• Alexandre Berkman
    https://www.partage-noir.fr/alexandre-berkman

    Compagnon et ami fidèle d’Emma, cet intellectuel passionné paiera de quatorze ans de prison l’attentat raté contre un « vautour » de l’industrie américaine. Témoin du début d’une tyrannie nouvelle, le continuel expulsé s’éteindra quelques jours avant la Révolution espagnole. #Itinéraire_-_Une_vie,_une_pensée n°8 : « #Emma_Goldman »

    / Emma Goldman, #Alexander_Berkman, Itinéraire - Une vie, une pensée

    #Itinéraire_-_Une_vie,une_pensée_n°8:«_Emma_Goldman»
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/itineraire_goldman2.pdf

  • ★ L’individu, la société et l’État par Emma Goldman (1940)... - Socialisme libertaire

    Le doute règne dans l’esprit des hommes car notre civilisation tremble sur ses bases. Les institutions actuelles n’inspirent plus confiance et les gens intelligents comprennent que l’industrialisation capitaliste va à l’encontre des buts mêmes qu’elle est censée poursuivre.

    Le monde ne sait comment s’en sortir. Le parlementarisme et la démocratie périclitent et certains croient trouver un salut en optant pour le fascisme ou d’autres formes de gouvernements « forts ».

    Du combat idéologique mondial sortiront des solutions aux problèmes sociaux urgents qui se posent actuellement (crises économiques, chômage, guerre, désarmement, relations internationales, etc.). Or, c’est de ces solutions que dépendent le bien-être de l’individu et le destin de la société humaine.

    L’État, le gouvernement avec ses fonctions et ses pouvoirs, devient ainsi le centre d’intérêt de l’homme qui réfléchit. Les développements politiques qui ont eu lieu dans toutes les nations civilisées nous amènent à nous poser ces questions : voulons-nous d’un gouvernement fort ?

    Devons nous préférer la démocratie et le parlementarisme ? Le fascisme, sous une forme ou sous une autre, la dictature qu’elle soit monarchique, bourgeoise ou prolétarienne offrent-ils des solutions aux maux ou aux difficultés qui assaillent notre société ?

    En d’autres termes, parviendrons-nous à effacer les tares de la démocratie à l’aide d’un système encore plus démocrate, ou bien devrons-nous trancher le nœud gordien du gouvernement populaire par l’épée de la dictature ?

    Ma réponse est : ni l’un ni l’autre. Je suis contre la dictature et le fascisme, je suis opposée aux régimes parlementaires et au soi-disant démocraties politiques (...)

    #Emma_Goldman#Anarchisme #communisme_libertaire
    #Liberté #autogestion #émancipation #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme #internationalisme...

    ⏩ Lire l’article complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2016/06/l-individu-la-societe-et-l-etat.html

  • Sécheresse : 27 jours sans pluie en France, du jamais vu en hiver
    https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/secheresse-27-jours-sans-pluie-en-france-du-jamais-vu-en-hiver

    La pluie n’est pas tombée en France depuis le 21 janvier, soit une série record de 27 jours. Du jamais vu en hiver . Cette situation se traduit par un assèchement des sols, déjà affaiblis par la sécheresse de l’été 2022. Source : Météo-France

    • Abstract

      A prolonged drought affected Western Europe and the Mediterranean region in 2022 producing large socio-ecological impacts. The role of anthropogenic climate change (ACC) in exacerbating this drought has been often invoked in the public debate, but the link between atmospheric circulation and ACC has not received much attention so far. Here we address this question by applying the method of circulation analogs, which allows us to identify atmospheric patterns in the period 1836-2021 very similar to those occurred in 2022. By comparing the circulation analogs when global warming was absent (1836-1915) with those occurred recently (1942-2021), and by excluding interannual and interdecadal variability as possible drivers, we identify the contribution of ACC. The 2022 drought was associated with a persistent anticyclonic anomaly over Western Europe. Circulation analogs of this atmospheric pattern in 1941-2021 feature 500 hPa geopotential height anomalies larger in both extent and magnitude, and higher temperatures at the surface, relative to those in 1836-1915. Both factors exacerbated the drought, by increasing the area affected and enhancing soil drying through evapotranspiration. While the occurrence of the atmospheric circulation associated with the 2022 drought has not become more frequent in recent decades, the influence of the Atlantic Multidecadal oscillation cannot be ruled-out.

      https://iopscience.iop.org/article/10.1088/1748-9326/acbc37

    • Même en hiver, la France a soif de pluie

      L’hiver n’a pas été aussi sec depuis 35 ans. La faute à l’homme, qui dérègle le climat. Le niveau des nappes phréatiques est si bas qu’il pourrait mettre en péril les cultures du printemps et de l’été 2023.

      On se croirait un 15 août. Rivières à sec, maigres filets d’eau au départ des #sources, fleuves aux allures de banc de sable : partout dans l’Hexagone, habitant·es et autorités relaient les mêmes images d’une France aux prises avec l’une des #sécheresses_hivernales les plus importantes de son histoire. Il n’a pas plu, selon Météo France, depuis le 21 janvier, ce qui n’était plus arrivé depuis près de 35 ans.

      Si le phénomène préoccupe, c’est qu’il s’inscrit dans un temps devenu très long. Depuis août 2021, tous les mois sont déficitaires en pluie, à l’exception des mois de décembre 2021, juin 2022 et septembre 2022. Après un été très sec, l’hiver 2023 devrait figurer parmi « les dix hivers les moins arrosés depuis 1959 », explique l’institution météorologique.

      Deux départements dans le sud de la France ont pris des mesures de restriction d’eau et au moins une dizaine d’autres ont été placés en « vigilance », selon le ministère de l’écologie. Dans le département du Var, rapporte le journal Ouest-France, alors que les dernières mesures de restriction de l’usage de l’eau avaient été levées le 15 décembre 2022 seulement, 85 communes ont à nouveau été placées en situation d’alerte sécheresse, ce qui a permis au préfet d’interdire d’arroser les jardins la journée, de laver les véhicules des particuliers ou d’utiliser des jeux d’eau. Le milieu agricole n’est pas ciblé par ces mesures.

      Dans les Pyrénées-Orientales, également concernées par des restrictions, l’interdiction prise en janvier de prélever de l’eau dans le fleuve Têt avait déjà provoqué l’ire des syndicats agricoles et d’une partie des élus politiques locaux. Un millier de représentants d’une partie du monde rural avait alors défilé à Montpellier, racontait le journal Le Monde, pour défendre l’accès à l’eau, un bien « de plus en plus rare et convoité ».

      Sans apport de pluie depuis six mois, le fleuve L’Agly, irriguant le Roussillon plus au nord, dévoile lui aussi son fond pierreux à des habitantes et habitants catastrophés, un phénomène très rare selon le syndicat mixte du bassin versant, interrogé par TF1.

      Le journal La Dépêche relaie lui aussi le faible niveau des barrages du Tarn sud, « source d’inquiétudes », malgré les appels dès le début de l’hiver à limiter la consommation d’eau. Les hameaux du Livradois-Forez ou du Velay, dans le Massif central, sont eux carrément alimentés en eau potable par des camions-citernes. La région est pourtant considérée comme « le château d’eau » de la France pour sa pluviométrie.

      Les grands fleuves, comme la Loire ou le Rhin, ne sont pas épargnés. Le faible niveau de ce dernier était même au cœur d’un atelier européen qui s’est tenu jusqu’au 18 février 2022, selon RFI. La France, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la Suisse et le Luxembourg étaient rassemblés à Strasbourg pour pour lutter contre « le même fléau » : sur cet axe navigable capital pour l’économie, certains transporteurs fluviaux ne peuvent plus circuler. À tel point que l’Union européenne envisage de remplacer une partie de la flotte par des bateaux à faible tirant d’eau.

      La météo pourrait changer la semaine prochaine. Une nouvelle vague froide de pluie et de neige s’annonce en remplacement du soleil et du vent qui prévalaient jusqu’ici. Mais un tel niveau de sécheresse sera difficile à rattraper.

      Le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) a précisé début janvier dans un rapport que « la recharge des nappes phréatiques reste peu intense. Plus des trois quarts des nappes demeurent sous les normales mensuelles ». Une « bombe à retardement » pour l’été 2023 « si les nappes phréatiques ne sont pas rechargées d’ici le mois d’avril », a mis en garde récemment Serge Zaka, consultant et docteur en agroclimatologie, sur France Info.

      Ces sécheresses quatre saisons, une « anomalie anticyclonique » que l’Europe de l’Ouest affronte tout particulièrement depuis le début de l’année 2022, sont la conséquence directe du dérèglement climatique et de l’activité humaine, comme l’a démontré un nouveau rapport du CNRS (Centre national de recherche scientifique), publié le 27 janvier 2023.

      Commentant leurs résultats, les trois scientifiques à l’origine de cette étude considèrent qu’elle apporte « une preuve claire du rôle du changement climatique dû à l’homme dans l’exacerbation de la sécheresse exceptionnelle de 2022 et souligne la nécessité de poursuivre et d’intensifier les recherches et les actions pour faire face aux impacts du changement climatique sur nos communautés ».

      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/190223/meme-en-hiver-la-france-soif-de-pluie
      #sécheresse_hivernale

    • Parler de « canicule d’hiver » me semble biaisé : la canicule d’un point de vue étymologique est une période de chaleur sèche se produisant de fin juillet à fin août

      Du latin caniculis (« petite chienne »), Canicula étant également l’un des anciens noms de l’étoile Sirius. Les périodes de grande chaleur furent ainsi nommées parce qu’on les attribuait à l’influence de Sirius. En effet, pendant l’Antiquité, au cours de la période annuelle du 20 juillet au 24 août, cette étoile se couchait et se levait en même temps que le Soleil.

      Donc le phénomène est bien lié à une réalité due à la mécanique céleste.
      Il serait plus pertinent de parler d’anomalies persistantes dans la circulation atmosphérique qui se manifestent par des situations de blocages anticycloniques sur l’Europe de l’Ouest.
      On pourrait aussi parler d’anomalies de géopotentiel mais là ça devient plus technique.
      De toute façon, les conséquences sont on ne peut plus problématiques : nous allons manquer d’eau. Pour nous mêmes dans nos usages domestiques mais plus préoccupant encore, pour les autres êtres vivants que sont les animaux et les végétaux. Et je pense qu’on ne mesure pas l’ampleur du désastre à long terme.

  • #Emma_Goldman #anarchisme #autogestion #émancipation #écologie #antimilitarisme #anticléricalisme #fédéralisme_libertaire #feminisme #antiétatisme #anticapitalisme #antifascisme #internationalisme...

    ★ QU’EST-CE QUE L’ANARCHIE OFFRE À LA FEMME ?...

    ★ Interview d’Emma Goldman publiée dans le Sunday Magazine Post Dispatch de Saint Louis, le 24 octobre 1897 :

    "(...) “Vous croyez au mariage ?”

    “Non, en aucune façon” répondit la jolie petite anarchiste, aussi vivement qu’au début. « je pense que lorsque deux personnes s’aiment, aucun juge, ministre ou tribunal, ou corporation humaine ne sont en aucun cas concernés. Les deux personnes sont les seules à déterminer quel genre de relations ils souhaitent établir ensemble. Quand la relation devient ennuyeuse, pour l’une des parties, alors, elle devrait être terminée aussi tranquillement qu’elle a débuté. » (...) "

    https://www.socialisme-libertaire.fr/2018/09/qu-est-ce-que-l-anarchie-offre-a-la-femme.html

  • Hippolyte Havel
    https://www.partage-noir.fr/hippolyte-havel

    Dandy anarchiste cultivé, ce rédacteur de Mother Earth publia également plusieurs revues et brochures en langue anglaise. Original et talentueux, il se « suicidera » lentement. Itinéraire - Une vie, une pensée n°8 : « Emma Goldman »

    / #Emma_Goldman

    #Itinéraire_-_Une_vie,une_pensée_n°8 :« Emma_Goldman »
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/itineraire_goldman2.pdf

  • Max Baginski
    https://www.partage-noir.fr/max-baginski

    Membre des « Jeunes » du parti social-démocrate allemand, ce publiciste de talent évoluera vers l’anarchisme et participera aux États-Unis à de nombreux périodiques. Itinéraire - Une vie, une pensée n°8 : « Emma Goldman »

    / #Emma_Goldman, #Max_Nettlau, Max Baginski , #Johann_Most, #Alexander_Berkman, #Rudolf_Rocker

    #Itinéraire_-_Une_vie,une_pensée_n°8 :« Emma_Goldman » #Max_Baginski_
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/itineraire_goldman2.pdf

  • Emma la rouge - Partage Noir
    #Emma_Goldman (1869-1940). A treize ans, ouvrière d’usine à Saint-Pétersbourg. Elle émigre aux États-Unis, où elle découvre l’autre face du « pays de la liberté ». Militante #féministe et ouvrière elle est expulsée en 1919 au nom de la loi contre l’anarchie, malgré sa nationalité américaine. Elle se rend en URSS et rompt en 1921 avec Lénine et Trotski, après la canonnade contre les marins de Cronstadt. Après une longue errance, elle s’installe au Canada où elle meurt en 1940. Au total, plus d’un demi-siècle de luttes anarchistes. #Anarchiste #EmmaGoldman
    https://www.partage-noir.fr/emma-la-rouge

  • #May_Picqueray (8 juillet 1898 - 3 novembre 1983)
    https://www.partage-noir.fr/may-picqueray-8-juillet-1898-3-novembre-1983

    Au printemps 1925, #Voline débarquait à Paris, avec sa famille. Il avait une adresse en poche, celle de May Picqueray . Une sorte de service d’entraide pour les réfugiés anarchistes avait été constitué . May recevait les exilés qui arrivaient à cette époque d’un peu partout. Ils trouvaient de quoi se restaurer, il y avait toujours une bonne soupe qui mijotait ou la cafetière prête à servir Puis May se chargeait de trouver des amis susceptibles de les accueillir. Peu de temps avant de recevoir Voline, elle (...) #Partages_noirs


    / May Picqueray, #Augustin_Souchy, #Louis_Lecoin, #@narlivres, #Emma_Goldman, Voline, #Nestor_Makhno, #Alexander_Berkman, #Senya_Flechine, #Mollie_Steimer, #Rudolf_Rocker, Sébastien (...)

    #Sébastien_Faure
    https://www.partage-noir.fr/IMG/pdf/itineraire_voline2.pdf

  • #SalePute

    Loin d’être un phénomène isolé, le #cyberharcèlement touche en majorité les #femmes. Une enquête édifiante sur ce déferlement de #haine virtuelle, aux conséquences bien réelles. Avec le #témoignage d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, et de spécialistes de la question, qui en décryptent les dimensions sociologiques, juridiques et sociétales.

    Les femmes sont vingt-sept fois plus susceptibles que les hommes d’être harcelées via #Internet et les #réseaux_sociaux. Ce constat, dressé par l’European Women’s Lobby en 2017, prouve que les #cyberviolences envers les femmes ne sont pas une addition d’actes isolés, mais un fléau systémique. Plusieurs études sociologiques ont montré qu’il était, en majorité, le fait d’hommes, qui, contrairement aux idées reçues, appartiendraient à des milieux plutôt socio-économiques plutôt favorisés. Se sentant protégés par le caractère virtuel de leurs actions, les auteurs de ces violences s’organisent et mènent parfois des « #raids_numériques », ou #harcèlement_en_meute, aux conséquences, à la fois personnelles et professionnelles, terribles pour les victimes. Celles-ci, lorsqu’elles portent plainte, n’obtiennent que rarement #justice puisqu’elles font face à une administration peu formée sur le sujet, à une législation inadaptée et à une jurisprudence quasi inexistante. Les plates-formes numériques, quant à elles, sont encore très peu régulées et luttent insuffisamment contre le harcèlement. Pour Anna-Lena von Hodenberg, directrice d’une association allemande d’aide aux victimes de cyberharcèlement, le phénomène est une menace directe à la #démocratie : « Si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se fassent écarter de cet #espace_public [Internet, NDLR] et disparaissent, alors nous n’aurons plus de #débat_démocratique, il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort ».

    Acharnement haineux
    #Florence_Hainaut et #Myriam_Leroy, deux journalistes belges cyberharcelées, recueillent les témoignages d’une dizaine de femmes, de tous profils et de tous pays, (dont la chroniqueuse de 28 minutes #Nadia_Daam, l’humoriste #Florence_Mendez ou encore l’auteure #Pauline_Harmange), elles aussi insultées et menacées sur le Net. En partant des messages malveillants reçus par ces dernières, le duo de réalisatrices enquête sur la prolifération de la haine en ligne auprès de différents spécialistes de la question, qui décryptent les aspects sociologiques, juridiques ou encore sociétaux du cyberharcèlement.

    https://www.arte.tv/fr/videos/098404-000-A/salepute

    –-> déjà signalé sur seenthis (https://seenthis.net/messages/919957 et https://seenthis.net/messages/920100), mais je voulais y ajouter des mots-clé et citations...

    #Renaud_Maes, sociologue (à partir de la min 16’30)

    « Généralement c’est plutôt des hommes qui agressent sur internet et c’est plutôt des gens qui viennent de milieux socio-économiques plus favorisés (...), des gens qui viennent de la classe moyenne, voire de la classe moyenne supérieure. Cela permet de révéler quelque chose qu’on croit relativement absent : il existe une violence structurelle dans nos société, il existe une domination structurelle et on s’en est pas débarrassés. Clairement, encore aujourd’hui, c’est pas facile d’être un homosexuel, c’est pas facile d’être une femme, c’est pas facile d’être une personne racisée, c’est encore moins facile si on commence à avoir plusieurs attributs au même temps. C’est quelque chose qui parfait ne transparaît pas dans le monde social, parce qu’on a plus de self-control. Avec internet on voit bien que le problème est bien là et que dès qu’on a eu l’occasion d’enlever un peu de #contrôle_social, d’avoir, ne fut-ce que l’illusion, car ce n’est pas forcément vrai, moins de conséquences immédiatement les choses sont mises à nu. Et on voit qu’il y a de la violence, il y a du #rejet des personnes homosexuelles, il y a de la misogynie, il y a du racisme. »

    #Ketsia_Mutombo, co-fondatrice du collectif « Féministes contre le harcèlement » (à partir de la min 22’30) :

    « On est encore dans des sociétés où la parole publique ou l’espace public n’est pas fait pour les femmes, n’est pas fait pour les groupes minorés. On est pensé comme des personnes qui doivent rester dans l’espace domestique, s’acquitter du travail domestique, familial, relationnel, mais ne pas prendre la place. »

    #Laurence_Rosier, linguiste (à partir de la min 22’45) :

    "Les femmes qui s’expriment, elles s’expriment dans la place publique. (...) Et à partir du moment où ’elles l’ouvrent’, elles se mettent en #danger parce qu’elles vont en général tenir une parole qui n’est pas la parole nécessairement attendue. C’est quoi une parole attendue depuis des lustres ? C’est que la femme au départ elle doit respecter les #convenances, donc elle doit être polie, c’est elle qui fait l’éducation à la politesse des enfants, elle doit être mesurée, en retenue, pas violente. Et dès qu’elle adopte un ton qui n’est pas celui-là, qui est véhément, qui est agressif, qui est trivial, sexuel... et bien, on va lui faire sentir que justement elle sort des codes établis et elle va être punie

    #Lauren_Bastide (à partir de la minute 22’18) :

    « Je trouve que le cyberhacèlement a beaucoup de résonance avec le #viol et la #culture_du_viol, qu’il y a ce continuum de la simple interpellation dans la rue au viol. Pour moi c’est pareil, il y a le petit mot écrit, le petit commentaire un peu haineux sous ta photo et puis le raid qui fout ta vie par terre. Il y a cette espèce de #tolérance de la société pour ça... ’c’est le tarif en fait... il ne fallait pas sortir la nuit, il ne fallait pas te mettre en jupe’. ’Bhein, oui, c’est le tarif, t’avais qu’à pas avoir d’opinion politique, t’avais qu’à pas avoir un métier visible. Les conséquences qu’il peut y avoir c’est que les femmes sont moins prêtes à parler, c’est plus difficile pour elles. Prendre la parole dans l’espace public quand on est une femme c’est l’#enfer. Il faut vraiment être très blindée, très sure de soi pour avoir la force d’y aller. Surtout quand on va exprimer une opinion politique »

    #Anna-Lena_von_Hodenberg, Hate aid (à partir de la minute 33’48) :

    « Nous devons réaliser qu’internet c’est l’espace public au même titre que la vie physique. »

    #Emma_Jane, autrice du livre Misogyny Online (à partir de la minute 35’30), en se référant au fait que le sujet n’est pas vraiment traité sérieusement...

    "La plupart des politiciens sont de vieux hommes blancs, ils ne reçoivent pas d’insulte raciste, ils ne reçoivent pas d’insultes sexistes, ils n’ont pas grandi avec internet.

    #Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 39’20) :

    « Ce qui est choquant ce n’est pas seulement la haine dont j’ai été la cible, mais le fait que beaucoup de femmes sont visées par ce type de violence sexualisée. (...) On se sent personnellement visé, mais il s’agit d’un problème systémique, c’est caractéristique de l’extrême droite qui ne supporte pas que les femmes soient autre chose que des femmes au foyer et qu’elles jouent un rôle actif dans la société. (...) Il ne s’agissait pas d’une phrase, mais de milliers de messages qui ne disparaîtraient jamais. Pour toutes ces raisons j’ai porté plainte. Et j’ai été stupéfaite quand la réponse, se basant selon moi sur une mauvaise interprétation de la jurisprudence a été qu’en tant que femme politique je devais accepter ce genre de messages. (...) ’Détritus de chatte’, pour les juges en Allemagne, c’était de la liberté d’expression’. »

    #Laurence_Rosier (à partir de la minute 41’35) :

    « La liberté d’expression est invoquée aujourd’hui, pas dans tous les cas, mais dans beaucoup de cas, pour justifier des discours de haine. Et les discours de haine c’est pas soudain que la haine sort, c’est parce que ça a été permis et favorisé par ’oh, une petite blague sexiste, une petite tape sur l’épaule, un petit mot d’abord gentil’ et que progressivement on libère le niveau du caniveau. »

    #Florence_Mendez, humoriste (à partir de la minute 43’01) :

    « Le sexisme que même pour moi était acceptable avant, parce qu’on a toutes nagé dans cette mer en ce disant ’ça va, l’eau n’est pas si salée, je peux en boire encore un peu !’... On a toutes laissé passé ça. Et maintenant il y a des choses qui sont juste insupportables. (...) Je ne laisse plus rien passer du tout, rien passer du tout dans ma vie de tous les jours. »

    #Renate_Künast, députée écologiste allemande (à partir de la minute 43’25) :

    « ça me rappelle ce slogan des mouvements féministes des années 1970 : ’Le pouvoir des hommes est la patience des femmes’. Il faut juste qu’on arrête d’être patientes. »

    Anna-Lena von Hodenberg (à partir de la minute 47’32) :

    « Si on laisse courir les choses, sans régulation, sans poursuites judiciaires, si en tant que société on continue à rester des témoins passifs, alors ça aura des conséquences massives sur nos démocraties. Nous voyons déjà maintenant aux Etats-Unis : la polarisation. Nous l’avons vu en Grande-Bretagne pendant le Brexit. Et ça, c’est juste un avant-goût. Le net est l’espace public le plus important que nous avons, si nous continuons de tolérer que beaucoup de voix se font écarter de cet espace public, qu’elles disparaissent, alors nous n’avons plus de débat démocratique, alors il ne restera plus que les gens qui crient le plus fort et par conséquent, dans le débat public, régnera la loi du plus fort. Et ça, dans nos cultures démocratiques, nous ne pouvons pas l’accepter. »

    Voix off (à partir de la minute 52’40) :

    « ’Fermer sa gueule’, c’est déserter les réseaux, c’est changer de métier, adopter un ton très polissé, c’est refuser des opportunités quand elles sont trop exposées. Et serrer les dents quand on est attaqué, ne surtout pas donner l’impression de se plaindre. »

    #Florence_Mendez (à partir de la minute 53’40) :

    «C’est la fin de la tranquillité.»

    #fait_de_société #cyber-harcèlement #menaces #santé_mentale #violence_structurelle #domination_structurelle #misogynie #racisme #sexisme #intersectionnalité #insulte #espace_numérique #punition #code_établi #plainte #impunité #extrême_droite #fachosphère #liberté_d'expression #polarisation #démocratie #invisibilisation #silenciation #principe_de_la_nasse #nasse
    #documentaire #film_documentaire

    ping @isskein @_kg_ @karine4 @cede

  • Emma Willard’s Maps of Time

    In the 21st-century, infographics are everywhere. In the classroom, in the newspaper, in government reports, these concise visual representations of complicated information have changed the way we imagine our world. Susan Schulten explores the pioneering work of Emma Willard (1787–1870), a leading feminist educator whose innovative maps of time laid the groundwork for the charts and graphics of today.

    We live in an age of visual information. Infographics flood the web, driven by accessible platforms that instantly translate information into a variety of graphic forms. News outlets routinely harvest large data sets like the census and election returns into maps and graphs that profile everything from consumer preferences to the political landscape. The current proliferation of visual information mirrors a similar moment in the early nineteenth century, when the advent of new printing techniques coincided with the rapid expansion of education. Schoolrooms from the Atlantic seaboard to the Mississippi frontier made room for the children of farmers as well as merchants, girls as well as boys. Together, these shifts created a robust and highly competitive market for school materials, including illustrated textbooks, school atlases, and even the new genre of wall maps.

    No individual exploited this publishing opportunity more than Emma Willard, one of the century’s most influential educators. From the 1820s through the Civil War, Willard’s history and geography textbooks exposed an entire generation of students to her deeply patriotic narratives, all of which were studded with innovative and creative pictures of information that sought to translate big data into manageable visual forms.

    When Willard began publishing textbooks in the 1820s, she knew the competition was fierce, full of sharp-elbowed authors who routinely accused one another of plagiarizing ideas and text. To build her brand, she designed cutting-edge graphics that would differentiate her work and catch the attention of the young. Take, for instance, her “Perspective Sketch of the Course of Empire” of 1835.

    By the nineteenth century, timelines had become relatively common, an innovation of the eighteenth century designed to feed growing public interest in ancient as well as modern history. First developed by Jacques Barbeu-Dubourg in the 1750s, early timelines generally charted the lives of individuals on a chronological grid, reflecting the Enlightenment assumption that history could be measured against an absolute scale of time, moving inexorably onward from zero. In 1765, Joseph Priestley drew from calendars, chronologies, and geographies to plot the lives of two thousand men between 1200 BC and 1750 AD in his popular Chart of Biography.

    After Priestley, timelines flourished, but they generally lacked any sense of the dimensionality of time, representing the past as a uniform march from left to right. By contrast, Emma Willard sought to invest chronology with a sense of perspective, presenting the biblical Creation as the apex of a triangle that then flowed forward in time and space toward the viewer. Commenting on her visual framework in 1835, Willard noted that individuals experience the past relative to their own lives, for “events apparently diminish when viewed through the vista of departed years.”1 In “Perspective Sketch of the Course of Empire”, she found striking ways to represent this dimensionality of time. The birth of Christ, for example, is marked with a bright light, marking the end of the first third of human history. The discovery of America separated the second (middle) from the third (modern) stage. Each “civilization” is situated not according to its geography, as on a traditional map, but according to its connection and relation to other civilizations. Some of these societies are permeable, flowing into others, while others, such as China, are firmly demarcated to denote their isolation. By studying this map, students were encouraged to see human history as a rise and fall of civilizations — an “ancestry of nations”.

    Moreover, as time flows forward the stream widens, demonstrating that history became more relevant as it unfolds and approaches the student’s own life. Historical time is not uniform but dimensional. On the one hand, this reflected her sense that time itself had accelerated through the advent of steam and rail. Traditional timelines, she found, were only partially capable of representing change in an era of rapid technological progress. Time was not absolute, but relative. On the other hand, Willard’s approach reflected her own deep nationalism, for it asked students to recognize the emergence of the United States as the culmination of human history and progress.

    Willard aggressively marketed her “Perspective Sketch” to American educators, believing it to be a crucial break with other materials on the market. As she confidently expressed to a friend in 1844, “In history I have invented the map”.3 She also advocated for her “map of time” as a teaching device because she strongly believed the visual preceded the verbal — that information presented to students in graphic terms would facilitate memorization, attaching images to the mind through the eyes.

    Willard’s devotion to visual mnemonics shaped much of her work. In the 1840s, she published another elaborate visual device, named the “Temple of Time”. Here, she attempted to integrate chronology with geography: the stream of time she had charted in the previous decade now occupied the floor of the temple, whose architecture she used to magnify perspective through a visual convention. Centuries — represented by pillars printed with the names of the era’s most prominent statesmen, poets, and warriors —diminished in size as they receded in time, turning the viewer’s attention toward recent history, as in the “Course of Empire”. But in the Temple of Time, the one-point perspective also invited students in to inhabit the past, laying out information in a kind of memory palace that would help them form a larger, coherent picture of world history. Readers, in other words, were invited into the palace, so they too could stand at moments in world history.

    The Temple of Time is complicated, and more than a little contrived. Yet Willard reminds readers that traditional cartography relies on the same basic conceit:

    In a map, great countries made up of plains, mountains, seas, and rivers, are represented by what is altogether unlike them; viz., lines, shades, and letters, on a flat piece of paper; but the divisions of the map enable the mind to comprehend, by proportional space and distance, what is the comparative size of each, and how countries are situated with respect to each other. So this picture made on paper, called a Temple of Time, though unlike duration, represents it by proportional space. It is as scientific and intelligible, to represent time by space, as it is to represent space by space.4

    A map, in other words, is an arrangement of symbols into a system of meaning — and we use maps because we understand the language of signs that undergirds them. If the mapping of space was a human invention, she explained, one could also invent a means of mapping time.

    Willard’s creative efforts to “map time” stemmed from personal experience. Born just after the Revolution, she was part of the first generation of American women to be educated outside the home, and she chafed at the way “female education” kept more than a few areas of knowledge off limits. One of the few subjects considered suitable for both boys and girls in that era was geography, yet Willard remembered with frustration the degree to which her textbooks lacked maps. It makes sense, then, that as a young teacher in the 1810s Willard became passionate about having her pupils draw maps — not copying them (a common practice in schools for young women at the time) but rather reproducing them in rough terms from memory to demonstrate a grasp of geographical relationships.

    Willard’s own artistic creativity as a mapmaker was evident from the start. Her first textbook — a geography written with William Woodbridge and published in 1824 — includes a metaphorical map of the Amazon River and its tributaries which illustrates the evolution of the Roman Empire. (One can see in this early effort the prototype for her elaborate “Perspective Sketch” of the 1830s.)

    Willard’s creativity as an educator was equally immense. In 1819 she published a plan to publicly fund the improvement of female education, which met with more than a little resistance. Two years later, she began to implement this vision by founding the Troy Female Seminary in New York—an institution that quickly became a preeminent school for future teachers and one of the most highly regarded schools for women in the country. At Troy, Willard assumed that females were capable of studying the same subjects as their male counterparts and incorporated “masculine studies”, such as science and history, into the curriculum. Her administration of Troy, and her intensive teaching in the decade prior to and after its foundation, convinced her of the multiple failures of contemporary pedagogy and textbooks.

    In 1828, Willard issued the first edition of her History of the United States, or The Republic of America, a textbook so popular it would remain in print until the 1860s. One key element of the book’s success was the atlas that accompanied the text — a series of maps of the eastern US that Willard designed and executed with a former female student. In this series, each map marked particular moments or eras that either led toward or resulted from nationhood, including the landing on Plymouth Rock, the Treaty of Paris, or the late War of 1812 against Britain. Perhaps the most remarkable of these was the “introductory map”, which identified indigenous tribes through a series of geographic migrations, collapsing centuries of movement into a single image. In naming this the “introductory” map, however, Willard situated Native Americans in a prehistorical era antedating the ostensibly more significant events of European settlement. The single image she created was innovative and powerful, but it also rendered the violence of Native displacement as an inevitable prelude that gave way to the real drama of colonialism and the inevitable realization of national independence.

    Willard’s commitment to creative cartography, combined with her nationalism, inspired her to create a simplified American Temple of Time in the late 1840s, which revealed a firm belief in Manifest Destiny: the providential progression from the European discovery of North America in the fifteenth century to a continental empire in the present. The concept of the American Temple was interactive, framing the chronological and geographical outlines of American history to aid memorization. Students were to identify the eight geographical entities that made up the continental United States: the original thirteen colonies, New France, the Northwest Territory, Louisiana, Florida, Texas, Oregon, and the area ceded by Mexico in the 1848 treaty that ended the Mexican–American War. Students were then instructed to locate each state and territory in time by shading its existence as it became part of the country (shading the colonies as they were settled, and the states as they joined the union). If the Temple were drawn large enough, there would also be enough space along the “floor” to identify important battles. The design is complex and unwieldy, but the goal is intriguing: an interactive exercise for students to integrate history and geography in order to understand how the past had—quite literally—taken place.

    Willard’s final contribution to visual knowledge was perhaps the most straightforward, a “Tree of Time” that presented American history as a coherent, organic whole. There is, of course, a long tradition of presenting time as a tree (family trees being the most enduring), but Willard used the image not to represent ancestors as trunks and descendants as branches, but — rather oddly — to represent time arcing from left to right, like a timeline. She was so fond of the Tree of Time she used it to introduce all subsequent editions of her popular textbook History of the United States and even issued it on a much larger scale to be hung in classrooms.

    Like the Temple, the Tree presented an encompassing history of the nation that reached back past 1789 to 1492. All of North America’s colonial history merely formed the backstory to the preordained rise of the United States. The tree also strengthened a sense of coherence, organizing the chaotic past into a series of branches that spelled out the national meaning of the past. Above all, the Tree of Time conveyed to students a sense that history moved in a meaningful direction. Imperialism, dispossession, and violence was translated, in Willard’s representation, into a peaceful and unified picture of American progress.

    Ironically, it was the cataclysms of the Civil War that challenged Willard’s harmonious picture of history in the Tree of Time. In the 1844 edition of the Tree, President Harrison’s death marched the last branch of history. Twenty years later, Willard added a new branch marking the end of the US war against Mexico and the subsequent Compromise of 1850, seismic events which both raised and temporarily settled the sectional divisions over slavery. Even though the Civil War was well underway by the time she issued her last edition of tree, she marked the last branch as “1860”, with no mention of the bloody conflict that had engulfed the entire nation. Her accompanying narrative in Republic of America brought American history to the brink of war, but no further. Willard had come up against history itself.

    https://publicdomainreview.org/essay/emma-willard-maps-of-time

    #Emma_Willard #cartographie_historique #cartographie #peuples_autochtones #infographie #femme_géographe #femme_cartographe

    voir aussi :
    https://seenthis.net/messages/917835

    –-

    ajouté au fil de discussion sur les femmes géographes :
    https://seenthis.net/messages/662774

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  • Clouds of Unknowing : Edward Quin’s Historical Atlas (1830)

    “Now when I was a little chap I had a passion for maps”, says the seafaring raconteur #Charles_Marlow in Joseph Conrad’s Heart of Darkness (1899) (https://www.gutenberg.org/files/219/219-h/219-h.htm). “At that time there were many blank spaces on the earth, and when I saw one that looked particularly inviting on a map (but they all look that) I would put my finger on it and say, ’When I grow up I will go there.’” Of course, these “blank spaces” were anything but. The no-man’s-lands that colonial explorers like #Marlow found most inviting (the Congo River basin, #Tasmania, the #Andaman_Islands) were, in fact, richly populated, and faced devastating consequences in the name of imperial expansion.

    In the same troublesome vein as Marlow, Edward Quin’s Historical Atlas painted cartographic knowledge as a candle coruscating against the void of ignorance, represented in his unique vision by a broiling mass of black cloud. Each map represents the bounds of geographical learning at a particular point in history, from a specific civilizational perspective, beginning with Eden, circa “B.C. 2348”. In the next map titled “B.C. 1491. The Exodus of the Israelites”, Armenia, Assyria, Arabia, Aram, and Egypt form an island of light, pushing back the black clouds of unknowing. As history progresses — through various Roman dynasties, the reign of Charlemagne, and the Crusades — the foul weather retreats further. In the map titled “A.D. 1498. The Discovery of America”, the transatlantic exploits of the so-called Age of Discovery force Quin to employ a shift in scale — the luminescence of his globe now extends to include Africa and most of Asia, but North America hides behind cumulus clouds, with its “unnamed” eastern shores peeking out from beneath a storm of oblivion. In the Atlas’ last map, we find a world without darkness, not a trace of cloud. Instead, unexplored territories stretch out in the pale brown of vellum parchment, demarcating “barbarous and uncivilized countries”, as if the hinterlands of Africa and Canada are awaiting colonial inscription.

    Not much is known about Edward Quin, the Oxford graduate, London barrister, and amateur cartographer whose Atlas was published two years after his death at the age of thirty-four. We learn, thanks to Walter Goffart’s research into historical atlases, that Quin’s images were more popular than his words. The well-regarded cartographer William Hughes rescaled the maps for a new edition in 1846, discarding their artist’s accompanying text. The Atlas’ enduring technical advancement, which influenced subsequent cartographers, can be found in its ingenious use of negative space. Emma Willard’s Atlas to Accompany a System of Universal History, for instance, features cloudy borders that seem very much indebted to Quin.

    Looking back from a contemporary vantage, the Historical Atlas remains memorable for what is not shown. Quin’s cartography inadvertently visualizes the ideology of empire: a geographic chauvinism that had little respect for the knowledge of those beyond imperial borders. And aside from depicting the reach of Kublai Khan, his focus remains narrowly European and Judeo-Christian. While Quin strives for accuracy, he admits to programmatic omission. “The colours we have used being generally meant to point out and distinguish one state or empire from another. . . were obviously inapplicable to deserts peopled by tribes having no settled form of government, or political existence, or known territorial limits”. Instead of representing these groups, Quin, like his clouds, has erased them from view.

    https://publicdomainreview.org/collection/edward-quin-historical-atlas
    #cartographie_historique #cartographie #connu #inconnu #géographie_du_vide #vide #histoire #Tasmanie #fleuve_Congo #colonisation #colonialisme #Edward_Quin #atlas

    ping @reka @visionscarto

    via @isskein

  • [11] Augustin Souchy - Quelques auteurs d’attentats anarchistes. #Alexander_Berkman
    https://www.partage-noir.fr/11-augustin-souchy-quelques-auteurs-d-attentats-anarchistes

    Né en 1870 à Vilna en Russie (en Lituanie, NDE), Alexander Berkrnan écrivit à l’âge de treize ans une rédaction athée qui éveilla la méfiance de ses professeurs. Lorsque deux ans plus tard il se joignit à un groupe d’étudiants révolutionnaires, le lycéen issu d’un milieu bourgeois fut renvoyé de l’école et inscrit sur la liste noire : ce qui signifiait qu’il ne serait plus admis dans aucun des établissements de l’Empire tsariste. Dans l’impossibilité de continuer ses études, le jeune homme de dix-huit ans (...) Augustin Souchy 3 - Attention : anarchiste !

    / Alexander Berkman, #Emma_Goldman, #Johann_Most

    #Augustin_Souchy_3_-_Attention :_anarchiste !

  • [10] BD Regeneración - Arrestations, procès et emprisonnements
    https://www.partage-noir.fr/10-bd-regeneracion-arrestations-proces-et-emprisonnements

    Malgré les arrestations, les emprisonnements, les procès, les militants du PLM continuent de publier Revolución. #[BD]Regeneración-_Journal_indépendant_de_combat !_Les_anarchistes_dans_la_révolution_mexicaine

    / #IWW, #Librado_Rivera, #Ricardo_Flores_Magón, #Emma_Goldman, Fernando Palomarez

    #Fernando_Palomarez_

  • Emma Goldman. Une femme extrêmement dangereuse. Vostfr - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=LWIXONA1AoE&feature=youtu.be

    Une célèbre anarchiste d’origine lituanienne connue pour ses écrits et ses manifestes libertaires et féministes.
    À 16 ans, elle émigre aux États-Unis. Elle rejoint le mouvement libertaire lors de la lutte contre l’exécution des 4 anarchistes martyrs de Chicago.
    Elle est emprisonnée plusieurs fois pour ses prises de positions anticapitalistes, féministes et pacifistes lors de la 1ère guerre mondiale.
    En 1919, qualifiée de « femme la plus dangereuse d’Amérique » par le fondateur du FBI, J. Edgar Hoover, elle est expulsée des États-Unis et déportée en Russie.
    Choquée par la répression meurtrière menée par les bolchéviques contre toute tentative de libre expression, elle finit par quitter le pays pour mener une campagne de dénonciation de cette dérive autoritaire.
    En 1936, pendant la guerre civile, elle collabore avec les libertaires espagnols dont elle sera la porte-parole à Londres.
    Mai 1940, elle meurt au Canada. Elle est enterrée au cimetière de Chicago, tout près des martyrs de Haymarket.

    Titre original :
    American Experience S16.E07.
    « Emma Goldman. An exceedingly dangerous woman. »
    2004 - 90 minutes
    Écrit et réalisé par Mel Bucklin

    #Emma_Goldman #anarchisme #HERstory #vidéo #documentaire

  • [13] Augustin Souchy - Le pays de la Révolution expulse les révolutionnaires
    https://www.partage-noir.fr/13-augustin-souchy-le-pays-de-la-revolution-expulse-les

    Après l’écrasement de la révolte de Kronstadt en mars 1921, une nouvelle vague de terreur déferla sur la Russie. Tous ceux qui refusaient de se soumettre à la dictature de Lénine, de Trotsky et de leurs camarades étaient arrêtés ou devaient s’attendre bien des ennuis. Augustin Souchy 2 - Attention : anarchiste !

    / #Emma_Goldman, #Voline, #Nestor_Makhno, Révolution russe (1917-1921)

    #Augustin_Souchy_2_-_Attention :_anarchiste ! #Révolution_russe_1917-1921_

  • Francine Sporenda : LES FISSURES DE « LA MAISON » ou les contradictions d’Emma Becker – Le blog de Christine Delphy
    https://christinedelphy.wordpress.com/2020/03/23/francine-sporenda-les-fissures-de-la-maison-ou-les-contra

    Excellent article !

    Les féministes connaissent le concept d’« identification masculine » : dire qu’une une femme est « male identified » signifie qu’elle tend à systématiquement prendre le parti des hommes, les considère comme plus importants, plus intéressants et plus fiables que les femmes et voit toutes choses d’un point de vue masculin. Ayant une faible estime de soi, elle a besoin de l’approbation masculine pour valider son existence. Kathleen Barry précise qu’elle a « internalisé les valeurs du colonisateur et participe activement à la colonisation de soi et de son sexe » (52) ? D’après ce qu’on apprend d’elle dans ses livres et ses interviews, l’autrice de « La Maison » semble assez bien correspondre à ce schéma, mais peut-être est-il insuffisant pour expliquer certains aspects de sa personnalité.

    D’elle, une journaliste observe que « plusieurs personnes l’habitent » (53). Au niveau de son discours, on remarque qu’il y en a au moins deux : d’une part, la « putain respectueuse », celle qui recycle avec révérence un discours social consensuel, le topo de sens commun véhiculant les « vérités éternelles » sur la prostitution, et de l’autre l’observatrice sagace et attentive qu’elle peut être, capable de percevoir avec acuité et de penser de façon autonome. Un des slogans du féminisme historique américain est « trust your perceptions » (faites confiance à votre ressenti). Emma Becker est ballottée entre le gaslighting patriarcal qu’elle a introjecté, et ses propres perceptions qui entrent en conflit avec celui-ci et viennent régulièrement fissurer la chape d’idées reçues qui l’emprisonne : tantôt elle récite le logiciel pirate installé dans sa tête, tantôt elle le rejette au bénéfice d’un discours critique auto-produit.

    Comment expliquer ces contradictions, ce conflit interne permanent ? Il est intéressant pour le comprendre de relire ce que dit Ferenczi (un des rares psychanalystes qui aient pleinement reconnu l’effet traumatique produit par les agressions sexuelles commises sur les enfants) : la victime de ce genre d’agression, suite à la peur éprouvée, internalise l’agresseur, ses paroles et ses comportements, par moments elle parle comme lui, agit comme lui. Elle est clivée psychiquement entre une partie d’elle-même, ce qui subsiste de sa personnalité antérieure, et une autre qui a internalisé la volonté de l’agresseur, qui la parasite et existe en elle de façon intra-psychique. Cette peur l’oblige à se soumettre à sa volonté en s’oubliant complètement elle-même, à lui obéir, à devenir lui, et à prévenir le moindre de ses désirs pour éviter ses agressions, cette stratégie visant à « anticiper une répétition de l’agression pour se protéger contre elle » (54).

    Le livre d’Emma Becker, de pair avec la couverture importante et les éloges dithyrambiques qu’il a reçu des médias, s’inscrit dans un discours largement diffusé de re-légitimation de la prostitution, à l’heure où les axiomes séculaires du système patriarcal sur cette activité sont battus en brèche par les analyses féministes et où plusieurs pays, dont la France, viennent de passer au modèle nordique. On peut parler actuellement d’une véritable contre-offensive des lobbies pro-prostitution, qui se déroule au niveau législatif avec les attaques de diverses associations pro-prostitution contre la loi de 2016 (avec la QPC en particulier), mais plus encore au niveau culturel, avec une série de livres, BDs, articles, émissions de télé, séries et films présentant une image favorable de la prostitution.

    #prostitution #Emma_Becker #patriarcat

    • Emma Becker considère qu’il y a un droit masculin fondamental à l’accès sexuel aux femmes, et qu’une classe de femmes doit être sacrifiée à la satisfaction de ce droit, en quelque sorte vouées au service du pénis comme les religieuses étaient vouées au service de Dieu (en patriarcat, c’est à peu près la même chose). Selon elle, tous les hommes, aussi laids, vieux, désagréables et misogynes qu’ils soient, doivent absolument être préservés de toute frustration sexuelle et pouvoir disposer à volonté de corps de femmes, jeunes et jolies évidemment. Sensible à la « misère sexuelle » des clients–une des justifications rituelles de la prostitution–l’autrice s’étend complaisamment sur leur détresse, évoque leur pathétique solitude, s’attendrit sur ces timides en mal d’affection qui voudraient être aimés des pensionnaires de la Maison. Par contre, que la sexualité soit, pour les femmes infiniment plus que pour les hommes, source de frustration, d’insatisfaction, voire de contrainte et de violences ne la préoccupe pas : seules les souffrances masculines l’émeuvent.

      Toute limitation de ce droit masculin millénaire, pourtant à peine écorné par 150 ans de mouvement féministe, est à ses yeux déplorable, elle réprouve les quelques récentes législations le restreignant très partiellement : altruiste, Emma Becker s’engage pour la cause des hommes et veut qu’on leur restitue l’intégralité de leurs droits sexuels tels qu’ils existaient au bon temps des colonies et de l’hégémonie masculine incontestée, quand ils pouvaient visiter tous les soirs les « maisons à numéro » sans susciter aucune réprobation ou sanction légale ; pour elle, l’antique norme patriarcale qui veut que partout, à toute heure du jour où de la nuit, un homme doit pouvoir trouver un orifice féminin où éjaculer ne se discute pas. En conséquence, il faut donc -et ce serait une mesure d’urgence sociale—rouvrir les bordels et légaliser la prostitution. Et c’est une urgence sociale parce que :

  • A propos d’#Emma_Goldman dont je suis en train de lire l’autobiographie (une œuvre juste énorme sur une vie de militantisme) :

    https://www.wikiwand.com/fr/Emma_Goldman

    Suite à l’article de @bastamag sur la répartition des richesses, :

    https://www.bastamag.net/milliardaires-medias-democratie-europe-fortunes-davos

    j’avais eu l’idée de publier ici un extrait du chapitre "Une leçon d’économie politique".

    Contexte :
    Peu après son arrivée aux États-Unis, Emma Goldman qui n’a que 16 ans, est embauchée dans une usine de Rochester, chez Garson & Meyer. Elle y coud de lourds manteaux pendant dix heures et demi par jour pour 2,50 dollars par semaine. Les conditions matérielles sont meilleures qu’en Russie où Emma avait déjà travaillé à la confection de gants et on la persuade qu’elle travaille maintenant dans une usine modèle. Mais le travail est plus dur, les journées sont épuisantes et il règne dans ces ateliers une discipline de fer.
    Dix-huit ans ont passé depuis cette première expérience de la vie en usine aux États-Unis. Pendant toutes ses jeunes années dans son pays d’adoption, Emma Goldman a connu toutes les vicissitudes d’une vie militante entièrement dévouée aux luttes de la classe ouvrière en portant les idéaux de la cause anarchiste. De retour à New York en 1903, Emma Goldman est sollicitée pour organiser des meetings de soutien à John Turner, anarcho-syndicaliste britannique, fondateur et secrétaire général du « Shop Assistants’ Union (syndicat du personnel de vente des magasins). John Turner eut le triste privilège d’être la première personne frappée d’interdiction par une loi fédérale anti-anarchiste adoptée par le Congrès le 3 mars 1903.

    La Free Speech League m’avait demandé de visiter un certain nombre de ville pour défendre le combat en faveur de John Turner. J’avais reçu par ailleurs deux autres invitations, l’une des ouvriers de la confection à Rochester et l’autre des mineurs en Pennsylvanie. Les tailleurs de Rochester étaient en conflit avec les usines de confection, dont celle de Garson & Meyer. L’invitation à venir parler aux esclaves salariés de l’homme qui avait autrefois exploité mon travail pour 2,5 dollars la semaine me paraissaient étrangement significative. Je me réjouis aussi de profiter de profiter de l’occasion pour revoir ma famille.

    Emma Goldman séjourne donc chez sa demi-sœur Helena. Alors qu’une réunion familiale vient de prendre fin après le départ des invités, Emma et Helena poursuivent la conversation jusqu’à l’aube.

    À peine endormie, je fus réveillée par un coursier m’apportant un pli. Dans un demi-sommeil, je jetai d’abord un coup d’œil à la fin de la lettre et, à ma grande surprise, je vis qu’elle était signée « Garson ». Je la lus plusieurs fois pour m’assurer que je ne rêvais pas. Il exprimait sa fierté qu’une fille de sa race et originaire de sa ville soit parvenue à atteindre une renommée nationale ; il se félicitait de ma présence à Rochester et aurait été honoré de m’accueillir sans tarder à son bureau.
    Je tendis la lettre à Helena. « Lis-la, lui dis-je, et tu verras combien ta petite sœur est devenue importante. » Après l’avoir parcourue, elle me demanda : « Alors que vas-tu faire ? » J’écrivis au verso de la lettre : « M. Garson, quand j’ai eu besoin de vous, je suis venue vous voir. » De nature anxieuse, ma sœur s’inquiétait de la suite. Que voulait-il et qu’allais-je dire ou faire ? Je l’assurai que ce n’était pas difficile de deviner ce que voulait M. Garson, mais que j’avais néanmoins l’intention de l’obliger à me le dire en personne et devant elle. Je le recevrais dans son agence et me conduirais avec lui « comme il convient à une dame ».
    L’après-midi même, M. Garson arriva dans sa calèche. Je n’avais pas vu mon ancien employeur depuis dix-huit ans et, pendant tout ce temps, je n’avais guère pensé à lui. Quand il entra, pourtant, chaque image de chaque horrible mois passé dans son usine défila devant mes yeux aussi nettement que si c’était arrivé la veille. Je revis l’atelier et son bureau luxueux, le bouquet d’American Beauties sur la table, la fumée blanche de son cigare s’élevant en de superbes volutes et, moi, debout et tremblante qui attendait que M. Garson daignât remarquer ma présence. Toute la scène me revint à l’esprit et je l’entendis encore m’apostropher rudement : « Qu’est-ce que je peux faire pour vous ? »En contemplant ce vieil homme qui se tenait devant moi, son chapeau de soie à la main, je me rappelai jusqu’au moindre détail. L’émotion me gagna en pensant à l’injustice et à l’humiliation que subissaient ses ouvriers, au surmenage et à l’épuisement de leur existence. J’eus le plus grand mal à réfréner mon envie de lui montrer la porte. Je n’aurais pu proposer à M. Garson de s’asseoir même si ma vie en eût dépendu. Ce fut Helena qui lui offrit une chaise – faisant ainsi bien plus que ce qu’il avait fait pour moi dix-huit ans plus tôt.
    Il s’assit et me regarda, s’attendant apparemment à ce que je parle en premier. « Et bien, que puis-je pour vous ? » finis-je par lui demander. Ces mots durent lui rappeler quelque chose et parurent le dérouter. « Voyons donc, rien du tout, chère Mlle Goldman, répondit-il au bout d’un moment. Je voulais simplement m’entretenir agréablement avec vous. — Très bien » répliquai-je et j’attendis. Il raconta qu’il avait travaillé dur toute sa vie, « exactement comme votre père, Mlle Goldman ».Il avait économisé sou après sou, accumulant aisi un peu d’argent. Il poursuivit : « Vous ignorez peut-être combien c’est difficile d’économiser. Mais demandez à votre père. Il travaille dur, c’est un homme honnête et il est connu comme tel dans toute la ville. À Rochester, il n’y a pas d’homme plus respecté et jouissant d’autant d’estime que votre père. »
    Je l’interrompis :
    « Un instant, M. Garson, vous oubliez quelque chose. Vous avez omis de mentionner que vous avez économisé avec l’aide d’autrui. Vous avez pu mettre chaque sous de côté parce que des hommes et des femmes travaillaient pour vous.
    -- Oui, bien sûr, dit-il d’un air contrit. Nous avons des « bras » dans notre usine mais tous gagnent bien leur vie.
    -- Et ces « bras », ont-ils pu tous ouvrir des usines avec leurs économies mises de côté sou après sou ? »
    Il convint qu’ils ne le pouvaient pas pour la raison qu’ils étaient ignorants et dépensiers. « Ce que vous voulez dire, c’est qu’ils étaient comme mon père, des ouvriers honnêtes, n’est-ce pas ? Vous qui avez parlé de mon père de manière si élogieuse, vous n’allez certainement pas l’accuser d’être dépensier. Or, bien qu’ayant travaillé toute sa vie comme un galérien, il n’a rien mis de côté et ne peut pas ouvrir d’usine. Pourquoi croyez-vous que mon père et d’autres restent pauvres alors que vous, vous avez réussi ? C’est parce qu’ils n’ont pas eu la prévoyance de rajouter à leurs ciseaux les ciseaux de dix autres, d’une centaine ou même de plusieurs centaines d’autres, comme vous l’avez fait. Ce n’est pas en économisant sous après sou que les gens s’enrichissent ; c’est le travail de vos « bras » et leur impitoyable exploitation qui ont créé vos richesses. Il y a dix-huit ans, lorsque je me tenais devant vous comme une mendiante pour réclamer une augmentation de salaire d’un dollar et demi, mon ignorance était excusable, pas maintenant qu’on crie sur les toits la vérité des rapport entre travail et capital. »
    Il resta assis à me regarder. « Qui aurait pu imaginer que cette jeune fille de mon atelier deviendrait une aussi grande oratrice ? » finit-il par dire. « Certainement pas vous ! Répliquai-je. Et elle n’en aurait pas eu la possibilité si vous aviez eu gain de cause. Mais revenons à votre invitation à me recevoir dans votre bureau. Que voulez-vous ?
    Il commença par expliquer que les travailleurs avaient des droits. Il avait reconnu le syndicat et ses revendications (tant qu’elles étaient raisonnables) et avait introduit dans son usine de nombreuses améliorations dans l’intérêt de ses ouvriers. Mais les temps étaient difficiles, et il avit essuyé de lourdes pertes.Si seulement les ronchonneurs parmi ses salariés voulaient entendre raison, patienter un peu et accepter des compromis, tout pourrait se régler à l’amiable. « Ne pourriez-vous pas dans votre discours soumettre ces arguments aux hommes, suggéra-t-il, et les amener à mieux comprendre mon point de vue ? Votre père et moi sommes de grands amis, Mlle Goldman ; je ferais n’importe quoi pour lui s’il avait des ennuis – lui prêter de l’argent ou l’aider de quelque manière que ce soit. Pour ce qui est de sa brillante fille, je vous ai déjà écrit combien je suis fier que vous soyez de ma race. J’aimerais le prouver en vous offrant un petit cadeau. Mlle Goldman, vous êtes une femme maintenant, vous devez aimer les belles choses. Dites-moi ce que vous préféreriez.
    Ses mots ne me mirent pas en colère. Probablement parce que sa lettre m’avait fait anticiper une telle offre. Ma pauvre sœur m’observait de ses yeux tristes et inquiets. Je me levai sans mot dire de ma chaise. Garson fit de même, et nous restâmes là, face à face, son visage ratatiné arborant un sourire sénile.
    « Vous vous êtes adressé à la mauvaise personne, M. Garson. Vous ne pouvez pas acheter Emma Goldman.
    -- Qui parle d’acheter ? s’exclama-t-il. Vous faites erreur ; laissez-moi vous expliquer... »
    Je l’interrompis : « Inutile. Je présenterai toute explication qui s’impose à vos ouvriers qui m’ont invitée à intervenir ce soir. Je n’ai rien de plus à vous dire. Veuillez partir. »
    Chapeau de soie à la main, il se faufila hors de la pièce suivi par Helena qui l’accompagna jusqu’à la porte.
    Après mûre réflexion, je pris la décision de ne pas évoquer son offre au meeting. Je craignais que cela n’embrouille la question centrale, à savoir le conflit salarial, et réduise éventuellement les chances d’un accord favorable aux salariés. De plus, je voulais éviter que les journaux de Rochester s’emparent de l’histoire qui aurait fait déborder d’eau leurs moulins colporteurs de ragots. Le soir, en revanche, je racontai aux ouvriers le coup d’essai de Garson en matière d’économie politique, reprenant l’explication qu’il avait fournie sur la façon d’acquérir sa fortune. Mon auditoire s’en amusa copieusement, ce qui constitua l’unique résultat de la visite de Garson.

    Emma Goldman
    Vivre ma vie (une anarchiste au temps des révolutions)
    Éditions L’Échappée
    Traduit de l’anglais par Laure Batier et Jacqueline Reuss

    • @sombre, c’est pas de moi mais c’est assez utile pour taguer.

      Dans un autre style (plus court, un peu romancé) et sur une autre meuf qui ose aller contre les désirs de Lénine :

      Sylvia Pankhurst - Librairie Libertalia
      https://librairielibertalia.com/web/sylvia-pankhurst.html

      Artiste, journaliste, féministe, communiste de gauche, anticolonialiste et antifasciste, Sylvia Pankhurst (1882-1960) a œuvré toute sa vie en faveur de l’émancipation.
      Figure du mouvement des suffragettes avec sa mère Emmeline et sa sœur Christabel, elle affronte de nombreux séjours en prison. En 1914, elle délaisse les salons progressistes pour les rues misérables d’East London. Elle dirige alors le plus important journal antiguerre d’Angleterre, transforme des pubs en crèches, crée des restaurants à prix coûtant et des cliniques pédiatriques.
      Camarade d’Emma Goldman, Rosa Luxemburg, Clara Zetkin, Alexandra Kollontaï et Angelica Balabanova, militante de la IIIe Internationale, elle contribue à la fondation du Parti communiste britannique avant d’en être exclue parce qu’elle refuse de suivre la ligne.
      Elle se consacre ensuite à la lutte contre la montée du fascisme et soutient le peuple éthiopien face à Mussolini.
      En reliant l’émancipation des femmes à celle des classes laborieuses et des peuples colonisés, Sylvia Pankhurst annonce la pensée intersectionnelle d’aujourd’hui.

      Autrice et traductrice, Marie-Hélène Dumas a notamment écrit Lumières d’exil(Joëlle Losfeld) et Journal d’une traduction (éditions iXe).

      Première biographie en français.

  • « Vivre Ma Vie » de Emma Goldman, Presentation et discussion
    https://expansive.info/Vivre-Ma-Vie-de-Emma-Goldman-Presentation-et-discussion-1954

    Présentation du livre « Vivre ma vie » d’Emma Goldman, suivie d’une discussion en présence d’une des tradutrices, le 16 janvier à 19h au bar le Knock, à #Rennes (48 rue de st brieuc) #Infos_locales

    / #Cultures_-_Contre-cultures, #Féminismes_-_Genres_-_Sexualités, Rennes, #Mouvements_sociaux, #Solidarités_internationales, Anti-capitalisme & Multinationale

    #Anti-capitalisme_&_Multinationale
    https://asap.noblogs.org

  • #Emma_Kunz

    Emma Kunz (1892–1963) was a Swiss healer and artist. She published three books and produced many drawings.

    Kunz was born to a family of weavers in 1892 in Switzerland.[1] She was not a trained artist; she is characterized as an outsider artist.[2] Her first exhibition, The Case of Emma Kunz, was posthumous. Inspired by spiritual evolution,[1] she divined with a pendulum and created her drawings by radiesthesia.

    Said one scholar, in comparing her to other women artists, “Hilma af Klint, Agnes Martin, and Emma Kunz approached geometric abstraction not as formalism, but as a means of structuring philosophical, scientific, and spiritual ideas. Using line, geometry, and the grid, each of these artists created diagrammatic drawings of their exploration of complex belief systems and restorative practices.”[3]

    https://en.wikipedia.org/wiki/Emma_Kunz

    #femmes #art #femmes_artistes #historicisation #dessins #suisse

    signalé sur twitter par @reka :
    https://twitter.com/womensart1/status/1110074354140884993

  • Les mémoires d’Emma Goldman, anarchiste vivante
    https://www.en-attendant-nadeau.fr/2018/12/19/emma-goldman-anarchiste-vivante

    Qui se souvient encore d’Emma Goldman ? Plus grand monde. Et pourtant, cette Russe émigrée aux États-Unis fut une figure importante des mouvements révolutionnaires au tournant du XXe siècle. Ses mémoires paraissent enfin dans leur intégralité et comblent une lacune. Dans cette vaste fresque se dévoile un personnage hors du commun : femme, juive, immigrée, prolétaire, athée, libérée sexuellement, et militante anarchiste ! L’ensemble faisait sans doute un peu trop pour l’Amérique de 1890. Parce qu’elle se dévoua tout entière à sa lutte, certains apprécieront les enseignements implicites de cette vie. Quant aux autres, il leur suffira d’avoir le goût des récits épiques, colorés… et drôles !

    #anarchie

  • Emma Goldman dans le feu de la vie

    Pierre « Petul » Madelin

    https://lavoiedujaguar.net/Emma-Goldman-dans-le-feu-de-la-vie

    La première chose qui vient à l’esprit lorsque l’on referme la monumentale autobiographie d’Emma Goldman que viennent de publier les éditions L’Échappée est la suivante : comment est-il possible qu’il ait fallu attendre presque un siècle pour que ce livre absolument extraordinaire, paru en 1931, soit intégralement traduit en français ? Car Vivre ma vie n’est pas seulement un document irremplaçable sur le mouvement anarchiste et les grands événements socio-politiques de la fin du XIXe siècle et des premières décennies du XXe siècle, c’est aussi un chef-d’œuvre palpitant de la littérature autobiographique qui se lit à la fois comme un journal intime et comme un roman d’aventure.

    Née en 1869 en Lituanie dans une famille juive très stricte, Emma Goldman émigre aux États-Unis, dans le sillage de ses sœurs et peu avant que leurs parents eux-mêmes ne les rejoignent, en 1885. De son enfance et de son adolescence, elle nous dit peu, comme si sa vie ne commençait réellement que dans le « nouveau monde ». (...)

    #Emma_Goldman #autobiographie #anarchisme #révolutions #Alexander_Berkman #Flores_Magón #Kronstadt #Nestor_Makhno