Maison de l’Amérique latine, outre le fait qu’il se plaint de cette « presse qui ne recherche plus la vérité », Emmanuel Macron lance : « Les images tournent en boucle d’une scène inadmissible et que je condamne. Je ne vois jamais la scène d’avant, la scène d’après. Quel est le contexte, qu’est-ce qui s’est passé ? S’agissait-il d’individus qui buvaient gentiment un café en terrasse ? Que s’est-il passé juste ensuite ? »

      Le chef de l’État fait ensuite clairement référence à cette vidéo tournée postérieurement. « J’ai cru comprendre qu’il y avait des images, poursuit-il. Où sont-elles ? Sont-elles montrées avec la même volonté de rechercher la vérité et d’apporter de manière équilibrée les faits ? Non. » Avant de conclure : « Je vois un pouvoir médiatique qui veut devenir un pouvoir judiciaire. »

      La réalité est tout autre. Des investigations journalistiques ont mis en lumière des faits avérés sur lesquels la justice enquête aujourd’hui.

      La perquisition à Mediapart sur les enregistrements Crase/Benalla (Nicole Belloubet)

      Après que nous avons diffusé les extraits d’une conversation entre Alexandre Benalla et Vincent Crase, Mediapart a reçu, le vendredi 1er février, une demande de réquisition de ces extraits par les juges d’instruction de l’affaire du 1er Mai.

      Nous avons tout de suite fait savoir que nous ne nous opposions pas à cette réquisition judiciaire, de façon que des juges indépendants puissent authentifier les documents publiés et statuer, notamment, sur la violation du contrôle judiciaire.

      Cet accord a été renouvelé le lundi 4 février, à 9 heures.

      Pourtant, ce même lundi 4 février, peu après 11 heures, notre journal a fait l’objet d’une tentative de perquisition après l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris des chefs d’« atteinte à l’intimité de la vie privée » et de « détention illicite d’appareils ou de dispositifs techniques de nature à permettre la réalisation d’interception et de télécommunications ou de conversations ».

      Deux procureurs du parquet de Paris se sont présentés à notre journal et nous ont annoncé qu’ils venaient pour procéder à une perquisition, et non réquisitionner les enregistrements publiés.

      Vu que nous avions déjà donné notre accord pour la réquisition judiciaire, la tentative de perquisition n’avait qu’un seul objectif : identifier nos sources, et faire peur à tous ceux susceptibles de nous parler.

      Devant l’Assemblée nationale, et pour justifier cette tentative de perquisition, la ministre de la justice Nicole Belloubet a cependant déclaré le 5 février : « Mediapart a dans un premier temps refusé cette remise, mais comme la presse s’en est fait l’écho, depuis, les bandes sonores ont été remises à la justice, ce qui est une très bonne chose, je crois, pour que toute la vérité soit faite dans cette affaire. »

      En mélangeant sciemment les deux procédures, Nicole Belloubet a menti.

      Geneviève Legay, blessée à Nice par un policier (Emmanuel Macron)

      Lors de rassemblements à Nice, le 23 mars, Geneviève Legay, porte-parole d’Attac, est blessée lors d’un rassemblement de gilets jaunes.

      Le lundi 25 mars, le procureur de la République indique, lors d’une conférence de presse, que Geneviève Legay « n’a pas été touchée par des policiers. Il n’y a aucun contact direct entre un policier et cette dame ».

      Dans un entretien avec Nice Matin, publié le lundi 25 mars, le président de la République déclare à son tour, sans la moindre prudence, que « cette dame n’a pas été en contact avec les forces de l’ordre ». Il ajoute quelques phrases qui ont profondément irrité Geneviève Legay : « Pour avoir la quiétude, il faut avoir un comportement responsable. […] Quand on est fragile, qu’on peut se faire bousculer, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits et on ne se met pas dans des situations comme celle-ci. »

      Or dès le 23 mars, comme nous l’avons révélé, un policier expliquait le jour même du rassemblement sur procès-verbal qu’au vu des premiers éléments de l’enquête, la victime, âgée de 73 ans, avait été heurtée par « un homme portant un bouclier ».

      Au cours de son audition, un autre policier, ayant participé à la charge, avait précisé : « Nous avons chargé, donc effectivement nous avons poussé les personnes devant nous. […] C’est après la charge en me retournant que j’ai constaté qu’une femme était à terre. »

      Le gouvernement et les chômeurs « trop » indemnisés (Édouard Philippe)

      Le premier ministre et la ministre du travail affirment qu’un chômeur sur cinq gagnerait plus au chômage que dans son travail précédent. Ce chiffre est en réalité totalement vicié et aboutit à un mensonge qui salit 600 000 personnes.

      Comment est-ce possible ? Le gouvernement compare deux périodes qui ne sont pas les mêmes. Avec une méthode de calcul différente, l’Unédic aboutit au chiffre de moins d’un salarié sur 25 se retrouvant dans la situation décrite par l’exécutif.

      Pour le sociologue spécialisé dans les politiques de l’emploi Mathieu Grégoire, il s’agit donc d’« un artefact statistique » et d’« une manipulation assez troublante des chiffres ».

      Selon le gouvernement, ce sont les salariés en contrats courts, généralement peu qualifiés et peu rémunérés, qui sont censés « trop » profiter de l’assurance-chômage. Et en dépit du calcul erroné, c’est sur eux que le gouvernement devrait faire porter l’essentiel des économies à venir.

      Le nombre d’ultras parmi les gilets jaunes (Emmanuel Macron)

      Le jeudi 31 janvier, Emmanuel Macron reçoit cinq journalistes pour une « discussion informelle » autour d’un café. Le président de la République se montre très offensif au moment de dénoncer les violences commises lors des manifestations des « gilets jaunes ». Selon lui, elles seraient l’œuvre « de 40 à 50 000 militants ultras qui veulent la destruction des institutions ». « Face aux violences orchestrées par les extrêmes », rapporte Paris-Match, le chef de l’État « met en garde contre la ‘‘fachosphère’’ et la ‘‘gauchosphère’’ qui ont surinvesti les réseaux sociaux ».

      Pourtant, dans les jours précédents, selon nos enquêtes, des notes des services de renseignement sont remontées à l’Élysée. Et elles disent précisément l’inverse de ce que prétend Macron.

      En effet, à ce moment-là, l’ultradroite se désengage « à Paris comme en province ». Selon la DGSI, « la scène d’ultradroite est quasi inexistante au sein des cortèges ». Même au plus fort de leur mobilisation les premières semaines du mouvement, les services ne comptaient que « quelques centaines d’individus » relevant de cette mouvance.

      À l’ultragauche, alors ? Pas plus. « L’ultragauche s’est impliquée de manière limitée dans un mouvement perçu comme populiste et réactionnaire », écrit-on à la DGSI. Des sources dans différents services de renseignement donnent un même chiffre de 300 militants « au grand maximum » d’ultras de droite et de gauche réunis au plus fort du mouvement, début décembre. En mars, ils n’étaient plus que quelques dizaines.

      Dans la même interview, le président de la République décrit le mouvement des gilets jaunes comme « une manipulation des extrêmes, avec le concours d’une puissance étrangère : la Russie de Poutine ». Or la DGSI et la DGSE n’auraient toujours pas trouvé la moindre trace d’ingérence russe. Et l’Élysée n’a jamais voulu nous faire part de ses sources sur le sujet.

      Le retour des djihadistes français (Emmanuel Macron)

      « Contrairement à ce que j’ai pu lire ou entendre, il n’y a pas un programme de retour des djihadistes qui est aujourd’hui conçu, nous restons sur la même doctrine », explique à l’occasion du « grand débat » Emmanuel Macron à des élus de la Région Grand Est. Selon lui, il n’y aurait donc jamais eu de programme de retour des djihadistes français. Pas question de donner l’impression de tergiverser.

      Selon nos informations, les services des ministères des affaires étrangères, de la défense, de l’intérieur et de la justice travaillaient pourtant bien depuis l’automne 2018 au retour des djihadistes détenus par les Kurdes de Syrie.

      Les conditions du programme de retour étaient tenues pour acquises par les principaux acteurs du dossier lorsque, dans la première quinzaine de février, le président de la République a changé d’avis.

      Qu’est-ce qui a fait changer Emmanuel Macron de position et l’a ainsi fait aller à l’encontre des préconisations de son administration ? L’Élysée n’a pas répondu à nos sollicitations.

      Le chlordécone ne serait pas cancérigène (Emmanuel Macron)

      « Il ne faut pas dire que ce pesticide est cancérigène. » En une phrase, le président de la République a soulevé l’indignation, en particulier des élus d’outre-mer qui lui faisaient face le vendredi 1er février, à l’Élysée, pour une rencontre dans le cadre du grand débat national.

      La discussion portait sur la dangerosité du chlordécone, un pesticide extrêmement toxique et perturbateur endocrinien, classé « cancérigène possible » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dès 1979 et utilisé jusqu’en 1993 dans les bananeraies en Guadeloupe et en Martinique. Ce jour-là, pour le président, « il ne faut pas dire que c’est cancérigène. Il est établi que ce produit n’est pas bon, il y a des prévalences qui ont été reconnues scientifiquement, mais il ne faut pas aller jusqu’à dire que c’est cancérigène parce qu’on dit quelque chose qui n’est pas vrai et qu’on alimente les peurs ».

      Presque tous les Guadeloupéens et les Martiniquais sont contaminés au chlordécone, selon une étude publiée par Santé publique France en 2018. Et les sols sont pollués pour quatre cents à sept cents ans.

      Estomaqués par les propos du président, l’urologue Pascal Blanchet et le chercheur à l’Inserm Luc Multigner ont répondu en rappelant, entre autres, que « l’exposition au chlordécone est associée à une augmentation de risque de survenue du cancer de la prostate ».

      Face à la polémique, l’Élysée a maladroitement tenté de faire machine arrière, plaidant le malentendu, sans convaincre personne.

      La mort de Jamal Khashoggi (Jean-Yves Le Drian)

      Dès le 6 octobre 2018, soit quatre jours après la disparition de Jamal Khashoggi, un notable saoudien exilé aux États-Unis et devenu chroniqueur au Washington Post, qui n’est jamais ressorti de son consulat à Istanbul où il venait chercher des papiers administratifs, les autorités turques commencent à laisser filtrer des informations auprès de la presse indiquant que le journaliste a été tué dans l’enceinte diplomatique.

      Les jours suivants, la police et le gouvernement turcs distillent de plus en plus de preuves des agissements d’une équipe de tueurs saoudiens composée de proches du prince hériter Mohammed ben Salamane, qui aurait interrogé, torturé, puis découpé en morceaux la victime.

      Le 11 octobre, Ankara laisse entendre qu’elle possède un enregistrement audio de ce qui s’est déroulé à l’intérieur du consulat, qui ne laisserait aucune doute sur la culpabilité des Saoudiens.

      Le 10 novembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan affirme que l’enregistrement a été fourni aux États-Unis, au Royaume-Uni, à la France, à l’Allemagne et au Canada.

      Pourtant, Jean-Yves Le Drian, ministre des affaires étrangères bien timide sur le dossier, nie le 12 novembre sur France 2 avoir eu connaissance de l’enregistrement. Et il ajoute : « Si le président turc a des informations à nous donner, il faut qu’il nous les donne », soulevant l’indignation des autorités turques.

      Après une longue enquête, Mediapart a obtenu la confirmation auprès de sept diplomates et fonctionnaires du renseignement français que le Quai d’Orsay, à son plus haut niveau, avait bien eu accès à ces enregistrements à la date où le ministre s’exprimait.

      L’hommage au maréchal Pétain (Florence Parly)

      À l’occasion des cent ans de l’Armistice, l’état-major des armées souhaitait organiser, « en présence du président de la République », un hommage aux huit maréchaux de la Grande Guerre, dont Philippe Pétain. Dans un premier temps, l’Élysée laisse passer cette option, qui se retrouve inscrite dans le programme officiel des célébrations.

      Mais face à l’ampleur de la polémique, l’hommage est finalement retiré in extremis. Ce qui n’empêche pas la ministre des armées Florence Parly de jurer au micro de BFM-TV que « l’État-major n’a jamais imaginé rendre hommage au maréchal Pétain », mais qu’il souhaitait uniquement « rendre hommage aux maréchaux qui sont aux Invalides ».

      Cette cérémonie était pourtant bel et bien prévue, comme l’a d’ailleurs confirmé l’Élysée à Mediapart. Et il n’y a pas de place pour le doute. Chaque étape de cette « itinérance mémorielle » avait été minutieusement préparée : les dossiers de presse sur le site de la Mission du centenaire et sur celui du ministère de l’éducation nationale ne faisaient pas mystère de la présence du président de la République.

      Pataugeant dans ses dénégations, Emmanuel Macron aura au passage jugé « légitime » de rendre hommage au maréchal Pétain, soulignant que le dirigeant du régime de Vichy avait été « pendant la Première Guerre mondiale un grand soldat », même s’il a « conduit des choix funestes » pendant la Seconde. Des déclarations qui ont fait bondir la plupart des historiens.

      Un paparazzi placé en garde à vue pour rien (l’Élysée)

      Le Palais n’a pas attendu les derniers mois pour diffuser des craques. Dès septembre 2017, l’Élysée fait fuiter dans Challenges une information censée montrer à quel point Emmanuel Macron est un président magnanime. « EXCLUSIF. Emmanuel Macron vient de décider d’abandonner ses poursuites judiciaires qu’il avait engagé [sic] contre un paparazzi. »

      La réalité est autre. Selon des informations obtenues à l’époque par Mediapart, s’il est mis un terme à cette affaire très médiatisée, c’est en fait parce que le parquet de Marseille a classé sans suite l’enquête préliminaire ouverte en août pour « harcèlement » et « atteinte à la vie privée ». La plainte de l’Élysée ne tenait pas la route : le photographe mis en cause, Thibaut Daliphard, n’avait commis aucun des délits que l’Élysée lui reprochait.

      Ce photographe avait été contrôlé une première fois par un officier de sécurité devant la résidence privée de Marseille où les époux Macron passaient quelques jours de vacances au mois d’août, et s’était vu répondre qu’il n’y aurait pas de possibilité de prendre des clichés ce jour-là.

      Le lendemain, l’Élysée venant de confirmer que le couple présidentiel y passait ses vacances, le photographe s’était présenté à nouveau devant la résidence pour aller aux nouvelles, sans appareil photo.

      Selon Thibaut Daliphard, il s’était alors heurté à un homme qu’il avait pris pour un policier et qui lui avait déclaré : « Je n’aime pas votre métier », « Ce que vous faites, c’est du harcèlement », puis « Je vais vous placer en garde à vue, je vais vous faire coffrer pour 48 heures ».

      Selon Thibaut Daliphard, alors qu’il attend les forces de l’ordre, son téléphone sonne. « Je décroche le téléphone, il me saute dessus, essaie de me l’arracher, je me débats, puis il me dit : vous êtes en garde à vue, vous n’avez pas le droit de téléphoner. » Puis arrivé au commissariat du VIIIe arrondissement de Marseille, le commissaire présent sur place lui aurait confié : « Je suis désolé, on me demande de vous placer en garde à vue. »

      Thibaut Daliphard restera six heures en cellule. Le matériel, la carte-mémoire et l’ordinateur de ce journaliste sont fouillés.

      Ce n’est qu’un an plus tard, à l’été 2018, que Thibaut Daliphard découvrira que l’homme qui l’a violenté n’était pas un policier. Mais Alexandre Benalla.

  • Révélations sur des « patriotes » qui projetaient des attentats islamophobes

    En France, 350 militants de l’ultradroite possèdent légalement, comme le terroriste de Christchurch, des armes à feu. Tenant des propos similaires à ceux de Brenton Tarrant, certains membres du site Réseau libre ont cherché à perpétrer des attentats visant la communauté musulmane. Emportés par leur haine, ces nostalgiques de l’OAS exprimaient aussi leur mépris à l’encontre… des victimes du 13-Novembre ou du colonel Beltrame.

    Au lendemain du deuxième anniversaire du massacre du 13-Novembre, Merlin (un pseudo) « persiste et signe » : « Je m’engage à buter tout ce qui peut être musulman, hommes, femmes, enfants. Et ce sans pitié et sans remords. » Au cours de l’été 2018, Glock 17 bat le rappel des troupes : « Nettoyez vos canons, graissez vos culasses, et tirez dans le tas ! »
    Mais, le 30 septembre 2018, Anonyme se languit toujours : « Vivement la première salve patriotique ! J’ai la détente qui me démange, je commence à avoir une crampe à l’index… » À l’approche du troisième anniversaire du 13-Novembre, Povbête regrette : « Si j’étais calé, j’irais bien faire sauter une petite mosquée, histoire de me remonter le moral et de faire comprendre à ces saloperies de muzz [abréviation de musulmans] qu’on ne veut pas d’eux. »
    Entre deux imprécations haineuses, ils s’échangent des conseils techniques, dissertent sur la meilleure façon de commettre ce qu’ils ne nomment jamais comme un attentat, préférant parler d’« insurrection anti-islamique brutale et spontanée ». Glock 17 préconise des « tirs à l’affût et [de] reprendre le cours des choses de la vie sans JAMAIS revendiquer et se vanter ». Zardoz propose de « buter l’ambassadeur du Qatar pour l’exemple » tandis que Bjorn milite pour des actions visant à « monter les communautés muzz les unes contre les autres en alternant les cibles. Jamais au même endroit avec, si possible, des modes opératoires différents. Le but est de distiller la peur chez les muzz. Et bon safari à tous ! »
    Ces échanges ont lieu sur le site reseaulibre.org, sabordé en novembre dernier et sur lequel Mediapart enquête depuis près d’un an. Au fil des discussions entre les quelque 800 membres actifs du site s’esquisse le tableau d’une communauté de suprémacistes blancs, obsédés par la peur de l’autre, n’attendant qu’une étincelle pour passer à l’acte et perpétrer leurs propres attentats islamophobes.
    Les thèses véhiculées par ce site sont celles qui ont inspiré le terroriste australien de Christchurch, qui a tué, le 15 mars, cinquante personnes dans deux mosquées, en Nouvelle-Zélande : la théorie du « grand remplacement » élaborée par l’essayiste d’extrême droite Renaud Camus, l’échec d’un Front national jugé trop modéré, l’attentat islamophobe prôné pour défendre la race blanche.
    Dans son manifeste, intitulé lui aussi « Le grand remplacement » et posté sur les réseaux sociaux une heure avant les attentats, Brenton Tarrant, le terroriste de Christchurch, justifiait sa volonté de s’en prendre à des musulmans et évoquait la France et son « invasion par les non-Blancs ». Le manifeste donne pour point de bascule de son auteur le fait que Marine Le Pen ne soit pas parvenue à s’opposer à Emmanuel Macron, le candidat du « mondialisme » lors de la dernière élection présidentielle.
    Selon nos informations, les services de renseignement estiment à 350 le nombre de membres de l’ultradroite qui, comme l’Australien Tarrant, possèdent légalement une ou plusieurs armes à feu. Parmi eux, 147 font l’objet d’une fiche sûreté de l’État, la fameuse fiche S. La DGSI s’inquiète de l’émergence au sein de la mouvance traditionnelle d’extrême droite radicale de groupuscules qualifiés de « populo-patriotes » réunissant des « guerriers de claviers », le plus souvent jusque-là inconnus des services et n’excluant plus de recourir à l’action violente. Comme l’expriment au quotidien les membres de Réseau libre.

    D’abord sous l’intitulé d’ EuroCalifat , puis de Réseau libre, l’autoproclamé « réseau des Patriotes » a vu le jour en réaction à la vague migratoire de l’été 2015. « L’invasion musulmane en Europe a débuté il y a quelques semaines », écrivent ses administrateurs le 10 septembre de cette année-là. Des administrateurs qui, d’emblée, annoncent la couleur : « Le combat ne sera pas virtuel, il sera dans la rue de vos villes et campagnes, dans vos maisons. Préparez-vous-y ! »
    Le serveur étant hébergé en Russie, aucune donnée de connexion ne peut être communiquée aux autorités françaises. Du moins « sans un ordre judiciaire d’un tribunal russe », comme s’en gargarisent les administrateurs. Pour achever le dispositif de sécurité, les membres ne peuvent communiquer entre eux que s’ils ont installé sur leurs ordinateurs un logiciel de cryptage des messages. L’anonymat de chacun ainsi préservé, la parole se lâche.
    L’islamophobie et le racisme s’y expriment sans filtre. On y parle de « crouilles », de « singes », de « bougnoules »… On s’assume membre de « la fachosphère ». Comme le terroriste australien de Christchurch, on idolâtre le Norvégien Anders Breivik qui a tué 77 personnes le 22 juillet 2011, d’abord en faisant exploser une bombe à Oslo puis en ouvrant le feu sur la petite île d’Utoya, où se tenait un camp de la jeunesse travailliste.
    « Tant qu’à aller en taule, il vaut mieux y aller pour une action à la Anders Breivik », assume Beretta. Un administrateur de Réseau libre prophétise à propos de la France : « Attention, un Breivik qui n’a plus rien à perdre pourrait surgir… » Ce qui provoque l’assentiment de Francky la Tabasse : « Oui, il était en avance sur son temps, il y en aura d’autres ! »
    Les concerts du rappeur Médine prévus au Bataclan à l’automne 2018 leur font voir rouge, comme l’a relevé à l’époque Le Journal du dimanche. « La Saint-Barthélemy [référence au massacre des protestants en 1572 – ndlr] se fêtera en 2018 les 19 et 20 octobre », pouvait-on lire sur la page d’accueil du site. « Il y a, c’est évident, des opérations prévues par divers groupes de patriotes, pour les concerts orduriers des 19 et 20 octobre au Bataclan. […] Pour info, nous pensons qu’aucune action “légale” ne pourra empêcher ces concerts. Réseau libre travaille donc sur un autre type d’action, sans s’inquiéter des probables dommages collatéraux, partant du principe que tous les spectateurs sont des ordures… », écrit l’un des administrateurs le 8 septembre.
    Un membre se porte volontaire « pour abattre cette ordure de Médine », un autre plaide pour une série d’assassinats de musulmans dans diverses villes de l’Hexagone, des tracts de revendication épinglés sur les cadavres au moyen « de brochette à barbecue agrémentée d’une saucisse pur porc »… L’annulation par Médine de ses concerts coupe l’herbe sous le pied des plus velléitaires. Même si Réseau libre conseille « très, très fortement » au rappeur de renoncer à se produire en public et ce quelle que soit la salle de concert : « Considérant que ses spectateurs sont tous des envahisseurs de notre pays, il n’y aura pas de dommages collatéraux, seulement des ennemis éliminés. »

    Les « Bisounours » du 13-Novembre et la « supercherie » Beltrame

    C’est une constante chez les membres du site, tout le monde est mis dans un même sac : les musulmans, les terroristes et même leurs victimes. Ainsi les survivants et les familles des défunts des massacres du 13-Novembre sont catalogués « Bisounours », « victimes de leur lâcheté et de leur soumission ». Les associations qui les représentent « nagent dans la bien-pensance ». « Un bon nombre des refroidis des attentats parisiens étaient certainement des vivre-ensemblistes de première », estime Gary.
    Le 28 avril 2017, le compte Twitter EuroCalifat, vestige du site qui avait précédé Réseau libre, lance le hashtag #JeSuisNiNi : « Face aux attentats musulmans en Europe, Ni fleurs Ni bougies ! Que les ‘‘victimes’’ assument leurs choix politiques ! »
    Même le gendarme Arnaud Beltrame, qui donna sa vie en échange de celle d’une otage lors de l’attentat de Trèbes, ne trouve pas grâce à leurs yeux. Son héroïsme ne serait que « supercherie ». Une femme ne supporte pas qu’« un ex du GIGN se fasse si lamentablement doublé » par « une merde de musulman » parvenant à l’égorger.
    Le sacrifice de Beltrame ne serait, selon elle, que le suicide « d’un loser, d’un perdant ! ». Un autre s’indigne qu’un lieutenant-colonel en activité se soit proposé en otage à la place d’un civil. « Cela ne se fait pas en temps de guerre, il y a une échelle de valeur. […] Un officier est plus utile au combat qu’un civil, DONC il doit passer en priorité ! »

    Le billet de Réseau Libre visant Pierre Serne avait été posté sur Twitter le 27 janvier 2018.
    Plusieurs personnalités politiques, journalistes ou militants, sont aussi vilipendées sur le site. C’est le cas du conseiller régional d’Île-de-France (EELV) Pierre Serne, ciblé parce qu’homosexuel et défendant les droits des sans-papiers. En janvier 2018, l’élu, qui venait d’obtenir gain de cause devant le tribunal administratif de Paris après son recours contre la décision de Valérie Pécresse de supprimer l’aide au transport pour les bénéficiaires de l’Aide médicale d’État (AME), a été violemment attaqué dans un billet homophobe et xénophobe intitulé « Z’êtes clando ? 75 % de réduction ! ».

    Le texte, assorti d’une photo montrant son visage tuméfié « après une saine correction », lors d’une manifestation pour les droits LGBT à Moscou en 2006, le qualifiait de « vermine de souche » et de « petite fiotte gay ». Réseau libre se réjouissait de cette « raclée prise alors qu’il prétendait forcer les autorités russes à autoriser une ‘‘marche des tarlouzes’’ à Moscou », et spéculait sur des violences plus importantes qui pourraient « prochainement lui tomber dessus en francarabia ».
    Les représentants politiques de l’extrême droite ne sont pas beaucoup mieux considérés. Ainsi Marine Le Pen se retrouve dans le « Racailloscope » qui réunit les personnages publics supposés complaisants vis-à-vis de l’islam, mais aussi de l’étranger. La patronne du Rassemblement national, représentée en boubou, se voit reprocher son « renoncement à toutes les valeurs nationalistes et patriotiques du FN à son origine ». Le terroriste de Christchurch décrira lui aussi dans son manifeste Marine Le Pen comme une incapable.

    Deux personnages retranchés derrière des anonymats relatifs ont le droit à d’autres égards. Il faut dire qu’ils sont des contributeurs réguliers de Réseau libre.
    À chaque question qu’on lui pose, il commence ses réponses par un « Réfléchissez ! » péremptoire, des « Vous êtes naïf » et « Soyons sérieux » moqueurs ou, au mieux, un « Il ne vous a pas échappé » complice. Sur Réseau libre, les interviews de Monsieur X oscillent entre connivence et mégalomanie. « Il serait dommage de priver vos lecteurs de mes lumières », « C’est toujours intéressant avec Monsieur X », fanfaronne-t-il. L’homme est présenté par le site comme « un officier français des Services », un « contact dans les services antiterroristes ». À ce titre, il est interrogé après chaque attentat et n’hésite pas à évoquer « une guerre de civilisation ».
    Concernant le sort à réserver aux djihadistes, il résume, dans un entretien en mars 2016, les deux options à ses yeux : « La première, on fait tout pour récupérer les individus vivants en espérant qu’ils parlent et pour les traduire devant un tribunal. La seconde, on identifie la menace et on procède à son élimination au moment opportun. Je vous laisse deviner quelle est mon option préférée… »
    En juin de cette même année, il annonce « un attentat imminent », d’après « des informations crédibles, recoupées » avec des services étrangers. Il s’agirait d’une attaque d’envergure contre une petite ville entière qui serait ciblée par plusieurs dizaines de terroristes armés. Un seul moyen de se protéger, selon lui : constituer « des milices citoyennes, puissamment armées » qui patrouillent dans les villes. Et, bien sûr, un arsenal pour se défendre. « Dites-vous bien qu’avoir une arme non autorisée peut vous conduire en prison, mais ne pas en avoir peut vous conduire au cimetière », conclut ce jour-là Monsieur X.
    D’autres fois, il dénonce « des agents dormants à l’intérieur de nos systèmes de sécurité », il y aurait des « des barbus, fussent-ils sans barbe » parmi les policiers chargés d’assurer la protection du président de la République, des barbus au sein des aéroports. Il voit l’œuvre d’une « cinquième colonne musulmane » un peu partout et espère « un ordre clair pour nettoyer » les banlieues. Des propos bien peu républicains pour un supposé fonctionnaire.
    Tant et si bien qu’un membre interroge les administrateurs : « Serait-il possible que vous vous fassiez balader par un mytho ? »
    Réseau libre et certains membres prennent la défense de Monsieur X : tout ce qu’il a dit se serait vérifié par la suite. C’est plus compliqué que cela. Ses propos dénotent quelques connaissances en matière de terrorisme, mais ses bouffées paranoïaques dévoient ses analyses.
    Mediapart n’a pas pu identifier qui se cachait derrière Monsieur X. En revanche, les services de renseignement s’inquiètent depuis plus d’un an de connivences entre certains membres des forces de l’ordre et l’ultradroite. D’après nos informations, un commissaire occupant un poste central dans la lutte antiterroriste s’est vu récemment reprocher par sa hiérarchie directe les propos complotistes qu’il tenait lors de réunions stratégiques.
    De son côté, Monsieur X semble trahir, au moins à une occasion, le secret d’enquêtes en cours. Dans un entretien publié sur le site le 23 septembre 2018 et intitulé « Exclusif : les vraies raisons de l’annulation du concert au Bataclan », il affirme que le rappeur Médine aurait été contraint d’annuler ses concerts à cause d’un projet d’attentat détecté par un informateur de la DGSI (et par Mediapart, lire notre Boîte noire).
    Monsieur X assure que l’indicateur était l’administrateur d’un forum de jeu sur lequel les membres du complot échangeaient. « Si les intéressés lisent ça (et ils le liront sans doute) ils vont cesser de communiquer sur ce forum, assure Monsieur X. Franchement, ces activistes ont eu une excellente idée, ils semblent d’un excellent niveau opérationnel et méritent en quelque sorte de ne pas être identifiés ! Vous savez, je ne suis pas le seul dans les Services à être de votre côté… Ou du leur… »
    Dans la foulée de cet entretien, Réseau libre explique avoir décidé de diffuser cet entretien « pour que les gars sachent qu’ils ont été balancés et qu’ils agissent en conséquence ».Un ancien de l’OAS « avec pas mal d’années de tôle derrière lui, mais qui ne regrette rien »
    La paranoïa, déjà galopante dans les rangs des habitués du site, est à son paroxysme depuis l’été 2018 et la vague d’interpellations ayant visé des membres du groupe Action des forces opérationnelles (AFO) qui préparait des attaques contre des musulmans. L’un d’eux s’était constitué dans son domicile un laboratoire de fabrication d’explosifs. Plusieurs armes à feu avaient également été découvertes en perquisition. Les services de renseignement suspectent que plusieurs caches d’armes auraient été disséminées dans les onze régions où cette cellule clandestine est présente.
    Sur Réseau libre, le coup de filet fait réagir. Anonyme et Beretta évoquent « les copains d’AFO », « des copains résistants qui se mouillent pour nous et ce pays de merde », des copains qui n’avaient encore rien fait mais « en avaient peut-être l’intention »… Le 14 août, Vidocq, qui se revendique comme un membre du groupe ayant échappé aux interpellations, cherche à rassurer tout le monde : « Quelques groupes, comme nous l’AFO, s’organisent en prévision du grand chaos. Notre devoir est de défendre la MÈRE PATRIE de tous envahisseurs […]. Depuis cette affaire, nous engrangeons beaucoup d’adhésions. »

    AFO engrange également la caution du criminologue Xavier Raufer qui, quelques jours après le coup de filet, donne une interview au site complotiste Boulevard Voltaire. Celui qui aime à se définir comme « un expert » considère qu’on a là une affaire montée de toutes pièces par un renseignement intérieur obsédé par de « fantomatiques terroristes d’extrême droite ».
    En appui de sa démonstration, l’âge des interpellés : « On ne passe pas au terrorisme au moment de la ménopause ou au moment de la retraite. » Et leur volubilité sur les réseaux sociaux. « Quand des gens ont des projets terroristes, ils évitent de tout raconter sur un site internet ou sur un blog. On sent donc un peu la conspiration des branquignols avec des gens qui peut-être parlaient beaucoup, s’échauffaient les uns les autres », juge-t-il. Des propos étonnants car, au moment où Xavier Raufer s’exprime, personne n’a évoqué de communications des membres d’AFO sur « un site internet »…
    De son vrai nom Christian de Bongain, Xavier Raufer, après avoir milité au sein du mouvement d’extrême droite Occident, s’est fait connaître par ses nombreux ouvrages, certains coécrits avec Alain Bauer, consacrés à la criminalité et au terrorisme. Après avoir eu son rond de serviette dans les médias, il a peu à peu disparu des écrans et accorde désormais l’essentiel de ses entretiens à sa propre chaîne YouTube, à Atlantico, ou à des publications d’extrême droite (Boulevard Voltaire, Éléments, Breizh Info, TV-Libertés).
    Toutes ses productions sont en revanche reprises sur Réseau libre où il est, outre Monsieur X, l’expert le plus cité et la seule personnalité, hormis le collectif depuis interdit Les Brigandes, à voir ses prises de parole publiques reproduites. On y retrouve notamment la vidéo de son intervention aux Estivales de Marine Le Pen en septembre 2016, où il analyse « l’invisible désastre sécuritaire » de la France et affirme que « chacun sait que la plupart du temps, j’espère ne pas avoir un procès en disant cela, ce sont rarement des Berrichons qui cambriolent ».
    Si le fond choque, la forme reste toujours policée, le criminologue continue d’enseigner au CNAM (Conservatoire national des arts et métiers), à des fonctionnaires qui passent « une licence professionnelle d’analyste criminel opérationnel, mention renseignement ».

    Sur Réseau libre, un certain XR emploie un ton beaucoup moins feutré. Au lendemain des attentats du 13-Novembre, XR délivre une analyse acidulée : « La rafalade des melons, n’importe qui aurait pu la faire ! » ; s’impatiente : « Les banlieues qui ont fêté les attentats seront-elles nettoyées ? » ; stipendie « les gouvernements successifs […] qui ont acheté une paix sociale illusoire dans les cités en finançant les racailles ». Un dernier thème, exprimé publiquement en des termes moins crus, par Xavier Raufer qui aime insister sur « ces politiques de la ville, qui financent les émeutiers ». À l’occasion de la première commémoration du 13-Novembre, XR se lamente contre « les zélites de la francarabia » ; lors de l’éclatement de l’affaire Benalla, il se gausse de « toutes ces putes de la ripoublique ».

    « XR », le pseudo peut évoquer bien sûr les initiales de Xavier Raufer. Le criminologue l’utilise en tout cas officiellement comme nom de son mail personnel et de sa chaîne YouTube « XR Vidéos ». Les membres de Réseau libre ne s’y trompent pas. Ainsi, lorsque Patriote commente la vidéo de Xavier Raufer aux Estivales de Marine Le Pen, il le nomme « XR ». Alors qui se cache derrière le XR, contributeur privilégié de Réseau libre, qui s’exprime de manière grivoise et haineuse ? Le criminologue lui-même, ou un animateur du site cherchant à faire croire qu’il a le soutien du criminologue et offrant une copie bien plus vulgaire que l’original ?
    Contacté, Xavier Raufer conteste formellement connaître jusqu’à l’existence de Réseau libre : « Je n’ai jamais entendu parler de ces gens-là, je ne sais pas qui c’est. Je n’ai jamais correspondu avec eux. » De lui-même, il décrit en tout cas la sociologie des membres de Réseau libre, parlant d’une « mouvance de conspirateurs du midi de la France qui se la jouent en préparant des trucs qui n’auront jamais lieu », d’« anciens conspirateurs Algérie française » qui, « après avoir bu trois litres de Cahors », vont « mettre une tête de cochon devant une mosquée ».
    Pour lui, il s’agirait d’inoffensifs « mythomanes, cinglés, alcooliques ». Être la référence de ce site ne l’inquiète pas : « C’est un hommage que le vice rend à la vertu, balaie-t-il. Les gens me citent parce qu’ils ont envie de me citer, et je ne suis en aucun cas responsable ».
    Questionné sur son interview sur Boulevard Voltaire dans laquelle il évoque des membres d’AFO qui s’échaufferaient sur un site internet – ce qui n’a jamais été mentionné jusqu’ici dans les médias, ni dans la procédure –, Xavier Raufer s’énerve. « Je suis criminologue depuis trente ans, ça se passe toujours de la même façon, et en gros ça ne pouvait s’être passé que comme ça. Vous savez, quand un médecin a vu cent bronchites, à la 101e il est capable d’expliquer comment ça se passe ! »

    Lorsque Monsieur X et XR prennent la parole sur Réseau libre, ils s’adressent à un public âgé de « papys font la résistance », « plus proche de sucer les pissenlits par la racine que de téter le biberon », résume un de ces principaux contributeurs. Corneliu est « un vieux soldat », Vidocq « un vétéran des troupes de marine ». « J’ai 64 ans, je suis malade, célibataire et sans enfants, sans famille », se décrit Patriote. À 65 ans, Merlin, autoproclamé « soldat du Christ, comme soldat pour ma Patrie », considère que « bordel ! Puisque vous êtes plus prêt de la mort, comme je le suis, que de la naissance, qu’est-ce que ça peut foutre de crever les armes à la main ? »
    Contacté, cet ex-contributeur très actif précise avoir quitté le site à cause de certains désaccords de fond, mais ne renie rien. Pour ce sexagénaire retraité, il s’agissait « de redonner espoir à tous les vrais patriotes », « de réveiller les moutons sur ce qu’il advenait de notre nation » et de « renier tout ce qui caractérise la gauche caviar, les gauchos en général et les collabos sous toutes leurs formes ». Il affirme qu’« aucun d’entre [eux] » ne serait passé « de la parole aux actes ».
    Souvent pointe une nostalgie pour la France d’avant. Ulysse raconte « les sirènes d’usine d’autrefois » qui le réveillaient tous les matins à l’aube, regrette « l’école sous Pétain » où « on ne faisait pas tant d’histoires », la discipline était sévère et les maîtresses en blouse grise. ARNT, « un ancien de l’OAS, avec pas mal d’années de tôle derrière lui, mais qui ne regrette rien », invite les membres voulant s’inspirer du passé à aller au préalable sur Google « à la rubrique ‘‘victimes de l’OAS’’, en termes d’efficacité meurtrière, c’est autre chose que le SAC ! ». Le Touriste, ayant « un peu connu le côté obscure (sic) de la vie », rappelle ce qui lui semble l’essentiel de la clandestinité : « Si vous êtes en retard à un rendez-vous vous n’avez que trois excuses : la police, l’hôpital ou la mort ! »

    Une figure d’ultradroite ressurgit en Russie

    Réseau libre compte pas moins de 1 500 abonnés à sa newsletter et 2 600 commentateurs uniques. Parmi eux, 800 sont des membres actifs (dont 390 sont présents sur Twitter). Le premier billet du site explique que ses « rédacteurs » sont « de diverses origines » que « certains ont milité et/ou militent dans des organisations diverses, en général très discrètes », que certains « ont déjà à leur actif une importante expérience de l’information en ligne » sur des sites d’ultradroite et « participent bien souvent à d’autres blogs et sites sous divers pseudonymes ».
    Sur Réseau libre se côtoient des membres des réseaux Rémora (fondés par un ancien inspecteur des Renseignements généraux, les ex-RG, et appelant la société civile à se substituer aux soldats, aux policiers et aux gendarmes en cas d’attaque des « islamo-terroristes »), l’administrateur d’un cercle de tir belge, un président de club de karaté francilien, un chef d’atelier mécanicien poids lourds, un dirigeant d’une société de sécurité incendie du sud de la France, un sexagénaire belge conseiller en alimentation bio et témoin de Jéhovah, un abbé dont le site a fermé pour « incitation au terrorisme », ou encore des contributeurs d’un blog de réinformation russe ou de sites de la « fachosphère » français tels que Riposte laïque (un site islamophobe dont l’animatrice a écrit, au sujet du terroriste de Christchurch, que « quoi qu’il ait fait, Brenton Tarrant est des nôtres »).

    Les adresses mail des membres de Réseau libre renvoient en France, Belgique, Suisse, Allemagne, Canada, Russie. Mais s’agissant de l’administration et l’animation du site, tout converge vers un Français réfugié au pays de Vladimir Poutine : Joël Michel Sambuis, 59 ans. Contacté par Mediapart, il n’a pas donné suite.

    Grillé en France à cause d’une série de condamnations (« détention d’armes » en marge d’un groupe paramilitaire effectuant des virées armées, « escroquerie », « faux et usage de faux »), ce diplômé en mathématiques de l’université de Grenoble s’était exilé en 1998 à Moscou grâce à un passeport contrefait. Avec sa femme russe, cet admirateur du régime poutinien menait grand train dans la capitale.
    Un vétéran des services de renseignement français se souvient de ce personnage perçu comme un « mythomane » : « Il se présentait comme un ancien des services de renseignement, mais aussi comme un ancien du service d’ordre du RPR, puis du Front national. En avançant, on s’est rendu compte qu’il n’était peut-être pas si mythomane... Notre hypothèse, c’était qu’il avait été récupéré par les services russes. »
    Sur Réseau libre, Joël Sambuis jongle avec divers pseudonymes, mais signe ses textes majeurs du nom SOS-R, en référence à SOS-Racaille, ancêtre de ce « réseau des patriotes ». Tout a commencé à la fin des années 1990 : Sambuis investit les forums en ligne Usenet avec des commentaires racistes sous le pseudonyme de Caméléon. L’année suivante, il lance un site du même nom, spécialisé dans la revente de faux papiers, comptes bancaires, internet ou téléphoniques anonymes, qui propose aux internautes le kit du parfait anonyme. En 2001, la plateforme Liberty-web est créée, qui hébergera une trentaine de sites islamophobes : SOS-Racaille, Libertyvox, Euro-Reconquista, Canal-Résistance, etc.
    Site phare de cette nébuleuse, SOS-Racaille voit converger islamophobes et néonazis. On y discute des moyens d’amener la France à la guerre civile, on attaque violemment des internautes jugés « trotsko-UMPistes », qui sont la cible de rumeurs et d’usurpations d’identité.
    En 2001, le site annonce le lancement d’un groupe d’action, les Comités Canal Résistance (CCR), présenté comme une « organisation clandestine » créée « au cœur du dispositif d’État », comptant des « fonctionnaires de police ou de justice », et voulant « retrouver la racaille et la châtier ». Menés par un certain « Colonel X », les CCR annoncent une dizaine d’attaques et prédisent un « 9 septembre de la vermine pro-musulmane de France ». Leur seule action revendiquée sera l’attaque à la peinture, en janvier 2003, d’une quinzaine de mosquées dans l’Hexagone.
    Face à l’inaction des policiers et à l’inaboutissement des plaintes pour cyberharcèlement du fait de l’anonymat des auteurs, une dizaine de victimes du réseau SOS-Racaille, passionnées d’informatique, décident d’enquêter elles-mêmes, regroupées dans un groupe baptisé V8.
    Ce petit cercle remonte une filière russe et identifie Joël Sambuis, puis transmet ses trouvailles aux autorités. Les policiers ne prêtent pas attention au travail de ces « cyberenquêteurs ». Jusqu’à ce que la galaxie SOS-Racaille, où fleurissaient des appels à « abattre Ben Shirak », n’inspire le militant d’extrême droite Maxime Brunerie dans sa tentative d’assassinat de Jacques Chirac, le 14 juillet 2002. Toute la nébuleuse Liberty-web disparaît subitement, puis Joël Sambuis est arrêté à Moscou par les polices française et russe, sans être extradé.
    S’appuyant sur des « messages » apparus dans les investigations menées à l’époque par la section antiterroriste de la brigade criminelle, qu’il dirigeait, Amaury de Hauteclocque avait affirmé aux auteurs du livre La Fachosphère, que Maxime Brunerie « avait pris ses instructions de la part de (...) Joël Sambuis ». Mais faute d’identification formelle, Sambuis sera libéré six mois plus tard et bénéficiera d’un non-lieu. S’estimant « à l’abri » à Moscou, il reconnaîtra être « le dirigeant de la plateforme de Liberty-web » et le « webmaster de SOS-Racaille ».

    Quinze ans plus tard, l’histoire se répète. Le 26 avril 2018, le conseiller régional Pierre Serne dépose une plainte avec constitution de partie civile des chefs d’« injure publique en raison de l’orientation sexuelle » et de « provocation à la haine, à la violence ou à la discrimination à raison de l’orientation sexuelle ». L’enquête, ouverte en août 2018, est close un mois et demi plus tard, les investigations menées n’ayant pas permis d’identifier l’auteur et le directeur de publication de Réseau libre…

    Fin 2018, l’élu, s’appuyant sur « plusieurs indices graves et concordants », dépose une requête pour demander à la juge d’ordonner une série d’actes permettant, selon lui, de confirmer l’identité de l’auteur et animateur du site. Joint, Pierre Serne souhaite que la justice agisse contre « ce genre d’injures et de menaces, qui préfigurent parfois aussi des passages à l’acte » : « Les auteurs de ce site anonyme et caché, pourtant assez aisés à identifier, sévissent depuis des années en toute impunité, s’en sortent sans souci. […] Il est temps qu’ils soient eux aussi pourchassés, condamnés, affichés, mis hors d’état de nuire. Y compris quand ils sont bien camouflés et vivent officiellement des vies bien rangées de bons pères de famille, notables locaux ou cadres respectés »
    Est-ce dû à la plainte du conseiller régional, au démantèlement d’AFO ou à la conjonction des deux ? Toujours est-il que les administrateurs de Réseau libre prennent au sérieux la pression qui pèse sur eux.
    Dans un billet stupéfiant d’audace publié le 30 septembre 2018, ils menacent à leur tour… les « collabos de la DGSI ». Ils préviennent que « si nous nous sentons un peu trop étouffés par leur surveillance », « si Réseau libre devait être mis hors ligne ou ses admins inquiétés », les identités de certains agents « actifs » de la DGSI « dont nos contacts en haut lieu nous ont communiqué photos, adresses et numéros de téléphone » seront diffusées « automatiquement sur plusieurs réseaux sociaux, sites de réinformation, médias français et étrangers ! ».
    Mais, moins d’un mois plus tard, Réseau libre, dans un article intitulé « Clap de fin : le rideau tombe », annonce « fermer définitivement ses portes ». « La raison ? Non point les procédures judiciaires avérées ou non, les menaces diverses et variées. Non, tout simplement un constat réaliste qu’il n’y a en francarabia et probablement dans la plupart des pays occidentaux plus rien à sauver », se justifie l’administrateur en remerciant au passage « l’inestimable XR et Monsieur X ».

    Avant de renvoyer vers le site de Léon (un ancien contributeur très virulent) – qui affiche pour profession de foi « Vous vous préparez à un affrontement sans pitié dans vos villages et vos villes pour libérer notre pays ? Vous êtes Léon ! » –, Réseau libre offre à ses membres « un cadeau d’adieu » : les adresses mail d’un « ami de la Grande Serbie » qui permet « de s’équiper » et fournit une prestation « honnête, discrète et fiable ».
    Douze jours plus tard, Anonyme dépose l’un des derniers commentaires laissés sur Réseau libre. Il est très heureux. Il vient de recevoir sa commande. « Une arme de poing et une d’épaule, je n’en dis pas plus. Merci encore à Réseau libre d’avoir permis ceci ! »

    Matthieu Suc & Marine Turchi

    https://www.mediapart.fr/journal/france/010419/revelations-sur-des-patriotes-qui-projetaient-des-attentats-islamophobes

  • Robert Tibbo, l’avocat d’Edward Snowden forcé à l’exil
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2019/03/29/robert-tibbo-l-avocat-d-edward-snowden-force-a-l-exil_5443069_4408996.html

    Le sort de cet avocat des droits de l’homme et de sept de ses clients est lié au destin du lanceur d’alerte américain, à l’origine des révélations sur la surveillance de masse menée par les Etats-Unis. C’est une belle victoire qui a dû adoucir, au moins pendant quelques heures, l’exil de Robert Tibbo en France. Après plusieurs années de bataille, l’une des clientes de cet avocat canadien, Vanessa Rodel, et sa fille Keana viennent d’obtenir, le 25 mars, l’asile au Canada. Elles faisaient partie d’un (...)

    #web #surveillance #activisme #PRISM

  • Les Yéménites oubliés

    Parmi les quelque deux cent mille personnes qui ont fui le Yémen, quinze mille se trouvent en #Jordanie où elles bénéficient d’une aide dérisoire. La Chaîne du bonheur récolte ce jeudi des dons pour le Yémen.

    Dans la difficulté, ils se sont regroupés. A Amman, la capitale de la Jordanie, les réfugiés yéménites fréquentent les mêmes restaurants, les mêmes mosquées et les mêmes commerces. « Nous nous entraidons parce que nous sommes loin de chez nous. Ce restaurant nous nourrit gratuitement », se réjouit Tahar*, un Yéménite de 47 ans, assis sur les tapis élimés d’un établissement d’Al Baladiyah, un quartier nord d’Amman. Il a fui le Yémen en 2011. Il y est revenu à plusieurs reprises mais a finalement décidé de rester en Jordanie, loin de sa femme et de ses enfants. Ayant servi dans l’armée de son pays, Tahar craint d’être pris pour cible par les forces houthis s’il s’établissait à nouveau au Yémen.

    Environ 15’000 Yéménites ont été enregistrés par le Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) en Jordanie, dont le tiers l’an dernier. Comme Tahar, la plupart sont des hommes venus seuls et ils vivent à Amman. Officiellement, beaucoup sont arrivés en Jordanie pour suivre un traitement médical ou faire du tourisme. Puis ils y sont restés afin d’obtenir le statut de réfugié. Chaque année, à l’approche de l’hiver, le HCR leur verse une aide financière. Douze mille cinq cents personnes en ont bénéficié l’an dernier. « Le montant se situe autour de 270 dinars [380 francs] et varie selon le nombre de personnes dans le foyer », détaille Mohammad, un autre réfugié assis à la même table que Tahar.
    Coûteux permis de travail

    Cette somme ne suffit pas à couvrir les besoins annuels d’un foyer dans un pays comme la Jordanie où les prix des produits de première nécessité et les loyers sont élevés. Les réfugiés yéménites doivent donc travailler. « Chaque fois que je trouve un emploi dans un restaurant, on me demande mon permis de travail. Et sans ce document, on m’engage rarement », regrette Mansour, 39 ans, un habitué du restaurant d’Al Baladiyah.

    En théorie, Tahar, Mohammad et Mansour peuvent obtenir un permis de travail. Mais dans les faits, le sésame leur est difficilement accessible puisqu’il coûte entre 500 et 600 dinars, soit 700 à 850 francs, selon le secteur d’activité. S’il parvenait à économiser, Mansour affirme qu’il enverrait le peu qu’il aurait réussi à épargner à sa famille restée au Yémen. Il ne verserait pas ce précieux pécule au Ministère jordanien du travail.

    Dans ces conditions, ces réfugiés n’ont d’autre choix que de vivre au crochet des autres et de travailler illégalement quand l’opportunité se présente. Mansour exerce occasionnellement dans des restaurants. « Je regarde alors souvent autour de moi pour vérifier que des contrôleurs du Ministère du travail ne sont pas dans les environs. Ils sont déjà venus sur mon lieu de travail et j’ai dû m’enfuir », se souvient-il. En cas d’interpellation, le Ministère assure qu’il n’expulse pas le travailleur yéménite – qu’il ait le statut de réfugié ou pas – et qu’il se contente d’un rappel à la loi à l’employeur, voire d’une amende si ce dernier récidive. Cela dissuade bien sûr les patrons d’engager des Yéménites. « Après une courte période d’activité, on me remercie, relate Mansour. La Jordanie donne en fait la priorité à ses ressortissants sur le marché du travail. »
    Syriens oui, Yéménites non

    Cette préférence nationale s’explique par le haut niveau de chômage. Officiellement, 19% de la population active est à la recherche d’un emploi en Jordanie. Mais cette mise à l’écart des Yéménites interroge, dans la mesure où d’autres réfugiés, bien plus nombreux, peuvent obtenir gratuitement un permis de travail. Plus d’un million de Syriens, soit 10% de la population en Jordanie, peuvent exercer librement dans différents secteurs d’activité, comme l’agriculture, l’hôtellerie et la construction. Pourquoi pas les Yéménites ? « Nous traitons les Syriens comme des réfugiés, pas les Yéménites, justifie Mohammad Alkhateeb, porte-parole du Ministère jordanien du travail. Officiellement, ils sont venus chez nous en visite, pas en tant que réfugiés. » La reconnaissance de leur statut par le HCR n’a pas infléchi la position gouvernementale à ce sujet.

    Le fonctionnaire reconnaît qu’ils ne sont pas traités à égalité avec les Syriens. « Peut-être que personne n’écoute leur voix parce qu’ils ne sont pas plus de 15’000 », se hasarde-t-il. Le gouvernement jordanien peut décider de rendre gratuit le permis de travail pour certains ressortissants. Interrogés sur leurs intentions, le bureau du premier ministre, Omar Razzaz, ainsi que le Ministère jordanien des affaires étrangères n’ont pas donné suite aux sollicitations du Courrier.
    Une politique internationale

    La précarité des Yéménites s’explique aussi par la politique discriminatoire des bailleurs de fonds qui financent l’aide humanitaire au Moyen-Orient. Beaucoup se détournent de la crise yéménite, qui a fait moins de réfugiés que le conflit syrien, et dont les victimes sont donc moins visibles. De fait, la presse internationale a longtemps ignoré la guerre au Yémen. De son côté, le HCR souhaite soutenir les réfugiés en Jordanie sans condition de nationalité.

    « Mais cette approche est de plus en plus difficile à tenir car nos financements sont souvent assignés à la crise syrienne, analyse Lilly Carlisle, porte-parole du HCR à Amman. Nous ne pouvons donc pas dépenser cet argent pour des populations qui ne sont pas syriennes. » Pour le moment, seul 1% des besoins du HCR pour les réfugiés non syriens de Jordanie est financé pour cette année, notamment grâce à des contributions des Pays-Bas.

    Sans emploi stable et sans perspective intéressante en Jordanie, beaucoup espèrent se réinstaller dans des pays tiers. Les offres d’accueil sont rarissimes. « En 2018, onze réfugiés yéménites de Jordanie sont partis vivre au Royaume-Uni, trois au Canada et un aux Pays-Bas », reprend Lilly Carlisle, qui regrette la priorité donnée sur ce dossier à certaines nationalités, et le préjudice subi par d’autres. Quatre mille cinq cents Syriens aujourd’hui établis en Jordanie devraient être relocalisés dans des pays développés en 2019.

    Reste l’éventualité du retour au pays, une option fort périlleuse, que considère Zohra. Cette grand-mère yéménite ne parvient plus à payer son loyer à Amman. Elle craint d’être expulsée. « Je vais mourir ici, se lamente-t-elle dans un sanglot. Alors autant rentrer dans mon pays. Et je mourrai là-bas. »


    https://lecourrier.ch/2019/03/27/les-yemenites-oublies
    #réfugiés_yéménites #discriminations #catégorisation #tri #réfugiés_syriens #asile #migrations #réfugiés #urban_refugees #réfugiés_urbains #Amman #travail

  • Decentralized Exchanges : Explaining #makers, Takers, and the missing piece
    https://hackernoon.com/decentralized-exchanges-explaining-makers-takers-and-the-missing-piece-6

    By: Kush PatelCo-Founder & Solutions ArchitectThis week we would like to showcase a series of guest posts from fellow Co-Founder and resident Solutions Architect here at BlockX Labs. Kush Patel has been a consultant for some of Canada’s top banks. His experience spans from developing financial products to scaling complex technical architectures. Kush has also built and maintained Exchanges which transferred approximately $1bn worth of assets on a daily basis. Nowadays, he is focused on working with our clients to build decentralized exchanges.Part I of this Guest Series includes an in-depth explanation of the Maker and Taker concept and the distrust that happens in Decentralized exchanges. Part II will cover part of the blog we will explore available solutions and limitations of (...)

    #decentralized-exchange #blockchain-technology #blockx-labs #blockchain

  • #Meghan_Murphy : L’annulation de la subvention accordée à Vancouver Rape Relief démontre que le transactivisme constitue une attaque contre les femmes
    https://tradfem.wordpress.com/2019/03/24/lannulation-de-la-subvention-accordee-a-vancouver-rape-relief-dem

    Jeudi dernier le 14 mars, les conseillers municipaux de Vancouver ont voté en faveur de supprimer le financement du plus ancien centre d’aide aux victimes de viol et maison de transition au Canada. Le Vancouver Rape Relief & Women’s Shelter (VRRWS) recevait des fonds municipaux depuis plus de 10 ans. Bien que VRRWS recevra ces fonds cette année, le Conseil a décidé que la subvention ne sera pas renouvelée l’an prochain, à moins d’un changement de la position de l’organisme de maintenir un espace réservé aux femmes. Cette subvention, d’une valeur approximative de 30 000 $, sert à l’éducation et à la sensibilisation du public.
    Les efforts de suppression de ces fonds ont été pilotés par des transactivistes de la région, notamment Morgane Oger, vice-président du NPD de la Colombie-Britannique, qui a fait l’objet de nombreuses plaintes de la part de citoyennes, étant accusé de diffamation et de harcèlement de féministes par Internet.

    Lors d’une réunion du conseil municipal mercredi, Hilla Kerner, membre du collectif VRRWS, a fait remarquer que personne n’avait informé l’organisation que cette subvention serait discutée et éventuellement interrompue à la suite de cette discussion, ce qui signifie que, si les militantes de VRRWS n’avaient pas été informées en privé, elles n’auraient eu ni soutien lors de cette réunion ni aucune possibilité pour se défendre. « Personne n’a pris la peine de nous inviter à expliquer notre position, nos pratiques, notre politique et nos services », a déclaré Madame Kerner.

    Traduction : #Tradfem
    Version originale : https://www.feministcurrent.com/2019/03/20/discontinuation-of-grant-to-vancouver-rape-relief-shows-trans-activ

    #transactivisme #centre_d'accueil #violences_masculines #Vancouver #viol #femmes

  • Une grande militante québécoise :

    Qui sommes-nous pour être découragées : l’infatigable militante Lorraine Guay
    Marie-Louise Arsenault, Radio Canada, le 19 mars 2019
    https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/plus-on-est-de-fous-plus-on-lit/segments/entrevue/110551/militante-lorraine-guay-livre-bio

    A l’occasion de la sortie du livre Qui sommes-nous pour être découragées, de Pascale Dufour (conversation militante avec Lorraine Guay), Écosociété, 12 mars 2019

    #Lorraine_Guay #Québec

  • Global inequality: Do we really live in a one-hump world?

    There is a powerful infographic that has been circulating on social media for a couple of years now. It illustrates a dramatic transformation from a “two hump world” in 1975 to a “one hump world” today. It was created by Hans Rosling and Gapminder, and has been reproduced and circulated by Max Roser and Our World in Data. Take a look:

    It is an astonishing image. In his post on inequality, Roser uses this graph to conclude: “The poorer countries have caught up, and world income inequality has declined.” Hans Rosling went further, saying that thinking about the world in terms of North and South is no longer a useful lens, as the South has caught up to the North. Bill Gates has used the graph to claim that “the world is no longer separated between the West and the Rest.” Steven Pinker leveraged it for the same purpose in his book Enlightenment Now. And Duncan Green recently wrote that income inequality is no longer about a divide between nations or regions of the world, but rather between social groups within the global population as a whole.

    Indeed, the graph gives the impression that all of the world’s people are basically in the same income bubble: whether you’re in Europe, Asia or the Americas, we’re all in the same hump, with a smooth, normal distribution. Clearly globalization has abolished that old colonial divide between North and South, and has worked nicely in favour of the majority of the world’s population. Right?

    Well, not quite. In fact, this impression is exactly the opposite of what is actually happening in the world.

    There are a few things about this graph that we need to keep in mind:

    First of all, the x axis is laid out on a logarithmic scale. This has the effect of cramming the incomes of the rich into the same visual space as the incomes of the poor. If laid out on a linear scale, we would see that in reality the bulk of the world’s population is pressed way over to the left, while a long tail of rich people whips out to the right, with people in the global North capturing virtually all of the income above $30 per day. It’s a very different picture indeed.

    Second, the income figures are adjusted for PPP. Comparing the incomes of rich people and poor people in PPP terms is problematic because PPP is known to overstate the purchasing power of the poor vis-a-vis the rich (basically because the poor consume a range of goods that are under-represented in PPP calculations, as economists like Ha-Joon Chang and Sanjay Reddy have pointed out). This approach may work for measuring something like poverty, or access to consumption, but it doesn’t make sense to use it for assessing the distribution of income generated by the global economy each year. For this, we need to use constant dollars.

    Third, the countries in the graph are grouped by world region: Europe, Asia and the Pacific, North and South America, Africa. The problem with this grouping is that it tells us nothing about “North and South”. Global North countries like Australia, New Zealand and Japan are included in Asia and Pacific, while the Americas include the US and Canada right alongside Haiti and Belize. If we want to know whether the North-South divide still exists, we need a grouping that will actually serve that end.

    So what happens if we look at the data differently? Divide the world’s countries between global South and global North, use constant dollars instead of PPP, and set it out on a linear axis rather than a logarithmic one. Here’s what it looks like. The circle sizes represent population, and the x axis is average income (graphics developed by Huzaifa Zoomkawala; click through for more detail):

    Suddenly the story changes completely. We see that while per capita income has indeed increased in the global South, the global North has captured the vast majority of new income generated by global growth since 1960. As a result, the income gap between the average person in the North and the average person in the South has nearly quadrupled in size, going from $9,000 in 1960 to $35,000 today.

    In other words, there has been no “catch up”, no “convergence”. On the contrary, what’s happening is divergence, big time.

    This is not to say that Rosling and Roser’s hump graphs are wrong. They tell us important things about how world demographics have changed. But they certainly cannot be used to conclude that poor countries have “caught up”, or that the North-South divide no longer exists, or that income inequality between nations doesn’t matter anymore. Indeed, quite the opposite is true.

    Why is this happening? Because, as I explain in The Divide, the global economy has been organized to facilitate the North’s access to cheap labour, raw materials, and captive markets in the South - today just as during the colonial period. Sure, some important things have obviously changed. But the countries of the North still control a vastly disproportionate share of voting power in the World Bank and the IMF, the institutions that control the rules of the global economy. They control a disproportionate share of bargaining power in the World Trade Organization. They wield leverage over the economic policy of poorer countries through debt. They control the majority of the world’s secrecy jurisdictions, which enable multinational companies to extract untaxed profits out of the South. They retain the ability to topple foreign governments whose economic policies they don’t like, and occupy countries they consider to be strategic in terms of resources and geography.

    These geopolitical power imbalances sustain and reproduce a global class divide that has worsened since the end of colonialism. This injustice is conveniently elided by the one-hump graph, which offers a misleadingly rosy narrative about what has happened over the past half century.

    https://www.jasonhickel.org/blog/2019/3/17/two-hump-world

    #inégalités #monde #statistiques #visualisation #chiffres #évolution
    ping @reka

  • Border Patrol arrests on the rise in #Detroit sector of northern US border

    Arrests of undocumented immigrants have jumped over the last two years in the Detroit sector of the northern U.S. border.

    According to U.S. Border Patrol statistics, there were 1,930 arrests in FY 2018 (October 1st through September 30). That’s more than two and one half times the number from two years earlier and the three years before that. About two thirds of those arrested in FY 2018 were from Mexico.

    “The Detroit sector encompasses 863 miles of international border with Canada,” said Kristoffer Grogan, a spokesman for U.S. Customs and Border Protection in Michigan. “So our area of responsibility starts on the northern side of Lake Superior and goes all the way down to just outside of Cleveland.”

    According to Grogan, Detroit sector Border Patrol has arrested 633 undocumented immigrants so far in FY 2019, from October 1, 2018 through February 28, 2019.

    “Over the past few years we’ve enhanced our border security operations through better information-sharing, whether that be with our local law enforcement partners or even our Canadian partners to the North,” said Grogan.

    Grogan said other reasons for the more recent increase in arrests are more border patrol agents and technologies like remote surveillance cameras.

    Grogan said the number of arrests in the Detroit sector have fluctuated significantly over the last two decades, with arrests in the early 2000’s slightly higher than last year’s.

    Border patrol arrests of undocumented immigrants in the Detroit sector are a tiny fraction of such arrests nationwide. In FY 2018, there were almost 4 million arrests made at the Southwest border. That compares to 4,316 at the Northern border, of which 1,930 were from the Detroit sector.

    https://www.michiganradio.org/post/border-patrol-arrests-rise-detroit-sector-northern-us-border
    #Canada #frontières #USA #Etats-Unis #réfugiés #asile #migrations #statistiques #chiffres #Michigan

  • Uberland
    http://uberlandbook.com

    Silicon Valley technology is transforming the way we work, and Uber is leading the charge. An American startup that promised to deliver entrepreneurship for the masses through its technology, Uber instead built a new template for employment using algorithms and internet platforms. Uberland chronicles the stories of drivers in more than twenty-five cities in the United States and Canada over four years, shedding light on their working conditions and providing a window into how they feel (...)

    #Uber #algorithme #travail #travailleurs #surveillance

  • #Facebook : des #documents_internes montrent en partie l’étendue du #lobbying #anti-RGPD - Next INpact
    https://www.nextinpact.com/brief/facebook---des-documents-internes-montrent-en-partie-l-etendue-du-lobbyi

    En tout, les documents détaillent comment l’entreprise s’est servi de ses réseaux d’influence pour une vaste campagne de lobbying à travers toute l’Europe, mais également aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada, en Inde ou encore au Brésil.

    Partout le même objectif : favoriser des lois pro-Facebook ou empêcher que d’autres freinent son activité. Les documents citent des centaines de noms de ministres, parlementaires et autres personnes d’influence politique.