country:panamá


  • Brochure « Capitalisme + Came = Génocide (Michael Cetewayo Tabor) – 2ème édition »

    En 1969, l’ex-toxicomane et membre du #Black_Panther_Party, Michael Cetewayo Tabor écrivait « Capitalisme + Came = Génocide », un texte devenu depuis lors incontournable sur les ravages de la #drogue, en particulier de l’héroïne, dans les ghettos noirs de New York.

    En 2015, nous avions publié une première #édition de ce texte inédit en France et relativement oublié même outre-Atlantique. L’intérêt provoqué par la redécouverte de ce texte a conduit des compas mexicains à le rééditer, en y ajoutant quelques nouveaux éléments sur la lutte menée durant ces années-là à New York contre le fléau de l’héroïne, notamment au sein de la communauté portoricaine. Au vu de la déferlante des drogues industrielles un peu partout dans le monde, et à l’heure où l’argent qu’elle génére graisse l’ensemble des rouages sociaux et économiques, les réflexions qui ont traversé les #mouvements_révolutionnaires portoricains et afro-américains dans les années soixante et soixante-dix restent plus que jamais d’actualité. C’est la raison de cette nouvelle édition : réfléchir de nouveau sur cette contre-insurrection cachée, et pouvoir tirer du passé quelques outils pour comprendre et affronter la situation actuelle, en se réappropriant notamment les savoir-faire et les usages nécessaires à l’émancipation de nos corps et de nos esprits. Que ces textes, réunis au gré des amitiés et des solidarités internationales, puissent susciter de nouvelles idées et s’enrichir de nouveaux partages. 1. La poudre de la contre-insurrection – Préface à l’édition mexicaine 2. Capitalisme + came = génocide – Michael Cetewayo Tabor 3. Plate-forme et programme du Black Panther Party 4. À qui profite « la guerre au crime » ? – Mathieu Rigouste 5. Lincoln Detox Center : le programme anti-drogue du peuple – Entretien avec Vicente « Panama » Alba 6. Manifeste et programme du Young Lords Party

    #Michael_Cetewayo_Tabor
    Traduit par les Éditions PMNet le Collectif Angles Morts
    http://www.pmneditions.com/?p=428

  • LES PRÉDATEURS MÈNENT UNE GUERRE CONTRE LES PEUPLES

    Le Comptoir : Dans votre dernier livre, Les prédateurs au pouvoir, vous attaquez la « pensée unique », expression peu claire car elle est utilisée par tout le monde d’Acrimed au FN. Comment définiriez-vous cette « pensée unique » ?

    Monique Pinçon-Charlot : Aujourd’hui, selon la perception de l’oligarchie, les partis sont morts et il n’y a plus de gauche ni de droite. Quand on emploie l’expression « pensée unique », on vise bien le fait que la pensée néo-libérale est devenue une seconde nature. Elle est devenue le réel, quelque chose qu’on ne peut pas remettre en question. Le néolibéralisme peut être amélioré, amendé pour être encore plus violent, mais il ne peut pas être critiqué. On est bien dans un totalitarisme oligarchique et qui me fait toujours penser au roman 1984 d’Orwell, avec Big Brother à la tête d’un parti unique.

    Lors de l’entre-deux-tours des présidentielles 2017, n’a t-on pas assisté à la démonstration de l’existence de cette pensée unique, avec l’injonction à voter Macron pour faire barrage au FN ? Sommes-nous dans ce que Emmanuel Todd appelait un « flash totalitaire » après les attentats de Charlie Hebdo ?

    Je suis assez d’accord avec la formule. J’y adhère d’autant plus que le Front national est un parti qui, après sa création, a été renforcé et mis en scène par les socialistes : c’est le cas depuis 1983, au moment où la pensée unique a commencé à se constituer dans le sillage du renoncement du Parti socialiste, avec le tournant de la rigueur. À partir de ce moment-là, Mitterrand a fait des démarches personnelles auprès des grands médias pour que Jean-Marie Le Pen ait son rond de serviette sur les plateaux télévisés. Il y a ensuite eu l’introduction de la proportionnelle intégrale aux législatives de 1986, qui a permis l’entrée de 36 députés FN à l’Assemblée nationale. Ces manœuvres politiques n’ont cessé de se poursuivre, avec pour objectif une instrumentalisation du Front national pour permettre au néo-libéralisme de rebondir. En 2002 s’est constitué un front républicain pour le second tour des élections présidentielles, front qui s’est aujourd’hui transfiguré en la personne d’Emmanuel Macron. Macron est l’emblème de l’oligarchie : il n’y a plus ni droite ni gauche, ni privé ni public, ni rive droite, ni rive gauche. Dès sa qualification pour le second tour, il est parti fêter sa victoire à la Rotonde et a été très peu adroit. Gauche libérale et droite se sont unies, et l’extrême-droite leur est bien utile.

    L’oligarchie dont vous parlez n’est-elle pas menacée par le retour en force dans les urnes d’une gauche plus radicale réunie autour de Jean-Luc Mélenchon ?

    Ce qui s’est passé lors de ce premier tour est très important. J’ai été très contente de ce résultat auquel j’ai personnellement contribué, avec toutefois des bémols. Michel et moi nous avons fait de multiples rencontres qui nous poussent à penser que le rapport de force de la gauche radicale est actuellement énorme. Si Mélenchon avait joué le jeu de la dynamique du Front de gauche et accepté qu’on l’ouvre à d’autres forces, des associations ou des individus, au lieu de créer La France insoumise, faisant cavalier seul, nous aurions été présents au second tour. Je regrette beaucoup ce qui s’est passé et j’appréhende les législatives. Je dis ça en tant que citoyenne en colère et en tant que sociologue malheureuse. J’ai peur que la classe dominante ait un coup d’avance sur nous. Malgré ses contradictions, et alors qu’elle représente très peu de monde, elle la jouera collectif aux législatives, avec le traditionnel jeu pervers des fausses contradictions et des oppositions mises en scène. Le Front national sera son allié, car il risque maintenant de capter la critique sociale et de se l’approprier. En haut, on a donc le collectivisme et la solidarité de classe, très clairement. Quand Marine Le Pen, qui est présidente de groupe au Parlement européen, s’oppose à la création d’une commission d’enquête sur la fraude fiscale, elle démontre une solidarité de classe avec ses proches mouillés dans l’affaire des Panama Papers. Quand il s’agit de voter le secret des affaires, c’est l’ensemble des eurodéputés du FN qui mettent comme un seul homme un bulletin “pour” dans l’urne. Ce sont des indicateurs de cette solidarité oligarchique. Ce ne sont que deux exemples, mais il y en a beaucoup d’autres. Et en face ? On assiste à la guerre des petits chefs, et c’est catastrophique. Tous ensemble, nous aurions été au second tour.

    Vous dites que le rapport de force est favorable à la gauche radicale en France. Cela veut-il dire que les Français n’aiment pas les riches ?

    Ce n’est pas une question d’aimer ou pas. La psychologisation du social n’entre pas en ligne de compte ici. C’est plutôt qu’on est dans une guerre, avec des prédateurs, très peu nombreux, mais très puissants. C’est la raison pour laquelle Michel et moi avons écrit notre dernier petit livre. On nous donne chaque jour en pâture des phénomènes de corruption, mais c’est encore bien trop gentil de parler de corruption. On masque derrière ce mot quelque chose qui relève de la prédation, du vol, d’une guerre contre les peuples, quelque chose qui fait système. Et face à cela, le peuple doit se défendre.

    Vous dépeignez donc la grande bourgeoisie et les réseaux qui sont à son service comme des « prédateurs ». Cela veut-il dire que plus on est riche, plus on est misanthrope ? Les grands bourgeois se rêvent-ils encore comme la “race des meilleurs”, comme une aristocratie ?

    Il existe dans notre pays une tradition qui remonte à la construction sociale de la noblesse. Ce qui est intéressant, c’est ce mythe du sang bleu. Les nobles l’étaient par le roi et leur peau devait être suffisamment blanche pour que leurs veines bleues soient visibles. Quelque part, on retrouve ici cette idée que l’excellence sociale doit passer par la race, par quelque chose qui a à voir avec une excellence corporelle, selon des critères précis. Après la Révolution, cette noblesse s’est transformée en bourgeoisie et en noblesse d’État. À son tour, cette bourgeoisie a constitué des dynasties familiales afin que les richesses et les privilèges demeurent toujours au sein des mêmes groupes de génération en génération. L’ordre de classes est ainsi reproduit.

    Vous faites donc remonter la pensée d’extrême droite à l’Ancien Régime ?

    Tout à fait. Dans notre petit livre Sociologie de la bourgeoisie, nous avions d’ailleurs consacré une page au Front national, dans laquelle nous relevions que de nombreux descendants de la noblesse d’Ancien Régime occupaient des postes de responsabilité du Front National.

    Dans Les prédateurs au pouvoir, vous citez le pape François. Pensez-vous que le souverain pontife mérite le surnom de “pape décroissant” ?

    Je ne sais pas si c’est une bonne façon de le nommer mais, à son arrivée, j’ai été saisie par sa façon de parler qui m’a semblé très en phase avec notre travail. J’ai été très surprise car je suis totalement athée. J’ai lu ses encycliques, et je trouve que c’est une personnalité tout à fait intéressante. En outre, son poste lui donne une place tellement importante au regard de l’humanité que je salue son travail et son courage.

    Vous mettez en garde contre les théories du complot. Que répondriez-vous à une personne qui vous reprocherait de vouloir construire une théorie du complot basée sur l’idée que les riches veulent détruire leurs semblables ?

    Aujourd’hui, les oligarques que sont Macron, Fillon, Valls et les autres ont mis au point des mots-écrans qui empêchent de penser, comme “populisme”, “système” ou “théorie du complot”. On n’analyse plus la société en termes de rapports de classe, avec des actionnaires qui s’en mettent plein les poches et qui traitent les salariés et les chômeurs comme une variable d’ajustement. On va toujours vers le moins-disant social, on tape systématiquement sur les petits, qu’on considère comme des moins que rien qui ne méritent aucun égard. Si ça continue, bientôt, ça sera même zéro salaire ! Le peuple est clairement esclavagisé, déshumanisé à son insu. Bien entendu, on fait tout pour le lui cacher. Le Front national détient le discours ad hoc pour capter les voix des mécontents. Nous n’avons pas besoin de théorie du complot, puisque nos travaux sociologiques démontrent que nous sommes face à une classe puissante, mobilisée en tous lieux et à tout instant pour défendre ses intérêts. Cette classe sociale – au sens marxiste du terme – n’a même pas besoin de chef d’orchestre puisque chacun de ses membres défend les intérêts de sa classe.

    Vous voulez dire que cela tient à l’éducation de la grande bourgeoisie ?

    Exactement. Ce sont les rallyes pour les jeunes, les cercles pour les adultes, des instances informelles comme Bilderberg, des instances de coordination institutionnelle comme Davos… Nous sommes face à une classe sociale mobilisée qui ne complote pas mais qui défend ses intérêts. Il n’existe pas de trou noir ou de zone opaque. Tout ça est disponible sur Internet, dans les beaux quartiers. Il revient au peuple, aux intellectuels, aux journalistes et aux enseignants de faire le boulot ! En creusant, on se rend bien compte que tout cela est public, visible, mais tout le monde ne se lance pas dans cette “vigilance oligarchique”, comme on aime l’appeler. Au sein des classes populaires, on constate même une forme de timidité sociale extrême à s’en prendre aux puissants, une peur.

    En 2016, vous avez donné une interview à L’Humanité dans laquelle vous racontiez qu’au moment de la sortie de votre livre Le président des riches, qui correspondait avec l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, vous avez été éjectés des réseaux grands-bourgeois qui vous avaient ouvert leurs portes. Que s’est-il passé à ce moment là ?

    Quand nous sommes partis à la retraite en 2007, nous n’avions plus de devoir de réserve puisque nous n’étions plus au CNRS. Nous avons alors ouvert notre travail d’investigation sociologique aux champs politiques et économiques. Avant, nous travaillions plutôt sur les mœurs et le patrimoine, avec des travaux sur les modes de vie, la chasse à courre, la transmission. Ce furent des sujets très importants à traiter, car c’est en passant par ce type de questionnement moins critique et clivant que nous avons pu comprendre petit à petit le fonctionnement de cette classe. Nous avons donc publié Le président des riches à la retraite, et ça a eu un effet impressionnant. Sous Sarkozy, nous étions dans la transversalité totale de l’oligarchie. On a vu comment s’écrivaient les lois, comment les choix économiques s’inscrivaient unilatéralement en direction des intérêts des plus riches. À partir de ce moment là, les portes des beaux quartiers se sont fermées et on a même eu un contrôle fiscal. Aujourd’hui, on travaille autrement, avec l’aide de salariés sous anonymat ou de lanceurs d’alerte.

    Vous parlez des mœurs de la grande bourgeoisie. Ces derniers ne sont-ils pas en train d’être réhabilités par Emmanuel Macron, avec son projet de relancer les chasses présidentielles et de donner un rôle politique plus important à la première dame de France ?

    Après Sarkozy, c’est un cran de plus qui va être franchi, assurément. Macron s’est présenté à une élection présidentielle sans jamais avoir été élu, quasiment en vertu du droit divin. Il gouvernera grâce aux ordonnances, au cynisme et aidé par la technocratie et la bureaucratie européennes. L’Union européenne s’est en effet construite à coup de normes, de directives, en ostracisant autant que faire se peut les référendums. Un président qui se dit ni de droite, ni de gauche et qui brouille les cartes entre privé et public, dans ce cadre là, ne peut qu’effectuer la synthèse des intérêts de l’oligarchie. Le fait qu’il soit arrivé en tête du premier tour et se montre maladroit et indécent sans s’excuser témoigne de son absence totale de culpabilité. Dans la tête de Macron, tout est parfaitement normal : arrivé au-dessus de tout, il a même le culot de déclarer que la suppression de l’ISF est une mesure de gauche !

    « Le déficit est construit comme une arme pour asservir les peuples : il n’a pas pour vocation à être remboursé. »

    C’est un fait incontestable : les riches n’aiment pas l’impôt. Par contre, ils adorent jouer les philanthropes, s’illustrer par des dons, se bâtir une légende dorée, comme Bernard Arnault le fait avec ses musées. Selon vous, ont-ils pour projet de remplacer les services publics dans leur mission culturelle ?

    Ce n’est pas que les riches n’aiment pas l’impôt, ça va plus loin : ils le refusent. Ils refusent de contribuer aux solidarités nationales. En ne payant pas leurs impôts, ils provoquent un déficit de 80 milliards d’euros dans les caisses de Bercy. Si les riches payaient à la hauteur de leur fortune, il n’y aurait plus de déficit public. Il faut réaffirmer que le déficit n’est pas quelque chose de naturel qui aurait vocation à être remboursé par les peuples. Le déficit est construit comme une arme pour asservir les peuples : il n’a pas pour vocation à être remboursé.
    Les riches ne sont pas solidaires, mais ils ont besoin, de temps en temps, de légitimer leur violence de classe avec des œuvres dites caritatives ou philanthropiques, du mécénat. Ce que de nombreux représentants du peuple ignorent, c’est qu’il s’agit encore une fois d’une arme supplémentaire qui permet de piocher dans les caisses de l’État, puisque le mécénat est défiscalisé à 66 %. La fondation Louis Vuitton, par exemple, a été payée en partie par l’argent du peuple français. Son propriétaire Bernard Arnault a de surcroît bénéficié de complicités de la mairie de Paris qui lui a permis d’installer sa fondation dans le bois de Boulogne, qui est un domaine public.

    Les riches possèdent tout, on pourrait ainsi imaginer qu’ils sont heureux. Pour autant, ne peut-on pas les imaginer malheureux, à l’instar des personnages du roman Les visages pâles de Solange Bied-Charreton ? Les malheurs de la grande bourgeoisie, est-ce une piste d’étude que vous avez déjà arpentée ?

    Les riches n’échappent pas aux drames et aux catastrophes humaines. Ils sont sujets aux accidents, aux maladies, ou encore au suicide. Cependant, notre approche de sociologues nous oblige à dire que la plupart des membres de ce groupe social sont parfaitement heureux. C’est très vite expliqué par le fait qu’ils naissent dans les beaux quartiers, jouissent d’une éducation spécifique, demeurent entre eux, avec le miroir de leurs semblables, sans jamais être confrontés à l’autre dissemblable, sauf éventuellement dans la situation du personnel domestique, qui renforce le sentiment de supériorité. Chaque individu de cette classe sociale vit dans un sentiment d’immunité psychologique : la culpabilité, la mauvaise conscience n’existent pas. En tant que classe, ils se sentent impunis : on l’a encore très bien vu avec François Fillon qui a maintenu sa candidature aux présidentielles malgré ses casseroles.

    Leur vie est faite d’entre-soi, les riches rencontrent les conditions de la pratique pour épanouir leur habitus, leur condition de dominants. Ils ne connaissent pas la frustration, ni le travail de deuil. Disons que le système de dispositions qui leur est donné à la naissance les amène plutôt à s’épanouir, à pouvoir faire ce pour quoi ils ont été constitués. Sociologiquement parlant, ce sont des gens sans problèmes. D’ailleurs, jusqu’à notre livre Le président des riches, les retours sur notre travail de la part de la grande bourgeoisie étaient positifs. Ces personnes se rendaient compte que Pierre Bourdieu, qu’ils prenaient pour un affreux gauchiste, avait développé une théorie qui fonctionnait parfaitement sur leur classe. Ils ont apprécié nos premiers travaux en nous disant qu’ils correspondaient à la réalité. Ils ont reconnu que le système théorique de Pierre Bourdieu avait permis de théoriser leur sens pratique. Dans notre premier livre sorti en 1989, nous avions garanti l’anonymat à un certain nombre de personnes que nous avions côtoyé dans les beaux quartiers : nous avions remplacé leurs noms par des titres de noblesse de branches éteintes. Nous avons été appelé par un membre du Jockey Club qui nous a dit que notre livre était formidable mais nous a reproché de les avoir affublé, lui et ses amis, d’affreux patronymes. Ils validaient tout, jusqu’à la question de la ségrégation spatiale, mais ils voulaient voir apparaître dans le livre leurs patronymes familiaux, capital symbolique auquel ils tiennent !

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    https://comptoir.org/2017/05/12/monique-pincon-charlot-nous-sommes-face-a-une-classe-sociale-puissante-et-

    • Les Candidats Du Système. Sociologie Du Conflit D’intérêts En Politique par Nicolas Framont
      http://www.editionsbdl.com/images/files/books/535.7e84ad4f.png?ts=1494753662

      La défiance envers la classe politique monte et ses liens multiples avec les puissances de l’argent posent problème à nombre de citoyens. Pourtant, le débat public n’en parle guère : Les commentateurs s’attardent plus souvent sur le caractère et les ambitions de tel ou tel politicien, sur les petites rivalités qui l’opposent à d’autres plutôt que sur son appartenance de classe. La description des liens d’intérêts et de connivence entre élite politique et élite économique est quant à elle largement oubliée.
      Or, l’absence d’analyse des causes de la défiance permet sa récupération opportuniste par nombre de politiques : tous accusent leurs adversaires d’incarner cette élite tant détestée, tandis que certains mettent à profit ce discrédit pour justifier un projet identitaire ou ultralibéral. En l’absence de description rigoureuse du phénomène, n’importe qui finit par pouvoir se dire «  anti-système  ».
      Pour redonner un sens à ces mots trop souvent dévoyés, ce livre fait état des liens d’intérêts et d’affinités entre la classe politique – y compris les plus «  anti-système  » de ses membres– et les puissances de l’argent. Il se base sur les travaux sociologiques et journalistiques qui ont mis au jour une réalité glaçante : la plupart des représentants du peuple sont dans un conflit d’intérêts permanent vis-à-vis de l’élite économique. Liens familiaux et d’amitié, «  pantouflage  » et mode de vie similaire contribuent à faire de nos dirigeants politiques les représentants de la classe supérieure avant d’être ceux de l’ensemble de la société.
      L’auteur réalise une synthèse des nombreux faits qui attestent de l’existence de ce conflit d’intérêts pour forger des outils d’analyse du monde politique accessibles et critiques. Il insiste sur la nécessité démocratique de mettre fin à cette monopolisation de la chose publique – La République – par une oligarchie.

      Nicolas Framont enseigne la sociologie à l’Université Paris-Sorbonne et co-dirige le trimestriel de réflexion politique Frustration. Ses recherches portent sur la sociologie des élites et la crise de la démocratie représentative. Il est le co-auteur de Les Français ont de bonnes raisons de ne pas voter (Le Bord de L’eau , 2015 ).

  • Résultat du premier tour de l’élection présidentielle française de 2017 à l’étranger :
    http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/actualites/article/election-presidentielle-retrouvez-les-resultats-du-premier-tour-pour

    Il y a quelques cas spéciaux :

    Au Tadjikistan et au Yémen : aucun suffrage exprimé !
    En Libye : il n’y a eu que 7 voix d’exprimées, 1 pour Mélenchon, 3 pour Hamon, et 3 pour Fillon !
    En Syrie : il n’y a eu que 43 voix d’exprimées, 1 pour Hamon, 2 pour Mélenchon, 2 pour Le Pen, 6 pour Macron, et 32 pour Fillon !
    A part ces pays, le pays où la participation est la plus faible est israel (entre 10 et 20%).

    En israel : 60% pour Fillon ; 31% pour Macron ; 3.7% pour Le Pen ; 1.6% pour Mélenchon
    Au Liban : 61% pour Fillon ; 16% pour Macron ; 12% pour Le Pen ; 7% pour Mélenchon
    Le Maroc se distingue avec de très forts scores (plus de 30%) pour Mélenchon à Fes, Rabat et Tanger, mais de très fort scores (plus de 35%) pour Fillon à Agadir et Marrakech

    Sinon, Le Pen fait 27% en Biélorussie et à Djibouti, et 32% à Assomption, en Argentine
    Mélenchon fait plus de 30% au Laos, en Mongolie, au Mozambique, au Soudan et en Tunisie, mais aussi 32% à Reykjavik en Islande, et frôle les 30% à Ouagadougou, Montréal, Calcutta et Kyoto
    Sans compter israel, le Liban et la Syrie où il explose les scores, Fillon fait plus de 40% en Arménie, en Côte d’Ivoire, aux Émirats Arabes Unis, au Kazakhstan, à Maurice, Monaco, Panama et en Russie
    et Macron est élu des le premier tour en Algérie, Allemagne, Danemark, États-Unis, Pays Bas, Royaume Uni, Suède, Zimbabwe, et il fait même 64% à Djouba en Éthiopie (9 des 14 suffrages exprimés !)

    Déjà discuté là :
    https://seenthis.net/messages/595080

    #France #Elections_présidentielles_2017

    • Résultat du second tour de l’élection présidentielle française de 2017 à l’étranger :
      http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/services-aux-citoyens/actualites/article/election-presidentielle-retrouvez-les-resultats-du-second-tour-pour-

      Au second tour, à l’international, Macron frôle les 90%, donc il n’y a pas grand chose à regarder : dans certaines circonscriptions en Afrique du Sud, en Irak, en Libye, au Pakistan ou au Sénégal, il fait même 100% !

      Marine Le Pen est quand même majoritaire dans quelques circonscriptions, comme Ekaterinbourg en Russie (4 voix pour elle, 3 pour Macron !) et Damas en Syrie (9 pour elle, 5 pour Macron, 1 vote blanc).

      Il faut donc regarder l’abstention, les blancs et nuls. Israel a le record de l’abstention (83%), avec aussi la Libye, Sainte Lucie, le Sénégal et la Syrie (98% d’abstention, 15 votants sur 807 inscrits), mais ce sont à peu près les mêmes pays qui se sont abstenus au premier tour.

      Il n’est pas facile de regarder les blancs et nuls dont les chiffres sont donnés en brut, mais à première vue les taux ne sont pas extraordinaires, sauf pour quelques villes : Genève a le record des blancs et nuls (plus de 3000 au second tour contre 600 au premier tour), suivis par Bruxelles (près de 2000 contre 300 au premier tour), Londres et Montréal (plus de 1000 contre respectivement 400 et 200 au premier tour), Beyrouth (plus de 400 contre 90 au premier tour) et, dans une moindre mesure, Ouagadougou et Calcutta. Dans toutes ces villes, Marine Le Pen fait un score minable, sauf à Beyrouth où elle fait plus de 31% des voix !

      Evolution entre les deux tours :

      Bruxelles : 2000 contre 321 au premier tour
      Beyrouth : 432 contre 87 au premier tour
      Genève : 3229 contre 636 au premier tour
      Montréal : 1084 contre 225 au premier tour
      Londres : 1033 contre 375 au premier tour

      Bruxelles : Participation : -3% ; Blancs et Nuls : +500%
      Beyrouth : Participation : -13% ; Blancs et Nuls : +400%
      Genève : Participation : +0.2% ; Blancs et Nuls : +400%
      Montréal : Participation : +6% ; Blancs et Nuls : +400%
      Londres : Participation : +7% ; Blancs et Nuls : +200%

      Aussi signalé ici :
      https://seenthis.net/messages/597307

  • Venezuela L’addition le blog de Thierry Deronne, Venezuela, avril 2017
    https://venezuelainfos.wordpress.com/2017/04/23/laddition

    Pour ceux qui voudraient comprendre, non, pas le Venezuela, mais le « Venezuela » vu d’ici
    Pour en comprendre le sel (amer), il faut ne pas avoir manqué un certains nombre d’épisodes.

    « Dépêché à Caracas pour cause de campagne présidentielle en France ? » s’écria le vieux Petkoff, amusé du paradoxe qui ramenait son vieil ami « le doctor Paulo » sous les lambris viscontiens du Four Seasons. Le cinéphile devenu journaliste s’efforça de rire, fermant un œil complice pour l’abrazo . Au fond de lui-même il était d’une humeur massacrante. Certes, la laptop posée sur le couvre-lit moiré l’avait rasséréné. Paris publiait in extenso son article sur les morts au Venezuela et sur la marche de la droite jusqu’à la Conférence épiscopale, la « marche du silence en mémoire des tombés », un titre qui serait aussitôt copié/collé à l’infini sur une myriade de sites et de tweets. Et le président de Voluntad Popular lui avait répété que des médias comme le sien revêtait un rôle muy, muy importante, si si hermano, dans l’offensive finale contre le « régime ».


    Mais au-delà des abrazos effusifs, Paulo Paranagua le sentait, quelque chose n’allait pas. Au déjeuner il avait failli prétexter un appel urgent tant l’irritaient les litanies de Maria Candela, coprésidente de l’ONG des droits humains Libertad Segura. « Chaque matin je me réveille avec le même pays que la veille et un terrain de golf qui brûle mais Maduro est toujours là il voudrait démissionner mais ce sont les autres chavistes qui ne le laissent pas faire et je ne comprends pas puisque les sous-marins nord-américains sont partis il y a deux jours de Panama pourquoi rien ne bouge nous n’avons personne de sérieux dans nos rangs et figurez-vous qu’hier des jeunes d’un barrage ont stoppé ma voiture et m’ont obligée à baisser la fenêtre j’ai dû leur montrer mon masque d’anonymous je leur ai dit moi aussi je viens d’Altamira moi aussi je travaille, on est du même bord vous savez ? j’ai dû leur filer une bouteille de rhum pour qu’il me laissent passer… ces malandros (voyous) ». Le soir il interrogea des amis de Primero Justicia sur ces militants d’extrême droite qui agressaient jusqu’aux médias amis comme Globovision, Venevision ou Televen (1), mais la réponse l’avait frustré : « unos loquitos » (des fous).

    Le 19 avril, alors que tous lui promettaient la fin du régime avec le même fébrilité que l’an passé à Marie Delcas volant pour l’occasion de Bogota à Caracas, le froid nocturne de l’échec avait dégrisé les militants qui avaient inondé Twitter de leur rage contre le président de l’Assemblée Nationale – revenu très souriant de Washington. « Alors Julio, ta promesse de faire tomber Maduro, tu l’as oubliée ? ». Même la pluie avait trahi en faveur des chavistes en éteignant un à un les incendies allumés dans les villes principales du pays. Des dirigeants de la droite lui avaient avoué off the record Paulo, off the record ! leur lassitude face à une extrême droite qui jouait en solitaire, les remplaçait dans les réunions à l’ « ambassade » et qui le 20 avril, avait payé la pègre d’El Valle pour mettre à sac des commerces. L’affaire avait mal tourné, avec onze personnes électrocutées en pillant une boulangerie. Mais « le doctor Paulo » avait promis de s’en tenir a la règle établie : tout mort est un mort du régime. Et nul besoin de s’étendre sur l’assaut nocturne, mené trois heures durant, contre une maternité de Caracas. A ces heures aucun taxi ne se serait risqué à sortir de l’Est cossu de la capitale pour qu’il aille interviewer les mères des barrios évacuées de justesse, leurs bébés dans les bras (2). Quant à la critique de l’UNICEF sur ceux qui détruisaient des centres de santé et des écoles (3), elle restait trop générale pour qu’à l’extérieur on en saisisse la couleur.

    Ce soir il se sentait fatigué. Comment expliquer à Petkoff qui le relançait sur son répondeur, qu’une interview de lui dans le Monde l’obligerait a démentir un article antérieur où il annonçait la fermeture par « le régime » de son journal, le dernier titre indépendant du Venezuela ? Alors que chaque matin une édition toute fraîche de Tal Cual le narguait au kiosque du bar ?

    Avant de se coucher il écouta encore à la télévision le dirigeant de la droite Henry Ramos Allup déclarer que la marche en l’honneur des morts valait aussi pour les « víctimas potenciales y eventuales » des jours prochains (4). Il avait fait ses calculs. En comptabilisant tous ces morts on arrivait au chiffre de vingt et dès lundi, les violences reprendraient. Tenir, tenir jusqu’au dimanche soir murmura-t-il en français en glissant un pourboire dans la main du serveur à la bouteille de  Westland  qui feignait de relire l’addition.

    Thierry Deronne, Venezuela, avril 2017

    Notes
    1. http://albaciudad.org/2017/04/opositores-agreden-a-periodistas-de-medios-privados-globovision-televen-
    2. .http://misionverdad.com/la-guerra-en-Venezuela/ataque-a-hospital-materno-hugo-chavez-es-un-crimen-de-guerra
    3. http://albaciudad.org/2017/04/unicef-llama-a-venezolanos-respetar-escuelas-y-centros-de-salud-y-proteg
    4. http://albaciudad.org/2017/04/ramos-allup-predice-victimas-potenciales-y-eventuales-que-seguramente-ha
    #Venezuela #Médiamensonges #désinformation #propagande

  • Lutte contre la fraude fiscale, encadrement de la #Finance : des propositions fortes à gauche, un vide abyssal à droite
    https://www.bastamag.net/Lutte-contre-la-fraude-fiscale-encadrement-de-la-finance-des-propositions

    C’était l’un des principaux thèmes de campagne en 2012 : comment réguler la finance après la crise de 2008 et ses ravages sociaux ? En 2017, la #Spéculation_financière se poursuit. Les révélations successives, des « Luxleaks » aux « Panama Papers » ont également montré l’ampleur de l’optimisation ou de l’évasion fiscales pratiquées par des banques et leurs filiales, par des multinationales ou des sociétés « offshore » dissimulées dans les #Paradis_fiscaux. Des centaines de milliards d’euros qui échappent à (...)

    #Décrypter

    / Élections , #Politique, #Justice_fiscale, Que faire face à la crise financière ?, Finance, #Capitalisme, Paradis fiscaux, Spéculation financière, A la (...)

    #Élections_ #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ?

  • How immigration detention compares around the world

    The US has the highest number of incarcerated non-citizens in the world: a population which grew from around 240,000 in 2005 to 400,000 in 2010. Since 2009, there has been a congressional mandate to fill 34,000 immigration detention beds each night. More than half of these beds are placed in privately run detention facilities, run by companies such as CoreCivic (formerly the Corrections Corporation of America), who lobbied for the passing of this mandate.
    The number of detainees, according to the latest numbers, has also been growing in many EU countries since the 1990s. The UK held 250 people in detention in 1993 and 32,163 in March 2016. France detained 28,220 in 2003 and 47,565 in 2015. Sweden placed 1,167 immigrants in detention in 2006 and 3,959 in 2015. In the past ten years or so Australia’s detainee population has fluctuated. In 2009, there were 375 detainees, a number that sharply rose to 5,697 in 2013, and then dropped to 1,807 in January 2016.
    Statistics for Greece and Italy, the two main first countries of entry for asylum seekers to the EU, are not readily available. In 2015 Italy detained 5,242 people, while Greece had a detention capacity of 6,290 in 2013.

    https://theconversation.com/how-immigration-detention-compares-around-the-world-76067
    #détention_administrative #chiffres #statistiques #rétention #asile #migrations #réfugiés #monde #Europe #USA #Etats-Unis

    • ¿Qué esperamos del futuro?: Detención migratoria y alternativas a la detención en las Américas

      The study is the result of numerous efforts to collect and compare information on policy and practice related to immigration detention and alternatives to detention in 21 countries in the Americas region: Argentina, the Bahamas, Belize, Bolivia, Brazil, Canada, Chile, Colombia, Costa Rica, Ecuador, El Salvador, Guatemala, Honduras, Jamaica, Mexico, Nicaragua, Panama, Peru, the Dominican Republic, Trinidad and Tobago and the United States. Although data collection and analysis are by no means exhaustive, the study does identify the main patterns of human rights violations related to the use of immigration detention, and also highlights key policy and practice that represent positive components of alternatives to detention


      http://idcoalition.org/publication/informe_regional_americas_2017
      #Amériques

      Pour télécharger le rapport: idcoalition.org/publication/download/informe_regional_americas_2017

  • Un an après les Panama Papers, l’évasion fiscale reste de mise en Europe - Equal Times
    https://www.equaltimes.org/un-an-apres-les-panama-papers-l

    Pourtant, un an après, nous ne pouvons que constater que les réponses n’ont pas été à la hauteur du scandale : les États européens rechignent à porter un coup d’arrêt aux sociétés écrans tandis que les banques, pièces centrales dans la création de ces montages opaques, ne sont presque jamais inquiétées.

  • En finir avec l’évasion fiscale mondiale : une semaine d’actions jusqu’au 7 avril
    https://www.bastamag.net/Du-1er-au-7-avril-2017-Semaine-mondiale-d-actions-contre-l-evasion-fiscale

    Un an après le scandale des Panama Papers, l’évasion fiscale court toujours. L’opacité financière continue de permettre aux #Multinationales et aux personnes fortunées d’échapper au paiement de leur juste part d’impôts. Partout dans le monde, des sommes colossales manquent pour répondre aux urgences sociales et écologique. C’est pourquoi, l’Alliance globale pour la justice fiscale et des centaines d’organisations de la société civile appellent à une semaine de mobilisation mondiale du 1er au 7 avril 2017. (...)

    ça bouge !

    / Que faire face à la crise financière ?, Multinationales, #Finance, Indignés de tous les (...)

    #ça_bouge_ ! #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ? #Indignés_de_tous_les_pays...
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/programme_des_actions_organisees_par_les_differentes_associations_ou_syndi

  • #Revue_de_Presse du jour comprenant l’actualité nationale et internationale de ce mardi 4 avril 2017
    https://www.crashdebug.fr/revue-de-presse/13444-revue-de-presse-du-jour-comprenant-l-actualite-nationale-et-interna

    https://www.crashdebug.fr/images/stories/addons/images/Images+globales/2015/decembre/revue_de_presse_02_12_2015.png

    Bonjour, mardi tout c’est bien passé pour ma femme hier, par contre depuis quelques jours l’actualité est assez moribonde, n’oubliez pas que nous ne faisons que relayer cette dernière, si il n’y en as pas nous n’allons pas l’inventer.

    Sur ce, je vous souhaite une bonne lecture et une agréable journée.

    Amicalement,

    f.

    Actualités françaises :

    04.04.2017

    Cazeneuve rejette la demande « irréaliste » d’un plan d’aide de 2,5 milliards d’euros pour la Guyane (Le Monde.fr)

    Un an après les « Panama papers », le fisc a identifié 415 fraudeurs potentiels (Le Monde.fr)

    03.04.2017

    Abstentionnistes et indécis peuvent faire basculer l’élection (L’Humanité.fr)

    Hommage à Liu Shaoyo : des fleurs et des chants… avant les lacrymos (Libération.fr)

    Présidentielle - Lisez ceci : Pourquoi est-ce (...)

    #En_vedette

  • Du 8e arrondissement à La Défense, à la découverte de l’industrie de l’évasion fiscale
    http://multinationales.org/Du-8e-arrondissement-a-La-Defense-a-la-decouverte-de-l-industrie-de

    Qui sont ceux qui défendent, ouvertement ou non, l’évasion fiscale des multinationales ? Qui sont ceux qui en profitent ? Quels sont les intérêts qui s’opposent à toute remise en cause effective des pratiques dénoncées de scandale en scandale ? C’est à ces questions que tentent de répondre deux « lobby tours », dans le 8e arrondissement de Paris et à La Défense. Luxleaks, Panama Papers, Offshore Leaks... Les scandales de fraude et d’évasion fiscales se sont succédés à un rythme effréné ces dernières (...)

    Actualités

    / A la une, #France, #Paradis_fiscaux, #Lobbying, #influence, fiscalité, #évasion_fiscale

    #fiscalité
    « https://multinationales.org/IMG/pdf/a2_lobbytour3imprbd.pdf »
    « https://france.attac.org/agenda/article/lobby-tour »
    « https://www.franceinter.fr/emissions/comme-un-bruit-qui-court »
    http://multinationales.org/IMG/pdf/a2_lobbytour3imprbd.pdf

  • En finir avec l’évasion fiscale mondiale : une semaine d’actions jusqu’au 7 avril
    http://www.bastamag.net/Du-1er-au-7-avril-2017-Semaine-mondiale-d-actions-contre-l-evasion-fiscale

    Un an après le scandale des Panama Papers, l’évasion fiscale court toujours. L’opacité financière continue de permettre aux #Multinationales et aux personnes fortunées d’échapper au paiement de leur juste part d’impôts. Partout dans le monde, des sommes colossales manquent pour répondre aux urgences sociales et écologique. C’est pourquoi, l’Alliance globale pour la justice fiscale et des centaines d’organisations de la société civile appellent à une semaine de mobilisation mondiale du 1er au 7 avril 2017. (...)

    ça bouge !

    / Que faire face à la crise financière ?, Multinationales, #Finance, Indignés de tous les (...)

    #ça_bouge_ ! #Que_faire_face_à_la_crise_financière_ ? #Indignés_de_tous_les_pays...
    http://www.bastamag.net/IMG/pdf/programme_des_actions_organisees_par_les_differentes_associations_ou_syndi

  • Une semaine pour se mobiliser contre l’évasion fiscale
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13438-une-semaine-pour-se-mobiliser-contre-l-evasion-fiscale

    Le seul qui propose CONCRETEMENT quelque chose contre tous ces voleurs, c’est F. Asselineau, car l’Europe c’est certes la libre circulation des personnes, mais surtout la libre circulation des capitaux.

    Alors vous en avez marre de vous faire vider les poches par le Fisc ?, eh bien votez Asselineau aux élections présidentielle, tout les autres candidats sont des marionettes.

    Pour fêter l’anniversaire des Panama Papers, associations et syndicats organisent une semaine de lutte contre l’évasion fiscale. Il s’agit autant d’informer que d’obliger les candidats à la Présidentielle à se saisir de cette question, et de ramener ces 80 milliards d’euros qui manquent chaque année aux caisses de l’état.

    Ce samedi s’ouvre une semaine de mobilisation et de lutte contre l’évasion (...)

  • Panama Papers : action contre l’agence Société Générale des Champs-Elysées. 35 gardes à vue !
    https://france.attac.org/actus-et-medias/salle-de-presse/article/panama-papers-action-contre-l-agence-societe-generale-des-champs-elyse

    Alors que l’évasion fiscale dégrade les comptes publics depuis des années, les militant·e·s, qui ont été répartis dans plusieurs commissariats …

  • Le Conseil adopte onze résolutions dont cinq sur les droits de l’homme en Palestine et dans les autres territoires arabes occupés
    ​Conseil des droits de l’homme de l’#ONU, le 24 mars 2017
    http://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=21445&LangID=F#sthash.ZKaoENC8.dpuf

    Concernant la #Palestine :

    Par une autre résolution sur les droits de l’homme dans le #Golan syrien occupé (A/HRC/34/L.11), adoptée par adoptée par 26 voix pour, 3 contre (États-Unis, Royaume Uni et Togo) et 18 abstentions, le Conseil se déclare profondément préoccupé par les pratiques israéliennes dans le Golan syrien occupé, telles qu’elles sont décrites dans le rapport du Secrétaire général soumis à la présente session du Conseil.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (26) : Afrique du Sud, Arabie saoudite, Bangladesh, Bolivie, Brésil, Burundi, Chine, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Éthiopie, Ghana, Inde, Indonésie, Iraq, Kenya, Kirghizistan, Mongolie, Nigeria, Philippines, Qatar, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (3) : États-Unis, Royaume-Uni et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (18) : Albanie, Allemagne, Belgique, Botswana, Congo, Croatie, Géorgie, Hongrie, Japon, Lettonie, Pays-Bas, Panama, Paraguay, Portugal, République de Corée, Rwanda, Slovénie et Suisse.
    ============================
    Par une résolution visant à « Faire en sorte que les responsabilités soient établies et que justice soit faite pour toutes les violations du droit international dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est » (A/HRC/34/L.38), adoptée par 30 voix pour, 2 contre (États-Unis, Togo) et 15 abstentions, le Conseil invite instamment tous les États à promouvoir le respect du droit international et invite instamment toutes les Hautes Parties contractantes à la quatrième Convention de Genève à respecter et à faire respecter le droit international humanitaire dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (30) : Afrique du Sud, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Ghana, Indonésie, Iraq, Kirghizistan, Mongolie, Nigeria, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Slovénie, Suisse, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (15) : Allemagne, Albanie, Croatie, Éthiopie, Géorgie, Hongrie, Inde, Japon, Kenya, Lettonie, Pays-Bas, Panama, Paraguay, Rwanda et Royaume-Uni.
    ===============================
    Par une résolution sur le « droit du peuple palestinien à l’#autodétermination » (A/HRC/34/L.39), adoptée par 43 voix pour, 2 contre (États-Unis et Togo) et 2 abstentions (Panama et Paraguay), le Conseil confirme que le droit de souveraineté permanent du peuple palestinien sur ses richesses et ses ressources naturelles doit s’exercer dans l’intérêt du développement national et du bien-être de ce peuple et dans le cadre de la réalisation de son droit à l’autodétermination.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (43) : Afrique du Sud, Albanie, Allemagne, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Croatie, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Éthiopie, Géorgie, Ghana, Hongrie, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kenya, Kirghizistan, Lettonie, Mongolie, Nigeria, Pays-Bas, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Royaume-Uni, Rwanda, Slovénie, Suisse, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (2):Panama et Paraguay.
    ===================================
    Aux termes d’une résolution sur la situation des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est (A/HRC/34/L.40), adoptée par 41 voix pour, 2 contre (États-Unis et Togo) et 4 abstentions (Rwanda, République du Congo, Panama et Paraguay), le Conseil se déclare profondément préoccupé par la situation des prisonniers et des détenus palestiniens, y compris des mineurs, dans les prisons et les centres de détention israéliens.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (41) : Afrique du Sud, Albanie, Allemagne, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Côte d’Ivoire, Croatie, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, Éthiopie, Géorgie, Ghana, Hongrie, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kenya, Kirghizistan, Lettonie, Mongolie, Nigeria, Pays-Bas, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Royaume-Uni, Slovénie, Suisse, Tunisie, Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (4) : Congo, Panama, Paraguay et Rwanda.
    =====================================
    Par une résolution intitulée « Colonies de peuplement israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, et le Golan syrien occupé » (A/HRC/34/L.41/Rev.1, oralement révisée), adoptée par 36 voix pour, 2 contre (États-Unis et Togo) et 9 abstentions, le Conseil décide de tenir, à sa session de septembre 2017, une table ronde sur « les activités de colonisation israéliennes dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est », et demande au Haut-Commissariat de consulter les États et l’ensemble des parties prenantes.

    Les États suivants ont voté en faveur de la résolution (36) : Afrique du Sud, Allemagne, Arabie saoudite, Bangladesh, Belgique, Bolivie, Botswana, Brésil, Burundi, Chine, Congo, Côte d’Ivoire, Cuba, Égypte, El Salvador, Émirats arabes unis, Équateur, , Éthiopie, Ghana, Inde, Indonésie, Iraq, Japon, Kenya, Kirghizistan, Mongolie, Nigeria, Pays-Bas, Philippines, Portugal, Qatar, République de Corée, Slovénie, Suisse, Tunisie et Venezuela.

    Les États suivants ont voté contre (2) : États-Unis et Togo.

    Les États suivants se sont abstenus (9) : Albanie, Croatie, Géorgie, Hongrie, Lettonie, Panama, Paraguay, Rwanda et Royaume-Uni.
    ========================================
    Remarque : on voit que la politique d’#Israfrique commence à porter ses fruits avec le #Togo qui vote systématiquement pour israel...

    Et pourquoi la France ne vote pas ?

  • Salut nazi, « extermination » des Arabes : à Lyon, identitaires et frontistes font la fête ensemble - BuzzFeed News
    https://www.buzzfeed.com/paulaveline/salut-nazi-extermination-des-arabes-a-lyon-identitaires-et-f

    C’est aux alentours de minuit que débarquent Frédéric Chatillon et Axel Loustau, tous deux membres de la garde rapprochée de Marine Le Pen mis en examen dans le cadre du financement de la campagne FN de 2012. Ils sont accompagnés de Nicolas Crochet, proche de Chatillon et mis en cause dans le scandale des Panama Papers via la société Riwal, fournisseuse de matériel électoral pour le FN. Ils serrent des mains, discutent, rigolent et boivent des coups. « Ah, ils sont venus ! » lance une jeune militante, bière à la main. Ils sont rejoints un peu plus tard par Damien Rieu, ancien leader de GI et aujourd’hui membre de l’équipe de Marion Maréchal-Le Pen. Il sont ici chez eux, à en juger par les poignées de main qui s’enchaînent.

    #PhoneStories #Linfiltré #FN

  • Africans Face Dead End After Death-Defying Odyssey to U.S.

    The number of Africans crossing the Americas to seek refuge in the U.S. grew tenfold last year. Now survivors of that long, expensive and dangerous journey face shrinking prospects of reaching the U.S. and more hardships in Mexico amid Trump’s immigration crackdown.

    In the Mexican border town of Tapachula, near the Guatemalan border, a 27-year-old Somali man made inquiries at a grotty inn called the Imperial Hotel. He had arrived in Mexico a day earlier.

    Nadir C. fled Somalia several years ago after falling in love with a woman from a rival tribe. Pursued by her family, he escaped to Kenya, before traveling on to Uganda and South Sudan.


    https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2017/03/02/africans-face-dead-end-after-death-defying-odyssey-to-u-s
    #parcours_migratoires #migrants_africains #asile #migrations #réfugiés #itinéraires_migratoires #Mexique #USA #Etats-Unis #migrerrance
    cc @reka

    • The New Coyote Trail : Refugees Head West to Bypass Fortress Europe

      Europe’s closing borders and the death toll in the Mediterranean are forcing asylum seekers to look further afield. An investigation into the migration routes out of Latin America into the U.S. and Canada finds Africans, Afghans and Iraqis enduring great risks.

      https://www.newsdeeply.com/refugees/articles/2017/12/19/the-new-coyote-trail-refugees-head-west-to-bypass-fortress-europe
      #réfugiés_afghans #réfugiés_irakiens #Canada #Equateur

    • More Migrants From Far-Flung Lands Crossing US-Mexico Border

      The young man traversed Andean mountains, plains and cities in buses, took a harrowing boat ride in which five fellow migrants drowned, walked through thick jungle for days, and finally reached the U.S.-Mexico border.

      Then Abdoulaye Camara, from the poor West African country of Mauritania, asked U.S. officials for asylum.

      Camara’s arduous journey highlights how immigration to the United States through its southern border is evolving. Instead of being almost exclusively people from Latin America, the stream of migrants crossing the Mexican border these days includes many who come from the other side of the world.

      Almost 3,000 citizens of India were apprehended entering the U.S. from Mexico last year. In 2007, only 76 were. The number of Nepalese rose from just four in 2007 to 647 last year. More people from Africa are also seeking to get into the United States, with hundreds having reached Mexican towns across the border from Texas in recent weeks, according to local news reports from both sides of the border.

      Camara’s journey began more than a year ago in the small town of Toulel, in southern Mauritania. He left Mauritania, where slavery is illegal but still practiced, “because it’s a country that doesn’t know human rights,” he said.

      Camara was one of 124 migrants who ended up in a federal prison in Oregon after being detained in the U.S. near the border with Mexico in May, the result of the Trump administration’s zero tolerance policy.

      He was released October 3, after he had passed his “credible fear” exam, the first step on obtaining asylum, and members of the community near the prison donated money for his bond. He was assisted by lawyers working pro bono.

      “My heart is so gracious, and I am so happy. I really thank my lawyers who got me out of that detention,” Camara said in French as he rode in a car away from the prison.

      Camara’s journey was epic, yet more people are making similar treks to reach the United States. It took him from his village on the edge of the Sahara desert to Morocco by plane and then a flight to Brazil. He stayed there 15 months, picking apples in orchards and saving his earnings as best he could. Finally he felt he had enough to make it to the United States.

      All that lay between him and the U.S. border was 6,000 miles (9,700 kilometers).

      “It was very, very difficult,” said Camara, 30. “I climbed mountains, I crossed rivers. I crossed many rivers, the sea.”

      Camara learned Portuguese in Brazil and could understand a lot of Spanish, which is similar, but not speak it very well. He rode buses through Brazil, Peru and Colombia. Then he and others on the migrant trail faced the most serious obstacle: the Darien Gap, a 60-mile (97-kilometer) stretch of roadless jungle straddling the border of Colombia and Panama.

      But first, he and other travelers who gathered in the town of Turbo, Colombia, had to cross the Gulf of Uraba, a long and wide inlet from the Caribbean Sea. Turbo, on its southeast shore, has become a major point on the migrant trail, where travelers can resupply and where human smugglers offer boat rides.

      Camara and about 75 other people boarded a launch for Capurgana, a village next to the Panamanian border on the other end of the gulf.

      While the slow-moving boat was far from shore, the seas got very rough.

      “There was a wave that came and tipped over the canoe,” Camara said. “Five people fell into the water, and they couldn’t swim.”

      They all drowned, he said. The survivors pushed on.

      Finally arriving in Capurgana after spending two nights on the boat, the migrants split into smaller groups to cross the infamous Darien Gap, a wild place that has tested the most seasoned of travelers. The thick jungle hides swamps that can swallow a man. Lost travelers have died, and been devoured, boots and all, by packs of wild boars, or have been found, half out of their minds.

      Camara’s group consisted of 37 people, including women — two of them pregnant, one from Cameroon and one from Congo — and children.

      “We walked seven days and climbed up into the mountains, into the forest,” Camara said. “When it was night, we slept on the ground. We just kept walking and sleeping, walking and sleeping. It was hard.”

      One man, who was around 26 and from the African nation of Guinea, died, perhaps from exhaustion combined with thirst, Camara said.

      By the sixth day, all the drinks the group had brought with them were gone. They drank water from a river. They came across a Panamanian man and his wife, who sold them some bananas for $5, Camara said.

      Once he got out of the jungle, Camara went to Panamanian immigration officials who gave him travel documents enabling him to go on to Costa Rica, which he reached by bus. In Costa Rica, he repeated that process in hopes of going on to Nicaragua. But he heard authorities there were not so accommodating, so he and about 100 other migrants took a boat around Nicaragua, traveling at night along its Pacific coast.

      “All we could see were the lights of Nicaragua,” he said. Then it was over land again, in cars, buses and sometimes on foot, across Honduras, Guatemala and Mexico, all the way to the U.S. border at Tijuana. He was just about out of money and spent the night in a migrant shelter.

      On May 20, he crossed into San Ysidro, south of San Diego.

      “I said, `I came, I came. I’m from Africa. I want help,”’ he said.

      He is going to stay with a brother in Philadelphia while he pursues his asylum request.

      https://www.voanews.com/amp/more-migrants-far-flung-lands-crossing-us-mexico-border/4651770.html?__twitter_impression=true
      #parcours_migratoire #nouvelle_Méditerranée

    • For African migrants trying, and dying, to reach north America, the Darién Gap is the “new Mediterranean”

      By the time Basame Lonje made it out of the jungle, he was beyond exhausted. The 35-year-old from Cameroon had gone four days out of seven without food, surviving each day on a single biscuit. He drank from rivers flowing with debris and death, carrying the corpses of an unknown number of people who have perished in the Darién Gap, a remote stretch of jungle between Colombia and Panama known as the most dangerous in the world. “I barely survived,” Basame says. “People had sores on the soles of their feet and they had nobody to carry them. They were left there. Do you know what it means to walk for days?”

      As a result of tough migration policies in traditional destination countries in Europe, Basame is one of thousands of so-called‘extracontinental migrants’ taking the desperate decision to try and traverse the American continent in the hope of seeking asylum in the United States or Canada. In previous times this route was used almost exclusively by central American migrants. More recently it has seen a surge in migrants from African countries like Cameroon, the Democratic Republic of Congo (DRC), Eritrea, Mauritania, Nigeria, Ghana and Burkina Faso, as well as people from Asian and Middle Eastern countries such as India, Pakistan, Syria and Nepal. Mexico authorities apprehended around 3,000 Africans and some 12,000 extracontinental migrants in total in 2018, according to the Migrant Policy Unit of Mexico’s Interior Ministry. Most are escaping a mix of conflict, political repression and crumbling economies.

      They fly to visa-friendly countries such as Ecuador, Brazil and Guyana, before navigating their way up north to Mexico, sometimes with the help of smugglers, other times with the aid of social media posts of those who have gone before them. They spend thousands of dollars on flights and bus tickets for journeys that can take months.

      Basame was a teacher back in Cameroon but says he fled the bloody conflict that has been raging in parts of his country since 2016 after he was abducted by armed groups fighting for the secession of the English-speaking parts of the country. His crime? Daring to hold classes.

      New migration regulations have rolled out swiftly and unpredictably since Trump took office in January 2017. Military troops were deployed to the border in October 2018, when some 7,000 people from central America fleeing gang violence and poverty approached on foot. In January 2019, the Migration Protection Protocols (MPP), known as ‘Remain in Mexico’ went into effect: as a result, asylees that arrive in the US via Mexico are now sent back to wait while their cases are processed, instead of being released on parole in the US as prescribed by US law. Rights organisations point out that sending asylum seekers back to Mexico, where they often face deportation, is a violation of the 1951 Refugee Convention.

      This February, Trump declared a state of emergency and accessed emergency funds to begin construction of a physical wall between the US and Mexico. He has also pursued agreements with El Salvador, Guatemala and Honduras under which all migrants who pass through these countries must first seek refuge and be rejected in them before placing claims in the US. The agreement disregards the fact that not only do these countries lack the capacity to process large-scale asylum claims but that many people are fleeing violence and poverty from these same countries.

      Cumulatively, these policies have seen thousands of people waiting in shelters in US-Mexico border towns like Tijuana and Matamoros where conditions are deteriorating. A ‘metering’ system sees US customs officials attend to about three people daily. Mexico’s northern towns are also notorious for violence, and migrants are vulnerable to exploitation by drug cartels and human traffickers.
      Externalising borders

      In July 2019, Mexico signed an agreement with the US after President Trump threatened to impose trade sanctions if migration flows were not brought to a minimum. President Andrés Manuel López Obrador agreed to deploy 6,000 troops from the newly-formed National Guard to police its borders, adopting the US border militarisation strategy and sealing Mexico’s fate as President Trump’s outer wall.

      Since then, Mexican immigration officials have stopped issuing exit permits to extracontinental migrants arriving at the southern border, trapping many like Basame in a country they have no desire to stay in. With fewer people able to reach the US, Mexico – a transit country – is becoming an unintentional final destination. Although Mexico has refused to sign a third safe country agreement with the US, it has been forced to field over 60,000 asylum claims – double the number received last year. It has been estimated that 60 per cent of these applications are made in Tapachula.

      With no work permit, and even if he had one, with few opportunities available to him as an African migrant and a non-Spanish speaker, Basame is clear about his options: “Mexico can’t give me that.”

      But Mexico’s immigration agency has denied his application for a visitor’s visa that would help him move north. Officials are only issuing permanent residency cards, a document that he fears will affect his asylum claim in the US.

      By 09.00, hundreds of men and women from over two dozen countries were waiting in the blistering sun. Their voices were a cacophony of languages – Spanish, English, Portuguese, French, Tigrinya and Haitian Creole – clashing with the wails of hot, hungry children hanging from their parents. Migrants of Asian origin are mostly absent from these daily crowds: since Mexico deported 310 Indian migrants in an “unprecedented” move this October, they have been keeping a low profile for fear of suffering a similar fate.

      An immigration officer appeared behind the gate, looked at the crowd and shook his head in frustration. A fight broke out when the gates opened as people rushed to get in. Despite his punctuality, Basame was not seen that day.
      “My friends died there”

      Narrating his long, treacherous journey from Cameroon to Mexico, Basame tells Equal Times that after fleeing the captivity of armed rebels this March, he headed to Nigeria before deciding to try to reach the safety of the US. He wanted better opportunities than Nigeria could offer and feared the rebels could easily reach him there. First, he took a flight to Ecuador, then by bus he moved through Colombia. In the north-western town of Capurgana on the Colombian-Panamanian border, he met fellow Cameroonian migrants, as well as Haitians and Cubans. As they prepared to enter the Darién, villagers living at the mouth of the jungle warned them: “If you start this journey, you must finish it, otherwise it is bad news,” alluding to the dangers of the wild animals, poisonous insects and armed kidnappers marauding inside the impenetrable rainforest that breaks up the Pan-American Highway.

      Basame spent seven days in the dense thickness of the Darién, battling the rain and cold, moving from morning until nightfall with nothing but a bag of clothes and some snacks. “You do not stop in the Darién. You keep moving,” he says. He walked with a group of other migrants. Many didn’t make it out of the jungle due to exhaustion. Others were swept away in the fast-moving rivers. “My friends died there,” Basame remembers soberly. One of his worst memories is of walking past the corpse of a dead baby left in a backpack.

      Basame is one of the lucky ones. After reaching Panama, exhausted and starving, he regained his strength before moving up through Costa Rica, Nicaragua, Honduras and Guatemala. After crossing the Suchiate River into Mexico by raft, he arrived in Tapachula in July. He spent a week at an immigration detention centre there before he was given an exit permit to leave the country.

      It wasn’t until he got pulled from a bus to Tijuana by the National Guard that he realised that he could not legally leave Tapachula unless he was heading south, back to Guatemala. The US-Mexico deal took effect on 10 July and he was amongst the first people stranded by Mexico’s new regulations. Basame’s permit would force him back through the jungle of death he had barely survived.
      Death and disease in Mexico

      Judeline Romelus sits with her friends in Tapachula’s main square watching as they braid the hair of her 10-year-old daughter, Mariska. Nearby, Ghanaian and Guinean flags announce African food at restaurants, alongside Mexican and Honduran colours. Haitians and Africans give locals a trim in makeshift barbershops.

      But the general atmosphere of warmth masks the apprehension many locals feel. Despite being in one of the country’s poorest regions, Tapachula has tried to bear the weight of its new migrant population but some people are concerned that government agencies and NGOs are focusing their attention on these new arrivals when the needs of the locals are also many.

      Like Basame, Judeline and Mariska are stranded. Judeline applied for a humanitarian visa so that she can travel north with her daughter, but she must wait for her appointment in February 2020. The 28-year-old mother packed her bags and left Haiti three months ago. Economic stagnation and recent political unrest have caused many to flee the small Caribbean nation. “There are no opportunities in Haiti and I cannot work,” she says, even with a diploma. Judeline says she is looking for a better life in the US where friends are waiting for them in Florida. She relies on their monthly remittances of US$50 to pay for the small room the mother and daughter share.

      The unsanitary living conditions in overcrowded shelters such as these have caused a spike in health problems. “Women are presenting diseases related to sexual and reproductive health,” says Claudia León, regional head at Jesuits Refugee Service, a humanitarian non-profit providing legal and psychosocial assistance to refugees. Many were assaulted in the Darién. “The situation is critical. They have no clean water to wash with and those who are pregnant are at risk.”

      Migrants of all nationalities are suffering from invisible illnesses too. A spokesperson for the medical humanitarian NGO Médecins Sans Frontières (MSF) says it is dealing with many cases of post-traumatic stress disorder, anxiety and trauma. Poor living conditions coupled with the memories of the treacherous journey to Mexico and the general uncertainty is causing some to self-harm. “We are in an emergency,” says León. “I have seen people outside the immigration centre hurting themselves because they are in such extreme conditions.”

      The desperation to get to the US has led to the exploration of dangerous alternative routes. A boat smuggling Cameroonian migrants capsized off the coast of Mexico in October, killing one man. “We knew him,” one migrant tells Equal Times at the restaurant where the deceased once frequented. But even as they recall his tragic passing, another man says that he is also considering taking the same route to the US.
      “The new Mediterranean”

      All across the world, tough policies on migration are forcing the most vulnerable migrants and refugees to go underground and seek the services of smuggling gangs and human traffickers. Like the US, Europe has enforced stringent measures to stem migration flows. An increase in anti-immigrant sentiments from far-right, populist governments in the US and Europe in particular sees leaders like Trump and Hungary’s Viktor Orban routinely employ rhetoric that fuels racist anxieties and emphasises the building of walls to prevent a ‘migrant invasion’.

      In 2016, Turkey signed an agreement with the European Union and a bilateral agreement with Greece to keep some three million refugees fleeing the Syrian war from crossing the Aegean Sea into Greece. The agreement saw the European Union send back anyone who crossed without documents after 20 March 2016.

      A similar agreement between Italy and Libya in 2017 was extended this November. Italy is training and funding the Libyan Coast Guard to stop African and Middle Eastern migrants on the Mediterranean and return them to Libya, a country at war.
      Interception numbers have dropped from 181,000 in 2016 to only 8,000 this year, according to UNHCR. Thousands are held in detention centres run by armed factions battling for control since the Arab uprisings of 2011. African migrants have been enslaved, tortured and sold. They have also been caught in the crossfire of the battle for Tripoli. In July, a bomb fell on one detention centre, killing 44 people.

      The number of asylum claims in Mexico keeps rising and is expected reach 80,000 by the end of the year. Although most Africans initially refused to seek asylum in Mexico, more people are applying, particularly from Cameroon. The number of asylum claims from Africa is currently around 500.

      The influx of migrants and refugees has split Mexico politically, with many accusing President Obrador of yielding to President Trump and rescinding on human rights promises he made when he campaigned last year.

      Human rights organisations condemn the US and Mexico’s strategies. “Those seeking safety want the same thing any of us would want if we were in their shoes,” says Isa Sanusi, of Amnesty International in Nigeria. “Mexico and the US must ensure that these migrants from Africa and other parts of the world are not denied the rights guaranteed to them by international law.”

      For now, Basame is stuck between a rock and a hard place. Even if he had the money, it would be too dangerous for him to go home, and yet he currently has no way out of Mexico. As he struggles to stay afloat, his hopes are fading fast. “I’m running out of cash and I’m running out of patience. I’m sick and I don’t have anywhere to live,” he says. “How will I survive?”

      https://www.equaltimes.org/for-migrants-trying-and-dying-to?lang=en

    • Es cosa suya: entanglements of border externalization and African transit migration in northern #Costa_Rica

      Starting from the idea that border externalization – understood as the spatial and institutional stretching of borders – is enmeshed with the highly contextual humanitarian and securitarian dynamics of migrant trajectories, this article addresses the reach of border externalization tentacles in Costa Rica. Although Costa Rica does not formally engage in border externalization agreements, it is located in a region characterized by transit migration and transnational securitization pressures. Moreover, externalization efforts across the Atlantic have contributed to a relatively new presence of so-called extra-continental migrants. Given these circumstances, we aim to interrogate the ways in which border externalization plays a role in Costa Rica’s discourses, policies and practices of migration management. We do so by analysing a migrant reception centre in the northern Costa Rica border region, and by focusing on African transit migration. Our analysis is based on exploratory field research at the centre as well as on long-term migration research in Central America. Building on these empirical explorations and the theoretical notions of mobility regimes, transit and arterial borders, the article finds that Costa Rica’s identity as a ‘humanitarian transit country’ – as enacted in the migrant reception centre – both reproduces and challenges border externalization. While moving towards increased securitization of migration and an internalization of its border, Costa Rica also distinguishes itself from neighbouring countries by emphasizing the care it extends to African migrants, in practice enabling these migrants to move further north. Based on these findings, the article argues for a deeper appreciation of the role of local-regional histories, perceptions, rivalries, linkages and strategies of migration management. This allows for a better grip of the scope and shape of border externalization across a diversity of migration landscapes.

      https://comparativemigrationstudies.springeropen.com/articles/10.1186/s40878-019-0131-9

    • New contested borderlands: Senegalese migrants en route to Argentina

      This article sheds novel, light on how Senegalese men and women adapt to European border governance by finding new ways to ‘look for life’ (chercher la vie) in Latin America, as an alternative to the perilous clandestine routes to Europe. The article follows how Senegalese migrants’ mobility to Argentina has evolved over the last two decades. It particularly focuses on the migrants’ journey to Argentina and explores the migrants’ accounts of their experiences en route and compares them to how different intersecting state-driven national and supranational migration policies become entangled in their mobility. By analytically focusing on the changing migration infrastructure and the different forms of friction the migrants encounter and respond to while moving, the article shows how the risk and uncertainty along the journey increasingly mirror the struggles which African migrants face at EU–African borderlands, and thus how similar features of global mobility regimes seem to be reproduced along this new route from West Africa to Latin America. In this way the politics and hierarchies of mobility are brought to the fore. Yet the article also points to how migrants find new openings and ways to contest the hindrances that aims to stop them as they move through these newly traversed borderlands.

      https://comparativemigrationstudies.springeropen.com/articles/10.1186/s40878-018-0109-z
      #migrants_sénégalais #Argentine #Sénégal

  • Le parlement facilite la vie des fraudeurs financiers
    https://www.mediapart.fr/journal/france/170217/le-parlement-facilite-la-vie-des-fraudeurs-financiers

    Jean-Jacques Urvoas, ministre de la #Justice. © Reuters En pleine affaire Fillon, les députés ont adopté le jeudi 16 février un amendement prévoyant un délai de #prescription pour les infractions « occultes » et « dissimulées ». Il sera encore plus difficile de mettre à jour des montages de fraude complexes. Une vraie prime à la fraude financière.

    #France #Economie #abus_de_biens_social #délit_financier #droit_des_affaires #financements_occultes #Jean-Jacques_Urvoas #Loi

    • Alors que jusqu’à présent la loi ne prévoyait aucune limite dans le temps, le parlement a décidé de fixer à 12 ans à partir du moment des faits les possibilités de poursuite pour tous les délits financiers : abus de bien social, abus de confiance, trafic d’influence, corruption, détournements de fonds (lire ici notre article sur le cas d’espèce de François Fillon).

      Cet amendement, repéré par Le Canard enchaîné, s’inscrit pourtant dans un texte de loi censé au contraire renforcer l’effectivité de la loi et des poursuites pénales. Il n’y est question que « d’améliorer les procédures pour faciliter la répression des délits », « de renforcer la réponse pénale », « de lutter contre le terrorisme ». Cela illustre le ton général du débat : le répressif, l’autoritaire, la sanction l’ont emporté sur tout, dans tous les domaines. Sauf pour les délits financiers.

      Cet amendement a été glissé par le ministre de la justice, Jean-Jacques Urvoas, lors de la discussion sur la prescription pénale. « J’ai un petit amendement à proposer », aurait-il glissé lors de l’examen du texte au Sénat, le 13 octobre, comme le rapporte LCP. En fait de petit amendement, c’est une vraie prime à la fraude financière.

      [...] Avec le nouveau texte, il y a de grands risques de ne pouvoir plus jamais enquêter sur bien des affaires financières complexes. Et d’étouffer ainsi nombre d’affaires sensibles. Que seraient devenues les affaires Karachi, des frégates de Taïwan, Tapie, du Crédit lyonnais, une partie de l’affaire UBS et même une partie de l’affaire Fillon avec un tel texte, alors que les faits remontent souvent à quinze voire vingt ans ? Qu’adviendra-t-il de dossiers découverts à l’occasion d’un autre Panama Papers révélant des montages frauduleux mis en place en 2000 ou avant ?

  • #Portugal : les juges sont sur la piste du pacte de corruption du premier ministre Socrates
    https://www.mediapart.fr/journal/international/260117/portugal-les-juges-sont-sur-la-piste-du-pacte-de-corruption-du-premier-min

    Aidés par les « Panama papers », les magistrats instructeurs portugais pensent avoir mis à jour le pacte de corruption entre l’ancien Premier ministre #José_Socrates et #Ricardo_Salgado, le maître de l’empire déchu du clan Espirito Santo. Ou comment la corruption a permis de changer l’or en plomb.

    #International #Altice #Angola #banques #BES #Brésil #GES #Hélder_Bataglia #Patrick_Drahi #Portugal_Telecom #Sonae #Telefónica

  • Le Néolibéralisme – l’idéologie à la source de tous nos maux (The Guardian) — George MONBIOT
    https://www.legrandsoir.info/le-neoliberalisme-l-ideologie-a-la-source-de-tous-nos-maux-the-guardia

    Imaginez si le peuple de l’Union soviétique n’avait jamais entendu parler du communisme. L’idéologie qui domine notre vie n’aurait, pour la plupart d’entre nous, aucun nom. Mentionnez-la dans une conversation et vous obtiendrez en retour un haussement d’épaules. Même si vos auditeurs ont déjà entendu le terme, ils auront du mal à le définir. Le néolibéralisme : savez-vous ce que c’est ?

    Son anonymat est à la fois un symptôme et la source de son pouvoir. Il a joué un rôle majeur dans un nombre remarquable de crises : la crise financière de 2007-2008, la délocalisation des richesses et du pouvoir, dont les Panama Papers nous offrent un simple aperçu, le lent effondrement de la santé publique et de l’éducation, La pauvreté, l’épidémie de solitude, l’effondrement des écosystèmes, la montée de Donald Trump. Mais nous répondons à ces crises comme si elles émergeaient dans un isolement, apparemment ignorants qu’elles ont toutes été catalysées ou exacerbées par une même philosophie cohérente ; Une philosophie qui a - ou avait - un nom. Quel plus grand pouvoir peut-il y avoir que celui d’agir en tout anonymat ?

  • Les aventures offshore de #Bernard_Laporte, nouveau patron du rugby français
    https://www.mediapart.fr/journal/france/130117/les-aventures-offshore-de-bernard-laporte-nouveau-patron-du-rugby-francais

    Bernard Laporte © Reuters Pendant des années, l’ancien secrétaire d’État et nouveau président de la fédération française de rugby (FFR) a vendu des équipements confectionnés en Inde. Actionnaire de la société Be Rug Be, il s’est lié à un investisseur étranger mystérieux pour s’ouvrir à l’international par le biais d’une holding luxembourgeoise ayant des ramifications au Panama, aux îles Vierges britanniques ou encore à Belize. Que des paradis fiscaux…

    #France #FFR #Luxembourg

  • Zygmunt Bauman, théoricien de la « société liquide » mais pas que | Par Robert Maggiori, 10/01/2017
    http://next.liberation.fr/livres/2017/01/10/mort-de-zygmunt-bauman-theoricien-de-la-societe-liquide_1540311

    Ses premiers travaux, sur le socialisme britannique, la stratification sociale ou les mouvements des travailleurs, ont un succès relatif, comme ceux qu’il consacre à la Shoah, au rapport entre modernité et totalitarisme, à la mondialisation. Ce n’est qu’au moment où il fait paraître ses études sur la disparition des « structures stables » et parvient, après avoir « dialogué » avec Marx, Gramsci, Simmel, puis Manuel Castells, Anthony Giddens, Robert Castel ou Pierre Bourdieu, à forger le concept de liquidité, qu’il devient un penseur de renommée internationale.

    La notion de « société liquide » est aujourd’hui tombée dans le langage courant, en tout cas le langage médiatique, sans doute parce qu’elle est vraiment pertinente et permet d’indiquer en un seul mot les caractéristiques des sociétés contemporaines. Zygmunt Bauman l’emploie dans un sens précis. Une société est dite moderne-liquide si les situations dans lesquelles les hommes se trouvent et agissent se modifient avant même que leurs façons d’agir ne réussissent à se consolider en procédures et habitudes. Elle est apparue lorsque, à l’ère solide des producteurs, s’est substituée l’ère liquide des consommateurs, qui a fluidifié la #vie elle-même, une vie frénétique, incertaine, précaire, rendant l’individu incapable de tirer un enseignement durable de ses propres expériences parce que le cadre et les conditions dans lesquelles elles se sont déroulées changent sans cesse.

    Nos sociétés sont comme les nids de guêpes du Panama : non plus des « sociétés noix de coco », entourées de coque épaisse, qui correspondaient à la phase solide de la modernité, à la construction de la nation, à « l’enracinement et à la fortification du principe de #souveraineté, exclusive et indivisible », à l’imperméabilité des frontières, mais des « sociétés avocat », prune ou kaki, à extériorité molle, qui correspondent à la #modernité liquide, « changeante et kaléidoscopique », au multiculturalisme et au brassage des populations, à la « dévaluation irrépressible » des distances spatiales, aux interpénétrations et interconnexions en réseau, constantes mais modifiables sans cesse.

    (…) Il est impossible de citer tous les sujets sur lesquels Bauman a appliqué ses grilles d’analyse, des leçons à tirer du génocide nazi quant à l’interprétation de la modernité, jusqu’à la situation actuelle de l’Europe, du rôle des intellectuels à l’art, de la « vie pressée » à l’#identité. Cette dernière, du fait justement de la fluidité de la vie, de l’incessant changement de rôles, fonctions, statuts et objectifs, ne peut jamais être « finale » et est renégociée au coup par coup, dit-il. D’autant plus qu’elle ne peut se raccrocher à aucune structure stable, pas même les groupes d’appartenance, que le sociologue anglo-polonais dit avoir été remplacés par des #essaims, des ensembles « d’unités autopropulsées reliées entre elles par la seule solidarité mécanique », n’assurant que la sécurité du nombre (de la même manière qu’un social network remplace l’amitié authentique par le « nombre d’amis ») et jamais le partage de valeurs ni la coopération sociale ou politique.

  • Les bases militaires, fléau écologique
    http://www.monde-diplomatique.fr/2017/01/GUYONNET/56987 #st

    L’île [de Guam], qui détient le record d’occupation d’un territoire par des bases américaines (jusqu’à 60 % après 1945, et plus de 30 % actuellement), affiche le pire bilan environnemental. Okinawa, dont un cinquième de la superficie environ est toujours occupé, Porto Rico, les Philippines et le Panamá ne s’en tirent guère mieux. Le Pentagone figure parmi les principaux pollueurs de la planète.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/46242 via Le Monde diplomatique

  • Le Conseil constitutionnel et la liberté de frauder ? - Par Eva Joly, Vice-présidente de la Commission d’enquête du Parlement Européen sur les Panama Papers - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2016/12/14/le-conseil-constitutionnel-et-la-liberte-de-frauder_1535268

    Dans leur décision du 8 décembre sur la loi « Sapin 2 », les « Sages » ont invalidé l’obligation de publication par les multinationales d’informations pourtant indispensables pour lutter contre l’évasion fiscale. Rendue au nom de la « liberté d’entreprendre », cette décision préserve surtout la liberté de frauder. Le Conseil constitutionnel a commis une regrettable erreur d’appréciation dans sa décision rendue le 8 décembre dernier sur la loi « Sapin 2 ». Il a en effet censuré les dispositions concernant le « reporting public pays par pays », c’est-à-dire l’obligation pour les multinationales réalisant un chiffre d’affaires supérieur à 750 millions d’euros de publier les données relatives aux impôts dont elles s’acquittent dans les pays où elles exercent leurs activités.

    Les « Sages » considèrent que cette obligation de transparence, pourtant fort peu ambitieuse, porte une atteinte disproportionnée à la liberté d’entreprendre, alors qu’elle poursuit un objectif de valeur constitutionnelle : la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales. Que nous dit le Conseil constitutionnel dans sa décision ? Que les montages fiscaux bien souvent frauduleux constituent un élément normal et important de la stratégie industrielle et commerciale des multinationales. Et que révéler les données fiscales entraverait la « liberté d’entreprendre » de ces entreprises.

    • Les « Sages » font ici le choix d’une société où le secret fiscal est la règle, la transparence l’exception. Leur argumentation nie la réalité qui est devenue la nôtre : un monde où les multinationales, par leur nature tentaculaire, transfrontalière et dotée de moyens parfois colossaux, sont en mesure de se jouer des lois. Même en admettant que l’obligation de reporting constitue effectivement une atteinte à la liberté d’entreprendre - ce que je réfute, est-elle pour autant disproportionnée au regard de l’objectif de lutte contre la fraude fiscale ? C’est considérer l’évasion fiscale comme un problème de second ordre alors que chaque année, ce sont entre 60 et 80 milliards d’euros qui ne rentrent pas dans les caisses de l’État français. C’est nier que la pratique s’est généralisée. L’argument ne tient pas. Deux ans après les révélations des Luxleaks, les parlementaires écologistes européens ont encore récemment mis en lumière les pratiques abusives de multinationales telles que IKEA, BASF ou encore ZARA. Les citoyens et contribuables sont en droit d’attendre que toutes les entreprises paient leur juste part d’impôts. Et l’obligation de transparence est précisément l’un des meilleurs moyens de contrôler efficacement que les multinationales n’abusent pas des différences de législations nationales pour éviter de payer leurs impôts là où la richesse est créée.

      Le Conseil constitutionnel s’émeut de ces dispositions alors qu’elles s’appliquent déjà depuis juillet 2014 à un certain nombre de multinationales : les banques. Le secteur a beau être particulièrement compétitif, l’obligation de reporting n’a pas posé de problème majeur au secteur, comme l’a lui-même reconnu en juin 2015 devant le Parlement européen Christian Comolet-Tirman, directeur des affaires fiscales chez BNP Paribas. Le principe constitutionnel d’égalité devant les charges publiques est également mis à mal par cette décision. Car si la plupart des PME paient leur juste part d’impôts, les géants y échappent très souvent. Les petites entreprises n’ont en effet pas les moyens de réaliser des montages fiscaux aussi complexes que les multinationales.