• Laïcité : l’école est finie ?
    https://laviedesidees.fr/Laicite-l-ecole-est-finie

    Comment les personnels scolaires font-ils face à une diversité religieuse de plus en plus prégnante ? Un collectif replace les mutations des rapports scolaires dans un triangle qui associe quartiers populaires, difficultés scolaires et #islam, donnant lieu à des négociations au plus près des élèves.

    #religion #école #laïcité #éducation_populaire
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250619_ferhat.pdf

  • Des données officielles confirment la pollution autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris 13, l’un des plus grands et anciens d’Europe
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/05/27/des-donnees-officielles-confirment-la-pollution-autour-de-l-incinerateur-d-i

    En février 2022, une étude de la fondation ToxicoWatch, spécialisée dans l’analyse toxicologique des polluants émis par les incinérateurs, pour le collectif 3R, avait révélé une contamination massive aux dioxines des œufs dans les poulaillers à Ivry et aux alentours. Depuis, l’ARS recommande toujours de ne pas consommer d’œufs issus de poulaillers domestiques dans 410 communes de l’aire urbaine de Paris et répète que l’incinérateur est une source de pollution parmi d’autres avec le trafic routier ou le brûlage de déchets à l’air libre.

    En avril, une nouvelle étude de ToxicoWatch a mis en évidence des niveaux importants de dioxines et de métaux lourds dans des mousses prélevées à moins de un kilomètre de l’incinérateur notamment dans des cours d’écoles d’Ivry et de la commune voisine de Charenton-le-Pont. Le Syctom a alors mis en cause la méthodologie de la fondation et assuré, comme en février 2022, que le lien n’est pas établi avec l’incinérateur, situé près du périphérique, à cheval sur Ivry et le 13e arrondissement de Paris.

    [...]

    Les concentrations relevées autour de l’incinérateur d’Ivry-Paris 13 oscillent donc entre près de deux fois et dix fois au-dessus de la valeur réglementaire allemande à mesure que l’on se rapproche de l’usine. « Ces données montrent qu’il y a bien une pollution due à l’incinération et pas seulement au trafic routier, contrairement à ce que répète le Syctom à chaque étude », commente Amélie Boespflug, coprésidente du collectif 3R.

    [...] En avril, les représentants de parents d’élèves FCPE de plusieurs écoles ont écrit à l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France avec cette question : « Est-il dangereux d’élever nos enfants à Ivry-sur-Seine ? » Le journal municipal de mai précise que les services de la ville étudient « une éventuelle répartition des élèves concernées dans d’autres établissements ». « Si on m’explique qu’il y a un risque sanitaire, je déplacerai les enfants, dit au Monde le maire (Parti communiste français) d’Ivry, Philippe Bouyssou. J’ai besoin d’un positionnement clair et sans ambiguïtés des autorités sanitaires : est-ce que oui ou non il y a un risque avec les retombées de dioxines ? »

    #pollution #air #déchets #incinérateur #ivry #Paris #école #cancer

    • « C’est l’incinérateur qui doit fermer, pas les écoles » : profs et parents veulent des réponses sur la pollution de l’usine
      https://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/ivry-sur-seine-94200/cest-lincinerateur-qui-doit-fermer-pas-les-ecoles-profs-et-parents-veulen

      Aucun lien, pour le moment, n’est fait entre ces cas et l’incinérateur. Mais pour les représentants syndicaux, il y aurait un nombre anormal de cas de cancers dans cet établissement [lycée Romain-Rolland d’Ivry-sur-Seine]. La FSU exige également une plus grande transparence sur les prélèvements réalisés au sein du lycée et de la zone proche de l’incinérateur.

      Sans accès à ces demandes, le syndicaliste assure que les personnels pourraient, à la rentrée, faire valoir leur droit de retrait et qu’une "grève est tout à fait possible. Mais l’idéal serait d’éviter le conflit en informant sur l’état des contaminations, en envisageant de déplacer les écoles, de végétaliser, de mettre en place des purificateurs d’air ou autres solutions. »

      Au-delà des profs, c’est toute la communauté éducative qui n’en peut plus du flou concernant ce qu’elle estime être un manque de communication des autorités autour de cette fameuse pollution aux dioxines. Près de 72 conseils locaux de parents d’élèves d’Ivry mais aussi des XIIe et XIIIe arrondissements de Paris exigent même « l’arrêt immédiat de l’incinération de déchets à Ivry-sur-Seine ».

      « On espérait être rassurés de la part des pouvoirs publics lors de la dernière réunion mais on est ressorti alarmés. On était choqué du manque de réponse, on a presque vécu ça comme un manque de respect ou de sérieux », souffle Tomas Ibarlucia, papa d’un jeune garçon scolarisé dans l’école élémentaire l’Orme au Chat et représentant des parents d’élèves.

      « Quand j’entends qu’on pourrait déplacer les écoles, je trouve ça inacceptable. C’est l’incinérateur qui doit fermer ! ». Selon lui, des habitants envisageraient de déménager face à cette situation. « Soit les autorités publiques nous démontrent que ces pollutions sont sans risque ou alors ils prennent toutes les mesures nécessaires. Parce que si les enfants tombent malades ce sera de leur responsabilité. »

  • #Santé_menstruelle : un tabou qui freine l’avenir des filles

    Des millions de filles et de femmes dans le monde vivent leurs règles dans la #précarité, le #silence ou l’#humiliation. Parce que les #menstruations restent taboues, elles entraînent de fortes #inégalités sociales et de #genre et génèrent des #risques pour la #santé. Pour le Planning familial et Plan international, « faire du #droit_à_la_santé_menstruelle une réalité pour tous·tes, c’est faire un pas décisif vers l’#égalité. Il est temps de le franchir. »

    Des millions de filles et de femmes dans le monde vivent leurs règles dans la précarité, le silence ou l’humiliation. Parce que les menstruations restent taboues, elles entraînent de fortes inégalités sociales et de genre et génèrent des risques pour la santé. À l’occasion de la Journée mondiale consacrée à la santé menstruelle, Plan International France et le Planning familial rappellent que la santé menstruelle est un droit fondamental qu’il faut respecter, partout dans le monde.

    En 2025, avoir ses règles reste un facteur d’#exclusion pour des millions de filles dans le monde. En France, environ 4 millions de femmes menstruées vivent dans la #précarité_menstruelle, c’est-à-dire qu’elles n’ont pas les #ressources_financières pour s’acheter des #protections_périodiques. Parmi elles, 1,7 millions sont des #mères_célibataires ou des #étudiantes.

    En France, plus d’un tiers des adolescent·es ressentent un sentiment de #honte du simple fait d’avoir leurs règles, selon un sondage Opinion Way de 2022 commandé par Plan International France. 35% avouent qu’elles ou une de leurs proches ont déjà subi des #moqueries et des #humiliations en milieu scolaire. Une fille sur deux a déjà raté l’#école pendant ses règles. Ces données montrent à quel point les #tabous entourant les règles restent vivaces.

    Un enjeu mondial de #dignité, de santé et d’#éducation

    Dans le monde, au moins 500 millions de filles et de femmes n’ont pas accès à des protections périodiques en quantité suffisante. Des millions de filles manquent l’école chaque mois, faute d’infrastructures adaptées ou simplement d’un endroit sécurisé pour pouvoir se changer.

    D’après l’Unicef, en 2022, 15% des filles au Burkina Faso, 20% en Côte d’Ivoire et 23% au Nigeria ont été contraintes de manquer l’école tout au long de l’année en raison de leurs règles.

    Au Népal, la pratique traditionnelle du chhaupadi contraint les femmes à vivre isolées dans des huttes pendant toute la durée de leurs règles.

    En situation de crise – conflits, catastrophes climatiques -, l’accès à la santé menstruelle est encore plus restreint.

    Ce manque entraîne des conséquences directes sur la santé des femmes, comme des #infections, des #douleurs_chroniques, un #mal-être psychologique. La #désinformation liée aux règles, les #mythes, les #préjugés sexistes empêchent les jeunes de comprendre leur propre corps, de poser des questions et prendre de soin de leur santé.

    Un #droit_humain trop ignoré

    La santé menstruelle ne peut plus être un sujet oublié ou relégué au second plan, surtout au moment où les #droits_sexuels_et_reproductifs sont remis en cause. Elle est une composante essentielle de la santé sexuelle et reproductive. Elle doit être pensée comme un droit humain à part entière, condition de la dignité, de l’#autonomie et de la pleine participation des filles et des femmes à la société.

    Accéder à une information fiable, des protections, à de l’#eau, disposer d’un lieu sûr, comprendre son cycle, tout cela fait partie du droit fondamental à la santé. Et pourtant, ce droit reste trop souvent ignoré, nié.

    Un levier en faveur de l’égalité de genre

    Une personne qui peut gérer ses règles dans de bonnes conditions a plus de chances de poursuivre sa #scolarité. Une personne qui vit ses règles sans honte ni obstacle peut participer pleinement à la vie sociale, économique et citoyenne.

    À l’inverse, tant que les règles seront entourées de silence et de stigmatisation, elles resteront un facteur d’exclusion. C’est un enjeu d’égalité de genre et de justice sociale.

    Nous agissons pour faire de la santé menstruelle un droit effectif

    Au Planning familial comme à Plan International France, nous agissons pour faire du droit à la santé menstruelle une réalité. Chacun·e à notre échelle, nous distribuons des protections périodiques, sensibilisons les jeunes à la question des règles, aux préjugés qui les entourent. Nous luttons contre les mythes et la désinformation.

    Mais ces actions doivent s’inscrire dans une dynamique plus large. Nous appelons les pouvoirs publics à garantir à chaque jeune un accès à une éducation complète à la sexualité, qui doit mieux inclure la question des règles. Il faut également assurer à tous·tes les adolescent·e un accès universel, continu à l’information, aux soins, aux protections, y compris en situation d’urgence. Nous exigeons également des produits menstruels sans risques pour la santé ainsi que la formation des professionnel·les de la santé ! Il est essentiel d’éviter l’errance médicale par une meilleure prise en compte de la douleur, une meilleure orientation des personnes et une sensibilisation aux diagnostics possibles.

    En parler, c’est déjà agir

    Chacun et chacune peut agir à son niveau. En parlant ouvertement des menstruations, en s’informant, en sensibilisant les plus jeunes. Ensemble, déconstruisons les stéréotypes, levons les tabous et exigeons des #politiques_publiques ambitieuses en faveur de la santé menstruelle. Faire du droit à la santé menstruelle une réalité pour tous·tes, c’est faire un pas décisif vers l’égalité. Il est temps de le franchir.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2025/06/01/sante-menstruelle-un-tabou-qui-freine-lavenir-des-filles/#more-94458
    #femmes #menstruation

  • « En inscrivant durablement la classe dehors dans le système éducatif, il s’agit de rendre effectif le droit des enfants à grandir au contact de la nature »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/30/en-inscrivant-durablement-la-classe-dehors-dans-le-systeme-educatif-il-s-agi


    Des élèves et leurs professeurs en cours « dehors ». GRAHAM OLIVER/PANTHER MEDIA / GRAPHICOBSESSION

    Alors que des pays comme l’Allemagne, la Suisse ou les pays nordiques ont depuis longtemps intégré le plein air à leur pédagogie, les enfants français passent dix fois moins de temps dehors qu’il y a trente ans. Près de 40 % des enfants de 3 à 10 ans ne jouent jamais dehors en semaine. Ce déficit de nature engendre un isolement sensoriel, un appauvrissement de l’imaginaire, un mal-être croissant.

    Il est temps de franchir un cap. Si des milliers d’initiatives existent partout sur le territoire – portées par des enseignants, des élus locaux, des animateurs, des associations –, elles demeurent trop souvent isolées, fragiles, dépendantes de la bonne volonté ou de projets temporaires.

    Cette proposition de loi vise à rendre effectif le droit des enfants à grandir au contact de la nature, dans les structures de petite enfance, à l’école comme en dehors. Elle modifie plusieurs articles du code de l’#éducation pour faire du dehors une modalité d’apprentissage reconnue, intégrée dans les projets d’#école et les projets éducatifs territoriaux. Elle prévoit la création d’un réseau national de formateurs à la #classe_dehors, afin d’outiller les enseignants et les collectivités. Elle donne un cadre clair pour que l’école devienne un acteur majeur de la transition écologique et de la santé publique.

    https://archive.ph/HLeHY

    #enfance

  • Former la jeunesse des minorités aux USA
    https://laviedesidees.fr/Former-la-jeunesse-des-minorites-aux-USA

    Professeur d’éducation, Bianca Baldridge souligne l’importance de la #formation extra-scolaire pour les jeunes des minorités américaines, et le peu de reconnaissance sociale dont bénéficient les formateurs, expérimentés et compétents mais souvent peu diplômés.

    #International #inégalités #discrimination #école #CASBS
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20250530_baldridgefr.pdf

  • Alors que l’espace médiatique est saturé de polémiques permanentes, à bas bruit, depuis quelques mois, les textes-cadres du système éducatif français sont remplacés : programmes, socle commun, référentiel de compétences professionnelles, réforme de la formation initiale.
    Ces changements sont loin d’être anecdotiques, parfois porteurs de choix idéologiques forts. Aboutissement de la politique initiée par Blanquer en 2017, ils vont modeler en profondeur l’Éducation en France pour au moins la prochaine décennie.
    Vous trouverez ci-dessous une tribune sur le projet de nouveau référentiel métier afin d’ouvrir un débat qui n’est mené nulle part.
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/200525/former-des-profs-ou-dresser-des-machines
    Merci pour votre attention.

    • Ce qui justement fonde la « liberté pédagogique », au-delà des critiques qui lui sont faites, c’est que l’éducation n’est pas une technique, mais une pratique, constamment ouverte à la réflexion collective, sociale et éthique : elle relève de l’éthique de la transmission plutôt que de l’efficacité et du fonctionnement. Comme c’est écrit dans le cadrage actuel de la formation des enseignants, l’enseignant est un « praticien réflexif », qui questionne et modifie ses pratiques à partir de la situation.

      Or, l’éthique de la transmission se transmet... à condition de mettre au programme de la formation des enseignants, non seulement de la psycho-pédagogie, mais de l’histoire, de la philosophie et de la sociologie de l’éducation. En imposant un modèle unique d’explication de l’apprentissage, le référentiel fait l’impasse sur toute forme de recul socio-historique, comme de questionnement philosophique au sujet des finalités et des valeurs de l’école, allant même jusqu’à supprimer les mots de liberté, égalité et fraternité, ainsi que le terme de laïcité. En revanche, l’efficacité est partout. Mais quelle efficacité ? Qu’est-ce que faire « réussir les élèves » ? Quel humain veut former l’école ? Pour quelle société ? Des questions comme celles-ci se poseront toujours, quel que soit l’éclairage qu’un modèle scientifique ou un autre apporteront sur la manière dont l’enfant apprend. Car la mission de l’école n’est pas de former des robots efficaces et performants, capables de répondre aux impératifs compétitifs du marché, mais des citoyens pensant le monde, sa finitude, ses défis, et se sentant responsables de son avenir.

      Ce texte n’est pas un simple référentiel ; c’est un projet de société. Et il faut le dire clairement : nous ne voulons pas d’une école où les professeurs seraient réduits à des opérateurs d’une machine à apprendre. Dans le contexte du développement de l’intelligence artificielle générative, qui menace la formation de l’intelligence humaine, ce référentiel de compétences est particulièrement inapproprié. Évacuer de la formation des enseignants toute forme de pensée véritablement réflexive, ancrée dans la longue durée et la connaissance du passé, ainsi que dans l’expérience vécue, singulière, relève au pire d’un projet mortifère, au mieux d’une naïveté coupable. Espérons qu’il reste au fond d’un tiroir ! Les défis écologiques et sociaux nécessitent des approches humbles, ouvertes, fines, sensibles, créatives. Nous voulons une école vivante, exigeante, démocratique. Et nous avons besoin de professeurs libres, formés, critiques, capables d’agir en conscience dans un monde qu’ils contribuent à transformer.

    • Le #réforme_permanente est particulièrement bien vu.
      C’est en effet le cas, au point que le Ministère n’arrive plus à consolider les textes qui cadrent le métier et à maintenir en ligne un « prescrit » cohérent. C’est le cas des programmes par exemple où il n’y a pas de documents mis à jour. Par exemple un·e débutant·e qui serait nommé·e en CE2 devrait télécharger le programme d’enseignement 2020, puis enlever les parties Maths/Français pour aller chercher le pdf du programme Maths/Fr publié il y a un mois et applicable à la rentrée 2025. Puis enlever la partie EMC pour récupérer le pdf du programme d’EMC publié en 2024 et applicable progressivement de la rentrée 2024 à la rentrée 2026 (pour les CE2). Puis lui adjoindre les éléments du pdf concernant l’EVARS publié il y a quelques mois applicable à la rentrée 2025.
      Le programme "toutes disciplines" de 2020 est structuré sur des attendus de fin cycle donc pluriannuels (il y a 4 cycles de la maternelle au collège).
      Les nouveaux programmes sont structurés sur des attendus de fin d’année scolaire.
      Le nouveau socle est structuré sur 2 niveaux : fin d’élémentaire puis fin de collège.
      Il faut un niveau expert pour s’y retrouver et tenter de construire son enseignement...

    • D’accord aussi avec l’extrait cité et « c’est un projet de société ». Les dernières réformes et changements « techniques » récents n’ont donné lieu à aucun débat de fond. Ce ne sont pas des ré-ajustements, c’est une réorientation de fond du système scolaire tel qu’il s’est structuré depuis 1989.
      Il est perfectible c’est certain, sans doute même à repenser structurellement mais pas sans débats, sans un minimum de consensus. Et certainement pas sur la base de l’idéologie à l’œuvre depuis 2017, portée par Blanquer, et pilotée depuis l’Élysée au-delà de la foule des ministres « de paille » qui ont succédé à Blanquer.
      Ce qui m’inquiète le plus c’est l’absence de débats et l’invisibilité totale qui accompagnent ces changements significatifs.

  • Le #décrochage_scolaire : un #coût humain et social sous-estimé

    #Apprentis_d’Auteuil alerte sur le coût du décrochage scolaire pour les #jeunes et pour la société. Ce 19 mai, la fondation publie un rapport sur les jeunes qui quittent l’école sans diplôme ni qualification, et sur le coût que représente le décrochage scolaire pour toute la société. Ce rapport montre combien il est urgent de redonner le goût d’apprendre à ces jeunes dans leur intérêt et celui de la collectivité. Exemple au collège Nouvelle Chance d’Apprentis d’Auteuil au Mans.

    Aujourd’hui, en France, plus de 75 000 jeunes quittent chaque année le système scolaire sans diplôme ni qualification. Ces décrocheurs accèdent difficilement à l’emploi, sont plus touchés par le #chômage que les autres jeunes et risquent l’#exclusion. À ce drame humain s’ajoute un surcoût pour la société : accompagner un décrocheur coûte cher à la collectivité.
    Selon les chiffres de l’Éducation nationale, le décrochage scolaire a décru : en 2023, 7,6% des 18-24 ans étaient en dehors du système scolaire contre 11% en 2006. « Trop de jeunes décrochent encore ! constate Jean-Baptiste de Chatillon, directeur général d’Apprentis d’Auteuil. Et les plus vulnérables sont les premiers concernés. Nous refusons de nous y habituer car il existe des solutions. »

    Les plus vulnérables ? Des garçons et des filles en difficulté scolaire, qui ne trouvent pas de sens à l’école, peinent à acquérir les fondamentaux, sont mal orientés, freinés par une santé mentale fragile, victimes de harcèlement scolaire, etc.
    Ces adolescents vivent souvent des difficultés socio-économiques au sein d’un environnement marqué par la précarité ou le chômage. Les difficultés peuvent également être d’ordre familial (ruptures, événement particulier, problèmes d’acculturation, de langue, lien famille-école distendu) ou personnel (liées à la santé, à la mésentente avec les enseignants, à la quête de l’argent facile...)

    « Tous ces facteurs ont des conséquences sur le jeune, sa santé mentale et physique, son comportement en classe, ses résultats scolaires, sa motivation, sa projection dans l’avenir, souligne Julien Pautot, chef de projet au Pôle prévention du décrochage scolaire à Apprentis d’Auteuil. Les difficultés scolaires résultent de difficultés plus larges. Raison pour laquelle les décrocheurs ont besoin d’être accompagnés et suivis individuellement pour retrouver, avant toute chose, confiance en soi et estime de soi. »

    L’innovation du #collège_Nouvelle_Chance au Mans

    En proposant un #accompagnement_renforcé et des #pédagogies_innovantes en matière de #prévention et de #remédiation, Apprentis d’Auteuil démontre que le décrochage scolaire n’est pas une fatalité.
    Au Mans, par exemple, le collège Nouvelle Chance ouvert en 2014, accueille des élèves âgés de 13 à 16 ans qui n’ont plus le goût d’aller à l’école, sont déscolarisés ou en cours de #déscolarisation. Il leur propose, en plus d’un parcours scolaire personnalisé établi en concertation avec le jeune, sa famille et une équipe pédagogique et éducative pluridisciplinaire, un apprentissage de la vie en société et de la #citoyenneté.

    « L’objectif du collège Nouvelle Chance est de révéler le meilleur de chaque jeune, de faire germer et grandir en lui ses capacités, ses compétences, ses talents et ses envies, résume Emmanuelle Barsot, directrice. Pour que chacun reprenne confiance en soi mais aussi dans l’institution scolaire et s’autorise à rêver. Bien souvent, ce sont des jeunes extraordinaires qui ont une histoire de vie compliquée. À nous de changer notre regard sur eux, de leur faire confiance et de leur donner les moyens de s’épanouir et de réussir. Un simple « Tu vois, tu y arrives » peut changer beaucoup de choses. »

    Depuis le mois de janvier, Shelly, 15 ans, vient tous les jours au collège Nouvelle Chance. Une grande victoire pour elle après plus de trois mois de déscolarisation, et une énorme satisfaction pour les enseignants chaque jour à ses côtés. « En 5e, je ne pouvais plus aller au collège, se souvient-elle. J’avais peur de l’école, j’en vomissais. Je ne voulais pas que ma mère me voie dans cet état. Tout cela à cause d’élèves qui ne faisaient pas attention à ce qu’ils disaient. J’en ai parlé à beaucoup d’adultes, mais rien n’a changé. Un jour, j’ai dit à l’ancien directeur : "Je ne peux pas rester là. Sinon, je risque de faire une grosse bêtise." Il a appelé ma mère et nous a proposé le collège Nouvelle Chance. Ici, je n’ai plus peur. »

    Un parcours scolaire personnalisé

    Faire différemment pour ces jeunes loin de l’école, tel est le leitmotiv du collège Nouvelle Chance, qui accueille 30 élèves décrocheurs ou exclus d’établissements scolaires de la Sarthe. Pour chacun, un projet personnalisé et attractif destiné à le raccrocher aux apprentissages. « À un moment de l’année scolaire, les collèges des jeunes se trouvent un peu démunis. Ils ont tout tenté pour les raccrocher à l’école, en vain, explique Emmanuelle Barsot. En nous confiant ces adolescents pour un an, exceptionnellement deux, ils espèrent leur donner une nouvelle chance. »

    Dans des classes à petits effectifs de 6 à 8 élèves, les jeunes suivent des cours de trois-quarts d’heure (avec pauses de quinze minutes) le matin. À leurs côtés, deux enseignants dont l’un fait cours et l’autre apporte des compléments d’information. Au déjeuner, jeunes et adultes se retrouvent à la même table pour un temps d’échange informel. L’après-midi, en compagnie de professeurs et d’éducateurs, les collégiens participent à des activités susceptibles de les aider dans leur orientation scolaire ou professionnelle. Des projets artistiques ou sportifs individuels ou collectifs, des rencontres intergénérationnelles, des stages, des découvertes métiers leur sont proposés. Des emplois du temps à la carte sont même créés pour les jeunes qui ont décroché depuis plusieurs mois voire années.

    « L’essentiel est que les décrocheurs viennent de plus en plus souvent au collège Nouvelle Chance et retrouvent le goût et l’envie d’apprendre et de progresser via un projet personnalisé, conclut Emmanuelle Barsot. Et ce, en lien étroit avec les familles. Aucun décrocheur n’est livré avec un mode d’emploi. Chacun a sa façon de fonctionner. À nous de lui faire confiance et de l’aider au mieux. Tous en valent vraiment la peine ! »

    https://www.apprentis-auteuil.org/actualites/plaidoyer/le-decrochage-scolaire-un-cout-humain-et-social-sous-estime
    #France #rapport #école #éducation #statistiques #chiffres

  • Laelia Benoit, pédopsychiatre : « Il est glaçant de constater qu’à #Bétharram les #enfants ont tenté d’alerter, mais n’ont pas été entendus »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/05/14/laelia-benoit-pedopsychiatre-il-est-glacant-de-constater-qu-a-betharram-les-

    Au-delà de la responsabilité individuelle des adultes mis en cause, qui reste soumise à l’appréciation de la justice, cette tragédie et le silence qui l’a entourée mettent au jour des mécanismes structurels encore très présents dans notre société.

    Jusqu’à la médiatisation d’actes d’une cruauté inouïe, placer ses enfants en internat à Notre-Dame-de-Bétharram représentait une fierté pour de nombreuses familles. Elles y voyaient l’assurance que leurs enfants y seraient « tenus », forcés d’obéir et soumis aux principes d’une « bonne éducation ». Que les #élèves soient punis, quelle qu’en soit la raison, ne suscitait pas d’inquiétude. Leur assujettissement était perçu comme nécessaire à leur formation. Il était connu, toléré, parfois même recherché. Cette culture de la soumission a permis aux violences de prospérer dans des formes toujours plus extrêmes.

    Dans les témoignages recueillis par le porte-parole des victimes, Alain Esquerre [Le Silence de Bétharram, Michel Lafon, 256 pages, 18,95 euros], il est glaçant de constater que les enfants ont tenté d’alerter. Ils ont cherché des #adultes à qui confier ce qu’ils subissaient, mais ils n’ont pas été entendus. Pire, on leur a retourné, pour certains, la culpabilité des violences en instillant le doute sur leur propre responsabilité : n’avaient-ils pas « mérité » ce qui leur arrivait ?

    #école

    https://archive.ph/iKKlz

  • L’annonce d’une convention citoyenne sur les « temps de l’enfant » par Emmanuel Macron accueillie avec scepticisme
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/03/l-annonce-d-une-convention-citoyenne-sur-les-temps-de-l-enfant-par-emmanuel-

    Le chef de l’Etat souhaite remettre à plat «  l’organisation des journées » des élèves et s’empare ainsi d’un sujet hautement inflammable, aux ramifications multiples. Une « diversion », selon les syndicats d’enseignants, pour qui l’urgence est ailleurs.

    L’idée d’une #convention_citoyenne sur l’éducation ou l’enfance (donc à l’objet bien plus large que les #rythmes_scolaires) est dans l’air depuis quelque temps.
    – Le CESE en juin 2024 :

    1. Redéfinir les finalités de l’École
    → Comment ? En organisant un débat démocratique (convention citoyenne, états généraux…) associant tous les acteurs de la communauté éducative et tous les publics.
    Il faut aujourd’hui garantir les moyens et de meilleures conditions de scolarisation des élèves, de la maternelle au lycée pour assurer la réussite de tous les élèves.

    https://www.lecese.fr/actualites/reussite-lecole-reussite-de-lecole

    – La FCPE en septembre 2024 :

    La FCPE, qui “réclame une concertation d’ampleur afin que soit redessinée une ambition collective pour l’école de la République”, est déjà soutenue dans sa démarche par plus de 8000 citoyens.

    https://www.fcpe.asso.fr/actualite/la-fcpe-reclame-une-convention-citoyenne-sur-leducation

    – La CFDT dans la foulée :

    Renforcer l’École, redonner de l’attractivité aux métiers de l’éducation, cela suppose un effort budgétaire, une vision politique partagée, cela suppose un dialogue social renouvelé qui n’articule plus écoute et décision unilatérale, mais réelle négociation et partage de la décision. [...] C’est le sens de notre proposition d’organiser une convention citoyenne sur l’éducation.

    https://cotedazur.sgen-cfdt.fr/actu/conference-de-presse-de-rentree-2024

    – L’UNICEF et une centaine d’organisations en février :

    Une convention citoyenne visible et rassembleuse pourrait s’articuler autour de demandes fortes : le respect intégral de la Convention internationale des droits de l’enfant et des recommandations du Comité des droits de l’enfant des Nations unies, l’éradication de la pauvreté infantile, la lutte active pour la protection des enfants contre toute forme de violences, des services publics revitalisés, accessibles à tous et dotés de moyens humains et financiers conséquents, et la sauvegarde effective de notre environnement et du vivant sur Terre, pour un monde accueillant pour les générations futures.

    Nous appelons donc le gouvernement à lancer une convention citoyenne en faveur de l’#enfance et des générations futures. Cette initiative inédite pourra proposer de grandes orientations et une politique ambitieuse sur le temps long pour lever les obstacles et les freins au développement et à l’épanouissement des enfants, pour éradiquer les insécurités de tous ordres qui les affectent, et pour offrir à tous les enfants toutes les conditions pour bien grandir et cheminer vers leur pleine émancipation.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/02/11/l-appel-de-plus-de-100-organisations-pour-un-grand-ministere-de-l-enfance-le

    – ... qui regrettent le caractère trop limité de celle proposée par Macron :

    Nous nous adressons au président de la République et lui demandons d’élargir le champ de la convention citoyenne à une politique publique globale dont ont besoin les enfants pour être protégés, bien grandir et s’émanciper, afin de déboucher sur la définition d’une stratégie nationale interministérielle pluriannuelle en ce sens.

    https://www.unicef.fr/article/convention-citoyenne-sur-les-temps-de-lenfant-un-manque-dambition-face-aux-de
    #école

    • « La prochaine convention citoyenne ne devrait pas se cantonner aux temps scolaires » | Tribune - Jean-Paul Delahaye
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/06/16/la-prochaine-convention-citoyenne-ne-devrait-pas-se-cantonner-aux-temps-scol

      Soit, mais cette soudaine prise de conscience est sans doute l’expression d’un repentir dans la mesure où, en 2017 et sans concertation, le président a rétabli, de fait, la semaine de quatre jours à l’école primaire, organisation si néfaste pour les enfants qu’aucun pays au monde n’a songé à l’imiter. Rappelons que les milieux populaires, c’est le ministère lui-même qui le montrait dans une étude de juin 2017, souhaitaient majoritairement une semaine de cinq jours, eux qui n’ont que l’école pour émanciper leurs enfants.

      Ce désir présidentiel de concertation sur le temps scolaire s’exprime alors même que le budget 2025 supprime les crédits qui permettaient aux dernières communes restées courageusement à la semaine de cinq jours de financer des activités périscolaires. La semaine catastrophique de quatre jours sera ainsi généralisée à la rentrée 2025. Quel sens peut avoir une convention citoyenne dans ces conditions ?

  • A Paris, derrière les fermetures de classes, une académie aux multiples exceptions
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/05/06/a-paris-derriere-les-fermetures-de-classes-une-academie-aux-multiples-except
    Grosse baffe du Monde aux mobilisations de cette année dans le 1er degré parisien, particulièrement touché par les suppressions de postes et de classes et par la menace de voir les décharges d’enseignement des directions supprimées.
    Les anciens recteurs ont un avis très fin sur le sujet :

    « Les conditions et l’offre d’enseignement à Paris sont extraordinaires et sans équivalent dans le paysage éducatif français », observe Bernard Beignier, qui a dirigé l’académie d’avril 2024 à mars 2025.
    ...
    l’« offre de formation exceptionnelle » des collèges et lycées, note Christophe Kerrero, ancien recteur de l’académie (2020-2024). « Le parent parisien, majoritairement cadre, est exigeant : une section européenne en lycée est une évidence, l’impossibilité de suivre une langue vivante rare, inacceptable », écrit-il dans son livre

    #école #Paris #extraordinaire #exceptionnel

  • École inclusive : 67 011 personnels tirent la sonnette d’alarme
    https://resultats-inclusion.fsu-snuipp.fr

    Invités à choisir parmi 7 propositions, les participants et participantes [PE et AESH] ont majoritairement opté pour 3 mesures qui leur paraissent prioritaires pour améliorer l’école inclusive :
    – à 69.6% ouvrir davantage de places en établissements spécialisés
    – à 65.4% recruter des AESH formées avec un vrai statut
    – à 53.5 % réduire les effectifs de toutes les classes

    Perso, j’avais choisi la baisse des effectifs par classe, le développement d’équipes pluriprofessionnelles et les formations liées sur temps de travail. Il est assez hallucinant de faire le constat que 20 ans après la loi, il n’y a dans les écoles quasiment aucune compétence liée au handicap ou aux troubles du neurodéveloppement. Les profs et les aesh (quand il y en a) ne sont (quasiment) pas formés, les rased sont vides ou débordés… et il n’y a personne d’autre.

    Une majorité de collègues choisit ce que je vois comme une autre famille de réponses...

    Le snuipp a trouvé une formule pour présenter ses résultats : l’inclusion a été une réussite quantitative, mais pas qualitative. Or, pour autant que la distinction qualitatif vs. quantitatif soit pertinente, les 2 réponses majoritaires sont plutôt quantitatives : moins d’enfants scolarisés, plus d’aesh.

    La cosecrétaire du syndicat nous dit que les places en IME ne sont pas une remise en question de l’inclusion, citant le fait que des notifications pour intégrer ces structures ne sont actuellement pas satisfaites faute de place. Je ne suis pas certain qu’on puisse conclure cela, et de toute façon ça dépend de ce qu’on entend par inclusion. Y a-t-il un degré de handicap non inclusible ? La position du seuil est-elle fixe ?

    C’est pas pour minimiser le malaise énorme causé par les difficultés de l’inclusion dans les écoles, mais ces résultats sont un peu embarrassants - et on pouvait s’y attendre.

    Extrait d’un rapport de Debarbieux et Moignard pour l’Autonome de solidarité laïque en 2023 :

    C’est certainement ce qui est le plus remarquable et le plus préoccupant dans notre étude : le rejet par les professionnels censés mettre en œuvre « l’école inclusive ». Ce rejet repose sur des difficultés jugées grandissantes. Nous sommes passés d’un peu moins de 40 % en 2011 à 60 % en 2016 et désormais à 74,5 % en 2023 de répondants disant avoir connu des difficultés fréquentes ou très fréquentes avec des enfants « gravement perturbés » ou « présentant des troubles du comportement ». […] Beaucoup se réclament des valeurs de l’école inclusive, comme mission essentielle du système d’éducation, et demandent cette aide pour qu’elle soit possible. Mais une bascule idéologique dangereuse est en cours et risque de remettre en cause la possibilité même de cet accueil.

    https://www.autonome-solidarite.fr/articles/lasl-devoile-les-resultats-de-letude-sur-le-climat-scolaire-dans

  • "Faut-il se plier à la « Muselière » ? La Région Paca interdit l’écriture inclusive jugée « wokiste », une #école_de_cinéma privée de #budget

    Fleuron de Marseille, l’école de cinéma #Kourtrajmé vient de se voir refuser une #subvention pourtant programmée. Pour lui verser, la Région Paca, en croisade contre le « wokisme » exige qu’elle abandonne l’écriture inclusive. « Un précédent dangereux », selon l’association.

    Ce devait être une formalité. La convention de #financement était signée et votée. Comme les années précédentes, l’association Kourtrajmé (court-métrage en verlan) attendait le versement bisannuel de la subvention convenue, soit 75 000 euros pour les années 2025 et 2026. Dans le cadre de sa compétence « formation professionnelle », la Région Paca accompagne en effet cette école de cinéma au fonctionnement original, qui forme gratuitement aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel une trentaine de jeunes en situation de précarité.

    https://vimeo.com/883978586

    L’association surprise et avertie par mail

    « La Région nous a avertis que la subvention programmée ne serait pas versée, car nous utilisions l’écriture inclusive dans nos communications écrites ». Marie Antonelle Joubert avoue être tombée des nues. « Je ne savais même pas que le versement devait passer à nouveau au vote » avoue la directrice de la structure.

    Fondatrice de la branche marseillaise de cette école initiée à Montfermeil par les Orphelins d’Auteuil, Marie Antonelle Joubert connaît la « sensibilité » de longue date du président de la Région Paca sur la question de l’écriture inclusive. « Nous avions compris qu’ils souhaitaient proscrire l’écriture inclusive des dossiers de demandes de subventions. Jamais nous n’aurions imaginé qu’ils imposent de la supprimer dans les documents qui ne les concernent pas » avoue-t-elle.

    Mouvement contre l’écriture inclusive

    En 2023 déjà, les conseillers régionaux PACA ont voté à l’unanimité une motion proposée par le groupe RN visant à « l’engagement de la Région à ne pas promouvoir directement ou indirectement l’écriture inclusive ». Dans la droite ligne de la proposition de loi adoptée par le Sénat (mais pas par l’Assemblée Nationale) contre « les dérives » de cette forme d’écriture visant à « démasculiniser la langue ». Connue surtout pour l’ajout d’un point médian, l’écriture inclusive permet selon ses promoteurs d’assurer une égale représentation du masculin et du féminin.

    #Croisade régionale contre le « wokisme »

    Affirmant lors de ses vœux au début 2024 être « opposé au wokisme », le président de Région Renaud Muselier a franchi une étape supplémentaire, le 23 avril 2025, en faisant adopter un plan baptisé « #Trajectoires_Valeurs » (V comme vision, A comme autorité, L comme liberté, E comme Europe, U comme unité, R comme respect et S comme souveraineté).

    Et en annonçant la mise en œuvre « dès le lendemain » de dix premiers points, dont le neuvième précise : « stop à l’écriture inclusive dans les demandes de subventions ».

    Dans son exposé des motifs, le président de Région explique que les libertés ne doivent pas « laisser de place aux doctrines de division et de conflit comme le wokisme ou le #négationnisme ». Renaud Muselier poursuit : « L’attachement à la #langue_française doit s’accompagner d’un renforcement de la lutte contre l’écriture dite inclusive, qui en réalité n’apporte que division et complication dans la lecture ».

    Le #Rassemblement_National pilote la fronde

    L’exécutif régional répond ainsi positivement à la demande récurrente du groupe RN Paca, qui souligne à chaque séance plénière, sa volonté de « ne plus financer les associations utilisant l’écriture inclusive ». Au lendemain de l’annonce de Renaud Muselier, le parti d’extrême droite s’est d’ailleurs félicité qu’il « abandonne sa subvention à l’école Kourtrajmé à Marseille ».

    Incompréhension de l’école Kourtrajmé

    « Ça m’énerve ». Marie Antonelle Joubert retient sa colère contre des élus régionaux qui selon elle ne comprendraient rien au monde du cinéma d’aujourd’hui. « Ces gens vivent encore au XXème siècle. Si on veut poursuivre nos collaborations avec ’Plus belle la vie’, ’Tom et Lola’ ou ’Emily in Paris’, on doit s’en donner les moyens ! ». Y compris donc à travers une communication modernisée via l’écriture inclusive.

    Et la fondatrice de l’Ecole Kourtragmé à Marseille s’interroge à haute voix : « Comment peuvent-ils à la fois vouloir promouvoir la région PACA au cinéma et dans les séries, et sanctionner notre association ? Ils nous financent sur la base de nos innovations pédagogiques, et sur ce critère nous sommes les meilleurs, ils en ont pour leur argent ! »

    Nouvelle demande possible

    L’association va-t-elle supprimer l’écriture inclusive de ses communications sur les réseaux et sur son site web ? La modification permettrait à l’école de présenter à nouveau son dossier de subventionnement lors d’une prochaine séance plénière. Marie Antonelle Joubert explique qu’elle laissera le dernier mot aux membres des assemblées générales de la double structure qu’elle dirige. En avouant ne pas être enthousiaste à la perspective de « tout réécrire », ce qui coûterait à la structure « du temps et de l’argent ».

    Pour autant, la directrice de l’école ne digère pas toujours pas le retrait d’une liberté d’expression « au nom d’un combat pour le conservatisme », qu’elle assimile à un dangereux précédent : « je vois ce qui se passe autour de nous, les retours en arrière sociétaux. Va-t-on bientôt me demander d’effacer les femmes cameramen sur les photos ? » s’inquiète-t-elle.

    Vingt stagiaires menacés

    Résister et se priver de 75 000 euros de subventions pour les deux prochaines années ? « Ce serait embêtant, mais pas insurmontable », se risque Marie Antonelle Joubert. Avec un budget annuel d’un million d’euros, l’association devrait alors solliciter davantage ses principaux financeurs, mécènes privés ainsi que le Centre National du Cinéma. Pour autant, elle avoue « ne pas avoir le temps de combattre avec des gens de mauvaise foi ». Et s’inquiète surtout des conséquences qu’une joute frontale aurait pour l’avenir d’une vingtaine de stagiaires, des futurs professionnels du cinéma dont la formation en insertion bénéficie également d’une prise en charge financière par la Région Paca.

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/provence-alpes-cote-d-azur/bouches-du-rhone/marseille/faut-il-se-plier-a-la-museliere-la-region-paca-interdit
    #woke #écriture_inclusive #France #Paca #région_Paca #coupures_budgétaires

  • Écriture inclusive, “wokisme”… L’#école_Kourtrajmé dans le viseur de la région

    Dans un article publié ce jeudi 1er mai, “Libération” révèle que la collectivité menace de retirer son #financement à l’école si elle continue d’utiliser l’écriture inclusive.

    D’après le quotidien Libération, l’école de cinéma Kourtrajmé, située à Marseille, a appris ce jeudi 24 avril qu’elle ne percevrait la subvention bisannuelle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (#PACA) – présidée par #Renaud_Muselier (Renaissance) – qu’à la condition de renoncer à l’usage de l’écriture inclusive dans ses communications.

    Une décision applaudie par les élu·es RN de la région, qui ont rappelé que cette écriture représente “l’étendard de l’idéologie #woke contre laquelle la Région s’est engagée”. De son côté, la directrice #Marie_Antonelle_Joubert s’est étonnée que cette demande concerne l’ensemble des documents de l’école. Par manque de temps et d’argent, mais aussi par conviction, celle-ci ne compte pas, pour l’instant, réécrire toute sa communication.

    Inquiétudes politiques

    La suppression de cette aide représenterait une perte de 75 000 euros pour l’établissement fondé par Ladj Ly (Les Misérables) et mettrait en difficulté son dispositif d’insertion professionnelle. Car cette somme représente le financement du parcours de 40 stagiaires, comme l’a expliqué Marie Antonelle Joubert à Libération.

    Si l’école est en capacité de survivre financièrement, sa directrice a néanmoins témoigné son inquiétude : “Si l’on cède sur ce point, quel sera le suivant ?” Dans le contexte politique actuel, elle a confié craindre que le soutien de l’école aux victimes de Gaza devienne la prochaine cible de la région.

    À noter tout de même que cette dernière est, pour le moment, la seule source de financement de l’établissement à remettre en cause cet engagement inclusif, comme s’en est félicitée Marie Antonelle Joubert : “Tous ceux qui sont venus voir ce qu’on défendait en termes d’inclusivité, comment on innove dans les processus de recrutement, ont renouvelé leur soutien.”

    https://www.lesinrocks.com/politique-category/ecriture-inclusive-wokisme-lecole-kourtrajme-dans-le-viseur-de-la-region

    #écriture_inclusive #Kourtrajmé

  • L’Assemblée impulse le #MeToo_scolaire
    https://blogs.mediapart.fr/francois-jarraud/blog/100425/lassemblee-impulse-le-metooscolaire

    Le principal apport de ses travaux c’est la mise en évidence de « la désorganisation des responsabilités et des acteurs », pour reprendre les propos du rapporteur P. Vannier (LFI). L’audition, le 31 mars, de l’état-major du ministère de l’#Education nationale a mis en évidence l’absence de pilotage du suivi des #violences des adultes dans les établissements. A la question de V. Spillebout (EPR), autre rapporteur, sur ce pilotage, répond un très long silence des hauts fonctionnaires. Si le chef du service défense et sécurité du ministère, Christophe Peyrel, est capable de chiffrer le nombre de violences mettant en cause des personnels remonté par le logiciel Fait établissement (1198 en 2023), personne n’est capable de dire ce qui en est fait ! Le directeur général des relations humaines, Boris Melmoux-Eude peut citer le nombre de sanctions communiqué à la Direction générale de la Fonction publique. Mais cela ne concerne que 204 cas (et non 1198) et exclusivement dans l’enseignement public. Il n’a aucune donnée pour le privé. Il n’y a pas plus de suivi du coté de la Justice. « On n’a pas la possibilité de s’assurer que tous les faits aient fait l’objet d’une suite adéquate », reconnait C. Peyrel. Le suivi des signalements est de la seule responsabilité des chefs d’établissement et des services académiques. Au ministère personne ne suit les dossiers du public. Et encore moins ceux du privé !

    [...]

    Ce que montre déjà la commission d’enquête c’est le caractère systémique de ces violences. Le système déconcentré de l’Education nationale n’assure aucun suivi des faits signalés. Il ne met aucun zèle à encourager les #enseignants et les agents à signaler. Bien au contraire, les syndicats enseignants, auditionnés le 3 avril, témoignent que des consignes sont données pour que les signalements passent par la voie hiérarchique. Comme l’explique un représentant FSU, cela crée un conflit de loyauté pour les enseignants s’ils passent outre. Les représentants de Sud et de FO signalent des enseignants sanctionnés pour avoir transmis des informations. Cela, alors que l’article 40 du Code de procédure pénal impose aux fonctionnaires de signaler. C’est aussi un problème budgétaire. Les personnels qui savent faire ces signalements ainsi que les Informations préoccupantes (#IP) sont de moins en moins nombreux dans les établissements : 2200 assistantes sociales, 7800 infirmières, 600 médecins scolaires pour 12 millions d’élèves. Les professeurs des écoles savent faire des IP mais on leur dit qu’il faut transmettre copie aux parents qu’ils croisent tous les jours à la sortie de l’école... Ils ne savent pas que des signalements peuvent être faits anonymement.

    [...]

    Le ministère arrive à être une organisation hyper hiérarchisée et centralisée mais inefficace pour un sujet qu’elle n’a pas considéré majeur.

    C’est le plus grave obstacle à venir. Les violences exercées sur des élèves, même quand elles durent des années, n’ont pas éveillé d’intérêt. Dans ce registre, il est inquiétant de voir que peu de députés assistent aux auditions de la commission d’enquête. Dans la plupart des réunions il n’y a que deux députés pour poser des questions.

    Pourtant c’est peut-être cela qui est en train de changer. Après des années d’omerta, les institutions scolaires privée et publique ont honte. Les rapporteurs témoignent des très nombreux messages qu’ils reçoivent de victimes. Les victimes se sentent entendues pour la première fois. « Elles ont le sentiment que pour la première fois il y a une reconnaissance », explique Paul Vannier. « Des fonctionnaires viennent nous remercier ».

    #enseignement_privé

    • « Défaillances » de l’Éducation nationale face à un enseignant prédateur : l’inspection générale fait l’autopsie d’un fiasco
      https://www.mediapart.fr/journal/france/220425/defaillances-de-l-education-nationale-face-un-enseignant-predateur-l-inspe

      De la fin des années 1990 jusqu’au début des années 2020, cet enseignant brillant et charismatique a joué de son autorité et son emprise pour attirer de nombreux élèves chez lui, dont certains l’accusent aujourd’hui d’agressions sexuelles et de viols (voir nos révélations précédentes).

      Alors que des alertes relatives au comportement inadapté de cet agrégé ont commencé à remonter à l’administration dès l’été 2021, l’enseignant n’a été mis à l’arrêt qu’en septembre 2023, après qu’un ancien élève a déposé une plainte au pénal – une première suivie de huit autres.

      Pascal V. s’étant suicidé dans la foulée, ses victimes se retrouvent aujourd’hui privées de procès. Mais l’Éducation nationale, elle, n’en a pas fini avec cette affaire, puisque plusieurs anciens élèves ont décidé d’attaquer l’État pour « faute ». Or, d’après nos informations, l’enquête de l’IGÉSR pourrait leur donner du grain à moudre. À l’issue d’une quarantaine d’auditions, les deux autrices du rapport jugent en effet que l’institution a méconnu sa responsabilité administrative et disciplinaire.

  • CDC denies help for lead poisoning in Milwaukee schools due to layoffs
    https://www.cbsnews.com/news/milwaukee-schools-lead-poisoning-cdc-denies-help

    Officials in Milwaukee and Wisconsin’s state health department had formally requested the CDC’s help on March 26, after many of the city’s schools were found to have “significant lead hazards” exposing children. Federal experts were asked to help develop a strategy to test and triage Milwaukee public school students for lead poisoning, as well as help with outreach to the community. 

    [...]

    CDC’s lead poisoning team was among several branches in the agency’s National Center for Environmental Health that were eliminated by Kennedy on April 1, as part of sweeping Department of Health and Human Services layoffs. The environmental health center had also handled a variety of other issues like cruise ship outbreak investigations, which are now reeling from significant layoffs.

    Beyond lead poisoning, now-eliminated teams had also housed the federal government’s public health experts for helping local and state health departments respond to a range of other environmental emergencies, said CDC officials, who spoke on the condition of anonymity.

    All expertise related to radiological and nuclear threats is eliminated. All capacity for natural disasters response has been eliminated,” agency officials said in a memo after the layoffs.

    Health experts tasked with investigating cancer clusters, overseeing chemical weapons demolition and responding to toxic substance spills, like the 2023 East Palestine train derailment, were also cut, multiple officials said.

    #santé #plomb #école #rfkjr #cdc

  • Quand des élèves inventent une alternative à Pronote
    https://cafepedagogique.net/2025/04/08/quand-des-eleves-inventent-une-alternative-a-pronote

    L’Ecole peut-elle se libérer de l’emprise de #Pronote, logiciel de gestion des notes, des emplois du temps, des absences, des devoirs… ? Addictif, anxiogène, mais aussi old school ? A partir de leur expérience utilisateur, décevante, des élèves lui ont créé une alternative : l’application Papillon. L’objectif est d’améliorer l’interface pour la fluidifier et la personnaliser, ainsi que de regrouper les différentes applications scolaires. Libre, sécurisé, en constante évolution, Papillon récupère les données des plateformes officielles et se synchronise avec le compte créé. Depuis septembre 2024, Papillon a été téléchargé 900 000 fois et touche désormais 14% des élèves du secondaire. Vince Linise et Lucas Lavajo l’ont présenté le 4 avril à la Journée du Libre Educatif à Bruay-la-Buissière.

    edit en fait d’alternative, sauf à louper quelque chose, il s’agit d’une interface qui intègre les données de pronote - qui reste l’interface obligée avec les établissement, profs etc.- ainsi que d’autres applis, permettant une sorte d’inter-opérabilité entre applis

    #école

  • #Autismes, les combats d’une vie

    Par Jérôme Sandlarz. LSD nous plonge dans le quotidien chaotique de familles aux prises avec l’autisme. À leurs côtés, soignants, éducateurs et chercheurs nous éclairent sur l’histoire de ce #handicap, ses prises en charge et l’état actuel des connaissances scientifiques.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-autismes-les-combats-d-une-vie
    #autisme #podcast #audio #enfance #adultes #école #adolescence #inclusion_scolaire

  • Les habits neufs de Christophe Kerrero
    https://blogs.mediapart.fr/francois-jarraud/blog/270325/les-habits-neufs-de-christophe-kerrero

    Issu d’un milieu modeste mais passé par des classes préparatoires, il débute comme enseignant en 1991. En 2002 il devient personnel de direction. Et sa carrière décolle.

    La chance de C. Kerrero c’est qu’il est nommé proviseur adjoint au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine. Un établissement qui compte un élève dont il va prendre grand soin : Jean Sarkozy, le fils de N. Sarkozy. Dans l’ouvrage, C. Kerrero ne tarit pas d’éloges sur « ce vrai littéraire » qui illumine sa classe préparatoire. Il cueille rapidement les fruits de cette proximité domestique avec la famille Sarkozy. Avec l’arrivée de N Sarkozy au pouvoir en 2007, la carrière du très jeune adjoint décolle.

    Devenu inspecteur IPR en 2007, C. Kerrero est immédiatement propulsé Dasen adjoint. Il arrive à Créteil auprès de la seconde personne qui va catapulter sa carrière : le recteur JM Blanquer. Avec son aide, l’ascension fulgurante se poursuit. JM Blanquer le recommande à son ami, Luc Chatel, ministre de l’éducation nationale de N. Sarkozy. En 2009, il entre dans son cabinet. En 2012, avant de quitter la rue de Grenelle, Luc Chatel le recase à l’Inspection générale. Il y reste quelques années puis, en même temps qu’il rejoint le conseil d’administration du groupe de pression ultra libéral IFRAP, C. Kerrero est nommé directeur des lycées franciliens par la présidente du conseil régional d’Ile de France, Valérie Pécresse. Cela aurait pu être une fin de carrière. Mais la nomination de JM. Blanquer comme ministre de l’éducation nationale d’E. Macron, en 2017, le remet sur orbite. Il devient son directeur de cabinet et son bras droit. Il le sera pendant les trois années les plus actives de JM Blanquer de 2017 à 2020.

    C. Kerrero parle peu de ces années. Il en décrit les effets : baisse du niveau des élèves français, effondrement du niveau de vie des enseignants et même peur généralisée. Mais sans relier tout cela à son action au ministère ! Pourtant ces trois ont été celles des grandes réformes avant que le covid vienne geler les projets gouvernementaux. C’est à ce moment que sont lancées les politiques éducatives dont les évaluations internationales (Pisa , Pirls, Timss) établissent aujourd’hui l’inanité. Dans son livre, C. Kerrero met à son actif ses interventions contre les blocages lycéens suite à la réforme du lycée. Il se félicite d’avoir systématisé l’appel à la police contre les lycéens. On se rappelle les violences qui en ont résulté, les lycéens de Mantes-la-Jolie à genoux, mains sur la tête. C’est aussi l’époque où des enseignants syndicalistes sont déplacés d’office sans réel motif. Ceux qui ont eu le courage de mener leur plainte jusqu’au bout sont en 2025 en train d’en obtenir raison. Comme directeur de cabinet, C. Kerrero a été très efficace. Mais au prix d’une grande brutalité. En 2020, alors que l’Education nationale est en semi arrêt pour cause de covid, JM Blanquer le nomme recteur de Paris, recteur de la région francilienne. Une vraie promotion car cette grande académie, qui réunit près de la moitié des étudiants français, est habituellement réservée à un universitaire, ce que n’est pas C. Kerrero.

    Ce second fil révèle un trait de caractère propre à C. Kerrero. On pourrait l’imaginer manifester de la reconnaissance pour cette carrière éclair. Il n’en est rien. C. Kerrero mord tous ceux qui l’ont sorti de l’anonymat. Sans surprise Amélie Oudéa Castéra en fait les frais. Il la dépeint en « représentante d’une certaine élite autoproclamée ». Jean-Michel Blanquer reçoit lui aussi des flèches. Il décrit un ministre « tapant frénétiquement des messages et des tweets. Là où il y avait de l’hyperactivité, je ne vois plus que de la fébrilité », dit-il. Luc Chatel est lui aussi décrit comme diminué par un drame personnel. Emmanuel Macron est accusé d’avoir trahi ses propres projets. Mme Macron, qui pilote l’éducation pour son mari, est peinte en bourgeoise superficielle. Elle le reçoit à déjeuner et lui confie : « vous savez nous sommes de droite ». G. Attal n’est pas oublié : « le Choc des savoirs est l’exemple par excellence des limites d’une action politique fondée sur ce que l’opinion publique a envie d’entendre », écrit C. Kerrero. Il ajoute : « le pouvoir préfère les laquais aux commis et les serviteurs zélés à la cause particulière d’une personne plutôt que le service du bien commun ». Dommage que cette morale soit écrite après que l’auteur ait perdu la faveur des puissants...

    [...]

    Que C Kerrero défende la libéralisation de l’enseignement, avec des écoles gérées par des chefs et des sous chefs et l’encadrement étroit des pratiques pédagogiques des enseignants n’étonnera pas ceux qui ont connu les années Blanquer. [...]

    Kerrero appelle à « rebâtir » une Ecole qu’il a pourtant largement contribué à construire. [...] Ce que défend C. Kerrero ce n’est pas l’Ecole républicaine. C’est une vision très libérale du système éducatif qui a déjà largement pénétré le haut encadrement de l’Education nationale. Ce projet éducatif rejoint celui de la droite, voir de la droite extrême. Pour ces formations, qui ont peu de candidats crédibles à la rue de Grenelle, C. Kerrero, qui a renié les macronistes, pourrait être l’homme du moment. A l’image de ce que JM Blanquer avait fait en 2016 avec « L’école de demain », ce livre est l’appel à une nouvelle carrière.

    #école #Christophe_Kerrero #recteur

  • L’Éducation nationale signe pour au moins 74 millions d’euros de solutions et services #Microsoft

    Le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse vient d’attribuer le marché public qui vise à équiper ses services centraux et les établissements supérieurs en solutions Microsoft, des postes client aux datacenters. L’enveloppe prévisionnelle se monte à un minimum de 74 millions d’euros, en nette hausse par rapport au précédent contrat, alors même que le ministère vient d’enjoindre dans une nouvelle circulaire les établissements scolaires à exclure « toute utilisation de solution non souveraine dans le domaine de l’éducation ».

    Si la doctrine technique du numérique pour l’éducation prône l’utilisation prioritaire de solutions libres et souveraines, la rue de Grenelle est loin d’en avoir fini avec les logiciels américains. Le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse vient en effet d’attribuer un marché public, composé de trois lots, qui englobe la fourniture de solutions Microsoft, ainsi que l’ensemble des services d’accompagnement et de support technique associés.

    L’avis, publié le 14 mars dernier au Bulletin officiel, porte plus précisément sur la « concession de droits d’usage à titre non exclusif de diverses solutions de type Microsoft ou équivalent, de support, de gestion, de prestations, de formations et d’assistance technique associées ».

    Le marché couvre un périmètre important, puisqu’il doit répondre à la fois aux besoins des agents des services centraux ou déconcentrés du ministère de l’Éducation nationale, à ceux des établissements de formation et de recherche, mais aussi à ceux des agents des ministères de l’Enseignement supérieur et de la recherche, et des Sports et des jeux olympiques et paralympiques.

    Il prend la forme d’un accord-cadre qui ne prévoit qu’un montant maximum de dépenses, fixé à 152 millions d’euros hors-taxe, pour une durée maximale de quatre ans. Au sein de cette enveloppe, c’est le lot 1, consacré à la « fourniture de solutions MPSA, EES et CSP-NCE-Educ de Microsoft ou équivalent » qui constitue le plat de résistance, avec un budget indicatif estimé à 16 millions d’euros HT par an, dans la limite d’un plafond fixé à 130 millions d’euros sur quatre ans.

    (#paywall)
    https://next.ink/175788/leducation-nationale-signe-pour-100-millions-deuros-de-solutions-et-services-m
    #éducation_nationale #école #éducation #France #GAFAM #contrat #marché_public

  • « On nous a accroupis, la tête contre le mur » : à Avignon, des enfants victimes d’une punition collective à la cantine - ici
    https://www.francebleu.fr/infos/education/on-nous-a-accroupis-la-tete-contre-le-mur-des-enfants-avignonnais-victime

    Debout ou accroupis, parfois mains sur la tête, face au mur de la cour de récréation, une vingtaine d’élèves de l’école primaire Marcel-Perrin d’Avignon ont rapporté à leurs parents avoir vécu une punition collective jeudi midi. Des parents d’élèves vont déposer une main courante.

    #enfance #école #célabonneambiance

  • Ministero, ’vietati asterisco e schwa negli atti delle scuole’

    Una circolare spiega: ’Rispettare regole della lingua italiana’

    Stop ad asterischi e schwa nelle comunicazioni ufficiali delle scuole.

    Lo ha deciso il Ministero dell’Istruzione dopo segnalazioni di casi in cui in comunicazioni scolastiche venivano usati i segni, schwa e asterisco, intesi come inclusivi.

    Il capo dipartimento del ministero dell’Istruzione, #Pamela_Palumbo, ha preso carta e penna e ha inviato una circolare a tutti i dirigenti scolastici delle scuole statali e paritarie e ai direttori generali degli uffici scolastici regionali per ribadire che nelle comunicazioni ufficiali «è imprescindibile il rispetto delle regole della lingua italiana. L’uso di segni grafici non conformi, come l’asterisco (*) e lo schwa (ə), è in contrasto con le norme linguistiche e rischia di compromettere la chiarezza e l’uniformità della comunicazione istituzionale».
    «L’#Accademia_della_Crusca - sottolinea il capo dipartimento del ministero nella circolare - ha, infatti, più volte evidenziato che queste pratiche non sono grammaticalmente corrette e che il loro impiego, specialmente nei documenti ufficiali, ostacola la leggibilità e l’accessibilità dei testi».


    https://www.ansa.it/sito/notizie/cronaca/2025/03/21/ministero-vietati-asterisco-e-schwa-negli-atti-delle-scuole_919095ee-45ee-48c5-
    #Italie #écriture_inclusive #genre #langue #italien #shwa #astérisque #interdiction #école

  • À la recherche des profs perdus : la gauche néglige-t-elle l’école ?
    https://lvsl.fr/a-la-recherche-des-profs-perdus-la-gauche-neglige-t-elle-lecole

    Malgré les 12 millions d’élèves et les 866.000 enseignants que compte la France, la question de l’école reste peu abordée dans le débat public. Le livre de Mathieu Bosque, président du parti de François Ruffin, entend reprendre ce combat historique de la gauche. Si son analyse est pertinente, ses propositions restes vagues et incomplètes.

    #Société #école #éducation_nationale #enfants #Enseignement #enseignement_privé #professeur

  • Affaire de Bétharram : trente ans d’inertie à l’éducation nationale
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/03/02/affaire-de-betharram-trente-ans-d-inertie-a-l-education-nationale_6572818_32

    Jean-Marc Monteil était à la tête du rectorat de Bordeaux, dont dépendent les Pyrénées-Atlantiques, de 1997 à 2000, durant les années du ministère de Claude Allègre, denses en réformes et en conflits avec le corps enseignant. De l’enseignement privé sous contrat dans le département, il a surtout entendu parler des écoles basques, les ikastola. « Je tenais une réunion régulière avec le préfet et les élus du Pays basque sur le sujet, se remémore M. Monteil. Mais de Bétharram, personne ne m’en a parlé. »

    [...]

    Parmi les centaines de rapports de l’inspection générale rédigés entre 1995 et 2000 et versés aux Archives nationales, aucun ne concerne Notre-Dame de Bétharram. Sur cette période, des enquêtes ont cependant été menées sur d’autres affaires de pédocriminalité en milieu scolaire. En 1998, un rapport a ainsi été consacré à l’école publique Chateaurenard, dans le Loiret, où le directeur avait été accusé d’agressions sexuelles sur mineurs.

    Transmission d’informations

    Après celle portée à la connaissance du ministre François Bayrou en 1996, une autre alerte est cependant bien remontée jusqu’à Paris dans les années 1990. Selon un document révélé par BFM-TV, le procureur général de Pau avait informé par deux fois la chancellerie, au mois de mai 1998, des faits dont était accusé le père Silviet-Carricart. Le religieux n’est plus à la tête de Bétharram depuis 1993, mais le procureur précise que le plaignant « a évoqué d’autres faits susceptibles d’avoir été commis par des enseignants, religieux, sur divers élèves ».

    En 1997-1998, l’enjeu des atteintes sexuelles sur les mineurs est au cœur de l’action de la ministre de la justice Elisabeth Guigou, qui prépare une loi et travaille avec son homologue de l’enseignement scolaire sur le sujet. « Le cas Bétharram m’a peut-être été signalé mais, si c’est le cas, je n’en ai aucun souvenir de cette époque », concède Elisabeth Guigou, rappelant que les remontées des procureurs généraux arrivaient par milliers à la chancellerie et passaient par le filtre de la direction des affaires criminelles et des grâces puis du cabinet, avant d’être éventuellement transmises à la ministre. Quant à la transmission des informations au ministère de l’éducation nationale, elle n’était pas systématique. « Il pouvait y avoir un certain délai, en raison du secret de l’instruction et surtout quand la personne n’était pas encore jugée et que prévalait la présomption d’innocence », explique Mme Guigou.

    La loi n’a été changée en la matière qu’après l’affaire dite « de Villefontaine » (Isère), en 2015. Un directeur d’école de la ville avait été mis en examen pour viols sur des élèves après avoir déjà été condamné en 2008 pour détention d’images pédopornographiques. L’éducation nationale l’ignorait. La loi du 14 avril 2016 a rendu obligatoire la transmission d’informations entre la justice et l’administration en cas de condamnation, voire de mise en cause, de personnes au contact des mineurs, notamment pour des infractions sexuelles.

    Ségolène Royal avait-elle été informée par la chancellerie des faits dénoncés à Notre-Dame de Bétharram ? L’ancienne ministre n’a pas répondu à nos sollicitations. « Les deux ministres ont passé beaucoup de temps sur le problème de la pédocriminalité à l’école et, si elles [avaient] eu des informations sur cet établissement, il n’y a aucune raison pour qu’elles ne les aient pas incluses dans leur travail », témoigne Jean Baubérot-Vincent, alors membre du cabinet de Mme Royal.

    A la même période, le 10 juin 1998, le chef d’établissement de Bétharram, le père Vincent Landel, faxe au secrétariat général de l’enseignement catholique un communiqué rédigé après la parution d’articles de presse annonçant la mise en examen du père Silviet-Carricart. Le texte, retrouvé par le secrétariat dans ses archives, ne donne aucun détail, évoquant seulement « la gravité des accusations » et la « stupeur provoquée ».
    Interrogée, l’instance ignore si le secrétaire général de l’époque, Pierre Daniel (1994-1999), ou celui qui a pris sa suite, Paul Malartre (1999-2007), en ont fait part aux autorités de l’éducation nationale, ou s’ils sont intervenus. Tous deux sont décédés. Leurs successeurs disent n’avoir rien su.

    Visite d’une journée

    Le diocèse de Bayonne pointe, lui, le « cas particulier » de Notre-Dame de Bétharram, dont la tutelle est assurée par la congrégation des prêtres du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram et sur lequel le diocèse n’a « pas d’autorité ». Cette congrégation ne s’est pas exprimée depuis le début de l’affaire.

    La seule inspection de l’établissement par les services de l’éducation nationale reste donc celle de 1996. A l’issue d’une visite réalisée sur une journée, en présence de la directrice diocésaine, l’inspecteur régional confirmait des actes de violence contre un élève tout en blanchissant l’institution de brutalités systémiques. Il ciblait [ ?] également – sans l’avoir rencontrée – la professeure qui, à l’époque, multipliait les signalements pour dénoncer les violences dont étaient victimes les élèves. L’auteur du rapport a reconnu auprès de nos confrères de Radio France qu’il n’avait « pas cherché à savoir ce qui se passait dans les dortoirs ou dans des lieux de rencontre des élèves ».

    La teneur et les conditions de rédaction de ce rapport ont interpellé de nombreux connaisseurs de l’éducation nationale, qui rappellent cependant le contexte. « Pendant longtemps, il n’y a pas vraiment eu de protocole pour cadrer les inspections, dans le public comme dans le privé, souligne un inspecteur général qui ne souhaite pas être cité. Et si les parents se montaient contre nous, on pouvait très vite être en difficulté. »

    En 1996, les faits de viols n’ont pas encore été dénoncés et l’ensemble de la communauté éducative a pris la défense de l’établissement, véritable institution du Sud-Ouest. Le père à l’origine de la plainte ayant déclenché l’affaire doit même démissionner de l’association des parents d’élèves et s’excuser. « Dans ces établissements d’excellente réputation scolaire, les parents acceptent un règlement intérieur très dur, qui leur semble être le prix de l’excellence. Sauf que cela pousse tout le monde à détourner la tête en cas de problèmes », poursuit le même inspecteur.

    Contrôles marginaux

    Reste que la loi prévoit explicitement que l’Etat, qui finance majoritairement les établissements privés sous contrat, doit régulièrement réaliser des contrôles financiers, pédagogiques et administratifs. Et ce indépendamment de tout signalement. Dans un rapport de 2023, la Cour des comptes dénonçait toutefois d’importantes carences de l’Etat en la matière, les contrôles étant marginaux et « minimalistes ».

    « Le privé a toujours été un sujet politiquement sensible à l’éducation nationale, et l’idée s’est installée que “moins on s’en mêle, mieux ça vaut” », résume Bernard Toulemonde. Dans les années 1990, cette frilosité était plus patente encore qu’aujourd’hui. Un ancien recteur admet ainsi qu’il ne lui « serait pas venu à l’idée d’aller faire une visite, même de courtoisie, dans un établissement privé comme Bétharram sans y être invité ».

    « On marchait sur des œufs, 1984 n’était pas si loin », rappelle Christian Forestier, faisant référence au projet de « loi Savary » qui a déclenché au printemps 1984 d’immenses manifestations pour la défense de l’« école libre ». Ce haut fonctionnaire, qui a assumé plusieurs postes de direction Rue de Grenelle et a été plusieurs fois recteur dans les années 1980 et 1990, le dit sans ambages : « De mon temps, on ne s’occupait pas du privé. »

    D’autant moins lorsqu’il s’agit d’intervenir sur des aspects de la vie des établissements qui touchent au « caractère propre », ou sur des personnels qui ne sont pas employés par l’éducation nationale, comme ceux de la vie scolaire ou les directeurs. « Les inspecteurs allaient dans le privé pour noter les enseignants. Je n’ai pas le souvenir d’avoir eu une seule fois une commande d’inspection de vie scolaire », ajoute-t-il.

    « Cela n’explique pas tout concernant Bétharram, mais cette affaire peut nous conduire à nous interroger : comment a-t-on laissé s’installer en France un système éducatif parallèle, avec des règles qui lui sont propres, mais financé par de l’argent public, tout en le contrôlant très peu ? », questionne Jean-Paul Delahaye.
    En juin 2024, le ministère de l’éducation nationale a pris une circulaire demandant aux recteurs de renforcer les contrôles. L’objectif est d’intervenir dans 40 % des établissements privés sous contrat d’ici à 2027. Il a cependant fallu attendre la mi-février 2025 pour que, face à la pression médiatique et politique, la Rue de Grenelle annonce un contrôle du rectorat à Notre-Dame de Bétharram, le 17 mars. Près de trois décennies après la première alerte grave, et plus d’un an après que des témoignages ont commencé à affluer par dizaines. L’inspection générale n’est toujours pas saisie par la ministre de l’éducation nationale, Elisabeth Borne.

    #école #école_privée #éducation_nationale