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    Grèce : un tribunal juge « illégale » la détention d’une famille dans le camp de Malakasa
    Par La rédaction Publié le : 26/11/2024
    La Cour d’Athènes a ordonné la libération d’une famille avec enfant, détenue selon elle « illégalement » dans le centre d’accueil fermé de Malakasa. La famille n’avait toujours pas été enregistrée par les autorités deux semaines après son arrivée, ce qui constitue, aux yeux de la justice, une « restriction de liberté ».
    La détention en Grèce pointée du doigt par la justice. Le 14 novembre, la Cour administrative d’Athènes a ordonné la libération d’une famille avec un enfant, « illégalement détenue » dans le centre d’accueil fermé de Malakasa, près d’Athènes. Le trio était soumis à des « restrictions de liberté » dans la structure, ont statué les magistrats.
    D’après Amnesty EU, la loi grecque autorise une détention de 25 jours maximum pour l’enregistrement des demandeurs d’asile. Des délais, dans la réalité, régulièrement dépassés. Selon l’ONG Refugee Support Aegean (RSA), qui a révélé l’affaire, la famille concernée était déjà à Malakasa depuis deux semaines lorsque les autorités du centre ont ordonné une nouvelle détention de 20 jours supplémentaires. En cause : « le service d’accueil et d’identification (RIS) n’avait toujours pas terminé leur enregistrement ».
    Le tribunal a estimé que ces retards dans la procédure ne justifiaient pas la poursuite de la détention et a ordonné le transfert de la famille dans un établissement ouvert jusqu’à leur enregistrement. La famille a finalement été enregistrée le lendemain de la décision du tribunal.D’après RSA, le cas de cette famille n’est pas isolé. Dans son communiqué, l’association indique que plusieurs migrants arrivés fin septembre à Malakasa ne sont toujours pas enregistrés dans les registres grecs. Conséquence, ces personnes ne peuvent signer les autorisations nécessaires leur permettant d’être défendus par un avocat, « en vue de revendiquer des droits fondamentaux tels que le contrôle judiciaire de leur détention, des conditions de vie dignes, des soins médicaux, ou le dépôt d’une demande d’asile ».
    Sur X, Amnesty partage son inquiétude sur des cas similaires détectés dans le centre de Samos, île grecque au large de la Turquie. « Les retards dans les enregistrements semblent être le résultat d’un manque de personnel, d’une augmentation des arrivées et de défaillances dans les systèmes utilisés par les autorités », indique l’ONG, qui affirme aussi que « l’extension systématique de la détention, de fait, est illégale ».
    Cette structure, souvent présentée comme un modèle d’accueil en Europe, est actuellement « en surcapacité ». Toujours d’après Amnesty, certains occupants sont « obligés de dormir sur du carton sans couverture », « l’accès à l’eau reste limité et les conditions d’hygiène sont désastreuses ».
    L’ONG réclame donc, comme à Malakasa, « le réexamen de la détention à Samos et dans les autres centres grecs ». La Grèce compte actuellement six hotspots, des camps « fermés » – appelés RIC (Reception and identification center) – chargés d’enregistrer les nouveaux arrivants, et 28 autres camps « ouverts » où sont hébergés les migrants durant la procédure de leur demande d’asile.
    Amnesty exhorte par ailleurs l’Union européenne à « clarifier l’état des procédures d’infraction contre la Grèce, afin de déterminer si les restrictions de liberté violent le droit de l’UE ».
    La Grèce est une des portes d’entrée de l’Union européenne pour des milliers de migrants en quête d’une vie meilleure. Depuis le début de l’année, plus de 52 000 personnes sont arrivées en Grèce, dont 46 000 par voie maritime, d’après les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dans le pays, le quotidien des migrants se dégrade d’année en année. Fin septembre, plusieurs associations grecques dénonçaient l’arrêt des versements des allocations réservées aux demandeurs d’asile hébergés dans les camps du pays.
    Un état de fait qui plaçait ces exilés « en situation d’otages », avait regretté Lefteris Papagiannakis, directeur du Conseil grec pour les réfugiés. « La situation n’est pas catastrophique dans le sens où les migrants ne sont pas à la rue, ils ont un toit et reçoivent de la nourriture, avait-il nuancé. Mais le problème reste grave : car cette allocation leur sert surtout pour leur frais de transport. C’est loin d’être anecdotique : les camps en Grèce sont tous éloignés des zones urbaines », et donc des bureaux de l’administration. Et un rendez-vous manqué peut conduire à un dossier de régularisation rejeté.

    #Covid-19#migrant#migration#grece#UE#frontiere#camp#sante#detention#malakasa

  • En Tunisie, « les prisons sont remplies de migrants subsahariens » condamnés pour « séjour irrégulier » - InfoMigrants
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    En Tunisie, « les prisons sont remplies de migrants subsahariens » condamnés pour « séjour irrégulier »
    Par Leslie Carretero Publié le : 18/11/2024
    Depuis quelques semaines, les arrestations dans les rues tunisiennes visant les migrants se sont accentuées. Après leur interpellation, les exilés sont condamnés pour « séjour irrégulier » et écopent de plusieurs mois de détention. La situation est telle que, selon des exilés en contact avec InfoMigrants, « les prisons sont remplies de Subsahariens », enfermés aux côtés de prisonniers de droit commun.
    Un peu plus d’un mois après la réélection du président sortant Kaïs Saïed, avec 90 % des voix, la criminalisation des migrants en Tunisie a pris une nouvelle tournure. Les Noirs vivant dans le pays ne risquent plus seulement d’être abandonnés dans le désert, à la frontière algérienne ou libyenne, après une interpellation. Ils encourent désormais des peines de prison ferme, aux côtés de détenus tunisiens de droit commun.
    Ibrahim* en a fait l’amère expérience. Ce Guinéen de 23 ans sort tout juste du centre de détention de Mornaguia, à une vingtaine de kilomètres à l’ouest de Tunis. Il a été arrêté le 30 octobre dans une rue de la capitale tunisienne. « J’attendais un taxi pour rentrer chez moi quand des policiers m’ont interpellé », rapporte-t-il.
    Koffi*, un Ivoirien de 43 ans, raconte la même histoire. Le 20 octobre, trois policiers en civil sont venus l’arrêter dans l’entreprise de menuiserie pour laquelle il travaille au noir à Tunis, puis l’ont envoyé en prison.
    « Ce genre d’arrestations suivies d’une période d’incarcération, ce n’est pas nouveau. Mais ces derniers temps, c’est récurrent », assure Sakia Traoré, secrétaire fédéral de la Fédération des Ivoiriens en Tunisie (Faci), qui reçoit régulièrement des témoignages de migrants sortis de détention. « Les exilés sont arrêtés dans la rue, les transports en commun ou les gares... À Sousse, Sfax ou Tunis. Cela se passe dans tout le pays ».
    « En ce moment, c’est une véritable chasse à l’homme », lance Ibrahim. « Les policiers ciblent des quartiers où vivent les Subsahariens [comme le quartier Ariana, à Tunis, ndlr] et procèdent à des rafles. Plusieurs de mes amis ont vécu la même mésaventure que moi et certains ont été envoyés en prison deux ou trois fois », signale le Guinéen.Quelques-uns parviennent à éviter une interpellation en échange d’un pot-de-vin. Jean*, demandeur d’asile en Tunisie, a aidé plusieurs personnes à échapper à la prison. « L’autre jour, j’ai donné 100 dinars [près de 30 euros, ndlr] à un policier en civil pour qu’il laisse mon ami. Le lendemain, j’ai fait la même chose avec deux femmes de mon quartier, pour la même somme », raconte cet autre Ivoirien.
    Pour les moins chanceux, le processus reste toujours le même : les migrants interpellés sans titre de séjour sont envoyés quelques heures au poste de police, puis à la prison de Bouchoucha (à l’ouest de Tunis). Cette « maison d’arrêt, où sont regroupées les personnes placées en garde à vue à Tunis, est souvent présentée comme le pire lieu de détention de Tunisie », selon un rapport de l’ONG Avocats sans frontières.Les personnes ne passent que quelques jours dans cette prison, où s’entassent 60 à 70 prisonniers par cellule, avant de comparaître au tribunal.L’entrevue devant le juge se fait à marche forcée, en quelques minutes seulement. Trois questions suffisent aux magistrats pour rendre leur verdict : "Quel est votre identité ? Comment êtes-vous entré en Tunisie ? Avez-vous un titre de séjour ?"Les audiences pour « séjour irrégulier » se déroulent à la chaîne. Lors de son passage au tribunal début novembre, Ibrahim dit s’être retrouvé au côté d’une trentaine de Subsahariens, dont deux mineurs, une dizaine de femmes et une enceinte de huit mois. Tous ont été inculpés car en situation irrégulière sur le territoire tunisien.
    Mais impossible de savoir combien de personnes ont déjà été emprisonnées de cette manière, les autorités tunisiennes refusent de communiquer les chiffres des condamnations pour « séjour irrégulier ».
    Selon la loi n°68-7 du 8 mars 1968, relative à la condition des étrangers en Tunisie, un sans-papiers s’expose à une peine d’"emprisonnement d’un mois à un an et d’une amende de 6 à 120 dinars" (1,80 euros à 36 euros) pour « séjour irrégulier ». Dans les faits, ils sont le plus souvent condamnés à des peines de deux à six mois de prison. Ce texte, ancien mais jusque-là très peu appliqué, semble de plus en plus utilisé par les autorités tunisiennes pour enfermer les migrants en situation irrégulière. « Depuis février 2023 [date d’un discours virulent du président tunisien à l’encontre des Subsahariens, ndlr], on observe une hausse des condamnations pour ce motif. Et cela encore pris de l’ampleur ces dernières semaines », affirme Romadhane Ben Amor, du Forum tunisien économique et social (FTDES). « C’est une manière de criminaliser un peu plus les migrants ».
    Une fois condamnés, les exilés interpellés à Tunis sont ensuite transférés dans la prison de Mornaguia. Ce centre de détention « est rempli de Subsahariens, de toutes les nationalités », alerte Koffi. Pendant deux mois, cet Ivoirien a partagé sa cellule avec quelque 80 migrants dans une « chambre des étrangers », terme qui désigne les cellules occupées uniquement par des Noirs.Ibrahim a, lui, été enfermé 14 jours avec une centaine de personnes, des exilés mais aussi des Tunisiens condamnés pour usage de drogues, vols, ou violences. « Chaque jour, ça rentre, ça sort. Des Noirs sont libérés et d’autres arrivent, toujours pour le même motif. Les Subsahariens ne restent que quelques mois, alors que les Tunisiens passent plusieurs années derrière les barreaux », explique le jeune Guinéen.
    La proximité avec des prisonniers potentiellement dangereux est une épreuve supplémentaire pour les migrants. Dans chaque cellule partagée avec des Tunisiens, un chef – appelé par les détenus « kabran », qui signifie patron en arabe - organise la vie derrière les barreaux. « C’est lui qui fait la loi, on est obligé de faire ce qu’il dit sinon il nous frappe. S’il vous dit de vous coucher à 19h, vous devez dormir. C’est aussi lui qui vous attribue une place dans la cellule », se souvient Ibrahim.
    Comme à l’extérieur, le racisme et les mécanismes de domination ressurgissent dans les établissements pénitentiaires de Tunisie. Les Noirs sont parqués dans un coin de la pièce, le plus souvent près des toilettes. Ils doivent partager des lits à cinq ou six personnes, quand les Tunisiens dorment à deux sur la même couchette. Si la pièce est saturée, des exilés peuvent être contraints de dormir à même le sol.
    « La souffrance que j’ai vue dans les prisons tunisiennes, je ne l’ai jamais vu en Libye »
    Contrairement aux Tunisiens, les migrants n’ont pas de famille en Tunisie et ne peuvent donc pas recevoir de nourriture, de produits d’hygiène ou de vêtements de leurs proches. « Nous, on reste avec les mêmes habits. Pendant deux semaines, j’ai porté le même pantalon et le même tee-shirt », dit Ibrahim. « La nourriture est très mauvaise, on a droit à un seul repas par jour. Donc sans aide extérieur, c’est très dur. En fait, cela sert tout juste à nous maintenir en vie », renchérit Koffi. Les exilés affirment aussi que les prisons tunisiennes sont confrontées à des cas de gale et de tuberculose, et infestées de punaises de lit et de cafards.
    Autant de facteurs qui rendent le séjour des migrants dans les geôles tunisiennes particulièrement traumatisant. Même pour Ibrahim, qui a passé cinq ans dans « l’enfer libyen ». En contact avec InfoMigrants depuis de nombreuses années, le jeune Guinéen a raconté à plusieurs reprises ses différentes incarcérations en Libye, dans les prisons de Tarik el Siqqa ou encore de Zaouia. Des lieux où les violences sont légion et les droits des migrants continuellement bafoués. Et pourtant Ibrahim est catégorique : selon lui, la vie en prison demeure plus difficile en Tunisie qu’en Libye. « La souffrance que j’ai vue à Monarguia, je ne l’ai jamais vue en Libye. C’est vrai que les gardiens libyens sont violents, qu’on est victimes de travail forcé et d’agressions, mais en Tunisie les conditions de vie sont plus dures moralement », confie-t-il. « En Libye, on était tous dans la même situation. Ici, on est incarcéré aux côtés de criminels, de braqueurs… qui sont condamnés à 12 ou 15 ans de prison. Alors que toi tu es là seulement à cause d’un problème de papiers et tu es traité de la même manière qu’eux. Ce pays me fait de plus en plus peur ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#incarceration#detention#violence#migrationirreguliere#sante#violence#vulnerabilite#droit

  • Exposition : S’évader. L’art en détention. Du XIXe siècle à la fin du bagne – Criminocorpus Lab
    https://criminocorpus-lab.cnrs.fr/2024/10/16/exposition-sevader-lart-en-detention-du-xixe-siecle-a-la-fin-

    Criminocorpus Lab et la ville de Niort organise, dans le cadre du festival du polar Regards noirs, une exposition sur l’art en détention, à découvrir du 27 novembre 2024 au samedi 8 mars 2025.

    Graffiti, poèmes, tableaux, #tatouages, rostres de requin ou noix de coco gravés… L’exposition invite à découvrir l’art produit en #détention entre le début du XIXe siècle, marqué par l’essor de la #prison pénale et le milieu du XXe siècle qui scelle la fermeture du #bagne de Guyane.

    Une approche scientifique et sensible de l’histoire pénitentiaire, au prisme des œuvres et d’objets d’art créés par les détenus. Les oeuvres exposées proviennent de différents fonds : Bibliothèque nationale de France, archives départementales, musées, École nationale d’administration pénitentiaire, association #Criminocorpus et collections privées.

    ça ne s’invente pas, l’exposition aura lieu au Pilori 1 place du Pilori à Niort.
    https://regardsnoirs.niort.fr/agenda/exposition-sevader-lart-en-detention/index.html
    #polar

  • #Allemagne : comprendre la nouvelle « #procédure_aéroportuaire »

    Dans le cadre du nouveau pacte européen sur l’asile, le gouvernement allemand a approuvé des « procédures aéroportuaires » plus rapides. Il s’agit d’une disposition du #RAEC qui permettra d’accélérer le traitement des demandes d’asile et le renvoi des personnes arrivant directement en provenance d’un « pays d’origine sûr ».

    Voici ce que cela signifie.

    Le gouvernement allemand vient d’approuver un projet de loi visant à mettre en œuvre certains aspects du nouveau #Régime_d’asile_européen_commun (RAEC)

    Il s’agit notamment de la #procédure_accélérée_aux_frontières. Il s’agit d’une disposition du RAEC qui permettra d’accélérer le traitement des demandes d’asile et le renvoi des personnes arrivant directement en provenance d’un « #pays_d'origine_sûr ».

    Or, le seul moyen pour un migrant d’enter en Allemagne en provenance d’un pays situé en dehors de l’espace Schengen est par avion ou par bateau.

    C’est la raison pour laquelle les nouvelles mesures concernent les procédures dans les #aéroports allemands.

    Fonctionnement du système jusqu’à présent

    L’Allemagne dispose déjà de procédures spéciales pour les migrants sans papiers originaires de pays figurant sur la liste officielle des pays d’origine sûrs - qui comprend actuellement les États membres de l’UE et 10 autres pays - et qui demandent l’asile à l’aéroport.

    Ils se retrouvent alors dans une #zone_de_transit à l’intérieur de l’aéroport dans lesquelles ils ne sont pas encore considérés comme étant entrés sur le territoire allemand.

    Selon la réglementation actuelle, les personnes dont les demandes sont traitées dans ces zones de transit, peuvent être retenues pendant un maximum de 19 jours.

    En quoi la « procédure aéroportuaire » va-t-elle évoluer ?

    Le nouveau règlement élargit la définition des pays d’origine sûrs. À l’avenir, un pays sera considéré comme « sûr » si son #taux_de_protection, c’est-à-dire la part de demandeurs d’asile originaires de ce pays obtenant une protection en Allemagne, est inférieur à 20 %. Selon le ministère de l’Intérieur, c’est le cas pour un « grand nombre de pays d’origine ».

    La procédure aéroportuaire accélérée doit également s’appliquer aux personnes qui représentent un danger pour la #sécurité_nationale ou l’#ordre_public, ainsi qu’aux migrants qui falsifient leur identité.

    Les #mineurs_non_accompagnés ne seront pas soumis à ces procédures, sauf s’ils sont considérés comme un risque pour la #sécurité de l’Allemagne. La procédure s’appliquera toutefois aux enfants accompagnés d’un membre de leur famille.

    Autre évolution : les migrants pourront être retenus pendant huit à douze semaines dans la zone de transit à l’aéroport, auxquelles s’ajoute un délai supplémentaire de douze semaines appelé « #procédure_de_retour », qui intervient si la demande d’asile de la personne est rejetée - contre 19 jours aujourd’hui.

    Un « signal important pour l’Europe »

    « Nous envoyons un signal important à l’Europe en montrant que l’Allemagne met en œuvre la nouvelle loi de manière rapide et complète », a déclaré la ministre allemande de l’Intérieur Nancy Faeser, qui assure que Berlin veut accélérer les mises en œuvre du Pacte européen sur l’asile plus vite qu’exigé par Bruxelles.

    Elle s’est ainsi félicité que l’Allemagne soit le premier pays européen a mettre en œuvre les nouvelles règles du RAEC.

    Reste que le cas de l’Allemagne est bien plus simple, comparé à la Grèce, l’Italie, l’Espagne ou la Hongrie, qui observent beaucoup plus d’arrivées en provenance de pays tiers.

    Préoccupations en matière de droits de l’homme

    Les procédures accélérées aux frontières - plus que tout autre aspect de la réforme du RAEC - ont été fortement critiquées.

    Clara Bünger, députée du parti de gauche allemand, affirme que le fait de fournir une définition des pays d’origine sûrs dans le nouveau règlement permet à des États d’être déclarés sûrs « par une voie détournée ».

    D’autres dénoncent la nouvelle période de détention des demandeurs d’asile dans les zones de transit, qui peut durer potentiellement jusqu’à six mois, y compris des enfants et des personnes vulnérables. Pour Anna Suerhoff, assistante de recherche à l’Institut allemand des droits de l’Homme, le dispositif est contraire à la Convention de Genève.

    Le ministère allemand de l’Intérieur précise que les personnes ne seront détenues que sur décision de justice, comme lorsqu’un demandeur d’asile débouté présente un risque de fuite.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/61131/allemagne--comprendre-la-nouvelle-procedure-aeroportuaire
    #pacte #asile #migrations #accélération #procédures_accélérées #pays_sûrs #rétention #détention_administrative

    ajouté à la métaliste sur #Pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile :
    https://seenthis.net/messages/1019088

    ping @karine4

  • #Israele introduce nuove misure detentive per i cittadini accusati di “terrorismo”
    https://radioblackout.org/2024/11/israele-introduce-nuove-misure-detentive-per-i-cittadini-accusati-di-

    Il parlamento israeliano ha approvato, lo scorso 6 novembre, due leggi riguardanti nuove pene e misure detentive per i cittadini accusati di “terrorismo”, destinate cioè ai palestinesi con cittadinanza israeliana, così scrive Eliana Riva su Pagine Esteri. Occorre parlare del sistema giuridico a due livelli che Israele mette in campo, in questo caso con le […]

    #L'informazione_di_Blackout #detenzione_amministrativa #ONU #palestina

  • En Italie, Giorgia Meloni en guerre contre les juges
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/11/13/en-italie-giorgia-meloni-en-guerre-contre-les-juges_6391449_3210.html

    En Italie, Giorgia Meloni en guerre contre les juges
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    Entre le gouvernement de Giorgia Meloni et les juges italiens, le conflit se poursuit et prend même une dimension transatlantique. La dirigeante nationaliste et conservatrice a en effet reçu, mardi 12 novembre, le soutien de son « ami » Elon Musk, milliardaire aux inclinations illibérales et soutien du président élu des Etats-Unis, Donald Trump. La question migratoire, en particulier l’affaire des centres de détention italiens pour migrants installés en Albanie, sert désormais de champ de bataille à une confrontation entre les pouvoirs exécutif et judiciaire, également alimentée par un projet de réforme de la justice. Les opposants à ce texte voient en lui une manœuvre de fond visant à saper la très forte autonomie dont jouissent les magistrats italiens.
    Certes, le conflit entre les politiques – notamment à droite – et les juges est un trait structurel de la vie publique italienne depuis trois décennies. Mais parmi les opposants à l’exécutif, on s’inquiète de voir le gouvernement dominé par l’extrême droite de Giorgia Meloni suivre les traces des forces politiques illibérales avec lesquelles elle partage des affinités profondes, tels le Fidesz de Viktor Orban en Hongrie ou les ultraconservateurs du parti Droit et justice (PiS) qui ont dominé la vie politique polonaise de 2015 à 2023.
    Un nouvel épisode de ce conflit est survenu lundi 11 novembre, quand les juges de Rome ont invalidé, pour la deuxième fois en moins d’un mois, la détention en Albanie de migrants secourus en mer par les autorités italiennes. Les structures construites par l’Italie dans le pays balkanique, mises en service début octobre, sont donc toujours vides, les migrants du deuxième groupe y ayant passé trois nuits avant qu’ils soient remis en liberté et redirigés vers l’Italie.
    Seuls peuvent être transférés en Albanie des hommes seuls, considérés comme non vulnérables et provenant de pays définis comme « sûrs » par la législation italienne. Les migrants ramenés vers l’Italie, lundi, sont des ressortissants de l’Egypte et du Bangladesh, deux Etats appartenant selon la loi à cette catégorie. Or le tribunal de Rome a estimé que la définition des pays « sûrs » par l’Italie était en contradiction avec les normes européennes. En l’espèce, elle se réfère à une décision selon laquelle un pays ne peut pas être considéré globalement comme sûr si seule une partie de son territoire ou de sa population bénéficie de ladite sûreté. L’affaire a donc été renvoyée devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), suspendant la détention des migrants concernés.
    Les débuts de l’expérience albanaise de Giorgia Meloni, un des projets phares de son mandat, se traduisent donc par des fiascos à répétition, aggravés tant par l’image offerte par ces allées et venues de quelques personnes entre l’Albanie et l’Italie que par les coûts élevés de l’opération. Pour les cinq années que doit durer le protocole signé entre Tirana et Rome, l’Italie a en effet prévu de dépenser 654 millions d’euros. L’affaire offre cependant l’occasion aux partis de la majorité d’attaquer les représentants de la magistrature comme des ennemis de l’intérieur. Multipliant les interventions virulentes, le vice-président du conseil Matteo Salvini (extrême droite) a déclaré lundi que la décision des juges de Rome était « non contre le gouvernement mais contre les Italiens et leur sécurité ». Il encourt par ailleurs six ans de prison pour avoir refusé à un navire de sauvetage humanitaire abritant 147 migrants d’accoster dans les ports italiens lorsqu’il était ministre de l’intérieur en 2019.
    « Un segment militant de la magistrature ne décidera pas de la politique migratoire de l’Italie », a déclaré, pour sa part, le secrétaire d’Etat à la justice, Andrea Delmastro Delle Vedove, député de Fratelli d’Italia, le parti de Giorgia Meloni. Maurizio Gasparri, sénateur de Forza Italia (centre droit), est allé jusqu’à dénoncer un « Capitole à l’envers », accusant les juges de « subversion » en faisant référence à l’attaque menée contre le cœur de la démocratie américaine par les partisans défaits de Donald Trump, le 6 janvier 2021. Autre écho américain, Elon Musk, avec qui Mme Meloni a construit les meilleurs rapports, s’est permis une ingérence dans la vie publique italienne en déclarant sur X, le réseau social dont il est propriétaire, que les magistrats responsables des échecs du projet albanais devaient « s’en aller ». Cette intervention donne une dimension jamais vue à un conflit entre la droite italienne et la magistrature, qui dure depuis 1994 et l’arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi.
    « En Italie, la magistrature s’est considérablement renforcée face à la classe politique après l’effondrement du système des partis dans les années 1990 », explique Ermes Antonucci, journaliste judiciaire au quotidien Il Foglio et auteur de La Repubblica giudiziaria (« la république judiciaire », Marsilio Nodi, 2023). « Elle a pu se percevoir comme un acteur de la vie politique, quitte à entrer en conflit avec les autres pouvoirs », poursuit-il.
    Ainsi, pour Stefano Musolino, président de Magistrature démocratique, un courant de l’Association nationale des magistrats marqué à gauche, « la question migratoire sert de socle où se joue une lutte entre deux visions de la démocratie : celle, plébiscitaire, qui est basée uniquement sur les élections, sachant que le gouvernement a beaucoup investi politiquement sur l’immigration. Et, d’autre part, la vision de la démocratie qui est fondée sur l’Etat de droit ».Au-delà de l’affaire albanaise, la magistrature italienne, bien que divisée en chapelles aux couleurs politiques diverses, s’oppose de manière unie à la réforme de la justice portée par le gouvernement Meloni. « La séparation des carrières entre procureurs et magistrats du siège et l’établissement de deux conseils de la magistrature distincts font peser le risque d’une soumission du parquet à l’exécutif », craint ainsi Rossella Marro, présidente de l’Unicost, un courant de la magistrature de sensibilité modérée.
    Pour Claudio Galoppi, président du courant plus conservateur Magistrature indépendante, tout aussi opposé à la réforme, « il ne faut pas dramatiser le débat. L’affaire albanaise ne doit pas être un prétexte pour monter des barricades entre le gouvernement et les magistrats. Désormais, il faut laisser la CJUE décider ». En attendant, ces poignées d’hommes migrants dont les trajectoires se sont un jour perdues sur les flots de la Méditerranée et au sujet desquels le gouvernement italien a tant misé continueront à être transportées, en dépit du bon sens, d’une rive à l’autre de la mer Adriatique

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#droit#justice#JCUE#politiquemigratoire#sante#detention

  • Comment les #centres_de_rétention se sont transformés en outil sécuritaire pour l’État

    Alors que le nouveau ministre de l’intérieur multiplie les déclarations autour de ces lieux de #privation_de_liberté, Mediapart retrace l’évolution de leur utilisation, désormais assumée comme l’espace où doivent être enfermés en priorité les étrangers dits « dangereux ».

    Le tournant a sans doute été pris au lendemain de la mort de la petite #Lola, tuée à l’âge de 12 ans par une ressortissante algérienne, le 14 octobre 2022 à Paris. À l’époque, un sigle se répand à une vitesse éclair sur les plateaux télé et dans les pages des grands titres nationaux : #OQTF, pour « #Obligation_de_quitter_le_territoire_français ». La meurtrière de la fillette était visée par cette #mesure_d’éloignement qui permet à l’État d’expulser les étrangers qui n’ont pas, selon lui, vocation à rester sur le territoire.

    Peu après le drame, et son #instrumentalisation par la droite et l’extrême droite, Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, annonce vouloir rendre « impossible » la vie des étrangers faisant l’objet d’une OQTF, déplorant un « droit trop complexe » pour y parvenir. « [Nous nous sommes] intéressés aux étrangers qui posaient des questions d’#ordre_public, soit parce qu’ils étaient #fichés_S, soit parce qu’ils étaient auteurs de crimes ou de délits très graves », déclare-t-il alors.

    Trois mois plus tôt, en août 2022, il adressait déjà une circulaire à tous les préfets de France les invitant à enfermer et à éloigner en priorité les étrangers en situation irrégulière auteurs de #troubles_à_l’ordre_public. « En cas de manque de places disponibles [en centre de rétention – ndlr], il convient de libérer systématiquement les places occupées par les étrangers sans antécédents judiciaires non éloignables et de les assigner à résidence », assumait-il.

    C’est ainsi que la population placée en centre de rétention administrative (CRA) semble avoir évolué, sous l’impulsion de l’ancien locataire de la Place-Beauvau. Et désormais avec la validation de son successeur, #Bruno_Retailleau, qui a affirmé vouloir une nouvelle #loi_immigration pour augmenter la #durée_maximale de rétention pour les auteurs de crimes sexuels ; une exception jusqu’alors uniquement possible pour les terroristes.

    Lundi 28 octobre, c’est dans une #circulaire adressée aux préfets que le ministre officialise la chose, les appelant à « utiliser tous les moyens de droit à disposition face aux étrangers considérés comme menaçant l’ordre public ». Le document fuite dans le contexte de la visite présidentielle d’Emmanuel Macron au Maroc, en compagnie de Bruno Retailleau.

    Lors de sa visite du CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) le 11 octobre, le nouveau ministre de l’intérieur n’a pas manqué de surfer sur une autre affaire, celle de Philippine, une jeune étudiante tuée par un ressortissant marocain, déjà condamné pour viol et lui aussi visé par une OQTF et libéré de centre de rétention faute de laissez-passer consulaire – nécessaire pour mettre en œuvre son expulsion – obtenu à temps par les autorités.

    Bruno Retailleau insiste lourdement sur « des profils très, très dangereux, qui ont écopé de plusieurs années de prison », et souligne que désormais, « le peu de places » disponibles sont « réservées » aux « cas les plus lourds ».

    La quasi-totalité des retenus connus pour « trouble à l’ordre public »

    Le 20 septembre, lors d’une visite parlementaire dans ce même centre de rétention, les député·es Ersilia Soudais et Aurélien Taché (La France insoumise) sont d’abord alerté·es par les #conditions_de_vie des retenus, leurs problèmes de santé et le manque d’#accès_aux_soins, ou encore les #tensions et #violences qui découlent de l’enfermement.

    Les deux parlementaires aperçoivent notamment une minuscule pièce servant à l’« #isolement », avec une couchette, séparée d’un WC par un muret. L’homme enfermé là aurait cherché à fuir du centre la veille et restera là jusqu’à ce qu’il se « calme ».

    Un peu plus loin, la question sécuritaire s’illustre encore différemment. Plusieurs agents du greffe sont réunis dans un bureau, dont les murs sont entièrement habillés de tableaux, sur lesquels figurent les nom, prénom, nationalité, préfecture de rattachement, date et motif d’arrivée de chaque retenu. « Aujourd’hui, 100 % des retenus sont connus pour des troubles à l’ordre public », lance l’un des policiers. Cela date « d’un an ou deux », poursuit-il, soit au moment de la fameuse #circulaire_Darmanin.

    Le chiffre a de quoi surprendre. Durant des années, de nombreuses personnes #sans-papiers, et sans histoire aucune avec la police ou la justice, se retrouvaient enfermées en CRA et menacées d’#expulsion alors qu’elles résidaient, travaillaient et avaient parfois des enfants scolarisés en France, victimes du cycle infernal des expulsions mis en place par les autorités.

    « Ils ont tous 30 à 40 faits [derrière eux] pour violences, etc. Donc le but du jeu, c’est qu’ils soient éloignés, et pas sur le territoire français pour commettre d’autres violences », poursuit cet agent du greffe. La tendance s’est donc inversée, comme le souhaitait l’ancien ministre de l’intérieur, confirmant que les CRA sont devenus des outils purement sécuritaires.

    « Avant, on voyait beaucoup de simples personnes en situation irrégulière. Maintenant, ce sont des sortants de prison », confirme en off un policier qui travaille en CRA.

    Une annexe de la prison

    Une information que confirme Thierry*, agent de sécurité dans un CRA de France, qui souhaite garder l’anonymat. « On reçoit beaucoup de #sortants_de_prison. À peine libérés, on les voit arriver ici. Ils n’ont pas le temps de repasser chez eux ou de s’échapper. » Il décrit une #machine_infernale où dès qu’une « #mise_à_l’avion » est effectuée – autrement dit, une expulsion – ou qu’une libération a lieu, la place est immédiatement attribuée à un autre et ne reste « jamais vacante ».

    Et puisqu’il ne s’agit désormais que de ces profils, sur son lieu de travail, l’aile consacrée aux femmes a quasiment disparu. La majorité des hommes retenus ici « se comportent bien », souligne-t-il, tout en sachant que dans le lot, certains ont pu commettre un viol, une agression, ou baigner dans les trafics.

    « On a une petite minorité qui est dans la provocation. Mais quand on sait qu’ils vivent reclus, à quatre dans une chambre, sans aucune intimité, je les comprends. C’est normal que ça rende fou. »

    « Les gens sont enfermés, on dirait un lieu pénitentiaire. D’ailleurs, quand les femmes viennent rendre visite à leur conjoint, elles parlent souvent d’un #parloir. Ça en dit long », relève Thierry. Dans son imaginaire, avant de travailler en CRA, l’homme se figurait un lieu où étaient placés les sans-papiers censés être renvoyés dans leur pays. « Pas un endroit où on enferme des criminels ou des bandits… »

    Interrogés sur l’évolution des profils parmi les retenus, les services du ministère de l’intérieur indiquent à Mediapart qu’au niveau national 96 % des retenus sont « des étrangers en situation irrégulière ayant un profil évocateur d’une menace à l’ordre public », pouvant être fichés S, connus pour des faits de terrorisme ou de droit commun, ou sortir de prison.

    L’expulsion des étrangers « dont le profil est évocateur de risques de trouble à l’ordre public est prioritairement recherché », poursuivent-ils, précisant que cela ne concerne pas uniquement des individus condamnés, mais « plus largement des individus défavorablement connus des services de police », qui ont pu faire l’objet de classement sans suite, de mesures alternatives ou encore d’un fichage pour radicalisation.

    C’est une « priorité d’action » depuis plusieurs années, assume le ministère, en citant les attentats d’Arras et d’Annecy, qui ont conduit à une meilleure « prise en compte de l’#ordre_public dans le cadre de la rétention […], que l’étranger soit en situation irrégulière, qu’il soit détenteur d’un titre de séjour, demandeur d’asile ou bénéficiaire de la protection internationale ».

    Elsa Faucillon, députée NFP des Hauts-de-Seine, dit constater un changement de profil parmi les retenus : « On voit beaucoup moins qu’avant des personnes placées en rétention après un “simple” contrôle d’identité, et quasi exclusivement des personnes qui représentent un “#danger” ou une “#menace”. » Mais cette dernière notion « relève d’un grand #flou et de beaucoup d’#arbitraire », estime-t-elle.

    « Dans un même lieu, on va retrouver des personnes suspectées ou accusées d’actions terroristes, passées par la case prison, et d’autres pour qui la rétention est uniquement administrative », précise la députée, avec le souvenir d’un homme accusé de trouble à l’ordre public pour avoir mendié dans la rue.

    « Moi, je sors de prison, mais je ne mérite pas de me retrouver ici, j’ai purgé ma peine », nous glisse un Algérien rencontré au CRA du Mesnil-Amelot, avec le sentiment d’être puni une seconde fois. À ses côtés, un jeune homme fulmine : « J’ai une carte d’identité italienne et je me retrouve ici. Je me suis battu avec un collègue dehors, on m’a mis la mention “trouble à l’ordre public”. J’ai dit que je pouvais rentrer dans mon pays par mes propres moyens, mais ils n’ont rien voulu savoir. »

    Un autre, de nationalité égyptienne, explique avoir été « ramassé » à l’aube, alors qu’il travaillait au noir sur un marché. Près des chambres où sont parqués les retenus apparaissent des lits superposés et un matelas posé à même le sol. Mounir, du haut de ses 20 ans, a le visage déconfit. Il dit en chuchotant avoir utilisé l’identité d’un autre pour pouvoir travailler. « Ils m’ont chopé alors que je faisais une livraison, je n’avais pas de permis. » Son dossier a été estampillé d’un « trouble à l’ordre public ».

    Non expulsables et enfermés malgré tout

    De toute façon, commente un Tunisien derrière le grillage qui entoure la cour, comparant lui aussi les lieux à une « prison », « ils ramènent les gars ici juste pour faire du #chiffre ». L’obsession est telle que, parmi les personnes enfermées au Mesnil-Amelot lors de notre visite, se trouvent également des étrangers considérés comme non expulsables, parce que leur pays connaît une situation de conflit et de chaos – à l’instar de l’Afghanistan, du Soudan ou d’Haïti.

    Lorsque notre regard se pose sur la mention « Afghan », inscrite au tableau du bureau du greffe, le responsable de la visite l’admet : « Celui-là sera relâché à l’issue des trois mois, il ne peut pas être expulsé. »

    Quant aux Algériens, en théorie expulsables, il devient presque impossible pour les autorités d’obtenir le fameux #laissez-passer_consulaire nécessaire à leur éloignement, selon l’agent de sécurité déjà cité.

    « Tous les retenus de nationalité algérienne restent trois mois, soit la durée maximale de rétention, et ressortent ensuite, le plus souvent avec une #assignation_à_résidence, rapporte-t-il. J’en ai vu faire trois passages d’affilée en CRA, à chaque fois libérés, puis replacés en rétention, puis de nouveau libérés… » La situation ne risque pas de s’arranger avec la « réconciliation » opérée par la France avec le Maroc, au détriment de ses relations avec l’Algérie.

    Mais au milieu de ces profils dits « dangereux », dont certains ont le visage marqué par la vie et les bras balafrés, il arrive encore de croiser des hommes sans histoire. Tel ce cinquantenaire burkinabé, vivant en France depuis vingt ans.

    Lorsque nous l’interrogeons sur d’éventuels antécédents judiciaires, celui-ci est catégorique. « Je sais quand je fais des bêtises, et je n’en ai pas fait. Je ne suis pas un danger pour la France. Je vis avec les Français, je n’ai pas de problèmes avec eux. Je me sens français », déclare-t-il, précisant que ses enfants, qui résident sur le territoire français, sont aujourd’hui majeurs.

    Selon le ministère de l’intérieur, à l’heure actuelle « seuls 6 % [des retenus] sont des étrangers non connus pour des menaces à l’ordre public » en France.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/301024/comment-les-centres-de-retention-se-sont-transformes-en-outil-securitaire-

    #CRA #détention_administrative #rétention #migrations #réfugiés #enfermement #politique_du_chiffre #expulsabilité

  • The Brief – Solidarity replaced by calls for tougher measures in EU migration debate

    The trend appears to include the entire political spectrum, from far-right figures like Geert Wilders to progressive leaders like Olaf Scholz.

    “Since 2015 everyone said that I am an idiot or evil to have this point of view. But at the end of the day everyone is going to agree with me in the end," said Viktor Orbán in Strasbourg last week.

    The Hungarian prime minister’s words are starting to sound more like a prophecy, as we witness a significant shift in how leaders approach and discuss migration policies in the EU.

    The trend appears to encompass the entire political spectrum. From growing calls to opt out of migration policies, led by far-right figures like Geert Wilders in the Netherlands and Viktor Orbán in Hungary, to progressive leaders such as German Chancellor Olaf Scholz, and even from outside the EU, UK Prime Minister Keir Starmer, showing interest in Italy’s controversial offshore migration deal with Albania.

    Questions persist over what drove this shift in the EU’s migration narrative, as the focus on solidarity, responsibility sharing and unity has now been replaced by member states advocating for tougher measures.

    The EU’s migration debate now focuses almost exclusively on combating smugglers, addressing instrumentalisation, tightening border controls, and reinforcing the external dimension of migration.

    Externalisation efforts ramped up following the 2015 migration crisis, which highlighted the weaknesses of the EU’s asylum system and exacerbated internal divisions. This crisis underscored the need for a unified and integrated approach across the Union.

    “This is also a long-term trend,” said #Giuseppe_Campesi, Associate Professor in Law and Society at the Department of Political Sciences of the University of Bari. “Starting with the agreement with Turkey, then the strengthened collaboration between Italy and Tunisia, and now the European Union’s partnership with Tunisia,” he added.

    After the 2015 crisis, the EU has actively pursued reforms to promote a more integrated migration strategy.

    After all, as the most quoted saying of founding father Jean Monnet goes, “Europe will be forged in crisis” and will be the “sum of the solutions adopted for those crises.”

    In May 2020, the newly established von der Leyen Commission announced its plan to introduce the New Pact on Migration and Asylum, which was ultimately approved in April this year amid considerable criticism from both governments and NGOs.

    But it seemed that lessons were learned when, in 2022, following Russia’s invasion of Ukraine, the Council unanimously adopted a resolution to activate the Temporary Protection Directive (TPD), reviving the long-dormant “sleeping beauty” of the EU asylum system to welcome Ukrainians fleeing the conflict.

    Two years later, however, the Ukrainian crisis stands as a unique circumstance that did not indicate a shift in the European Union’s strategy, especially as the political discourse surrounding migration becomes harsher.

    On the eve of the October European Council, which is expected to focus on migration, the push for a stricter migration policy is more evident than ever.

    The Commission’s letter sent to member states on Monday (October 14) outlines plans for innovative strategies to combat illegal migration, explicitly mentioning the “development of #return_hubs outside the EU.”

    In the approved New Pact, “the idea of containment at the border is very strong, particularly the concept of mandatory border procedures involving detention,” Campesi said.

    The new rules will affect border infrastructure by necessitating the establishment of detention centres, imposing significant costs on the countries of first arrival.

    “Until now, border procedures existed, but they were not mandatory and did not necessarily involve detention. However, that will no longer be the case,” he added.

    The letter sent by the Commission also references the “Italy-Albania protocol,” as the EU “will also be able to draw lessons from this experience in practice,” further normalising the offshore model, that now represents a practice from which the EU can learn and potentially expand.

    Just last year, former Council of Europe Commissioner for Human Rights Dunja Mijatović highlighted some controversial aspects of the pact, stating that it raises concerns for human rights “and adds to a worrying European trend towards the externalisation of asylum responsibilities.”

    “It seems that Italy is partially preparing for the implementation of new rules on border asylum procedures and returns, which have yet to be approved but are set to take effect in 2026,” Campesi added.

    https://www.euractiv.com/section/politics/opinion/the-brief-solidarity-replaced-by-calls-for-tougher-measures-in-eu-migratio

    #procédure_à_la_frontière #frontières #migrations #réfugiés #asile #pacte #pacte_européen #enfermement #détention #rétention #centres_de_retour #externalisation #modèle_albanais

    ping @karine4
    –-

    ajouté au fil de discussion:
    Procedura di frontiera: dall’UE arrivano le quote massime per ciascun Paese
    https://seenthis.net/messages/1067127

    ajouté à la métaliste sur #Pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile:
    https://seenthis.net/messages/1019088

    • Migration : les Européens à la recherche de solutions « innovantes »

      Il faut mettre en place des solutions innovantes pour faire baisser le nombre d’entrées illégales sur le territoire européen. Cette demande se fait de plus en plus pressante aux quatre coins de l’Union européenne. Et qu’importe si de récentes études universitaires comme le projet MIRREM (Measuring Irregular Migration) tendent à démontrer que le nombre d’étrangers en situation irrégulière dans l’UE reste stable depuis 2008 (environ 1% de la population de l’UE), les États membres veulent rajouter des briques dans la forteresse Europe.
      Une pression politique de plus en plus forte

      La pression politique est forte. La poussée de l’extrême droite dans les urnes en France, en Allemagne, en Autriche, aux Pays-Bas… donne des sueurs froides aux dirigeants européens. C’est dans ce contexte que le 15 mai dernier, une quinzaine d’États membres de l’UE a demandé à la Commission européenne « d’identifier, d’élaborer et de proposer de nouveaux moyens et des solutions innovantes pour prévenir l’immigration irrégulière en Europe ». Une initiative lancée par le Danemark rejoint par l’Autriche, la Bulgarie, Chypre, la République tchèque, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, l’Italie, La Lettonie, la Lituanie, les Pays-Bas, la Pologne et la Roumanie. L’annonce avait initialement été accueillie avec un certain scepticisme « Je ne voudrais pas faire partie d’une solution innovante » avait lancé un diplomate européen à ses collègues.

      Aujourd’hui, la donne a changé. L’atmosphère politique s’est tendue. L’Allemagne rétablit les contrôles à ses frontières, les Pays Bas veulent se retirer de la politique d’asile et de migration européenne, la France veut augmenter le nombre d’expulsions… C’est ainsi que les solutions innovantes se sont officiellement retrouvées à l’ordre du jour de la réunion des 27 ministres de l’intérieur ce jeudi à Luxembourg.
      Un concept encore très flou

      Le concept reste encore assez flou mais la plupart des appels vers des solutions innovantes semblent aller dans le sens de la mise en place de « hubs de retour ». Des centres situés hors du territoire de l’Union européenne et vers lesquels seraient renvoyés des migrants en situation irrégulière.

      Ces « hubs » s’inspireraient largement de l’accord passé par le gouvernement de Giorgia Meloni avec l’Albanie où deux centres doivent recevoir les migrants arrêtés dans les eaux italiennes. Ils rappellent aussi le projet (désormais abandonné par Londres) d’expulser au Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume Uni.

      Le flou du projet européen devrait se dissiper sous peu. La Hongrie qui préside le Conseil des ministres de l’Union européenne a promis des initiatives concrètes lors d’une prochaine réunion des 27 ministres de l’intérieur de l’UE. Les solutions innovantes commencent à prendre la forme d’une politique de découragement de l’immigration vers l’Europe et il n’y a plus grand monde aujourd’hui pour s’en émouvoir.
      La solution innovante alternative de l’Espagne

      Seule l’Espagne prend le contrepied de la majorité des États membres. Depuis des mois, le pays fait face à une hausse des arrivées de migrants illégaux aux îles Canaries. Malgré cette pression, le chef du gouvernement socialiste Pedro Sanchez prône une approche ouverte. Et pour lui, ce n’est pas juste une question morale. « L’immigration n’est pas qu’une question d’humanité, même si serait déjà suffisant en soi. Elle est, en plus, nécessaire pour la prospérité de notre économie et le maintien de notre bien-être » a déclaré ce mercredi le chef du gouvernement espagnol.

      Pour défendre sa vision, Pedro Sanchez pointe la place qu’occupent déjà les migrants dans l’économie de son pays. Ils représenteraient déjà 25 à 50% des travailleurs dans le secteur de l’hôtellerie, de l’agriculture ou de la construction. Le Premier ministre souligne aussi les difficultés de recrutement auxquelles les entreprises ibériques font face.

      « Aujourd’hui, plus de la moitié des entreprises espagnoles font état de difficultés pour trouver de la main-d’œuvre et le nombre de postes vacants non pourvus dépasse déjà les 150.000, a-t-il détaillé. Il s’agit d’un niveau record qui, si nous n’agissons pas, se multipliera au cours des prochaines décennies ». Dans la foulée, le chef du gouvernement espagnol a annoncé une réforme de l’accueil des migrants pour éliminer les procédures bureaucratiques inutiles et faciliter leur intégration.
      Avancer la mise en œuvre du pacte européen sur l’asile et la migration

      Pourtant comme les autres Européens, les Espagnols se disent de plus en plus inquiets face à la migration. Selon un sondage publié mardi par le quotidien El Pais, 57% d’entre eux estiment qu’il y a trop d’immigrés dans leur pays et 41% se disent « préoccupés » face à l’immigration, soit 16 points de plus qu’il y a un an et demi.

      Mais face à cette inquiétude Pedro Sanchez refuse la course à l’échalote. Pour lui, les « hubs de retour » ne sont que de la poudre aux yeux. Sa solution innovante, il préfère aller la chercher dans ce qui a déjà été approuvé par les 27 États membres. Le Premier ministre espagnol voudrait avancer d’un an, soit dès l’été prochain, l’entrée en vigueur du pacte européen sur l’asile et la migration. Nul besoin de solution innovante. Tout ce dont les Européens ont besoin y figure déjà : un renforcement des frontières extérieures de l’Union et surtout un mécanisme de solidarité avec les pays qui, comme l’Espagne, sont sous pression migratoire.

      https://www.rtbf.be/article/migration-les-europeens-a-la-recherche-de-solutions-innovantes-11447499

      #innovation

    • UN refugee agency endorses EU ‘#return_hubs’ — but with conditions

      The UN refugee agency (UNHCR) says EU ’return hubs’ in foreign countries may work as an incentive for rejected asylum seekers in Europe to go home.

      The concept aims to forcibly send failed asylum seekers in the EU, who refuse to leave, to centres abroad before final repatriation later on.

      “UNHCR gives preference to voluntary returns,” Jean-Nicolas Beuze, the agency’s representative in Brussels, told EUobserver earlier this week.

      But he also said \"return hubs can work as an incentive for rejected asylum seekers to go back home, because they are no longer on European soil."

      Coupled with reintegration and assistance once back home, the EU would also need to be involved to ensure conditions at the centres are up to human right standards, he said.

      “People should have access to adequate health facilities, education and so on and so forth, pending the time they are able or willing to return to their country of origin” he said.

      The UNHCR has not been consulted on any specific country where return hubs could be located. Instead, Beuze said they are talking with the EU Commission to ensure the centres would “be legally viable in line with international and eventually European law.”

      Asked why foreign-based centres could expedite forced returns when member states are unable to do it themselves, Beuze said there is a belief that the host nation could facilitate communication between the EU and the country of origin.

      “I think that there’s some belief that by having this staged approach, it will give more time for a deal to be made with the receiving country,\” he said.

      ’Catastrophic human cost’

      However, the issue has generated alarm among civil society, which warn similar efforts have either failed to deliver or have been corrupted by massive human rights violations.

      “Every time this kind of scheme has been attempted, it has had a truly catastrophic human cost,” said Olivia Sundberg Diez of Amnesty International.

      “From our perspective, these are not humane. These are not sustainable or even feasible examples to follow,” she said, noting the enormous financial and human costs.

      Unlike return hubs, Italy’s deal aims to process asylum claims of people rescued on the high seas at centres in Albania under Italian jurisdiction.

      But it is also set to cost €670m, or possibly more, over the next five years. And an initial batch of people disembarked at the centres were eventually returned to Italy, following a Rome court decision.

      A UK plan with Rwanda to send asylum seekers arriving on British shores to the central African nation reportedly cost over €800m. The scheme, now scrapped by the new Labour government, managed to send only four people who had volunteered after being offered over €3,000 each

      Australia’s decade-old efforts to offshore people to Nauru, a remote small pacific island, or Papua New Guinea, has led to riots, hunger strikes and suicides

      Whatever the stakes, the current European Commission appears determined to explore such ideas amid pressure from member states to curtail asylum arrivals.

      European Commission president Ursula von der Leyen has tasked commissioner-designate Magnus Brunner, among others, for the task.

      The Austrian national and finance minister is set to become the European Commissioner for internal affairs.

      Brunner made no mention of return hubs in his letter ahead of the hearing with the European Parliament next week, but instead referenced future legislation on returns.

      https://euobserver.com/migration/ar9f2c375e
      #HCR

  • Spoliazione del diritto di essere
    https://scomodo.org/spoliazione-del-diritto-di-essere

    Il numero di suicidi accertati da inizio anno fino al 17 settembre 2024 nelle carceri italiane è pari a settantadue e intorno a metà agosto l’indice di sovraffollamento era pari al 131,06 %. La situazione carceraria italiana è delicata, ma impellente da affrontare. 11 Giorni è una serie documentaristica che porta lo spettatore nella vita e nelle riflessioni di un gruppo di #detenuti della casa circondariale “Nerio Fischione” (già Canton Mombello) di Brescia. Ne abbiamo parlato con il regista Nicola Zambelli. L’articolo Spoliazione del diritto di essere proviene da Scomodo.

    #Marginalità #11giorni #sistema_penitenziario

  • Refugiados encerrados como animales y deportados como criminales, con dinero de la UE

    Una investigación de varios medios, entre ellos EL PAÍS (https://elpais.com/internacional/2024-10-11/en-el-corazon-de-las-deportaciones-forzosas-de-migrantes-que-turquia-financi), revela que el Gobierno turco ha creado una amplia red de centros de internamiento y deportación financiados con dinero de la UE. En esas instalaciones se violan sistemáticamente los derechos de los extranjeros para luego expulsarlos a países como Afganistán y Siria
    El País, Andrés Mourenza Mohammad Bassiki (SIRAJ) Ylenia Gostoli , 11-10-2024

    Sami, Zurmat, Abdul, Ghani, Amer, Jamshid procedían de diferentes lugares, jamás se conocieron. Pero tienen al menos dos cosas en común: huyeron de países sumidos en graves conflictos y estuvieron a las puertas de la UE, donde sus casos les podrían haber facilitado un estatus de refugiado. Hay una tercera característica que les une: han sido deportados de vuelta a sus países. Y allí han sido asesinados o han muerto en bombardeos; otros permanecen escondidos, temerosos por sus vidas, pensando cómo volver a escapar.

    El país desde el que fueron deportados, Turquía, ha recibido más de 11.500 millones de euros en fondos de la Unión Europea desde que firmó el pacto para frenar la inmigración en 2016. En principio, ese dinero se destinaba a atender las necesidades de los refugiados que llegasen a suelo turco, que rondan los tres millones de personas, y favorecer su integración, pero, cada vez más, se dirige a convertir al país en un muro infranqueable que cierre el paso a migrantes y refugiados en la frontera oriental de Europa. Para ello, la UE ha financiado la construcción y mantenimiento de una vasta red de centros de internamiento y deportación de extranjeros, que la ONG Global Detention Project ha definido como “uno de los sistemas de detención de migrantes más grandes del mundo”, con una capacidad similar a la de toda la UE y donde se conculcan sistemáticamente los derechos humanos.

    Durante los últimos 10 meses, un grupo de periodistas de EL PAÍS, NRC, L’Espresso, Etilaat Roz, SIRAJ, Der Spiegel, Le Monde, Politico y Alpheratz coordinados por Lighthouse Reports, ha sacado a la luz documentos, ha analizado imágenes de satélite y redes sociales y ha entrevistado a más de un centenar de fuentes en Turquía, Siria, Afganistán y varios países europeos para reconstruir cómo funciona este sistema de externalización de la gestión migratoria. Y cómo las autoridades de Bruselas están al corriente de la situación e incluso se muestran satisfechas con ella.
    El sirio Sami, de 26 años, esposado a una camilla de hospital en Turquía mientras era tratado de tuberculosis el pasado julio. Poco después fue deportado por la policía a Siria pese a las quejas de los médicos.
    El sirio Sami, de 26 años, esposado a una camilla de hospital en Turquía mientras era tratado de tuberculosis el pasado julio. Poco después fue deportado por la policía a Siria pese a las quejas de los médicos.

    A principios de julio, el sirio Sami, de 26 años, se debatía entre la vida y la muerte esposado a una camilla de un hospital turco cercano a la frontera con Siria. Había sido ingresado para tratarle una tuberculosis que, por falta de medicación, le había hinchado el estómago y envenenado la sangre. Sin embargo, al cabo de unos días, la policía entró en el hospital y se lo llevó de vuelta a Siria pese a las protestas de los médicos.

    Sami (cuyo nombre, como el de otros protagonistas, ha sido modificado para proteger su identidad) perdió a su padre y sus cuatro hermanos en un bombardeo en Alepo en 2016. Así que él y su madre, únicos supervivientes, decidieron escapar a Turquía. Lo lograron en 2019, pero para entonces el sentimiento antisirio estaba empezando a calar en la sociedad turca y el Gobierno decidió dejar de aceptar a nuevos refugiados y restringir las localidades y barrios donde podían residir. Sami y su madre se vieron obligados a vivir sin papeles y él, como muchos compatriotas, comenzó a trabajar en negro en los talleres que suministran a las marcas textiles turcas e internacionales. En diciembre del año pasado, mientras caminaba por el barrio estambulí de Esenyurt, una patrulla de policía le dio el alto al escuchar que hablaba en árabe por el móvil: al descubrir que no tenía papeles, explica por teléfono, le propinaron una paliza y se lo llevaron detenido. Entraba así en la red de centros de detención y deportación turcos que culminaría este pasado verano en su expulsión a Siria.

    Desde la entrada en vigor del acuerdo migratorio firmado con la UE, Turquía ha detenido a más de dos millones de extranjeros en situación irregular, sobre todo afganos (más de 700.000) y sirios (unos 400.000), según datos del Ministerio de Interior. En el último año, los controles se han acelerado con la puesta en marcha de piquetes policiales móviles desplegados en barrios con fuerte presencia extranjera para comprobar los papeles a través de un sistema informático financiado por la UE.

    En principio, solo quienes carecen de documentos en regla deberían temer una detención, pero según denuncian abogados y las víctimas, en muchos casos también se arresta a personas en proceso de renovación de sus permisos de residencia o por quejas de ciudadanos turcos. “En cuanto estos vehículos aparecen, nadie se atreve a salir a la calle. Nada más [los inmigrantes irregulares] dejan su casa, los apresamos”, se vanaglorió en una reciente entrevista el ministro de Interior, Ali Yerlikaya.
    Vehículo pagado con fondos de la Unión Europea utilizado en un control de identidad de extranjeros en Estambul. Estos piquetes policiales se han multiplicado desde el pasado año para tratar de detectar migrantes irregulares, pero las ONG denuncian que también son utilizados para detener a extranjeros en proceso de renovación de su residencia o incluso con los documentos en regla.
    Vehículo pagado con fondos de la Unión Europea utilizado en un control de identidad de extranjeros en Estambul. Estos piquetes policiales se han multiplicado desde el pasado año para tratar de detectar migrantes irregulares, pero las ONG denuncian que también son utilizados para detener a extranjeros en proceso de renovación de su residencia o incluso con los documentos en regla.

    Zurmat, oficial de las Fuerzas Armadas de Afganistán que sirvió durante siete años junto a los militares de EE UU, fue capturado el pasado mayo junto a un grupo de compañeros con los que iba a intentar cruzar irregularmente a Grecia. “Cuando cayó el Gobierno [de Kabul, ante el avance talibán, en agosto de 2021] nos dejaron tirados. Nos prometieron que nos evacuarían en un avión militar estadounidense, pero eso nunca ocurrió”, lamenta. Tras ver cómo las nuevas autoridades talibanas arrestaban y torturaban a sus camaradas, decidió escapar. Durante casi dos años, entró hasta en nueve ocasiones en Turquía, pero fue devuelto a Irán por los militares en la montañosa frontera oriental del país, cuya seguridad también ha sido reforzada con dinero europeo. Finalmente, en junio de 2023 logró llegar hasta el oeste de Turquía sin ser descubierto. Tras trabajar durante meses en la ciudad de Tekirdag, junto a otros compañeros decidió pagar a un traficante para que los llevara a la UE. Pero fueron sorprendidos e internados en el centro de detención de Edirne, para luego ser trasladados al de Binkiliç (en el extrarradio de Estambul): “Allí sufrí insultos y torturas”.

    Al sirio Abdul Eyse, que tenía los papeles en regla, lo detuvieron en plena calle después de publicar un vídeo en internet en el que denunciaba la detención de su esposa e hijo, afectado por un grave problema cardiaco. Después de recibir una paliza en comisaría, lo enviaron al centro de internamiento de Antioquía, una antigua residencia de estudiantes reconvertida con fondos europeos: “Era un centro pequeño, pero funcionaba bien”, asegura en una entrevista telemática. Sin embargo, el 6 de febrero de 2023 dos potentes terremotos sacudieron la zona y parte del edificio se vino abajo: “Salimos de entre los escombros y trajeron a policías que nos rodearon para que no pudiéramos escapar. Luego nos metieron en buses”. Tras un corto paso por otro campo, Abdul y sus compañeros fueron transportados al centro de deportación de Kayseri: un edificio levantado íntegramente con fondos europeos. “Cuando llegamos”, relata Abdul, “un policía nos dijo: ‘Bienvenidos al infierno”.
    En el infierno de los centros
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    Desde el pacto firmado con la UE, el número de centros de internamiento y deportación de extranjeros se ha multiplicado. Según el Ministerio de Interior turco, actualmente hay 32 en funcionamiento, bajo supervisión de la Presidencia de Gestión de Migraciones (PGM), si bien esta investigación ha detectado el uso de al menos una decena más de recintos, desde zonas valladas dentro de campos de refugiados a comisarías y edificios abandonados.

    La UE reconoce haber financiado la construcción de 14 de estos centros ―seis de ellos destinados a ser de acogida, pero convertidos en instalaciones de deportación en 2015 con el visto bueno de Bruselas― y la renovación de otros 5, además de haber comprado el equipamiento ―mobiliario, material de seguridad― de 11 de ellos. En cambio, documentos y contratos obtenidos por EL PAÍS muestran que el apoyo financiero de la UE se extiende a casi todos los centros oficiales en funcionamiento, sea a través de la contratación de personal o el pago de suministros. Por ejemplo, en 2017 se hicieron tres contratos por valor de 1,43 millones de euros para “incrementar la altura de los muros exteriores” con “cemento y alambre de espino” en siete centros, lo que un informe posterior de la UE afirma que contribuyó a “reducir sustancialmente el número de fugas”.

    “La bandera de la UE está por todas partes: en las puertas, las ventanas, los envoltorios del jabón, incluso en los colchones y almohadas”, afirma Sami sobre el centro de detención de Sanliurfa, cerca de la frontera con Siria, donde fue internado dos meses y medio. Antes pasó por el de Tuzla. Situado en una colina a las afueras de Estambul, asemeja un castillo, con sus murallas y sus torres de vigilancia. Una fortaleza edificada con barracones de obra, uno encima del otro, hasta sumar varios pisos. En total, tiene capacidad para alojar a un millar de detenidos. Allí cree Sami que contrajo la tuberculosis que lo ha dejado postrado.

    La capacidad de toda la red de centros de detención oficiales es de 18.780 personas, y cada mes son detenidos entre 15.000 y 25.000 extranjeros, así que es habitual que estén abarrotados. “Me pusieron en una habitación con seis camas y dormíamos dos por cama, cada uno con los pies en la cabeza del otro. No había sábanas”, relata Karim, un profesor marroquí que fue detenido e internado el año pasado en Tuzla tras intentar denunciar en una comisaría un ataque que había sufrido. Al entrar en el centro le pidieron firmar un documento “en el que aparecía la bandera de la UE” para dar su conformidad a que había recibido una treintena de útiles, entre ellos ropa de cama y materiales de higiene personal: “Me negué a firmar porque no había recibido nada, así que uno de los guardas lo firmó por mí”.
    Vista aérea del centro de deportación de extranjeros de Tuzla (Estambul), con capacidad para un millar de internos, tomada por la empresa constructora.
    Vista aérea del centro de deportación de extranjeros de Tuzla (Estambul), con capacidad para un millar de internos, tomada por la empresa constructora.

    Las condiciones varían entre un centro y otro y según la época del año, pero en la mayoría, debido al hacinamiento, la higiene es deplorable. Incluso organismos vinculados al Estado turco como la Institución de Derechos Humanos (TIHEK), normalmente muy timorata en sus críticas, han señalado en sus informes las pésimas condiciones higiénicas de centros como Tuzla. “Nos dieron una manta para cuatro y tuve que dormir abrazados a extraños para no congelarme, con las ratas paseando a un metro de nosotros”, denuncia un azerbaiyano que fue obligado a dormir en el patio de Tuzla el pasado otoño. Esto provoca constantes epidemias, de enfermedades cutáneas como la sarna o infecciones respiratorias, incluidos brotes de tuberculosis que se han denunciado en al menos dos centros.

    Tres antiguos empleados de instalaciones de detención entrevistados coinciden en señalar que “son peores que una prisión”, pues los internos tienen menos derechos y sufren peores condiciones que los reclusos en el sistema penitenciario normal. “Estos edificios no fueron diseñados para convertirse en cárceles, que es lo que son hoy”, afirma uno de ellos, y otro asegura que los internos son víctimas del racismo de los guardas: “Para ellos los extranjeros son solo números”.

    En ocasiones, cuando los centros están repletos, se obliga a los detenidos a quedarse en el patio durante horas e incluso a dormir a la intemperie, según ha podido comprobar esta investigación verificando vídeos e imágenes. A la cubana Leya y a su marido e hijo los mantuvieron durante cinco días en el patio del centro de detención de Edirne antes de trasladarlos a un edificio: “En pleno agosto nos sentaban en el pavimento, con el sol que quemaba, y si te movías de la posición, los güvenli [guardas] te daban tremendo golpe con sus bastones”.

    De izquierda a derecha: detenidos forzados a dormir fuera de los barracones debido al hacinamiento en verano de 2023; aglomeración en el exterior del centro de Tuzla en 2024; e internos en una de las pistas de baloncesto, donde a veces se les obliga a dormir por el hacinamiento.

    “No te asignan una celda, te dan una almohada y una frazada, y tienes que acomodarte como puedes”, explica B, una latinoamericana (que pide ocultar su identidad) sobre el centro para mujeres de Silivri (Estambul), donde permaneció dos meses tras ser denunciada por su expareja turca: “Entras y después de la reja ya te buscas tú la vida. No sabes dónde estás ni qué hacer”. Cuando accedió, perdida y asustada como estaba, una interna africana con la que había sido trasladada al centro se apiadó de ella y la colocó bajo la protección de sus compañeras.

    “Gracias a Dios, ellas me protegieron. Porque dentro hay mucha violencia. Se agarran del pelo, se dan puñetazos. Es como un corral en el que nadie pone orden. Los gendarmes están detrás de la reja y solo intervienen si las peleas se ponen muy feas”, prosigue B: “Las detenidas están muy estresadas y si te ven llorando se estresan más, así que te pegan hasta por llorar. Es un infierno, un campo de batalla. Hay que pelear por todo”. Por utilizar alguna de las cabinas de teléfono e intentar contactar con el mundo exterior, por ejemplo, o por el agua: las internas solo reciben medio litro con cada una de las tres comidas que se reparten y, si necesitan más, deben comprarla en la cantina (también el champú, ropa o comida extra), así que las que no tienen dinero deben cambiar parte de su rancho por agua.

    Las duras condiciones en el interior y la incertidumbre de no saber qué va a ser de ellos hace que muchos de los detenidos tomen decisiones drásticas. “Vi a muchas chicas que se hacían cortes en los brazos y en el cuello”, asegura B: “Y una chica árabe, embarazada, que subió llorando a nuestro piso y se fue a la ducha después de que le dijeran no sé qué en la oficina. La encontró colgada otra compañera que había ido también a ducharse, y empezó a gritar. Los gendarmes se la llevaron. Fue la última vez que vi a esa chica”. Datos en documentos de la propia UE ―obtenidos por EL PAÍS mediante una petición de transparencia― indican que los casos de daño autoinfligido y violencia en los centros de detención turcos pasaron de 70 en 2019 a 218 en 2022. Según un informe de TIHEK, solo en el centro de la provincia de Çanakkale se han registrados 23 intentos de suicidio en cinco años y en el de Harran un interno asegura: “Ha habido tantos intentos que ya ni los contamos”.

    El Ministerio del Interior turco ha enviado una directiva a todos los centros indicando que deben ser inspeccionados cada dos meses por instituciones públicas y de derechos humanos. Y también por la UE, que los financia. Con todo, reconoce un miembro del servicio diplomático europeo, “probablemente se organizan para hacer que las condiciones parezcan mejor de lo que son”. Lo confirma la cubana Leya, que asegura que en el centro de detención de Edirne, “el cuarto para los niños estaba siempre cerrado, solo lo abrían si había visita de la UE”. Y también el sirio Sami: “Cuando estaba en el centro de Sanliurfa, una delegación vino a inspeccionar la situación. Yo estaba muy enfermo y en muy malas condiciones, así que durante dos días me transfirieron al campo de Harran junto a otros sirios, algunos de los cuales también estaban enfermos”. “Como parlamentaria, puedo visitar fácilmente las cárceles. Pero jamás he logrado acceso a un centro de deportación”, critica la diputada turca Sevda Karaca.

    Una de las cuestiones que más angustia produce a los detenidos es no saber dónde van a estar al día siguiente. “Yo le tenía terror a los martes y los viernes, los días de los traslados. Cada vez que empezaban a anunciar los nombres, yo lloraba”, explica B: “A la gente no la avisan de que la van a transferir a otra ciudad. Ni siquiera a su abogado. Puede venir a visitarte ese día y tú ya no estás ahí”.

    Sin sus teléfonos móviles ―casi siempre confiscados―, con acceso limitado a las cabinas telefónicas de los centros y sometidos a traslados sin notificación, los detenidos se pierden dentro del sistema. “Los llevan al límite de la desaparición forzosa”, denuncia Taha Elgazi, un destacado activista de derechos humanos. Las autoridades turcas arguyen que los traslados se producen para solucionar el hacinamiento, pero esto provoca problemas para el acceso a la defensa de los detenidos y si un letrado no recurre la orden de deportación en una semana, la maquinaria se pone en marcha. Además, explica la abogada Gizem Metindag, cada vez que un detenido es enviado a otra localidad, el letrado debe iniciar una nueva diligencia solicitando su libertad en los tribunales de esa provincia, que puede estar a cientos de kilómetros del lugar donde fue apresado inicialmente.

    Los centros funcionan como parte de un engranaje y los detenidos son transportados incluso a algunos que ni siquiera figuran como oficiales y donde los derechos de los detenidos son conculcados aún más frecuentemente. El Gobierno turco niega que se usen lugares extraoficiales, aunque esta investigación ha obtenido evidencias que indican lo contrario. Es el caso de Harran, a escasos 20 kilómetros de la frontera siria, que Abdullah Öncel, presidente del Colegio de Abogados provincial, define como “un Guantánamo: nadie sabe lo que ocurre dentro, no hay garantías legales y los abogados no tienen acceso”.

    Ghani, un intérprete que sirvió junto a las fuerzas militares británicas en Afganistán, llegó a Turquía en otoño de 2021. Su objetivo era alcanzar el Reino Unido, pero, entre tanto, pensó que, en un país miembro de la OTAN, cuyas fuerzas militares también sirvieron en Afganistán, estaría seguro. Sin embargo, fue detenido y pasó por cinco centros diferentes, lo que impidió su acceso a una defensa jurídica: “Mi amigo me envió a un abogado y no me dejaron verlo. Mi antiguo jefe también trató de ayudarme, pero el mismo día me pusieron en un autobús y me enviaron a otro centro”.

    Parte de los autobuses con los que se efectúan los traslados han sido adquiridos con fondos de la UE, según varios contratos e informes consultados por EL PAÍS. Al mismo tiempo, la UE ha financiado un programa del Alto Comisionado de las Naciones Unidas para los Refugiados (ACNUR) y el Colegio de Abogados de Turquía para mejorar la defensa de los extranjeros detenidos (según datos de la UE, solo el 21% de los arrestados accedieron a un letrado en 2022, aunque abogados locales creen que la cifra normalmente no llega ni al 5%). Con lo cual se da la paradoja de que el contribuyente europeo financia a la vez un proyecto para defender a los detenidos y los instrumentos que obstaculizan ese acceso a la defensa.
    “Estamos hartos de vosotros. Sois como animales”
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    De los 37 extranjeros que pasaron por estos centros y han sido entrevistados por esta investigación, 30 aseguran haber sufrido o presenciado violencia física. En el “infierno” de Kayseri, adonde enviaron a Abdul Eyse, “los policías venían cada tres días y pegaban a los prisioneros”, explica el sirio, quien también asegura que los metían en una cámara frigorífica por turnos para torturarlos. El Gobierno turco niega tajantemente la existencia de este tipo de lugares, pero cuatro detenidos y dos abogados entrevistados han mencionado el uso de estas cámaras en este y otros centros.

    Lucas, un español que se encontraba en Estambul de turismo, también pasó por ello. Fue detenido el pasado mayo por hacer una foto de extranjis en la que aparecía una joven con velo y, aunque al ser descubierto pidió disculpas y borró la imagen, terminó en comisaría. De allí, lo transfirieron al centro de Arnavutköy, inaugurado en octubre de 2023. “Es como un campo de concentración, con vallas altas, alambre de espino, torretas, militares con metralleta. Entre los barracones se veía a grupos de migrantes en cuclillas custodiados por policías”, relata por teléfono: “Me llevaron a una sala a hacer trámites. Primero metieron a un argelino a una sala, se empezaron a escuchar golpes y luego lo sacaron a hostias de allí. Luego me llamaron a mí y miraron mi expediente. Me dieron un bofetón y luego vino otro con una porra y empezaron a golpearme y a darme patadas”. Como resultado de la paliza, Lucas sufrió una “perforación de la membrana del tímpano”, según acredita un informe médico del Hospital de Sant Pau de Barcelona, donde fue examinado nada más ser deportado de vuelta a España.

    Respecto a este caso, la PGM turca afirma que a Lucas, como a otros presos, el personal del centro le preguntó si había sufrido malos tratos y la respuesta fue negativa. El español admite que se dieron estas consultas, pero matiza: “El día anterior me habían preguntado por agresiones y justo después fui víctima de una. Eso no crea un clima de confianza para acusar a tu agresor”.
    Informe del hospital de Sant Pau de Barcelona que certifica una perforación del tímpano de Lucas, un español que asegura haber sufrido una paliza por parte de los guardas del centro de deportación de Arnavutköy (Estambul). El joven fue examinado en el hospital nada más ser deportado de vuelta a España.
    Informe del hospital de Sant Pau de Barcelona que certifica una perforación del tímpano de Lucas, un español que asegura haber sufrido una paliza por parte de los guardas del centro de deportación de Arnavutköy (Estambul). El joven fue examinado en el hospital nada más ser deportado de vuelta a España.

    “Los guardas nos gritaban e insultaban: ‘¡Sois como animales!’, ‘¡Volved a Siria!’, ‘¡Estamos hartos de vosotros!’ y utilizaban sus porras para pegarnos”, explica Davud, un antiguo miembro de la organización de los Cascos Blancos sirios que fue detenido cuando trataba de cruzar ilegalmente de Turquía a Bulgaria y fue internado en el centro de Kirklareli, construido con dinero de la UE y conocido entre los internos por la brutalidad de su personal. Allí, el pasado julio falleció uno de los detenidos, el sirio Ibrahim Izziddin: según varios testigos, recibió una brutal paliza y, pese a que se encontraba mal y pidió ser llevado a un hospital, se le negó atención médica hasta que fue demasiado tarde. Durante el último año, se han producido al menos cuatro muertes sospechosas en los centros de detención turcos, según diferentes testimonios, si bien las autoridades turcas las atribuyen a causas naturales.

    “Tenemos una política de tolerancia cero hacia el maltrato. Los centros de deportación están monitorizados 24 horas al día por cámaras de seguridad y todas las quejas recibidas son examinadas detalladamente”, afirma la PGM en respuesta a esta investigación. Como muestra, alega que en los casos detectados, los acusados fueron apartados de sus puestos y castigados. Por ejemplo, dos guardas del centro de Van fueron condenados a 15 años de cárcel por violar a una interna en 2022.
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    Imágenes de la cámara de seguridad del centro de detenciones de Esmirna (Turquía)
    Imágenes de las cámaras de seguridad del centro de detención de Esmirna-Harmandali actualmente parte de un sumario judicial en el que se acusa a los guardas de torturas contra los detenidos. Se puede observar a uno de los internos con sangre en la pierna y cómo un guarda trata de manipular la cámara.Vídeo:T24

    La mayoría de abogados, activistas y antiguos detenidos consultados mantienen que la violencia y los malos tratos ocurren de forma sistemática. “Es difícil de probar porque, conscientemente, se tortura en lugares alejados de las cámaras de vigilancia, pero ocurre todo el tiempo. Lo que pasa es que los detenidos tienen miedo de denunciarlo porque creen que afectará negativamente a su procesamiento”, afirma el abogado Ahmet Rodi Polat. En varios centros se ha denunciado la existencia de estancias específicamente dedicadas a ello: en Kirklareli, según un interno, se utilizan los vestuarios, donde no hay cámaras y adonde se lleva a los detenidos, se les obliga a desnudarse y se les pega. En Tuzla, cuando la delegación de TIHEK visitó el centro, algunos de los internos señalaron una habitación en la que supuestamente habían recibido palizas: “En la puerta estaba escrito ‘En renovación’. Se observó que, dentro, la cámara de seguridad había sido cegada con plástico y cinta aislante”.

    La violencia, de hecho, parece desempeñar un papel clave: quebrar la voluntad de los detenidos.

    En los últimos tres años, el número de extranjeros deportados desde Turquía se ha doblado respecto a la media de los cinco años anteriores. Según cifras de la PGM, en 2023 las deportaciones ascendieron a 130.000. El año anterior fueron más de 120.000, la mitad de ellas de afganos (una nacionalidad que la UE y ACNUR recomiendan no devolver a su país por el riesgo que corren). Este año, hasta septiembre, se habían superado las 93.000 deportaciones y el ministro Yerlikaya presumió de que se logrará un nuevo récord.

    Estas cifras no incluyen datos de deportaciones de sirios porque la legislación de Turquía, al igual que la de la UE, prohíbe enviar personas a un país en guerra. Así que, oficialmente, en el caso de los sirios, son todo “retornos voluntarios”. Desde 2016, según datos del ministerio, 715.000 sirios han vuelto a su país. Esta investigación ha obtenido datos de los principales puestos fronterizos sirios bajo control rebelde que muestran un aumento considerable de las deportaciones. Un empleado del paso de Bab al Hawa explicó que aproximadamente la mitad son retornos voluntarios y la otra mitad “deportaciones forzosas”. También añadió que Turquía les ha pedido no registrar las deportaciones, aunque lo han seguido haciendo.

    “Lo que ocurre aquí es indescriptible. Nos pegan para forzarnos a firmar los formularios de deportación”, asegura un sirio que pide el anonimato desde el centro de detención extraoficial de Harran. En total, 25 de los entrevistados aseguran haber sido presionados mediante violencia o amenazas para firmar los documentos de “retorno voluntario”.

    Abdul Eyse, tras pasar por el “infierno” de Kayseri, fue trasladado al centro de Sanliurfa, muy cercano a la frontera con Siria: “Nos forzaron a firmar los papeles de la deportación. El 14 de julio de 2023, comenzaron a llamar a los detenidos por su nombre. Éramos unos 1.000. Nos pusieron en buses y los gendarmes comenzaron a pegarnos. Había uno al que los gendarmes le habían roto una pierna para forzarlo a firmar. Pero aún así se negaba. Así que un funcionario firmó por él”.

    Un funcionario de la PGM destacado en la frontera con Siria reconoció que le sabe mal, pero no le queda más remedio que enviar de vuelta a todo sirio que carezca de documentos en regla. “Mis amigos en la Presidencia de Migraciones tienen miedo a hablar. Saben que lo que están haciendo está muy mal, algunos de ellos han comenzado a tomar antidepresivos, porque no hay otra manera de soportar esta situación”, asegura el diputado Mustafa Yeneroglu, antaño miembro del partido gobernante en Turquía.

    Imágenes del interior del centro de deportación de Kayseri en 2022, donde uno de los entrevistados para este reportaje fue recibido con las palabras “Bienvenido al infierno”.

    Ghani, el traductor afgano, finalmente dio su brazo a torcer tras pasar tres semanas en el centro de Igdir, que define como “infernal”: “El papel que me dieron decía que regresaba a Afganistán por mi propia voluntad. Lloré, grité, dije que no quería firmar. Me dieron un puñetazo. Me dijeron que si no iba a Afganistán me deportarían a Irán. Yo sabía por otros que, si me deportaban a Irán, me dejarían en las montañas y me robarían todo. Me dije que si había que morir, mejor en mi propio país. Al cabo de unos días firmé”. Y lo pusieron en un avión rumbo a Kabul.

    Solo en la primavera de 2022, el Colegio de Abogados de Esmirna denunció la deportación de más de 300 afganos en dos tandas desde el centro de deportación de esa provincia. En una de las ocasiones, los abogados acudieron al centro y trataron de bloquear los autobuses con su propio cuerpo, exigiendo reunirse con sus clientes y detener la deportación, puesto que entre los afectados había miembros de minorías como la hazara y empleados del antiguo Gobierno que podían correr riesgo de muerte de volver al Afganistán bajo control talibán. Pero los autobuses siguieron hacia el aeropuerto.

    “Transportar deportados se ha convertido en la mayor y más rentable operación de nuestra compañía”, explica un empleado de Ariana, la aerolínea estatal de Afganistán. Aunque tras la caída de Kabul en 2021, Ankara detuvo momentáneamente las deportaciones a ese país, las ha reiniciado y no solo de hombres jóvenes, sino también de familias, asegura un extrabajador de centros de deportación. En los últimos años, Ariana ha transportado a más de 100.000 afganos de vuelta a su país, que, según ha podido apreciar el empleado de la aerolínea, lo hacen mayormente en contra de su voluntad: “No solemos llevar pasajeros en nuestros vuelos desde Kabul a las provincias turcas, pero a la vuelta no hay un solo sitio libre”. Tanto esta fuente como otros dos exaltos cargos afganos aseguran que la UE da dinero por estos vuelos, cosa que niegan desde Bruselas y Ankara. Esta investigación no ha podido verificar si es cierto o no.

    Zurmat, el militar afgano, no llegó a firmar nada. Un día, en el centro de Binkiliç (Estambul), un gendarme le avisó de que estuviera preparado porque el día siguiente saldría su vuelo: “Le dije que no quería ir. Él me enseñó mi documento de retorno voluntario. Mi huella y mi firma habían sido falsificadas por alguien del consulado”. Según Zurmat y otras fuentes afganas, el consulado y la embajada de Afganistán en Turquía se han llenado de funcionarios afectos a los talibanes, pese a lo cual las autoridades turcas trabajan codo con codo con ellos para llenar los aviones.

    Sirios son trasladados con las manos atadas fuera del centro de internamiento de Tuzla (Estambul) para su presunta deportación.

    La PGM considera “falsas” estas acusaciones y asegura que todos los retornos voluntarios se realizan teniendo en cuenta la ley turca, que establece claramente que “nadie debe ser devuelto a un lugar donde pueda ser sujeto a tortura, castigos o tratos degradantes e inhumanos o donde su vida o libertad puedan estar amenazados por su raza, religión, nacionalidad o pertenencia a un grupo social o político”.

    Por ley, los retornos voluntarios deberían ser monitorizados por personal de ACNUR, o en su defecto por una ONG autorizada. Sin embargo, los datos de la UE reflejan que menos de un cuarto de los retornos voluntarios de sirios entre 2016 y 2023 fueron monitorizados por la agencia de la ONU. “ACNUR sabe que estos son retornos forzosos y está cada vez más preocupada por ello. Pero [el Gobierno turco] no atiende a las recomendaciones”, afirma una fuente humanitaria conocedora del funcionamiento de esta institución en Turquía.

    “Hay muchos números circulando por ahí, pero confirmar la escala de lo que está ocurriendo es muy difícil”, afirma un diplomático europeo: “Puede que sean deportaciones forzosas, a veces no por torturas, sino porque hacen que las condiciones en los centros sean tan duras que la gente se rinde y firma”.

    Aunque la mayoría de estos casos nunca llegan a los juzgados ―porque sus víctimas tienen miedo o carecen de los recursos necesarios―, algunos sí han sido recurridos. El Tribunal Constitucional turco dictaminó este año que los derechos de un centenar de sirios y afganos fueron violados al deportarlos por la fuerza sin tener en cuenta el riesgo que podían sufrir. También el Tribunal Europeo de Derechos Humanos condenó en 2022 a Turquía por la deportación forzosa de un sirio y está examinando otros casos similares.
    La Unión Europea se desentiende
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    Lo que ocurre en Turquía no es un secreto. Organizaciones de derechos humanos turcas e internacionales han elaborado informes sobre el asunto, el Parlamento Europeo lo ha debatido e incluso se menciona, aunque sea de pasada, en los informes de la Comisión Europea sobre Turquía. Siete diplomáticos europeos han reconocido haber recibido denuncias de que se están violando los derechos de los detenidos y practicando deportaciones forzosas prohibidas. Tres diplomáticos europeos y un exfuncionario de la Comisión han asegurado a esta investigación que han trasladado su preocupación a sus superiores, pero sus mensajes han sido ignorados.
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    La seguridad es uno de los principales problemas de los centros de deportación con capacidad para 750 personas. Además de aumentar el número de guardias de seguridad especiales, se deben imponer algunas medidas adicionales para mantener la seguridad y evitar fugas.[…]Los centros mencionados anteriormente se construyeron originalmente como centros de recepción y alojamiento y se convirtieron en centros de deportación a petición de la DGMM y con la aprobación de la UE.[…] Antes de que estos centros comenzaran a funcionar como centros de deportación, la DGMM aumentó la altura de las paredes, puso barras de hierro en todas las ventanas, cambió las puertas necesarias de madera a acero, aumentó el número de guardias de seguridad de 30 a 90, etc.
    Durante el último año, medios de comunicación y organizaciones de la sociedad civil informaron sobre prácticas que violan las normas de derechos humanos y la legislación turca. Las ONG han publicado informes sobre detenidos que fueron obligados a firmar formularios de retorno voluntario en centros de deportación.
    Siguen siendo motivo de preocupación las recurrentes denuncias de violaciones de derechos humanos en el ámbito de la migración, en particular en los centros de deportación. […] Durante el último año, medios de comunicación y organizaciones de la sociedad civil siguieron informando sobre políticas y prácticas que violaban las normas de derechos humanos y la legislación turca. Turquía debe seguir alineando sus prácticas en los centros de deportación con las normas europeas, en particular en lo que respecta a la protección de los derechos humanos (incluido el acceso a asesoramiento jurídico e intérpretes) y la protección de los grupos vulnerables (en particular, los niños que permanecen con sus familias).
    Expresa su profunda preocupación por los informes creíbles sobre deportaciones arbitrarias y devoluciones sumarias de personas detenidas cuando intentaban cruzar la frontera.

    “El objetivo de estos centros de recepción era inicialmente diferente”, se queja un diplomático de un país europeo que ha planteado a su capital la necesidad de “revisar qué se hace” en Turquía con el dinero de la UE, pero solo ha recibido silencio o respuestas despectivas.

    Una figura clave para bendecir este sistema ha sido el hasta ahora comisario de Vecindad y Ampliación, el húngaro Oliver Varhelyi, el hombre de Viktor Orbán en la Comisión Europea. “Teníamos instrucciones de incrementar la inversión en reforzar la seguridad fronteriza de nuestros vecinos”, explica el antiguo funcionario de la Comisión Europea: “Mis colegas y yo no estábamos a favor porque [Turquía] no respetaba el espíritu de la decisión original, que era apoyar a los refugiados. Pero el Colegio [de Comisarios] y la presidenta [Ursula von der Leyen] estuvieron de acuerdo [con Varhelyi]”. Según esta fuente, el comisario húngaro siempre ha estado a favor de los retornos de refugiados desde Turquía, pese al malestar mostrado por funcionarios de varias direcciones generales. “[Ankara] está llevando a cabo una cantidad masiva de deportaciones forzosas a Afganistán, y nuestro comisario está muy contento con ello. Por supuesto, le planteamos cuestiones sobre el respeto a la legislación internacional, pero según Varhelyi y el resto del Colegio [de Comisarios], eso no es algo en lo que debamos meternos”, afirma la fuente, según la cual parte de las críticas más duras en este tema son “sistemáticamente borradas” de los informes sobre Turquía.

    Es difícil rastrear cuánto dinero ha desembolsado la UE para financiar este sistema, porque proviene de diferentes instrumentos. Tras liberar algunos documentos ―informes, auditorías, contratos― que han sido claves para este reportaje, las sucesivas solicitudes de documentación hechas desde mayo por EL PAÍS y esta investigación a la Comisión han sido denegadas una tras otra. La respuesta alega que estos documentos contienen “observaciones críticas” que “podrían dañar las relaciones entre la Comisión Europea y Turquía”.

    Pese a ello, a través de los cientos de páginas obtenidas, así como de documentos públicos, se ha podido corroborar que la UE ha destinado a Turquía al menos 1.000 millones de euros en concepto de “gestión de la migración y protección de fronteras” (una décima parte de lo desembolsado por el pacto migratorio). De este monto, unos 200 millones han ido a pagar los centros de detención y deportación de extranjeros.

    Las fuentes europeas consultadas alegan que la mayor parte de la financiación comprometida a cambio del pacto para frenar las llegadas migratorias se ha destinado a proyectos de educación, sanidad, ayuda a los refugiados… pero que es la propia Turquía la que reclama que los fondos se centren a partir de ahora en “contener la migración irregular” e incrementar “los retornos a Siria”. “Todo esfuerzo por integrar a los refugiados ha sido abandonado, ahora todo se centra en deportar a cuanta más gente sea posible”, opina el académico turco Murat Erdogan.

    Turquía es el segundo país que más refugiados acoge en el mundo (tres millones), si bien la proporción de población extranjera (5%) es muy inferior a la media europea. Pero en los últimos años, en un contexto de crisis económica, ha aumentado el recelo de la sociedad turca hacia los migrantes y refugiados, azuzado por discursos xenófobos de medios y partidos políticos que se quejan de que la UE haya convertido a su país en “un almacén de refugiados”. Esto ha desembocado en ataques y pogromos, el más reciente el pasado julio. “Turquía quiere dejar de ser un país de tránsito [para los flujos migratorios]”, explica un tercer diplomático europeo.

    Disturbios xenófobos en la ciudad de Kayseri (Anatolia Central) el pasado 2 de julio. Durante tres noches, manifestantes turcos atacaron negocios y viviendas de refugiados sirios en esta y otras localidades de Turquía.

    Varias fuentes de la UE han confirmado que la financiación europea continuará aumentando en los próximos años. No solo eso: también los fondos que otorgan por su cuenta los Estados miembro de la UE. “Estamos planteando más fondos para los centros de deportación”, reconoce otro diplomático de un país comunitario: “Creo que mucho de esto tiene que ver con la política interna [de mi país], del Gobierno mostrando que son duros en la cuestión migratoria”. De hecho, Turquía considera que la ayuda europea ―tanto en lo que respecta a apoyo a los refugiados como en protección fronteriza― “ha sido extremadamente limitada” y “debería incrementarse” para que la “carga” de la gestión migratoria sea distribuida de manera más equitativa, señala la PGM.

    La cuestión es que las reglas de la UE supeditan la asistencia financiera al cumplimiento de una serie de normas, entre ellas, los derechos humanos. “El respeto de los derechos fundamentales es uno de los principales valores en las relaciones de la UE con terceros países”, asegura una portavoz de la Comisión Europea en respuesta a este diario. En caso de incumplimiento, “la Comisión puede suspender la financiación e iniciar los procedimientos para la recuperación de los fondos”.

    Más importante aún: tal y como se refleja con cierta preocupación en varios documentos internos de Frontex, la agencia de vigilancia fronteriza europea, el hecho de que Turquía lleve a cabo deportaciones forzosas pondría en duda su categoría de “tercer país seguro”, impidiendo que se devuelvan a su territorio migrantes que tratan de llegar a la UE. Es más, toda la arquitectura del pacto migratorio firmado en 2016 descansa sobre la asunción de Turquía como tercer país seguro.

    De momento, la UE se desentiende. “La aplicación y protección de estos derechos es responsabilidad de Turquía”, afirma una portavoz de la Comisión Europea.

    “La UE no tiene reparos en subcontratar a terceros para que se ocupen de las violaciones de los derechos humanos”, afirma Emma Sinclair-Webb, directora de Human Rights Watch en Turquía: “Por supuesto que saben lo que ocurre en los centros de deportación que han financiado, pero se tapan la nariz y miran para otro lado, porque si admitieran lo que está pasando, la externalización de su política migratoria sería insostenible”.
    Y al regreso, la muerte
    Lighthouse cap 4 ok

    Si la legislación internacional prohíbe las deportaciones forzosas a países en guerra es por algo. “Sé que si me deportan, los talibanes me matarán en el mismo aeropuerto”, afirma preocupada Maryam, una artista afgana cuyo marido e hijo fueron devueltos a su país pese a tener los papeles en regla en Turquía. Esta investigación ha podido comprobar que, entre los sirios y afganos deportados por este sistema apoyado por la UE, algunos han muerto, otros están escondidos por miedo a represalias o malviven sin poder cubrir sus necesidades básicas. Algunos han regresado a Turquía cruzando irregularmente la frontera y viven con miedo a volver a ser detenidos. De hecho, buscan la manera de llegar a territorio europeo para ponerse a salvo.

    Por ejemplo Zurmat, que, desde que fue deportado, vive en Afganistán en la clandestinidad, temeroso de que le descubran: “Cambio periódicamente mi residencia. Sé que los talibanes no tendrán piedad de mí si me atrapan”. Podría ocurrirle como a Jamshid, un antiguo comandante afgano que huyó de su país después de que los talibanes tomasen el poder. Fue detenido en Turquía y deportado pese a que alegó que su vida corría peligro. Trató de vivir ocultando su identidad, pero, unos meses después, fue asesinado junto a un riachuelo, según explica su hermano.
    El afgano Jamshid (seudónimo) en uniforme de las fuerzas especiales del Ministerio de Interior afgano antes de la toma del poder por parte de los talibanes (izq). Invitación a un rezo conmemorativo en Irán a raíz del asesinato de Jamshid en Afganistán por parte de los talibanes tras haber sido deportado desde Turquía (dcha).
    El afgano Jamshid (seudónimo) en uniforme de las fuerzas especiales del Ministerio de Interior afgano antes de la toma del poder por parte de los talibanes (izq). Invitación a un rezo conmemorativo en Irán a raíz del asesinato de Jamshid en Afganistán por parte de los talibanes tras haber sido deportado desde Turquía (dcha).

    Amer, un sirio que trabajaba desde 2020 en una fábrica textil de la ciudad turca de Kayseri, fue deportado en 2022 cuando lo sorprendieron tratando de viajar a Estambul sin el preceptivo permiso. En Idlib, la provincia siria bajo control del grupo salafista HTS y que se ha convertido en un inmenso campo de desplazados, ante la falta de oportunidades, decidió enrolarse: al cabo de unos meses, relata su hermano, murió en un bombardeo de artillería del régimen sirio que mató a nueve personas, incluidos cuatro niños. La UE condenó el ataque, ignorante de que lo que había llevado a una de las víctimas a acabar en ese lugar era la maquinaría de las deportaciones que su dinero engrasa en Turquía.

    Organizaciones sirias han informado también sobre la muerte a manos del régimen de Damasco de varios sirios deportados desde Turquía y esta investigación ha podido confirmar al menos un caso.

    En el norte de Siria, la salud de Sami se ha estabilizado, pero aún sigue sufriendo las secuelas de la tuberculosis porque no tiene dinero para adquirir todas las medicinas que le han recetado. Su madre, todavía en Turquía, sobrevive gracias a la ayuda de otros compatriotas. Sami era todo lo que le quedaba de una familia aniquilada por la guerra: “Pese a lo joven que era, trabajaba y se encargaba de ambos, me cuidaba cuando estaba enferma, lo era todo para mí. Pero lo capturaron, lo enfermaron y se deshicieron de él”. El joven sirio se lamenta de su suerte y entona una acusación desesperada: “Quienes financian estas deportaciones, ¿han tenido en cuenta que Siria no es un país seguro y que no hay recursos para aquellos a los que deportan? Deberían pensar cómo afectan a la vida y al futuro de la gente. Es inhumano”.

    https://medios.mugak.eu/noticias/694814/noticia

    #Turquie #migrations #réfugiés #rétention #détention #conditions_de_détention #renvois #expulsions #externalisation #droits_humains #animalisation #Arnavutköy #réfugiés_syriens #accord_UE-Turquie

  • Le HCR rappelle que les migrants « ne peuvent pas être pénalisés pour entrée irrégulière » - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60331/le-hcr-rappelle-que-les-migrants-ne-peuvent-pas-etre-penalises-pour-en

    Le HCR rappelle que les migrants « ne peuvent pas être pénalisés pour entrée irrégulière »
    Par La rédaction Publié le : 03/10/2024
    Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés a mis à jour les règles qui régissent la Convention de Genève. L’agence onusienne rappelle que les États « ont l’interdiction de pénaliser les demandeurs d’asile et les réfugiés au seul motif qu’ils sont entrés irrégulièrement dans un pays ». Le HCR estime nécessaire cette mise au point « à un moment où les obstacles juridiques et pratiques à l’accès à l’asile se multiplient »
    Le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a publié, vendredi 27 septembre, sa dernière mise à jour concernant les règles qui régissent la Convention de Genève de 1951. Ratifié par 145 États, ce texte « énonce les droits des personnes déracinées, ainsi que les obligations juridiques des États pour assurer leur protection ». Dans son actualisation de la Convention, l’agence onusienne rappelle leurs obligations aux États, notamment sur leur manière de « traiter les demandeurs d’asile qui arrivent à leurs frontières de manière irrégulière ».En vertu de ce document, les États « ont l’interdiction de pénaliser les demandeurs d’asile et les réfugiés au seul motif qu’ils sont entrés irrégulièrement dans un pays », insiste le HCR. Pour ne pas être criminalisés, les migrants doivent respecter trois conditions : arriver directement d’un pays où leur vie est en danger, déposer sans délai un dossier d’asile dans le pays d’arrivée et présenter des « raisons valables » qui justifient leur entrée irrégulière.
    Si ces trois critères sont réunis, les exilés « ne peuvent pas être détenus, y compris à des fins de dissuasion, au motif qu’ils sont entrés irrégulièrement ». Plusieurs pays européens enferment des migrants de certaines nationalités à leur arrivée. C’est le cas par exemple de l’Italie qui a signé un décret en novembre 2023 – le décret Cutro 2 – révisant la liste des pays considérés comme « sûrs », à savoir la Tunisie, le Nigeria, l’Algérie, le Sénégal, le Maroc, la Côte d’Ivoire ou encore la Gambie. Rome a demandé que les demandeurs d’asile originaires de ces nations soient envoyés « automatiquement en détention ».
    Début juillet, l’ONG Amnesty International dénonçait dans un rapport le placement abusif de ces migrants en centre de rétention fermés, appelés CPR, en Italie. L’enquête insistait notamment sur le sort des ressortissants tunisiens, régulièrement envoyés dans ces lieux de privation de liberté, en vue d’une expulsion, malgré le dépôt d’un dossier d’asile.En Grèce aussi, les exilés qui atteignent l’île de Samos sont enfermés dans une partie du centre d’accueil pour une durée maximum de 25 jours en attendant leur identification.
    Le HCR a également ajusté les règles sur « la question de la pénalisation liée au trafic d’êtres humains ». « Les réfugiés ne peuvent pas être pénalisés s’ils sont soupçonnés d’avoir été impliqués dans l’organisation, l’aide ou la facilitation de leur entrée irrégulière ou celle d’autres personnes » s’ils ont pris ces « mesures pour assurer leur entrée, celle de leur famille ou d’autres personnes pour des raisons humanitaires », insiste l’agence onusienne.
    « Le concept de non-pénalisation (…) est souvent mal compris ou délibérément enfreint dans la pratique, certains États imposant des sanctions aux réfugiés et aux demandeurs d’asile en cas d’entrée ou de présence illégale », déplore le HCR. En Grèce, en Espagne ou encore au Royaume-Uni, les conducteurs des canots sont souvent considérés comme des passeurs et placés en détention.
    L’an dernier, un pêcheur âgé de 45 ans, a été condamné en Crète à 280 années d’emprisonnement pour trafic d’êtres humains. Il avait, en novembre 2022, conduit le bateau sur lequel se trouvaient près de 500 exilés qui tentaient de rejoindre l’Europe. Cette affaire n’est pas un cas isolé : près de 2 000 demandeurs d’asile croupissent dans les geôles grecques pour des accusations similaires.
    D’après un rapport daté de 2020 écrit par plusieurs ONG, les demandeurs d’asile condamnés pour trafic d’êtres humains représentaient la deuxième plus grande catégorie de détenus en Grèce. Le HCR signale que ces « principes directeurs sont publiés dans l’objectif de promouvoir une application cohérente du droit international, à un moment où les obstacles juridiques et pratiques à l’accès à l’asile se multiplient ». L’ONU rappelle par ailleurs « à toutes fins utiles que le fait de demander d’asile n’est pas un acte criminel, mais une mesure de survie et un droit fondamental ».

    #Covid-19#migrant#migration#HCR#asile#droit#trafic#detention#retention#sante

  • #cpr di Gradisca. Rivolta, fughe, un ferito grave
    https://radioblackout.org/2024/09/cpr-di-gradisca-rivolta-fughe-un-ferito-grave

    Domenica 15 settembre c’è stato un tentativo di rivolta al CPR di Gradisca d’Isonzo: i detenuti hanno appiccato il fuoco ad un materasso e ad alcune coperte, lanciate contro i finanzieri in servizio nel Centro. Nella notte tra martedì 17 e mercoledì 18 settembre due prigionieri sono fuggiti, mentre un terzo è rimasto gravemente ferito […]

    #L'informazione_di_Blackout #CPR_Gradisca #rivolta_e_fughe_da_gradisca

  • Chiusi dentro. Dall’alto.
    I campi di confinamento dei migranti nell’Europa del XXI secolo.

    Che aspetto hanno i campi di confinamento costruiti o finanziati dai Paesi dell’Unione europea in questi anni per segregare i richiedenti asilo e/o i migranti in transito e come hanno stravolto i territori nei quali sono stati realizzati? Grazie al libro “Chiusi dentro” curato da RiVolti ai Balcani ed edito da Altreconomia nel 2024 è nato il progetto digitale “Chiusi dentro. Dall’alto”, che con le immagini satellitari esclusive eseguite da PlaceMarks mostra il volto delle politiche europee: per bloccare, respingere, confinare, condannare alla marginalizzazione.

    Dalla Turchia alla Grecia, dalla Serbia all’Italia, dall’Albania alla Bosnia ed Erzegovina, passando per Lituania, Macedonia del Nord, Ungheria e ancora. Quindici Paesi, oltre 100 tra immagini e mappe per conoscere e far conoscere i campi dell’Europa di oggi.

    https://altreconomia.it/chiusi-dentro-alto-progetto
    #images_satellitaires #visualisation #détention_administrative #rétention #campements #Europe #encampement #migrations #réfugiés #Europe #marginalisation #images

    ping @reka @karine4 @_kg_

  • #Detention_landscapes. Mapping violence in detention

    An evidence-based platform that documents human rights violations inside immigration detention facilities.


    This is an ongoing collaborative project, between Border Criminologies, Mobile Info Team and the Border Violence Monitoring Network. It seeks to develop and maintain an interactive, open access database of human rights violations inside immigration detention facilities, with an initial focus on Greece. Detention has become a worrying fixture of asylum and removal procedures across Europe, subjecting individuals to reprehensible conditions and systematised violence that takes place within closed structures that are increasingly restricted from the public. This results in a vacuum whereby detainees find it virtually impossible to claim their rights. By pooling knowledge and making it freely available, this project documents the conditions and behaviour of law enforcement personnel inside detention centres, serving as an evidence base to support further research, legal action and advocate for justice and accountability. The database also hopes to facilitate trans-regional learning and maximise opportunities for advocates and lawyers in other parts of the world to access information that could strengthen their work. The database has been funded by ESRC-IAA grants and Open Society Foundations.

    https://detentionlandscapes.uwazi.io/en
    #violence #rétention #détention_administrative #cartographie #visualisation #base_de_données #Grèce #migrations #réfugiés #photographie #cartographie_participative #crowd-sourcing

  • Immigration : l’Allemagne assume de se replier sur elle-même

    La ministre de l’intérieur sociale-démocrate a annoncé lundi 9 septembre rétablir les contrôles aux frontières. Un sommet s’est tenu mardi pour discuter d’éventuelles mesures supplémentaires en matière migratoire, en présence des conservateurs de la CDU-CSU.

    En théorie, les contrôles aux frontières intérieures ne devraient pas avoir lieu au sein de l’Union européenne (UE). Mais ils sont exceptionnellement possibles, depuis une récente réforme du #code_Schengen, lorsqu’un pays estime que l’#ordre_public ou sa #sécurité_intérieure sont susceptibles d’être menacés.

    Il n’en fallait pas plus à l’Allemagne pour décider de rétablir les contrôles à ses frontières, et à Nancy Faeser, ministre de l’intérieur, pour l’annoncer publiquement, lundi 9 septembre. Ceux-ci démarreront le 16 septembre. « Nous renforçons la sécurité intérieure et poursuivons notre #ligne_dure contre l’immigration irrégulière », a assumé la ministre, mettant en avant les « #menaces actuelles du #terrorisme_islamiste et de la #criminalité_transfrontalière ».

    Le gouvernement a, selon elle, informé la Commission européenne et ses voisins directs de cette décision, qui semble surtout vouloir satisfaire le parti d’extrême droite AfD (Alternative für Deutschland, Alternative pour l’Allemagne) – arrivé en tête des dernières élections régionales en Thuringe et en Saxe, dans l’est du pays – mais aussi les conservateurs de la CDU-CSU.

    Mardi 10 septembre après-midi, un sommet sur les migrations se tenait pour acter cette mesure et trouver des compromis avec l’opposition, insatisfaite, réclamant toujours davantage de restrictions sur les mouvements migratoires. Si les conservateurs de la CDU-CSU n’étaient pas certains d’y participer jusqu’à la dernière minute, ils ont finalement annoncé leur présence au sommet mardi matin : « Nous verrons si nous avons le même point de vue et si nous pouvons agir ensemble », a glissé Friedrich Merz, chef du groupe, au journal Der Spiegel.

    Enfermer les exilés à la frontière

    Très vite, les Verts ont dénoncé des « tentatives de chantage tout simplement ridicules ». « Friedrich Merz se comporte comme un enfant rebelle », a estimé la cheffe du groupe parlementaire des Verts, Irene Mihalic. Les représentant·es de la CDU-CSU ont d’ailleurs décidé de claquer la porte, en pleine réunion, comme le rapporte Der Spiegel, estimant que les négociations avaient échoué.

    La principale mesure évoquée lors du sommet vise à créer des #centres pour y enfermer les personnes migrantes à la frontière en attendant d’examiner leur situation, et de les expulser si elles n’expriment pas le souhait de demander l’asile, ou de les renvoyer vers le premier pays de l’UE par lequel elles sont passées, responsable de leur demande d’asile en vertu du règlement Dublin. Si les capacités de #détention ne sont pas suffisantes, les intéressées pourraient être placées en #garde_à_vue, « en raison d’un #risque_de_fuite, afin de sécuriser la procédure et les empêcher de se cacher », précise Der Spiegel.

    Pour renforcer l’idée de « #fermeté » sur la question migratoire, le gouvernement a en effet annoncé lundi que des #refoulements seraient organisés aux frontières, pour empêcher les exilé·es d’accéder au territoire allemand de manière dite illégale. Une mesure demandée par le chef du groupe d’opposition, et qui peut être contraire au droit international et à la convention de Genève relative aux réfugié·es si les personnes concernées ne parviennent pas à demander l’asile alors qu’elles le souhaitent.

    La Commission européenne a réclamé des mesures « proportionnées » et « strictement exceptionnelles », estimant que le retour des contrôles aux frontières intérieures de l’UE était une possibilité. Elle a déjà annoncé qu’elle « évaluerait la situation » une fois toutes les mesures annoncées de manière officielle.

    Les pays voisins, de leur côté, voient déjà d’un mauvais œil que des exilé·es passé·es par leur territoire pour rejoindre l’Allemagne leur soient « retourné·es ». Dès lundi et l’annonce de ces mesures, le ministre autrichien de l’intérieur, Gerhard Karner, a prévenu que son pays n’accueillerait aucune personne migrante refoulée par l’Allemagne à la frontière. « Il n’y a pas de marge de manœuvre là-bas », a-t-il déclaré, cité par le journal Bild.

    30 000 personnes refoulées depuis octobre

    Mardi, le premier ministre polonais a qualifié la décision du gouvernement d’Olaf Scholz d’« inacceptable », précisant que dans les prochaines heures, il s’adresserait « aux autres pays affectés afin de se concerter d’urgence sur une réaction au sein de l’UE, avec tous les voisins de l’État allemand ». Donald Tusk a par ailleurs plaidé pour « la surveillance et la sécurisation des frontières extérieures » de l’UE, expliquant que c’était ce dont « la Pologne avait besoin ».

    Le revirement de l’Allemagne en matière migratoire en surprend plus d’un. Avec plus de deux millions de personnes accueillies depuis 2015 (sans parler des Ukrainien·nes, plus d’un million de réfugié·es pour cette seule nationalité), le pays suit aujourd’hui un schéma de #repli, poussé par les extrêmes droites européennes, faisant le lien direct entre #sécurité et #immigration et criminalisant les personnes exilées qui, dans l’écrasante majorité des cas, souhaitent trouver refuge en Allemagne et reconstruire leur vie après avoir connu la guerre ou la misère.

    Nancy Faeser s’est déjà targuée d’avoir permis de refouler près de 30 000 personnes migrantes depuis octobre 2023, notamment grâce à un renforcement des contrôles à ses frontières avec la Pologne, la #République_tchèque, la #Suisse et l’Autriche. Pire, l’Allemagne a également repris les #expulsions de ressortissant·es afghan·es en août dernier – soit trois ans après la prise de pouvoir par les talibans.

    Une première dans un tel contexte, visant à répondre à certains #attentats et crimes impliquant des exilés, comme l’attaque au couteau perpétrée dans la nuit du 23 au 24 août à Solingen par un Syrien faisant l’objet d’une mesure d’éloignement, ou celle de Mannheim, perpétrée par un jeune Afghan, en mai dernier.

    « Il s’agit de ressortissants afghans, tous condamnés par la justice et sans droit de rester en Allemagne et qui ont fait l’objet d’ordres d’expulsion », s’est justifié le porte-parole du gouvernement Steffen Hebestreit dans un communiqué.

    Celui-ci a expliqué avoir demandé à « des partenaires régionaux clés un soutien », sans toutefois préciser lesquels, pour faciliter ces expulsions vers l’Afghanistan, où de nombreux hommes et femmes risquent leur vie. Vingt-huit réfugiés afghans ont alors été éloignés.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/100924/immigration-l-allemagne-assume-de-se-replier-sur-elle-meme

    #contrôles_frontaliers #frontières #migrations #réfugiés #asile #fermeture_des_frontières #Autriche #refoulements #push-backs #Pologne #criminalisation_de_la_migration

  • Libye : un millier de migrants libérés d’une prison clandestine - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59576/libye--un-millier-de-migrants-liberes-dune-prison-clandestine

    Libye : un millier de migrants libérés d’une prison clandestine
    Par Leslie Carretero Publié le : 03/09/2024
    Les autorités libyennes ont annoncé samedi la libération d’un millier de migrants, enfermés dans un hangar faisant office de prison secrète dans la région d’Ash Shwayrif, au sud de Tripoli. Ces exilés, retenus dans des conditions déplorables, étaient torturés afin de forcer leurs familles à payer pour leur libération.
    Un millier de migrants, originaires d’Afrique subsaharienne, ont été libérés d’une prison clandestine de la région désertique d’Ash Shwayrif, à environ 400 km au sud de Tripoli, ont annoncé samedi 31 août les autorités libyennes. Parmi ces exilés, on compte de nombreuses femmes, enfants et même des bébés.
    Sur sa page Facebook, le bureau du Procureur général a diffusé une vidéo du raid organisé dans l’entrepôt qui servait de centre de détention aux trafiquants. Les images montrent des dizaines d’exilés enfermés dans un bâtiment plongé dans l’obscurité – le hangar dispose de quatre murs et d’un plafond en tôle, aucune fenêtre ne permet à la lumière d’entrer. Des tapis étalés par terre laissent penser que les migrants dormaient à même le sol, sur des morceaux de tissus.D’autres minuscules cellules - pouvant contenir uniquement un matelas – servaient sûrement à mettre des migrants à l’isolement.
    La vidéo laisse également apparaître les corps des personnes enfermées : certaines présentent des cicatrices, des marques de coupures ou de brûlures sur le corps, d’autres des maladies de peau. On peut aussi y voir un bébé en état de malnutrition sévère.
    Les migrants retenus à d’Ash Shwayrif ont été soumis à toutes sortes de torture « dans le but de contraindre leurs familles à payer des sommes d’argent en échange de leur libération », précise le communiqué du bureau du Procureur général. Les trafiquants « ont participé à des activités criminelles organisées en commettant des meurtres, des privations de liberté, et des viols », ajoute le document.Les autorités n’ont en revanche donné aucune information sur la prise en charge de ces migrants. Dans ce genre d’affaires, les exilés sont généralement transférés dans des prisons gérées par le Département de lutte contre l’immigration illégale (DCIM). Dans ces centres de détention, les Subsahariens sont aussi victimes de violences et doivent - souvent - payer une rançon de centaines d’euros pour leur libération.En mai dernier, 200 migrants avaient aussi été libérés d’une prison non officielle de Kufra, dans le sud-est de la Libye. Là encore, les exilés avaient affirmé avoir subi des violences de la part de leurs ravisseurs. Les exilés « ont été brutalement torturés » afin de forcer leurs familles à payer de « grosses sommes d’argent » pour leur libération, indiquait un communiqué du ministère de l’Intérieur.Ce genre de prisons secrètes sont nombreuses en Libye, pays en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011. Les milices ont trouvé dans la question migratoire une manière de s’enrichir. Les groupes armés n’hésitent pas à kidnapper des exilés en pleine rue, dans leur appartement ou sur leur lieu de travail pour les retenir captifs. En échange, les trafiquants filment les sévices infligés et envoient les images aux familles pour leur extorquer de l’argent.(...).

    #Covid-19#migrant#migration#libye#trafic#torture#violence#routemigratoire#sante#migrationirreguliere#detention#subsaharien

  • « In Albania tutti trattenuti. Così si violano le norme Ue »

    Per i giudici di Palermo la detenzione è legittima solo come extrema ratio, da valutare caso per caso. «Ma a #Shengjin e #Gjader si presuppone che la reclusione sarà generalizzata: verrebbe a mancare la logica graduale prevista dalle direttive europee», afferma l’esperta di diritto dell’Unione #Daniela_Vitiello

    «Nei centri in Albania viene a mancare la logica graduale della direttiva Ue che prevede il trattenimento dei richiedenti asilo solo come extrema ratio», afferma Daniela Vitiello. Ricercatrice di diritto dell’Unione europea presso l’università degli studi della Tuscia e responsabile di un’unità di ricerca del centro di eccellenza Jean Monnet sull’integrazione dei migranti in Europa, con il manifesto commenta le recenti decisioni del tribunale di Palermo sulla detenzione dei richiedenti asilo a Porto Empedocle. Confermata in un caso, non convalidata negli altri cinque.

    Queste decisioni dicono qualcosa anche sul progetto dei centri in Albania?
    Le decisioni di non convalida dei trattenimenti, ma anche la prima di convalida, vanno nella direzione indicata dalle Sezioni unite della Cassazione nell’ordinanza di rinvio alla Corte di giustizia, dopo i ricorsi contro gli analoghi provvedimenti dello scorso autunno del tribunale di Catania. La Cassazione dà un’interpretazione costituzionalmente orientata della disciplina italiana sulla garanzia finanziaria, evidenziando che la garanzia costituisce una causa generale di esclusione del trattenimento e non una «misura alternativa» ai fini della verifica dei presupposti per l’ingresso e il soggiorno, secondo quanto previsto dalla «direttiva accoglienza» dell’Ue. In pratica il diritto Ue prevede che il trattenimento sia in ogni caso l’extrema ratio, oggetto di una valutazione caso per caso, nel rispetto dei principi di necessità e proporzionalità. Lo Stato membro ha comunque l’obbligo di prevedere misure meno afflittive. Per questo il giudice di Palermo sottolinea la natura facoltativa del trattenimento e che le misure qualificate come «alternative» nel diritto italiano (consegna del passaporto e prestazione della cauzione) sono in realtà di natura diversa. Ciò è rilevante rispetto ai centri in Albania perché il protocollo del 6 novembre 2023 individua solo un’area per l’arrivo dei migranti (Shengjin) e un’area per il loro trattenimento durante la verifica dei requisiti e per il rimpatrio (Gjader); per cui si presuppone che il trattenimento generalizzato debba essere la regola in queste procedure extraterritoriali. Senza alternative. Verrebbe così a mancare la logica graduale della detenzione amministrativa prevista come ultima ratio.

    È l’unico problema?
    No. Per giungere nei centri ci sarà un trasferimento forzato a bordo di navi militari italiane, che costituiscono territorio della Repubblica. Soccorsi, se così vogliamo definirli, di questo tipo non possono essere qualificati come operazioni di ricerca e soccorso (Sar) perché ciò implicherebbe lo sbarco in un luogo sicuro (place of safety). È difficile credere che strutture di trattenimento in cui le persone sono soggette a un regime di isolamento e privazione della libertà di movimento (se non addirittura della libertà personale) possano essere qualificate come tali. Questo tipo di regime detentivo generalizzato potrebbe porsi in contrasto con il diritto alla libertà e alla sicurezza dei migranti, ponendo problemi rispetto al diritto costituzionale, dell’Ue e alla Convezione europea dei diritti dell’uomo.

    Altre criticità sono state sollevate in merito al diritto di difesa.
    Sì, perché il contatto con i legali rischia di essere vanificato, soprattutto a causa della extraterritorialità dei centri. Probabilmente sarà offerto ai migranti un elenco di avvocati per il gratuito patrocinio, ma non è detto che questi abbiano competenze specifiche in materia migratoria e d’asilo. Inoltre, è verosimile che le comunicazioni con gli assistiti avvengano attraverso posta elettronica: l’intermediario sarebbe un responsabile della pubblica amministrazione, cioè la controparte, con una sostanziale compressione del diritto di difesa e la possibile conseguenza di convalide a catena e conseguenti espulsioni collettive.

    A giugno 2026 entra in vigore il Patto Ue su immigrazione e asilo. Cosa cambia per il trattenimento dei richiedenti asilo?
    L’approccio hotspot, già attivo in Italia da anni per una prima identificazione e incanalamento nelle procedure corrette, si accompagna al trattenimento generalizzato ai fini dello screening, che dura tra le 24 e le 48 ore per rispettare l’articolo 13 della Costituzione. Il nuovo Patto istituzionalizza l’approccio hotspot e collega ancor più strettamente la fase dell’accertamento (screening) con le successive procedure di asilo e rimpatrio alla frontiera, rendendo il trattenimento la regola e ponendo una serie di interrogativi di sostenibilità amministrativa e legittimità giuridica, sia rispetto al diritto interno, che europeo e internazionale.

    https://ilmanifesto.it/in-albania-tutti-trattenuti-cosi-si-violano-le-norme-ue
    #Albanie #détention #Italie #accord #rétention #extrema_ratio #nécessité #proportionnalité #rétention_généralisée #externalisation #droit #screening #approche_hotspot

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

  • Ekene si aggiudica la gestione del Cpr di via Corelli a Milano

    La cooperativa sociale subentrerà all’amministratore giudiziario nominato a fine dicembre 2023 dalla Procura di Milano, che sul Centro per il rimpatrio milanese ha aperto un’inchiesta per malagestione. Vanta una lunga e discussa esperienza nella gestione della detenzione amministrativa: dal 2019 gestisce il Cpr di #Gradisca_d’Isonzo e dal 2022 quello di #Macomer.

    Sarà Ekene il nuovo ente gestore del Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) di via Corelli a Milano. La cooperativa sociale con sede a Battaglia Terme, in provincia di Padova, si è aggiudicata per circa tre milioni di euro il bando indetto dalla prefettura milanese per la gestione dei 48 posti disponibili.

    La struttura da fine dicembre 2023 è sotto il controllo di un amministratore giudiziario a seguito dell’inchiesta della Procura di Milano per presunta malagestione, con gravi conseguenze sulla salute dei trattenuti, della Martinina Srl, precedente ente gestore. A Ekene, che vanta una lunga e per certi versi discussa esperienza nel settore, spetta il compito di subentrare alla gestione del centro, come detto ancora sotto amministrazione giudiziaria.

    Nella gara indetta dalla prefettura di Milano la cooperativa ha battuto la concorrenza della Sanitalia cooperativa sociale service che gestisce alcuni centri di accoglienza per richiedenti asilo in Piemonte. Al 26 agosto l’ufficio territoriale del Viminale non ha pubblicato i documenti di gara e non è possibile conoscere per quali motivi e, soprattutto, con quale ribasso, la cooperativa si sia aggiudicata la gara. L’appalto, con importo a base d’asta del valore di 7,7 milioni di euro è stato aggiudicato alla cooperativa veneta per circa tre milioni di euro per i primi due anni di gestione, a cui potrà aggiungersi una proroga contrattuale di un anno, come stabilito dal nuovo schema di capitolato.

    Ekene non è nuova nella gestione di queste strutture. La presidente del consiglio di amministrazione è #Chiara_Felpati, moglie di #Simone_Borile, rinviato a giudizio per omicidio colposo per la morte di #Vakhtang_Enukidze all’intero del Cpr di Gradisca d’Isonzo (GO), in gestione all’ente padovano da ormai cinque anni. Dal 2021 fino al settembre 2024, poi, la cooperativa è titolare dell’appalto indetto dalla prefettura di Nuoro per la gestione del Cpr di Macomer.

    In entrambe le gare, come raccontato nella nostra inchiesta “Cpr fuori controllo”, Ekene avrebbe allegato alle sue offerte documenti contraffatti e informazioni non veritiere, soprattutto con riferimento ai protocolli siglati con enti del territorio per svolgere attività culturali e ricreative all’interno delle strutture. Il Cpr di Macomer dovrebbe passare in gestione a Officine sociali a partire da settembre: nella gara indetta dalla prefettura di Nuoro a inizio maggio 2024 Ekene si è classificata infatti al terzo posto, presentando l’offerta tecnica -ovvero la proposta della cooperativa su “come” gestire la struttura- più bassa delle tre in gara (54 punti sui 70 disponibili).

    Secondo l’ultimo bilancio disponibile, il fatturato di Ekene è cresciuto da 3,2 milioni di euro nel 2021 a 4,1 nel 2022 grazie alle tre attività che svolge la cooperativa: “accoglienza ed integrazione richiedenti asilo, servizi educativi e culturali e preparazione pasti per conto terzi”. È nata come diretta emanazione di Edeco, già Ecofficina, a sua volta nata dalla società Padova Tre, che si occupa di rifiuti ed è fallita nel 2017 lasciando un buco di 30 milioni di euro. Il trait d’union tra questi enti è Simone Borile. Edeco ed #Ecofficina si sono poi guadagnate l’appellativo di “coop pigliatutto” per aver dominato il mercato dell’accoglienza dei richiedenti asilo in Veneto. Non senza problemi. La cooperativa è stata al centro di una lunga inchiesta della Procura di Padova per la malagestione di alcuni centri di accoglienza che si è poi conclusa a processo con assoluzione (per Felpati e Borile) su due capi d’accusa, relativa alla frode in pubbliche forniture, mentre sulle altre accuse è intervenuta la prescrizione. La nuova “veste” della #Edeco, Ekene, è così tornata alla ribalta. Attualmente la cooperativa gestisce diversi centri di accoglienza tra Padova, Rovigo e Venezia.

    La cooperativa subentra così nella gestione di uno dei centri più discussi e problematici. Non solo per il caldo estivo, che ha costretto i trattenuti, come raccontato su Altreconomia, a dormire all’addiaccio in carenti condizioni igienico-sanitarie, ma soprattutto perché anche durante il periodo dell’amministrazione giudiziaria non sono cessate le denunce sulle condizioni di vita dei trattenuti. Le stesse definite “disumane” dalla Procura di Milano che a fine dicembre 2023 ne aveva disposto il commissariamento. Oggi, i vertici della Martinina Srl, tra cui Alessandro Forlenza, sono rinviati a giudizio per frode in pubbliche forniture. Sia per la mancata attuazione di quanto previsto dal contratto, sia per i documenti falsi allegati nell’offerta tecnica presentata alla prefettura di Milano. Sette su dieci protocolli siglati con enti del territorio per svolgere attività all’interno del Cpr erano falsi. Come successo, su almeno un altro centro, Macomer, anche nel caso di Ekene.

    E su questo aspetto il nuovo capitolato del ministero dell’Interno prevede due importanti novità. Il Viminale chiede infatti ai partecipanti di allegare una “dichiarazione in cui il concorrente indica le parti dell’offerta coperte da riservatezza e spiega le ragioni per le quali tali parti sono da considerare segreti tecnici/commerciali” e prevede la necessaria previa “approvazione della prefettura” dei protocolli stipulati dall’ente gestore e inseriti nelle proposte migliorative. Meglio prevenire che curare.

    https://altreconomia.it/ekene-si-aggiudica-la-gestione-del-cpr-di-via-corelli-a-milano

    #Ekene #via_Corelli #CPR #détention_administrative #rétention #privatisation #Italie #Milan #asile #migrations #réfugiés

  • #Saint-Denis va, elle aussi, tester la #vidéosurveillance_algorithmique

    La sous-préfecture, qui accueille le #village_olympique, le #Stade_de_France et le #Centre_aquatique_olympique, a discrètement acquis un logiciel de vidéosurveillance algorithmique. Sans appel d’offres, sans délibération du conseil municipal ni étude d’impact, et sans en avoir tenu informé le collège d’éthique de la vidéosurveillance.

    La ville de Saint-Denis a déboursé 118 000 euros pour acquérir un logiciel de vidéosurveillance algorithmique (#VSA) de la société #Two-i, révèle Mediapart (https://www.mediapart.fr/journal/france/300724/en-catimini-saint-denis-achete-un-logiciel-de-surveillance-algorithmique).

    La loi #Jeux_olympiques autorise en effet, jusqu’en mars 2025, les polices nationale et municipales, la gendarmerie ainsi que les services de sécurité de la SNCF et de la RATP à coupler des #intelligences_artificielles (#IA) à des #caméras de « #vidéoprotection ». Cette #expérimentation se limite à huit situations prédéfinies, dont la présence d’objets abandonnés, un mouvement de foule, une densité de personnes trop importante ou le port d’une arme, lors d’événements sportifs et culturels.

    « Alors que, durant les #JO, ces algorithmes sont utilisés par la #RATP et la #SNCF dans plus de cinquante gares d’Île-de-France, Saint-Denis est l’une des premières municipalités à affirmer sa volonté d’y avoir recours », relève Mediapart.

    Pas de délibération au conseil municipal, ni contrat ni étude d’impact

    « Les JO ont motivé cet achat, notamment avec les flots de population qu’ils vont générer », précise à Mediapart la ville de Saint-Denis. Elle espère « que le #logiciel sera opérationnel pour les paralympiques, une fois que les agents y auront été formés ». Elle disposera alors de cinquante licences, qui pourront être couplées au même nombre de caméras.

    « Il n’y a eu aucune délibération du conseil municipal. Nous n’avons eu accès à aucune étude d’impact ni contrat », regrette de son côté Sophie Rigard. Élue de l’opposition, elle a appris l’existence de ce logiciel lors d’une réunion avec le directeur de la police municipale.

    Gwenaëlle Badufle-Douchez, adjointe à la sécurité, justifie de son côté l’absence d’appel d’offres par le fait que Saint-Denis avait acquis le logiciel via l’Union des groupements d’achats publics (Ugap), la centrale d’achat publique française.

    Membre du mouvement citoyen La Seine-Saint-Denis au cœur, mais aussi et surtout du collège d’éthique de la vidéosurveillance de Saint-Denis, Bakary Soukouna n’a pas non plus été sollicité. La Charte d’Éthique de la #vidéoprotection des #espaces_publics de la Ville de Saint-Denis précise pourtant qu’ « il est informé des projets en cours et à venir décidés par la Ville de Saint-Denis ».

    450 caméras ayant coûté 6,7 millions d’euros en 4 ans

    Le maire socialiste de Saint-Denis, #Mathieu_Hanotin, qui a « fortement développé l’usage des caméras », souligne Mediapart, s’est de son côté voulu rassurant. Il a évoqué une vidéosurveillance « dont l’#efficacité ne fait plus débat ».

    « Selon le dernier rapport d’orientation budgétaire de Saint-Denis, la ville a dépensé, entre 2020 et 2024, 6,7 millions d’euros dans la vidéosurveillance, portant le nombre de caméras dans la ville à 450 », rapporte Mediapart

    La ville dénombrait 230 caméras en 2023. Le 11 juillet dernier, son conseil municipal adoptait, à l’unanimité des 51 membres présents ou représentés, une demande de #subvention (.pdf) de 318 354 euros au #Fonds_Interministériel_de_Prévention_de_la_Délinquance (#FIPD) au titre de l’année 2024. La délibération précise que ce montant correspond à 50 % des 636 708 euros qu’elle prévoit de dépenser cette année en matière de « vidéoprotection ».

    De la « #détection_d’émotions » à la « #sécurité_préventive »

    Sur son site web, Two-i se présente comme « une plateforme d’analyse vidéo exhaustive » qui permet la mise en place de « mesures de #sécurité et de #sûreté préventives », et « apporte de la valeur à vos investissements en sécurité en transformant vos vidéos en données actionnables, traçables et pertinentes ».

    « En cas de survenue d’événements imprévisibles », Two-i propose aussi une solution de traitement d’images et d’analyse qui « optimise le temps passé à revoir et inspecter des vidéos issues des caméras de surveillance ».

    Dans son rapport sur la VSA, La Quadrature du Net relève que Two-I s’était d’abord lancée dans la « détection d’émotions », qu’elle avait expérimentée dans des gendarmeries et tenté d’utiliser dans les tramways niçois. Elle avait ensuite testé la reconnaissance faciale sur des supporters de football à Metz, avant de se concentrer sur des applications moins sensibles comme du comptage statistique en matière de « villes intelligentes ».

    Le site Technopolice, émanation de La Quadrature du Net, rappelle que Two-I s’était aussi fait connaître, dans le cadre de l’épidémie de Covid-19, en proposant d’identifier le non-respect des règles de distanciation sociale entre personnes.

    La start-up avait aussi été sélectionnée lors d’un appel d’offre en prévision des Jeux olympiques avec la « solution mobile de #contrôle_des_foules » #Mobil_Security de #BEHM. Censée permettre d’effectuer des contrôles sécurité « sans contact », elle visait à « contrôler 1 500 personnes à l’heure avec 4 agents » :

    « En intégrant la solution d’analyse vidéo de Two-i, qui détecte à l’avance les sacs, les personnes à mobilité réduite et les individus/véhicules non autorisés (…), les agents de sécurité disposent d’un outil puissant pour orienter proactivement le contrôle d’accès des foules. »

    https://next.ink/145459/saint-denis-va-elle-aussi-tester-la-videosurveillance-algorithmique
    #algorithme #vidéosurveillance #France #test #coût #budget

  • Le CSDH exprime son inquiétude face à la détention de 70 sénégalais en Tunisie
    https://www.dakaractu.com/Le-CSDH-exprime-son-inquietude-face-a-la-detention-de-70-senegalais-en-Tu

    Le CSDH exprime son inquiétude face à la détention de 70 sénégalais en Tunisie
    Le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme (CSDH) a exprimé sa vive préoccupation concernant la détention de 70 Sénégalais en Tunisie par des bandes armées. Ces individus, candidats à l’émigration clandestine, se trouvent actuellement dans une situation de grande précarité, selon les informations rapportées.
    Le CSDH a déclaré qu’il n’a pas encore reçu de détails précis sur les circonstances entourant leur détention, ni sur leurs conditions actuelles. Devant cette situation alarmante, le Comité a appelé les autorités sénégalaises et tunisiennes à prendre des mesures urgentes pour assurer la sécurité et la libération de ces migrants.
    Dans un communiqué publié ce mercredi, la structure dirigée par Professeur Amsatou Sow Sidibé a également sollicité l’attention de la communauté internationale, demandant ainsi, un suivi attentif de cette situation et un soutien aux efforts visant à protéger les droits et la dignité des migrants. Le Comité a insisté sur la nécessité d’une action concertée pour garantir le respect des droits de l’Homme, même dans les contextes de migration clandestine. Enfin, le Comité Sénégalais des Droits de l’Homme réitère son engagement à défendre les droits de tous les migrants et à promouvoir une coopération internationale renforcée pour résoudre les défis de la migration clandestine dans le respect des droits de l’Homme », conclut le communiqué signé par le Pr Amsatou Sow Sidibé.
    Cette déclaration intervient alors que la question de la migration clandestine continue de poser des défis significatifs aux gouvernements et aux organisations internationales. La situation des Sénégalais détenus en Tunisie met en lumière les dangers auxquels sont confrontés les migrants en quête d’une vie meilleure et l’urgence de réponses humanitaires et politiques adaptées.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#tunisie#CSDH#droit#migrationirreguliere#detention#sante

  • Loi immigration : une publication des décrets in extremis | Mediapart
    Agence France-Presse
    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/160724/loi-immigration-une-publication-des-decrets-extremis

    Plusieurs décrets d’application de la loi immigration, dont la gauche et les militants de droits humains dénoncent le caractère « inhumain » et « arbitraire », ont été publiés mardi au Journal officiel, à quelques heures de la possible démission du gouvernement Attal.

    La publication de ces décrets intervient juste avant le premier Conseil des ministres post-législatives et près de six mois après la promulgation de cette loi controversée et partiellement retoquée par le Conseil constitutionnel.

    Désormais, tout étranger sollicitant un titre de séjour en France devra s’engager, via un contrat, à respecter « les principes de la République », précise l’un des décrets.

    Sont concernés « la liberté personnelle, la liberté d’expression et de conscience, l’égalité entre les femmes et les hommes, la dignité de la personne humaine, la devise et les symboles de la République, l’intégrité territoriale, et la laïcité. »

    La signature de ce contrat conditionne la délivrance du document de séjour et son signataire « peut se voir refuser le renouvellement de son document ou se le voir retirer en cas de manquement caractérisé à l’un de ces principes », précise le décret.

    Un autre décret renforce le dispositif de refus ou de cessation « des conditions matérielles d’accueil » des demandeurs d’asile - hébergement et allocations - et supprime le « recours administratif préalable obligatoire » en cas de refus des « conditions matérielles d’accueil ».

    Une amende administrative est par ailleurs créée pour sanctionner l’emploi de ressortissants étrangers non autorisés à travailler, remplaçant les contributions spéciales et forfaitaires appliquées jusqu’à présent.

    Le nombre de pointages quotidiens dans le cadre des « assignations à résidence aux fins d’exécution de la décision d’éloignement » est, lui, revu à la hausse.

    L’« édiction d’une obligation de quitter le territoire français » doit quant à elle intervenir dans un délai de 15 jours « suivant l’information de l’autorité préfectorale de l’expiration du droit au maintien du demandeur d’asile, sous réserve de la délivrance d’un titre de séjour ».

    - « Consternant » -
    Un autre décret publié le 14 juillet portait, lui, sur la réforme de la Cour nationale du droit d’asile (CNDA) voulue par le gouvernement, qui prévoit une décentralisation en plusieurs chambres territoriales et la généralisation d’un juge unique.

    Fortement contesté par la gauche et les militants des droits humains qui dénoncent un texte « inhumain » et « arbitraire », le projet de loi immigration a été définitivement adopté par le Parlement en décembre 2023.

    Trente-cinq de ses articles ont été par la suite totalement ou partiellement censurés par le Conseil Constitutionnel, avant que la loi soit in fine promulguée le 26 janvier.

    « Que ce soit le droit d’asile ou le contrat d’engagement républicain ou les procédures d’expulsion plus expéditives, il y a énormément d’aspects restrictifs » dans les décrets publiés, relève auprès de l’AFP Serge Slama, professeur de droit public à l’université Grenoble-Alpes, pointant une « régression d’ampleur » du droit d’asile.

    Ces derniers mois, la question de cette loi - et plus généralement la question de l’immigration, poussée par l’extrême droite - s’est invitée au coeur des débats à l’occasion des élections européennes et législatives.

    Le parti présidentiel avait assuré à cette occasion qu’il « continuerait » d’expulser « tout étranger délinquant ou radicalisé qui représente une menace à l’ordre public ».

    Le Nouveau Front populaire (NFP) a lui promis, en cas d’arrivée au pouvoir, d’abroger la loi immigration et s’est engagé à « garantir un accueil digne ».

    « Il est consternant que le gouvernement s’obstine dans la voie qu’il a choisie en décembre dernier », a réagi mardi auprès de l’AFP Pascal Brice, président de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS). « Il faut que l’ensemble des dirigeants politiques prennent la mesure de l’impasse dans laquelle se trouve la politique migratoire et de ce que cela provoque pour les personnes concernées ».

    Mediapart n’a pas participé à la rédaction de cette dépêche, qui fait partie du flux automatisé de l’Agence France-Presse (AFP).

  • New UNHCR/IOM/MMC Report Highlights Extreme Horrors Faced by Migrants and Refugees on Land Routes to Africa’s Mediterranean Coast

    Refugees and migrants continue to face extreme forms of violence, human rights violations and exploitation not just at sea, but also on land routes across the African continent, towards its Mediterranean coastline. This is according to a new report released today by UNHCR, the UN Refugee Agency, the International Organization for Migration (IOM) and the Mixed Migration Centre (MMC), titled “On this journey, no-one cares if you live or die” (Volume 2).

    With more people estimated to cross the Sahara Desert than the Mediterranean Sea – and deaths of refugees and migrants in the desert presumed to be double those happening at sea – the report casts light on the much less documented and publicized perils facing refugees and migrants on these land routes.

    Spanning a 3-year data collection period, the report also warns of an increase in the number of people attempting these perilous land crossings and the protection risks they face.

    This is in part the result of deteriorating situations in countries of origin and host countries – including the eruption of new conflicts in the Sahel and Sudan, the devastating impact of climate change and disasters on new and protracted emergencies in the East and Horn of Africa, as well as the manifestation of racism and xenophobia affecting refugees and migrants.

    The report also notes that across parts of the continent, refugees and migrants are increasingly traversing areas where insurgent groups, militias and other criminal actors operate, and where human trafficking, kidnapping for ransom, forced labour and sexual exploitation are rife. Some smuggling routes are now shifting towards more remote areas to avoid active conflict zones or border controls by State and non-State actors, subjecting people on the move to even greater risks.

    Among the litany of risks and abuses reported by refugees and migrants are torture, physical violence, arbitrary detention, death, kidnapping for ransom, sexual violence and exploitation, enslavement, human trafficking, forced labour, organ removal, robbery, arbitrary detention, collective expulsions and refoulement.

    Criminal gangs and armed groups are reported as the main perpetrators of these abuses, in addition to security forces, police, military, immigration officers and border guards.

    Despite commitments undertaken by the international community to save lives and address vulnerabilities, in accordance with international law, the three organizations warn that current international action is inadequate.

    Huge gaps in protection and assistance prevail across the Central Mediterranean route, pushing refugees and migrants to move onward on dangerous journeys. Specific support as well as access to justice for survivors of various forms of abuse is rarely available anywhere on the routes. Inadequate funding and restrictions on humanitarian access (including in key locations such as informal detention centres and holding facilities) are also hampering support.

    On their part, UNHCR, IOM, partners and several governments have stepped up life-saving protection services and assistance, identification and referral mechanisms along the routes – but humanitarian action is not enough.

    The organizations are calling for concrete, routes-based protection responses to save lives and reduce suffering, as well as a push to address the root causes of displacement and drivers of irregular movements– through positive action on peacebuilding, respect for human rights, governance, inequality, climate change and social cohesion, as well as the creation of safe pathways for migrants and refugees. These should span countries of origin, asylum, transit and destination.

    The organizations hope the report’s findings will bolster action to address the current gaps in the response towards people on the move.

    https://www.iom.int/news/new-unhcr-iom-mmc-report-highlights-extreme-horrors-faced-migrants-and-refugees

    #rapport #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #violence #exploitation #Afrique #Méditerranée #Sahara #désert_du_Sahara #travail_forcé #milices #kidnapping #trafic_d'êtres_humains #risques #violence_physique #torture #exploitation_sexuelle #esclavage #trafic_d'organes #détention_arbitraire #refoulements #expulsions_collectives #gangs #groupes_armés #forces_de_l'ordre #protection

    • On This Journey, No One Cares if You Live or Die: Abuse, Protection and Justice along Routes between East and West Africa and Africa’s Mediterranean Coast – Volume 2

      In the complex landscape of migration, this second volume of the report, On This Journey, No One Cares if You Live or Die, emerges as a crucial body of work that sheds light on the stark realities faced by refugees and migrants traversing the perilous Central Mediterranean route all the way from East and Horn of Africa and West Africa to the North African coast of the Mediterranean and across the sea. Jointly published by IOM, MMC and UNHCR, this report delves into the protection risks faced by refugees and migrants during these journeys. It aims to inform increased and concrete routes-based protection responses to reduce the suffering associated with the desperate journeys refugees and migrants undertake, and to serve as a call to action in addressing the root causes of displacement and drivers of irregular migration through positive action on peace, climate change, governance, inequality and social cohesion, as well as the creation of safe migration pathways.

      https://publications.iom.int/books/journey-no-one-cares-if-you-live-or-die

  • Le Canada poursuivi pour avoir placé des migrants dans des prisons
    https://www.seneweb.com/news/International/le-canada-poursuivi-pour-avoir-place-des_n_445110.html

    Le Canada poursuivi pour avoir placé des migrants dans des prisons
    Par : AFP - Seneweb.com | 09 juillet, 2024 à 18:07:16 | Lu 1599 Fois
    « Fouilles à nu », « chaînes et menottes » : le gouvernement canadien est poursuivi en justice pour avoir « violer les droits » de milliers de migrants en les incarcérant aux côtés de « détenus criminels » en attendant que leur situation soit régularisée, ont indiqué mardi leurs avocats.Ces allégations font partie d’un jugement rendu vendredi par la Cour supérieure de la province de l’Ontario, qui autorise un recours collectif représentant 8.360 personnes ayant été détenues par l’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) entre 2016 et 2023 dans 87 prisons. Des ressortissants étrangers - dont des demandeurs d’asile - qui n’étaient pas accusés d’un crime « ont connu les mêmes conditions que les détenus criminels, y compris la cohabitation avec des délinquants violents, l’utilisation d’entraves telles que des chaînes et des menottes, des fouilles à nu et des restrictions sévères de contact et de mouvement », écrit le juge Benjamin Glustein.
    L’ASFC peut détenir des migrants s’il y a une crainte qu’ils ne se présentent pas à une future procédure d’immigration, si leur identité est mal établie ou s’ils représentent un danger pour la sécurité publique. Ils peuvent alors être envoyés dans l’un des trois centres de surveillance de l’immigration de l’agence, mais également être incarcérés dans des prisons provinciales, ce qui « viole les droits des détenus en vertu de la Charte des droits », selon le recours.
    « La détention en immigration est une détention administrative et ne doit pas être de nature punitive », soulignent les avocats des plaignants, qui réclament 100 millions de dollars canadiens en dommages. Garcia Paez, qui a été incarcéré 13 jours en 2021, décrit dans une déclaration assermentée son passage en prison comme « très traumatisant », avec une atmosphère « violente », de la « consommation de drogue » et des agressions physiques impliquant d’autres détenus."Porter des vêtements de prison, être confiné dans une cage et être entravé dans mes déplacements m’a fait me sentir extrêmement isolé, comme si j’avais été dépouillé de mon humanité", raconte celui dont la demande d’asile a été acceptée l’année suivante.
    Tyron Richard, qui a été emprisonné 18 mois dans trois prisons différentes, raconte de son côté avoir vécu un « véritable enfer ».
    « Je devais me déshabiller, me retourner, me pencher, écarter mes fesses, subir une inspection de mon anus par un gardien muni d’une lampe de poche, et ensuite subir une inspection visuelle en dessous et autour de mes organes génitaux », explique-t-il, soulignant avoir « ressenti un sentiment d’impuissance ».Le gouvernement canadien, qui peut encore faire appel, « prendra le temps d’examiner la décision du tribunal avant de décider de la marche à suivre », a précisé mardi Jean-Sébastien Comeau, porte-parole du ministre de la Sécurité publique, à l’AFP.

    #Covid-19#migrant#migrant#canada#senegal#droit#asile#immigration#detention#sante

  • Selon le Rwanda, « le HCR ment » au sujet de l’accord migratoire passé avec le Royaume-Uni
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/06/13/selon-le-rwanda-le-hcr-ment-au-sujet-de-l-accord-migratoire-passe-avec-le-ro

    Selon le Rwanda, « le HCR ment » au sujet de l’accord migratoire passé avec le Royaume-Uni
    Le Monde avec AFP
    Kigali a accusé le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) de « mensonge », mercredi 12 juin, après que l’instance a affirmé que les demandeurs d’asile expulsés du Royaume-Uni vers le Rwanda pourraient être relocalisés ailleurs et subir des persécutions. Lundi, des avocats du HCR avaient affirmé devant un tribunal londonien que des personnes visées par le projet controversé d’expulsion vers le Rwanda risquaient d’être ensuite envoyées dans un autre pays où elles pourraient subir des violences ou des persécutions.
    « Le HCR ment », a commenté dans un communiqué le gouvernement rwandais, accusant l’agence d’« une série d’allégations totalement infondées » contre Kigali. « L’organisation semble vouloir présenter de fausses allégations aux tribunaux britanniques concernant la façon dont le Rwanda traite les demandeurs d’asile », a-t-il poursuivi. L’audience qui s’est tenue lundi est la dernière en date d’une série de recours juridiques visant à faire annuler cette initiative du gouvernement britannique, décriée par les défenseurs des demandeurs d’asile. L’ONU et le Conseil de l’Europe l’ont aussi appelé à abandonner son projet.
    « Le HCR a toujours clairement fait part de sa préoccupation concernant le risque sérieux que fait peser sur les réfugiés “l’externalisation” [des demandes d’asile], y compris le refoulement, et estime que le partenariat (…) entre le Royaume-Uni et le Rwanda transfère la responsabilité des décisions en matière d’asile et de protection des réfugiés », a réagi l’instance onusienne dans un communiqué, sans plus de détails. Selon la loi adoptée le 23 avril par le Parlement britannique, des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni peuvent être expulsés vers le Rwanda, où leur demande d’asile sera étudiée, sans possibilité pour eux de retourner au Royaume-Uni quel qu’en soit le résultat. Les premiers vols ont été annoncés pour le mois de juillet, et de premiers migrants ont été arrêtés au début de mai. Mais l’avenir de ce projet controversé est incertain depuis que le premier ministre conservateur, Rishi Sunak, a annoncé des élections législatives pour le 4 juillet. Des dizaines de migrants qui avaient été placés en détention par les autorités britanniques pour être expulsés vers le Rwanda ont été remis en liberté, a annoncé mercredi leur cabinet d’avocats.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#rwanda#HCR#droit#asile#payssur#detention#expulsion#sante#refugie#protection