• Comment restituer le patrimoine toponymique vernaculaire en situation postcoloniale ? Expériences néocalédoniennes
    https://neotopo.hypotheses.org/2079

    F.G. Entretien avec Jean Chatelier, novembre 2018 La toponymie officielle de la Nouvelle Calédonie telle qu’enregistrée par le Service Topographique NC et partiellement reprise par les cartes de l’Institut Géographique National rend compte de...

    #Catégories #ExploreNeotopo #Notes_de_recherche

    • La toponymie officielle de la #Nouvelle_Calédonie telle qu’enregistrée par le Service Topographique NC et partiellement reprise par les cartes de l’Institut Géographique National rend compte de corpus hétérogènes d’origine coloniale d’une part, et autochtone (la grande majorité) d’autre part. Dans les deux cas, on note des inspirations successives avec influences externes. Pour les toponymes coloniaux, plusieurs sources d’inspiration successives et simultanées (religieuse et républicaine notamment), et pour les toponymes autochtones, une réinterprétation d’une partie des noms à partir de la colonisation avec des transcriptions sélectives et approximatives.

      La #cartographie officielle de la #toponymie_vernaculaire, particulièrement d’origine autochtone, n’est que partielle. Initialement, elle ne portait que sur les lieux les plus fonctionnels pour le système politique et économique moderne de l’île dans ses rapports avec l’extérieur et notamment la métropole. Autrement dit, une bonne part de la toponymie n’était pas enregistrée par les cartes de l’IGN (qui reprenait la base des services de topographie de Nouvelle Calédonie) et celle cartographiée faisait la part belle aux toponymes d’inspiration autochtone mais largement sélectionnés et influencés par l’extérieur, ne serait-ce que dans les transcriptions. Cette situation a considérablement évolué avec les éditions des années 1990 et le travail d’inventaire des noms autochtones réalisé à l’amont et dont il sera question dans l’entretien qui suit.

      L’opposition stricte exonyme/endonyme n’apparait cependant pas forcément pertinente dans un contexte où les nominations autochtones aussi bien que les nominations coloniales et administratives ont pu être conditionnées respectivement par les influences historiques, culturelles et religieuses externes et par le substrat toponymique vernaculaire. Ce fait explique d’ailleurs pourquoi aucune corrélation systématique n’est possible dans l’analyse du peuplement entre ses origines (autochtone ou européenne) et celle du nom de la commune : ce qui peut apparaitre comme un exonyme peut désigner des collectivités largement autochtones (Ile des Pins) ou d’origine européenne (Le Mont-Dore ; La Foa), alors que ce qui peut apparaitre comme endonyme peut désigner des collectivités de peuplement d’origine principalement européenne (Nouméa) ou autochtone (Ouvéa).

      La première cartographie générale de la Nouvelle Calédonie débuta suite à l’insurrection Kanak de 1878. Elle fut réalisée de 1879 à 1886 et eu une longue histoire qui se termina avec les travaux IGN de 1951 à 56, cartes publiées dans les années 1960. Cette première cartographie donnera à l’exposition universelle de 1900 à Paris, une carte en relief, qui sera reprise par les américains à partir de 1942 pour les besoins de la guerre du Pacifique. Cette carte de 8 m de long (Grande terre) est visible au Centre territorial des archives à Nouméa. La toponymie générale, n’évoluera guerre avant les années 1980. La toponymie fut cependant plus ou moins bien recueillie sur les “plans minutes”, équivalents des plans cadastraux, au fur et à mesure des besoins de l’installation foncière et minière européenne. Les quelques inventaires savants hétérogènes et localisés ultérieurs furent peu utilisables avant qu’une expérience volontariste originale et féconde de collecte et de visibilisation de la toponymie vernaculaire ne soit menée dans les années 1980 et 1990. Cette initiative, dont il est question ici, s’apparente à une révision toponymique. Elle a été pilotée par un Ingénieur Géomètre du Service Topographique de Nouvelle-Calédonie, Jean Chatelier, en relation avec Mme de la Fontinelle et le défunt Michel Auffrey ; qui ont participé à quelques enquêtes terrain ainsi qu’à la rédaction d’une convention d’écriture homogène des 28 langues de NC, dont 6 sont écrites. L’expérience a fait l’objet d’un article détaillé en 2007 qui rend compte de l’ambition et de la rigueur de l’opération, tout en restituant avec chaleur l’aventure humaine qu’elle a constitué. On note particulièrement l’établissement d’une méthodologie reproductible pour la collecte des noms issus de la tradition orale, méthodologie qui permet la compilation des données de localisation, d’objet géographique désigné, d’origine de l’information et de l’informateur, de contexte d’utilisation…

      S’agissant d’une toponymie vernaculaire dont la conservation et la transmission était orale, l’opération de sélection et de transcription nécessaire à sa cartographie s’apparente à la fois à une restitution/révélation toponymique vernaculaire et à l’établissement d’une néotoponymie écrite issue du patrimoine vernaculaire. Cette opération a permis de collecter 15 250 nouveaux toponymes, elle s’est traduite dans l’établissement d’une nouvelle carte IGN au 1/50 000 e révisée et enrichie en 1990, avec le passage à cette échelle de la cartographie de 4750 toponymes pour toute la Nouvelle Calédonie à plus de 12 000 (soit les deux tiers d’une base toponymique enrichie passant des 4750 initiaux de la carte IGN à 20 000 avec les 15 250 apportés par l’étude) . Mais le travail réalisé appelait d’autres développements dans le cadre notamment de l’accord de Nouméa . Qu’en est il ?

      #post-colonialisme #toponymie #patrimoine_toponymique #Jean_Chatelier #peuples_autochtones #colonialisme

      ping @reka

    • Depuis plusieurs décennies, les Celtes sont mis « à toutes les sauces[1] » : tantôt présentés comme grands ancêtres des Français à la charnière de la proto-histoire et des temps historiques voire comme une race pure pas encore abâtardie par le formalisme latin et le judéo-christianisme, tantôt comme de joyeux râleurs libertaires à mi-chemin d’Astérix et Obélix et des héros de La Guerre des Boutons – il y en a pour tous les goûts : Umberto Bossi, qui fait remonter la Padanie à l’héritage de la Gaule cisalpine (Avanza 2003), autant que Jacques Lacarrière, qui célèbre leur supposé esprit de résistance (Lacarrière 1974), ont su y trouver leur compte (à moins que ce ne fût leur conte ?).


      #Bourgogne #Celtes #histoire #toponymie #celtomanie

      ping @simplicissimus

  • Peu de monde pour la rentrée des « gilets jaunes », marquée par quelques heurts
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070919/peu-de-monde-pour-la-rentree-des-gilets-jaunes-marquee-par-quelques-heurts

    Les manifestations des « gilets jaunes » ont peu mobilisé ce samedi 7 septembre. À Montpellier et à Rouen, quelques affrontements ont eu lieu. Mais le rendez-vous décisif pour l’avenir du mouvement aura lieu le 21 septembre, avec l’appel à une manifestation parisienne.

    #Note_de_veille #acte_43,_gilets_jaunes

  • #Notre-Dame-des-Landes : lettre ouverte au comité de rédaction de la revue Z
    https://fr.squat.net/2019/09/06/notre-dame-des-landes-lettre-ouverte-au-comite-de-redaction-de-la-revue-z

    A propos de l’article « Alors, vous avez gagné ? » paru dans le numéro 12 de la revue (septembre 2018), p. 218 à 225. Bonjour, Nos commentaires qui suivent à propos de l’article sur les luttes sur la ZAD de NDDL sont motivés par le fait que nous disposons de la connaissance de quelques faits, d’éléments […]

    #légalisation #publication

  • #Douarnenez (29) : la reconquête des luttes passe aussi par là !
    https://fr.squat.net/2019/09/02/douarnenez-29-la-reconquete-des-luttes-passe-aussi-par-la

    Lors du festival du film de Douarnenez était projeté « Notre-Dame-des-Landes, la reconquête » film documentaire de Thibault Férié, suivi d’un débat avec un habitant de la zad visible dans le film et signataire de convention d’occupation précaire avec l’État. Plusieurs personnes, ancien-nes occupant-es et soutiens de la zad, se sont invitées au débat afin de rétablir […]

    #Vidéos #Bretagne #légalisation #Notre-Dame-des-Landes

  • #Grèce : #Exarcheia sous occupation policière !
    https://fr.squat.net/2019/08/26/grece-exarcheia-sous-occupation-policiere

    Alerte ! Ce que nous vous annoncions depuis un mois et demi vient de commencer ce matin, peu avant l’aube. Le célèbre quartier rebelle et solidaire d’Athènes est complètement encerclé par d’énormes forces de police : de nombreux bus de CRS (MAT), des jeeps de la police antiterroriste (OPKE), des voltigeurs (DIAS), des membres de la […]

    #Athènes #expulsion #K-Vox #Notara_26 #Rosa_de_Foc #sans-papiers #Spirou_Trikoupi_17 #squat_Gare #Transito

  • #Notre-Dame-des-Landes : destruction de cabanes le jeudi 8 août 2019
    https://fr.squat.net/2019/08/14/notre-dame-des-landes-destruction-de-cabanes-le-jeudi-8-aout-2019

    Le matin du jeudi 8 août, deux cabanes ont été détruites par les flics (entre l’Isolette et la Saulce). Ils ont aussi volé la caravane d’une personne absente… Selon un article paru dans Presse-Océan, « ce n’est pas la première intervention de ce type sur la ZAD. En mars dernier, déjà, une opération similaire avait eu […]

    #expulsion

  • Vingt morts au Texas : la police enquête sur un mobile raciste
    https://www.mediapart.fr/journal/international/040819/vingt-morts-au-texas-la-police-enquete-sur-un-mobile-raciste

    Vingt personnes ont trouvé la mort dans une tuerie de masse survenue samedi 3 août à El Paso (Texas). Selon les premiers éléments de l’enquête, le mobile de l’attaque pourrait être raciste. Un manifeste attribué au tueur et diffusé sur Internet dénonce « une invasion hispanique du Texas » et fait référence à l’attentat islamophobe de Christchurch, en Nouvelle-Zélande.

    #Note_de_veille #extrême-droite,_El_Paso,_Etats-Unis,_Attentat,_Texas,_tuerie,_grand_remplacement,_racisme

  • A Paris, les « gilets jaunes » réclament « justice pour Steve »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030819/paris-les-gilets-jaunes-reclament-justice-pour-steve

    Cinq jours après l’identification du corps de Steve Maia Caniço, des centaines de « gilets jaunes » ont manifesté à Paris, Montpellier, Toulouse ou Perpignan, signant un regain de mobilisation.

    #Note_de_veille #manifestations,_Steve_Maia_Caniço,_Justice_pour_Steve,_gilets_jaunes

  • #Grèce : « No pasaran » devient la devise d’Exarchia !
    https://fr.squat.net/2019/08/02/grece-no-pasaran-devient-la-devise-dexarchia

    Voici l’affiche en cours de collage sur les murs du quartier rebelle et solidaire d’Athènes, depuis ce matin. Après avoir été inscrit, pour la première fois il y a deux semaines, sur la banderole qui barre encore la rue Notara au nord-ouest du quartier, le slogan de la révolution de 1936 en Espagne commence à […]

    #Athènes #Exarchia #K-Vox #Notara_26 #Rouvikonas #Spirou_Trikoupi_17

  • Les avancées et impasses du projet de loi sur la bioéthique
    https://www.mediapart.fr/journal/france/250719/les-avancees-et-impasses-du-projet-de-loi-sur-la-bioethique

    Le projet de loi sur la bioéthique a été présenté en conseil des ministres mercredi 24 juillet. L’ouverture à la PMA pour toutes les femmes entraîne des changements sur l’établissement de la filiation, avec un régime spécifique pour les couples de lesbiennes. À leur majorité, les enfants nés sous PMA avec don de gamètes pourront accéder à l’identité du donneur.

    #Note_de_veille #filiation,_PMA_pour_toutes,_cellules_souches_embryonnaires,_projet_de_loi_bioéthique,_Recherche

  • 50 ans après Armstrong, 15 auteurs de SF imaginent l’avenir de l’humanité dans l’espace en 2069
    http://onpk.net/index.php/2019/07/24/739-50-ans-aprs-armstrong-15-auteurs-de-sf-imaginent-l-avenir-de-l-humanit-dan

    Quand un de mes auteurs contemporains favoris - Alain Damasio - met les pieds dans le plat : Je pense qu’il ne se passera rien d’ici 50 ans. Je pense qu’on s’est totalement gouré là dessus. C’est comme la robotique et le cycle des robots d’Asimov, c’est une catastrophe totale. Je...

    #Notes

  • #Notre-Dame-des-Landes : un an après les expulsions, qu’est-ce qu’on fait encore sur la ZAD ?
    https://fr.squat.net/2019/07/22/notre-dame-des-landes-un-an-apres-les-expulsions-quest-ce-quon-fait-encore

    Il y a plus d’un an que les expulsions et l’abandon de l’aéroport on transformé ce qui se vivait sur la ZAD. Tout a été bousculé et depuis ces évènements on entend souvent qu’il est difficile de savoir ce qu’il se passe sur la ZAD. Il y a peu de récits qui sortent, et ce […]

  • Le plomb de Notre-Dame, l’inadmissible déni
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200719/le-plomb-de-notre-dame-l-inadmissible-deni

    Trente-trois ans après le « nuage de Tchernobyl », les autorités françaises passent du silence au déni sur le plomb relâché dans l’atmosphère par l’incendie de Notre-Dame. Une position justifiée par la politique et l’économie, mais difficilement soutenable.

    #Parti_pris #Notre-Dame,_plomb,_A_la_Une

  • Notre-Dame came far closer to collapsing than people knew. This is how it was saved. - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2019/07/16/world/europe/notre-dame.html

    What became clear is just how close the cathedral came to collapsing.

    The first hour was defined by that initial, critical mistake: the failure to identify the location of the fire, and by the delay that followed.

    The second hour was dominated by a sense of helplessness. As people raced to the building, waves of shock and mourning for one of the world’s most beloved and recognizable buildings, amplified over social media, rippled in real time across the globe.

    That Notre-Dame still stands is due solely to the enormous risks taken by firefighters in those third and fourth hours.

    Disadvantaged by their late start, firefighters would rush up the 300 steps to the burning attic and then be forced to retreat. Finally, a small group of firefighters was sent directly into the flames, as a last, desperate effort to save the cathedral.

    “There was a feeling that there was something bigger than life at stake,” said Ariel Weil, the mayor of the city’s Fourth Arrondissement, home to the cathedral, “and that Notre-Dame could be lost.”

    The message that scrolled across the monitor was far more complicated than the mere word “Feu.”

    First it gave a shorthand description of a zone — the cathedral complex was divided into four — that read “Attic Nave Sacristy.”

    That was followed by a long string of letters and numbers — ZDA-110-3-15-1 — code for a specific smoke detector among more than 160 detectors and manual alarms in the complex.

    Finally, came the important part: “aspirating framework” — indicating an aspirating detector in the cathedral’s attic, which was also known as the framework.

    It remains unclear just how much of that entire alert the employee understood or conveyed to the guard — and whether the critical part of it was relayed at all, though Elytis insists it was.

    By the time it was sorted out, the flames were already running wild, too high to be controlled by a fire extinguisher.

    Finally, the guard radioed the fire security employee to call the fire department. It was 6:48, 30 minutes after the first red signal lit up the word “Feu.”

    All the sensitive technology at the heart of system had been undone by a cascade of oversights and erroneous assumptions built into the planning, said Glenn Corbett, an associate professor of fire science at John Jay College of Criminal Justice in New York.

    “You have a system that is known for its ability to detect very small quantities of smoke,” Mr. Corbett said. “Yet the whole outcome of it is this clumsy human response. You can spend a lot to detect a fire, but it all goes down the drain when you don’t move on it.”

    #Notre_Dame #Paris #Incendie

  • #Charpente de #Notre-Dame : stop aux idées reçues ! | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/billets/charpente-de-notre-dame-stop-aux-idees-recues

    L’émotion suscitée par l’incendie de Notre-Dame retombée, de nombreux commentaires contradictoires ont circulé à propos de la charpente disparue, des bois qu’il fallait sécher plusieurs années pour être utilisés et des #forêts entières qu’il fallait raser pour la construire ou la reconstruire. Il est donc utile de faire un état des connaissances sur la charpente et les #bois utilisés à Notre-Dame au XIIIe siècle ainsi que sur les possibilités de reconstruire une charpente en bois selon les techniques en vigueur au #Moyen Âge.

    #sylviculture #architecture #techniques_traditionnelles #monuments_historiques #dendrochronologie #hache #chêne #charpenterie_gothique #hermione #savoirs-faire

    Le véritable défi technologique que représente la reconstruction de la charpente de Notre-Dame n’est pas de faire une structure high-tech en matériau contemporain, ce que nous savons très bien faire sur des gares ou des aéroports, mais bien de pouvoir encore aujourd’hui réaliser une charpente en chêne dans le respect des savoir-faire traditionnels.

    Ce choix serait d’une étonnante modernité, car il permettrait à un corps de métier de se réapproprier des techniques respectueuses du monument, des hommes et du bois, par l’emploi d’un matériau biosourcé prélevé en valorisant nos ressources forestières selon une éthique écologique, et travaillé manuellement avec une empreinte carbone quasi nulle, selon des préoccupations somme toute très ancrées dans le XXIe siècle.

  • Carole Gomez : « Ce Mondial montre que les femmes ont toute leur place dans le football »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/060719/carole-gomez-ce-mondial-montre-que-les-femmes-ont-toute-leur-place-dans-le

    Alors que se termine la Coupe du monde et notre série sur l’histoire de l’émancipation féminine dans le football, Mediapart fait le bilan des perspectives désormais ouvertes, avec Carole Gomez, chercheuse à l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), et coautrice du récent rapport « Quand le football s’accorde au féminin » (IRIS-Unesco-Positive Football).

    #Notre_série._La_longue_marche_féministe_du_football #football,_Carole_Gomez,_féminisme,_Iris,_football_féminin

  • Bac : Le ministère obligé de suppléer à l’absence de notes
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2019/07/04072019Article636978219725865707.aspx

    « En cas de note manquante, les jurys sont invités à remplacer celle-ci à titre provisoire par la moyenne obtenue par l’élève sur les trois trimestres de la classe de terminale dans la matière concernée », annonce le ministère. « Ceci permettra aux jurys d’établir des résultats provisoires pour permettre notamment aux candidats qui pourraient ne pas être reçus de se présenter aux épreuves de rattrapage selon le calendrier prévu. Lorsque la note initialement manquante aura été transmise au centre d’examen, les jurys arrêteront le résultat définitif en veillant à ce que ces circonstances exceptionnelles ne portent pas préjudice aux candidats ». Autrement dit en retenant la meilleure des deux notes.

    #éducation, #blanquer
    ce qui se passe aujourdhui pour le baccalauréat est tout simplement hallucinant

  • Notre-Dame de Paris : après l’incendie, un scandale sanitaire
    https://www.mediapart.fr/journal/france/040719/notre-dame-de-paris-apres-l-incendie-un-scandale-sanitaire

    Des taux de concentration au plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés sur les sols à l’intérieur et aux alentours de la cathédrale Notre-Dame, selon des documents confidentiels consultés par Mediapart. Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

    #France #Notre-Dame_de_Paris,_plomb

    • Des taux de #plomb 400 à 700 fois supérieurs au seuil autorisé ont été relevés à l’intérieur et aux alentours de Notre-Dame, par plusieurs laboratoires dont celui de la préfecture de police de Paris, après l’incendie qui a ravagé la cathédrale.

      « Ce sont des taux qu’on ne voit jamais, précise Annie Thébaud-Mony, chercheuse à l’Inserm et spécialiste de la santé publique. Sur des chantiers pollués comme une usine de recyclage de batteries, par exemple, les taux sont douze fois supérieurs. Là, avec des taux 400 fois supérieurs, les conséquences pour la santé peuvent être dramatiques. Il faut absolument qu’il y ait un suivi médical, y compris pour les pompiers qui sont intervenus. Ce suivi est d’autant plus important que les effets sur la santé peuvent être différés dans le temps. »

      Les autorités concernées, le ministère de la culture, l’agence régionale de santé (ARS), la préfecture de police, passent cette pollution sous silence et, ce faisant, n’appliquent pas les mesures prévues par la loi pour protéger les salariés et les riverains.

      L’incendie de Notre-Dame de Paris, le 15 avril 2019, qualifié de « terrible drame » par le président Emmanuel Macron, avait provoqué un immense élan de générosité, avec plus de 400 millions d’euros récoltés en quelques jours pour la reconstruction de l’édifice.

      L’Élysée désigne alors son « représentant spécial », le général Jean-Louis Georgelin, pour veiller à l’avancement des travaux. Ils iront vite, assure le président de la République, « sans jamais transiger sur la qualité des matériaux et la qualité des procédés ». En revanche, ils se font au détriment de la santé des intervenants et des populations alentour.

      En effet, avec l’incendie, près de 400 tonnes de plomb, substance classée cancérigène, mutagène et reprotoxique (CMR), contenues dans la toiture et la flèche de la cathédrale, sont parties en fumée, polluant l’édifice et ses environs. Comme le signale l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), « une exposition régulière au plomb peut entraîner des conséquences graves pour la santé ». Le saturnisme, l’intoxication au plomb par inhalation ou ingestion, peut, selon la gravité, entraîner des troubles digestifs, des lésions du système nerveux ou encore des problèmes de stérilité.

      Les autorités connaissent très bien ces risques. Mais il faudra attendre deux semaines après l’incendie, soit le 27 avril, pour que la préfecture de police de Paris et l’ARS diffusent, en toute discrétion, un communiqué invitant les riverains à nettoyer leurs locaux à l’« aide de lingettes humides » et à consulter leur médecin si nécessaire.

      À l’intérieur de la cathédrale, selon des documents datés du 3 mai que Mediapart a pu consulter, les prélèvements sont de 10 à 740 fois supérieurs aux seuils autorisés. À l’extérieur, la situation n’est guère plus brillante. Sur le parvis, les taux de concentration en plomb prélevés sur le sol sont 500 fois au-dessus du seuil réglementaire. À l’extérieur de la zone du chantier, sur certains ponts, dans des squares ou certaines rues, ces taux sont de 2 à 800 fois supérieurs au seuil.

      Selon des inspecteurs contactés par Mediapart, « ce sont des taux tout à fait exceptionnels. Généralement, sur des chantiers dits pollués, les taux peuvent être de 20 à 100 fois supérieurs au seuil. Mais rarement au-delà. Et déjà, à ce stade, des protections très strictes doivent être prises pour protéger les ouvriers. Un suivi médical peut également être exigé ».

      Le secret est bien gardé, comme le montre une réunion du 6 mai dont le contenu a été rapporté par plusieurs sources à Mediapart.

      Ce jour-là, dans les bureaux de l’agence régionale de santé, se retrouvent autour de la table des responsables du laboratoire central de la préfecture de police, de la mairie de Paris, du centre antipoison, de la caisse régionale d’assurance maladie et de la direction du travail. La question rapidement débattue est : faut-il ou pas communiquer les résultats des prélèvements ?


      Carte des pollutions au plomb autour de Notre-Dame, résultats des prélèvements du laboratoire central de la préfecture de police de Paris, 6 mai 2019.

      La préfecture fait part de son embarras, certains de ses locaux étant touchés par cette pollution au plomb. Avec des taux deux fois supérieurs au seuil de vigilance, la biberonnerie et la salle « mille-pattes » de la crèche de la préfecture doivent être fermées pour une décontamination en urgence. Ce qui sera fait dans les jours qui suivent.

      Mais dans certains appartements de fonction, les taux peuvent aussi être jusqu’à cinq fois supérieurs au seuil de vigilance. Mediapart ne sait pas si des travaux y ont été depuis lors réalisés. De nouveaux prélèvements ont été faits par la préfecture pour vérifier l’état de ses locaux après décontamination. Ils n’ont pas, à ce jour, été communiqués aux agents.

      Toujours est-il qu’afin de ne pas alarmer ses propres agents, la préfecture explique lors de la réunion qu’elle ne souhaite pas publier les résultats de ces prélèvements. Réserve partagée par l’ARS qui affirme, quant à elle, ne pas vouloir répondre aux sollicitations des associations de riverains ou de défense de l’environnement. Elles n’auront qu’à se tourner vers la commission d’accès aux documents administratifs (Cada), expliquent posément les représentants de l’ARS, qui semblent avoir oublié leur mission première, celle de prévenir les risques sanitaires.

      Selon une personne présente à cette réunion, « l’ARS joue la montre. En ne communiquant pas sur les résultats, elle oblige les associations à s’adresser à la Cada et donc à s’engager dans un long parcours. Mais une fois qu’elles auront obtenu ces prélèvements, l’ARS pourra dire que ces résultats sont anciens et qu’ils ont depuis baissé. C’est d’un cynisme à toute épreuve ».

      Conclusion de cette réunion : le 9 mai, la préfecture et l’ARS signent un communiqué très laconique, qui minimise les risques, alors même que certains prélèvements sur les sols sont de 20 à 400 fois supérieurs au seuil réglementaire sur des sites très fréquentés, comme le pont et la fontaine Saint-Michel, lieux non fermés au public, ou certains squares, temporairement interdits mais rouverts depuis.

      En taisant les dangers de la sorte, les autorités veulent éviter un effet de panique et s’épargner une polémique.

      Contactée par Mediapart, la préfecture de police déclare « que le laboratoire central a fait des prélèvements en urgence qui ont été transmis en toute transparence à l’ARS, afin qu’elle prenne les dispositions nécessaires ».

      De son côté, jointe par Mediapart, l’ARS n’a pas contesté, dans un premier temps, les propos tenus lors de la réunion du 3 mai. Elle a expliqué « ne pas percevoir le problème qu’ils soulèvent ». Mais avant la publication de cet article, l’ARS nous a rappelés et expliqué qu’en fait, elle ne souhaitait ni infirmer ni confirmer les propos tenus lors de la réunion.

      L’agence explique avoir pris les précautions d’usage et avoir fait, à la demande de particuliers, des prélèvements qui ont, à ce jour, permis de découvrir un cas de saturnisme, sans que cela ne soit alarmant, selon l’agence.

      Selon nos informations, les derniers prélèvements effectués le 13 juin sur le chantier ont cependant donné des résultats d’un même ordre de grandeur que les précédents tests.

      Mais les associations, dont celle des familles victimes de saturnisme, ignorent tout de ces résultats. Leur demande auprès de l’ARS étant restée lettre morte, elles s’apprêtent, comme l’avaient imaginé les autorités, à saisir la Cada…

      L’une des riveraines, mobilisée sur cette question, explique « avoir plusieurs fois demandé des précisions. Mais l’ARS ou la préfecture entretiennent un flou qui n’est pas rassurant pour les familles. S’il n’y a pas de danger, comme ils l’affirment, il suffit de transmettre l’ensemble des prélèvements. Or, nous les attendons encore ».

      Sur le chantier, la direction régionale des affaires culturelles (Drac), maître d’ouvrage, opte elle aussi pour la politique de l’autruche. Et surtout, ne décrète aucune mesure pérenne pour protéger les salariés.

      Les contrôles de sécurité effectués sur le chantier ont révélé que des ouvriers sur place n’avaient reçu aucune formation à cet effet. Alors qu’ils manipulent des gravats contaminés, certains agissent sans masque ni gants.

      Les constats de l’inspection du travail ne s’arrêtent pas là. À plusieurs reprises, elle a relevé le non-respect des procédures réglementaires mais aussi de graves dysfonctionnements des sas de décontamination, dispositifs indispensables pour protéger les salariés du risque d’intoxication et éviter toute propagation de poussières à l’extérieur. Certaines douches de décontamination ne fonctionnent pas. Pire : certains sas de décontamination ont été installés au milieu d’une zone contaminée.

      Au bout du compte, les salariés peuvent aller et venir dans la cathédrale sans passer par ces sas. À l’extérieur, sur le parvis pollué, où les taux de plomb peuvent être 500 fois supérieurs au seuil autorisé, certains ouvriers travaillent sans aucune protection.

      Contacté par Mediapart, Bruno Courtois, expert en prévention du risque chimique et chargé du dossier « plomb » à l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), explique que « ces taux sont particulièrement élevés et s’agissant de poussières de plomb consécutives à un incendie, on peut supposer qu’il s’agit de particules très fines qui passent donc facilement dans le sang. Les mesures de prévention et de protection doivent donc être renforcées pour confiner le plomb. Les sas de décontamination permettent dans ces cas primordiaux d’éviter que les ouvriers ne rentrent chez eux avec les poussières de plomb ». Pourtant, rien de tel n’a été mis en œuvre sur le site de la cathédrale.

      Selon des sources proches du chantier, le ministère de la culture n’est pas mécontent que des ouvriers se promènent sans protection à l’extérieur de la cathédrale, n’éveillant ainsi aucune crainte parmi « les touristes ou les riverains ».

      En fait, la mairie de Paris avait proposé de décontaminer le parvis de la cathédrale – un chantier de deux semaines estimé à 450 000 euros. Pour cette phase spécifique de décontamination, les ouvriers devaient porter des scaphandres. Sous le couvert de l’anonymat, un proche du dossier confirme : « Des hommes en scaphandre sur le parvis de la cathédrale auraient effrayé les passants. L’existence d’un danger aurait été évidente. »

      Le ministère de la culture a donc préféré reprendre la main et a choisi de faire décontaminer la zone en quelques jours seulement, par des salariés peu protégés, et n’ayant pas revêtu les tenues d’usage. Cette précipitation a pour résultat que le parvis est aujourd’hui encore contaminé.

      Sourd aux différentes relances des contrôleurs, le ministère de la culture s’affranchit allègrement des règles du code du travail.

      Dès le 9 mai, l’inspection du travail a pourtant alerté la Drac, chargée des travaux sur le chantier, sur la nécessité de prévoir des mesures de protection contre les risques d’intoxication au plomb pour les salariés. Plus d’un mois plus tard, le 19 juin, le constat des ingénieurs de sécurité de la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (la Cramif), également chargée de contrôler le chantier, demeure accablant : « Les taux de concentration en plomb dans les poussières sont élevés et largement au-dessus du seuil réglementaire. Les salariés sont donc toujours exposés à des risques d’intoxication par le plomb […], les installations dédiées à la décontamination des salariés ne répondent pas aux dispositions du code du travail. »

      Le cabinet du ministre de la culture Franck Riester assure auprès de Mediapart que « des mesures ont été prises », sans pouvoir préciser lesquelles et explique qu’une réunion avec la direction du travail s’est tenue le 27 juin pour que « tout se passe au mieux ». Mais cela n’a rien arrangé. Les procédures de décontamination demeurent très en deçà des exigences réglementaires.

      Le ministère de la culture profite d’une situation qui lui est favorable. Le maître d’ouvrage relevant du droit public, l’inspection du travail ne peut ni le verbaliser ni le mettre en demeure.

      Contactées par Mediapart, ni la Cramif ni la direction de l’inspection du travail n’ont accepté de répondre à nos questions.

      La mairie de Paris affirme avoir fait une série de prélèvements dans les établissements scolaires situés dans les alentours de la cathédrale, dont les résultats, rendus publics, sont conformes aux seuils autorisés. Quant aux mesures de l’espace public, « elles relèvent de la préfecture et de l’ARS. La mairie de Paris plaide pour une transparence mais, précise-t-elle, nous ne pouvons nous substituer à l’État ».

      Les pressions exercées sur le chantier sont fortes. Comme nous l’explique l’un des intervenants, « à chaque fois que les risques d’intoxication au plomb sont abordés, on nous rappelle “l’urgence impérieuse de consolider l’édifice”. C’est comme cela qu’on écarte le danger du plomb ».

      Une des personnes chargées du suivi des prélèvements déplore que « les instances de l’État se comportent comme lors de la catastrophe de Tchernobyl en 1986. C’est aussi absurde que le nuage qui n’a pas traversé les frontières. Le plomb est resté au-dessus de la cathédrale ».

      Un salarié du ministère de la culture regrette que « toute communication sur le chantier [soit] contrôlée. On n’a pas accès à beaucoup d’information et ceux qui s’en occupent, le service des monuments historiques, sont connus pour être des taiseux contrairement aux archéologues qui se font entendre s’il y a un problème. Donc c’est la loi du silence ».

      Une « loi du silence » qui convient parfaitement au gouvernement et aux autorités sanitaires. Pourtant, les langues se délient et certaines entreprises contactées par Mediapart font part de leurs inquiétudes, ne souhaitant pas devenir des « boucs émissaires » en cas de scandale. « On tente déjà de nous faire porter la responsabilité de l’incendie. Il y a une pression énorme qui est mise sur tous les intervenants et le ministère de la culture n’assume même pas ses responsabilités en tant que maître d’ouvrage. Rien n’est fait pour préserver la sécurité et la santé des ouvriers. On nous demande de faire le travail que doit faire normalement le maître d’ouvrage », déplore l’un des chefs d’entreprise.

      Le projet de loi pour Notre-Dame de Paris, en cours d’adoption, prévoit notamment la création d’un établissement public et des dérogations aux règles d’urbanisme et de protection de l’environnement. Sur le chantier, cette perspective inquiète de nombreux intervenants selon lesquels les dangers pour la santé et l’environnement risquent de s’accroître en toute opacité.

    • Ni l’agence régionale de santé ni la préfecture de police de Paris n’ont communiqué ces résultats aux riverains, minimisant les dangers encourus.

      Et c’est pas n’importe quels riverain·es. Celleux là obtiendrons dédommagements et réparation par millions, c’est pas comme si des pauvres étaient exposé à des logements insalubres.