organization:stanford

  • IA : un état de l’art
    http://www.internetactu.net/2017/12/15/ia-un-etat-de-lart

    Où en est l’Intelligence artificielle ? Quels sont les marqueurs importants grâce auxquels on peut suivre l’évolution du domaine ? C’est à cette tâche que s’est attelée l’université Stanford, qui a décidé de publier un « index de l’IA (.pdf) » chaque année. Au moins, une première chose dont on peut se réjouir, c’est (...)

    #Articles #Recherches #intelligence_artificielle

  • A Mass Incarceration Mystery
    Why are black imprisonment rates going down? Four theories.

    https://www.themarshallproject.org/2017/12/15/a-mass-incarceration-mystery

    One of the most damning features of the U.S. criminal justice system is its vast racial inequity. Black people in this country are imprisoned at more than 5 times the rate of whites; one in 10 black children has a parent behind bars, compared with about one in 60 white kids, according to the Stanford Center on Poverty & Inequality. The crisis has persisted for so long that it has nearly become an accepted norm.So it may come as a surprise to learn that for the last 15 years, racial disparities in the American prison system have actually been on the decline, according to a Marshall Project analysis of yearly reports by the federal Bureau of Justice Statistics and the FBI’s Uniform Crime Reporting system. . At the same time, the white male rate increased slightly, the BJS numbers indicate.Among women, the trend is even more dramatic. From 2000 to 2015, the black female imprisonment rate dropped by nearly 50 percent; during the same period, the white female rate shot upward by 53 percent. As the nonprofit Sentencing Project has pointed out, the racial disparity between black and white women’s incarceration was once 6 to 1. Now it’s 2 to 1

  • "Very dysfunctional"

    Un ancien cadre de Facebook défend à ses enfants de toucher à « cette merde »
    https://www.francetvinfo.fr/internet/reseaux-sociaux/facebook/un-ancien-cadre-de-facebook-defend-a-ses-enfants-de-toucher-a-cette-mer

    « Vous ne le réalisez peut-être pas, mais vous êtes programmés. » Longtemps, Chamath Palihapitiya a travaillé comme vice-président en charge de la croissance de l’audience de Facebook. Aujourd’hui, il a tiré un trait sur le réseau social, au point d’interdire à ses enfants de l’utiliser. Il utilise au minimum « cette merde », a-t-il expliqué lors d’un débat organisé en novembre à la Stanford Graduate School of Business, signale The Verge (en anglais).

    #Facebook #zuckerberk #réseaux_sociaux

  • D’anciens cadres de Facebook expriment leurs remords d’avoir contribué à son succès
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/12/12/d-anciens-cadres-de-facebook-expriment-leur-culpabilite-d-avoir-contribue-a-

    « Je peux contrôler ce que font mes enfants, et ils ne sont pas autorisés à utiliser cette merde ! » C’est un discours sévère qu’a tenu, en novembre, un ancien cadre de Facebook à l’encontre des réseaux sociaux en général, et de l’entreprise de Mark Zuckerberg en particulier. Lors d’une conférence à la Stanford Graduate School of Business, dont la vidéo a été repérée lundi 11 décembre par le site spécialisé The Verge, Chamath Palihapitiya, qui fut chez Facebook vice-président chargé de la croissance de l’audience, exprime ses regrets d’avoir participé au succès de l’entreprise.
    […]
    « Chamath ne travaille plus chez Facebook depuis plus de six ans. (...) Facebook était alors une entreprise très différente, et en grandissant, nous avons pris conscience que nos responsabilités s’étaient elles aussi étendues », explique Facebook. « Nous prenons notre rôle très au sérieux et nous travaillons dur pour nous améliorer », ajoute l’entreprise, qui souligne avoir collaboré avec des chercheurs « pour comprendre les effets de notre service sur le bien-être ».

    • Facebook ça devient de plus en plus hasbeen.

      Le nombre d’utilisateurs de Facebook parmi les jeunes a fortement reculé pour s’établir à 55% contre 69% l’année précédente. C’est le résultat du digiMonitor 2017 du groupe d’intérêts médias électroniques (IGEM).

      Snapchat continue de progresser, alors qu’Instagram semble avoir atteint son zénith.

      http://www.rts.ch/info/sciences-tech/9163564-les-jeunes-suisses-boudent-facebook-et-preferent-instagram-et-snapchat.h

    • @BCE C’est drôle, ces statistiques, quand je regarde les gens autour de moi, dans le métro, dans la rue, dans les autos, dans les restos, dans les ascenseurs, dans leur lit le soir, le matin, au bureau... J’ai de la misère à donner du crédit aux études de ce genre.
      Est-on moins nombreux à l’utiliser ? Est-on moins nombreux à répondre « Yes I do » ? Est-on moins nombreux à nous intéresser à un sondage sur l’utilisation de Facebook quand les chifres disent que le nombre de comptes frôle le nombre d’êtres sachant lire (une langue proposée par la plateforme) ?
      C’est compliqué ces chiffres - et je deviens parano-anti-relativiste. Qu’en pensez vous ?

    • @Najort
      Comme pas mal de gens autour de moi, (de toutes origines sociales) je n’ai pas de compte facebook. Il y en a qui en ont un.

      Pour rappel, facebook paye les médias officiels pour que l’on parle de lui.
      +

      Le réseau social Facebook est peuplé de plus en plus de morts. Selon une étude de Entrustet, trois personnes inscrites sur Facebook meurent chaque minute dans le monde. Certains estiment que ces vies virtuelles doivent perdurer, d’autres veulent fermer les comptes ou les transformer en mémorial. Oui, mais comment faire ?

      Une notification sur l’ordinateur d’Anne un matin la fait frissonner. C’est le jour anniversaire de son papa, Henry Jacobs. Or, il est décédé quelques mois auparavant. Elle envoie un message à Facebook et ne reçoit jamais de réponse en retour. Elle demande à tous ses amis de se retirer de ce compte désormais inactif. Anne aussi. Seuls ses trois petits fils sont encore sur ce compte. En 2011, lors du décès de Henri, Facebook n’avait pas encore prévu cette option. Depuis, il y a plusieurs possibilités, on peut contacter Facebook avec le certificat de décès et normalement Facebook réagit et ferme le compte si on le demande ou on le transforme en compte « in memoriam » sauf si le nom du compte est un pseudonyme alors on ne peut rien faire. Malheureusement Facebook ne répond pas toujours.

      Le réseau qui rend immortel
      Certains tentent d’effacer les traces virtuelles de leurs défunts, d’autres préfèrent continuer à leur rendre hommage. François a perdu son jeune frère dans des circonstances tragiques il y a deux ans. Depuis son profil Facebook continue de vivre sans lui. ’’On garde ce profil actif, c’est comme une pierre tombale virtuelle, cela permet simplement de garder contact. On n’est pas administrateur de son profil, on n’a pas fait la demande à la société en question.’’

      Tous ces profils inactifs, des algorithmes de Facebook vous demandent sans cesse de les alimenter. Histoire de les faire vivre alors que ces personnes ne sont plus là. Ne vous étonnez pas de recevoir des notifications de ces personnes décédées.

      https://www.rtbf.be/info/societe/onpdp/detail_facebook-nos-profils-apres-la-mort?id=9505356

  • Advances in AI are used to spot signs of sexuality
    Machines that read faces are coming
    Research at Stanford University by Michal Kosinski and Yilun Wang has shown that machine vision can infer sexual orientation by analysing people’s faces.
    https://www.economist.com/news/science-and-technology/21728614-machines-read-faces-are-coming-advances-ai-are-used-spot-signs

    Deep neural networks are more accurate than humans at detecting sexual orientation from facial images.
    https://osf.io/zn79k

    The study has limitations. Firstly, images from a dating site are likely to be particularly revealing of sexual orientation. The 91% accuracy rate only applies when one of the two men whose images are shown is known to be gay. Outside the lab the accuracy rate would be much lower. To demonstrate this weakness, the researchers selected 1,000 men at random with at least five photographs, but in a ratio of gay to straight that more accurately reflects the real world; approximately seven in every 100. When asked to select the 100 males most likely to be gay, only 47 of those chosen by the system actually were, meaning that the system ranked some straight men as more likely to be gay than men who actually are.

    #genre #ai #orientation #réseaux_de_neurones

  • Stanford senior wins international award for research on 19th-century cholera maps | The Dish
    https://news.stanford.edu/thedish/2017/10/10/stanford-senior-wins-international-award-for-research-on-19th-century

    Stanford senior LAUREN KILLINGSWORTH has been recognized by an international undergraduate awards program for her research on cholera maps in 19th-century Europe.

    Killingsworth’s research paper was named a 2017 Global Winner by The Undergraduate Awards, an Ireland-based nonprofit. Her paper was one of 25 recognized across the world from a pool of 6,472 submitted papers.

    Killingsworth, who is majoring in biology and minoring in history, wrote her paper, “Mapping Public Health in Nineteenth-Century Oxford,” while studying at the University of Oxford as part of Stanford’s Bing Overseas Studies Program.

    #santé #choléra #londres

  • Andrew Ng Has a Chatbot That Can Help with Depression - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/s/609142/andrew-ng-has-a-chatbot-that-can-help-with-depression

    “If you look at the societal need, as well as the ability of AI to help, I think that digital mental-health care checks all the boxes,” Ng says. “If we can take a little bit of the insight and empathy [of a real therapist] and deliver that, at scale, in a chatbot, we could help millions of people.”

    Mais il reste le problème général du comportementalisme : quid de la relation humaine dans la cure ? Quid du contre-transfert ?

    Darcy, who met Ng at Stanford, says the work going on there in applying techniques like deep learning to conversational agents inspired her to think that therapy could be delivered by a bot. She says it is possible to automate cognitive behavioral therapy because it follows a series of steps for identifying and addressing unhelpful ways of thinking. And recent advances in natural-language processing have helped make chatbots more useful within limited domains.

    Depression is certainly a big problem. It is now the leading form of disability in the U.S., and 50 percent of U.S. college students report suffering from anxiety or depression.

    Darcy and colleagues tried several different prototypes on college volunteers, and they found the chatbot approach to be particularly effective. In a study they published this year in a peer-reviewed medical journal, Woebot was found to reduce the symptoms of depression in students over the course of two weeks.

    C’est intéressant de voir comment on imagine des robots pour remplacer ce qui est le plus positivement humain (la thérapie, le sexe, les réseaux sociaux, le soin...)

    The emergence of a real AI therapist is, in a sense, pretty ironic. The very first chatbot, Eliza, developed at MIT in 1966 by Joseph Weizenbaum, was designed to mimic a “Rogerian psychologist.” Eliza used a few clever tricks to create the illusion of an intelligent conversation—for example, repeating answers back to a person or offering open-ended questions such as “In what way?” and “Can you think of a specific example?” Weizenbaum was amazed to find that people seemed to believe they were talking to a real therapist, and that some offered up very personal secrets.

    Darcy also says both Eliza and Woebot are effective because a conversation is a natural way to communicate distress and receive emotional support. She adds that people seem happy to suspend their disbelief, and seem to enjoy talking to Woebot as if it were a real therapist. “People talk about their problems for a reason,” she says. “Therapy is conversational.”

    #Robots #Dépression #Thérapie #Intelligence_artificielle

    • On peut aussi se dire qu’il s’agit d’informations présentées de manière un peu plus moderne et interactive que sur des plaquettes papier — ces brochures de santé publique distribuées à tour de bras et qu’on n’a jamais accusées de vouloir « remplacer l’humain ».

    • Mais ce n’est pas le message idéologique qui accompagne le projet (c’était par contre celui de Eliza... que les usagers ont pourtant pris au pied de la lettre).
      Je pense qu’on peut avoir des robots aidants (on prépare un livre là dessus pour des robots utilisés dans le cadre de malade Alzhemier pour C&F éditions). Mais l’article (et les PR autour du projet) vont plus loin. Le contre-transfert est la base de l’émancipation dans la cure analytique... le reste ne pourrait effectivement se limiter qu’à des conseils de santé psychique.

  • Silicon Valley Is Not Your Friend - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2017/10/13/opinion/sunday/Silicon-Valley-Is-Not-Your-Friend.html

    These menacing turns of events have been quite bewildering to the public, running counter to everything Silicon Valley had preached about itself. Google, for example, says its purpose is “to organize the world’s information, making it universally accessible and useful,” a quest that could describe your local library as much as a Fortune 500 company. Similarly, Facebook aims to “give people the power to build community and bring the world closer together.” Even Amazon looked outside itself for fulfillment by seeking to become, in the words of its founder, Jeff Bezos, “the most customer-obsessed company to ever occupy planet Earth.”

    Almost from its inception, the World Wide Web produced public anxiety — your computer was joined to a network that was beyond your ken and could send worms, viruses and trackers your way — but we nonetheless were inclined to give these earnest innovators the benefit of the doubt. They were on our side in making the web safe and useful, and thus it became easy to interpret each misstep as an unfortunate accident on the path to digital utopia rather than as subterfuge meant to ensure world domination.

    Now that Google, Facebook, Amazon have become world dominators, the questions of the hour are, can the public be convinced to see Silicon Valley as the wrecking ball that it is? And do we still have the regulatory tools and social cohesion to restrain the monopolists before they smash the foundations of our society?

    Une anecdote intéressante :

    Once Mr. Brin, Mr. Page and Mr. Zuckerberg reversed course on pursuing profits, they reported an odd thing — the public didn’t seem to care. “Do you know the most common feedback, honestly?” Mr. Brin said in 2002 when asked about the reaction to Google’s embrace of advertising. “It’s ‘What ads?’ People either haven’t done searches that bring them up or haven’t noticed them. Or the third possibility is that they brought up the ads and they did notice them and they forgot about them, which I think is the most likely scenario.”

    Et une excellente citation de John MacCarthy

    John McCarthy, the computer-science pioneer who nurtured the first hackers at M.I.T. and later ran Stanford’s artificial intelligence lab, worried that programmers didn’t understand their responsibilities. “Computers will end up with the psychology that is convenient to their designers (and they’ll be fascist bastards if those designers don’t think twice),” he wrote in 1983. “Program designers have a tendency to think of the users as idiots who need to be controlled. They should rather think of their program as a servant, whose master, the user, should be able to control it.”

    Facebook conçu pour attirer 10 mais afin d’avoir assez de matériau pour inciter l’usager à revenir

    As Mr. Weizenbaum feared, the current tech leaders have discovered that people trust computers and have licked their lips at the possibilities. The examples of Silicon Valley manipulation are too legion to list: push notifications, surge pricing, recommended friends, suggested films, people who bought this also bought that. Early on, Facebook realized there was a hurdle to getting people to stay logged on. “We came upon this magic number that you needed to find 10 friends,” Mr. Zuckerberg recalled in 2011. “And once you had 10 friends, you had enough content in your newsfeed that there would just be stuff on a good enough interval where it would be worth coming back to the site.” Facebook would design its site for new arrivals so that it was all about finding people to “friend.”

    The 10 friends rule is an example of a favored manipulation of tech companies, the network effect. People will use your service — as lame as it may be — if others use your service. This was tautological reasoning that nonetheless proved true: If everyone is on Facebook, then everyone is on Facebook. You need to do whatever it takes to keep people logging in, and if rivals emerge, they must be crushed or, if stubbornly resilient, acquired.

    As is becoming obvious, these companies do not deserve the benefit of the doubt. We need greater regulation, even if it impedes the introduction of new services. If we can’t stop their proposals — if we can’t say that driverless cars may not be a worthy goal, to give just one example — then are we in control of our society? We need to break up these online monopolies because if a few people make the decisions about how we communicate, shop, learn the news, again, do we control our own society?

    #Silicon_valley #Cyberlibertariens #Google #Facebook #Economie_attention #Médias_sociaux

  • The rise and fall and rise again of 23andMe : Nature News & Comment
    http://www.nature.com/news/the-rise-and-fall-and-rise-again-of-23andme-1.22801

    23andme has always been the most visible face of direct-to-consumer genetic testing, and it is more formidable now than ever before. In September, the company announced that it had raised US$250 million: more than the total amount of capital raised by the company since its inception. Investors estimate that it is worth more than $1 billion, making it a ’unicorn’ in Silicon Valley parlance — a rare and valuable thing to behold. But for scientists, 23andme’s real worth is in its data. With more than 2 million customers, the company hosts by far the largest collection of gene-linked health data anywhere. It has racked up 80 publications, signed more than 20 partnerships with pharmaceutical firms and started a therapeutics division of its own.

    “They have quietly become the largest genetic study the world has ever known,” says cardiologist Euan Ashley at Stanford University, California.

    Scientists, meanwhile, were dubious. Family history was and is still a more powerful indicator than genes are for predicting the risk of most diseases. “The evidence is increasingly strong that the benefits of direct-to-consumer testing for these kinds of indications are somewhere between small and zero,” says Stanford University lawyer and ethicist Hank Greely, a long-time critic of the company.

    #Génomique #23andme

  • TV : « Un monde sans travail »
    http://abonnes.lemonde.fr/televisions-radio/article/2017/10/11/tv-un-monde-sans-travail_5199546_1655027.html

    A quelques milliers de kilomètres de là, Fred Turner, professeur des sciences de la communication à l’université de Stanford, en ­Californie, se veut un peu plus confiant en l’avenir : « Notre plus grand défi est de faire comprendre que l’innovation technologique n’entraîne pas nécessairement ­l’accroissement des inégalités et l’appauvrissement des gens. Ce n’est pas une fatalité. Pour cela, il faudrait imposer des règles à des sociétés qui n’en veulent plus, comme le partage des bénéfices… Cela fait partie du boulot de ceux qui nous gouvernent. »

    #Fred_Turner #Travail

  • Les gourous de l’économie "connectée" : une vraie plaie ...

    « Apprendre ne sert à rien, c’est dangereux et ça rend idiot », Parcours - Les Echos Business
    https://business.lesechos.fr/directions-numeriques/metier-et-carriere/parcours/030618320183-apprendre-ne-sert-a-rien-c-est-dangereux-et-ca-rend-i

    À 42, il promeut un enseignement sans professeur ni salle de cours, seulement des ordinateurs et des œuvres d’art. Et oriente l’école d’informatique pas comme les autres qu’il a cofondée entièrement vers la créativité des étudiants. Rencontre avec Nicolas Sadirac, directeur général de 42.

    #poisson_rouge (syndrome du) #Leur_Internet_c'est_d'la_merde

    • #paywall
      Cette dévalorisation de l’enseignement est de la misogynie larvée. Car aujourd’hui celleux qui sont diplomé·e·s et les enseignant·e·s ce sont surtout les femmes et l’informatique c’est justement un domaine important du pouvoir des hommes sur les femmes. Les femmes ont été expulsées du domaine informatique par la culture geek et cette école 42 c’est le temple du couillon eduqué sur Jeux-video.com.
      La créativité des étudiants c’est un moyen de se garantir une chasse gardée du pouvoir entre mâles mais avec toute l’hypocrisie habituelle des dominants.
      Les hommes n’ont pas besoin d’apprendre, ils ont la science infuse qui leur viens de leur cerveau de codeur qu’ils ont entre les cuisses, les femmes elles par contre sont studieuses, scolaires, toussa toussa...
      #exclusion_des_femmes #sexisme #discrimination #culture_geek

    • Intégralité de l’article :

      Masterclass À 42, il promeut un enseignement sans professeur ni salle de cours, seulement des ordinateurs et des œuvres d’art. Et oriente l’école d’informatique pas comme les autres qu’il a cofondée entièrement vers la créativité des étudiants. Rencontre avec Nicolas Sadirac, directeur général de 42.

      En matière de savoir, le numérique change considérablement la donne… Est-ce irréversible ?

      Sans catastrophe majeure à venir, oui. Toutes les tâches liées à de la manipulation de connaissances vont être remplacées, automatisées. Le fait même de savoir n’a plus aucune valeur. Tous les métiers vont changer et se faire différemment. Dans tous les métiers, il y a une base de connaissances, de savoir-faire et de la créativité. On peut désormais assurer les deux premiers éléments à l’aide d’un ordinateur. Toute la valeur réside dans la capacité à créer et à être empathique.

      La connaissance, plus un matériau nécessaire ! N’est-ce pas paradoxal de la part d’une personne bardée de diplômes comme vous (UCLA, Stanford, Epita, HEC) ?

      Non, on me l’a imposé. Et surtout, aujourd’hui, ce n’est plus nécessaire, et même ce peut être néfaste. La première chose que je dis à mes étudiants, c’est qu’apprendre ne sert à rien, c’est dangereux et ça rend idiot. On sait faire mieux. Aujourd’hui quand on a besoin d’une connaissance, le mieux ce n’est certainement pas de l’apprendre, mais d’aller la chercher sur Internet. Et les interfaces sont en train de s’améliorer de façons drastiques.

      Donc ces diplômes ne vous ont rien apporté ?

      Je ne dirais pas ça. C’était la meilleure méthode du moment. Aujourd’hui, les gens qui n’auront pas intégré une part importante de créativité, sont en situation très dangereuse. A 42, nous formons aussi quelques informaticiens de plus de 55 ans, souvent avec des doctorats en physique ou en chimie. Quand on pose le même problème à ces personnes et à un jeune, le jeune qui n’a fait aucune étude y répond mieux. Pourquoi ? La connaissance met en position de handicap et enferme dans ce que l’on sait. On a beau enseigner des choses nouvelles, cela ne change rien. La connaissance se « sédimente » en nous. On agit en fonction de l’expérience et il est quasiment impossible d’effacer l’expérience.

      Le modèle de 42, sans professeurs et entièrement basé sur la créativité, est-il exportable à tous les domaines ?

      Tous les domaines sont composés d’une part de connaissances et d’une part de créativité. En physique, on est plutôt à 95 % de connaissances et 5 % de créativité.

      L’informatique, elle, n’est pas une science, c’est un art. D’ailleurs 42 n’a fait que piquer les méthodes en cours dans le milieu de l’art. On n’a jamais vu un cours magistral d’art qui explique comment peindre et faire naître la beauté. L’erreur majeure de notre société est d’avoir imaginé que l’informatique était une science. Il n’y a pas de préexistant. C’est un ensemble de conventions établies entre êtres humains. On s’est mis autour d’une table et on s’est dit qu’on appellerait ça un 0, ça un 1. Donc, oui, ce modèle est exportable dans la mesure où on élimine la partie « base de données », c’est-à-dire la connaissance.

      Finalement, 42 est une école d’art…

      Absolument ! C’est une hérésie de penser que l’informatique est autre chose que de l’art. Chaque année, on fait un hackathon « art et numérique ». L’étudiant se met au service d’un créateur. Nous avons aussi fait intervenir un professeur de philosophie et créé un module d’ethnologie et un autre de méditation. Nous comptons ouvrir prochainement un module d’histoire de l’art et d’art numérique. Nous utilisons le numérique au service de l’art via des outils numériques pour faire ressentir les émotions, créer des objets.
      « Les entreprises se battent pour embaucher nos étudiants »

      Cette créativité s’enseigne donc ?

      Je ne pense pas que cela s’enseigne, c’est naturel. Nous l’avons à peu près tous en nous, mais le système éducatif en élimine une bonne partie et, en grandissant, nous tombons dans l’inhibition. Donnez un trombone à un enfant de 3 ans élevé en Occident, il a 30 idées. On lui redemande à 12 ans, il en a dix fois moins. Pourtant les idées il les a toujours, il n’ose simplement plus s’exprimer.

      Votre rêve, c’est donc d’enrôler les élèves à trois ans, avant même que le système éducatif ne les transforme ? !

      Je ne sais pas si c’est mon rêve, mais c’est quelque chose qu’il va falloir faire de toute façon.

      Mais comment déconstruire ce mécanisme d’inhibition ?

      Il suffit de redonner confiance. Avant, c’était « j’ai une idée saugrenue, je prends une baffe ». Chez nous, c’est « j’ai une idée saugrenue, on m’applaudit ». Dans le système classique, l’instituteur incarne l’approbation du groupe et toute l’attention est portée sur lui. A 42, on enlève le professeur et le regard de l’étudiant revient dans le groupe. On redonne de la valeur sociale au groupe.

      Comment préparez-vous vos étudiants au monde de l’entreprise ?

      On ne le fait pas. C’est aux entreprises de se préparer à accueillir nos étudiants. Et d’ailleurs, elles se battent pour les embaucher . Celles qui en recruteront, auront un avantage concurrentiel, les autres mourront. Bien sûr, je ne parle pas que des étudiants de 42, mais des étudiants créatifs en général. Au fur et à mesure de mes rencontres, je vois que tous les patrons des plus grandes boîtes du monde savent que l’enjeu majeur est de trouver les bons talents pour ne pas mourir. Désormais, il suffit d’un mec avec une bonne idée pour briser un empire industriel. L’enjeu des grandes structures va être d’intégrer dans leur chaîne de valeur ces gens créatifs qui les aident à s’adapter. Si les grosses entreprises sont trop rigides, elles doivent exporter leur centre d’innovation vers l’extérieur, pour préserver leur capacité d’innovation. La contrainte réduit la créativité.

      Les étudiants de 42 ont des profils très divers. Quel est votre secret pour être un bon directeur ?

      Ah… Je passe une bonne partie de mon temps à empêcher que les choses ne s’institutionnalisent.

      En définitive, quel est votre métier ?

      J’aime bien me décrire comme un « éleveur de champions » (rires).
      Son credo managerial
      Délégation, collaboration, transparence, peu de hiérarchie.

    • Merci pour le texte complet @sombre j’ai pas fini de lire mais avant d’oublié je met ceci ici :

      Donnez un trombone à un enfant de 3 ans élevé en Occident, il a 30 idées. On lui redemande à 12 ans, il en a dix fois moins. Pourtant les idées il les a toujours, il n’ose simplement plus s’exprimer.

      Pourquoi précisé ici « élevé en Occident » surtout si en plus il ajoute juste avant ;

      Cette créativité s’enseigne donc ?

      Je ne pense pas que cela s’enseigne, c’est naturel.

      Si c’est naturel mais Occidental ! moi je tag #racisme car je voie pas comment un enfant non occidental de 3 ans n’aurais pas de créativité autant qu’ailleurs.

      Par contre je suis pas d’accord sur l’aspect naturel de la créativité. Je fait mon travail de créativité en publique sur @seenthis pour justement montré que c’est une méthode, que ca s’entretient, que c’est un travail de tri des connaissances et que ca tombe pas comme ca naturellement. D’ailleurs quant il parle de faire des recherches sur internet c’est complètement paradoxale. Savoir faire des recherches ca demande des connaissance et plus tu as de connaissances plus tu peu croiser finement tes recherches et avoir des idées riches et complexes. Et les recherches en soi c’est des connaissances.

      Pour avoir été pas mal broyé dans le système éducatif français il y a certains aspects de son discours qui me séduise mais c’est trop une vision de renard libre dans poulailler libre. Et pour être une de ces artistes dont il dit que le numérique prend soin, je peu affirmer que c’est pas le numérique qui paye mon loyer. D’autre part internet sais très bien uberisé les « créatif·ve·s* », les photographes ont été les premier·e·s servies.

      *vocabulaire de pubeux AOC

  • Pourquoi n’avons-nous plus vraiment peur de la bombe ?
    http://abonnes.lemonde.fr/idees/article/2017/10/05/pourquoi-n-avons-nous-plus-vraiment-peur-de-la-bombe_5196654_3232.ht

    Soixante-douze ans après les premiers – et uniques – bombardements atomiques, menés en août 1945 sur les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki, voilà que ressurgit le spectre de la guerre atomique, et derrière lui son cortège d’images apocalyptiques. Une perspective inouïe, terrifiante, que l’on a un peu vite reléguée à l’arrière-plan avec la fin de la guerre froide.
    Banalisation

    Les spécialistes, pourtant, ne cessent de le répéter : le risque d’une attaque nucléaire est aussi grand aujourd’hui qu’à la fin des années 1980 – si ce n’est plus. Pourquoi alors un tel déni de réalité ? Les peuples et les chefs d’Etat auraient-ils estompé dans leur imaginaire le pouvoir mortifère de cette arme de destruction massive ? Et le vrai danger ne réside-t-il pas précisément là, dans cette banalisation de la bombe atomique ?

    A tort, estiment les experts, pour qui la menace du nucléaire militaire n’a jamais disparu. « Aujourd’hui, le danger d’une catastrophe nucléaire est plus important que pendant la guerre froide, et la plupart des gens l’ignorent avec joie », affirme même William J. Perry. Secrétaire américain à la défense de 1994 à 1997, ce démocrate a publié My Journey at the Nuclear Brink (Stanford University Press, 2015, non traduit en français), ouvrage dans lequel il détaille les menaces actuelles. Parmi elles : une guerre nucléaire régionale entre l’Inde et le Pakistan – avec des impacts mondiaux dévastateurs. Et les dangers se sont encore intensifiés depuis la publication de ce livre.

    Moscou et Washington modernisent et renforcent leur domination nucléaire, la Corée du Nord est devenue le neuvième pays dans le monde à posséder l’arme atomique, l’Iran est technologiquement en mesure d’être le dixième… A quoi s’ajoute l’éventualité d’un conflit « non conventionnel », au cours duquel des armes nucléaires échapperaient aux contrôles étatiques et internationaux.

    Dès lors, comment expliquer que ce risque soit si peu débattu ? Que la peur de l’atome militaire ne soit pas plus palpable ? « Cet aveuglement est dû avant tout à l’énormité des conséquences qu’aurait une guerre nucléaire », répond Jean-Pierre Dupuy. Cet ingénieur général des Mines devenu philosophe rappelle la pensée fondatrice de l’Allemand Günther Anders (1902-1992) au sortir de la seconde guerre mondiale : lorsque le mal devient énorme, nous ne pouvons plus nous le représenter.
    « On sait qu’une destruction nucléaire intégrale est possible d’un point de vue abstrait, mais le néant est la chose la plus difficile à se figurer », abonde le philosophe Michaël Fœssel.

    #Nucléaire #Bombe_atomique #Guerre

  • « Monsanto papers », désinformation organisée autour du glyphosate

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/10/04/monsanto-papers-desinformation-organisee-autour-du-glyphosate_5195771_3244.h

    « Le Monde » montre comment la puissante firme américaine a fait paraître des articles coécrits par ses employés et signés par des scientifiques pour contrer les informations dénonçant la toxicité du glyphosate.

    Mémos stratégiques, courriels, contrats confidentiels… Les « Monsanto papers » continuent de livrer petits et grands secrets. Après un premier volet publié en juin dernier, Le Monde s’est à nouveau plongé dans ces dizaines de milliers de pages de documents internes que le géant de l’agrochimie a été contraint de rendre publics à la suite de procédures judiciaires engagées aux Etats-Unis.

    Monsanto est poursuivi dans ce pays par un nombre croissant de plaignants – aujourd’hui 3 500 –, victimes ou proches de victimes décédées d’un lymphome non hodgkinien, un cancer du sang rare, et qu’ils attribuent à une exposition au glyphosate. Ce désherbant, mis sur le marché en 1974, notamment sous le nom de Roundup, s’est imposé comme un best-seller mondial en étant l’auxiliaire essentiel des semences génétiquement modifiées pour le tolérer. Monsanto lui doit sa fortune. Mais à quel prix ?

    La dernière livraison de « Monsanto papers », déclassifiés au cours de l’été 2017, lève le voile sur une activité jusqu’alors méconnue de la multinationale : le ghostwriting – littéralement « écriture fantôme ».

    Considérée comme une forme grave de fraude scientifique, cette pratique consiste, pour une entreprise, à agir en « auteur fantôme » : alors que ses propres employés rédigent textes et études, ce sont des scientifiques sans lien de subordination avec elle qui les endossent en les signant, apportant ainsi le prestige de leur réputation à la publication. Ces derniers sont bien entendu rémunérés pour ce précieux service de « blanchiment » des messages de l’industrie. Dans le plus grand secret, Monsanto a eu recours à ces stratégies.

    Conflits d’intérêts tenus secrets

    Prenons le cas du biologiste américain Henry Miller. Devenu polémiste à temps plein, il est associé à la Hoover Institution, le célèbre think tank sis à la prestigieuse université Stanford, et signe plusieurs fois par mois des tribunes au ton acerbe dans la presse américaine. Le Wall Street Journal ou le New York Times ouvrent régulièrement leurs colonnes à ses harangues contre l’agriculture biologique et ses apologies des organismes génétiquement modifiés (OGM) ou des pesticides.

    La version en ligne du magazine économique Forbes accueille également ses textes. Mais en août 2017, du jour au lendemain, sans préavis, l’intégralité des dizaines de tribunes signées du nom d’Henry Miller ont disparu de son site Internet, Forbes.com. « Tous les contributeurs de Forbes.com signent un contrat leur demandant de divulguer tout conflit d’intérêts potentiel et de ne publier que leurs écrits originaux, explique au Monde une porte-parole de la publication. Quand il a été porté à notre attention que M. Miller avait violé les termes de ce contrat, nous avons retiré tous ses articles de notre site et mis fin à nos relations avec lui. »

    Les documents déclassifiés le montrent sans ambiguïté : certains écrits de Henry Miller étaient en réalité concoctés par une équipe qui s’y consacrait au sein de… Monsanto. La collaboration entre le scientifique et la compagnie a, semble-t-il, débuté en février 2015. A l’époque, cette dernière prépare la gestion d’une crise qui s’annonce : le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) s’apprête à livrer son évaluation du glyphosate. Monsanto sait que le verdict de l’agence des Nations unies, attendu pour le mois suivant, sera calamiteux pour elle. Le 20 mars 2015, le glyphosate sera officiellement déclaré génotoxique, cancérogène pour l’animal et « cancérogène probable » pour l’homme.

    Monsanto décide donc d’allumer des contre-feux. Un cadre de la compagnie sollicite Henry Miller, qui a déjà produit sur le sujet : « Souhaitez-vous en écrire davantage au sujet du CIRC, son processus et sa décision controversée ? lui demande-t-il par courriel. J’ai les informations de base et je peux les fournir si besoin. » M. Miller accepte, mais à condition de « partir d’un brouillon de haute qualité ». De fait, le texte qui lui est transmis semble être « de haute qualité » : il sera publié le 20 mars, presque sans modification, sur le site de Forbes.

    Ni M. Miller ni la Hoover Institution n’ont répondu aux sollicitations du Monde. De son côté, Monsanto assume : « Des scientifiques de Monsanto ont simplement fourni la version de travail initiale, qu’Henry Miller a éditée et postée. Les points de vue et les opinions exprimées dans cette tribune sont les siens. »

    Pratique du « ghostwriting »

    Cet exemple de tromperie sur la marchandise n’est qu’un élément parmi d’autres. La stratégie mise en place par Monsanto ne se limite pas à convaincre l’opinion grâce aux médias grand public comme Forbes. A en croire les échanges des toxicologues du géant de l’agrochimie, elle concerne également de articles scientifiques en bonne et due forme, publiés dans les revues savantes. Au fil des « Monsanto papers » apparaît ainsi un faisceau d’indices suggérant que la firme pratique couramment le ghostwriting.

    Comme ce cas où, en novembre 2010, Donna Farmer, une des toxicologues en chef de la firme, envoie par courriel les « 46 premières pages » d’un manuscrit. Son correspondant travaille pour Exponent, un cabinet de consultant spécialisé en affaires scientifiques, et il doit superviser la publication de l’article dans une revue scientifique. Donna Farmer a elle-même, tout simplement, biffé son propre nom de la liste des auteurs. L’étude paraîtra plus tard dans la revue Journal of Toxicology and Environmental Health, Part B, sous la seule signature des consultants extérieurs. Elle conclut à l’absence de risques du glyphosate pour le développement du fœtus et la reproduction.

    Si la pratique du ghostwriting est notoirement répandue dans le secteur pharmaceutique, la lecture des « Monsanto papers » pose désormais la question de son ampleur dans l’industrie chimique et agrochimique. Elle semble en effet si prégnante dans la culture de la société que ses employés eux-mêmes ont recours à ce terme sulfureux, à plusieurs reprises et sans retenue, dans leurs correspondances internes.

    C’est surtout sur le front de la science que Monsanto veut allumer des contre-feux au verdict annoncé du CIRC. Une façon de procéder, écrit William Heydens, le responsable de la sécurité des produits réglementés, à ses collègues de Monsanto en février 2015, « serait d’y aller à plein régime en impliquant des experts de tous les domaines majeurs » – une option à 250 000 dollars (220 000 euros), précise-t-il. Et une autre façon, « moins chère/plus envisageable », serait de « n’impliquer les experts que sur les domaines où il y a débat (…), et d’être les auteurs-fantômes pour les parties sur l’exposition et la génotoxicité » – la capacité d’une substance à altérer l’ADN.

    Textes lourdement amendés par la firme

    Monsanto missionne Intertek, un cabinet de consultants, pour rassembler un panel d’une quinzaine d’experts extérieurs. Certains travaillent dans le monde académique, d’autres comme consultants privés. Moyennant finances, ils doivent rédiger cinq grandes synthèses de la littérature scientifique sur chaque domaine (toxicologie, épidémiologie, études animales, etc.) éclairant les liens entre cancer et glyphosate. Publiés en septembre 2016 dans un numéro spécial de la revue Critical Reviews in Toxicology, les cinq articles concluent – est-ce une surprise ? – que le glyphosate n’est pas cancérogène.

    Si le financement par Monsanto est bien signalé au pied de chacun des articles, une petite notice complémentaire offre ce gage de rigueur et d’indépendance : « Ni les employés de la société Monsanto ni ses avocats n’ont passé en revue les manuscrits du panel d’experts avant leur soumission à la revue. » Or non seulement des employés de Monsanto ont « passé en revue » ces articles, mais ils les ont aussi lourdement amendés, peut-être même directement écrits. C’est en tout cas le scénario que semble dérouler la chronologie des échanges confidentiels.

    Le 8 février 2015, le responsable de la sûreté des produits, William Heydens, adresse au cabinet Intertek une version de l’article principal corrigée par ses propres soins. Une cinquantaine de corrections et d’éditions diverses ont été apportées. « J’ai passé en revue l’ensemble du document et j’ai indiqué ce qui, selon moi, devrait rester, ce qui peut être supprimé et j’ai aussi fait un peu d’édition, écrit-il. J’ai aussi ajouté du texte. »

    D’autres messages internes mettent en évidence les interventions éditoriales de Monsanto. La firme veut décider de tout, jusqu’à l’ordre de signature des experts, indiquant par là qui a réalisé la majeure partie du travail. Elle voudrait également taire la participation de certains des experts sélectionnés par Intertek.

    Lustre de l’indépendance

    Un échange particulièrement acide a lieu entre William Heydens – toujours lui – et l’un des scientifiques enrôlés par Intertek, John Acquavella. Monsanto connaît bien M. Acquavella : il a travaillé comme épidémiologiste pour la firme pendant quinze ans. Et c’est justement parce qu’il est un ancien employé que William Heydens n’a pas prévu qu’il apparaisse comme coauteur de l’article qu’il a pourtant contribué à écrire — pour des honoraires de 20 700 dollars (18 300 euros), comme l’indique sa facture.

    La volonté de donner le lustre de l’indépendance aux cinq études est si implacable que les noms d’anciens collaborateurs de Monsanto ne doivent pas apparaître. L’explication est sèche. « Je ne vois pas mon nom dans la liste des auteurs », s’étonne John Acquavella par courriel. « Il a été décidé par notre hiérarchie que nous ne pourrions pas t’utiliser comme auteur, répond William Heydens, en raison de ton emploi passé chez Monsanto ». « Je ne pense pas que ce sera OK avec les experts de mon panel, rétorque John Acquavella. On appelle ça du ghostwriting et c’est contraire à l’éthique. » Il aura finalement gain de cause et sera mentionné comme coauteur.

    Quand, en février 2015, ce même William Heydens évoquait la façon de procéder la « moins chère », il avançait l’« option d’ajouter les noms de [Helmut] Greim, [Larry] Kier et [David] Kirkland à la publication, mais on maintiendrait le coût au plus bas en écrivant nous-mêmes, et ils n’auraient plus qu’à éditer et écrire leur nom, pour ainsi dire ».

    Professeur émérite de l’université technique de Munich (Allemagne), Helmut Greim, 82 ans, nie avoir servi de prête-nom à Monsanto. S’il a été rémunéré, assure-t-il au Monde, c’est pour un travail effectif et pour un montant raisonnable. « Je n’aurais pas pu m’acheter une Mercedes avec cet argent », dit-il avec espièglerie. Pour sa participation au panel Intertek, il affirme avoir été rémunéré « un peu plus » que les 3 000 euros qu’il a touchés de Monsanto pour un autre article de synthèse, publié tout début 2015 dans la revue Critical Reviews in Toxicology. Dans un mémo interne, un toxicologue de la firme consigne pourtant avoir été « l’auteur-fantôme de la synthèse de 2015 de Greim »…

    « Blague de machine à café »

    Un autre des trois experts cités, David Kirkland, un Britannique de 68 ans, est consultant privé, spécialiste en génotoxicité. « Je n’ai jamais fait l’expérience du ghostwriting, indique-t-il au Monde. Je n’ai jamais mis et je ne mettrai jamais mon nom sur un article ou un manuscrit écrit par quelqu’un que je ne connais pas ou que je connais sans avoir eu l’opportunité de vérifier toutes les données. » Pour lui, la phrase de William Heydens suggérant qu’il n’aurait qu’à apposer son nom relève de la « blague de machine à café ».

    Comme M. Greim, M. Kirkland est bien connu de la firme. En 2012, Monsanto l’avait déjà sollicité pour aider à la rédaction d’une importante revue de la littérature scientifique sur les propriétés génotoxiques du glyphosate. « Mon tarif journalier est fixé sur une base de huit heures, soit 1 400 livres [1 770 euros] par jour. J’estime un maximum de 10 jours (soit 14 000 livres [17 700 euros]) », écrit-il en juillet 2012, dans un courriel.

    C’est un peu cher pour son interlocuteur, David Saltmiras. Ce toxicologue de Monsanto voit là « doubler » le montant de la facture ; il estime cependant que la réputation de David Kirkland, reconnu et « hautement crédible », « vaut le coût supplémentaire ». L’article sera publié en 2013 dans la revue Critical Reviews in Toxicology.

    M. Kirkland est désormais lié à l’année à Monsanto par le biais d’un « master contract ». Ainsi qu’il l’a expliqué au Monde, ce type de contrats permet à la firme de recourir à son expertise sans être facturée à l’heure, comme le ferait un avocat. Ces forfaits à l’année prévoient cependant un plafond, « par exemple à 10 000 dollars par an », au-delà de quoi des avenants ou des contrats séparés sont signés, comme cela a été le cas pour sa participation au panel d’Intertek. M. Kirkland n’a pas souhaité révéler le montant de ce contrat.

    Liés par des « master contracts »

    Combien de scientifiques sont ainsi liés à Monsanto, que ce soit ponctuellement ou à l’année par des « master contracts » ? Si la firme n’a pas souhaité répondre, elle semble en tout cas capitaliser sur certains noms. Quelques-uns reviennent fréquemment dans les publications qu’elle sponsorise. Ainsi de Gary Williams, professeur de pathologie au New York Medical College (Etats-Unis), qui apparaît comme coauteur dans trois des cinq articles du panel Intertek. Il est même cité comme premier auteur de deux d’entre eux.

    Comme MM. Greim et Kirkland, Gary Williams a déjà collaboré avec Monsanto. Dans ce fameux courriel de février 2015, où le responsable de la sécurité des produits lâchait que les scientifiques « n’auraient plus qu’à éditer et écrire leur nom, pour ainsi dire », il évoque un précédent. « Rappelez-vous que c’est comme ça qu’on avait géré le papier de [Gary] Williams, [Robert] Kroes et [Ian] Munro en 2000 ».

    Interrogé par Le Monde, M. Williams assure pourtant avoir rédigé la partie de l’article qui lui incombait, mais dit ne pas pouvoir parler pour ses deux coauteurs – MM. Kroes et Munro étant décédés.

    Monsanto nie également tout ghostwriting et évoque quelques mots extraits d’un unique courriel « sorti de son contexte ». La firme a cependant tiré un bénéfice considérable de l’article en question. Cette longue synthèse des études disponibles a été citée plus de 300 fois dans la littérature scientifique. Il est, en somme, devenu une référence. Il concluait… à l’absence de danger du glyphosate.

    Les employés de Monsanto cités n’ont pas donné suite aux sollicitations du Monde ou ont redirigé vers le service communication de leur employeur.

  • La rigueur scientifique à l’épreuve de la reproductibilité

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2017/10/02/la-rigueur-scientifique-a-l-epreuve-de-la-reproductibilite_5195088_1650684.h

    Les résultats d’une expérience doivent être reproduits pour être validés scientifiquement. Pourtant, ce n’est pas toujours le cas.

    Il y a péril en la demeure. Le « système immunitaire de la science » connaît des ratés, comme le constate le psychologue Chris Chambers dans son livre, The Seven Deadly Sins of Psychology (« Les sept péchés mortels de la psychologie », Princeton University Press, non traduit). Le nom savant de cette défense est « reproductibilité », c’est-à-dire la possibilité de refaire et confirmer une ­expérience. « La reproductibilité et la réplication sont les pierres angulaires de la science. Sans elles, nous n’avons aucun moyen de savoir quelles découvertes sont vraies et lesquelles sont causées par le jeu du hasard, de l’erreur ou de la fraude, précise Chris Chambers, de l’université de Cardiff. On ne vole pas dans un avion qui n’a pas été rigoureusement testé, encore et encore. Il en va de même pour toutes les branches de la science. »

    En 2014, devant l’impossibilité de plusieurs laboratoires à répéter un protocole prétendant obtenir des cellules souches pluripotentes, l’équipe japonaise qui avait clamé la découverte dans Nature est contrainte d’avouer qu’elle a fraudé. La biologiste fautive, Haruko Obokata, a démissionné, et l’un de ses coauteurs, Yoshiki Sasai, pourtant innocenté, se suicidera.

    Idem pour une technique d’édition du génome, qui promettait de faire mieux que la très en ­vogue technique Crispr-Cas9. L’article, publié par Nature Biotechnology en 2016, a été retiré en août, après l’échec de plusieurs équipes à reproduire le résultat.

    Pourtant, en 2005, John Ioannidis, de l’université Stanford, ébranlait la communauté par un article dans PloS Medicine suggérant que « la plupart des résultats scientifiques sont faux », car impossibles à reproduire. De nombreuses expériences de réplication ont depuis été conduites, montrant l’ampleur de la défaillance du système. En 2012, une équipe de la société de biotechnologie Amgen expliquait n’avoir retrouvé les résultats publiés que dans six cas sur 53 en oncologie.

    En 2015, la première initiative du Centre pour la science ouverte aux Etats-Unis tente de reproduire 100 expériences de psychologie et n’y parvient que dans 39 cas. Deux ans plus tard, un programme identique de réplication en cancérologie publie ses premiers résultats. Sur sept études, quatre ont été reproduites, une autre n’a pu l’être et deux restent impossibles à interpréter. Reste encore 29 études à vérifier dans ce projet. Souvent, c’est la mauvaise interprétation de tests statistiques qui les rend fragiles à répliquer.

    Preuve supplémentaire du ­malaise, en mai 2016, Nature ­publiait un sondage dévastateur : 70 % des 1 576 répondants déclarent avoir échoué à reproduire un résultat et même 50 % à refaire leur propre expérience…

    L’heure est si grave qu’en janvier 2017, dix auteurs signent un « Manifeste pour la science reproductible », dans Nature Human Behaviour, appelant à plus de ­rigueur dans les méthodes, les comptes rendus et l’évaluation de la recherche.

    La « crise », comme elle a été baptisée, ne touche pas seulement la psychologie ou l’oncologie. En imagerie cérébrale par IRM fonctionnelle, plusieurs études ont montré que des activations de pixels jugées significatives sont en réalité des faux positifs. L’une de ces études montre qu’en fonction des méthodes utilisées, les images produites peuvent être fort différentes. « Dans mon équipe, nous testons nos méthodes sur plusieurs jeux de données afin d’éviter ces pièges », explique Bertrand Thirion, de l’Institut ­national de recherche en informatique et en automatique.

    En chimie, Raphaël Lévy de l’université de Liverpool cite, dans la revue Médecine/Sciences du 18 septembre, le cas de trois équipes dont les résultats publiés ne sont toujours pas corrigés malgré ses contestations et celles d’autres chercheurs auprès de la revue. « Le système n’encourage pas à la critique ni à la réplication des résultats. Il faut être un peu fou pour s’engager dans ces processus, même si ça ne nuit pas à ma carrière »,témoigne le chercheur. Les revues scientifiques ne sont en effet pas toujours promptes à corriger les erreurs publiées, qui entament leur réputation.

    « Le public a le droit de fonder sa confiance en la science sur la réalité et non sur la fiction. La science est sans aucun doute le meilleur moyen de découvrir la vérité sur le monde et de prendre des décisions rationnelles. Mais cela ne veut pas dire qu’elle ne peut pas ou ne ­devrait pas être améliorée. Nous devons trouver des solutions pratiques face à ses défauts », estime Chris Chambers.

    La liste qu’il propose dans son ­livre ou qui est reprise par le manifeste qu’il a cosigné fourmille d’idées. Comme relever les exigences en matière de rigueur statistique. Ou favoriser la transparence dans les procédures, en donnant accès aux données brutes, images, chiffres, méthodes utilisées… « Il y a encore des freins face à cette ouverture. Pour certains, les données c’est le pouvoir. Pour d’autres, c’est la peur qu’on trouve des défauts dans leur travail, ­regrette Bertrand Thirion. Mais justement, c’est bien de trouver des erreurs, pour pouvoir les corriger ! » Chris Chambers et d’autres ont d’ailleurs lancé en 2016 une charte pour les relecteurs d’articles qui s’engagent à n’évaluer des manuscrits que si les auteurs transmettent leurs données.

    Une autre solution consiste dans les préenregistrements d’expérience, comme pratiqué depuis plusieurs années pour les essais cliniques. Les chercheurs doivent détailler leur protocole et les ­méthodes qu’ils utiliseront pour leur expérience, afin d’éviter la tentation d’adapter la méthode ou les tests aux observations. Des sites comme l’Open Science Framework, lancé par le Centre pour la science ouverte, permettent ­désormais de remplir facilement ce genre de recommandations. Autre idée, défendue par provocation par John Ioannidis en 2014 : sortir des « incitations » à publier à outrance afin de promouvoir les études de réplication, le partage des données…

    « Nous avons la lourde responsabilité publique de veiller à ce que la prochaine génération de scientifiques ne souffre pas des problèmes de ma génération. Ce n’est que ­lorsque la science est aussi ouverte et solide que possible qu’elle peut apporter le maximum d’avantages à l’humanité », ­conclut Chris Chambers.

    Anticiper les problèmes

    En écologie, ce n’est pas encore la crise de la reproductibilité mais on s’y prépare. Un article, disponible depuis août sur BioRxiv, relate la collaboration de 14 laboratoires en Europe pour tester la robustesse de leur domaine face à cette difficulté à valider certains résultats publiés.

    L’idée était de tester si la même expérience, à savoir l’effet d’une légumineuse sur la croissance d’une graminée plantée conjointement, pouvait être strictement reproduite dans différents laboratoires dans les mêmes conditions. « On avait quelques indices que la reproductibilité est inférieure à celle attendue, explique Alexandru Milcu de l’Ecotron à Montpellier et du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS), à l’origine de cette collaboration. Il y a des conditions de laboratoire spécifiques qui nous échappent, comme la nature du micro-environnement, le rôle des expérimentateurs… »

    Finalement, cette variabilité a bien été constatée. Mais l’équipe a aussi trouvé une parade consistant à multiplier les expériences avec des plantes aux génotypes différents. C’est contre-intuitif, mais cette variabilité ajoutée et contrôlée « noie » en quelque sorte les spécificités du lieu et augmente ainsi la reproductibilité des expériences. « Il faudra répéter ce genre d’étude. Ce qui au départ était une question de curiosité est devenu fascinant ! », note le chercheur.

  • Laurent Alexandre, prophète du QI artificiel Le Comptoir le 22 septembre 2017 - Michel Juffé
    https://comptoir.org/2017/09/22/laurent-alexandre-prophete-du-qi-artificiel

    Les discussions autour de la technologie sont sujettes à de nombreuses spéculations plus ou moins rigoureuses. Le Comptoir vous propose ici une version remaniée d’un texte initialement paru sur le blog technocritique Mais où va le web ?. Plein de bon sens, le philosophe Michel Juffé y questionne les fondements et les errances intellectuelles des interventions-spectacles de Laurent Alexandre, (fut)urologue (spécialiste) de l’intelligence artificielle et fondateur du site Doctissimo dont le “sérieux” n’est plus à prouver. Le philosophe répond notamment à son entretien publié au Figarovox en juin 2017 et qui donne le ton : « “Bienvenue à Gattaca” deviendra la norme ».

    Laurent Alexandre n’hésite pas à déclarer que :

    « L’intelligence dans une société numérique est la clé de tout pouvoir politique et économique. Nous avons créé une société de la connaissance sans réfléchir aux conséquences. Nous avons bâti une économie de la connaissance, sans comprendre que nous allions donner un avantage immense aux gens maîtrisant les données, dotés de plasticité cérébrale leur permettant de changer régulièrement de métier et de se former leur vie durant : toutes qualités qui sont mesurées par le QI [quotient intellectuel, NDLR]. Un point de QI supplémentaire fera de plus en plus la différence dans la société de la connaissance. Il faudrait rebaptiser le QI et l’appeler QCIA, le Quotient de complémentarité avec l’intelligence artificielle, pour lui ôter son caractère stigmatisant. À partir de 2020, le QI minimum pour avoir un emploi va augmenter de l’ordre de cinq à dix points par décennie. »

    Le QI n’a jamais été présenté, par ses inventeurs, comme une mesure de l’intelligence au sens global du terme – qui mesurerait la capacité de discriminer, jugement, esprit d’analyse et de synthèse, créativité, etc. – mais comme une mesure de performances dûment étalonnées, c’est-à-dire, pour grossir le trait, celles qu’on attend d’un élève qui a appris à lire, écrire, compter et dessiner.


    Prenons par exemple un test de QI en ligne (il y a des dizaines de sites du genre, ils sont rarement très sérieux…). On nous dit que : « Ce test de QI en ligne évaluera votre quotient intellectuel ou QI. Ce test QI rapide donne un résultat quantitatif et standardisé lié à l’intelligence abstraite. Nous utilisons la méthode du “QI par rang”. Elle permet à une personne de se comparer à un ensemble d’individus classés par secteur. » En clair, c’est un test comparatif, qui ne peut donner de valeurs absolues. Le QI donne donc un indice de dispersion autour d’une moyenne. En l’occurrence pour le QI standard, la moyenne est fixée à 100 pour des raisons arbitraires et historiques. La dispersion des valeurs de QI se situe généralement entre 60 à 140, sachant que moins de 70 est considéré comme “extrêmement inférieur” et que plus de 130 est “extrêmement supérieur”. À quoi ? Eh bien à la moyenne toujours arbitrairement fixée à 100. On a ainsi pu dire que le QI ne mesure que lui-même !

    Ainsi, quand on lit, par exemple, que le QI moyen des Français est de 98, que celui de la plupart des pays d’Afrique est de 70, et que celui de la Chine est de 105, c’est entièrement faux. N’y voir aucun préjugé racial ! Pour que de tels résultats soient valides, il faudrait placer un échantillon de toute la population mondiale dans un seul lot, un seul “secteur”, lui faire disposer des mêmes éléments culturels, des mêmes conditions de passation du test, et d’une garantie très forte de bonne lecture des résultats. C’est rigoureusement impossible. Ce que révèle l’édification du QI en mesure de l’intelligence ou encore en point de comparaison entre sociétés ou civilisations, c’est surtout une position idéologique très forte. Ce qu’on promeut à travers ce genre de démarche, c’est la correspondance accrue à un certain système de valeurs, à un environnement particulier qui valorise ce genre d’intelligence pour de bonnes ou de mauvaises raisons et avec de bons ou de mauvais effets. Rien ne dit que ces systèmes sont plus “intelligents” que les autres, plus humains, plus sains. L’histoire du QI ne dit pas autre chose : cette mesure a servi à justifier toutes les inégalités sociales, voire à produire des politiques publiques discriminantes.

    « Prendre le QI comme signe d’intelligence, c’est à peu près comme demander à un chien de chasse de sauter dans un cerceau, sans tenir compte de son intelligence de chasseur. »

    Revenons à notre (fut)urologue et calculons un peu. Selon Laurent Alexandre, dans 50 ans il faudra avoir un QI de 150 pour avoir un emploi, et dans 100 ans un QI de 200. C’est bien embêtant, car, en réalité, la moyenne restera toujours à 100, donc seulement 1/1000 de la population, au plus, aura un emploi. Et on ne pourra pas supprimer les autres, car cela ne servirait plus à rien d’avoir un QI de 200 et plus (faute de base : toujours cette satané moyenne !). Ici, je pense à la reine rouge d’Alice : il faut courir deux fois plus vite pour rester sur place.

    Le QI, ce Graal
    Moderniser l’école, bien sûr. Car à présent les « classes populaires » sont dépassées par « la technologie qui galope ».

    Il faut, nous dit Laurent Alexandre, augmenter les « capacités cognitives de la population, puisque dans le futur la quasi-totalité des inégalités seront liées aux capacités cognitives ». Comme c’est simple ! À concevoir tout au moins. Toujours la même erreur de raisonnement : si tout augmente, rien n’augmente.

    « La bétise, mieux vaut la prévenir, car on ne peut pas la guérir. »

    Peu importe. Le rôle de l’école va devenir « la programmation des prothèses cérébrales ». Sous le contrôle de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), bien sûr ! On a eu chaud. Imaginons que le rôle de l’école soit d’augmenter la taille des élèves, leur poids ou la longueur de leurs cheveux, ce serait beaucoup plus difficile. Tandis que là, l’école aura seulement à s’occuper de mieux remplir le cerveau des élèves… Ce qu’elle fait déjà depuis 130 ans (avec l’obligation d’instruire toute la population), avec les programmes ministériels et les manuels scolaires. Ce seront toujours des manuels, mais sous forme d’implants cérébraux. La niaiserie, dont Laurent Alexandre accuse l’école, est plutôt celle des adorateurs des “manipulations cérébrales made in Californie” qu’il invoque comme d’autres invoquent les esprits de la forêt ou dansent devant un totem.


    D’où cette mâle proposition : « On ne sauvera pas la démocratie si nous ne réduisons pas les écarts de QI. » Le QI devient ainsi une baguette magique… à mettre entre toutes les mains. Faut-il encore répéter – pour les malcomprenants – que le QI est une mesure de performances standardisées qui n’a de sens que par des écarts, sur une échelle conventionnelle ? Bref, le QI ne mesure pas l’“intelligence” mais des capacités combinatoires, numériques et géométriques, soit une faible partie des capacités intellectuelles, une goutte d’eau dans un océan de complexité. Prendre le QI comme signe d’intelligence, c’est à peu près comme demander à un chien de chasse de sauter dans un cerceau, sans tenir compte de son intelligence de chasseur. Par ailleurs, même en se plaçant dans un contexte de concurrence mondialisée “inévitable” qui semble être l’unique système de pensée supportant les analyses de Laurent Alexandre, le QI n’offre aucune garantie qu’on s’en tirera vraiment mieux ; puisqu’il ne mesure ni la créativité, ni le talent, qui seront pourtant les “compétences” les plus utiles dans le monde automatisé qui s’annonce.

    Foin de ces raffinements, ce qui compte est d’augmenter le QI, comme l’annonce le Prophète – Elon Musk – qui sait que l’augmentation “massive” du QI aura lieu par implants cérébraux. « La seule solution, avec le développement de colonies sur Mars, pour éviter que l’humanité tout entière soit exterminée d’un coup. » Elles sont quand même fortes ces IA ! Elles pourraient nous exterminer « d’un coup. »

    Vous ne connaissez pas Elon Musk ? Cet homme, dont le QI doit être très élevé, sûrement plus que 260 (le record officiel, de 250, est détenu par un américain – of course !), a 46 ans, est père de jumeaux et de triplés, pèse 17 milliards de dollars, et dirige plusieurs sociétés, grâce auxquelles il va nous transporter à 2 000 km/h par voie terrestre, nous envoyer sur Mars par millions, supprimer les bouchons des grandes villes et fusionner l’IA et le cerveau humain (dès 2021).

    IA, implantation : fusion et confusion
    Rappelons rapidement ce qu’est l’IA. L’intelligence artificielle est « l’ensemble de théories et de techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l’intelligence » (Encyclopédie Larousse). C’est sommaire et un peu tautologique, mais cela nous suffira pour la suite.

    Quelles sont les possibilités d’une IA ? On parle d’IA depuis Turing (1950) mais on se heurte toujours à la question du traitement de données non formalisées, autrement dit des connaissances qualitatives – une grande partie de celles qui nous sont utiles. S’il est vrai que le “deeplearning” est un saut qualitatif en matière d’analyse du signal sonore ou visuel – reconnaissance faciale, reconnaissance vocale, vision par ordinateur, traitement automatisé du langage, par exemple – nous restons dans le connu, le perceptible et le sensible. Je veux dire par là que nous n’apprenons pas à créer par automatisme, et que dès que l’objet reconnu comporte un très grand nombre de dimensions (un corps humain en action par exemple), il devient inanalysable… pour le moment.

    « Durant la transmission électrochimique entre nos neurones, l’ordinateur, même s’il ne fonctionne qu’au ralenti a pu accomplir un million d’opérations, tandis qu’un être humain n’a pu en effectuer une seule. »

    Et s’il est vrai que la dictée orale de textes sur ordinateur est un vrai progrès pour ceux qui écrivent beaucoup, les corrections restent longues et fastidieuses. Quant à la traduction automatique, elle réserve de belles et parfois cocasses surprises. Il s’agit bien d’intelligence artificielle, si intelligere est avant tout discriminer, différencier, trier, comme le suggère l’étymologie latine. Mais la modélisation ne peut pas être illimitée, car quelles que soient la vitesse et l’architecture de traitement de données d’un ordinateur, l’augmentation des dimensions à paramétrer excède assez vite toute possibilité de calcul.

    Ce qui est “profond” est le nombre de couches de traitement de données et non l’apprentissage lui-même, au sens habituel du terme. Et ce qui est important est le service rendu, par exemple à des aveugles pour se diriger et reconnaitre des objets et des personnes. Bref, l’IA ne va pas, par un coup de baguette magique, rendre les gens intelligents, mais elle facilite l’usage de leur intelligence et peut les dispenser des tâches qui requièrent une intelligence répétitive, habituelle, conventionnelle, etc. N’oublions pas, aussi, que l’IA reste opaque pour la plupart des usagers, à commencer par le GPS des voitures et des téléphones mobiles, les moteurs de recherches, et bien d’autres “applis” auxquelles ils ne comprennent rien. D’où non seulement le danger d’une grande fracture numérique mais aussi celui de distorsion et de falsification des informations, aides et renseignements recueillis.

    Il ne faut pas, non plus, surestimer les performances d’une IA. Par exemple, depuis 2016, celle de battre un champion du jeu de Go. Il a bien fallu programmer l’ordinateur – pardon l’IA – pour qu’il combine des successions de coups. Et qui l’a programmé ? Des gens qui savent jouer au Go et ont eu tout leur temps pour bâtir ce programme. Ce qui est nouveau est que les concepteurs ont imité une forme d’intuition, produite par des milliards d’ajustements automatiques dont personne ne comprend la logique.

    Pour le reste, ça n’est qu’une question de vitesse relative : la transmission électrochimique (celle de nos neurones) est au mieux de 100 m/s, donc 1/200 de seconde pour 50 centimètres (entre l’œil et la main, par exemple). Durant cet intervalle, l’ordinateur, même s’il ne fonctionne qu’au ralenti – disons à 10­ 000 km/s – a pu accomplir un million d’opérations, tandis que par ailleurs, un être humain n’a pu en effectuer une seule, car le cerveau ne discrimine que des durées supérieures à 1/25 de seconde.

    L’IA de demain
    Aux dires de 252 experts en apprentissage par ordinateur (les plus qualifiés du monde, bien sûr), l’IA “battra” les humains en traduction des langues (à l’horizon 2024), en rédaction d’essais (2026), en vente (2031), en chirurgie (2050). En ce qui me concerne, encore neuf ans de patience et je pourrai arrêter d’écrire. En revanche rien n’est dit sur la fabrication des tartes aux pommes, où j’excelle, et je vais peut-être pouvoir continuer à en faire jusqu’en 2035 ou plus. Les mêmes prédisent que tous les emplois humains seront remplacés dans 120 ans. Encore une prédiction cocasse : comme on ne sait rien de notre mode de vie dans 120 ans, que peut-on prévoir sur l’emploi ou quoi que ce soit d’autre ? Qui aurait imaginé la machine à laver le linge et la pilule contraceptive au début du XXe siècle ? C’est pourtant ce qui a le plus changé la vie des femmes (donc de l’espèce humaine) durant ce siècle, en incluant les progrès de la chirurgie et de l’imagerie médicale. Personne n’aurait l’idée de parler d’IA à propos de la machine à laver, c’en est pourtant un des plus beaux succès.

    Toujours est-il qu’Elon Musk et ses compétiteurs (car c’est un marché de milliers de milliards de dollars, bien sûr) ne veulent pas que nous soyons dépassés par les IA (au sens fort du terme : machines capables d’apprendre, d’éprouver des émotions, de se reproduire).

    « Pour nous sauver des IA tyranniques, des composants électroniques seraient implantés dans le cerveau “entrelacés entre nos 83 milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs” [sic(k)]. » Laurent Alexandre

    Car, ayant lu trop de science-fiction de médiocre qualité et ayant vu plusieurs fois Terminator I, II et III, ils sont persuadés de la révolte des machines, autrement dit que l’IA va “dépasser” (à droite ou à gauche ?) l’homme, ce qui « nous transformerait en animaux domestiques dans le meilleur des cas. »

    « Elon Musk, nous dit Laurent Alexandre, est très influencé par Nick Bostrom [44 ans, professeur à Oxford], le théoricien des IA hostiles, qui défend l’idée qu’il ne peut y avoir qu’une seule espèce intelligente (biologique ou artificielle) dans une région de l’univers. Ayant comme premier objectif sa survie, toute IA forte se protégera en cachant ses intentions agressives et en attaquant préventivement. » Qu’est-ce qu’une espèce intelligente ? Et pourquoi ne pourrait-il y en avoir qu’une dans une région de l’univers ? Et les fourmis, alors ? Et les rats, qui nous parasitent autant qu’ils veulent ? Et les arbres, sans lesquels nous n’existerions même pas ? J’oubliais : toutes ces choses-là (fourmis, rats, arbres) ne peuvent pas passer un test de QI, alors que les IA le peuvent.

    Bref, pour nous sauver des IA tyranniques, des composants électroniques – je suppose de la taille de quelques micromètres (10-6 µm), avec une finesse de gravure de 10 nanomètres (10-8 nm) – seraient implantés dans le cerveau « entrelacés entre nos 83 milliards de neurones, ce qui nous transformerait en cyborgs » (comme il peut y avoir jusqu’à 20 000 synapses par neurone, on ne sait pas très bien où se passera l’entrelaçage). Difficile de rester plus vague : à quoi serviront ces implants ? Faudra-t-il les remplacer ? À quel rythme deviendront-ils obsolètes ? Qui va les réparer ? Eux-mêmes ? Un couple de médecins et d’IA-médecins ? Leur porteur (puisqu’il est devenu très intelligent) ? Un électronicien ? Un plombier ?

    L’idée même de fusion – étape suivante de l’augmentation cérébrale – entre IA et êtres humains, sous des dehors riants (fusionner c’est augmenter, en mieux) est assez mal venue. La fusion est généralement une régression ; l’amour fusionnel diminue les deux partenaires et augmente leur fragilité. Le métal en fusion perd toute forme (mais le forgeron est là pour lui en donner une). Faire fondre quelque chose (du liquide au solide) peut être très utile, faire fusionner deux choses en les rendant liquides pour les mélanger (amalgame dentaire) aussi. La fusion de deux sociétés est quant à elle pleine d’aléas (si ce sont des réseaux ferroviaires, électriques ou bancaires, on en voit les avantages en termes de solidarité et de fiabilité, mais si ce sont des entités industrielles et/ou commerciales très variées, c’est souvent un échec). Mais fusionner deux organismes tels qu’un réseau de composants électroniques et un cerveau humain, si c’est seulement possible, relève d’une erreur d’attribution : ce n’est pas parce qu’on a parlé de réseaux de neurones en IA qu’il s’agit de vrais neurones artificiels. Cette prétendue fusion aboutirait plus probablement à Brendel/mouche/télépode (cf. le film La Mouche) – soit un abominable mélange régressif et non viable. En réalité, il ne s’agit pas de fusion mais de greffe (si la chose implantée s’incorpore à peu près complètement) ou de prothèse (si elle remplace passivement).

    À la question « Quel est le contraire de l’intelligence artificielle ? », Henri Atlan répondit « La bêtise humaine »

    Revenons au futur proche. “L’augmentation cérébrale”, en supposant qu’elle réussisse, serait-elle d’une quelconque utilité ? Si elle affine nos sens, nous permet de mémoriser plus aisément, de réagir plus vite, d’être plus précis dans nos gestes, elle ne sera pas mal venue. Rendra-t-elle plus intelligent ? Oui, si toutes les qualités susnommées nous rendent plus aptes à discerner, à juger, à nuancer, à peser, à imaginer, à choisir. Ce qui n’a rien de sûr, car les hautes performances corporelles ne garantissent en rien la moindre capacité à faire face aux diverses situations sociales, économiques, techniques, écologiques… auxquelles sont confrontés en permanence les êtres humains (comme tous les autres êtres vivants d’ailleurs). En revanche la saturation d’informations, l’implantation d’éléments à très haute vitesse et inaptes à se régénérer risquent d’induire de graves dysfonctionnements et des phénomènes de types cancéreux.

    D’ailleurs, pourquoi les adorateurs de l’IA n’ont-ils pas pensé à quelque chose de bien plus simple : doubler, tripler ou décupler le nombre de neurones, ce qui nous rendrait – forcément – deux, trois ou dix fois plus “intelligents” ? Il suffirait d’augmenter aussi le volume intérieur de la boîte crânienne ou de la remplacer par un casque hémisphérique en tungstène.
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    Puces RFID implantées dans les mains.

    Revenons à notre ami Laurent Alexandre. Lorsque le journaliste (Vincent Tremolet de Villers) lui dit : « L’homme ne se réduit pas à son cerveau. Il est aussi sensibilité et vie intérieure. Ces deux dimensions sont-elles menacées ? », il a droit à cette réponse digne de figurer dans une anthologie du non-sens : « Vous avez à mon sens tort, l’homme se réduit à son cerveau. Nous sommes notre cerveau. La vie intérieure est une production de notre cerveau. L’Église refuse encore l’idée que l’âme soit produite par nos neurones, mais elle l’acceptera bientôt. »

    À l’appui de cette vérité définitive, Laurent Alexandre cite le révérend Christopher Benek [dont le site “illuminant” vaut le détour], qui souhaite que les machines douées d’intelligence puissent recevoir le baptême si elles en expriment le souhait. Ouf, nous sommes sauvés : c’est bien connu, des machines chrétiennes ne pourront être que des apôtres de l’amour universel et ne chercheront jamais à éliminer l’être humain. Bien mieux que les trois lois de la robotique d’Asimov.

    L’ordre numérique et la loi technologique
    Les élucubrations franchissent un cran dans la mégalomanie, lorsque Laurent Alexandre nous explique que nous, auditeurs moyens, n’avons pas encore compris que les “vrais” maîtres du monde sont les Gafa [Google, Amazon, Facebook, Apple, NDLR] et leurs semblables asiatiques. Ce sont eux qui font la “loi” (on ne sait pas laquelle, mais peu importe) et dictent leur conduite aux gouvernements (NB : avant c’était les Ford, les Rockefeller, etc.). « L’essentiel des règles n’émane plus des parlements mais des plateformes numériques. » Les parlements sont dépassés et même obsolètes, puisqu’ils ne comprennent rien à LA technologie, ne pourraient pas « auditer » les IA (je n’ai pas compris en quel sens Laurent Alexandre emploie le mot “auditer”). Bref, les politiques, comme les éducateurs, vivent dans le passé et feraient bien de se mettre à l’écoute des dirigeants de la révolution numérique, qui vont parvenir, enfin, à créer “l’homme nouveau” dont rêvaient les communistes dans les années 1920.

    « Deux choses sont infinies, l’univers et la bêtise humaine, et pour l’univers je n’en suis pas absolument sûr » citation attribuée à Albert Einstein

    Il est quand même douteux que les politiques y parviennent (à écouter les maîtres du monde) car ils « raisonnent à quinze jours, la Silicon Valley à 1 000 ans », clame Laurent Alexandre (cité par Hubert Guillaud sur le site Internetactu, d’après son discours déjanté à la conférence Unexpected sources of inspiration, centrée sur les enjeux du digital et créée il y a 10 ans ; elle a accueilli 1 800 personnes au Carrousel du Louvre en 2015).

    Quel manque d’ambition de la Silicon Valley (telle que l’imagine Laurent Alexandre). Car, en réalité, ses 6 000 entreprises de haute technologie et ses liens consubstantiels avec l’université de Stanford, une des meilleures du monde, sont capables de réalisations de grande qualité. Des auteurs tels que H.G. Wells, A.E. Van Vogt, A.C. Clarke, I. Asimov, R. Silverberg, etc. anticipent sur des centaines de milliers, des millions et même des milliards d’années (cf. La Cité et les Astres, d’Arthur Clarke, écrit en 1956).

    De plus, ce jugement est faux : les hommes d’État de quelque envergure ont depuis longtemps envisagé le futur sur des centaines d’années ou plus, et ont tout fait pour bâtir pour des millénaires. Il est également faux que tout se passe à la Silicon Valley. Les fabricants de matériel électronique, de systèmes, réseaux et terminaux (tels que les smartphones, par exemple) informatiques, œuvrent dans le monde entier. Et l’inventivité en matière d’usages du “numérique” n’est pas l’apanage de l’Amérique du Nord. Ce qui distingue les Californiens est d’une part une capacité à capitaliser vite et bien, et par suite à monter rapidement de grandes compagnies, d’autre part leur industrie du spectacle (show business) qui en fait les premiers “communicants” (baratineurs et propagandistes) du monde.

    Certes, une branche d’industrie peut vouloir “faire la loi” dans son domaine (comme EDF entre 1945 et 1985), mais ne peut pas voter les lois, et c’est pourquoi le lobbying et la corruption d’élus et de fonctionnaires existent.

    De l’urologie à la futurologie
    Laurent Alexandre est médecin diplômé d’urologie et a suivi les cours de MBA d’HEC, ce qui lui a manifestement réussi puisqu’il a créé Doctissimo – site plusieurs fois dénoncé pour son peu de fiabilité –, qu’il a vendu au groupe Lagardère pour 70 millions d’euros en 2008. Depuis, il a ajouté trois lettres à sa spécialité de départ, « f-u-t » comme dans futé, car il l’est, pour faire avaler de telles énormités. Car ce n’est pas fini : il est aussi généticien, cosmologue et visionnaire à très, très long terme.

    « Contre la stupidité, les dieux eux-mêmes luttent en vain » Friedrich Schiller, La pucelle d’Orléans, 1801

    Pour lui, l’espèce humaine va devenir immortelle… d’ici 1 000 ans au plus. Pour cela, il faudra avoir fusionné avec l’IA. « Le but ultime de la science est de combattre la mort de l’univers, par la création artificielle de nouveaux univers. Après la mort de la mort, la science se consacrerait à combattre la mort de l’univers. La cosmogénèse artificielle mobiliserait toute l’énergie de l’humanité dans les prochaines milliards d’années. »

    Isaac Asimov avait trouvé plus simple de construire un ordinateur, Multivac, qui, après des milliards d’années d’auto-perfectionnement (et suite à la fusion, hors espace-temps, entre ordinateur et être humain), découvrirait enfin, après la disparition de l’univers, la réponse à la question : « Peut-on inverser l’entropie ? » et engendrerait un nouvel univers en disant simplement : « Que la lumière soit ! » (La Dernière Question, 1956). Mais Laurent Alexandre ne cite pas Asimov.

    En revanche, il croit citer Darwin qui aurait “expliqué” que si l’univers mourrait, alors l’aventure humaine n’aurait eu aucun sens. On peut toujours chercher quoi que ce soit qui ressemble à ce genre de réflexion chez Darwin, ce serait en vain, car Darwin comprenait que l’espèce humaine est une espèce parmi d’autres, vouée à disparaître, comme les autres. Il est vrai que Darwin ne savait rien de l’IA. Quel était son QI, au fait ?

    Il prétend aussi citer Teilhard de Chardin, qui aurait introduit en 1922 le terme de “noosphère”, alors que, même s’il y a pensé dans les années 1920, le terme a été d’abord utilisé publiquement par Édouard Leroy au Collège de France en 1927, et diffusé par Vernadski, auteur de La Biosphère (1926) – ouvrage traduit en français en 1929 – qui formule le triptyque suivant : lithosphère, biosphère, noosphère. Teilhard en parle dans Le Phénomène humain, qui n’a paru qu’en 1955, ayant été interdit par l’Église catholique durant près de dix ans. Ce qui est certain, c’est que Laurent Alexandre ne comprend rien à la pensée de Theilhard : « Le monde futur décrit par Teilhard est bien cette fusion neurotechnologique où le corps disparaît progressivement. » Teilhard n’a jamais envisagé ce genre de futur. Il voulait concilier la théorie darwinienne et un Dieu « Moteur, Collecteur et Consolidateur, en avant, de l’Évolution » (La place de l’homme dans la Nature : Le groupe zoologique humain, 1956 ; ce livre fut interdit à la publication durant sept ans).

    Laurent Alexandre est quand même un grand humaniste, porteur d’une nouvelle éthique : « Je suis persuadé que le sauvetage de notre corps constitue l’un des trois piliers essentiels de notre humanité avec le maintien du droit à nous déconnecter de la matrice et le maintien d’une part de hasard génétique. » Comme la vie humaine est simple : tous les autres maux dont nous pouvons souffrir ne sont rien à côté des trois qu’il dénonce !

    Par exemple : les maladies dégénératives, les guerres de religion, les pénuries alimentaires, les pollutions (air, sol, eau), les catastrophes naturelles, les accidents industriels, l’exploitation des enfants, les viols et violences continuels, etc. Laurent Alexandre vit déjà dans un monde virtuel où rien ne compte d’autre que la projection permanente de visions manichéennes (transhumains, tous bons – IA, toutes mauvaises) et d’ennemis imaginaires propres aux délires paranoïaques (au vrai sens du terme : se croire menacé de destruction). À moins qu’il ne fasse semblant, parce que ça peut rapporter encore plus d’argent que Doctissimo.

    #Qi #discriminations #IA #Elon_Musk #Laurent_Alexandre #RFID #stupidité #Urologie #futurologie #Doctissimo #Isaac_Asimov #noosphère

  • Un prof de Stanford explique pourquoi il y autant de connards en 2017 | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/151670/multiplication-connards

    Le professeur de management de Stanford Robert Sutton est connu pour avoir écrit en 2007 un livre intitulé Objectif zéro sale con. Dix ans plus tard, il revient avec un nouvel opus sur le sujet, The Asshole Survival Guide : How to Deal with People Who Treat You Like Dirt : un guide de survie pour gérer les connards, aussi bien au travail que dans la vie. L’ouvrage a été écrit avant l’élection de Donald Trump, mais Sutton pense que nous vivons actuellement une sorte d’âge d’or des connards. « Les comportements irrespectueux, blessants et méchants sont pires que jamais », expliquait-il récemment au New York Magazine.

  • The Stanford Encyclopedia of Philosophy has achieved what Wikipedia can only dream of — Quartz
    https://qz.com/480741/this-free-online-encyclopedia-has-achieved-what-wikipedia-can-only-dream-of

    The Stanford Encyclopedia of Philosophy may be the most interesting website on the #internet. Not because of the content—which includes fascinating entries on everything from ambiguity to zombies—but because of the site itself.

    Its creators have solved one of the internet’s fundamental problems: How to provide authoritative, rigorously accurate knowledge, at no cost to readers. It’s something the encyclopedia, or SEP, has managed to do for two decades.

    https://plato.stanford.edu

    #encyclopédie

  • Une intelligence artificielle révèle les préjugés anti-LGBT (et anti-plein d’autres gens) des chercheurs de Stanford | Antonio A. Casilli
    https://www.casilli.fr/2017/09/09/une-intelligence-artificielle-revele-les-prejuges-des-chercheurs-de-stanford

    Dès les premières lignes de l’étude (avec un lignage revendiqué de la physiognomonie et de Cesare Lombroso) jusqu’aux derniers paragraphes (“la fin de la vie privée est inévitable est c’est la faute aux usagers qui s’affichent tout le temps sur les réseaux”), en passant par l’explication du fonctionnement de l’IA par un lien ténu avec l’hypothèse—qualifiée ici de théorie—des “prenatal hormones”, on a vite épuisé son stock de médicaments antireflux.

    #homophobie #science #sexisme #physiogonomie

  • Une intelligence artificielle révèle les préjugés anti-LGBT (et anti-plein d’autres gens) des chercheurs de Stanford
    http://www.casilli.fr/2017/09/09/une-intelligence-artificielle-revele-les-prejuges-des-chercheurs-de-stanford

    les auteurs testent un réseau de neurones contre des humains. Leur mission : regarder des photos de visages et dire si la personne représentée est gay ou hétéro. Mais toutes les photos sont tirées d’un site de rencontre en ligne et la base de profils de personnes gays sur laquelle le réseau de neurones s’entraîne est collectée à partir d’usagers de Facebook qui ont liké des pages “gay”. Parce qu’évidemment la manière de se présenter sur les plateformes sociales est une réalité objective… Et la complexité des motivations qui poussent une personne à aimer un contenu se réduisent à une adhésion univoque à la prétendue orientation dudit contenu.

    Autre biais méthodologique : d’où viennent les évaluateurs humains vis-à-vis desquels cette IA s’avère plus performante ? Ils sont des micro-travailleurs d’Amazon Mechanical Turk payés quelques centimes de dollar par clic. Mais pas des micro-travailleurs au hasard, hein. Que des citoyens étasuniens. Les américains, c’est connu, sont exactement comme tous les autres citoyens de n’importe quelle autre nation de notre grande et belle planète, quand il s’agit d’interpréter des indices sociaux et des repères de comportements. Et les biais culturels à l’œuvre dans la stigmatisation sexuelle ou dans l’étiquetage social de l’orientation sexuelle, on s’en fout.

    De toute façon, il y a plus grave que ça. L’article est basé sur une vision absolument binaire, essentialiste et exclusive des orientations sexuelles humaines : t’es gay/lesbienne ou tu ne l’es pas. Le type de vision on ne peut plus hétéronormative, qui n’admet pas de situations intermédiaires ou de négociations légèrement plus sophistiquées de l’identité sexuelle, des comportements et des formes d’appartenance aux communautés LGBTQ.
    Qui plus est, de manière assumée les résultats de l’étude ne concernent que des images de personnes blanches. Mais c’est pas grave, hein. Ce n’est pas comme si les système de reconnaissance faciale étaient au centre d’une polémique internationale à cause de leurs biais racistes et de leur difficulté avérée à tenir les mêmes niveaux de performance quand le visage analysé n’est pas 100% “caucasien”…

    • Je vous la mets en intégralité :
      Une étudiante en informatique à l’université Stanford, en Californie, critique avec franchise, dans une tribune au « Monde », les dérives de la mode de l’intelligence artificielle.

      LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 29.08.2017 à 14h00 • Mis à jour le 29.08.2017 à 14h22 | Par Huyen Nguyen (Diplômée en master d’informatique de l’université Stanford)
      « Si je bénéficie de cet engouement pour l’intelligence artificielle, je ne peux m’empêcher de penser que tout ça va exploser » (Photo : l’université Stanford, située au cœur de la Silicon Valley, dans le sud de San Francisco en Californie).
      « Si je bénéficie de cet engouement pour l’intelligence artificielle, je ne peux m’empêcher de penser que tout ça va exploser » (Photo : l’université Stanford, située au cœur de la Silicon Valley, dans le sud de San Francisco en Californie). Wikimedia Commons

      TRIBUNE. J’ai une confession à faire. Je me sens comme un imposteur. Chaque jour, je reçois un mail d’un ami, d’un ami d’ami, d’une entreprise quelconque, qui me demande ma vision sur l’intelligence artificielle (IA). Cela inclut des ­entrepreneurs qui viennent juste de vendre leur start-up, des diplômés d’un master de l’université Stanford (Californie) qui ont refusé des ­offres d’un demi-million de dollars (425 000 euros), des capital-risqueurs, et même des ­directeurs de grandes banques. Quelques années plus tôt, je n’aurais même pas osé approcher ces personnes ni même rêvé qu’elles voudraient me parler.

      Elles me demandent : « Pourriez-vous me mettre en relation avec des professionnels en IA ? » « Voulez-vous faire de l’IA avec nous ? »« Auriez-vous des conseils à nous donner sur nos produits IA ? »…

      Elles parlent de l’intelligence artificielle comme si c’était la fontaine de jouvence dans laquelle tout le monde voudrait se baigner. Et, si vous ne le faites pas, vous deviendrez vieux et ­finirez seul et abandonné. Ils pensent en quelque sorte que je sais comment atteindre cette fontaine.
      En troisième année d’études universitaires

      Je comprends pourquoi les gens croient que je suis une experte. J’ai passé des années à apprendre comment rédiger un CV parfait. Education d’élite ? C’est fait. Professeur célèbre ? C’est fait. Grandes entreprises ? C’est fait. Et en plus je donne un cours à Stanford dont l’intitulé est très tendance : « TensorFlow pour la recherche en apprentissage automatique » [TensorFlow est l’environnement de programmation développé par Google]. Lors d’une discussion, une entreprise française m’a dit qu’elle avait passé des centaines de CV au crible de son algorithme et, miraculeusement, le mien est arrivé en haut de la pile.

      Mais voilà, je ne suis pas une experte. Je suis seulement en troisième année d’études universitaires. Je n’ai jamais publié dans un journal scientifique. Je n’ai jamais participé à une conférence en intelligence artificielle, car je n’en ai pas les moyens. D’accord, c’est un mensonge. J’y suis allée une fois, mais ça ne change rien.

      Je suis venue à Stanford pour suivre des études de journalisme ou de sciences sociales, mais finalement j’ai opté pour un cursus en informatique, pensant que ce serait amusant.
      Système insoutenable

      L’hypothèse selon laquelle je devrais tout savoir sur l’IA sous prétexte que je donne un cours sur TensorFlow me fatigue. Je ne suis pas une experte en intelligence artificielle, ou en TensorFlow. Au départ, je voulais suivre un cours sur ce sujet pour apprendre avec des gens qui partagent le même intérêt. Comme personne n’était volontaire,je m’y suis collée.

      J’ai souffert pour préparer ce cours. Je n’aurais pas pu le fairesans mon ­copain et sans d’autres amis. J’ai beaucoup appris. Ça m’a donné l’occasion de contacter des gens que j’admirais, qui ont gentiment accepté de relire mes notes ou sont même venus faire un exposé dans mon cours. Ça m’a forcée à apprendre à bien écrire des programmes car je ne supportais pas de publier des lignes de code qui auraient fait rire mes étudiants. Ils ont ri quand même, mais peu importe.

      Des boulots me tendent les bras. J’ai tant de sollicitations que je ne lis même plus les mails des recruteurs. C’est comme si le monde avait perdu la tête. Une entreprise qui avait refusé ma candidature il y a quelques années, une fois qu’elle a vu mon nom sur un site Web, m’a contactée pour me demander si j’étais toujours intéressée.

      Bien sûr, je me suis améliorée pendant ces deux ans. Mais je serais naïve de croire que le changement dans l’attitude des recruteurs est seulement dû à ces progrès. Beaucoup de mes amis, plus intelligents que moi et meilleurs en informatique, ont du mal à trouver du travail. Seulement parce que leur CV manque de mots à la mode. Alors que d’autres, qui comprennent à peine les concepts de l’apprentissage ­machine, croulent sous les offres d’emploi, pour avoir suivi des cours aux intitulés ronflants.

      Peut-être qu’un jour les gens vont prendre conscience que beaucoup d’experts en IA ne sont que des imposteurs

      Cette soif d’intelligence artificielle attire un grand nombre d’étudiants, au-delà des capacités d’accueil de l’université Stanford. Même mon cours, proposé pour la première fois et donné par une obscure étudiante, a reçu plus de 350 demandes pour 20 places. Nombre de ces postulants ne sont pas vraiment intéressés par le ­sujet. Ils se sont inscrits pour faire comme tout le monde.

      Beaucoup profitent de cette mode. Des stages intensifs, des cours, des conférences se multiplient. Des entreprises proposent des enseignements très chers sur des thèmes que vous pourriez apprendre par vous-même. Des conférences en intelligence artificielle coûtent des milliers de dollars pour quelques jours. Beaucoup de mes amis reçoivent des centaines de milliers de dollars, voire des millions pour créer leur start-up, même s’ils n’ont pas de prototypes.

      Si je bénéficie de cet engouement pour l’intelligence artificielle, je ne peux m’empêcher de penser que tout ça va exploser. Je ne sais pas quand ni comment, mais un tel système n’est pas soutenable.

      Peut-être qu’un jour les gens vont prendre conscience que beaucoup d’experts en IA ne sont que des imposteurs. Peut-être qu’un jour les étudiants comprendront qu’ils feraient mieux d’apprendre des choses qui comptent vraiment. Peut-être qu’un jour je serai virée et resterai toute seule sur le trottoir. Ou peut-être que le ­robot que je fabrique vous détruira tous. Qui sait ?

  • Le vrai visage de Nicolas Sarkozy !!! – Espion “américain” placé à la présidence par la CIA – Dossier complet et documenté ! - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pres

    Sarko – le vrai CV :
    Nicolas Sarkozy doit être jugé à son action et non pas d’après sa personnalité.

    Mais lorsque son action surprend jusqu’à ses propres électeurs, il est légitime de se pencher en détail sur sa biographie et de s’interroger sur les alliances qui l’ont conduit au pouvoir.
    Thierry Meyssan a décidé d’écrire la vérité sur les origines de l’ancien président de la République« française ».

    Toutes les informations contenues dans cet article sont vérifiables, à l’exception de deux imputations, signalées par l’auteur qui en assume seul la responsabilité.

    Tonton Pasqua et l’arriviste. Ce pourrait être une fable de La Fontaine.
    Les Français, lassés des trop longues présidences de François Mitterrand et de Jacques Chirac, ont élu Nicolas Sarkozy en comptant sur son énergie pour revitaliser leur pays.

    Ils espéraient une rupture avec des années d’immobilisme et des idéologies surannées.

    Ils ont eu une rupture avec les principes qui fondent la nation française.

    Ils ont été stupéfaits par cet « hyper-président », se saisissant chaque jour d’un nouveau dossier, aspirant à lui la droite et la gauche, bousculant tous les repères jusqu’à créer une complète confusion.

    Comme des enfants qui viennent de faire une grosse bêtise, les Français sont trop occupés à se trouver des excuses pour admettre l’ampleur des dégâts et leur naïveté.

    Ils refusent d’autant plus de voir qui est vraiment Nicolas Sarkozy, qu’ils auraient dû s’en rendre compte depuis longtemps.

    C’est que l’homme est habile. 

    Comme un illusionniste, il a détourné leur attention en offrant sa vie privée en spectacle et en posant dans les magazines people, jusqu’à leur faire oublier son parcours politique.

    Que l’on comprenne bien le sens de cet article : il ne s’agit pas de reprocher à M. Sarkozy ses liens familiaux, amicaux et professionnels, mais de lui reprocher d’avoir caché ses attaches aux Français qui ont cru, à tort, élire un homme libre.

    Pour comprendre comment un homme en qui tous s’accordent aujourd’hui à voir l’agent des États-Unis et d’Israël a pu devenir le chef du parti gaulliste, puis le président de la République française, il nous faut revenir en arrière.

    Très en arrière.

    Il nous faut emprunter une longue digression au cours de laquelle nous présenterons les protagonistes qui trouvent aujourd’hui leur revanche.

    Secrets de famille :

    À la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les services secrets états-uniens s’appuient sur le parrain italo-US Lucky Luciano pour contrôler la sécurité des ports américains et pour préparer le débarquement allié en Sicile.

    Les contacts de Luciano avec les services US passent notamment par Frank Wisner Sr. puis, lorsque le « parrain » est libéré et s’exile en Italie, par son « ambassadeur » corse, Étienne Léandri.

    « votez pour moi pauv’cons ! »
    En 1958, les États-Unis, inquiets d’une possible victoire du FLN en Algérie qui ouvrirait l’Afrique du Nord à l’influence soviétique, décident de susciter un coup d’État militaire en France.

    Pauvre France nous sommes mal placés au centre de toutes ces querelles !

    L’opération est organisée conjointement par la Direction de la planification de la CIA —théoriquement dirigée par Frank Wisner Sr.— et par l’OTAN.

    Mais Wisner a déjà sombré dans la démence de sorte que c’est son successeur, Allan Dulles, qui supervise le coup.

    Depuis Alger, des généraux français créent un Comité de salut public qui exerce une pression sur le pouvoir civil parisien et le contraint à voter les pleins pouvoirs au général de Gaulle sans avoir besoin de recourir la force.

    Or, Charles de Gaulle n’est pas le pion que les Anglo-Saxons croient pouvoir manipuler.

    Dans un premier temps, il tente de sortir de la contradiction coloniale en accordant une large autonomie aux territoires d’outre-mer au sein d’une Union française.

    Mais il est déjà trop tard pour sauver l’Empire français car les peuples colonisés ne croient plus aux promesses de la métropole et exigent leur indépendance.

    Après avoir conduit victorieusement de féroces campagnes de répression contre les indépendantistes, de Gaulle se rend à l’évidence. 

    Faisant preuve d’une rare sagesse politique, il décide d’accorder à chaque colonie son indépendance.

    Cette volte-face est vécue comme une trahison par la plupart de ceux qui l’ont porté au pouvoir. 

    La CIA et l’OTAN soutiennent alors toutes sortes de complots pour l’éliminer, dont un putsch manqué et une quarantaine de tentatives d’assassinat.

    Toutefois, certains de ses partisans approuvent son évolution politique.

    Autour de Charles Pasqua, ils créent le SAC, une milice pour le protéger.

    Pasqua est à la fois un truand corse et un ancien résistant. Il a épousé la fille d’un bootlegger canadien qui fit fortune durant la prohibition. Il dirige la société Ricard qui, après avoir commercialisé de l’absinthe, un alcool prohibé, se respectabilise en vendant de l’anisette. Cependant, la société continue à servir de couverture pour toutes sortes de trafics en relation avec la famille italo-new-yorkaise des Genovese, celle de Lucky Luciano.

    Il n’est donc pas étonnant que Pasqua fasse appel à Étienne Léandri (« l’ambassadeur » de Luciano) pour recruter des gros bras et constituer la milice gaulliste.
    Un troisième homme joue un grand rôle dans la formation du SAC, l’ancien garde du corps de de Gaulle, Achille Peretti —un Corse lui aussi—.
    Ainsi défendu, de Gaulle dessine avec panache une politique d’indépendance nationale.

    Tout en affirmant son appartenance au camp atlantique, il remet en cause le leadership anglo-saxon.

    Il s’oppose à l’entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun européen (1961 et 1967) ;
    Il refuse le déploiement des casques de l’ONU au Congo (1961) ;
    Il encourage les États latino-américains à s’affranchir de l’impérialisme US (discours de Mexico, 1964) ;
    Il expulse l’OTAN de France et se retire du Commandement intégré de l’Alliance atlantique (1966) ;
    Il dénonce la Guerre du Viêt-nam (discours de Phnon Penh, 1966) ;
    Il condamne l’expansionnisme israélien lors de la Guerre des Six jours (1967) ;
    Il soutient l’indépendance du Québec (discours de Montréal 1967) ;
    etc.
    Les discours de de Gaulle sont un vrai régal. Regardez-les et vous ne vous laisserez plus endormir par nos politichiens. Il avait la protection divine.

    Simultanément, de Gaulle consolide la puissance de la France en la dotant d’un complexe militaro-industriel incluant la force de dissuasion nucléaire, et en garantissant son approvisionnement énergétique. Il éloigne utilement les encombrants Corses de son entourage en leur confiant des missions à étranger. 

    Ainsi Étienne Léandri devient-il le trader du groupe Elf (aujourd’hui Total), tandis que Charles Pasqua devient l’homme de confiance des chefs d’États d’Afrique francophone.

    Conscient qu’il ne peut défier les Anglo-Saxons sur tous les terrains à la fois, de Gaulle s’allie à la famille Rothschild.

    Il choisit comme Premier ministre le fondé de pouvoir de la Banque, Georges Pompidou.

    Les deux hommes forment un tandem efficace.

    L’audace politique du premier ne perd jamais de vue le réalisme économique du second.

    Lorsque de Gaulle démissionne, en 1969, Georges Pompidou lui succède brièvement à la présidence avant d’être emporté par un cancer.

    Avant il avait vendu la France aux banksters ! Loi 1973. La France ne peut plus emprunter à la Banque de France sans intérêt et doit se tourner vers les banques privées, ce qui nous amène à l’escroquerie de la dette.

    Les gaullistes historiques n’admettent pas son leadership et s’inquiètent de son tropisme anglophile.

    Ils hurlent à la trahison lorsque Pompidou, secondé par le secrétaire général de l’Élysée Édouard Balladur, fait entrer « la perfide Albion » dans le Marché commun européen.

    La fabrication de Nicolas Sarkozy :

    Ce décor étant planté, revenons-en à notre personnage principal, Nicolas Sarkozy.

    Né en 1955, il est le fils d’un noble catholique hongrois, Pal Sarkösy de Nagy-Bocsa, réfugié en France après avoir fuit l’Armée rouge, et d’Andrée Mallah, une roturière juive originaire de Thessalonique.

    Après avoir eu trois enfants (Guillaume, Nicolas et François), le couple divorce. Pal Sarkosy de Nagy-Bocsa se remarie avec une aristocrate, Christine de Ganay, dont il aura deux enfants (Pierre-Olivier et Caroline). Nicolas ne sera pas élevé par ses seuls parents, mais balloté dans cette famille recomposée.

    Achille Peretti
    Sa mère est devenue la secrétaire d’Achille Peretti.

    Après avoir co-fondé le SAC, le garde du corps de De Gaulle avait poursuivi une brillante carrière politique. 

    Il avait été élu député et maire de Neuilly-sur-Seine, la plus riche banlieue résidentielle de la capitale, puis président de l’Assemblée nationale.

    Malheureusement, en 1972, Achille Peretti est gravement mis en cause. 

    Aux États-Unis, le magazine Time révèle l’existence d’une organisation criminelle secrète « l’Union corse » qui contrôlerait une grande partie du trafic de stupéfiants entre l’Europe et l’Amérique, la fameuse « French connexion » que Hollywwod devait porter à l’écran.

    http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=4423.html

    S’appuyant sur des auditions parlementaires et sur ses propres investigations, Timecite le nom d’un chef mafieux, Jean Venturi, arrêté quelques années plus tôt au Canada, et qui n’est autre que le délégué commercial de Charles Pasqua pour la société d’alcool Ricard.

    On évoque le nom de plusieurs familles qui dirigeraient « l’Union corse », dont les Peretti. Achille nie, mais doit renoncer à la présidence de l’Assemblée nationale et échappe même à un « suicide ». Comme quoi, la pratique n’est pas nouvelle (l’associé de DSK vient de se « suicider ». Il aurait eu des révélations à faire ?

    En 1977, Pal Sarkozy se sépare de sa seconde épouse, Christine de Ganay, laquelle se lie alors avec le n°2 de l’administration centrale du département d’État des États-Unis.

    Elle l’épouse et s’installe avec lui en Amérique. Le monde étant petit, c’est bien connu, son mari n’est autre que Frank Wisner Jr., fils du précédent.

    Les fonctions de Junior à la CIA ne sont pas connues, mais il clair qu’il y joue un rôle important. 

    Nicolas, qui reste proche de sa belle-mère, de son demi-frère et de sa demi-sœur, commence à se tourner vers les États-Unis où il « bénéficie » des programmes de formation du département d’État.

    On nous les dé-forme avant de nous les renvoyer bien conditionnés.

    À la même période, Nicolas Sarkozy adhère au parti gaulliste.

    Il y fréquente d’autant plus rapidement Charles Pasqua que celui-ci n’est pas seulement un leader national, mais aussi le responsable de la section départementale des Hauts-de-Seine.

    En 1982, Nicolas Sarkozy, ayant terminé ses études de droit et s’étant inscrit au barreau, épouse la nièce d’Achille Peretti. 

    Son témoin de mariage est Charles Pasqua. 

    En tant qu’avocat, Me Sarkozy défend les intérêts des amis corses de ses mentors. 

    Il acquiert une propriété sur l’île de beauté, à Vico, et imagine de corsiser son nom en remplaçant le « y » par un « i » : Sarkozi.

    L’année suivante, il est élu maire de Neuilly-sur-Seine en remplacement de son bel-oncle, Achille Peretti, terrassé par une crise cardiaque.

    Jacques Martin et Cecilia. – Sarko et sa femme.
    Cependant, Nicolas ne tarde pas à trahir sa femme et, dès 1984, il poursuit une liaison cachée avec Cécilia, l’épouse du plus célèbre animateur de télévision français de l’époque, Jacques Martin, dont il a fait la connaissance en célébrant leur mariage en qualité de maire de Neuilly.

    Cette double vie dure cinq ans, avant que les amants ne quittent leurs conjoints respectifs pour construire un nouveau foyer.

    Nicolas est le témoin de mariage, en 1992, de la fille de Jacques Chirac, Claude, avec un éditorialiste du Figaro.

    Un tombeur ce mec ! mais, l’intérêt n’est jamais bien loin !

    Il ne peut s’empêcher de séduire Claude et de mener une brève relation avec elle, tandis qu’il vit officiellement avec Cécilia. 

    Le mari trompé se suicide (?) en absorbant des drogues.

    La rupture est brutale et sans retour entre les Chirac et Nicolas Sarkozy.

    En 1993, la gauche perd les élections législatives.

    Le président François Mitterrand refuse de démissionner et entre en cohabitation avec un Premier ministre de droite. Jacques Chirac, qui ambitionne la présidence et pense alors former avec Édouard Balladur un tandem comparable à celui de de Gaulle et Pompidou, refuse d’être à nouveau Premier ministre et laisse la place à son « ami de trente ans », Édouard Balladur.

    Malgré son passé sulfureux, Charles Pasqua devient ministre de l’Intérieur. 

    S’il conserve la haute main sur la marijuana marocaine, il profite de sa situation pour légaliser ses autres activités en prenant le contrôle des casinos, jeux et courses en Afrique francophone. 

    Il tisse aussi des liens en Arabie Saoudite et en Israël et devient officier d’honneur du Mossad.

    Nicolas Sarkozy, quant à lui, est ministre du Budget et porte-parole du gouvernement.

    À Washington, Frank Wisner Jr. a pris la succession de Paul Wolfowitz comme responsable de la planification politique au département de la Défense.

    Personne ne remarque les liens qui l’unissent au porte-parole du gouvernement français.

    C’est alors que reprend au sein du parti gaulliste la tension que l’on avait connu trente ans plus tôt entre les gaullistes historiques et la droite financière, incarnée par Balladur.

    La nouveauté, c’est que Charles Pasqua et avec lui le jeune Nicolas Sarkozy trahissent Jacques Chirac pour se rapprocher du courant Rothschild. 

    Tout dérape.

    Le conflit atteindra son apogée en 1995 lorsque Édouard Balladur se présentera contre son ex-ami Jacques Chirac à l’élection présidentielle, et sera battu.

    Surtout, suivant les instructions de Londres et de Washington, le gouvernement Balladur ouvre les négociations d’adhésion à l’Union Européenne et à l’OTAN des États d’Europe centrale et orientale, affranchis de la tutelle soviétique.

    Rien ne va plus dans le parti gaulliste où les amis d’hier sont près de s’entre-tuer. 

    Pour financer sa campagne électorale, Edouard Balladur tente de faire main basse sur la caisse noire du parti gaulliste, cachée dans la double comptabilité du pétrolier Elf.

    À peine le vieux Étienne Léandri mort, les juges perquisitionnent la société et ses dirigeants sont incarcérés. Mais Balladur, Pasqua et Sarkozy ne parviendront jamais à récupérer le magot.

    La traversée du désert :

    Tout au long de son premier mandat, Jacques Chirac tient Nicolas Sarkozy à distance.

    L’homme se fait discret durant cette longue traversée du désert. 

    Discrètement, il continue à nouer des relations dans les cercles financiers.

    En 1996, Nicolas Sarkozy ayant enfin réussi à clore une procédure de divorce qui n’en finissait pas se marie avec Cécilia.

    Ils ont pour témoins les deux milliardaires Martin Bouygues et Bernard Arnaud (l’homme le plus riche du pays).

    Pas vraiment près du peuple, Sarko. C’est pas de Gaule !

    Dernier acte !

    Bien avant la crise irakienne, Frank Wisner Jr. et ses collègues de la CIA planifient la destruction du courant gaulliste et la montée en puissance de Nicolas Sarkozy. 

    Ils agissent en trois temps :

    d’abord l’élimination de la direction du parti gaulliste et la prise de contrôle de cet appareil, puis l’élimination du principal rival de droite et l’investiture du parti gaulliste à l’élection présidentielle, enfin l’élimination de tout challenger sérieux à gauche de manière à être certain d’emporter l’élection présidentielle.

    Pendant des années, les médias sont tenus en haleine par les révélations posthumes d’un promoteur immobilier. 

    Avant de décéder d’une grave maladie, il a enregistré pour une raison jamais élucidée une confession en vidéo. 

    Pour une raison encore plus obscure, la « cassette » échoue dans les mains d’un hiérarque du Parti socialiste, Dominique Strauss-Khan, qui la fait parvenir indirectement à la presse.

    Si les aveux du promoteur ne débouchent sur aucune sanction judiciaire, ils ouvrent une boîte de Pandore.

    La principale victime des affaires successives sera le Premier ministre Alain Juppé. 

    Pour protéger Chirac, il assume seul toutes les infractions pénales.

    La mise à l’écart de Juppé laisse la voie libre à Nicolas Sarkozy pour prendre la direction du parti gaulliste.

    Sarkozy exploite alors sa position pour contraindre Jacques Chirac à le reprendre au gouvernement, malgré leur haine réciproque.

    Il sera en définitive, ministre de l’Intérieur.

    Erreur ! 

    À ce poste, il contrôle les préfets et le renseignement intérieur qu’il utilise pour noyauter les grandes administrations

    Préfet Claude Érignac
    Il s’occupe aussi des affaires corses.

    Le préfet Claude Érignac a été assassiné.

    Bien qu’il n’ait pas été revendiqué, le meurtre a immédiatement été interprété comme un défi lancé par les indépendantistes à la République.

    Après une longue traque, la police parvient à arrêter un suspect en fuite, Yvan Colonna, fils d’un député socialiste. 

    Faisant fi de la présomption d’innocence, Nicolas Sarkozy annonce cette interpellation en accusant le suspect d’être l’assassin. 

    C’est que la nouvelle est trop belle à deux jours du référendum que le ministre de l’Intérieur organise en Corse pour modifier le statut de l’île.

    Quoi qu’il en soit, les électeurs rejettent le projet Sarkozy qui, selon certains, favorise les intérêts mafieux.

    Bien qu’Yvan Colonna ait ultérieurement été reconnu coupable, il a toujours clamé son innocence et aucune preuve matérielle n’a été trouvée contre lui. 

    Étrangement, l’homme s’est muré dans le silence, préférant être condamné que de révéler ce qu’il sait. 

    Nous révélons ici que le préfet Érignac n’a pas été tué par des nationalistes, mais abattu par un tueur à gage, immédiatement exfiltré vers l’Angola où il a été engagé à la sécurité du groupe Elf.

    Le mobile du crime était précisément lié aux fonctions antérieures de Érignac, responsable des réseaux africains de Charles Pasqua au ministère de la Coopération. 

    Quand à Yvan Colonna, c’est un ami personnel de Nicolas Sarkozy depuis des décennies et leurs enfants se sont fréquentés.

    Dominique de Villepin et Poutine récemment.
    Une nouvelle affaire éclate : de faux listings circulent qui accusent mensongèrement plusieurs personnalités de cacher des comptes bancaires au Luxembourg, chez Clearstream.

    Parmi les personnalités diffamées : Nicolas Sarkozy. Il porte plainte et sous-entend que son rival de droite à l’élection présidentielle, le Premier ministre Dominique de Villepin, a organisé cette machination.

    Il ne cache pas son intention de le faire jeter en prison. 

    En réalité, les faux listings ont été mis en circulation par des membres de la Fondation franco-américaine, dont John Negroponte était président et dont Frank Wisner Jr. est administrateur. 

    Ce que les juges ignorent et que nous révélons ici, c’est que les listings ont été fabriqués à Londres par une officine commune de la CIA et du MI6, Hakluyt & Co, dont Frank Wisner Jr. est également administrateur. 

    Villepin se défend de ce dont on l’accuse, mais il est mis en examen, assigné à résidence et, de facto, écarté provisoirement de la vie politique.

    La voie est libre à droite pour Nicolas Sarkozy.

    Reste à neutraliser les candidatures d’opposition.

    Les cotisations d’adhésion au parti socialiste sont réduites à un niveau symbolique pour attirer de nouveaux militants. Soudainement des milliers de jeunes prennent leur carte. 

    Parmi eux, au moins dix mille nouveaux adhérents sont en réalité des militants du Parti trotskiste « lambertiste » (du nom de son fondateur Pierre Lambert).

    Cette petite formation d’extrême gauche s’est historiquement mise au service de la CIA contre les communistes staliniens durant la Guerre froide (Elle est l’équivalent du SD/USA de Max Shatchman, qui a formé les néoconservateurs aux USA).

    Ce n’est pas la première fois que les « lambertistes » infiltrent le Parti socialiste.

    Ils y ont notamment placé deux célèbres agents de la CIA : Lionel Jospin (qui est devenu Premier ministre) et Jean-Christophe Cambadélis, le principal conseiller de Dominique Strauss-Kahn.

    Des primaires sont organisées au sein du Parti socialiste pour désigner son candidat à l’élection présidentielle. Deux personnalités sont en concurrence : Laurent Fabius et Ségolène Royal.

    Seul le premier représente un danger pour Sarkozy. 

    Dominique Strauss-Kahn entre dans la course avec pour mission d’éliminer Fabius au dernier moment.

    Ce qu’il sera en mesure de faire grâce aux votes des militants « lambertistes » infiltrés, qui portent leur suffrages non pas sur son nom, mais sur celui de Royal.

    L’opération est possible parce que Strauss-Kahn est depuis longtemps sur le payroll des États-Unis. 

    Les Français ignorent qu’il donne des cours à Stanford, où il a été embauché par le prévôt de l’université, Condoleezza Rice.

    Dès sa prise de fonction, Nicolas Sarkozy et Condoleezza Rice remercieront Strauss-Kahn en le faisant élire à la direction du Fonds monétaire international.

    Premiers jours à l’Élysée :

    Le soir du second tour de l’élection présidentielle, lorsque les instituts de sondages annoncent sa victoire probable, Nicolas Sarkozy prononce un bref discours à la nation depuis son QG de campagne. 

    Puis, contrairement à tous les usages, il ne va pas faire la fête avec les militants de son parti, mais il se rend au Fouquet’s. 

    La célèbre brasserie des Champs-Élysées, qui était jadis le rendez-vous de « l’Union corse » est aujourd’hui la propriété du casinotier Dominique Desseigne. 

    Il a été mis à disposition du président élu pour y recevoir ses amis et les principaux donateurs de sa campagne. 

    Une centaine d’invités s’y bousculent, les hommes les plus riches de France y côtoient les patrons de casinos.

    Puis le président élu s’offre quelques jours de repos bien mérités.

    Conduit en Falcon-900 privé à Malte, il s’y repose sur le Paloma, le yacht de 65 mètres de son ami Vincent Bolloré, un milliardaire formé à la Banque Rothschild.

    Enfin, Nicolas Sarkozy est investi président de la République française. 

    Le premier décret qu’il signe n’est pas pour proclamer une amnistie, mais pour autoriser les casinos de ses amis Desseigne et Partouche à multiplier les machines à sous.

    Il forme son équipe de travail et son gouvernement. 

    Sans surprise, on y retrouve un bien trouble propriétaire de casinos (le ministre de la Jeunesse et des Sports) et le lobbyiste des casinos de l’ami Desseigne (qui devient porte-parole du parti « gaulliste »).

    Nicolas Sarkozy s’appuie avant tout sur quatre hommes :

    Claude Guéant, secrétaire général du palais de l’Élysée. C’est l’ancien bras droit de Charles Pasqua. 
    François Pérol, secrétaire général adjoint de l’Élysée. C’est un associé-gérant de la Banque Rothschild. 
    Jean-David Lévitte, conseiller diplomatique. Fils de l’ancien directeur de l’Agence juive. Ambassadeur de France à l’ONU, il fut relevé de ses fonctions par Chirac qui le jugeait trop proche de George Bush.
    Alain Bauer, l’homme de l’ombre. Son nom n’apparaît pas dans les annuaires. Il est chargé des services de renseignement. Ancien Grand-Maître du Grand Orient de France (la principale obédience maçonnique française) et ancien n°2 de la National Security Agency états-unienne en Europe.
    Frank Wisner Jr., qui a été nommé entre temps envoyé spécial du président Bush pour l’indépendance du Kosovo, insiste pour que Bernard Kouchner soit nommé ministre des Affaires étrangères avec une double mission prioritaire : l’indépendance du Kosovo et la liquidation de la politique arabe de la France.

    Kouchner a débuté sa carrière en participant à la création d’une ONG humanitaire. 

    Grâce aux financements de la National Endowment for Democracy, il a participé aux opérations de Zbigniew Brzezinski en Afghanistan, aux côtés d’Oussama Ben Laden et des frères Karzaï contre les Soviétiques. 

    On le retrouve dans les années 90 auprès de Alija Izetbegoviç en Bosnie-Herzégovine. De 1999 à 2001, il a été Haut représentant de l’ONU au Kosovo.

    Sous le contrôle de Wali, le frère cadet du président Hamid Karzaï, l’Afghanistan est devenu le premier producteur mondial de pavot. 

    Le suc est transformé sur place en héroïne et transporté par l’US Air Force à Camp Bondsteed (Kosovo).

    Là, la drogue est prise en charge par les hommes de Haçim Thaçi qui l’écoulent principalement en Europe et accessoirement aux États-Unis. Les bénéfices sont utilisés pour financer les opérations illégales de la CIA. 

    Karzaï et Thaçi sont des amis personnels de longue date de Bernard Kouchner, qui certainement ignore leurs activités criminelles malgré les rapports internationaux qui y ont été consacrés. Je ne partage pas cet avis ; Kouchner est loin d’être blanc : (trafic d’organes)

    Pour compléter son gouvernement, Nicolas Sarkozy nomme Christine Lagarde, ministre de l’Économie et des Finances.

    Elle a fait toute sa carrière aux États-Unis où elle a dirigé le prestigieux cabinet de juristes Baker & McKenzie.

    Au sein du Center for International & Strategic Studies de Dick Cheney, elle a co-présidé avec Zbigniew Brzezinski un groupe de travail qui a supervisé les privatisations en Pologne. 

    Elle a organisé un intense lobbying pour le compte de Lockheed Martin contre l’avionneur français Dassault. Ces personnes ne travaillent pas pour la France, mais pour leur pouvoir personnel, il faut que l’on arrête de se mentir.

    Nouvelle escapade durant l’été.

    Nicolas, Cécilia, leur maîtresse commune et leurs enfants se font offrir des vacances états-uniennes à Wolfenboroo, non loin de la propriété du président Bush. 

    La facture, cette fois, est payée par Robert F. Agostinelli, un banquier d’affaires italo-new-yorkais, sioniste et néo-conservateur pur sucre qui s’exprime dans Commentary, la revue de l’American Jewish Committee.

    La réussite de Nicolas rejaillit sur son demi-frère Pierre-Olivier. Sous le nom américanisé « d’Oliver », il est nommé par Frank Carlucci (qui fut le n°2 de la CIA après avoir été recruté par Frank Wisner Sr.) directeur d’un nouveau fonds de placement du Carlyle Group (la société commune de gestion de portefeuille des Bush et des Ben Laden).

    Sans qualité personnelle particulière, il est devenu le 5e noueur de deals dans le monde et « gère » les principaux avoirs des fonds souverains du Koweit et de Singapour.

    La cote de popularité du président est en chute libre dans les sondages.

    L’un de ses conseillers en communication, Jacques Séguéla, préconise de détourner l’attention du public avec de nouvelles « people stories ».

    L’annonce du divorce avec Cécilia est publiée par Libération, le journal de son ami Édouard de Rothschild, pour couvrir les slogans des manifestants un jour de grève générale. 

    Plus fort encore, le communiquant organise une rencontre avec l’artiste et ex-mannequin, Carla Bruni.

    Quelques jours plus tard, sa liaison avec le président est officialisée et le battage médiatique couvre à nouveau les critiques politiques.

    Quelques semaines encore et c’est le troisième mariage de Nicolas.

    Cette fois, il choisit comme témoins Mathilde Agostinelli (l’épouse de Robert) et Nicolas Bazire, ancien directeur de cabinet de Édouard Balladur devenu associé-gérant chez Rothschild.

    Quand les Français auront-ils des yeux pour voir à qui ils ont affaire ?

    Maintenant.

    Lerebelle

    source:http://lesmoutonsrebelles.com/le-vrai-visage-de-nicolas-sarkozy-espion-americain-place-a-la-pr

    http://reseauinternational.net

    • Voyage d’études dans les #ports_francs

      Deux expertes de l’université de Stanford et leurs étudiants sont venus en Suisse fin août pour mieux saisir le rôle des ports francs dans les stratégies d’évitement fiscal. Entretien.

      Votée par le Congrès américain en 2010 et appliquée dès juillet 2014, la nouvelle loi sur la conformité fiscale des comptes étrangers (Foreign Account Tax Compliance Act – FATCA) oblige tous les établissements bancaires et financiers étrangers à déclarer aux autorités fiscales américaines l’ensemble des flux financiers relatifs à un compte bancaire détenu par un citoyen des Etats-Unis. Des experts universitaires américains ont dès lors commencé à étudier les effets de cette loi sur le comportement des sociétés privées et des investisseurs cherchant à échapper aux taxes.

      Certains rapports pointent le rôle de plus en plus attractif des ports francs de Genève et Zurich, comme moyen de mettre à l’abri des biens, et de les faire fructifier en toute discrétion. Les ports francs seraient-ils destinés à attirer les fortunes privées étrangères, après la fin officielle du secret bancaire en Suisse et la règle de l’échange automatique d’informations bancaires avec les autorités de Washington ? Cette question de recherche était au centre d’un singulier voyage d’études à Zurich, organisé par des professeures de comptabilité de l’université de Stanford (Californie), avec leur trentaine d’étudiants. Explications de Rebecca Lester, à l’origine du projet.

      Quel est votre champ d’expertise, et sur quoi portent vos recherches ?

      Rebecca Lester : Ma collègue Lisa De Simone et moi sommes professeures assistantes en comptabilité à la Graduate School of Business de Stanford. Nos recherches sont avant tout focalisées sur les réactions des entreprises face aux règles de taxation. Lisa De Simone s’intéresse principalement aux stratégies déployées par les firmes pour « dérouter » leurs revenus (vers des paradis fiscaux par exemple, ndlr). De mon côté, j’étudie comment les multinationales « optimisent » leurs investissements, mais aussi leur rôle d’employeurs, en fonction des taxes en présence.

      Quelles sont les principales conclusions de vos derniers travaux sur l’évasion fiscale, concernant la Suisse ? En termes de moyens de contournements, et de perte pour le budget des Etats-Unis ?

      Notre dernier rapport réalisé avec notre collègue Kevin Markle – en cours de publication –, analyse les changements de localisation des investissements privés de nos concitoyens, depuis la mise en oeuvre du FATCA. Nous avons d’abord trouvé des preuves tangibles de transfert d’investissements jusque-là placés dans des banques étrangères, vers des paradis fiscaux (Suisse incluse), pour la période 2012-2015. D’autres fonds d’investissements ont été transférés dans des secteurs échappant au monitoring du FACTA, comme l’immobilier ou l’art.

      Ce rapport signale un écart pour le Trésor américain estimé entre 40 et 125 milliards de dollars par an, du seul fait de pratiques d’évasion fiscale de particuliers… Pourquoi et comment avez-vous commencé à centrer votre attention sur les ports francs en Suisse, plaques tournantes du marché mondial de l’art et des antiquités ?

      Tandis que nous étudiions les alternatives choisies par les investisseurs pour transférer les avoirs afin échapper au FACTA, nous avons compris que les ports francs étaient devenus un lieu très prisé des investisseurs cherchant à diversifier et à stocker leurs biens, aussi dans le secteur du luxe par exemple. Il y a très peu d’informations disponibles sur ce type d’avoirs, leur quantité, leur valeur exacte, leurs réels détenteurs, etc. L’accès aux informations est aussi difficile concernant les ports francs qui ont été créés ces dernières années. Ceux-ci essaiment et « gagnent en popularité » ailleurs en Europe, mais aussi en Asie ou en Amérique.

      D’autres ports francs ont en effet été ouverts sur le modèle de Genève, comme à Singapour, au Luxembourg et plus récemment, au Delaware aux Etats-Unis… Qu’avez-vous découvert de singulier lors de votre séjour à Zurich ?

      Le fait que les autorités fiscales, au niveau cantonal en particulier, entretiennent un rapport très étroit avec les entreprises privées, les investisseurs, et leurs conseillers fiscaux. Nous avons découvert qu’il était très courant que ces différents acteurs en présence cherchent à obtenir des arrangements spécifiques, avant toute transaction, afin de minimiser les coûts et les conséquences possibles de l’application des lois en vigueur. C’est très différent du contexte que nous connaissons aux Etats-Unis, dans les rapports entre sociétés privées, investisseurs et autorités fiscales.

      https://lecourrier.ch/2018/09/12/voyage-detudes-dans-les-ports-francs

  • 19 Women Leading Math and Physics - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/19-women-leading-math-and-physics

    The pipeline of women pursuing mathematics and physics is still dreadfully leaky. Because there are so few women in senior positions, aspiring researchers lack female mentors, perpetuating a sense of not belonging.Clockwise from top left: Suchitra Sebastian, Sylvia Serfaty, Helen Quinn, Maryam Mirzakhani, Janet Conrad, Cynthia Dwork, Janna Levin, Elena Aprile and Miranda Cheng. Credit: Olena Shmahalo / Quanta MagazineIn an interview with Quanta Magazine last fall, the eminent theoretical physicist Helen Quinn recalled her uncertainty, as a Stanford University undergraduate in the 1960s, about whether to pursue a career in physics or become a high school teacher. “There were no women in the faculty at Stanford at that time in the physics department,” Quinn said. “I didn’t see myself there.” (...)