• Biopolitiques : usages d’un concept en temps de pandémie
    https://demainlaveille.substack.com/p/biopolitiques-usages-dun-concept

    L’épidémie de COVID-19 aura donné lieu, entre-autres choses, à de nombreuses prises de positions publiques et médiatiques. On peut regretter que celles-ci n’aient que rarement été à la hauteur de la crise, quand elles ne donnaient pas tout simplement dans le covido-négationnisme. Or bien souvent, les influences théoriques (plus ou moins bien digérées) qui nourrissent de telles déclarations ne sont pas absolument explicites, mais se laissent entrevoir : par exemple, lorsque Alain Damasio compare le virus aux étrangers – « les migrants (…), les pas-comme-nous », etc. – et nous enjoint à accepter l’altérité du vivant qu’il constitue, on y décèle son appétence pour un certain vitalisme deleuzien, ou pour les travaux plus récents de Bruno Latour. Doit-on pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain, rendre Deleuze responsable des métaphores nauséabondes qu’il aurait indirectement « inspirées » ? En définitive, cette seule question n’est sans doute pas très pertinente, mais il me semble toutefois intéressant de s’arrêter un peu sur les manières concrètes dont un héritage conceptuel peut être mobilisé, si ce n’est dévoyé, pour servir des positionnements politiques inconséquents et dangereux.

    Et, puisque parmi les théoriciens invoqués par les discours sur la pandémie, Michel Foucault semble être l’un des plus prisés (à vrai dire, cela n’a rien d’étonnant), j’aimerais me pencher sur son cas, et en particulier sur le concept de biopolitique – selon une double approche : disqualifier ses mésusages d’abord, et tenter ensuite de déterminer s’il peut, mieux utilisé, s’avérer tout de même éclairant dans nos approches de la situation pandémique.

    (...) si certaines figures médiatiques installées ont pu invoquer Foucault comme une référence bon teint (à l’image de BHL, dans Ce virus qui rend fou), c’est bien au sein de « l’extrême-gauche », pour parler vite, que cette référence mérite réflexion et critique. Une publication d’Olivier Cheval sur le site lundimatin, plaque tournante du confusionnisme s’il en est, me semble fournir un bon exemple. Son deuxième volet s’appuie sur Agamben pour fustiger la « biopolitique » épidémique, puis le troisième propose de « penser ce qui nous arrive avec Michel Foucault ». Or, l’auteur finit assez vite par déclarer que, si « les foucaldiens ont souvent été très réservés face à la manière dont Giorgio Agamben a investi le champ critique de biopolitique », la crise « donne raison (…) à Agamben ». Les absents, et donc les morts, ont toujours tort… Non pas que je souhaite ici « absoudre » Foucault, mais cela est sans doute symptomatique de la manière dont ses travaux sont relus, depuis une perspective qui a souvent plus à voir avec les affinités complotistes et situées, par exemple, d’un Agamben. Que ces dernières soit consubstantielles à ses directions théoriques, ou bien une dérive récente de sa trajectoire intellectuelle, là n’est pas le propos.

    #covid-19 #covido-négationnisme #vitalisme #Olivier_Cheval #Lundi_Matin #Alain_Damasio #Manifeste_conspirationniste #manifeste_con. #Gilles_Deleuze #microfascisme

    • (...) par une sorte d’élévation au rang de résistance politique du tempérament contrarien, toute participation à la prévention sanitaire, à la réduction des risques, à la solidarité épidémique, etc, serait réductible à la soumission au mot d’ordre biopolitique et, donc, serait un méprisable renoncement.

      (...) D’abord, rappelons à nouveau que la captation fréquente de ces références par le mouvement antivax et leurs alliés vient rabattre ces considérations précisément sur la notion d’exclusion (les non-vaccinés, les non-masqués, comme victimes auto-proclamées d’une exclusion politique), tendant à confondre les deux modèles et ramener « le lépreux » au milieu de la ville pestiférée. Ensuite, il faut justement insister sur le fait qu’il s’agit là de modèles. Foucault parle à leur sujet de « rêve politique » : ces schémas fonctionnent avant tout, du côté de l’exercice du pouvoir, comme imaginaire et comme référent technique ; « la ville pestiférée, (...) c’est l’utopie de la cité parfaitement gouvernée10 ». Il est certes ridicule de ne pas prendre en compte les façons dont, concrètement, la pandémie a été l’occasion de renforcements divers des procédures de surveillance et de contrôle, mais il est sans doute faux d’y voir une rupture, plutôt qu’une mise en exergue d’une logique déjà à l’œuvre en temps « normal » – par exemple, le ciblage différencié de certaines populations identifiées comme « indisciplinées »11 trouve avec l’épidémie de nouvelles manières de se déployer. Foucault insiste : « la peste (celle du moins qui reste à l’état de prévision), c’est l’épreuve au cours de laquelle on peut définir idéalement l’exercice du pouvoir disciplinaire. Pour faire fonctionner selon la pure théorie les droits et les lois, les juristes se mettaient imaginairement dans l’état de nature ; pour voir fonctionner les disciplines parfaites, les gouvernants rêvaient de l’état de peste.12 » Ainsi, ce fonctionnement idéal ne saurait se réaliser pleinement dans une situation épidémique effective, dont on a vu qu’elle impliquait aussi pour une bonne part une désorganisation institutionnelle frappante. En revanche, dans ces même pages, Foucault entend montrer que ces modèles de contrôles trouvent leur application plus concrète au sein des lieux d’enfermements des sociétés disciplinaires (et c’est là, en fait, que l’exclusion du lépreux et le découpage des pestiférés trouvent vraiment à se confondre) : « l’asile psychiatrique, le pénitencier, la maison de correction, l’établissement d’éducation surveillée, et pour une part les hôpitaux, d’une façon générale toutes les instances de contrôle individuel fonctionnent sur un double mode ; celui du partage binaire et du marquage ; et celui de l’assignation coercitive, de la répartition différentielle13 ». En un sens, plutôt que de refuser les masques et la prudence, de peur de réaliser le rêve politique de nos dirigeants, les bruyants lecteurs de Foucault auraient pu s’intéresser à la situation catastrophique des détenus en pleine épidémie14. N’oublions pas que ces commentaires sur la peste, dans Surveiller et punir, ouvrent le chapitre sur le Panoptique, autre « rêve » politique, et ne laissons pas la force évocatrice des utopies du pouvoir détourner nos yeux de ses véritables lieux d’accomplissement.

      au vu du nombre de lecteurs de LundiMatin, #toctoc

  • Gilles Deleuze : Qu’est-ce que l’acte de création ?
    http://www.davduf.net/gilles-deleuze-qu-est-ce-que-l-acte-de-creation

    Conférence donnée dans le cadre des mardis de la fondation Femis, 17 mai 1987 Je voudrais, moi aussi, poser des questions. Et en poser à vous, et en poser à moi-même. Ce serait, heu…, ce serait du genre : qu’est-ce que vous faîtes au juste, vous qui faîtes du cinéma ? Et moi, qu’est-ce que je fais au juste quand je fais ou quand j’espère faire de la philosophie ? Eh ! Est-ce que l’on a quelque chose à se dire, en fonction de cela ? Alors bien sûr, cela va mal chez vous, mais ça va très mal aussi chez (...) #mauvais_esprits

  • Lire Matzneff
    https://lundi.am/Lire-Matzneff

    Lire Gabriel Matzneff, à vrai dire, cela ne nous avait jamais traversé l’esprit. Des contributeurs de lundimatin ont cependant jugé utile, la médiatisation de l’« affaire » passée, de se pencher sur son oeuvre. Passés les extraits les plus sordides souvent relayés par la presse, on découvre une structure littéraire, une manière de se penser comme auteur, qui permettent de mieux appréhender les enjeux politiques du scandale.

    pas encore lu

    • Plutôt que d’aligner les citations des journaux de Matzneff comme les pièces d’un dossier d’accusation, il eût été possible de prolonger le geste de Springora en questionnant les rapports de pouvoir à l’œuvre chez l’auteur, en analysant les différents régimes de discours et d’écriture, et leurs effets dans le réel.

    • Deleuze, Foucault, Dolto et bien d’autres, furent, au gré d’une relecture anachronique et décontextualisée de leurs prises de position, rendus complices des abus sexuels à l’encontre des mineurs. Pour comprendre Matzneff, son relatif succès dans les années 70-80 et la bienveillance à son égard, ce n’est pas à l’époque mais à son œuvre qu’il faut se confronter.

      eh allez deleuze/foucault, c’est #sacré hein...

    • « Je ne hais personne ; en revanche, il y a des êtres que je méprise de toutes mes forces, que je tiens pour de répugnantes raclures d’humanité : ce sont les oublieuses, les amnésiques, celles qui s’efforcent misérablement d’effacer, de gratter, de nier ce que, dans leur adolescence, leur jeunesse, elles vécurent avec moi. Ce sont les #renégates. »

    • "(...) nous autres, écrivains, nous n’avons pas besoin de tuer les femmes que nous avons aimées, ni de nous suicider à cause d’elles. Pour en triompher définitivement, pour avoir le victorieux dernier mot, il nous suffit d’en faire des personnages de roman. »

    • Dans son ouvrage, intitulé Le Consentement, Vanessa Springora formule les questions qui l’ont habitée, toutes semblant résulter d’une difficulté, à savoir, « comment admettre qu’on a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consentant"

    • Cette fixation sur le consentement rend d’ailleurs son œuvre difficilement compréhensible à l’aune de ce seul critère d’appréciation moral, car plus qu’une absence de consentement, c’est tout un système de pouvoir et de prédation que Matzneff met en place.

    • « Le rôle de bienfaiteur qu’aime se donner G. dans ses livres consiste en une initiation des jeunes personnes aux joies du sexe par un professionnel, un spécialiste émérite, bref, osons le mot, par un expert. En réalité, cet exceptionnel talent se borne à ne pas faire souffrir sa partenaire. Et lorsqu’il n’y a ni souffrance ni contrainte, c’est bien connu, il n’y a pas de viol. Toute la difficulté de l’entreprise consiste à respecter cette règle d’or, sans jamais y déroger. Une violence physique laisse un souvenir contre lequel se révolter. C’est atroce, mais solide.

      L’abus sexuel, au contraire, se présente de façon insidieuse et détournée, sans qu’on en ait clairement conscience. (…) Très souvent, dans les cas d’abus sexuel ou d’abus de faiblesse, on retrouve un même déni de réalité : le refus de se considérer comme une victime. Et, en effet, comment admettre qu’on a été abusé, quand on ne peut nier avoir été consentant ? Quand, en l’occurrence, on a ressenti du désir pour cet adulte qui s’est empressé d’en profiter ? »

    • Tout en trouvant légitime que la loi fixe des limites, Vanessa Springora écrit que « L’amour n’a pas d’âge » et est prête à considérer comme pardonnable une relation exceptionnelle, unique, entre un adulte et une adolescente. Elle démontre a contrario que ce qui caractérise l’abus de pouvoir de Matzneff se trouve essentiellement dans la récurrence et la prédation.

    • Dans le système Matzneff, la recherche de la différence d’âge est le prolongement de sa misogynie et de son égocentrisme, avec pour objectif la recherche d’une relation de pouvoir par construction asymétrique.

    • Si la famille est, en effet, parfois oppressive, Gabriel Matzneff s’y oppose surtout parce qu’il entend exercer un pouvoir concurrent à celui des parents. C’est donc logiquement qu’il finit par asséner dans La passion Francesca : « c’est à ses parents, à ses professeurs qu’une jeune- fille doit mentir, et non à son amant. »

    • « En sortant de ce Forum pouilleux et sinistre [le Forum des Halles], j’ai cru que nous allions être attaqués par une bande de jeunes Noirs. J’ai eu, je l’avoue, très peur pour Marie-Elisabeth. Quelle racaille ! Je pense qu’à Rome, au IIIe siècle de notre ère, on rencontrait dans les rues des types de ce genre. La lie de l’Empire. »

      Gabriel Matzneff exècre les classes populaires et semble se méfier particulièrement des « bandes de jeunes Noirs ».

    • Plus qu’un orgueil, rester soi-même semble une obsession. Matzneff cherche bien sûr la persistance des sentiments, des opinions, mais aussi celle du corps. Un corps souvent désincarné. Obsédé par sa volonté de garder un ventre plat et une pureté du corps, Matzneff recopie le menu de ses repas et donne à voir sa culpabilité, il relate ses passages sur le pèse-personne, et ses cures auprès de son diététicien.

    • Considérant qu’ils sont les seuls à « rester propres et beaux » comme il le dira sur le Plateau d’Apostrophes, lorsqu’il sera invité pour présenter Les moins de seize ans, les enfants et adolescents sont le principal objet du désir de l’écrivain, qui se vante fréquemment de rester proche de l’adolescent qu’il fut.

    • Sur son site internet, et au détour des pages des premiers volumes de son journal, on a pu apprendre qu’il fut ballotté entre ses parents divorcés, séparé de sa sœur et de ses frères. On lit aussi qu’il fut sexuellement initié à l’âge de treize par un homme beaucoup plus âgé. Si Matzneff insiste sur la persistance de son être depuis l’adolescence, il ne dit rien ni de l’influence de cette expérience, ni du lien entre la pédophilie et l’incapacité à être adulte. Voici pourtant ce qu’il écrit à propos de Dorian Gray dans Maîtres et complices, sorte d’autobiographie intellectuelle prenant prétexte des grandes œuvres de la littérature :

      « Si le visage de Dorian Gray ne se ride pas, si son ventre reste plat, sa taille élancée, ses joues roses et son œil vif, c’est moins au portrait magique qu’il le doit, qu’aux peaux adolescentes à la chaleur desquelles il régénère la sienne et aux bouches vierges dont les frais baisers sont pour lui une source balsamique. »

    • Dans les années 1970, l’extrême-droite était relativement seule à accuser Françoise Dolto de soutenir les pédophiles. Mais en janvier 2020, au gré des cibles choisies par les uns et les autres, elle fut parmi le grand nombre d’intellectuels des années 70-80 ciblés et accusés de « complicité ». Pour son premier numéro de l’année, Marianne pouvait titrer « ​Matzneff, fantôme d’un passé soudain gênant », au sein d’un dossier sobrement intitulé « Quand la gauche virait dingo », et, pendant des semaines, nombre d’éditorialistes ont pu s’indigner à propos de la permissivité d’une époque dont ils attribuaient tous les maux à mai 68 et aux luttes des années 70. Matzneff lui-même a d’ailleurs pu s’engouffrer dans la brèche, en désignant auprès de BFMTV ses actes comme des « galipettes coupables post-soixante-huitardes » et en ajoutant : « oui sans doute étions-nous inconscients, nous avons été nombreux à nous laisser enivrer par l’air de liberté, le parfum libertaire de cette époque insouciante.

    • Finalement, ceux qui réclamaient un assouplissement et une modernisation des lois obtiendront en partie gain de cause, leurs revendications débouchant en 1982 sur le remplacement dans la loi du crime d’« attentat à la pudeur sur mineurs » par le délit d’ « atteinte sexuelle sur mineurs », passible du tribunal correctionnel et non plus des assises, ainsi que sur l’alignement des majorités sexuelles, mettant fin à une discrimination entre hétérosexuels et homosexuels. Sauf à considérer que les lois actuelles encouragent la pédophilie, il semble donc erroné de considérer comme « pro-pédophile » la critique des lois en vigueur dans les années 70.

    • « Je ne veux pas que l’on censure les livres de Matzneff. Ils sont le marqueur d’une époque. », déclarait Vanessa Springora dans une interview à l’Obs. Rappelant que la maison d’édition qu’elle dirige avait publié une édition critique des Décombres de Rebatet, Vanessa Springora suggérait, en ce qui concerne les essais écrits en défense de la pédophilie par Matzneff, de les encadrer d’un rappel à la loi, ou, mieux, d’un appareil critique.

    • +12 !

      Si l’éthique peut être un critère de jugement artistique, on ne peut exiger que les faits narrés dans une œuvre conviennent à la morale. Pour cette raison, la déclaration de Didier Decoin, nouveau président de l’académie Goncourt, déclarant « Il n’y a pas que Matzneff, il y a d’autres auteurs… Je ne sais pas si on aurait couronné Nabokov. » nous apparaît comme surprenante. Rappelons que Lolita est un roman, et en aucun cas une apologie de la pédophilie. Lolita est une victime qu’Humbert Humbert poussera à la mort. Et lorsque l’histoire est racontée par ce dernier, au fin fond d’un hôpital psychiatrique et dans l’attente de son procès, nous comprenons que la nymphette n’est que le produit de l’esprit pervers de l’adulte, quand la jeune fille protestait régulièrement… Cette mise en équivalence entre Matzneff et Nabokov est proprement inquiétante, à moins de considérer que nous devrions rejeter tous les livres qui traitent de ce que nous condamnons.

    • +13 !

      Pourtant, la difficulté croissante que nous pouvons rencontrer dans l’accès aux œuvres de Matzneff est un obstacle au retour critique sur un milieu et une époque. Bien que les œuvres de Matzneff n’aient a priori par apporté grand chose en terme de sensibilité ou d’esthétique, et qu’il n’existe pas de droit à être publié par Gallimard, Léo Scheer ou La table ronde, nous nous demandons ce que signifie, une fois que le texte existe, cette volonté de faire disparaître les preuves, et notamment celles de sa propre complaisance.

    • Dans une conférence fameuse à propos de la fonction auteur, Michel Foucault remarquait à propos du « nom auteur », l’ « impossibilité de le traiter comme une description définie ; mais impossibilité également de le traiter comme un nom propre ordinaire. » L’auteur et son nom sont une fonction, une signature, et l’œuvre un ensemble disparate. Ainsi, le nom Matzneff, qu’il désigne le signataire d’une œuvre, le personnage de son propre livre ou l’homme civil devant assumer ses actes, ne renvoie pas à la même entité, y compris lorsque Gabriel Matzneff prétend le contraire. Un texte est toujours un collage, dont participe le regard du lecteur. Pour preuve, les interventions de Vanessa Springora et Francesca Gee complètent aujourd’hui la lecture des livres de Matzneff, et sont indispensables à qui souhaite les comprendre.

      Sans sacralisation (et puis quoi encore !), mais avec la reconnaissance nécessaire pour ce qu’ielles ont fournis d’utile et de beau - au-delà même de celleux qui ont trouvé intérêt à les lire - oui ! #Gilles_Deleuze #Françoise_Dolto et #Michel_Foucault.

      Pas envie de développer maintenant mais prenons l’un e de spire, la catho lacanienne Dolto. Elle a tant et plus insisté pour une modification du rapport des parents avec leurs enfants où le dire vrai, où parler de la manière la plus explicite possible devenait un préalable pour être des parents « suffisamment bons » (comme dirait Winnicot), sans qu’il soit souhaitable de prendre les enfants pour des adultes pour autant. (cette addition à la culture compte y compris comme arme contre la culture du viol ; le pourvoir de dire fabrique des réciprocités qui sapent et cassent les « secrets de famille » par exemple).
      Quant aux deux autres, toutes réserves sur leurs thèses, textes ou travaux mises à part, jamais il ne se seraient posés en zélateurs de l’abus de pouvoir ou de l’abus de confiance à l’encontre de vulnérables, de mineurs (ici entendus comme sans pouvoir, et pas selon une définition légale), dont bon nombre de violences incestueuses (et de viols) sont exemplaires.

      #Gab_la_rafale #Matzneff

    • Jamais il ne se seraient posés en zélateurs de l’abus de pouvoir ou de l’abus de confiance à l’encontre de vulnérables, de mineurs

      non ils ont cru que c’était une défense de l’amour, et c’est tout le problème. Chai pas s’il faut te le dire en chinois ou quoi.

      avec la reconnaissance nécessaire pour ce qu’ielles ont fournis d’utile et de beau -

      On est en train de parler pédophilie là, pas exactement le moment où ces trois là ont fait des étincelles ou en tout cas, à ce moment-là, iels ont dit des conneries, c’est tout, c’est pas grave, ça arrive, iels se sont viandés comme des nazes, on leur reproche, c’est fair play, de diou, j’ai quand même l’impression que niveau reconnaissance, ça va pour eux non ?

  • Deleuze, Guattari et le marxisme, Jean-Jacques Lecercle – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/deleuze-guattari-marxisme

    Incipit

    Un marxiste ouvre l’Anti-Œdipe à la première page. Il est immédiatement plongé dans un univers exotique, et qui lui est totalement étranger. Certes, ça fonctionne, mais ça mange, ça chie, ça baise, etc. Ces activités ne sont pas étrangères au marxiste, mais il n’a pas l’habitude de les théoriser. Pourtant, pour peu qu’il persiste dans sa lecture, il trouvera à cet univers des aspects familiers. Ce « ça » qui chie et qui baise, mais qui produit aussi, c’est une machine, un ensemble de machines. Et notre marxiste est passé par au moins deux seuils, le titre de la première partie, « Production désirante », et le titre d’ensemble de l’œuvre, dont l’Anti-Œdipe est le premier volume, « Capitalisme et schizophrénie. » Là gît en effet le problème pour le marxiste qui lit Deleuze et Guattari : une forme de schizophrénie le menace, inscrite dans le « et » du titre. Ce sont des machines (concept qui ne laisse pas le marxiste indifférent), oui, mais désirantes ; une analyse du capitalisme est bien annoncée, mais dans ses rapports avec la schizophrénie. La surprise passée, le marxiste constatera avec intérêt que la pratique est cohérente. Quel que soit le concept, si pittoresque soit son nom (nomadisme, agencement, machine de guerre), et quelle que soit la distance prise par rapport aux concepts familiers, et elle est souvent grande, on a toujours l’impression qu’il y a, dans l’élaboration conceptuelle de Deleuze et Guattari, un rapport au marxisme. Ainsi la célèbre analyse du nomadisme avec sa machine de guerre (qui s’oppose à l’appareil d’État), avec son espace lisse ou strié, a un quelconque rapport, même lointain, avec le concept marxiste de mode de production asiatique. Toute la question est celle de la pertinence de ce rapport, de la longueur du déplacement qu’il implique. Les concepts marxistes sont bien là (pas tous, naturellement), mais le prophète barbu n’y reconnaîtrait pas ses petits.

     

    Proximité

    Il y a à cette proximité des raisons historiques, et des raisons biographiques contingentes. Il est difficile pour un philosophe français formé dans l’immédiat après-guerre de ne pas avoir, ou avoir eu, un rapport au marxisme, même si c’est sous forme de critique. On se souviendra que Michel Foucault éclata en sanglots en apprenant la mort de Staline, ce qui ne l’empêcha pas de déclarer que le marxisme était une tempête dans un verre d’eau. Et si Pierre Bourdieu refusait si vigoureusement de se déclarer marxiste, c’est sans doute pour des raisons de proximité. Le spectre de Marx hante les philosophes français, jusqu’aux plus grands.

    Guattari, donc, fut marxiste. Il fut un temps membre du PCF, plus longtemps lié à des groupes oppositionnels de gauche : il n’a jamais renié cet héritage. Deleuze, lui, ne l’était pas, même s’il lui arriva de le laisser entendre : il était dans sa jeunesse trop occupé pour adhérer au Parti, préférant le travail philosophique aux réunions enfumées. Dans son âge mûr, il acquitta toutes les tâches de ce qu’il appelait le « gauchisme ordinaire », du Groupe d’Information sur les Prisons (GIP) à la candidature Coluche, lieux où, comme il est notoire, il se lia d’amitié avec Foucault. Ce n’est cependant pas là l’essentiel : ce qui nous intéresse, c’est la proximité des concepts, et non les opinions politiques de leurs auteurs.

    Mais pour évaluer cette proximité, ou cette distance, il me faut un étalon, ou des critères. Il me faut dire ce que le marxiste à la recherche de l’âme sœur attend d’un texte, dans une conjoncture où les anciennes certitudes du Diamat (« matérialisme dialectique » dans le jargon de l’orthodoxie soviétique) sont définitivement enterrées, mais où le discours sur la fin des grands récits n’est pas acceptable non plus, du moins pour qui se dit marxiste. Je vais donc prendre des risques, et proposer quatre thèses, ou thèmes, marxistes dans un sens aussi étroit que possible.

    D’un texte ou d’une position marxiste, j’attends :

    1°) une analyse du capitalisme, dans des termes, si remis au goût du jour soient-ils, inspirés des concepts du Capital ;

    2°) un programme politique déduit de cette analyse du capitalisme (il ne suffit pas d’attendre l’avènement de l’événement révolutionnaire comme une divine surprise, il faut s’y préparer) ;

    3°) une conception globale de l’histoire, qui me dise en quoi les germes du futur sont contenus dans le présent et le passé : en tant que marxiste, je me méfie des analyses sectorielles, même si elles sont indispensables, et j’aspire à adopter le point de vue de la totalité, historique autant que sociale, pour parler le langage de Lukacs ; le danger de cette conception de l’histoire est bien sûr la téléologie : les marxistes en ont longtemps souffert, mais pas par la faute de Marx[1] ;

    4°) Une conception de la temporalité, centrée sur les concepts de conjoncture et de moment de la conjoncture, et guidant l’action politique, en distinguant la stratégie de la tactique, l’urgent du plus long terme, l’aspect principal de la contradiction de ses aspects secondaires : c’est là l’apport de Lénine à la théorie marxiste. Ces quatre thèses ou thèmes concernent immédiatement les militants politiques, les économistes, les historiens. On peut cependant être marxiste sans appartenir à ces catégories. On peut s’intéresser, ce qui est mon cas, à la littérature, à la linguistique, à la philosophie du langage. Il me faut donc des thèses plus larges, pour le marxiste qui ne passe pas sa vie professionnelle à analyser directement la situation actuelle du capital. J’en propose donc six, sous la forme de six dichotomies qui forment corrélation, technique philosophique que j’emprunte à Gilles Deleuze, qui en était friand.

    #Gilles_Deleuze #Félix_Guattari #marxisme

  • Accumulation primitive et violence légitime. L’État chez Deleuze et Guattari, Vivien Giet – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/accumulation-primitive-violence-legitime-deleuze-guattari

    Cet article a été écrit avant la mort de Georges Floyd et les soulèvements aux États-Unis, avant la répression de la manifestation réclamant la vérité pour Adama Traoré et toutes les victimes de crimes policiers, mais au moment où, en France, en Belgique et partout ou le confinement s’imposait, les plus précaires et les personnes racisées faisaient face, plus encore que d’habitude, à la violence policière. Ce n’est donc pas par cécité qu’il n’en est pas fait mention. Au contraire, on espère que ces lignes et ce qu’elles ont de théorique éclairent la conjoncture.

    *

    On se souvient qu’avant le confinement, les contestations – en particulier celles concernant la réforme néolibérale du système de retraite – étaient violemment réprimées. L’espace médiatique faisait revenir en boucle ces quelques rudiments de sciences politiques : « L’État détient le monopole de la violence légitime ». On notera que cette phrase n’a, dans ce contexte, rien de wébérienne puisque le sociologue allemand élabore une théorie bien connue de la légitimité qui relève de la croyance et se décline en trois modalités : rationnelle-légale, charismatique, traditionnelle1. Mais les définitions qu’on trouve à la suite de ces trois modes de domination n’éclairent en rien leur nature.

    Plus tard, Weber rendra compte de la tendance à l’autolégitimation de l’État par un mécanisme d’inertie, un habitus bureaucratique-disciplinaire proprement moderne dont on sait également peu de choses2. Loin de se satisfaire de cette analyse pour le moins insuffisante en termes de croyance, le présent travail s’efforcera à déterminer selon une analyse matérialiste sui generis le caractère d’auto-présupposition de la forme-État, produisant l’espace même de sa légitimité. En critiquant la production étatique de monopole fétichisé, on ouvre ainsi la voie à une critique radicale de la violence souveraine.

    On peut trouver étonnant d’ouvrir cette réflexion au moment où une épidémie suppose de limiter la circulation des personnes – on signalera au passage que cet énoncé abstrait ne préjuge pas des modalités de sa mise en application. Par ailleurs, la situation sanitaire exceptionnelle ne peut pas justifier la légèreté avec laquelle on prend aujourd’hui des décisions qui, d’expérience, trouveront finalement une inscription dans le droit commun. Ensuite, l’exercice par la police d’un pouvoir discrétionnaire ahurissant que l’on observe en période de confinement ne peut être accepté. Et ce, quelles que soient les circonstances. Dans sa violence extrême, loin de marquer le dépassement de ses prérogatives, l’État dévoile de manière exacerbée sa structure. Or, elle se manifeste ici au plus près de ce que Deleuze et Guattari décrivent comme appareil de capture3.

    À la lecture de Mille Plateaux on est amené à une série de reprises fécondes de concepts marxiens qui rendent possible une critique radicale du caractère monopolistique de l’État. Son caractère radical est nécessaire au sens où, interrogé superficiellement, le monopole de la violence trouve sa légitimité à s’appliquer sur l’espace social après-coup, quand une violence y est commise, pour rétablir l’ordre. L’intérêt de la proposition théorique de Deleuze et Guattari est de mettre à nu ce processus par lequel cet espace social est lui-même constitué dans la violence : l’exercice visible de la violence s’inscrirait dans un cercle tautologique où l’État se présuppose toujours lui-même.

    On débutera en insistant sur le fétichisme propre aux monopoles d’État qui complique cette critique. C’est pourquoi on sera poussé à détailler leur procès de production. On verra qu’il relève pour Guattari et Deleuze d’une structure similaire à celle de l’accumulation primitive. Ce procès s’intériorise dans les rapports sociaux et se fait oublier : une fois installé, sa critique interne est ardue et l’on peine à dire précisément où se situe la violence. Si ce texte cherche à rappeler et développer ces raisonnements ici, c’est donc moins en réponse immédiate à la gestion gouvernementale de la crise sanitaire qu’en l’utilisant comme révélateur du contrôle social continu que présuppose l’État.

    #État #Félix_Guattari #Gilles_Deleuze #_Mille_Plateaux_ #appareil_de_capture

  • #Richard_Pinhas - #Heldon
    http://www.radiopanik.org/emissions/moacrealsloa/richard-pinhas

    Richard Pinhas étais le fondateur du formation cult electro rock Heldon en 1974. Le jour du première fois que ce groupe joue en Belgique Richard a pris le temps pour en parler de ses amitiés avec des gens comme #Gilles_Deleuze et Robert Fripp. A 14 ans il a recontrer Jimmy Hendrix. Il joue regulierement avec des gens commes #Merzbow, Kawabata Makoto, Yoshida Tatsuya, Pascal Comelade, Oren Ambarchi, ...

    Une partie du concert de Heldon de ce soir là va être aussi diffuser.

    Photo (c) Laurent Orseau

    Playlist :

    Heldon : Méchamment Rock (It’s Always Rock ’n Roll - Bureau B - 2018)

    Schizo (Richard Pinhas & Gilles Deleuze) : Le Voyageur (7" Le Voyageur / Torcol - Disjuncta - 1972)

    Heldon : extrait 1 live 15-03-2019 au Les Ateliers Claus

    Pascal Comelade & Richard Pinhas : (...)

    #Robert_Frippp #Merzbow,Heldon,Richard_Pinhas,Robert_Frippp,Gilles_Deleuze
    http://www.radiopanik.org/media/sounds/moacrealsloa/richard-pinhas_06398__1.mp3

  • #Gilles_Deleuze : l’art et les sociétés de #contrôle - YouTube

    https://www.youtube.com/watch?v=4ybvyj_Pk7M&feature=share

    (15:34) Sociétés de souveraineté/ Sociétés disciplinaires/Sociétés de contrôle/Actes de résistance

    Extrait de la conférence donnée dans le cadre des « Mardis de la Fondation » le 17 Mars 1987 https://www.youtube.com/watch?v=2OyuM...

    #totalitarisme #puissance #pouvoir #autorité #autoritarisme

  • Images : dans les rayons du « Supermarché du visible »
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/121117/images-dans-les-rayons-du-supermarche-du-visible

    Al Pacino dans l’escalator de « L’Impasse » (1993) de Brian De Palma. Dans #Le_Supermarché_du_visible, #Peter_Szendy analyse sous le nom d’« iconomie » l’« échangeabilité » des images. En quoi celles-ci fonctionnent-elles à la façon d’une monnaie ? Pour prolonger son propos, Mediapart a proposé au philosophe et musicologue de commenter quelques scènes de films réalisés par #Billy_Wilder, #Jean-Luc_Godard ou Brian De Palma.

    #Culture-Idées #Editions_de_Minuit #Gilles_Deleuze #Jean-Pierre_Gorin #Kathryn_Bigelow #les_Deschiens #Michelangelo_Antonioni #Walter_Benjamin

  • Abécédaire (G à M)

    Composé de huit heures d’entretien avec le philosophe français #Gilles_Deleuze, l’#Abécédaire est le seul #film consacré à ce penseur qui a toujours refusé d’apparaître à la télévision. Il accepta pour cette unique fois une entrevue avec une équipe de télévision, à condition que ce film prenne la forme de conversations entre lui et son ancienne élève et amie Claire Parnet et qu’il soit diffusé après sa mort. L’Abécédaire a été produit et réalisé par Pierre-André Boutang et tourné en 1988. Sa première diffusion eut lieu sur Arte en 1996, dans l’émission du même Pierre-André Boutang intitulée Metropolis.

    https://www.sam-network.org/video/abecedaire-g-a-m?curation=4167
    #Deleuze #interview #philosophie
    via @isskein

  • #Gilles_Deleuze : I comme Idée | Abécédaire (G à M)
    https://www.sam-network.org/video/abecedaire-g-a-m?curation=4167

    Composé de huit heures d’entretien avec le philosophe français Gilles Deleuze, l’Abécédaire est le seul film consacré à ce penseur qui a toujours refusé d’apparaître à la télévision. Il accepta pour cette unique fois une entrevue avec une équipe de télévision, à condition que ce film prenne la forme de conversations entre lui et son ancienne élève et amie Claire Parnet et qu’il soit diffusé après sa mort. L’Abécédaire a été produit et réalisé par Pierre-André Boutang et tourné en 1988. Sa première diffusion eut lieu sur Arte en 1996, dans l’émission du même Pierre-André Boutang intitulée Metropolis.

  • Cartographie et territoires - Cairn.info
    http://www.cairn.info/revue-espace-geographique-2010-3-page-225.htm

    Différents cas d’analyse rencontrés par Deleuze au fil de son œuvre convergent dans une notion singulière de cartographie. Les géographes et les hommes d’État, les explorateurs et les états-majors tracent des cartes ; mais ce sont d’abord les collectivités et les peuples qui cartographient leurs manières d’occuper leurs territoires, par leurs pratiques, leurs organisations matérielles et symboliques, par leurs mythes et leurs rêves même (Deleuze, 1993, p. 83 ; Glowczewski, 1991). Le pédopsychiatre Fernand Deligny peint des cartes des trajets d’enfants autistes, relève leurs lignes coutumières, « lignes d’erre », « boucles » et « chevêtres », mais c’est qu’il revient d’abord à ces enfants, en deçà du langage ou de tout ordre symbolique, d’expérimenter ces lignes diverses, d’un « agir » impersonnel dénué d’intentionnalité subjective comme de toute signifiance (Deligny, 1975 ; 1983 ; p. 805-868 et p. 1483-1553 ; Deleuze, Guattari, 1980, p. 22-23 et p. 382-383 ; Deleuze, 1993, p. 81 sq.). Sigmund Freud lui-même doit tracer une carte pour suivre les trajectoires du petit Hans entre l’appartement familial, la cour et ses gamins, la rue qu’il désire traverser pour rejoindre la fille du voisin, l’entrepôt devant lequel stationnent et circulent les voitures à cheval ; c’est que la problématique inconsciente dans laquelle est pris le petit Hans est déjà par elle-même un processus cartographique qui discerne des pôles d’attraction, de répulsion, des passages, des impasses et des franchissements, à l’instar des cartes par lesquelles le petit Richard suivi par Mélanie Klein, à sa manière explore libidinalement les puissances mondiales en guerre (Freud, 1954, p. 101-103, p. 123-124, p. 192 ; Klein, 1973 [2].

    #cartographie #espace #territoire

  • « la Bêtise a beaucoup d’avenir. Mais ce sont des devenirs que réclame le penseur », Pour Gilles Deleuze, penseur du déclic, Gilles Chatelet
    http://www.liberation.fr/tribune/1996/04/06/pour-gilles-deleuze-penseur-du-declic_168765

    Car Gilles, mieux que quiconque, savait que son ennemi ­la #Bêtise­ qu’elle soit hargneuse ou grassouillette et « pluraliste », ne fait et ne fera jamais de cadeau. Il ajouterait peut-être : la Bêtise a beaucoup d’avenir. Mais ce sont des devenirs que réclame le penseur, des expériences réelles ­très différentes des possibles anticipés ou des « pour et des contre » indéfiniment pesés­, des rencontres, avec la virulence du Dehors, presque toujours dangereuses... Il y a quelquefois des rencontres-siestes, des rencontres-orgies (la rencontre avec la Kermesse héroïque de Bacon-Rubens), mais aussi, bien plus souvent, des rencontres-rhumatismes ou des rencontres-torticolis... Ce sont ces rencontres qui donnent « l’impulsion d’un mouvement infini qui nous dessaisit en même temps du pouvoir de dire Je » .
    .

    C’est pourquoi, selon Gilles, il était si urgent de répondre à la question de Spinoza : que peut un corps ? C’est toujours le corps qui doit prendre sur lui, accuser le coup en forgeant une élasticité nouvelle ­une plasticité­ pour se ramasser, se ressaisir et bondir armé d’un levier plus puissant, d’une articulation à la fois plus tendre et plus fine et donc plus subtile.

    C’est toujours la Bêtise qui ne sait pas « prendre son temps » ou plus exactement qui le perd en oscillant toujours entre l’impatience et l’accablement. Elle ignore le ressort parce qu’elle confond la force et la pétulance : ivre d’elle-même, elle croit bondir et ne fait que ricaner et gesticuler pour « faire l’intéressante »... ce qui, bien sûr, lui fait manquer toutes les rencontres... Nous touchons ici un des points sensibles sur lesquels Gilles ne concédait rien : ne jamais confondre la force et la volonté d’anéantir, la penser toujours comme susceptible d’un tact, comme une main à serrer mais jamais à apprivoiser, de la force, il s’agit de capter un geste ­le geste acéré du danseur et du funambule­ sans jamais succomber aux excentricités et aux tonitruances des grands dadais du performatif. Il faut jouer la gymnastique contre la musculation. Gilles aimait les « embryons larvaires », non parce qu’ils sont promesses de papillons, mais parce qu’il y a beaucoup à apprendre de leur sobriété et de leur plasticité et peut-être surtout parce qu’ils savent comme l’herbe pousser par le milieu. Gilles répétait sans cesse : pensez au milieu et pensez le milieu comme le coeur des choses et comme coeur de la pensée, quitter la pensée-arbre avec ses hauts et ses bas, ses alphas et ses omégas, devenez un penseur-brin d’herbe qui pousse et pense ! Vous serez plus véloce que les lévriers les mieux dressés à la course ! On entend déjà grommeler la Bêtise : « Mais enfin, où est-il donc votre foutu milieu ? » Il est peut-être partout, mais jamais à la moyenne d’extrémités qui sont déjà là. La moyenne affaiblit toujours... Le « milieu » de Gilles n’est pas un « point » ­ou alors ce serait un « point métaphysique », comme disait Leibniz­ mais plutôt un axe, une charnière commandant tout un champ de forces de « virtualités ». Il y a même du chimique dans le milieu ; c’est un catalyseur : sans être un constituant, il déclenche la transformation.

    #intellectuel_de_gauche (cf actuellement, Le Monde, Libération, L’Observateur qui font leur simili cure après avoir Onfrayfinkelkrautisé à perpéte...) #Gilles_Deleuze #Gilles_Chatelet

  • Penser le #langage en conjoncture. Entretien avec Jean-Jacques Lecercle
    http://revueperiode.net/penser-le-langage-en-conjoncture-entretien-avec-jean-jacques-lecercle

    Le langage est souvent séparé de son histoire. Pourtant, toutes les langues cristallisent des usages et des règles passés, présents et futurs ; elles sont aussi le produit de rapports de force, un agencement de locuteurs embarqués dans les luttes de leur époque, du monde matériel, d’écrits littéraires, juridiques, politiques. Jean-Jacques Lecercle revient ici sur les penseurs qui permettent de penser le langage en conjoncture à partir du marxisme : Gramsci, Deleuze et Guattari, Althusser, #Raymond_Williams. De la pratique politique à la #littérature, intervenir dans une idéologie c’est, indissociablement, intervenir dans une conjoncture (...)

    #Uncategorized #Gilles_Deleuze

  • Par #Yvan_Najiels
    http://blogs.mediapart.fr/blog/yvan-najiels/030814/gilles-deleuze-sur-israel-et-la-palestine-dans-deux-regimes-de-fous-
    #Gilles_Deleuze sur #Israël et la #Palestine dans « Deux régimes de fous » (1983)

    Voilà ce que Gilles Deleuze écrivait à propos de la création de l’état israélien sur le dos des Palestiniens dans son recueil de textes publié chez Minuit en 1983, Deux régimes de fous. Ce texte garde toute sa pertinence. Il illustre notamment très bien l’obscénité de celles et ceux, nombreux hélas, qui crient à l’antisémitisme (pas moins !) pour faire taire (parfois avec le concours de nervis de la LDJ) l’expression du soutien à la résistance palestinienne.

    " D’un bout à l’autre, il s’agira de faire comme si le peuple palestinien, non seulement ne devait plus être, mais n’avait jamais été. Les conquérants étaient de ceux qui avaient subi eux-mêmes le plus grand génocide de l’histoire. De ce génocide, les sionistes avaient fait un mal absolu. Mais transformer le plus grand génocide de l’histoire en mal absolu, c’est une vision religieuse et mystique, ce n’est pas une vision historique. Elle n’arrête pas le mal ; au contraire, elle le propage, elle le fait retomber sur d’autres innocents, elle exige une réparation qui fait subir à ces autres une partie de ce que les juifs ont subi (l’expulsion, la mise en ghetto, la disparition comme peuple). Avec des moyens plus « froids » que le génocide, on veut aboutir au même résultat.
    Les USA et l’Europe devaient réparation aux juifs. Et cette réparation, ils la firent payer par un peuple dont le moins qu’on puisse dire est qu’il n’y était pour rien, singulièrement innocent de tout holocauste et n’en ayant même pas entendu parler. C’est là que le grotesque commence, aussi bien que la violence. Le sionisme, puis l’Etat d’Israël exigeront que les Palestiniens les reconnaissent en droit. Mais lui, l’Etat d’Israël, il ne cessera de nier le fait même d’un peuple palestinien. On ne parlera jamais de Palestiniens, mais d’Arabes de Palestine, comme s’ils s’étaient trouvés là par hasard ou par erreur. Et plus tard, on fera comme si les Palestiniens expulsés venaient du dehors, on ne parlera pas de la première guerre de résistance qu’ils ont menée tout seuls. On en fera les descendants d’Hitler, puisqu’ils ne reconnaissaient pas le droit d’Israël. Mais Israël se réserve le droit de nier leur existence de fait. C’est là que commence une fiction qui devait s’étendre de plus en plus, et peser sur tous ceux qui défendaient la cause palestinienne. Cette fiction, ce pari d’Israël, c’était de faire passer pour antisémites tous ceux qui contesteraient les conditions de fait et les actions de l’Etat sioniste. Cette opération trouve sa source dans la froide politique d’Israël à l’égard des Palestiniens.
    Israël n’a jamais caché son but, dès le début : faire le vide dans le territoire palestinien. Et bien mieux, faire comme si le territoire palestinien était vide, destiné depuis toujours aux sionistes. Il s’agissait bien de colonisation, mais pas au sens européen du XIX° siècle : on n’exploiterait pas les habitants du pays, on les ferait partir. Ceux qui resteraient, on n’en ferait pas une main-d’oeuvre dépendant du territoire, mais plutôt une main-d’oeuvre volante et détachée, comme si c’étaient des immigrés mis en ghetto. Dès le début, c’est l’achat des terres sous la condition qu’elles soient vides d’occupants, ou vidables. C’est un génocide, mais où l’extermination physique reste subordonnée à l’évacuation géographique : n’étant que des Arabes en général, les Palestiniens survivants doivent aller se fondre avec les autres Arabes. L’extermination physique, qu’elle soit ou non confiée à des mercenaires, est parfaitement présente. Mais ce n’est pas un génocide, dit-on, puisqu’elle n’est pas le « but final » : en effet, c’est un moyen parmi d’autres.
    La complicité des Etats-Unis avec Israël ne vient pas seulement de la puissance d’un lobby sioniste. Elias Sanbar a bien montré comment les Etats-Unis retrouvaient dans Israël un aspect de leur histoire : l’extermination des Indiens, qui, là aussi, ne fut qu’en partie directement physique. il s’agissait de faire le vide, et comme s’il n’y avait jamais eu d’Indiens, sauf dans des ghettos qui en feraient autant d’immigrés du dedans. A beaucoup d’égards, les Palestiniens sont les nouveaux Indiens, les Indiens d’Israël. L’analyse marxiste indique les deux mouvements complémentaires du capitalisme : s’imposer constamment des limites, à l’intérieur desquelles il aménage et exploite son propre système ; repousser toujours plus loin ces limites, les dépasser pour recommencer en plus grand ou en plus intense sa propre fondation. Repousser les limites, c’était l’acte du capitalisme américain, du rêve américain, repris par Israël et le rêve du Grand Israël sur territoire arabe, sur le dos des Arabes."

  • #Jean_Baudrillard et « La question du pouvoir » en 1977
    http://www.larevuedesressources.org/jean-baudrillard-et-la-question-du-pouvoir-en-1977,1739.html

    Auteur feu de salve de La société de consommation (1970) puis de La consommation des signes [1] (1976), Jean Baudrillard fut le créateur avec Hubert Tonka de la revue foutripétante #Utopie [2]. Satrape du Collège de Pataphysique depuis 2001, Jean Baudrillard continua par ses ouvrages et ses articles à penser boutefeu, par-delà la mêlée. Ne dit-on pas que ses théories, à partir de Simulacres et simulation (1981) ont influencé les réalisateurs de la trilogie #Matrix ? [3] Cet entretien, emmené par (...)

    #Cahier_de_musique

    / #Idées, #Karl_Marx, #Michel_Foucault, Jean Baudrillard, #Philosophie_et_Sciences_de_l'homme, #Philosophie_politique, #Dérive, Utopie, #Traverses, #Enrico_Berlinguer, #Cahier_de_musique, #Gilles_Deleuze, #Masse_critique, (...)

  • #Entretien avec #Félix_Guattari qui évoque entre autres la tyrannie des thérapies comportementales qui n’ont qu’un seule objectif selon lui, celui de construire des individus qui intègre le « système »

    Partie 1
    http://www.youtube.com/watch?v=jXi8eNHlSM4

    http://1libertaire.free.fr/Guattari16.html

    Né le 30 mars 1930, à Villeneuve-les-Sablons (Oise), Félix Guattari passa son enfance et son adolescence dans une proche banlieue ouvrière de Paris, à La Garenne. Les bouleversements considérables de cette période ont marqué profondément son existence : lui-même faisait très souvent référence à ce qu’il avait baptisé le « complexe de 1936 ». Indirectement touché — vu son jeune âge — par l’éclatement des mouvements de jeunesse et la dispersion des idéaux politiques, en opposition avec son milieu familial relativement aisé, il connut sa première grande rupture émancipatoire avec la rencontre qu’il fit de #Fernand_Oury, artisan passionné du futur mouvement de #Pédagogie_institutionnelle.

    Encouragé par le frère de Fernand, #Jean_Oury, #psychiatre, il s’oriente à partir de 1950 vers la #psychiatrie, alors en pleine effervescence. Par son « don » des rencontres, par sa rapidité d’esprit et son insatiable curiosité, il sut intégrer de façon très ouverte de multiples univers — philosophie, #ethnologie, #linguistique, architecture, etc. — afin de mieux définir l’orientation, la délimitation et l’efficacité de l’acte psychiatrique. Avec Jean Oury, dont il était devenu depuis 1955 le principal collaborateur, il poursuivit cette recherche à la clinique psychiatrique de #La_Borde à Cour-Cheverny. Lieu de stage pour d’innombrables étudiants, philosophes, #psychologues, ethnologues, #travailleurs_sociaux, La Borde resta pour Félix Guattari le principal ancrage.

    Partie 2
    http://www.youtube.com/watch?v=hUj-UmEvITE

    Il participa au mouvement du #G_T_psy, qui regroupa de nombreux psychiatres au début des années soixante et créa la Société de psychothérapie_institutionnelle en novembre 1965. C’est au même moment que Félix Guattari fonda, avec d’autres militants, la F.G.E.R.I. (Fédération des groupes d’études et de recherches institutionnelles) et sa revue Recherches , s’ouvrant sur la philosophie, les mathématiques, la psychanalyse, l’#éducation, l’architecture, l’ethnologie, etc.

    La #F_G_E_R_I. représentait l’aboutissement des multiples #engagements #politiques et culturels de Félix Guattari : le Groupe jeunes hispano, les Amitiés franco-chinoises (à l’époque des communes populaires), l’opposition active à la #guerre d’#Algérie, à la guerre du #Vietnam, la participation à la M.N.E.F., à l’U.N.E.F., la politique des bureaux d’aide psychologique universitaire (B.A.P.U.), l’organisation des groupes de travail universitaire (G.T.U.), mais également les réorganisations des stages des centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active (C.E.M.E.A.) pour infirmiers psychiatriques, ainsi que la formation d’Amicales d’infirmiers (en 1958), les études sur l’architecture et les projets de construction d’un hôpital de jour pour « étudiants et jeunes travailleurs ». Très influencé par le travail de #Lacan — dont il fut l’analysant jusqu’en 1960 —, il prit cependant quelques distances vis-à-vis de l’élaboration théorique de celui-ci. Il fut l’un des acteurs des événements de mai #1968, à partir du Mouvement du 22 mars. Engagé #existentiellement et #éthiquement dans cette remise en question des valeurs fondamentales, c’est alors qu’il rencontra #Gilles_Deleuze à l’#université_de_#Vincennes — deuxième grande rencontre.

    Partie 3
    http://www.youtube.com/watch?v=Fk_OrkMG5YI

    Dans son dernier livre, #Chaosmose (1992), dont le thème est déjà partiellement développé dans Qu’est-ce que la philosophie ? (1991, avec G. Deleuze), Félix Guattari reprend son thème essentiel : la question de la subjectivité. « Comment la produire, la capter, l’enrichir, la réinventer en permanence de façon à la rendre compatible avec des Univers de valeur mutants ? Comment travailler à sa libération, c’est-à-dire à sa re-singularisation ? [...] Toutes les disciplines auront à conjoindre leur créativité pour conjurer les épreuves de #barbarie. » Cette idée revient comme un leitmotiv, depuis Psychanalyse et #transversalité (regroupement d’articles de 1957 à 1972) jusqu’aux Années d’hiver — 1980-1986 (1985) et aux Cartographies #schizo-analytiques (1989). Il insiste sur la fonction de récit #« a-signifiant », lequel joue le rôle de support d’une subjectivité en acte, à partir de quatre paramètres : « Les flux sensibles et signalétiques, les #Philum de propositions #machiniques, les #Territoires #existentiels et les Univers de référence incorporels. » Ce travail d’#écriture est en prise avec ses engagements #sociopolitiques et culturels, comme en témoignent les Neuf Thèses de l’opposition de #gauche . Il est l’un des principaux organisateurs de l’opération « Un milliard pour le Viet-Nam ». En 1967, il figure parmi les fondateurs de l’#Osarla (Organisation de solidarité et d’aide à la révolution latino-américaine).

    Partie 4
    http://www.youtube.com/watch?v=aleBHgDS-Qg

    C’est au siège de la F.G.E.R.I. que se rencontrent, en 1968, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Jacques Lebel, Julian Beck... En 1970, il crée le C.E.R.F.I. (Centre d’études et de recherches et de formation institutionnelle) qum reprend la direction de la revue Recherches . Celle-ci publiera des ouvrages relevant de domaines variés, avec la participation de #Gilles_Deleuze, Theodor Zeldin, #Michel_Foucault... Plus tard, soutenant les radios libres, il fonde #Radio Tomate en 1980. Il est attiré par l’expérience #gauchiste autonome italienne. Dans la lignée de #Basaglia, puis de #Rotelli, il participe aux élaborations de l’expérience psychiatrique de #Trieste. Son voyage à Athènes puis à l’île de Léros le met directement en contact avec la révoltante misère psychiatrique concentrationnaire. Ses engagements et son travail philosophique lui ayant valu une renommée internationale, il est reçu dans les universités du Japon, du Brésil, des États-Unis, du Canada, etc. C’est alors qu’il s’engage dans les mouvements #écologiques, essayant de trouver une voie autre que celle de la droite ou de la #« vieille gauche ». Dans #Les_Trois_Écologies (1989), il soutient que l’#« écologie_environnementale » devrait être pensée d’un seul tenant avec l’#écologie_sociale et l’#écologie_mentale, à travers une « écosophie » de caractère #éthico-politique. Au printemps de 1987, il fait paraître, avec Deleuze, le premier numéro de la revue #Chimères. Ses multiples engagements, ponctués par un séminaire se tenant chez lui à Paris, ne l’empêchaient pas de poursuivre avec Gilles Deleuze un travail philosophique scandé par la parution d’ouvrages fondamentaux, tels que #Mille_Plateaux (1980), #Rhizome (1976), #Kafka, pour une littérature mineure (1975). Leur premier livre en commun, L’Anti-Œdipe (1972), avait fait scandale. Ils soutenaient que le délire est « l’investissement inconscient d’un champ social historique ». Critiquant l’élaboration théorique de la psychanalyse, ils proposaient la notion de #« machines_désirantes » ainsi qu’une pratique originale : la #« schizoanalyse ». C’est dans cette perspective que Félix Guattari écrivit #la_Révolution_moléculaire (1977) et #L_Inconscient_machinique (1979).

    Partie 5
    http://www.youtube.com/watch?v=CV_w--wir50

    #Psychanalyse #Philosophie #Anti_oedipe #Individuation #Domination #Anti-psychiatrie #Subjectivité #Perception #Transmission #Structuralisme #Scientisme #Ethique #Ecosophie #Sciences_sociales #Psychologie #Singularité #Esthétique #Technoscience #Mass_média #Livres #Vidéo

  • #Michel_Foucault Les formations historiques. 
Année universitaire 1985-1986. La voix de #Gilles_Deleuze
    http://www2.univ-paris8.fr/deleuze/rubrique.php3?id_rubrique=21
    http://www2.univ-paris8.fr/deleuze/IMG/mp3/22_10_1985_1-2.mp3
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