• Vaccins, la valse hésitation

    La France serait l’un des pays champions de l’hésitation vaccinale... Même en pleine pandémie de Covid-19, ce qui dans la patrie de Louis Pasteur peut sembler paradoxal.
    Si les anti-vaccins et les complotistes de tout bord sont bien sûr très actifs sur le web et les réseaux sociaux pour convaincre les hésitants des méfaits de la vaccination, la gestion politique désastreuse de plusieurs crises sanitaires comme celle de l’hépatite B ou de la grippe H1N1 a également sa part de responsabilité dans la cristallisation de la défiance.
    Avec l’éclairage d’experts et de nombreuses archives, ce documentaire de Jean-Luc Guidoin explore les ressorts passionnants du « je t’aime - moi non plus » des Français avec la vaccination.

    https://lcp.fr/programmes/vaccins-la-valse-hesitation-69716

    #Louis_Pasteur #Institut_Pasteur #histoire #Ligue_nationale_pour_la_liberté_des_vaccinations #libertés_individuelles #liberté_individuelle #santé_publique #vaccins #vaccination #mouvement_anthroposophe #Rudolf_Steiner #Fraternité_Saint-Pie-X #Andrew_Wakefield #hésitation_vaccinale #anti-vax #défiance #complosphère #complotisme #aversion_au_risque #Henri_Joyeux #Hépatite_B #controverse_médicale #pharmacovigilance #H1N1 #grippe_porcine #refus_vaccinal #réseaux_sociaux #Les_Vaxxeuses #sens_critique

  • #Suisse : La piqûre, la carotte et le bâton

    Les Suisses ont repris le chemin des #centres_de_vaccination, craignant les nouvelles mesures. On peut ratiociner longtemps sur la #liberté_individuelle et la #responsabilité_collective, mais ce qui marche encore le mieux, c’est de toucher au confort ou au #porte-monnaie.

    L’idée est belle. Assurer la liberté de chacun quant au vaccin, en assumer collectivement les conséquences. Informer, convaincre, être transparent autant que la recherche le permette, appeler à la #raison_sanitaire comme à la #solidarité, et laisser le #libre_arbitre. Le #pari est aussi beau que la société mûre, pensait-on.

    Et pourtant. Cet été, les Suisses ont préféré le soleil des vacances aux ombres du #covid, désertant les centres de vaccination. Et la méchante courbe est repartie à la hausse, menaçant une nouvelle fois les hôpitaux.

    Soudain, voici les belles théories à l’épreuve du feu. Sans qu’il fût nécessaire à Alain Berset de faire œuvre d’#autoritarisme sur le modèle #Macron – une impossibilité, de toute manière, vu le système politique suisse –, il aura suffi de rendre les #tests_payants et d’envisager l’#obligation du sésame sanitaire dans les restaurants ou les salles de sport pour que la vaccination redémarre. D’où il faut tirer cet enseignement : on peut ratiociner longtemps sur la liberté individuelle et la responsabilité collective, mais ce qui marche encore le mieux, c’est de toucher au confort ou au porte-monnaie.

    La liberté des uns vaudra plus que celle des autres

    D’un côté, ce constat est désolant. Car le langage de la carotte et du bâton est évidemment moins glorieux que celui de la responsabilité et du #pragmatisme devant une #pandémie qui joue les prolongations. Mais il a l’avantage de porter, contrairement à la belle idée de liberté. Pourtant, attardons-nous sur ce concept : les réticents au vaccin – nous ne parlons pas ici des #antivax purs et durs envers qui aucun argument d’ordre rationnel ne portera jamais – font valoir que les mesures contrarient leur liberté. C’est exact. Mais si rien n’est entrepris pour que l’#immunité_collective arrive avant la saint-glinglin, la société tout entière va souffrir : les corps et les âmes seront touchés, les liens sociaux de nouveau mis à mal, des secteurs entiers de l’économie refermés. Et la facture sera payée par tous. Les vaccinés assumeront donc les coûts pour une minorité dont la liberté, soudain, vaudra plus que la leur.

    Ce conflit n’est pas près de se résoudre. Il faut donc faire le deuil d’une issue qui satisfasse tout le monde. Les #vaccino-sceptiques ont beau jeu de prétendre qu’ils ne sont en rien les artisans d’un genre de guerre froide menaçant la #cohésion_sociale. Car les vaccinés rétorquent que c’est à eux d’assumer le poids de leur refus, et non à la collectivité. Si, dans ce débat impossible, la pression du politique pouvait servir à convaincre un nombre suffisant pour éviter la crise sanitaire, ce serait un moindre mal. Qui veut encore souffrir de restrictions et de confinement ? Ce n’est pas exactement l’idée qu’on se fait de la liberté.

    https://www.letemps.ch/suisse/piqure-carotte-baton

    #vaccin #vaccination #coronavirus

  • On n’a pas signalé ces deux captations d’interventions d’Aude Vidal sur son livre sur Égologie, dont une très longue par @latelierpaysan ici présent !

    Aude VIDAL - ÉGOLOGIE : écologie, individualisme et course au bonheur
    https://www.youtube.com/watch?v=ouEdpD9w5x0

    L’Atelier paysan s’attaque à l’autonomie technique des paysan-nes en leur proposant une alternative concrète : les former à autoconstruire leur matériel agricole.
    Est-ce suffisant pour enrayer l’industrie de la machine, qui impose de remplacer les paysan- nes par des robots, des drones, des capteurs informatiques ?
    Quelles sont les conséquences de ces « solutions technologiques » pour les communautés paysannes, pour l’environnement, pour le modèle alimentaire ?

    Aude Vidal nous parle ici des « alternatives », dans la suite de son ouvrage Egologie : les
    expérimentations écologistes sont-elles le laboratoire d’innovations sociales plus
    respectueuses de l’être humain et de son milieu ? ou accompagnent-elle un recul sur soi et ce sur quoi il est encore possible d’avoir prise dans un contexte de dépossession démocratique et économique ?

    Une belle manière pour l’Atelier paysan de questionner la limite des alternatives : l’expansion de pratiques alternatives peut-elle provoquer de la transformation sociale ? Les pratiques sociales parviennent-elles à infléchir les rapports sociaux ?
    A l’Atelier paysan, dont l’activité centrale est de proposer des alternatives concrètes et immédiates aux paysannes et paysans, nous pensons que non. Nous avons l’intuition qu’il nous faut dans le même temps tenter d’exercer un rapport de force avec les dominants (pour nous l’industrie de la machine et la techno-science).

    Et une autre plus récente :
    https://www.youtube.com/watch?v=lxqPsK2mkAY

    #Aude_Vidal #écologie #politique #écologie_politique #individualisme #libéralisme #bien-être #développement_personnel

    • Égologie. Écologie, individualisme et course au bonheur

      #Développement_personnel, habitats groupés, jardins partagés... : face au désastre capitaliste, l’écologie se présente comme une réponse globale et positive, un changement de rapport au monde appuyé par des gestes au quotidien. Comme dans la fable du colibri, « chacun fait sa part ».
      Mais en considérant la société comme un agrégat d’individus, et le changement social comme une somme de gestes individuels, cette vision de l’écologie ne succombe-t-elle pas à la logique libérale dominante, signant le triomphe de l’individualisme ?

      http://www.lemondealenvers.lautre.net/livres/egologie.html

      #livre

      #souveraineté_alimentaire #liberté_individuelle #alternatives #Nicolas_Marquis #capitalisme #jardins_partagés #classes_sociales #jardinage #justice_environnementale #dépolitisation #égologie

    • Du bien-être au marché du malaise. La société du développement personnel

      Des ouvrages qui prétendent nous aider dans notre développement personnel, à « être nous-mêmes » ou à « bien communiquer », et des individus qui déclarent que ces lectures ont « changé leur vie » : voilà la source de l’étonnement dont ce livre est le résultat. Comment comprendre ce phénomène ? Comment est-il possible que tant de personnes puissent trouver du sens au monde si particulier du « développement personnel », au point d’en ressentir des effets concrets ?

      Nicolas Marquis prend au sérieux cette expérience de lecture, en cherchant à comprendre ce qui se passe très concrètement entre un lecteur qui veut que quelque chose change dans son existence et un ouvrage qui prétend l’aider en lui parlant de ce qu’il vit personnellement. En procédant à la première enquête sur les lecteurs, il montre en quoi le développement personnel est l’une des institutions les plus frappantes des sociétés individualistes : son succès permet de comprendre les façons dont nous donnons, au quotidien, du sens à notre existence.


      https://www.cairn.info/du-bien-etre-au-marche-du-malaise--9782130628262.htm

    • Le Syndrome du bien-être

      Vous êtes accro à la salle de sport ? Vous ne comptez plus les moutons mais vos calories pour vous endormir ? Vous vous sentez coupable de ne pas être suffisamment heureux, et ce malgré tous vos efforts ? Alors vous souffrez sûrement du #syndrome_du_bien-être. Tel est le diagnostic établi par Carl Cederström et André Spicer.
      Ils montrent dans ce livre comment la recherche du #bien-être_optimal, loin de produire les effets bénéfiques vantés tous azimuts, provoque un sentiment de #mal-être et participe du #repli_sur_soi. Ils analysent de multiples cas symptomatiques, comme ceux des fanatiques de la santé en quête du régime alimentaire idéal, des employés qui débutent leur journée par un footing ou par une séance de fitness, des adeptes du quantified self qui mesurent – gadgets et applis à l’appui – chacun de leurs faits et gestes, y compris les plus intimes... Dans ce monde inquiétant, la bonne santé devient un impératif moral, le désir de transformation de soi remplace la volonté de changement social, la culpabilisation des récalcitrants est un des grands axes des politiques publiques, et la pensée positive empêche tout véritable discours critique d’exister.
      Résolument à contre-courant, ce livre démonte avec une grande lucidité les fondements du culte du corps et de cette quête désespérée du bien-être et de la santé parfaite.

      https://www.lechappee.org/collections/pour-en-finir-avec/le-syndrome-du-bien-etre

      #André_Spicer
      #Carl_Cederström

    • Rigolez, vous êtes exploité

      « Vous êtes éreinté ? Votre activité professionnelle vous plonge dans la #dépression ? Vous songez à mettre fin à vos jours ? Nous avons la solution : ri-go-lez ! » Voilà en substance le message de la direction des #ressources_humaines (DRH) du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse au personnel de l’établissement. La solution arrive à point nommé, car la situation menaçait de devenir dramatique…

      Un peu comme France Télécom hier ou la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) aujourd’hui, le #CHU toulousain est confronté à une recrudescence de #suicides de salariés. Le rapport d’un cabinet de conseil établi en 2016 est formel : les quatre personnes ayant mis fin à leurs jours en quelques semaines la même année (dont une dans les locaux du CHU) l’ont fait à cause de leurs #conditions_de_travail. L’année suivante, dans un des 26 000 documents internes révélés par la presse (1), une infirmière en gynécologie décrit ainsi son quotidien : « Mise en danger de la vie des patientes, mauvaise prise en charge de la douleur, dégradation de l’image des patientes (patientes laissées plusieurs minutes souillées de vomis) (…) mauvaise prise en charge psychologique (annonce de cancer faite récemment, pas le temps de discuter). (…) Une équipe épuisée physiquement (même pas cinq minutes de pause entre 13 h 30 et 23 heures) et moralement (sentiment de travail mal fait et de mettre en danger la vie des patients). »

      Les choses n’ont guère progressé depuis. En février 2019, un patient meurt d’une crise cardiaque dans le sas des urgences. L’infirmier de garde cette nuit-là, en poste depuis 10 heures du matin, avait la charge de plus de quinze patients. Il n’a pas eu le temps de faire les gestes de premiers secours (2). Début mai 2019, rebelote au service de soins intensifs digestifs, en pleine restructuration, où un problème informatique a mené à la mort d’un patient.

      Depuis 2015, une soixantaine de préavis de grève ont été envoyés à la direction par les syndicats. Au moins quatorze grèves ont eu lieu (cinq rien qu’en 2019), sans compter les quelque vingt mobilisations collectives, la douzaine d’actions d’envergure et les chorégraphies parodiques de soignants vues six millions de fois sur les réseaux sociaux. « À l’hôpital des enfants, le nombre d’arrêts-maladie des quatre premiers mois de 2019 est de 20 % supérieur à celui de la même période en 2018, nous explique Mme Sandra C., vingt ans d’hôpital public à son actif, dont dix-sept à l’hôpital des enfants de Toulouse. Nous avons l’impression d’être traités comme des numéros par une direction dont le seul but est de faire appliquer les réductions de coûts et la baisse du personnel. Nous avons besoin d’au moins six cents embauches dans tout le CHU, et vite. »

      Embaucher ? Impossible !, rétorque la direction, largement convertie au lean management, le « management sans gras », une doctrine d’optimisation du rendement élaborée par les ingénieurs japonais du groupe Toyota après la seconde guerre mondiale et peaufinée ensuite dans les éprouvettes néolibérales du Massachusetts Institute of Technology (MIT). L’objectif ? Faire produire plus avec moins de gens, quitte à pousser les équipes à bout.

      Des conditions de travail déplorables, des contraintes de rentabilité qui interdisent d’améliorer le sort du personnel, des salariés qui préfèrent mettre fin à leurs jours plutôt que d’endurer leur activité professionnelle ? Il fallait réagir. C’est chose faite grâce à une initiative de la DRH : des séances de rigologie, cette « approche globale permettant une harmonie entre le corps, l’esprit et les émotions », comme on peut le lire dans le « Plan d’actions 2018 pour la prévention des risques psychosociaux et la qualité de vie au travail » du pôle hôpital des enfants du CHU de Toulouse.

      Yoga du rire, méditation de pleine conscience, techniques variées de relaxation et de respiration, sophrologie ludique… la rigologie vise à « cultiver les sentiments positifs et sa joie de vivre ». Sur la page d’accueil du site de l’École internationale du rire (« Bonheur, joie de vivre, créativité »), l’internaute tombe sur la photographie d’un groupe de salariés hilares faisant le symbole de la victoire. S’ils sont heureux, suggère l’image, c’est qu’ils ont tous décroché leur diplôme de « rigologue » à la suite d’une formation de sept jours en psychologie positive, yoga du rire et autres techniques de « libération des émotions », facturée 1 400 euros. Un rigologue estampillé École du rire, le leader du marché, se fera rémunérer entre 1 000 et 3 000 euros la journée. Il pourra éventuellement devenir chief happiness officer, ces responsables du service bonheur dont les entreprises du CAC 40 raffolent (3).

      La souffrance au travail est devenue un marché, et le service public apparaît comme un nouveau terrain de jeu du développement personnel. Ainsi des policiers confrontés à une vague de suicides (vingt-huit en 2019), auxquels le directeur général de la police nationale a envoyé, fin mai, une circulaire incitant les encadrants à favoriser « les moments de convivialité et de partage » comme les barbecues, les sorties sportives ou les pique-niques en famille (4). Ainsi des agents de la SNCF, une entreprise qui compte depuis le début de l’année 2019 un suicide de salarié par semaine. La direction lilloise de la société ferroviaire en pleine restructuration a fait appel au cabinet Great Place to Work (« super endroit pour travailler »), qui lui a conseillé de… distribuer des bonbons aux agents en souffrance, de mettre en place des goûters-surprises ou encore des ateliers de maquillage (5).

      « Au départ, nous explique Mme Corinne Cosseron, directrice de l’École internationale du rire et importatrice du concept de rigologie en France, je me suis formée pour plaisanter, comme un gag, au yoga du rire, une technique mise au point par un médecin indien, qui s’est rendu compte que ses patients joyeux guérissaient mieux que les sinistres. Le rire permet de libérer des hormones euphorisantes qui luttent contre la douleur », explique cette ancienne psychanalyste qui évoque les endorphines (« un antidouleur naturel qui agit comme une morphine naturelle »), la sérotonine (« la molécule du bonheur »), la dopamine (celle de la motivation) ou encore l’ocytocine (« l’hormone de l’amour »). « C’est un grand shoot gratuit. Beaucoup de grandes entreprises ont commencé à faire appel à nous (SNCF, Total, Suez, Royal Canin, Danone, etc.), car le rire répare point par point tout ce que les effets du stress détruisent. Non seulement le salarié va aller mieux (il ne va pas se suicider, il n’ira pas voir chez le concurrent), mais, en plus, l’entreprise va gagner en productivité. Donc c’est du gagnant-gagnant. »

      Novateur, le CHU de Toulouse a vu se mettre en place des séances de « libération émotionnelle » et de « lâcher-prise » dans le service des soins palliatifs dès 2017. Dans le cadre de ses propositions d’actions 2018-2019 pour prévenir les risques psychosociaux et pour la qualité de vie au travail, la DRH propose désormais d’élargir son offre à d’autres unités sous tension, comme l’hôpital des enfants, où, au mois de mars dernier, deux grèves ont éclaté pour protester contre le projet de réduction du nombre de lits et d’intensification du travail des soignants.

      On soumet ce projet de lâcher-prise à M. Florent Fabre, 31 ans, infirmier au service des urgences psychiatriques. Sa première réaction est de laisser éclater un long rire, générant probablement un apport non négligeable en bêta-endorphines — ce qui lui permet de dire avec une voix parfaitement détendue : « C’est grotesque et indécent. » Pour ce soignant, qui a participé à la lutte victorieuse des salariés de son service, lesquels ont arraché deux postes supplémentaires d’infirmier à l’issue de deux mois de grève durant le printemps 2019, « le niveau du mépris social affiché par la direction du CHU ainsi que par les cadres régionaux de l’agence régionale de santé est totalement aberrant. Dès lors qu’il s’agit d’entendre qu’il y a un vrai manque de soignants, le dialogue se rompt. La santé des agents hospitaliers est le moindre de leurs soucis ». Contactée, la direction du CHU a refusé de répondre à cet appel à embaucher, qu’elle qualifie de « théories de la CGT [Confédération générale du travail] ». « On assume totalement ce document de proposition de rigologie », nous a précisé le directeur de la communication avant de nous raccrocher au nez. On ne rigole plus.

      « Mais, s’agace Mme Maguy Mettais, la pharmacienne chargée de la prévention des risques psychosociaux, avez-vous déjà testé la rigologie ? Ça serait peut-être intéressant que vous essayiez une séance, non ? C’est génial, vous verrez. » Adeptes du journalisme total, nous acceptons la proposition. « Alors, vous mettez les mains droit devant vous et vous expirez en faisant “chah” ! On le fait ensemble ? C’est parti ! Après on met les bras sur le côté et on fait “chou” ! Et un dernier, les bras levés vers le ciel et on va faire un grand “chiii” sur le temps d’expiration. » Docile, nous nous exécutons, pour la bonne cause. « Au final, ce qui est rigolo, c’est que ça fait chah-chou-chi… Comme si ça faisait “salsifis” [elle éclate de rire]. Voilà, j’avais envie de vous le faire découvrir, ça peut être bien avant d’écrire votre article. »

      https://www.monde-diplomatique.fr/2019/07/BRYGO/60014

      #rire #thérapie_du_rire

      –—

      Pour rappel, les #formations dédiées au personnel de l’#Université_Grenoble_Alpes :
      1. Gestion de #conflits (formation mise sous le thème « #efficacité_professionnelle »)
      2. Mieux vivre ses #émotions dans ses #relations_professionnelles (aussi mise sous le même thème : #efficacité_professionnelle)
      https://seenthis.net/messages/882135

      #QVT #qualité_de_vie_au_travail

    • La démocratie aux champs. Du jardin d’Éden aux jardins partagés, comment l’agriculture cultive les valeurs

      On a l’habitude de penser que la démocratie moderne vient des Lumières, de l’usine, du commerce, de la ville. Opposé au citadin et même au citoyen, le paysan serait au mieux primitif et proche de la nature, au pire arriéré et réactionnaire.
      À l’opposé de cette vision, ce livre examine ce qui, dans les relations entre les cultivateurs et la terre cultivée, favorise l’essor des valeurs démocratiques et la formation de la citoyenneté. Défi le alors sous nos yeux un cortège étonnant d’expériences agricoles, les unes antiques, les autres actuelles ; du jardin d’Éden qu’Adam doit « cultiver » et aussi « garder » à la « petite république » que fut la ferme pour Jefferson ; des chambrées et foyers médiévaux au lopin de terre russe ; du jardin ouvrier au jardin thérapeutique ; des « guérillas vertes » aux jardins partagés australiens.
      Cultiver la terre n’est pas un travail comme un autre. Ce n’est pas suer, souffrir ni arracher, arraisonner. C’est dialoguer, être attentif, prendre une initiative et écouter la réponse, anticiper, sachant qu’on ne peut calculer à coup sûr, et aussi participer, apprendre des autres, coopérer, partager. L’agriculture peut donc, sous certaines conditions, représenter une puissance de changement considérable et un véritable espoir pour l’écologie démocratique.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_democratie_aux_champs-9782359251012démocratiques

    • La #durabilité en pratique(s) : gestion et appropriation des #principes_durabilistes véhiculés par les #écoquartiers

      Dans cette contribution, il est question de la durabilité comme objet, dans sa dimension heuristique, en tant que moyen de compréhension voire d’explication des initiatives individuelles, collectives et politiques ainsi que des dynamiques. Il s’agit tout d’abord de se pencher sur la manière dont la durabilité est mobilisée et signifiée, aussi bien sur l’horizon du pensable qui l’accompagne que sur les « manières de faire » qu’elle véhicule, parmi des acteurs divers, pris dans des jeux d’échelles, d’intérêts et dans des engagements parfois contradictoires. Politiquement, la mise en œuvre de la durabilité se décline dans des contextes, pour des raisons et à des finalités diverses que peuvent être la transformation des comportements individuels, la modification de la législation et des cadres réglementaires nationaux et locaux, la redéfinition des stratégies communautaires, etc. Entre pratiques, éthique, fiscalité individuelle d’un côté et enjeux techniques, politiques et sociétaux de l’autre, ces multiples mobilisations de la durabilité rendent cette notion évasive, voire équivoque. Au-delà d’un recensement et d’une classification de cette multiplicité d’usage et de traduction « en pratiques » de la durabilité, c’est sur la base des multiples tensions qui caractérisent ces manières de voir, comprendre, mobiliser et opérationnaliser la durabilité que nous cherchons à venir éclairer les pratiques leurs implications mais aussi leurs conséquences. Pour ce faire nous nous appuyons sur les 37 entretiens (15 avec les concepteurs, 22 avec les habitants) réalisés lors d’une enquête menée en 2012 et 2013 sur l’écoquartier de Lyon Confluence dans le cadre de la thèse de doctorat de Matthieu Adam. Nous analysons les discours portant sur la durabilité. Ceux-ci ont toujours une portée normative et performative mais peuvent aussi être considérés en tant qu’embrayeur de sens permettant de saisir les modalités de réactions, passives (acceptation) et/ou actives (refus, adaptation, contre-proposition, etc.) face à cette quête de durabilité. En analysant les pratiques, les manières d’être, les attitudes ainsi que les représentations d’une part liées à l’injonction de durabilité et d’autre part à sa mise en pratique, nous mettrons au débat des éléments portant tant sur les décalages entre intentions et actions que sur les moyens utilisés pour tenter de les lever. De plus, en changeant de focale, l’analyse fine des discours permet de tirer des enseignements sur le développement durable en tant que valeur et idéologie dominante du projet urbain mais aussi en tant que modalités pratiques quotidiennes.

      https://books.openedition.org/cse/124

      #Georges-Henry_Laffont #Matthieu_Adam

  • Les origines néolibérales de l’antiglobalisme

    « Globalistes » contre « Nationalistes », cette nouvelle ligne de fracture politique masque la vérité : les nationalistes populistes cherchent moins à défendre un modèle social qu’à s’affranchir des contraintes internationales imposés par les règles du #libre-échange. Leur but est en réalité d’aller vers plus de #capitalisme, et de contester le droit des nations non-blanches à intégrer équitablement le jeu du libre-échange mondial.

    Depuis que Trump a installé le conflit entre les « nationalistes » et les « globalistes » comme l’antagonisme politique central, il a été repris en chœur par tous les « populistes » sans exception, de Farage à Orban en passant par Salvini et Bolsonaro. Marine Le Pen a ainsi déclaré dans un récent entretien accordé à Breitbart (le média auparavant dirigé par Bannon) : « Le globalisme est un esprit post-national […] Il porte en lui l’idée que les #frontières doivent disparaître, y compris les protections que ces frontières apportent habituellement à une #nation. Elle repose sur l’idée que ce sont les #marchés tout puissants qui décident de tout. Ce concept de globalisme est poussé par des technocrates qui ne sont jamais élus et qui sont les personnes typiques qui dirigent les choses à Bruxelles dans l’Union européenne. Les gens qui croient aux nations – les nationalistes – c’est exactement le contraire. Ils croient que les nations sont le moyen le plus efficace de protéger la #sécurité, la #prospérité et l’#identité nationales pour s’assurer que les gens prospéreront dans ces nations. »

    À l’intérieur de cette opposition, le « nationalisme » est implicitement compris comme la défense des populations attaquées par la #globalisation_économique, le retour de la #souveraineté de l’#Etat-nation et le « #protectionnisme ». Dans un entretien accordé l’an passé au Figaro, #Emmanuel_Todd estimait qu’un renversement était en train de se produire, aux États-Unis avec le protectionnisme de #Trump : « Une génération avait mis à bas, avec le néolibéralisme de Reagan, la société qu’avait instaurée l’#Etat-providence rooseveltien ; une nouvelle génération d’Américains est en train de balayer aujourd’hui le modèle des années 1980 » ; et au #Royaume-Uni, avec le #Brexit où, alors que « Thatcher était une figure du néolibéralisme aussi importante que Reagan, […] notre plus grande surprise a été de voir la #droite conservatrice assumer le Brexit et discuter à présent ses modalités, et même s’engager à tâtons dans un #conservatisme de “gauche” ».

    Mais la rupture produite par les populistes va-t-elle effectivement dans le sens annoncé par Todd, d’une limitation du #libre-échange, d’un recul du néolibéralisme et d’un #conservatisme_social ? Rien n’est moins sûr dès que l’on s’intéresse à la provenance de ce #nationalisme_anti-globaliste.

    De Thatcher au Brexit : nations souveraines et #libre_entreprise

    Avant d’être soutenu par une partie des ouvriers britanniques déclassés, le Brexit trouve ses origines dans l’#euroscepticisme du Parti conservateur britannique dont la figure de proue a été… #Thatcher. C’est son célèbre discours devant le Collège de l’Europe à Bruges en septembre 1988 qui a fait émerger le think-tank du « Groupes de Bruges » réunissant des Tories eurosceptiques dont #Alan_Sked et #Nigel_Farage, et dont bientôt sortirait le #UKIP conduisant le Royaume-Uni au Brexit. Thatcher tançait dans son discours le « super-État européen exerçant une nouvelle domination depuis Bruxelles », elle opposait l’Europe existante de la #communauté_économique_européenne, celle de la #bureaucratie, du #centralisme et du #protectionnisme à l’#Europe de la #libre-entreprise, du #libre-échange et de la #déréglementation qu’elle appelait de ses vœux.

    Il fallait surtout en finir avec le protectionnisme à l’égard du monde extra-européen de façon à réconcilier les nations européennes avec les « marchés réellement globaux ». La critique de l’Europe ne portait cependant pas seulement sur les contraintes pesant sur la #libre_entreprise, la recherche d’une identité européenne transcendante faisait aussi courir le risque d’une disparition des #identités_nationales avec leurs coutumes et leurs traditions. Contre ce « méga-État artificiel », il fallait concevoir l’Europe comme une « famille de nations ».

    Le libre-échange d’une part et le nationalisme d’autre part que Thatcher opposait à la bureaucratie régulatrice de Bruxelles, n’étaient du reste pas séparés, mais bien d’un seul tenant : « Je n’eus d’autre choix, affirme-t-elle dans ses mémoires, que de brandir le drapeau de la #souveraineté_nationale, de la #liberté_du_commerce et de la #liberté_d’entreprise – et de combattre ». On se situe donc à mille lieux d’un nationalisme qui chercherait à s’établir en rempart contre la #mondialisation économique et le libre-échange : c’est au contraire la récupération de la #souveraineté_nationale qui, en s’affranchissant des contraintes supranationales européennes, doit permettre aux peuples de se réconcilier avec le libre-échange mondialisé.

    Or cette position nationale-néolibérale, qui veut faire de la nation britannique l’actrice directe de son inscription dans la #mondialisation_économique, est celle de tous les principaux brexiters, Farage en tête, mais aussi de tous les défenseurs d’un « hard brexit » parmi l’establishment Tory, de #Boris_Johnson à #Jacob_Ress-Mogg en passant par #Steven_Baker et #Dominic_Rabb. Au deuxième semestre 2018, une enquête de Greenpeace a révélé que #David_Davis, l’ancien secrétaire au Brexit de #Theresa_May, #Owen_Paterson, l’ancien secrétaire à l’agriculture et à l’environnement de David Cameron, et #Shanker_Singham, un expert commercial de l’Institute of Economic Affairs, s’étaient rendus en Oklahoma au cours d’un voyage financé par le lobby agro-industriel américain pour préparer avec des membres de l’administration Trump un accord commercial bilatéral post-Brexit, prévoyant notamment l’importation en Angleterre de #poulet lavé au chlore et de #bœuf aux hormones.

    Paterson, en déplorant qu’un tel accord soit impossible dans le cadre actuel des réglementations de l’Union européenne, a tweeté qu’il était essentiel que « le Royaume-Uni ait le contrôle de ses tarifs et de son cadre réglementaire ». C’est peu de dire qu’on est loin du « #conservatisme_de_gauche » … Au contraire, comme l’avait anticipé Thatcher, la récupération de la souveraineté nationale face à l’#Union_européenne est le moyen de plus de #déréglementation et de libre-échange.

    Anti-globalisme et libre-échangisme mondialisé chez #Rothbard

    Qu’en est-il aux États-Unis ? « La génération qui est en train de balayer le modèle des années 1980 » est-elle, à la différence du Royaume-Uni, en rupture avec le néolibéralisme de Reagan ? La droite radicale qui a contesté l’héritage de Reagan pour finalement aboutir à l’élection de Donald Trump s’est construite au tournant des années 1990 dans les marges du Parti républicain. Réunissant des « paléo-libertariens » autour de #Murray_Rothbard et #Lew_Rockwell et des « paléo-conservateurs » autour de Patrick Buchanan, ce mouvement s’appelait « paléo » parce qu’il revendiquait un retour à la #Droite_originaire (#Old_Right) du Parti républicain entre les années 1930 et 1950 qui défendait l’#isolationnisme et les intérêts de la nation américaine (#America_First) contre l’#interventionnisme_militaire, mais aussi la #liberté_individuelle, le gouvernement minimal et la propriété privée contre le #New_Deal et le #Welfare_state. Il s’était formé pour contester la prise du pouvoir sous #Reagan puis l’hégémonie sous Bush des néoconservateurs et leur imposition du #Nouvel_ordre_mondial. Leur critique s’est incarnée dans les campagnes des primaires républicaines de #Buchanan en 1992 et 1996.

    Ce que ciblaient les paléo dans le Nouvel ordre mondial, c’était un super-étatisme internationaliste, un système mondial de Welfare-warfare state, où l’importation de la « démocratie globale » partout dans le monde par l’interventionnisme américain sous l’égide de l’ONU se conjuguait à un gouvernement économique mondial de type keynésien. Les termes de « globalisme » et de globaloney étaient utilisés notamment par Rothbard au début des années 1990 pour décrier ce système et ils étaient empruntés au vocabulaire de la Old Right pour qui ils désignaient déjà ce complexe internationaliste de l’interventionnisme extérieur onusien et de la perspective d’un New Deal global que ses membres critiquaient dans les politiques de Franklin Roosevelt et Harry Truman.

    Rothbard puisait notamment son inspiration chez un historien révisionniste de la Seconde Guerre mondiale dont il avait été proche, Harry Elmer Barnes. De plus, dans les années 1970, alors que la Guerre du Vietnam était encore en cours, des anti-impérialistes avec qui il collaborait avaient déjà remis au goût du jour la critique du globalisme. Lorsque la globalisation économique se concrétisa dans la première moitié des années 1990 avec l’Alena puis la création de l’OMC, ces nouveaux éléments devinrent partie intégrante de sa critique et les nouvelles cibles de l’attaque contre le « globalisme ». Rothbard dénonçait l’Alena comme du « commerce bureaucratique réglementé » conçu par « un sinistre Establishment centriste dont le dévouement à la liberté et au libre-échange s’apparente à celui de Leonid Brejnev ». L’Alena entraînait en particulier une harmonisation des législations vers le haut qui allait contraindre les entreprises américaines à se soumettre aux normes environnementales et au droit du travail contraignants des législations canadiennes et mexicaines contrôlées par des syndicalistes et des socialistes.

    Tout ce « mercantilisme » ne signifiait rien d’autre selon lui que la spoliation que les élites politiques mondiales opéraient sur le libre-échange véritable au détriment de la masse des gens qui ne pouvaient en jouir directement. Il alertait sur la perte de souveraineté que représentait l’Alena qu’il comparait au « super-étatisme de la Communauté européenne » car cet accord imposait la mise sur pied d’« institutions d’un super-gouvernement internationaliste arrachant la prise de décision des mains des Américains ». Face à cette « politique globaliste » (globalist policy), une « nouvelle coalition populiste » et « un nouveau nationalisme américain » devaient être définis : il fallait abroger l’Alena, se retirer de toutes les agences gouvernementales supranationales (ONU, OIT, UNESCO, etc.), stopper l’aide au développement et durcir les conditions d’immigration qui provoquaient l’élargissement de l’État social, au nom d’authentiques marchés libres.

    Comme chez Thatcher, on est à l’opposé d’une critique du libre-échange ; le nationalisme est au contraire là aussi un moyen de sauver le libre-échange mondialisé qui est confisqué par les institutions supranationales bureaucratiques et socialisantes – en un mot « globalistes ».

    Lorsque les populistes s’attaquent au « globalisme », ils emboîtent le pas d’une critique qui ne visait pas à l’origine la mondialisation des échanges de biens et de services, mais au contraire le super-étatisme des élites politiques mondiales qui parasitent le fonctionnement du libre-échange mondialisé. Une distinction conceptuelle s’impose donc entre le « globalisme » et le « mondialisme », puisque dans les cas des héritages de Thatcher ou de Rothbard, l’anti-globalisme va de pair avec un mondialisme libre-échangiste absolument revendiqué.
    Anti-globalisme et hiérarchie des nations de Buchanan à Trump

    Aux États-Unis, après la seconde campagne de Buchanan pour les primaires républicaines de 1996, les premiers doutes des libertariens ont cependant laissé place à la rupture avec les paléo-conservateurs autour de la question du protectionnisme et des barrières tarifaires. La rupture fut définitivement consommée en 1998 avec la publication du livre de Buchanan The Great Betrayal. How American Sovereignty and Social Justice Are Being Sacrified to the Gods of the Global Economy. C’est dans ce livre que Buchanan affirme son attachement au « nationalisme économique » et qu’il fait du « conflit » entre les « nationalistes » et les « globalistes » le « nouveau conflit de l’époque qui succède à la Guerre froide »[1], définissant la ligne que reprendront littéralement Bannon et Trump. Soutenant le protectionnisme industriel, il déplace le contenu de l’anti-globalisme dans le sens de la défense des intérêts économiques nationaux contre la mondialisation du libre-échange.

    Cependant, l’opposition simple entre le nationalisme économique à base de protectionnisme industriel et le libre-échange illimité mérite d’être approfondie. D’abord, Buchanan est toujours resté un adversaire résolu de l’État-providence et The Great Betrayal est surtout une défense de l’économie américaine pré-New Deal où l’existence de barrières tarifaires aux importations a coïncidé avec une période de croissance. Pour autant, cette période a été marquée par de fortes inégalités économiques et sociales.

    Ensuite, dans le cas de Trump, l’usage qu’il fait du protectionnisme est pour le moins pragmatique et ne relève pas d’une position de principe. Lorsqu’il a baissé drastiquement fin 2017 l’impôt sur les sociétés, il a montré que sa défense de l’emploi américain ne convergeait pas nécessairement avec la « justice sociale ». Ciblant certaines industries correspondant à son électorat comme l’automobile, il se sert surtout des barrières tarifaires aux importations comme d’une arme parfois purement psychologique et virtuelle, parfois effective mais temporaire, dans une guerre commerciale qui peut aboutir à davantage de libre-échange.

    Dans l’USMCA (United States-Mexico-Canada Agreement), l’accord de l’Alena renégocié, si 75% des composants d’une automobile devront être fabriqués aux États-Unis pour qu’elle soit exemptée de barrières douanières (contre 62, 5% avec l’Alena), en revanche le marché laitier canadien sera davantage ouvert aux fermiers américains, tandis que Trump a récemment supprimé les barrières aux importations d’acier et d’aluminium venant du Mexique et du Canada, pour inciter ces pays à ratifier l’USMCA. S’il continue de se servir des droits de douane punitifs dans la guerre commerciale avec la Chine, il a recherché davantage de libre-échange avec l’Union européenne.

    Enfin, lorsque des journalistes demandèrent à Buchanan de quel économiste il s’inspirait, il répondit qu’il s’agissait de Wilhelm Röpke[2], l’un des principaux fondateurs de l’ordo-libéralisme, la forme prise par le néolibéralisme en Allemagne qui inspira la politique économique de Ludwig Erhardt sous Adenauer. Or Röpke n’était pas un thuriféraire, mais bien au contraire un opposant farouche au « nationalisme économique » et au « protectionnisme » qui représentait des fléaux pour l’ordre économique international qu’il cherchait à construire[3]. Cependant, il estimait que le libre-échange mondial ne pouvait intégrer les nations postcoloniales, car il n’avait été possible avant la première guerre mondiale que parmi le cercle des nations occidentales partageant un même ordre de valeurs culturelles et religieuses.

    Cette insistance sur des conditions extra-économiques morales et spirituelles au développement économique fait qu’il revendique une « troisième voie » appelée « économie humaine » entre le libre-échange purement fondé sur la concurrence et la social-démocratie. En cohérence avec cette « économie humaine », il s’engagea publiquement en faveur du maintien de l’apartheid en Afrique du Sud parce que les Noirs sud-africains se situaient « à un niveau de développement qui excluaient la véritable intégration spirituelle et politique avec les Blancs hautement civilisés »[4].

    Son nationalisme n’était finalement pas dirigé contre le libre-échange, mais pour un ordre hiérarchique international fondé sur des conditions de développement économiques différenciées, ne laissant pas aux nations non blanches les moyens d’intégrer le libre-échange mondial. Lorsque Buchanan tempête contre l’immigration et la reconquista économique mexicaine menaçant la culture américaine, il se situe effectivement dans le sillage de la position nationale-néolibérale de Röpke. Dans un débat télévisé en vue des élections européennes de 2019, Marine Le Pen promettait elle aussi, du reste, d’opposer au « capitalisme sauvage » une « économie humaine ».

    Lorsque des universitaires ou des commentateurs, y compris à gauche, insistent sur les aspects économiques positifs pour les populations, du nationalisme anti-globaliste, ils se méprennent absolument sur les origines comme sur les politiques menées par les populistes nationalistes. Ceux-ci revendiquent la récupération de la souveraineté nationale et critiquent les règles transnationales de la globalisation économique, non pour protéger leur modèle social et le droit du travail de leur population, mais pour s’affranchir de ce qui resterait en elles de contraintes environnementales ou sociales, et s’en servir comme tremplin vers plus de capitalisme et de libre-échange, ou pour contester le droit des nations non-blanches à intégrer équitablement le jeu du libre-échange mondial. Dans cette bataille, ce sont les national-néolibéraux qui affrontent les globalistes néolibéraux, dans une course qui pousse le monde dans une direction toujours plus mortifère, et ne comporte pas le moindre aspect positif.

    https://aoc.media/analyse/2019/10/28/les-origines-neoliberales-de-lantiglobalisme

    #nationalisme #globalisme #anti-globalisme #néolibéralisme #néo-libéralisme #populisme #discours_de_Bruges #industrie_agro-alimentaire #boeuf

    ping @karine4

  • Loi renseignement : des « Imsi Catcher » espions devant l’Assemblée ?
    http://www.franceinfo.fr/actu/politique/article/des-appareils-pour-espionner-les-conversations-pres-d-une-manifestation-c

    La Quadrature du Net affirme avoir constaté lundi qu’au moins deux « Imsi Catcher » étaient actifs devant l’assemblée pour espionner les communications des manifestants mais aussi celles des députés."Les appareils ne sont plus là, et on ne sait pas qui les a déployés", affirme Adrienne Charnet, la porte-parole de l’association, alors que le projet de loi est précisément sensé encadrer l’usage de ces machines.

    #Assemblée_nationale_(France) #IMSI-catcher #La_Quadrature_du_Net #Liberté_individuelle #Projet_de_loi_sur_le_renseignement #Renseignement_d'origine_électromagnétique #Surveillance_électronique #Vie_privée

    • Devant l’Assemblée, des valises-espionnes ? « Pas assez de preuves »
      http://rue89.nouvelobs.com/2015/04/16/devant-lassemblee-valises-espionnes-assez-preuves-258704

      Le problème, c’est que nous n’aurons probablement jamais le fin mot de l’histoire. Sauf si un agent se sent une âme de lanceur d’alerte, et souhaite nous contacter – qu’il n’hésite pas.

      C’est par là que l’anecdote prend d’ailleurs un sens nouveau. « Quelle que soit la réalité de qui a fait ça, pourquoi et pendant combien de temps, ça illustre parfaitement la crainte engendrée par le projet de loi », soulève Adrienne Charmet.

      Et en effet, cette histoire reflète parfaitement l’impasse dans laquelle cette logique de surveillance automatisée, invisible et massive, et aujourd’hui portée en France dans le projet de loi sur le renseignement, nous place. A savoir dans une incertitude complète. Sans qu’il soit possible de savoir si notre inquiétude vis-à-vis du respect de nos libertés relève de la vigilance légitime ou de la paranoïa excessive.

      C’est le panoptique en acte : nous voilà prisonnier de cette fameuse cellule, en sachant que l’on peut être observé mais sans savoir si on l’est vraiment. Sauf, et on y revient, si un lanceur d’alerte se décide à nous révéler que nous sommes effectivement scrutés. Et comment.

  • 701 000 heures de garde-à-vue
    https://www.playlistsociety.fr/2014/01/701-000-heures-de-garde-a-vue/116176

    Je voudrais ici oser une hypothèse. Une thèse même. Cette thèse serait ceci : la surveillance arachnéenne des citoyens-clients par ceux qui nous gouvernent « verticalement » (pouvoirs d’État tout autant que pouvoirs libéraux des multinationales des réseaux) n’est si étonnamment tolérée que parce qu’elle s’ancre, « horizontalement » sur des pratiques sociales de contrôles mutuels — quotidiennes, familières, devenues naturelles. Autrement dit : la NSA pousse sur un terreau sociétal qui a fait du contrôle de soi, des autres et du monde, par la technologie, une évidence du lien, un ethos, une manière de vivre. La tige croît sur des rhizomes.

    Je me contrôle, tu me contrôles, nous nous contrôlons, ils nous contrôlent. Il y aurait comme une fractalisation de la surveillance, de la gestion et du contrôle qui fait qu’entre la mère qui s’introduit sur le facebook de sa fille, le recruteur qui scanne les failles d’un candidat sur le web, le mari qui lit aussi bien les SMS reçus par sa femme que ses factures de carte bleue, le vieux qui fait surveiller sa résidence secondaire par webcam à déclencheur de mouvement et la NSA, tout là-haut, qui surveille Alcatel, Merkel, Duschmoll ou Strauss-Kahn, il y a un même motif récurrent, le même pli sordide, la même économie de désir centrée sur la prévention, la peur et la sécurisation à outrance de ce qui peut surprendre, dévier, vivre.

    [...]

    Ce désir de contrôle, cette pulsion de surveillance et de sécurité frénétique, elle passe désormais par chacun d’entre nous. Elle prend corps et fait fibre dans nos nerfs. Chacun s’en fait le relai, le colporteur, la conduction jouissive et peureuse. Chacun y trouve son petit plaisir de flic, de gestionnaire en maîtrise, de voyeur à deux balles. Tu contrôles ta maison, ta voiture, tes achats ; il surveille les mails de sa femme, géolocalise sa fille, budgétise le temps de connexion de son fils. Elle contrôle son pouls, sa tension, compte ses calories et ses pas. Vous filtrez vos appels, cherchez votre ex sur Facebook, googueulisez la fille que vous avez rencontrée au bar hier plutôt que de la découvrir telle qu’elle se révèle. Et l’on vous offre tous les outils personnels et paresseux pour ça. Toutes les applis. Toute la quincaillerie clinquante du geek à portée de clics et de bips.

    #Alain_Damasio #Contrôle_social #Internet #Liberté_individuelle #National_Security_Agency #Numérique #Révélations_d'Edward_Snowden #Surveillance_globale #Vie_privée

  • Ils interceptent nos lettres
    https://n.survol.fr/n/ils-interceptent-nos-lettres

    On ne connait pas les critères pour être suspect, afin que personne ne sache comment les contourner. Peut-être est-ce de lire un contenu qui semble lui-même suspect selon l’opinion de l’équipe. Peut-être est-ce simplement de parler à quelqu’un qui est lui-même lié directement ou indirectement à un suspect. Peut-être est-ce exprimer une opinion positive d’un évènement qu’on est sensé juger négativement. Peut-être est-ce plus compliqué, ou plus arbitraire.

    On sait juste que si nous sommes qualifiés suspects, là ils auront aussi le droit d’ouvrir les lettres, d’enregistrer le téléphone et d’écouter nos conversations. Ils auront même le droit d’enregistrer tout ce que nous écrivons, peu importe où. Ils écoutent, lisent, mais aussi archivent pour cinq ans – ou plus si vous utilisez une langue qu’ils ne savent pas décoder.

    #France #Internet #Liberté_individuelle #Métadonnée #Numérique #Surveillance_globale #Suspect #Vie_privée

    • « avant » aborder le sujet c’était se rendre incontournablement suspect aux yeux de l’interlocuteur et encore maintenant on peut naivement (s’) entendre demander « mais de quoi ? »

  • Ce que prévoit le projet de loi sur le renseignement sur Internet
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/03/18/ce-que-prevoit-le-projet-de-loi-sur-le-renseignement-sur-internet_4594423_44

    Le projet de loi sur le renseignement, qui sera présenté, jeudi 19 mars, en conseil des ministres, compte renforcer la surveillance des internautes au nom de la lutte contre le terrorisme. En préparation depuis près d’un an, le texte, dont Le Monde a pu se procurer la version soumise au Conseil d’Etat pour avis, prévoit notamment des mesures clés renforçant la surveillance des métadonnées des internautes, à savoir les éléments « entourant » une communication : expéditeur, adresse de destination...

    #Antiterrorisme #Communauté_française_de_renseignement #France #Internet #Liberté_individuelle #Loi #Police_(institution) #Politique #Surveillance_globale

  • Renseignement : désastreuse dérive du gouvernement Valls sur la surveillance !
    http://www.laquadrature.net/node/9139

    Alors que la loi sur le renseignement était annoncée comme une grande loi permettant de protéger les droits fondamentaux, l’instrumentalisation sécuritaire des événements meurtriers de janvier risque d’aboutir à une incroyable dérive du gouvernement en matière de surveillance des citoyens. La Quadrature du Net appelle les citoyens et les députés à y résister.

    #Antiterrorisme #Attentats_de_janvier_2015_en_France #France #Gouvernement_Manuel_Valls_(2) #Liberté_individuelle #Police_administrative_en_France #Surveillance_électronique #Vie_privée

  • Terrorisme, racisme, antisémitisme : les grandes manœuvres du gouvernement
    http://www.nextinpact.com/news/93160-terrorisme-racisme-antisemitisme-grandes-man%C5%93uvres-gouverneme

    « Tout ce qui est illicite, illégal, infraction dans l’espace physique, doit être reconnu également [comme tel] dans l’espace Internet » a déclaré la Garde des Sceaux (voir BFM). La difficulté, selon la ministre de la Justice, réside dans les réponses techniques qui pourront être apportées.

    #Antisémitisme #Apologie_du_terrorisme #Attentats_de_janvier_2015_en_France #France #Internet #Justice #Liberté_individuelle #Racisme #Terrorisme

  • Suivre les piétons via les caméras, entre opportunités et interrogations
    http://www.atelier.net/trends/articles/suivre-pietons-cameras-entre-opportunites-interrogations_432359

    La caméra de surveillance voyait et enregistrait les mouvements des piétons, désormais elle est capable de les suivre automatiquement. Une équipe d’ingénieurs de l’université de Washington a mis au point un algorithme permettant aux caméras d’attribuer une couleur et un chiffre précis à chaque individu enregistré puis de le suivre. Mais la traque du mouvement des piétons ne s’arrête pas au champ de vision de la caméra puisque, avec le programme développé, les appareils sont en mesure de communiquer entre eux et de se transmettre les données liées à un individu. Dans un espace entièrement couvert par les caméras, on pourrait donc reconstituer précisément le parcours de toute une série de personnes. Mais, entre vie privée et sécurité des données, le programme pose de nombreuses questions.

    #Algorithme #Caméra_de_sécurité #Liberté_individuelle #Marketing #Surveillance_vidéo #Sécurité #Université_de_Washington #Vidéo_surveillance #Vie_privée

  • Whatsapp intègre maintenant un chiffrement de bout en bout grâce au protocole de TextSecure
    http://korben.info/whatsapp-integre-maintenant-chiffrement-bout-en-bout-grace-au-protocole-tex

    Cette annonce donne le vertige et va dans le bon sens concernant la protection de notre vie privée. Vous connaissez tous WhatsApp, ce logiciel de messagerie instantanée utilisé par plus de 600 millions de personnes et accessoirement propriété de Facebook ?

    Et bien ils viennent de frapper un grand coup en adoptant le protocole de TextSecure. Pour ceux qui ne connaitraient pas encore ce protocole sous licence libre GPLv3, sachez qu’il est développé par Whisper Systems et qu’il permet un chiffrement de bout en bout des messages.

    […]

    Et bam, plusieurs milliards de messages indéchiffrables d’un coup… DTC la NSA (ou pas…).

    Annonce déconcertante… mais plutôt bonne je suppose.

    Bon, on peut quand même faire la fine bouche et relever que :

    – l’application n’est pas open source, donc impossible de lui faire confiance (= n’utilisez pas Whatsapp pour des activités subversives !) ;

    – bien que Whatsapp repose sur… la technologie open source Jabber/XMPP augmentée d’un certain nombre de fonctionnalités pratiques mais diminuée d’un certain nombre d’autres pour des raisons exclusivement marketing (je rentre pas dans les détails…), les modifications ne sont pas publiées et surtout la compatibilité avec les autres clients Jabber/XMPP est rompue, sans même parler des clients alternatifs apparus par rétro engineering qui sont sauvagement attaqués par Facebook (cf. le sort subi à OpenWhatsapp et les plaintes DMCA) et probablement pas pour rien quand on voit les autorisations réclamées par l’application officielle ;

    – faut-il y voir une consécration de la supériorité des méta-données sur les contenus aussi en terme d’exploitation commerciale (l’utilisation ne peut se faire sans fournir un numéro de mobile) ? C’est à dire que Whatsapp/Facebook, en plus de collecter des numéros de téléphone par million, peut créer un graph social qui reste très complet et potentiellement attentatoire aux libertés individuelles quand couplé à la géolocalisation par exemple ;

    – ou bien est-ce simplement la consécration comme certains l’annoncent depuis en gros les révélations Snowden de la privacy comme nouvelle killer feature (avec toute l’instrumentalisation qui va avec) ? Contraignant ainsi Whatsapp à garder un coup d’avance devant les alternatives émergentes comme Bleep de BitTorrent, mon cher et très prometteur Tox et bien d’autres ;

    – enfin, sachant que Whatsapp s’est construit uniquement en entretenant un malentendu (“des SMS gratuits partout dans le monde”) et que c’est là son unique savoir faire (pour rappel il n’y a aucune innovation technologique notable) on peut malheureusement s’attendre à ce que ce type d’annonce repousse à loin l’adoption de messageries plus performantes, plus sécurisée et y compris en terme de métadonnées, et autonomes (décentralisée).

    #Chiffrement #Facebook #Liberté_individuelle #Messagerie_instantanée #Métadonnée #Révélations_d'Edward_Snowden #TextSecure #Vie_privée #WhatsApp #Whisper_Systems

    • la technologie open source Jabber/XMPP augmentée d’un certain nombre de fonctionnalités pratiques mais diminuée d’un certain nombre d’autres pour des raisons exclusivement marketing (je rentre pas dans les détails…),

      Les détails m’intéressent en fait (au pire si t’as un lien) :)

      Qu’est-ce que leur chiffrement apporte par rapport à un OTR ?

      Le fait que ça ne soit pas libre pose un gros problème en effet, et aussi qu’ils récupèrent les numéros de tout le monde.

      Il faut aussi se poser la question de leur modèle économique...

    • Je connais pas précisément la technologie de TextSecure/Whisper Systems, mais en effet, je lis qu’il sont partis de OTR et ajoutant quelques fonctions :
      http://en.wikipedia.org/wiki/TextSecure

      En fait, toute l’idée de Whatsapp (qui n’est rien d’autre qu’un chat XMPP) c’est de simplifier à l’extrême l’expérience utilisateur en commençant par supprimer (du point de vue de l’utilisateur) toute la partie authentification. Donc pas de login et pas de mot de passe. C’est le téléphone lui-même qui sert à s’identifier et s’authentifier. Je n’ai pas de compte Whatsapp, mais je suppose qu’à l’inscription il suffit de donner son numéro de téléphone. On reçoit alors un (vrai) SMS avec un PIN code, on l’entre dans l’app et on garanti donc être propriétaire de ce numéro. Là un mot de passe aléatoire est généré et stocké sur le mobile, mais inconnu de l’utilisateur. S’il change de mobile, il recommence l’opération qui vise à obtenir un nouveau mot de passe. Mais impossible d’avoir (sauf en bidouillant) un même compte Whatsapp sur des terminaux différents (une fonctionnalité pourtant offerte par XMPP) et encore moins sur un ordinateur. Et s’il change de numéro, il doit prévenir ses contacts ! Mais il suffit appeler ça du « SMS gratuit »...

      De leur côté, Whatsapp fabrique donc une base de donnée de ses utilisateurs avec un identifiant unique et universel : leur numéro de mobile. Ils aspirent le carnet d’adresse de l’utilisateur et sont en mesure de lui dire avec qui il peut utiliser Whatsapp. Et si son correspondant n’a plus Whatsapp parce qu’il a déterré son Nokia 3310, et bien le message n’arrive jamais... Même problème qu’avec iMessage je suppose : http://www.nextinpact.com/news/90848-apple-fournit-enfin-moyen-se-desinscrire-directement-dimessage.htm

      Parmi les fonctionnalités ajoutées ou en tous cas revues, il y a les pièces jointes simplifiées, les notification PUSH ou les accusés d’envoi, de réception et de lecture. Et donc aussi maintenant le chiffrement de bout en bout, mais probablement d’autres aussi.

      Tout ça c’est pas idiot et le coup du « SMS gratuit » prouve qu’ils ont vu juste.

      D’ailleurs c’est incroyable, 100% des gens qui utilisent Whatsapp le voit en effet comme du SMS gratuit. Je leur dit comme le sont souvent les SMS aujourd’hui. Ils répondent « mais là c’est dans le monde entier ». « Et les emails, le chat facebook, Skype... c’est gratuit et c’est dans le monde entier. » "Euh oui, mais non, là c’est du SMS tu comprends". « Oui oui, je comprends, du SMS où t’as besoin d’être connecté à Internet... »

      Franchement ça me dépasse. Mais c’est très intéressant de voir à quel point ce qui compte vraiment c’est la simplicité d’installation, d’usage et de fonctionnalités, associés à un bon marketing. C’est un bon enseignement pour les autres applications.

      Enfin, pour bien comprendre comment fonctionne Whatsapp, il faut aller voir du côté d’OpenWhatsapp justement :
      http://openwhatsapp.org
      https://github.com/tgalal/yowsup ("whatsapp" sur github donne pas mal de résultats)

      On apprend aussi ici qu’ils ont forké ejabberd :
      https://chatsecure.org/blog/fixing-the-xmpp-push-problem

      Et pas mal de détails par ici aussi :
      http://highscalability.com/blog/2014/2/26/the-whatsapp-architecture-facebook-bought-for-19-billion.html

    • oki, merci pour ces précisions intéressantes.

      Le « push » est de base dans XMPP, je ne comprends pas pourquoi tu dis que c’est quelque chose en plus. À moins que ça soit sur tél : je ne me suis pas encore attaqué au développement android, mais je crois que c’est difficile de réveiller le téléphone sans passer par google.

      Accusé de réception existe aussi déjà (de lecture faut que je vérifie), et chiffrement de bout en bout y’a plusieurs options plus ou moins bancales (ça parle de standardiser l’usage d’OTR dans XMPP en moment, ce qui serait une très bonne chose, car tous les clients font plus ou mois à leur sauce).

      Edit : à la lecture du lien chatsecure (que j’avais déjà lu), c’est bien du problème lié aux téléphones dont on parle.

    • @sandburg et entre temps ça s’est beaucoup développé côté XMPP, notamment avec OX (OpenPGP moderne), et OMEMO (basé sur le protocole de signal), des notifications utilisable avec téléphone, la gestion des fichiers attachés qui a bien évolué, etc.

  • Le projet de loi antiterroriste vise Internet
    http://www.mediapart.fr/journal/france/140914/le-projet-de-loi-antiterroriste-vise-internet

    Au nom de la lutte contre les « loups solitaires » et le départ de Français pour le djihad en Syrie, les députés s’apprêtent à voter un projet de loi qui prévoit de censurer des sites faisant « l’apologie du terrorisme » et de sanctionner « la préparation » d’un attentat sur internet. Une attaque sans précédent dans les libertés numériques, qui offre de nouveaux pouvoirs aux forces de police.

    #Administration #Censure #France #Internet #Justice #Liberté_individuelle #Législation #Police_(institution) #Terrorisme

  • La liberté individuelle numérisée…
    http://www.contrepoints.org/2014/07/16/172599-la-liberte-individuelle-numerisee

    Un système de santé fondé sur des pré-diagnostics à l’insu des patients se met en place en Caroline du Nord.

    C’est déjà presque en place en Pennsylvanie et en Caroline du Nord : les hôpitaux collectent des données concernant ceux qui seront bientôt leurs clients potentiels en tant que malades afin qu’ils interviennent avant même qu’ils ne soient sérieusement atteints par une affection. Des officines spécialisées en traitement de données combinent les données publiques de santé accessibles, l’open data, avec les transactions effectuées avec les cartes de crédit.

    L’évidence.

    #Banque #Big_data #Carte_de_crédit #Liberté_individuelle #Numérique #Open_data #Santé #Surveillance_électronique #Vie_privée #États-Unis

  • La #Belgique en plein délire liberticide
    http://fr.myeurop.info/2013/05/31/la-belgique-en-plein-delire-liberticide-9348

    Marco Bertolini

    La loi dite SAC – Sanctions administratives communales – visant surtout les incivilités commises par les #jeunes, vient d’être renforcée en Belgique. Elle permet aux municipalités de judiciariser la vie quotidienne. Il est désormais interdit de ne pas interdire en Belgique.

    Le lire la (...)

    #Société #Flandre #interdit_d'interdire #liberté_individuelle #loi_liberticide

    • Effectivement, on nage en plein délire :

      Quels sont donc les « crimes » reprochés essentiellement à la jeunesse ? La liste des sanctions prises par les municipalités flamandes est un hallucinant inventaire à la Prévert. Un inventaire surréaliste que le poète aurait dressé lors d’un mauvais délire.

      Exemples parmi d’autres :

      Interdiction des confettis de plus de 10 millimètres de diamètre non biodégradables à Dendermonde, lors du carnaval.
      Interdiction des rassemblements de plus de dix cyclistes à Dendermonde également.
      Interdiction de crier pour appeler une personne ou de siffler une fille dans la rue à Lokeren.
      Interdiction de raconter des rêves prémonitoires ou de prédire l’avenir sur la voie publique dans cette même ville de 40 000 habitants du nord du pays. Est-ce par peur des résultats des élections municipale de 2014 ?
      Interdiction de secouer les tapis et carpettes par la fenêtre à Schaerbeek
      Interdiction de s’asseoir sur le dossier ou l’accoudoir d’un banc public est passible d’une amende de 125 euros à Hasselt.
      Interdiction de faire la queue devant une cabine téléphonique ou un garage à vélo à Willebroek.
      Interdiction de jouer au volleyball sur un terrain de football à Hasselt…

      En votant une loi au niveau laissant aux municipalités un droit quasiment sans limite de réglementer la vie quotidienne, le parlement belge a ainsi ouvert la porte à ce délire répressif des élus locaux.

    • Je ne sais pas pourquoi l’article de @myeurop se focalise sur la Flandre, car les SAC sont d’application sur tout le territoire belge. Bizarre, d’autant plus que des bourgmestres flamands se sont opposés officielement au projet, ce qui n’est le cas ni à Bruxelles, ni en Wallonie. L’article donne aussi l’impression que ce sont des mesures gadgets alors que les réglements généraux de police, sous l’autorité des bourgmestres recouvrent de nombreux faits, jusqu’aux agressions, coups et blessures et vols simples. Des poubelles sorties le mauvais jour jusqu’aux coups de couteau, la prostitution en rue ou l’ivresse publique en résumé.

      La nouvelle régulation renforce l’arsenal à la disposition des autorités locales, en l’étendant donc aux mineurs à partir de 14 ans, mais aussi en augmentant les tarifs des amendes (jusqu’à 350 euros). Ce dispositif pose plusieurs autres problèmes : par exemple, la possibilité de cumul des amendes, l’arbitraire local (règlements différentes d’une commune à l’autre).

      Est-ce que cette extension va permettre de combler les espaces non couverts par la justice et répondre au « sentiment d’insécurité » et à l’impression « d’impunité » ? Rien n’est moins sur. D’autant plus qu’en terme de moyens, il s’agit bien d’amendes administratives, donc gérées au niveau des communes qui contractualisent et réduisent leurs effectifs à tout va !