Libération de Paris : Qui sont les soldats oubliés de La Nueve, premiers libérateurs de la capitale ?
▻https://www.20minutes.fr/paris/2587407-20190824-liberation-paris-soldats-oublies-nueve-premiers-liberateu
Ils sont les premiers à avoir libéré Paris de l’occupation allemande et pourtant ils sont les grands oubliés de l’Histoire. Le 24 août 1944, la Nueve, compagnie de la 2e division blindée du général Leclerc, est entrée dans Paris, porte d’Italie vers 20h avant d’atteindre l’Hôtel de Ville de Paris à 21h22. La spécificité de cette unité ? Sur les 160 hommes qui la composent, 146 sont des Républicains espagnols. « Des anarchistes en majorité mais aussi des communistes, des socialistes et quelques Républicains de droite, détaille Ramon Pino de l’association 24 août 1944. Ce sont des guerriers aguerris qui sortent de trois ans de Guerre civile en Espagne. » A leur tête le capitaine Raymond Dronne appelé « el capitan » par ses hommes.
Arrivés en France après la victoire de Franco et parqués dans les camps de réfugiés, le gouvernement de Vichy leur laissa le choix de rejoindre la Légion étrangère ou d’être rapatriés en Espagne. Le choix fut simple et ces Républicains espagnols désertèrent ensuite pour rallier le général Leclerc et l’armée de la France libre. La Nueve combattit d’abord en Afrique du Nord avant de débarquer début août en Normandie. Puis les Alliés arrivent aux abords de Paris, « la question de qui pénètre en premier dans la capitale se pose alors, ce n’est pas neutre. Les Américains se sont effacés face aux exigences de De Gaulle », raconte Serge Ballerini, président général du Souvenir français. L’armée d’une nation qui entre en premier dans une ville, toute la mémoire se construit dessus. »
« On a volontairement gommé [de l’Histoire] la participation des Espagnols »
C’est donc l’armée française avec son unité composée quasi exclusivement d’Espagnols qui est entrée en premier dans Paris, le 24 août, alors que la capitale s’est soulevée contre l’occupation allemande le 20. Les hommes de la Nueve défileront sur les Champs-Elysées le 26 dans leurs véhicules portant les noms de batailles de la Guerre civile espagnole. Puis ils participeront à la prise du Nid d’aigle d’Hitler à Berchtsgaden, à la frontière de la Bavière et de l’Autriche, le 5 mai 1945. « Entre les blessés et les morts, seulement 16 Espagnols sont arrivés là-bas, souligne Ramon Pino. La compagnie avait été reconstituée avec des soldats français. »
Ensuite, la déception a envahi le camp les Républicains espagnols. « Ils espéraient qu’après Mussolini et Hitler, les alliés s’occuperaient de Franco, note le membre de l’association du 24 août 1994. Démobilisés, ils sont restés en France et ont participé à la lutte anti-Franco via la clandestinité. » Surtout, ils sont les oubliés de l’Histoire « On a volontairement gommé la participation des Espagnols, estime Ramon Pino. Pour De Gaulle – qui a pourtant descendu les Champs-Elysées entouré d’half-tracks de la Nueve –, la France a été libérée par les Français, pas par des étrangers hors dans la Résistance, on trouvait aussi des Belges, des Polonais, des Allemands anti-nazis, etc. »
Pour Serge Ballerini, « on a construit la mémoire sur l’armée française, sur la 2e DB qui est la première à entrer dans Paris. Tout le discours de De Gaulle, le 25 août, a été : “Paris libéré par lui-même”. C’est cette mémoire qui est montrée dans Paris brûle-t-il ?. Aujourd’hui, on individualise la mémoire, elle s’affine sur les événements et le rôle exceptionnelle de la Nueve dans la Libération de Paris, mais aussi des Républicains espagnols dans la Résistance, réapparaît. »
Une fresque de 17 mètres de haut rend hommage à la Nueve dans le 13e
Voir aussi là :
►https://seenthis.net/messages/509819
Et à propos de la Première guerre mondiale
▻https://seenthis.net/messages/734580
#Général_Leclerc #La_Nueve #Raymond_Dronne #Charles_de_Gaulle #Deuxième_guerre_mondiale #39-45 #histoire #morts #monuments_aux_morts #guerre
Artist Shames Tourists Taking Inappropriate Selfies At The Holocaust Memorial Site In Berlin (NSFW) | DeMilked
▻https://www.demilked.com/holocaust-memorial-selfies-yolocaust-shahak-shapira
Il semble qu’il reste à faire un travail de mémoire aussi à destination de celles et ceux qui rendent visite à des lieux de mémoire.
sraeli artist Shahak Shapira has seen enough of these disrespectful selfies taken in the absolute worst places for them. So he launched an art project called “Yolocaust” in hopes to shame the selfie-takers from the Holocaust Memorial in Berlin.
“Over the last years, I noticed an interesting phenomenon at the Holocaust memorial in Berlin: people were using it as a scenery for selfies. So I took those selfies and combined them with footage from Nazi extermination camps,” Shapira wrote. He gathered the selfies from the social media sites like Facebook, Instagram, Tinder, and Grindr, and then combined them with the hard-to-watch real footage from concentration camps. The artist was shocked by just how distanced from the actual meaning of the monument its visitors were, which is illustrated with the comments, hashtags and “likes” that were posted with the selfies.
@reka et @l_l_de_mars quels curieux tags vous utilisez l’un et l’autre, surtout @reka, je propose #destruction_des_juifs_d_europe
Bon et sinon mes propres images de ce genre de comportement à Auschwitz et Birkenau
Et sinon le photographe Ambroise Tézemas, exposé à Arles il y a deux ans, a produit des images remarquables de ce qu’il appelle le tourisme de la désolation :
pas mal de choses sur seenthis avec le mot-clé #dark_tourism :
▻https://seenthis.net/tag/dark_tourism
#Charpente de #Notre-Dame : stop aux idées reçues ! | CNRS Le journal
▻https://lejournal.cnrs.fr/billets/charpente-de-notre-dame-stop-aux-idees-recues
L’émotion suscitée par l’incendie de Notre-Dame retombée, de nombreux commentaires contradictoires ont circulé à propos de la charpente disparue, des bois qu’il fallait sécher plusieurs années pour être utilisés et des #forêts entières qu’il fallait raser pour la construire ou la reconstruire. Il est donc utile de faire un état des connaissances sur la charpente et les #bois utilisés à Notre-Dame au XIIIe siècle ainsi que sur les possibilités de reconstruire une charpente en bois selon les techniques en vigueur au #Moyen Âge.
#sylviculture #architecture #techniques_traditionnelles #monuments_historiques #dendrochronologie #hache #chêne #charpenterie_gothique #hermione #savoirs-faire
Le véritable défi technologique que représente la reconstruction de la charpente de Notre-Dame n’est pas de faire une structure high-tech en matériau contemporain, ce que nous savons très bien faire sur des gares ou des aéroports, mais bien de pouvoir encore aujourd’hui réaliser une charpente en chêne dans le respect des savoir-faire traditionnels.
Ce choix serait d’une étonnante modernité, car il permettrait à un corps de métier de se réapproprier des techniques respectueuses du monument, des hommes et du bois, par l’emploi d’un matériau biosourcé prélevé en valorisant nos ressources forestières selon une éthique écologique, et travaillé manuellement avec une empreinte carbone quasi nulle, selon des préoccupations somme toute très ancrées dans le XXIe siècle.
Palestinian Oral History Map
▻https://libraries.aub.edu.lb/poha-viewer/map
#Charpente de #Notre-Dame : « L’usage du bois est probablement la bonne solution » - Libération
▻https://www.liberation.fr/france/2019/05/24/charpente-de-notre-dame-l-usage-du-bois-est-probablement-la-bonne-solutio
Auditionné par les parlementaires membre de l’Office d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, Pascal Prunet, l’un des quatre architectes des #monuments_historiques chargés de la restauration de la cathédrale a fait le point sur l’avancement de la sauvegarde. Et balayé les perspectives d’usage de matériaux modernes.
Faut-il déboulonner les statues qui glorifient la #France coloniale ?
Ils s’appellent #Marchand, #Faidherbe, #Bugeaud et ont fait la #gloire de la France coloniale du 19e siècle. Aujourd’hui, les #monuments érigés à leur #mémoire suscitent la #polémique et sont parfois vandalisés. De la gloire à l’#oubli, voire à la #destruction, petit tour d’horizon de quelques unes de ces #statues qui sont, parfois, aujourd’hui contestées.
Pfff ! ça fait du monde !
Parmi celles à Paris que je connais bien pour passer (ou être passé très régulièrement devant), je cite de mémoire : généraux (ou maréchaux) Gallieni, Lyautey (qui a remplacé un Mangin fondu par les Allemands), Mangin (justement), Joffre et parmi les officiers morts aux colonies, Francis Garnier, Paul Flatters, sans compter le grand nombre (mais sans statue…) morts de fièvres et parasitoses diverses…
Faut-il déboulonner les #statues qui glorifient la #France_coloniale ?
►https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/senegal/faut-il-deboulonner-les-statues-qui-glorifient-la-france-coloniale_3202
Ils s’appellent Marchand, Faidherbe, Bugeaud et ont fait la gloire de la France coloniale du 19e siècle. Aujourd’hui, les #monuments érigés à leur #mémoire suscitent la polémique et sont parfois vandalisés. De la gloire à l’oubli, voire à la destruction, petit tour d’horizon de quelques unes de ces statues qui sont, parfois, aujourd’hui contestées.
Une carte des massacres d’#aborigènes de l’ère coloniale australienne - Pacha cartographie
▻https://www.pacha-cartographe.fr/massacres-aborigenes
Deux projets cartographiques révèlent la réalité sanglante de l’histoire coloniale australienne.
Pendant des décennies, les historiens, les politiciens et à peu près tout le monde ayant des opinions bien arrêtées sur la nationalité australienne se disputaient avec acharnement pour déterminer si les massacres des populations aborigènes avaient joué un rôle important dans la genèse de l’Australie moderne.
A ma gauche les tenant du oui pour qui la conquête européenne de l’Australie a été caractérisée par une violence systémique, de fréquentes effusions de sang et même un génocide. A ma droite les partisans d’une absence d’intention malveillante : supériorité technologique (des colons) et susceptibilité aux maladies (des indigènes) suffisant à expliquer la rapidité et l’ensemble du processus de colonisation…
En tout état de cause, l’histoire officielle ne laisse que peu de place à la possible acceptation d’un passé sanglant puisqu’il n’existe actuellement qu’une poignée de toponymes faisant référence à cette période sombre. De même, une vingtaine de monuments seulement commémore des massacres d’autochtones dans toute l’Australie. Souvent, les emplacements ne sont marqués que par une plaque ou un simple rocher.
the names of places
the names of places is based on research into massacre sites across Australia. A significant aspect of this ongoing project is an invitation to the public to contribute any knowledge of the massacres of Indigenous Australians to the website’s database where it will be considered for future display on the web map. Please share any stories and information you may have by emailing contrib@thenamesofplaces.com
▻https://namesofplaces.maps.arcgis.com/apps/MapJournal/index.html?appid=1fca23b6fd87494e8f98ff2e29c71b4b
Bill to allow removal of Confederate monuments dies in subcommittee
Tension filled the room Wednesday as a House subcommittee voted to kill a bill that would have let localities decide whether to remove or modify Confederate monuments in their jurisdictions.
Del. David J. Toscano, D-Charlottesville, introduced House
House Bill 2377, which sought to change the current law that makes it illegal to disturb or interfere with war monuments. His bill would have given cities and counties authority to remove Confederate or Union monuments. This is the second year Toscano has sponsored such legislation.
“We give localities the ability to control the cutting of weeds. But we haven’t yet given them the control over monuments that might have detrimental effects on the atmosphere and the feeling of the community,” Toscano said. “If you weren’t in Charlottesville in August of 2017, it would be hard to understand all of this.”
He said people across Virginia want the ability to decide what to do with the monuments in their towns.
Toscano said the monuments were erected during the “lost cause” movement, which viewed the Confederacy as heroic and the Civil War as a conflict not over slavery but over “states’ rights.”
He addressed a subcommittee of the House Committee on Counties, Cities and Towns. The subcommittee’s chair, Del. Charles D. Poindexter, R-Franklin, gave those on each side of the debate five minutes to state their case. With a packed audience filling the small committee room, each person had little more than one minute to speak.
Supporters of Toscano’s legislation held up blue signs with messages such as “Lose The Lost Cause” and “Local Authority for War Memorials” printed in black ink.
Lisa Draine had tears in her eyes as she spoke of her daughter, Sophie, who was severely injured when a white supremacist, James Alex Fields Jr., drove his car into a crowd of people demonstrating against racism in Charlottesville.
Fields, who was sentenced to life in prison last month for killing Heather Heyer, was part of the “Unite the Right” rally protesting the city’s plans to remove a statue of Confederate Gen. Robert E. Lee from a local park.
“I couldn’t imagine that a statue had brought this to our town,” Draine said. “My daughter could have been your daughter.”
A member of the Charlottesville City Council, Kathy Galvin, spoke in favor of the bill, citing the need for local legislators to have authority over the monuments.
Matthew Christensen, an activist from Charlottesville, said it was an issue of “basic human decency” and the right of local governments. “They own the land, they own the statue, they should be able to decide what to do with it,” he said.
Ed Willis, an opponent of Toscano’s bill, said it violates provisions in the Virginia Constitution prohibiting discrimination. “It’s painfully clear discrimination based on Confederate national origin is the basis of this bill,” he said.
Like other opponents, Willis said his ancestors served in the Civil War. Some spoke of their families’ long heritage in Virginia and opposed what they felt was the attempt to sanitize or alter their history.
Frank Earnest said he blamed the “improper actions” of the Charlottesville city government for the mayhem that took place in August 2017.
“Just like the other socialist takeovers,” Earnest said, “it’ll be Confederate statues today, but don’t think they won’t be back next year to expand it to another war, another time in history.”
The subcommittee voted 2-6 against the bill. Dels. John Bell and David Reid, both Democrats from Loudoun County, voted to approve the bill. Opposing that motion were Democratic Del. Steve Heretick of Portsmouth and five Republicans: Dels. Poindexter, Terry Austin of Botetourt County, Jeffrey Campbell of Smyth County, John McGuire of Henrico County, and Robert Thomas of Stafford County.
Supporters of the bill met with Toscano in his office after the meeting. He said he knew the bill’s defeat was a “foregone conclusion.” HB 2377 was heard last in the meeting, giving little time for debate or discussion.
People who want to remove the monuments asked Toscano, “How do we make this happen?”
Toscano picked up a glass candy dish from his desk and placed a chocolate coin wrapped in blue foil in each person’s hand. This represented his desire for a Democratic majority in the House of Delegates, where Republicans hold 51 of the 100 seats.
Toscano said he fought for years to get from 34 Democratic delegates to the 49 now serving. He urged the group to vote for those who share their concerns this November.
“It’s all about the General Assembly,” he said.
Faut-il reconstruire les #monuments détruits ? - YouTube
Approuvé en 2017, le projet de reconstruction de la flèche et de la tour nord de la basilique Saint-Denis, disparues depuis 150 ans, ravive la question de l’authenticité des monuments anciens. Les reconstruire, est-ce respecter leur histoire ou la bafouer ?
Russia Wants Bulgarians to Stop Painting Soviet Monuments To Look Like American Superheroes | Earthly Mission
►https://www.earthlymission.com/russia-wants-bulgarians-to-stop-painting-soviet-monuments-to-look-li
Russia is demanding that Bulgaria try harder to prevent vandalism of Soviet monuments, after yet another monument to Soviet troops in Sofia was spray-painted, ITAR-Tass reported.
The Russian Embassy in Bulgaria has issued a note demanding that its former Soviet-era ally clean up the monument in Sofia’s Lozenets district, identify and punish those responsible, and take “exhaustive measures” to prevent similar attacks in the future, the news agency reported Monday.
Grande Guerre : plus de Mohamed que de Martin parmi les morts pour la France
▻http://www.leparisien.fr/actualite/grande-guerre-plus-de-mohamed-que-de-martin-parmi-les-morts-pour-la-franc
S’il devait n’y avoir qu’une base de données ouverte et accessible à tous, ce devrait être celle-là : le Ministère des Armées possède une base d’information extrêmement riche sur l’ensemble des soldats morts au combat. Mais cette mine d’informations, qui s’appelle « Mémoire des Hommes » n’est pas disponible dans sa globalité (Il faut l’interroger sur un nom précis à chaque fois) .
Pour pallier à cela, l’ACAM, une association francilienne derrière le site « MemorialGenWeb », procède ainsi méthodiquement, depuis des années, aux relevés sur les monuments aux morts des noms des Poilus tombés, aux détails de leur vies et propose ainsi une base quasi exhaustive …
#histoire #morts #monuments_aux_morts #rétentions_de_données #14-18 #guerre #datas #droit_à_l'histoire
Voir discussion ici :
►https://seenthis.net/messages/509819
Voir aussi sur la deuxième guerre mondiale :
▻https://seenthis.net/messages/798403
Le #monument aux morts de #Gentioux-Pigerolles : « Maudite soit la #guerre »
J’ai entendu parler pour la première fois du monument aux morts de #Gentioux pendant mon service militaire. Un camarade, ayant séjourné au camp de la Courtine, m’avait affirmé que l’armée française refusait de défiler devant pour les célébrations du 11 novembre.
Sans avoir jamais pu vérifier cette anecdote mais assez intrigué par l’histoire, j’ai eu depuis à plusieurs reprise l’occasion de m’arrêter sur la place du village pour saluer un des plus célèbres #monuments_aux_morts de #France, connu, paraît-il, des pacifistes du monde entier.
Elevé en 1922 à l’initiative d’un maire ancien combattant, blessé de guerre, et fidèle à la tradition socialiste de ces terres rudes, le monument représente un écolier, en sabots et sarreau, dénonçant de son point fermé la légende « #maudite_soit_la_guerre ». Ce simple sujet a fait plonger ce souvenir dans l’enfer des orgueils militaires, et explique que l’Etat -aucun préfet ou sous-préfet n’a jamais daigné l’inaugurer- et l’état-major de la Courtine aient maudit cet extraordinaire édifice !
Loin de la vague patriotique et nationaliste qui a pardonné aux généraux le sacrifice de plus d’un million de nos compatriotes, ce coin de Limousin, proche du lac de Vassivières, a été un des rares endroits où le #pacifisme et l’#humanisme ont su louer les valeurs de la #Paix.
Le cimetière du village contiendrait les cendres d’un fusillé pour l’exemple, mais je n’ai pas eu le temps d’aller me renseigner sur place.
Le petit écolier change parfois de couleur. Vert anglais il y a un quart de siècle, crème au cours de l’été 2011.
ping @reka via @albertocampiphoto
#Spomeniks, les #monuments de la discorde
Bataille idéologique autour des « spomeniks », c’est un #reportage long format de @daphne tourné en #Serbie, en #Croatie et en #Bosnie-Herzégovine où les ultras-nationalistes se réapproprient les monuments de la #résistance contre les nazis, et tentent de réécrire l’histoire de la #Seconde_Guerre_mondiale… comme le révèle le photographe @albertocampiphoto. Depuis une dizaine d’années, ce photographe du collectif @wereport sillonne l’ex-Yougoslavie à la recherche des #mémoriaux des #partisans anti-fascistes.
ping @reka
The regional platform Inappropriate Monuments was created to establish a framework for the long-term collaboration of organisations from the EU and the Western Balkans dealing with the revalorisation and protection of their anti-fascist heritage and monument heritage connected with the Peoples’ Liberation Struggle (NOB). Members of the platform include: Group of architects, Belgrade, The History Museum of Bosnia and Hercegovina, Sarajevo, Modern Gallery (MG+MSUM), Ljubljana and Social Fringe: interesting untold stories (SF:ius), Zagreb.
With the collapse of Yugoslavia the interest in this heritage practically disappeared and the status of the monuments became the subject of controversy and a target of revisionism. Protection is inadequate; there are no clearly developed criteria for their restoration or strategies for revalorisation. Many of the monuments are partially or permanently destroyed, and others are neglected and left to ruin. Research made in the successor countries are not integrated and difficult to access – there has never been a complete register of the monuments. Initiatives aimed at the protection of NOB monuments have, until now, mainly emerged outside of official channels, for example under the initiative of individuals. These individuals then face a number of difficulties including their own shortcomings and the lack of interest from legislators in supporting them.
The goals of the platform are to connect institutions and independent organisations to strengthen their capacity and distribute the results of research projects in order to advocate for a regulated international strategy regarding anti-fascist heritage. Through activities carried out by the platform including: research and mapping heritage monuments, interviewing people and representatives of the institutions responsible for their erection and maintenance, holding workshops for students, conferences for experts and exhibitions and art conferences, the platform will examine the economic, political and ideological conditions surrounding the emergence of monuments, monument complexes and memorial complexes. It will also examine their contemporary reception and the conditions under which this occurs. Considering the growing interest and fetishisation of NOB monuments in western countries, and socialist heritage in general, the platform is seeking possible models of revitalisation and methods of management. Through a comparative analysis of the situation in former Yugoslavia, the platform aims to draw parallels between the transitional periods of the members of the former state and the treatment of heritage monuments connected to NOB and the anti-fascist struggle, thereby showing that these processes can only be explained through interactive research.
The web-portal, inapropriatemonuments.org is conceived as an on-line database for the activities of the platform and its members and as a virtual archive of documents and photographs.
Avec une carte
Open Air Nave (▻http://cybershutterbug.com/wordpress/?p=10800) http:...
▻https://diasp.eu/p/7776503
Open Air Nave
Open Air Nave – © 2018 – Robert N. Clinton (aka CyberShutterbug)
#cybershutterbug #photography #robertclinton #black-and-white #buildings #clouds #hdr #monuments #new-mexico #santa-fe
L’#ex-Yougoslavie bataille autour des #symboles de l’#antifascisme
Un étrange combat se trame autour de monuments historiques, symboles de l’antifascisme et de la lutte contre le nazisme. Les spomeniks, ces mémoriaux érigés en hommage aux résistants de la Seconde Guerre mondiale, cristallisent les tensions politiques actuelles dans l’ex-Yougoslavie. Cet #héritage de l’époque de Tito, peu préservé et contesté par des groupes nationalistes, témoigne de la difficile dislocation de la République fédérative socialiste de Yougoslavie. Depuis 2012, Alberto Campi parcourt les Balkans pour photographier et cartographier ces sculptures parfois colossales. Ses recherches ont débuté avec un projet photographique en noir et blanc intitulé +38 et se sont poursuivies au printemps 2018, avec la journaliste Daphné Gastaldi, en Serbie, en Croatie et en Bosnie-Herzégovine. Dans ces pays, une nouvelle tendance de « tourisme noir » est en train de se développer, attirant les voyageurs étrangers sur la piste des spomeniks.
▻https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/l-ex-yougoslavie-bataille-autour-des-symboles-de-l-antifascisme
#spomenik #mémoire #monuments #tourisme_noir #dark_tourism #yougonostalgie #Jasenovac #spomeniks
Photos @albertocampiphoto, texte @daphne
cc @reka
Memorializing the GDR: Monuments and Memory after 1989
Since unification, eastern Germany has witnessed a rapidly changing memorial landscape, as the fate of former socialist monuments has been hotly debated and new commemorative projects have met with fierce controversy. Memorializing the GDR provides the first in-depth study of this contested arena of public memory, investigating the individuals and groups devoted to the creation or destruction of memorials as well as their broader aesthetic, political, and historical contexts. Emphasizing the interrelationship of built environment, memory and identity, it brings to light the conflicting memories of recent German history, as well as the nuances of national and regional constructions of identity.
#paysage_mémoriel #mémoire #monuments #Allemagne_de_l'Est #livre #réunification #Allemagne #commémoration #création #destruction #identité #identité_nationale #géographie_culturelle #RDA
signalé par @reka
Memoria serba, la battaglia dei monumenti tra #Djindjic e #Milosevic
Una scultura dedicata al leader democratico ucciso nel 2003 sorgerà nel centro di Belgrado. Accanto potrebbe trovare posto una statua di Slobodan Milosevic. Una coesistenza improbabile, che riassume lo stato della memoria collettiva. E l’idea della Serbia cara al nuovo vozhd Vucic
▻https://eastwest.eu/it/opinioni/european-crossroads/serbia-monumenti-memoria-milosevic-djindjic
#monuments #mémoire #Serbie #Belgrade
Le site spécialement fait pour nous. J’ai toujours trouvé ces monuments fascinants, mais je ne sais pas vraiment pourquoi. Ils sont chargés d’hitoire, de signification, symbole d’un projet de société, d’un idéal ou d’une utopie sociale, ou au contraire un instrument d’oppression, de propagande, de mensonges (« ... les sirènes des usines ne chantent pas, en réalité, elles hurlent la mort ... ») quelque chose dans ce sens ou dans l’autre. Mais voilà que subsistent ces vestiges du passé, d’un passé qu’ion croit éteint à jamais, mais qui restent présent et actifs dans certains endroits dans le monde (Je pense au Sénégal entre autre).
Exploring the communist-era monuments, art & architecture of the Soviet Union, Bulgaria, Yugoslavia & beyond.
All photographs taken by Darmon Richter.
#monuments #monumentalisme #spomeniks #soviétisme #urss #union_soviétique
Socialist Architecture in Mongolia
A post by Lukasz Stanek (ETH, Zürich) on FB, unfortunately... but.
Very much soviet looking like.
In Mongolia for a week : together with Nikolay Erofeev we are looking at architecture which was produced in the networks of socialist internationalism. Mongolia was the biggest recipient countries of technical assistance and other forms of support from Comecon countries, which also included architectural design and planning, construction and construction materials industry, architectural education, norms and standards. Our trip includes Ulaanbaatar, and the industrial towns of Baganur, Darkhan, and Erdenet.
#mongolie #soviétisme #architectures #monuments #mosaïques #peinture_murale
Je retrouve bien ton Lukasz Stanek (nom et prénom plutôt courants…) il n’est plus à l’ETH Zurich mais au MARC à Manchester. Son compte FB n’est pas très actif et le billet en question - que je n’arrive pas à trouver (charme de la mémoire FB) - doit être assez ancien, j’imagine.
▻https://www.research.manchester.ac.uk/portal/lukasz.stanek.html
Sinon, pour la première photo à Zaisan, tu peux y circuler avec gg:streetview et contempler la mosaïque (avec tout le répertoire traditionnel) presque mieux que sur place.
▻https://www.google.fr/maps/place/Zaisan+Monument/@47.8841541,106.9132402,408m/data=!3m2!1e3!4b1
#Guide du #Paris_colonial et des #banlieues
#Rues, boulevards, avenues et #places, sans oublier collèges, #lycées, #statues et #monuments parisiens, sont autant de témoins de l’histoire et de la légende du colonialisme français.
Alors qu’aux États-Unis, poussées par les manifestant-es, les statues des généraux esclavagistes s’apprêtent à quitter les rues pour gagner les musées, ce guide invite à une flânerie bien particulière sur le bitume parisien.
Sur les quelque 5 000 artères et places parisiennes, elles sont plus de 200 à « parler colonial ». Qui se cachent derrière ces noms, pour la plupart inconnus de nos contemporains ? C’est ce que révèle ce #livre, attentif au fait que ces rues ont été baptisées ainsi pour faire la leçon au peuple de Paris et lui inculquer une certaine mémoire historique.
On n’y retrouve pas uniquement les officiers ayant fait leurs classes « aux colonies ». Il y a aussi des « explorateurs » – souvent officiers de marine en « mission » –, des bâtisseurs, des ministres et des députés. On croise également des littérateurs, des savants, des industriels, des banquiers, des « aventuriers ».
Laissons-nous guider, par exemple, dans le 12e arrondissement. Le regard se porte inévitablement sur le bâtiment de la Cité de l’histoire de l’immigration, l’ancien Musée des colonies construit en 1931 pour l’Exposition coloniale qui fut l’occasion d’honorer les agents du colonialisme et d’humilier ses victimes.
Les alentours portent la marque de l’Empire colonial : rues et voies ont reçu le nom de ces « héros coloniaux » qui ont conquis à la pointe de l’épée des territoires immenses.
Les alentours de l’École militaire sont également un lieu de mémoire très particulier, très « imprégné » de la culture coloniale.
Dans le 16e, nous avons une avenue Bugeaud : Maréchal de France, gouverneur de l’Algérie, il pratique la terre brûlée et les « enfumades ». Il recommande d’incendier les villages, de détruire les récoltes et les troupeaux, « d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer ». Il faut, ordonne-t-il, « allez tous les ans leur brûler leurs récoltes », ou les « exterminer jusqu’au dernier ». S’ils se réfugient dans leurs cavernes, « fumez-les à outrance comme des renards ».
Un peu partout, dispersées dans la capitale, on traverse des rues et des avenues dont les noms qui, tout en ayant l’apparence de la neutralité d’un guide touristique, sont autant de points de la cartographie coloniale : rues de Constantine, de Kabylie, de Tahiti, du Tonkin, du Dahomey, de Pondichéry, de la Guadeloupe… Toutes célèbrent des conquêtes et des rapines coloniales que rappellent la nomenclature des rues de Paris.
Classés par arrondissement, les notices fournissent des éléments biographiques sur les personnages concernés, particulièrement sur leurs états de service dans les colonies. Des itinéraires de promenade sont proposés qui nous emmènent au travers des plaques bleues de nos rues en Guadeloupe et en Haïti, en Afrique, au Sahara, au Maroc, en Tunisie, en Algérie, en Nouvelle-Calédonie, en Indochine, à Tahiti, etc.
Un livre qui se veut un outil pour un mouvement de décolonisation des cartographies des villes et qui propose un voyage (presque) immobile dans la mémoire coloniale de Paris.
cc @isskein
Pour #Léonora_Miano, la traite négrière est un #crime_contre_l'humanité, il faut donc arrêter d’humilier les descendants de ses victimes avec des noms de rues et des statues.
Les mots de Léonora_Miano:
▻https://www.facebook.com/28minutes/videos/1721043434595595
#espace_public
L’ensemble des noms de rues, places et avenues d’une ville comme Grenoble forme un système : le système ouvert qui dresse un tableau à la gloire d’une certaine histoire de la ville, de sa région et de la France. Ce « Panthéon urbain » construit discursivement et symboliquement un imaginaire urbain qui conforte un certain regard sur l’histoire, regard articulé à des notions comme « la grandeur de la France », « les grands hommes », « les grandes victoires de nos armées ». Toutes ces notions sont liées à des formes occultées de domination comme les guerres de conquête et le colonialisme, l’histoire du capitalisme et de l’hégémonie de la bourgeoisie, l’appropriation « scientifique » des savoir-faire populaires et des ressources naturelles.
Afin de faire entendre une contre-histoire, l’histoire oubliée dans le récit historique des élites et divergente des formes académiques, nous avons organisé en partenariat avec Survie Isère, le FUIQP Grenoble, le CTNE « La balade Décoloniale ». Nous avons énoncé des non- dits de l’histoire, dénoncé des crimes et émis des contre-propositions pour remplacer le nom de certaines rues (ou apposer des plaques) : personnages ou événements décoloniaux, femmes, combattant-e-s pour l’égalité, non-blancs, petites gen-te-s…
A celebration to remove the slave trader #Antonio_López from the square
Amid a festive atmosphere, with entertainment from the Comediants company, music and circus acts, the sculpture of Antonio López, first Marquis of Comillas, 19th century industrialist and slave trader, is to be removed from the square that bears his name. Two information pedestals will also be inaugurated for the public to discover the history of the square and the figure.
Processus participatif pour renommer la #place:
Està vostè d’acord amb que es canviï el nom de la Plaça d’Antonio Lopez pel de Plaça d’#Idrissa_Diallo com un acte de reparació històrica?
El col·lectiu Tanquem els CIE proposem als veïns i veïnes de Barcelona substituir el nom de la Plaça Antonio López pel d’Idrissa Diallo, amb la finalitat de reparar simbòlicament la seva mort, commemorar les lluites i resistències migrants i qüestionar i trencar el costum d’honrar la tradició esclavista catalana mitjançant estàtues i plaques a la nostra ciutat.
▻https://www.decidim.barcelona/initiatives/i-7
cc @reka
Chialons en chœur contre les vieilles statues commémoratives iniques : le MONUMENT AUX HÉROS DE LA GUERRE DES BOERS (1907), à Montréal Les 7 du Quebec - Ysengrimus - 19 Janvier 2018
Au temps des Guerres des Boers
On tue des gens qu’on connaît pas
À quoi ça sert ?
Gilles Vigneault
Il y a donc dans l’air du temps cette tendance à chialer en chœur contre les vieilles statues commémoratives iniques. Je suis plutôt pour et je trouve particulièrement piquant de bien mettre en relief toutes les saloperies solennelles de fierté de merde qui trainassent encore un peu partout dans notre belle culture urbaine continentale. Bon, je ne ferais pas du dégommage des vieilles statues commémorant des iniquités révolues le but central de ma vie mais, quand même, il n’est pas inutile de s’aviser du fait que les ricains n’ont en rien le monopole de la niaiserie monumentale urbaine et que, sur ce point, le Canada ne laisse pas sa place, lui non plus ▻http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1052813/petition-manifestation-elimination-statue-john-a-macdonald .
http://www.les7duquebec.com/wp-content/uploads/2018/01/Monument-de-la-guerre-des-Boers-1-800x445.jpg Le John A. Macdonald montréalais du Carré Dorchester ayant reçu ce qu’il méritait en novembre 2017, je jetterai plutôt le dévolu de mon chialage méthodique et crispé sur le MONUMENT AUX HÉROS DE LA GUERRE DES BOERS (1907) se trouvant à Montréal, lui aussi au Carré Dorchester. J’ironise partiellement ici, mais pas que. Il s’agit surtout de montrer, d’un seul mouvement, l’importance de l’autocritique ainsi que celle de l’autocritique de l’autocritique. On rappellera, pour la bonne bouche philosophique, que ce qu’on perçoit n’est pas trivialement ce qu’on perçoit mais autre chose se donnant obligatoirement à la recherche. Mon chialage ici va donc se formuler en neuf points. Tous en chœur.
• Un monument de guerre. D’abord, au sens le plus fondamental du terme, ceci est un monument faisant, au premier degré et sans distanciation, l’apologie de la guerre. Ce n’est pas un monument sur l’agriculture, les spectacles hippiques ou l’équitation mais bien sur la guerre. La guerre, ce crime putride absolu, est présentée ici comme une réalité saine, valorisée et valorisante, méritoire, exaltante, presque joviale. Le traitement est laudatif, enthousiaste, hyperbolique. Il faut aller à la guerre. C’est une chose bien, appréciable, salutaire. On comparera, pour exemple, ce zinzin proto-fleur-au-fusil de 1907, avec l’installation monumentale du Mémorial canadien de la crête de Vimy (France) qui elle, date de 1936, et a au moins la décence minimale de dénoncer ouvertement les conséquences de l’absurdité guerrière. Les pleurs de la veuve canadienne de Vimy ne peuvent aucunement, eux, être perçus comme de l’apologie belliciste.
• La Guerre des Boers fut une guerre impériale. Arrêtons nous maintenant à cette Guerre des Boers elle-même. En gros, il n’y a pas de mystère. Les colonialistes britanniques en Afrique du Sud disent aux autres colonialistes du coin : poussez-vous de là qu’on s’y mette. Il s’agissait strictement, pour eux, de prendre le contrôle des ressources naturelles, notamment minières, de ce territoire immense et riche, dans le cadre du dispositif impérial victorien qui culminait alors et commençait à se fissurer ostensiblement au zénith, comme un pétard de fête. Les priorités de ce conflit, court mais violent, furent strictement impériales. Chercher à en dégager la moindre dimension éthique ou humanitaire est un mensonge frontal. C’est du brigandage de barbouzes pur et simple. Une succession de crimes (meurtres, déplacement de populations, occupations et rapines), point.
• Les Britanniques et les Boers étaient des colonialistes. Pour en rajouter une couche flibustière bien sentie, il ne faut pas chercher les petits saints, dans ce conflit. C’était clairement la guerre de la peste contre le choléra. Les Britanniques étaient les Britanniques, on les connaît bien. Le soleil ne se couche jamais sur leur ossuaire historique. Quant aux Boers, c’étaient des agriculteurs et des propriétaires terriens de souche néerlandaise, aussi rigides et fachos que leurs ennemis. Deux puissances coloniales en venaient aux mains sur le dos des populations locales africaines qui, elles, ne pouvaient que faire soldatesque de premières lignes dans les conflits de leurs deux occupants blancs, brutaux, et coloniaux (soldatesque ou pas, en fait — on évitait souvent de mettre des flingues dans les mains des Africains. On les parquait plutôt dans des camps). Vraiment : zéro partout pour les protagonistes, qui étaient tous ouvertement des racistes assumés pillant l’Afrique.
• Le Canada était réfractaire à entrer dans cette guerre. Ce monument est situé au Carré Dorchester, à Montréal. Montréal est au Canada, je ne vous apprends pas ça. Or le Canada de Wilfrid Laurier a vécu la Guerre des Boers comme la première grande crise existentielle de son rapport à l’impérialisme britannique. La question s’est posé avec acuité, pour la toute première fois : une guerre britannique est-elle nécessairement une guerre canadienne ? Le Canada d’alors n’a pas vraiment répondu oui à cette question. Il était déchiré, divisé par ce dilemme. Le clivage n’était pas seulement, comme on l’a dit souvent, entre francophones et anglophones, il était aussi entre impérialistes (pro-britanniques) et nationalistes (canadiens). Il faut donc poser la question prosaïquement, dans les termes du temps : comme notre nation ne voulait pas vraiment de cette guerre impériale extraterritoriale, qu’est ce que ce monument qui la promeut fout chez nous ?
• Une gloriole britannique sur le territoire montréalais. Je ne vous apprend pas non plus que la population de Montréal est historiquement de souche française (conquise par les Britanniques en 1760, et ouvertement occupée depuis). Planter ce vieux monument belliqueux britannique sur le sol de Montréal est donc aussi une insulte coloniale explicite aux québécois francophones, eux-mêmes. L’arrogance coloniale ici se dédouble. Tout ce Carré Dorchester est d’ailleurs cela : un ramassis hideux de statues pompeuses faisant l’apologie de l’occupant britannique sur Montréal. Son ancien nom est Square Dominion, et ça en dit long. On transforme Montréal en apologue d’un empire qu’il a subi plus qu’autre chose. Le Front de Libération du Québec, dans les années 1960-1970, dynamitait justement des monuments de ce genre, pour spectaculairement faire sentir sa critique de l’occupant britannique, tout en réduisant la casse utile au strict minimum.
• Cruauté envers les animaux. Regardons maintenant un petit peu la statue elle-même. C’est, à sa manière, une statue équestre, indubitablement. Or, justement, on devra un jour raconter adéquatement l’histoire du cheval dans les guerres modernes. Ce fut une immense boucherie animalière innommable. Ici, l’animal est d’évidence effarouché par les explosions d’artillerie ou la mitraille de tirailleurs embusqués. Son cavalier, descendu de selle probablement à cause des anfractuosités du terrain, force la pauvre bête vers le combat. Le thème statuaire central est justement cela. L’homme volontaire menant la bête réfractaire vers sa destiné sanglante. Il n’y a évidemment, dans ce mouvement, aucune critique de ce comportement. La charge symbolique canado-britannique involontaire (traîner une rosse qui se cabre vers un combat dont elle ne veut pas), est originale et presque touchante. Mais cela ne change rien à la dimension cruelle et révoltante du premier degré figuratif de cette catastrophe d’évocation
• Implication de la paysannerie et du prolétariat dans les guerres bourgeoises. L’autre pauvre bête dans l’affaire, c’est le cavalier lui-même. Un demi-million de soldats britanniques, la majorité d’entre eux d’origine paysanne et prolétarienne, ont été massacrés dans ce conflit de deux ans et demi qui n’aligna jamais que 45,000 Boers. Le dédain bourgeois pour les travailleurs en armes, le gaspillage humain cynique avec lequel les classes dominantes de cette époque envoyaient le prolo au casse-pipe en le traitant comme une commodité dans ses affaires, annoncent déjà les deux terribles conflits mondiaux à venir. Pour la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, dira, quelques années plus tard, Lénine aux travailleurs russes. Cela ne se fit pas dans le conflit que ce monument commémore. Le paysan et le prolétaire y ont servi le bourgeois jusqu’au sacrifice ultime, foutaise sanglante parfaitement inutile du point de vue de la vie civique et collective.
• George William Hill (1862-1934), un sculpteur bellicolâtre. Le statuaire auteur de cette œuvre n’a fait que ça de sa carrière : de l’art belliqueux, des cénotaphes de guerre, des premiers ministres à chier, des statues de soldoques. On promeut donc ici l’art figuratif monumental le plus servile et le plus soumis à l’ordre établi imaginable. Rien de moderne là dedans, rien de séditieux, rien de vif. De l’art public apologue à gros grains et ronron, tellement insupportable qu’on ne le voit plus vraiment quand on circule dans nos villes. En toute impartialité, il faut admettre que cette statue équestre de 1907 est une des moins ratées de ce statuaire. En la regardant, avec l’attention requise, on se dit que ce sculpteur aurait pu faire quelque chose de son art. Il faudrait la descendre de ce socle arrogant, par contre, qui est une hideur intégrale.
• Lord Strathcona (1820-1914), un grand bourgeois extorqueur. Notons, en point d’orgue, que ledit socle et sa statue ne sont pas dédiés au pauvre troupier anonyme qui tient son joual par la bride sous le feu, ou à ses semblables. Que non. Eux, ils ne sont que des objets. Le monument se veut une apologie lourdingue, veule et tonitruante, de ce Lord colonial canado-écossais mort en 1914 qui, lors de la Guerre des Boers, contra ouvertement les hésitations subtiles de son pays, le Canada, par ses initiatives privées fétides de rupin bouffi. Il engagea carrément un million de dollars (de 1902 — une somme mirifique) pour financer le Lord Strathcona’s Horse (Royal Canadians), un bataillon équestre qui alla casser du Boer pour l’Empire. Ce tycoon montréalais, politicard, négociant en fourrures, financier, magnat ferroviaire, était le grand bourgeois putride intégral, façon 19ième siècle. Et ce monument-hommage existe en fait pour lui et pour lui seul. Sans plus. Alors, la barbe.
Je crois que, par la présente, j’ai dit mes lignes de chialage fort honorablement. S’il faut se résumer, en faisant court, on dira tout simplement que cette statue équestre est une merde inique intégrale et que sa passable qualité artistique (oui, oui, elle a un assez joli mouvement et assure un traitement thématique original de son sujet, lui-même pourtant fort étroit) ne la sauvera en rien d’une pesanteur symbolique lourdement répréhensible, déplorable, bourgeoise, coloniale, meurtrière, surannée, foutue. Ce qui est dit est dit, ce qui est dénoncé est énoncé.
Faut-il pour autant la dégommer et le relocaliser dans une cours de casse. Là, d’autre part, j’ai mes difficultés. Les dégommeurs de monuments bien pensants, les abatteurs de statues larmoyants, cherchent bien souvent à effacer leur honte. Or effacer la honte c’est aussi effacer la mémoire et ça, c’est une idée hautement suspecte, qui porte souvent de fort nuisibles conséquences intellectuelles et matérielles. Non, je la laisserais là, cette commémoration d’un autre âge, comme on fait avec des arènes romaines (où il se passait pourtant fort peu de jolies choses). Simplement je placarderais devant, sur un panneau aux couleurs vives, ce que je viens tout juste de vous dire.
Il est parfaitement possible de se souvenir sans promouvoir. Et les crimes d’antan nous parlent autant que les bons coups. Il est très important de savoir qu’il fut un temps où on croyait à ces énormités-là et que ce type avec son joual, deux criminels de facto, involontairement engagés dans une absurdité stérile et sanglante de jadis, furent un jour des héros anonymes, admirés hypocritement, adulés abstraitement, financés par des exploiteurs, cerclés d’une claque impériale ronflante et de thuriféraires bourgeois gras durs, planqués, et totalement imbus de leur gros bon droit inique de voleurs et d’exploiteurs.
Source : ▻http://www.les7duquebec.com/7-au-front/chialons-en-choeur-contre-les-vieilles-statues-commemoratives-iniques-
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Memorializing mass deaths at the border: two cases from Canberra (Australia) and Lampedusa (Italy)
In this paper, we compare two seemingly very similar instances in which individuals and organizations within the borders of the global North have memorialized the deaths of irregular migrants at sea: the #SIEV_X_memorial in Australia’s national capital Canberra, and the #Giardino_della_memoria (Garden of Remembrance) on the Italian island of Lampedusa. Unlike ephemeral manifestations of grief, potentially these memorials have effects that reach well beyond their creation. We relate the differences between the memorials to the contexts within which they were created: an immediate local response involving people directly affected by the disaster’s aftermath, on the one hand, and a delayed nation-wide response involving people removed from the deaths at sea, on the other. We also discuss the difference between a memorial that names and thereby individualizes victims, and one that does not, and between one that celebrates an alternative, hospitable society, and one that does not.
▻http://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01419870.2017.1394477
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