C’est plutôt #neighborhood_watch (US) ou #neighbourhood_watch (UK)
Le « système » est super répandu au Canada (où je vis) et encore plus aux Etats-Unis (étonnant, non ?), et cela fait déjà plusieurs années qu’il s’implante doucement en France... de façon inquiétante assez plesbicité par les riverains. Je pense à « SOS Tranquilité » quand je vivais à Toulouse par exemple, ou ce n’est pas exactement le même principe mais où on reste sur les même logiques de surveillance « par les pairs ». Bref, tout ça ça fait très foucaldien : le quartier, la ville deviennent des prisons panoptiques où ce qui doit dissuader le sujet de commettre quelque chose de « répréhensible » (du point de vue du droit, puis de la morale, de la norme...) c’est le fait d’être constamment soumis au regard des autres, de ses voisins, de ses pairs, de la société.
Le biais supplémentaire classiste et raciste : en Amérique du Nord, ce n’est pas un scoop je pense, on rencontre surtout les neighborhood watch dans les quartiers ou enclaves municipales très aisées. C’est un système directement financé par la communauté, très peu ou pas encadré institutionnellement, et l’aspect du profiling racial est très criant.
En plus du service de signalement (téléphone, internet) de la vidéosurveillance, on s’en référe directement à une patrouille mobile de sécurité privée... Je vous laisse imaginer comme la répréssion et l’intimidation peuvent vite devenir hors de contrôle dans ce contexte.
Ca peut être utile de le rappeller : George Zimmerman était coordinateur de la neighborhood watch de la résidence fermée dans laquelle vivait temporairement Trayvon Martin, et c’est dans ce cadre qu’il l’a assassiné.