• BioNTech invente un centre de fabrication de vaccins en conteneur pour les pays émergents
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/16/biontech-invente-un-centre-de-fabrication-de-vaccins-en-conteneur-pour-les-p

    BioNTech invente un centre de fabrication de vaccins en conteneur pour les pays émergents
    L’entreprise de biotechnologie allemande a mis au point un module transportable de fabrication de vaccins à ARN messager, capable de répondre de façon flexible et rapide à l’apparition de nouveaux variants, notamment en Afrique.
    En 2020, Ugur Sahin, cofondateur de BioNTech avec sa femme, Özlem Türeci, a eu l’intuition que la technologie de l’ARN messager (ARNm) maîtrisée par son entreprise pouvait constituer un atout dans l’élaboration rapide d’un vaccin efficace contre ce qui allait devenir la pandémie de Covid-19. Grâce à un partenariat noué très tôt avec l’américain Pfizer, la biotech a été la première entreprise à obtenir l’homologation de son vaccin, aujourd’hui un des plus distribués dans le monde avec 2,6 milliards de doses écoulées dans plus de 160 pays.Deux ans plus tard, Ugur Sahin entend cette fois accélérer la diffusion à grande échelle de futurs vaccins fonctionnant à base d’ARNm. Il a dévoilé, mercredi 16 février, un module transportable de fabrication semi-automatisée de vaccins à ARN messager, baptisé « BioNTainer ». Tenant dans douze conteneurs, il est capable de répondre de façon flexible à une demande spécifique de vaccins. Surtout, il peut être installé n’importe où afin de produire des doses dans une qualité équivalente à celle d’un pays très industrialisé.
    « La pandémie nous a appris deux choses essentielles, confie M. Sahin au Monde. La première est qu’il n’y a pas la capacité de production de vaccins nécessaire mondialement. La seconde est que certaines régions, notamment en Afrique, n’ont pas un accès suffisant à ces produits pharmaceutiques. Très tôt, nous nous sommes donc posé la question : quelle est la meilleure façon d’assurer un transfert de technologie tout en veillant à avoir le moins de variabilité de production et de qualité possible ? »
    BioNTech, qui fait depuis vingt ans des recherches sur des thérapies à base d’ARN messager, dont des traitements individualisés contre le cancer, anticipe que cette technologie très flexible peut accélérer la réponse vaccinale aux virus dans les régions les moins industrialisées… à condition de les doter des machines nécessaires. « Nous voulons faire en sorte qu’il y ait une forme durable d’égalité d’accès aux vaccins. Et quand les personnes sur place peuvent elles-mêmes décider quels vaccins elles peuvent faire, cela s’appelle pour moi de la souveraineté », assure M. Sahin, qui entend cependant garder la propriété des brevets et licences sur ses technologies, ce qui lui vaut des critiques sévères d’organisations non gouvernementales comme Amnesty International, qui estime que BioNTech devrait céder ses droits.
    L’entrepreneur, qui reconnaît l’inégalité vaccinale actuelle, insiste sur le fait que le projet vise bien le transfert de technologie et de savoir-faire, en coopération avec l’Union africaine, l’Union européenne et l’Organisation mondiale de la santé. Les vaccins sont destinés à être utilisés sur place ou être exportés « à prix coûtant » à d’autres pays de l’Union africaine. BioNTech a déjà noué des contacts avec les autorités au Sénégal, au Ghana, au Rwanda et en Afrique du Sud, qui pourraient être les premiers à accueillir le projet.Mercredi, les présidents des trois premiers pays, Macky Sall, Nana Akufo-Addo et Paul Kagame, étaient en visite à Marburg, en Allemagne, pour assister à une présentation de l’installation. L’Afrique, qui importe 99 % de ses vaccins, s’est fixée pour objectif de produire elle-même 40 % de ses vaccins d’ici à 2040. La pandémie de Covid-19 a montré combien les vaccins étaient un instrument d’influence des grandes puissances mondiales, notamment la Chine, dans les pays émergents.
    L’innovation de BioNTech est possible en raison de la particularité de la technologie utilisée. Les vaccins à ARNm nécessitent pour leur production beaucoup moins d’espace, de ressources et de temps que les vaccins classiques. Pour fonctionner, ces derniers doivent d’abord fabriquer des protéines à partir de cellules de mammifère ou d’œuf qui, injectées, feront ensuite réagir le système immunitaire. L’ARN messager, lui, n’est qu’un support d’information, un « mode d’emploi ». Ce sont les cellules de la personne vaccinée qui vont fabriquer leur propre protéine, une fois l’information transmise. Pour modifier le vaccin, il suffit donc de modifier l’information transmise.Concrètement, la technologie repose sur le savoir-faire accumulé dans l’usine de Marburg, qui a produit 1,2 milliard de doses de vaccin en moins d’un an. Les machines et méthodes de production utilisées là-bas ont été adaptées et réduites afin d’être intégrables dans douze conteneurs de taille standard, sur une superficie totale de 800 m2.
    L’installation se compose de deux modules équipés en salle blanche : un est destiné à la fabrication de la substance active, un autre à la production du vaccin formulé prêt à l’emploi. Un raccordement à l’eau et au réseau électrique est nécessaire. Il faut ensuite livrer les matières premières : eau distillée, alcool, enzyme, nucléotides, lipides. Soixante-dix à soixante-quinze personnes sont requises pour faire fonctionner l’ensemble localement, notamment pour effectuer le contrôle de qualité.
    L’installation est en mesure de produire jusqu’à cinquante millions de doses par an, mais peut également fabriquer des lots plus petits de quelques millions de doses, par exemple en cas d’apparition d’un variant du SARS-CoV-2 dans une région spécifique, immédiatement après approbation par les autorités sanitaires. « Avec ce système, les premiers tests de production peuvent être lancés le jour même sur place, sans grande modification du processus de production (…). Car celui-ci est toujours le même : produire l’ARN messager, le purifier et l’emballer dans des lipides », explique M. Sahin.Le premier module devrait être livré dans la seconde moitié de 2022, pour entrer en service douze mois plus tard, prévoit BioNTech. Il délivrera, bien sûr, des vaccins contre le Covid-19. Mais l’objectif est aussi d’utiliser la structure pour d’autres usages ultérieurs. Elle pourrait ainsi servir de plate-forme pour d’autres vaccins à base d’ARN messager de BioNTech, par exemple ceux actuellement développés contre la tuberculose ou la malaria. Pour ce dernier vaccin, l’entreprise espère démarrer ses essais thérapeutiques fin 2022.A terme, M. Sahin n’exclut pas d’en fabriquer également contre des maladies infantiles, y compris en partenariat avec d’autres groupes pharmaceutiques. « Nous pensons que l’ARNm est une classe de médicaments d’avenir. Dans les quinze prochaines années, un tiers de tous les nouveaux médicaments autorisés seront développés sur la base d’ARNm », estime-t-il.

    #Covid-19#migrant#migration#sante#vaccin#industriepharmaceutique#afrique#circulation#frontiere#chine#paysemergent#inegalite

  • Werftenpleite: Regierung gibt Eignern Schuld - ZDFheute
    https://www.zdf.de/nachrichten/wirtschaft/mecklenburg-vorpommern-mv-werften-insolvenzantrag-100.html

    https://nrodlzdf-a.akamaihd.net/none/zdf/22/01/220110_kapinos_h17/1/220110_kapinos_h17_2128k_p18v15.webm

    10.01.2022 - Vergeblich wurde um ein Rettungspaket gerungen: Die MV Werften sind insolvent. Betroffen sind fast 2.000 Mitarbeiter. Die Regierung gibt den Eignern aus Hongkong die Schuld.

    Ein großer Verlust für den Schiffbau in Mecklenburg-Vorpommern: Die MV Werften haben Insolvenz beantragt. An drei Standorten mit fast 2.000 Beschäftigten droht nun das Aus.

    Schlechte Nachrichten für den deutschen Schiffbau: Die MV Werften in Mecklenburg-Vorpommern und die Bremerhavener Lloyd-Werft haben Insolvenz angemeldet. Beide Unternehmen gehören zum Mischkonzern Genting aus Hongkong, der in Schwierigkeiten steckt. Der Handel mit Genting-Aktien ist in Hongkong seit Freitag ausgesetzt.

    Bei den MV Werften geht es um rund 1.900 Beschäftigte, bei dem Bremerhavener Schiffbaubetrieb um etwa 300. Bundeswirtschaftsminister Robert Habeck und Mecklenburg-Vorpommerns Ministerpräsidentin Manuela Schwesig hätten am Freitag vergeblich versucht, einen Ausweg zu finden, sagte ein MV-Werften-Sprecher.

    Bund: Eigentümer haben Angebot ausgeschlagen

    Die Schuld für die Insolvenz sieht Habeck bei Genting: „Als Bundesregierung haben wir alle Hebel in Bewegung gesetzt, um die Insolvenz der MV Werften zu vermeiden und so die Arbeitsplätze zu retten. Allerdings haben die Eigentümer unser Hilfsangebot ausgeschlagen“, sagte der Grünen-Politiker. Das sei eine bittere Nachricht.

    Ähnlich äußerte sich die neue Koordinatorin der Bundesregierung für Maritime Wirtschaft und Tourismus, Claudia Müller: Der Bund sei bereit gewesen, sich deutlich stärker als bisher zu engagieren - mit einem Volumen von 600 Millionen Euro für den Fertigbau des Kreuzfahrtschiffs „Global Dream“.

    #Allemagne #Mecklembourg-Poméranie-Occidentale #Wismar #travail #industrie #faillite #multinationales #chantier_naval #crise #tourisme #croisière

  • „Die jungen Leute brauchen eine Perspektive“ – KATAPULT MV
    https://katapult-mv.de/artikel/interview-daniel-friedrich

    17.2.2022 von Peter Scherrer - Ein klassischer Antrittsbesuch, wie nach einer Regierungsbildung üblich, war das sicherlich nicht: MVs neuer Wirtschaftsminister Reinhard Meyer (SPD) traf am Mittwoch Gewerkschaftsfunktionär Daniel Friedrich. Die Pleite der MV-Werften beschäftigt Gewerkschaften, Wirtschaftsverbände und die Politik seit Wochen. Direkt danach sprach KATAPULT MV mit dem Leiter des Bezirks Küste der IG Metall über die Transfergesellschaft, die Zukunft von Angestellten und Auszubildenden und die industriellen Kerne von MV.

    KATAPULT MV: Herr Friedrich, Sie hatten einen Termin mit Wirtschafts- und Arbeitsminister Meyer. Sicherlich ging es auch um die Werften. Können wir davon ausgehen, dass die Beschäftigten ab dem 1. März bei den Transfergesellschaften in Lohn und Brot stehen?

    Daniel Friedrich: Zum heutigen Zeitpunkt tun wir alles dafür, dass uns das gelingt. Aber da müssen noch Finanzierungen sichergestellt und letzte rechtliche Unklarheiten beseitigt werden. Und dann hoffen wir, dass wir diese Nachricht, dass die Beschäftigten bei den Transfergesellschaften angestellt sind, am Ende der nächsten Woche bekommen. Ansonsten heißt es am ersten März: Arbeitslosigkeit.

    Wird es gelingen, die Auszubildenden in der Transfergesellschaft zu halten?

    Die Auszubildenden werden erst einmal nicht in die Transfergesellschaft gehen. Unser Ziel ist es, im März eine Lösung zu finden, wie und wo sie ihre Ausbildung beenden können. Das ist ein großes Thema – neben der Transfergesellschaft. Auch daran wird hart gearbeitet, weil die jungen Leute eine Perspektive brauchen.

    Wird es gelingen, das Know-how und die hochqualifizierten Beschäftigten über ein, zwei, drei Jahre zu halten?

    Das ist schon eine lange Zeit. Wir haben jetzt erst mal eine Transfergesellschaft, bei der reden wir von vier Monaten. Da sehen wir, wie weit ein, zwei, drei Jahre davon weg sind.

    Ich glaube, wir müssen Investoren erst mal zeigen: Die Mannschaft bleibt zusammen. Und wenn wir Investoren haben, für die wir dann auch die Beschäftigten zusammenhalten können – auch über diese vier Monate hinaus –, dann brauchen wir sowieso die Verlängerung der Transfergesellschaft. Und am Ende des Tages müssen wir natürlich wissen, wo dauerhafte Beschäftigung entstehen kann, und dahin müssen wir die zeitliche Brücke bauen. Aber drei, vier Jahre wird keine Transfergesellschaft gehen.

    Die Frage ist: Wie können wir trotzdem Perspektiven aufzeigen? Wie können wir peu à peu wieder Arbeit schaffen, Leute wieder übernehmen? Klar ist, wer erst mal weg ist – in Hamburg, Baden-Württemberg oder Bayern –, kommt schwer zurück. Was wir doch alle gemeinsam nicht wollen, ist, dass die Arbeitskräfte Mecklenburg-Vorpommern verlassen. Das können wir nicht wollen.

    Die IG Metall sagt: Wir müssen die industriellen Kerne sichern. Was sind die industriellen Kerne von Mecklenburg-Vorpommern?

    Der stärkste Kern ist die maritime Wirtschaft mit den Werften und den Zulieferern. Darüber hinaus haben wir natürlich ein bisschen Mischindustrie. Wir haben ein wenig Automobilindustrie: In Laage mit „ZF“ ein großes Werk, in Wismar mit „Lear“, „Webasto“ in Neubrandenburg; da geht es um die Frage der Transformation. Und wir haben das Thema Luftfahrt mit „Flamm“ in Schwerin, wo man sich auch hinentwickeln kann.

    Wir haben also nicht so eine geballte Kraft wie Baden-Württemberg mit der Automobilindustrie. Hier verteilt sich die Industrie mehr, aber das Rückgrat ist und waren die Werften und da haben wir auch die Ausbildung und Qualifizierung. Daran hängen auch technische Hochschulen et cetera. Wenn die Werften ihre Beschäftigung verlieren, stellt sich die Frage, wie wir insgesamt industrielle Beschäftigung langfristig sichern können.

    Es wird immer davon geredet, dass erneuerbare Energien Arbeitsplätze schaffen können, besonders in einem deutschen Küstenland. Wer wäre da Ihrer Meinung nach möglicher Investor?

    Wir haben ein großes Interesse an dem Thema „Offshore-Industrie“. Die Energieunternehmen haben schon im Sommer sehr deutlich gesagt: Wir wollen eigentlich, dass in Deutschland unsere Plattformen gebaut werden. Und wir wissen, dass das an der Ostsee – in Wismar, in Warnemünde, in Stralsund – schon gelungen ist. Da müssen wir ansetzen. Die Amprions dieser Welt suchen Firmen, die das mit ihnen gemeinsam machen, und da gibt es eine Perspektive.

    Aber selbst, wenn wir heute damit anfangen, würde die Produktion erst in zwei Jahren beginnen. Die Zeit davor würde erst mal Konstruktion bedeuten. Das ist zwar eine lange Zeit, aber das sind die Firmen, die wir hierherholen müssen.

    Und der Bundeswirtschaftsminister hat bei seinem Besuch in Wismar gesagt: Deutschland braucht einen Offshore-Standort. Und der müsste aus meiner Sicht in Mecklenburg-Vorpommern liegen.

    #Allemagne #Mecklembourg-Poméranie-Occidentale #Wismar #travail #industrie #faillite #multinationales #chantier_naval #crise #tourisme #croisière

  • Cuba veut faire homologuer ses vaccins contre le Covid-19 par l’OMS
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/16/cuba-veut-faire-homologuer-ses-vaccins-contre-le-covid-19-par-l-oms_6113833_

    Cuba veut faire homologuer ses vaccins contre le Covid-19 par l’OMS
    Le groupe pharmaceutique BioCubaFarma va déposer un dossier auprès de l’agence onusienne pour faire reconnaître deux vaccins contre le Covid-19 et leur permettre une large commercialisation internationale.
    Cuba se prépare à jouer dans la cour des grands. La Havane doit en effet demander au début de mars à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) la « préqualification » de deux de ses vaccins contre le Covid-19, Abdala et Soberana 02, pour permettre leur reconnaissance internationale, a déclaré le directeur du groupe d’Etat BioCubaFarma, Eduardo Martinez, mardi 15 février.« Nous prévoyons d’envoyer le dossier à l’OMS dans les premières semaines de mars », a-t-il fait savoir. Le groupe BioCubaFarma a créé et fabriqué Abdala. Cuba a développé en tout trois vaccins contre le Covid-19, utilisés sur l’île ainsi que dans des pays comme le Venezuela, le Nicaragua, le Vietnam et l’Iran. Ces vaccins sont basés sur une protéine recombinante, la même technique utilisée par les entreprises américaine Novavax et française Sanofi.BioCubaFarma a informé l’OMS avoir mis au point un nouveau complexe industriel à Mariel, à 50 kilomètres à l’ouest de La Havane, pour fabriquer ses vaccins à une échelle industrielle, comme le requiert l’organisation. « Ils nous ont répondu d’envoyer le dossier et qu’ils viendraient effectuer l’inspection pour nous attribuer la préqualification lorsque le complexe serait opérationnel », a déclaré M. Martinez.
    « Nous pensons que [les vaccins cubains] seront reconnus sans aucun problème. Nous avons l’expérience et nous avons déjà eu d’autres vaccins [contre d’autres maladies] qui sont passés par ce processus de préqualification », a-t-il ajouté. Les vaccins cubains « ont prouvé qu’ils étaient sûrs », avec déjà 88 % de la population immunisée et l’épidémie sous contrôle localement.
    Sous embargo des Etats-Unis depuis 1962, Cuba développe ses propres vaccins depuis les années 1980. C’est le premier pays d’Amérique latine à en avoir mis au point contre le Covid-19. Ce pays de 11,2 millions d’habitants a enregistré 1 062 154 cas, dont 8 746 décès. Mardi, il a annoncé seulement 630 cas au cours des dernières vingt-quatre heures et aucun décès.M. Martinez a expliqué que les premiers essais au complexe de Mariel respectaient « les paramètres de qualité » requis ; cependant, l’entreprise est confrontée à des problèmes de financement. « Nous avons réussi à exporter, en fin d’année dernière, des vaccins et des médicaments et nous avons du mal à être payés face au refus des banques de travailler avec nous », en raison de l’embargo américain, ce qui a retardé le règlement de matières premières nécessaires à l’industrie pharmaceutique cubaine. Seuls dix vaccins contre le Covid-19 sont aujourd’hui formellement approuvés pour une utilisation d’urgence par l’OMS, en plus d’une vingtaine de formulations autorisées localement dans plusieurs pays.

    #Covid-19#migrant#migration#cuba#oms#sante#vaccin#venezuela# #nicaragua#vietnam#iran#industriepharmaceutique#circulation

  • #Gluten, l’ennemi public ?

    En abordant le sujet de l’explosion contemporaine d’#intolérance au gluten, ce film raconte en fait d’une bataille menée par certaines des sociétés les plus puissantes de la planète contre la science libre et notre #santé à nous tous. En jeu, en plus, est la survie de millions de petits agriculteurs, tout autour de la planète, qui risquent d’être chassés du marché. Comment ces choses peuvent être liées entre elles ?

    http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/62747_1
    #industrie_agro-alimentaire #gluten #film #documentaire #film_documentaire #blé #céréales #alimentation #gluten-free #allergie #intolérances_alimentaires #business #alimentation #blé #coeliaquie #industrie_chimique #CIMMYT #Fondation_Rockfeller #engrais #engrais_chimiques #Norman_Borlaug #Sonora_64 #révolution_verte #agriculture #industrialisation #glyphosate #ABCD (#Archer_Daniels_Midland, #Bunge, #Cargill, #Louis_Dreyfus_Company) #agriculture_intensive #OGM #Monsanto #herbicide #microbiome #roundup #OMC #barrières_non-tarifaires #protectionnisme #capitalisme

    voir aussi, via @odilon :
    https://seenthis.net/messages/911865

  • Comment #Julius_Maggi a conquis les cuisines

    Arôme liquide, cubes de #bouillon ou soupes en poudre : la marque Maggi est une success story qui a débuté il y a plus de 150 ans dans le canton de Zurich. L’aromate a révolutionné les habitudes culinaires dans le monde entier.

    Quand, en 1869, Julius Maggi, alors âgé de 23 ans, reprend la minoterie de son père à Kemptthal, dans le canton de Zurich, la branche de la meunerie est en crise. Avec l’#industrialisation, les bateaux à vapeur et les chemins de fer, de plus en plus de céréales étrangères bon marché arrivent en Suisse. Julius Maggi doit imaginer quelque chose de neuf.


    Il invente d’abord la « #Leguminose » : une #farine_de_soupe à base de légumineuses riches en protéines, censée améliorer l’#alimentation du peuple et offrir des repas nourrissants aux ouvriers. Ces nouvelles « #soupes_artificielles » trouvent cependant peu d’écho auprès du public cible. Pour l’heure, les classes inférieures en restent aux patates et à la chicorée. La bourgeoisie, quant à elle, boude ce fade repas de pauvres au drôle de nom.

    La percée a lieu en 1886, avec l’invention d’un #extrait_de_bouillon qui deviendra célèbre dans le monde entier sous le nom d’#Arôme_Maggi. Grâce à cet #arôme au goût de viande mais à base végétale, les soupes se vendent aussi nettement mieux. Julius Maggi n’est pas seulement un inventeur passionné : « Il comprend en outre l’importance du #marketing », souligne l’historienne Annatina Tam-Seifert, qui a étudié les débuts de l’industrie alimentaire suisse. « Comme on ne peut ni toucher, ni sentir les produits finis, l’emballage joue un rôle essentiel dans leur diffusion. » Julius Maggi est un pionnier à cet égard. Il conçoit lui-même la bouteille de l’arôme liquide avec son étiquette jaune et rouge. Un design qui n’a pas beaucoup changé depuis.

    Un poète chargé de la #publicité

    Julius Maggi est l’un des premiers à créer un service de publicité et à utiliser de nouveaux formats – affiches, pancartes, systèmes de cumul de points avec primes à la clé, images à collectionner ou dégustations. Au début, le chef d’entreprise rédige lui-même les textes des réclames. À la fin de l’année 1886, il engage pour ce faire le poète #Frank_Wedekind, alors encore inconnu. Celui-ci crée les rimes qu’on lui demande, par exemple : Das wissen selbst die Kinderlein : Mit Würze wird die Suppe fein. Darum holt das Gretchen munter, die Maggi-Flasche runter [Même les enfants le savent : grâce à l’Arôme, la soupe est bonne. Gretchen, ainsi, n’hésite pas, à tenir la bouteille Maggi la tête en bas.] Mais le jeune poète salarié démissionne après huit mois, car il a l’impression « de s’être vendu corps et âme », comme il l’écrit dans une lettre à sa mère. Les manuscrits originaux des textes publicitaires Maggi rédigés par Frank Wedekind sont aujourd’hui conservés à la bibliothèque cantonale d’Argovie.

    À l’époque déjà, des « influenceurs » participent à la publicité : bientôt, des recettes de cuisine recommandent l’Arôme Maggi pour épicer les plats, notamment celles de l’icône allemande des livres de cuisine, Henriette Davidis. La recette de l’Arôme, elle, reste un secret bien gardé jusqu’à ce jour. Ses ingrédients de base sont des protéines végétales, de l’eau, du sel et du sucre, plus des arômes et de l’extrait de levure. Il ne contient pas de livèche, que beaucoup associent pourtant à son goût. Au point que cette herbe aromatique est communément appelée « #herbe_à_Maggi ».

    Maggi inspire aussi les artistes : ainsi, Joseph Beuys utilise la bouteille d’arôme liquide en 1972 dans son œuvre « Ich kenne kein Weekend » [Je ne connais pas de week-end]. Pablo Picasso immortalise quant à lui le cube de bouillon iconique en 1912 dans son tableau « Paysage aux affiches ». Maggi commercialise ce cube en 1908, qui devient lui aussi un best-seller mondial.

    Le plus grand propriétaire foncier

    Julius Maggi doit convaincre non seulement les consommatrices des atouts de ses produits finis, mais aussi les paysans, fournisseurs des matières premières. « Il a de la peine à trouver assez de légumes pour ses produits dans la région », raconte l’historienne. Les paysans doivent d’abord se faire aux nouvelles méthodes mécanisées de culture, et ils sont sceptiques vis-à-vis de l’industrie alimentaire. Finalement, Julius Maggi prend lui-même en main la culture des matières premières.

    Il achète du terrain à de petits agriculteurs, en leur offrant souvent un emploi au sein de la ville-usine de #Kemptthal, qui s’agrandit rapidement. Riche de plus de 400 hectares de surface agricole, Julius Maggi est même, au début du XXe siècle, le plus grand propriétaire foncier privé de Suisse. En même temps, il ouvre des usines et des réseaux de distribution en Allemagne, en Autriche, en Italie et en France.

    Julius Maggi meurt en 1912, à 66 ans. Après sa mort, l’entreprise devient une holding, avec des filiales dans différents pays. Pendant la Seconde Guerre mondiale, sa filiale allemande est le plus grand producteur de produits alimentaires du Reich et un fournisseur majeur de l’armée d’Hitler. L’usine de Singen, « entreprise modèle national-socialiste », emploie également des travailleurs forcés.

    Depuis 1947, Maggi appartient au groupe alimentaire #Nestlé. L’Arôme Maggi s’exporte dans 21 pays du monde. Des sites de production ont même été créés en Chine, en Pologne, au Cameroun, en Côte d’Ivoire et au Mexique.

    https://www.swisscommunity.org/fr/nouvelles-et-medias/revue-suisse/article/comment-julius-maggi-a-conquis-les-cuisines

    #Maggi #cuisine (well...) #mondialisation #globalisation

  • Pourquoi Spotify ménage ses podcasts plutôt que les artistes

    Accusé de propager de la désinformation, l’animateur Joe Rogan, dont le podcast a été acquis à prix d’or en 2020, est au cœur de la stratégie du géant du streaming suédois.

    Après avoir grandi avec la musique, Spotify a décidé de miser sur les podcasts, note le site américain Wired. « Entre 2010 et 2021, la part de personnes de 12 ans ayant écouté un podcast au cours du dernier mois est passée de 12 % à 41 % aux Etats-Unis, selon le Pew Research Center », détaille Sophie Hatte, maître de conférences en économie à l’Ecole nationale supérieure de Lyon, qui note que « Spotify a commencé à investir massivement dans l’industrie des podcasts », il y a environ trois ans.

    La raison est évidemment économique : « L’industrie du podcast est un secteur en pleine croissance, confirme Sophie Hatte. Les revenus publicitaires de cette industrie ont été supérieurs de 37 % en 2020 par rapport à 2019 et cela représentait 842 millions de dollars [748 millions d’euros] aux Etats-Unis. Selon certaines projections, ce chiffre devrait dépasser deux milliards en 2022. » « Spotify a investi dans les différents maillons de la chaîne d’industrie du podcast, poursuit-elle. Avec le rachat d’Anchor, une start-up dont le cœur du business était de rendre la création de podcasts plus aisée, mais aussi avec les rachats et les exclusivités. »

    L’entreprise suédoise a effectivement déboursé 230 millions de dollars (204 millions d’euros) pour le studio de podcasts Gimlet Media, qui produit notamment « Reply All » et presque 200 millions de dollars (177 millions d’euros) pour The Ringer et ses podcasts sur la pop culture et le sport. Sans compter les 100 millions de dollars dépensés pour s’offrir Joe Rogan et son podcast « The Joe Rogan Experience » et ceux dépensés pour l’exclusivité du podcast de Michelle Obama. En France, Spotify a également lancé plusieurs podcasts originaux et diffuse notamment le podcast quotidien d’actualité « L’Heure du Monde ».

    (...)

    « Spotify n’est plus une entreprise de musique, mais une entreprise dévouée aux podcasts, au point où elle compromettra ses relations avec des musiciens pour assurer le succès de sa stratégie », avance Hot Pod, une lettre d’information spécialisée dans le milieu du podcast. « Les investissements ont été faits, analyse Sophie Hatte. Ce serait difficile pour eux de faire marche arrière. »

    La lettre d’information détaille en quoi la préférence du podcast n’est pas un choix si surprenant : « En réalité, Spotify perd de l’argent à chaque fois que quelqu’un écoute un morceau de Neil Young. C’est pour cela que Spotify voulait se lancer dans le podcast, en premier lieu. Spotify gagne de l’argent à chaque fois que quelqu’un écoute Rogan. »

    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2022/02/02/pourquoi-spotify-menage-ses-podcasts-plutot-que-les-artistes_6112041_4408996

  • La fièvre du lithium gagne le Portugal
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

    « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir… »

    #paywall 😶

    • Sur le promontoire rocheux qui domine « sa » vallée, Aida Fernandes ouvre les bras en grand, comme pour embrasser les collines verdoyantes qui lui font face, où serpentent des chemins de campagne. Rien ne vient troubler le silence qui règne sur ce paysage idyllique de bocages. Pas même le bruit des vaches à longues cornes, que l’on croise, plus souvent que les hommes, sur les routes en lacet qui mènent à #Covas_do_Barroso, hameau de 180 âmes du nord du Portugal.

      « Nous n’avons rien d’autre que cette nature et, en même temps, nous avons tout ce dont nous avons besoin, souffle cette agricultrice de 43 ans, qui élève, avec son mari, vingt-six vaches de la race autochtone barrosa, dont la viande est réputée dans tout le pays. Il n’y a pas de boutiques, pas de cinéma, mais ce paysage n’a pas de prix, de même que la qualité des produits de la terre et la pureté de l’eau des rivières. Avec 500 euros, nous vivons mieux que ceux qui, en ville, en gagnent 1 500. Mais si la mine vient, nous perdrons tout et nous devrons partir... »

      Alors que la #Serbie a annoncé par surprise, le 20 janvier, qu’elle mettait un terme au projet d’exploitation de mines de lithium le long de la rivière #Jadar, dans l’ouest du pays, par l’entreprise anglo-australienne #Rio_Tinto, après des mois de manifestations massives, le Portugal est sur le point de faire l’inverse. Lisbonne pourrait débloquer dans les prochaines semaines le projet de la plus grande mine à ciel ouvert d’Europe de l’Ouest de ce minerai stratégique, utilisé dans la fabrication des batteries des voitures électriques, sur les terres peu habitées de la région de #Barroso, classée au #Patrimoine_agricole_mondial, à 150 kilomètres au nord-est de Porto.

      Six nouvelles zones

      La société #Savannah_Resources, implantée à Londres, travaille sur le projet depuis 2017. Elle a obtenu le permis d’exploration et déjà réalisé les prospections qui lui ont permis d’identifier des gisements de #spodumène, des #minéraux très riches en lithium, renfermant près de 287 000 tonnes du précieux #métal. De quoi produire les #batteries de 500 000 #véhicules_électriques par an pendant une dizaine d’années, grâce à un projet de #mine_à_ciel ouvert de 542 hectares, comprenant quatre cratères profonds et un immense terril.

      Il reste encore à cette société d’investissement britannique à rédiger la version définitive de l’étude de faisabilité, qui doit déterminer la #rentabilité du projet, le #coût de la production étant considérablement plus élevé que celui des bassins d’évaporation des saumures dont est extrait le lithium d’Amérique latine, où se trouvent les principales réserves mondiales. Et elle n’attend plus que l’avis des autorités portugaises sur l’étude d’#impact_environnemental. Les conclusions, imminentes, ont été repoussées après les élections législatives anticipées, qui ont eu lieu dimanche 30 janvier au Portugal.

      S’il n’y a pas de contretemps, #Savannah espère commencer à produire du lithium dans deux ans, et promet pour cela 110 millions d’euros d’investissement. Elle n’est pas la seule à avoir flairé le filon. Les réserves de lithium ont éveillé l’appétit de nombreuses compagnies nationales et internationales, en particulier australiennes, qui ont déposé des demandes de prospections, ces dernières années. Et ce mercredi 2 février, le ministère de l’environnement portugais a donné son accord pour que des prospections soient lancées dans six nouvelles zones du pays. Leurs droits seront attribués grâce à un appel d’offres international dans les deux prochains mois.

      Non seulement le gouvernement portugais du premier ministre socialiste, Antonio Costa, qui vient d’être reconduit au pouvoir avec une majorité absolue à l’Assemblée, est favorable à la production de lithium, considéré comme essentiel à la #transition_énergétique. Mais, assis sur des réserves confirmées de 60 millions de tonnes, les plus importantes de l’Union européenne, il souhaite qu’une #industrie_métallurgique de pointe se développe autour des mines. « Le pays a une grande opportunité économique et industrielle de se positionner sur la chaîne de valeur d’un élément crucial pour la #décarbonation », a encore déclaré, en décembre 2021, le ministre de l’environnement, Joao Pedro Matos Fernandes, qui espère qu’ « aucun gramme de lithium ne s’exportera .

      L’enjeu est prioritaire pour le Portugal. Et pour l’Union européenne, qui s’est fixé comme objectif d’atteindre 25 % de la production mondiale de batteries d’ici à 2030, contre 3 % en 2020, alors que le marché est actuellement dominé par la Chine. Et les #fonds_de_relance européens #post-Covid-19, qui, pour le Portugal, s’élèvent à 16,6 milliards d’euros, pourraient permettre de soutenir des projets innovants. C’est, en tout cas, ce qu’espère la compagnie d’énergie portugaise #Galp, qui, en décembre 2021, s’est unie au géant de la fabrication de batterie électrique suédois #Northvolt pour créer un joint-venture, baptisé #Aurora, pour la construction, d’ici à 2026, de « la plus importante usine de transformation du lithium d’Europe », à #Sines ou à #Matosinhos.

      Avec une capacité de production annuelle de 35 000 tonnes d’hydroxyde de lithium, cette usine de #raffinage pourrait produire 50 gigawattheures (GWh) de batteries : de quoi fournir 700 000 #voitures_électriques par an. Le projet, qui espère bénéficier des fonds de relance européens et aboutir en 2026, prévoit un investissement de 700 millions d’euros et la création de 1 500 #emplois directs et indirects. « C’est une occasion unique de repositionner l’Europe comme leader d’une industrie qui sera vitale pour réduire les émissions globales de CO2 », a souligné le président de Galp, Andy Brown, lors de la présentation. « Cette initiative vient compléter une stratégie globale basée sur des critères élevés de #durabilité, de #diversification des sources et de réductions de l’exposition des #risques_géopolitiques », a ajouté le cofondateur de #Northvolt, Paolo Cerruti. La proximité de mines serait un atout.

      Résistance

      D’autres projets de #raffinerie sont en cours de développement, comme celui de l’entreprise chimique portugaise #Bondalti, à #Estarreja, au sud de Porto, qui a annoncé en décembre 2021 s’être associée à la compagnie australienne #Reed_Advanced_Materials (#RAM). Mais, dans les régions convoitées, la #résistance s’organise et les élus se divisent sur la question. Le maire de la commune de #Boticas, à laquelle est rattachée Covas de Barroso, du Parti social-démocrate (PSD, centre droit), doute publiquement de sa capacité à créer de la richesse localement, et craint qu’elle ne détruise le #tourisme rural, la #gastronomie et l’#agriculture. Tandis qu’à 25 kilomètres de là, à #Montalegre, où la compagnie portugaise #Lusorecursos entend construire une mine à ciel ouvert sur une surface de 825 hectares avec une raffinerie, le maire socialiste, Orlando Alves, y est a priori favorable, à condition qu’elle obtienne la validation de son étude d’impact environnemental .

      « C’est une occasion de combattre le #dépeuplement, explique-t-il. La réalité actuelle du territoire, c’est que les gens émigrent ou s’en vont dans les grandes villes, que les jeunes partent pour faire leurs études et ne reviennent pas. Sans habitant, il n’y aura plus de #tourisme_rural ni d’agriculture... » Au gouvernement, on essaie aussi de rassurer en rappelant que le pays compte déjà vingt-six mines de #feldspath « semblables à celle du lithium » .

      « Près de 125 exploitations agricoles et la réserve de biosphère transfrontalière #Gerês-Xures se trouvent dans un rayon de 5 kilomètres autour du projet de #Montalegre. Et, ces derniers temps, des jeunes reviennent pour devenir apiculteurs ou produire des châtaignes... », rétorque Armando Pinto, 46 ans, professeur et coordinateur de la plate-forme #Montalegre_com_Vida (« Montalegre vivante »). Le 22 janvier, près de 200 personnes ont manifesté dans les rues de cette commune dominée par les ruines d’un château médiéval.

      Conscient de l’importance de rallier l’opinion publique, lors d’une conférence sur les « #mines_vertes » , organisée en mai 2021, le ministre Matos Fernandes a insisté sur l’importance « d’aligner les intérêts de l’#économie et de l’#industrie en général avec ceux des communautés locales », pour qu’elles perçoivent des « bénéfices mutuels . Pour y remédier, le directeur général de Savannah, #David_Archer, a assuré qu’il tâchera de recycler l’#eau utilisée sur place, qu’il investira près de 6 millions d’euros pour construire une #route de contournement du village, qu’il créera 200 #emplois_directs, ou qu’il versera des #fonds_de_compensation de 600 000 euros par an pour les communautés affectées par la mine. Sans parvenir à convaincre les habitants de Covas, dont le village est parsemé de graffitis clamant « #Nao_a_minas » (« non aux mines »).

      « Pas de #sulfure »

      « Il y a toujours des impacts, mais si le projet est bien bâti, en utilisant les dernières technologies pour le traitement et l’#exploitation_minière, elles peuvent être très acceptables, estime l’ingénieur Antonio Fiuza, professeur émérite à l’université de Porto. L’avantage est que les roches qui renferment le lithium sont des #pegmatites qui ne contiennent pas de sulfures, ce qui rend le risque de #contamination de l’eau très limité. » Selon ses calculs, si l’intégralité des réserves connues de lithium du Portugal est exploitée, elles pourraient permettre la construction de batteries pour 7,5 millions de véhicules électriques.

      « Pour nous, un projet si grand pour un si petit territoire, c’est inconcevable. Nous sommes tous des petits fermiers et il n’y a pas d’argent qui compense la destruction des montagnes », résume Aida Fernandes. Ses deux jeunes enfants sont scolarisés à Boticas, à une vingtaine de kilomètres de là. Il n’y a que quatre autres enfants à Covas do Barroso, un hameau sans école, ni médecin. « Il y a bien sûr des problèmes dans les villages de l’intérieur du pays, mais les mines ne peuvent pas être une solution, dit Nelson Gomes, porte-parole de la plate-forme Unis en défense de Covas do Barroso. On n’est pas des milliers ici et personne ne voudra travailler dans des mines. Des gens viendront d’ailleurs et nous, on devra partir. Quand les cours d’eau seront déviés et pollués, les terres agricoles détruites et que la mine fermera, douze ans plus tard, que se passera-t-il ? Ils veulent nous arracher un bras pour nous mettre une prothèse... »

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/04/la-fievre-du-lithium-gagne-le-portugal_6112250_3234.html

      #lithium #Portugal #mines #extractivisme
      #green-washing #Europe

  • Voitures et cigarettes
    http://carfree.fr/index.php/2022/02/02/voitures-et-cigarettes

    Une boîte métallique coûteuse et hautement sophistiquée et quelques feuilles séchées enveloppées dans du papier blanc. À première vue, elles n’ont pas grand-chose en commun. Mais quand on réfléchit à Lire la suite...

    #Uncategorized #critique #dépendance #drogue #industrie #marketing #psychologie #publicité #société

  • Un max de blé
    https://laviedesidees.fr/Un-max-de-ble.html

    À propos de : Alessandro Stanziani, Capital Terre, une #Histoire longue du monde d’après (XIIe-XXIe siècle), Payot. Des baguettes à 29 cts ? C’est la conclusion de la longue histoire de l’agriculture devenue productiviste et capitaliste, depuis les transformations des semences et espèces jusqu’à l’exploitation des producteurs, en passant par l’expropriation des paysans et la chimie des engrais et des pesticides.

    #environnement #agriculture #alimentation #exploitation #industrialisation
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20220202_stanziani.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20220202_stanziani.docx

  • Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/28/a-tarragone-sur-les-traces-des-larmes-de-sirene-qui-empoisonnent-les-mers_61

    Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
    Par Stéphane Mandard (Tarragone, Espagne)
    Publié aujourd’hui à 05h08, mis à jour à 10h17

    Cette appellation poétique désigne en fait les #granulés #industriels qui servent à la production de la quasi-totalité des articles en #plastique. Plus de 250 000 tonnes de ces petites #billes toxiques sont #relarguées chaque année dans les eaux.

    De mémoire de pêcheurs, on n’a jamais croisé de sirènes dans le port de #Tarragone. Pourtant, régulièrement, la confrérie des surfeurs retrouve des « larmes de sirène » échouées sur les plages de cette ancienne cité antique de Catalogne, dévorée par le plus grand complexe pétrochimique du sud de l’Europe. « Enfant, je jouais avec, je pensais qu’elles étaient un élément du sable », raconte Jordi Oliva. Aujourd’hui, Jordi a 29 ans et, avec son association Good Karma Projects (GKP), cet ingénieur-surfeur en a fait son combat. Car cette appellation poétique recouvre une réalité qui l’est beaucoup moins : ces « larmes », que l’on prendrait facilement pour de petites perles multicolores polies par le sable, désignent de minuscules billes de plastique bourrées de substances toxiques.

    Une #pollution aussi diffuse que méconnue. Ces #microbilles de moins de 5 millimètres de diamètre, semblables à des lentilles, ne sont pas des #résidus de plastique issus de la dégradation de bouteilles ou autres objets à usage plus ou moins unique. Il s’agit des granulés industriels qui servent de matière première à la production de la quasi-totalité des articles en plastique. « Cette fois, les industriels ne peuvent pas rejeter la faute sur les particuliers, sur l’incivisme des consommateurs », commente Xavi Curto, de l’ONG Surfrider, qui soutient l’action de GKP à travers son programme de « défenseurs des côtes ».

    Des #pellets (en catalan et en anglais dans le texte), on en retrouve un peu partout sur les côtes méditerranéennes ou atlantiques. En Europe, selon la Commission européenne, chaque seconde, environ 265 000 de ces billes finissent dans l’océan, « perdues » par l’industrie lors des phases de fabrication, de stockage, de transport, de transformation ou de recyclage avant d’avoir été fondues. Au niveau mondial, on estime à plus de 250 000 tonnes la quantité de granulés relargués chaque année dans les milieux aquatiques.

    La plage de La Pineda, à Vila-Seca, station balnéaire toute proche de Tarragone, en est l’un des hot spots. En novembre 2021, avec une cinquantaine de volontaires, les deux associations ont ramassé environ 800 000 « larmes » (près de 16 kg) en seulement deux heures, soit une concentration de 1 000 granulés au mètre carré. Ce matin calme et ensoleillé de janvier, une partie de la plage en est encore jonchée. Pas de vagues, la planche est restée dans le van. Mais Jordi est venu avec « la machina » : un grand tamis en forme de cylindre, actionné par une manivelle et maintenu à l’oblique au-dessus du sol par des pieds de parasol.

    Pas besoin de mode d’emploi mais d’une pelle pour verser le sable dans le tambour et de seaux pour récupérer la récolte. Quelques minutes suffisent à remplir plusieurs bocaux, qui seront montrés plus tard dans les écoles pour sensibiliser les jeunes Catalans à la pollution aux #microplastiques. « Le but, ce n’est pas de nettoyer les plages, prévient Jordi, tee-shirt et masque estampillés Good Karma, mais de mettre les industriels face à leurs responsabilités pour qu’ils stoppent cette pollution. »

    Dans sa « chasse aux pellets », l’ONG a entrepris un travail de fin limier pour remonter à la source. Direction l’immense complexe pétrochimique de Tarragone (1 200 hectares) et ses grandes cheminées rouge et blanc qui fument nuit et jour. Environ 2 millions de tonnes de pellets y sont produites chaque année, selon l’Association des entreprises chimiques de Tarragone (AEQT), soit 60 % de la production nationale. Cela représente 1 000 milliards de « larmes de sirène », de quoi remplir cinq piscines olympiques.

    Première étape, le site du pétrolier Repsol. Le Total espagnol est le premier fabricant de pellets (entre 600 000 et 700 000 tonnes par an, soit 30 % à 35 % de la production du pôle). L’installation est traversée par une rivière rejoignant le fleuve Francoli, qui se jette dans la Méditerranée. Le réseau d’évacuation des eaux pluviales du site débouche dans la rivière. Le conduit est constellé de pellets.

    « Les industriels ne peuvent plus dire que les pellets viennent de cargos qui ont perdu des conteneurs en mer ou d’un camion renversé sur l’autoroute de Barcelone », dit Jordi. Aujourd’hui, la rivière est à sec ; il n’a pas plu depuis un mois et demi. Mais quand l’eau se met à tomber, c’est le déluge : la rivière se transforme en torrent et charrie les granulés jusqu’à la mer. Dow Chemicals, un autre site de production, est, lui, situé en pleine « zone inondable », comme l’indiquent les panneaux de signalisation.

    « Une grave menace pour la biodiversité »
    Le ministère espagnol de la transition écologique estime à 0,5 % la proportion de granulés perdus, principalement pendant les phases de transport. Un chiffre largement sous-estimé selon GKP. Pas moins de 80 000 camions sont nécessaires pour acheminer les 2 millions de tonnes de granulés. Le premier rond-point après le site de Repsol est parsemé de pellets. On en retrouve aussi dans le fossé à la sortie d’une des cinq entreprises de distribution. Le ballet des camions-citernes est quasi permanent. Les granulés sont stockés dans une centaine de silos en aluminium aussi hauts que les montagnes russes du parc d’attractions voisin de PortAventura – les plus hautes d’Europe, atteste l’office du tourisme.

    « A chaque chargement ou déchargement, il y a un risque de perte de pellets », observe Jordi. Certains restent sur le toit du camion, lors des transferts depuis les citernes. Quand ils ne sont pas stockés dans des cuves, les pellets sont entreposés dans des sacs de 25 kg. Plusieurs milliers d’entre eux sont entassés, à l’air libre, sur de simples palettes. « Il arrive qu’ils soient perforés lors de manipulations avec les chariots élévateurs », ajoute Jordi. Quand ce n’est pas la pluie, le mistral, lorsqu’il se réveille, se charge par ailleurs de disséminer les granulés dans la nature.

    Et pas seulement sur les plages de Tarragone. L’équipe de Good Karma en a ramassé dans le parc naturel du delta de l’Ebre. Situé à une heure au sud de Tarragone, classé en zone Natura 2000, il abrite près de quatre cents espèces d’oiseaux dont des flamants roses. Or, « cette pollution représente une grave menace pour la biodiversité », pointe Xavi, biologiste de formation. Les animaux confondent les « larmes » avec des œufs de poisson. Et 100 000 mammifères marins meurent chaque année à cause de l’ingestion de microplastique, rappelle-t-il.

    Mais c’est toute la chaîne alimentaire qui est contaminée. Un risque d’autant plus important que les granulés sont composés de polluants organiques persistants : les industriels ajoutent une multitude d’additifs potentiellement cancérogènes ou perturbateurs endocriniens pour rendre les plastiques plus résistants à la lumière ou à la chaleur.

    La « chasse aux pellets » a mené Good Karma sur les îles Baléares à l’été 2021 : dix jours de navigation avec le voilier de l’association appareillé d’un chalut Manta, un filet artisanal en forme de raie qui permet de collecter les microplastiques à la surface de l’eau. En cet après-midi de janvier, l’équipage navigue au large de Tarragone. La pêche est maigre. Mais, en juin, elle a été prodigieuse sur les plages de Majorque et de Minorque : jusqu’à 6 000 granulés par mètre carré. Pourtant, pas de complexe pétrochimique dans les parages aux Baléares.

    « Disons que ce n’est pas la priorité numéro un de l’administration, qui ne souhaite pas se mettre à dos l’industrie chimique »

    L’hypothèse de GKP : les pellets ont voyagé depuis Tarragone, à plus de 200 km de l’archipel. Une étude scientifique est en cours avec l’université de Barcelone pour la valider. « Nous avons construit un modèle qui tient compte de la direction du vent et des courants, explique Marta Sugrañes, la biologiste de l’ONG. Il est tout à fait possible, dans certaines conditions météo, que des pellets puissent aller de Tarragone jusqu’aux Baléares. » Les échantillons prélevés lors de l’expédition sont également analysés pour être comparés avec ceux retrouvés à Tarragone. Limite de l’exercice : « Les entreprises refusent de nous fournir leurs granulés. »

    Face au « déni » des industriels et à l’accumulation de « preuves » (photos, vidéos, prélèvements, etc.), Good Karma a décidé de déposer plainte en janvier 2021. Un an après, l’enquête de la police de l’environnement piétine. « Disons que ce n’est pas la priorité numéro un de l’administration, qui ne souhaite pas se mettre à dos l’industrie chimique », souffle une source proche du dossier. Il y a tout juste deux ans, en janvier 2020, une explosion sur une des installations avait causé la mort de trois personnes et une vague de protestations parmi la population. Depuis, l’émotion est retombée. Le complexe pétrochimique nourrit de nombreuses familles : 7 000 emplois directs et indirects.

    60 000 entreprises manipulent des granulés au sein de l’UE
    L’organisation professionnelle rappelle que les entreprises productrices de granulés participent toutes à l’Operation Clean Sweep (OCS) et appliquent à ce titre « les standards les plus élevés pour minimiser les risques de fuite ». Elle se défausse sur les autres maillons de la chaîne : « Il faut désormais que tous les opérateurs (transformateurs, transporteurs, recycleurs…) se joignent à l’initiative pour tendre vers l’objectif “zéro granulé”. »

    OCS est un programme de « bonnes pratiques » proposé aux entreprises volontaires. Il a été lancé par les producteurs de plastique européens en 1991. « Trente ans après, c’est un échec, comme le montre la pollution persistante à Tarragone », juge Xavi, de Surfrider. L’ONG appelle l’Union européenne (UE) à légiférer pour imposer « un système d’obligations avec des contrôles et des sanctions » aux quelque 60 000 entreprises qui manipulent des granulés au sein de l’UE.

    A la Commission, on indique qu’une étude est en cours sur la prévention des pertes de granulés et que des mesures, voire une proposition de loi, pourraient être présentées en fin d’année. A Tarragone, sur la plage de La Pineda, un panneau demande aux touristes de ne « pas déranger les tortues » qui viennent pondre sur le sable… au milieu des pellets. Une photo montre des œufs, si petits qu’ils pourraient être confondus avec des « larmes de sirène ».

    Des obligations pour 5 500 sites industriels en France
    Les côtes françaises ne sont pas épargnées par la pollution aux granulés de plastiques industriels. Depuis le 1er janvier, un décret d’application de la loi antigaspillage vise à obliger tous les sites de production, de manipulation (stockage, transformation) et de transport de granulés à se doter de procédures (et d’équipements à partir de 2023), pour empêcher leur fuite dans la nature. Au ministère de la transition écologique, on estime qu’environ 5 500 sites industriels sont concernés. Concrètement, il s’agit de l’installation de moyens de filtration, de confinement et de récupération des granulés. Il n’est pas prévu de sanctions, mais des inspections sous forme d’audits devraient être réalisées tous les trois ans par des organismes indépendants.

    Stéphane Mandard
    Tarragone, #Espagne

  • Sur la catastrophe en cours et comment en sortir - Serge Quadruppani & Jérôme Floch
    https://lundi.am/Sur-la-catastrophe-en-cours-et-comment-en-sortir

    Il y a tout de même pas mal de choses intéressantes dans cet article de Quadruppani (qu’on sait déjà mais dites au public antibiopolitique).

    On a pourtant aussi toutes les raisons d’écouter le cri de rage d’un ami infirmier, à qui j’ai fait lire l’interview de Lamarck : « Je voudrais surtout pas tomber dans le pathos, mais le subjectif est là, et je vais pas le refouler : quand tu as vu des personnes âgées qui ont un nom : Marthe, Francis, Suzanne, Mario, Huguette , Gilberte et tant d’autres, magnifiques, qui ne demandaient qu’à finir leurs vies tranquilles, sereines et entourées, partir en 24 heures, emballées dans des housses mortuaires, sans préparation, sans que leurs proches ne puissent les voir, ne serait-ce qu’une dernière fois, quand tu as vu tes collègues infirmières et aides-soignantes, pourtant pleines d’expérience, et qui savent tenir la « bonne distance » professionnelle avec la mort, te tomber dans les bras et pleurer de détresse, que tu as vu toute l’équipe soignante aller au tapis, frappée de plein fouet par le virus, et les rares soignantes encore valides rester à poste 18h sur 24, que tu as vu le quart des personnes prises en charge mourir en une semaine, les poumons bouffés par le virus, et qu’il s’en fallait à peine d’un mois pour que des vaccins soient disponibles... alors le gus qui te déclare, du haut de son Olympe conceptuel : « c’est la porte ouverte à la modification moléculaire de l’humain », tu as juste envie de lui hurler : « ta gueule, connard ! Tu n’as aucune idée de ce dont tu parles... ! » C’est con, hein ? »

    Non, c’est pas con, et d’autant moins que c’est assorti d’une critique des affirmations lamarckienne qui peut s’avérer fort utile pour dissiper les fantasmes attachés à ce vaccin à ARNm souvent au cœur des argumentaires antivax. « Bien, alors le truc affreux [d’après Lamarck] ce serait ces vaccins à ARN messager modifié « enrobés dans un vecteur complètement artificiel ». Le mot est lâché : « artificiel », sûrement opposé à « naturel ». Ne relevons même pas que bien des produits artificiels se sont révélés forts utiles, et que nombre de produits naturels peuvent être extrêmement nocifs. Le truc ici consiste à faire peur : c’est « artificiel » ! Pas bon ça ! Le vecteur en question est une microparticule avec 4 lipides (dont du cholestérol), 4 sels (chlorures de sodium, de potassium, dihydrogénophosphates de sodium, de potassium), du sucre (saccharose) et de l’eau... (c’est presque Bio !) Non, faut que ça fasse peur ! Car nous disent-ils tout ça « est injecté massivement depuis décembre 2020 sans tests cliniques suffisants tant sur l’innocuité que sur l’efficacité ». C’est évidement faux, les essais de phase I, II, et III ont bien eu lieu, et si la phase III se poursuit c’est pour étudier les effets secondaires inattendus, la durée de protection induite par la production d’anticorps et la mémoire immunitaire induite, et d’envisager le calendrier vaccinal de rappels le cas échéant … à ce jour près de 8 milliards de doses de vaccins contre la Covid ont été administrées, et près de 55% de la population mondiale a reçu au moins une dose (dont seulement 6% dans les pays pauvres). Jamais dans l’histoire des traitements et vaccins il n’y a eu une telle surveillance de pharmacovigilance. »

    Et jamais peut-être il n’a été aussi important d’éclaircir nos rapports avec la science en général, et avec la science médicale en particulier. L’humeur antivax est ancienne, en particulier dans des milieux où les ennemis du capitalisme se recrutent en grand nombre. Au risque de déplaire à bien des amis ou des alliés, disons-le sans détour : cette humeur repose pour l’essentiel sur des fantasmes sans fondement. Deux reproches principaux ont alimenté longtemps le refus de la vaccination, et, malgré tous les démentis, ont resurgi à la faveur de celle contre le Covid : son lien avec l’autisme et les accidents consécutifs à la présence d’aluminium. La première rumeur, qui eut d’abord les honneurs du Lancet, a ensuite été démentie et il s’est avéré que celui qui l’avait lancée était un escroc. Quant à la seconde, s’il est vrai que de l’aluminium a bien été ajouté à certains vaccins pour les booster, et que ce métal a, dans quelques cas, déclenché des réactions locales à l’endroit de l’injection, il n’a jamais entraîné d’accidents graves.

    […]

    On se gardera pourtant de reprendre à notre compte le vocable de « Big Pharma ». Pas seulement parce qu’on le retrouve systématiquement dans des bouches qui ont très mauvaise haleine, — est-ce un hasard ? — mais parce qu’il charrie une vision simpliste de ce à quoi nous faisons face et ne permet donc pas d’en saisir la complexité, les dynamiques et les rouages. « Big Pharma » est à l’ère des gouvernements biopolitiques revendiqués ce qu’était le mythe des deux cents familles au XIXe siècle. Il n’y a pas plus de gouvernement mondial secret que de Big Pharma, ce à quoi nous faisons face c’est à une coalition d’intérêts qui opèrent et prospèrent au sein d’un ordre du monde et d’une organisation sociale organisés par et pour eux. Il y a donc fort à parier que, à l’instar de toutes les structures étatiques, l’INSERM ne soit pas à l’abri de du lobbying général des grandes compagnies pharmaceutiques comme de l’influence de telle ou telle d’entre elles. Mais c’est justement parce qu’il s’agit d’une coalition d’intérêts particuliers et non pas d’une entité monolithique, qu’on peut compter sur l’existence de contradictions en son sein. Peut-on imaginer que s’il existait le moindre soupçon d’effets secondaires néfastes avec l’ARN, Johnson&Johnson et Astrazeneca, les concurrents sans ARN, épargneraient leurs rivaux d’une intense campagne de lobbying pour effrayer la population et récupérer tout le marché ? Et comment s’expliquer, sous le règne omnipotent de « Big Pharma » et du déjà un peu ancien « nouvel ordre mondial » que les stratégies sanitaires, idéologiques et politiques aient été aussi radicalement différentes des Etats-Unis à la France, d’Israël au Brésil, de la Suède à la Chine ?

    […]

    La vérité est à la fois beaucoup plus simple et complexe. Face à la pandémie, à la profondeur de ce qu’elle venait remettre en cause et au risque qu’elle faisait peser soudainement sur l’économie mondiale, les gouvernants ont paniqué. Et c’est cela que leurs litanies de mensonges devaient recouvrir, alors que tout leur pouvoir repose sur leur prétention à gérer et anticiper, ils ont dû bricoler, dans un premier temps du moins. Non pas pour sauver des vies mais pour préserver leur monde de l’économie. Au moment même où les appareils gouvernementaux de toutes les plus grandes puissances mondiales connaissaient leur plus grande crise de légitimité, certains ont voulu y voir le complot de leur toute puissance. Le complotiste aime les complots, il en a besoin, car sans cela il devrait prendre ses responsabilités, rompre avec l’impuissance, regarder le monde pour ce qu’il est et s’organiser.

    […]

    Dans la vidéo « La Résistance », dont le titre est illustré sans honte par des images de la seconde guerre mondiale, le Chant des Partisans en ouverture et Bella Ciao à la fin, on voit défiler les gourous anti-vax sus-cités. Renard Buté y nomme l’ennemi suivant le vocabulaire typique de QAnon : c’est l’ « Etat profond » et les « sociétés secrètes », il nous dit que le vaccin tue, que c’est un génocide qui est en cours, et qu’il faut s’y opposer par toutes sortes de moyens. La vidéo semble vouloir rallier les différentes chapelles antivax, de Réinfocovid au CNTf (organisation délirante, mêlant islamophobie, revendication du revenu garanti et permaculture, et partisane de rapatrier les troupes françaises pour… surveiller les frontières contre la « crise migratoire » et les banlieues), et après un appel à la fraternisation avec l’armée et la police (thème de prédilection du CNTf) débouche sur un autre appel… à la constitution d’une nouvelle banque qui serait entre les mains du peuple. Tout cela se mêle à des thèmes qui peuvent paraître pertinents aux yeux d’opposants radicaux au capitalisme : l’autonomie comme projet de vie, la manière de s’organiser et de faire des manifestations moins contrôlables, la démocratie directe… autant de thèmes et revendications qui pourraient sortir de bouches amies, voire des nôtres. Que ce genre de salmigondis touche pas mal de gens qui pourraient être des alliés, et que des amis proches puissent éventuellement avoir de l’indulgence pour ce genre de Renard fêlé, nous paraît un signe de l’ampleur de la secousse que la crise du Covid a provoquée dans les cerveaux.

    […]

    On a tendance, dans notre tradition très hégélienne de l’ultragauche à considérer que tout ce qui est négatif est intrinsèquement bon. Comme si par la magie de l’Histoire, la contestation de l’ordre des choses produisait automatiquement et mécaniquement la communauté humaine disposée à un régime de liberté supérieur. Pourtant, lorsque l’on se penche sur la nébuleuse anti-vaccin, c’est-à-dire sur les influenceurs et porte-paroles qui captent l’attention sur les réseaux sociaux, organisent et agrègent les énoncés et les rassemblements, on s’aperçoit qu’une écrasante majorité baigne depuis de longues années dans l’extrême droite la plus bête et la plus rance. Militaires à la retraite, invités hebdomadaires de radio courtoisie, lobbyistes contre les violences féminines (oui, oui...), il suffit de passer une heure à « googliser » ces porte-paroles autoproclamés pour avoir une idée assez précise des milieux dans lesquels ils grenouillent. Certes, on pourrait être magnanimes et essayer d’imaginer que l’épidémie de Covid ait pu transformer de telles raclures en généreux camarades révolutionnaires mais comment s’expliquer que les seules caisses de résonances que trouvent leurs théories alternatives sur le virus et l’épidémie soient Egalité et Réconciliation, Sud Radio, France Soir, Florian Phillipot, on en passe et des pires ? En fait, si on se peut se retrouver d’accord sur des énoncés formels, on bute bien vite sur un point fondamental, c’est-à-dire éthique : la manière dont on est affecté par une situation et à la façon que l’on a de se mouvoir en son sein. En l’occurrence, ce qui rend tous ces « rebelles » anti-macron aussi compatibles avec la fange fasciste c’est l’affect de peur paranoïaque qu’ils charrient et diffusent et qui sans surprise résonne absolument avec une longue tradition antisémite, xénophobe, etc. Et c’est là que l’on peut constater une différence qualitative énorme avec le mouvement gilets jaunes. Eux, partaient d’une vérité éprouvée et partagée : leur réalité matérielle vécue comme une humiliation. C’est en se retrouvant, sur les réseaux sociaux puis dans la rue, qu’ils ont pu retourner ce sentiment de honte en force et en courage. Au cœur du mouvement antivax se loge une toute autre origine affective, en l’occurrence la peur, celle qui s’est distillée des mois durant. La peur d’être contaminé, la peur d’être malade, la peur de ne plus rien comprendre à rien ; que cette peur du virus se transforme en peur du monde puis du vaccin, n’a finalement rien de surprenant. Mais il nous faut prendre au sérieux cette affect particulier et la manière dont il oriente les corps et les esprits. On ne s’oriente pas par la peur, on fuit un péril opposé et supposé, quitte à tomber dans les bras du premier charlatan ou sauveur auto-proclamé. Il n’y a qu’à voir les trois principales propositions alternatives qui agrègent la galaxie antivax : Didier Raoult et l’hydroxychloroquine, Louis Fouché et le renforcement du système immunitaires, l’Ivermectine et le présumé scandale de son efficacité préventive. Le point commun de ces trois variantes et qui explique l’engouement qu’elles suscitent, c’est qu’elles promettent d’échapper au virus ou d’en guérir. Toutes disent exactement la même chose : « Si vous croyez en moi, vous ne tomberez pas malade, je vous soignerai, vous survivrez. » Mot pour mot la parole biopolitique du gouvernement, dans sa mineure.

    […]
    Dans la soirée évoquée, ce n’est pas « quelqu’un du public » mais bien Matthieu Burnel lui-même qui avait ironisé sur les suceurs de cailloux !

    Parce que le pouvoir n’a jamais été aussi technocratique, livide et inhumain, certains tendent une oreille bienveillante aux premiers charlatans venus leur chanter « le vivant ». Mais l’engrenage est vicieux et une fois qu’on a adhéré à une supercherie du simple fait qu’elle prétende s’opposer au gouvernement, on a plus d’autre choix que de s’y enferrer et d’y croire. Lors d’une discussion un lundisoir, une personne du public avait commis quelques blagues peu finaudes à propos d’antivax qui lécheraient des pierres pour se soigner du cancer, et cela a apparemment provoqué quelques susceptibilités. Le problème en l’occurrence, c’est que cette plaisanterie n’était caricaturale que dans sa généralisation certainement abusive. Il n’en est pas moins vrai qu’Olivier Soulier, cofondateur de Réinfocovid assure soigner l’autisme et la sclérose en plaque par des stages de méditation et de l’homéopathie, que ce même réseau promulguait des remèdes à base de charbon aux malheureux vaccinés repentis pour se « dévacciner ». Autre nom, autre star, Jean-Dominique Michel, présenté comme l’un des plus grands experts mondiaux de la santé, il se propulse dès avril 2020 sur les devants de la scène grâce à deux vidéos sur youtube dans lesquelles il relativise l’importance et la gravité de l’épidémie, soutient Raoult et son élixir, et dénonce la dictature sanitaire à venir. Neurocoach vendant des séances de neurowisdom 101, il est membre d’honneur de la revue Inexploré qui assure soigner le cancer en buvant l’eau pure de l’une des 2000 sources miraculeuses où l’esprit des morts se pointe régulièrement pour repousser la maladie. Depuis, on a appris qu’il ne détenait aucun des diplômes allégués et qu’il s’était jusque-là fait remarquer à la télévision suisse pour son expertise en football et en cartes à collectionner Panini. Ses « expertises » ont été partagées par des millions de personnes, y compris des amis et il officie désormais dans le Conseil Scientifique Indépendant, épine dorsale de Réinfocovid, première source d’information du mouvement antivax. Ces exemples pourraient paraître amusants et kitchs s’ils étaient isolés mais ils ne le sont pas.

    […]

    Historiquement, ce qui a fait la rigueur, la justesse et la sincérité politique de notre parti, - et ce qui fait qu’il perdure-, c’est d’avoir toujours refusé de se compromettre avec les menteurs et les manipulateurs de quelque bord qu’ils soient, de s’être accrochés à une certaine idée de la vérité, envers et contre tous les mensonges déconcertants. Que le chaos de l’époque nous désoriente est une chose, que cela justifie que nous perdions tout repère et foncions tête baissée dans des alliances de circonstances en est une autre. Il n’y a aucune raison d’être plus intransigeant vis-à-vis du pouvoir que de ses fausses critiques.

    […]

    Au moment où l’idée même que l’on se faisait de la vie se trouvait acculée à être repensée et réinventé, on a critiqué les politiciens. Quand le gouvernement masquait si difficilement sa panique et son incapacité à exercer sa fonction fondamentale et spirituelle, prévoir, on a entendu certains gauchistes même anarchistes caqueter : si tout cela arrive, c’est qu’ils l’ont bien voulu ou décidé. Ironie cruelle, même lorsque l’État se retrouve dans les choux avec le plus grand mal à gouverner, il peut compter sur ses fidèles contempteurs pour y déceler sa toute puissance et s’en sentir finauds.

    Faire passer des coups de force, de l’opportunisme et du bricolage pour une planification méthodique, maîtrisée et rationnelle, voilà le premier objectif de tout gouvernement en temps de crise. En cela, il ne trouve pas meilleur allié que sa critique complotiste, toujours là pour deviner ses manœuvres omnipotentes et anticiper son plein pouvoir. C’est en cela que le gouvernant a besoin du complotiste, il le flatte.

    #Serge_Quadruppani #covid #antivax #gauche #émancipation #réflexion #science

    • La forme de protestation a d’abord été une grève « prolétarienne » classique. Dans la nuit du 3 au 4 janvier, une #grève_sauvage a débuté dans les entreprises pétrolières de Tengiz. La grève s’est rapidement étendue aux régions voisines. Aujourd’hui, le mouvement de grève a deux principaux foyers : Janaozen et Aktaou.

      Aujourd’hui, les théoriciens du complot écrivent que les troubles au Kazakhstan ont été soigneusement préparés en Occident, en s’appuyant sur l’organisation et la #coordination minutieuses des #manifestants. Selon les mots de Kurmanov :

      Ce n’est pas un scénario à la Maïdan, bien que de nombreux analystes politiques essaient de le présenter ainsi. D’où est venue cette incroyable auto-organisation ? C’est l’expérience et la tradition des travailleurs. Des grèves secouent la région de Manguistaou depuis 2008, et le mouvement de grève a commencé dans les années 2000. Même en l’absence de toute contribution du Parti communiste ou d’autres groupes de gauche, il y avait des demandes constantes de nationalisation des compagnies pétrolières. Les travailleurs ont tout simplement vu de leurs propres yeux ce à quoi aboutissaient la privatisation et la prise de contrôle par les capitalistes étrangers. Au cours de ces premières manifestations, ils ont acquis une énorme expérience de lutte et de #solidarité. La vie dans le désert en elle-même a fait que les gens se sont serré les coudes. C’est dans ce contexte que la classe ouvrière et le reste de la population se sont réunis. Les manifestations des travailleurs de Janoazen et Aktaou ont ensuite donné le ton à d’autres régions du pays. Les yourtes et les tentes, que les manifestants ont commencé à monter sur les principales places des villes, n’ont pas du tout été extraites de l’expérience « Euromaïdan » : ils se tenaient dans la région du Manguistaou pendant les grèves locales de l’année dernière. La population elle-même a apporté de l’eau et de la nourriture aux manifestants.

      #industrie_pétrolière #rente #privatisation #insurrection_ouvrière (et pas #insurrectionalisme) #luttes #luttes_ouvrières #campements

      bon, l’article va être vu. il était signalé en seen de la mention d’un article de CrimethInc (mais pas de ►) https://seenthis.net/messages/943976#message944930

  • Une étude confirme la forte exposition des Français au glyphosate
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/etude-confirmation-forte-exposition-francais-glyphosate-38915.ph

    Après avoir testé plus de 6 000 volontaires sur tout le territoire français, le plus large échantillon européen, l’association Campagne glyphosate confirme le très fort taux d’exposition du pays à cet herbicide, notamment des enfants.

    Résultats de ces tests : des traces de la molécule ont été trouvées dans les fluides corporels de 99,8 % des participants, avec un taux moyen de 1,19 nanogramme par millilitre (ng/ml), pour un maximum de 7 ng/ml. « C’est dix fois le maximum autorisé dans l’eau de boisson », indique Denis Lairon.

  • Dans L’atlas des pesticides de la fondation Heinrich Böll, téléchargeable gratuitement : https://www.boell.de/pestizidatlas?dimension1=ds_pestizidatlas22

    Groupes chimiques : les pesticides & les semences promettent des affaires juteuses
    Le marché mondial des pesticides est en pleine croissance - et ce ne sont qu’une poignée de groupes qui se le partagent. Ils investissent de plus en plus dans les pays du Sud, où les pesticides sont moins strictement réglementés.

    https://www.boell.de/de/2022/01/12/chemiekonzerne-pestizide-saatgut-versprechen-grosse-geschaefte?dimension1=ds_p

    glyphosat : probablement cancérigène
    thiamethoxam : nuit aux abeilles
    glufosinat : nuit à la procréation
    chlorantraniniprol : nuit aux organismes aquatiques
    cyproconazol : nuit à la procréation

    Vier Konzerne dominieren den globalen Pestizid-Markt

    Die meisten Agrochemiekonzerne wie Bayer oder Syngenta entstanden aus Chemie- oder Pharmafirmen, deren Gründungen teils bis ins 19. Jahrhundert zurückgehen. Zu ihrer heutigen Form haben sie sich entwickelt, als sie mit dem Aufkommen der Gentechnik in der Landwirtschaft ab Mitte der 1990er-Jahre ein neues Geschäftsmodell in der Kombination von Pestizid- mit Saatgutverkäufen entdeckten. In großer Zahl kauften sie kleinere Saatguthersteller auf und spalteten rund um die Jahrtausendwende die Agrarsparte vom restlichen Geschäft ab, um neue spezialisierte Konzerne zu bilden. In den letzten Jahren haben sich die Anteile dieser Konzerne am Weltmarkt nochmals stark vergrößert. 2017 übernahm das chinesische Staatsunternehmen ChemChina den Schweizer Agrarkonzern Syngenta, zusätzlich fusionierten die beiden US-Unternehmen Dow Chemicals und Dupont, um ihre Pestizid- und Saatgutgeschäfte 2019 in Corteva Agrisciences zusammenzulegen. 2018 übernahm der deutsche Chemiekonzern Bayer die US-amerikanische Firma Monsanto und verkaufte Teile seines Geschäfts an die deutsche Chemiefirma BASF, die damit ins Saatgutgeschäft einstieg. 2020 schließlich wurden Syngenta, der Pestizidhersteller Adama aus Israel und Sinochem aus China in der neuen Syngenta Group vereint. Die vier Konzerne – die Syngenta Group, Bayer, Corteva und BASF – teilten sich 2018 etwa 70 Prozent des Weltmarktes für Pestizidet. Zum Vergleich: 1994 betrug der Marktanteil der vier größten Anbieter 29 Prozent. Im Saatgut­­­sektor – der heute von genau denselben Konzernen angeführt wird – stieg der Anteil der größten Vier im selben Zeitraum von 21 auf 57 Prozent.

    #pesticide #commerce #pollution

  • Commission d’enquête sur la situation de l’hôpital

    #Industrialisation des soins, #bureaucratie et perte de sens

    Edouard Piely a retranscrit la 1ère partie de l’audition du professeur #Michaël_Peyromaure (chef de service à l’hôpital Cochin) devant la commission d’enquête sur la situation de l’#hôpital.

    [Sénat, 4 janvier 2022].

    « Pour moi, la plus grande évolution de l’hôpital public ces vingt dernières années a été la montée en puissance du pouvoir administratif, à la fois sur le plan quantitatif et sur le plan qualitatif. J’ai connu l’époque où les soignants étaient entièrement dédiés aux patients, qui étaient la préoccupation numéro un de l’hôpital dans son ensemble. Et les gestionnaires de l’hôpital assistaient, aidaient, soutenaient les soignants dans un but commun : aider les malades.

    En vingt ans, ce qui est très court, c’est exactement l’inverse qui s’est produit. Les soignants sont désormais à la merci, même si le terme est un peu fort, des gestionnaires qui imposent toutes les règles. Je dis bien toutes les règles, jusqu’à s’immiscer même dans les types de soins. Et donc, il y a vingt ans, les gestionnaires, l’administration étaient, d’une certaine manière, au service des soignants. Aujourd’hui c’est l’inverse, ce sont les soignants qui font ce que les directeurs d’hôpitaux leur demandent. La loi HPST [hôpital, patients, santé, territoires] a considérablement aggravé cette tendance. Mais c’était déjà le cas, de mon point de vue, quelques années avant.

    Il découle de tout ça d’énormes dysfonctionnements, des coupes massives dans les effectifs, dans le nombre de lits, dans les moyens attribués aux équipes soignantes, et effectivement un désespoir, un écœurement des soignants qui ont perdu tout le sens de leur métier, étant eux soumis à des injonctions contradictoires. En haut, on leur demande d’industrialiser les soins, de tout recenser par informatique, de tout coder, de faire des actes ; mais en même temps les moyens dont ils disposent fondent comme neige au soleil, et surtout, ils n’ont plus voix au chapitre.

    Des dizaines, voire des centaines de fois, ces cinq, six dernières années, j’ai alerté ma hiérarchie administrative sur des dysfonctionnements qu’on pourrait éviter ou facilement régler, parfois même sans engager de frais. Et je n’ai jamais été entendu.

    On est arrivé à un stade où nous ne sommes, non seulement plus considérés par notre hiérarchie administrative, mais même plus écoutés. C’est-à-dire que les directives tombent parfois par un simple mail, parfois par un courrier. De temps à autre, à l’occasion d’une réunion collective, et on n’a pas forcément été prévenu. Et lorsqu’on tente d’opposer une résistance à ce que l’on considère comme étant un projet néfaste pour les patients, et bien l’administration sait comment s’y prendre, parce que elle s’entoure très souvent de collègues, malheureusement. Et là, je voudrais mettre le doigt aussi sur une faille du système qu’on a créé, de collègues qui, hélas, prennent le parti de l’administration pour vous acculer et vous forcer à l’obéissance. Notre système est totalement déshumanisé, il est caporalisé, il est soviétisé. Et je dirais même que la fuite de personnel qu’on a aujourd’hui, la démission des médecins, est liée davantage encore à ce problème qualitatif de perte de sens qu’aux problèmes quantitatifs de perte des moyens. Nous avons l’habitude de travailler avec peu de moyens, mais en revanche, nous ne pouvons plus supporter d’être traités de cette manière. »

    A partir de 14:55 https://www.dailymotion.com/video/x86ut9u

    https://www.publicsenat.fr/emission/les-matins-du-senat/commission-d-enquete-sur-la-situation-de-l-hopital-trois-medecins

  • Au-delà de la relocalisation de l’industrie : la ville productive
    https://metropolitiques.eu/Au-dela-de-la-relocalisation-de-l-industrie-la-ville-productive.html

    Les appels à la réindustrialisation en France et en Europe ne manquent pas. Mais dans quels territoires implanter ces industries ? Pour Gilles Crague et Nadine Levratto, il est indispensable de changer nos regards sur la ville productive pour que cette réindustrialisation soit à la hauteur des défis de la #transition_écologique. Au-delà de la crise sanitaire, économique et sociale majeure qu’elle a engendrée, la pandémie de Covid-19 a agi comme un puissant révélateur des risques associés à la #Débats

    / #industrie, #logistique, transition écologique, #économie_urbaine

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_crague-levratto.pdf

  • Azote : la crise environnementale dont vous n’avez pas encore entendu parler | Ashoka Mukpo
    https://up-magazine.info/planete/climat/93757-azote-la-crise-environnementale-dont-vous-navez-pas-encore-enten

    La création des engrais de synthèse au début du XXe siècle a marqué un tournant dans l’histoire de l’humanité, permettant une augmentation des rendements agricoles et provoquant un boom démographique. Mais l’utilisation excessive d’azote et de phosphore provenant de ces engrais est à l’origine d’une crise environnementale, avec la prolifération des algues et l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des « zones mortes » océaniques. Source : UP’ Magazine

  • En Bretagne, l’étrange business « bio » de l’ex-patron du GIGN — Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/291221/en-bretagne-l-etrange-business-bio-de-l-ex-patron-du-gign

    Ancien commandant du GIGN et acteur du drame d’Ouvéa en 1988, Philippe Legorjus veut créer dans le Finistère la plus grande exploitation industrielle d’algues en Europe. Avec l’aval des autorités, ce projet labellisé bio se développe en dépit des risques et contre l’avis de nombreux habitants.

  • « Le #plan_France_2030 se heurtera inévitablement au mur des pénuries de compétences »

    Le plan annoncé par le président de la République est voué à l’échec s’il omet le problème d’un système éducatif ne parvenant plus à former pour la science et l’industrie, souligne, dans une tribune au « Monde », #Maroun_Eddé, normalien et auteur d’un rapport sur l’éducation.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/22/le-plan-france-2030-se-heurtera-inevitablement-au-mur-des-penuries-de-compet

    #France_2030 #pénurie #compétences #éducation #système_éducatif #formation #réindustrialisation #France #industrie #recherche

  • La puissance politique du sucre, entre délices et dominations
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/12/24/la-puissance-politique-du-sucre-entre-delices-et-dominations_6107186_3232.ht

    C’est l’un des effets collatéraux de l’épidémie de Covid-19. Entre le début du confinement et la fin du mois de mai 2020, les ventes de sucre ont bondi de 30 % en France, avec une prime au sucre en poudre (+ 56 %) et plus encore au sucre à confiture (+ 80 %). La peur de la pénurie a sans nul doute joué un rôle dans cette ruée. Mais une enquête menée par le Centre des sciences du goût et de l’alimentation, à Dijon, montre aussi que la période a favorisé, notamment chez l’enfant, ce que les auteurs de l’étude appellent le « manger émotionnel ». Dans le huis clos de nos vies confinées, nous avons été nombreux à noyer nos angoisses de fin du monde dans la douceur réconfortante de desserts faits maison.

    Valeur refuge au cœur des crises, ingrédient incontournable des fêtes ou plaisir solitaire et parfois coupable, le sucre raconte, à sa façon, la part intime de l’histoire des hommes et des femmes, de leurs joies et de leurs détresses, de leurs peurs et de leurs espoirs. Il est aussi, aux côtés des céréales, l’un des produits qui, à travers les siècles, décrit le mieux l’histoire des peuples, la violence des empires et la naissance d’une mondialisation dont il est un acteur central.

    Derrière #paywall #sucre #histoire #alimentation