• #Fascisme & #Extrême-droite – siamo tutti antifascisti

    Depuis l’arrêt de mes articles « Dans mon historique » (https://lunatopia.fr/categories/historique), je réfléchi au format qui me conviendrait pour les remplacer. Je l’ai dit dans le dernier en date, je sature du format, et j’ai envie d’écrire plus, de donner mon avis, au lieu de me contenter de relayer celui des autres.

    Et pourtant, je n’ai presque rien publié depuis janvier 2022 : un article sur mes débuts en linogravure (https://lunatopia.fr/blog/premiers-pas-linogravure), et trois articles sur mes lectures du début (https://lunatopia.fr/blog/mes-lectures-5) et de la fin de l’année (https://lunatopia.fr/blog/mes-lectures-6), ainsi que sur Mon territoire de Tess Sharpe (https://lunatopia.fr/blog/mon-territoire-tess-sharpe), mon roman préféré de 2022. [Edit : j’ai mis tellement de temps à finir cet article que j’ai depuis repris la publication des Dans mon historique (https://lunatopia.fr/categories/historique). Mais le constat de mon ras le bol tient toujours.]

    En revanche, après une grosse période de ras le bol généralisé, j’ai recommencé à lire, à écouter, à me renseigner. Mais au lieu de me laisser porter par l’actualité et surtout par les paniques morales du moment, c’est-à-dire par l’agenda médiatique de la droite et l’extrême-droite ; j’ai décidé de me tourner vers des lectures de fond, plus théoriques, ou en tout cas qui conservent leur intérêt une fois passée la polémique du moment.

    Ce qui m’a donné l’idée d’un nouveau type d’article, #recueil de liens là encore, mais avec plus de commentaires de ma part, et surtout : thématique. L’idée étant de pouvoir y revenir et les compléter au fur et à mesure que j’engrange des #ressources et des #références sur un sujet précis, afin de me constituer une base de connaissance militante à laquelle me référer et à partager, à la façon d’un #vade-mecum en quelque sorte.

    Et on commence par un sujet léger : le fascisme & l’extrême-droite.

    https://lunatopia.fr/blog/fascisme-extreme-droite-siamo-tutti-antifascisti

    #vademecum #bibliographie #liste #playlist #livres #articles #podcasts #films #vidéos #ressources

  • Quand les montagnes « vibrent ». Une lecture du livre « Lisière » de Kapka Kassabova
    https://www.visionscarto.net/quand-les-montagnes-vibrent

    C’est au cours d’un voyage dans sa Bulgarie natale que l’écrivaine Kapka Kassabova nous accompagne dans son livre Lisière. Elle y accomplit un périple à cheval entre la Bulgarie, la Turquie et la Grèce, dans les régions montagneuses de la Thrace et des Rhodopes. De la mer Noire aux monts Pirin, en passant par la ville d’Edirne ou par des villages presque abandonnés, Kassabova rencontre des hommes et des femmes qui vivent de, avec ou contre la frontière et la montagne dans leur quotidien, (...) Billets

    #Billets_

    • #LISIÈRE. Voyage aux confins de l’Europe

      Quand #Kapka_Kassabova retourne en #Bulgarie, son pays natal, pour la première fois depuis vingt-cinq ans, c’est à la frontière avec la #Turquie et la Grèce qu’elle se rend. Une zone inaccessible lorsqu’elle était enfant et que la guerre froide battait son plein, un carrefour qui grouillait de militaires et d’espions.
      Au gré de son voyage, l’autrice découvre les lieux qui furent dominés par des forces successives, de l’Empire ottoman au régime soviétique, et baignés de mythes et de légendes. Son livre est peuplé de magnifiques portraits de contrebandiers, chasseurs de trésors, botanistes et gardes-frontières, et aussi de migrants.
      Lisière est à la fois le récit d’une immersion dans les coulisses de l’Histoire, un regard neuf sur la crise migratoire en Europe et une plongée au coeur de géographies intimes. Il se situe à mi-chemin entre les oeuvres de Ryszard Kapuscinski et de Svetalana Alexievitch.

      https://www.editions-marchialy.fr/livre/lisiere
      #livre #frontières

  • #Roma_coloniale

    Sul colonialismo italiano pesa il torto di una rimozione storica, culturale e politica, ancora inspiegabile: un buco nel registro delle morti del Novecento, pagine bianche nei manuali di storia nazionale.
    Il Colonialismo spiega, più di quel che si è portati a credere, il pregiudizio razzista che ancora oggi pervade le piaghe più nascoste della società italiana; un razzismo ordinario, che può esplodere, a certe condizioni, in episodi terribili, oppure continuare a covare sotto la cenere.

    Roma è una città distratta. Le tracce coloniali, incomprese, sono ovunque: viali, piazze, obelischi, cinema, statue, targhe, tutti omaggi dedicati all’impero. Si incontrano a Villa Borghese, al Circo Massimo, alla Stazione Termini, a San Giovanni, al Foro Italico, a Garbatella, a Casalbertone. E in un intero quartiere: quello Africano.
    Forse è venuto il momento di discuterne, di ricercarle e assegnare loro un significato storico più doloroso e più giusto, senza continuare a sperare nell’oblio.

    https://lecommariedizioni.it/prodotto/roma-coloniale
    #Rome #colonialisme #Italie #Italie_coloniale #colonialisme_italien #livre #traces #toponymie #toponymie_politique #toponymie_coloniale #noms_de_rue #liste #inventaire

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    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

  • Mon corps n’est pas une arme

    Il y a quelques semaines, notre président utilisait un lexique guerrier pour parler de donner la vie. Ça m’a fait froid dans le dos, j’avais l’impression de sortir d’un épisode de La Servante Écarlate.

    J’ai eu envie d’utiliser cette #colère pour créer. Rappeler que le fait de devenir parent n’est pas simplement une question de biologie et de #fertilité. C’est surtout une #expérience_intime qui s’inscrit dans un contexte sociale, politique et culturelle. Qu’on décide de vouloir avoir des enfants ou non, ça doit rester un #choix_individuel et non un #devoir_patriotique.

    https://www.youtube.com/watch?feature=shared&v=ClnJ9Krq1FQ

    #film #vidéo #réarmement_démographique #corps #arme #parentalité #Lisa_Miquet

  • #Syngenta commercialise du #café issu d’exploitations imposant des #conditions_de_travail proches de l’#esclavage

    La #Nutrade_Comercial_Exportadora Ltda, une filiale de la multinationale agrochimique suisse Syngenta et la marque #Nucoffee, qui lui est affiliée, ont commercialisé à plusieurs reprises du café issu d’exploitations brésiliennes où règnent des conditions de travail proches de l’esclavage.

    Le Brésil est le plus gros producteur et exportateur de café au monde. 46 % des grains de café du pays sont récoltés dans l’État du #Minas_Gerais. On estime que plus des deux tiers de la main-d’œuvre active dans les exploitations de café de cet État sont employés de manière informelle : ils n’ont droit ni à un salaire minimum, ni au paiement des heures supplémentaires, ni à des prestations sociales. Des cas de #travail_forcé et de conditions de travail proches de l’esclavage sont régulièrement dénoncés dans le secteur du café au Brésil.

    Une enquête menée conjointement par la Coalition pour des multinationales responsables et le collectif d’investigation WAV révèle 6 cas d’exploitation par le travail et de travail forcé au Brésil liés à la filiale de Syngenta, #Nutrade, ou à la marque Nucoffee. Entre 2018 et 2022, les autorités brésiliennes ont libéré des travailleuses et travailleurs de conditions de travail proches de l’esclavage dans 6 exploitations de café de l’État du Minas Gerais. Certain·e·s ouvrières et ouvriers n’avaient parfois pas de contrat de travail, étaient sous-payés ou ne recevaient pas leur salaire régulièrement, étaient souvent logés dans des conditions très précaires et n’avaient pas accès aux toilettes ni à l’eau potable. Par ailleurs, les autorités ont parfois constaté que des mineur·e·s travaillaient sur les sites. Selon différentes sources, Nutrade et Nucoffee se procuraient du café auprès de ces exploitations. Comme l’indiquent les données commerciales de Nutrade, celle-ci a notamment approvisionné la multinationale genevoise #Sucafina, un des plus gros commerçants de café au monde. Sucafina a continué d’acheter du café à Nutrade même après que plusieurs travailleuses et travailleurs des fermes fournissant Nutrade aient été libérés par les autorités brésiliennes de conditions de travail proches de l’esclavage.

    Le nombre de cas non recensés est élevé

    Malheureusement, de nombreux négociants en matières premières agricoles, comme Nutrade, filiale de Syngenta, ferment les yeux sur les problèmes massifs que connaissent les plantations de café. Pour lutter contre le problème du travail forcé, les autorités brésiliennes effectuent des contrôles et publient chaque semestre depuis 2003 un document connu sous le nom de #lista_suja (« liste sale »), qui dévoile les noms de celles et ceux qui « ont employé de la main-d’œuvre dans des conditions proches de l’esclavage ». La culture du café arrive régulièrement en tête des secteurs figurant sur cette liste.

    Sur les six cas détaillés ci-dessus et liés à Syngenta, seuls trois noms ont été inscrits à ce jour sur la lista suja, souvent plusieurs années après les faits. L’explication ? Les employeurs ont le droit de faire opposition avant que leur nom ne figure sur la liste, ce qu’ils sont nombreux à faire. Comme le ministère du Travail est tenu d’attendre la décision du tribunal avant d’inclure un nom sur la liste, la procédure peut durer plusieurs années. Par ailleurs, une nouvelle étude suggère qu’il serait plus facile pour les personnes qui bénéficient de bonnes relations dans les milieux politiques et/ou font de généreux dons lors des campagnes électorales d’éviter la mise à l’index sur la liste.

    On suppose que le nombre de cas non recensés est énorme et que les problèmes surviennent dans beaucoup plus de plantations : en effet, l’inspection du travail brésilienne, qui effectue les contrôles sur les plantations, manque de personnel et de moyens financiers. Sous l’ancien président Jair Bolsonaro, les contrôles ont été rendus encore plus difficiles en raison de restrictions budgétaires.

    La position de Nutrade, la filiale de Syngenta, est claire : elle estime qu’elle n’a pas à se préoccuper des problèmes constatés tant que l’exploitant concerné n’apparaît pas sur la lista suja. Il serait pourtant de la responsabilité de Syngenta de faire preuve de proactivité et de prendre des mesures pour empêcher que ses fournisseurs n’imposent des conditions de travail proches de l’esclavage dans leurs exploitations.

    https://responsabilite-multinationales.ch/etudes-de-cas/syngenta-exploitations-plantages-cafe
    #néo-esclavage #plantations #Brésil

  • Panorama des #mesures régissant l’entrée et le séjour des étrangers en #France (1972-2023)

    A l’heure de l’adoption de la révoltante « #loi_Darmanin », le #collectif_Ruptures publie une #recension de toutes les #lois régissant l’entrée et le séjour des étrangers en France. Loi après loi, #décret après décret, dispositif après #dispositif, année après année, ce panorama de la « #gestion_des_flux_migratoires » sur la période 1972-2023 vient compléter la brochure Lois répressives et autres bagatelles (France, 1974-2022) que nous avons édité au printemps.

    Ce tome 2 de Bagatelles est intégralement téléchargeable ici, et son introduction est lisible ci-dessous :
    https://collectifruptures.files.wordpress.com/2024/01/brochure_bagatelles2.pdf?force_download=true

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    Introduction

    Le 27 décembre 2023, Didier Leschi, directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (OFII) s’exprime dans Le monde sur la dernière loi votée huit jours plus tôt.
    Selon lui, « les mesures adoptées en France demeurent plus ouvertes que dans les principaux pays de l’Union européenne », et « la prise en charge de la santé des sans-papiers bien meilleure comparée à l’Allemagne, l’Autriche, la Suède, le Danemark, aux Pays-Bas ou à l’Espagne ».
    On veut bien le croire. Et le remercier de nous confirmer que la montée de la gestion comptable de l’humain et de son traitement comme un simple rouage qu’on peut utiliser ou jeter selon les besoins économiques n’est pas propre à la France. En effet tous les pays cités par le directeur de l’OFII sont gérés depuis des décennies par de « bons pères de familles », tout à fait démocratiques, libéraux et propres sur eux. Remercions donc Didier Leschi pour cet éclaircissement.
    Mais pour mieux comprendre quelles sont ces « mesures », nous proposons ici de prendre un peu de recul historique, à l’échelle des cinquante dernières années.

    C’est pourquoi cette brochure recense l’ensemble des lois migratoires régissant l’entrée et le séjour des étrangers en France mises en place de 1972 à 2023.
    Elle constitue le deuxième volet d’un travail destiné à comprendre la montée d’une société de #surveillance_généralisée, mais sans les oripeaux du #fascisme historique, de façon libérale-autoritaire (1). La première partie, publiée en mai 2023, était consacrée aux lois, #arrêtés et décrets régissants la créations de fichiers informatiques et le travail de la police. Une troisième partie suivra, qui sera une recension de l’inflation technologique qui s’articule avec l’inflation juridique.
    Si le sort des Français et des étrangers est intimement lié, ils subissent un traitement différencié de la part de l’Etat. Nous avons décidé de consacrer une partie spécifique au traitement des étrangers en France pour une raison très pragmatique : la quantité très importante de lois visant spécifiquement l’entrée et le séjour des étrangers en France (d’où l’épaisseur de cette brochure : 128 pages !).

    Pourquoi avons-nous mené un tel travail ? Rappelez-vous l’été 2021 et la mise en place du pass sanitaire. Cette mesure, qui a motivé la création de notre collectif, nous est apparue comme la « goutte de trop ». Il nous a alors paru logique de nous livrer au travail de recension de toutes les gouttes précédentes, afin d’offrir un panorama de l’évolution de la législation et de mettre en perspective historique les mesures sanitaires de 2020-2021. En effet, toute personne qui s’intéresse à la surveillance, au contrôle, à la répression et la limitation de circulation des individus ne peut que constater qu’il est difficile – quasi-impossible – de suivre l’inflation de l’arsenal juridique qui régit les pratiques policières, les fichiers de collecte de données et les lois sur le séjour des étrangers. Dans nos sociétés prétendues « libérales » et « démocratiques », en matière de restriction de libertés et de répression, une loi s’empile sur la précédente, ce qui est annoncé comme un « simple projet » devient souvent rapidement une proposition de loi, puis une réalité juridique… et en route pour la suivante ! Cette brochure se veut donc une mise en perspective historique pour mieux comprendre les lois du présent.
    Précisons que nous ne proposons pas ici d’analyse, ou très peu, mais une simple #chronologie qui permet à chacun et chacune d’avoir accès à ces informations dispersées (2).

    Ruptures
    décembre 2023

    (1) Lire Grégoire Chamayou, La société ingouvernable, La fabrique, 2018.
    (2) Nos analyses sont quant à elles développées dans le journal La nouvelle vague, que nous publions régulièrement depuis décembre 2021. Voir en particulier « Réflexions sur l’autoritarisme et l’extrême-droite » (dans La nouvelle vague n°4).

    https://collectifruptures.wordpress.com/2024/01/01/loi-darmanin-et-avant
    #histoire #lois #dispositions #migrations #asile #réfugiés #séjour #frontières #ressources_pédagogiques #répression #liste

    via @karine4

  • ONLY VICTIMS: A Study of Show Business Blacklisting
    https://www.kirkusreviews.com/book-reviews/a/robert-f-vaughn/only-victims-a-study-of-show-business-blacklist

    by Robert F. Vaughn ‧ RELEASE DATE: March 14, 1972

    Robert Vaughn, the TV-movie actor best known as the Man from U.N.C.L.E., is also a Ph.D. from USC and this is his doctoral dissertation. It suffers from most of the defects associated with academic thesis writing (turgid prose, factual glut, excessive footnoting, ponderous quotations), but those interested in the methodology of extralegal censorship or the specifics of the entertainment industry’s blacklisting practices in the ’40’s and ’50’s should be willing to overlook these faults. Because lodged among the scholarly impedimenta is some genuinely intriguing and new material which enhances both our understanding of the blacklist technique and our perspective of the particular history involved. Vaughn summarizes and evaluates the House Committee on Un-American Activities’ investigations conducted between 1938 and 1958 into alleged Communist influence in Hollywood, television programming, and the legitimate theater — hearings which produced no legislation, only sensational headlines for politicians like Martin Dies, J. Parnell Thomas, and Francis Walter and ""personalized persecution of entertainment people."" Some of the ""friendly"" witnesses were cowed; others cheerfully cooperated, supplying lists of names; a few of the unfriendly First Amendment types were jailed for contempt (i.e., the Hollywood Ten); and many of those who relied on the Fifth Amendment were blacklisted by their respective industries. What is most useful here, however, is Vaughn’s original research — questionnaire and interview data elicited from selected uncooperative HUAC witnesses — which serves as the basis for some definitive conclusions about the retrospective effects of blacklisting, e.g., motion picture and TV actors were hit hardest (theater performers were hardly affected at all and many writers were able to continue producing under pseudonyms). In sum, what we have here is the most complete and intelligent treatment of the virulent practice of blacklisting now available.

    Pub Date: March 14, 1972
    ISBN: 0879100818
    Publisher: Putnam
    Kirkus Reviews Issue: March 1, 1972

    Robert Vaughn
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Robert_Vaughn

    Vaughn was a longtime member of the Democratic Party.[7] His family was also Democratic and was involved in politics in Minneapolis.[53] Early in his career, he was described as a “liberal Democrat”.[54][55][56][57][58] He was opposed to the Hollywood Blacklist of suspected Communists on freedom of speech principles, but Vaughn also was opposed to Communism as a totalitarian system.[59] Vaughn campaigned for John F. Kennedy in the 1960 United States presidential election.[38] He was the chair of the California Democratic State Central Committee speakers bureau and actively campaigned for candidates in the 1960s.[38][53]

    Vaughn was the first popular American actor to take a public stand against the Vietnam War and was active in the peace group Another Mother for Peace.[4] Vaughn debated with William F. Buckley Jr. on his program Firing Line on the Vietnam War.[60] With Dick Van Dyke and Carl Reiner, he was a founder of Dissenting Democrats.[61] Early in the 1968 presidential election, they supported the candidacy of Minnesota Senator Eugene McCarthy, who was running for president as an alternative to Vice President Hubert Humphrey, who had supported President Lyndon Johnson’s escalation of the war in Vietnam.[61]

    Vaughn was reported to have political ambitions of his own,[62] but in a 1973 interview, he denied having had any political aspirations.[63] In a conversation with historian Jack Sanders, he stated that after the assassination of Robert F. Kennedy in 1968, "I lost heart for the battle.

    House Un-American Activities Committee
    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/House_Un-American_Activities_Committee

    En 1947, les dirigeants des studios demandent à la commission de reconnaître que certains films sortis sur les écrans pendant la Seconde Guerre mondiale, comme Mission à Moscou (Mission to Moscow), L’Étoile du Nord (The North Star) et Song of Russia, peuvent en fait être considérés comme de la propagande pro-soviétique, mais que ces films étaient précieux dans le contexte de l’effort de guerre allié, et ont été tournés, dans certains cas, à la demande de représentants officiels de la Maison Blanche.

    #USA #maccarthysme #histoire #culture #cinéma #listes_noires #cancel_culture

  • Acque sporche: allevamenti intensivi e inquinamento al tempo della crisi climatica
    https://irpimedia.irpi.eu/allevamenti-intensivi-inquinamento-acque-lombardia

    Nel Bacino Padano, il sistema di allevamenti intensivi e le pratiche di irrigazione dei campi minacciano la qualità delle acque dei fiumi e delle falde, mentre i parametri della Direttiva Nitrati dell’UE sono spesso disattesi Clicca per leggere l’articolo Acque sporche: allevamenti intensivi e inquinamento al tempo della crisi climatica pubblicato su IrpiMedia.

  • #Roms et Juifs : écrire le génocide
    https://laviedesidees.fr/Ari-Joskowicz-Rain-of-Ash

    Les Roms et les Juifs ont été massacrés côte à côte pendant la Seconde Guerre mondiale. Pour autant, un #génocide soude-t-il ses rescapés ? Dans un ouvrage remarquable, l’historien Ari Joskowicz propose une #Histoire relationnelle des Roms et des Juifs de la sortie de guerre au début du XXIe siècle. À propos de : Ari Joskowicz, Rain of Ash. Roma, Jews, and the Holocaust, Princeton University Press

    #Shoah #nazisme
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20231030_roms.pdf
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20231030_roms-2.docx

  • #France : Nouvelle prolongation des contrôles aux frontières internes françaises du 1/11/2023 au 30/04/2024.
    Motifs : nouvelles menaces terroristes et situation aux frontières extérieures

    https://home-affairs.ec.europa.eu/policies/schengen-borders-and-visa/schengen-area/temporary-reintroduction-border-control_en

    #contrôles_systématiques_aux_frontières #France #frontières_intérieures #frontières #asile #migrations #réfugiés #frontière_sud-alpine #prolongation #2023 #2024 #terrorisme #liste #chronologie #frontières_extérieures #contrôles_frontaliers

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    ajouté à cette métaliste sur l’annonce du rétablissement des contrôles frontaliers de la part de plusieurs pays européens :
    https://seenthis.net/messages/1021987

    • 17.10.2024 : Face à l’immigration illégale, l’Allemagne réinstaure des contrôles à la frontière suisse

      Le ministère allemand de l’Intérieur a notifié lundi auprès de la Commission européenne « des contrôles temporaires aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse »

      Le gouvernement allemand a annoncé le renforcement de sa surveillance aux frontières au sud et à l’est. Depuis lundi, des contrôles stationnaires aux passages douaniers avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse ont été instaurés, indique le ministère allemand de l’Intérieur. Cette mesure exceptionnelle, qui nécessite l’aval de Bruxelles, est destinée à durer 10 jours, et peut être prolongée pour deux mois, précise le ministère.

      Des contrôles de ce type ont été mis en place à la frontière autrichienne depuis 2015, au moment de l’afflux sans précédent d’immigrants vers l’Allemagne, une décision dont la prolongation de six mois à compter du 12 novembre a également été annoncée ce lundi. « La police fédérale peut utiliser les mêmes moyens aux frontières avec la Pologne, la République tchèque et la Suisse que ceux déjà en place avec l’Autriche », précise le ministère. Les voyageurs transfrontaliers ne devraient cependant pas être confrontés à des contrôles systématiques : « un paquet de contrôles fixes et mobiles » sera mis en œuvre « de façon flexible et selon la situation », a déclaré la ministre allemande Nancy Faeser, citée dans le communiqué.

      Une importante hausse des arrivées en Allemagne

      L’Allemagne est confrontée à une forte hausse de l’immigration illégale. De janvier à début octobre, la police a comptabilisé environ 98 000 arrivées illégales dans le pays, dépassant déjà le nombre total des arrivées pour l’année 2022 qui était d’environ 92 000. Pour justifier les mesures décidées, l’Allemagne s’appuie sur un article de la réglementation de Schengen qui permet d’introduire pour une période limitée des contrôles intérieurs aux frontières en cas « de menace sérieuse à l’ordre public ou à la sécurité intérieure ».

      Nancy Faeser s’était pourtant jusqu’ici montrée réticente à l’idée d’instaurer des contrôles fixes, en raison notamment de leur impact sur les travailleurs frontaliers ainsi que sur les échanges commerciaux avec les pays voisins : ces mesures ralentissent en effet considérablement le trafic et créent des embouteillages. Mais la hausse des arrivées illégales provoque un vif débat en Allemagne, dont les capacités d’accueil s’épuisent. Les communes et les régions, qui ont aussi absorbé l’arrivée d’un million de réfugiés ukrainiens depuis février 2022, se disent à la limite de leur capacité d’accueil, alors que la situation profite à l’extrême-droite, qui a obtenu des résultats records dans deux scrutins régionaux il y a une semaine.

      « Le nombre de personnes qui viennent actuellement chez nous est trop élevé », avait récemment martelé le chancelier Olaf Scholz, en présentant des mesures pour accélérer les expulsions de personnes déboutées de l’asile. La décision était donc attendue, et « la ministre de l’Intérieur […] a apparemment attendu les élections législatives polonaises avant de rendre publique sa décision », note le Tages-Anzeiger.
      Poursuite de la collaboration avec les douaniers suisses

      Nancy Fraeser « a assuré à [Elisabeth] Baume-Schneider que le trafic frontalier serait entravé aussi peu que possible », indique le Département fédéral de justice et police (DFJP) à Keystone-ATS. La conseillère fédérale et la ministre allemande ont par ailleurs convenu lundi de renforcer la « collaboration fructueuse » entre les deux pays dans le cadre du plan d’action mis en place en 2022 qui prévoit des patrouilles en commun et un meilleur échange d’informations pour enrayer les migrations secondaires, ajoute le DFJP. Au parlement, l’annonce allemande semble être accueillie avec compréhension : « ce n’est pas un secret que de nombreux migrants utilisent la Suisse comme pays de transit, tous ceux qui prennent le train de Milan à Zurich le voient », a réagi dans la Neue Zürcher Zeitung le président de la Commission de politique extérieure du Conseil national, Hans-Peter Portmann (PLR/ZH).

      Un porte-parole du gouvernement allemand a par ailleurs confirmé au quotidien zurichois que les contrôles avaient commencé à être mis en place ce lundi, et qu’ils « seront renforcés dans les jours à venir en fonction de l’évaluation de la situation par la police fédérale » allemande. « Les contrôles fixes aux frontières présentent l’avantage […] que les personnes peuvent être refoulées par la police fédérale dès qu’elles tentent de franchir la frontière », poursuit la NZZ. « Elles sont alors considérées comme n’étant pas entrées sur le territoire » et nécessitent un investissement bureaucratique « incomparablement plus faible » que dans le cas d’un processus d’expulsion du territoire, argumente le journal.

      « Les spécialistes, les politiciens et les policiers sont loin d’être d’accord » sur l’efficacité des contrôles, tempère le Tages-Anzeiger qui rappelle qu’il y a quelques semaines encore, Nancy Faeser qualifiait les contrôles fixes de « fausses solutions ». Reste, conclut le Tagi, qu’il est « pour l’instant impossible d’estimer » les effets concrets des nouvelles mesures à la frontière suisse, notamment sur le trafic important des pendulaires avec le Bade-Wurtemberg.

      https://www.letemps.ch/suisse/face-a-l-immigration-illegale-l-allemagne-reinstaure-des-controles-a-la-fron

  • Designing Accessible Text Over Images: Best Practices, Techniques, And Resources — Smashing Magazine
    https://www.smashingmagazine.com/2023/08/designing-accessible-text-over-images-part1
    https://www.smashingmagazine.com/2023/08/designing-accessible-text-over-images-part2

    #CSS #gradient #Images #Text

    En complément de https://seenthis.net/messages/924372

  • Veira Da Silva

    https://vimeo.com/536895887


    Dans l’intimité d’un peintre d’aujourd’hui
    Film de Max-Pol Fouchet - réalisation Gérard Pignol 1977

    à 45:48 Apropos du tableau « Les couteaux » Veira Da Silva : là ce sont les armes qui se battent en duel … Je l’ai rêvé souvent Pourquoi ils ne mettent pas les armes les unes contre les autres dans un désert …


    Image :
    Le Désastre
    Information sur l’artiste
    Maria Helena Vieira da Silva (Lisbonne, 1908- Paris, 1992)
    Date de l’œuvre
    1942

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    25 abril 1974, La poésie est dans la rue

    #Portugal #peinture #peintresse #révolution_des_œillets #Lisbonne #télévision

    Petit #shameless_autopromo depuis un Joomla hacké récupération et nettoyage des données pour un #SPIP4.2.3 Le site a ainsi été remonté en deux jours https://maxpolfouchet.com merci #SPIP !

    J’en profite pour faire l’annonce de la projection du 1er juillet à Vézelay, qui célébrera la naissance de Max-Pol Fouchet il y a 110 ans

    • Commémor’action des mort.e.s aux frontières le 6 février 2022

      Depuis 2014, et le massacre de Tarajal, le 6 février est devenu un jour de commémoration pour toutes les personnes décédées ou disparues aux frontières, victimes - sur leur parcours d’exil - de politiques migratoires assassines.
      En plus de la traditionnelle Marche pour la Dignité à Ceuta le 5 février (IXe édition), de nombreux évènements de commémor’action sont prévus en Afrique et en Europe le 6 février pour rendre hommage à ces victimes que nous n’oublions pas, réclamer justice, et rappeler que la migration est un droit.
      Liberté de circulation pour toutes et tous !

      https://migreurop.org/article3082.html?lang_article=fr

      La #liste des lieux de commémoraction :
      https://migreurop.org/IMG/pdf/events_commemoraction_2022.pdf

    • #6_février_2014 : Massacre de #Tarajal

      Le permis de tuer des gardes-frontières

      Aujourd’hui, les familles des victimes et leurs soutiens commémorent, pour la quatrième année consécutive, le massacre de Tarajal. Cette date est devenue l’un des symboles tragiques de politiques migratoires qui portent atteinte aux droits et à la vie des personnes en exil.

      Le 6 février 2014, plus de 200 personnes, parties des côtes marocaines, ont tenté d’accéder à la nage à l’enclave espagnole de Ceuta. Alors qu’elles n’étaient plus qu’à quelques dizaines de mètres de la plage du Tarajal, la Guardia civil a utilisé du matériel anti-émeute – fumigènes et balles en caoutchouc – pour les empêcher d’arriver en « terre espagnole ». Ni la Guardia civil ni les militaires marocains présents n’ont porté secours aux personnes qui se noyaient devant eux. Quinze corps ont été retrouvés côté espagnol, des dizaines d’autres ont disparu, les survivants ont été refoulés, certains ont péri côté marocain.
      Les investigations menées par des journalistes et des militant·e·s européen·ne·s ont permis de produire des images et de récolter des témoignages de survivants et témoins oculaires établissant directement la responsabilité des gardes civils pour ces morts. La juge en charge de l’affaire a elle conclu à l’absence d’irrégularités quant au matériel utilisé par la Guardia civil. Elle a également validé la décision de refouler directement vers le Maroc les 23 personnes qui avaient réussi à atteindre la plage.
      Le 16 octobre 2015, la juge a classé l’affaire et abandonné les poursuites contre les 16 gardes civils mis en examen. Dans son ordonnance, elle allait jusqu’à souligner la responsabilité des victimes : « Les migrants ont assumé le risque d’entrer illégalement sur le territoire espagnol par la mer, à la nage, faisant de plus abstraction des agissements dissuasifs tant des forces marocaines que de la Guardia civil ». L’Asociación Pro Derechos Humanos de Andalucía avait alors répliqué qu’« en aucun cas le droit de migrer n’implique d’assumer le fait que l’on peut mourir pendant son parcours ou à la frontière. Ce qui s’est passé n’est pas un accident et il est nécessaire de faire lumière, de sanctionner les responsables et de garantir que ça ne se reproduise plus » [1].

      En juin 2016, des familles de victimes se sont vu refuser leur demande de visa pour aller identifier le corps de leurs fils à Ceuta. Après que de nombreux vices de procédure ont été soulevés, l’enquête a cependant été rouverte avant d’être à nouveau classée en janvier 2018.
      Pour que ces morts ne sombrent pas dans l’oubli, la société civile espagnole s’est mobilisée et a organisé le 3 février 2018 la cinquième « Marche de la dignité » à Ceuta.

      Migreurop soutient ces mobilisations et toutes les initiatives visant à faire la lumière sur le massacre de Tarajal. À la suite de la condamnation de l’Espagne par la Cour européenne des droits de l’Homme [2], le réseau et ses membres exigent l’arrêt immédiat et définitif des pratiques illégales opérées à cette frontière par la Guardia civil, notamment les refoulements menés en coopération avec les autorités marocaines, tant au niveau des barrières de Ceuta ou Melilla que sur les côtes de ces enclaves.
      La semaine passée, au moins 110 nouvelles personnes, dont une vingtaine parties des côtes marocaines, ont perdu la vie en tentant d’atteindre l’Europe. Elles ont rejoint la liste des plus de 16 000 personnes mortes en Méditerranée depuis 2013. Au travers de la militarisation de ses frontières extérieures, l’Union européenne pratique depuis de nombreuses années une politique du laissez-mourir incarnée notamment dans la criminalisation des actions de secours et de sauvetage [3]. Le massacre de Tarajal rappelle que, sans respect du droit à émigrer, formulé notamment dans l’art. 13 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme (DUDH), les politiques de « contrôle des flux » relèvent non seulement de la non assistance à personne en danger mais sont également à l’origine d’atteintes délibérées au droit le plus fondamental, celui à la vie (art. 3 DUDH).

      http://migreurop.org/article2856.html?lang=fr

    • 6 février : journée internationale de CommemorAction des disparu·es aux frontières

      Avec notre terme « Commemor’Action », nous faisons une double promesse : celle de ne pas oublier ceux qui ont perdu la vie et celle de lutter contre les frontières qui les ont tués. Nous offrons un espace de commémoration et nous construirons collectivement quelque chose à partir de notre chagrin. « Leur vie, notre lumière leur destin, notre colère ».

      Leur vie, notre lumière
      leur destin, notre colère"
      ont fait partie des mots choisis à Marseille pour exprimer les émotions face à ces injustices.

      Avec notre terme "Commemor’Action", nous faisons une double promesse : celle de ne pas oublier ceux qui ont perdu la vie et celle de lutter contre les frontières qui les ont tués. Nous offrons un espace de commémoration et nous construirons collectivement quelque chose à partir de notre chagrin. Nous ne sommes pas seul.e.s et nous n’abandonnerons pas. Nous continuerons à lutter pour la liberté de mouvement de toutes et tous dans notre vie quotidienne, nous exigeons la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.

      Depuis 2020, nous consacrons la journée de 6 février à la Commemor’Action dans différents endroits du monde. (le lien pour une vidéo vers un extrait des différentes mobilisations ici )

      Nous, sommes des parent.e.s, ami.e.s et connaissances de personnes décédées, portées disparues et/ou victimes de disparitions forcées le long des frontières terrestres ou maritimes, en Afrique, en Amérique, en Asie, en Europe et partout dans le monde. Des personnes qui ont survécu à la tentative de traverser les frontières à la recherche d’un avenir meilleur. Des citoyen.e.s solidaires qui assistent et secourent les personnes en mobilité se trouvant dans des situations de détresse. Des pêcheurs, des activistes, des militant.e.s, des migrant.e.s, des académicien.e.s,…etc. Nous sommes une grande famille.

      La Commemor’Action, c’est un mémento chargé d’actions mêlant messages politiques et performances artistiques, mais surtout, mettant en relation les proches en deuil avec le plus grand nombre de personnes possible pour créer ensemble des plateformes et ainsi faire connaître leurs histoires et leurs revendications. Les journées de Commémor’Action sont des moments pour se souvenir de ces victimes et construire collectivement des processus de soutien aux familles dans leurs revendications de vérité et de justice aux noms de leurs êtres chers.

      Les crimes contre l’humanité en mobilité marquent tellement de jours de l’année avec peine et colère qu’il est impossible d’en choisir un seul. La date symbolique du 6 Février fait référence au massacre de 2014 à Tarajal où la Guardia Civil, a tiré des balles en caoutchouc pour dissuader les migrant.e.s tentant de rejoindre les côtes espagnoles. Cet acte criminel et inhumain qui demeure impuni a causé la mort de 15 personnes sous les yeux du système qui les traque et plusieurs disparu.e.s, laissant leurs familles et proches dans l’oubli.

      Nous nous engageons à ne pas les oublier : chaque année, à travers des actions décentralisées dans des horizons différents et contextes variés (Tarajal, Agadez, Berlin, Calais, Dakar, Douala, Marseille, Mexique, Niamey, Oujda, Palerme, Paris, Tunisie, Zarzis…etc.)nous nous réunirons pour protester contre ces régimes assassins.

      A Marseille, en ce 6 février 2023, de nombreuses personnes se sont retrouvées et rencontrées sous l’ombrière du vieux port en début de soirée afin de visibiliser et rendre hommage. Les mots sont difficiles à trouver pour résumer ces quelques heures partagées ensemble mais elles étaient puissantes et importantes. Merci à toutes les personnes qui se sont exprimées. Merci d’avoir parlé de ce qu’il se passe aux portes de nos frontières internes (en France et notamment avec la nouvelle loi contre l’immigration de Darmanin qui va précariser et diviser davantage les personnes en situation d’exile en France, les situations entre l’Italie et la France, entre la France et le Royaume Uni) mais aussi aux portes de l’Europe, sur la route des Balkans, en Méditerranée et bien au delà entre les Etats Unis et le Mexique notamment. . Merci d’avoir abordé la question de l’externalisation des frontières, du fait que les crimes et la répression des états européens commencent déjà bien au Sud, au Sahel, au Niger, en Lybie, au Maroc, en Tunisie et font là aussi de nombreuses victimes et injustices. Merci d’avoir rappelé que les Etats Européens sont responsables et coupables, notamment à l’aide de Frontex, organe assez opaque et pourtant étant celui recevant le + d’argent des pays européens (budget 2022 : 704 703 142 d’euros. 2021 : 499 610 042 d’euros) ( voir campagne Abolish Frontex). Merci aux personnes qui se sont exprimées pour parler de leurs expériences sur diverses routes migratoires pour arriver jusqu’ici, des personnes laissées en chemin, des milliers de kilomètres parcourus, parfois à pieds pour arriver jusqu’ici et faire face à cet accueil, ou plutôt trop souvent ce non-accueil, honteux. Et merci à toutes les personnes qui n’ont pas pu s’exprimer mais que nos coeurs ont honorées, pour lesquelles nos pensées se sont unies et ont rendu hommage à leur silence subi.

      Nous exigeons que ces morts soient reconnues comme des victimes des régimes impérialistes racistes et des états capitalistes. Et parce que nos politiques gouvernementales ne leur rendent pas justice nous construisons ensemble cette justice et nous ne cesserons de lutter pour la faire reconnaître. Nos états ne prennent pas leurs responsabilités, empirent la situation et rendent ce monde de plus en plus inhumain et justifient leurs crimes racistes de manières abjectes et insensée. Nous n’abandonnerons jamais parce que notre objectif est bien plus puissant que les leurs, celui de vivre dans un monde plus juste pour toutes et tous. Et parce que nous ne voulons pas d’un monde qui perpétue le colonialisme et le racisme et dans lequel certaines vies et certaines morts ont davantage de valeur que d’autres.

      Depuis les nombreuses mobilisations qui ont eut lieu dans d’autres villes au Mali, au Togo, en Grèce, en Tunisie, au Sénégal, au Liban, au Maroc, en Allemagne, ailleurs en France, en Espagne, en Italie, à Malte, en Sierra Leone, en Autriche, on a pu lire :

      Des vies pas des nombres !

      Migrer pour vivre, pas pour mourir !

      Ni oubli, ni pardon !

      Combattre le racisme, partout tout le temps.

      Vos frontières, nos morts !

      Ensemble luttons pour la liberté de circulation !

      Pour plus d’informations et soutenir cet engagement noble et pour retrouver la collection des actions menées partout dans le monde :

      Adresse mail : globalcommemoraction@gmail.com

      Facebook : Commemor-Action

      Pages : www.missingattheborders.org ; www.alarmephonesahara.info

      https://blogs.mediapart.fr/clementine-seraut/blog/080223/6-fevrier-journee-internationale-de-commemoraction-des-disparu-es-au

      #2023

    • 6 Février 2021 : Journée internationale de Commémoraction pour les personnes tuées et disparues sur les routes de migration

      Le 6 février 2014, plus de 200 personnes migrantes ont essayé d’entrer dans la ville de Ceuta, enclave espagnole, depuis le territoire marocain à travers la plage de Tarajal. La Guardia Civil espagnole tirait des cartouches de fumée et des balles en caoutchouc sur les personnes dans l’eau pour les empêcher aux personnes d’entrer dans le territoire espagnol. Quinze migrants étaient tués du côté espagnol, des dizaines ont disparu et d’autres sont morts sur le territoire marocain.

      Depuis lors, le 6 février a été déclaré un jour de commémoration pour les personnes migrantes tuées et disparues le 6 février 2014 entre Tarajal et Ceuta et au-delà pour toutes les personnes migrantes et réfugiées tuées et disparues dans les mers, dans les déserts, aux frontières et sur les routes de migration.

      Malgré les conditions difficiles et exceptionnelles imposées par la pandémie de Covid-19, le samedi 6 février 2021, des CommémorActions transnationales pour les mort-e-s de la migration ont eu lieu, entre autres, à Agadez au Niger ; à Sokodé au Togo ; à Oujda et Saidia au Maroc ; à Dakar et Gandiol au Sénégal ; à Madrid et d’autres villes en Espagne, à Bruxelles et à Liège en Belgique et à Berlin et Frankfort en Allemagne.

      https://alarmephonesahara.info/fr/blog/posts/6-fevrier-2021-journee-internationale-de-commemoraction-pour-les

    • 6 février : Journée mondiale de Commémor‘Action pour les mort.e.s, disparu.e.s et les victimes de disparitions forcées en mer et aux frontières !

      Le 6 février 2021, les militant.e.s du réseau Alarm Phone organisent des actions dans différentes villes au Maroc et au Sénégal. “Nous connaissons tout.e.s la tragédie qui s’est produite le 6 février 2014 à Ceuta, sur la plage de Tarajal” explique Babacar Ndiaye, militant du réseau Alarm Phone qui prépare actuellement les activités de commémoration à Dakar, au Sénégal. “La Guardia Civil espagnole a tiré sur des migrants qui tentaient de rejoindre la plage. Par la suite, on a parlé de 14 morts, mais il y en a eu beaucoup d’autres. Depuis nous avons organisé des journées de commémor‘action chaque année. Cette année avec la pandémie, nous nous réunirons en petits groupes dans différentes villes, y compris ici au Sénégal”.

      Abdou Maty, membre de Alarm Phone basé à Laayoune ajoute : “Jusqu’à présent ces décès n’ont pas été reconnus pour ce qu’ils sont : des meurtres. Par nos actions, nous voulons commémorer les vies qui ont été perdues. Luttons pour la justice, pour la liberté de circulation ! Le 6 février, nous nous réunissons pour échanger avec les familles des mort.e.s et des disparu.e.s en mer. Nous rendons visibles nos luttes, la souffrance des personnes qui traversent les frontières. Le 6 février est une journée de commémor‘action mondiale !”

      En raison de la pandémie plusieurs actions décentralisées seront organisées à travers le Maroc au lieu d’un seul grand événement. Parmi les activités prévues figurent une manifestation “Main sur le coeur – Action aux disparus” à Berkane (est du Maroc), une caravane de solidarité sur la plage de Saidia à la frontière maroco-algérienne organisée par Alarm Phone Oujda, une minute de silence avec la communauté des migrant.e.s et un match de football à Tanger, ainsi que des prières et une cérémonie de commémoration dans le port de Laayoune (Sahara Occidental).

      Des activités auront également lieu dans d‘autres pays pour commémorer les mort.e.s en mer. À Dakar, au Sénégal, une manifestation est organisée par les membres de Alarm Phone et d’autres groupes devant la mairie, une liste des naufrages survenus en Méditerranée occidentale et dans l’Atlantique en 2020 sera affichée. À Sokodé, au Togo, des militant.e.s organisent une campagne de sensibilisation et une émission radio ainsi qu’une action symbolique en déposant des fleurs dans le fleuve Na. À Agadez, au Niger, des militant.e.s et des migrant.e.s se réuniront pour écouter les témoignages de ceux qui ont perdu leurs proches à la frontière, projetteront des films et animeront des débats sur le thème des politiques meurtrières de l’Europe. En Espagne, des groupes d’activistes organisent des manifestations et des ateliers en ligne dans de nombreuses villes espagnoles les 5 et 6 février.

      Khady Ciss, membre de Alarm Phone Tanger, veut envoyer un message fort à l’Union européenne : “L’immigration n’est pas un crime ! L’Union européenne et le gouvernement marocain ont des obligations internationales en matière de droits humains, mais leur préoccupation est axée sur la protection de leurs frontières et pas tournée vers les vies humaines qu’ils détruisent ! Nous dénonçons toute forme de racisme, de violence physique et nous demandons justice !”

      Junior Noubissy, également membre de Alarm Phone Tanger, souligne le travail essentiel des organisations de sauvetage en mer : “Sauver des vies en mer n’est pas un crime, mais une nécessité. Notre objectif est de faire du 6 février une date connue dans le monde entier. Nous luttons pour qu’un jour, les migrant.e.s soient des êtres humains libres”.

      Les meurtres du 6 février 2014 ne sont pas le seul incident autour duquel les militants du Alarm Phone s’organisent ces jours-ci. Dans plusieurs villes européennes et en Tunisie, des rassemblements et des manifestations commémoreront le naufrage du 9 février 2020, au cours duquel 91 personnes sont mortes en mer méditerrannée entre la Libye et l’Italie.

      Hommage à tous et à toutes les migrant.e.s mort.e.s et disparu.e.s en mer et aux frontières !

      Toute notre solidarité avec leurs familles et leurs amis !

      Nous ne les oublierons pas !

      https://www.youtube.com/watch?v=K6ucdt8TGvo&source_ve_path=Mjg2NjY&feature=emb_logo

      https://alarmphone.org/fr/2021/02/05/6-fevrier-journee-mondiale-de-commemoraction

    • Tarajal : transformer la douleur en Justice

      Le 6 février 2014, quatorze personnes ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Espagne après avoir été violées avec du matériel anti-émeute par les autorités espagnoles. Leurs familles favoriseraient un processus organisationnel sans précédent pour transformer leur profonde douleur en justice.

      https://i.imgur.com/uq3NV19.png
      LES FAITS

      Le 6 février 2014, nous avons reçu à l’aube un appel d’une personne désespérée alertant d’un « massacre » qui était en train de se perpétrer sur une plage espagnole. Selon ce que les rescapés ont rapporté à l’autre bout du fil, trois cents personnes ont tenté de gagner Ceuta à la nage en essayant de contourner la jetée du Tarajal. C’est alors que des agents de la Guardia civil espagnole ont commencé à tirer du matériel anti-émeute (bombes lacrymogènes et balles en caoutchouc) sur les personnes qui nageaient pour atteindre le rivage.

      De la violence a été exercée à partir de plusieurs points. En effet, on a tiré à bout portant sur les bouées et les corps de ceux qui nageaient à partir des blocs de pierre de la jetée du Tarajal elle-même et au moins d’un bateau et d’une embarcation de type Zodiac avec des agents de la Guardia civil à bord. Par ailleurs, des coups de feu de dissuasion ont été tirés depuis le « mirador » (la tour de contrôle de la Guardia civil espagnole), pour décourager ceux qui protégeaient les corps de leurs compagnons de voyage déjà décédés.

      « Les premières fois ils ont tiré en l’air, mais quand ils ont réalisé que nous avions dépassé la déviation de la jetée et que nous nous approchions de la côte espagnole, ils ont commencé à tirer sur les corps. Dans mon cas, la première balle m’a atteint dans le dos et la seconde dans la mâchoire. »

      « Sanda a appelé à l’aide, a tendu sa main vers le rocher et la Guardia civil l’a frappé et renvoyé dans l’eau. »

      La non-assistance à personne en danger par la Guardia civil espagnole et l’absence de tentatives de réanimation des personnes inconscientes par les forces de l’ordre marocaines ont éliminé toute possibilité de pouvoir sauver la vie de ceux qui étaient en danger et qui ont fini par mourir. Ce sont les migrants eux-mêmes qui ont tenté d’aider leurs compagnons évanouis et qui, avec l’aide des forces marocaines, ont ramené les corps inertes sur la côte marocaine. L’État espagnol a refusé toute collaboration pour repêcher les corps au motif que les décès s’étaient produits sur le territoire marocain. Au moins quinze personnes sont mortes, et le corps de l’une d’entre elles n’a jamais été retrouvé. Au moins seize des survivants arrivés en Espagne ont subi un renvoi immédiat, dont un mineur de dix-sept ans.
      LES FAMILLES

      « Je me suis faite la promesse de voir un jour, avec l’aide de Dieu, l’endroit où repose la dépouille de mon fils, ne serait-ce qu’une fois, et de ramener ses cendres sur la terre de nos ancêtres afin que nous puissions lui organiser des funérailles dignes, conformes à nos traditions africaines. Je vous livre mon témoignage alors que je n’ai toujours pas surmonté le traumatisme causé par la disparition de Larios. Que justice soit faite, au nom de mon fils. »
Ndeubi Marie-Thérèse, mère de Larios Fotio.

      Les familles des victimes nous ont contactés au fur et à mesure qu’elles recevaient des informations sur ce qui s’était passé : elles cherchaient à connaître les faits et à savoir quoi faire pour retrouver le corps de leurs proches décédés. Le premier à le faire était le frère de Larios Fotio. En effet, en voyant que ses amis mentionnaient Helena Maleno sur les réseaux sociaux après la tragédie, il a décidé de nous écrire en même temps qu’il annonçait à sa mère, Ndeubi Marie-Thérèse, la mort de son fils Larios.

      Les familles ont fait confiance à notre collectif pour reconstruire le déroulement des faits qui ont mené à la mort de leurs proches, une tâche qu’aucune institution espagnole n’a daigné réaliser. Le 8 février, nous nous sommes rendus aux morgues de l’hôpital Hassan II à Fnideq et de l’hôpital Mohamed VI à M’diq avec des parents et des amis des victimes. L’ambassade du Cameroun au Maroc a soutenu cette opération et a pris en charge l’enterrement de quatre morts identifiés. Le 25 février, nous avons lancé notre enquête sur les faits et quelques semaines plus tard nous avons publié un rapport inédit reconstituant la tragédie et ses conséquences.

      Pour lever les multiples doutes qui planaient sur l’affaire et répondre au besoin de connaître les détails de ce qui s’est passé, plusieurs visites ont été nécessaires au Cameroun, pays d’origine de plusieurs des défunts. Lors de la première réunion, les familles des victimes nous ont donné leur consentement exprès pour les représenter à travers diverses entités qui se sont présentées en tant qu’accusation populaire lorsqu’en février 2015 la juge d’instruction a convoqué seize agents de la Guardia civil espagnole pour apporter leur témoignage sur ce qui s’était produit.

      Sur le plan judiciaire, « l’affaire Tarajal » a été une suite d’ouvertures et de clôtures d’enquête. Notre collectif a exprimé son désaccord avec la décision de ne pas recueillir les témoignages des survivants, même par vidéoconférence, ainsi qu’avec le refus d’accorder des visas pour que les familles puissent se rendre sur le lieu de décès de leurs proches et leur rendre hommage. Finalement, l’affaire a été classée en octobre 2019, sans que les responsables n’aient été condamnés ni que les familles n’aient été indemnisées pour leurs pertes. Caminando Fronteras parie toujours sur l’accompagnement des familles dans des actions alternatives à la justice européenne afin d’obtenir la vérité, la réparation et des garanties de non-répétition.

      Nous sommes retournés au Cameroun en 2016 dans le but de réaliser un documentaire mettant en avant les proches des victimes. « Tarajal : Transformar el dolor en justicia » (Tarajal : transformer la douleur en justice) (Caminando Fronteras, 2016) a mis en lumière la lutte pour rendre leur dignité aux victimes et le processus communautaire pour y parvenir. En effet, pour la première fois, des familles d’Afrique subsaharienne se sont organisées pour exiger des responsabilités à la suite de morts survenues à la frontière. Cette deuxième visite a abouti à la naissance de « Asociación de Familias de Víctimas de Tarajal » (l’association des familles de victimes du Tarajal).

      « La justice signifie la lumière, connaître les circonstances dans lesquelles les faits se sont produits, « la vérité »… Si on connaît « la vérité », il faut que la culpabilité des personnes impliquées soit établie. La réparation aura lieu lorsque justice sera faite » 24:58 (déclaration du frère d’une des victimes lors de l’assemblée de fondation de l’association).

      En 2017, l’association « Asociación de Familias de Víctimas de Tarajal » a décidé, à l’occasion du troisième anniversaire de la tragédie, d’organiser un hommage aux victimes des frontières à Douala, auquel ont participé des dizaines de familles de morts aux frontières. Au cours de cette rencontre, que nous avons contribué à promouvoir, les proches des victimes ont relaté la violence de la situation aux frontières, ont montré leur inquiétude face au nombre croissant de jeunes qui émigrent et ont expliqué ce que signifiait faire le deuil de leurs proches au milieu de tant d’incertitudes. À la fin de l’hommage, une liaison en direct avec le parlement espagnol a été organisée, après la projection de notre documentaire devant des députés. Bien qu’insuffisant, ce fut le seul acte de réparation par une institution espagnole aux familles, qui ont pu occuper le Parlement de leurs voix pour demander, une fois de plus, justice pour leurs défunts.

      https://caminandofronteras.org/fr/tarajal-transformer-la-douleur-en-justice

    • L’#appel


      À l’approche du 6 février et de la commémoration du massacre de Tarajal, le CRID appelle à soutenir et relayer l’appel de #Global_Commemoraction « 6 février 2023 : migrer est un droit ! », pour une Journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.

      L’appel :

      Journée mondiale de lutte contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles

      Nous sommes parents, amis et amies de personnes décédées, portées disparues et/ou victimes de disparitions forcées le long des frontières terrestres ou maritimes, en Europe, en Afrique, en Amérique.

      Nous sommes des personnes qui ont survécu à la tentative de traverser les frontières à la recherche d’un avenir meilleur.

      Nous sommes des citoyen.e.s solidaires qui aident les immigré.e.s durant leur voyage en fournissant une aide médicale, de la nourriture, des vêtements et un soutien lorsqu’ils se trouvent dans des situations dangereuses pour que leur voyage ait une bonne fin.

      Nous sommes des activistes qui ont recueilli les voix de ces immigrés et de ces immigrées avant leur disparition, qui s’efforcent d’identifier les corps anonymes dans les zones frontalières et qui leur donnent une sépulture digne.

      Nous sommes une grande famille qui n’a ni frontières ni nationalité, une grande famille qui lutte contre les régimes de mort imposés à toutes les frontières du monde et qui se bat pour affirmer le droit de migrer, la liberté de circulation et la justice globale pour tous et toutes.

      Année après année, nous assistons aux massacres en cours aux frontières et dans les lieux de détention conçus pour décourager les départs des personnes migrantes. Nous ne pouvons pas oublier ces victimes ! Nous ne voulons pas rester silencieux face à ce qui se passe !

      En février 2020, familles et militants se sont réunis à Oujda pour organiser le premier Grand CommémorAction. A cette occasion, nous avons choisi la date du 6 février, jour du massacre de Tarajal, comme date symbolique pour organiser des événements décentralisés dans tous les pays du monde contre la militarisation des frontières et pour la liberté de circulation.

      En septembre 2022, nous nous sommes réunis à Zarzis en Tunisie pour la deuxième Grand CommémorAction et à cette occasion nous avons réaffirmé notre volonté de continuer à construire la date du 6 février comme une journée pour unifier toutes les luttes que de nombreuses organisations mènent chaque jour pour dénoncer la violence mortelle des régimes frontaliers du monde et pour exiger vérité, justice et réparation pour les victimes de la migration et leurs familles.

      Nous demandons à toutes les organisations sociales et politiques, laïques et religieuses, aux groupes et collectifs des familles des victimes de la migration, aux citoyens et citoyennes de tous les pays du monde d’organiser des actions de protestation et de sensibilisation à cette situation le 6 février 2023.

      Nous vous invitons à utiliser le logo ci-dessus, ainsi que vos propres logos, comme élément pour souligner le lien entre toutes les différentes initiatives. Tous les événements qui auront lieu seront publiés sur la page Facebook Commemor-Action

      Migrer pour vivre, pas pour mourir !

      Ce sont des personnes, pas des chiffres !

      Liberté de mouvement pour tous et toutes !

      https://crid.asso.fr/appel-de-global-commemoraction-pour-le-06-fevrier-migrer-est-un-droit

    • Journée de commémoration pour les morts aux frontières : « On veut migrer pour vivre, pas pour mourir »

      Comme dans de nombreuses villes d’Afrique du Nord et d’Europe, une centaine de personnes se sont retrouvées, à Paris, lundi soir, pour la quatrième journée internationale de « CommémorAction ».

      A la lumière du jour qui décline, quelques manifestants se rejoignent près de la fontaine des Innocents, à Paris. Majoritairement issus du secteur associatif, ils commentent, emmitouflés dans leurs vestes d’hiver, le projet de loi sur l’immigration, l’expulsion d’un squat la veille dans le XVe arrondissement ou encore les projets de leurs structures respectives tout en acceptant les bougies que leur tendent les organisateurs. La mobilisation à laquelle ils participent est organisée dans une quarantaine de villes d’Afrique du Nord et d’Europe et rend hommage aux quinze hommes morts le 6 février 2014.

      Ce jour-là, environ 200 personnes ont essayé de traverser à la nage la délimitation entre le Maroc et l’enclave espagnole de Ceuta. Afin de les empêcher d’accéder au territoire européen, la Guardia civil a tiré 145 balles de caoutchouc et cinq fumigènes, selon Amnesty International. Dans une panique générale, quinze hommes se sont noyés et une dizaine ont disparu. Les seize gardes-frontières espagnols assignés en justice pour non-assistance à personne en danger et pour avoir utilisé du matériel anti-émeute ont été acquittés en octobre 2015 et l’affaire a été classée. La mobilisation des familles des victimes, des associations et de journalistes a poussé à la réouverture de l’enquête, qui a été classée à nouveau, en 2018. La commémoration de cet événement tragique est devenue celle de tous les morts et disparus aux frontières notamment françaises.
      « Derrière les noyades, il y a des violences, des os cassés et brisés »

      Dès 2014, des manifestations et des commémorations ont eu lieu en Espagne, au Maroc, au Cameroun, en Guinée, au Mali ou encore au Niger pour honorer la mémoire des défunts et réclamer justice. En 2020, les proches des disparus se sont retrouvés à Oujda (Maroc) pour organiser la première « journée mondiale de CommémorAction contre le régime de mort aux frontières et pour exiger la vérité, la justice et la réparation pour les victimes de la migration et leurs familles ».

      A Paris, devant les portraits alignés des morts de la plage de Tarajal – des carrés noirs ont été accrochés pour ceux dont l’identité n’a pas encore été définie –, un texte commun signé par la liste des associations organisatrices (Coordination des sans-papiers 75, 20 et de Montreuil, le Crid, Emmaüs International, la Cimade…) est lu, avant une prise de parole. Une militante de la Coordination des sans-papiers du 75 évoque la situation de la Tunisie, son pays d’origine. « Derrière les noyades, il y a des violences, des os cassés et brisés. […] On veut migrer pour vivre, pas pour mourir ! » assène-t-elle.
      Bribes de témoignage

      Nayan K. de l’organisation Solidarités Asie France cite, lui, l’exemple de Tonail, 38 ans, originaire du Bangladesh, mort fin 2022 à la frontière turque. Il aurait payé des passeurs plus de 10 000 euros pour arriver en France. C’est son compagnon de route qui le trouvera mort de froid alors qu’ils cherchaient à traverser la frontière turque. Sur la photo que celui-ci a diffusée sur les réseaux sociaux pour pouvoir l’identifier, on voit Tonail vêtu de toutes les couches de vêtements qu’il a pu trouver, allongé dans la neige, immobile, les yeux mi-ouverts. Sa famille, dont il était l’aîné, a pu rapatrier son corps au Bangladesh pour lui offrir des funérailles.

      En France, on pourrait aussi nommer Ibrahima Diallo, originaire du Sénégal, et Abdouraman Bah, de nationalité guinéenne, qui se sont noyés dans le fleuve Bidassoa, à la frontière basque, respectivement le 12 février et le 18 juin 2022, selon l’association d’aide aux migrants Bidasoa Etorkinekin. Ou encore Ullah Rezwan Sheyzad, un garçon de 15 ans qui avait quitté l’Afghanistan en juin 2021 et a été retrouvé mort en février 2022 près d’une voie ferrée à la frontière franco-italienne. Dans son sac à dos, quelques adresses de connaissances à Paris.

      Pour retrouver un proche disparu sur les routes des migrations, les familles peuvent s’adresser à Restoring Family Links, un programme proposé par la Croix-Rouge internationale. Du fait de la longueur des procédures, elles se tournent également vers les associations et ONG présentes dans les pays de sorties et d’arrivées qui collectent le maximum d’informations et de bribes de témoignages possibles. Lors des départs, Alarm Phone, spécialisée dans le sauvetage en mer, peut aussi leur fournir des informations sur la localisation de leurs proches.
      « Ce ne sont pas les frontières qui tuent, c’est leur sécurisation »

      En attendant, parfois, de retrouver le corps d’un proche, « faire son deuil est difficile », affirme Mohammed T., du Collectif des sans-papiers du XXe. Quand des obsèques finissent par être organisées, avec ou sans la dépouille du défunt, elles prennent place dans le pays d’origine de la personne et dans celui où elle est décédée. « On loue une grande salle, et pendant tout le week-end, de 8 heures à 16 heures, des personnes viennent et donnent de l’argent pour la famille », raconte le militant.

      Après quelques chansons écrites en solidarité aux personnes en situation d’exil, la « CommémorAction » s’achève et la foule d’une centaine de personnes se disperse. Orianne S., militante de Paris d’exil, rappelle l’intérêt de ce genre de mobilisations : « Il s’agit d’un espace de témoignage qui permet de ne pas oublier les morts et de tenir les Etats pour responsables de ce qu’ils font. Ce ne sont pas les frontières qui tuent, c’est leur sécurisation. » Une autre militante renchérit : « Il n’y a aucune fatalité, on pourrait reconnaître l’égale valeur des vies humaines en admettant la liberté de circulation et d’installation pour tous. »

      Selon l’Organisation internationale des migrations, plus de 20 000 personnes ont disparu ou ont perdu la vie sur les routes migratoires depuis 2014, dont la moitié en Méditerranée. Pour l’année 2022, l’organisation estime ce bilan humain à 2 000 personnes.

      https://www.liberation.fr/societe/journee-de-commemoration-pour-les-morts-aux-frontieres-on-veut-migrer-pour-vivre-pas-pour-mourir-20230207_6IBCSHNYMRBYRMQ5TB22G2JFPI/?redirected=1

  • radical online collections and archives

    I am very interested in the growing amount of radical literature from around the world that is being scanned and digitised. As there are so many and from many different places, I thought it would be useful to make a list. All of those that are included are free to access (there are others that require some form of subscription). If there are any that I have missed or if any links are broken, do let me know, either by commenting below or sending me an email.

    https://hatfulofhistory.wordpress.com/radical-online-collections-and-archives

    #base_de_données #archives #liste #anti-fascisme #anarchisme #anti-impérialisme #anti-colonialisme #anti-apartheid #black_radicalism #radicalisme #cominform #communisme #féminisme #première_internationale #internationale_socialiste #histoire #LGBT #maoïsme #new_left #deuxième_internationale #second_international #syndicalisme #trotskisme

    ping @reka @fil @cede @isskein

  • Lise Gaignard, Les psychanalystes et le travail
    https://ladispute.fr/catalogue/la-psychanalyse-et-le-travail

    Que se passerait-il si la #psychanalyse prenait en compte l’activité de travail des patient-e-s dans la cure ? Et à quoi ressemblerait le monde si nous envisagions les malheurs qui nous touchent, nous blessent et parfois nous tuent comme consubstantiels aux rapports de production des services et des biens ?
    Telles sont les questions auxquelles se confronte #Lise_Gaignard, à partir de sa pratique de psychanalyste et le récit de cas cliniques qu’elle a rencontrés. Interrogeant l’occultation systématique du travail par les psychanalystes, l’auteure défend au contraire l’hypothèse d’une double inscription du #travail dans la cure psychanalytique : dans les activités de travail des patient-e-s mais aussi dans la pratique même des psychanalystes.

    #livre

  • Kumpania, Lise Foisneau – Vivre et résister en pays gadjo – Éditions Wildproject
    https://wildproject.org/livres/kumpania

    Les Roms de Provence sont un collectif fugitif. Circulant en France depuis 1870, ils ne sont pas libres de choisir les lieux où ils vivent. En les classant comme « gens du voyage », l’administration les oblige à habiter sur des « aires d’accueil » souvent situées aux abords de zones industrielles polluées. Malgré leur assignation à ces espaces contrôlés, à chaque halte, les Roms font naître un monde politique singulier, celui de la kumpania.

    À travers une ethnographie en caravane sur les routes de France, l’anthropologue Lise Foisneau décrit au plus près la vie de ces compagnies. Elle raconte leur attachement aux lieux, les traumas invisibles de la guerre, la transmission de la mémoire, le règlement des conflits, l’attention aux enfants, la chine, les séparations et les retrouvailles. Mais aussi la traque policière et administrative, l’ouverture des « places », et la quête d’endroits où s’arrêter.

    En dépit des persécutions du 20e siècle et de la privatisation croissante de l’espace public, les Roms de Provence ne cessent depuis 150 ans de reconfigurer leurs mondes. Kumpania en décrit la chair et la vivacité.

    #Roms #anthropologie #ethnologie #Lise_Foisneau #livre

  • Nessuno vuole mettere limiti all’attività dell’Agenzia Frontex

    Le istituzioni dell’Ue, ossessionate dal controllo delle frontiere, sembrano ignorare i problemi strutturali denunciati anche dall’Ufficio europeo antifrode. E lavorano per dispiegare le “divise blu” pure nei Paesi “chiave” oltre confine

    “Questa causa fa parte di un mosaico di una più ampia campagna contro Frontex: ogni attacco verso di noi è un attacco all’Unione europea”. Con questi toni gli avvocati dell’Agenzia che sorveglia le frontiere europee si sono difesi di fronte alla Corte di giustizia dell’Unione europea. Il 9 marzo, per la prima volta in oltre 19 anni di attività (ci sono altri due casi pendenti, presentati dalla Ong Front-Lex), le “divise blu” si sono trovate di fronte a un giudice grazie alla tenacia dell’avvocata olandese Lisa-Marie Komp.

    Non è successo, invece, per le scioccanti rivelazioni del rapporto dell’Ufficio europeo antifrode (Olaf) che ha ricostruito nel dettaglio come l’Agenzia abbia insabbiato centinaia di respingimenti violenti: quell’indagine è “semplicemente” costata la leadership all’allora direttore Fabrice Leggeri, nell’aprile 2022, ma niente di più. “Tutto è rimasto nel campo delle opinioni e nessuno è andato a fondo sui problemi strutturali -spiega Laura Salzano, dottoranda in Diritto europeo dell’immigrazione presso l’Università di Barcellona-. C’erano tutti gli estremi per portare l’Agenzia di fronte alla Corte di giustizia e invece nulla è stato fatto nonostante sia un’istituzione pubblica con un budget esplosivo che lavora con i più vulnerabili”. Non solo l’impunità ma anche la cieca fiducia ribadita più volte da diverse istituzioni europee. Il 28 giugno 2022 il Consiglio europeo, a soli due mesi dalle dimissioni di Leggeri, dà il via libera all’apertura dei negoziati per portare gli agenti di Frontex in Senegal con la proposta di garantire un’immunità totale nel Paese per le loro azioni.

    A ottobre, invece, a pochi giorni dalla divulgazione del rapporto Olaf -tenuto segreto per oltre quattro mesi- la Commissione europea chiarisce che l’Agenzia “si è già assunta piena responsabilità di quanto successo”. Ancora, a febbraio 2023 il Consiglio europeo le assicura nuovamente “pieno supporto”. Un dato preoccupante soprattutto con riferimento all’espansione di Frontex che mira a diventare un attore sempre più presente nei Paesi chiave per la gestione del fenomeno migratorio, a migliaia di chilometri di distanza dal suo quartier generale di Varsavia.

    “I suoi problemi sono strutturali ma le istituzioni europee fanno finta di niente: se già è difficile controllare gli agenti sui ‘nostri’ confini, figuriamoci in Paesi al di fuori dell’Ue”, spiega Yasha Maccanico, membro del centro di ricerca indipendente Statewatch.

    A fine febbraio 2023 l’Agenzia ha festeggiato la conclusione di un progetto che prevede la consegna di attrezzature ai membri dell’Africa-Frontex intelligence community (Afic), finanziata dalla Commissione, che ha permesso dal 2010 in avanti l’apertura di “Cellule di analisi del rischio” (Rac) gestite da analisti locali formati dall’Agenzia con l’obiettivo di “raccogliere e analizzare informazioni strategiche su crimini transfrontalieri” oltre che a “sostenere le autorità nella gestione dei confini”. A partire dal 2021 una potenziata infrastruttura garantisce “comunicazioni sicure e istantanee” tra le Rac e gli agenti nella sede di Varsavia. Questo è il “primo livello” di collaborazione tra Frontex e le autorità di Paesi terzi che oggi vede, come detto, “cellule” attive in Nigeria, Gambia, Niger, Ghana, Senegal, Costa d’Avorio, Togo e Mauritania oltre a una ventina di Stati coinvolti nelle attività di formazione degli analisti, pronti ad attivare le Rac in futuro. “Lo scambio di dati sui flussi è pericoloso perché l’obiettivo delle politiche europee non è proteggere i diritti delle persone, ma fermarle nei Paesi più poveri”, continua Maccanico.

    Un gradino al di sopra delle collaborazioni più informali, come nell’Afic, ci sono i cosiddetti working arrangement (accordi di cooperazione) che permettono di collaborare con le autorità di un Paese in modo ufficiale. “Non serve il via libera del Parlamento europeo e di fatto non c’è nessun controllo né prima della sottoscrizione né ex post -riprende Salzano-. Se ci fosse uno scambio di dati e informazioni dovrebbe esserci il via libera del Garante per la protezione dei dati personali, ma a oggi, questo parere, è stato richiesto solo nel caso del Niger”. A marzo 2023 sono invece 18 i Paesi che hanno siglato accordi simili: da Stati Uniti e Canada, passando per Capo Verde fino alla Federazione Russa. “Sappiamo che i contatti con Mosca dovrebbero essere quotidiani. Dall’inizio del conflitto ho chiesto più volte all’Agenzia se queste comunicazioni sono state interrotte: nessuno mi ha mai risposto”, sottolinea Salzano.

    Obiettivo ultimo dell’Agenzia è riuscire a dispiegare agenti e mezzi anche nei Paesi terzi: una delle novità del regolamento del 2019 rispetto al precedente (2016) è proprio la possibilità di lanciare operazioni non solo nei “Paesi vicini” ma in tutto il mondo. Per farlo sono necessari gli status agreement, accordi internazionali che impegnano formalmente anche le istituzioni europee. Sono cinque quelli attivi (Serbia, Albania, Montenegro e Macedonia del Nord, Moldova) ma sono in via di sottoscrizione quelli con Senegal e Mauritania per limitare le partenze (poco più di 15mila nel 2022) verso le isole Canarie, mille chilometri più a Nord: accordi per ora “fermi”, secondo quanto ricostruito dalla parlamentare europea olandese Tineke Strik che a fine febbraio ha visitato i due Stati, ma che danno conto della linea che si vuole seguire. Un quadro noto, i cui dettagli però spesso restano nascosti.

    È quanto emerge dal report “Accesso negato”, pubblicato da Statewatch a metà marzo 2023, che ricostruisce altri due casi di scarsa trasparenza negli accordi, Niger e Marocco, due Paesi chiave nella strategia europea di esternalizzazione delle frontiere. “Con la ‘scusa’ della tutela della riservatezza nelle relazioni internazionali e mettendo la questione migratoria sotto il cappello dell’antiterrorismo l’accesso ai dettagli degli accordi non è consentito”, spiega Maccanico, uno dei curatori dello studio. Non si conoscono, per esempio, i compiti specifici degli agenti, per cui si propone addirittura l’immunità totale. “In alcuni accordi, come in Macedonia del Nord, si è poi ‘ripiegato’ su un’immunità connessa solo ai compiti che rientrano nel mandato dell’Agenzia -osserva Salzano-. Ma il problema non cambia: dove finisce la sua responsabilità e dove inizia quella del Paese membro?”. Una zona grigia funzionale a Frontex, anche quando opera sul territorio europeo.

    Lo sa bene l’avvocata tedesca Lisa-Marie Komp che, come detto, ha portato l’Agenzia di fronte alla Corte di giustizia dell’Ue. Il caso, su cui il giudice si pronuncerà nei prossimi mesi, riguarda il rimpatrio nel 2016 di una famiglia siriana con quattro bambini piccoli che, pochi giorni dopo aver presentato richiesta d’asilo in Grecia, è stata caricata su un aereo e riportata in Turchia: quel volo è stato gestito da Frontex, in collaborazione con le autorità greche. “L’Agenzia cerca di scaricare le responsabilità su di loro ma il suo mandato stabilisce chiaramente che è tenuta a monitorare il rispetto dei diritti fondamentali durante queste operazioni -spiega-. Serve chiarire che tutti devono rispettare la legge, compresa l’Agenzia le cui azioni hanno un grande impatto sulla vita di molte persone”.

    Le illegittimità nell’attività dei rimpatri sono note da tempo e il caso della famiglia siriana non è isolato. “Quando c’è una forte discrepanza nelle decisioni sulle domande d’asilo tra i diversi Paesi europei, l’attività di semplice ‘coordinamento’ e preparazione delle attività di rimpatrio può tradursi nella violazione del principio di non respingimento”, spiega Mariana Gkliati, docente di Migrazione e Asilo all’università olandese di Tilburg. Nonostante questi problemi e un sistema d’asilo sempre più fragile, negli ultimi anni i poteri e le risorse a disposizione per l’Agenzia sui rimpatri sono esplosi: nel 2022 questa specifica voce di bilancio prevedeva quasi 79 milioni di euro (+690% rispetto ai dieci milioni del 2012).

    E la crescita sembra destinata a non fermarsi. Frontex nel 2023 stima di poter rimpatriare 800 persone in Iraq, 316 in Pakistan, 200 in Gambia, 75 in Afghanistan, 57 in Siria, 60 in Russia e 36 in Ucraina come si legge in un bando pubblicato a inizio febbraio 2023 che ha come obiettivo la ricerca di partner in questi Paesi (e in altri, in totale 43) per garantire assistenza di breve e medio periodo (12 mesi) alle persone rimpatriate. Un’altra gara pubblica dà conto della centralità dell’Agenzia nella “strategia dei rimpatri” europea: 120 milioni di euro nel novembre 2022 per l’acquisto di “servizi di viaggio relativi ai rimpatri mediante voli di linea”. Migliaia di biglietti e un nuovo sistema informatico per gestire al meglio le prenotazioni, con un’enorme mole di dati personali delle persone “irregolari” che arriveranno nelle “mani” di Frontex. Mani affidabili, secondo la Commissione europea.

    Ma il 7 ottobre 2022 il Parlamento, nel “bocciare” nuovamente Frontex rispetto al via libera sul bilancio 2020, dava conto del “rammarico per l’assenza di procedimenti disciplinari” nei confronti di Leggeri e della “preoccupazione” per la mancata attivazione dell’articolo 46 (che prevede il ritiro degli agenti quando siano sistematiche le violazioni dei diritti umani) con riferimento alla Grecia, in cui l’Agenzia opera con 518 agenti, 11 navi e 30 mezzi. “I respingimenti e la violenza sui confini continuano sia alle frontiere terrestri sia a quelle marittime così come non si è interrotto il sostegno alle autorità greche”, spiega la ricercatrice indipendente Lena Karamanidou. La “scusa” ufficiale è che la presenza di agenti migliori la situazione ma non è così. “Al confine terrestre di Evros, la violenza è stata documentata per tutto il tempo in cui Frontex è stata presente, fin dal 2010. È difficile immaginare come possa farlo in futuro vista la sistematicità delle violenze su questo confine”. Su quella frontiera si giocherà anche la presunta nuova reputazione dell’Agenzia guidata dal primo marzo dall’olandese Hans Leijtens: un tentativo di “ripulire” l’immagine che è già in corso.

    Frontex nei confronti delle persone in fuga dal conflitto in Ucraina ha tenuto fin dall’inizio un altro registro: i “migranti irregolari” sono diventati “persone che scappano da zone di conflitto”; l’obiettivo di “combattere l’immigrazione irregolare” si è trasformato nella gestione “efficace dell’attraversamento dei confini”. “Gli ultimi mesi hanno mostrato il potenziale di Frontex di evolversi in un attore affidabile della gestione delle frontiere che opera con efficienza, trasparenza e pieno rispetto dei diritti umani”, sottolinea Gkliati nello studio “Frontex assisting in the ukrainian displacement. A welcoming committee at racialised passage?”, pubblicato nel marzo 2023. Una conferma ulteriore, per Salzano, dei limiti strutturali dell’Agenzia: “La legge va rispettata indipendentemente dalla cornice in cui operi: la tutela dei diritti umani prescinde dagli umori della politica”.

    https://altreconomia.it/nessuno-vuole-mettere-limiti-allattivita-dellagenzia-frontex

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    • I rischi della presenza di Frontex in Africa: tanto potere, poca responsabilità

      L’eurodeputata #Tineke_Strik è stata in Senegal e Mauritania a fine febbraio 2023: in un’intervista ad Altreconomia ricostruisce lo stato dell’arte degli accordi che l’Ue vorrebbe concludere con i due Paesi ritenuti “chiave” nel contrasto ai flussi migratori. Denunciando la necessità di una riforma strutturale dell’Agenzia.

      A un anno di distanza dalle dimissioni del suo ex direttore Fabrice Leggeri, le istituzioni europee non vogliono mettere limiti all’attività di Frontex. Come abbiamo ricostruito sul numero di aprile di Altreconomia, infatti, l’Agenzia -che dal primo marzo 2023 è guidata da Hans Leijtens- continua a svolgere un ruolo centrale nelle politiche migratorie dell’Unione europea nonostante le pesanti rivelazioni dell’Ufficio europeo antifrode (Olaf), che ha ricostruito nel dettaglio il malfunzionamento nelle operazioni delle divise blu lungo i confini europei.

      Ma non solo. Un aspetto particolarmente preoccupante sono le operazioni al di fuori dei Paesi dell’Unione, che rientrano sempre di più tra le priorità di Frontex in un’ottica di esternalizzazione delle frontiere per “fermare” preventivamente i flussi di persone dirette verso l’Europa. Non a caso, a luglio 2022, nonostante i contenuti del rapporto Olaf chiuso solo pochi mesi prima, la Commissione europea ha dato il via libera ai negoziati con Senegal e Mauritania per stringere un cosiddetto working arrangement e permettere così agli “agenti europei” di operare nei due Paesi africani (segnaliamo anche la recente ricerca pubblicata dall’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione sul tema).

      Per monitorare lo stato dell’arte di questi accordi l’eurodeputata Tineke Strik, tra le poche a opporsi e a denunciare senza sconti gli effetti delle politiche migratorie europee e il ruolo di Frontex, a fine febbraio 2023 ha svolto una missione di monitoraggio nei due Paesi. Già professoressa di Diritto della cittadinanza e delle migrazioni dell’Università di Radboud di Nimega, in Olanda, è stata eletta al Parlamento europeo nel 2019 nelle fila di GroenLinks (Sinistra verde). L’abbiamo intervistata.

      Onorevole Strik, secondo quanto ricostruito dalla vostra visita (ha partecipato alla missione anche Cornelia Erns, di LeftEu, ndr), a che punto sono i negoziati con il Senegal?
      TS La nostra impressione è che le autorità senegalesi non siano così desiderose di concludere un accordo di status con l’Unione europea sulla presenza di Frontex nel Paese. L’approccio di Bruxelles nei confronti della migrazione come sappiamo è molto incentrato su sicurezza e gestione delle frontiere; i senegalesi, invece, sono più interessati a un intervento sostenibile e incentrato sullo sviluppo, che offra soluzioni e affronti le cause profonde che spingono le persone a partire. Sono molti i cittadini del Senegal emigrano verso l’Europa: idealmente, il governo vuole che rimangano nel Paese, ma capisce meglio di quanto non lo facciano le istituzioni Ue che si può intervenire sulla migrazione solo affrontando le cause alla radice e migliorando la situazione nel contesto di partenza. Allo stesso tempo, le navi europee continuano a pescare lungo le coste del Paese (minacciando la pesca artigianale, ndr), le aziende europee evadono le tasse e il latte sovvenzionato dall’Ue viene scaricato sul mercato senegalese, causando disoccupazione e impedendo lo sviluppo dell’economia locale. Sono soprattutto gli accordi di pesca ad aver alimentato le partenze dal Senegal, dal momento che le comunità di pescatori sono state private della loro principale fonte di reddito. Serve domandarsi se l’Unione sia veramente interessata allo sviluppo e ad affrontare le cause profonde della migrazione. E lo stesso discorso può essere fatto su molti dei Paesi d’origine delle persone che cercano poi protezione in Europa.

      Dakar vede di buon occhio l’intervento dell’Unione europea? Quale tipo di operazioni andrebbero a svolgere gli agenti di Frontex nel Paese?
      TS Abbiamo avuto la sensazione che l’Ue non ascoltasse le richieste delle autorità senegalesi -ad esempio in materia di rilascio di visti d’ingresso- e ci hanno espresso preoccupazioni relative ai diritti fondamentali in merito a qualsiasi potenziale cooperazione con Frontex, data la reputazione dell’Agenzia. È difficile dire che tipo di supporto sia previsto, ma nei negoziati l’Unione sta puntando sia alle frontiere terrestri sia a quelle marittime.

      Che cosa sta avvenendo in Mauritania?
      TS Sebbene questo Paese sembri disposto a concludere un accordo sullo status di Frontex -soprattutto nell’ottica di ottenere un maggiore riconoscimento da parte dell’Europa-, preferisce comunque mantenere l’autonomia nella gestione delle proprie frontiere e quindi non prevede una presenza permanente dei funzionari dell’Agenzia nel Paese. Considerano l’accordo sullo status più come un quadro giuridico, per consentire la presenza di Frontex in caso di aumento della pressione migratoria. Inoltre, come il Senegal, ritengono che l’Europa debba ascoltare e accogliere le loro richieste, che riguardano principalmente i visti e altre aree di cooperazione. Anche in questo caso, Bruxelles chiede il mandato più ampio possibile per gli agenti in divisa blu durante i negoziati per “mantenere aperte le opzioni [più ampie]”, come dicono loro stessi. Ma credo sia chiaro che il loro obiettivo è quello di operare sia alle frontiere marittime sia a quelle terrestri.
      Questo a livello “istituzionale”. Qual è invece la posizione della società civile?
      TS In entrambi i Paesi è molto critica. In parte a causa della cattiva reputazione di Frontex in relazione ai diritti umani, ma anche a causa dell’esperienza che i cittadini senegalesi e mauritani hanno già sperimentato con la Guardia civil spagnola, presente nei due Stati, che ritengono stia intaccando la sovranità per quanto riguarda la gestione delle frontiere. È previsto che il mandato di Frontex sia addirittura esecutivo, a differenza di quello della Guardia civil, che può impegnarsi solo in pattugliamenti congiunti in cui le autorità nazionali sono al comando. Quindi la sovranità di entrambi i Paesi sarebbe ulteriormente minata.

      Perché a suo avviso sarebbe problematica la presenza di agenti di Frontex nei due Paesi?
      TS L’immunità che l’Unione europea vorrebbe per i propri operativi dispiegati in Africa non è solo connessa allo svolgimento delle loro funzioni ma si estende al di fuori di esse, a questo si aggiunge la possibilità di essere armati. Penso sia problematico il rispetto dei diritti fondamentali dei naufraghi intercettati in mare, poiché è difficile ottenere l’accesso all’asilo sia in Senegal sia in Mauritania. In questo Paese, ad esempio, l’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (Unhcr) impiega molto tempo per determinare il loro bisogno di protezione: fanno eccezione i maliani, che riescono a ottenerla in “appena” due anni. E durante l’attesa queste persone non hanno quasi diritti.

      Ma se ottengono la protezione è comunque molto difficile registrarsi presso l’amministrazione, cosa necessaria per avere accesso al mercato del lavoro, alle scuole o all’assistenza sanitaria. E le conseguenze che ne derivano sono le continue retate, i fermi e le deportazioni alla frontiera, per impedire alle persone di partire. A causa delle attuali intercettazioni in mare, le rotte migratorie si stanno spostando sulla terra ferma e puntano verso l’Algeria: l’attraversamento del deserto può essere mortale. Il problema principale è che Frontex deve rispettare il diritto dell’Unione europea anche se opera in un Paese terzo in cui si applicano norme giuridiche diverse, ma l’Agenzia andrà a operare sotto il comando delle guardie di frontiera di un Paese che non è vincolato dalle “regole” europee. Come può Frontex garantire di non essere coinvolta in operazioni che violano le norme fondamentali del diritto comunitario, se determinate azioni non sono illegali in quel Paese? Sulla carta è possibile presentare un reclamo a Frontex, ma poi nella pratica questo strumento in quali termini sarebbe accessibile ed efficace?

      Un anno dopo le dimissioni dell’ex direttore Leggeri ritiene che Frontex si sia pienamente assunta la responsabilità di quanto accaduto? Può davvero, secondo lei, diventare un attore affidabile per l’Ue?
      TS Prima devono accadere molte cose. Non abbiamo ancora visto una riforma fondamentale: c’è ancora un forte bisogno di maggiore trasparenza, di un atteggiamento più fermo nei confronti degli Stati membri ospitanti e di un uso conseguente dell’articolo 46 che prevede la sospensione delle operazioni in caso di violazioni dei diritti umani (abbiamo già raccontato il ruolo dell’Agenzia nei respingimenti tra Grecia e Turchia, ndr). Questi problemi saranno ovviamente esacerbati nella cooperazione con i Paesi terzi, perché la responsabilità sarà ancora più difficile da raggiungere.

      https://altreconomia.it/i-rischi-della-presenza-di-frontex-in-africa-tanto-potere-poca-responsa

    • «Un laboratorio di esternalizzazione tra frontiere di terra e di mare». La missione di ASGI in Senegal e Mauritania

      Lo scorso 29 marzo è stato pubblicato il rapporto «Un laboratorio di esternalizzazione tra frontiere di terra e di mare» (https://www.asgi.it/notizie/rapporto-asgi-della-senegal-mauritania), frutto del sopralluogo giuridico effettuato tra il 7 e il 13 maggio 2022 da una delegazione di ASGI composta da Alice Fill, Lorenzo Figoni, Matteo Astuti, Diletta Agresta, Adelaide Massimi (avvocate e avvocati, operatori e operatrici legali, ricercatori e ricercatrici).

      Il sopralluogo aveva l’obiettivo di analizzare lo sviluppo delle politiche di esternalizzazione del controllo della mobilità e di blocco delle frontiere implementate dall’Unione Europea in Mauritania e in Senegal – due paesi a cui, come la Turchia o gli stati balcanici più orientali, gli stati membri hanno delegato la gestione dei flussi migratori concordando politiche sempre più ostacolanti per lo spostamento delle persone.

      Nel corso del sopralluogo sono stati intervistati, tra Mauritania e Senegal, più di 40 interlocutori afferenti a istituzioni, società civile, popolazione migrante e organizzazioni, tra cui OIM, UNHCR, delegazioni dell’UE. Intercettare questi soggetti ha consentito ad ASGI di andare oltre le informazioni vincolate all’ufficialità delle dichiarazioni pubbliche e di approfondire le pratiche illegittime portate avanti su questi territori.

      Il report parte dalle già assodate intenzioni di collaborazione tra l’Unione Europea e le autorità senegalesi e mauritane – una collaborazione che in entrambi i paesi sembra connotata nel senso del controllo e della sorveglianza; per quanto riguarda il Senegal, si fa menzione del ben noto status agreement, proposto nel febbraio 2022 a Dakar dalla Commissaria europea agli affari interni Ylva Johansson, con il quale si intende estendere il controllo di Frontex in Senegal.

      L’obiettivo di tale accordo era il controllo della cosiddetta rotta delle Canarie, che tra il 2018 e il 2022 è stata sempre più battuta. Sebbene la proposta abbia generato accese discussioni nella società civile senegalese, preoccupata all’idea di cedere parte della sovranità del paese sul controllo delle frontiere esterne, con tale accordo, elaborato con un disegno molto simile a quello che regola le modalità di intervento di Frontex nei Balcani, si legittimerebbe ufficialmente l’attività di controllo dell’agenzia UE in paesi terzi, e in particolare fuori dal continente europeo.

      Per quanto riguarda la Mauritania, si menziona l’Action Plan pubblicato da Frontex il 7 giugno 2022, con il quale si prospetta una possibilità di collaborare operativamente sul territorio mauritano, in particolare per lo sviluppo di governance in materia migratoria.

      Senegal

      Sin dai primi anni Duemila, il dialogo tra istituzioni europee e senegalesi è stato focalizzato sulle politiche di riammissione dei cittadini senegalesi presenti in UE in maniera irregolare e dei cosiddetti ritorni volontari, le politiche di gestione delle frontiere senegalesi e il controllo della costa, la promozione di una legislazione anti-trafficking e anti-smuggling. Tutto questo si è intensificato quando, a partire dal 2018, la rotta delle Canarie è tornata a essere una rotta molto percorsa. L’operatività delle agenzie europee in Senegal per la gestione delle migrazioni si declina principalmente nei seguenti obiettivi:

      1. Monitoraggio delle frontiere terrestri e marittime. Il memorandum firmato nel 2006 da Senegal e Spagna ha sancito la collaborazione ufficiale tra le forze di polizia europee e quelle senegalesi in operazioni congiunte di pattugliamento; a questo si aggiunge, sempre nello stesso anno, una presenza sempre più intensiva di Frontex al largo delle coste senegalesi.

      2. Lotta alla tratta e al traffico. Su questo fronte dell’operatività congiunta tra forze senegalesi ed europee, la normativa di riferimento è la legge n. 06 del 10 maggio 2005, che offre delle direttive per il contrasto della tratta di persone e del traffico. Tale documento, non distinguendo mai fra “tratta” e “traffico”, di fatto criminalizza la migrazione irregolare tout court, dal momento che viene utilizzato in maniera estensiva (e arbitraria) come strumento di controllo e di repressione della mobilità – fu utilizzato, ad esempio, per accusare di traffico di esseri umani un padre che aveva imbarcato suo figlio su un mezzo che poi naufragato.

      Il sistema di asilo in Senegal

      Il Senegal aderisce alla Convenzione del 1951 sullo status de rifugiati e del relativo Protocollo del 1967; la valutazione delle domande di asilo fa capo alla Commissione Nazionale di Eleggibilità (CNE), che al deposito della richiesta di asilo emette un permesso di soggiorno della durata di 3 mesi, rinnovabile fino all’esito dell’audizione di fronte alla CNE; l’esito della CNE è ricorribile in primo grado presso la Commissione stessa e, nel caso di ulteriore rifiuto, presso il Presidente della Repubblica. Quando il richiedente asilo depone la propria domanda, subentra l’UNHCR, che nel paese è molto presente e finanzia ONG locali per fornire assistenza.

      Il 5 aprile 2022 l’Assemblea Nazionale senegalese ha approvato una nuova legge sullo status dei rifugiati e degli apolidi, una legge che, stando a diverse associazioni locali, sulla carta estenderebbe i diritti cui i rifugiati hanno accesso; tuttavia, le stesse associazioni temono che a tale miglioramento possa non seguire un’applicazione effettiva della normativa.
      Mauritania

      Data la collocazione geografica del paese, a ridosso dell’Atlantico e delle isole Canarie, in prossimità di paesi ad alto indice di emigrazione (Senegal, Mali, Marocco), la Mauritania rappresenta un territorio strategico per il monitoraggio dei flussi migratori diretti in Europa. Pertanto, analogamente a quanto avvenuto in Senegal, anche in Mauritania la Spagna ha proceduto a rafforzare la cooperazione in tema di politiche migratorie e di gestione del controllo delle frontiere e a incrementare la presenta e l’impegno di attori esterni – in primis di agenzie quali Frontex – per interventi di contenimento dei flussi e di riammissione di cittadini stranieri in Mauritania.

      Relativamente alla Mauritania, l’obiettivo principale delle istituzioni europee sembra essere la prevenzione dell’immigrazione lungo la rotta delle Canarie. La normativa di riferimento è l’Accordo di riammissione bilaterale firmato con la Spagna nel luglio 2003. Con tale accordo, la Spagna può chiedere alla Mauritania di riammettere sul proprio territorio cittadini mauritani e non solo, anche altri cittadini provenienti da paesi terzi che “si presume” siano transitati per la Mauritania prima di entrare irregolarmente in Spagna. Oltre a tali interventi, il report di ASGI menziona l’Operazione Hera di Frontex e vari interventi di cooperazione allo sviluppo promossi dalla Spagna “con finalità tutt’altro che umanitarie”, bensì di gestione della mobilità.

      In tale regione, nella fase degli sbarchi risulta molto dubbio il ruolo giocato da organizzazioni come OIM e UNHCR, poiché non è codificato; interlocutori diversi hanno fornito informazioni contrastanti sulla disponibilità di UNHCR a intervenire in supporto e su segnalazione delle ONG presenti al momento dello sbarco. In ogni caso, se effettivamente UNHCR fosse assente agli sbarchi, ciò determinerebbe una sostanziale impossibilità di accesso alle procedure di protezione internazionale da parte di qualsiasi potenziale richiedente asilo che venga intercettato in mare.

      Anche in questo territorio la costruzione della figura del “trafficante” diventa un dispositivo di criminalizzazione e repressione della mobilità sulla rotta atlantica, strumentale alla soddisfazione di richieste europee.
      La detenzione dei cittadini stranieri

      Tra Nouakchott e Nouadhibou vi sono tre centri di detenzione per persone migranti; uno di questi (il Centro di Detenzione di Nouadhibou 2 (anche detto “El Guantanamito”), venne realizzato grazie a dei fondi di un’agenzia di cooperazione spagnola. Sovraffollamento, precarietà igienico-sanitaria e impossibilità di accesso a cure e assistenza legale hanno caratterizzato tali centri. Quando El Guantanamito fu chiuso, i commissariati di polizia sono diventati i principali luoghi deputati alla detenzione dei cittadini stranieri; in tali centri, vengono detenute non solo le persone intercettate in prossimità delle coste mauritane, ma anche i cittadini stranieri riammessi dalla Spagna, e anche le persone presenti irregolarmente su territorio mauritano. Risulta delicato il tema dell’accesso a tali commissariati, dal momento che il sopralluogo ha rilevato che le ONG non hanno il permesso di entrarvi, mentre le organizzazioni internazionali sì – ciò nonostante, nessuna delle persone precedentemente sottoposte a detenzione con cui la delegazione ASGI ha avuto modo di interloquire ha dichiarato di aver riscontrato la presenza di organizzazioni all’interno di questi centri.

      La detenzione amministrativa risulta essere “un tassello essenziale della politica di contenimento dei flussi di cittadini stranieri in Mauritania”. Il passaggio successivo alla detenzione delle persone migranti è l’allontanamento, che si svolge in forma di veri e propri respingimenti sommari e informali, senza che i migranti siano messi nelle condizioni né di dichiarare la propria nazionalità né di conoscere la procedura di ritorno volontario.
      Il ruolo delle organizzazioni internazionali in Mauritania

      OIM riveste un ruolo centrale nel panorama delle politiche di esternalizzazione e di blocco dei cittadini stranieri in Mauritania, tramite il supporto delle autorità di pubblica sicurezza mauritane nello sviluppo di politiche di contenimento della libertà di movimento – strategie e interventi che suggeriscono una connotazione securitaria della presenza dell’associazione nel paese, a scapito di una umanitaria.

      Nonostante anche la Mauritania sia firmataria della Convenzione di Ginevra, non esiste a oggi una legge nazionale sul diritto di asilo nel paese. UNHCR testimonia come dal 2015 esiste un progetto di legge sull’asilo, ma che questo sia tuttora “in attesa di adozione”.

      Pertanto, le procedure di asilo in Mauritania sono gestite interamente da UNHCR. Tali procedure si differenziano a seconda della pericolosità delle regioni di provenienza delle persone migranti; in particolare, i migranti maliani provenienti dalle regioni considerate più pericolose vengono registrati come rifugiati prima facie, quanto non accade invece per i richiedenti asilo provenienti dalle aree urbane, per loro, l’iter dell’asilo è ben più lungo, e prevede una sorta di “pre-pre-registrazione” presso un ente partner di UNHCR, cui segue una pre-registrazione accordata da UNHCR previo appuntamento, e solo in seguito alla registrazione viene riconosciuto un certificato di richiesta di asilo, valido per sei mesi, in attesa di audizione per la determinazione dello status di rifugiato.

      Le tempistiche per il riconoscimento di protezione, poi, sono differenti a seconda del grado di vulnerabilità del richiedente e in taluni casi potevano condurre ad anni e anni di attesa. Alla complessità della procedura si aggiunge che non tutti i potenziali richiedenti asilo possono accedervi – ad esempio, chi proviene da alcuni stati, come la Sierra Leone, considerati “paesi sicuri” secondo una categorizzazione fornita dall’Unione Africana.
      Conclusioni

      In fase conclusiva, il report si sofferma sul ruolo fondamentale giocato dall’Unione Europea nel forzare le politiche senegalesi e mauritane nel senso della sicurezza e del contenimento, a scapito della tutela delle persone migranti nei loro diritti fondamentali. Le principali preoccupazioni evidenziate sono rappresentate dalla prospettiva della conclusione dello status agreement tra Frontex e i due paesi, perché tale ratifica ufficializzerebbe non solo la presenza, ma un ruolo legittimo e attivo di un’agenzia europea nel controllo di frontiere che si dispiegano ben oltre i confini territoriali comunitari, ben oltre le acque territoriali, spingendo le maglie del controllo dei flussi fin dentro le terre di quegli stati da cui le persone fuggono puntando all’Unione Europea. La delegazione, tuttavia, sottolinea che vi sono aree in cui la società civile senegalese e mauritana risulta particolarmente politicizzata, dunque in grado di esprimere insofferenza o aperta contrarietà nei confronti delle ingerenze europee nei loro paesi. Infine, da interviste, colloqui e incontri con diretti interessati e testimoni, il ruolo di organizzazioni internazionali come le citate OIM e UNHCR appare nella maggior parte dei casi “fluido o sfuggevole”; una prospettiva, questa, che sembra confermare l’ambivalenza delle grandi organizzazioni internazionali, soggetti messi innanzitutto al servizio degli interessi delle istituzioni europee.

      Il report si conclude auspicando una prosecuzione di studio e analisi al fine di continuare a monitorare gli sviluppi politici e legislativi che legano l’Unione Europea e questi territori nella gestione operativa delle migrazioni.

      https://www.meltingpot.org/2023/05/un-laboratorio-di-esternalizzazione-tra-frontiere-di-terra-e-di-mare

    • Pubblicato il rapporto #ASGI della missione in Senegal e Mauritania

      Il Senegal e la Mauritania sono paesi fondamentali lungo la rotta che conduce dall’Africa occidentale alle isole Canarie. Nel 2020, dopo alcuni anni in cui la rotta era stata meno utilizzata, vi è stato un incremento del 900% degli arrivi rispetto all’anno precedente. Il dato ha portato la Spagna e le istituzioni europee a concentrarsi nuovamente sui due paesi. La cosiddetta Rotta Atlantica, che a partire dal 2006 era stata teatro di sperimentazioni di pratiche di contenimento e selezione della mobilità e di delega dei controlli alle frontiere e del diritto di asilo, è tornata all’attenzione internazionale: da febbraio 2022 sono in corso negoziazioni per la firma di un accordo di status con Frontex per permettere il dispiegamento dei suoi agenti in Senegal e Mauritania.

      Al fine di indagare l’attuazione delle politiche di esternalizzazione e i loro effetti, dal 7 al 13 maggio 2022 un gruppo di socз ASGI – avvocatз, operatorз legali e ricercatorз – ha effettuato un sopralluogo giuridico a Nouakchott, Mauritania e a Dakar, Senegal.

      Il report restituisce il quadro ricostruito nel corso del sopralluogo, durante il quale è stato possibile intervistare oltre 45 interlocutori tra istituzioni, organizzazioni internazionali, ONG e persone migranti.

      https://www.asgi.it/notizie/rapporto-asgi-della-senegal-mauritania
      #rapport

    • Au Sénégal, les desseins de Frontex se heurtent aux résistances locales

      Tout semblait devoir aller très vite : début 2022, l’Union européenne propose de déployer sa force anti-migration Frontex sur les côtes sénégalaises, et le président Macky Sall y semble favorable. Mais c’était compter sans l’opposition de la société civile, qui refuse de voir le Sénégal ériger des murs à la place de l’Europe.

      Agents armés, navires, drones et systèmes de sécurité sophistiqués : Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes créée en 2004, a sorti le grand jeu pour dissuader les Africains de prendre la direction des îles Canaries – et donc de l’Europe –, l’une des routes migratoires les plus meurtrières au monde. Cet arsenal, auquel s’ajoutent des programmes de formation de la police aux frontières, est la pierre angulaire de la proposition faite début 2022 par le Conseil de l’Europe au Sénégal. Finalement, Dakar a refusé de la signer sous la pression de la société civile, même si les négociations ne sont pas closes. Dans un climat politique incandescent à l’approche de l’élection présidentielle de 2024, le président sénégalais, Macky Sall, soupçonné de vouloir briguer un troisième mandat, a préféré prendre son temps et a fini par revenir sur sa position initiale, qui semblait ouverte à cette collaboration. Dans le même temps, la Mauritanie voisine, elle, a entamé des négociations avec Bruxelles.

      L’histoire débute le 11 février 2022 : lors d’une conférence de presse à Dakar, la commissaire aux Affaires intérieures du Conseil de l’Europe, Ylva Johansson, officialise la proposition européenne de déployer Frontex sur les côtes sénégalaises. « C’est mon offre et j’espère que le gouvernement sénégalais sera intéressé par cette opportunité unique », indique-t-elle. En cas d’accord, elle annonce que l’agence européenne sera déployée dans le pays au plus tard au cours de l’été 2022. Dans les jours qui ont suivi l’annonce de Mme Johansson, plusieurs associations de la société civile sénégalaise ont organisé des manifestations et des sit-in à Dakar contre la signature de cet accord, jugé contraire aux intérêts nationaux et régionaux.

      Une frontière déplacée vers la côte sénégalaise

      « Il s’agit d’un #dispositif_policier très coûteux qui ne permet pas de résoudre les problèmes d’immigration tant en Afrique qu’en Europe. C’est pourquoi il est impopulaire en Afrique. Frontex participe, avec des moyens militaires, à l’édification de murs chez nous, en déplaçant la frontière européenne vers la côte sénégalaise. C’est inacceptable, dénonce Seydi Gassama, le directeur exécutif d’Amnesty International au Sénégal. L’UE exerce une forte pression sur les États africains. Une grande partie de l’aide européenne au développement est désormais conditionnée à la lutte contre la migration irrégulière. Les États africains doivent pouvoir jouer un rôle actif dans ce jeu, ils ne doivent pas accepter ce qu’on leur impose, c’est-à-dire des politiques contraires aux intérêts de leurs propres communautés. » Le défenseur des droits humains rappelle que les transferts de fonds des migrants pèsent très lourd dans l’économie du pays : selon les chiffres de la Banque mondiale, ils ont atteint 2,66 milliards de dollars (2,47 milliards d’euros) au Sénégal en 2021, soit 9,6 % du PIB (presque le double du total de l’aide internationale au développement allouée au pays, de l’ordre de 1,38 milliard de dollars en 2021). « Aujourd’hui, en visitant la plupart des villages sénégalais, que ce soit dans la région de Fouta, au Sénégal oriental ou en Haute-Casamance, il est clair que tout ce qui fonctionne – hôpitaux, dispensaires, routes, écoles – a été construit grâce aux envois de fonds des émigrés », souligne M. Gassama.

      « Quitter son lieu de naissance pour aller vivre dans un autre pays est un droit humain fondamental, consacré par l’article 13 de la Convention de Genève de 1951, poursuit-il. Les sociétés capitalistes comme celles de l’Union européenne ne peuvent pas dire aux pays africains : “Vous devez accepter la libre circulation des capitaux et des services, alors que nous n’acceptons pas la libre circulation des travailleurs”. » Selon lui, « l’Europe devrait garantir des routes migratoires régulières, quasi inexistantes aujourd’hui, et s’attaquer simultanément aux racines profondes de l’exclusion, de la pauvreté, de la crise démocratique et de l’instabilité dans les pays d’Afrique de l’Ouest afin d’offrir aux jeunes des perspectives alternatives à l’émigration et au recrutement dans les rangs des groupes djihadistes ».

      Depuis le siège du Forum social sénégalais (FSS), à Dakar, Mamadou Mignane Diouf abonde : « L’UE a un comportement inhumain, intellectuellement et diplomatiquement malhonnête. » Le coordinateur du FSS cite le cas récent de l’accueil réservé aux réfugiés ukrainiens ayant fui la guerre, qui contraste avec les naufrages incessants en Méditerranée et dans l’océan Atlantique, et avec la fermeture des ports italiens aux bateaux des ONG internationales engagées dans des opérations de recherche et de sauvetage des migrants. « Quel est ce monde dans lequel les droits de l’homme ne sont accordés qu’à certaines personnes en fonction de leur origine ?, se désole-t-il. À chaque réunion internationale sur la migration, nous répétons aux dirigeants européens que s’ils investissaient un tiers de ce qu’ils allouent à Frontex dans des politiques de développement local transparentes, les jeunes Africains ne seraient plus contraints de partir. » Le budget total alloué à Frontex, en constante augmentation depuis 2016, a dépassé les 754 millions d’euros en 2022, contre 535 millions l’année précédente.
      Une des routes migratoires les plus meurtrières

      Boubacar Seye, directeur de l’ONG Horizon sans Frontières, parle de son côté d’une « gestion catastrophique et inhumaine des frontières et des phénomènes migratoires ». Selon les estimations de l’ONG espagnole Caminando Fronteras, engagée dans la surveillance quotidienne de ce qu’elle appelle la « nécro-frontière ouest-euro-africaine », entre 2018 et 2022, 7 865 personnes originaires de 31 pays différents, dont 1 273 femmes et 383 enfants, auraient trouvé la mort en tentant de rejoindre les côtes espagnoles des Canaries à bord de pirogues en bois et de canots pneumatiques cabossés – soit une moyenne de 6 victimes chaque jour. Il s’agit de l’une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus meurtrières au monde, avec le triste record, ces cinq dernières années, d’au moins 250 bateaux qui auraient coulé avec leurs passagers à bord. Le dernier naufrage connu a eu lieu le 2 octobre 2022. Selon le récit d’un jeune Ivoirien de 27 ans, seul survivant, le bateau a coulé après neuf jours de mer, emportant avec lui 33 vies.

      Selon les chiffres fournis par le ministère espagnol de l’Intérieur, environ 15 000 personnes sont arrivées aux îles Canaries en 2022 – un chiffre en baisse par rapport à 2021 (21 000) et 2020 (23 000). Et pour cause : la Guardia Civil espagnole a déployé des navires et des hélicoptères sur les côtes du Sénégal et de la Mauritanie, dans le cadre de l’opération « Hera » mise en place dès 2006 (l’année de la « crise des pirogues ») grâce à des accords de coopération militaire avec les deux pays africains, et en coordination avec Frontex.

      « Les frontières de l’Europe sont devenues des lieux de souffrance, des cimetières, au lieu d’être des entrelacs de communication et de partage, dénonce Boubacar Seye, qui a obtenu la nationalité espagnole. L’Europe se barricade derrière des frontières juridiques, politiques et physiques. Aujourd’hui, les frontières sont équipées de moyens de surveillance très avancés. Mais, malgré tout, les naufrages et les massacres d’innocents continuent. Il y a manifestement un problème. » Une question surtout le hante : « Combien d’argent a-t-on injecté dans la lutte contre la migration irrégulière en Afrique au fil des ans ? Il n’y a jamais eu d’évaluation. Demander publiquement un audit transparent, en tant que citoyen européen et chercheur, m’a coûté la prison. » L’activiste a été détenu pendant une vingtaine de jours en janvier 2021 au Sénégal pour avoir osé demander des comptes sur l’utilisation des fonds européens. De la fenêtre de son bureau, à Dakar, il regarde l’océan et s’alarme : « L’ère post-Covid et post-guerre en Ukraine va générer encore plus de tensions géopolitiques liées aux migrations. »
      Un outil policier contesté à gauche

      Bruxelles, novembre 2022. Nous rencontrons des professeurs, des experts des questions migratoires et des militants belges qui dénoncent l’approche néocoloniale des politiques migratoires de l’Union européenne (UE). Il est en revanche plus difficile d’échanger quelques mots avec les députés européens, occupés à courir d’une aile à l’autre du Parlement européen, où l’on n’entre que sur invitation. Quelques heures avant la fin de notre mission, nous parvenons toutefois à rencontrer Amandine Bach, conseillère politique sur les questions migratoires pour le groupe parlementaire de gauche The Left. « Nous sommes le seul parti qui s’oppose systématiquement à Frontex en tant qu’outil policier pour gérer et contenir les flux migratoires vers l’UE », affirme-t-elle.

      Mme Bach souligne la différence entre « statut agreement » (accord sur le statut) et « working arrangement » (arrangement de travail) : « Il ne s’agit pas d’une simple question juridique. Le premier, c’est-à-dire celui initialement proposé au Sénégal, est un accord formel qui permet à Frontex un déploiement pleinement opérationnel. Il est négocié par le Conseil de l’Europe, puis soumis au vote du Parlement européen, qui ne peut que le ratifier ou non, sans possibilité de proposer des amendements. Le second, en revanche, est plus symbolique qu’opérationnel et offre un cadre juridique plus simple. Il n’est pas discuté par le Parlement et n’implique pas le déploiement d’agents et de moyens, mais il réglemente la coopération et l’échange d’informations entre l’agence européenne et les États tiers. » Autre différence substantielle : seul l’accord sur le statut peut donner – en fonction de ce qui a été négocié entre les parties – une immunité partielle ou totale aux agents de Frontex sur le sol non européen. L’agence dispose actuellement de tels accords dans les Balkans, avec des déploiements en Serbie et en Albanie (d’autres accords seront bientôt opérationnels en Macédoine du Nord et peut-être en Bosnie, pays avec lequel des négociations sont en cours).

      Cornelia Ernst (du groupe parlementaire The Left), la rapporteuse de l’accord entre Frontex et le Sénégal nommée en décembre 2022, va droit au but : « Je suis sceptique, j’ai beaucoup de doutes sur ce type d’accord. La Commission européenne ne discute pas seulement avec le Sénégal, mais aussi avec la Mauritanie et d’autres pays africains. Le Sénégal est un pays de transit pour les réfugiés de toute l’Afrique de l’Ouest, et l’UE lui offre donc de l’argent dans l’espoir qu’il accepte d’arrêter les réfugiés. Nous pensons que cela met en danger la liberté de circulation et d’autres droits sociaux fondamentaux des personnes, ainsi que le développement des pays concernés, comme cela s’est déjà produit au Soudan. » Et d’ajouter : « J’ai entendu dire que le Sénégal n’est pas intéressé pour le moment par un “statut agreement”, mais n’est pas fermé à un “working arrangement” avec Frontex, contrairement à la Mauritanie, qui négocie un accord substantiel qui devrait prévoir un déploiement de Frontex. »

      Selon Mme Ernst, la stratégie de Frontex consiste à envoyer des agents, des armes, des véhicules, des drones, des bateaux et des équipements de surveillance sophistiqués, tels que des caméras thermiques, et à fournir une formation aux gardes-frontières locaux. C’est ainsi qu’ils entendent « protéger » l’Europe en empêchant les réfugiés de poursuivre leur voyage. La question est de savoir ce qu’il adviendra de ces réfugiés bloqués au Sénégal ou en Mauritanie en cas d’accord.
      Des rapports accablants

      Principal outil de dissuasion développé par l’UE en réponse à la « crise migratoire » de 2015-2016, Frontex a bénéficié en 2019 d’un renforcement substantiel de son mandat, avec le déploiement de 10 000 gardes-frontières prévu d’ici à 2027 (ils sont environ 1 500 aujourd’hui) et des pouvoirs accrus en matière de coopération avec les pays non européens, y compris ceux qui ne sont pas limitrophes de l’UE. Mais les résultats son maigres. Un rapport de la Cour des comptes européenne d’août 2021 souligne « l’inefficacité de Frontex dans la lutte contre l’immigration irrégulière et la criminalité transfrontalière ». Un autre rapport de l’Office européen de lutte antifraude (Olaf), publié en mars 2022, a quant à lui révélé des responsabilités directes et indirectes dans des « actes de mauvaise conduite » à l’encontre des exilés, allant du harcèlement aux violations des droits fondamentaux en Grèce, en passant par le refoulement illégal de migrants dans le cadre d’opérations de rapatriement en Hongrie.

      Ces rapports pointent du doigt les plus hautes sphères de Frontex, tout comme le Frontex Scrutiny Working Group (FSWG), une commission d’enquête créée en février 2021 par le Parlement européen dans le but de « contrôler en permanence tous les aspects du fonctionnement de Frontex, y compris le renforcement de son rôle et de ses ressources pour la gestion intégrée des frontières et l’application correcte du droit communautaire ». Ces révélations ont conduit, en mars 2021, à la décision du Parlement européen de suspendre temporairement l’extension du budget de Frontex et, en mai 2022, à la démission de Fabrice Leggeri, qui était à la tête de l’agence depuis 2015.
      Un tabou à Dakar

      « Actuellement aucun cadre juridique n’a été défini avec un État africain », affirme Frontex. Si dans un premier temps l’agence nous a indiqué que les discussions avec le Sénégal étaient en cours – « tant que les négociations sur l’accord de statut sont en cours, nous ne pouvons pas les commenter » (19 janvier 2023) –, elle a rétropédalé quelques jours plus tard en précisant que « si les négociations de la Commission européenne avec le Sénégal sur un accord de statut n’ont pas encore commencé, Frontex est au courant des négociations en cours entre la Commission européenne et la Mauritanie » (1er février 2023).

      Interrogé sur les négociations avec le Sénégal, la chargée de communication de Frontex, Paulina Bakula, nous a envoyé par courriel la réponse suivant : « Nous entretenons une relation de coopération étroite avec les autorités sénégalaises chargées de la gestion des frontières et de la lutte contre la criminalité transfrontalière, en particulier avec la Direction générale de la police nationale, mais aussi avec la gendarmerie, l’armée de l’air et la marine. » En effet, la coopération avec le Sénégal a été renforcée avec la mise en place d’un officier de liaison Frontex à Dakar en janvier 2020. « Compte tenu de la pression continue sur la route Canaries-océan Atlantique, poursuit Paulina Bakula, le Sénégal reste l’un des pays prioritaires pour la coopération opérationnelle de Frontex en Afrique de l’Ouest. Cependant, en l’absence d’un cadre juridique pour la coopération avec le Sénégal, l’agence a actuellement des possibilités très limitées de fournir un soutien opérationnel. »

      Interpellée sur la question des droits de l’homme en cas de déploiement opérationnel en Afrique de l’Ouest, Paulina Bakula écrit : « Si l’UE conclut de tels accords avec des partenaires africains à l’avenir, il incombera à Frontex de veiller à ce qu’ils soient mis en œuvre dans le plein respect des droits fondamentaux et que des garanties efficaces soient mises en place pendant les activités opérationnelles. »

      Malgré des demandes d’entretien répétées durant huit mois, formalisées à la fois par courriel et par courrier, aucune autorité sénégalaise n’a accepté de répondre à nos questions. « Le gouvernement est conscient de la sensibilité du sujet pour l’opinion publique nationale et régionale, c’est pourquoi il ne veut pas en parler. Et il ne le fera probablement pas avant les élections présidentielles de 2024 », confie, sous le couvert de l’anonymat, un homme politique sénégalais. Il constate que la question migratoire est devenue, ces dernières années, autant un ciment pour la société civile qu’un tabou pour la classe politique ouest-africaine.

      https://afriquexxi.info/Au-Senegal-les-desseins-de-Frontex-se-heurtent-aux-resistances-locales
      #conditionnalité #conditionnalité_de_l'aide_au_développement #remittances #résistance

    • What is Frontex doing in Senegal? Secret services also participate in their network of “#Risk_Analysis_Cells

      Frontex has been allowed to conclude stationing agreements with third countries since 2016. However, the government in Dakar does not currently want to allow EU border police into the country. Nevertheless, Frontex has been active there since 2006.

      When Frontex was founded in 2004, the EU states wrote into its border agency’s charter that it could only be deployed within the Union. With developments often described as the “refugee crisis,” that changed in the new 2016 regulation, which since then has allowed the EU Commission to negotiate agreements with third countries to send Frontex there. So far, four Balkan states have decided to let the EU migration defense agency into the country – Bosnia and Herzegovina could become the fifth candidate.

      Frontex also wanted to conclude a status agreement with Senegal based on this model (https://digit.site36.net/2022/02/11/status-agreement-with-senegal-frontex-wants-to-operate-in-africa-for-t). In February 2022, the EU Commissioner for Home Affairs, Ylva Johansson, announced that such a treaty would be ready for signing by the summer (https://www.france24.com/en/live-news/20220211-eu-seeks-to-deploy-border-agency-to-senegal). However, this did not happen: Despite high-level visits from the EU (https://digit.site36.net/2022/02/11/status-agreement-with-senegal-frontex-wants-to-operate-in-africa-for-t), the government in Dakar is apparently not even prepared to sign a so-called working agreement. It would allow authorities in the country to exchange personal data with Frontex.

      Senegal is surrounded by more than 2,600 kilometers of external border; like neighboring Mali, Gambia, Guinea and Guinea-Bissau, the government has joined the Economic Community of West African States (ECOWAS). Similar to the Schengen area, the agreement also regulates the free movement of people and goods in a total of 15 countries. Senegal is considered a safe country of origin by Germany and other EU member states like Luxembourg.

      Even without new agreements, Frontex has been active on migration from Senegal practically since its founding: the border agency’s first (and, with its end in 2019, longest) mission started in 2006 under the name “#Hera” between West Africa and the Canary Islands in the Atlantic (https://www.statewatch.org/media/documents/analyses/no-307-frontex-operation-hera.pdf). Border authorities from Mauritania were also involved. The background to this was the sharp increase in crossings from the countries at the time, which were said to have declined successfully under “Hera.” For this purpose, Frontex received permission from Dakar to enter territorial waters of Senegal with vessels dispatched from member states.

      Senegal has already been a member of the “#Africa-Frontex_Intelligence_Community” (#AFIC) since 2015. This “community”, which has been in existence since 2010, aims to improve Frontex’s risk analysis and involves various security agencies to this end. The aim is to combat cross-border crimes, which include smuggling as well as terrorism. Today, 30 African countries are members of AFIC. Frontex has opened an AFIC office in five of these countries, including Senegal since 2019 (https://frontex.europa.eu/media-centre/news/news-release/frontex-opens-risk-analysis-cell-in-senegal-6nkN3B). The tasks of the Frontex liaison officer stationed there include communicating with the authorities responsible for border management and assisting with deportations from EU member states.

      The personnel of the national “Risk Analysis Cells” are trained by Frontex. Their staff are to collect strategic data on crime and analyze their modus operandi, EU satellite surveillance is also used for this purpose (https://twitter.com/matthimon/status/855425552148295680). Personal data is not processed in the process. From the information gathered, Frontex produces, in addition to various dossiers, an annual situation report, which the agency calls an “#Pre-frontier_information_picture.”

      Officially, only national law enforcement agencies participate in the AFIC network, provided they have received a “mandate for border management” from their governments. In Senegal, these are the National Police and the Air and Border Police, in addition to the “Department for Combating Trafficking in Human Beings and Similar Practices.” According to the German government, the EU civil-military missions in Niger and Libya are also involved in AFIC’s work.

      Information is not exchanged with intelligence services “within the framework of AFIC activities by definition,” explains the EU Commission in its answer to a parliamentary question. However, the word “by definition” does not exclude the possibility that they are nevertheless involved and also contribute strategic information. In addition, in many countries, police authorities also take on intelligence activities – quite differently from how this is regulated in Germany, for example, in the separation requirement for these authorities. However, according to Frontex’s response to a FOIA request, intelligence agencies are also directly involved in AFIC: Morocco and Côte d’Ivoire send their domestic secret services to AFIC meetings, and a “#Center_for_Monitoring_and_Profiling” from Senegal also participates.

      Cooperation with Senegal is paying off for the EU: Since 2021, the total number of arrivals of refugees and migrants from Senegal via the so-called Atlantic route as well as the Western Mediterranean route has decreased significantly. The recognition rate for asylum seekers from the country is currently around ten percent in the EU.

      https://digit.site36.net/2023/08/27/what-is-frontex-doing-in-senegal-secret-services-also-participate-in-t
      #services_de_renseignement #données #services_secrets

  • Lecture d’un extrait du livre « Touché » de Pascalle Monnier, paru aux éditions P.O.L., en 2023.

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/touche-de-pascalle-monnier

    Lorsqu’on est réduit à plusieurs mois d’immobilité forcée, la rééducation est nécessaire. Aussi bien physique que morale dans cet ouvrage où l’infinitif repousse l’injonction. Un programme libre réunissant une variété de pensées, de désirs, d’aveux, de souvenirs, de souhaits et de résolutions. « Accomplir chaque jour sa to-do list de la veille. Renoncer à l’espoir de n’éprouver ni remords ni regrets. Ne plus se mesurer à chaque personnage dont on lit la biographie. Ce texte prend la forme d’une liste, rédigé à l’infinitif (un temps neutre, impersonnel, le temps de tout le monde) une manière de s’échapper du biographique et du psychologique, une introspection qui résonne en nous tous. »

    (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Langage, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Liste, #Infinitif (...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_touche_pascalle_monnier.mp4

    https://www.pol-editeur.com/index.php?spec=livre&ISBN=978-2-8180-5691-2

  • Lisieux : les personnes âgées en perte d’autonomie privées de pain Jean-Yves Gelebart
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/calvados/lisieux/des-personnes-agees-privees-de-pain-2707238.html

    À Lisieux (14), le CCAS a décidé de supprimer le pain des plateaux-repas livrés chaque jour aux personnes âgées en perte d’autonomie, qui en bénéficient quatre fois par semaine. Une décision prise pour maintenir le prix du plateau-repas sans répercuter la hausse des matières premières.

    La mesure fait grincer des dents du côté de Lisieux (14). Le Conseil d’administration du Centre communal d’action sociale (CCAS) a pris la décision de supprimer le pain des plateaux-repas livrés aux personnes âgées en perte d’autonomie. 65 personnes bénéficient de ce service quatre fois par semaine. Une décision motivée par la direction du CCAS qui explique ne pas vouloir répercuter l’inflation et la hausse des coûts alimentaires.

    Si nous avions appliqué cette hausse, on aurait dû porter le prix du plateau-repas à 7,15 euros. Après réflexion, nous avons décidé de plafonner le prix à 6 euros, mais de retirer le pain, tout en gardant la qualité des repas.
    Jean-Michel Le Conte Directeur du CCAS de Lisieux

    La disparition du pain des plateaux-repas a fait réagir l’association Lisieux à venir. « Qu’un service social, municipal, puisse retirer le pain d’un plateau-repas, quand on connaît le prix de ce morceau de pain, c’est scandaleux » s’indigne son président Alain Le Renard.

    Les bénéficiaires s’adaptent
    Quant aux bénéficiaires, des personnes âgées en perte d’autonomie, qui reçoivent à domicile, quatre fois par semaine, ces plateaux-repas, ils s’adaptent. Certains achètent leur pain pour la semaine et le conservent au congélateur, d’autres n’ont pas cette possibilité.

    J’ai du pain de mie, je le fais griller et je le mange. Pour moi ça va, mais pour les personnes bloquées au lit, comment voulez-vous qu’elles fassent ?
    Jean 104 ans

    Une pincée d’optimisme dans ce menu sans pain. La décision du CCAS de Lisieux de ne pas répercuter l’inflation représente une économie annuelle de 365 euros pour les bénéficiaires. 

    #inflation #pauvreté #économies #personnes_âgées #société #Lisieux #prix #pain