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  • #Nousaussi ! | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/261017/nousaussi

    Grâce au courage de dizaines de femmes, notamment actrices, et malgré le risque réel de mettre, au mieux, leur carrière en péril, les agressions répétées de Harvey Weinstein, producteur à Hollywood, ont pu être révélées au grand public. Aujourd’hui, il existe peu d’occasions dans l’espace social et public qui permettent aux femmes de se retrouver et d’éprouver la solidarité féminine. Avec le mouvement #Balancetonporc #Balancetonagresseur, internet apparaît comme l’espace d’accueil inattendu d’une prise de conscience collective de la situation d’oppression sexuelle des femmes. Ce qui était subi intimement et de manière isolée apparaît partagé par toutes et émerge dans l’espace public. Ces dernières années, en France, après l’espace privé dans l’affaire DSK, la vie conjugale avec l’affaire Jacqueline Sauvage, l’espace professionnel dans les affaires Polanski ou Baupin, l’espace public avec la mobilisation contre le harcèlement de rue, la vague immense des #Balancetonporc et autres #MeToo met au jour une réalité et un quotidien sordides vécus par toutes les femmes. Pourtant, à lire ou entendre certaines réactions publiques ou privées, les hommes ont bien du mal à prendre conscience du quotidien de celles qui représentent 52% de la population. Soyons clair·e·s : tous les hommes ne sont pas des agresseurs sexuels, mais tous les agresseurs agissent impunément et à répétition, les faits étant généralement qualifiés de courants et donc d’insignifiants. Cela doit absolument cesser. Les femmes elles-mêmes ont trop souvent intériorisé une oppression vécue comme banale et ordinaire. Pourtant, quelle femme peut dire qu’elle n’a jamais été agressée dans l’espace privé (familial, amical, conjugal…), professionnel ou public et, cela, dès son plus jeune âge ? Et combien faut-il encore de témoignages pour sortir de l’omerta, du déni, du « elle l’a bien cherché », du « pourquoi elle n’a pas dit non ? », « pourquoi elle n’a pas porté plainte ? »… Force est de constater le seuil de tolérance extrêmement élevé de la société vis-à-vis des violences faites aux femmes. Nous voulons que ce mouvement #Balancetonporc marque ici « la fin d’un cycle et le début d’un autre », comme le dit la philosophe Geneviève Fraisse dans l’interview du Monde du 19 octobre 2017. Nous agirons pour que ce mouvement aboutisse à une réelle prise de conscience, et une remise en question du système d’oppression institutionnalisé des hommes sur les femmes par une révolution en profondeur des mentalités. En effet, l’Histoire nous enseigne que les femmes, bien qu’elles aient toujours été protagonistes, voire à l’initiative des mouvements révolutionnaires, (cf. Les luttes et les rêves, de Michelle Zancarini-Fournel, éditions La Découverte, 2016 ou Caliban et la sorcière, de Silvia Federici, éditions Senonevero, 2014) se sont toujours retrouvées, au pire, réprimées et reléguées et, au mieux, dépossédées des avancées réalisées par ces révolutions. L’exemple le plus flagrant est, en France, celui de la Révolution française qui a abouti à la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen, déniant aux femmes leurs droits civiques. Face à ce mouvement d’ampleur salvateur des dénonciations des agresseurs sexuels, il ne faudrait pas que la société permette le « sacrifice » ponctuel de quelques-uns pour protéger le plus grand nombre et la perpétuation du système. Nous alertons également sur la tentation d’expliquer ces comportements par des cas isolés ou de les justifier par une déviance quelconque, explications ou justifications qui masqueraient l’aspect systémique et endémique du phénomène. Cette fois-ci, ne laissons pas cette révolte des femmes, émancipatrice et mobilisatrice, passer sans changer la société en profondeur. Le Mouvement HF, association féministe qui lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture, dénonce, avec d’autres et depuis son origine en 2008, des pratiques sexistes intolérables et répandues dans nos milieux. Nous sommes écoeuré·es de recueillir ; quotidiennement des cas de violences sexistes dans tous les secteurs des arts et de la culture, des arts vivants (théâtre, musique,…) aux arts visuels, en passant par le cinéma ou l’audiovisuel. Et même, plus précisément, dans la formation professionnelle, dans des festivals d’écritures contemporaines ou de musiques actuelles, dans des créations d’artistes traitant de violences faites aux femmes, etc. Bref, aucun domaine lié aux arts et à la culture n’y échappe, qu’il soit amateur ou professionnel. C’est pourquoi :

    – Nous soutenons sans réserve le mouvement #Balancetonporc #Balancetonagresseur

    – Nous exigeons une prise de position claire des pouvoirs publics, et notamment du Ministère de la Culture et de la Communication, afin que soit mis en place un plan d’action concret et d’ampleur (éducation, formation, prévention, répression) pour éradiquer le sexisme, traduisant enfin la tolérance « zéro » à l’égard de toutes les violences contre les femmes.

    – Nous réaffirmons, comme l’a déjà dit la campagne conjointe d’Osez le féminisme !, de Mix-Cité et du Collectif féministe contre le viol. : « La honte doit changer de camp ».

    – Nous appelons toutes les femmes, dans ce grand élan de sororité qui nait, à continuer à porter à la lumière les violences qu’elles ont subies, par leur témoignage et, le cas échéant, devant la Justice, en faisant appel aux associations, aux syndicats et aux aides juridiques appropriées, afin de ne pas se mettre en danger.

    – Nous donnons ici des exemples d’outils à leur disposition pour porter plainte afin d’être soutenues dans cette démarche difficile et indispensable :

    Le numéro vert de la Fédération Nationale Solidarité Femmes, 3919, numéro d’écoute national destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage et aux professionnels concernés. Appel anonyme et gratuit.
    L’AVFT, Association européenne contre les Violences faites aux Femmes au Travail,
    Le CLASCHES, Collectif de lutte contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur,
    Le CNIDFF, Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles,
    Le CFCV, Collectif Féministe Contre le Viol, numéro vert national 0 800 05 95 95,
    HF Mouvement, contact@mouvement-hf.org.

    Signez la pétition : https://www.change.org/p/blandine-p%C3%A9lissier-pour-le-mouvement-hf-balancetonporc-le-mouvement-hf-

    • #metoo, le théâtre français aussi
      https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-thibaudat/blog/210619/metoo-le-theatre-francais-aussi

      Il lui a sauté dessus. Violemment. Sans la moindre approche préalable, le moindre mot de séduction. Comme une bête se jette sur sa proie, il lui a sauté dessus. Elle était tétanisée, comme paralysée. Elle a dit non et encore non. Il a continué. Cela se passait chez elle, elle avait peur, elle ne le désirait pas, pas du tout, elle sortait d’une histoire difficile, une connaissance de cet homme qui maintenant la triturait, la caressait de force. Et a fini par la violer. C’était un soir de septembre 2011.

      –----

      Inégalité hommes-femmes : le monde de la culture veut faire sa révolution
      https://blogs.mediapart.fr/nicole-en-scene/blog/030817/inegalite-hommes-femmes-le-monde-de-la-culture-veut-faire-sa-revolut

      En 2006, le rapport Reine Prat, commandité par le ministère de la Culture, fait l’effet d’une bombe en révélant des discriminations criantes entre les hommes et les femmes du secteur du spectacle vivant.

      Ainsi, les hommes dirigent :

      92% des théâtres consacrés à la création dramatique
      89% des institutions musicales
      86% des établissements d’enseignement
      97% des compositeurs
      94% des chefs d’orchestre
      85% des auteurs des textes
      78% des metteurs en scène des théâtres du secteur public étaient des hommes.

      Surprise. La culture, réputée libre et ouverte, était un milieu aussi sexiste que les autres.

  • Bréviaire antisexiste pour le 8 mars... et tous les autres jours !
    http://feministesentousgenres.blogs.nouvelobs.com/archive/2015/03/04/breviaire-antisexiste-pour-le-8-mars-et-tous-les-autres-jours.html

    Les Chiennes de garde, la Clef (Coordination européenne pour le lobby des femmes), Femmes solidaires, Libres Mariannes, Mouvement HF–égalité dans les arts et la culture, Osez le Féminisme !) se mobilisent à l’occasion du 8 mars, vitrine médiatique pour les droits des Femmes, afin que le vocabulaire médiatique rende justice aux droits des femmes. Pour cela, elles ont réalisé un petit bréviaire journalistique des 10 expressions clés à bannir des ondes !

    Cette année, comme tous les 8 mars, de nombreuses chaînes parleront de l’égalité femmes-hommes et des problématiques qui touchent les femmes. Comme tous les 8 mars, on observera un vocabulaire qui tend à minimiser les violences contre les femmes. Les termes discriminants symboliques visent à rendre les femmes invisibles et à légitimer leur exclusion de l’espace public.

    La langue n’est pas neutre. Elle est le véhicule de la pensée, c’est elle qui donne le sens. Les euphémisations ont un caractère politique. Employons donc les mots justes ! Sans reconnaissance de la place des femmes dans la société, sans reconnaissance des violences quelles subissent et des causes de ces violences, pas d’égalité, pas de démocratie !

    PETIT BREVIAIRE JOURNALISTIQUE

    1/ 8 mars : Journée internationale DES DROITS DES femmes au lieu de journée internationale de la femme.

    La Femme est un concept, un fantasme « idéal », bien loin des réalités des femmes dans la vie quotidienne. Le 8 mars est un moment important pour faire le point sur les avancées pour les droits des femmes.

    2/ Droits humains au lieu de droits de l’Homme Cf. la campagne de ZéroMacho sur le sujet et celle du collectif Droits humains

    Cette terminologie date de la Révolution française qui a exclu volontairement les femmes de la citoyenneté.

    Lire sur Féministes en tous genres l’entretien avec Catherine Marand-Fouquet à ce sujet.

    Seuls les pays francophones parlent de droits de l’Homme, tous les autres pays du monde évoquent les droits humains. Au nom de quoi l’Homme même avec un grand H (que l’on n’entend pas, même si on le lit) engloberait toutes les femmes ?

    3/ User du féminin pour les noms de métiers, les grades, les titres et les fonctions occupés/portés par des femmes : artisane, compositrice, etc., les noms de métiers, grades, titres et fonctions existent au féminin dans la langue française, il faut les utiliser quand on parle d’une femme (cf. Non, le masculin ne l’emporte pas sur le féminin d’Eliane Viennot aux éditions iXe (2014).

    Lire sur Féministes en tous genres l’entretien avec Eliane Viennot , qui retrace l’histoire de la masculinisation du français.

    À l’inverse, user du neutre lorsqu’il s’agit de stéréotypes féminins « 4 h 30, à l’école, c’est l’heure des mamans parents ».

    4/ Gestion raisonnable au lieu de gestion en bon père de famille

    Notion dépassée du droit français qui a disparu le 21 janvier 2015 du droit français.

    5/ Violence contre les femmes au lieu de violences à l’égard des femmes

    Contre = opposition à quelqu’un = à l’encontre de

    À l’égard de = avoir de la considération pour quelqu’un = respect, attention, etc…

    6/ Viols au lieu d’agressions sexuelles / Elle a été violée, il a violé une femme, au lieu de elle s’est fait violer.

    Les viols sont des crimes, les agressions sexuelles des délits : parler d’agression est une minimisation. Par ailleurs les victimes

    subissent. Elles ne sont pas actrices du viol, elles ne l’ont pas « cherché ». (Cf. la différence entre « se faire tatouer » et « être

    tatouée » ou « il a tatoué »)

    7/ Agression sexuelle, agresser sexuellement au lieu de abus, abuser

    8/ Mutilations sexuelles féminines au lieu de mutilations génitales féminines

    Cette expression ne prenant pas en compte la sexualité des femmes comme droit fondamental mais reléguant les femmes à leur fonction physiologique de procréation.

    9/ Féminicide au lieu de meurtre d’une femme

    Meurtre d’une femme en raison de son sexe (ex : une joggeuse violée puis tuée par un inconnu). Plusieurs pays d’Amérique latine et d’Europe (Chili, Costa Rica, Colombie, Salvador, Guatemala, Mexique, Pérou, Italie et Espagne) font ainsi du machisme la circonstance aggravante du meurtre, comme cela existe pour le racisme ou l’antisémitisme.

    10/ Meurtre (machiste) au lieu de crime passionnel ou drame intra-familial

    Ces crimes – également des féminicides, souvent motivés par la jalousie inhérente au machisme, montrent une situation dans laquelle l’homme considère que la femme –et parfois les enfants- est son objet, et non un sujet autonome. Parler de crime « passionnel » revient à penser « il l’aimait trop ». Or la violence –et encore moins le meurtre - n’est jamais une preuve d’amour.

    #8_mars #journalisme #outil #vocabulaire